Quel avenir en France - La Nef · toits solaires généralisés, Up’Cycle Shoes – marque de...

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Start-Up de Territoire 04 Assemblée Générale : vive Toulouse ! 08 Énergie Partagée Investissement 15 Michèle Roux Paysanne militante 19 pour que l’argent relie les hommes Quel avenir pour la bio en France ? LE DOSSIER Ce numéro est aussi téléchargeable sur le site : www.lanef.com Le magazine coopératif de la Nef Été 2016 numéro 6

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Start-Up de Territoire

04

Assemblée Générale : vive Toulouse !

08

Énergie Partagée Investissement

15

Michèle Roux Paysanne militante

19

pour que l’argent relie les hommes

Quel avenir pour la bio en France ?

LE DOSSIER

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éditon France, il semble que nous prenons conscience que ce

que nous mangeons est aussi important que l’air que nous respirons. En effet, La bio se développe avec

une progression à deux chiffres depuis plus de deux ans et cette progression semble durable. Et d’ailleurs, faut-il dire Le bio ou La bio ? S’agit-il uniquement d’un nouveau marché porteur ou aussi d’une façon de vivre où l’alimentation est une composante importante ?Ce qu’on peut dire en tout cas, c’est que cette évolution suscite les intérêts.D’abord celui des grands commerçants. La grande distribution arrive à grands pas, ayant bien compris qu’il ne s’agit plus d’une tendance réservée à une catégorie de consommateurs mais d’un mouvement de fond. Ensuite celui des financiers, pour qui la bio est l’un des seuls secteurs en France qui affiche une telle rentabilité. Enfin le monde agricole, les conversions en bio n’ont jamais été aussi nombreuses et le mouvement s’accélère. Au fond tout cela est positif. Mais soyons vigilants car, dans le même temps, ces évolutions posent des questions de fond. Dans quel état sera La bio à l’époque de nos enfants ? Dans ce numéro, nous vous proposons de partager ces questionnements et de découvrir de nombreuses autres initiatives porteuses d’espoir. Bonne lecture.

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Fil d’argent n° 6 / Été 2016 – Édité par la Société financière de la Nef Immeuble Woopa - 8 avenue des Canuts - CS 60032 - 69517 Vaulx-en-Velin Cedex / [email protected] / www.lanef.comResponsable de publication : Amandine PlatetOnt participé à ce numéro : Amandine Albizzati, Marie Brandt, Jean-Pierre Caron, Aurélie Chabeaud, Kevin Chaplais, Erick Chauveau, Jean-Marc De Boni, Marie-Thérèse Ducourau, Cécile Duprélatour, Claude Gruffat, Sophie Keller, Florence Martin, Leo Miranda, Frédéric Moukarim, Marion Ozanne-Breda, Edmond Placide, Céline Provost, Michèle Roux, Daniel Sorrosal, Nadine Thiery, Olivier Torrente, Laura Winn.Crédits photos : la Nef (sauf mention contraire). Couverture : © istock photo, droits réservés – Création graphique : Scop Crescend’O – Mise en page : CIA – Impression : Rivet Presse / Édition. Imprimé avec des encres à base végétale, support papier 100 % recyclé – NFA-04 – Dépôt légal juillet 2016 – ISSN 2271-5207.

Frédéric Moukarim Directeur du Développement

COURRIER DES SOCIÉTAIRESEn toute transparence _______________________________ p. 3

ÉCONOMIEStart-Up de Territoire ________________________________ p. 4

La chronique du Comité d’éthique _____________________ p. 5

La FEBEA, la fédération des banques qui changent le monde ______________________________ p. 5

ACTUALITÉS DE LA NEFDes projets et des prêts ______________________________ p. 6

La Safie ___________________________________________ p. 7

Assemblée Générale, vive Toulouse ! ____________________ p. 8

Définition d’une “image-pilote” pour la Nef ______________ p. 9

Lancement de la Banque Éthique pour les professionnels : une grande réussite ! _______________________________ p. 10

DOSSIERQuel avenir pour la bio en France ? ____________________ p. 11

NOS PARTENAIRESLe mouvement Colibris ______________________________ p. 14

L’ Association La NEF et le Fonds Germes d’économie fraternelle ______________________________ p. 14

Énergie Partagée Investissement ______________________ p. 15

SOLUTIONS ALTERNATIVESLes Amis d’Énercoop _______________________________ p. 16

3ème édition de la Journée de la Transition _______________ p. 17

DÉCOUVERTEOlivier Frérot Métamorphoses de nos intuitions publiques Quand l’altérité renouvelle la fraternité ________________ p. 18

Fui Banquero (J’étais banquier) _______________________ p. 18

Michèle Roux, paysanne militante _____________________ p. 19

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numéro 6 I Été 2016 3

Courrier des sociétaires

Question

Comment devenir sociétaire actif ?

En toute transparence

Vous souhaitez vous impliquer dans la vie de votre coopérative ?

Vous souhaitez faire des rencontres enrichissantes de sociétaires, emprunteurs et épargnants ?

Vous souhaitez faire rayonner les valeurs de la finance éthique ?

Une équipe salariée dédiée à l’animation de la vie coopérative vous donne les outils et vous accompagne pour vous impliquer près de chez vous !

Être sociétaire (1) à la Nef, c’est pouvoir :

• voter annuellement à l’Assemblée Générale pour s’exprimer sur les grandes orientations de la coopérative ;

• s’impliquer bénévolement pour dynamiser la vie coopérative locale et nationale, et ainsi construire la Nef de demain.

En tant que sociétaire actif, vous pouvez :

• donner un visage concret à la finance éthique en faisant le lien entre les porteurs de projets et les épargnants de votre territoire ;

• prendre activement part à la gouvernance de votre coopérative en échangeant avec des sociétaires, salariés, membres des instances sur les enjeux de la Nef ;

• faire connaître la Nef autour de vous (salons, conférences, visites d’emprunteurs,...) ;

• devenir partie prenante d’un collectif pour encourager les valeurs de la finance éthique, en participant aux multiples initiatives portées par la Nef et ses partenaires.

INFORMATIONLes termes “banque éthique” et/ou “banque”, dans l’ensemble des articles et des communications de la Nef, sont à comprendre comme un concept définissant une manière de faire de la banque, et non comme une définition actuelle de notre établissement. La Nef est un établissement de crédit spécialisé habilité à recevoir des fonds du public.

ÉCLAIRAGEVous souhaitez réagir à un article publié dans Fil d’argent ? Partager une réflexion ? Vous aimeriez avoir plus de précisions sur le fonctionnement et/ou l’activité de la Nef ?

(1) Pour devenir sociétaire, il vous faut souscrire 3 parts de capital de 30 €. Les parts sociales sont des titres représentatifs d’une fraction du capital de la Nef, présentant un risque de perte en capital. Plus de renseignement sur www.lanef.com

N’HÉSITEZ PLUS, NOUS VOUS ACCUEILLONS AVEC PLAISIR !

1. Contactez le/la responsable Vie Coopérative en charge de votre territoire :

Lyon [email protected] Nantes [email protected] Paris [email protected] Toulouse [email protected]

2. Contactez un Groupe Local ou un(e) sociétaire près de chez vous via la carte du sociétariat actif disponible sur www.lanef.com, > rubrique Vie Coopérative > Devenir Sociétaire Actif.

PARIS

NANTES

LYON

TOULOUSE

ENVOYEZ VOS QUESTIONS OU VOS REMARQUES PAR E-MAIL [email protected] OU PAR COURRIER À L’ ADRESSE SUIVANTE : La Nef, immeuble Woopa

8 avenue des Canuts, CS 60032

69517 Vaulx-en-Velin Cedex

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Économie

Start-Up de TerritoireStart-Up de Territoire est une expérimentation d’une nouvelle forme d’incubateur de projets entrepreneuriaux : Pôle Sud à Romans, Fermes de Figeac, Clus’TER Jura, Le Labo Régional des partenariats d’Alsace, ATIS à Bordeaux et Marseille Solutions. Une coopération inter territoriale agile, souple et inédite !

Cécile Duprélatour & Sophie Keller pour le Collectif Start-Up de Territoire

Des convictions partagéesFace aux défis majeurs, nous sommes convaincus que le développement des solutions de demain passera par la mobilisation de chacun et la capacité des acteurs de tous les “univers” (ESS, entrepreneuriat, service public de l’emploi, green business, PME et grandes entreprises, etc.) à inventer ensemble des réponses nouvelles aux problèmes anciens au cœur des territoires. À travers l’élan Start-Up de Territoire, l’ambition est ainsi de décloisonner, mettre en mouvement, inspirer les acteurs locaux et mobiliser les citoyens, pour accompagner la concrétisation de projets entrepreneuriaux , créateurs d’emplois et porteurs de solutions.

Une dynamique en marcheÀ Romans, ce sont plus de 250 participants dont 50 entrepreneurs remarquables issus d’autres territoires, qui se sont retrouvés dans les locaux du Groupe Archer le 2 février dernier. Plus de 500 idées de Start-Up ont été générées autour de 10 secteurs d’avenir pour le territoire : l’agriculture de demain, la relocalisation d’activités artisanales ou industrielles, l’économie circulaire, les énergies vertes, etc. 8 premières Start-Up sont actuellement incubées par le territoire.

Parmi elles on découvre : Voisiwatt – pour des toits solaires généralisés, Up’Cycle Shoes – marque de chaussures 100 % recyclées, Food Lab – un atelier de transformation agricole, Déconstruction Verte – un projet de recyclage des matériaux du bâtiment, etc.

Start-Up de Territoire : quelle valeur ajoutée ?• Faire en 2 ans ce qui aurait pris 10 ans :

aller plus vite, plus fort grâce à la confiance, la coopération, l’agilité entre les acteurs et la coopération entrepreneuriale entre les 6 territoires.

• Adopter une approche réellement “à 360°” qui décloisonne aussi bien les types d’acteurs – business, associatifs, académiques – que les thèmes traités : économie circulaire, collaborative, numérique, relocalisation, circuits courts, etc.

• Ne pas faire un “dispositif de plus” (PTCE, fondation territoriale, incubateur, etc.) mais au contraire capitaliser l’ensemble des dispositifs existants et engager un changement de posture, en mettant toute l’énergie du territoire au service des projets catalysés. Start Up permet ainsi de recréer du lien, de la lisibilité et du sens.

• Miser à la fois sur les ressources endogènes du territoire, tout en s’inspirant des “solutions pépites” ayant fait leurs preuves ailleurs.

• Infuser l’imaginaire “Start-up” dans le développement territorial : agilité, innovation, modèles de développement accéléré, business angels, etc.

Il est plus que jamais nécessaire de proposer une expérience nouvelle

à tous les acteurs et citoyens qui donnent confiance en la richesse

de nos territoires. Nous croyons qu’insuffler un esprit nouveau où l’on ose, où on réouvre les perspectives et où, collectivement, on croit que c’est possible est un puissant catalyseur de nouvelles dynamiques !

EN SAVOIR PLUS :www.startupdeterritoire.fr

Cécile Duprélatour & Sophie Keller du Labo Régional des partenariats d’Alsace, pour le collectif Start-Up de Territoire : Christophe Chevalier du groupe Archer, Dominique Olivier des Fermes de Figeac, Elise Depecker d’ATIS, Pierre-François Bernard de Clus’Ter Jura, Tarik Guezali et Margaux Pibarot de Marseille Solutions.

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Économie

La chronique du Comité d’éthique

Quelle “philosophie” de la tarification bancaire ?

Laura Winn pour le Comité d’éthique

Les produits bancaires sont lancés depuis le printemps, la banque la Nef est arrivée ! En quoi sera-t-elle une banque

différente? Rappelons-nous : l’enjeu n’est pas d’être différent des autres sur tous les points, mais de mettre fin à la finance folle. Cela se traduira sûrement par une différenciation mais ce n’est pas la finalité. Une question centrale ici :

Est-ce que la Nef sera une banque plus chère

que les autres ?

Un peu partout en Europe, des citoyens qui cherchaient à donner un sens à leur argent ont créé des entreprises

financières éthiques et alternatives. Chaque jour, ces institutions financières s’engagent de manière concrète dans la création d’un monde plus juste et plus solidaire. Elles jouent le rôle de levier économique pour une Europe durable, active et solidaire et sont les partenaires de ceux qui aspirent au changement, citoyens, entrepreneurs et acteurs de la société civile.

Fondée à Bruxelles en 2001 par 7 institutions dont la Nef, la FEBEA, Fédération Européenne de la Finance et des Banques Éthiques et Alternatives, rassemble aujourd’hui 28 insti-tutions financières de 15 pays européens.

L’équipe salariée a fait appel au Comité d’éthique pour échanger sur la “philosophie” de la tarification bancaire, au-delà d’un positionnement par rapport aux autres banques. Quelle est vraiment l’ambition, la raison d’être de la Nef ? Et en quoi cela définit les principes de tarification ?La Nef est un projet collectif. Comment cela se traduit-il dans des coûts purement individuels ? La transparence voudrait que l’on facture chaque opération sur un compte, mais est-ce que cela ne risque pas de pénaliser ceux qui ont peu de moyen, et qui multiplient les opérations pour mieux maîtriser leur budget ?

Ses membres adhérent à une charte de valeurs qui prône la recherche du bien commun et de la plus-value sociale, environnementale et économique, la transparence de l’argent et une gestion éthique de l’argent et de la banque.

Ensemble, les membres de la FEBEA, et avec eux tous leurs coopérateurs

et clients, défendent une vision commune d’un avenir différent.

Qu’est-ce que la gratuité ? Est-ce que nous pourrions imaginer une cotisation militante, afin de permettre à tous d’accéder aux produits bancaires, quel que soit son niveau de revenu ? Ainsi le principe supérieur de la Nef prend chair grâce à des gestes militants. Mais alors, comment appréhender le modèle économique ? Comment trouver le bon équilibre ?

Autant de questions qu’il s’agit de continuer à se poser, car ce n’est que le début, la Nef est une banque en devenir qui sculpte en temps réel sa forme de demain.

La FEBEA s’est donnée pour missions de soutenir l’échange et la coopération entre ses membres et avec les différents réseaux de l’économie sociale et de la finance en Europe, de représenter ses membres auprès des institutions de l’Union Européenne et de faire levier au niveau politique et institutionnel européen et, finalement, d’appuyer concrè-tement l’action de ses membres, grâce à ses propres instruments financiers et bancaires.

EN SAVOIR PLUS :www.febea.org

Vues d’ailleurs

La FEBEA La fédération des banques qui changent le monde

Daniel Sorrosal Responsable de Plaidoyer

et Relations Institutionnels FEBEA

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Actualités de la Nef

Restaurant Houé15 rue du Vieux Faubourg – 59800 LilleCréation d’un restaurant bio et du commerce équitable dans le Nord

Charlise Dassigli est béninoise, elle est arrivée en France pour faire ses études et devenir contrôleur de gestion. Après 9 ans en tant que salariée, elle décide de créer une activité de traiteur proposant des produits originaires du Bénin que sa famille produit. Après des débuts prometteurs, elle se lance dans la création d’un restaurant de cuisine africaine à base de produits bio issus du commerce équitable. Accompagnée financièrement par sa banque, elle sollicite la Nef pour un complément de financement pour l’ouverture de son restaurant.Prêt n° 5129 – Montant : 8 000 E – Durée : 72 mois

Des projets et des prêtsL’ écologie est le secteur d’activité le plus financé par la Nef (68 % du montant des prêts accordés en 2015), et l’agriculture biologique y tient une place prépondérante : en 2015, 52 prêts ont été accordés à des agriculteurs bio pour 1,6 M€ et 36 commerces bio ont été soutenus pour 3,6 M€… et ça continue en 2016 !

L’épicerie la Nomade2 rue de l’Ancienne Gendarmerie 68240 Kaysersbergwww.epicerie-lanomade.frCréation d’une épicerie ambulante bio tout-en-vrac à Kaysersberg

Issus du secteur médico-social, Céline et Martin Malfroy, âgés de 30 et 35 ans, ont créé une épicerie bio ambulante qui propose pâtes, riz, céréales, épices, fruits secs, produits d’entretien, cosmétiques… au poids et à la demande. La démarche va dans le sens d’une consommation zéro déchet, zéro gaspillage alimentaire et avec une maîtrise du budget optimisée par la possibilité d’acheter uniquement la quantité désirée. Présente sur les marchés du Haut-Rhin depuis avril 2016, l’épicerie étoffe l’agenda de la tournée au fil du temps. Il est possible de commander en ligne, la livraison se faisant directement sur les marchés et très prochainement sur des points retraits et en comités d’entreprises.La Nef a été sollicitée pour le financement des investissements et le BFR liés au lancement de l’activité.Prêt n° 5255 – Montant : 25 000 E – Durée : 57 mois

Les Sabots d’ArgileLieu dit les Rondards – 03210 MarignyDéveloppement d’une activité de maraîchage dans l’AllierC’est proche de Moulins, dans l’Allier, que la famille Régnault cultive depuis 1976 des légumes en biodynamie labélisés Demeter. Après un travail de développement sur la durée, l’activité est aujourd’hui en plein essor. Afin de répondre à la demande, de nouveaux investissements matériels sont nécessaires. La famille Régnault est emprunteur Nef de longue date et a sollicité la Nef, aux côtés d’une banque locale, pour le financement de serres.Prêt n° 5200 – Montant : 125 000 E – Durée : 72 mois

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Actualités de la Nef

Zoom sur…

La SAFIE Société d’Accompagnement et de Financement des EntreprisesPremier Intermédiaire en Opérations de Banque et Services de Paiement (IOBSP) de la Nef, la SAFIE accompagne des porteurs de projets et instruit leurs demandes de financement. Un aboutissement : les premiers prêts Nef en Martinique.

La Nef et la SAFIE, des similitudes historiques à la relation d’IOBSP

Nadine THIERY Responsable des Engagements de La Nef

Edmond PLACIDE Président de la SAFIE

Évasion CaraïbesKévin Ruster

97200 Fort-de-FranceCréation d’une activité de tourisme nautiqueKévin Ruster décide de lancer son activité dans le tourisme nautique après plusieurs expériences dans le domaine. Sur un marché loin d’être saturé, il a bâti une offre qui se distingue de celle de ses concurrents. Afin de se munir d’un navire adéquat, il sollicite la Nef, la région Martinique et Initiative Martinique pour boucler son financement.Prêt n° 5380 – Montant : 31 000 E – Durée : 84 mois

Prêt n° 5381 – Montant : 12 654 E – Durée : 12 mois

J’ai présenté mon dossier dans plusieurs banques qui m’ont donné un avis négatif. Je me suis alors tourné vers la SAFIE, ne comprenant pourquoi on me refusait un financement alors que j’étais très motivé pour mon projet. La SAFIE m’a alors expliqué pourquoi le banquier ne pouvait pas me financer, les lacunes que mon dossier comportait et où cela bloquait. L’accompagnement de la SAFIE est très rigoureux, il faut être patient et croire en son projet. La démarche pédagogique de la SAFIE permet de mieux comprendre les exigences du banquier et, finalement, de mieux maîtriser son projet. Je suis satisfait aujourd’hui et très heureux de pouvoir bosser, je remercie la SAFIE.

Elles partagent le statut de coopérative, et chacune, depuis sa création, dans son champ d’activité, œuvre pour la promotion de la philosophie de la “finance solidaire”. Le rapprochement entre nous est apparu évident, il s’est opéré sur la base de valeurs communes. Ce modèle permet à la Nef d’être présente sur de nouveaux territoires et à la SAFIE d’élargir son offre de service. La SAFIE assurera, bientôt, l’animation de groupes locaux de sociétaires.

L’offre de services de la Nef distribuée par la SAFIE apporte, sur les territoires des DOM-COM, de nouvelles solutions de financements déjà très appréciées et surtout adaptées aux réalités locales. La particularité de la SAFIE est de permettre l’accès au crédit bancaire dans une démarche pédagogique.Les premiers prêts Nef accordés en Martinique, territoire fortement touché par le chômage, s’inscrivent dans le soutien des financements Nef aux projets d’utilité sociale.

Jr. MaMa’PizzaGeoffrey Jules-Rosette

Route du Prêcheur Quartier La Galère – 97250 Saint-PierreRestauration rapide : pizzas et brochettes à base de produits locauxGeoffrey Jules-Rosette lance son projet de vente de pizzas et brochettes grillées, fabriquées prioritairement à partir de produits locaux et sains.Prêt n° 5382 – Montant : 40 000 E – Durée : 84 mois

Après un an de galère pour trouver un financement, la rencontre avec la SAFIE m’a permis de comprendre les aspects et les éléments qui empêchaient l’adhésion du banquier. L’action pédagogique de la SAFIE m’a beaucoup éclairé, ils ont été très réactifs, au bout d’un mois après les modifications j’ai obtenu mon prêt. Avec la SAFIE, on a la réponse à la question : “Pourquoi le banquier me dit non” et on intègre mieux les caractéristiques que doit comporter le projet.

POUR EN SAVOIR PLUS :www.safie.frTél. : 05 96 50 33 95

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Actualités de la Nef

Échos du terrain

Assemblée Générale : vive Toulouse !Le 21 mai dernier, 200 sociétaires de la Nef se réunissaient aux Ateliers du théâtre Garonne pour l’Assemblée Générale Ordinaire. Les résultats des votes sont compilés ci-dessous (total des votes sensiblement identique à l’an dernier). Quels ont été les événements marquants du “processus AG” cette année ?

Marie Brandt Coordinatrice Nationale

Vie coopérative

Assemblées Régionales et Locales : l’expérimentation entamée en 2015 se poursuitCette année, six Assemblées Régionales ont accueilli près de 300 sociétaires  : globalement la qualité des questions (et donc de l’information de nos sociétaires) s’améliore, ainsi que les réponses fournies par les membres des instances (Directoire et Conseil de Surveillance) présents. Cette dynamique a été démultipliée sur les territoires par les Sociétaires Actifs, qui ont organisé et animé 47 Assemblées Locales, rassemblant environ 700 personnes supplémentaires. Un bilan détaillé sera fait afin de décider comment améliorer encore ce processus et encourager, notamment, encore plus de nos sociétaires à s’intéresser à leur Coopérative et à voter.

Développement de la convocation par courriel et amélioration du vote en ligneLa proportion de vote en ligne a augmenté de 30 % (69 % contre 39 % l’an dernier), ceci est principalement dû à un doublement des convocations par courriel, celles-ci étant dorénavant équipées d’un lien direct pour se connecter au site de vote en ligne. Le cumul de ces deux progressions représente des économies substantielles pour notre Coopérative (et moins de tâches peu gratifiantes comme la saisie de bulletins de vote pour les équipes). Nous avons également rendu obligatoire la validation des coordonnées sur le site de vote en ligne afin de fiabiliser notre base de données. Nous remercions les sociétaires qui nous accompagnent dans cette démarche qualitative de longue haleine.

L’ Assemblée Générale Ordinaire : le chemin vers la Banque Éthique est pavé, mais de quoi ?C’est Jean-Luc Seignez, Président du Conseil de Surveillance, qui a accueilli les sociétaires présents et présidé l’Assemblée. Puis les membres du Directoire ont présenté le rapport d’activité 2015 ainsi que les comptes. L’après-midi a été consacrée au vote des résolutions et aux échanges sur les perspectives, avec le retrait en séance de la résolution 11 pour laquelle la formulation pouvait porter à confusion*.

L’ Assemblée s’est terminée spontanément (ou presque !) par deux “standing ovations” émouvantes : pour les salariés (une quarantaine étaient présents) qui ont rendu possible la sortie ce printemps des nouvelles offres, conformément à notre nouvel agrément bancaire, et pour Etienne Javelle, Secrétaire Général, pour qui c’était la dernière AG : 22 ans à tenir le gouvernail de la Nef, une sacrée aventure !

Et la convivialité ?Trente sociétaires actifs de toute la France se sont réunis la veille de l’AG, dans le cadre d’une Inter-Assemblée des Coordinateurs Locaux (ou Inter-ACL). Le soir, un bel apéritif a été préparé par le Groupe Local de Toulouse puis un repas partagé a permis des échanges informels entre les sociétaires actifs présents, des salariés et des membres des Instances de la Coopérative.

Enfin, le pot de clôture de l’AG a été l’occasion de célébrer les récents succès autour d’une chanson composée spécialement pour l’occasion.

* La question posée en titre de cette résolution pouvant porter à confusion avec le contenu et l’intention de la résolution, le Président de séance a décidé, après collecte des votes et débat avec la salle, de retirer cette résolution. Une version avec un texte limpide et co-construit avec les sociétaires sera soumise au vote l’an prochain.

Répartition des votants

Sociétaires présents et représentés 192

Votes par correspondance (dont 69 % de votes en ligne)dont pouvoirs au Président du Conseil de Surveillance

6 2282 018

Total de votants 6 420

 RÉSULTATS DES VOTESRésolutions AGO Oui Non Abstention

1 – Ratification des nouveaux sociétaires 6 156 46 2182 – Quitus de gestion 5 891 104 4253 – Rémunération des membres du Directoire 4 900 557 9634 – Rapport du Commissaire aux Comptes 5 782 68 5705 – Affectation du résultat 5 944 80 3966 – Démission de Benoist Deschamps du Conseil de Surveillance 6 123 35 2627 – Nomination de Patrick Sirdey au Conseil de Surveillance 5 881 120 4198 – Nomination de BIOCOOP SA au Conseil de Surveillance 6 036 65 3199 – Nomination de Elsa Costanzo au Conseil de Surveillance 5 803 215 402

10 – Renouvellement du Commissaire aux Comptes 5 969 60 39111 – Les clients de la Nef doivent-ils être tous sociétaires

(résolution retirée en séance*)N/A N/A N/A

12 – Pouvoirs pour formalités 6 200 38 182

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Actualités de la Nef

Pourquoi – et quand – est-ce important ? L’entreprise qui se crée n’a pas besoin d’un tel travail car la référence de chacun, c’est tout simplement le ou les pionniers (les fondateurs) : ils ont en eux les grands principes ; et en général ils ne les expriment pas, parce qu’ils les vivent sur un mode intuitif – souvent sans que cela soit très conscient. Lorsqu’une entreprise a grossi, les pionniers ne sont souvent plus là, il n’est pas superflu de mettre par écrit les grands principes de l’entreprise.

Le contenu de ce texte ? Le champ de l’image-pilote est très vaste : comment voit-on telle ou telle thématique en terme d’intentions pour l’avenir. Vers quel horizon voulons nous aller, qu’est-ce qui nous guide dans l’action en matière de vision du client, du salarié, de la société dans laquelle nous vivons, de la prise de décision, mais aussi

de l’argent (lorsqu’il s’agit d’une banque), etc. Il contient aussi quelques principes sur la gouvernance ou sur la démarche Nef. De là pourront découler les politiques, par exemple en matière de ressources humaines, d’informatique, etc.Les valeurs figurent dans l’image-pilote, mais on comprend que son champ est bien plus vaste. Il ne s’agit pas non plus d’une charte présentant des points auxquels il faudrait adhérer. Comme je l’ai dit, l’image-pilote est un futur vers lequel nous voulons avancer, une référence à l’horizon, pour nos décisions. Et comme peut le constater le marcheur en montagne : lorsqu’on avance dans un paysage, l’horizon reste inaccessible, il est toujours devant nos regards.

Nous avons eu la chance de jeter ces quelques bases en présence d’un des principaux fondateurs, invité pour l’occasion, Jean-Pierre Bideau. Cette image-pilote sera partagée dans la Nef.

L’image-pilote, c’est un peu comme l’étoile polaire, c’est le point de repère de chacun, auquel on peut se référer pour être sûr d’aller dans

la même direction – pour s’orienter et ne pas perdre le nord... !

Commençons par le début : pourquoi ce nom ? Chacun se fait une certaine image par exemple de l’homme, de la société, du client.

C’est le “panorama” de nos grands principes, ceux qui jouent un rôle

fédérateur, et qui donnent l’orientation de base pour les politiques,

les stratégies, les décisions, etc...

Lorsqu’on écrit les grands principes qui nous guident dans l’action, quand on détermine l’image qu’on a de certains points fondamentaux, on peut appeler cela l’image-pilote, la référence qui va piloter l’action de chacun, en lui donnant une direction. Ces grands principes sont toujours présents, mais ils sont implicites, surtout dans les débuts. C’est eux que l’on trouve lorsqu’on cherche ce qu’on a derrière la tête... !

La parole à…

Définition d’une “image-pilote” pour la NefAutour de Jean-Pierre Caron, membres fondateurs et actuels dirigeants ont réalisé un travail de fond pour définir une vision commune et prospective du rôle la Nef.

Jean-Pierre Caron Vice-Président du Conseil de Surveillance

et Président du Comité d’Audit de la Nef

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Actualités de la Nef

Cet événement, baptisé “Quelles innovations financières pour les entreprises sociales et solidaires ?” est une première pour la Nef à

plusieurs titres.

Tout d’abord parce qu’il s’agissait du premier événement organisé par la Nef pour les professionnels. Cette journée d’échanges a réuni 200 dirigeants d’entreprises sociales, des financeurs solidaires, des responsables des réseaux de l’Économie Sociale et Solidaire ainsi que de nombreux journalistes. Les participants sont tous venus échanger sur les solutions financières pour les entreprises sociales et solidaires et en ont profité pour saluer les 30 années du parcours de la Nef. Ensuite, parce que cet événement s’inscrivait dans un contexte, celui du tournant que la Nef a négocié en avril 2016 en devenant un banquier du quotidien pour tous les entrepreneurs qui construisent l’économie de demain et font partie des secteurs privilégiés de son intervention : filière bio,

agriculture paysanne, entrepreneuriat social, énergies renouvelables, développement local, logement social, circuits courts, culture, pédagogies alternatives, insertion et création de lien social, etc.

La Nef a ainsi présenté les solutions

de compte courant, de crédit court terme,

de placement de trésorerie et de finance participative

qui viennent compléter son offre de prêts moyen

et long terme.

Ces nouveaux produits seront accompagnés de nouveaux services qui viendront compléter progressivement l’offre de la Nef dans les mois et années à venir.

À cette occasion enfin, la Nef a souhaité réaffirmer son souhait de réinventer le métier de banquier en incarnant pleinement le rôle de “partenaire financier” et en s’engageant sur des valeurs et des principes forts : accompagnement, expertise sectorielle, attention à chaque client, justesse et équité des tarifs, sobriété de l’offre et valorisation des projets au sein de la communauté Nef.Cet échange particulièrement riche a donné à la Nef l’envie et l’ambition d’organiser chaque année un événement de ce type en vue de construire, avec les acteurs qui partagent cette même vision de l’économie, les solutions financières de demain.

Temps forts

Lancement de la Banque Éthique pour les professionnels le 17 mars 2016 :

une grande réussite !Le 17 mars dernier, la Nef a réalisé une grande première en organisant un événement dédié aux entrepreneurs et partenaires avec qui elle coopère depuis près de 30 ans. Ce fut l’occasion pour la Nef de présenter le lancement de sa nouvelle offre pour les professionnels.

Leo Miranda Responsable Pôle Culturel

POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ DE LA NEF, RENDEZ-VOUS SUR www.lanef.com

Énercoop Premier client de la Banque Éthique pour la transition énergétique !Énercoop, fournisseur d’électricité 100 % renouvelable et coopératif, entreprise emblématique que la Nef accompagne depuis sa création, a souhaité renforcer son partenariat historique en choisissant la Nef comme banquier du quotidien pour l’ensemble de ses dix coopératives locales.

Matthieu Richard explique ce choix :Depuis l’origine, la Nef accompagne Énercoop, non seulement en tant que financeur, mais aussi en participant à sa gouvernance et à l’amélioration de sa vie coopérative” […] C’est donc tout naturellement que nous avons pris l’engagement de souscrire les premiers comptes professionnels au nom des coopératives du réseau Énercoop.

En Juillet 2016, les coopérative de Midi-Pyrennées, d’Aquitaine, du Nord-Pas-de-Calais Picardie et la Coopérative Nationale avaient déjà ouvert leur comptes !

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Le dossier

Claude Gruffat Président de Biocoop

Quel avenir pour la bio en France ?Avec une croissance continue et soutenue depuis le début des années 2000, la consommation de produits bios est devenue incontournable pour plus de la moitié des français. À l’heure de la structuration du marché, le secteur de la bio est toutefois confronté à des problématiques importantes. Faiblesse des conversions en bio, problèmes liés à la transmission des exploitations ou difficile maintien de filières complètes sur nos territoires : autant de défis à relever pour que le développement du secteur soit fidèle aux valeurs portées par les pionniers.

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numéro 6 I Été 201612

Le dossier

La croissance de la filière bio continue de battre des records en France, tant en terme de consommation que de production.

Aujourd’hui, plus de 9 français sur 10 consomment bio au moins occasionnellement (contre 54 % en 2013) et les surfaces bio représentent 5 %* du territoire agricole national (contre 2 % fin 2007). Un marché qui pèse 5,75 milliards d’euros** en 2015, en hausse de 10 % par rapport à 2014. Source de revenu plus important pour les uns, gage d’une meilleure qualité des produits pour les autres, la bio semble mettre tout le monde d’accord.

Parallèlement à cette dynamique vertueuse, de nombreux éléments semblent nous montrer que le secteur de la bio en France arrive à maturité

et qu’il devra se réinventer rapidement pour maintenir son développement, tout en restant fidèle à ses principes fondateurs “exigences fortes quant à la qualité des produits, coopération, équitabilité des rapports au sein des filières, développement local”. Dans ce contexte, il semble important de pointer les difficultés, d’identifier les enjeux et de dessiner des perspectives, pour que le développement de la bio se poursuive dans le respect de l’éthique portée par les pionniers de la profession depuis le début des années 70.

Une filière en bonne santé… grâce aux pesticidesDepuis le Grenelle de l’Environnement de 2007, grâce aux publications régulières faites à ce sujet, et plus récemment avec la Cop21, les citoyens ont pris réellement conscience du danger que représentent les pesticides pour leur santé.

Quel avenir pour la bio en F rance ?

La France ne doit pas passer à côté de cette nouvelle économie, dynamique et vertueuse. Il faut que le plus grand nombre de petites et moyennes fermes se convertissent au bio, notamment dans le domaine des grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux), afin de répondre à la demande des citoyens. Sinon, les français continueront à consommer plus de bio, mais ils le feront en consommant des produits importés. Nous avons besoin d’une France à 1 million de paysans et non 400 000 ! Dont une partie importante en bio.

Plus de production bio oui, mais en favorisant les circuits courtsLa conversion est une chose, mais elle doit se faire dans un marché organisé en terme de distribution, avec des fournisseurs et des distributeurs assurant un bon écoulement des produits. On a vu les dégâts subis par les filières porcines et laitières. Sans véritable organisation, les filières ne trouvent pas les débouchés escomptés et nous nous retrouvons en situation de surproduction, déséquilibrant complètement le marché.

* Ministère de l’agriculture Min.Afri.fr2016 – ** Baromètre Agence BIO/CSA 2015

L’augmentation constante et régulière de la fréquentation des magasins bio (dont Biocoop) et de la consommation des produits bio nous montre que nous assistons à une véritable mutation de la société et non à un phénomène de mode. Même dans un contexte de crise économique où les revenus des ménages n’augmentent pas, les gens sont prêts à payer plus cher pour préserver leur santé.

La problématique de la conversionSi de plus en plus d’agriculteurs souhaitent se tourner vers la filière bio, la conversion n’est pas toujours facile. Certains sont pris au piège des lourds investissements qu’ils ont pu réaliser en agriculture conventionnelle : ces investissements passés leur sont inutiles en filière bio, il leur faudrait repartir à zéro. Les aides européennes existent et leur volume n’est pas à remettre en cause. C’est plutôt le mode de gestion de la France dans la répartition de ces aides qui est à revoir, quand on voit que l’Autriche atteint aujourd’hui les 25/30 % de sa surface agricole en bio alors que la France a peiné à atteindre les 5 %.

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Le dossier

Quel avenir pour la bio en F rance ?La vision de Biocoop est qu’il faut développer le maillage du territoire en multipliant les groupements de producteurs bio répondant aux besoins de consommation locale. Ces circuits courts permettront une bonne adéquation entre offre et demande, tout en recréant le lien humain et baissant les émissions de CO2.

Conserver une filière française puissante en facilitant la transmissionLa bio est le secteur de l’agriculture le plus enclin à accepter une transmission non familiale, contrairement au reste de l’agriculture française, mais toute une génération d’exploitants bio approchent aujourd’hui de l’âge de la retraite et peinent à trouver des successeurs. Il faut créer de nouveaux outils pour faciliter cette transmission : sur le plan de la formation mais aussi sur le plan financier.Concernant la formation d’abord, il faut revaloriser la filière agricole auprès des jeunes pour que les lycées agricoles attirent d’autres profils que les fils d’agriculteurs. Les enseignements dispensés dans ces établissements devraient également être réformés : la place de la bio y est trop marginale, la formation est pour l’instant trop tournée vers l’agriculture intensive et on en a oublié les principes fondamentaux d’agronomie. La pédologie (connaissance des sols) par exemple n’est plus enseignée car la chimie a réponse à tout.Il faut également trouver d’autres modes de financement, ce qui peut passer par un engagement de la société civile (ex. de Terre de Liens). Enfin, il faut absolument que la trans-mission se fasse sur du moyen/long terme : une transmission différente, progressive, où le cédant accepte d’accompagner le repreneur pendant 3 à 5 ans, sans chercher une entrée financière d’un seul bloc, mais là aussi progressive.

La question de la transmission est également un enjeu pour les entreprises de transformation de la bio : le danger est que certaines pépites françaises soient rachetées par des grands groupes agro alimentaires conventionnels (ex. Celnat & Ebro), poussant à la standardisation. Il est donc important de préserver la multiplicité des producteurs mais aussi des transformateurs, pour garantir une offre diversifiée.

La bio et la grande distribution ?Aujourd’hui, les grandes enseignes restent le premier canal de distribution, écoulant 45 % des produits bio (contre 37 % pour les enseignes spécialisées). Celles-ci développent de plus en plus leur offre bio… C’est plutôt une bonne nouvelle, même pour Biocoop, car l’objectif est d’aller vers un monde globalement “plus bio”. Mais si cela doit être synonyme de bio hors-sol, industrielle, en monoculture, d’importation... : aucun intérêt !

Les réseaux spécialisés français historiques, comme Biocoop, ont installé un modèle d’un niveau d’exigence élevé, proposant des produits de qualité et restant attachés à des principes allant au-delà du simple cahier des charges de production, mais y ajoutant une cohérence globale de valeurs comme le commerce équitable, les produits locaux, issus d’une agriculture de biodiversité, 100 % bio, avec lien au sol, etc. Ces réseaux proposent réellement un autre modèle d’entreprise, où l’objectif est de mettre différents acteurs en coopération pour réussir ensemble. Ces réseaux référents n’ont pas vocation à faire toute la bio qui sera consommée en France, mais leur objectif doit être de défendre ce modèle d’excellence et il faut que les consommateurs continuent de plébisciter ces produits, cette cohérence du modèle. Il faut aider les citoyens à prendre conscience que voter avec son ticket de caisse, c’est choisir des filières durables pour l’agriculteur et le consommateur, choisir un autre modèle de société.

Le modèle agricole Français est un modèle de fermes moyennes, de biodiversité, de polyculture d’élevage. Ce n’est pas un modèle industriel type “ferme des 1000 vaches” qui appartient plus au modèle allemand, américain ou australien. Le développement de la bio en France doit être cohérent avec notre histoire agricole (fait de biodiversité).La juste place de la bio en France est dans l’économie réelle créatrice d’emploi sur les territoires, donnant un avenir aux PME de la bio. Le modèle de distribution influence le modèle de production. Autant la distribution de masse (grande distribution) engendre un besoin de production de masse, industrielle et standardisée, autant la distribution spécialisée de proximité donne une place à la production locale diversifiée.

Reconnecter le citoyen et le consommateur pour

en faire un Consom’acteur, acteur de la cohérence sociétale qu’il choisit à travers le modèle

qu’il soutient, est un vrai rôle que la bio peut porter

en France.

3e Rencontres Nationales des Agricultures :“L’ALIMENTATION : UN BIEN COMMUN”Le réseau InPACT (Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale) fait naître des solutions alternatives en agriculture. Une quinzaine d’organisations paysannes soutiennent cette 3e édition qui aura lieu du 21 au 23 octobre 2016 au lycée agricole de Tours-Fondettes, en région Centre-Val-de-Loire. La thématique choisie permettra d’aborder aussi bien des questions de production agricole, de santé, d’éducation que de territorialité alimentaire.

EN SAVOIR PLUSwww.rencontresdesagricultures.com

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Nos partenaires

Le mouvement ColibrisCréée par Pierre Rabhi en 2007, l’association Colibris s’est donnée pour mission de construire une société écologique et humaine. Parce qu’elle est convaincue qu’il n’y aura pas de changement de société sans changement humain, elle place la transformation personnelle au cœur de sa raison d’être.

Marion Ozanne-Breda Chargée de Communication

De l’importance de l’intelligence collectiveColibris est animé par plus de 70 groupes locaux bénévoles qui font vivre les initiatives de leur territoire, tout en en créant de nouvelles. Vous pouvez les contacter via la page www.colibris-lemouvement.org/ensemble/rejoindre-un-groupe-local. Par le biais de campagnes de mobilisation citoyenne, d’une collection de livres “Domaine du Possible” avec Actes Sud, du magazine bimestriel Kaizen, une série de films documentaires, dont le film DEMAIN, et de nombreux projets (Oasis, l’Université, la Fabrique…), Colibris accompagne la réussite d’initiatives écologiques et citoyennes.

Des inspirations communesEn 8 ans, Colibris est devenu un mouvement citoyen influent, fédérateur, et inspirant pour des centaines de milliers de personnes aspirant à un autre projet de société. C’est tout naturellement que Colibris est devenu partenaire épargne de la Nef. À travers l’ouverture d’un Livret Nef, chacun peut faire

le choix de partager tout ou une partie de ses intérêts à l’association (don donnant droit à une déduction fiscale) et dessiner, avec la Nef et Colibris, les contours de la société de demain.

EN SAVOIR PLUS :www.colibris-lemouvement.org

L’Association La NEF et le Fonds Germes d’économie fraternelleL’ Association La NEF œuvre depuis presque 40 ans pour une utilisation plus consciente de l’argent et pour que l’activité économique remette le don au cœur de l’économie.

Marie-Thérèse Ducourau Présidente de l’Association La NEF

Erick Chauveau Président du Fonds Germes d’économie fraternelle

Pour celà, l’association a soutenu de nombreux projets en lien avec le développement de l’agriculture

biologique et biodynamique et a créé un fonds de soutien à la bonification des prêts agricoles accordés par la Société financière de la Nef.Fin 2013, l’association a pris la décision de créer le Fonds Germes d’Économie Fraternelle, outil financier mieux adapté à la gestion des dons. En effet, l’association La NEF souhaite désormais se concentrer sur son activité de réflexion et d’expérimentation autour du rôle de l’argent dans la société, en déléguant au Fonds Germes d’économie fraternelle qu’elle soutient, le soin de promouvoir des projets

emblématiques et porteurs d’un nouveau modèle économique.Pour mener à bien cette mission, le Fonds Germes d’économie fraternelle a mis en place deux fonds dédiés, permettant aux donateurs de soutenir des projets innovants et expérimentant de nouveaux modèles économiques, en lien avec l’agriculture biologique et biodynamique – et pour une éducation qui favorise l’épanouissement de la diversité des talents individuels et la coopération. En faisant don de vos intérêts du livret ou d’un compte à terme Nef au Fonds Germes d’économie fraternelle, comme vous le faisiez

avant pour l’association La NEF, l’argent de don retrouve toute sa place de moteur d’initiatives, dans un esprit de fraternité objective. Ce faisant, vous devenez acteur du changement.

EN SAVOIR PLUS :[email protected] [email protected] www.association-lanef.org

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Nos partenaires

Énergie Partagée InvestissementVous n’êtes pas au courant ? Aujourd’hui, vous pouvez participer directement à produire une électricité durable et renouvelable. Partager l’énergie et ses bénéfices entre les habitants des territoires et valoriser les ressources locales, c’est l’objectif que s’est donné Énergie Partagée depuis maintenant cinq ans.

Florence MARTIN Directrice Administrative et Financière

Énergie Partagée Investissement

Financer ensemble la transition énergétiqueLa création d’Énergie Partagée en 2010 naît d’une double prise de conscience : la question du financement est déterminante pour le succès de la transition énergétique, et les citoyens doivent pouvoir participer à ce financement, chacun à leur échelle et selon leurs moyens.Cinq ans plus tard, le constat est toujours le même, mais le mouvement a pris de l’ampleur : grâce aux 11 millions d’euros collectés auprès de 4 200 investisseurs citoyens, ce sont plus de 30 projets de production d’énergie renouvelable qui ont pu voir le jour et continuent d’émerger.Un barrage hydroélectrique réhabilité dans les Vosges, un projet de méthanisation agricole avec des agriculteurs du Rhône, un parc éolien développé entièrement par des citoyens en Loire-Atlantique… Tous ces projets, validés par la Charte Énergie Partagée, sont ensuite ouverts au financement citoyen sous forme d’actions à partir de 100 €.

L’énergie par les citoyens, pour les citoyensLeur particularité ? En ouvrant leur capital à la participation de tous, ces projets s’organisent sur un mode démocratique. Les décisions sont prises en toute transparence par ceux qui souhaitent s’impliquer dans la gestion du projet.

Résultat : c’est l’intérêt général

qui est privilégié.Dans le Lubéron, un collectif de citoyens s’est par exemple associé à un industriel pour installer des panneaux solaires sur le toit d’une usine de la région : ce projet original, Lucisol, est aussi un symbole de la force de

l’épargne solidaire puisqu’il est financé en commun par la Nef et Énergie Partagée. Partenaires dans le financement, la Nef et Énergie Partagée l’étaient également durant la COP21 pour mener la campagne “Épargnons le Climat”, qui a permis de collecter près d’un million d’euros et de sensibiliser les citoyens sur l’impact écologique de leur épargne.

Soyez fiers de vos actions !Concrètement, investir au capital de ces projets citoyens d’énergie renouvelable qui fleurissent chaque jour sur les territoires, c’est réaliser un investissement rentable et concret : en plaçant 2 000 € dans des actions Énergie Partagée, on permet de financer l’équivalent de la consommation moyenne annuelle d’un ménage français en électricité (hors chauffage).

EN SAVOIR PLUS :Énergie Partagée10 avenue des Canuts69120 Vaulx-en-Velinenergie-partagee.orgsouscription@energie-partagee.org

Rejoindre ce mouvement pionnier pour la transition énergétique et soutenir ces initiatives proches des gens, c’est aussi contribuer à une économie locale et porteuse de sens, et participer à créer un véritable circuit court de l’énergie.

Au total, ce sont des dizaines de projets qui n’attendent que vous pour voir le jour !Pour les découvrir, rendez-vous sur je-souscris.energie-partagee.org

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Solutions alternatives

L’initiative

Énergie Solidaire, ou le microdon au service d’une transition énergétique pour tous

L’association Les amis d’Énercoop a été créée en 2008 afin de soutenir le réseau Énercoop dans son développement économique et sa démarche de plaidoyer. Constituée d’experts et de militants de l’énergie citoyenne et de l’ESS, l’association a soutenu et hébergé un certain nombre de projets en adéquation avec les valeurs d’énergie citoyenne et militante tel qu’Énergie Partagée et Docteur Watt, contribuant respectivement à la création de nouveaux moyens de production et à davantage de sobriété énergétique. Aujourd’hui, Les Amis d’Énercoop ont décidé d’agir contre la précarité énergétique au travers du projet Énergie Solidaire.

Kevin Chaplais Développeur du projet Énergie Solidaire

Pour une transition énergétique ouverte à tousLe projet Énergie Solidaire est né du constat que la transition énergétique, pour réussir, ne peut pas se permettre de laisser plusieurs millions de personnes sur le bord de la route.

C’est pour cela que nous souhaitons contribuer au développement de programmes locaux permettant à des ménages en précarité énergétique de réduire durablement leur consommation d’énergie et par là même leurs factures (diagnostics sociaux techniques à domicile, fourniture de LED et mousseurs...).

Des solutions de financements innovantesÉnergie Solidaire souhaite participer à remédier à cette situation en proposant de collecter des dons au moyen de dispositifs innovants. D’une part, auprès des clients d’Énercoop, qui auront le choix – dès 2017 – d’effectuer des microdons au bénéfice d’Énergie Solidaire à partir de leurs factures d’énergie. D’autre part, auprès de producteurs d’énergie renouvelable souhaitant faire don de leurs excédents produits mais non consommés. L’ensemble des sommes perçues sera alors reversé pour la mise en œuvre d’actions locales de lutte contre la précarité énergétique, sélectionnées après candidature.

Une campagne de crowdfunding sur la plateforme Zeste en guise de point de départ...Parce que nous souhaitons renforcer les moyens d’agir des acteurs de terrain le plus rapidement possible, nous lancerons à l’automne prochain une grande campagne de financement participatif sous forme de dons sur la plateforme Zeste de la Nef, afin de lever les fonds nécessaires pour venir en appui à des actions emblématiques de lutte contre la précarité énergétique. Nous vous donnons donc rendez-vous prochainement sur www.zeste.coop !

...Car ce n’est qu’un début !Nous souhaitons voir plus loin et proposer à d’autres fournisseurs d’Énergie (les ELD, – Entreprises Locales de Distribution, – par exemple) de rejoindre le dispositif et proposer à leurs clients de s’impliquer à nos côtés.

Notre souhait est de solidariser l’ensemble des parties prenantes au

secteur de l’énergie, qu’elles soient consommateurs,

producteurs ou fournisseurs autour de cette

problématique majeure.

EN SAVOIR PLUS :Les Amis d’Énercoop 16/18 quai de la Loire - 75019 ParisTél. : 01 81 80 23 75www.lesamisdenercoop.org

RENDEZ-VOUS CET AUTOMNE SUR www.zeste.coop

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Solutions alternatives

En route vers la Transition

3e édition de la Journée de la TransitionLes membres du Collectif pour une transition citoyenne appellent tous les citoyens à rejoindre, le samedi 24 septembre 2016, la 3e édition de la Journée Nationale de la transition pour promouvoir une société plus écologique, humaine et juste. Montrons tous ensemble que la transition est loin d’être à la marge et unissons-nous pour faire résonner les alternatives dans toute la France (et ailleurs !).

Céline Provost Chargée de Projet Collectif pour une Transition Citoyenne

Forts de l’expérience des deux dernières éditions, rassemblant près de 400 événements et 40 000 participants, notre enjeu est maintenant de

démultiplier à grande échelle les alternatives. Certaines ont ainsi pu voir le jour lors d’une Journée de la transition, comme par exemple la réalisation d’un gargantuesque buffet bio pour des centaines de personnes à partir d’invendus, l’ouverture de dizaines de donneries/ressourceries, l’émergence de fantastiques projets comme une co-élaboration de fours solaires, des jardins urbains… et bien d’autres !Pour réussir ce défi, le Collectif pour une transition citoyenne vous propose de vous mettre en relation avec ses membres pour co-construire une Journée de la transition à l’échelle de votre département : les sociétaires actifs de la Nef, les clients d’Énercoop, les groupes locaux des Amis de la Terre ou d’Attac, d’Alternatiba, les jardins du Réseau Cocagne, les relais du Miramap, d’Énergie Partagée, les groupes locaux de Bio Consom’acteurs, les pôles territoriaux de coopération économiques du Labo de l’ESS, les boutiques d’Artisans du Monde, les associations régionales de Terre de Liens, les groupes locaux des Villes et Territoires en Transition, du Collectif Roosevelt… Ainsi c’est l’occasion de mieux se connaître, de collaborer ensemble tout en encourageant/soutenant les solutions et alternatives. De nombreuses formes de manifestations sont possibles : débats, projections de films, villages des alternatives, portes ouvertes, théâtre, forum…

De plus, afin que cet événement impacte durablement votre territoire, les membres du Collectif vous proposent des fiches pratiques pour monter divers projets concrets en faveur de la transition. En effet, pour cette 3e édition 2016, vous pourrez découvrir les étapes pour monter un “groupement d’achat de produits bio, locaux et équitables” (voir encadré ci-dessous), une “coopérative de toits photovoltaïques” ou encore comment créer une “maison de la transition” rassemblant à un même endroit les acteurs engagés.

Vous disposerez également d’un “kit pour organiser une Journée de la Transition”, téléchargeable sur le site du Collectif, d’outils de communication ainsi que du soutien de l’équipe d’animation.

EN AVANT LA TRANSITION : MONTER UN GROUPEMENT D’ACHATS DE PRODUITS BIO, LOCAUX ET ÉQUITABLESBio Consom’acteurs, l’association l’Âge de Faire, Artisans du Monde et le MIRAMAP ont mis en commun leur expertise afin de vous proposer un projet concret en faveur de l’alimentation saine et de l’agriculture responsable. Porté par un petit groupe d’individus et lancé lors d’une Journée de la Transition par exemple, vous pourrez, grâce à la fiche pratique disponible sur le site Internet du Collectif, découvrir les étapes et les bonnes pratiques pour monter un groupement d’achats près de chez vous ! La Journée de la Transition pourra être une occasion pour monter ou faire un point d’étape sur le projet !

Tous ensemble nous allons contribuer à ce que le 24 septembre 2016 soit un rendez-vous fort pour renforcer un processus vertueux vers le changement !

Pour que la transition prenne vie et résonne

partout en France, reliez-vous avec

cet événement national et mettez en lumière vos

actions lors d’une Journée de la Transition !

EN SAVOIR PLUS :Collectif pour une Transition Citoyennewww.transitioncitoyenne.orgcontact@transitioncitoyenne.org

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Découverte

À lire…

Métamorphoses de nos institutions publiquesQuand l’altérité renouvelle la fraternité d’Olivier Frérot

À voir…

Fui Banquero (j’étais banquier)

Frédéric Moukarim Directeur du Développement

Marion Ozanne-Breda Chargée de Communication

L’auteur interroge ici les fondements de nos institutions publiques au croisement de plusieurs disciplines  :

la science, la technologie, la philosophie et l’économie. Au-delà de son expertise d’ingénieur nourrie de philosophie, il adopte le parti pris du citoyen, qui dénonce les dérives de la suprématie de la technoscience menaçant nos démocraties, et accueille les changements à la marge de notre société comme autant de signes qu’une ère nouvelle s’ouvre à nous.

P atrick Grandperret signe (en coréalisation avec sa fille Émilie), avec Fui Banquero, son septième long

métrage. Au moment où Cuba annonce le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis, ce film nous entraîne dans un univers presque onirique, où l’ambiance cubaine se mêle avec un jeu d’acteurs juste, et une intrigue qui maintient en haleine.

L’histoire commence avec Olivier, qui renonce à aller à l’enterrement de son père car la banque pour laquelle il travaille l’envoie en mission à La Havane. Cette mission, annulée peu après, l’entraîne sur les traces d’une histoire de famille qui remonte à presque 200 ans. Nous suivons le parcours de ce personnage en quête de repères. Au gré de rencontres à la fois improbables et attachantes, nous percevons quelques coutumes locales et découvrons les conditions de vie avant l’Ouverture. Au-delà des paysages magnifiques et de l’architecture colorée caractéristiques de cette île des Caraïbes, ce sont les habitants, Los Cubanos, qui retiennent le plus notre attention. On se laisse entraîner

Olivier Frérot a fait des études scientifiques. Il est diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale des Ponts-et-Chaussées. Il a obtenu également un DEA de Pharma-cologie. Il est actuellement Vice-Recteur en charge du développement à l’Université Catholique de Lyon. Il s’appuie de plus en plus sur la philosophie et la poésie.

par la nostalgie et l’espoir qui envahissent le personnage principal, si bien qu’on en oublierait presque, le temps d’un instant, que nous sommes bien en France, et non à Cuba.

EN SAVOIR PLUS :www.cooperativedhr.fr/index.php/fui-banquero

UN FILM À VOIR, ASSURÉMENT !

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Découverte

L’invitée...

Michèle RouxPaysanne militanteAprès des études d’agriculture, Michèle Roux a quitté ses Vosges natales il y a 40 ans pour s’installer en Dordogne. D’abord professeure dans un lycée agricole, elle s’est installée depuis 12 ans dans la ferme familiale où elle mène, aux côtés de son mari et de ses enfants, une activité paysanne et de chambre d’hôte. Paysanne militante, elle œuvre pour le maintien et le développement de l’agriculture paysanne au sein de la FADEAR : Fédération Associative pour de Développement de l’Emploi Agricole.

Marion Ozanne-Breda Chargée de Communication

L’agriculture, une vocation ?Me diriger vers l’agriculture a été un choix tout naturel. Mes grands-parents avaient une ferme à côté de laquelle j’ai grandi. Pendant mes études agricoles, j’ai été effarée par la décroissance du nombre de paysans. J’ai décidé d’en faire mon métier, en militant chaque jour contre cette diminution. Nos 60 vaches laitières sont élevées en bio, de même pour nos vignes. Nous essayons d’être le plus possible autonomes. Mais être paysan (et paysanne !), c’est avant tout un travail en coopération, que ce soit pour la vente, les machines...

D’où est venue votre implication au sein de la FADEAR ?

Je connaissais l’ADEAR (Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural) de mon département. Leur objectif est d’accompagner les paysans dans le développement et la transmission de l’agriculture paysanne. C’est avec eux que j’ai entrepris de réaliser un Diagnostic Agriculture Paysanne de notre ferme. Ce fut comme une révélation. C’est un moment où l’on se pose, où on analyse nos pratiques, nos choix, avant de trouver des solutions qui nous correspondent vraiment. C’est plus tard, à Bagnolet (région parisienne), que j’ai rencontré des personnes de la FADEAR.

Comment se traduit votre engagement au quotidien ?

Je partage mon temps entre Paris et la Dordogne : je suis membre du bureau de la FADEAR, en tant que Trésorière, et membre du Secrétariat National de la Confédération Paysanne. Je me définis comme une syndicaliste dans l’âme.

Comment agir, à notre échelle ?Ce qui me semble le plus important, c’est la prise de conscience de la disparition progressive des paysans et des terres agricoles. Ensuite, je pense que l’alimentation est un formidable levier d’influence : en choisissant une alimentation locale issue de l’agriculture paysanne en circuit court, on fait déjà un grand pas en avant ! Chacun peut faire le choix de s’impliquer au niveau local pour la préservation de notre terre.

EN SAVOIR PLUS Pour contacter les Adear localement, consultez la carte sur les siteswww.agriculturepaysanne.org www.jeminstallepaysan.orgFédération nationale : [email protected] / Tél. : 01 43 63 91 91

Le dossier central de ce numéro est “La bio en France”, qu’est-ce que cela vous évoque ?

Je suis un peu partagée sur le sujet de la bio. Pour moi, tout n’est pas blanc, ni noir. Il en existe plusieurs : il y a bien de la bio industrielle et de la bio qui n’est pas éthique ! Ce qui me plaît dans l’agriculture paysanne, c’est qu’elle considère la ferme dans son intégralité, en prenant en compte son développement local et le respect de la nature. Ce qui est important, c’est de défendre les paysans pour qu’il y en ait de plus en plus. Après, progressivement, ils iront vers le travail avec la nature, et non contre la nature.

Ce qui m’anime, ce sont les deux faces d’une même médaille : promouvoir l’agriculture paysanne concrètement et au niveau politique.

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