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Rencontre avec Florence HANAUER Florence est qualifiée pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en Finlande, alors qu’elle fait aussi partie des sélectionnées pour les championnats du monde juniors (JWOC) qui se dérouleront la semaine précédente, en Hongrie. Le mois de juillet sera donc dense pour Florence, qui depuis 2013, a tout de même la bonne habitude de vivre un évènement international chaque été. En effet, les JWOC 2018 seront ses troisièmes d’affilée, et auparavant, elle a participé aux championnats d’Europe des jeunes (EYOC) de 2013 à 2015. Elle est étudiante à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon, achevant sa 2 ème année. A gauche, lors des EYOC 2013, au Portugal A droite, lors du sprint des JWOC 2016, en Suisse. Bonjour Florence, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions ! Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau, notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau. Commençons par le début, tes débuts : tu as pris une licence de course d’orientation en 2009, seulement pourrions-nous dire, puisque tu avais « déjà » 11 ans, tandis que de nombreux orienteurs de haut niveau sont nés une carte en main. Comment as-tu finalement découvert l’activité ?

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Rencontre avec Florence HANAUER

Florence est qualifiée pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en

Finlande, alors qu’elle fait aussi partie des sélectionnées pour les championnats du monde juniors (JWOC) qui se dérouleront la semaine précédente, en Hongrie.

Le mois de juillet sera donc dense pour Florence, qui depuis 2013, a tout de même la bonne habitude de vivre un

évènement international chaque été. En effet, les JWOC 2018 seront ses troisièmes d’affilée, et auparavant, elle a

participé aux championnats d’Europe des jeunes (EYOC) de 2013 à 2015.

Elle est étudiante à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon, achevant sa 2ème année.

A gauche, lors des EYOC 2013, au Portugal

A droite, lors du sprint des JWOC 2016, en Suisse.

Bonjour Florence, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions !

Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau,

notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau.

Commençons par le début, tes débuts : tu as pris une licence de course d’orientation en 2009, seulement pourrions-nous dire, puisque tu avais « déjà » 11 ans, tandis que de nombreux orienteurs de haut niveau sont nés

une carte en main. Comment as-tu finalement découvert l’activité ?

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C'est grâce à mon grand frère Sébastien. Mes parents voulaient absolument qu'il pratique un sport et un jour

en revenant de l'école il nous a dit : « je veux faire de la course d'orientation ». Il s'est donc inscrit dans le club de

CO Buhl et Florival et il a participé à ses premiers championnats de France en Bretagne, en 2008 si je me

souviens bien. Avec ma famille nous avons donc décidé de prendre des vacances en même temps, c'est là que j'ai

fait mes premières courses en open. C'est donc tout naturellement que mes parents et moi-même avons pris une

licence et depuis je ne peux plus m'en passer.

Un grand merci à Sébastien alors !

CO Buhl et Florival : http://www.haut-rhin.ffcorientation.fr/cobf/

Tu as aussi un vécu important en cross-country, avec le CCA Rouffach (Haut-Rhin), avec de bons résultats

dans les catégories jeunes. Tu as même encore participé au championnat de France universitaire de cross en 2017,

en bonne compagnie (Maëlle Beauvir, Isia Basset, Lou Lenoble et Lauriane Beauvisage y étaient également, pour

ne citer que les filles !), ou encore cette année, aux demi-finales du championnat de France, catégorie espoir.

As-tu du faire un choix entre les deux disciplines, à un moment où le cross et la CO te demandaient trop de

temps d’entrainement, ou des séances trop spécifiques, pour concilier les deux ?

A droite, lors des demi-finales du championnat de France de cross-country, en février 2018.

A vrai dire, j'ai fait une année d'athlétisme pendant laquelle je me suis entrainée avec mon club, et c'était bien

avant de commencer la CO. C'est mon club qui me proposait de participer aux différents cross pour renforcer

l'équipe. Ainsi, j'ai fait plusieurs saisons de cross, surtout en catégorie cadettes. En plus de ça, les cross étaient de

bonnes séances intensives qui se greffaient bien dans le programme d'entrainement hivernal.

Je n'ai donc jamais eu à faire de choix entre les deux sports, et encore cette année j'ai pu faire la saison de

cross avec mon club pour préparer ma saison de CO. Et c'est quand même plus sympa avec une carte en main!

Dès 2013, soit 4 ans seulement après ta première licence de CO, tu participais à ta première grosse

compétition internationale (EYOC) : quelle progression ! On imagine que toutes les conditions étaient réunies au

sein de ton club (CO Buhl et Florival) pour cela. Peux-tu nous en dire davantage ?

Effectivement, j'ai beaucoup de chance d'avoir un club qui propose des entrainements réguliers (trois à quatre

par semaine, en plus de l'école de CO) et surtout d'avoir un coach, Franck Colin, qui nous suit tout au long de

l'année. En ce qui concerne les terrains, ce ne sont vraiment pas des terrains exceptionnels, surtout après quelques

années, on fait assez rapidement le tour des cartes, mais cela permettait quand même de faire des entrainements de

qualité.

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En plus de cela, il y avait un groupe d'entrainement, le CREF Alsace (centre régional d'entrainement et de

formation), qui regroupait les meilleurs jeunes de la région. J'ai intégré ce groupe très rapidement, ce qui m'a

permis de bénéficier des week-end « réseau de développement des espoirs » (RDE), mais aussi de plusieurs stages

de CO dans différents coins de la France.

NB : suite au regroupement des régions Alsace, Lorraine et Champagne, le CREF Alsace a fusionné avec les CREF voisins. Il s’agit maintenant du GREF (Groupe régional d’entrainement et de formation) de la région Grand Est.

http://www.grand-est.ffcorientation.fr/la-ligue/le-gref/

Venons-en à ce mois de juillet bien excitant. Tu vas donc enchainer deux grands championnats internationaux,

ce qui n’est pas forcément évident : peux-tu nous préciser comment cela est envisagé au niveau du choix des

courses et de la récupération ? Est-ce que cela ne sera pas trop long de passer deux semaines d’affilée avec le coach

de la fédération, Thibaut Magne ?

C'est sûr qu’enchainer deux semaines de compétitions comme cela ne sera pas facile du tout, d'autant plus

que je ne l'ai jamais fait ! Etant donné que je suis dans ma dernière année junior, mon objectif principal est le

JWOC en Hongrie où je prendrai part à toutes les courses.

Nous pourrons suivre Florence ici : http://jwoc2018.hu/

Pour ce qui est des WUOC, les deux relais sont les courses où je suis sûre de participer. Pour les autres

courses de la semaine, je ne sais pas encore ce que je vais faire entre la MD ou le sprint, mais dans tous les cas il

est clair que je ne ferai pas la LD en raison de la fatigue de la semaine précédente.

En ce qui concerne Thibaut, je pense que çela sera supportable, ce n’est pas le pire des coachs !!

A trois semaines du premier des deux évènements, comment te prépares-tu physiquement et techniquement ?

Après le stage de préparation aux JWOC qui a eu lieu fin mai / début juin, nous avons refait un peu de

volume. Maintenant, on va entrer dans une phase plus qualitative, pour régler les derniers détails techniques avec

notamment deux mini stages de trois jours, un dans le Larzac et le deuxième près de Rodez.

Extrait de carte d’une séance organisée par la FFCO, au Caylar, dans le Larzac, en décembre 2017.

Je viens donc de rentrer du premier d'entre eux et en fin de semaine je serai présente sur les championnats de

France de LD et de relais qui auront lieu dans le Vercors.

http://cdco38.fr/index.php/championnat-de-france-ld-r/

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Ce sont donc des semaines avec un certain nombre de séances de CO qui m'attendent.

Enfin, ensuite, on entrera dans la phase d'affûtage avec un volume d'entrainement plus léger, pour arriver

dans les meilleures conditions au moment des compétitions.

Tu vas donc courir plusieurs relais pendant ces championnats. L’an passé, lors des JWOC en Finlande, tu as vécu un beau moment, en prenant la 6

ème place en relais, avec Maëlle Beauvir et Alina Palcau.

Relais des JWOC 2017 en Finlande. De gauche à droite : Maëlle Beauvir, Florence Hanauer, Alina Palcau.

Cette expérience internationale sur des terrains finlandais pourrait s’avérer précieuse en vue des WUOC. Qu’as-tu retenu de cette course (techniquement, le plus probablement) qui te fera encore mieux appréhender le

relais du 21 juillet prochain ?

Le relais est vraiment une course particulière puisque c'est une course au contact avec des variations. Ce

dernier point est je pense la partie la plus importante et la plus délicate à gérer, c'est pourquoi les approches de

postes sont cruciales pour ne pas arriver sur la mauvaise combinaison et ainsi perdre le groupe.

Mais la plus grande force dans un relais c'est la force d'équipe qui pousse tout le monde à se dépasser et à

donner le meilleur de soi-même !

Des relais mixte sprint t’attendent aussi. Ces derniers mois, tu as réalisé de très bonnes performances en sprint

(le 31 mars à Dijon, le 12 mai à Brive par exemple). Tu as aussi réalisé, de très loin, le meilleur chrono lors du

relais mixte sprint des championnats de France universitaires, le 27 mai.

http://cn.ffcorientation.fr/circuit/26165/

http://cn.ffcorientation.fr/circuit/26670/

Est-ce que finalement ce n’est pas le format sur lequel tu pourrais être très à l’aise prochainement ?

L’apprécies-tu ? Comment le prépares-tu ?

C'est vrai que le sprint est un format de course que j'affectionne particulièrement, et mes années d'athlétisme

m'ont permis d'avoir une certaine condition physique pour réaliser de bonnes courses dans la discipline. Le relais

mixte est d'autant plus motivant qu’il se court en relais justement, et je trouve que c'est encore plus motivant de

courir pour une équipe !

Il n'y a pas de préparation spécifique au relais mixte, c'est la même préparation que pour le sprint, c'est-à-

dire surtout des séances de pistes et des entrainements typés sprint.

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Tu es étudiante à l’INSA Lyon, peux-tu nous préciser la voie que tu suis et ce sur quoi cela devrait

déboucher ?

https://www.insa-lyon.fr/

A l'INSA Lyon, il y a une section sport de haut niveau qui permet d'aménager la prépa en trois ans au lieu de

deux. J'ai donc eu la chance d'intégrer cette section et je viens de finir ma 2ème

de classe préparatoire. Le choix

d'une spécialisation se fait à la fin de la 3ème

année et pour le moment je ne sais pas encore laquelle choisir même

si j'ai déjà quelques idées des spécialisations que je ne souhaite pas faire.

La présence de nombreux autres orienteurs de haut niveau à l’INSA Lyon a-t-elle joué dans ton choix

d’intégrer cette école ? Cela a-t-il facilité ton intégration ? Vous regroupez-vous parfois / souvent, en dehors de mes

moments d’entrainements ?

La forte densité d'orienteurs de très bon niveau déjà étudiants à l'INSA Lyon m'a bien sûr incité à choisir cette

école après le bac, il y a deux ans. Je savais que le groupe, les entrainements et le suivi seraient de très bonne

qualité et me permettraient de continuer à progresser, tout en continuant mon parcours universitaire. Les

orienteurs des années supérieures facilitent fortement l'intégration, qui l’est déjà bien par l'école elle-même.

Le groupe d'entrainement forme aussi un groupe d'amis et il est très fréquent que l'on se retrouve en dehors

des entrainements ou du cadre universitaire, pour un ciné ou un « petit » tacos !

Tout autre chose, le CO Buhl et Florival est très actif en CO à VTT : as-tu déjà essayé cette discipline ?

Je fais un peu de VTT avec mes parents quand j'en ai l'occasion, et donc j'ai fait pas mal de compétitions de

CO à VTT quand j'habitais encore en Alsace. J'ai même réussi à avoir quelques médailles aux championnats de

France. J'aime bien en faire quelques fois, ça permet de changer !

Sur la fiche que la FFCO t’a consacrée, tu cites comme meilleur souvenir sportif ta première expérience internationale (EYOC 2013, au Portugal). Peux-tu maintenant nous faire sourire avec un souvenir malheureux en

CO ?

http://www.ffcorientation.fr/media/cms_page_media/5571/HANAUER%20Florence.pdf

Bien sûr, je pourrai en citer plein des souvenirs malheureux !! Je me souviens par exemple d'une nationale

organisée par mon club, sur une carte où je m'entraine régulièrement : je devais être en catégorie dame 12

(femmes de moins de 12 ans) et j'avais mis 42 minutes pour trouver un poste, le poste 8 (pour vous dire à quel

point ça m'a marqué !!).

Merci Florence !

Bonne fin de préparation pour les JWOC et les championnats du monde universitaires !