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f i s c a l i t é

Les riches Français, toujoursplus nombreux en Suisse

L e prochain match de Coupe Davisde l’équipe de France de tennis sedéroulera-t-il à Genève? Peu proba-

ble, même si quasi tous les joueurs de laformation française, entraîneur compris,habitent en Suisse romande. Paul-HenriMathieu, Arnaud Clément, Fabrice San-toro, Gaël Monfils, le capitaine Guy Forgetet l’ancien champion Arnaud Boetsch rési-dent au bout du lac Léman, alors queRichard Gasquet vit dans le canton deNeuchâtel, à une centaine de kilomètres dela Cité de Calvin. Côté féminin, on recenseAmélie Mauresmo et Marion Bartoli, res-pectivement dans les cantons de Genève etde Vaud.

Ces personnalités du monde sportif del’Hexagone sont nombreuses à s’êtreétablies dans divers cantons romandsces dernières années. Parmi elles, qu’el-les soient retraitées ou encore actives,on dénombre par exemple les skieursAntoine Dénériaz et Jean-Claude Killy,les pilotes de formule 1 Jean Alesi,Alain Prost, Patrick Tambay et FranckMontagny, ainsi que les spécialistesdes rallyes Sébastien Loeb et StéphanePeterhansel. Le cycliste ChristopheMoreau a préféré l’excentré canton duJura, probablement pour profiter desroutes de montagne et améliorer ses

Patricia Kaas vit à Zurich depuis décembre2000. G

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Sportifs, artistes, hommes d’affaires ou retraités fortunés,les personnalités de l’Hexagone ont franchi le Jura pour profiterd’une imposition avantageuse et d’un cadre de vie agréable.

Par Luigino Canal

que française. Lionel Afflelou, fils dufondateur de la marque de lunettes AlainAfflelou, vient d’acquérir pour 5,2 millionsde francs une propriété de près de1900 m2. Depuis juin 2005, il est direc-teur de la succursale genevoise d’AlainAfflelou International. Cette entreprise do-miciliée au Luxembourg possède dix ma-gasins d’optique en Suisse romande.Après avoir quitté avec fracas le groupefrançais de travaux publics Vinci, AntoineZacharias a pris sa retraite et s’est offertun appartement pour 10,5 millions defrancs, à deux pas du cœur de la Vieille-Ville de Genève.

Milliardaires ou «simples» millionnai-res, stars médiatiques ou discrètes, cesFrançais de Suisse sont parfaitement fon-dus dans le décor. Des 2,3 millions qui ontchoisi de s’installer à l’étranger, ils se-raient près de 200 000 à avoir choisi des’«exiler» en territoire helvétique. Et,parmi ces derniers, ils sont seulement prèsde 1300 à bénéficier d’un forfait fiscal. Lagrande majorité réside dans les six cantonsromands, surtout à Genève et Vaud.

Notre palmarès des 300 plus riches deSuisse recense 29 Français possédant unefortune supérieure à 100 millions defrancs. Parmi eux, 13 milliardaires. Leur

patrimoine total s’élève à près de 50 mil-liards. Ainsi, ils pèsent 8% de la fortuneglobale de notre classement. Et cette listeest loin d’être exhaustive, car leur recense-ment n’est guère aisé. Beaucoup s’instal-lent en toute discrétion. La tranquillité, lasécurité et un cadre de vie agréable sontles principales raisons invoquées par laplupart de ces personnalités pour expli-quer leur déménagement dans la Confédé-ration. Mais, bien évidemment, l’at-trayante fiscalité helvétique avec son fa-meux forfait fiscal joue aussi un rôle depoids dans ce choix. Les Français cher-chent ainsi à échapper à l’impôt sur lafortune (ISF), à la taxation des plus-values,mais aussi aux droits de succession. Lepatrimoine moyen des «délocalisés» estd’environ 3,4 millions d’euros. Le gouver-nement du nouveau président françaisNicolas Sarkozy a ramené le seuil maximald’imposition à 50%. Visiblement, cela n’apas suffi pour convaincre ses compatriotesde revenir au pays. B

Famille Peugeot 7000 à 8000 Industrie VaudBenjamin de Rothschild 4000 à 5000 Banque et finance GenèveFamille Castel 4000 à 5000 Services et commerces GenèveFamille Wertheimer 4000 à 5000 Luxe et horlogerie GenèveDidier Primat 2000 à 3000 Industrie GenèveFamille Defforey et Fournier 2000 à 3000 Services et commerces GenèvePaul-Georges Despature 2000 à 3000 Industrie GenèveFamille Bich 1500 à 2000 Industrie VaudFamille Lescure 1500 à 2000 Industrie GenèveFamille Mimran 1500 à 2000 Héritiers et investisseurs BerneClaude Berda 1000 à 1500 Industrie GenèvePhilippe Hersant 1000 à 1500 Industrie GenèveRobert Louis-Dreyfuss 1000 à 1500 Industrie ZurichMichel Reybier 800 à 900 Héritiers et investisseurs GenèveFamille Baud (leaderprice) 700 à 800 Services et commerces ValaisJean Taittinger 600 à 700 Luxe et horlogerie VaudRoger Zannier 600 à 700 Services et commerces GenèveFamille Lejeune 400 à 500 Héritiers et investisseurs GenèvePhilippe Jabre 400 à 500 Banque et finance GenèveAntoine Zacharias 300 à 400 Héritiers et investisseurs GenèveNicole Bru-Magniez 300 à 400 Héritiers et investisseurs GenèveHugues de Montfalcon de Flaxieu 200 à 300 Industrie VaudJean Pigozzi 200 à 300 Héritiers et investisseurs GenèveMichel Lacoste 200 à 300 Services et commerces GenèveMichèle Bleustein-Blanchet 200 à 300 Héritiers et investisseurs GenèveDaniel Hechter 100 à 200 Services et commerces VaudJean-Louis David 100 à 200 Services et commerces Vaud Maurice et David Giraud 100 à 200 Immobilier VaudNana Mouskouri 100 à 200 Art et spectacle Genève

Fortune totale 49 600 MILLIONS

LES FRANÇAIS PÈSENT 8% DE LA FORTUNE TOTALE DE NOTRE CLASSEMENTLa fortune totale des expatriés frôle les 50 milliards. Sur les 29 Français classés, 13 sont milliardaires.

capacités de grimpeur. Quelle que soit sonactivité, aucun Français ne reste seul enSuisse, il y trouve toujours un collègue. Ilest de plus en plus difficile de rencontrerun artiste français à Saint-Germain-des-Prés ou dans les cafés de Montmartre, carla plupart se sont réfugiés dans un havrefiscal.

Charles Aznavour et Alain Delon ont étéparmi les premiers à se réfugier en Suisse.Le chanteur y habite depuis 1976 et safemme Ulla vient d’acquérir pour 8 mil-lions de francs une propriété à Vandoeu-vres, la banlieue chic de Genève. L’acteurs’est installé en 1985 dans ce canton aprèsavoir créé sa propre marque et fondé lasociété Alain Delon Diffusion SA. En1999, il a même obtenu la nationalitéhelvétique. Il y a deux ans, le comédien avendu pour 3,5 millions sa villa, mais ildemeure résident à Genève. Ils ont étésuivis par de nombreux confrères: MarieLaforêt ou encore Patricia Kaas (à Zurich),sans oublier Johnny Hallyday qui a défaitses valises à Gstaad en suscitant unegigantesque polémique.

Treize milliardaires françaisLes artistes et les sportifs ne sont pas lesseuls à passer le Jura, la colonie françaisecompte aussi des grands noms du mondedes affaires comme Eric Peugeot, JeanTaittinger (champagne), Michel Reybier(hôtellerie), Benjamin de Rothschild (fi-nance), Gérard Wertheimer (Chanel), Phi-lippe Hersant (presse) ou encore les fa-milles Bich (groupe Bic), Lescure (sociétéSeb) ou Defforey (Carrefour). A Genève,on trouve aussi le gestionnaire de patri-moine Charles Giscard d’Estaing, le neveude Valéry, l’ancien président de la Républi-

Pour AmélieMauresmo,«résiderà Genève estun choixde vie qui vabien au-delàdes raisonsfiscales».

300 PLUS RICHES R édition 2007 300 PLUS RICHES R édition 2007

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Ingvar KampradVaud, Meubles,services financiers35 à 36 milliardsIngvar Kamprad, 81 ans, fonda-teur d’Ikea, voulait seulementcorriger son image d’incorrigi-ble avare. Aussi, lors d’une fêted’entreprise en Suède, le mil-liardaire établi dans les hauts deLausanne a-t-il souligné le faitque son empire paie 6,5 mil-liards de couronnes d’impôts.Le père de trois fils n’a sansdoute pas pensé, à cet instant,que des experts pourraient endéduire un bénéfice brut. Ensupposant une charge fiscale de

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25%, il s’élèverait à plus de25 milliards de couronnes, soitenviron 4,5 milliards de francs.

C’est que l’entreprise fleurit:c’est bientôt près de 200 filialesqui seront ouvertes en Europe,pour un chiffre d’affaires enhausse de plus de 10% à33 milliards de francs. Certes,les meubles ne sont pas lesseuls à rapporter gros. L’empireIkea compte depuis longtempsdéjà des affaires immobilières,des services financiers et desassurances, le tout chapeautépar la holding Ikano, basé auLuxembourg. Une holding auconseil de laquelle siègent déjàles trois fils du fondateur, Ma-thias, 43 ans, Peter, 40 ans, etJonas, 38 ans.

FamillesHoffmann et OeriBâle-Ville, Pharma18 à 19 milliardsLe 4 mars 2008, jour de l’as-semblée générale, une ère nou-velle débutera pour le groupeRoche contrôlé par les famillesbâloises Hoffmann et Oeri.Pour la première fois depuis lanuit des temps, les directionsopérationnelle et stratégique se-ront séparées. Le CEO FranzHumer remettra son sceptre àSeverin Schwan, chef de la divi-sion diagnostics, de vingt ans

son cadet, et restera président.C’est une indication: Roche voitson avenir dans le mariage en-tre pharma et diagnostic, dansla médecine personnalisée.

Famille BrenninkmeijerZoug/Bâle-Campagne,Textile, immobilier,participations15 à 16 milliardsL’activité traditionnelle de la dy-nastie du textile C&A Brennink-meijer, le commerce d’habille-ment à travers plus de 1200filiales en Europe, en Amériquedu Sud et désormais aussi enChine, tend à céder un peu lepas à des investissements àplus forte valeur ajoutée dans lesecteur des énergies renouvela-bles. Sous l’égide de la holdingde famille Cofra, à Zoug, pros-pèrent quatre domaines d’acti-vité, en particulier celui du pri-vate equity. Le portefeuille deGood Energies, créé et animépar le Bâlois Marcel EgmondBrenninkmeijer, 49 ans, addi-tionne des valeurs pour unmontant de 4 milliards d’euros.Ce promoteur de l’énergie éo-lienne regrette en passant de nepouvoir équiper son propre do-micile et son jardin avec descollecteurs solaires et des éo-liennes, pour cause de protec-tion du patrimoine, car il

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Les plusriches

Cette année, ils sont21 à posséderune fortune supérieureà 5 milliards. IngvardKamprad, toujoursen tête du classement,augmente même safortune de 10 milliardspar rapport à 2006.

Pour Ernesto Bertarelli,2007 restera gravée commeune année exceptionnelle, aprèssa seconde victoire à la Coupe del’America. Lire en page 94.

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300 PLUS RICHES R les plus riches 300 PLUS RICHES R les plus richesDe 7 à 15 mi l l i a rds

habite à l’ombre du Dom (ca-thédrale) d’Arlesheim. «Nousvoulions installer des panneauxsolaires sur notre toit, mais celanous a été interdit.» A l’inversede dizaines de milliers de per-sonnes de par le monde, sensi-bles à la protection de l’environ-nement, pour le plus grandplaisir des Brenninkmeijer.

Pour l’heure, les parts deCofra à de jeunes entreprisescomme Q-Cells ne totalisentpas encore la valeur de l’im-mense empire immobilier duclan C&A: plus de 1050 centrescommerciaux dans toute l’Eu-rope totalisent un chiffre d’affai-res de 6,7 milliards d’euros àl’enseigne de la société familialeReveco. Quoique moins visible,le réseau de filiales latino-améri-caines prospère et dominemême le marché brésilien avec136 points de vente. Les héri-tiers de Clemens & AugustBrenninkmeijer y ont mêmedéveloppé un modèle d’affaireslucratif, qu’ils entendent expor-ter maintenant en Europe: fi-nance et assurances. Plus de5000 salariés travaillent pour leBanco IBI qui propose des car-tes de crédit et du petit crédit.

Victor VekselbergZurich, Participations14 à 15 milliardsNatif de Russie, Victor Veksel-berg a fait plusieurs fois la unedes journaux dans sa nouvellepatrie. On a d’abord su qu’ilavait négocié un forfait fiscalavec la ville de Zurich – commetant d’autres riches étrangers,mais son cas à lui a été discutéà tous les niveaux politiques. Leprésident du conseil d’adminis-tration de Sulzer, Ulf Berg, lui aprocuré des désagréments sup-plémentaires en refusant sixmois durant d’inscrire sa parti-cipation (21% d’actions et10,4% d’options) au registre

des actionnaires. Il a fallu diver-ses interventions politiques etl’engagement de Vekselberg dene pas accroître sa participationchez Sulzer ces prochains dix-huit mois pour qu’elle soit ins-crite. En Suisse, Vekselbergpossède en outre 21,4% d’OCOerlikon et 12,7% de la firmeimmobilière Züblin.

Famille LatsisGenève, Finance13 à 14 milliardsLes métiers de la banque réus-sissent aux descendants de l’ar-mateur grec John Spyridon Lat-sis. Son fils Spiro a les affairesbien en mains. Au travers dugroupe EFG, la famille Latsisdétient 41% de la banque grec-que Eurobank EFG et 48% deEFG International, entité ba-sée en Suisse. La valeur deces participations a fortementgrimpé. Elles se montent à res-pectivement 8,5 milliards et3,5 milliards, contre 6 milliardset 2,7 milliards un an plus tôt.Spécialisée dans la gestion defortune, EFG International con-naît un vif succès. La massesous gestion a explosé de 46%à près de 87 milliards de francsd’une année sur l’autre. Aupremier semestre, l’établisse-ment a effectué un rachat enSuède. La reprise de la sociétéde courtage Quesada Kapitalför-valtning a été annoncée. Legroupe EFG est aussi actif dansl’aviation avec PrivatAir, basée àGenève, et possède diversesparticipations dans le pétrole etle transport maritime.

Ernesto BertarelliBerne, Investissements12 à 13 milliardsPour Ernesto Bertarelli, 2007restera gravée comme une an-née exceptionnelle. Le milliar-daire et sportif accompli a rem-porté la prestigieuse Coupe de

l’America avec son équipagepour la seconde fois consécu-tive. Ce qui n’a pas empêchéson ami Michel Bonnefousd’annoncer son départ de ladirection d’America’s Cup Ma-nagement (ACM) il y a quel-ques semaines, manifestementfatigué par la pression liée àl’organisation d’un tel événe-ment. Il faut dire que les ten-sions ne manquent pas: ACMdoit faire face à une véritableguerre lancée par le milliardaireLarry Ellison, patron du concur-rent BMW-Oracle. Ce dernierreproche à Alinghi de s’arrogerun avantage comparatif inac-ceptable pour la prochaine com-pétition, dont l’organisation estinitialement prévue pour 2009.

Heureusement, tout succèssportif n’est pas forcément as-sorti de démêlés avec la justice.Ainsi Ernesto Bertarelli peut-ilsavourer en toute quiétude savictoire au Challenge Julius Bär2007, le championnat des voi-liers multicoques de compéti-tion D35 sur le Léman.

Dans un autre registre, le mil-liardaire fait face à une batailleacharnée de Rives publiques.L’association s’oppose au renou-vellement de sa concession entrele port et sa propriété de Crans-près-Céligny, en invoquant ledroit d’accès du public aux rivesdu lac. Est-ce pour cela qu’Er-nesto Bertarelli a récemment an-noncé son déménagement à Gs-taad (BE)? Certainement pas. Laraison est purement fiscale. Bienqu’il ait rencontré le Gouverne-ment vaudois in corpore, il n’a puobtenir la baisse d’impôts qu’ilsouhaitait après la vente de Se-rono à Merck.

Klaus-Michael KühneSchwytz, Logistique8 à 9 milliardsLe groupe logistique Kühne+ Nagel, détenu à 55,8% par

l’Allemand Klaus-Michael Kühne,est florissant: le cours de sonaction a grimpé de 40% aucours de l’année écoulée et aainsi porté la capitalisation del’entreprise basée à Schin-dellegi (SZ) à 15 milliards defrancs. Klaus-Michael Kühnereste président exécutif et fi-nance une chaire de manage-ment à l’EPFZ.

Dmitri RybolovlevGenève,Fertilisants8 à 9 milliardsLe milliardaire du potassium.Le surnom de Dmitri Yevgenie-vich Rybolovlev n’est pasusurpé. Pourtant, rien ne leprédestinait à une carrière d’en-trepreneur. Né à Perm en1966, il obtient un diplôme del’Institut de médecine et de-vient médecin interne de l’hôpi-tal de la ville. Il se serait lancédans les affaires dès 1990 carson salaire était insuffisantpour subvenir correctement auxbesoins de sa famille.

Il se lance d’abord dans lesecteur des technologies médi-cales, puis fonde une banqued’investissements. Il est ainsil’un des premiers à détenir desparticipations dans les entrepri-ses privatisées après la chute del’URSS. Patiemment – sa de-vise est «le succès vient à celuiqui sait attendre» – il tisse satoile d’homme d’affaires.

En 2000, il prend le contrôlede la société Uralkali, spéciali-sée dans les fertilisants à basede potassium. Aujourd’hui, àtravers la holding chypriote Ma-dura, Dmitri Rybolovlev con-trôle cette entreprise qui estdevenue le plus grand produc-teur russe d’engrais. Uralkali,qui a ouvert à Genève fin 2004une filiale de trading, exporte90% de sa production et couvre10% du marché mondial. L’oli-

garque vient de coter son entre-prise au London Stock Ex-change. Il est parvenu à lever948 millions de dollars, contre12,75% d’Uralkali, dont il con-serve 65% du capital. Le titre aflambé lors de son introductionà la Bourse de Londres, ce quivalorise désormais la société àprès de 9,5 milliards de dollars.

Dmitri Rybolovlev a aussi in-vesti dans le secteur des bio-technologies, notamment via lasociété genevoise Ribovax. Safemme Elena vient de créerdans la Cité de Calvin la Fonda-tion Elena Rybolovleva pourpromouvoir la culture, la res-tauration d’objets d’art et finan-cer des expositions.

Hansjörg WyssBerne/Etats-Unis,Techniques médicales8 à 9 milliardsVoilà des années que les affai-res florissent pour la medtechSynthes. Pourtant, le cours del’action ne suit pas. Peut-êtreparce que le fondateur, action-naire principal et président del’entreprise, Hansjörg Wyss,n’est pas très communicatif.Certes, il a enfin laissé, en avrildernier, le poste de CEO àMichel Orsinger.

Bien qu’il reste omniprésentdans l’entreprise, l’homme,basé la plupart du temps auxEtats-Unis, se consacre aussi,via sa Wyssfoundation, à la con-servation de l’Ouest américain.

Walter HaefnerZurich,Automobile, software7 à 8 milliardsLe portefeuille de Walter Haef-ner, 97 ans, se porte bien: lavaleur de la société familialeCareal Holding – qui regroupeentre autres Amag Automobilund Motoren, Amag Import etAmag Retail avec une bonne

septantaine de garages – s’élèveà quelque 4 milliards de francs.A quoi s’ajoutent les 24,4% departicipation au géant améri-cain de vente de logiciels CA,d’une valeur boursière de3,8 milliards. Amag a accru sapart de marché de 21,7% l’andernier à 23,1%, grâce surtoutaux marques Audi, Porsche etSkoda. Mais Amag va perdre lesventes de Porsche pour laSuisse, reprises dès juin 2008par le constructeur. De manièregénérale, la pression s’accroîtsur les importateurs et la guerredes prix s’intensifie.

Le CEO Roland Frauchiger aquitté la société «d’un communaccord». Walter Haefner prendpatience avec CA,dont il est actionnaireprincipal: les résultatsopérationnels s’amé-liorent, mais le coursen bourse piétine de-puis des années entre25 et 30 dollars. L’of-fre est manifestementtrop large. C’estMartin Haefner, lefils, qui a repris laresponsabilité opéra-tionnelle du groupe.La famille fait profiterla collectivité de sonénorme fortune avecun don de 3 millionsà la Fondation del’EPF de Zurich.

Famille LandoltVaud,Participations7 à 8 milliardsLa Fondation Sandoz,en mains de la familleLandolt, possède 2,9%du capital de Novartis.Le recul de l’action dugroupe pharmaceuti-que depuis l’automne2006 (–12%) a pesésur le portefeuille.

Rien de grave cependant. LaFondation familiale a d’autrescordes à son arc. Elle possèdede multiples participationsdans l’agroalimentaire (Syn-genta), les télécoms (Tiscali),l’horlogerie (Parmigiani et Vau-cher). C’est d’ailleurs au traversde la marque horlogère Parmi-giani Fleurier qu’elle est deve-nue l’un des principaux spon-sors du Montreux Jazz Festivalcette année.

La famille Landolt est égale-ment présente dans l’hôtellerie.«Le Riffelalp de Zermatt a unefois de plus présenté des chif-fres très forts. Le taux d’occupa-tion pendant l’hiver est réguliè-rement proche de 100%», re-

lève Jörg Denzler, porte-parolede la Fondation.

Au-delà, Pierre Landolt, quipréside la Fondation Sandoz,continue de gérer un domaineagricole tourné vers l’écologieau Brésil. Il est président de labanque lausannoise Landolt &Cie et siège également au con-seil d’administration de Novar-tis et de Syngenta.

Famille PeugeotVaud,Automobile7 à 8 milliardsTrès belle année pour la dynas-tie Peugeot dont plusieursmembres sont établis en Suissedepuis de nombreuses an-

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300 PLUS RICHES R les plus riches 300 PLUS RICHES R les plus richesDe 5 à 8 mi l l i a rds

nées. La fortune de la famillefait un bond de 33% à plus de7 milliards de francs. Les Peu-geot détiennent en effet, à tra-vers leur holding FFP, 22,1%du constructeur automobilefrançais ainsi que des participa-tions dans une douzaine desociétés.

Famille SaidGenève, Participations7 à 8 milliardsCe discret homme d’affairesd’origine égyptienne de 74 ansdétient de nombreuses partici-pations industrielles et finan-cières, notamment dans diverspays émergents. Grâce à sonavion privé, il partage sontemps entre les Etats-Unis, Ge-nève et l’Asie. Fouad Said adébuté sa carrière à Hollywoodcomme producteur de la sérieTV I Spy, avec Bill Cosby, diffu-sée de 1965 à 1968 sur lachaîne américaine NBC. Il estdevenu incontournable dans lemonde du 7e art en mettant aupoint un chariot révolution-naire, baptisé Cinémobile, quisimplifie énormément la réali-sation de films. Ce système luivaudra un Oscar technique en1969. En 1974, il quitte LosAngeles pour l’Arabie saouditeoù il fait fortune dans la cons-truction. Aujourd’hui, ses acti-vités financières s’étendent surquatre continents, mais ses en-fants ont la nationalité helvéti-que.

Thomas SchmidheinySaint-Gall,Matériaux de construction,participations, vin7 à 8 milliardsDepuis que Thomas Schmid-heiny a quitté la tête de Holcimen 2003, sa participation a pres-que doublé de valeur, pour at-teindre 6,6 milliards. Et main-tenant que l’affaire Swissair est

bouclée, il peut tranquillementvaquer à ses loisirs: rénovationpour 100 millions des Bad Ra-gaz Grands Hotels, vignobles àtravers le monde, investisse-ments en Chine, spéculationsdans la biotech et l’art, ou explo-rations en montgolfière.

Prince Hans-Adamvon und zuLiechtensteinLiechtenstein,Banque, participations,art, immobilier7 à 8 milliardsLe portefeuille princier sousgestion à la Fürstenbank LGT aaugmenté l’année dernière de205 millions à 2,9 milliards defrancs. Par ailleurs, la maisonprincière possède nombre deterrains et de biens immobi-liers. Mais son bijou reste unecollection d’art, évaluée à 4 mil-liards de francs, composéed’œuvres de Raphaël, Rubensou encore Rembrandt.

Charlene deCarvalho-HeinekenVaud,Brasseries6 à 7 milliardsLe Registre du commerce nesignale aucune modification àpropos de la discrète holdingL’Arche, à Sion. On peut doncen déduire qu’à travers cetteadresse boîte aux lettres, Char-lene Lucille de Carvalho-Heine-ken est toujours aux comman-des de la brasserie la plus glo-balisée du monde, avec uneproduction de 130 millionsd’hectolitres, 58 000 employéset des ventes dans plus de 150pays. Agée de 53 ans, cettemère de cinq enfants disposebien sûr aussi d’un domicileofficiel à Perroy (VD). C’est sondéfunt père, Alfred Henry Hei-neken, qui avait mis sur pied cemodèle fiscalement optimal en

2002. L’Arche sédunoise a parailleurs fusionné avec une cer-taine Greenfee BV, à l’abri delaquelle on trouve la famillenéerlandaise Hoijer, partenairedes décennies durant du pa-tron, Freddy. Baptisé L’ArcheGreen NV, le pool contrôle trèsexactement 58,78% de la Hei-neken Holding NV qui, à sontour, dispose d’une toute petitemajorité de… 50,005% dugéant de la bière Heineken NV.

Passionnée de ski, membredu très sélect Club Corviglia,Charlene de Carvalho a de-mandé à l’automne un permisde construire à Saint-Moritzpour une villa à la via Alpina.Les montagnes grisonnes sontun bon observatoire pour sur-veiller les 115 brasseries dugroupe. Mme de Carvalho con-trôle discrètement en sa qualitéde déléguée à la direction del’insignifiante holding, tandisque son époux, Michel, qui estavant tout vice-président de Ci-tigroup en Grande-Bretagne,siège au moins une fois l’an,lors de l’assemblée générale dela Heineken NV, face aux petitsactionnaires.

Famille LiebherrFribourg/Grisons,Machines de chantier6 à 7 milliardsCent quatre-vingt-deux parasolsgéants pour assurer la produc-tion d’ombre sur la place de lamosquée de la ville sainte deMédine (Arabie saoudite): telest le contrat signé en févrierentre le groupe bullois Liebherret Saudi Binladin Group. Cha-que engin mesure 15 mètres dehaut et recouvre une surface de650 mètres carrés. Il peut pro-téger 800 pèlerins du soleil etde la chaleur. Fermés, les 182parasols prennent la forme depetits minarets. Cette affaire estl’une des plus insolites réalisée

en 2007 par Liebherr, actif sur-tout dans les machines de chan-tier. Dans le monde entier, àl’exception des Etats-Unis, laconstruction connaît un boomsans précédent depuis des dé-cennies. Les fabricants de grueset d’engins de toutes sortes neparviennent que difficilement àfaire face à la demande. Lesaffaires de Liebherr sont floris-santes. Pour la première fois,les ventes ont facilement fran-chi la barre des 10 milliards defrancs. Elles augmentent forte-ment dans les pays émergents.La multinationale compte aussiinvestir en Russie, son sixièmeplus grand marché. En revan-che, les Liebherr connaissentmoins de succès que jadis avecleurs chevaux. Si Nirmette,montée par Markus Fuchs, aremporté le CSI de Zurich, NoMercy s’est blessé au Cham-pionnat d’Europe, privant dumême coup Christina Liebherrde l’or.

Otto BeisheimZoug,Commerce, immobilier5 à 6 milliardsLa progression du cours del’action Metro rapporte toujoursdes milliards à l’homme quipasse pour le fondateur dugéant de la distribution Metro.Mais la légende de ce citoyend’honneur de Baar (ZG), ac-tionnaire à hauteur de 18,5%,s’effiloche. A en croire Wikipé-dia, Otto Beisheim, 83 ans, neserait pas du tout à l’origine duconcept Metro, il s’est seule-ment associé plus tard aux fa-milles fondatrices.

Bernie EcclestoneBerne, Sport5 à 6 milliardsA 77 ans, Bernie Ecclestonereste le grand patron de laformule 1. Ce self-made-man

d’origine britannique a fait for-tune en professionnalisant eten fédérant le monde de lacourse automobile. Son groupe,Formula One, encaisse notam-ment les droits commerciauxdes diffusions télévisées desgrands prix. Après plus detrente ans à la tête du circuit, ilvend en 2005 ses 25% restantsdans le groupe Formula One àCVC Capital Partners, une im-portante société d’investisse-ment européenne. Mais l’an-cien pilote ne décroche paspour autant. Il s’associe avecCVC pour fonder une nouvellecompagnie, Alpha Prema. Cettedernière contrôle à 100% legroupe Formula One et lui per-met de garder la mainmise surson empire.

Domicilié à Gstaad, il détientl’Hôtel Olden et a récemmentinvesti dans la société Glacier3000 qui œuvre pour relancerl’exploitation des installationsdu glacier des Diablerets.

L’aînée de ses deux filles,Tamara, rapporte que, en dépitde sa fortune, son père conti-nue à demander des rabais àchaque occasion et lui reprochede gaspiller son argent. A

23 ans, elle est animatrice sur lachaîne britannique privée ITV,tandis qu’à 18 ans, Petra hésiteentre la profession de manne-quin et une carrière dans legroupe familial.

FamilleEdgar de PicciottoGenève,Banque5 à 6 milliardsA 78 ans, le fondateur del’Union Bancaire Privée conti-nue de piloter son établisse-ment, dont il préside le conseild’administration. Investisseuravisé, Edgar de Picciotto a étéprécurseur en matière d’inté-gration de fonds alternatifsdans les portefeuilles. Selon larevue spécialisée InvestHedge,UBP est numéro deux mondialen gestion alternative avec56,1 milliards de francs placésen hedge funds à fin juin 2007.La banque est spécialisée dansla gestion de fortune pourclients privés et institutionnels.La masse sous gestion dépasse130 milliards. En début d’an-née, UBP a ouvert un bureau àHongkong pour profiter de lacroissance asiatique. La famille

s’implique fortement dans l’éta-blissement. Guy de Picciotto,l’un des fils du fondateur, di-rige le comité exécutif, dont estmembre également un autrefils, Daniel. De plus, sa fille,Anne Rotman de Picciotto, estentrée au conseil d’administra-tion en 2006.

FamilleAugust von FinckThurgovie,Participations,immobilier5 à 6 milliardsUne photo semblant dater de1939 a fait l’objet l’été dernierd’une publication sur quatrecolonnes dans la SüddeutscheZeitung. Le cliché noir/blancmontre le baron August vonFinck senior, membre duNSDAP, en compagnie du chefdu parti Adolf Hitler. On dit quefeu von Finck, père de l’actuelchâtelain de Weinfelden (TG)et grand investisseur en Suisse(von Roll, Mövenpick, SGS),aurait payé 100 000 marks en1969 pour racheter cette photo.L’original et les négatifs étaientconservés dans les archives dugroupe Bertelsmann jusqu’à

leur remise discrète à vonFinck. Mais l’acheteur et levendeur n’avaient apparem-ment pas prévu la démarchecritique d’un rédacteur photodu groupe Bertelsmann, quiremit un négatif au Spiegel.C’en était fini du secret familialtant espéré.

Résumons l’affaire. Le ban-quier von Finck, en sa qualitéde président du conseil d’admi-nistration de la Maison de l’his-toire allemande, avait à l’épo-que collecté une douzaine demillions de Reichsmark auprèsde tous les industriels alle-mands de renom, de Bosch àFlick, pour construire un mu-sée à Munich. Et lors de laremise de l’édifice à Hitler le18 juillet 1937, il figurait sur laphoto. Septante ans plus tard, laSüddeutsche Zeitung remarquaitsur un ton suffisant que «lebaron von Finck ne repartaitpas les mains vides de cetteexpérience précoce de partena-riat public-privé: après l’An-schluss de 1938, qui vit l’Autri-che rejoindre le giron du Reichallemand, le banquier vonFinck reprit à Vienne la banquejuive Rothschild».

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