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MÉMOIRE Présenté par : Martin PERROT Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durables) Caractérisation des pressions du bassin versant sur la qualité des eaux et des écosystèmes de la rade d’Hyères et de ses îles Pour l’obtention du : DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH Cursus ingénieur agronome et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE Stage effectué du 08/03/2010 au 06/09/2010 A : EGIS EAU 12 bd Frédéric Sauvage 13316 MARSEILLE Enseignant – responsable : Philippe MARTIN Maître de stage : Elodie GARIDOU Soutenu le : 22/09/2010

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MÉMOIRE

Présenté par : Martin PERROT

Dans le cadre de la dominante d’approfondissement : IDEA (Ingénierie de l’Environnement, Eau, Déchets et Aménagements durab les)

Caractérisation des pressions du bassin versant sur la qualité des eaux et des écosystèmes de la rade d’Hyères et de s es îles

Pour l’obtention du :

DIPLÔME D’INGENIEUR d’AGROPARISTECH

Cursus ingénieur agronome

et du DIPLÔME D’AGRONOMIE APPROFONDIE

Stage effectué du 08/03/2010 au 06/09/2010

A : EGIS EAU

12 bd Frédéric Sauvage 13316 MARSEILLE

Enseignant – responsable : Philippe MARTIN Maître de stage : Elodie GARIDOU

Soutenu le : 22/09/2010

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Remerciements

Je tiens à remercier tout particulièrement :

Patrick Michel, directeur du service développement durable d’EGIS

Eau à Montpellier pour m’avoir permis de réaliser ce stage,

Elodie Garidou, chef de projet en gestion intégrée des zones côtières

dans le service développement durable d’EGIS Eau à Montpellier, pour

son suivi et ses conseils et mon orientation au cours de mon stage,

Philippe Martin, enseignant chercheur à Agroparistech, pour son

suivi, ses conseils avisés et l’intérêt qu’il aura porté à mon stage et à

son déroulement,

Eric Malzieu et Laurent Montagner pour leur accueil chaleureux au

sein des locaux d’EGIS Eau à Marseille, et pour l’intérêt qu’ils auront

porté au bon déroulement de mon stage,

Ma famille, toujours là et à l’écoute dans les moments plus difficiles de

transition,

Julie, pour son soutien, son attention et sa présence à mes côtés.

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Summary

A bay contract is a participative management tool in the area of coastal water management. It

intends to maintain or restore water quality through a series of programmed actions on coastal

waters and their drainage basins, to which both governmental and private-sector stakeholders

commit. As a part of the preliminary study to the Hyères islands bay contract, a diagnosis of the

quality of the bay’s coastal waters was achieved in order to determine the major challenges related

to the preservation of the quality of marine waters and ecosystems. As major water quality

degradation issues exist on the catchment area that feeds these coastal waters, specific focus was

made on the catchment area and the pressures it could put on marine waters and ecosystems.

This study was based on two complementary approaches. First an environmental diagnosis of the

catchment area was achieved in order to define the main mechanisms and sources of continental

water degradation. Water transfers from the catchment area to the coastal waters were also studied.

Given the nature of the agricultural activity, the relatively high urban and industrial discharge to

surface waters, the typically Mediterranean climatology and the complex topography, continental

water resources are highly vulnerable. Some efforts have been made over the past couple of years

to improve the situation, such as the renovation of many urban sewage water treatment systems and

the adaptation of farming methods. Although these efforts had a significant impact, surface waters

still show important signs of deterioration for many parameters such as pesticides or nutrients.

As a second phase of the analysis, quality of coastal water masses was studied in order to determine

the nature and localization of the main degradations. The quality of the water column, sediments,

biomass as well as the vitality of the main ecosystems were investigated using existing data. This

study revealed a globally high quality of the marine environment. Main physico-chemical

degradations were observed in harbors and near discharge points of marine outflow pipelines from

coastal cities’ sewage treatment plants. Bacterial contamination of a few bathing sites were also put

forth by this analysis. However they did not pose a major quality or sanitary issue.

The main degradations revealed on continental waters therefore do not seem to have a significant

impact on the quality of coastal waters and ecosystems. However the efficiency of the current

surveillance methods for specific organic pollutants such as pesticides can be discussed, and the

study of the state of contamination of coastal waters and sediments for the pollutants seems like an

important issue to consider for the preservation of coastal quality in the medium and long term.

The global diagnosis of the territory, which took into account other pressures than those solely linked

to the transfers from the catchment area, revealed that other threats exist and imply shorter term

challenges. Organization of the frequentation of coastal waters, improvement of harbor services and

reinforcement of the local environmental governance are some of the major challenges the Hyères

bay is faced with today in order to maintain the quality and diversity of its aquatic environment.

Key words: bay contract, integrated management of coastal areas, catchment area, drainage basin,

pressures on the marine environment, water quality preservation, water management.

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Résumé

Dans le cadre de l’élaboration du dossier préalable pour le projet de contrat de baie des îles d’or, un

état des lieux de la qualité des masses d’eaux côtières de la rade d’Hyères, de ses îles et des secteurs

environnants, a permis de déterminer les principaux enjeux de maintien ou de reconquête de la

qualité des milieux aquatiques. Dans ce contexte d’évaluation des pressions sur le milieu marin, le

constat de fortes altérations des eaux continentales a posé la question des transferts de ces eaux

continentales vers le milieu marin et de leur impact sur sa qualité. Une attention particulière a ainsi

été portée sur le bassin versant et sur les pressions qu’il exerce sur les eaux et les écosystèmes

marins.

Une démarche en deux temps a été retenue pour cette étude. Une première étape de diagnostic

environnemental du bassin versant a d’abord permis d’appréhender les différents mécanismes et

sources de contamination de la ressource continentale ainsi que les processus de transfert vers le

milieu marin. L’importance relative de l’agriculture et des rejets urbains et industriels, couplée à une

climatologie typiquement méditerranéenne et une topographie complexe, favorisent la

contamination des eaux de surface et des eaux continentales. La prise en compte de cette

problématique a conduit depuis quelques années à une modification des pratiques en agriculture,

ainsi qu’une amélioration des infrastructures de traitement des eaux usées urbaines et industrielles.

Si ces efforts ont permis une amélioration partielle de la qualité des eaux, l’altération pour plusieurs

paramètres tels que les nutriments ou les pesticides persiste.

Une deuxième étape a ensuite consisté à étudier la qualité du milieu marin afin de déterminer la

nature et la localisation des principales altérations. Les compartiments suivants du milieu marin ont

été analysés à partir de données disponibles: la colonne d’eau, les sédiments, la matière vivante. La

vitalité des principales biocénoses a également été observée. Il est ressorti de cette analyse que

l’état du milieu marin est globalement très satisfaisant malgré quelques altérations physico-

chimiques généralisées aux espaces portuaires et aux points de rejets des émissaires en mer des

stations d’épuration littorales. Des pollutions microbiologiques des eaux de baignade liées à des

dysfonctionnements de réseaux de collecte des eaux usées ont également été mises en évidence sur

quelques sites de baignade mais ne représentent pas un enjeu qualitatif ou sanitaire majeur.

Les principales altérations constatées pour les eaux continentales ne semblent ainsi pas avoir de

répercussions significatives sur la qualité du milieu marin. L’efficacité des méthodes de surveillance

pour plusieurs polluants spécifiques peut également être discutée et l’étude de l’état de

contamination du milieu marin par certains polluants spécifiques du bassin versant semble être un

enjeu de maintien de la qualité des eaux et des écosystèmes à moyen et long terme.

Le diagnostic global du territoire a cependant fait ressortir que d’autres menaces, aux conséquences

plus immédiates, pèsent sur la qualité des masses d’eau côtières. L’organisation de la fréquentation

du plan d’eau, l’amélioration des infrastructures portuaires et le renforcement d’une véritable

gouvernance environnementale locale font partie des principaux enjeux de maintien de la richesse

écologique des milieux aquatiques de la rade d’Hyères et de ses îles.

Mots clés : contrat de baie, gestion intégrée des zones côtières, bassin versant, pressions sur le

milieu marin, préservation de la qualité des eaux, gestion de l’eau.

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Table des matières

Introduction........................................................................................................................................1

I. Contexte, problématique et méthodologie ..................................................................................2

1. Le projet de contrat de baie des îles d’Or ................................................................................2

a) Localisation géographique ...................................................................................................2

b) La démarche de la communauté d’agglomération TPM.......................................................3

c) Les raisons du projet ............................................................................................................3

d) Une démarche non prioritaire pour les services de l’état .....................................................4

2. Les nécessités d’un diagnostic .................................................................................................7

a) Des pressions avérées..........................................................................................................7

b) Une compréhension et une hiérarchisation des pressions nécessaires à une échelle

cohérente ...................................................................................................................................7

3. Objectifs de stage ....................................................................................................................8

a) Missions de stage ................................................................................................................8

b) Ressources ..........................................................................................................................9

c) Problématique du mémoire de fin d’étude et méthodologie ...................................................9

II. Diagnostic environnemental du bassin versant .......................................................................... 11

1. Milieu physique ..................................................................................................................... 11

a) Géologie ............................................................................................................................ 11

b) Pédologie et couverture des sols ....................................................................................... 11

c) Hydrologie ......................................................................................................................... 12

2. Analyse des différentes sources de contamination des eaux continentales ............................ 16

a) Agriculture ........................................................................................................................ 16

b) Assainissement .................................................................................................................. 19

c) Installations à caractère industriel ..................................................................................... 24

d) Synthèse des apports anthropiques ................................................................................... 27

3. Etude de la qualité des eaux superficielles ............................................................................. 28

a) Bactériologie ..................................................................................................................... 29

b) Matières organiques et oxydables ..................................................................................... 29

c) Les nutriments ................................................................................................................... 29

d) Les pesticides .................................................................................................................... 30

e) Autres polluants ................................................................................................................ 30

f) Interprétation des données de qualité ............................................................................... 30

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III. Etude de la qualité du milieu marin et détermination des sources potentielles d’altération des

eaux et des écosystèmes................................................................................................................... 31

1. Altérations microbiologiques ................................................................................................. 31

a) Qualité microbiologique des eaux ...................................................................................... 31

b) Détermination des sources d’altération potentielle : approche géographique................... 33

2. Altération physico-chimique .................................................................................................. 37

a) Qualité physico-chimique du milieu marin ......................................................................... 37

b) Détermination des sources d’altération potentielles : approche par substance en zone

portuaire ................................................................................................................................... 44

3. Vitalité des écosystèmes ....................................................................................................... 46

4. Discussion des méthodes de surveillance et de l’état du milieu marin ................................... 46

a) Suivi des pesticides ............................................................................................................ 47

b) Suivi des résidus médicamenteux ...................................................................................... 48

IV. Perspectives et enjeux de maintien de la qualité des masses d’eaux du territoire ................. 49

1. Maîtriser la fréquentation pour maintenir la qualité des milieux ........................................... 49

2. Sensibiliser les usagers et les professionnels pour mettre en œuvre un code de bonne

conduite ....................................................................................................................................... 49

3. Etablir une gouvernance pour articuler des démarches de manière cohérente et lisible ........ 50

Conclusion ........................................................................................................................................ 51

Bibliographie .................................................................................................................................... 52

ANNEXES .......................................................................................................................................... 56

Annexe 1 ....................................................................................................................................... 57

Annexe 2 ....................................................................................................................................... 59

Annexe 3 ....................................................................................................................................... 60

Annexe 4 ....................................................................................................................................... 62

Annexe 5 ....................................................................................................................................... 63

Annexe 6 ....................................................................................................................................... 64

Annexe 7 ....................................................................................................................................... 66

Annexe 8 ....................................................................................................................................... 67

ANNEXE CARTOGRAPHIQUE .............................................................................................................. 68

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Table des illustrations

Figure 1: Localisation du site de projet (Source: Google Earth) ............................................................2

Figure 2 : Qualité des eaux de baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude (source: portail

gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr) ................................ 32

Figure 3 : Représentation des points de rejets d'assainissement collectif du réseau de Bormes-les-

mimosas / Le Lavandou..................................................................................................................... 35

Figure 4: Présentation des teneurs en E. Coli des eaux de baignade en marge des précipitations

(source: DDASS, Meteo France)......................................................................................................... 36

Tableau 1 : Synthèse de l'état des masses d'eau côtières et objectifs de bon état SDAGE DCE .............5

Tableau 2: Dimensions des principaux bassins versants..................................................................... 13

Tableau 3 : Situation de conformité des stations de plus de 2000 EH de la zone d'étude au

31/12/2009....................................................................................................................................... 21

Tableau 4: Flux polluants théoriques en sortie de STEP (en T/an) ...................................................... 22

Tableau 5: Flux polluants rejetés directement en mer par les STEP littorales en 2009 (en T/an) ........ 23

Tableau 6 : Charges polluantes théoriques des eaux de ruissellement de territoires artificialisés ...... 24

Tableau 7 : Estimation des rejets industriels de la zone d'étude (Source: données de calcul des

redevances 2007 de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse) ............................................... 25

Tableau 8: Pollution brute et nette des établissements de production de vins, liqueurs et spiritueux

sur la base des données de redevance 2007 de l'AERMC ................................................................... 26

Tableau 9: Comparaison des différents apports (industriels, pluviaux et d'assainissement) ............... 27

Tableau 10: Caractéristiques des postes de relevage du réseau d'assainissement de Bormes-les-

mimosas / Le Lavandou (Source : Dossier d’autorisation loi sur l’eau pour la construction de la

nouvelle station d’épuration du Batailler) ......................................................................................... 35

Tableau 11: Concentrations des principaux contaminants dans l'eau à la station RINBIO du Levant .. 38

Tableau 12: Caractéristiques des sédiments aux points de mesure du RCS DCE (Campagne 2006) ..... 39

Tableau 13 : Evolution des concentrations en cuivre dans les sédiments portuaires entre 1999 et

2009 ................................................................................................................................................. 40

Tableau 14: Caractérisation des stations RINBIO de la zone d’étude pour les campagnes 2000, 2003

et 2006 (Source : Ifremer) ................................................................................................................. 42

Tableau 15 : Tableau des hauteurs de pluie en fonction de la période de retour (Source : Meteo

France, station d’Hyères, observations 1977 à 2005) ....................................................................... 59

Tableau 16 : Pluviométrie mensuelle sur Hyères - Source Meteo France ........................................... 59

Tableau 17: Débits de crue sur le bassin versant du Maravenne (IPSeau, 1999) ................................. 60

Tableau 18: Débits caractéristiques d’étiages et d’écoulement moyen (IPSeau, 1999)....................... 60

Tableau 19 : Débits de crue sur le bassin versant du Gapeau (Banque Hydro) ................................. 60

Tableau 20: Débits d'étiages sur le bassin versant du Gapeau (Banque Hydro) .................................. 61

Tableau 21: Débits de crue sur le bassin versant du Roubaud (CEDRAT Développement, 2001) ......... 61

Tableau 22: Synthèse de l'état des cours d'eau et objectifs de bon état SDAGE DCE (SDAGE 2009) ... 64

Tableau 23: Synthèse de l'état des masses d'eau souterraines et objectifs de bon état - SDAGE DCE

(SDAGE 2009) ................................................................................................................................... 65

Tableau 24: Critères de classement de la qualité des eaux de baignades ........................................... 66

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Introduction Les phénomènes d’intensification et de densification des activités humaines dont les espaces

littoraux sont la scène depuis quelques dizaines d’années ont entraîné leur fragilisation. Le

développement d’infrastructures portuaires et de l’urbanisation, la sur-fréquentation touristique et

la surexploitation des ressources naturelles ont provoqué la dégradation des espaces naturels

littoraux. Afin de répondre à ces problématiques, la gestion intégrée des zones côtières (GIZC)

constitue une démarche de développement durable adaptée à la spécificité des espaces littoraux.

Approche globale et systémique du territoire, elle prend en compte le contexte physique,

écologique, socio-économique et juridico-administratif dans le but de maintenir ou de restaurer

l’équilibre entre les activités humaines et les ressources naturelles.

EGIS Eau est une société du groupe EGIS qui appartient à la Caisse des Dépôts et Consignations.

Disposant d’une équipe de 300 ingénieurs et techniciens, EGIS Eau propose une large palette de

prestations dans le domaine de l’ingénierie de l’eau : la réalisation de guides, d’expertises, de

diagnostics, d’audits techniques et financiers, de schémas directeurs, d’études techniques, la maîtrise

d’ouvrage déléguée, l’assistance à maîtrise d’ouvrage, ou encore la conduite d’opérations.

L’entreprise repose sur cinq centres techniques et vingt directions régionales en France

métropolitaine et outre-mer.

Depuis plus de 20 ans, le service développement durable d’EGIS Eau Montpellier a développé son

expertise environnementale dans divers domaines tels que l’inventaire des ressources naturelles et

l’identification des enjeux environnementaux, les études d’impact sur l’environnement, la

planification et la gestion des territoires protégés, le développement de méthodes d’évaluation

environnementale et l’évaluation environnementale des politiques publiques. Forte d’une équipe

d’experts diversifiée, la société EGIS Eau s’impose dans le Sud de la France comme un des bureaux

d’étude les plus confirmés dans l’analyse des impacts de projets d’aménagement littoraux sur le

milieu marin et dans l’appui aux collectivités territoriales pour la gestion intégrée des zones côtières

(GIZC). C’est dans le cadre d’une étude confiée à EGIS Eau dans ce dernier domaine d’expertise que

s’est inscrit mon stage : l’élaboration du dossier préalable du contrat de baie des îles d’or.

La rade et les îles d’Hyères constituent un site d’une richesse écologique et paysagère

exceptionnelle, ce qui a induit un niveau conséquent de protection et de gestion par le biais de

différents outils tels que le Parc National de Port Cros, les sites Natura 2000 ou encore les sites du

Conservatoire du Littoral. Malgré l’existence de ces différents outils, de nombreuses pressions

s’exercent quotidiennement sur les milieux aquatiques de ce territoire, à la fois sur le continent et

sur le milieu marin. L’ensemble des gestionnaires du milieu naturel œuvrent ainsi pour la

préservation des écosystèmes mais n’agissent pas nécessairement pour le maintien ou l’amélioration

de la qualité des eaux. Afin de répondre de manière opérationnelle à la problématique d’altération

des masses d’eau du territoire, la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée

(CATPM) a initié le projet de Contrat de Baie des Iles d’Or. L’entreprise EGIS EAU a été mandatée par

TPM pour l’élaboration du dossier préalable de ce contrat de milieu.

Ce rapport vise à répondre à la question suivante : « Comment se caractérisent les pressions des

apports du bassin versant sur la qualité des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères ? ». Il est

structuré en quatre parties : une présentation du contexte de l’étude et de la problématique de

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stage, un diagnostic environnemental du bassin versant, une étude de la qualité du milieu marin et

des liens pouvant être faits entre les altérations de ce milieu et les apports du bassin versant , et une

ouverture sur les enjeux plus globaux de maintien de la qualité des eaux sur ce territoire.

I. Contexte, problématique et méthodologie

1. Le projet de contrat de baie des îles d’Or

a) Localisation géographique

La rade d’Hyères se trouve sur la côte méditerranéenne française ,sur le littoral Varois.

Figure 1: Localisation du site de projet (Source: Google Earth)

Elle est délimitée à l’Ouest par le double tombolo de la presqu’île de Giens et à l’Est par le Cap Bénat.

Au Sud se trouvent les trois îles d’Hyères : Porquerolles, Port Cros et l’île du Levant. La zone d’étude

retenue dans le cadre de ce projet s’étend du Cap de Carqueiranne à l’Ouest sur la commune du

Pradet, au Cap Nègre à l’Est sur la commune du Lavandou. Au large le périmètre englobe les trois îles

et s’étend jusqu’à l’isobathe 100 m. Sur le continent, la zone retenue est le bassin hydrologique

délimité par les lignes de crête correspondantes au périmètre défini en mer.

Le périmètre d’étude du projet de contrat de baie des îles d’Or s’étend ainsi sur 20 communes du

département du Var. En amont, le périmètre prend en compte les bassins hydrographiques des

différents cours d’eau incluant ainsi 14 communes d’arrière-pays : Belgentier, Carnoules,

Collobrières, Cuers, La Crau, La Farlède, Méounes, Pierrefeu, Pignans, Puget-ville, Signes, Solliès-

Pont, Solliès-Toucas et Solliès-Ville1. Sur le littoral, 6 communes sont concernées : Le Pradet,

Carqueiranne, Hyères, La Londe-les-Maures, Bormes-les-mimosas et Le Lavandou.

1 Certains des affluents les plus en amont du bassin versant du Gapeau prennent leur source dans des espaces naturels inclus dans d’autres

communes que celles citées ici. Etant donnée l’absence d’enjeux sur ces territoires, ces dernières n’ont pas été retenues dans la zone

d’étude.

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L’ensemble du périmètre est présenté sur la carte n1 de l’annexe cartographique.

b) La démarche de la communauté d’agglomération TPM

Forte de son expérience en tant que structure porteuse du contrat de baie de la rade de Toulon2, la

Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée a choisi d’initier une démarche

similaire sur la rade voisine d’Hyères et ses îles afin d’y préserver la qualité du milieu marin.

Le projet est lancé dès 2008 par la phase de pré-concertation, première véritable étape d’une

démarche de contrat de milieu (les étapes d’élaboration d’un contrat de milieu sont présentée en

annexe 1). Tous les acteurs du territoire potentiellement impliqués dans la reconquête de la qualité

de l’eau et des écosystèmes sont identifiés et réunis. Une réflexion collective est engagée afin de

déterminer les thématiques clés de la démarche, et de bâtir des bases favorables au lancement du

contrat de baie. Si cette étape a permis aux acteurs du bassin versant et du littoral de s’exprimer sur

les problématiques du territoire, elle n’a pas permis d’aboutir à un état-de-lieux diagnostic partagé.

Par ailleurs, ce sont essentiellement des acteurs volontaires qui ont participé à la phase de pré-

concertation. C’est pourquoi, cette première étape n’a pas permis d’aboutir à la production d’un

document technique justifiant la démarche.

En 2009, la deuxième étape débute : la phase de candidature. Elle consiste en l’élaboration du

dossier préalable qui doit être soumis à l’avis et à l’agrément provisoire du Comité de Bassin Rhône

Méditerranée. Ce dossier doit comporter :

- Un diagnostic de l’état de la baie et des objectifs à atteindre ;

- La liste des documents d’orientation et de programmation disponibles intéressant la baie et

son bassin versant ;

- Une première présentation des objectifs de préservation, restauration et usage retenus

pour la baie ;

- Une description des études complémentaires à réaliser ;

- La liste des opérations envisagées avec une estimation sommaire de leurs montants ;

- Une description de la ou les structures déjà existantes sur le bassin et qui pourraient

coordonner les actions prévues au contrat et lancer les études préalables (organismes de

coopération intercommunale : syndicats mixtes, syndicats intercommunaux, associations,

communauté locale de l'eau...) ;

- Le projet de composition du comité de baie.

L’élaboration de ce dossier est complexe et nécessite des compétences techniques et scientifiques

particulières. C’est pourquoi en août 2009, la communauté d’agglomération publie un appel d’offre

pour « Assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’élaboration du dossier préalable au Contrat de Baie

des Iles d’Or ».

L’entreprise EGIS EAU, structure dans laquelle j’ai réalisé mon stage de fin d’études, est retenue en

janvier 2010 pour réaliser cette étude, et dispose de 8 mois pour mener a bien cette commande.

c) Les raisons du projet

La rade d’Hyères et ses îles, ainsi que le double tombolo de la presqu’île de Giens forment un site

naturel exceptionnel tant par leur importante richesse écologique que par leur originalité géologique

2 Contrat de baie de la rade de Toulon

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et géographique. Les milieux côtiers de ce territoire sont de ce fait très convoités pour leur intérêts

touristiques et économiques. Ils constituent néanmoins des écosystèmes fragiles, sensibles aux

pressions anthropiques (assainissement, plaisance, tourisme, pêche, apports diffus des bassins

versants…). Malgré une bonne qualité apparente du milieu marin, la fréquentation parfois

démesurée des espaces côtiers et des plans d’eau et la qualité médiocre des eaux continentales

constatée sur certains secteurs du bassin versant ont soulevé la question du maintien de la qualité

des eaux et des écosystèmes à court, moyen et long terme.

d) Une démarche non prioritaire pour les services de l’état

Depuis l’émergence du projet de contrat de baie en 2008, les principaux services de l’état et

partenaires financiers potentiels tels que l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse ont fait part

à plusieurs reprises de leur doute sur le bien fondé d’un tel outil sur ce territoire. Trois raisons

principales sont invoquées :

- Les masses d’eau côtières du projet sont de bonne qualité et ne sont pas prioritaires au

regard des objectifs du SDAGE pour 2015 ;

- Une multitude de démarches visant à préserver l’environnement exceptionnel de la rade

d’Hyères existent déjà sur ce territoire ;

- La situation politique du territoire ne favorisera pas nécessairement le succès d’une telle

démarche.

� Un contrat au service du SDAGE

La Directive Européenne Cadre sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000 fixe comme objectif aux pays

membres d’atteindre le bon état écologique et chimique des eaux et des milieux aquatiques d’ici

2015, et de supprimer les substances dangereuses prioritaires avant 2023. En France ces objectifs

environnementaux ont été déclinés par bassin versant et intégrés aux Schémas Directeurs

d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). Ces outils fixent, pour six ans, les grandes

orientations de la gestion des ressources en eau à l’échelle du bassin versant.

Adoptés en 1996, les premiers SDAGE ont été révisés et réorientés autour des objectifs et des

préconisations de la DCE. Le nouveau SDAGE du bassin Rhône Méditerranée et Corse, couvrant la

période 2009 – 2015, a été approuvé le 20 novembre 2009 par le Préfet coordonateur de bassin. Ce

document récapitule pour chaque masse d’eau (cours d’eau, nappe souterraine, masse d’eau

côtière,…) identifiée dans le cadre de la DCE, son état physico-chimique et écologique en 2009. En

cas de non-conformité de cet état avec les objectifs de qualité fixés par la DCE pour 2015, il associe à

la masse d’eau considérée un programme de mesure devant permettre l’atteinte de ce bon état.

Pour les masses d’eau dégradées présentant un mauvais état écologique et / ou physico-chimique,

les grandes orientations du SDAGE pour cette masse d’eau peuvent être déclinées à l’échelle d’un

périmètre plus cohérent (le plus souvent la masse d’eau et son bassin versant), par le biais de deux

outils majeurs :

- Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) : document de planification

- Le contrat de milieu : programme opérationnel qui fixe les modalités de réalisation des

études et des travaux nécessaires pour atteindre les objectifs de bon état. Ils prennent la

forme d’engagements moraux entre des maîtres d’ouvrage (syndicats intercommunaux,

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communes,…) et des partenaires financiers (agence de l’eau, conseil général, conseil

régional,…). Contrairement au SAGE, il n’a pas de portée juridique.

En tant que programmes et décisions administratives dans le domaine de l’eau, et conformément à

l’article L212-1 du code de l’environnement, ces démarches doivent être compatibles ou rendues

compatibles avec les dispositions des SDAGE.

A l’échelle du bassin, les financements de contrats de milieu sont principalement assurés par les

Agences de l’Eau, mais également par les collectivités locales. Dans le but d’atteindre les objectifs

fixés par la DCE, ces financeurs se basent sur l’état des lieux du SDAGE et sur son programme de

mesures afin de définir des masses d’eau prioritaires en terme de financement d’ici 2015. L’état des

quatre masses d’eau côtières concernées par le périmètre du projet de contrat de baie tel qu’il a été

défini dans le SDAGE 2009 – 2015 sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 1 : Synthèse de l'état des masses d'eau côtières et objectifs de bon état SDAGE DCE

Code Nom Etat Ecologique Etat Chimique

Objectif Bon Etat Statuts 2009

Niveau de confiance

Objectif Bon Etat

2009 Niveau de confiance

Objectif Bon Etat

Rade de Toulon

FRDC07f Pointe du Gaou - Pointe Escampobariou

MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015

Rade d'Hyères - Iles du soleil FRDC07h Iles du Soleil MEN Bon 2 2015 Bon 1 2015 2015

FRDC07i Cap de l''Estérel - Cap de Brégançon

MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015

Littoral des Maures

FRDC07j Cap Bénat - Pointe des Issambres

MEN Bon 1 2015 Bon 1 2015 2015

Selon le SDAGE, les masses d’eau côtières du périmètre du projet de contrat de baie des îles d’Or

avaient un bon état écologique et chimique en 2009, et l’objectif de bon état a été fixé pour 2015. Le

bon état doit donc « simplement » être maintenu pour les années à venir.

La représentation des limites des masses d’eau DCE figure sur le carte n°2 de l’annexe

cartographique.

Ceci est une des raisons pour lesquelles les services de l’état et certains partenaires financiers

potentiels du contrat de baie ont jugé que ce secteur n’était pas prioritaire en terme

d’investissement, et que la mise en place d’un tel outil n’était pas nécessairement justifiée.

� Les démarches en cours sur le territoire

De nombreuses structures et démarches visant à préserver l’environnement exceptionnel de la Rade

d’Hyères existent déjà sur le territoire :

- Le Parc National de Port-Cros et son projet d’extension,

- Le Schéma Départemental de la Mer et du Littoral du Var (Conseil Général du Var),

- Les sites Natura 2000 en mer,

- Acquisitions du conservatoire du littoral et gestion du domaine public maritime,

- Opération Grand Site de la rade d’Hyères (DREAL PACA),

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- Le Schéma de Cohérence Territorial Toulon Provence Méditerranée,

- Le projet « archipel exemplaire » de la ville d’Hyères.

Toutes ces démarches ont la capacité de traiter les problématiques inhérentes au milieu marin à une

échelle plus ou moins cohérente sur le territoire telles que la surfréquentation des plans d’eau et des

espaces côtiers terrestres, les atteintes mécaniques aux écosystèmes provoquées par la plaisance ou

la pêche, etc. Sur le milieu continental, les problématiques de pollution des eaux continentales sont

encadrées par un SAGE en élaboration pour le principal fleuve se jetant dans le secteur.

Face à l’existence de cette palette assez exhaustive d’outils sur le territoire, il est pertinent de se

questionner sur l’utilité d’ajouter une démarche supplémentaire.

� Des positions politiques variées

Face à ce mille-feuille de démarches environnementales, dont la plupart ont une portée

réglementaire, les élus sont souvent désemparés pour gérer leur territoire face au manque de

lisibilité et d’articulation entre les différentes démarches. Face aux pressions touristiques et

foncières, ces démarches semblent cependant indispensables sur un territoire comme celui-ci. Leur

superposition est néanmoins souvent vécue comme une surenchère à la protection, et une tendance

à la sanctuarisation du territoire.

Le périmètre du projet regroupe par ailleurs de nombreuses entités administratives : 20 communes,

4 communautés de communes, une communauté d’agglomération, 10 syndicats intercommunaux…

La communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée à l’origine de ce projet ne regroupe

que 4 des 20 communes de la zone d’étude (dont trois des six communes littorales), et ses

orientations environnementales ne font pas nécessairement l’unanimité auprès des autres

communes concernées par le projet. De plus, face à la mutation du paysage institutionnel français

liée à la réforme des collectivités locales, certaines communes autonomes sont réticentes à

participer à de tels projets intercommunaux opérés par des intercommunalités dominantes sur le

territoire.

Enfin, sur 20 communes incluses dans le périmètre du projet, 14 sont des communes d’arrière-pays

n’ayant pas de façade littorale. Malgré l’existence potentielle de phénomènes de pollution du milieu

marin trouvant leur origine sur leur territoire, il est très probable que l’intérêt de ces communes pour

un contrat de baie soit limité. D’autant plus que ce désintéressement pour les problématiques

quantitatives ou qualitatives de l’eau sur les communes avals a bien été mis en évidence sur ce

territoire lors de l’élaboration du SAGE Gapeau. Débuté il y’a 15 ans, le SAGE n’est toujours pas

abouti, et le syndicat mixte de bassin versant en charge de son élaboration souffre de conflits

politiques.

Contrairement à la majorité des démarches existantes sur le secteur, un contrat de baie n’a pas de

portée juridique mais constitue un véritable outil opérationnel et une source de financements

externes pour des projets de reconquête de la qualité des masses d’eau. En cela, il peut séduire les

différents élus. Cependant la première garantie de succès d’une telle démarche est une participation

active de l’ensemble des acteurs techniques et politiques. Le contexte politique du territoire semble

ainsi être un élément fragilisant pour ce type de projet.

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2. Les nécessités d’un diagnostic

a) Des pressions avérées

Malgré le bon état déclaré par l’état-des-lieux du SDAGE, les masses d’eau côtières de la zone de

projet ne sont pas exemptes de pressions. L’état des masses d’eau annoncé dans le SDAGE repose

sur un état-des-lieux élaboré sur la base de réseaux de surveillance, réseaux d’acteurs locaux, dire

d’experts…. Etant donné l’échelle relativement fine selon laquelle les masses d’eau ont été définies

par la DCE, les informations disponibles pour certaines masses d’eau peuvent être très limitées voir

inexistantes. A contrario, des altérations constatées sur une proportion relativement réduite d’une

masse d’eau sont parfois masquées au profit d’un état général plus satisfaisant.

Sur la partie continentale du périmètre du projet de contrat de baie, le fleuve Gapeau et ses

affluents font l’objet d’un suivi qualitatif et quantitatif. Principal cours d’eau du territoire, son bassin

versant recouvre 14 des 20 communes du projet de contrat de baie et accueille l’essentiel des

activités agricoles et industrielles et une importante part des espaces urbains de la zone de projet. La

surveillance de ces masses d’eau de surface ont révélé un état physico-chimique et bactériologique

médiocre, particulièrement marqué à proximité de l’exutoire en mer du fleuve.

Sur la partie marine de la zone de projet , une importante contamination physico-chimique des ports

(commune à l’ensemble des ports du département) est observée depuis plusieurs années, des

secteurs de baignade semblent plus vulnérables et les atteintes mécaniques aux écosystèmes sont

récurrentes au regard de l’importante fréquentation du plan d’eau.

b) Une compréhension et une hiérarchisation des pressions nécessaires à une échelle

cohérente

Les connaissances portant sur la qualité des eaux du bassin versant de la zone d’étude sont limitées.

Pour les eaux superficielles, seul le Gapeau est suivi dans le cadre d’un réseau de surveillance et la

nature des transferts vers le milieu marin depuis les autres sous-bassins versants reste méconnue.

Un approfondissement des connaissances relatives aux sources de contamination des eaux

continentales et côtières sur l’ensemble du territoire est nécessaire pour définir des actions

d’amélioration de la qualité.

Le constat d’altérations sur les eaux continentales (Gapeau) qui se déversent dans la rade pousse à

croire que ces pressions se répercutent d’une manière ou d’une autre sur le milieu marin. La très

bonne qualité apparente de la rade d’Hyères ne reflète cependant pas une telle dynamique et les

principaux impacts constatés sur les écosystèmes semblent d’avantage résulter de l’usage du plan

d’eau dans le cadre de diverses activités inhérentes au milieu marin (plaisance, pêche,…). Souvent

cités commune une source importante de pression du milieu marin la part d’impact des apports du

bassin versant sur l’état des masses d’eau côtières devait ainsi être précisée au regard de

l’ensemble des sources d’impact potentielles.

Plusieurs diagnostics des activités et des usages pouvant avoir un impact sur la qualité des milieux

ont été entrepris dans le cadre des différentes démarches en cours sur le territoire citées

précédemment (Opération Grand Site (OGS), SAGE Gapeau, Parc National de Port Cros…). Ces études

s’attachent cependant à des pressions spécifiques sur des secteurs bien délimités (fréquentation

touristique sur la presqu’île de Giens pour l’OGS, aspects qualitatifs des eaux de surface et

continentales sur le Gapeau pour le SAGE Gapeau).

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Afin de pouvoir juger de l’ensemble des pressions s’exerçant sur la rade d’Hyères et ses îles et

d’entreprendre des actions efficaces pour le maintien de la qualité de ces masses d’eau côtières, un

diagnostic à une échelle cohérente est nécessaire. La détermination d’un périmètre optimal d’action

pour ce contrat de baie, notamment sur le bassin versant, est une des priorités de la démarche

d’état-des-lieux.

3. Objectifs de stage

a) Missions de stage

Parmi les principales problématiques identifiées lors de la phase de pré-concertation s’est dessinée

une composante importante portant sur la « pression des activités du bassin versant sur la ressource

en eau », au sein de laquelle l’agriculture semblait jouer un rôle prépondérant. C’est en partie pour

pouvoir analyser cette pression particulière qu’EGIS EAU a créé ce stage. L’intitulé initial en était

donc : « Elaboration du dossier préalable des îles d’Or – Définition des apports telluriques ».

A ce stade il est important de noter que les problématiques identifiées sur un territoire lors d’une

phase de pré-concertation de contrat de milieu sont étroitement liées à la vision du territoire des

différents acteurs. Ces visions parfois subjectives, ne reflètent pas toujours la réalité de la situation

notamment en terme de hiérarchisation des enjeux. C’est là tout l’intérêt de la phase de diagnostic

de territoire par laquelle commence l’élaboration d’un dossier préalable : identifier les enjeux d’un

territoire sur la base d’une approche analytique objective et rigoureuse.

Ainsi, si une analyse plus poussée des pressions du bassin versant devait a priori constituer une

importante partie de mon travail, ma mission de stage était plus large : réaliser un état-des-lieux et

un diagnostic du territoire dans son ensemble sur la base de la question suivante.

« Quel est l’état des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères et des îles d’Or et comment se

caractérisent les éventuelles pressions qui s’exercent sur ce milieu marin? »

L’état-des-lieux diagnostic devait ainsi contenir :

- Une description du contexte réglementaire du contrat de baie en tenant compte des

évolutions les plus récentes,

- Une présentation des différentes démarches environnementales en place sur le territoire du

contrat de baie (emprise, état d’avancement ou projet d’évolution, opérateur, finalité, etc.),

- Une analyse du milieu physique terrestre et marin et un diagnostic des facteurs physiques

pouvant favoriser l’altération des masses d’eaux continentales et côtières,

- Une analyse des écosystèmes terrestres et marins (répartition, état de santé, évolution),

- Une analyse des activités terrestres et marines dans le but de déterminer les sources

d’altération potentielles des masses d’eau côtières,

- Une analyse de la qualité des eaux continentales et de l’état d’altération de la ressource, et

- Une analyse de la qualité du milieu marin (eaux, sédiments, matière vivante).

L’ensemble de ces éléments ont ensuite servi à alimenter la phase de diagnostic et de définition des

enjeux environnementaux relatifs à la préservation de la qualité des masses d’eau côtières de la

rade d’Hyères et de ses îles.

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Ce deuxième travail consistait à déterminer les principaux enjeux de préservation de la qualité du

milieu marin. Les enjeux ont été abordés à deux échelles : une échelle globale, et l’échelle de la

masse d’eau et de son bassin versant correspondant.

b) Ressources

Conformément au marché passé avec TPM, seules des données existantes ont pu être utilisées pour

établir cet état-des-lieux diagnostic. Aucune investigation supplémentaire n’était prévue dans ce

contrat. Un des buts de l’élaboration de ce dossier préalable était justement de mettre évidence les

lacunes de connaissances et de définir les études à mettre en place pour les combler. Un important

travail de récolte de données a ainsi constitué la première phase de travail. La nature des données

utilisées est précisée au fur et à mesure du document.

Une importante phase de rencontre d’acteurs et d’entretiens a également eu lieu tout au long de

l’étude. Une rencontre en deux étapes a été privilégiée :

1) Rencontre avec les services de l’état concernés, les élus et responsables de services

techniques des communes et les autres acteurs institutionnels de la zone d’étude.

2) Les acteurs socioprofessionnels concernés par la question de la qualité des eaux et des

écosystèmes sur le territoire

La liste des acteurs rencontrés est présentée en annexe (Annexe 1).

c) Problématique du mémoire de fin d’étude et méthodologie

La problématique que j’ai souhaité développer dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude est la

suivante :

« Comment se caractérisent les pressions exercées par les apports du bassin versant sur la qualité

des masses d’eau côtières de la rade d’Hyères et ses îles ?»

Deux approches complémentaires ont été choisies pour répondre à cette problématique :

- Etablir un diagnostic environnemental du bassin versant afin d’appréhender les différents

mécanismes de contamination des eaux continentales et de transfert aux eaux côtières ;

- Partir de l’étude de la qualité du milieu marin afin de déterminer la nature et la localisation

des principales altérations pour pouvoir mieux cibler la recherche des origines des pollutions

sur le bassin versant.

Le périmètre retenu pour le diagnostic environnemental est le bassin hydrologique délimité par les

lignes de crêtes. En effet après une première analyse sommaire du milieu physique, l’hypothèse a

été faite qu’aucun apport hydrogéologique aux eaux de surface pouvant avoir une origine externe

au bassin hydrologique ne pourrait impacter significativement les eaux de surface de la zone d’étude.

Les détails de cette hypothèse sont présentés dans le diagnostic du bassin versant.

Etant donné l’étendue du bassin versant ainsi considéré (plus de 800 km²), le temps imparti et les

données disponibles pour réaliser le diagnostic environnemental, le niveau de détail recherché pour

ce diagnostic était limité. Ses principaux objectifs étaient de :

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- Comprendre les grands mécanismes physiques régissant les transferts du bassin versant vers

le milieu marin et favorisant l’altération des ressources en eau,

- Localiser les différentes sous-unités hydrologiques et caractériser leur sensibilité à des

dégradations de la qualité des eaux de surface,

- Analyser les grandes sources d’altération de la qualité des eaux de surface, et hiérarchiser

leur importance sur le territoire dans la mesure du possible,

- Analyser la qualité des eaux continentales pour comprendre dans quelle mesure les sources

d’altération impactent réellement la qualité de la ressource.

Les différents compartiments du milieu marin ont ensuite été investigués (colonne d’eau, sédiments,

matière vivante) et la vitalité des écosystèmes marins a également été étudiée. Cette analyse globale

a permis de définir l’ensemble des secteurs de la zone d’étude les plus fortement altérés. Une fois

ces secteurs définis, la phase préalable de diagnostic environnemental du bassin versant a servi à

établir les corrélations possibles entre les altérations constatées sur le milieu marin et les points

sensibles du bassin versant correspondant.

L’état du milieu marin tel qu’il est décrit par les différentes méthodes de surveillance en place sur la

zone d’étude a ensuite été discuté sur la base de deux aspects principaux :

- Les altérations du milieu attendues et non observées ou observées et non attendues au

regard du diagnostic environnemental du bassin versant effectué au préalable, et

- L’aptitude des méthodes de surveillance en place à juger du niveau d’altération du milieu

marin par rapport l’ensemble des altérations identifiées sur le bassin versant.

Enfin, les conclusions de l’analyse des pressions du bassin versant sur le milieu marin ont été

comparées aux conclusions plus générales de l’étude afin de comprendre l’importance de ces

pressions par rapport à l’ensemble des menaces pesant sur la rade d’Hyères et ses îles, et afin de

déterminer les enjeux réels de conservation des milieux sur le territoire.

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II. Diagnostic environnemental du bassin versant

Afin de pouvoir appréhender l’impact du bassin versant sur le milieu marin, la détermination des

origines et des caractéristiques des pollutions des eaux continentales est nécessaire. C’est cette

étape préalable qui permettra par la suite d’associer à des altérations constatées sur le milieu marin,

des sources d’impact potentielles sur le bassin versant.

La compréhension des processus de contamination des eaux est une démarche complexe qui doit

s’appuyer sur :

• Une caractérisation du milieu physique pour identifier les facteurs qui favorisent les

transferts de polluants vers la ressource en eau ;

• Une caractérisation des pratiques et usages potentiellement polluants (agriculture,

assainissement, industries…) ;

• Une mesure de la pollution des eaux en différents contaminants.

1. Milieu physique

Trois domaines du milieu physique ont été investigués pour caractériser les transferts hydriques et

de polluants à l’échelle du bassin versant : la géologie, la pédologie et l’hydrologie.

a) Géologie

Le territoire de la zone d’étude se caractérise par trois grands ensembles géologiques3 :

• La Provence cristalline,à l’Est et au Nord de la zone d’étude dans le massif des Maures. Les

roches qui le constituent sont métamorphiques et cristallophylliennes. Ce socle se retrouve

également au niveau des trois îles d’Hyères.

• La Provence calcaire, à l’Ouest et au Nord-Ouest du périmètre d’étude, se caractérise par des

calcaires, des marnes et des dolomies.

• La dépression permienne, assure la transition entre ces deux grands ensembles. Elle est

représentée par une couverture sédimentaire de grès, d’arkoses, de pélites et d’argilites

rouges.

Cette géologie particulière se traduit par une topographie variée, caractérisée par deux massifs que

sont les Maures à l’Est (Provence Cristalline) et le plateau du massif de la Sainte Baume à l’Ouest

(Provence Calcaire). La dépression permienne marque une vaste zone de plaine entre ces deux

ensembles.

La disposition des différents ensembles par rapport à la zone d’étude est présentée sur la carte n°3

de l’annexe cartographique.

b) Pédologie et couverture des sols

Les différents sols du territoire ont été décrits à partir de la carte pédologique de Toulon au

1/100000. A l’image de la complexité géologique de la région, le secteur d’étude se caractérise par

une grande diversité de sols qui peuvent cependant être regroupés en trois grands ensembles.

3 BRGM

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Associée à d’autres facteurs tels que les caractéristiques des pluies, la topographie et la nature du

couvert végétal, la nature de ces sols va conditionner les transferts hydriques à l’échelle du bassin

versant.

Les terrains du socle cristallin des Maures se caractérisent par une tranche d’altération du socle à

texture grossière d’une épaisseur d’un à deux mètres4. La perméabilité de ces terrains est

généralement médiocre et les réserves en eau extrêmement limitées. Des sols peu évolués, sableux

et peu humifères dominent sur les points hauts des Maures et ses pentes fortes. Ils sont occupés par

des peuplements forestiers à tendance alcaline. On retrouve ces terrains au niveau des bassins

versants du Maravenne, du Batailler, du Pellegrin et des îles. Les terrains alluviaux du Quaternaire,

présents en zone de plaine à proximité du littorale, se caractérisent par une forte hétérogénéité.

Leur épaisseur peut varier de quelques mètres à une vingtaine de mètres et ils sont en général

moyennement perméables.

Les zones de plaines du Gapeau se caractérisent par des terrains plus lourds limono-argilo-sableux, à

dominante d’argile de plusieurs mètres d’épaisseurs. La réserve hydrique de ces terrains est bien plus

élevée que celle des territoires des Maures, cependant leur perméabilité reste limitée. Les pentes

plus douces de ces zones de plaine les rendent propices à l’activité agricole, dominée sur l’ensemble

du bassin par la viticulture.

Enfin les terrains karstiques des massifs calcaires de l’Ouest et du Nord se caractérisent par des sols

généralement peu épais et perméables. Ils sont essentiellement occupés par des peuplements

forestiers caractéristiques des sols calcaires (taillis de chêne vert, pinèdes à Pin d’Alep, garrigues et

pelouses écorchées sur rocailles).

La topographie accidentée et la nature des sols a contraint le développement des activités

humaines sur les plaines côtières du territoire ainsi que sur les espaces de plaines de la dépression

permienne. Cette densification des activités anthropiques est observable sur la carte n°4 de

l'annexe cartographique (d'après Corine Land Cover). Cette occupation des sols joue un rôle

fondamental dans les transferts à l’échelle du bassin versant et vers le milieu marin.

c) Hydrologie

i. Précipitations

Le territoire se caractérise par un climat typique méditerranéen côtier. La pluviosité est assez faible

avec un cumul des précipitations s’établissant entre environ 600 et 900 mm/an sur la zone littorale.

Elle est inégalement répartie sur le territoire et influencée par le relief. Les précipitations totales les

plus faibles sont observées sur les îles avec environ 550 mm/an à Porquerolles, et les cumuls de pluie

les plus élevés sont observés au niveau des points les plus hauts des Maures avec 1000mm/an en

moyenne.

Les précipitations sont très irrégulières, et très inégalement réparties sur l’année. Les trois mois

d’été (juin, juillet et août) sont extrêmement secs, avec un pic de sécheresse au mois de juillet. Les

précipitations les plus importantes se manifestent souvent sous forme d’orages violents et sont

généralement observées à l’automne et en hiver avec des pics aux mois d’octobre et de janvier. Les

précipitations maximales sur de courtes durées sont une information fondamentale pour

comprendre et prévoir le comportement des bassins versants face à de violents épisodes orageux

4 IPSEAU, 1999

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accompagnés de précipitations courtes et intenses. Le tableau de répartition des pluies en fonction

des périodes de retour est présenté en annexe (Annexe 2).

Ces précipitations maximales varient également fortement avec l’altitude. Les observations faites sur

le poste du Babaou (point haut de 440 m localisé dans les Maures à l’Est de la zone d’étude) entre

1967 et 1997 révèlent ainsi des pluies maximales horaires décennales et centennales de

respectivement 45 mm et 80 mm. Les pluies maximales journalières centennales varient par ailleurs

de 173 mm à Hyères, 190 mm à Bormes-le-Ruscas et 275 mm au Babaou. On notera que les pluies

intenses méditerranéennes se caractérisent par des noyaux orageux de taille réduite, pouvant passer

au travers des mailles des réseaux ponctuels d’observation. Les données fournies ci-avant ne sont

ainsi pas nécessairement représentatives d’événements particuliers plus locaux pouvant affecter des

sous-parties du bassin versant5.

Enfin la variabilité interannuelle est également très élevée, comme l’illustrent la pluviométrie des

années 2007, 2008 et 2009. (voir tableau de répartition des pluies en annexe (Annexe 2)).

Face à ces fortes précipitations la capacité maximale d’infiltration des sols est rapidement atteinte,

et d’autant plus sur les sols peu perméables qui dominent la zone d’étude, en dehors des massifs

karstiques. Associée à des reliefs prononcés, cette climatologie favorise le ruissellement et les

transferts rapides d’eaux excédentaires vers le réseau hydrographique.

ii. Délimitation des sous bassins versants

Le concept d’exutoire et de bassin hydrographique est un peu particulier à petite échelle en bordure

littorale. En fonction de la taille des cours d’eau considérés (fleuves, torrents, ruisseaux, vallons...),

les sous-bassins versants correspondants sont plus ou moins étendus et plus ou moins solidaires du

reste du réseau hydrographique. Les sous-bassins définis par le SDAGE sont généralement d’étendue

importante et forment des associations d’unités hydrographiques qui ne paraissent pas toujours

cohérentes à plus petite échelle. Ils ont néanmoins été conservés ici afin de maintenir une cohérence

entre l’étude de contrat de baie et la typologie du SDAGE. Les dimensions de ces bassins versants

sont présentées dans le tableau suivant. Ces bassins versants et les cours d’eau par lesquels ils sont

drainés sont également présentés sur la carte (carte 5) de l’annexe cartographique.

Tableau 2: Dimensions des principaux bassins versants

Bassin

versant

Surface du bassin

versant (km²)

Part de la surface du bassin

versant total

Linéaire du cours d’eau

principal (km)

Roubaud 61 7,5 % 8

Gapeau 550 67,8 % 42

Maravenne 115 14,2 % 17

Batailler 55 6,8 % 11

Porquerolles 13 1,6 % -

Port Cros 7 0,9 % -

Ile du Levant 10 1,2 % -

La zone d’étude se caractérise ainsi par des bassins versants très hétérogènes. Celui du fleuve

Gapeau couvre à lui seul presque 70 % du territoire. Les îles représentent des petits bassins versants

5 IPSEAU, 1999

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isolés qui couvrent chacun moins de 2% du territoire. La superficie des bassins versants restants

(Batailler, Maravenne et Roubaud) est assez homogène.

iii. Hydrologie des espaces cristallins

L’imperméabilité des secteurs cristallins se caractérise par des ressources en eau locales et

discontinues qui peuvent exister au sein de structure particulières (fractures par exemple). Le massif

ne comporte pas réellement de nappes et la ressource en eau est en général très faible. Les

écoulements sont libres et pour la plupart de type fissural. Le relief marqué de ce massif favorise des

écoulements superficielles sous formes de ruisseaux et de torrents dans des vallons encaissés sur les

versants les plus abrupts. Sur les zones côtières ces reliefs laissent place à de courtes plaines ou

peuvent persister jusqu’au front de mer et s’exprimer sous formes de falaises plus ou moins

marquées comme c’est le cas sur certains secteurs des îles d’Hyères.

La faible perméabilité des espaces de massifs entraîne des transferts relativement rapides. Les pluies

orageuses peuvent y générer des crues torrentielles particulièrement violentes. Les réserves

hydriques limitées entraînent par ailleurs des assecs généralisés des cours d’eau au cours des

périodes estivales. On observe ainsi de grandes variations de débits de ces cours d’eau entre les

périodes de précipitations maximales et les périodes de précipitations minimales.

Les bassins versants du Maravenne et du Batailler, et en moindre mesure de Porquerolles, Port Cros

et de l’île du Levant sont caractéristiques de ce genre d’hydrologie. Les débits de crue et d’étiages

théoriques du Maravenne calculés lors d’une étude d’aménagement hydrologique en 19996 sont

présentés en annexe à titre indicatif (Annexe 3).

iv. Hydrologie des massifs calcaires

Les plateaux calcaires de l’Ouest alimentent le Gapeau par un réseau de cours d’eau de surface peu

dense et canalisé dans des vallons encaissés. Les ressources souterraines sont compartimentées dans

des aquifères karstiques plus ou moins dépendants les uns des autres et qui alimentent les eaux de

surface au niveau de nombreuses résurgences. Etant donné la complexité des aquifères karstiques, il

est possible que le bassin hydrologique du Gapeau ne corresponde pas avec le bassin

hydrogéologique qui alimente le fleuve. L’ensemble du secteur environnant susceptible d’alimenter

les karsts se caractérise cependant par une large domination d’espaces naturels forestiers et

l’absence de source immédiate de pollution. C’est pour cette raison que lors de la définition du

périmètre d’étude nous avons fait l’hypothèse que les eaux transmises aux eaux de surface du

Gapeau ne présentaient pas de risque de contamination. La très bonne qualité physico-chimique du

Gapeau sur son secteur karstique va dans le sens de cette hypothèse.

Le présence de ces terrains karstiques perméables permet un léger écrêtement des crues en amont

mais la conformation topographique entraîne néanmoins de sévères crues sur le Gapeau et ses

affluents.

v. Hydrologie de la plaine du Gapeau

Les zones de plaine de la dépression permienne abritent une ressource compartimentée dans un

matériel alluvial assez hétérogène constitué de graviers-sables, sables argileux et argiles franches. Les

6 Ipseau 1999

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passes caillouteuses des niveaux plus grossiers canalisent le principal aquifère par rapport aux

niveaux plus fins et imperméables. Cet aquifère est rendu localement captive par un recouvrement

limono- sableux peu perméable en bordure littorale. Le temps de transfert de l’eau dans les sols sur

ce secteur de plaine a été estimé inférieur à 10 ans par le BRGM7.

Les eaux de surface sont représentées par de petits ruisseaux qui alimentent le fleuve Gapeau.

L’ensemble de ce secteur est alimenté par les espaces de massifs amonts (cristallin à l’Est et calcaire

à l’Ouest). Les crues du Gapeau sont généralement liées à des épisodes pluvieux étendus. Le bassin

versant du Gapeau se caractérise par des montées de crues très rapides, quasi simultanées aux

points amont et aval du bassin. Les bassins versants intermédiaires jouent ainsi un rôle très

important dans la formation des crues8. Elles peuvent être extrêmement violentes avec un débit de

crue décennal maximal instantané de 290 m3/s à la station avale du Gapeau de Sainte Eulalie. Les

débits de crue du Gapeau et de ses principaux affluents sont présentés en annexe (Annexe 3) à titre

indicatif. Aujourd’hui on estime la capacité de rétention des sols sur l’ensemble du bassin versant du

Gapeau à environ 13,5 millions de m3 soit une l’équivalent d’une pluie moyenne de 24 mm9.

vi. Hydrologie des secteurs d’Hyères et de Carqueiranne

La topographie de ces secteurs se caractérise par des reliefs assez élevés (jusqu’à 300 m pour les

points les plus hauts) séparés de la mer par de courtes plaines littorales. Sur le secteur Hyèrois, le

bassin est drainé par de nombreux petits cours d’eau dont le principal est le Roubaud. Etant donné la

surface des sous-bassins versants, les crues de ces cours d’eau sont soudaines et liées à des épisodes

orageux essentiellement localisés sur Hyères, Carqueiranne et La Crau. Les crues peuvent également

être importantes quoique limitées par la taille restreinte des bassins versants. Les débits de crue

théoriques calculés pour le bassin versant du Roubaud dans le cadre d’une étude de confortement

de cours d’eau10 sont présentés en annexe (Annexe 3).

Ce régime hydrologique influe fortement sur la qualité des eaux continentales et sur la dynamique

des apports au milieu marin. Ces aspects sont décrits dans la partie « étude de la qualité des eaux

superficielles » (28).

vii. Les zones humides du territoire

On notera enfin une particularité des espaces de plaine de la rade d’Hyères : la présence de marais et

de salins. Localisés en retrait immédiat du trait de côte, et isolés du reste du bassin versant par des

canaux de ceintures, leur hydrologie est essentiellement influencée les apports du milieu marin et

en moindre mesure par leur impluvium.

7 BRGM, 2005

8 Syndicat mixte de la Vallée du Gapeau – SCP, 2006

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2. Analyse des différentes sources de contamination des eaux

continentales

a) Agriculture

i. Présentation de l’agriculture du territoire

Etant donné les caractéristiques géologiques et pédologiques du territoire, les espaces agricoles de la

zone d’étude se concentrent sur les zones de plaine. On observe ainsi une prédominance agricole sur

les terrains de la dépression permienne, prolongée par les plaines littorales d’Hyères et de La Londe-

les-Maures. Sur le socle cristallin des Maures, l’activité agricole est essentiellement présente en bord

de mer entre La Londes-les-Maures et le Cap de Brégançon, ainsi que de part et d’autre du lit du

Batailler et dans d’autres vallons, où les sols permettent une certaine forme d’agriculture. C’est enfin

également le cas sur Porquerolles où les quatre plaines de l’île accueillent une activité agricole

essentiellement focalisée sur la viticulture et le maraîchage.

L’activité agricole est dominée par la viticulture (prés de 80 % des surfaces cultivées11) caractérisée

par une forte implantation de l’AOC Côte de Provence. Les vignobles contribuent à l’identité

paysagère du secteur, notamment sur les communes littorales et sur l’île de Porquerolles.

La plaine Hyèroise ainsi que le secteur de La Crau se démarquent par une activité horticole et

maraîchère importante ; Plusieurs pépinières sont également implantées. La zone d’étude concentre

plus du quart des exploitations et des superficies légumières du Var, plus de la moitié des

exploitations horticoles et près du tiers des pépinières du département. La majorité de ces cultures

sont réalisées sous serre et hors-sol, permettant notamment une meilleure gestion de l’eau et des

intrants. Hyères est aujourd’hui considéré comme le plus grand centre horticole du Sud-Est de la

France.

Le parc d’oliveraies est en expansion sur le secteur avec 265 ha sur les communes du bassin versant

du Gapeau, essentiellement répartis sur les communes de Belgentier, Cuers et Puget-Ville.

L’élevage sur ce territoire est enfin très limité à l’exception d’un tourisme équestre en forte

progression.

Il résulte de ce type d’agriculture une taille moyenne des exploitations très faible (environ 7 ha)

caractéristique d’exploitations horticoles, maraîchères ou viticoles. Les surfaces agricoles par

activités et par commune au recensement général agricole 2000 sont récapitulées en annexe

(Annexe 4)

ii. Pratiques agricoles

Les méthodes de fertilisation et de protection phytosanitaire du maraîchage, de l’horticulture et de la

viticulture ont été étudiées sur certaines communes de la zone d’étude (Hyères, La Crau,

Carqueiranne, Le Pradet) dans le cadre de l’élaboration du programme d’actions de la zone

vulnérable aux nitrates12. Les conclusions de ce rapport sont relativement représentatives de

l’ensemble de la zone d’étude pour le maraîchage et l’horticulture puisque la quasi-totalité des

11

Surfaces cultivées sur l’ensemble des communes de la zone d’étude selon le recencesement général agricole

(RGA), 2000. 12

Chambre d’Agriculture du Var, 2006

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exploitations destinées à ces activités sont localisées sur les communes de la zone vulnérable. Pour la

viticulture, qui domine le reste du territoire, des informations supplémentaires ont été obtenues

auprès du responsable de diffusion des bonnes pratiques en viticulture de la Chambre d’Agriculture

du Var.

Les méthodes de fertilisation et de protection phytosanitaire pour ces trois activités sont présentées

ici. On précisera que la démarche de synthèse par activité est complexe et d’un intérêt limité du fait

de la multitude des pratiques recensées sur le territoire.

Horticulture

Il est important de distinguer l’horticulture hors-sol de l’horticulture de pleine terre qui se

caractérisent par des pratiques culturales très différentes.

� Fertilisation

Les cultures hors-sol sont cultivées dans des bacs et la fertilisation se fait en majorité par

fertirrigation13. La solution de drainage peut ensuite être réutilisée moyennant une désinfection

préalable, faute de quoi, le recyclage peut entraîner une mortalité importante des plantes. En

l’absence de recyclage, les eaux de drainage sont généralement épandues sur des terrains non

cultivés ou rejetées directement dans des fossés d’évacuation. Le taux « d’économie » d’engrais par

les rosiéristes de la zone d’étude après installation de systèmes de recyclage a été estimé à 50 %.

Etant donné que la culture de fleurs est extrêmement consommatrice d’engrais azotés (environ 1700

unités d’azote par hectare et par an pour les roses et 2500 pour les gerbera), il paraît clair que

l’absence de recyclage en horticulture entraîne le rejet de quantités considérables d’azote dans le

milieu naturel. D’autre part, si la pratique de l’épandage est conseillée en absence de recyclage par

rapport à un rejet en fossé, l’absence d’analyses des solutions de drainage et de calcul de bilan azoté

est fréquente et conduit souvent à une surfertilisation des parcelles réceptrices.

En horticulture de pleine terre, il a été constaté que la fertilisation n’est pas une des considérations

majeures de production pour les horticulteurs et que les apports peuvent varier considérablement

d’une exploitation à une autre. La fertilisation n’est ainsi pas optimale, ce qui accroît les risques de

contamination des eaux de surface et souterraines. Une fumure excessive à la plantation a été

constatée pour certaines variétés et pourrait être réduite.

� Utilisation de pesticides

Le recours aux pesticides est fréquent en horticulture, qu’il s’agisse d’herbicides pour le désherbage

des cultures ou des espaces de passage, ou de produits phytosanitaires pour la protection des

cultures. Les produits utilisés sont variés et les techniques d’application également. On dénombre

environ 25 matières actives utilisées en traitements insecticides et 20 matières actives pour les

traitements fongicides. A titre indicatif, les traitements préventifs privilégiés chez les rosiéristes

impliquent une fréquence moyenne d’un traitement par semaine.

Concernant l’horticulture hors-sol, les sols des serres ont différentes couvertures plutôt

imperméables : bâches synthétiques, terre battue, béton. Ceci soulève la problématique des

possibilités de transfert de molécules à travers ces matériaux. Les transferts éventuels dans les

solutions de drainage ne sont pas abordés dans le diagnostic de la Chambre d’Agriculture.

13

Technique consistant à incorporer une solution fertilisante mère à l’eau d’irrigation afin d’apporter des

éléments fertilisants à la demande à la plante.

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En horticulture de pleine terre, les produits phytosanitaires peuvent être entraînés par lessivage vers

les eaux souterraines.

Maraîchage

Les techniques culturales en maraîchage sont extrêmement variées sur la zone d’étude. Ceci est dû à

la variabilité des cultures et des rotations réalisées, au type d’exploitation et aux différences de

conception entre agriculteurs.

� Fertilisation

. Il ne semble pas que la fertilisation soit optimale et raisonnée pour l’ensemble des maraîchers. Des

apports de fond excessifs ont été constatés et sont susceptibles de favoriser le départ de nitrates

vers les nappes. La réduction de ces apports (en conservant une majorité d’apports sous forme

organique) et leur fractionnement ont ainsi été préconisés. Le développement d’une fertilisation

d’entretien régulière en tant que principale ressource des cultures a également été conseillée mais

nécessiterait la mise en place de systèmes plus complexes tels que la fertirrigation.

A titre indicatif les cultures de pastèque, de tomate et de courgette sont les cultures les plus

fertilisées avec respectivement 300 unités par hectare et par rotation pour la pastèque et 210 unités

par hectare et par rotation pour la tomate et la courgette. D’autre part, pour la majorité des cultures

la fertilisation d’entretien représente moins de 20 % des apports totaux en azote de la rotation.

� Utilisation de pesticides

Environ la moitié des cultures subissent un désherbage chimique à raison de 1,5 passage par an en

moyenne. Deux des matières actives les plus citées par les agriculteurs sont détectées dans les eaux

souterraines ou les eaux de surface : le linuron et le propyzamide. Le chlortal et le glyphosate sont

également présents dans les eaux du secteur. Concernant l’application de produits phytosanitaires, la

stratégie de traitement dominante est curative ce qui entraîne en théorie peu de traitements sur les

cultures.

Le risque de transfert vers les eaux est similaire à l’horticulture de pleine terre, même s’il est en

partie limité par une irrigation au goutte à goutte assez développée sur le secteur. Les matières

actives utilisées sont extrêmement nombreuses, cependant les plus utilisées ne sont pas toutes

retrouvées dans les eaux souterraines ou de surface.

Viticulture

La viticulture domine les surfaces agricoles de la zone d’étude aussi bien au niveau des communes

littorales que plus à l’intérieur du bassin versant.

� Fertilisation

La fertilisation est très limitée en viticulture et les apports annuels en azote sont d’environ 30 à 50

unités par hectare. La plupart de ces apports sont réalisés sous forme organo-minérale même si des

apports sous forme strictement minérale ou sous forme strictement organique existent également.

La viticulture ne peut pas être mise en cause dans la pollution d’origine azotée constatée en certains

secteurs de la zone d’étude.

� Utilisation de pesticides

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De manière générale, le transfert des molécules vers les cours d’eau par ruissellement est favorisé

par les sols nus. Si le désherbage total est peu pratiqué sur le secteur, l’enherbement des vignes n’y

est également que très peu répandu.

A l’Est de la zone d’étude, les possibilités d’enherbement sont limitées par les faibles réserves

hydriques des contreforts des Maures. La compétition imposée à la vigne par le couvert végétal pour

l’accès à l’eau serait trop importante. Sur les plaines alluviales du Gapeau, les réserves hydriques plus

conséquentes rendent cette technique envisageable. Elle y reste cependant assez peu développée.

La technique intermédiaire d’enherbement hivernal est aujourd’hui préconisée pour réduire le

ruissellement et le lessivage des molécules.

Il semblerait que les viticulteurs optent en général pour un désherbage chimique dans les rangs au

pied des vignes. L’application des herbicides se fait généralement aux mois de février ou mars. Cette

technique est parfois associée à un désherbage mécanique de l’inter-rang chez les coopérateurs. Les

herbicides les plus fréquemment utilisés (glyphosate, diuron, aminotriazole), sont détectés dans les

eaux souterraines et les eaux de surface.

L’application de produits phytosanitaires se limite essentiellement aux fongicides de lutte contre le

mildiou et l’oïdium. En stratégie raisonnée, on compte environ cinq traitements pour chacun des

deux types de maladie. L’humidité apportée par la mer sur la frange littorale peut éventuellement

rendre les cultures plus vulnérables poussant certains agriculteurs à réaliser plus de traitements. En

stratégie préventive, les viticulteurs peuvent atteindre jusqu’à neuf traitements. Les traitements sont

appliqués aux mois de mai et de juin. L’utilisation de pesticides est limitée à la lutte contre le vers de

grappe et représente un traitement en moyenne par an appliqué au mois de juin.

On notera qu’aux pollutions diffuses des pesticides (par lessivage vers les nappes ou ruissellement

vers les cours d’eau) s’ajoutent des pollutions ponctuelles liées au déversement de pesticides lors du

remplissage ou du rinçage des pulvérisateurs par manque de précaution. Ce deuxième type de

pollution, valable pour l’ensemble des activités agricoles, peut représenter une part importante des

contaminations d’un territoire.

b) Assainissement

i. Assainissement collectif

Présentation du parc épuratoire

L’assainissement sur le territoire peut se scinder en deux grands ensembles :

� une zone littorale caractérisée par plusieurs installations de traitement de taille importante

adaptées à faire face à la forte affluence estivale, et

� une zone d’arrière-pays constituée de stations d’épuration réparties sur l’ensemble du bassin

versant du Gapeau et dont les effluents sont rejetés directement dans le Gapeau ou ses

affluents.

Le parc épuratoire des communes littorales regroupe sept stations qui assurent le traitement des

eaux usées de Carqueiranne au Lavandou14 en passant par les îles d’Hyères, totalisant une capacité

de traitement de près de 277 000 Equivalent Habitant (EH), soit 68 % du parc de la zone d’étude, et

14

La commune du Pradet est reliée à la station d’épuration intercommunale de Pouverel, encadrée par le contrat de baie

de la Rade de Toulon. L’assainissement collectif de la commune du Pradet ne sera pas pris en compte dans ce diagnsotic.

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dont plus de 95% des effluents traités sont rejetés directement en mer par le biais d’émissaires. La

station du secteur d’Hyères – Carqueiranne est la plus importante en terme de capacité (122 000

EH), et viennent ensuite les stations de Bormes-les-Mimosas – Le Lavandou (90 000 EH), La Londe-

les-Maures (36 000 EH) et Le Lavandou – Rayol Canadel (17 000 EH). Deux stations de plus faible

capacité (< 5000 EH) assurent le traitement des eaux usées sur les îles de Porquerolles et de Port-

Cros tandis qu’une station privée de (6000 EH) assure le traitement des eaux usées d’un quartier

isolé sur les hauteurs de la commune de La Londe-les-Maures.

Les autres stations d’épuration se situent sur le bassin versant du Gapeau. Le parc épuratoire est

composé de 15 stations qui totalisent une capacité de traitement d’environ 129 000 EH, soit 32 % du

parc de la zone d’étude, répartie de manière assez hétérogène sur le territoire. La station de La Crau,

dont le rejet est le plus en aval sur le Gapeau, traite les effluents de l’ensemble des communes de la

Communauté de Communes de la Vallée du Gapeau et de La Crau, et représente 60 % de la capacité

de traitement du bassin versant. Les autres stations sont ensuite de petite taille (entre 150 et 5000

EH) mise à part pour la station de Cuers (17 500 EH) qui tourne néanmoins à 40 % de sa capacité.

De nombreux dysfonctionnements constatés sur ce parc épuratoire (stations et réseaux) au cours des

dix dernières années ont entraîné une certaine pression sur le milieu récepteur, constatée tant en

zone littorale que dans l’arrière pays. D’important efforts de mise en conformité des installations ont

été réalisés, d’abord sur les stations puis sur les réseaux.

Un état des lieux des caractéristiques et de l’état de l’ensemble des installations d’épuration et des

réseaux a été réalisé dans le cadre de cette étude. Ceci s’est fait dans la mesure des données

disponibles :

- Etude spécifique du parc épuratoire du Gapeau (SESAMA, 2008)

- Dossiers d’autorisation loi sur l’eau pour la construction des nouvelles stations d’épuration et

de la rénovation des réseaux d’Hyères Carqueiranne, de Bormes-les-Mimosas Le Lavandou et

de Notre-Dame de La Crau.,

- Rapports annuels communaux et entretiens avec les communes,

- Indications et données de l’agence de l’eau.

Les résultats de ces investigations techniques ne seront pas présentés ici, mais pourront être

détaillés plus spécifiquement lors de l’analyse des pressions sur le bassin versant. Le tableau suivant

récapitule l’état du parc épuratoire au moment de l’étude en avril 2010.

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Tableau 3 : Situation de conformité des stations de plus de 2000 EH de la zone d'étude au 31/12/2009

Station Communes Conforme en

équipement et en performance

Conforme en équipement et non-conforme

en performance

Non-conforme en équipement au 31/12/2009

Almanarre Hyères - Carqueiranne x Les Bormettes La Londe-les-Maures x

Le Batailler Bormes-les-mimosas - Le Lavandou x

Cavalière Le Lavandou - Rayol Canadel x La Crau Communes de la CCVG et La Crau x

Pierrefeu village Pierrefeu-du-Var x

Cuers village Cuers x Collobrières Collobrières x Carnoules Carnoules x Puget-ville Puget-ville x Pignans Pignans x Signes Signes x

Porquerolles Hyères x

Le parc épuratoire est donc aujourd’hui globalement de bonne qualité. La quasi-totalité des

stations d’épuration sont conformes en équipement et en performances. Seules les stations de

Pierrefeu-du-Var et du Batailler constituent encore des points noirs sur la zone d’étude mais leur

mise en conformité est en cours et devrait être achevée d’ici la fin de l’année 2011.

Evaluation des rejets

Les tableaux suivants présentent les principaux flux polluants en sortie de station d’épuration sur le

bassin versant. On distinguera les installations « littorales » ayant des rejets directs en mer, des

installations « continentales » dont les rejets se font dans les cours d’eau du bassin versant.

Ces flux ont été estimés à partir des données moyennes 200715 issues du calcul des redevances et

des primes pour épuration de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Ces données sont

fournies à titre indicatif : elles sont calculées à partir d'un modèle standardisé et peuvent donc être

plus ou moins biaisées par rapport aux flux réels. Leur utilisation pour évaluer la pression exercée par

les différentes activités sur le milieu naturel doit donc faire l’objet d’une certaine prudence.

L’utilisation de ces données permet cependant de raisonner avec le même type de données pour

l’ensemble des stations du bassin versant.

En effet, des valeurs de rejet plus représentatives de la réalité existent au travers des systèmes

d’autosurveillance des STEP. Lorsque ce système est en place, les rejets sont analysés

quotidiennement. Les rejets annuels moyens sont donc basés sur des données non théoriques, qui

retranscrivent plus fidèlement la qualité des rejets. Aujourd’hui l’autosurveillance est en place sur la

plupart des stations mais reste récente. Seules les installations de Méounes-lès-Montrieux Village,

des hameaux de Laportanière et de Beauvais à Pierrefeu-du-Var, et de Ruol à Puget-Ville n’en sont

15

Dernière année disponible présentant des données uniformes pour l’ensemble des stations à l’instant des

calculs

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pas équipées. Dans le cadre de cette étude, les données d’autosurveillance des années 2008 et 2009

n’ont pu être récupérées pour l’ensemble des stations.

Plus représentatives des rejets directs des STEP que les calculs théoriques de redevance, les données

d’autosurveillance 2009 permettent également de rendre compte des rejets directs en mer suite aux

derniers travaux réalisés sur les STEP.

En 2007, on pouvait ainsi assimiler la quantité de pollution organique rejetée quotidiennement par

les STEP à un rejet brut de:

� 32 475 EH pour les rejets directs en mer cumulés des stations d’Hyères –Carqueiranne (58 %

du rejet), de La Londe-les-Maures (15 % du rejet), de Bormes-les-mimosas - Le Lavandou (22 %

du rejet) et du Lavandou - Rayol Canadel (4 % du rejet) et Port-Cros (0,6 % du rejet).

� 12 561EH pour les rejets des autres stations du bassin versant dont les rejets ne se font pas

directement en mer et dont la station de La Crau représentait à elle seule plus de 40 % des

rejets.

Tableau 4: Flux polluants théoriques en sortie de STEP (en T/an)

Station MES MO Phosphore

Azote

réduit

Bormes-les-mimosas - Le Lavandou 42,8 187,6 9,8 126,5

Hyères - Carqueiranne - L'Almanarre 210,6 414,5 25,8 387,6

Hyères - Port-Cros 5,1 3,2 0,6 2,3

La Londes-les-Maures 36,1 137,2 1,3 85,6

Lavandou - Le Rayol Canadel 16,6 29,3 2,6 31,1

Total rejet direct en mer 311,2 771,9 40,1 633,0

Carnoules ancienne 20,5 15,1 1,4 4,0

Collobrières 1,4 2,7 0,4 0,5

Cuers 6,7 6,9 0,5 1,9

Hyères - Porquerolles 1,3 1,6 0,4 1,6

Notre Dame de La Crau 85,5 91,8 13,3 112,6

La Londes-les-Maures - Valcros 1,8 1,0 0,0 0,4

Meounes le Montrieux Village 2,8 1,8 0,3 1,2

Pierrefeu du Var 19,4 19,1 1,4 10,4

Pierrefeu - Hameau Laportanière 1,1 0,7 0,1 0,5

Pierrefeu - Hameau de Beauvais 0,0 0,2 0,0 0,1

Pignans 2,6 2,9 0,8 1,2

Puget Ville 69,3 43,9 3,1 11,6

Puget Ville Ruol 0,3 0,4 0,1 0,3

Signes 12,3 7,8 1,5 5,5

Signes - Parc d'activités 3,6 18,1 0,0 0,0

Total rejet continental 228,6 213,9 23,3 151,7

TOTAL 539,8 985,7 63,4 784,7

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Le tableau suivant présente les quantités de polluants rejetées par les STEP littorales en 2009,

calculées à partir des données d’autosurveillance.

Tableau 5: Flux polluants rejetés directement en mer par les STEP littorales en 2009 (en T/an)

Station MO MES Azote réduit Phosphore

Bormes-les-mimosas - Le Lavandou 105,7 46,6 67,5 2,8

Hyères - Carqueiranne -

L'Almanarre 295,6 171,7 274,4 22,4

Hyères - Port-Cros 0,4 0,2 0,1 0,2

La Londe-les-Maures 17,2 8,4 13,4 0,9

Lavandou - Le Rayol Canadel 24,4 15,9 11,4 0,8

Total rejet direct en mer (en T/an) 443,2 242,9 366,8 27,0

Ces chiffres seront comparés par la suite aux apports évalués pour les autres sources de pollution

afin de hiérarchiser les sources de pollution sur le territoire.

ii. Assainissement non collectif

Plusieurs SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) ont été mis en place sur les

communes du bassin versant, afin de décrire en détail l’état de l’assainissement autonome sur le

territoire. La plupart de ces SPANC ne sont pas encore aboutis et il n’a pas été possible d’obtenir une

synthèse complète à l’échelle du bassin versant. Néanmoins, plusieurs projets de raccordement et

quelques données à échelle communale ont été relevés. On pourra globalement retenir qu’un

nombre important d’installations contrôlées jusqu’à aujourd’hui se sont révélées défectueuses

(jusqu’à un tiers sur le secteur d’Hyères Carqueiranne qui compte 3824 habitations en

assainissement autonome).

Au vu de l’analyse du milieu physique, les secteurs les plus sensibles à une importante pollution

diffuse du milieu sont les zones du territoire qui combinent un socle cristallin sur forte pente, là où

les sols sont peu épais. Ces propriétés du milieu limitent la capacité de filtration des sols et

favorisent une diffusion rapide des eaux usées vers le réseau hydrographique.

Les principaux secteurs concernés par ce type de conformation sont les zones urbanisées du versant

Ouest du Cap Bénat sur la commune de Bormes-les-mimosas, le village d’Heliopolis sur l’île du Levant

ainsi que les versants urbanisés des collines d’Hyères et de Carqueiranne.

iii. Assainissement pluvial

Les eaux de ruissellement urbaines sont issues des surfaces imperméabilisées des espaces urbanisés :

voiries, aires de stationnement, etc. Ces zones de ruissellement sont relativement étendues et

propices au dépôt de substances polluantes. Elles recueillent de la pollution atmosphérique et/ou de

la pollution routière pendant une certaine période sèche et accumulent des poussières et divers

hydrocarbures et métaux. Ces produits demeurent aisément mobilisables par lessivage lors

d’épisodes pluvieux. Les eaux chargées en contaminant ruissellent et transitent jusqu’aux cours

d’eau ou directement au milieu marin de manière diffuse ou localisée si elles sont drainées par un

réseau pluvial quelconque. Ils sont alors dilués ou adsorbés à la masse sédimentaire.

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L’assainissement pluvial n’a pas encore fait l’objet de la même attention que l’assainissement des

eaux usées sur le territoire. Suite à la phase d’investigation d’état-de-lieux, il semblerait que

l’ensemble des réseaux de la zone d’étude soient séparatifs. Là où des schémas d’assainissement

pluviaux ont été initiés (à Hyères par exemple), les investigations de réseaux ont pu être en évidence

plusieurs types de dysfonctionnements comme notamment des infiltrations d’eaux usées liées à des

mauvais raccordements. Quelques projets de bassins de rétention sont en cours en aval du Gapeau

et sur le Maravenne mais ils visent d’avantage une régulation quantitative des flux pour faire face

aux problèmes d’inondation, qu’une gestion qualitative visant à améliorer la qualité des rejets en

mer. Dans une optique de stockage des eaux pluviales en aval des bassins versants et plus

particulièrement au niveau des zones urbaines de bord de mer, on notera que deux difficultés

majeures s’opposent à la mise en place de bassin de rétention sur ce type de territoire :

- Les surfaces requises sont extrêmement importantes et difficiles à mobiliser face à la

pression foncière ;

- La très faible altitude des plaines littorales limitent la capacité d’enterrement des bassins.

Le but de cette étude n’étant pas de réaliser un diagnostic approfondi des réseaux pluviaux du

territoire, mais de comprendre l’importance que peuvent avoir les rejets pluviaux sur le milieu marin,

une évaluation des rejets polluants à été réalisée en tenant compte de l’occupation des sols des

territoires artificialisés. Les résultats de cette modélisation sont présentés dans le tableau suivant

(Tableau 6). La démarche de modélisation est présentée en annexe (Annexe 5).

Tableau 6 : Charges polluantes théoriques des eaux de ruissellement de territoires artificialisés

Pollution annuelle véhiculée par les eaux de ruissellement

urbaines (en T/an)

MO MES NTK Pt Pb Zn HC

Tissu urbain continu 33,65 102,23 1,53 0,26 0,04 0,08 1,92

Tissu urbain discontinu 446,17 1355,46 20,33 3,39 0,51 1,02 25,41

Zones industrielles et commerciales 173,41 632,73 2,81 2,11 2,81 1,76 24,61

Réseaux routiers et ferroviaire et

espaces associés 6,68 44,51 0,18 0,18 0,22 0,18 1,78

Aéroports 8,21 54,72 0,22 0,22 0,27 0,22 2,19

TOTAL 668,12 2189,64 25,07 6,15 3,85 3,25 55,91

Ces résultats sont comparés par la suite aux autres apports anthropiques ainsi évalués.

c) Installations à caractère industriel

Les installations à caractère industriel ont été recensées à partir des données de calcul de redevance

de pollution de l’agence de l’eau, et de la base de donnée en ligne des ICPE.

L’activité industrielle sur la zone d’étude est dominée par les industries agricoles et alimentaires et

plus particulièrement par les activités de vinification. En 2007, plus d’une cinquantaine de caves et de

coopératives viticoles étaient ainsi répertoriées sur les communes de la zone d’étude par l’agence de

l’eau au titre du calcul des redevances des pollutions industrielles. L’industrie agro-alimentaire est

également présente sur le territoire au travers des moulins oléicoles et de leur activité de fabrication

de corps gras d’origine végétale.

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Deux autres secteurs se démarquent également sur la zone d’étude en terme de nombre

d’infrastructures aux émissions polluantes à caractère industriel : l’activité hospitalière,

extrêmement importante à Hyères, et l’activité militaire.

Enfin, le paysage industriel de la zone d’étude compte quelques secteurs hétérogènes de type

blanchisserie, équarrissage ou construction.

Evaluation des apports globaux

Le tableau suivant récapitule sur la base des données de redevance 2007 de l’agence de l’eau, la

pollution produite par l’ensemble des établissements industriels de la zone d’étude. La pollution

nette, en règle générale, résulte du calcul de la quantité de pollution produite (pollution brute), à

laquelle on soustrait la quantité de pollution éliminée en interne par les propres dispositifs de

traitement de l’établissement industriel. Dans le tableau suivant, une distinction est faite entre les

installations reliées à un réseau d’assainissement collectif et les installations dont le rejet se fait

directement dans le milieu naturel (rejet d’effluent net après traitement ou non en interne).

En terme de part de pollution du milieu naturel imputable aux installations à caractère industriel on

retiendra donc les installations à rejet direct (les rejets des autres installations étant déjà

comptabilisés dans les rejets d’assainissement collectif).

Tableau 7 : Estimation des rejets industriels de la zone d'étude (Source: données de calcul des redevances

2007 de l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse)

Matière

Organique

Matière en

suspension

Azote

réduit

Phosphore

total

Pollution totale annuelle 425,7 863,7 50,2 18,1

dont installations reliées au

réseau d'assainissement collectif 86,6 322,1 11,1 8,8

dont installations à rejet direct 339 541,6 39,1 9,3

i. Caves et effluents viticoles

En France les caves sont soumises à déclaration lorsque la production annuelle est comprise entre

500 et 20 000 hl, et à autorisation lorsque la production dépasse 20 000 hl par an. Lorsqu’elles sont

soumises à autorisation, les rejets d’effluents sont encadrés et la mise en place de systèmes de

traitement s’avère souvent nécessaire. La production de vin représente une part importante de

l’activité industrielle de la zone d’étude, cependant cette activité se fait au sein de structures variées,

allant de grosses caves coopératives à forte production aux petites caves particulières. Les rejets

d’effluents de ce deuxième type de structure ne sont pas soumis à réglementation. Ils sont

néanmoins susceptibles de représenter une part importante de la contamination des eaux

superficielles en contaminants physico-chimiques. C’est pourquoi l’agence de l’eau a établi, en 2002,

un contrat sur cinq ans avec les fédérations des caves particulières de la région PACA, dans le but de

promouvoir le traitement des effluents par la mise en place de systèmes d’épandage.

Le tableau suivant récapitule sur la base de ces données de redevance, la pollution produite par les

caves et distilleries de la zone d’étude en 2007.

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Tableau 8: Pollution brute et nette des établissements de production de vins, liqueurs et spiritueux sur la

base des données de redevance 2007 de l'AERMC

Pollution (kg.j-1)

Matière en

suspension

Matière

organique

Phosphore

total Azote réduit

Type de rejet Brute Nette Brute Nette Brute Nette Brute Nette

Réseau d'assainissement 4439 109 7091 643 87 0 218 31

Rejets directs 576 149 2057 671 2 1 19 8

Total 5015 258 9147 1314 89 1 237 39

Total en T / an 1830 94 3339 480 32 0 87 14

Etant donné que la pollution des installations reliées au réseau d’assainissement est déjà

comptabilisée dans la partie assainissement, on retiendra comme valeurs de pollution nette du

milieu par les caves et distilleries les données de pollution nette des rejets directs soit : 54 T/an de

MES, 245 T/an de MO, 300 kg/an de phospore et 3 T/an d’azote réduit.

ii. Sites militaires

Hormis l’île du Levant, la zone d’étude compte deux zones d’activités militaires : la Base Aéronavale

d’Hyères et l’Atelier Industriel Aéronautique de Cuers – Pierrefeu. Ces sites génèrent une pollution

particulière, propre aux activités des différents ateliers aéronautiques. Les effluents des sites

industriels sont ainsi chargés en métaux (cadmium, chrome, aluminium), en matières inhibitrices et

en composés organo-halogénés (peintures d’avion).

L’AIA de Cuers Pierrefeu a longtemps été considérée comme une des sources supposées d’altération

des eaux du bassin versant du Gapeau en métaux lourds. Aujourd’hui, ces deux sites sont reliés à

une station d’épuration des eaux usées : la station de l’Almanarre pour la BAN d’Hyères et la

nouvelle station de l’AIA de Cuers pour l’atelier de Cuers – Pierrefeu.

Ces sites seront donc ici retenus comme source de pollution diffuse par contamination des eaux

pluviales. Les aires imperméabilisées sur ces sites sont vastes et les eaux de ruissellement sont

susceptibles de véhiculer d’importantes charges de micropolluants dan les eaux de surface.

Néanmoins, le caractère sensible et souvent confidentiel de ces sites a rendu difficile l’obtention

d’information concernant l’existence ou non de dispositifs de traitement de ces eaux de

ruissellement.

Le Centre d’Essai de Lancement de Missiles (CELM) de l’île du Levant constitue une source d’apports

plus directe au milieu marin en certains composés. Si des précautions sont prises dans la mesure du

possible pour récupérer les débris flottants issus des essais en mer, de nombreux résidus de munition

(douilles, débris de munitions plus gros calibre) sont néanmoins déversés dans le milieu marin

chaque année. Ces apports ne sont pas estimés.

Au vu des données très limitées disponibles pour ces sites, il n’a pas été possible de quantifier ces

apports en micropolluants dans le cadre de cette étude.

iii. Etablissements hospitaliers

Les établissements hospitaliers représentent enfin la troisième grande catégorie d’établissements à

caractère industriel sur la zone d’étude. Neuf des onze établissements identifiés sur le secteur sont

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localisés à Hyères et sont raccordés au réseau d’assainissement. Parmi les deux autres installations, à

rejets directs, le Centre Hospitalier Spécialisé de Pierrefeu-du-Var possède sa propre installation

d’épuration et sera relié à la nouvelle station d’épuration de Pierrefeu Village d’ici la fin de l’année

2011. Il semblerait que le centre Jean Itard à Collobrières possède également un rejet direct en

milieu naturel. Les effluents de ces établissements contiennent entre autre des métaux et des

composés organo-halogénés.

On estime aujourd’hui qu’un certain nombre de micropolluants contenus dans les eaux usées

échappent au traitement des stations d’épuration. Certains résidus médicamenteux tels que les

antidépresseurs ou les bétabloquants en font partie. Présents à très faibles concentrations et sous

forme de mélanges complexes, l’écotoxicité de ces substances sur les organismes aquatiques reste

peu connue. Parfois assez rémanents, certains tendent à s’accumuler dans les organismes aquatiques

et peuvent engendrer des effets néfastes sur leur état de santé. Cette problématique sera abordée

dans la partie « Discussion des méthode de surveillance » (page 46).

On retiendra trois sources principales pour ce type de molécule sur le territoire : le rejet du centre

hospitalier de Pierrefeu-du-Var, le rejet du centre Jean Itard à Collobrières, et l’émissaire en mer

de la station d’épuration d’Hyères Carqueiranne dans le Golfe de Giens (station qui recueille la

quasi-totalité des effluents hospitaliers de la zone d’étude).

d) Synthèse des apports anthropiques

Du fait de la complexité des mécanismes de pollution diffuse identifiés sur ce territoire, qui

mériteraient une analyse plus approfondie, il a été jugé trop peu représentatif d’évaluer les apports

de cette activité par formulation théorique comme cela a été fait pour les autres sources de

contamination (industrie, assainissement, et rejets pluviaux).

Le tableau suivant présente la part des rejets de chacune de ces sources pour les principaux facteurs

d’altération (matière organique, azote, phosphore et matières en suspension).

Tableau 9: Comparaison des différents apports (industriels, pluviaux et d'assainissement)

Matière en

suspension Matière organique Phosphore Azote réduit

Quantité

(en T/an)

Part des

apports

totaux

Quantité

(en T/an)

Part des

apports

totaux

Quantité

(en T/an)

Part des

apports

totaux

Quantité

(en T/an)

Part des

apports

totaux

Rejets industriels 541,6 18,3 339,0 27,8 9,3 24,0 39,1 18,1

Pollution pluviale

issue des territoires

artificialisées

2189,6 74,0 668,1 54,7 6,2 15,9 25,1 11,6

Rejets

d'assainissement 228,6 7,7 213,9 17,5 23,3 60,1 151,7 70,3

TOTAL 2959,8

1221,0

38,8

215,9

Seuls les rejets en milieu continental ont été retenus pour l’assainissement (les rejets de STEP par

émissaire en mer n’ont pas été comptabilisés) afin de rendre compte des différentes pressions sur les

eaux continentales. On remarque donc que si la majorité des apports en matière organique semble

attribuable aux eaux de ruissellement sur les surfaces artificialisées du territoire, la grande majorité

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des apports en nutriments semble due aux rejets d’assainissement (60 % des apports en phosphore

et en 70 % des apports en nitrate).

A ces apports s’ajoutent ceux de l’agriculture que l’on peut juger potentiellement importants pour

les apports de matière en suspension. Pour les nutriments on pourra juger que les apports sont

globalement faibles sur les secteurs du bassin versant là où la viticulture est dominante (soit

l’ensemble des espaces de plaine ou de vallée). Sur la commune de La Crau, et sur les plaines

littorales d’Hyères et de Carqueiranne, l’existence d’une importante activité maraîchère et horticole

est susceptible d’accroître considérablement les apports en nutriments aux eaux de surface et

souterraines selon les mécanismes décrits précédemment.

On notera enfin que l’essentiel des rejets d’assainissement et des rejets industriels sont localisés sur

le bassin versant du Gapeau. Sur les autres bassins versants, plus petits et essentiellement côtiers, la

part la plus importante de la contamination des eaux est donc susceptible d’être attribuable aux eaux

de ruissellement pluviales urbaines ainsi qu’à l’agriculture. Une analyse par sous-bassin versant a été

entamée afin de quantifier ces différences d’apport selon la même méthode que celle utilisée pour le

bassin versant global. Cette analyse n’a cependant pas pu être terminée à temps pour le présent

rapport.

Malgré les incertitudes liées à ces outils d’évaluation, ils fournissent des ordres de grandeurs et

constituent une première étape vers la hiérarchisation des enjeux d’action pour le reconquête de la

qualité des eaux du bassin versant.

Les eaux continentales (de surface et souterraines) sont donc soumises à d’importants apports

anthropiques susceptibles d’altérer leur qualité. Une étude de la qualité des eaux continentales a

donc été menée afin de juger de la pression de ces apports sur la ressource. Cette analyse est

présentée dans la partie suivante.

3. Etude de la qualité des eaux superficielles

Les données disponibles sur la qualité des masses d’eau terrestres de la zone d’étude, se limitent aux

cours d’eau du bassin versant du Gapeau ainsi qu’à la nappe alluviale des plaines littorales d’Hyères

et de Carqueiranne. L’état des masses d’eau continentales telles qu’il est défini par le SDAGE est

présentée en annexe (Annexe 6).

Les données de qualité disponibles pour le Gapeau et ses affluents proviennent essentiellement des

trois stations du réseau de contrôle de surveillance DCE en place sur le bassin. La station « 6200200

Gapeau à Hyères (Ste Eulalie) » est située en aval du bassin versant, à environ 3 km de l’exutoire en

mer du Gapeau. Elle fournit les résultats les plus représentatifs des apports du bassin versant de ce

fleuve au milieu marin.

Une étude menée de 2004 à 2005 par le Syndicat mixte du bassin versant du Gapeau16 sur la qualité

des eaux superficielles du Gapeau a permis de récolter des données ponctuelles sur 9 autres stations

réparties sur le bassin versant, en fonction des différentes activités identifiées pouvant occasionner

une dégradation de la qualité des eaux (rejets de station d’épuration, rejets diffus agricoles, rejets

industriels,…). Les principales conclusions de cette étude ont été actualisées à partir des données

brutes récoltées sur les trois stations du réseau de contrôle de surveillance.

16

Syndicat Mixte de la Vallée du Gapeau, ASCONIT Consultant, 2005

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De manière générale, la qualité des eaux du Gapeau est médiocre et une forte altération en matières

organiques oxydables, matières azotées, nitrates, matières phosphorées, température, bactériologie

et produits phytosanitaires a pu être régulièrement constatée au cours des dix dernières années. Une

amélioration est observable pour certains paramètres depuis quelques années.

a) Bactériologie

Les eaux analysées sur la station la plus en avale du Gapeau présentent une très forte contamination

bactériologique, et la qualité est qualifiée de mauvaise selon le référentiel SEQ Eau17 pour ce

paramètre. L’hydrologie et les saisons semblent avoir une influence forte sur ce paramètre. Les

faibles débits et la chaleur des mois estivaux entraînent une décroissance rapide des colonies

bactériennes dans l’eau (très bonne qualité) tandis que les plus gros débits des mois d’hiver semblent

soutenir leur transfert sur des distances plus importantes (mauvaise qualité).

b) Matières organiques et oxydables

Une nette amélioration a été observée ces deux dernières années (2008 et 2009 : passage de qualité

mauvaise à qualité moyenne). Directement liées à la consommation d’oxygène dans le milieu, ces

matières sont principalement issues des rejets d’eau usées non traitées. Ceci peut s’expliquer par les

améliorations réalisées sur le bassin versant en terme d’installations d’assainissement collectif.

Etant donné sa taille et sa proximité avec la station de mesure, la mise à neuf de la station

d’épuration de La Crau semble avoir largement participé à l’amélioration de ce paramètre sur le

tronçon aval du Gapeau. La mise en eau de cette nouvelle station s’est faite en deux étapes : la

première file de traitement en novembre 2008 et la deuxième file en mars 2010. L’évolution de la

qualité du Gapeau en amont et en aval du rejet de la nouvelle station est suivie depuis 2008 et les

résultats obtenus par ce réseau de surveillance supplémentaire confirment une nette amélioration

de la qualité des eaux en aval du rejet de la STEP.

c) Les nutriments

Si les nitrates ont été déclassants en 2008 sur la station, les données brutes des mesures de 2009

semblent indiquer une légère amélioration. En effet les teneurs mesurées en nitrates atteignaient

encore des maximums de 30 mg / L (qualité médiocre) en août 2008 alors qu’elles se sont stabilisées

entre 5 et 12 mg / L (qualité bonne à moyenne) pour toutes les mesures 2009. Les matières azotées

hors nitrates présentent une tendance à la diminution sur 2008, et des teneurs franchement plus

faibles et stables sur 2009 (NH4+ entre 0 et 0,6 mg / L contre un maximum de 10,7 mg / L en 2007 et

NO2- entre 0,03 et 0,11 mg / L contre 4,8 mg / L en 2007). Concernant les matières phosphorées, les

teneurs en phosphates et en phosphore total sont en diminution depuis 2006 avec une nette

réduction depuis 2009 pour les phosphates (entre 0,2 et 1,3 mg / L soit une qualité bonne à médiocre

contre des pics de concentration montant à 3,8 et 4,2 mg / L soit une qualité mauvaise en 2008 et

2007). Le phosphore total s’est stabilisé entre 0,06 et 0,7 mg / L en 2009 (qualité bonne à médiocre).

Les faibles débits des mois estivaux entraînent un manque de dilution et une augmentation des

teneurs en matières organiques et oxydables, en azote et en phosphore, conférant à la station une

qualité d’eau médiocre à mauvaise. Ces conditions semblent cependant avoir un impact plus positif

sur la bactériologie, plus faible au mois d’août (très bonne qualité) qu’en novembre ou en janvier

(mauvaise qualité).

17

Le système d’évaluation de la qualité des eaux (SEQ Eau) permet d’évaluer la qualité de l’eau et son aptitude

à assurer certaines fonctionnalités : le maintien des équilibres biologiques, la production d’eau potable, les

loisirs et sports aquatiques.

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d) Les pesticides

Les eaux du Gapeau restent contaminées par une grande variété de pesticides18. La détection

fréquente (> 10%) de terbuthylazine et simazine, et moins fréquente (<10%) de terbuméton,

pendiméthaline, napropamide, mettent en évidence l’origine viticole des contaminations observées.

L’usage de certaines de ces substances telles que la terbuthylazine et la simazine, est interdit en

France depuis un certain nombre d’année. Un rapport du CORPEP (Cellule d'Orientation Régionale

contre la Pollution des Eaux par les Pesticides) souligne le rôle de l’agriculture dans la pollution aux

pesticides en soulignant une détection fréquente de glyphosate (principal herbicide utilisé en

viticulture et horticulture), d’aminotriazole et de diuron, également très répandu en viticulture.

La détection fréquente d’oxadiazon, propoxur et pipéronil butoxyde semble néanmoins indiquer que

des transferts relativement importants liés aux zones non agricoles ont également lieu.

L’arboriculture et l’horticulture participent également à la diffusion d’un certain nombre de

molécules dans l’environnement (terbuméton, pendiméthaline, napropamide, pyrimicarbe,

méthidathion, diazinon, pyriméthanil, oxadixyl). Les pesticides liés aux grandes cultures sont peu

fréquemment détectés.

Les pesticides principaux sont le Diazinon, l’AMPA, le Glyphosate et le Diuron.

e) Autres polluants

Le Réal Martin est reconnu à l’échelle du SDAGE comme étant contaminé par deux hydrocarbures

aromatiques polycycliques : le Benzo(g,h,i)perylene et l’Indeno(1,2,3-cd)pyrene. Une certaine

contamination en métaux lourds a également été détectée plus en amont du bassin versant (arsenic,

cuivre et nickel sur le Réal Collobrier, un affluent du Réal Martin). Ces substances ne sont cependant

pas mentionnées sur le tronçon aval du Gapeau qui se rejette à la mer.

f) Interprétation des données de qualité

Les pressions exercées sur le Gapeau par les activités du bassin versant induisent une forte altération

de sa qualité sur son tronçon aval et à proximité de son exutoire en mer. Les importantes

améliorations de qualité constatées suite à la mise en conformité de la station de La Crau semble

indiquer que les rejets d’assainissement jouent un rôle prépondérant dans l’altération des eaux du

fleuve à proximité de l’exutoire en mer. L’achèvement de la mise en conformité du parc épuratoire

d’ici la fin de l’année 2011 laisse prévoir une amélioration supplémentaire des altérations aux

matières organiques et oxydables et aux nutriments. L’existence de sources de substances

prioritaires non clairement identifiées et d’une pollution importante aux pesticides indique tout de

même la nécessité de poursuivre l’amélioration des rejets et de la lutte contre les pollutions diffuses

sur ce bassin versant.

Malgré l’existence d’activités similaires sur les autres bassins versants, la qualité des eaux du Gapeau

ne peut être jugée représentative de celle des autres cours d’eau pour lesquels aucune donnée n’est

disponible. Les différences de superficie, et ou de caractéristiques physiques limitent en partie ce

type de rapprochement. De plus l’existence de nombreux rejets de stations d’épuration, absents sur

la majorité des autres bassins versants, constitue une pression régulière supplémentaire non

négligeable.

18

CORPEP PACA – BRGM, 2005

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Par ailleurs, la qualité des eaux souterraines ne sera pas présentée dans le cadre de ce rapport dans

la mesure où les transferts entre ces aquifères et le milieu marin sont extrêmement limités. Les

données de qualité disponibles sur ce territoire concernent les aquifères du bas Gapeau et des

plaines littorales d’Hyères et de Carqueiranne. On retiendra que les aquifères des secteurs d’Hyères,

Carqueiranne et La Crau sont vulnérables aux altérations par les nitrates dans une mesure qui a valu

de classer ce secteur en zone vulnérable aux nitrates. La détection de pesticides dans ces ressources

souterraines a également poussé à définir des périmètres de protection sur deux des principaux

captages du secteur.

III. Etude de la qualité du milieu marin et détermination des sources

potentielles d’altération des eaux et des écosystèmes

L’étude de la qualité du milieu marin s’est ici basée sur les différents réseaux de surveillance

existants. La qualité a été abordée sous trois angles principaux :

- La qualité microbiologique des eaux ;

- La qualité physico-chimique des eaux, des sédiments et de la matière vivante ;

- La santé des écosystèmes.

Les secteurs présentant des dégradations avérées ont ensuite fait l’objet d’investigations plus

détaillées afin de déterminer les sources d’altération potentiellement attribuables à ces

dégradations. Toute altération du milieu marin en zone côtière n’étant pas nécessairement liée à des

apports du bassin versant, cette première étape a permis de déterminer, avec un niveau de

confiance plus ou moins élevé, la part des détériorations marines du territoire attribuable au bassin

versant.

1. Altérations microbiologiques

a) Qualité microbiologique des eaux

i. Qualité microbiologique des eaux de baignade

L’analyse de la qualité microbiologique des eaux de baignade a été réalisée à partir des résultats de

suivis qualitatifs réalisés annuellement par la DDASS au cours de la période estivale. La frange

littorale incluse dans le périmètre du projet regroupe 38 sites de contrôle, sur lesquels entre 10 et 20

prélèvements sont réalisés, entre début mai et fin septembre. Les résultats de ces analyses

permettent de suivre l’évolution de la qualité de l’eau de manière assez régulière le long du trait de

côte. Seule l’île du Levant ne fait pas l’objet de contrôles. Pour chaque saison, les sites sont classés en

fonction des résultats d’analyse obtenus sur l’ensemble de la saison. Les critères de classement des

eaux de baignade sont présentés en annexe (Annexe 7).

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32

� Le pourcentage des différents classements annuels sur les 38 sites de baignade a été établi pour

les campagnes de prélèvement de 2001 à 2009 afin de visualiser la qualité globale des eaux de

baignades sur le territoire. Ils sont présentés dans le graphique suivant (: Qualité des eaux de

baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude

(source: portail gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr)Figure

2).

Cette première analyse montre une bonne qualité générale des eaux de baignades. Très peu de

secteurs sont classés en eau de qualité moyenne (0 en 2009 et 3 en 2008), et encore moins de sites

sont classés momentanément pollués (3 secteurs en 9 ans). Cependant si ces classements annuels

reflètent bien la tendance générale de la qualité des eaux, ils masquent également les variations liées

à des épisodes ponctuels de contamination des eaux.

Figure 2 : Qualité des eaux de baignade sur les sites de baignade de la zone d'étude

(source: portail gouvernemental de la qualité des eaux de baignade : baignades.sante.gouv.fr)

� Une analyse plus fine à l’échelle des prélèvements entre 2006 et 2009, a ensuite été réalisée afin

de déterminer le pourcentage de prélèvements déclassants et la nature des pollutions observées.

Cette analyse révèle que les altérations observées sont, sans exception, toujours liées à des

contaminations microbiologiques ponctuelles du milieu, avec dépassement des normes de bonne

qualité pour les streptocoques fécaux et / ou pour les coliformes totaux dont le dépassement de la

valeur guide d’Escherichia Coli est fréquent. Certains secteurs plus vulnérables ont pu être mis en

évidence :

- Les sites de baignade localisés à proximité immédiate de l’embouchure du Batailler sur les

communes de Bormes-les-mimosas et du Lavandou.

- Le secteur du Ceinturon (sites Est et Ouest confondus) situé sur la commune d’Hyères, à

cheval sur l’exutoire en mer du Roubaud et en aval de l’embouchure du Gapeau par rapport

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33

aux courants côtiers. Cinq fois classé de qualité moyenne depuis 2001, il a été deux fois le

lieu de fortes pollutions microbiologiques ponctuelles au cours des quatre dernières années.

- Les secteurs de Plage d’Argent et de Grand Plage à Porquerolles, ont connu une légère

baisse de la qualité des eaux en 2008 et 2009 avec un classement en eaux de moyenne

qualité pour le secteur de Grand Plage pour la saison 2008.

- Le secteur du Coupereau sur la côte de Carqueiranne.

Concernant les dégradations plus faibles et plus occasionnelles, il semble difficile de dégager des

tendances géographiques et temporelles précises. elles ont été observées au moins une fois sur tous

les sites de baignade depuis trois ans. Seuls les sites de l’île de Port-Cros montrent une qualité d’eau

exemplaire chaque année.

ii. Qualité phytoplanctonique des eaux

L’analyse du phytoplancton toxique s’est basée sur le Réseau de Surveillance Phytoplanctonique

(REPHY) créé par l’Ifremer en 1984 d’observer l’ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux

côtières et de surveiller plus particulièrement les espèces produisant des toxines dangereuses pour

les consommateurs de coquillages. Sur le périmètre étudié, il n’existe qu’un seul point de

surveillance localisé entre les îles de Port Cros et du Levant et les prélèvements qui y sont réalisés

portent sur la surveillance de l’eau. Trois espèces ont fait objet d’un suivi : Dinophysis (DSP), Pseudo-

Nitzschia (ASP) et Alexandrium (PSP).

Entre 2006 et 2008, 20 analyses ont été effectuées. Si plusieurs inflorescences ont été observées

pour Pseudo-Nitzschia, aucun dépassement des seuils de toxicité n’est à déclarer (pic maximal de

8200 cellules/L en juin 2008 pour une valeur seuil de 100 000 cellules/L au-delà de laquelle des

analyses de toxines sont réalisées sur des coquillages). Par ailleurs, aucune inflorescence de

Dinophysis n’a été mise en évidence et un seul prélèvement s’est révélé positif pour Alexandrium et

à une faible concentration.

b) Détermination des sources d’altération potentielle : approche géographique

Les résultats fournis par ces réseaux indiquent donc que le territoire marin concerné dans cette

étude ne fait pas état de dégradations phytoplanctoniques. Aucun phénomène de bloom algal

anormalement important pouvant être lié à un excès d’apports en nutriments depuis le bassin

versant n’a été mentionné. La détermination des sources potentielles d’altération sera donc ici

centrée sur les apports microbiologiques d’origine humaine pouvant impacter les zones de baignade.

i. Principaux facteurs d’altération

Les altérations microbiologiques recherchées au niveau des zones de baignade sont des

contaminations bactériologiques d’origine humaine ou animale. Elles peuvent avoir trois grandes

origines en zone littoral:

• des installations d’assainissement d’eaux résiduaires urbaines lors de dysfonctionnements

chroniques ou ponctuels,

• des rejets directs dans le milieu marin depuis des navires de plaisance,

• des apports diffus depuis le bassin versant lors d’événements climatiques particuliers.

Les sites de baignade les plus sensibles identifiés ci-avant ont donc été analysés afin de cerner le type

de source polluante pouvant les affecter. Trois de ces analyses sont présentées dans le présent

rapport : celles du secteur du Batailler, de Porquerolles et du Coupereau.

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On notera que dans le cadre de la nouvelle directive baignade (Directive 2006/7/CE du 15 février

2006), des profils de vulnérabilité des secteurs de baignade doivent être établis par les collectivités

avant 2011. Leur but est justement la détermination des sources les plus sensibles d’altération des

zones de baignade. Seuls les profils d’Hyères et de La Londe-les-Maures ont pu être récupérés dans le

cadre de cette étude, les communes de Carqueiranne et du Lavandou n’ayant pas encore réalisé les

leurs. Si les réflexions menées dans le cadre de la présente étude ne sont pas aussi poussées que

peuvent l’être les diagnostics qui servent à l’élaboration des profils de vulnérabilité, ils fournissent

néanmoins une première indication de la sensibilité des secteurs.

ii. Embouchure du Batailler

La possibilité d’apports diffus depuis le bassin versant liés à autre chose que les installations

d’assainissement a été écartée ici. Les contaminations rencontrées sont en effet d’origine fécale et

l’activité agricole majoritaire (viticulture et maraîchage) fait appel à une fertilisation sous forme très

majoritairement minérale. Etant donné le caractère très ponctuel et massif des dépassements, une

pollution ayant pour origine les rejets des eaux usées de la plaisance a également été écartée.

Les communes du Lavandou et de Bormes-les-mimosas partagent une station d’assainissement

commune, la station du Batailler, qui traite l’intégralité des eaux usées de Bormes et 60 % des eaux

usées du Lavandou. Cette station construite en 1969 et étendue en 1993 possède un traitement en

trois filières : une filière biologique de type boue activée d’une capacité de 18 000 EH, et deux filières

physico-chimiques de capacités respectives 28 800 EH et 43 200 EH. L’essentiel du traitement des

eaux usées est ainsi réalisé par voie physico-chimique et a donc très peu d’action sur la pollution

dissoute. Cette station d’épuration ne respecte pas les normes de rejet fixées par la réglementation19

actuelle que ce soit en concentration ou en rendement.

Les effluents traités de la station du Batailler sont rejetés en mer par l’intermédiaire d’un émissaire

d’une longueur totale de 3 km qui se compose d’une partie terrestre, allant de la station à la plage du

Lavandou et d’une partie en mer, longue de 1200 m, au bout de laquelle se trouve un unique point

de rejet, à 20,5 m de profondeur. La buse de l’émissaire se situe au droit de la zone sensible. Les

courants mesurés à son niveau sont principalement orientés vers le Sud-Ouest (31% des

observations) et le Sud-Est (38 %). Les courants orientés vers les sites de baignade ne représentent

que 10 % des occurrences.

Enfin le réseau d’assainissement est de type séparatif et il est peu sensible aux eaux parasites

permanentes mais particulièrement vulnérable aux infiltrations d’eaux parasites pluviales. La surface

totale drainée par le réseau a été estimée à 17 ha, représentant 3 876 m3/j pour une pluie de retour

1 mois (22,8 mm/j), soit presque le volume d’effluents collectés par temps sec en moyenne saison.

Afin de faire face aux surcharges du réseau lors de grosses précipitations, ce réseau est équipé de 7

postes de refoulement ayant une conduite de trop plein permettant l’évacuation des eaux

excédentaires. Les caractéristiques de ces émissaires sont présentées dans le tableau suivant ( ).

19 Décret d’application de la loi sur l’eau du 22/12/1994

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35

Tableau 10: Caractéristiques des postes de relevage du réseau d'assainissement de Bormes-les-mimosas / Le

Lavandou (Source : Dossier d’autorisation loi sur l’eau pour la construction de la nouvelle station d’épuration

du Batailler)

Nom Localisation Caractéristiques des conduites de surverse

Point de rejet Emissaire Pollution transitant

par le PR (DBO5)

Batailler PR Batailler Mer Oui > 600 kg/j

Catalanes PR Catalanes Le Batailler - > 600 kg/j

Gouron PR Gouron Port de Bormes Non > 600 kg/j

Fossette PR Fossettes Mer Oui 12 à 120 kg/j

Saint-Clair PR Saint-Clair Mer Oui 200 à 600 kg/j

Vieux Port PR Vieux Port Port du Lavandou Non 200 à 600 kg/j

La Vieille PR Vieille La Vieille Non 12 à 120 kg/j

Les premiers rejets par surverse sur le réseau, s’observent à partir de pluies de retour 2 mois soit

environ 30 mm pour une pluie de 12 heures.

L’ensemble de ces éléments sont représentés dans la figure ci-dessous

La non-conformité de la station d’épuration a parfois été mise en avant pour expliquer les altérations

constatées. Néanmoins, l’éloignement de l’émissaire en mer et la direction des courants dominants

semblent aller à l’encontre de cette explication. De plus le suivi de la qualité bactériologique des

Figure 3 : Représentation des points de rejets d'assainissement collectif du réseau de Bormes-les-mimosas / Le Lavandou

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36

eaux réalisé dans le cadre de la définition de l’état zéro du milieu marin pour la construction de la

nouvelle station d’épuration du Batailler a indiqué une forte décroissance de la concentration

bactérienne aux abords du diffuseur de l’émissaire atteignant un quais bruit de fond à quelques

centaines de mètres de celui-ci.

Afin de déterminer les mécanismes d’altération de la ressource et les installations d’assainissement

mises en cause, les concentrations en E. Coli constatées sur la zone d’étude et les valeurs des

précipitations au cours de la période d’investigation 2009 ont été superposés sur le graphique ci-

après.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

19/0

5/20

09

28/0

5/20

09

05/0

6/20

09

13/0

6/20

09

21/0

6/20

09

29/0

6/20

09

07/0

7/20

09

15/0

7/20

09

22/0

7/20

09

29/0

7/20

09

05/0

8/20

09

13/0

8/20

09

21/0

8/20

09

29/0

8/20

09

06/0

9/20

09

14/0

9/20

09

20/0

9/20

09

28/0

9/20

09

(nom

bre

/ m

L)

0,010,020,030,040,050,060,070,080,090,0100,0

(mm

)

Batailler centre Lavandou ville Précipitations

Figure 4: Présentation des teneurs en E. Coli des eaux de baignade en marge des précipitations

(source: DDASS, Meteo France)

Cette approche simpliste permet d’appréhender l’importance des épisodes de pollution en marge

des plus fortes précipitations. Les plus fortes contaminations sont observées suite à des épisodes

particulièrement intenses pouvant avoir engendré des rejets au niveau des déversoirs d’orage. La

sensibilité des réseaux aux infiltrations d’eaux pluviales et leur saturation lors d’épisodes pluvieux

intenses semblent donc ici être la cause principales des altérations observées.

Cette dynamique de contamination a été confirmée lors de l’entretien mené avec Mme Varay,

responsable du suivi de la qualité des eaux de baignade à la DDASS du Var.

Les sources d’altérations du secteur du Coupereau à Hyères ont été diagnostiquées lors de

l’élaboration de ces profils. Les sources d’impact identifiées sont similaires à celles identifiées sur le

secteur du Batailler : déversoirs d’orage amonts et dysfonctionnements accidentels d’équipements

du réseau de collecte des eaux usées.

iii. Secteur de Porquerolles

Les secteurs de plage d’Argent et de Grand Plage à Porquerolles se sont caractérisés en 2008 et 2009

par des dépassements faibles mais réguliers des valeurs réglementaires en E. Coli. Le bassin versant

hydrologique correspondant à cette face de l’île accueille une urbanisation limitée et une agriculture

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diversifiée dominée par des vignes et des vergers. Les effluents de la station d’épuration de l’île

(capacité 4000 EH en lagunage à haut rendement de performance) sont réutilisés pour l’arrosage

des vergers et les eaux excédentaires dirigées vers le principal cours d’eau de l’île, la Garonne, dont

l’exutoire se trouve au fond du port de plaisance. En cas de dysfonctionnement et d’apports excessifs

à la station les eaux sont redirigées vers une petite crique au Sud de l’île.

Le caractère régulier des apports semble indiquer une dynamique d’apport elle aussi régulière,

excluant ainsi une corrélation particulière avec la climatologie. Associé à une fertilisation a priori

limitée et essentiellement minérale, ceci limite les possibilités d’apports diffus en provenance du

bassin versant.

Les deux plages, localisées sur la face Nord de l’île sont cependant extrêmement fréquentées par les

plaisanciers en période estivale (un comptage aérien réalisé en 2008 a permis d’identifier plus de 800

navires aux mouillage sur ce secteur en période de pointe estivale). Le caractère régulier mais faible

des dépassements constatés pousse à croire qu’ils sont vraisemblablement liés aux rejets d’eaux

usées des navires dans le milieu marin.

Ce problème a ensuite été abordé lors de l’entretien réalisé à la DDASS du Var. S’il est clair que ces

rejets exercent une pression sur le milieu marin dans ce secteur, des investigations complémentaires

réalisées par la DDASS n’ont pas permis de mettre les deux phénomènes en corrélation directe. Le

bassin versant n’est en tout cas pas mis en cause.

iv. Secteur du Coupereau

Les contaminations constatées sur le secteur du Coupereau à Carqueiranne sont régulières et

peuvent dépasser les valeurs limites impératives de qualité. Ceci traduit une forme d’apports

réguliers qui ne semble pas liée au régime des précipitations.

Le secteur du Coupereau à Carqueiranne se caractérise par un grand nombre de cabanons20 en

retrait des plages. Construits sur des pentes assez fortes et sur des sols peu épais, ils ne possèdent le

plus souvent pas d’installations autonomes de traitement des eaux usées. La nature des sols et du

socle favorise une diffusion rapide vers le milieu marin localisé en contrebas. L’occupation des sols

du bassin versant amont est par ailleurs dominée par des espaces naturels forestiers n’indiquant pas

d’autres sources potentiels d’apports.

Les conclusions des investigations du SPANC ne sont pas encore disponibles et les profils de

vulnérabilité des zones de baignade n’ont pas encore été réalisés sur ce secteur, néanmoins les

rejets des secteurs bâtis en retrait de plage semblent être la principale source de contamination

bactériologique sur ce secteur.

2. Altération physico-chimique

a) Qualité physico-chimique du milieu marin

i. Qualité physico-chimique des eaux

Conformément à l’article 8 de la DCE, un programme de surveillance a été mis en place sur la façade

méditerranéenne sur les masses d’eau côtières et de transition, afin de dresser un tableau cohérent

20

Habitations côtières traditionnelles qui ont eu tendance à s’artificialiser et à se « durcifier » au cours des

dernières dizaines d’années.

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et complet de l’état des eaux au sein du bassin Rhône Méditerranée. La première campagne de

contrôle de surveillance a eu lieu en 2006. Une des masses d’eau retenue dans le cadre du réseau de

contrôle de surveillance fait partie de la zone d’étude. Il s’agit de la masse d’eau DCE « Iles du soleil »

(FR DC 7 h), identifiée en tant que masse d’eau de typologie « sites côtiers rocheux non affectés par

des apports d’eau douce ». Le réseau de surveillance s’est prioritairement appuyé sur les réseaux

existants tels que le REPHY, le RINBIO ou le RSP, cependant de nouvelles stations de mesure DCE ont

été créées en complément.

Dans le cadre de la campagne DCE 2006, l’état chimique du milieu a été décrit à partir du réseau

d’intégrateurs biologiques (RINBIO). Ce réseau permet de caractériser l’état chimique des eaux par

concentration de contaminants dans la matière vivante (chair de moule) selon un principe de

bioaccumulation. Afin de pouvoir comparer les concentrations ainsi obtenues avec les normes de

qualité environnementales (NQE), définies à l’époque par la circulaire 2007/23 du 7 mai 2007 du

MEDAD et exprimées en concentration dans l’eau, les concentrations obtenues dans le biote ont été

converties en concentration équivalente dans l’eau. Les résultats obtenus sur la station de l’île du

Levant sont présentés dans le tableau suivant (Tableau 11).

Tableau 11: Concentrations des principaux contaminants dans l'eau à la station RINBIO du Levant

Substance Concentration

(µg/L) Substance

Concentration

(µg/L)

Anthracène 0,00071 4-para-nonylphenol 0,006157

Pentabromodiphényléther 0,000041 4-tert-octylphenol 0,002913

Cadmium 0,254569 Pentachlorobenzène 0,000924

C10-C13 Chloroalcanes 0,000045 Pentachlorophenol 0,004736

Chloropyrifos 0,001873 Benzo (a) pyrène 0,00004

Diethylhexylphtalate (DEHP) 0,007388 Benzo(b)fluo + Benzo(k)fluo 0,000009

Endosulfan 0,001231 Benzo(ghi) + Indéno(1,2,3) 0,000624

Fluoranthène 0,000041 Tributylétain 0,00012

Hexachlorobenzène 0,000026 1,2,4 Trichlorobenzène 0,018116

Hexachlorobutadiène 0,000924 Trifluraline 0,000783

SHCHs 0,002309 Aldrine 0,000004

Plomb 0,121568 Dieldrine 0,000024

Mercure 0,000148 Endrine 0,000035

Naphtalène 0,004861 Isodrine 0,000004

Nickel 0,957713 SDDTs 0,000016

Nonylphenols 0,061567

inférieur à la NQE supérieur à la NQE

On remarque que tous les paramètres ont des valeurs inférieures à la NQE excepté pour l’endosulfan

et le pentachlorobenzène. Ces dépassements sont cependant généralisés à l’ensemble des points de

prélèvements de la campagne et l’IFREMER précise que ces résultats ne sont pas significatifs. Cette

campagne a donc retenu un état physico-chimique excellent sur les masses d’eau côtières de ce

secteur.

ii. Qualité des sédiments

De par leur affinité pour le matériel particulaire, les éléments chimiques rejetés dans le milieu marin

ont tendance à s’accumuler dans la fraction fine des sédiments côtiers. Ces derniers constituent ainsi

un réservoir de contaminants dont les échanges avec la colonne d’eau vont dépendre des conditions

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physico-chimiques du milieu. Ainsi, si la mesure d’un contaminant dans l’eau reste très ponctuelle,

l’analyse des sédiments permet au contraire de fournir une vision de la contamination chronique des

milieux. C’est dans cette optique que les sédiments sont utilisés dans différents programmes de

surveillance de la qualité du milieu marin.

On distinguera ici deux types de sédiments : les sédiments de la rade et ses îles et les sédiments

portuaires. Chaque type fait l’objet d’un suivi particulier.

� Sédiments de la rade

Dans le cadre du réseau de contrôle et de surveillance DCE présenté ci-avant, trois stations de

mesures ont été mises en place sur la zone d’étude afin d’évaluer la qualité de la macrofaune

benthique de substrat meuble. Ces stations ont été implantées à moins d’un mille des côtes et sur

des fonds situés entre 20 m et 30 m de profondeur à Porquerolles, au Levant et au Lavandou. La

qualité des sédiments a été caractérisée pour les paramètres suivants :

� Granulométrie

� Carbone organique total (COT)

� Azote Kjeldahl

� Phosphore total

Les résultats de la campagne sont fournis dans le tableau suivant (Tableau 12).

Tableau 12: Caractéristiques des sédiments aux points de mesure du RCS DCE (Campagne 2006)

Station

Fraction

fine

(<%63µm)

COT (% PS)

Azote

Kjeldahl

(mg/kg)

Phosphore

total

(mg/kg)

Qualité

sédiments

Le Levant 1,17 0,4 310 220 1

Porquerolles 10,72 1,2 860 230 4

Lavandou 3,07 0,4 320 320 1

Azote: ■ Teneur faible, ■ T. moyenne, ■ T. forte, ■ T. très forte.

Phosphore: ■ Teneur faible, ■ Teneur forte.

COT: ■ Enrichissement moyen, ■ E. fort, ■ E. très fort.

Fraction fine : ■ Sables purs, ■ Sables peu envasés, ■ Sables moyennement envasés, ■ Sédiment très envasés à

dominantes de sables, ■ Sédiment très envasés à dominantes de vases.

Il ressort de cette analyse que les sédiments du Levant et du Lavandou sont de très bonne qualité

pour l’ensemble des paramètres. Les sédiments de la station de Porquerolles en revanche ont été

jugés de qualité médiocre dû à un fort enrichissement en carbone organique total et une teneur

moyenne en azote. Les sables, peu envasés, ont été jugés de bonne qualité. On notera que les

analyses de sédiments ne portent pas sur les teneurs en métaux lourds ou en micro polluants

organiques.

� Sédiments portuaires

Le REPOM21, Réseau National de Surveillance des Ports Maritimes, a pour objectif l’évaluation et le

suivi de l’évolution de la qualité des eaux et des sédiments des bassins portuaires. Sur le secteur, les

21

DDTM VAR

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40

ports de Saint-Pierre et de Porquerolles à Hyères, du Miramar à La-Londe-les-Maures, de la Favière à

Bormes-les-Mimosas et du Lavandou font part de ce réseau de surveillance.

Les sédiments sont analysés et caractérisés pour un grand nombre de paramètres tels que leurs

teneurs en carbone organique, en matière azotée et en matière phosphorée, en métaux lourds et en

composés organiques (hydrocarbures polyaromatiques, PCB, organo-stanniques). Les résultats

d’analyse sont comparés à des niveaux de référence, fournis par l’arrêté du 09/08/0622 relatif aux

taux de contamination des sédiments issus d’opérations de dragage. Deux valeurs N1 et N2 sont

fournies pour chaque contaminant afin d’apprécier l’incidence des opérations sur le milieu marin en

fonction des taux de contamination des sédiments. Ces niveaux permettent de définir si les

opérations doivent être soumises, le cas échéant, à déclaration ou à autorisation. Ils constituent une

première indication sur la qualité des sédiments portuaires analysés dans le cadre du REPOM. Les

tableaux de référence sont fournis en annexe (Annexe ). L’étude de la qualité des sédiments a été

réalisée à partir des résultats des analyses effectuées de 2000 à 2009.

Métaux lourds

Tous les ports contrôlés sur le périmètre d’étude présentent une contamination moyenne à forte

par le cuivre. Les concentrations mesurées varient fortement d’une année à l’autre et dépassent

souvent le niveau N2, de 90 mg/kg sec de sédiment. Le port de Saint-Pierre à Hyères fait état des

pollutions les plus marquées avec des concentrations moyennes parfois supérieures à 500 mg/kg.

Malgré une légère diminution observée en 2007 et en 2009 pour ce port, aucune tendance

particulière ne semble se dégager sur la totalité du périmètre, traduisant des apports soutenus

depuis 10 ans (Tableau 13).

Tableau 13 : Evolution des concentrations en cuivre dans les sédiments portuaires entre 1999 et 2009

Concentration en cuivre des sédiments

0

100

200

300

400

500

600

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Années

Con

cent

ratio

n (e

n m

g/kg

se

c)

HyèresPorquerollesLa LondeBormesLavandouN1N2

D’autres métaux lourds tels que l’arsenic (As), le mercure (Hg), le nickel (Ni), le plomb (Pb) ou encore

le zinc (Zn) ont été observés à des concentrations supérieures aux niveaux N1 et N2. Ces

22

Arrêté du 09/08/0622

relatif aux niveaux à prendre en compte lors d'une analyse de rejets dans les eaux de surface ou de

sédiments marins, estuariens ou extraits de cours d'eau ou canaux relevant respectivement des rubriques 2.2.3.0, 4.1.3.0 et

3.2.1.0 de la nomenclature annexée au décret n° 93-743 du 29 mars 1993.

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contaminations se limitent le plus souvent à des zones bien définies au sein de certains ports

uniquement.

Le bassin central du port d’Hyères Saint-Pierre présente ainsi de fortes concentrations en Zn, Pb et

Hg et en moindre mesure, en Ni. La contamination en Zn s’étend aux autres bassins également, où

elle est toutefois moins élevée. Dans le bassin du port du Miramar à La Londe-les-Maures, les

analyses révèlent des concentrations en Pb et en Zn supérieures au niveau N1 et parfois même au

niveau N2. Cette pollution ne se retrouve pas dans les sédiments prélevés dans l’embouchure du

Maravenne indiquant a priori que ces apports ne proviennent pas du bassin versant. Une légère

contamination à l’As et au Ni est cependant observée sur les trois sites de contrôle. Enfin, le port du

Lavandou n’a fait état que de quelques contaminations légères en Ni et Pb au cours des dernières

années tandis que pour les ports de Porquerolles et de Bormes-les-Mimosas, le cuivre est le seul

élément observé à des taux supérieurs aux niveaux de référence.

Les molécules organiques

Selon les niveaux de référence fournis par l’arrêté du 09/08/2006, les résultats des analyses des

sédiments portuaires figurent tous en dessous du niveau N1, et ce pour l’ensemble des éléments.

Seul le bassin central du port d’Hyères fait état, comme pour les métaux lourds, d’une contamination

élevée en PCB (Poly Chloro Biphényls) sur ces dix dernières années cependant non renouvelée depuis

2003.

Notons que l’arrêté du 09/08/2006 ne fournit aucune valeur de référence pour les hydrocarbures

poly-aromatiques ni pour les organo-stanniques.

iii. Qualité de la matière vivante

Le Réseau Intégrateurs Biologiques (RINBIO) a pour objectifs d’évaluer les niveaux de contamination

chimique et radiologique dans chaque unité littorale du référentiel géographique du SDAGE du

bassin Rhône Méditerranée Corse. Ce réseau s’appuie sur la capacité des mollusques à accumuler les

micropolluants contenus dans l’eau jusqu’à atteindre un pseudo-équilibre avec le milieu. Des poches

ostréicoles remplies de moules Mytilus galloprovincialis sont immergées en mer, le long du littoral

méditerranéen. Ces stations de mesure sont placées dans des périmètres géographiques où l’on

considère que la concentration de la plupart des contaminants résulte de l’ensemble des apports

arrivant sur la zone. Ainsi, la prise en compte des principaux apports et l’appréciation de la direction

moyenne des courants côtiers permettent un positionnement homogène des différentes stations le

long du littoral. Les contaminants surveillés sont :

� Les métaux lourds : plomb (Pb), zinc (Zn), cadmium (Cd), mercure (Hg), cuivre (Cu), nickel (Ni),

chrome (Cr) et arsenic (As), et

� Les composés organiques : DDTs (DichloroDiphénylTrichloréthane et ses produits de

dégradation), PCBs (PolyChloroBiphényls, somme de 10 congénères), HAPs (Hydrocarbures

Aromatiques Polycycliques), HCHs (HexaChloroCycloHexane).

De la pointe de Carqueiranne au Cap Nègre, les campagnes de 2000 et de 2006 reposent sur les

résultats de respectivement 5, 8 et 6 stations de surveillance. Pour chaque campagne le classement

des niveaux de contamination des stations se fait par rapport aux concentrations moyennes

obtenues sur l’ensemble du réseau lors de cette campagne. L’unique observation des classes ne

traduit donc pas les tendances interannuelles observées à l’échelle du littoral méditerranéen.

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42

Tableau 14: Caractérisation des stations RINBIO de la zone d’étude pour les campagnes 2000, 2003 et 2006

(Source : Ifremer23

)

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

Carqueiranne (22E)Giens (23A)Hyères Ouest (23D)Hyères est (23B)Porquerolles (23F)Port Cros (23C)Iles du Levant (23D)Lavandou (24A)

Cu Ni Cr AsPb Zn Cd Hg

20

00

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

2000

2003

2006

Carqueiranne (22E)Giens (23A)Hyères Ouest (23D)Hyères est (23B)Porquerolles (23F)Port Cros (23C)Iles du Levant (23D)Lavandou (24A)

DDT HCH PCB HAP

pas de donnéesbruit de fondniveau faibleniveau modéréniveau élevéniveau très élevé

Métaux lourds

Pour les métaux lourds, la contamination est faible. Elle dépend du mode de diffusion des polluants

(atmosphérique, aquatique), et des caractéristiques locales et globales du bassin versant. Les

concentrations observées sur ce secteur se situent généralement entre le bruit de fond (niveau de

contamination moyen du réseau) et des valeurs de contamination supranormales par rapport à cette

valeur moyenne, toutefois considérées comme faibles.

Les niveaux de plomb, de cadmium, de chrome, de cuivre, de mercure et de nickel présentent des

concentrations relativement stables d’une campagne sur l’autre et du même ordre de grandeur que

celles observées en Manche et en Atlantique. Les concentrations moyennes en Zinc de la

Méditerranée ont nettement diminué depuis 2000 mais sont tout de même supérieures aux valeurs

de la Manche et de l’Atlantique, notamment à cause de l’influence des apports atmosphériques du

Nord-Est de l’Europe. Enfin un pic de contamination modéré pour l’arsenic a été observé sur le

secteur de Giens en 2000, traduisant une tendance globale sur la côte entre Marseille et le Lavandou.

Cette tendance ne s’est pas répétée lors des campagnes suivantes. Fortement bio-accumulable,

l’arsenic se retrouve sous des formes organiques prédominantes et très peu toxiques pour l’homme.

Molécules organiques

Les molécules organiques ont un caractère généralement moins conservatif que les métaux lourds.

Cette propriété associée à la dispersion depuis les sources d’apport entraîne généralement

l’observation de concentrations plus élevées pour les prélèvements effectués directement sur la côte

(réseau RNO par exemple). Inversement, étant donné l’éloignement des zones homogènes des

stations RINBIO par rapport aux sources de pollution potentielles, les résultats extérieurs au bruit de

fond sont d’autant plus significatifs.

23

RINBIO, 2001, 2004, 2007

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43

Concernant le DDT, une très forte contamination des secteurs de Giens, Hyères et du Lavandou a été

mise en évidence lors de la campagne de 2000. Cette tendance n’a pas été confirmée lors des deux

campagnes suivantes, qui ont fait état de niveaux ambiants à faibles sur l’ensemble du périmètre. Le

DDT étant interdit depuis 1972, ont peut penser qu’il s’agissait d’un épisode de pollution

accidentelle et non pas d’une utilisation irrégulière sur le bassin versant du Gapeau.

La présence de HCH au cours des campagnes de 2000 et 2003 reposait uniquement sur le dosage de

son isomère γ. Dans ces conditions, le niveau de contamination moyen mesuré à l’échelle du réseau

est très faible, et les valeurs obtenues sur le périmètre du contrat de baie égales à ce bruit de fond.

En 2006, l'extension de l’analyse aux dosages des isomères α et β, révèle une contamination

différente. Ces résultats montrent qu'il existe encore des sous-produits de fabrication du lindane

utilisés sur le bassin versant dont des pics observés à Giens, et en moindre mesure à Porquerolles et

au Lavandou.

Une contamination faible à modérée des eaux par certains HAPs a été révélée sur le secteur, avec

des pics de contamination de Fluoranthène à Hyères en 2000 et à Carqueiranne et Giens en 2003. Si

ce polluant était moins présent en 2006, le secteur Giens-Hyères a tout de même été marqué par des

pics relatifs d’autres composés. La présence de dérivés d’étain vers Port Cros indique notamment des

apports de TBT par la plaisance.

Enfin, la zone d’étude ne semble pas particulièrement contaminée par les PCBs dont les niveaux sont

faibles sur l’ensemble du périmètre.

iv. Qualité des milieux aux abords des émissaires en mer

La station de l’Almanarre (capacité 120 000 EH, communes d’Hyères et de Carqueiranne) rejette ses

effluents par un émissaire en mer dans le golfe de Giens. La qualité des sédiments à proximité du

point de rejet de l’émissaire en mer de la station de l’Almanarre a été mesurée dans le cadre du suivi

écologique de l’émissaire de 200924. Des analyses de pollution portant sur les métaux lourds, les

hydrocarbures totaux, les HAP ainsi que les PCB ont été réalisées et les résultats ont été comparé aux

niveaux N1 et N2 de contamination des sédiments de dragage définis par l’Arrêté du 9 août 2006.

Aucune pollution par les hydrocarbures totaux, HAPs ou PCBs n’a été mise en évidence sur le site.

Pour les métaux lourds tous les niveaux étaient du même ordre de grandeur que le bruit de fond

naturel. Seul une des stations à proximité immédiate du rejet présente une teneur en mercure

excessivement élevée (22,3 mg/kg avec N2 avec 0,8 mg/kg pour le mercure).

La station de La Londes-les-Maures (capacité 36 000 EH, commune de La Londe-les-Maures) rejette

ses effluents par un émissaire en mer dans la rade d’Hyères. La qualité chimique des eaux à proximité

du point de rejet de l’émissaire a été mesurée dans le cadre du suivi écologique de l’émissaire en

2007 et 200925. Concernant l’analyse de sédiments, les seuils de l’Arrêté du 9 août 2006 sont

dépassés pour le mercure (dépassement de N1 avec 0,6 mg/kg). Concernant les HAP et les PCB, les

seuils de détection sont rarement dépassés et les sédiments sont considérés comme non

contaminés.

24

Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement), 2009 25

Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement) 2007

Veolia Eau (Morancy Conseil Environnement) 2009

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La station du batailler (capacité 90 000 EH, communes de Bormes les mimosas et du Lavandou),

rejette ses effluents par un émissaire en mer dans la rade de Bormes. Les sédiments marins ont été

analysés à proximité de l’émissaire en mer de la station d’épuration du Batailler dans le cadre de la

définition de l’état zéro du milieu marin préalable à la construction de la nouvelle station26. Les

résultats obtenus ont été comparés aux valeurs de référence de différents réseaux existants (RLM,

RNO, Géode). Les prélèvements réalisés ne révèlent aucun problème relatif à la qualité physico-

chimique des sédiments pour chacun des paramètres mesurés : carbone organique total (COT),

matières azotées, métaux lourds, micropolluants organiques. Les sédiments sont considérés comme

non contaminés.

Pour l’ensemble de ces points de rejets, une zone d’influence bactériologique de plus de 100 m de

diamètre peut être observée, sans qu’elle n’ait une influence sur les eaux côtières.

Aucune donnée n’a pu être obtenue pour la station du Rayol Canadel qui rejette ses effluents dans

l’anse de Cavalière à proximité du Cap Nègre.

b) Détermination des sources d’altération potentielles : approche par substance en

zone portuaire

Les substances physico-chimiques analysées sont extrêmement nombreuses, tout comme les

différents usages pouvant en être à l’origine. De manière générale le milieu marin semble assez

faiblement contaminé en polluants physico-chimiques. Les altérations constatées dans la matière

vivante en milieu naturel semblent accidentelles et ne s’inscrivent pas dans des tendances à moyen

ou long terme. Elles semblent cependant traduire un rayonnement important de contamination du

milieu marin par les apports du bassin versant en cas d’une forte pollution de celui-ci. Les altérations

physico-chimiques « chroniques » sont ici observées sur l’ensemble des secteurs qui concentrent les

activités anthropiques : les zones portuaires et les exutoires des émissaires en mer.

Concernant les contaminations constatées aux abords des émissaires en mer des stations

d’épuration, elles sont souvent limitées et réduites aux abords immédiats des exutoires. La recherche

de sources potentielles sur le bassin versant pour les principales substances est vaine, d’autant plus

qu’elles ne sont pas particulièrement caractéristiques d’une activité particulière et que la multitude

et la diversité des apports aux stations d’épuration rendrait cette tâche extrêmement complexe voir

inutile. L’amélioration des rejets de stations d’épuration doit passer par une amélioration des

processus de traitement.

La détermination des sources de pollution physico-chimique se limitera donc ici aux altérations

constatées dans les secteurs portuaires de la zone d’étude.

L’importante contamination des bassins portuaires en métaux lourds semble avant tout liée à

l’activité portuaire elle-même.

Les propriétés du cuivre possèdent de nombreux domaines d’application, et en font un élément très

répandu dans notre environnement. Sur le littoral, on le retrouve principalement dans les peintures

antisalissures utilisées sur les navires de plaisance. Il agit sur le développement embryonnaire des

bivalves et le phytoplancton. Comme pour le cuivre, le zinc est utilisé dans les peintures anti-

26

Etudes préliminaires : reconnaissances pour la définition de l’état zéro du milieu marin – STEP du Batailler – In Vivo 2007

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salissures et dans certains produits phytosanitaires, cependant sa qualité d’oligo-élément et sa faible

toxicité pour les organismes vivant n’en font pas un polluant prioritaire.

Présent dans certains carburants, le plomb est également courant dans les ports. Des fuites

d’hydrocarbures liées à la conception des moteurs des navires ou à un manque de précaution lors du

ravitaillement des bateaux, sont souvent à l’origine de ces teneurs plus élevées en plomb. Plus

écotoxique sous forme organique, il inhibe la croissance du phytoplancton.

Si la plaisance est vraisemblablement à l’origine des fortes contaminations des ports en métaux

lourds, les aménagements du bassin versant sont néanmoins directement mis en cause dans ce

processus de contamination des ports. En effet les aires de carénage des bateaux sont la principale

source de contamination en substances antisalissures lorsque elles ne sont pas équipées de

dispositifs de traitement des eaux de ruissellement (décanteur, déshuileur). D’autre part les eaux

pluviales des quais sont le plus souvent non collectées et ruissellent directement dans les bassins

portuaires. Les dépôts de carburant et autres substances sur les voiries portuaires peuvent ainsi être

une source supplémentaire d’apport.

Enfin, les ports sont parfois localisés à l’exutoire de certains cours d’eau. C’est le cas du port du

Maravenne à La Londes-les-Maures situé justement à l’embouchure du Maravenne, du port d’Hyères

St-Pierre dans lequel se jette un petit ruisseau temporaire qui draine une partie de la plaine côtière

hyèroise, le port de Porquerolles dans lequel se jette le principal cours d’eau de l’île et le port de

Carqueiranne dans lequel se jette le Grand Vallat qui draine toute la vallée agricole de Carqueiranne.

En fonction des processus de contamination des eaux plus en amont, ces apports sont susceptibles

d’enrichir les sédiments portuaires en contaminants.

Dans le port du Maravenne, la contamination en cuivre n’a ainsi pas uniquement été attribuée aux

activités portuaires, mais également à l’activité viticole bien développée sur la plaine littorale de La

Londes-les-Maures que draine le Maravenne. Lors de l’entretien avec la DDTM du Var, il a été

mentionné qu’une démarche devait être initiée avec les viticulteurs du secteur afin de limiter ces

apports au milieu marin. Cependant aucun renseignement supplémentaire n’a pu être obtenu

concernant le détail des actions envisagées et l’avancement du projet.

Les surfaces très limitées de culture de vigne présentes sur le bassin versant de la Garonne

n’expliquent pas a priori les fortes contaminations en cuivre observées dans le port de Porquerolles.

Dans le port Saint-Pierre de Hyères, le bassin central dans lequel se jette le Palyvestre se dénote des

autres bassins par une contamination particulièrement élevée en métaux lourds et la seule

contamination élevée en PCB des ports de la zone d’étude. Le bassin versant de ce cours d’eau se

caractérise par la présence de nombreuses sources potentielles de contamination : trois sociétés de

carénage de bateaux rejetant leurs eaux usées directement dans le ruisseau et la base aéronavale

d’Hyères (aussi aéroport d’Hyères Toulon) qui longe le cours d’eau sur plusieurs centaines de mètres

et dont les eaux pluviales sont en partie rejetées dans ce cours d’eau. L’entretien avec le responsable

des installations classées du Commandant en Chef des Armées pour la Méditerranée a révélé qu’une

contamination chronique de ce cours d’eau avait bien été constatée. Des mesures en entrée et en

sortie du cours d’eau (hydrocarbures, DBO, DCO, métaux, Ph, MES, COT, N), et sur le réseau d’eaux

pluviales de la base aéronavale (MES, DCO, COT, N, Hg, Al, Pb, Zn, Fe, Cr, Cu, Ni), réalisées

régulièrement par le laboratoire d’analyse et de surveillance des équipements militaires, aurait

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46

permis de mieux caractériser les pressions des différentes installations sur le cours d’eau et ses

apports au bassin portuaire. Néanmoins ces données n’ont pu être récupérées.

Enfin, le port de Carqueiranne, qui ne fait pas l’objet d’un suivi dans le cadre du réseau REPOM,

s’illustre aussi par cette problématique d’apports directs du bassin versant au bassin portuaire. Les

apports de matériel particulaire par le Grand Vallat causent un envasement du port tel qu’il nécessite

un dragage d’entretien annuel. Si les analyses de qualité des sédiments préalables aux dragages

effectuées pour les années passées n’ont pu être récupérées, il a tout de même été mentionné lors

de l’entretien avec la directrice des services techniques de la mairie de Carqueiranne que l’état de

contamination des sédiments pour l’année 2010 avait nécessité une élimination par filière

spécialisée.

3. Vitalité des écosystèmes

La baie des îles d’Or se caractérise par une richesse écologique marine reconnue mondialement, où

se côtoient quatre grandes biocénoses : herbier de posidonies, roches infralittorales à algues

photophiles, coralligène, fonds meubles du circallittoral. L’état de vitalité de ces biocénoses est

essentiellement apprécié par l’analyse des superficies recouvertes par ces biocénoses et de leur

évolution au cours du temps.

De manière générale, les pressions constatées sur ces biocénoses sont d’ordre mécanique et dues à

l’action de la plaisance et des outils de pêche professionnelle sur les fonds marins. L’herbier de

posidonie est par exemple impacté par l’arrachement ou le raclement provoqués par la pêche aux

arts traînants (essentiellement représentés dans le Var par le gangui, outil de pêche traditionnel) et

les ancres des mouillages (mouillages forains de plaisanciers et unités de fort tonnage).

Le développement des espèces envahissantes compétitives Caulerpa Taxifolia et Caulerpa Racemosa

peut également être cité comme une des pressions majeures sur l’herbier de posidonie.

Ces aspects sont indépendants des apports du bassin versant traités dans le cadre de ce rapport. Leur

importance au regard des différentes pressions et du maintien de la qualité du milieu marin sera

cependant rappelée dans le dernier chapitre et en conclusion.

4. Discussion des méthodes de surveillance et de l’état du milieu marin

Suite à l’analyse de l’état des masses d’eau côtières, il semble que les pressions sur le milieu marin

des apports du bassin versant sont relativement limitées. Au niveau bactériologique, les altérations

constatées ne représentent pas un enjeu sanitaire majeur, et même sur les secteurs identifiés

comme étant plus sensibles, la qualité globale saisonnière reste satisfaisante. Les altérations des

eaux continentales du Gapeau en matières organiques et en nutriments n’entraînent à première vue

pas d’altérations néfastes des eaux côtières de type eutrophisation. Le milieu marin semble apte à

recevoir ces apports et ils jouent même très probablement un rôle important sur la base de la chaîne

alimentaire de la rade.

Néanmoins, face à l’importante utilisation de pesticides sur le bassin versant et à l’existence

d’activités génératrices de micro-polluants minéraux et organiques, et au vu desdes différentes

méthodes de surveillance, plusieurs objections peuvent être faites quant à la qualité du milieu marin

affichée par ces réseaux.

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a) Suivi des pesticides

Comme nous l’avons vu précédemment le suivi des molécules chimiques dans le milieu marin est

assuré sur les sédiments portuaires au niveau du réseau REPOM, dans la matière vivante selon la

méthodologie RINBIO et au niveau des sédiments de la baie par le réseau de contrôle de surveillance

dans le réseau de contrôle et de surveillance DCE.

Le diagnostic environnemental du bassin versant a fait ressortir une sensibilité des eaux de surface à

la contamination par les pesticides d’origine agricole et non agricole. Le suivi qualitatif des eaux du

Gapeau à proximité de l’exutoire en mer a confirmé ce type de contamination pour ce bassin versant,

indiquant ainsi des transferts certains de pesticides vers le milieu marin. Les campagnes de

surveillance réalisées dans le cadre des différents réseaux n’ont cependant pas dénoté de

contaminations particulières, excepté de manière très ponctuelle et pour des molécules non

représentatives des usages pratiqués sur le bassin versant. Plusieurs explications peuvent être

envisagées pour expliquer ce constat.

i. Caractéristiques spécifiques des produits phytosanitaires

La première est relative aux caractéristiques spécifiques des produits phytosanitaires. Initialement

appliqués en très faible quantité à l’échelle de la parcelle, les quantités transférées en dehors de la

parcelle dépasse rarement 1 % des quantités appliquées. A très faible concentration, leur détection

dans les eaux de surface continentales est complexe. Cependant, même a très faible concentration,

leur présence peut s’avérer préoccupante et souvent, la contamination d’un échantillon est confirmé

pour un simple constat de dépassement du seuil de quantification analytique. Leur dilution dans un

compartiment beaucoup plus vaste et renouvelé comme une rade accroît cette problématique

d’identification. A cet aspect s’ajoute le caractère non conservatif des molécules, qui peuvent

évoluer rapidement en divers métabolites après leur application initiale. Enfin les transferts sont

souvent aléatoires dans l’espace et dans le temps, et des mesures ponctuelles ne fournissent pas

nécessairement une image représentatives des dynamiques de transferts à l’échelle du bassin

versant.

ii. Limites des mesures par bioaccumulation dans la matière vivante

La deuxième concerne le principe de suivi dans la matière vivante du réseau RINBIO. Plusieurs des

principaux pesticides employés et décelés dans les eaux de surface du bassin versant ne font pas

l’objet d’un suivi en milieu marin. Le glyphosate et le terbuthylazine (interdit en France le 30/06/04)

ne sont pas inscrits à l’annexe X des substances prioritaires de la DCE. Leur présence dans la chair de

moule des différentes stations n’est donc pas analysée. Par ailleurs, les propriétés physiques du

Diuron et de la Simazine ne se prêtent pas à une analyse par bioaccumulation. Ces molécules ne

peuvent donc pas être mesurées dans la matière vivante. Si de nouveaux protocoles devaient être

développés pour tester ces substances au cours de la campagne d’investigation 2009 (résultats non

publiés au moment de l’étude), les données des années précédentes ne permettaient pas encore

d’appréhender l’état de contamination du milieu marin par ces molécules.

iii. Insuffisances des investigations sédimentaires en place

De par leur caractère généralement hydrophobe, les pesticides généralement possèdent une forte

affinité pour le matériel particulaire et s’adsorbent facilement aux particules de sol et de sédiments.

Ils alimentent ainsi la fraction fine des sédiments côtiers et peuvent être transitoirement remobilisés

dans la colonne d’eau dans des conditions physico-chimiques du milieu particulières (pH, salinité). Si

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le réseau RINBIO donne une bonne image de l’état de contamination de la colonne d’eau sur le long

terme, des analyses directs de sédiments permettent de mieux juger de l’état de contamination. Les

analyses sédimentaires effectuées dans le cadre du réseau REPOM et du réseau de contrôle de

surveillance sont insuffisantes puisqu’elles ne portent pas sur les molécules organiques de type

pesticide.

Etant donné que les exutoires de plusieurs des cours d’eau de la zone d’étude se trouvent à

l’intérieur ou à proximité immédiate des ports, il semblerait pertinent d’étendre les analyses REPOM

de ces ports aux produits phytosanitaires afin d’obtenir un premier aperçu de l’état de

contamination des sédiments portuaires. Dans cette optique, les ports cités précédemment pour leur

position en exutoire de cours d’eau semblent pertinents.

Il ne semble pas pertinent d’étendre les analyses sédimentaires de la station de suivi de contrôle de

surveillance DCE aux produits phytosanitaires étant donné l’éloignement des principaux apports

fluviaux par rapport à cette station. La masse d’eau couverte par cette station de surveillance est en

effet identifiée en tant que masse d’eau de typologie « sites côtiers rocheux non affectés par des

apports d’eau douce ». Il semblerait plus pertinent d’établir des analyses dans la zone d’influence

des différents fleuves.

b) Suivi des résidus médicamenteux

L'impact à long terme des résidus médicamenteux sur les biocénoses benthiques et les peuplements

pélagiques reste assez mal connu aujourd'hui mais des effets d’accumulation dans les organismes

aquatiques ont d'ores et déjà pu être constatés27. Nombre de ces substances chimiques ne sont pas

dégradées par les installations d'assainissement traditionnelles, qui en deviennent des vecteurs de

dispersion dans le milieu naturel. L'existence de nombreux établissements hospitaliers sur Hyères,

reliés au réseau d'assainissement de la commune, soulève les questions suivantes:

- Comment se caractérisent les apports de substances médicamenteuses de ces

établissements à la station d'épuration d'Hyères - Carqueiranne (quantité en comparaison à

des moyennes par taille de ville par exemple)?

- Quelle est la part de ces apports transmise au milieu marin ?

La prise en compte de cette problématique est extrêmement récente mais fait l’objet d’une attention

particulière des spécialistes de la santé et de l’environnement. Un colloque réalisé par l’ONEMA en

2009 à Paris a permis de poser les bases du problème pour faire évoluer les connaissances et

contribuer à la mise en place d’un plan interministériel sur les résidus des médicaments dans l’eau.

Une des principales conclusions de cette rencontre à été le manque d’outils de surveillance.

Dans le contexte d’un cadrage national visant à identifier les besoins en terme de surveillance, et à

évaluer la présence et l’impact des résidus de produits pharmaceutiques sur le milieu marin, il

semblerait que le Golfe de Giens et les établissements hospitaliers d’Hyères constituent un bon site

d’étude.

27

Synthèse de l’état de contamination chimique du Golfe de Marseille, Ifremer, 2007

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49

IV. Perspectives et enjeux de maintien de la qualité des masses

d’eaux du territoire

A la suite de cette phase de caractérisation des pressions sur le milieu marin, cette partie vise à

replacer ces pressions dans le cadre global de l’étude et à éclairer les enjeux de maintien de la qualité

des eaux et des écosystèmes côtiers de la rade d’Hyères au regard des conclusions tirées sur

l’ensemble de l’état-des-lieux diagnostic du dossier préalable de contrat de baie.

Les pressions avérées sur le plan d’eau, menacent à plus court terme la vitalité des écosystèmes de la

rade et sa richesse écologique. Trois enjeux majeurs de préservation des milieux marins se dessinent

aujourd’hui sur ce territoire.

1. Maîtriser la fréquentation pour maintenir la qualité des milieux

La fréquentation touristique, aujourd’hui considérable sur ce territoire, progresse régulièrement

depuis les années 1980. En mer, les plans d’eau de la rade d’Hyères, du Golfe de Giens et de la rade

de Bormes constitue des espaces uniques pour la plaisance et de nombreuses activités nautiques. A

titre d’exemple, ce sont des pics à plus de 12 000 visiteurs quotidiens qui ont été enregistrés sur l’île

de Porquerolles en 2009 alors que plus de 800 navires au mouillage étaient recensés. A ces niveaux

de fréquentation, et en l’absence d’une gestion adaptée, la détérioration des milieux naturels est

inévitable.

� Une forte pression des mouillages forains des herbiers de Posidonie exceptionnels

L’herbier de la rade et des îles d’Hyères est le l’herbier de Posidonie le plus vaste d’Europe. Le

secteur le plus atteint aujourd’hui est la face Nord de Porquerolles où la concentration massive de

mouillages forains et l’absence d’organisation de ces mouillages a détruit l’herbier sur de vastes

surfaces. Le report récent de la fréquentation plaisancière sur d’autres secteurs de la rade d’Hyères

et du Golfe de Giens menace d’autres secteurs de l’herbier d’altérations similaires. Le récif frangeant

de la Madrague de Giens, biocénose rare et remarquable, est vulnérable à ce phénomène.

� Le littoral d’Hyères : un équilibre écologique et une richesse paysagère menacés par la

surfréquentation

La fréquentation croissante du littoral d’Hyères s’est traduite par la mise en place d’infrastructures

d’accueil et d’activités, souvent au détriment des espaces naturels et des paysages : parkings en bord

de mer, durcissement des campings, urbanisation résidentielle ou commerciale, ports à sec… Sur

d’autres secteurs, les structures d’accueil de base sont inexistantes (route du sel) ou inadaptées

(Porquerolles), provoquant une fréquentation anarchique des espaces naturels et leur

détériorations.

Une meilleure maîtrise de la fréquentation des sites les plus attractifs du littoral est aujourd’hui

nécessaire pour faire face aux menaces qui pèsent sur l’équilibre et la richesse des espaces

littoraux naturels, moteur de l’économie locale

2. Sensibiliser les usagers et les professionnels pour mettre en œuvre un

code de bonne conduite

La diversité des activités et des usages du plan d’eau, et l’importance de la fréquentation, multiplient

les sources de pression et amplifient leurs impacts sur le milieu marin.

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50

Les mouillages forains de la plaisance détériorent l'herbier alors que les actions mécaniques exercées

par la pêche aux arts traînants tels que le gangui le fragilisent également. La pêche de loisir pratiquée

par les plaisanciers, les chasseurs sous-marins ou les usagers du bord de mer, est susceptible de

constituer, à terme, une sérieuse pression sur la ressource halieutique au regard de l'importance de

la fréquentation du plan d'eau et des prélèvements réalisés en parallèle par la pêche professionnelle.

L'ensemble des activités de loisirs semblent par ailleurs être une des principales source de

macrodéchets sur le secteur.

A terre, le non respect des itinéraires de marche conseillers entraîne le piétinement de certains

espaces naturels vulnérables. L’accumulation de déchets et de déjections humaines en retrait des

sites de baignade est aussi fréquente sur de nombreux secteurs.

La sensibilisation des usagers au respect des espaces naturels terrestres et marins est une

démarche indispensable pour assurer la préservation et la valorisation de la richesse écologique et

paysagère du territoire.

3. Etablir une gouvernance pour articuler des démarches de manière

cohérente et lisible

Conjointement les démarches environnementales en cours sur le territoire sont susceptibles de

remédier à plusieurs des problématiques identifiées sur le territoire : fréquentation, réglementation

et organisation des usages du plan d’eau, etc.

De manière générale, la manque de volonté politique, le manque de concertation et de

communication entre les différents porteurs de projets ou encore les inadéquations d'échelle entre

les leviers d'actions et les enjeux, fragilisent et freinent l’organisation d’un développement durable

des espaces littoraux. Aujourd’hui il existe un véritable risque d’absence d’action globale à court et

moyen terme sur ce territoire.

La prise de décision et le déroulement d’actions en faveur de la protection et de la valorisation des

milieux naturels à une échelle spatiale et temporelle cohérente, dépendra de la capacité des

différents acteurs du territoire à interagir et à coordonner leurs démarches et leurs intérêts.

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51

Conclusion

Si le diagnostic du territoire a révélé qu’il n’existait pas de corrélation évidente entre les altérations

relativement importantes constatées sur les masses d’eau principales du bassin versant et l’état des

eaux et des écosystèmes du milieu marin, il n’en est pas moins que la préservation de la ressource

continentale est un enjeu à part entière et un des objectifs prioritaire du SDAGE sur ce territoire.

Suite à l’amélioration des installations d’assainissement et de collecte des eaux usées, il semble que

la prise en compte de l’assainissement pluvial et la diffusion des bonnes pratiques en agriculture au-

delà de la zone vulnérable aux nitrates et sur l’ensemble du bassin versant sera la clé de

l‘amélioration des eaux souterraines et de surface.

Face aux objectifs de bon état des masses d’eaux côtières fixés par la DCE pour 2015, la rade

d’Hyères n’apparaît pas comme une zone d’action prioritaire en terme de reconquête de la qualité

des masses d’eau face à d’autres secteurs côtiers plus dégradés. Néanmoins dans une optique de

maintien de la qualité, ce site écologique exceptionnel mérite une attention particulière. Victime de

son attractivité et cible d’une intensification et d’une densification des activités humaines, liées au

tourisme et à l’expansion de l’agglomération Toulonnaise, son avenir dépend des engagements pour

sa préservation qui pourront être concrétisés rapidement. Les exemples d’espaces littoraux

méditerranéens sur lesquels ces enjeux de gestion intégrée des zones côtières n’ont pas été pris en

compte ne manquent pas, et de nombreux espaces remarquables ont été perdus de manière

irréversible. Le littoral Varois, dont la première richesse repose sur ses espaces naturels dominants,

est aujourd’hui vulnérable à un sort similaire. Dans un contexte de volonté politique forte affichée

par la CATPM pour ce projet de contrat de baie, ce dernier pourrait être une occasion unique de

fédérer l’ensemble des acteurs de la rade d’Hyères autour d’un programme d’action partenarial et

d’une démarche d’excellence environnementale.

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52

Bibliographie

Le milieu physique

Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année

Données climatiques (pluviométrie,

températures, vents) Meteo France Meteo France 1971 à 2009

Bilan du fonctionnement du Gapeau à

l'étiage

Syndicat Mixte du Bassin

Versant du Gapeau SAFEGE 2007-2008

Etude de cohérence hydraulique du bassin

versant du Gapeau

Syndicat Mixte du Bassin

Versant du Gapeau

SCP Ingénierie

Développement 2006

Etude de définition du schéma de gestion du

Maravenne et de son bassin versant

Commune de La Londe-les-

Maures IPSEAU 1999

Carte Géologique d'Hyères-Porquerolles BRGM

Carte Pédologique de la région Toulonaise BRGM

Etude hydraulique sur la commune d'Hyères

les Palmiers Commune d'Hyères CEDRAT Développement 2001

Activités humaines et usages de l’eau

Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année

AMO pour la construction de la nouvelle

station d'épuration de Hyères SIA de la baie de Giens EGIS EAU 2004

AMO pour la construction de la nouvelle

station d'épuration de La Crau depuis 2004

Communauté de

communes

de la vallée du Gapeau

EGIS EAU

AMO pour la mise à niveau de la station

d'épuration du SIVOM de Bormes les

Mimosas depuis 2006

SIVOM de Bormes les

Mimosas EGIS EAU

Pratiques culturales sur la zone vulnérable

aux nitrates - Compte-rendu d'enquête et

propositions d'actions

Chambre d'Agriculture du

Var 2005-2006

Schéma d'assainissement du Var - Point

d'étape 2008 CG VAR 2009

Données du Recensement Général Agricole

sur les communes du bassin versant du

Gapeau

Chambre d'Agriculture du

Var 2000

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53

Qualité de l’eau et des milieux

Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année

Plaines du bas Gapeau et de l'Eygoutier

(département du Var) : Contribution à la

détermination de l'origine des

contaminations nitratées des eaux

souterraines par l'apport hydrochimique) -

Rapport final

DIREN PACA BRGM 2005

Zones vulnérables aux nitrates en PACA:

Analyse de l'évolution des concentrations en

nitrates dans les eaux souterraines

DIREN PACA BRGM 2008

Synthèse régionale de la contamination des

eaux par les produits phytosanitaires en

PACA (atlas des eaux souterraines)

CORPEP PACA BRGM 2005

Synthèse régionale de la contamination des

eaux par les produits phytosanitaires en

PACA (atlas des eaux superficielles)

CORPEP PACA BRGM 2005

Réseau de surveillance des produits

phytosanitaires dans les eau souterraines en

Région PACA

DIREN PACA BRGM 2005

Diagnostic de la qualité des eaux superficiels

du bassin versant du Gapeau - Rapport 2004

2005 - Rapport d'annexes

Syndicat Mixte du Bassin

Versant du Gapeau Asconit Consultants 2005

Compte-rendu de la quatrième campagne de

surveillance de la teneur en nitrates des eaux

douces réalisée du 1er octobre 2004 au 30

septembre 2005 en région PACA

DIREN PACA 2006

Arrêté en date du 21 septembre 2006

approuvant le programme d'action à mettre

en œuvre en vue de la protection des eaux

contre la pollution par les nitrates d'origine

agricole

Préfecture du Var 2006

Arrêté prén°99-365 portant délimitation des

zones vulnérables aux pollutions par les

nitrates d'origine agricole sur le bassin Rhône

Méditerranée Corse

Préfecture de la région

Rhône-Alpes 1999

Diagnostic de l'émissaire de la STEP de La

Londe-les-Maures

Ville de La Londe les

Maures Coplan Conseil Environement 2005

Suivi écologique 2009 du milieu marin autour

du rejet de la STEP de La Londe-les-Maures VEOLIA

Morancy Conseil

Environnement 2009

RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux

basée sur l'utilisation de stations artificielles

de moules en Méditerranée: résultats de la

campagne 2000

AERMC IFREMER 2001

RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux

basée sur l'utilisation de stations artificielles

de moules en Méditerranée: résultats de la

AERMC IFREMER 2004

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campagne 2003

RINBIO - Evaluation de la qualité des eaux

basée sur l'utilisation de stations artificielles

de moules en Méditerranée: résultats de la

campagne 2006

AERMC IFREMER 2007

Suivi écologique autour du point de rejet de

la STEP de La Londe-les-Maures VEOLIA

Morancy Conseil

Environnement 2007

Données de qualité des eaux de baignade DDASS Var 2000 - 2009

Profils de vulnérabilité des eaux de baignade

de la commune d'Hyères TPM 2009

Définition de l'état zéro du milieu marin -

STEP du Batailler

SIVOM Bormes-Le

Lavandou-La Londe IN VIVO EVIRONNEMENT

Suivi écologique du milieu marin autour du

point de rejet de la STEP d'Hyères VEOLIA

Morancy Conseil

Environnement 2009

Directive Cadre Eau - Mise en œuvre du

Contrôle de surveillance - Résultats de la

campagne 2006

AERMC IFREMER 2007

Suivi de l'impact des mouillages forains sur

l'herbier à Posidonia oceanica dans le Parc

National de Port-Cros

Parc National de Port-Cros GIS POSIDONIE 2004

Qualité des eaux de baignades du Var 2009 Ministère de la santé et des

sports 2010

Qualité des eaux de baignades du Var 2005 -

2008

Ministère de la santé et des

sports 2009

Données REPOM eaux & sédiments - Bormes,

Hyères, La Londe, Lavandou, Porquerolles DDTM VAR 2008

Etudes préliminaires: reconnaissances pour

la définition de l'état zéro du milieu marin -

STEP du Batailler

AERMC

AERMC, In Vivo

environnement, SIVOM

Bormes la Londe Lavandou

2008

Evaluation DCE janvier 2010 - Eléments de

qualité: phytoplancton - Agence de l'eau:

Rhône Méditerranée Corse

IFREMER 2010

Evaluation de la qualité des zones de

production conchylicole IFREMER 2009

Projets et documents d’orientation

Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année

SDAGE Rhône Méditerranée Comité de bassin Rhône

Méditerranée 2009

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Réglementaire

Ouvrage Maître d'ouvrage / Source Auteur Année

Circulaire n°91-73 du 13 mai 1991 relative à

l'amélioration de la qualité des eaux

littorales et à la participation de l'Etat aux

contrats de baie

1991

Circulaire du 30 janvier 2004 relative aux

contrats de rivière et de baie 2004

Lettre circulaire du Prefet Coordonnateur du

bassin Rhône Méditerranée aux Prefets de

département du 4 mai 2004

2004

Ressources internet

http://infoterre.brgm.fr

http://apgiens.com

http://www.hydro.eaufrance.fr

http://www.ifremer.fr

http://www.var.pref.gouv.fr

http://aspic.interieur.gouv.fr

http://www.ades.eaufrance.fr

http://www.documentation.eaufrance.fr

http://www.gesteau.eaufrance.fr

http://www.var.equipement.gouv.fr

http://www.portcrosparcnational.fr

http://eaurmc.fr

http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr

http://paca.ecologie.gouv.fr

http://www.drire.gouv.fr/paca

http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr

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ANNEXES

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57

Annexe 1

Liste des acteurs rencontrés lors de la phase d’état des lieux

Organisme Personne, fonction Date

Agence Régionale de Santé Provence Alpes

Côte d’Azur

Avenue Lazare Carnot

83076 Toulon 04 94 09 84 00

Caroline VARAY, service Santé et

Environnement

06/05/2010

Ministère de la Défense

BP 909

83 800 Toulon Armées

04 94 02 14 98

Gérard BRESSON, ingénieur

subdivisionnaire chef du bureau

Environnement Région maritime

de Méditerranée

06/05/2010

Parc National de Port-Cros

Castel Sainte Claire

83418 Hyères cedex

04 94 12 82 30

Nicolas GERARDIN, chargé de

mission “Périmètre Optimal”

Alain BARCELO, responsable

scientifique et Pelagos France

07/05/2010

Conseil Régional Provence Alpes Côte

d’Azur

27, place Jules Guesde,

13 481 Marseille Cedex 20

04 91 57 50 57,

Gilles GIORGETTI, service Mer 10/05/2010

Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et

Corse

Immeuble le Noailles

62, La Canebière

13001 Marseille

04 96 11 36 36

Yannick GALVIN, responsable de

l’Unité territoriale Littoral

Provence et Corse

Valéry PATEY, Unité Littoral

Pierre BOISSERY

10/05/2010

Agence d’Urbanisme de l’Aire Toulonnaise

Parc technopôle Var Matin

293, route de la Seyne-sur-mer

83 190 Ollioules

Claire MIGNET, chargée d’études 19/05/2010

Direction Départementale des Territoires

et de la Mer

244, boulevard infanterie de la Marine

BP501 83 041 - Toulon cedex

04 94 46 83 83

Jean DALLEST, responsable du

Service Eaux et Milieux

Aquatiques

Sylvie CANAL, SEMA, chargée de

mission Pollutions diffuses

19/05/2010

Conservatoire de l’Espaces Littoral et des

Rivages Lacustres

Bastide Beaumanoir

3 rue Marcel Arnaud

13 100 Aix en Provence

04 42 91 64 10

Richard BARETY, chargé de

mission Gestion, Aménagement,

Restauration

21/05/2010

Direction Régionale de l’Environnement, Nathalie QUELIN, chargée de 27/05/2010

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de l’Aménagement et du Logement PACA

Le Tholonet

Allée Louis Philibert

BP120

04 42 66 66 00

mission Milieux Marins et

Littoraux

Martine GENDRE, chargée de

Mission Natura 2000.

Ville d’Hyères

Centre technique municipal

Chemin du Roubaud

83 400 Hyères

04 94 00 78 78

Jacques BRUNO, responsable

Service Eaux Littoral Propreté

Sébastien MARRO, service Eaux

28/05/2010

Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et

Corse (RV téléphonique)

Immeuble le Noailles

62, La Canebière

13001 Marseille

04 96 11 36 36

Michel Roux, Responsable des

pollutions diffuses

Faitiah El Messaoudi,

Responsable des rejets industriels

en zone littorale

04/06/2010

Chambre d’agriculture du Var (RV

téléphonique)

Thierry SAVIO, responsable

viticulture raisonnée

08/06/2010

Communauté de Communes de la Vallée

du Gapeau

Chemin Ferrages

83210 Solliès-Pont

04 94 33 78 84

Manuel BEDROSSIAN, 10/06/2010

Direction Départementale des Territoires

et de la Mer

244 Avenue de l'Infanterie de Marine

BP 563

83 054 Toulon cedex

04 94 46 92 19

Guillaume SELLIER, directeur

départemental adjoint délégué à

la Mer et au Littoral

Agnès ROSSOT-DARMET,

responsable de l’environnement

marin à la Délégation Mer et

Littoral

10/06/2010

Ports Toulon Provence

La Rode, Immeuble le vecteur

83 000 Toulon

04 83 24 30 33

Didier VANACK, directeur du

développement

Maryline CUESTA, chargée de

mission Environnement

18/06/2010

Ville d’Hyères

Avenue Joseph Clotis

83 400 Hyères

Hôtel de Ville

Denis BELLON

28/06/2010

Prud’homie de pêche des Salins Jean CANALE, premier

prud’homme de pêche des Salins

28/06/2010

Chambre de Commerce et d’industrie du

Var

Patrick REYGADES, responsable

de l’antenne d’Hyères

29/06/2010

Direction Générale de l’Armement

Centre d’Essai de Lancement des Missiles

Yves MOYA-NARANJO, chef du

bureau Environnement

08/07/2010

Fédération Française d’Etudes et de Sports

Sous-Marins

Patrick DESPINOY, président du

Comité départemental du Var

08/07/2010

Direction des services techniques de la

commune de Carqueiranne

Nathalie Gastaud, Directrice des

services techniques

30/08/2010

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Annexe 2

Données pluviométriques

Tableau 15 : Tableau des hauteurs de pluie en fonction de la période de retour

(Source : Meteo France, station d’Hyères, observations 1977 à 2005)

Hauteurs de pluie en fonction de la durée

0.5 h 1 h 1.5 h 2 6 12

rio

de

de

re

tou

r

7j 2,2 2,3 2,3 2,3 2,4 2,5

15j 3,7 4,5 5,1 5,5 7,6 9,2

1 mois 5,7 7,4 8,6 9,5 14,3 18,5

2 mois 8,1 10,6 12,4 13,9 21,3 27,9

3 mois 9,5 12,5 14,7 16,6 25,8 34,1

6 mois 12,7 17,1 20,3 22,9 36,5 48,9

1 an 16,3 22,1 26,3 29,9 48,3 65,3

2 ans 20,7 27,8 33,0 37,4 59,7 80,3

5 ans 23,3 31,6 37,7 42,8 69,3 93,9

10 ans 27,6 37,2 44,4 50,3 80,9 109,2

20 ans 31,8 42,8 50,9 57,6 92,2 124,0

30 ans 34,3 46,1 54,8 61,9 98,8 132,8

50 ans 37,3 50,0 59,3 67,0 106,6 142,9

100 ans 41,4 55,4 65,7 74,2 117,8 157,7

Tableau 16 : Pluviométrie mensuelle sur Hyères - Source Meteo France

Station de Hyères

0

50

100

150

200

250

J F M A M J J A S O N D

Pré

cipi

tatio

ns (m

m)

1971 - 2000 2007 2008 2009

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Annexe 3

Données hydrologiques

Tableau 17: Débits de crue sur le bassin versant du Maravenne (IPSeau, 1999)

Cours d’eau Section Débit de crue décennal (m3/s) Débit de crue centennal (m3/s)

Hydrogeomodi28

INPG entreprise Hydrogeomod

i

INPG

entreprise

Maravenne Débouché

mer 80,5 140 190 247

Maravenne RN 98 35,5 66 84 116

Pansard RN 98 45,9 85 108 149

Tableau 18: Débits caractéristiques d’étiages et d’écoulement moyen (IPSeau, 1999)

Cours d’eau Section Débit observé en étiage

marqué Juillet 1999

(en L/s)

QMNA 2

(L/s)

QMNA 5

(L/s)

Qm

(L/s)

Maravenne Débouché

mer

- 10 5 510

Maravenne RN 98 1 7 2 280

Pansard RN 98 0,01 0 0 210

Tableau 19 : Débits de crue sur le bassin versant du Gapeau29 (Banque Hydro)

Cours

d’eau

Section Débit de crue décennal

(m3/s)

Débit de crue

cinquantennal (m3/s)

QJ QIX QJ QIX

Gapeau Solliès-Pont 63

[55;77]

91

[80;110]

92

[79;110]

130

[110;160]

Gapeau Hyères (Sainte-Eulalie) 170

[150;210]

290

[250;340]

260

[180;260]

420

[300;410]

Réal

Martin

La Crau (Decapris) 96

[84;120]

170

[150;200]

140

[120;180]

240

[210;290]

Réal

Collobrier

Collobrières (Village) 20

[16;29]

33

[27;48]

- -

Réal Pierrefeu-du-Var (Pont 40 72 60 110

28 L’état des aléas du plan d’exposition aux risques d’inondations réalisé par HYDROGEOMODI en 1993, et l’expertise hydraulique du

Pansard et du Maravenne réalisée par INPG Entreprise SA en 1997, sont deux études qui ont visées à chiffrer les débits de crues de ces

cours d’eau.

29 QJ : Débit journalier au jour J ;

QIX : Débit maximal instantané mensuel ;

Les valeurs entre crochets représentent les bornes de l'intervalle de confiance dans lequel la valeur exacte du paramètre

estimé a 95% de chance de se trouver.

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61

Collobrier de fer) [33;54] [60;96] [49;83] [88;150]

Tableau 20: Débits d'étiages sur le bassin versant du Gapeau30 (Banque Hydro)

Cours

d’eau

Section Fréquence VCN3 (m3/s) VCN10

(m3/s)

QMNA

(m3/s)

Gapeau Solliès-Pont

Biennale 0.041

[0.035;0.048]

0.047

[0.041;0.054]

0.079

[0.069;0.090]

Quinquennale

sèche

0.026

[0.021;0.030]

0.031

[0.026;0.036]

0.053

[0.045;0.061]

Gapeau

Hyères

(Sainte-

Eulalie)

Biennale 0.210

[0.190;0.240]

0.220

[0.190;0.250]

0.280

[0.240;0.320]

Quinquennale

sèche

0.130

[0.093;0.150]

0.130

[0.091;0.160]

0.150

[0.093;0.190]

Réal

Martin

La Crau

(Decapris)

Biennale 0.080

[0.062;0.100]

0.098

[0.079;0.120]

0.160

[0.130;0.190]

Quinquennale

sèche

0.036

[0.026;0.047]

0.050

[0.038;0.063]

0.088

[0.068;0.110]

Réal

Collobrier

Collobrières

(Village)

Biennale 0.001

[0.001;0.002]

0.001

[0.001;0.002]

0.003

[0.002;0.006]

Quinquennale

sèche

0.001

[0.001;0.001]

0.001

[0.000;0.001]

0.001

[0.000;0.001]

Réal

Collobrier

Pierrefeu-

du-Var

(Pont de

fer)

Biennale 0.002

[0.001;0.002]

0.002

[0.001;0.003]

0.002

[0.001;0.004]

Quinquennale

sèche

0.001

[0.000;0.001]

0.001

[0.000;0.001]

0.001

[0.000;0.001]

Tableau 21: Débits de crue sur le bassin versant du Roubaud (CEDRAT Développement, 2001)

Cours d’eau Section Débit de crue

décennal

(m3/s)

Débit de crue

trentennal

(m3/s)

Débit de crue

centennal

(m3/s)

Roubaud Exutoire en mer 42 77 108

30

VCN3 : débit minimal moyen sur 3 jours consécutifs ;

VCN10 : débit minimal moyen sur 10 jours consécutifs ;

QMNA5 : débit mensuel minimal annuel ;

Les valeurs entre crochets représentent les bornes de l'intervalle de confiance dans lequel la valeur exacte du paramètre

estimé a 95% de chance de se trouver.

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Annexe 4

Chiffres clés de l’activité agricole sur la zone d’étude (RGA 2000)

Communes Superficie

totale (ha)

Superficie

agricole

utilisée

communale

(ha)

SAU / ST Nombre

d'exploitation

Taille

moyenne des

exploitations

Superficies agricoles

Grandes

cultures Vignes

Légumes frais

et pommes

de terre

Fleurs et

plantes

ornementales

Oliviers

Belgentier 1 338 55 4,1% 40 1,38 0 1 0 0 46

Bormes-les-Mimosas 9726 700 7,2% 72 9,72 0 419 5

Carnoules 2 549 290 11,4% 55 5,27 0 151 0 4 19

Carqueiranne 1448 157 10,8% 81 1,94 0 16 9 90

Collobrières 11 268 721 6,4% 83 8,69 0 255 0 8

La Crau 3 787 1 210 32,0% 201 6,02 782 32 102 8

Cuers 5 053 1 181 23,4% 235 5,03 0 844 c 4 65

La Farlède 831 162 19,5% 50 3,24 0 22 4 12 3

Hyères 13 238 1 875 14,2% 417 4,50 51 480 157 216 23

Le Lavandou 2966 46 1,6% 23 2,00 0 25 9

La Londe-les-Maures 7932 1302 16,4% 105 12,40 19 1005 7 51

Méounes-lès-

Montrieux 4 092 459 11,2% 23 19,96 21 0 0 14

Pierrefeu-du-Var 5 836 1 673 28,7% 145 11,54 0 2365 0 6

Pignans 3 487 441 12,6% 71 6,21 0 329 0 8

Le Pradet 997 94 9,4% 34 2,76 0 66 4 4

Puget-Ville 3 683 1 351 36,7% 163 8,29 0 1127 0 1 34

Signes 13 310 604 4,5% 21 28,76 56 35 0 4

Solliès-Pont 1 773 318 17,9% 112 2,84 92 11 8 6

Solliès-Toucas 3 009 36 1,2% 19 1,89 0 6 0 0 17

Solliès-Ville 1 410 144 10,2% 20 7,20 0 4 0 3 4

TOTAL 97 732 12 819 13,1% 1 970 7,48 126 8045 224 509 265

VAR 597 254 85 214 14,3% 7 417 11,49

% 16,4% 15,0% 26,6%

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Annexe 5

Méthode d’évaluation de la pollution pluviale issue des territoires artificialisés

L’évaluation de la pollution pluviale issue du ruissellement des surfaces imperméabilisées du

territoire s’est faite sur la base d’une analyse de l’occupation des sols du bassin versant à parti des

données Corine Land Cover 2006.

Quatre typologies d’occupation des sols ont été retenus : Tissu urbain continu (code CLC 111), Tissu

urbain discontinu (code CLC 112), Zones industrielles (code CLC 121), Réseaux routiers et ferroviaires

(code CLC 122), Aéroports (code CLC 124).

Les coefficients de dispersion et d’imperméabilisation suivants ont ensuite été appliqués aux surfaces

de chaque type de sol afin de calculer les apports totaux.

Ces coefficients, choisis pour leur représentativité de bassins versants méditerranéens, proviennent

de :

- Etang de Berre, étude de la pollution apportée par les eaux pluviales – Agence de l’eau RMC

– SIEE – 194

- Bilan des apports toxiques et trophiques dans les étangs du Narbonnais – Ministère de

l’Agriculture – BRL Ingénierie – 1996

- G. Cadic et P. Savary - ENGREF

La matière organique a ensuite été obtenue selon la formule : MO = (2*DBO5 + DCO) / 3

Signification des sigles :

MES = matière en suspension

MO = matière organique

DBO5 = demande biologique en oxygène

DCO = demande chimique en oxygène

NTK = azote réduit (azote organique + azote ammoniacal)

Pt = phosphore total

Pb = plomb

Zn = zinc

HC = hydrocarbures

Pollution diffuse et pluviale par paramètre (kg/ha/an) Coefficient

d'imperméabilisation

(%)

Classe de

CLC Libellé DBO5 DCO MES NTK Pt Pb Zn HC

111

Tissu urbain

continu 80 630 800 12 3 0,3 0,6 15 0,8

112

Tissu urbain

discontinu 80 630 800 12 3 0,3 0,6 15 0,4

121

Zones

industrielles et

commerciales

55 630 900 4 1 4 2,5 35 0,8

122

Réseaux routiers

et ferroviaire et

espaces associés

50 350 1000 4 1 5 4 40 0,8

124 Aéroports 50 350 1000 4 1 5 4 40 0,8

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Annexe 6

Etat DCE / SDAGE des masses d’eau continentales de la zone d’étude

Tableau 22: Synthèse de l'état des cours d'eau et objectifs de bon état SDAGE DCE (SDAGE 2009)

Code Nom

Etat Ecologique Etat Chimique Objectif

Bon

Etat

Motifs du

report Statuts 2009

Niveau

de

Confiance

Objectif

Bon

état

2009

Niveau

de

Confiance

Objectif

Bon

état

Bassin versant du Roubaud

FRDR11445 Ruisseau le roubaud MEN Moyen Faible 2027 Pas de

données 2015 2027

nutriments

et/ou

pesticides

Bassin versant du Gapeau

FRDR113 Le Réal Martin et le Réal

Collobrier MEN Bon Faible 2015 Médiocre Fort 2021 2021

substances

prioritaires

FRDR114a Le Gapeau de la source

au rau de Vigne Fer MEN Bon Fort 2015 Bon Faible 2015 2015

FRDR114b Le Gapeau du rau de

Vigne Fer à la mer MEN Mauvais Faible 2021 Bon Faible 2015 2021

pesticides,

nutriments

FRDR10365 Ruisseau de la malière MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR10523 Ruisseau le petit réal MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR10586 Rivière le meige pan MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR10593 Vallon des routes MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR10831 Ruisseau le naï MEN Moyen Faible 2015 Pas de

données 2015 2015

FRDR10934 Ruisseau le merlançon MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR10982 Réal rimauresq MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR11009 Vallon des borrels MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR11341 Ruisseau le farembert MEN Moyen Faible 2027 Pas de

données 2015 2027

nutriments

et/ou

pesticides,

morphologie

FRDR11527 Ruisseau du latay MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR11586 Ruisseau de carnoules MEN Moyen Faible 2015 Pas de

données 2015 2015

Bassin versant du Maravenne

FRDR112 Le Maravenne MEN Moyen Faible 2021 Bon Moyen 2015 2021 manque de

connaissances

FRDR10642 Torrent le pansard MEN Moyen Faible 2015 Bon Moyen 2015 2015

FRDR11242 Vallon de tamary MEN Bon Moyen 2015 Bon Moyen 2015 2015

Bassin versant du Batailler

FRDR10932 Rivière le batailler MEN Moyen Faible 2027 Bon Moyen 2015 2027 morphologie

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Tableau 23: Synthèse de l'état des masses d'eau souterraines et objectifs de bon état - SDAGE DCE

(SDAGE 2009)

Code Secteur

Etat quantitatif Etat chimique Objectif

Bon

Etat

Motif du

report

2009

Objectif

Bon

Etat

2009 Tendance

Objectif

Bon

Etat

Paramètres

FR_DO_609

FR_DO_609 Socle Massif de

l''Estérel, des Maures et Iles

d''Hyères

Bon 2015 Bon A la baisse 2015 2015

FR_DO_343 FR_DO_343 Alluvions du

Gapeau

Pas

bon 2015 Pas bon A la baisse 2021 2021

Pesticides,

nitrates

FR_DO_514 FR_DO_514 Domaine marno-

calcaire de la région de Toulon Bon 2015 Bon A la baisse 2015 2015

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Annexe 7

Tableau 24: Critères de classement de la qualité des eaux de baignades

A Les eaux de bonne qualité B Les eaux de qualité moyenne

Au moins 80% des résultats en Escherichia coli sont

inférieurs ou égaux au nombre guide;

Au moins 95% des résultats en Escherichia coli sont

inférieurs ou égaux au nombre impératif;

Au moins 90 % des résultats en streptocoques

fécaux sont inférieurs ou égaux aux nombres guides ;

Au moins 95% des résultats en Coliformes totaux

sont inférieurs ou égaux au nombre impératif;

Au moins 80% des résultats en Coliformes totaux

sont inférieurs ou égaux au nombre guide;

Au moins 95% des résultats en sont inférieurs ou

égaux aux seuils impératifs pour les huiles minérales,

les phénols et les mousses.

Au moins 95% des prélèvements respectent le

nombre impératif pour les Escherichia coli, et les

Coliformes totaux ;

Au moins 95% des résultats sont inférieurs ou égaux

aux seuils impératifs pour les huiles minérales, les

phénols et les mousses ;

Les conditions relatives aux nombres guides n'étant

pas, en tout ou en partie, vérifiées.

Les eaux classées en catégorie A ou B sont conformes aux normes européennes

C Les eaux pouvant être polluées momentanément D Les eaux de mauvaise qualité

La fréquence de dépassement des limites impératives

est comprise entre 5% et 33,3%.

Si moins de 20 prélèvements sont effectués pendant

toute la saison sur un point, un seul dépassement des

nombres impératifs sur un seul paramètre suffit pour

entraîner le classement de la plage en catégorie C.

Les conditions relatives au nombre impératif sont

dépassées au moins une fois sur trois.

Toutes les zones classées en catégorie D une année,

doivent être interdites à la baignade l'année suivante.

Les eaux classées en catégorie C ou D ne sont pas conformes aux normes européennes

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Annexe 8

Tableaux de références pour la contamination des sédiments de dragage de l’arrêté du 09/08/2006

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ANNEXE CARTOGRAPHIQUE

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Carte 1: Périmètre de la zone d'étude et limites communales

(Source fond de plan IGN: CG83)

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70

Carte 2 : Limites DCE des masses d'eau côtières et des bassins versants de la zone d'étude

(Source des données: Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse)

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71

Carte 3 : Ensembles géologiques de la zone d'étude

(source du modèle numérique de terrain: CG83)

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72

Carte 4 : Carte d'occupation des sols du bassin versant de la zone d'étude

(Source des données: Corine Land Cover 2006)

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Carte 5: Sous bassins versants de la zone d’étude et réseau hydrographique (Source : MNT CG83, Cours d’eau AERMC)