Rapport Eau Embouteillée

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Université du Québec à Rimouski. Campus de Rimouski. Mai 2015.

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Analyse en vue de retirer ou maintenir la vente d'eau embouteillée au campus de Rimouski de l'Université du Québec à Rimouski

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Université du Québec à Rimouski. Campus de Rimouski. Mai 2015.

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Ce rapport a été réalisé bénévolement en mai 2015 par les membres du Comité environnemental de l’UQAR suivant : Anne-Sophie Sainte-Marie.

Université du Québec à Rimouski.

Campus de Rimouski

Table des matières

1. Mise en contexte

2. État de la situation

3. Résultats du sondage

4. Conclusion

5. Références

6. Remerciements

Comité environnemental de l’UQAR,

le CÈDRE

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L’Université du Québec

à Rimouski est reconnue

pour son expertise en

recherche des sciences

marines, biologiques et

écosystémiques. À ce titre, il

est questionnable que le

dernier plan triennal en

matière d’environnement

(2009-2012) n’a pas, à ce

jour, connu de suite. Les

membres du comité

environnemental du campus

de Rimouski, le CÈDRE,

ont pris l’initiative de se

pencher sur le dossier de la

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vente l’eau embouteillée à

usage unique sur son

campus. La vente de ce

produit est porteuse de

controverses. Des débats

écologiques, économiques,

éthiques et de santé

entourent sa présence dans

une institution universitaire.

Le CÈDRE a donc voulu

faire lumière sur le dossier

en analysant l’état de la

situation actuelle, au

Québec en général et à

l’UQAR en particulier.

1. Mise en contexte

Les résultats d’un sondage effectué sur la population étudiante

du campus de Rimouski sont analysés afin de dresser le portrait

des habitudes de consommation, du niveau de sensibilisation

environnementale, et la direction souhaitée à prendre face à la

vente d’eau embouteillée. Un survol des impacts

environnementaux, économiques et sociaux sera également

résumé dans la troisième section.

Nous espérons ainsi clarifier la position que souhaite prendre la

population étudiante de l’UQAR et ainsi jeter les bases d’une

politique sur la vente d’eau embouteillée sur le campus de

l’UQAR.

Le projet

Droit de l’eau L’eau potable est une ressource essentielle à la vie. Sa rareté et les défis de son assainissement et de son accès multiplient les enjeux qui y sont reliés, et ce, partout dans le monde. Au Québec, la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection (ci-après Loi sur l’eau) adoptée en 2008, vise à renforcer la notion de patrimoine commun dont l’État se fait le gardien. (Brun, Lasserre, 2012)

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2. État de la situation Marché de l’eau embouteillée, campus universitaires canadiens,

et aperçu de la situation au campus de Rimouski

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Ø Marché de l’eau embouteillée

Bien que la consommation d’eau embouteillée au Canada ne soit pas aussi importante qu’aux Etats-Unis, elle n’en demeure pas moins imposante. En 2005, Recyc-Québec estime les ventes d’eau de source et gazéifiées à 775 millions de contenants, à 92% en plastique (PET), avec une croissance moyenne par an depuis 1992 de 20% par an! C’est ce secteur qui connait la plus grande hausse des boissons consommées, et pourtant, Recyc-Québec évalue le taux de récupération à 57%. Cela implique 166 millions de contenants éliminés qui n’ont pas été recyclés1. Depuis 2009, le Centre des services partagés du Québec (CSPQ) cesse l’achat d’eau embouteillée et encourage l’eau du robinet dans les activités de l’administration publique du

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Québec2. Après avoir banni les sacs plastiques, la ville de San Francisco met fin à la vente d’eau embouteillée dans les lieux publics en octobre 2014. Ces initiatives sont des mesures prises afin de verdir la ville et de réduire une dépendance supplémentaire aux hydrocarbures fossiles.

Ø Campus universitaires canadiens

En 2010, l’Université d’Ottawa est la première au Canada à mettre fin à la vente d’eau embouteillée sur son campus3. Dans les années suivantes, des universités se sont soit engagées à éliminer la distribution d’eau embouteillée lors d’évènements universitaires (Memorial) ou à bannir la vente d’eau embouteillée sur son campus (Brandon, Winnipeg, Trent, collège Flemming, Queen). Au Québec, l’Université de

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Les répondants :

Ø proviennent de 25 domaines d’études différents*,

Ø sont âgés majoritairement entre 19 et 25 ans.

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Parmi eux, on constate une forte conscientisation environnementale :

Ø 70% savent qu’une bouteille de plastique peut prendre plus de 100 ans pour se dégrader,

Ø 89% savent que les océans de plastique existent,

Ø Plus du quart savent que 3 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer 1 litre d’eau.

À l’automne 2014, un sondage a été réalisé auprès de plus de 400 étudiants et employés de l’UQAR…

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l’idée en souhaitant réduire les déchets plastiques en réduisant ainsi les impacts sur l’environnement.4

Ø Campus de Rimouski Le comité CÈDRE regroupe des étudiants mobilisés dans divers projets environnementaux. À la rentrée 2014, le comité a entrepris d’évaluer le niveau de sensibilisation écologique reliée à la consommation d’eau embouteillée sur la population étudiante du campus. Quelques activités ont donc été menées dans cet objectif. Dans le cadre du mois sur la réduction de déchets, en 0ctobre, un kiosque de sensibilisation a été présenté aux étudiants à l’Atrium. Un blog a également été mis sur pied. Au mois de novembre, un sondage en ligne a été promu et a reçu plus de 400 réponses. Le 17 février, dans le cadre de la semaine rimouskoise de l’environnement, des étudiants du Cégep de Rimouski ont tenu un kiosque de sensibilisation sur les bouteilles d’eau. En mars, le comité CÈDRE lance un concours photographique ayant pour thème les bouteilles d’eau réutilisables. Le comité travaille également à la publication de ce rapport, ainsi qu’à l’analyse des résultats du sondage. Les résultats sont présentés à la page suivante.

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Concordia a entrepris, dans le cadre d’un plan triennal, de mettre à jour son système de fontaines. 144 fontaines ont été rénovées, 50 modèles facilitant le remplissage de gourdes d’eau ont été ajoutées. Elle a aussi pris l’engagement d’arrêter la vente d’eau embouteillée à la fin de son plan. L’Université Bishops est la première université québécoise le faire (2010), en procédant à un retrait graduel des points de vente. L’Université de Sherbrooke a entrepris les mêmes démarches en 2011, à l’initiative de regroupements étudiants. En 2013, l’Université de Montréal et Polytechnique ont également retiré les points de vente d’eau embouteillée. Ce retrait signifie 90 000 bouteilles par an qui ne seront pas consommées dans ces deux institutions. Un an auparavant, l’université a procédé à la rénovation de ses fontaines. À l’initiative de la fédération des étudiants de l’Université de Montréal (FAÉCUM), l’administration a accepté

D’autres résultats à la page suivante…

* Note. Les associations étudiantes sous-représentées ont été contactées à deux reprises afin d’obtenir une meilleure participation, mais les communications sont restées sans réponse.

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3. Résultats du sondage : Satisfaction des fontaines d’eau

La satisfaction sur la qualité et la quantité des fontaines d’eau publique sur le campus de l’UQAR semble partagé : 47% satisfaits ou très satisfaits, versus 41% de peu ou pas satisfaits. Via les commentaires, on peut comprendre ce partage. La plupart des répondants semblent suggérer que les fontaines sont de suffisante qualité, mais recommande toutefois des améliorations ou rénovations des fontaines existantes afin d’avoir une eau plus froide ou un meilleur goût, ou encore favorisant un remplissage plus rapide des gourdes d’eau (meilleur débit).

De plus, une meilleure répartition dans le campus (aile E, D, C et l’ISMER) est souhaitée, ce qui correspond avec la demande prédominante d’augmenter le nombre de fontaines sur le campus.

Dans une perspective de retrait de vente d’eau embouteillée, ces ajustements seraient nécessaires à un meilleur accès à l’eau potable. Ils aideraient également à éviter un transfert d’achat des bouteilles d’eau vers des boissons gazeuses, jus ou autres consommations sucrées plus dommageables pour la santé des étudiant(e)s.

Figure 1. Satisfaction de la qualité et de la quantité des fontaines d’eau potable sur le campus de l’UQAR.

Figure 2. Nuage proportionnel de récurrence des mots-clés des commentaires sur la quantité et quantité des fontaines d’eau au campus de l’UQAR.

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3. Résultats du sondage : Achat d’eau embouteillée

Une grand majorité des répondants, soit 72%, n’achète jamais d’eau embouteillée sur le campus de l’UQAR. Seulement 17% affirme en acheter rarement, et 5 répondants uniquement achètent quotidiennement de l’eau embouteillée.

Un biais possible du sondage est que par sa nature, certaines personnes plus écologiquement sensibilisées ont été plus inclinées à y répondre. C’est ce que reflète la figure 4, qui montre que plus de 75% des répondants sont influencés par des considérations écologiques dans leur choix d’acheter ou non de l’eau embouteillée à usage unique.

Dans la perspective d’un retrait de la vente d’eau embouteillée au campus de l’UQAR, il semble que peu d’étudiant(e)s seraient effectivement touchés par cette mesure. Dans les commentaires de cette section, plusieurs des gens achetant de l’eau occasionnellement ont donné comme raison que c’est plus pratique ou que le goût est meilleur. La problématique pourrait alors être résolue en améliorant la qualité et la quantité des fontaines d’eau. Enfin, 3 des 5 répondants achetant de l’eau quotidien-nement ne connaissent pas ou nient l’existence des continents de plastique.

Figure 3. Habitudes d’achat d’eau embouteillée des étudiant(e)s au campus de Rimouski de l’UQAR.

Figure 4. Influence des principes écologiques sur le choix d’achat d’eau embouteillée à l’UQAR.

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3. Résultats du sondage : Retrait de la vente d’eau embouteillée

La majorité (65%) des répondants du sondage affirme apprécier ou très apprécier la proposition de retirer les bouteilles d’eau à usage unique de produits offerts en vente au campus de Rimouski de l’UQAR. La proportion monte à 81% de répondants favorables ou neutres si cette dernière catégorie est ajoutée.

Les répondants trouvant la proposition un peu problé-matique, ou très problématique ont pu commenter leur choix en commentant. La figure 6 montre la récurrence de certaines inquiétudes si la politique de l’UQAR venait à changer. De nouveau, les fontaines ont été mentionnées comme source d’alternative non suffisante, dans leur état actuel.

L’autre cause principale de souci consiste au manque de gourde réutilisable. L’exemple des autres universités canadiennes nous offre une piste de solution : la vente de gourdes d’eau réutilisables à faible coût pour encourager la transition et la prise de saine habitude autant pour l’environnement que pour la santé personnelle.

Figure 5. Appréciation du retrait de la vente d’eau embouteillée (type usage unique) sur le campus de l’UQAR.

Figure 6. Nuage proportionnel de récurrence des mots-clés des commentaires relatifs à l’hypothèse de retrait de vente d’eau embouteillée à l’UQAR.

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Université du Québec à Rimouski. Campus de Rimouski. Mars 2015

4. Conclusion Ce rapport, le sondage et les campagnes de sensibilisation sur l’importance à l’accès à l’eau de qualité et

gratuite, en réduisant l’impact carbone et la pollution plastique de nos habitudes alimentaires sont menés

par le comité Eau du comité environnemental le CÈDRE, de l’Université du Québec à Rimouski. Ils

visent à réapproprier le rôle de la population étudiante dans les décisions de développement durable qui

sont prises dans un milieu de vie qui les touche au quotidien. Le développement durable ne peut être

envisagé sans la participation active de la jeunesse. Ce projet a permis aux jeunes étudiant à l’UQAR de

s’exprimer et de faire entendre leur voix sur l’enjeu essentiellement environnemental, mais aussi

économique et philosophique, qu’est la vente de bouteilles d’eau à usage unique. Les solutions, les

alternatives et la volonté des étudiant(e)s existent. La prochaine étape doit passer par le dialogue pour

que les décisions prises concernant ce dossier se fassent en harmonie avec les résultats apportés par ce

rapport. Ainsi, les idées du développement durable, ainsi que les répondants de l’UQAR campus de

Rimouski, seront respectées.

5. Références

1) Recyc-Québec (2008). Fiche – Les contenants de boissons. [En ligne] http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/Upload/Publications/Fiche-contenants-boissons.pdf (Page consultée le 2 mars 2015)

2) Développement durable, Environnement, Faunes et Parcs (2012). Fiche – J’opte pour l’eau du robinet ! [En ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/developpement/outils/Eau_robinet_Fiche_impact.pdf (Page consultée le 2 mars 2015)

3) Université d’Ottawa (2010). Jour de la terre : l’Université d’Ottawa, en collaboration avec la fédération étudiante, bannit l’eau embouteillée. Communique de presse et annonces. [En ligne] http://www.medias.uottawa.ca/salledesmedias/nouvelles-details_1947.html (Page consultée le 2 Mars 2015)

4) Services alimentaires de l’Université de Montréal (2012). Analyse en vue de retirer ou maintenir la vente d’eau embouteillée à l’Université de Montréal. Diobri Gestion Marketing. 54p.

6. Remerciements

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Université du Québec à Rimouski. Campus de Rimouski. Mai 2015.