Rencontres le long du chemin de croix de Jésus: la...
Transcript of Rencontres le long du chemin de croix de Jésus: la...
Rencontres le long du chemin de croix de Jésus: la
passion selon l’Evangile de Luc
Module créé pour des enfants de 6 à 10 ans
Auteur: Rosemarie Chopard, Service cantonal enfance, 079 658 91 22
Le serviteur du grand-prêtre: Jésus a guéri mon oreille
Notes bibliques sur Luc 22: (39-46) 47-53 v.39 Jésus sort de la ville de Jérusalem et se rend au Mont des Oliviers: plus qu’une description c’est
aussi une attitude intérieure qu’on peut lire entre les lignes: s’abandonner à Dieu pour la direction
de sa destinée.
Pas d’insistance chez Luc sur le jardin de Gethsémané mais sur le Mont des Oliviers. On ne peut
s’empêcher de penser aux olives qui une fois mûres doivent être pressées pour donner leur
précieuse substance.
Dans les versets 40 à 46, on trouve cinq fois le terme prière ou prier, ainsi que deux mises en
garde contre la tentation d’abandonner.
Le combat pour la victoire de la vie sur les forces de mort demande une prière persévérante sinon
tenace.
v.44 Luc décrit l’angoisse et le désarroi de Jésus soulignant ainsi combien il partage la fragilité de
notre condition humaine. Mais à travers tout, il prie et reçoit la force de rester frère jusqu’au bout :
il n’abandonnera ni Judas, ni Pierre…personne.
v.50 Jésus interdit la violence. Jésus reste celui qui restaure l’homme.
v.52 Il connaît la dureté de nos histoires broyées, il est mis au rang des hors-la-loi. Arrêté comme un
homme de violence.
v.53 Jusqu’ici ils n’avaient pas de pouvoir sur sa personne ; à pré
sent leur heure est arrivée. Dieu se laisse saisir par le «pouvoir des ténèbres». Celui-ci ne pourra
conduire qu’à tuer le corps. Jésus s’enfonce dans la ténèbre, et déjà il va ramener Pierre, le
renégat (voir la suite du récit).
Narration en cercle animée au moyen d’objets symboliques du point de vue du serviteur du grand-prêtre Matériel
Tissu noir, bâtonnets pour styliser maison, bougie, pierres, cymbales, bâtons, épées, couteaux,
lampes de poche, lanterne, bûche avec yeux et oreilles bien visibles, porte monnaie.
Poser devant les enfants une lampe de poche, une lanterne ou une cymbale. Leur dire d’utiliser ce qui
se trouve devant eux quand vous leur ferez signe au cours de l’histoire.
Narration
Je suis l’aide du grand-prêtre de Jérusalem. Poser la bûche sur le
tissu noir au centre.
D’habitude il y a toujours beaucoup à faire à la veille de la grande fête de la
Pâque car beaucoup de pèlerins veulent venir fêter au grand Temple de
Jérusalem. Cette année, mon chef, le grand-prêtre est tendu car on parle
partout d’un certain Jésus. Cet homme est devenu une vraie star: on dit qu’il
est extraordinaire, qu’il fait des miracles, qu’il parle de Dieu comme s’il le
connaissait personnellement et qu’il n’hésite pas à dénoncer les injustices et à
critiquer les autorités religieuses quand il estime qu’elles ne font pas bien leur
travail.
Depuis quelques jours il y a réunions sur réunions à la Maison du grand-prêtre
(Caïphe): les chefs du peuple cherchent comment arrêter l’influence de ce
Jésus.
Cet après-midi j’ai vu un des disciples de Jésus entrer chez le grand-prêtre.
J’ai cru comprendre qu’il s’appelait Judas. Il était plutôt nerveux. Quand il est
ressorti il tenait plein d’argent dans ses mains et avait l’air satisfait.
Poser bâtonnets en
forme de maison.
Quand il m’a vu, il a vite mis l’argent dans son porte-monnaie et il est parti en
coup de vent.
Poser porte monnaie
sur la nappe.
Un peu plus tard, le grand-prêtre m’a fait appeler. Il y avait là déjà un grand
groupe de soldats, de prêtres et de chefs du peuple. Il nous a dit qu’on était en
mission secrète pour arrêter un homme dangereux et nous a donné rendez-
vous à la nuit tombée devant le jardin public de Gethsemané. Il a précisé qu’on
devait tous venir armés.
Quand je suis arrivé au jardin public, tous étaient là silencieux, armés à
attendre.
C’est alors que j’ai vu Judas arriver. Il nous a fait signe de le suivre et il est
parti devant. On a allumé nos lampes, car il faisait nuit noire et on l’a tous suivi
Enfants: lampes de
poche, lanternes
en silence. s’allument.
A l’intérieur du jardin, j’ai d’abord cru qu’il n’y avait personne, puis j’ai entendu
une voix «Père si tu veux, empêche-moi de souffrir, mais ne fais pas ce que je
veux. Je veux faire ce qui est juste!».
Et puis, là dans la lumières de nos lampes, Enfants: lampes de
poche, lanternes.
j’ai reconnu Jésus: il était en train de prier. Poser bougie allumée.
Judas s’est approché de lui et lui a fait la bise. Alors j’ai entendu un ordre: «on
attaque, saisissez-le!»
C’est alors que j’ai vu qu’il y avait encore les disciples de Jésus qui étaient
aussi là. Ils se sont redressés tout endormis.
Et alors c’est devenu une vraie pagaille: Enfants: coups de
cymbale.
les disciples de Jésus essaient de le défendre et ceux de notre groupe qui se
mettent à frapper: coups de bâtons, coups d’épée, jets de pierres, couteaux…
Poser ces différentes
armes en cercle autour
de la bougie pendant
que les enfants
frappent des coups de
cymbale.
Et tout à coup, je me trouve face à un des disciples une épée levée à la main.
Il frappe.
Coup de cymbale.
J’essaie d’esquiver le coup, mais n’y arrive pas tout à fait et je suis blessé à
l’oreille droite.
Poser ruban rouge
vers la bûche aux
oreilles.
C’est alors qu’on entend la voix de Jésus retentir fermement: «ça suffit!
Laissez faire!»
Toutes les armes se baissent. Poser cymbales.
Jésus s’approche de moi et me touche l’oreille. La douleur disparaît et je suis
guéri.
A nouveau j’entends la voix de Jésus:
«Vous êtes venus avec des épées et des bâtons comme pour prendre un
bandit! pourtant, j’étais au milieu de vous, dans le Temple, en ville. Vous aviez
tant d’occasions pour m’arrêter mais vous ne l’avez pas fait. Vous avez choisi
votre moment, la nuit».
Et Jésus est fait prisonnier et emmené chez le grand-prêtre (Caïphe).
Placer des menottes
autour de la bougie.
Pierre: Jésus m’a regardé
Notes bibliques sur Luc 22: 54-62 (63-71) v.54 La troupe qui vient arrêter Jésus agit sur les ordres des autorités du Temple ; ils sont de la police
du Temple.
On arrête Jésus comme un homme de violence. Il est emmené à « la maison du grand-prêtre »
sans doute le palais de Hanne, l’ancien grand-prêtre dont l’influence s’exerce à travers son
gendre Caïphe, actuellement en fonction (cf. Jn 18:12).
v.55 Luc concentre l’attention sur Pierre, assis au milieu des soldats et des gens de service, dans la
cour du palais.
v.59 Pierre se trouve progressivement démasqué. Il y a un crescendo dans les soupçons à son égard
qui culmine avec l’accusation qu’il est galiléen.
Pierre prétend ne pas connaître Jésus. Il nie faire partie du groupe des disciples (v.58) refusant
finalement de poursuivre le débat.
v.60 A ce moment le coq chante: le reniement annoncé par Jésus à Pierre pour «aujourd’hui» (v.34)
vient d’avoir lieu. Mais le lever du jour marque aussi l’aujourd’hui du salut.
v.61 Enveloppé par la puissance de la ténèbre, Jésus n’en continue pas moins à aimer Judas, à guérir
un blessé (l’assistant du grand-prêtre), à secourir Pierre. Le regard de Jésus l’encouragera à
sortir du cercle infernal de la trahison et du reniement.
Narration en cercle animée au moyen d’objets symboliques du point de vue de Pierre. Matériel
Nappe couleur grise (cour) sur nappe noire (nuit), bûches (feu), bougie entourée d’une chaîne et/ou
de menottes, un gros caillou drapé d’une cape, une bûche drapée d’un voile, bûches-personnages
impersonnels, un coq en pâte à sel (ou le son du coq), paquet de mouchoirs en papier.
Au centre: nappe noire, superposée de la nappe grise en son centre.
Poser caillou drapé d’une cape sur la partie noire de la nappe.
Narration
Chut! (parler à voix basse) il ne faut surtout pas que je me fasses remarquer!
On n’y voit pas grand-chose. Mais heureusement les pas des grosses bottes des soldats
et le cliquetis des armes que j’entends quelque part là devant dans la nuit me permettent
de ne pas perdre la trace de Jésus!
Je pense que vous n’arrivez pas à me reconnaître car il fait si sombre?
Je suis Pierre, vous savez le disciple et ami de Jésus. Parmi les douze disciples de Jésus
je suis connu comme le plus courageux, le plus audacieux et le plus têtu. D’ailleurs même
Jésus l’a reconnu car c’est lui qui m’a surnommé: Pierre.
Je suis un solide, quelqu’un sur qui on peut compter. D’ailleurs la preuve: je suis là. J’ai
juré à Jésus que j’étais prêt à aller jusqu’au bout pour le défendre, à aller en prison ou
même à la mort. Car Jésus est extraordinaire. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme
lui. Le monde ne sera plus le même si son influence grandit et que les gens se mettent à
vivre comme il l’enseigne. Bon, en tout cas moi, je le soutiens et il faut à tout prix le sortir
de ce mauvais pas…
Ah, quelle nuit! Un vrai cauchemar!
Je n’arrive pas à y croire: j’étais endormi dans le jardin de Gethsémané, où on a déjà
souvent été passer la nuit avec Jésus, quand on ne trouvait nulle part où loger. Jésus
avait l’air tendu: il nous a demandé de prier avec lui. Mais j’étais si fatigué que pour finir je
me suis endormi, comme les autres.
Et voilà que tout à coup des soldats et des gardes du Temple ont surgi pour se saisir de
Jésus. J’ai bien essayé de m’interposer, et avec les autres du groupe des disciples, on
s’est battus, mais Jésus nous a dit d’arrêter et il s’est constitué prisonnier volontaire. C’est
bien lui ça, mais il va falloir l’aider à s’en sortir maintenant…
Bon, voyons, je vois que Jésus a été emmené dans la maison là-bas…, je la reconnais,
c’est la maison du grand-prêtre. Allons voir…
Poser
bûches
(feu) au
centre de la
nappe
grise.
Installer
autour un
cercle de
bûches
debout
autour du
feu.
Je vais rester là dans la cour de la maison du grand-prêtre et m’asseoir avec les autres
autour du feu. Je ne vais pas me faire remarquer, juste écouter pour essayer de savoir ce
qui se passe avec Jésus… je trouverai bien un moyen , une occasion pour le sortir de
là…
Placer
Pierre dans
le cercle
autour du
feu, un peu
en retrait.
D’après ce qui se dit ici, Jésus est interrogé par le grand-prêtre. D’après ce qui se dit, les
chefs religieux sont décidés à se débarasser de Jésus cette nuit. Ils ont peur de la foule,
qui va être contre. Evidemment: il n’a rie
n fait de mal, au contraire, il guérit, il console, il redresse les injustices…
Faire entrer
en scène la
bûche
voilée.
Qu’est-ce qu’elle a à me regarder sans arrêt celle-là? J’espère qu’elle ne m’a pas déjà
vue avec Jésus… je vais me faire discret…
Reculer un
peu Pierre
en arrière.
Tout à coup la femme pointe son doigt sur moi et s’écrie:
- «Hé, il me semble que celui-ci était avec ce Jésus!»
Zut alors, voilà que tout le monde me regarde à présent…! ai-je pensé.
- «Toi, de qui tu parles? qu’est-ce que tu racontes?» ai-je dit.
- «Mais oui, il me semble bien que tu es des leurs…» dit une personne du cercle
- «Tu te trompes, je n’en suis pas!» ai-je dit.
Un autre reprend:
- «Sûr que tu es l’un d’eux; en plus avec ton accent, tu viens de Galilée et les amis de
Jésus étaient de Galilée» dit un autre.
Toutes les conversations cessent et tout le cercle me fixe maintenant!
Ça se gâche, que je me suis dit, il ne faut pas qu’ils me reconnaissent sinon je vais être
pris aussi et je ne pourrai plus aider Jésus…
- «Je ne sais pas ce que tu vous avez tous… vous avez tout faux!» ai-je répondu.
A ce moment là, un coq s’est mis à chanter, Poser coq
ou faire
retentir le
son du coq.
la porte de la maison du grand-prêtre s’est ouverte et Jésus est sorti dans la cour. Poser
bougie avec
chaînes et
menottes
autour.
Il m’a regardé droit dans les yeux.
Là. Tout à coup, je me suis rappelé qu’il y a quelques jours, Jésus nous avait avertis du
danger et qu’on allait vivre des temps difficiles. J’avais alors dit haut et fort, que moi j’étais
fort et que rien ne me faisait peur. Jésus m’avait alors regardé et prévenu que même moi
je pourrais être tenté de renier, mais qu’il allait prier pour moi pour que j’arrive à me
relever et à poursuivre son œuvre.
Là, à ce moment précis, cette conversation m’est revenue comme un flash et je me suis
senti mal, honteux, misérable… je venais de trois fois mentir et faire comme si je ne
connaissais pas Jésus…
Et moi, qui voulais tant le sauver, je croyais être fort, courageux et voilà que je me suis
comporté comme un lâché, un pauvre trouillard. Je suis vraiment nul! En plus voilà que
Jésus est condamné par les chefs religieux et emmené chez le gouverneur romain, Pilate.
Il n’y a rien que j’aie pu faire pour lui…
Je suis si triste, triste à mourir…
Je rentre chez moi, et pleures amèrement des jours entiers… poser paquet de mouchoirs.
Je revois encore le regard de Jésus… ce regard me fait réfléchir… c’est curieux, son
regard ne m’a fait aucun reproche, son regard &
eacute;tait doux, compréhensif, encourageant… comme s’il essayait de me dire quelque
chose… qu’est-ce que vous croyez qu’il a voulu me dire?
Pilate: Jésus était innocent mais je n’ai pas eu le courage de le sauver
Notes bibliques sur Luc 23: 1-5 (6-12) 13-25 v.1 Avec la comparution devant Pilate, c’est à la face du monde, devant un tribunal romain,
représentant la puissance de César, que Jésus doit se manifester.
L’instance qui le juge, compétente en matière civile et politique, s’avérera dépassée par ce qui
est en cause : il n’y aura pas de verdict. Au-delà des accusations dont on le charge, il y a le
mystère de sa personne et de son Royaume, qui échappe à toute prise.
v.2 Les sanhédrites (autorités religieuses juives) ont retenu trois chefs d’accusation, qu’ils
présentent au gouverneur romain :
- c’est un révolté, ne reconnaissant que sa propre autorité et donc fauteur de troubles;
- il se dit Messie-Roi, accusation plutôt ambiguë pour le Romain qui l’entend. Pour des oreilles
juives, le titre de Messie fait référence à la lignée de David, porteuse d’une promesse de
restauration d’un royaume divin. Mais pour Pilate, le passage opéré par les sanhédrites de
«Messie» à «Roi» signale une prétention politique inquiétante.
Le récit de Luc du jugement de Jésus comprend trois unités :
a) l’accusation par les sanhédrites et le premier interrogatoire de Pilate (1-5)
b) la comparution devant Hérode (6-12)
c) la discussion de Pilate avec les chefs et la multitude aboutissant dans l’abandon de Jésus à
leur volonté (13-25).
Au niveau des faits, l’évangéliste met en relief le déroulement des discussions, montrant
comment chacune des instances se décharge sur d’autres de la responsabilité de la
condamnation de Jésus.
v. 3 La réponse indirecte de Jésus à Pilate lui laisse , à lui comme à chacun de nous, le soin de se
faire un jugement sur ce qu’il est.
v.6 Jésus sujet galiléen sera envoyé devant Hérode Antipas, demi-roi juif, qui gouverne la Galilée et
la région de Pérée de 4 av. J-C à 39 ap.J-C. Il a une triste réputation ayant fait décapiter Jean le
prophète. Il d&eac
ute;sirait voir Jésus depuis un bout de temps déjà (Luc 9:9) et nourrissait contre lui des
intentions meurtrières (Luc 13:31).
v.12 Hérode, voit clair dans la «politesse» qui lui est faite par Pilate. Ce dernier ne veut pas endosser
la responsabilité de cet homme. Lui non plus ne veut pas garder à nouveau un prophète en
forteresse (Jean Baptiste lui ayant valu la désapprobation générale). Il renvoie donc au palais
des Hasmonéens (prétoire) l’encombrant prisonnier signifiant par là qu’il s’en remet au jugement
de César. Grâce à ce condamné, les deux adversaires politiques, à savoir la nation juive et
l’empire romain, se réconcilient!
v.13 Pilate embarrassé tente un autre échappatoire : essayer de faire jouer le peuple dont il a
entendu dire qu’il était favorable à Jésus, contre les sanhédrites. Il reprend donc l’affaire par le
premier chef d’accusation: Jésus détournerait le peuple. Son enquête dit-il, comme celle
d’Hérode font conclure à l’innocence du prévenu (v.14-15).
Soucieux de mettre le «peuple» de son côté, Pilate propose une amnistie en faveur de Jésus,
espérant ainsi l’arracher des mains de ses accusateurs.
v.18 C’est là que Pilate commet une erreur technique qui sera exploitée par ses adversaires.
Amnistier Jésus, c’est le supposer condamné! Pilate sera pris de court car il s’aperçoit que le
peuple a changé de camp. Ils ne sont plus qu’une multitude qui met Jésus en balance avec un
autre détenu, un meurtrier et un séditieux: Barabbas.
v.19 Si Barabbas est amnistié, Jésus demeure condamné et il ne reste plus à Pilate qu’à le faire
exécuter. Son astuce politique échoue et se retourne contre Jésus.
v.20-
22
Pilate essaie par trois fois de traiter avec la multitude, de les raisonner. Sans succès. Il cède
alors face à leur déchaînement. Il est débordé; les choses dégénèrent.
v.24 Finalement, il ne prononcera pas de sentence précise. «Il leur accorde ce qu’il demandent…» dit
le texte. Les rouages des forces de pression ont fonctionné: la violence l’emporte et l’innocent
est mis à mort.
v.25 A travers son récit de l’événement, Luc fait passer un message plus large:
chacun est mis en question par la mort de Jésus. Cette condamnation dévoile des
fonctionnements pervers, l’inhumanité, les rejets répétés de nos histoires humaines. Chacun de
nous, par les actes qu’il pose ou ne pose pas, jour après jour, condamne ou laisse condamner.
Narration en cercle animée au moyen d’objets symboliques du point de vue de Pilate. Matériel
Nappe beige ou damée comme un échiquier, siège pour enfants r
ecouvert d’un tissu rouge (coiffe de juge ou de soldat romain posé dessus), grands clous,morceau de
sagex, bougie, menottes, chaîne, bûche pointue (Barabbas), montre en carton avec aiguilles qu’on
peut faire tourner, lettre dans enveloppe.
Au centre: nappe avec siège du gouverneur. Montre indique première heure du matin.
Narration
Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui? La grande fête de la Pâques commence
dans quelques heures et voilà que les chefs religieux juifs me convoquent, moi,
Pilate, le gouverneur romain de la région, parce qu’ils ont un problème avec un
certain juif prénommé Jésus, dont je n’ai jamais entendu dire de mal…
Poser la coiffe du
gouverneur sur le
siège.
Bon, écoutons ce qu’ils ont à dire…
«Faites rentrer les accusateurs et qu’il parlent» ai-je commandé.
Poser en arc de
cercle devant le siège
du gouverneur, des
clous sur rectangle de
sagex.
- «Cet homme met le trouble dans notre peuple: tout le monde est sens dessus
dessous avec son message»
- «Il met en doute nos traditions»
- «Il empêche de payer ses impôts à l’empereur romain César»
- «Il se dit l’envoyé de Dieu, le Messie»
- «Il se dit roi»
En posant les clous
donner les arguments
des accusateurs:
«J’en ai assez entendu» ai-je fini par dire. «Je vais interroger l’accusé moi-
même. Faites entrer l’accusé»
Poser la bougie
entourée de chaînes
et de menottes,
allumée, devant
Pilate.
Là, je suis sûr qu’il y a erreur… que je me dis, regardez cet homme, son
rayonnement, sa chaleur humaine, sa fragilité mais aussi son calme et son
assurance.
- «Es-tu le roi des Juifs?» que je lui demande
- «C’est toi qui le dis» me répond-il
Il ne se défend pas; il ne s’énerve pas; il ne se débat pas; en fait il ne dit rien: il
est juste là debout au milieu des cris et de l’agitation de ses accusateurs.
Je lui pose plein de questions pour en savoir plus sur lui; il n’essaie même pas
de se justifier, de prouver son innocence. Il se tait.
C’est assez évident que ces accusateurs disent n’importe quoi pour le faire
condamner; ce qu’ils disent n’a aucun fondement. Je crois que tout simplement
cet homme les dérange, les remet en question et que les chefs religieux ont
peur de perdre leur autorité sur les gens. Lui est vrai, juste, connaît parfaite
ment la loi de Dieu –au fait comme s’il était le fils de Dieu. Il fait passer
l’humain, l’amour avant les règlements… tout le contraire de certains…
- «Désolé, je ne trouve rien chez cet homme qui mérite condamnation» ai-je
alors dit.
Ils se sont alors énervés, ont crié:
- «Partout où il va, cet homme enseigne sur Dieu, depuis la Galilée où il a
commencé jusqu’ici dans la capitale de Jérusalem. Il soulève le peuple. Les
gens ne savent plus où ils en sont!»
Moi, pour finir je n’ai aucune envie de faire condamner un innocent. Je suis
enchanté de découvrir qu’il est de la région du nord du pays, de la Galilée.
C’est Hérode qui dirige cette partie du pays. Bon, c’est un homme que je
n’apprécie pas vraiment, mais ouf, j’ai trouvé comment me débarrasser de ce
cas embêtant!
- «Désolé, ce cas concerne Hérode, je ne peux rien faire pour vous» ai-je dit à
ses accusateurs.
Rassembler
rageusement les
clous. Marquer sur la
montre la fin de la
matinée.
Ouf, bon débarras! Ils sont repartis. Ils étaient furieux, mais j’ai la conscience
tranquille au moins!
Faire tourner l’heure
sur le milieu de
l’après-midi.
Poser une enveloppe
devant Pilate. Pilate
sort une lettre:
Mince alors, ils vont revenir! Hérode me propose de devenir son ami et me
renvoie de condamner Jésus pour que j’aie l’honneur de le juger!
Remettre tous les
clous face au siège de
Pilate en disant avec
force:
- «On veut que tu condamnes cet homme. Il doit mourir!»
- «Ecoutez! vous m’avez amené cet homme en l’accusant de détourner le
peuple du droit chemin. Je l’ai interrogé devant vous ce matin et je n’ai rien
trouvé en cet homme qui mérite condamnation. Il n’a rien fait de mal! On ne
peut pas le condamner, encore moins à la peine capitale, la mort. Je vous
propose de le faire battre à coups de fouet pour l’exemple, puis de le relâcher»,
ai-je dit.
Ils ont alors commencé à hurler, à menacer de tout casser, à me dénoncer à
l’empereur comme un gouverneur incompétent et voilà que tout à coup ils me
suggèrent de relâcher un autre prisonnier, un condamné à mort, en échange de
Jésus.
J’ai fait amener Barabbas:
il a été emprisonné car il a provoqué une manif dans la ville et qu’il a tué des
gens. J’étais sûr que là, les accusateurs de Jésus allaient refuser un tel
échange. Un innocent contre un meurtrier: pas de comparaison!
Je n’en reviens pas; ils sont au bord de la crise et crient:
Po
ser la bûche pointue à
côté de la bougie.
- «à mort Jésus, crucifie-le!» Planter clous dans
sagex pour qu’ils
soient dressés.
Ils vont tout casser… j’ai peur… et après tout qu’est-ce que j’en ai à faire avec
leurs histoires de religion… qu’ils me fichent paix à la fin!
Je leur ai alors dit que c’est eux qui avaient choisi et que leur demande serait
satisfaite. J’ai relâché Barabbas, la terreur, et j’ai donné ordre de faire
condamner à la mort par crucifixion Jésus.
Je crois que je vais faire des cauchemars de cette histoire jusqu’à la fin de ma
vie! Jésus était innocent et je n’ai pas eu le courage de le sauver!
Simon de Cyrène: Jésus a partagé son fardeau avec moi
Notes bibliques sur Luc 23: 26 (27-31) v.26 Pilate ayant livré Jésus à la volonté de ses accusateurs, le cortège se met en route. Luc le décrit
comme une procession dont les participants accompagnent le prophète de son peuple.
La procession est composée de:
- ceux qui «emmènent Jésus»; Luc ne parle pas directement des soldats romains, pourtant
chargés de l’exécution.
- Simon de Cyrène, qui se trouve entraîné dans une histoire qui le dépasse, suivant malgré lui. Il
porte la croix derrière Jésus.
- Des femmes de Jérusalem, qui font retentir des lamentations rituelles, comme à l’occasion d’un
deuil. Elles attestent de la reconnaissance du prophète qui va à la mort.
- Des malfaiteurs (v.33) emmenés également au supplice. Ils mettent en relief la solidarité de
Jésus avec aussi les humains condamnés par la société cf. «il est compté parmi les sans-loi»,
Matthieu 15: 28)
v.28 Jésus entre en résonance avec les paroles des femmes. Elles pleurent plus largement le refus
opposé à l’Envoyé de Dieu. Par leurs larmes, elles rejoignent sa propre lamentation sur ceux qui
ont refusé les conditions de la paix offertes (cf. Luc 19: 41-42).
Narration en cercle animée au moyen d’objets symboliques du point de vue de Simon de Cyrène. Matériel
Tissu rectangulaire allongé, couleur route, bougie, ballot de foin ou bûche (Simon), deux «poutres»,
ronds en papier avec expressions de visage ( haine, moquerie, fâchés…), croix
Au centre, une route.
Narration
Je m’appelle Simon de Cyrène, car c’est de là que je viens. Je suis paysan.
Prendre le ballot de
foin et poser sur une
extrémité du chemin.
Je suis discret et n’aime pas les histoires. La politique ne m’intéresse pas.
Je me souviendrai toujours de cette veille de la fête de la Pâques. C’était peu
avant midi. Je rentrais de mon travail aux champs plus tôt que d’habitude, pour
me préparer à la fête.
Sur la route qui sort de la ville de Jérusalem et qui va à la colline qu’on appelle
du Crâne à cause de sa forme, aussi connue sous le nom de Golgotha, il y a
une de ces foules! C’est complètement inhabituel…
Je dois prendre cette route pour rentrer en ville. J’ai de la peine à avancer à
contre-courant.
En plus il y a une de ces ambiances: des gens à l’air mauvais, Poser visages
correspondants.
des gens qui crient leur colère, leur haine. Poser visages
correspondants.
J’essaye de me faire discret, de me coincer sur un bord. J’ai peur: il y a des
soldats romains partout! Je cherche un chemin de traverse pour m’éclipser,
mais voilà que tout à coup les soldats me remarquent et m’interpellent. Je fais
la sourde oreille, et avances en faisant la sourde oreille.
Mais il y a un bouchon: ça jure, ça crie, ça pousse… je n’arrive pas à
m’éclipser.
Puis je vois qu’il y a un homme au sol, avec les poutres tombées à côté de lui. Poser bougie
couchée, poser
poutres de bois par-
dessus.
J’aperçois là encore deux autres prisonniers qui portent aussi des poutres sur le
dos. Ça se voit qu’ils ont fait les cents coups, leur tête fait peur à voir.
Les soldats ne me lâchent pas: ils m’ordonnent de ramasser les poutres et de
les porter.
Pourquoi moi, c’est injuste? Dans toute cette foule, ils n’ont qu’à chercher
quelqu’un d’autre… Je proteste et refuses. Je suis fâché. Je leur dis que j’ai
travaillé dur toute la journée aux champs, que je suis fatigué, que ma famille
m’attend à la maison. Rien à faire, les soldats m’agrippent et me traînent de
force vers le condamné, qui est à terre.
On le tire, pour qu’il se relève . Relever bougie.
Il me regarde: un regard qui me touche, plein de douceur, de compréhension et
d’amour. Je reste planté là: comment ça se fait qu’on maltraite cet homme? qu’il
est condamné à mort? A côté des deux autres, il n’y a pas de comparaison…
Je décide de ne plus protester: je veux aider cet homme. Je ramasse les
poutres sans un mot et les porte pour lui.
Il me regarde avec reconnaissance et marche derrière moi. Placer les objets en
conséquence.
Le cortège avance lentement: il y a une multitude de gens.
J’entends des femmes qui pleurent et qui se lamentent: «quel malheur, c’est
une grosse erreur, il ne faut pas tuer Jésus, il est un juste, qui a fait tant de bien
à tous». C’est bien ce que je me disais, il doit y avoir erreur sur cet homme!
Placer visages qui
pleurent.
Jésus se retourne et je l’entends leur dire:
«Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, de me voir souffrir, mais pleurez
plutôt sur les souffrances injustes que vous et vos enfants vivrez. Il y aura des
jours bien pires encore à l’avenir.
Je pense qu’il est incroyable, cet homme. Fatigué, épuisé, souffrant, il se soucie
encore des autres!
Nous voilà arrivés en haut de la colline. Les soldats me déchargent des poutres
et me poussent de côté sans ménagement.
Ils plantent les poutres et clouent les prisonniers dessus: Jésus et les deux
malfaiteurs, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
Poser deux croix et
planter clous dans
bougie au centre.
Je frisonne: je n’arrive pas à détacher mes yeux de ce Jésus. Quel homme,
quel rayonnement! J’essaierai d’en savoir plus sur lui!
Le malfaiteur crucifié: Jésus me prend avec lui au paradis
Notes bibliques sur Luc 23 : 32-43 (44-49) A l’heure décisive, le récit lucanien reprend comme en écho les trois tentations de Jésus au désert, au
début de sa vie publique (cf. Luc 4: 1-13) portant sur le don de la Vie, le pouvoir et l’autorité religieuse
du Fils de Dieu. La croix est le moment ultime de mise à l’épreuve.
Trois catégories de spectateurs jouent le rôle du tentateur. Ils interpellent Jésus, non plus sur son
identité, mais sur sa mission de salut. Il s’agit:
- des chefs du peuple qui ricanent et se moquent (v.35) de ce Chris
t de Dieu, que ce dernier semble avoir abandonné.
- des soldats qui se jouent du «Roi des juifs» impuissant (v.36)
D’un des deux malfaiteurs crucifié, qui blasphème contre ce Messie-Christ, qui ne peut même pas
sauver sa propre vie et les entraîner avec lui dans son Royaume.
Trois interventions, trois tentations, qui correspondent aussi aux trois chefs d’accusation retenus
contre lui par le sanhédrin: l’autorité religieuse qu’il assume indûment, la révolte politique, la puissance
messianique qu’il revendique et qu’on retrouve dans la polémique du Temple (Luc 20: 2ss.22ss.27ss).
Intéressant aussi de constater que le récit lucanien relève trois paroles prononcées par Jésus en
croix:
- v.34 une parole de grâce, de pardon (voir aussi le lien avec Luc 6: 36 et Luc 15) qui retentit sur les
moments où nous pouvons nous sentir dépassés par nos culpabilités, par le poids d’une histoire
chargée
- v.42 la deuxième parole de Jésus est provoquée par l’interpellation du malfaiteur qui s’adresse à lui
en l’appelant «Jésus», du nom qui lui a été attribué lors de sa conception en Luc 1: 72.
La réponse de Jésus en «je-tu», «toi-moi» annonce à ce condamné à mort son entrée dans l’Alliance,
qui commence aujourd’hui. Le mot «paradis» désigne la demeure des justes, des acquittés. Jésus
promet à ce condamné une vie de communion avec lui, et ceci dans l’immédiat.
- v.46 Le dernier mot de Jésus est une prière d’abandon à Dieu, reprise du psaume 31: 6. «Si mourir,
c’est remettre son esprit entre les mains du Père, entrer dans l’intimité de Dieu, alors vivre, c’est venir
de Lui, recevoir de Lui et faire route vers lui» écriront P.Bossuyt et J-Radermakers dans leur
commentaire de Luc.
Jésus a remis son esprit à son Père, et sans attendre, préparant la manifestation visible de la
Pentecôte, l’Esprit Saint pénètre les cœurs:
- de l’un des malfaiteurs, qui , en contre pied avec son compagnon de supplice, s’ouvre au salut;
- du centurion, rompant avec les moqueries de ses soldats et qui reconnaît l’innocence du «Juste»;
- de Joseph d’Arimathée, notable, membre du conseil des anciens du peuple (v.50), qui réclamera à
Pilate le corps du Crucifié. Il choisit entre rester pur et célébrer la Pâque ou se souiller en
ensevelissant le corps de Jésus. Il préfère être «impur» avec Jésus que de manger la Pâque en toute
pureté rituelle avec ceux qui ont sur les mains le sang du prophète assassiné.
Ainsi par son silence et son effacement, Jésus est sorti victorieux de la triple épreuve du Calvaire, qui
se manifeste d’ores et déjà par un malfaiteur qui découvre la vie, un centurion qui reconnaît le vrai
Juste et un chef du peuple qui lie son destin à celui de Jésus.
v.48 A ce retournement assistent les «foules», comme nous concernés par la mort du Juste. Elle s’en
retourne en se frappant la poitrine.
v.49 Luc y ajoute la mention des disciples de Jésus et des femmes qui le suivent depuis la Galilée (cf.
Luc 8: 1-12): ils sont témoins silencieux encore de l’exode du Christ.
Ces notes bibliques sont tirées en grande partie de l’ouvrage de P.Bossuyt et J.Radermakers: Jésus,
parole de grâce, selon Luc, Institut d’Etudes Théologiques, Bruxelles, 1984, pp.483-504
Narration en cercle animée au moyen d’objets symboliques du point de vue du malfaiteur crucifié. Matériel
Grand tissu rectangulaire ou carré beige, six morceaux de tissu noir rectangulaires, trois bougies
réchaud, dés, formes en bois (peuvent être faites en carton aussi): couronne, étoile, colombe, pain,
jarre, forme maison, deux formes de vagues bleues (les pièces en bois sont disponibles au CIDOC).
Narration
S’il avait pu nous raconter son histoire, voici comme je m’imagine ce qu’aurait raconté l’homme
crucifié à côté de Jésus:
On est trois à avoir été condamnés à mort par crucifixion aujourd’hui sur la colline de
Golgotha, la colline qui fait face à la ville de Jérusalem.
Il y a moi, qui suis condamné à cause des crimes que j’ai commis. Je me suis mal
comporté dans la vie. J’ai été violent, j’ai tué, j’ai volé… il y a longtemps que j’ai mis ma
conscience de côté, je n’ai pas de sentiments, pas de pitié pour les gens… j’ai échappé
bien des fois à la police mais cette fois-ci c’est la fin pour moi…condamné à mort, je n’y
réchapperai pas…
Poser croix
en tissu noir
de manière
décentrée
(gauche)
avec bougie
réchaud
éteinte
dessus.
Là sur l’autre croix, il y a mon copain. Poser croix
en tissu noir
de manière
décentrée
(droite) avec
bougie
réchaud
éteinte
dessus.
On a fait la plupart de nos coups ensemble. Pas de chance, il va aussi mourir comme
moi. J’espère que ce supplice ne va pas trop durer!
Et là au milieu, les soldats en ont crucifié un autre.
Je ne le connais pas et je ne l’ai pas rencontré en prison non plus.
Poser croix
en tissu noir,
au centre,
entre les
deux autres
croix avec
bougie
réchaud.
Allumer
bougie
réchaud sur
croix de
Jésus.
Bizarre! Il n’est pas des nôtres ça c’est sûr! Et vous savez quoi, quand on l’a crucifié et
dressé sa croix, il a prié «Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font!» Et là il
est calme, rayonnant même qu’il doit souffrir terriblement, je vous parle d’expérience, ça
fait hyper mal, la douleur est intenable.
Je me demande bien ce qu’il a pu faire pour qu’on lui donne la peine capitale!
Ah! oui, on a mis une inscription sur le bois au-dessus de la tête qui doit donner le motif
de sa condamnation… v
oyons, je vais essayer voir ce qui est mis…
Placer une
couronne sur
le haut de la
croix.
Bon, vous savez quoi? c’est écrit «c’est le roi des Juifs».
Je ne savais pas que les juifs avaient un roi! Je n’en ai jamais entendu parler… ni ne l’ai
rencontré…
Quelle peuple partout: qu’est-ce qu’ils viennent voir? ça leur plaît les exécutions? Ils sont
contents de nous voir morts, ainsi ils pourront vivre leur petite vie en paix!
En tout cas, ce Jésus ne laisse pas indifférent! Car c’est de lui que ça parle…
Il y a là même les chefs du Temple. Ils ricanent:
«il a aidé et sauvé les autres. Il n’a qu’à se sauver lui-même, s’il est vraiment le Messie,
celui que Dieu a choisi!»
Les soldats romains, eux s’en fichent. Ils sont assis à jouer aux dés pour tirer au sort qui
aura ses vêtements. Eux aussi se moquent de ce roi des juifs.
Poser dés
au pied de la
croix de
Jésus.
Moi, je regarde à nouveau le crucifié à côté de moi. Je suis un bien mauvais homme,
Dieu je m’en suis moqué toute ma vie, mais je me rappelle l’enseignement de la Torah
reçu quand j’étais jeune. Il y était écrit qu’il viendrait un jour un nouveau David, quelqu’un
de mis à part par Dieu pour ramener la paix, la justice, et la connaissance de Dieu en
Israël.
C’est notre espoir national, à nous les juifs… Poser étoile
sur la croix
de Jésus.
Et si cet homme-là était vraiment le Messie attendu, envoyé et inspiré par Dieu? Poser
colombe sur
croix en
centre.
Rien que sa présence à mon côté, là sur la croix m’apaise… et il émane de lui une telle
présence bienfaisante, je suis tout remué….
C’est alors que j’entends mon copain, cloué de l’autre côté de Jésus insulter Jésus:
«Alors Messie, sauve-toi et sauve-nous aussi!»
Là je me fâche! Il ne sent pas, lui que ce Jésus est net, qu’il a un lien spécial avec Dieu?
Je tourne alors mon visage vers mon copain et je lui dis:
«Hé, tu es condamné à mort comme cet homme, et tu ne respectes pas Dieu? Pour toi et
moi, la punition est juste. Oui, nous l’avons bien méritée. Mais lui…, il n’a rien fait de
mal!»
Je le sens, cet homme est d’un autre monde. Je regrette vraiment de l’avoir rencontré si
tard… cela aurait pu changer ma vie…
«Jésus» que je lui dis «souviens-toi de moi, quand tu seras roi».
Pourquoi je dis ça? Je ne sais pas trop, c’est juste que je sens que la vie, Dieu tout ça,
ça ne peut pas finir…
Jésus tourne son
visage vers moi, et me dit:
«Je te le dis, c’est la vérité: aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis».
Je me sens apaisé et heureux pour la première fois de ma vie. Allumer
bougie
réchaud de
la croix de
gauche.
Le paradis, l’endroit où est Dieu: c’est comme retourner à la maison! Poser forme
maison.
J’aurais encore tant envie de parler avec cet homme extraordinaire, mais il est épuisé et
moi aussi je n’ai plus la force de parler.
Je vois les amis de Jésus là aussi. Ils sont tristes et souffrent de le voir ainsi.
Ils se souviennent des moments partagés. Poser pain –
jarre sur
croix au
centre.
Il y a des femmes, qui pleurent. Poser bande
bleue sur
croix au
centre.
Puis le ciel devient sombre d’un coup. Bizarre, on est pourtant presque midi…
Le silence s’abat sur la colline et ça dure trois heures… les gens sont effrayés.
Il fait froid, puis tout à coup j’entends Jésus qui crie d’une voix forte:
«Père, je remets mon esprit entre tes mains». Puis plus rien.
Il est mort.
Souffler la
bougie sur
croix Jésus.
Les gens sont là paralysés: ils fixent la croix de Jésus…
Puis on entend un officier romain dire:
«Sûrement cet homme était innocent et juste!»
Je prie: «Jésus je remets ma vie entre tes mains».
Souffler
bougie, croix
de gauche.
Création de Rosemarie Chopard, octobre 2007