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SEPTEMBRE 2015 Recherche d’appui à la recherche pour l’innovation agricole Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation (PARI) – N° de projet auprès du ministère fédéral de la coopération économique et du développement : 2014.0690.9 research4agrinnovaon.org RAPPORT D‘EXPERTISE SUR LES POSSIBILITÉS ET LES COOPÉRATIONS POSSIBLES DANS LES PAYS AFRICAINS Soumis par Pr Dr. Dr. hc Joachim von Braun ZEF, Centre de recherche sur le développement de l’université de Bonn en collaboration avec les partenaires du PARI Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation Programme de recherche d’accompagnement pour l’innovation agricole

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SEPTEMBRE 2015

Recherche d’appui à la recherche pour l’innovation agricole

Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation (PARI) –

N° de projet auprès du ministère fédéral de la coopération économique et du développement :

2014.0690.9

research4agrinnovation.org

RAPPORT D‘EXPERTISE SUR LES POSSIBILITÉS ET LES COOPÉRATIONS

POSSIBLES DANS LES PAYS AFRICAINS

Soumis par

Pr Dr. Dr. hc Joachim von Braun

ZEF, Centre de recherche sur le développement de l’université de Bonn

en collaboration avec les partenaires du PARI

Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

Programme de recherche d’accompagnement pour l’innovation

agricole

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1PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

SOMMAIRE

PARTIE A Possibilités d’innovation pour la sécurité alimentaire et une croissance agricole durable en Afrique 3

Objectifs 3

Le contexte de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique 3

Les stratégies et programmes propres à l’Afrique pour le développement agricole et la sécurité alimentaire 4

PARTIE B Études de cas 9

Bénin 10

Burkina Faso 13

Cameroun 16

Éthiopie 19

Ghana 22

Kenya 25

Malawi 28

Mali 31

Nigeria 33

Togo 36

Tunisie 39

Zambie 41

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Possibilitésd’innovationpourlasécurité alimentaire et une croissance

agricole durable en AfriqueChristineHusmann*,JoachimvonBraun*,OusmaneBadiane**,YemiAkinbamijo***,

FatunbiOluwoleAbiodun***andDetlefVirchow*

*ZEF,Centrederecherchesurledéveloppementdel’universitédeBonn**IFPRI,Institutinternationalderecherchesurlespolitiquesalimentaires,Dakar

***FARA,ForumpourlarechercheagricoleenAfrique,Accra

Recherched’appuiduZEF,Centrederecherchesurledéveloppement,danslecadreduprogrammespécifique«EineWeltohneHunger»(SEWOH,«Unmondesansfaim»)duministèrefédéraldela

coopérationéconomiqueetdudéveloppement

(traductionfrançaised’unrésuméenallemanddel’étudeduZEF«TappingthePotentialsofInnovationforAfricanFoodSecurityandSustainableAgriculturalGrowth–anAfrica-wide

Perspective»)

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POSSIBILITÉSD’INNOVATIONPOURLASÉCURITÉALIMENTAIREET UNECROISSANCEAGRICOLEDURABLEENAFRIQUE

Innovation ? Produire plus et de mani-ère plus durable avec moins de ressour-ces et de meilleures techniques ; rendre l’agriculture et les réseaux de création de valeur plus productifs grâce à de nouvelles formes d’organisation tout en améliorant la nutrition directement et indirectement.

Possibilités ? Réduire les différences entre la réalité de l’économie et de la nutrition locales, d’une part, et, d’autre part, les pos-sibilités réalistes ; les analyses de potentiels prennent en compte l’écologie agricole, la technologie, les contextes institutionnels et politiques, cependant le renforcement des potentiels des hommes et des femmes actifs dans l’économie agro-alimentaire est centrale.

Objectifs

Alorsque,parlepassé,l’augmentationdelaproductionétaitavanttoutdéterminéeparunemultiplicationdel’utilisationdesintrants agricoles et une expansion de la surfacecultivée,c’estl’essord’uneproducti-vitédurablequi,àl’avenir,devrajouerunrôledéterminantpourlacroissanceagricole.Unehaussedelaproductivitédurablerequiertunrenforcementdesinvestissementsdanslarechercheetledéveloppement,uneforma-tionagricole,denouvellesformesd’organisa-tiontellesqu’unecollaborationentreagricul-teurs,l’accèsàlatechnologieetunebonnepolitiquefavorableaudroitàsenourrir.Leprésentdocumentdéfinitdesmesuresduniveaustratégiquequiexaminent,danslecadreduprogrammespécifique«EineWeltohneHunger»(SEWOH,«Unmondesansfaim»),lespossibilitésd’améliorationenvuede la sécurité alimentaire et d’une croissance agricole durable.1

Le contexte de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique

Enraisondel’évolutiondémographiquemon-diale et des formes qui se font concurrence dansl’utilisationdesterres,lesinnovationsdans le secteur agricole occupent une place importante pour la sécurité alimentaire et le droitàsenourrir.Lesinvestissementsdansl’agriculturenepermettentpasuniquement

d’augmenterlaproduction,maisapportentégalementunecontributionparticulièrementimportanteàlaréductiondelapauvreté.Enoutre,l’insécuritéalimentaireetlesconflitssontétroitementliés,desortequelesinves-tissementsdansl’agriculturejouentaussiunrôleimportantpourcequiestd’éviterlesconflitsviolents,l’exodeetlesmigrations.Parailleurs,laproductionagricolediminuesouventdemanièresignificativependantlesconflits(deplusde12%paran).2

Lamajoritédelapopulationsubsaharienne(63%)vitenmilieururaletdel’agriculture.

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Plusde23%,soit222millionsdepersonnes,ysontchroniquementsous-alimentés.Pourlespauvresenparticulier,laproprecapacitéde travail reste le principal facteur de produc-tion.L’agriculturereprésentant,parmitouslessecteurséconomiques,celuioùlapartd’ouvriersnonqualifiésestlaplusforte,lesinvestissementsquiysontréalisésapportentunecontributionparticulièrementdécisiveàlaréductiondelapauvretépuisquelespopu-lationsdéfavoriséesprofitenténormémentdela croissance dans ce secteur.

Laproductivitédoitaugmenter,maisdemanièredurableLasituationactuelleenAfriqueoffredebonnesconditionspourunbonretoursurinvestissementdanslesecteuragricole.L’en-semble de l’économie et le secteur agricole enparticulieraffichentdepuisenviron15ansunecroissanceàtendancepositiveétendueàtoutlecontinent.Enoutre,denombreuxpaysafricainsontamélioréleurcompétitivité.

Malgrécela,lepotentield’expansionpourlecommerce régional3esttoujourstrèsimpor-tant.Dansdenombreuxpays,laproductionagricole par habitant reste encore inférieure à celle des années 1960. Malgré l’augmen-tationdelaproductivitéaucoursdes20à30dernièresanées,ungrandnombredepaysaffichenttoujoursuneproductivitétotaledesfacteurs(PTF),c’est-à-direl’extrantproduitparrapportàtouteslesunitésd’intrants,in-férieureàcelledesannées1960(voirillustra-tion).Lesinvestissementsdanslarechercheet le développement sont d’une importance capitalepourl’améliorationdelaproductivitéagricole. Ils assurent un rendement de 3 $ à 6$pour1$investi.4

Prendre en compte la diversitéLe continentafricaincomprenddifférentssys-tèmesd’exploitationagricoleauxpotentielsetauxdéfisspécifiques.Parailleurs,60%desexploitationsenAfriquesubsahariennedis-posentd’unesuperficieinférieureà1haet20%d’unesuperficiecompriseentre1et2hec-tares,lessuperficiestendentàdiminuerenraison de la croissance démographique. Ces petitessuperficiesd’exploitationconnaissent,ellesaussi,desdéfisetdespotentielspropresenmatièredeproductivitéetdecoûtsdetransaction.Poursatisfairedurablementlademanded’unepopulationcroissante,ilfautune«intensificationdurable»del’agricul-ture5quiinclutégalementdesinnovationsauniveaudessemences,unemeilleureefficacitédansl’utilisationdesengrais,lamécanisationainsiqu’uneaméliorationdesinfrastructuresroutièresetdesTIC.Enoutre,toutescesinnovationsdoiventprendreencomptelesdroitsdesfemmesquigèrentunegrandepartiedel’économieagricole.

Les stratégies et programmes propres à l’Afrique pour le développement agricole et la sécurité alimentaire

La période d’essor économique la plus récentevadepairavecunemodificationprofondedelapolitiqueetdesstratégies

Ill.1:laproductivitéagricoleenAfrique

Index PTF 1961=100 ;

Source:Fuglie&Rada(2013)

Index de la productivité totale des facteurs pour l’agriculture, 2008

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Mesures nécessaires, mais insuffisantes : promouvoir un accroissement de la produc-tivité par une intensification durable, en par-ticulier chez les petits exploitants ; assurer la disponibilité des aliments de base.

Mesures suffisantes : éliminer la discri-mination et la marginalisation (politique juridique, gouvernance, participation, sécu-rité) ; éradiquer la « faim silencieuse » par des programmes d’envergure (en particulier des micronutriments pour les femmes et les enfants).

agricolesquisesontlibéréesdesinfluencesextérieures et des programmes en constante évolutiondesdonneurs.Ellesproposent,àprésent,uncadrecohérentgéréparlespays africains pour la croissance et le déve-loppement. Le développement agricole et la sécurité alimentaire occupent une place prioritairedansl’agendapolitique.Letoutdernieraccordenlamatière,laDéclaration de Malabo,aétésignéen2014ausommetdel’UnionafricainedeMalabo(Guinéeéquatoriale)àl’issuedepréparationsd’enver-gure.Ilréaffirmecetteprioritéetrenforcele processus du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA).LePDDAAestleplusimportantoutilduNouveauPartenariatpourledévelop-pementdel’Afrique(NEPAD),unorganedel’UnionafricaineetLAréférenceenmatièrededéveloppementagricoleenAfrique.LePD-DAAaétécrééparlaDéclaration de Maputo lorsdusommetdel’Unionafricaineen2003dans la capitale du Mozambique. Il s’agit d’un programme-cadreintégré,axésurl’agricul-tureetdontl’objectifestderéduirelapau-vreté et d’améliorer la sécurité alimentaire. Les gouvernements africains se sont engagés àinvestir10%deleursdépensespubliquesannuellesdansl’agricultureafind’atteindreunecroissancemoyennede6%parandanscesecteur.Quarante-deux(42)des54paysontdéjàsignéunaccordPDDAA.Ungrand

nombre d’entre eux ont déjà mis en place plusieurs étapes du processus prévu par le PDDAAquiencompteuntotaldehuit.Dansl’ensemble,lespaysafricainssesontunpeurapprochésdesobjectifsfixés.Lesinvestis-sementsdansl’innovation,larechercheetledéveloppement n’ont cependant pas encore atteintleniveaurequisalorsqu’ilsoccupentuneplaceessentiellepourl’augmentationdelaproductivitéagricole.

Denouvellesinitiativesafricainespourlaformation,lascienceetlatechnologiesontégalement au cœur des exigences d’innova-tiondanslesecteuragricoleetalimentaire.L’Agenda scientifique pour l’agriculture en Afrique (S3A),publiéen2014,faitpartiedecesinitiatives.Sonobjectifestdepromou-voir un secteur agricole et alimentaire plus productifetplusefficace,àmêmed’assureràlapopulationunapprovisionnementsuffisantendenréesalmentaires.Cetagendascienti-fiqueestégalementinclusdansleprocessusduPDDAA.LaSTISA 2024 (Stratégie pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique) est un autre programme important pour renforcer la recherche agricole. Elle entendcréeruncadrepanafricainpermettantde passer à une économie basée sur le savoir etguidéeparl’innovation.L’unedesprioritésdecettestratégieestd’éradiquerlafaimetd’assurer la sécurité alimentaire.

SoutienrenforcédespartenairesaudéveloppementDifférentspartenariatsinternationauxontétémisenplaceafindelancerlesinitiativesafricainesmentionnées.Ilsentendentcontri-buer à la croissance agricole et à la sécurité alimentaire en Afrique. Il s’agit notamment de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA)crééeen2006,dupro-gramme«Feed the Future»crééen2009,de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition créée en 2012 à l’occasion du sommet du G8 et de la Nouvelle Vision de l’agriculture créée par le Forum

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économiquemondial.Cesprogrammes,parmitantd’autres,s’ajoutentauxmilliardsd’investissementsengagésetontcontribuéàunrevirementpositifdelatendancedesinvestissementsparallèlementauxeffortsducontinentafricain.Leprogrammeallemanddecoopérationdedéveloppementet,notam-ment,l’initiativespécifique«EineWeltohneHunger»(«Unmondesansfaim»)devronts’intéresser aux acquis de ces programmes et se rapprocher de ces derniers quand cela est opportun tout en donnant la primauté au renforcementdesstratégiesafricainesafinqueleurseffetssoientdurables.

Lasociétécivileafricainejoue,bienentendu,unrôleimportant,avecsespartenairesenAllemagne,dansl’évolutiondusecteuragri-cole.Deplusenplusdejeunesentrepreneursafricainsoccupentledevantdelascène.Ilssouhaitentmodifierlesecteurenproposant,parexemple,desprestationsd’informationsurtéléphoneportableoudesoffresdeformationdestinéesauxjeunesagriculteurs.Ilsinfluencentdeplusenplusl’universdesinvestissementsenAfrique.Lacoopérationallemandedeformationetderecherchepourrenforcer l’économie agricole africaine a été étendue notamment aux domaines du climat etdel’utilisationdusol.

PourquoilessolutionsduSEWOHdoivent-ellesseconcentrersurl’innovationenAfrique?Leprogramme«EineWeltohneHunger»(«Unmondesansfaim»),SEWOH,voitlejouràunmomentoùdenombreuxpaysafricainsfontdesprogrèsdansledomainede la sécurité alimentaire et de la croissance agricole.Lesinvestissementsallemandspour le développement devraient donc se rattacherauxinitiativeschapeautéesparlePDDAAetdéjàmisesenplaceàl’échelleducontinentoudespaysafindegarantirlacohérencepolitique.Enoutre,l’engagementallemanddevraitréunirlesforcesspécifiques

àl’Allemagneaveclademandeconcrèteetles besoins latents des pays africains comme celapeutêtrelecasaveclaformationpro-fessionnelledesagriculteurs,l’optimisationdeschaînesdevaleur,lesmodèlesdecoopé-ration,larechercheagricoleetledéveloppe-ment technologique.

Critères :nousproposonsicidescritèrespourl’orientationstratégiquedesinvestissementsallemands pour le développement en Afrique. Ilscoïncidentaveclesdirectivespourdespartenariatsdedéveloppementefficaces(parexemple:lesprincipesd’Accra),enparticulierencequiconcernelafonctiond’orientationparlespaysafricainspartenaires.Concrète-ment,cescritèressoulignentlerenforcementdespotentielsetl’efficacitéafind’éradiquerlafaimetlamalnutrition.Demanièregénérale,lespaysprésentantlescaractéristiquesci-dessousdoiventêtrelespremiersàbénéficierd’investissements:

1. une productivité en bonne voie : des pro-grèsdansl’augmentationdelaproductivitéagricoledurableetbaséesurl’innovation,mesuréspardesindicesdeproductivitéetunepromotiondel’innovation,

2. un soutien politique significatif : enga-gementpolitiquepourunecroissanceagricoledurable,mesuréàl’avancéedansleprocessusduPDDAAetauxdépensespubliques,

3. une meilleure nutrition nécessitant cependant encore une amélioration : les mesurescontrelafaimetlamalnutritionsont placées en haut de l’agenda ; des progrèspeuventêtreidentifiés,illustréspar exemple par une baisse de la malnu-trition;lesbesoinsrestentcependantélevés,encomparaisonnotammentavecl’indice mondial de la faim.

Cestroiscritèresainsiquelesindicateursquilesaccompagnentpermettentd’identifierlesaxes prioritaires possibles comme le montre le tableau 1.

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Rank Pays

(1)

Note potentiel production

(2)

Note engagement politique

(3)

Note faim et progrès

Total

% note crois-sance agricole

% note in-novation

% note dépenses pour l’agriculture

% note investisse-ments en innova-tion

% note progrès en matière de politique agricole

% note du problème de la faim à résou-dre

% note progrès dans l’éradica-tion de la faim

Index : nombre d’années avec une croissance agricole > 6%(2005-2014)2,5

Index : Evolu-tiondelaPTFen%(2001-2008)3,6

Index : nom-bre d’années avec des dépenses publiques pour l’agriculture > 10%(2005-2014)2,5

Index : part des dépens-es pour la recherche et le dével-oppement dans le PIB agricole (2005-2011)4,7

Index : nom-bre d’étapes duPDDAAachevées(%du maximum de8étapes)5

Index : valeur de l’indice mondial de la faim (2014)3,8

Index : diminutionde la part des malnu-tris(2001-2011)3,9

1 Éthiopie 70 60 80 26 100 100 100 782 Mozambique 70 60 20 43 88 100 100 723 Sierra Leone 80 100 0 22 50 100 100 714 Kenya 70 100 0 100 75 60 60 685 Niger 60 100 40 0 63 100 60 656 Malawi 50 100 90 78 88 30 30 637 Sénégal 50 30 0 81 88 30 100 548 Congo(Brazzaville) 50 100 0 97 13 60 30 529 Mali 40 60 60 61 63 30 60 5210 Zambie 20 100 30 38 63 100 0 5111 Tanzanie 50 60 0 51 100 60 30 5012 Burundi 10 0 0 64 63 100 4913 Angola 60 0 0 13 60 100 4814 Bénin 20 60 0 53 100 0 100 4715 Rwanda 60 0 0 61 75 30 100 4716 Ghana 20 100 0 62 88 0 60 4717 Burkina Faso 40 0 40 39 88 60 60 4518 Soudan 10 30 0 25 13 100 (44)20 Ouganda 50 0 0 100 75 60 30 4322 Zimbabwe 50 0 60 48 13 60 60 4224 Nigéria 40 60 0 33 63 30 30 3726 Madagascar 10 30 40 21 13 100 30 3727 Libéria 50 0 10 47 50 60 30 3529 Togo 40 0 0 43 75 30 60 3530 Gambie 30 0 0 82 50 30 60 3531 Côted’Ivoire 30 30 0 49 75 60 0 3432 Cameroun 10 30 0 0 25 30 100 3135 Tchad 40 0 0 14 13 100 0 2640 CongoDRC 40 0 0 17 63 2341 Tunisie 40 0 0 0 0 0 13

Tableau1:analysedespossibilitésdespaysdotésdecentresd’innovationverteetautrespaysafricains (lespaysdotésdecentresd’innovationsontindiquésengris)1

1 Lescolonnes(1),(2)et(3)représententchacuneungroupe.Lesindicateurssontpondérésdelamêmemanièreauseindesgroupes.Letotalcorrespondàlamoyennedes3groupesintégrésenyappliquantlemêmecoefficient.Lesdonnéesmanquantessontignorées.Ainsi,sidesdonnéesmanquent,parexemple,pourunindicateurdugroupe(1),l’autreindicateurentreà100%(aulieude50%)danslanotedugroupe(1).2 Nombresd‘annéesaucoursdesquellesl‘objectifdecroissanceoudedépensesaétéatteintenlecomparantaunombretotald‘annéesdelapérioded‘observation(succèsrelatifen%).3 Quatre(4)catégoriesontétécrééespourcesindicateurs.Leclassementdanscescatégoriess’appuiesurlesquartilesdepays.Leplusmauvaisquartilecorrespondàunscorede0,le2eàunscorede30,le3eàunscorede60etlemeilleurquartileàunscorede100. 4 Lanotecorrespondà100lorsqu’aumoins1%duPIBagricoleaétédépensépourlarechercheetledéveloppement.Remarque : les cellules vides indiquent l’absence de données ; elles ne sont pas prises en compte pour le classement.

Sources : 5 www.resakss.org ; 6Fuglie&Rada(2011);7www.asti.cgiar.org/data;8Indicemondialdelafaim2014(Grebmeretautres,2014);9 www.fao.org

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Dansquelspaysetdansquois’engagerLaquestiondesavoiroùinvestirestexami-née ici via une analyse par pays. Ceux qui ont beaucoupavancédansleprocessusPDDAAdoiventêtrefavorisés,carils’agitlàd’unsignedesoutienpolitique.Parailleurs,leprocessusrequiertuneanalysedesdifférentssecteurs agricoles et le développement d’une stratégie,cequilaissesupposerdemeil-leuresconditionspourlesinvestissementsdans l’agriculture. Il est préférable de ne pas soutenir les pays sans stratégie agricole. Ils peuventtoutefoisbénéficierd’uneaidedansl’élaborationd’unetellestratégie.Enoutre,lerespectdel’objectifde10%dedépensesetleniveaud’investissementenR&Dpeuventêtreinterprétéscommesoutiendel’État.Lesprogrèsdeproductivité(PTF)peuventêtreconsidérés comme les signes d’un sol propice auxinvestissements.Cesderniersdoivent,deplus,seconcentrersurlespaysoùl’insé-curité alimentaire et la pauvreté connaissent toujoursdegravesproblèmes.Cependant,lessuccèsrécentsdanslecombatcontrelafaimdoivent,iciaussi,êtrevuscommedesindicesdel’actiondugouvernementconcernéetdoncêtresoutenuspardesinvestissements.

Àl’échelledecescritères,l’Éthiopie,leMo-zambique,laSierraLeone,leKenya,leNiger,leMalawi,leSénégal,leCongoBrazzaville,leMalietlaZambieoccupentlesdixpremièresplacesdespaysadaptésauxinvestissements.IlsonttousdéjàsignéunaccordPDDAA.Cinqd’entreeuxdisposentdecentresd’innovationverte:l’Éthiopie,leKenya,leMalawi,leMaliet la Zambie.

Encequiconcernele«comment?»,lescritèresàretenirdevraientinclureunebonnegouvernance,descoûtsdetransac-tionrelativementfaiblespourl’ensembledesinvestissements,desprocessusfinanciersirréprochablesetl’éradicationdetoutdétour-nementdefonds.Desprincipesdepartena-riatainsiquedessystèmesdemonitoringetd’évaluationdoiventêtremisenplaceafinde

mesurerlesprogrèsdesobjectifscommuns.Lescommissionsd’évaluationindépendantescrééesparl’AGRApourmesurerlepotentield’investissementpeuventservirdemodèle.

Laquestiondu«dansquoiinvestir?»trouveradesréponsesparlebiaisdeseffetssociauxetéconomiquesattendus,enparticu-lierdel’incidencesurladiminutiondelafaimetdesretombéespositivessurlesrevenusetlemarchédutravailpourlespetitsagricul-teurs,engénéraldanslesrégionsruralesetenparticulierchezlesjeunes.Lesinvestisse-mentsdoiventprésenterunpotentield’extra-polationafindemaximiserleseffets.

Sicescritèressontrespectéssansêtreinterprétéscommedesprescriptionsstrictes,lesinvestissementsallemandsdansledéve-loppement de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique pourront apporter unecontributionconséquentedansleshuitchampsd’actiondelachartedufuturetavoiruneinfluencepositiveglobalesurl’agendaafricain,danslalignedroitedesobjectifsdedéveloppementdurabledesNationsunies.

Notes1 Le présent résumé s’appuie sur une étude panafri-

cainecomplète(Husmann,vonBraun,Badiane,Akinba-mijo,Abiodun,Virchow,2015)et12dossiersnationauxdont disposent leministèrefédéraldelacoopérationéconomique et du développement.

2Kimenyi,M.,Adibe,J.,Djiré,M,Jirgi,A., Kergna,A.,Deressa,T.etWestbury,A(2014)«The ImpactofConflictandPoliticalInstabilityonAgriculturalInvest-mentsinMaliandNigeria»,BrookingsAfricaGrowthInitiativeWorkingPaper17

3Badiane,O.,Collins,J.,Diao,X.etUlimwengu,J.(2015)«EconomicRecoveryinAfricaand itsDetermi-nants»,inBeyondaMiddleIncomeAfrica:AchievingEconomic Growth with Rising Employment and In-comes,éd.O.BadianeetT.Makombe,ReSAKSSAnnualTrendsandOutlookReport,WashingtonD.C.: IFPRI,Institutinternationalderecherchesurlespolitiquesalimentaires.

4Fuglie,K.etRada,N.(2013)«Resources, Policies,andAgriculturalProductivityinSub-Saharan Africa»,USDA-ERSEconomicResearchReport,n°145.

5TheMontpellierPanel(2013)«SustainableIntensification:ANewParadigmforAfricanAgriculture»Londres.

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9PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

PARTIEBÉTUDESDECAS

Liste des études de cas

Leprésentrésumédesdossiersnationauxrédigés pour les douze pays africains dotés de centresd’innovationvertes’appuiesurdesanalysescomplètesdisponiblesenanglaisetjointes au présent rapport.

Chaquerésumédébuteparuneintroductionsur le secteur agroalimentaire avant d’en expliquerlespotentielspuisd’évaluerlesconditionsspécifiquesformantlecadredesinvestissementsagricoles(1.2).Lasection1.3présente les stratégies agricoles du pays concerné.Etladernièrepartie(1.4)énumèrelespossibilitésdecoopérationspécifiquesà l’aide allemande au développement. Ces propositionsreposentsuruneanalysededifférentsfacteursquimettentenévidencelepotentieldediversproduitsetchaînesdevaleurpourl’éradicationdelafaimetpourleprogrèsagricole.Lesfacteursanalysés,pré-sentés et abordés en détail dans les dossiers sontlessuivants:(1)«l’avantagecomparatifouvert»d’unpayspourunproduitdon-né,soitpourquelsproduitsunpaysbénéficied’unavantagecommercial;(2)l’écartentrele rendement actuel et le rendement poten-tielpossible(«yieldgap»),soitpourquels

produitslesinnovationspourraientgénéreruneaugmentationfortedurendement;(3)l’augmentationmoyennedurendementdedifférentsproduits(ensituationnormale)surlesdixdernièresannées,cequimetenlumièrelesproduitspourlesquelsun«mou-vement»estdéjàvisibleetdesinnovationspourraient se raccrocher judicieusement aux évolutionspositivesexistantes;(4)lapropor-tionenquantitérevenantàunproduitdonnéissudupaysdansl’offretotaledanscemêmepays:cefacteurindiquequelrôleunecer-taineproductionjouesurlemarchéintérieuretàquelniveaud’auto-approvisionnementceproduit est associé.

Toutes les sources de données et la bibliogra-phiesontindiquéesdanslesdossiersnatio-naux détaillés et ne sont pas citées dans le présent résumé pour des raisons de conci-sion. Les équipes d’auteurs à l’origine des études de cas sont énumérées dans les dos-siersnationauxdétaillés(versionanglaise).Ces dossiers seront actualisés dans la pour-suite de la recherche d’accompagnement du ZEFetdoiventdoncêtreconsidéréscommedes documents vivants.

Bénin 10

Burkina Faso 13

Cameroun 16

Éthiopie 19

Ghana 22

Kenya 25

Malawi 28

Mali 31

Nigeria 33

Togo 36

Tunisie 39

Zambie 41

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BÉNIN

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

LeBéninestunpayscôtierenAfriquedel’Ouest.Ilcompte10,6millionsd’habitantsdont61%viventenmilieurural.Lesecteuragricolecontribueà32,7%auproduitinté-rieurbrutestà75%auxrecettesàl’export.Environ70%delapopulationtravaillentdansl’agriculture.Pourlescentresd’innovationverte,cesontleschaînesdevaleurduriz,dusojaetdelavolaillequiontétésélecti-onnées. Le riz est le plus important produit d’importation,maisaussid’exportationduBénin.Ilreprésenteplusde50%desvolu-mesimportéset30%delavaleurimportée,tandisquelavolaillereprésente6,4%desvolumesimportéset14,6%delavaleurim-portée. En ce qui concerne la valeur expor-tée,lerizetlavolaillesonttrèsprochesl’undel’autreavec5,6%et4,4%.Lecommerceextérieur des produits à base de soja est nég-ligeable. Les autres chaînes de valeur impor-tantessontcellesdumaïs,del’ananasetdesnoix de cajou.

Lesystèmenationalbéninoisderechercheagricole se compose des centres de recherche del’InstitutnationaldesrecherchesagricolesduBénin(INRAB),d’universités,delabora-toiresprivésetd’organisationsnongouverne-mentales axées sur la recherche. Organisme scientifiqueettechnologiquepublicfinanci-èrementindépendant,l’INRABjoueiciunrôledecoordinateur.Enoutre,diversesagencesetinstitutionsinternationalessontégalementprésentes au Bénin. Il existe aussi des orga-nismes de recherche privés qui ont fortement contribuéaudéveloppementetàladiffusion

d’innovations.Unservicedeconseilcouvranttoutleterritoireestassuréparlesystèmeduconseil agricole du Bénin qui ne connaît pas de services de conseil privés. Le pays compte desplates-formesd’innovationayantpourobjectifdefaciliterletransfertdesrésultatsdelarechercheetdesinnovations.Parlepassé,ellesontpermisl’introductiondenou-velles sortes de riz et de nouvelles techniques deproductionainsiqu’unmeilleuraccèsauxinvestissementsetaumarché.

2. Potentiels spécifiques au dévelop-pement du secteur agricole

LeBéninconnaîtungrandpotentieldansledéveloppement des surfaces agricoles. En effet,seulsenviron17%del’ensembledessurfacespotentiellessontaujourd’huiexploi-tésetseulementenviron11%dessurfacespossiblespourlacultureduriz.Parailleurs,le climat tropical est également idéal pour la culturedefruitsd’exportation.Legouverne-mentseditfavorableàunemodernisationdel’agricultureetadéjàmisenplacedifférentsprogrammesdesoutien,parexemple,pouraméliorerlagestiondessolsetdesautresressourcesnaturelles,pourunmeilleuraccèsaumarché,pourunecoordinationdelarechercheetpourletransfertdesinnovationsagricoles.Lesystèmenationalderechercheagricolejoueiciunrôleporteur.Dansleschaînesdevaleurévoquées,desinnovationssont enregistrées dans tous les domaines : production,premièreetdeuxièmerécolte.

Afind’exploiterlepotentieldisponible,lesinvestissementssontnécessairesdanslesdomainesclésquesont,parexemple,

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l’utilisationdurabledesterresetledévelop-pementdeformesd’utilisationdesterresnonconventionnellesenraisondeschange-mentsclimatiquesetdeladésertification.Lemilieudelarecherchedoitêtreconsolidéetlebudgetaugmenté.Lespetitsagriculteursdoivent pouvoir accéder plus facilement aux informationsetauxinnovations.Enfin,lesecteurprivédoitêtrerenforcéetintégréauxprocessus de recherche et de développement danslesdomainesoùl’onpeuts’attendreà ce que des ressources propres au secteur soientinvesties.BienqueleBéninaitdéjàmené à bien les huit étapes du processus du PDDAA,lesautresindicateursdedéveloppe-mentsontplutôtàconsidérercommefaib-les:entre2005et2014,leBéninaseulementréussisur2ansàatteindreunecroissanceagricoleannuelledeplusde6%,leniveaucibléparlePDDAA.Surlamêmepériode,iln’ajamaisatteintleseuilfixéparlePDDAAd’uninvestissementdansl’agriculturedeplusde10%detouteslesdépensespubliques.Entre2005et2011,seul0,5%duPIBagricoleaétéenmoyenneinvestidanslarechercheetle développement agricoles au lieu du taux de 1%souhaité.Laproductivitéagricoletotaledes facteurs n’a progressé que de 11 points surlapériode2001-2008.Parallèlement,lepaysatoutefoisréussi,entre2001et2012,à réduire de 10 points le pourcentage de malnutrischroniques.Néanmoins,leBéninprésente,avecunevaleurde11,2,unemal-nutritiongraveselonl’indicemondialdelafaim.Surlabasedecesdonnées,leBéninestdonc considéré comme un pays présentant despotentiels,maisaussidesfreinsaudéve-loppementpourlesinvestissementsagricolesdécisifspourleprogrès.Uneaméliorationdesindicateurs cités reste nécessaire pour que les investissementsagricolesengagésàl’avenirauBéninsoientparfaitementefficaces.

3. Besoins en contribution pour ex-ploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Le plan stratégique du développement agri-colesoutientlesecteurprimaireenvisantune sécurité alimentaire durable pour la po-pulationetunprogrèséconomiqueetsocialdupayspouratteindre,aufinal,lesobjectifsdu Millénaire pour le développement et une éradicationdelapauvreté.Cettestratégieprévoit,entreautresélémentscentraux,l’accèsàdemeilleuressemencesetdemeilleursinvestissements,unemécanisationdel’agriculture,unaccèsfacilitéaumarché,auxsavoirsetauxinnovationstechniques,desdroitsfonciers,uneprofessionnalisati-ondesexploitationsagricolesfamilialesetlapromotiond’activitésentrepreneuriales.Àlongterme,leBéninentenddevenirunpays exportateur de produits agricoles. Cet objectifdoitêtreatteintparunemeilleurespécialisationrégionaleetunediversificationdelaproductionagricole.Unrenforcementde la recherche agricole et une professionna-lisationdusecteurparuneconsolidationducapitalhumainfontégalementpartiedelapolitique.

4. Possibilités efficaces et innovantes de coopération dans le cadre de l’aide allemande au développement

L’analysedespotentielsdeschaînesdevaleurpermetd’identifierdesrepèrespourlespos-sibilitésdecoopérationdel’aideallemandeaudéveloppement:lepayspossèdeunpo-tentielcommercialélevépourlesnoixdeca-jou,lestourteauxdegrainesdecoton,l’huiledepalme,lesucreetl’ananas.LeschaînesdevaleursoutenuesparleSEWOH,enparticu-lierlerizetlesoja,enregistrentcependantunavantagecommercialcomparatifnégatif.Entre2005et2012,leBéninaenregistréuneforteaugmentationdesesrecettesannuel-lesde14%pourlespoivronsetlepiment

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12 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

etde6%pourlesnoixdecajou,lapatatedouce,lerizetleslégumes.Parailleurs,lerendement annuel a également augmenté pourlesoja.AuBénin,cetteproductionsesituecependantendessousde0,5%etresteainsi négligeable. En comparant la part de laproductionnationaledansl’offreglobaleauBénin,lesgrainesdecoton,lemaïs,lesfruitsàcoque,lemilletetlesojaoccupentuneplaceparticulièrementimportante.AutreproduitSEWOH,lademandeenrizn’est,enrevanche,couvertequ’àenviron25%parlaproductionnationale.

Ledossiernational(versionanglaise)fournitdesdétailssurlesanalysesdepotentiels.

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13PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

BURKINAFASO

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

Le Burkina Faso est un pays enclavé de l’Afriquedel’Ouestavecunpeuplusde17,5millions d’habitants. Le secteur agricole représente30%duPIBetemploie85%dela main d’œuvre. Pour les centres agricoles d’innovationdelaSEWOH(InitiativeSpé-ciale«UnMondeSansFaim»),cesontleschaînesdevalorisationdurizetdusésamequiontétéchoisies.Laproductionderizestau centre des stratégies de développement burkinabé pour la sécurité alimentaire. La consommationderizdelapopulationestenaugmentationconstante,toutefois,lapro-ductionnationalenecouvrejusqu’àprésentqu’environ47%desbesoins.Depuis2010,lesésameestdevenuunproduitd’exportationimportant.Lesautreschaînesdevalorisationimportantes sont celles du manioc ainsi que desfruitsetlégumes,etsurtoutdesnoixdecajouetdukarité.Deplus,lecotonentantqueprincipalproduitd’exportationaeu,jusqu’en2009,unrôleimportantàjouer.Cettechaînedevalorisationconserverasonimportance,toutentenantcomptedufaitquec’estparticulièrementlapromotiondelaproductiondecotonbiologiquequiaentraî-né de 2004 à 2011 une croissance du taux d’emploi et des revenus de la main d’œuvre.

AuBurkinaFaso,desorganisationsnationalesetinternationaleseffectuentdesrecherchesdansledomainedesinnovations,commeparexemplel’Institutdel‘EnvironnementetdesRecherchesAgricoles.Jusqu’en2010,ledé-veloppement de produits agricoles était basé suruneapprochesectorielle.Lespremières

expériencessurleschaînesdevalorisationetlesplateformesd’innovationontétéacqui-sesàtraversleprojetFARA„Disseminationof New Agricultural Technologies in Africa“. L’utilisationdeplateformesd’informationaétéélargieensuite.Cesdernièresseconcen-trent,entreautres,surleschaînesdevalo-risationdesproduitsd’origineanimale,dumaïs,delagestiondeseauxdepluiedanslaculturecéréalière,dessemencesaméliorées,oudansl’utilisationdepratiquesinnovantespourlaproductiondecoton.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

LeplusgrandpotentielduBurkinaFasosetrouve dans les terres agricoles supplémen-tairesencoredisponiblesdontseuluntiersestutiliséjusqu’àprésent.Deplus,laculturedurizpeutêtrenettementaugmentée,carjusqu’àprésentseulement10%des500000hadebasses-terressontutilisésàcetef-fet.Parailleurs,leBurkinaFasojouitd’unavantagecompétitifdansledomainedelaproductiondecoton.Grâceàunehaussedelaproductiondefruitsetlégumes,lepaysa pu augmenter la diversité de ses biens d’exportation.

Afind’exploitercepotentiel,desengage-ments dans plusieurs secteurs clés seraient nécessaires.Desinvestissementsfiablesdans la recherche et le développement de l’agriculture seraient d’une importance capi-talesurtoutafinderéduireladépendancedelarechercheparrapportauxfinancementsvolatilsdedonateurs.Laproductivitédespe-titspaysanspourraientêtrenettementaug-

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mentéegrâceàlagarantiedeleursdroitsentantquepropriétairesterriensetàunaccèssimplifiéauxcrédits.Ilyalieuderenforcerdetouteurgenceleréseauroutieretd’ouvrirdes voies d’acheminement vers l’étranger (lesportsparex.)pourfaciliterl’accèsauxmarchés.Grâceàdesinvestissementsdanslerenforcementdeschaînesdevalorisationsouventfragmentéesjusqu’ici,leBurkinaFasopourraitaussitoutàfaitêtreenme-sure de fabriquer des produits transformés etd’accroîtreainsisavaleurajoutée.D’unemanièregénérale,leseffortsdedéveloppe-ment au Burkina Faso ne sont actuellement pasencoreoptimaux.C’estcequerévèlentd’unepartlesinvestissementsdanslesecteuragricole en 2005 et 2014 : c’est uniquement aucoursdequatreannéesqueplusde10%de toutes les dépenses publiques ont été in-vestiesdansl’agriculture.Unautreindicateurestque,entre2005et2011,l’investissementdans la recherche et le développement agri-coles ne représentait en moyenne seulement 0,4%aulieudu1%duPIBagricolesouhaité.Aucoursdecettepériode(de2001à2008),leBurkinaFasoaenregistréunedétériorationde 16 points de pourcentage de la produc-tivitétotaledesfacteursagricoles,leplusmauvais développement en Afrique subsaha-rienne.Entre2001et2011,letauxdeperson-nessouffrantdemalnutritionchroniqueauBurkinaFasones’estamélioréquede6%et,avecunevaleurde19,9surl’indexdelafaimdanslemonde,lestatutdupayspeutêtreconsidérécommesérieuxvoirtrèssérieux.Cen’estquegrâceàuneaméliorationdecesindicateursquelesinvestissementsagricolesfutursproduirontpleinementleureffetauBurkina Faso.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

En2010,leBurkinaFasoaadoptéunenouvelle stratégie de développement : la

„Strategy for Accelerated Growth and Susta-inableDevelopment(SCADD)“qui,pourunepériodedecinqans,misesurdesdomainesetdeschaînesdevalorisationprometteursafind’obteniruneaméliorationàlafoisdelacroissanceetdescréationsd’emploigrâceàdesinvestissementsprivésetuneproductiondiversifiéedequalité.Lesaxesprioritairessontlessuivants:promotiondecentresdecroissance,développementdechaînesdevalorisationprometteuses,activitésdeniche et groupements d’entreprises ainsi que luttecontrelapauvretéparlesoutiend’unecroissanceatténuantcettepauvreté.Con-crètement,legouvernementadéveloppé,enarrière-plandelapolitiqueagricoledelaCEDEAOetdelaSCADD,leprogramme“Na-tionalRuralSector”.Lebutdeceprogrammeestdecontribueràlasécuritéalimentaire,àlacroissanceéconomiqueetàlaréductiondela pauvreté.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

Ensebasantsurl’analysedespotentielsdeschaînesdevalorisation,quelquespointsdedépartontpuêtreidentifiéspourdespossi-bilitésdecollaborationavecl’aideallemandeau développement au Burkina Faso : le pays disposed’unfortpotentieldecommercia-lisationdusésame(choisiparlaSEWOH),lesgrainesoléagineuses,lestourteauxdegrainesdecoton,lesnoixdecajouetlaviandedechèvre.Pourcequiestdurizentantqu’autrechaînedevalorisationsoutenueparlaSEWOH,leBurkinaFasonebénéficied’aucunavantagecomparatifauniveauducommerceinternational.Pourlesésameetleriz,toutcommepourlespatatesdouces,l’ignameetlesnoixdecajou,deforteshaus-sesderendementde5à10%/anontpuêtreatteintesentre2005et2012.Ceshaussesderendementcontinuespréfigurentd’autrespo-tentielsd’investissement.Ladifférenceentre

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lesrendementsactuelsetceuxpotentielsestparticulièrementhautepourlesprincipalesvariétésdecéréalescommelemaïs,lesor-gho,lemilletetlerizenculturepluviale,maisilexisteaussiunpotentielpourdeshaussesde rendements pour le riz en culture irri-guée.Lemaïs,lesgrainesdecoton,lesorgho,l’igname et la canne à sucre – pour lesquels laproductionlocaledépasselademandeauniveaunational–sontparticulièrementpertinentsmesurésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offredupays.Encequiconcernelesésameetleriz,lademan-dedanslepaysnepeutpasêtrecouverteparlaproductioninterne.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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CAMEROUN

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

SituéenAfriquecentrale,leCamerouncomp-teprèsde23millionsd’habitants.Sonsur-nomd’»Afriqueenminiature»luivientdesadiversitéclimatique,culturelleetbiologique.Lesecteuragricolereprésente23%PIBetemploie53%delamaind’œuvre.Encequiconcernelescentresvertsd’innovation,cesontleschaînesdevalorisationdupoulet,ducacao,desoignonsetdespommesdeterrequiontétéchoisies.Unefortehaussedelademandeintérieurepourlepouletestatten-due et le secteur jouit d’une grande protec-tionàl’importation.Contrairementàd’autresproduitsexportés,lecacaoestuniquementproduitpardepetitspaysansets’avèreêtresurtout une source de revenus pour les grou-pesdepopulationdesrégionsforestières.D’autreschaînesdevalorisationimportantessontcellesdumanioc,delabananeplantain,deslégumes,dumaïs,duriz,despommesde terre et de des patates douces en tant que denrées alimentaires – tout comme les bananes,lecoton,lecafé,lecaoutchouc,lepalmier à huile et l’ananas pour l’export. La plusgrandepartiedubesoinenviandeestcouvert par les bœufs et les poules.

L’InstituteofAgriculturalResearchforDeve-lopmentprocèdeàdesprogrammespublicsde recherche dans le domaine de l’agriculture depuis1996.Lesecteurprivénationaletin-ternationalauCamerouneffectueégalementdelarechercheappliquée.Desservicesdeconsultationenagriculturesurtoutleterri-toire sont proposés presque uniquement par desinstitutionspubliques,soutenuspardes

projets d’entreprises privées et des organisa-tionsnon-gouvernementales.Lesplateformesd’innovationsontlargementutiliséesdansle secteur agricole. Elles se concentrent en grandepartiesurdesrégionsprécisesdupayset traitent entre autres de bananes et bana-nesplantains,deriz,chèvresetdemanièregénéraledeproduction,detransformationetdecommercialisation.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

LeplusgrandpotentielduCamerounsetrouvedanslesterresfertiles,quicouvrent25%dupaysmaisdontunegrandepartien’estpasencoreutiliséepourl’agriculture.L’approvisionnementsuffisanteneau,lamaind’œuvre nombreuse et les grands marchés d’Afrique centrale et du Nigeria représentent desavantagessupplémentaires.Dessuccèsdansl’accroissementdelaproductivitéagri-cole ont été enregistrés au cours des derni-èresannées,enparticulierdanslachaînedevalorisationdumaniocgrâceàlacultureetàlamultiplicationdeplantsdehautequalité,sains,noncontaminésainsiquegrâceàdesaméliorationsdanslachaînedeproduction.D’unemanièregénérale,demeilleuresvarié-tés de céréales et légumes secs ont été déve-loppés,cequiamenéàunenettehaussedelaculturedecesvariétés.Afind’exploitercepotentiel,desinvestissementsdansplusieurssecteursclésseraientnécessaires.Ilfaudrait,d’unepart,éliminerlespénuriesauniveaudelaproductiondesprincipalesplantes,ycomprislemanioc,leriz,labananeplan-tain,lemaïs,lapommedeterreetlacanneà sucre. La dépendance par rapport au riz

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d’importationnotammentestencoregrande.Laproductivitédespetitspaysansestfaibleetpourraitêtrenettementaugmentéegrâceàunmeilleuraccèsàdesinputs(telsquedel’engrais,despesticidesetdessemencesaméliorées),descréditsetdesmachines(telsque des tracteurs ou des machines pour dé-cortiquerleriz).Grâceàdesinvestissementsdans le renforcement des chaînes de valorisa-tion,lepayspourraitàl’avenirêtreégalementen mesure de fabriquer des produits trans-formés et d’augmenter ainsi sa valeur ajoutée nationaleglobale.Desinvestissementsdanslestockageetlacommercialisationdeprodu-itsenfontaussipartie.Parailleurs,ilsembleêtreurgentd’étendreleréseauroutierpouraméliorerl’accèsauxmarchés.Lesystèmenationalderecherchepourraitêtrerenforcédemanièresignificativepardesaidesfinan-cièresetdescoopérationsderechercheavecdespartenairesrégionauxetinternationauxafind’accroîtrelescapacitéslocalespourlesinnovations.

Ensebasantsurl’analysedespays,lespré-visions de développement sont limitées : le Cameroun a achevé seulement deux des huit étapesduprocessusduPDDAA,lepaysn’apuatteindrequ’aucoursd’uneseuleannéeentre2005et2014l’objectifduPDDAAd’unecroissanceagricoledeminimum6%/an.Demême,leCamerounn’ajamaisinvestidansla période située entre 2005 et 2014 plus de 10%detouteslesdépensespubliquesdansl’agriculture. Le développement faiblement positifdelaproductivitétotaledesfacteursagricoles de 7 points de pourcentage entre 2001et2008peutêtreconsidérécommesignedessous-investissementsrelatifsdansla recherche et le développement agricoles. MêmesilasituationalimentaireauCa-merouns’estamélioréede18%entre2001et2011,l’indexdelafaimdanslemondesetrouveà12,6etsignaleparlàunniveaudegravité sérieux. Le Cameroun est ainsi consi-dérécommeunpaysavecdespotentielsmais

aussi avec des obstacles au développement pourlesinvestissementsagricolespertinentspour le développement.

3. Besoins en contribution pour ex-ploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Enseconcentrantsurlamodernisation,lasécuritéalimentaire,ladiversificationdesexportationsetlatransformation,la„Na-tionalAgriculturalPolicy“définitlecadrepolitiquedusecteuragricoleauCameroun.Parailleurs,unpland’investissementsadoptéen2014prévoitjusqu’en2020desinvestis-sementsd’unmontantde3,35billionsFCFA(env.5milliardseuros).Sesaxesprioritairessont les suivants : développement du secteur agricole,améliorationdel’infrastructuredeproductionetdel’accèsauxmarchésfinanciers,utilisationdurabledesressourcesnaturelles ainsi que Capacity building pour lacollaborationetledéveloppementruraux.Concrètement,legouvernements’estfixél’objectifdeformer30000agriculteursdans35centresdeformationagricolerépartissurle territoire.

Enoutre,leCamerounpoursuitla«Vision2035»,dontl’objectifestune«révolutionagricole»quidevraitmeneràunaccroisse-mentsignificatifdelaproductivitéetàuneintensificationagricoleainsiqu’àunchange-mentdesstructuresdespropriétésfoncièrespour réduire ainsi la pauvreté à moins de 10%.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

L’analysedepotentielsdeschaînesdevalori-sationauCamerounindiquequelquespointsdedépartpourdescollaborationsfuturesavec l’aide allemande au développement : lesplusgrandspotentielscommerciauxdu

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Cameroun se trouvent principalement dans le pyrèthreetlecacaotoutcommedanslesba-nanes,lecaoutchoucetlecoton.Misàpartlecacao,lesautreschaînesdevalorisationsoutenuesparlaSEWOHnereprésententau-cunavantagecommercialcomparatifpourleCameroun.Danslapériodesituéeentre2005et2012,lecacaoatoutefoisàpeineobtenudehaussesderendement.Lesoignons(22%),leriz(16%),lestomates(12%)etlesbananes(11%)sontleschaînesdevalorisationquiconnaissentdenetteshaussesderendementannuellesdurantcettepériode.Enplusducacao,lesproduitsagricolesspécialementpertinentsauCamerounsontlessuivants:haricots,sorgho,bananesetracinescomesti-bles.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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19PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

ÉTHIOPIE

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

L’Éthiopie est un pays enclavé en Afrique del’Estetcompteenviron96,5millionsd’habitants. Le secteur agricole contribue à42%auproduitintérieurbrutetemploie79%delamain-d’œuvre.Lesoletlescon-ditionsclimatiquesfavorisentlaculturedeproduitsagricolestrèsvariés.Malgrécela,l’insécuritéalimentaire,lafaimetlamal-nutritionsontencoretrèsprésentesdansdegrandespartiesdel’Éthiopie.Lescausesensont,parexemple,lasécheresseoulesinondations.Cependantdifférentsfacteurssystémiquestelsqueladégradationdel’environnement,uneagriculturepeutech-nicisée,unmanqued’emploietunepressiondémographiqueforteentretiennentaussiconsidérablementcetteproblématique.Pourlescentresd’innovationverte,cesontles chaînes de valeur du blé et des féveroles (légumineuses)quiontétésélectionnées.Ceslégumineusessontcultivéesdanstoutlepaysetreprésententunesourcefiabledeprotéinesdansl’alimentationdespetitsagriculteurs.Enoutre,cetteproductionseplaceen3epositiondanslesexportationséthiopiennesdeproduitsagricolesetinflu-enceainsipositivementlebilanéconomiquedupays.Onnoteraiciqu’uneaugmentationmineuredelaproductionsuffiraitdéjàpouramplifiersensiblementceteffet.D’autreschaînes de valeur importantes concernent leteff,lemaïsetcertainsproduitsanimauxqui,àl’exceptionducuir,secantonnentàunrôlenational.Parailleurs,l’Éthiopieestleplus grand producteur de café en Afrique. Sa culture rapporte au pays la plus grande part

desesbénéfiquesàl’export.

Différentesinstitutionsnationalesetinterna-tionalestellesqueleministèredel’agricultureoulaFAOsoutiennentl’agricultureéthiopi-enne par le biais de la recherche. La recher-che et le développement sont cependant dominés par le gouvernement éthiopien ; le secteurprivérestesous-représenté.Néan-moins,lacontributiondel’EthiopianInstituteofAgriculturalResearchdansl’augmentationdelaproductivitéagricole,parexemple,aétéfaiblejusqu’iciàl’échellenationale.Desaméliorationssonttoutefoisàconstaterdansl’évolutiondel’agriculturesouslaformedemodernisationdesproduitsagricoles,d’unemeilleuregestiondesressourcesnaturelles,d’unemeilleureutilisationdesintrantsparles agriculteurs et du développement de capacitésprofessionnelles.Lesplates-formesd’innovationtrouventuneutilisationlargedanslesecteuragricole.Ellesseconcentrent,enmajorité,surl’éradicationdelafaimetdela pauvreté en assurant la disponibilité des alimentsdebase,ens’adaptantàl’évolutiondesconditionsclimatiquesetenutilisantlessavoirstraditionnels.Ellesvisentaussiàpro-mouvoirunetechnicisationrenforcéeainsiqu’unemeilleuregestiondel’agriculture.

2. Potentiels spécifiques au dévelop-pement du secteur agricole

L’Éthiopie dispose d’énormes ressources : unegrandediversité,unevastesurfacedesolfertile,unsoutienpolitiqueàl’agricultureetun service de conseil agricole bien structuré. Lacollaborationétroiteentrelesinstitutsderecherchenationauxetinternationaux,d’une

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part,etlegouvernement,d’autrepart,aper-misd’obtenirdéjàdessuccèsconsidérablesen sécurité alimentaire.

L’Éthiopieprésentedesévolutionspromet-teuses à de nombreux niveaux. Sur une périodede10ans,lepaysaainsienregistré7 années de croissance agricole annuelle su-périeureà6%,leniveaucibléparlePDDAA.Laproductivitéagricoletotaledesfacteursaprogressé de 10 points entre 2001 et 2008. Legouvernementafficheunegrandevolontéd’investirdansl’agricultureetadéjàmenéàbienleshuitétapesduprocessusduPDDAA.Toutefois,iln’engageque0,3%duPIBagri-cole pour la recherche et le développement aulieudutauxde1%souhaitétoutenayantinvesticependant,surhuitannéesentre2005et2014,plusde10%detoutescesdépensespubliques dans l’agriculture. Le pourcenta-ge de malnutris chroniques a pu baisser de 19pointsentre2001et2011.Malgrécela,l’Éthiopie présente toujours une valeur de 24,4selonl’indicemondialdelafaim,cequiattesteunniveaualarmantdemalnutrition.

3. Besoins en contribution pour ex-ploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Afind’exploiterlespotentielsdusecteuragricole,l’Éthiopiesuitdepuis1995unestra-tégie générale de développement axée sur l’agriculture.Desmesuresconcrètesontétédéfiniesdansle«GrowthandTransformati-onPlan2»datantde2015etsefixantpourprioritéd’éradiquerlapauvreté,l’agriculturejouantunrôlecentral(notammentledéve-loppementdelachaînedevaleurdublé).

Lepayscompted’autresstratégiesnationalesimportantes:la«RuralDevelopmentPolicyandStrategy»,le«PlanforAcceleratedandSustainedDevelopmenttoReducePoverty»,la«FoodSecurityStrategy»etle«ClimateChangeNationalAdaptationProgrammeofAction(NAPA)».

Demanièregénérale,cesstratégiesenten-dentfaireévoluerl’agriculturegrâceàuneaméliorationdescapacités,uneutilisationoptimiséedelamain-d’œuvre,desformesadaptéesd’utilisationdesterres,uneintégra-tiondelaspécialisationetdeladiversificationainsi que du développement agricole et rural.

Parailleurs,lacommercialisationdoitêtreamélioréeetlelienentrelarecherche,lessystèmesdeconseiletlesagriculteursdoitêtrerenforcéafindepromouvoirl’utilisationde nouvelles technologies.

4. Possibilités efficaces et innovantes de coopération dans le cadre de l’aide allemande au développement

LesévolutionspositivesconstatéesenÉthi-opiepermettentd’identifierdenombreuxrepèrespourlespossibilitésdecoopérati-on de l’aide allemande au développement. Voiciquelquescritèresetcertainsproduitsycorrespondants:lepotentielcommercialestparticulièrementélevépourlesésame,laviandedechèvre,lesfruits,leslégumes,les oléagineux et pour les féveroles dont la chaînedevaleuraétésélectionnéeparlaSEWOHpourlescentresd’innovationver-te.Encequiconcerneleblé,l’Éthiopienebénéficied’aucunavantagecomparatifdanslecommerceinternational.Lesplusgrandesaugmentationsderendementontsurtoutconcerné,depuis2005,lapatatedouce,l’igname,lepoischiche,lapommedeterreetlemaïs.Surlamêmepériode,lesproduitsduSEWOH,àsavoirlesféverolesetleblé,ontégalement pu enregistrer une progression de leurrendementderespectivement7et5%.EnÉthiopie,l’écartentrelerendementactuelréeletlerendementpotentielestparticuli-èrementélevépourlesculturesnonirriguéesdumaïs,dusorgho,dubléetdumillet.Encomparantlapartdelaproductionnationa-ledansl’offreglobaledanslepays,lemaïs,lespetitspois,lespoisetd’autressortesde

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21PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

céréalesoccupentuneplaceparticulièrementimportante.Leurproductiondépassemêmelademandelocale.Parailleurs,plusde¾delademandenationaleenblésontproduitsenÉthiopie.

Ledossiernational(versionanglaise)fournitdesdétailssurlesanalysesdepotentiels.

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22 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

GHANA

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

Le Ghana est un pays d’Afrique de l’Ouest avecunepopulationd’unpeuplusde27millions d’habitants. L’agriculture contribue àenv.30%duPIBetemploielamoitiédelapopulationactive.Lespetitesexploitationsagricolesd’unesurfacede1,2haenmoyenneconstituent80%del’agriculture.Undesgrandsproblèmesdupaysestundéséqui-libremarquésud-nordauniveausocio-économique,cedéséquilibreestlepointdedépart de nombreux projets et stratégies de développement. En ce qui concerne les centresvertsd’innovation,cesontleschaî-nesdevalorisationdumaïs,durizetdel’ananas qui ont été choisies. Le maïs est la principalecéréaleduGhanaetledeuxièmealimentdebasedupaysaprèslemanioc.Pourplusd’unmilliondefamillesdepetitspaysans,laproductiondemaïsestlaprinci-pale source de revenus. Le riz est en train de devenir une denrée alimentaire de plus en plusimportante.Destravauxsontencourspourobtenirdesvariétésamélioréesafindecouvrir les besoins du pays. En ce qui concer-neleschaînesdevalorisationdel’ananas,enplusdel’export,latransformationlocaleenjuss’avèreavoirunhautpotentiel,maislesentreprisesmanquentcependantdematièrepremière.Lesoja,lesfruitsetlégumes,l’huilede palme et le cacao ainsi que le manioc constituentlesautreschaînesdevalorisati-on ; le manioc quant à lui étant transformé en différentsproduitsd’importancelocale(gari,amidon,fourrage).

LeCouncilforScientificandIndustrialRe-

search est le principal organisme de recher-cheagricoleauquel13institutsderecherchesontrattachés.Parailleurs,quelquesuniver-sités ont également des capacités correspon-dantes dans le domaine des sciences agroali-mentaires.Lesservicesdeconsultationen

agriculturesontorganisés,pourlaplupart,demanièrecentraliséedepuisleministèrede l’agriculture. Il y a toutefois de plus en plusd’effortsréaliséspourladécentralisationenattribuantdeplusgrandesresponsabili-tésauniveaudesdistricts.Desplateformesd’innovationsontprésentesdanslepaysetsontnéesàl’initiativededifférentsprogram-mes.Ellestraitentdeproduitstelsqueleriz,lemaïs,lepalmieràhuile,etaussideprob-lématiquestellesquelechangementclima-tiqueouletransfertdetechnologies.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

LepotentieldedéveloppementduGhanadans le secteur agricole réside dans le déve-loppement de variétés de fruits délaissées jusqu’àprésent,lesnoixdecajouetlekaritéainsi que dans le renforcement du traitement du manioc qui peuvent entrer en ligne de compteentantqueproduitàl’exportation.Il existe par ailleurs une grande demande pour le poisson et la viande de pintade. Les investissementsdugouvernementpourl’améliorationdessystèmesdeconsultationainsiquedesinfrastructures(rues,électrici-té,irrigation)fontpartiedessignauxpositifsdesdernièresannées.Lamiseàdispositiondemicro-créditsetdesubventionspourlessemences,lesengraisetlesfiletsdepêche

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aégalementmenéàdesinnovations.Lesconcoursd’innovationetlesLocalInnovationSupportFundsontjouéiciunrôleimportantet exemplaire. Tout comme les autres pays africain,leGhanadépendengrandepartiedel’importationderiz.Ledéveloppementdevariétéslocalestrèsproductivesdemaïsetderizainsiqu’unsoutiendesindustriesdetransformationseraientunecontributionimportante à l’accroissement de la valeur ajoutéenationale.Dansplusieursdomaines,le Ghana fait preuve de développements trèsprometteurs.LepaysapuatteindreseptdeshuitétapesduprocessusduPDDAAetlaproductivitétotaledesfacteursagricolesaconnuuneaméliorationde16pointsdepourcentage,cequisesitueau-dessusdelamoyenneafricaine.Parcontre,entre2005et2014,leGhanan’aatteintquedurantdeuxannées une croissance agricole dépassant les 6%/anvisésparlePDDAAetn’ainvestidu-rantaucuneannéeaucoursdecettepériodeplusde10%detouteslesdépensespubliquesdansl’agriculture.Deplus,legouvernementn’utiliseque0,6%duPIBagricolepourlarecherche et le développement au lieu du 1%souhaité.Lepourcentagedesperson-nesatteintesdemalnutritionchroniqueauGhanaapuêtreréduitentre2001et2011de 10 points de pourcentage. Le Ghana a une valeurde7,8surl’indexdelafaimdanslemonde,cequidémontreunniveaumodérédegravitépourlamalnutrition.Avantlepro-cessusduPDDAA,lepaysavaitdéjàinvestidans l’agriculture et avait pu diminuer ainsi lenombredepersonnessouffrantdemalnu-tritionchroniquedeprèsde45%en1990-92à17%en2000-20002.LeGhanaestdoncenprincipeunpaystrèsprometteurpourcequiestdesinvestissementsagricoles,toutefois,lesinvestissementsagricolesayantpourbutd’éliminer la faim et la pauvreté au Ghana ne sont que d’une importance capitale limitée.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Le principal document pour déterminer le cadrepolitiquedudéveloppementagricoledu Ghana est le „Ghana Shared Growth and DevelopmentAgendaII(2014-2017)“.Ilmetl’accentsurl’importancedesinvestisse-mentsdanslacompétitivitédusecteurprivé,l’accélérationdudéveloppementagricoleainsiquedanslagestiondesressourcesnaturelles. L’agenda accorde également une grande importance à une meilleure infra-structure,àunrenforcementducapitalhumainetàlacréationd’emploitoutcommeàungouvernementtransparent,responsa-bleetefficace.Ilestsoutenuparla„FoodandAgricultureSectorDevelopmentPolicy(2009-2015)“danslaquellelerenforcementdusecteuragricoleparlacréationdechaînesdevalorisationestparticulièrementthémati-sé.Afindesurmonterladisparitésud-nord,legouvernementadéveloppél’initiativeàlongterme(2010-2030)de„SavannahAcceleratedDevelopmentInitiative“,etacréélaSavannahAcceleratedDevelopmentAuthority.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

LeGhanaetl’Allemagnejouissentd’unetrèslonguerelationencequiconcernel’aideaudéveloppement. En s’appuyant sur les chaî-nesdevalorisationdéjàdéveloppéesparlepassé(chili,maïs,mangue,ananas,agrumes,pintade,agouti,poissonetcaoutchouc),despossibilitésdecollaborationapparaissentsurlabasedel’analysedespotentielsdeschaînesdevalorisation:lepaysdisposed’unfortpotentieldecommercialisationducacao,desnoixdecajou,ducafé,del’ananasetdeshuilesvégétales.LesproduitsSEWOHtelsquele maïs et le riz présentent des inconvénients comparatifsdanslecommerce.Àl’égarddes

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hausses annuelles de rendement entre 2005 et2012,ilfautalorsconsidérerlesananas,lesnoixdecoco,lesoranges,lesharicotsetlesarachidescommelesproduitsprometteurs.Les hausses de rendement pour le maïs et le rizsont,quantàelles,trèsfaibles.Lesdiffé-rences entre les rendements actuels et ceux potentielssontpertinentespourtouteslescultures,maissontsurtoutassezfortespourlemillet,lerizetlemaïs.Labananeplan-tain,lemillet,lesorgho,lapatatedouce,lesracinescomestiblesetlemaïssontparticu-lièrementpertinentsmesurésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offredu pays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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25PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

KENYA

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

Lesecteuragricolejoueungrandrôledansl’économiekényane.Plusde40%delapo-pulationvitdel’agriculture,etplusde70%dans les zones rurales. Le secteur représente environ18%del’emploiformeletassurelasubsistanceàunegrandepartiedelajeunepopulation.Durantladernièredécennie,lestaux de croissance de l’agriculture étaient trèsvariablesavec,entreautres,unpointtrèsbasprovoquéparunefortesécheresseavec-4,1%decroissanceen2008.Depuis,l’agriculture s’est toutefois remise et enregis-treànouveaudestauxdecroissancepositifs.Ce sont surtout la forte demande intérieure pour divers produits et un export revigoré pourdesproduitscommelecafé,lesfleurs,les fruits et légumes qui y ont contribué.

Malgréleseffortsdéjàentrepris,lesplusgrandsdéfisrestentsurtoutl’accroissementdelaproductivitédanslessous-secteursimportants,lesaméliorationsengestiondeterritoireetderessources,l’améliorationdel’accèsaumarchéetaucommerce,uneparticipationaccruedusecteurprivé,desréformesinstitutionnellestoutcommeunecoordinationrenforcéedelarechercheetdutransfertdetechnologies.Leseffortslesplus récents pour rendre le secteur agricole plusproductifsontvisiblesdanslepland’investissementàmoyentermedugou-vernementduKenya,planenaccordaveclePDDAA.Iltientcomptedeladiversitéagricoleetprévoitdesinvestissementsdansdiversdomainesstratégiques,commeparexemplel’améliorationdelaproductivité,de

lacommercialisationetdecompétitivité;unengagement renforcé du secteur privé ; une gestiondurableduterritoireetdesressour-ces;uneréformedessystèmesdeconsultati-onagricoles;uneaméliorationdel’accèsaumarchéetaucommerce;unecoordinationetundéploiementefficaces.

Les principaux produits agricoles du Kenya sontlemaïs,leblé,lestubercules(pommesdeterreetpatatesdouces),lemanioc,lesfruits,lesbananesetbananesplantains,leslégumesetleslégumessecs.Deplus,ilexisteuneproductionconsidérabledethéetdecaféainsiqu’unequantiténonnégligeabledebétail. En ce qui concerne les centres verts d’innovation,cesontleschaînesdevalorisa-tiondulaitetdelapatatedoucequiontétéchoisies.

Lesystèmenationald’innovationestcom-posé de quelques organismes kényans de recherche,p.ex.laKenyaAgriculturalandLivestockResearchOrganization(KALRO)oud’universitésetd’institutsderechercheinternationauximplantésauKenya.10des15centresduGCRAImènentactuellementdes projets au Kenya. Le FARA a en outre créé 13plateformesd’innovationdanslepaysquitraitentdesdifférenteschaînesdevalo-risation,notammentcellesdumaïsricheenprotéines et des patates douces enrichies en vitamine A.

D’unemanièregénérale,leKenyalaisseentrevoirundéveloppementtrèspromet-teur.Entre2005et2014,lepaysavaitatteintdurant sept années une croissance agricole demin.6%(objectifPDDAA).Laproducti-vité totale des facteurs dans l’agriculture

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26 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

s’estamélioréede24%entre2001et2008.L’engagementpolitiqueestluiaussipositif:legouvernementadéjàatteintsixdeshuitétapesduPDDAAetlesdépensespourlarechercheagricolesontmêmeunpeuplushautesquele1%duPIBagricoleviséparlePDDAA.Toutefois,l’objectifd’investiraumoins10%detouteslesdépensespubliquesdansl’agriculturen’apasétéatteintduranttoutescesannées.Depuis2001,letauxdepersonnessouffrantdemalnutritionchro-nique n’a été réduit que d’environ 9 points depourcentage.LeKenyasesitueà6,5surl’index de la faim dans le monde. La faim est doncunproblèmesérieuxcequiaccentuelanécessitéd’investirdansl’agriculture.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pement du secteur agroalimentaire

Lesgrandspotentielspourlesecteuragri-cole au Kenya résident dans l’extension de l’irrigation,dansladiversificationetlatransi-tionversdesproduitsagricolesnon-tradition-nels et l’extension de la valeur ajoutée dans le paystoutcommeuneimplicationdusecteurprivé.

D’importantsinvestissementsdesdernièresannées dans la culture des plantes com-prennentl’utilisationdevariétésquisontad-aptéesàdesconditionsmodifiéesd’humiditéetdetempérature,lepassageversdespratiquesquiconserventl’humiditéetlesélé-mentsnutritifsdusol,lecontrôledel’érosiondessolsetl’améliorationdel’absorptiondel’eauparlesplantesainsiquel’utilisationdeprévisionssaisonnières.Deplus,dessystèmesd’irrigationàpetiteéchelleontétéintroduitsetdesaméliorationsdanslaluttecontrelesmaladiesetlesparasitespuêtreobtenues.Encequiconcernelebétail,lesélevagesparticipatifsderaceslocales,l’installationdebanquesfourragèresetlaremiseenculturedesterresdepâturageetladiversificationdes entreprises des animaux d’élevage ont constituédesinnovationsimportantes.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

En2003,lesecteuragricoleaétéidentifiécomme étant un des trois moteurs pour l’économieduKenyadansla«StratégieNati-onalepouruneRelanceéconomique».Troisstratégies sont ici d’importance capitale : La „StrategyforRevitalizingAgriculture,2004-2014”aétéélaboréepourledéploiementdans le secteur agricole de l’“Economic Re-coveryStrategyforWealthandEmploymentCreation”.La„KenyaVision2030“aétéad-optéeen2008,elledéfinitlesecteuragricoleen tant qu’élément central pour la relance économiquedupays.Etenfin,l’„AgricultureSectorDevelopmentStrategy2010-2020“aété établie comme révision de la „Strategy forRevitalizingAgriculture,2004-2014“etprésenteunplandétaillédelamanièredontl’agriculturepeutaiderleKenyaàatteindreunecroissanceéconomiquede10%.

4. Possibilités efficaces et innovantes de coopération dans le cadre de l’aide allemande au développement

LeKenyapossèdedesavantagescompétitifsparticuliersauniveauducommerceinterna-tionalaveclesharicotsverts,lethé,lespoisetlesnoix,maiségalementaveclelaitetlespatatesdouces.Cesdernièresannées,lesrendementsdeculturedemanioc,deblé,deriz,debananesetd’haricotssecssesontnet-tementaméliorés.Deshaussesderendementontégalementpuêtreatteintespourd’autresvariétésdefruitsetlégumes.Enrevanche,pourlespatatesdouces,unedeschaînesdevalorisationdelaSEWOH,desdiminutionsde rendement ont été constatées. Le fossé existant actuellement entre les rendements réalisésetceuxpotentielsestparticulière-mentgrandpourlesculturesnon-irriguéesdemaïs,desorgho,debléetdemillet.Lesclousdegirofle,lesananas,lesfruitssecs,lacrème

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27PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

etlecafésontdesproduitsnationauxjouis-santspécialementd’unegrandeoffreglobaleauKenyasibienqueleurproductiondépassela demande intérieure. Les données montrent égalementquel’offredesproduitschoisisparlaSEWOH(produitslaitiersetpatatesdouces)sont totalement produits dans le pays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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28 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

MALAWI

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

SituéenAfriqueduSud,leMalawicompte16,7millionsd’habitants.Lesecteuragricoledupayscontribueà37%duPIBet85%desrecettesàl’exportation.Lesecteurestcarac-térisépardeuxstructurespartielles:d’uncôté,environdeuxmillionsdepetitesexploi-tationsagricolesquigénèrentenviron80%delaproductionalimentaireduMalawi,etdel’autre,lesgrandesplantationsdetabac,desucreetdethé,quigénèrentplusde80%desbiensd’exportationagricoles.Encequiconcernelescentresvertsd’innovation,cesontleschaînesdevalorisationdusoja,del’arachide et du manioc qui ont été choisies. Les autres produits agricoles importants sont lemaïs,lerizetlespommesdeterre.Commelaproductiondetabacafortementbaisséenraisondelafaibledemande,lastratégienationaledel’exportationconseillesurtoutlacultureetlavalorisationdelégumineuses(p.ex.poischiches).

Cesdernièresannées,uneréformeagrairefondamentaleapermisdestimulerlacrois-sance.Parexemple,l’ancienmonopoledel’AgriculturalDevelopmentandMarketingCorporationpourl’achatdumaïsetd’autresproduits a été levé et de grandes étapes sur lechemindelaprivatisationontétéfran-chies. Le Malawi a également restructuré son systèmederechercheagraire.L’instaurationlaplusimportantedusystèmederechercheagrairedupaysestcelleduDepartmentofAgriculturalResearchServices(DARS)auseinduMinistèredel’agricultureavecplusdelamoitiédespersonnesemployéesdanslesys-

tème.Deplus,ilexisteaussidesinstitutionspourlessciencesanimales,lasylvicultureainsiquepourlesrecherchessurletabac,lesucreetlethéTroisuniversitéscoopèrentavecleDARSsurdesprojetscommunsdere-cherche.Laconsultationagricoleaconnuunenetteévolutiondepuisl’an2000etelleestcaractérisée à présent par une approche plu-raliste.Enplusdelaconsultationdel’État,ilexiste aussi d’autres organismes compétents commedesorganisationsnon-gouverne-mentales,desuniversitésetdesfédérationspaysannes.Lesecteurprivéjoueaussiunrôleimportantdanslapromulgationdeconseils.Desplateformesd’innovationexistentpourleslégumes,lessemences,lemaïsetlespoischiches.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pement du secteur agroalimentaire

LepotentielduMalawisesituedeplusenplusdansleschaînesdevalorisationorien-téessurl’agriculture.Ladécentralisationetl’ouverture du secteur agricole a déjà mené àdegrandesinnovationspositives.Ilrestenéanmoins toute une série de probléma-tiques,commeparexempledesrendementsencorerelativementtropbas,uneirrigationpeurépandue,depetitesparcellesdeterres,desconditionsdecommercialisationdifficiles,deslacunesauniveaudel’accèsauxmarchés,descontrôlesdequalitéfaiblesetc.Dessuc-cèsauniveaudeschaînesdevalorisationontpuêtreenregistréslorsquelesorganisationspaysannes ont été incluses dans les processus dedéveloppementetlorsquedesinvestisse-ments privés étaient souhaités.

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Desinvestissementsdansplusieurssecteursclésseraientnécessairespourcontinueràexploitercepotentiel.Laformation,laspécia-lisationetledéveloppementdesressourceshumaines sont donc les bases fondamenta-les pour tout autre développement du pays quidevraitégalementêtresoutenuparuneimplicationparticipativedespetitspaysanscomme p.ex. dans le développement ou la multiplicationdesemencesaméliorées.Unmeilleuraccèsauxinputsagricoles(se-mences,engrais,etc.)etauxstructuresdecommercialisationestconsidérécommeun autre facteur important. Le Malawi fait preuvededéveloppementstrèsprometteursdans plusieurs secteurs. Le Malawi a ainsi pu atteindrependantcinqannéesentre2005et2014 une croissance agricole dépassant les 6%visésparlePDDAA.Legouvernementadéjà achevé sept des huit étapes du proces-susduPDDAA.Entre2005et2014,ilainvestipendantneufansplusde10%detouteslesdépenses publiques dans l’agriculture et utilise0,8%duPIBagricoledanslarechercheet le développement agricoles. Le dernier investissementsetrouvecertesencoreendessousdu1%souhaitéparl’UnionAfricaine,mais,encomparaisonaveclesdouzepaysaf-ricainsdelaSEWOH,ilfaitpartieduplushautpourcentagedesdépenses(aprèsleKenyaavec1,1%).L’améliorationdelaproductivitétotale des facteurs agricoles de 47 points de pourcentageentre2001et2008peutêtreconsidéréecommeunsuccèsdûàcettepolitiqued’investissementsauMalawi.Letauxdepersonnessouffrantdemalnutritionchroniquen’aputoutefoisêtreréduitquede6 points de pourcentage entre 2001 et 2011. La valeur de l’index de la faim dans le monde duMalawisesitueà13,6etindiqueainsiunniveaudegravitésérieux.Grâceauxréformesagrairesdesdernièresannées,leMalawiapuréaliser une forte impulsion économique dont toutelapopulationneprofitecependantpasencore.LeMalawipeutêtreconsidérécommeunpaystrèsprometteuravecdes

investissementsagricolespertinentspourledéveloppement.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Lecadrepolitiquepourlesréformesagraires du Malawi a été déterminé dans l’„AgricultureSectorWideApproach“,quia développé une stratégie pour augmenter laproductionagricole,pourfaciliterl’accèsà la nourriture et pour accroître la part de latransformationsurlacroissanceécono-mique.La„MalawiGrowthandDevelopmentStrategyII(2011-2016)“fournituncadresupplémentairepourunetransformationdegrandeportéedupaysafinqu’ilpassed’une économie principalement basée sur la consommationetl’importationàuneécono-miedeproductionetorientéeversl’export.Dansleprojet„Vision2020“duMalawi,lesecteuragricolejoueungrandrôle.Ilestspécialement orienté vers un renforcement du secteur privé.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

Ilexistedespossibilitésdecoopérationentrel’Allemagne et le Malawi dans le domaine de toutesleschaînesdevalorisation,enparti-culierdelatransformationdeproduitsetdesprocessuspost-récoltes.Lerenforcementdesfédérationspaysannesetdescoopérativespardesformationstoutcommeledévelop-pementparticipatifdemeilleuresvariétésetlacommercialisationsontd’autresélémentsimportants. En se basant sur l’analyse des potentielsdeschaînesdevalorisation,quel-quespointsdedépartontpuêtreidentifiéspourdespossibilitésdecollaborationentrel’aide allemande au développement et le Malawi:Lepaysdisposed’unfortpotentieldecommercialisationdutabac,coton,café,

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théetarachidesquifaitpartiedeschaînesdevalorisationsoutenuesparlaSEWOH.Lesautresproduitssoutenus(surtoutlesojaetlemanioc)n’ontaucunavantagecomparatifauMalawipourlecommerceinternational.Leshausses de rendements annuelles entre 2005 et2012méritentd’êtrementionnéesencequiconcernelemaïs,lepoisd’Angole,leriz,le coton et les pommes de terre. Les boissons alcoolisées,lestournesols,lemaïsetlerizainsiquelemillet,lesojaetlemaniocsontparticulièrementpertinentsmesurésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offredupays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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31PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

MALI

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

Le Mali est un pays enclavé du Sahel avec prèsde17,1millionsd’habitants–environ60%dupaysestcouvertdeterresaridesetdedésert.MêmesilePIBaaugmentéplusrapidementquelapopulationcesderniersdixans,leMaliresteunpayspauvrequidépendbeaucoupducotonetdesexportationsd’or.Cesdeuxproduitsgénèrentplusdelamoi-tiédesrevenus.Lesproduitsagricoleslesplusimportantssontlerizetlemillet,maisaussi l’arachide et le pois baramba ainsi que les légumes et le poisson qui sont vendus surtout dans le pays. En ce qui concerne les centresvertsd’innovation,cesontleschaînesdevalorisationduriz,despommesdeterre(semences,pommesdeterredetable)etle poisson qui ont été choisies. Bien qu’une grandepartiedelapopulationtravailledansl’agriculture,lesecteurnecontribuequ’àmoinsdelamoitiéduPIB.

Lesystèmederecherchenationalenagri cultureestdirigéparleNationalAgriculturalResearchCouncil,uneinstitutionduMinis-tèrepourledéveloppementrural.75%desemployésetplusde70%desressourcesfinancièresdusystèmederecherchenationalenagriculturedépendentduNationalAgricul-turalResearchInstitute(IER).L’IERsoutientsixcentresrégionaux,neuforganismesderechercheet14sous-stations.Lepaysagemaliendelarechercheestcependanttrèsmorceléetilmanquedeconcertationetdecoordination.Deplus,larechercheestfinan-céeà90%pardestierscequireprésenteungroshandicaplorsdel’exécutiondeprogram-

mesnationauxderecherche.Laconsultationagricole est réalisée principalement et sur tout le territoire par le gouvernement et des administrationslocales.Desuniversitésetdes hautes écoles spécialisées ainsi que des organisationsnon-gouvernementalessontaussiinclusesdanslaconsultation.Letauxd’entreprises privées est faible dans la consul-tationagricole.Lesplateformesd’innovationsontmalqualifiées.Plusieursorganismesin-ternationauxderecherchetravaillentauMali,essentiellementavecl’IER.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

Le secteur agroalimentaire du Mali est caractériséparuncadrelégalfaible.Desren-dementsbasdecultureetdespertespost-récoltes importantes tout comme de forts problèmesmédicauxetdesrevenusfaibleslimitentlespossibilitésd’unealimentationsainepourlapopulation.Lespetitspaysansaccèdentdifficilementauxcrédits.Lessuccès,parexempledanslaproductionderizsontréduits à néant à cause du manque de trans-formationetdestructurespost-récoltes.Ilestfortementconseilléd’atteindrelepotentieldu secteur agricole malien en se concentrant surlessystèmesdespetitspaysansetlesstructuresd’irrigationàpetiteéchelle.Deplus,lademandegrandissanted’unepopu-lationdeplusenplusconcentréedanslesvilles pourrait donner un nouvel élan à de nouveauxsystèmesdeculture,commeparexemple l’élevage intercalé de poissons et la culture de légumes.

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32 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

Ensebasantsurlesanalysedespays,leseffortsdedéveloppementauMalinesont,d’unemanièregénérale,pasencoreoptimauxà l’heure actuelle : bien que le gouverne-mentaitdéjàatteintcinqdeshuitétapesduprocessusduPDDAA,etqu’ilaitinvestientre2005et2014plusde10%detouteslesdépensespubliquesdansl’agriculture,leMalinedépenseenmoyennequeseulement0,6%aulieudu1%souhaitéduPIBagricole(entre2005et2011)pourlarechercheetdévelop-pementagricole.Lesinvestissementsétantfaibles,l’augmentationdelaproductivitéto-tale des facteurs agricoles entre 2001 et 2008 de dix points de pourcentage était donc faible elleaussi.Entre2001et2011,letauxdeper-sonnessouffrantdemalnutritionchroniqueauMalin’apuêtreamélioréquede8pointsdepourcentageet,avecunevaleurde13surl’indexdelafaimdanslemonde,lestatutdupayspeutêtreconsidérécommesérieuxvoirtrèssérieux.Cen’estquegrâceàuneaméli-orationdecesindicateursquelesinvestisse-ments agricoles futurs produiront pleinement leureffetauMali.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

LaPolitiquedeDéveloppementAgricoleduMali fournit le cadre stratégique pour la Loi d’OrientationAgricole(LOA).LaLOAcouvretouteslesactivitéséconomiquesdusecteuragricoleetpromeutunerestructurationetunemodernisationdusecteuragricoleetdes moyennes et grandes entreprises fa-milialespourrenforcerl’emploirural.Unetransitionversplusdeprivatisationetmoinsd’interventionsdel’étatdoitêtreainsicréée.LeprojetAgriculturalCompetitivenessandDiversificationProjectsoutenuparlabanquemondialeainsiquel’AgriculturalDiversifica-tionProjectdoiventrenforcerlesexploita-tionscommercialesetlesecteuragro-indus-

trielentantqu’alternativeàl’économiedesubsistance.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

Ensebasantsurl’analysedespotentielsdeschaînesdevalorisation,quelquespointsdedépartontpuêtreidentifiéspourdespossi-bilitésdecollaborationavecl’aideallemandeau développement au Mali : le pays dispose d’unfortpotentieldecommercialisationpourlesanimaux,lesésame,laviandedechèvre,l’huile d’arachide et le coton. Toutes les au-treschaînesdevalorisationsoutenuesparlaSEWOHn’ontaucunavantagecomparatifauMalipourlecommerceinternational.Entre2005et2012,lescinqproduitsaveclesmeil-leures hausses de rendements en moyenne sontlessuivants:maïs,riz,haricotsniébés,patatesdoucesetigname.Ladifférenceentrelesrendementsactuelsetceuxpotentielsestparticulièrementgrandepourlesprincipalescéréalesmaïs,riz,sorghoetmillet.Lesorgho,lemaïs,lemillet,lemaniocetlespatatesdoucessontparticulièrementpertinentsme-surésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offredupays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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33PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

NIGERIA

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

SituéenAfriquedel’Ouest,leNigeriaestlepayslepluspeupléd’Afriquegrâceàses182 millions d’habitants. Avec un produit intérieurbrutestiméà522milliardsUS$,lepays dispose aussi de la plus forte économie surlecontinent,unegrandepartiedecetteforce économique reposant sur le secteur pétrolier.

L’agricultureemploieenvirondeuxtiersdelamaind’œuvreetcontribueàenv.22%duPIB,cequifaitprèsde88%desrevenusnevenantpasdusecteurpétrolier.Plusde90%delaproductionagricoleprovientdepetitspaysans possédant moins de 2ha de terres. Pourlescentresvertsd’innovation,cesontleschaînesdevalorisationdumanioc,duriz,du maïs et des pommes de terre qui ont été choisies. Les autres produits agricoles im-portantssontleslégumineuses,lesbananesoubananesplantains,lecacaoetl’huiledepalme.

LesystèmenationalderechercheagricoleduNigeriaestcomposéd’unemultituded’institutionscommeparexemple122hautesécolesetplusde20institutionsetdéparte-ments gouvernementaux. Le secteur privé ne soutientquepeud’organismesderecherche.Laconsultationagricoleestprincipalementfournieparl’AgriculturalDevelopmentPro-gramme(ADP),lenombredeconseillersainsiquelaqualitédesconseilsdevantêtrecepen-dantconsidéréscommeinsuffisants.AuNige-ria,lesinstitutsprivésdeconsultationetlesorganisationsnon-gouvernementalesjouentungrandrôle(p.ex.Shell,Mobil,BritishAme-

ricanTobacco).Lesplateformesd’innovationsontunepratiquecouranteauNigeriaetsontutiliséspourdenombreuxprojetsafindefaireconnaîtrelesinnovationsagricoles.Ellestraitentdelaproductionetlatransformationdumaïs,dusoja,desbananesplantains,deslégumes,desproduitsanimaux,delafertilitédes sols et de la défense des cultures.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

LeplusgrandpotentielduNigeriasetrouvedans les ressources non encore exploitées dupays.Actuellement,cesontseulement33millionsd’hectares,soitenvironuntiersdelasurfacepotentielle,quisontutiliséscommesurfacecultivée.Demême,seulementenvi-ron11%desterrespotentiellementirrigablessont à ce jour irriguées. La main d’œuvre potentiellementimportanteainsiqu’unmarchéintérieurtrèspeupléetlesnombreu-sesinnovationsetlestechnologiesagricolesexistantesreprésententaussidespotentielsdedéveloppementsupplémentaires.Desdéveloppementspositifsdansleschaînesdevalorisationontétéobtenussurtoutgrâceàdessemencesaméliorées(p.ex.dumaïsrésistantàlasécheresse,dumaniocenrichienvitamineA)ainsiquegrâceàunsecteurdetransformationrenforcé.Afind’exploiterlefortpotentielduNigeria,desinvestissementsdansplusieursdomainesseraientnécessaires,commeparexempledansl’accèsaux micro-crédits,danslesprocédéspost-récoltesetdestockage,dansdemeilleuresconne-xionsauseindeschaînesdevalorisationet

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34 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

dansunemeilleureinfrastructure(p.ex.con-structionderoutes).Uneplusgrandepromo-tiondelarechercheagricolenationaleestenoutre conseillée.

Ensebasantsurl’analysedespays,lesprévisions de développement sont limitées : le Nigeria a seulement achevé cinq des huit étapesduprocessusduPDDAA,etentre2005et2014n’aatteintquependantquatreannéesl’objectifduPDDAAde6%minimumparandelacroissanceagricole.Demême,danslapériodesituéeentre2005et2014,leNigerian’ainvestidurantaucuneannéeplusde10%detouteslesdépensespubliquesdans l’agriculture. Avec en moyenne seu-lement0,3%duPIBagricoleentre2005et2011,lesinvestissementsduNigeriadanslarecherche et le développement agricoles se situentnettementendessousduminimumde1%demandéparl’UnionAfricaine.Cesous-investissementrelatifdansl’agriculturemèneàdesdéveloppementspositifstropfaiblesdanslaproductivitétotaledesfacteursagricoles de 11 points de pourcentage entre 2001et2008.Cesdernièresannées,plusprécisémentdepuislesréformesde2011,quelquessuccèsontpuêtreenregistrésdanslasituationalimentaireduNigeria,surtoutdansl’accroissementdelaproductionetlaréductiondesimportationsdenourriture.Toutefois,letauxdepersonnessouffrantdemalnutritionchroniqueauNigerianes’estamélioré que de 3 points de pourcentage entre 2001 et 2011. L’index de la faim dans le mondeauNigeriasesitueà14,7cequirepré-sente un niveau de gravité sérieux. Le Nigeria estdoncunpaysavecdespotentielsmaisaussi avec des obstacles au développement pourlesinvestissementsagricolespertinentspour le développement. Le nombre absolu assezhautdepersonnessouffrantdemalnu-tritionchroniqueauNigeria(environ13milli-onsdepersonnes)exigecependantunenga-gementd’urgencepourdesinvestissementsagricolespertinentspourledéveloppement.

Surlecontinentafricain,seuleslaRépubliqueDémocratiqueduCongo(avecenviron40millions),l’Éthiopie(environ32millions)etlaTanzanie(17millions)ontplusdepersonnessouffrantdemalnutritionchroniquequeleNigeria.

3. Besoins en contribution pour ex-ploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Plusrécemment,legouvernementnigériana essayé de réformer le secteur agricole. Crééen2011,leprogramme„AgriculturalTransformationAgenda“,faitégalementpartiedecesréformes.Lastratégiesoutientlaproductionagricoledanslebutderéduirelesimportationsetderenforcerlesecteurdel’exportation.Enoutre,l’industriedetransfor-mationainsiquelesconnexionsintraetextrasectoriellessontelles-aussisoutenuesafind’apporter de la valeur ajoutée à l’intérieur du pays. Le Nigeria s’est aussi engagé à ren-forcer le secteur privé agricole à travers son adhésiondansl’initiative„GrowAfrica“.Entre2013et2014,desinvestissementsd’unmon-tantsupérieurà611US$ontétéconsentisetplus de 22 500 emplois ont été ainsi créés.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

L’analysedepotentielsdeschaînesdevalo-risationduNigeriaindiquequelquespointsdedépartpourdescollaborationsfuturesde l’aide allemande au développement : les plusgrandspotentielscommerciauxagri-coles du Nigeria se trouvent principalement danslesnoixdecajou,lesésame,lecacao,le gingembre ainsi que dans les légumes. Les autreschaînesdevalorisationsoutenuesparlaSEWOHn’ontaucunavantagecommercialcomparatifpourleMali.Danslapériodesituéeentre2005et2012,lesésame,lesharicotsniébés,lespommesdeterre,la

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35PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

canneàsucreetlegomboontpuatteindreles taux moyens de rendement les plus hauts. Àl’instardespommesdeterre,leriz,luiaussiunproduitsoutenuparlaSEWOH,n’apu enregistrer que des hausses modérées de rendement.Enrevanche,lemaïsetlema-nioc,euxaussidesproduitsdelaSEWOH,ontmêmeconnudesbaissesderendementsurlamêmepériode.Lesproduitsagricolesspécia-lementpertinentsauNigeriaquiontpuêtreidentifiéssontlessuivants:lemilletetlesautrescéréalesainsiquel’igname,lesracinescomestibles,lemaniocetlespatatesdouces.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise)

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TOGO

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

Le Togo se situe à l’ouest de l’Afrique et compteenviron7,1millionsd’habitants.Ausud,leclimatyesttropicaletsemi-arideaunord,44%duterritoireestutilisépourl’agricultureet2%pourlesculturesperma-nentes.Lesecteuragricoleemploie75%delapopulationetcontribueà41%auPIB.Lesproduitsalimentaires(principalementlema-nioc,l’igname,lemaïsetdifférentstypesdemillet)sontessentiellementconsommésdanslepays.Lesproduitsd’exportationsont,entreautres,lecoton,lecacao,lecaféetl’huiledepalme. En ce qui concerne les centres verts d’innovation,cesontleschaînesdevalorisati-ondel’arachide,desnoixdecajouetdusojaqui ont été choisies. Le maïs est un autre pro-duit important aussi commercialisé comme nourriturepourlespoulescequiconstitueunnouveau marché pour les producteurs.

L’InstitutTogolaisdeRechercheAgronomiquecoordonnedepuis1997lesactivitésdere-cherche agronomique dans le pays. Chacune desquatrezonesagro-écologiquesdupaysdisposed’uncentred’excellence.Enoutre,la recherche appliquée du secteur agroali-mentaireestréaliséepardifférentsinstitutsetuniversitésdépendantsduMinistèredel’agriculture.QuelquescentresderechercheinternationauxdirigentdessitesdeprojetsauTogo.Laconsultationagricoleestlarge-ment réalisée par des prestataires de services publics.Desorganisationsnon-gouvernemen-tales ou des entreprises privées ne jouant ici

pasderôleessentiel.Quelquesplateformesd’innovation(PI)ontétélancéesàl’initiativedelaFARAetdelaCORAF/WECARD.Unaxeimportant des PI réside dans un meilleur ac-cèsaumarchéetlacréationdemeilleursprix.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

LeplusgrandpotentielduTogosetrouvedanslesressourcesduterritoirenoncultivéactuellement.Jusqu’àcejour,seulement45%des3,4millionsd’hectaresdesterrescultiva-blessontutilisés.Parailleurs,lepaysdisposedebonnespossibilitésafindepoursuivrel’extensiondesaproductionderizparirrigati-on.Onsupposeque185000hapeuventêtreutiliséspourlaproductionderizalorsquejusqu’àprésentseuls29000hasontcultivés.Deplus,dessuccèsontétépermisgrâceàlapromotiondecoopérationsinnovantesentreles prestataires de services et les producteurs cesdernièresannées.Grâceàl’accèsàdesmécanismesdécisionnels,lespetitspaysansont été soutenus dans leur développement de marchés de meilleure qualité.

Afind’exploiterlepotentielexistant,desinvestissementsdansquelquesdomainesseraientnécessaires,commeparexempledansunaccèssimplifiéauxinvestissementsagricolesafind’améliorerlaproductiondesprincipauxaliments,danslerenforcementdesservicesdeconsultationetdansunebasedefinancementplusstablepourlarechercheagraire.Parailleurs,ilexisteunbesoinendéveloppement de l’infrastructure.

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37PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

Ensebasantsurl’analysedespays,lespré-visions de développement pour le Togo sont limitées : le Togo a certes achevé six des huit étapesduprocessusduPDDAA,etatteintentre 2005 et 2014 pendant quatre années l’objectifduPDDAAde6%minimumparandelacroissanceagricole,maislegouverne-mentn’ainvestidurantaucuneannéeentre2005et2014plusde10%detouteslesdé-penses publiques dans l’agriculture bien que celareprésentel’objectifduPDDAA.Delamêmemanière,entre2005et2011,leTogon’ainvestienmoyenneque0,4%duPIBagri-cole dans la recherche et le développement agricolesaulieudu1%prévu.Danslapériodesituéeentre2001et2008,lepaysaenregis-tréuneaggravationdelaproductivitétotaledes facteurs de 6 points de pourcentage. Mêmesilasituationalimentaires’estaméli-orée de 10 points de pourcentage entre 2001 et2011,l’indexdelafaimdanslemondepourleTogosetrouveà13,9etsignaleparlàundegrédegravitésérieux.LeTogopeutêtreainsiconsidérécommeunpaysàpotentielsmais également avec des obstacles au déve-loppementpourlesinvestissementsagricolespertinentspourledéveloppement.Cen’estquegrâceàuneaméliorationdecesindica-teursquelesinvestissementsagricolesfutursproduirontpleinementleureffetauTogo.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Lecadrepolitiquepourledéveloppementagricole du Togo est déterminé par le „Pro-grammeNationald‘InvestissementAgricoleetdeSécuritéAlimentaire,PNIASA“.Ilcon-tientdesinterventionspourdesréformesstructurelles,despousséesdecroissance,uneintégrationrégionale,lacréationd’emploietlapromotiondelarechercheagraire.L’objectifestuntauxdecroissanceannueldusecteuragricolede6%.LePNIASAsoutientuneintensificationdesproductionsdeblé

etdelaproductiondemaniocetd’igname.Pourlesecteurdel’exportation,desinves-tissementssontplanifiéspourlesproduitsimportantsquesontlecoton,lecaféetlecacao.Lesnouveauxproduitsd’exportationàdéveloppersontlesananas,lesnoixdecajouet les bananes. Pour ce qui est de la produc-tionanimale,l’objectifestdepromouvoirlespetitesetmoyennesafindepoursuivrele développement des chaînes de valorisa-tiondesœufs,delaviandeetdulait.Pourlaproductiondepoisson,nonseulementlapêcheenhautemermaisaussil’aquaculturedoiventêtrerenforcées.Unaccentestmisaussi sur le développement de stratégies pours’adapterauchangementclimatique,enparticulierparlaproductiondevariétés,lesstratégiesdegestionintégréepourlafertilitédessols,lasantédesplantesetdesanimauxetlatransformationdesproduits.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

L’analysedespotentielsdeschaînesdevalo-risationapermisd’identifierquelquespointsde départ pour des possibilités de collabora-tiondel’aideallemandeaudéveloppementau Togo : le pays dispose d’avantages compa-ratifsetainsid’unfortpotentieldecommer-cialisationducacao,destourteauxdegrai-nesdecoton,desarachides,delafarinedetuberculesetderacinescomestiblesainsiquedu sésame et des noix de cajou. Pour ce qui estdusojaentantquechaînedevalorisationdelaSEWOH,leTogonebénéficied’aucunavantagecomparatifauniveauducommerceinternational.Entre2005et2012,lesmeil-leures hausses de rendements annuelles ont étéobtenuesparlespatatesdouces,lecoton,lesorghoetleriz.Aucoursdecettepériode,lesarachidessoutenuesparlaSEWOHontpuenregistrer des hausses de rendements certes faibles mais constantes. Les autres cultures delaSEWOH,lesnoixdecajouetlesoja,

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n’ont connu aucune hausse. Les noix en géné-ral,lemanioc,lecacaoetl’ignamesonttrèspertinentsmesurésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offreduTogo.Lademande pour le soja et les arachides peut être,elleaussi,couverteparlaproductiondupays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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39PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

TUNISIE

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

LaTunisie,paysd’Afriquedunord,setrouvedanslazonedetensionentreleMaghreb,l’Europeetl’Afrique.Elleaunepopulationd’environ 11 millions d’habitants. La surface agricoleutiliséeestd’environ10millionsd’hectares,dont4,2millionsd’hectaressontcultivésdontànouveauenviron8%parirrigation.Lesecteuragricoleestunebrancheimportante de l’économie en Tunisie avec une croissanceannuellede6%etunecontribu-tionauPIBde11,5%alorsquelacroissancedelapopulationn’estquede1%.Environ22%delapopulationtravailledanslesecteuragricole(ycomprislapêche).D’unautrecôté,le secteur agricole consomme la plupart des ressourcesdupays:80%del’eauet90%desressourcesfertilesdupayssontutiliséspourl’agriculture. En ce qui concerne les centres d’innovationvertsdeTunisie,cesontleschaînesdevalorisationdel’économieissuedulait/viande,desfruits(agrumes)etlégu-mes qui ont été choisies. Les autres produits agricoles importants le plus souvent exportés sontlesolives,lesdattesetlesfruitsdemer.

L’InstitutiondelaRechercheetdel’EnseignementSupérieurAgricoles(IRE-SA),fondéeen1990,estl’institutleplusimportantdusystèmenationalderecher-cheagricolerelativementbiendéveloppé.L’IRESAestuneinstitutionsemi-publiquesousladirectionduMinistèredel’agriculture,ellecoordonnelesactivitésdequatredeshuitinstitutsderechercheagraireetdesneuf hautes écoles de Tunisie. Alors que la recherche agraire tunisienne est principa-

lementsoutenueparlegouvernement,descontributionsconsidérablessontégalementapportées par la banque mondiale et d’autres donateursbilatéraux,ycomprisl’UE.Lesau-tresorganismesdesoutiensontreprésentésparlesdifférentesagencesdesNationsuniesainsi que des centres de recherche agraire internationaux.LaconsultationagricoleestprincipalementorganiséeparleMinistèredel’agriculture,parexempleparl’AgencedelaVulgarisationetdelaFormationAgricoles,mais aussi par des projets de donateurs inter-nationauxetdesorganisationsnon-gouverne-mentales.Desfédérationspaysannesetdescoopérativesexercentégalementdesactivitésdeconsultationetderecherche.Ilestégale-ment possible pour les agriculteurs les plus fortunés d’engager des conseillers locaux ou internationaux.Cetteoffreestsurtoututiliséepar les grosses entreprises commerciales.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

L’agriculture de la Tunisie n’a cessé de se dé-velopper depuis les années 1980. La stratégie de développement du pays suit deux axes principaux : croissance économique et stabili-tésociale.Grâceàdesréformesagrairesdanslesannées1990,lepaysaréussiàaccroîtrelaproductivitéetaaméliorélaconnexionavec le marché mondial. La croissance a été atteintedanscertaineschaînesdevalorisa-tiongrâceàdesincitationsspécifiquesainsiquegrâceàdesinnovationstechnologiques.L’orientationcentraliséedusecteuragricoleexistant,toutaumoinsjusqu’àlaRévolution

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de2011,aétédepuistoujoursunhandicapàdes développements supplémentaires.

Enplusdesévolutionsd’ordregénéralenTu-nisiequinesontpasoptimalescesdernièresannées,lesindicateursdesanalysesdepaysdécèlentdespossibilitéslimitéesdedévelop-pementparlesinvestissementsagricoles:certes,laTunisien’apasencorecommencéleprocessusdelaPDDAAmaiselleadéjàpuatteindreentre2005et2014unecroissanceagricoledeplusde6%/ancommeprévuparlePDDAA.Cependant,laTunisien’ainvestidurant aucune année entre 2005 et 2014 plusde10%desdépensespubliquesdansl’agriculture.Desinformationsdétailléessurlesinvestissementsdanslarechercheetledéveloppement agricoles et dans le dévelop-pementdelaproductivitétotaledesfacteursagricoles ne sont pas disponibles. La Tunisie a déjà réduit depuis plusieurs décennies le tauxdepersonnessouffrantdemalnutritionchroniqueau-dessousde5%etlavaleursurl’index de la faim dans le monde également endessousde5indiquequelamalnutritionchroniquenejouequ’unfaiblerôleenTuni-sie.

3. Besoins en contribution pour exploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Le secteur agricole de Tunisie est déterminé parunesériedeplanssocio-économiquesdedéveloppement.Desréformesstructu-relles ont été réalisées et le pays a été mené versdavantaged’investissementsdanslesecteuragricole,enmettantprincipalementl’accentsurlesproduitsd’exportation.Desrelationsétroitesaveclemarchéeuropéenetdeszonesdelibre-échangesaveclemondearabe ont eu lieu dans le cadre du 9e plan dedéveloppement(1997-2001).JusquepeudetempsavantlaRévolution,leprogrammeétait basé sur le développement des ressour-ceseneau,unrenforcementdel’exportation

et de la sécurité alimentaire.

LaRévolutionde2011amenéàunenouvelledéfinitiondelasécuritéalimentaire,delacréationd’emploietdudéveloppementrégi-onal;lespetitspaysansseraientainsimieuxreprésentés dans les territoires désavantagés.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

L’analysedepotentielsdeschaînesdevalori-sationdelaTunisieindiquequelquespointsdedépartpourdescollaborationsfuturesavec l’aide allemande au développement : la Tunisiedisposed’unfortpotentielpourlesdattes,l’huiledemaïsetd’olive,lepimentet le poivre ainsi que pour les spécialités fromagères.IlexisteégalementunavantagecomparatifpourlesfruitsentantquechaînedevalorisationsoutenueparlaSEWOH.Parcontre,iln’yapasd’avantagecomparatifpour les légumes en tant que chaîne de valo-risationsoutenueparlaSEWOH.Entre2005et2012,deshaussesannuellesderendementconsidérablesontétéatteintespourlesfruitsetleslégumes.Différentesvariétésdelégu-mesetdefruitsoud’agrumes,lemiel,maisaussilaviande–pourlaquellelaproductionlocaledépasselademandeauniveaunational–sontparticulièrementpertinentsenTunisiemesurésàlapartdelaproductioninternedanslatotalitédel’offredupays.

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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41PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

ZAMBIE

1. Situation initiale dans le secteur agroalimentaire

La Zambie est un pays enclavé du sud de l’Afriqueavecprèsde15millionsd’habitants.Lesecteuragricolereprésente10%duPIBetemploie72%delamaind’œuvre.Bienquelegouvernementconsidèrelesecteuragricolecomme le moteur le plus important pour le développementéconomique,l’accroissementdelaproductionagricolen’amalgrétoutpaspusuivrel’augmentationdelademandenationaleetinternationaleverslaZambie.Lemaïsestdeloinlaplanteutilelaplusim-portante autant du point de vue de la sur-facecultivéequedel’exportation.Encequiconcernelescentresvertsd’innovation,cesontleschaînesdevalorisationdusoja(aveclemaïsetlecoton)etlesarachides(aveclesharicots)quiontétéchoisies.Laculturedusojaaungrandpotentieldecroissance,enparticulierentantquefourragepourl’élevaged’animaux(notammentlavolaille),maisdeplusenpluspourl’alimentationhumaine.Lesarachidessontsurtoutcultivéesparlespetitspaysansetconsommésengrandepartiepareux-mêmes.

La recherche agraire est principalement coordonnéeparleMinistèredel’agricultureetdel’élevageetdirigéeparlesinstitutsderechercheZamiaAgricultureResearchInsti-tute,GoldenValleAgriculturalResearchTrustetCentralVétérinaireResearchInstitute.L’universitédeZambie,leNationalInstituteforScientifiqueandIndustrialResearchetde-puis peu l’université Mulungushi s’engagent également dans des projets de recherche pertinents.Diversesorganisationsinterna-

tionalesetrégionalesproposentégalementleursoutienpourdesprojetsderecherche,commep.ex.lescentresduCGIAR,labanquemondiale ou la banque africaine de dévelop-pement. Le développement de plateformes d’innovationn’estpasencoretrèsavancéenZambie.

2. Potentiels spécifiques du dévelop-pe-ment du secteur agroalimentaire

La Zambie dispose de nombreuses ressour-cespourl’extensiondel’agriculture,c’estàdirelesterres,lamaind’œuvre,l’eauetlesconditionsclimatiquesadéquates.Presquedeuxtiersdelasurfaceduterritoireserai-entutilisablespourl’agriculture.Lesecteurpourraitprofiteravanttoutd’uneextensiondel’irrigation.Malgrélaprésencederes-sourcessuffisanteseneau,seulunquartdes terres irrigables est actuellement réelle-mentirrigué.Quelquesconditionsgénéralesdevraientêtrecependantfondamentalementaméliorées.Lesecteurprivépourrait,parex.,êtred’avantageimpliqué,notammentdanslesservicesdeconsultation,danslacommercialisation,danslarechercheagraire,danslamécanisation,danslefinancementainsiquedansl’améliorationdel’accèsauxmarchés pour les inputs et produits agricoles. Lachaînedevalorisationdumaïsemploienonseulementunegrandepartiedesacteursde l’agriculture mais elle jouit également du meilleurconcoursfinancierdelapartdugou-vernement.Desobservationsdelaconsom-mationurbaineindiquentpourtantquec’estnotammentlajeunegénérationquipréfèrede plus en plus les produits céréaliers et le riz.

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42 PARI – Program of Accompanying Research for Agricultural Innovation

Lemanioc,planteconstituantlanourrituredebaselaplusimportanteaprèslemaïs,convi-entsurtoutauxpetitspaysanscarilnécessitepeu d’inputs et est capable de tolérer de longuespériodesdesécheresse.Deplus,les producteurs actuels disposent déjà de bonnes connaissances sur les méthodes de culture. Le riz gagne de plus en plus de terrain en tant que nourriture de base. Le gouverne-mentenachète,aveclemaïsafindeconsti-tuerlesréservesnationales.Cetteplanteestsurtoutcultivéeparlespetitspaysans,enpartieàcausedufaiblecoûtdeproduction.Parailleurs,l’aquacultureestsoutenueparlegouvernementpourcompenserladisparitiondesressourcesdansleseauxnationales.

La forte demande grandissante pour le soja enZambieetdanslespaysvoisinsrecèled’importantes opportunités pour l’extension dusecteuragricole.Ilexisteunfortpotentield’augmentationdurendementcarlesprécé-dentsaccroissementsdeproductionn’ontétéobtenusquegrâceàl’extensiondessurfacescultivées.Lesconditionsclimatiquesetlana-turedusolpermettentdeplusuneextensionsignificativedelacultureetdel’exportationdesarachides,àconditionquelaproductionactuelle,surtoutlocale,puisseêtremoder-niséeafinderépondreauxexigencesdumarché.

LepotentieldusecteuragricolepouruneaméliorationdelasécuritéalimentaireenZambie est classé comme modéré : le gouver-nement a déjà achevé cinq des huit étapes duprocessusduPDDAA,maislepaysn’apuatteindreentre2005et2014qu’aucoursde deux années une croissance agricole dépassantles6%/anvisésparlePDDAA.Plusde10%desdépensespubliquesn’ontétéinvestiesdansl’agriculturequ’aucoursdetroisannéeset,entre2005et2011,seul0,4%duPIBagricoleaétéinvestidanslarecherche et le développement agricoles au lieudu1%souhaité.Laproductivitétotaledes facteurs agricoles a été améliorée de 27

pointsdepourcentage.Entre2001et2011,letauxdepersonnessouffrantdemalnutritionchronique en Zambie a augmenté de 5 points depourcentageet,avecunevaleurde24,4selonl’indexdelafaimdanslemonde,celareprésente un niveau de gravité sérieux pour lepays.Cen’estquegrâceàuneaméliorationdecesindicateursquelesinvestissementsagraires futurs produiront pleinement leur effetenZambie.

3. Besoins en contribution pour ex-ploiter les potentiels ; politiques et stratégies du pays

Le gouvernement a adopté plusieurs stra-tégies pour le développement du secteur agricole.LaNationalAgriculturalPolicy,prenantfinen2015,estencoursderévisi-on.LeNationalAgricultureInvestmentPlan2014-2018adéfinilesprioritéssuivantes:gestiondurabledesressources,accroisse-mentdelaproductivitéagricole,accèsaumarché,sécuritéalimentaireetlagestiondescatastrophes.Parailleurs,desstratégiesparti-culièresàcertainssecteursettechnologiesontétédéveloppées,commeparexempleleriz,lemanioc,l’aquaculture,l’irrigationetlescoopératives.

4. Possibilités efficaces et innovan-tes de contribution dans le cadre de l’aide allemande au développement

La Zambie dispose d’un avantage commer-cialcomparatifpourl’exportationdemaïs.En comparaison avec de nombreuses autres plantes,lerendementdumaïsaaugmen-té,maisilexisteencoreunfortpotentielpourd’autresaugmentations,enparticulierpour les cultures de maïs alimentées par l’eaudepluie.Lesautresproduits,pourlesquelles la Zambie dispose d’un avantage comparatifauniveauinternational,sontlessuivants:huiled’olive,rebutsdecoton,tabacnon-transforméetharicotsverts.Pour

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lemoment,lesojaetl’arachidenesontpasencorecompétitifsauniveauinternational,maisilssesonttoutefoisdistinguésparleurshaussesderendementrelativescesderniersseptans.Ceshaussespourraientconstituerlabased’investissementssupplémentaires.Ilenestdemêmepourlebléetlespatatesdouces.Deplus,lesoja(aveclemaniocetlespatatesdouces)faitpartiedesplantesles plus importantes en ce qui concerne la productionnationale(proportionnellementàl’approvisionnementtotal).

VoustrouverezplusdedétailssurlesanalysesdepotentielsdansleCountryDossier(versionanglaise).

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