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26 septembre 2015 dossiers 25 Ingénieurs 30 SNC-Lavalin domine malgré les pertes d’emplois Les grandes firmes continuent de souffrir, les plus petites en profitent. 32 Regagner la confiance des donneurs d’ordres L’industrie doit convaincre ses clients qu’elle a fait le ménage dans ses rangs. Cap sur le monde Les occasions d’affaires se font plus rares dans la province pour les entreprises de génie-conseil. Le ralentissement des activités amène les firmes québécoises à faire grossir leurs parts de marchés au-delà des frontières, comme dans ce projet d’usine chimique en Arabie Saoudite réalisé par SNC-Lavalin et le groupe chinois Sinopec. Depuis 1956, nous sommes partenaires de votre succès, et fiers de l’être! Montréal Gatineau © Stéphane Groleau Ingénierie mécanique et électrique Écoconception Efficacité énergétique

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26 septembre 2015 dossiers 25

Ingénieurs 30SNC-Lavalin domine malgré les pertes d’emploisLes grandes firmes continuent de souffrir, les plus petites en profitent.

32Regagner la confiance des donneurs d’ordresL’industrie doit convaincre ses clients qu’elle a fait le ménage dans ses rangs.

Cap sur le monde

Les occasions d’affaires se font plus rares dans la province pour les entreprises de génie-conseil. Le ralentissement des activités amène les firmes québécoises

à faire grossir leurs parts de marchés au-delà des frontières, comme dans ce projet d’usine chimique en Arabie Saoudite réalisé par SNC-Lavalin et le groupe chinois Sinopec.

Depuis 1956, nous sommes partenaires de votre succès, et fiers de l’être! Montréal • Gatineau

© Stéphane Groleau

Ingénierie mécanique et électrique ÉcoconceptionEfficacité énergétique

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26 septembre 2015dossiers 26

La croissance des firmes passe par l’internationalPierre Thé[email protected]

WSP Global continue de multiplier les acquisitions. Il y a deux mois, la firme d’ingénierie québécoise déboursait 425 millions de dollars pour l’achat de la torontoise MMM, l’une des plus grandes firmes de génie-conseil du pays. Cette acquisition permettra à WSP de renforcer sa présence en Ontario, où MMM réalise 75 % de son chiffre d’affaires. Or, ce marché est caractérisé par ses infrastructures désuètes et sa croissance démographique.

« Au Québec, l’économie est stagnante depuis deux ans. Comme les possibilités de croissance y sont moins importantes qu’avant, il faut donc saisir les occasions offertes ailleurs », dit Marc Tremblay, vice-président principal du Québec chez

WSP qui cherchait justement à accroître ses activités en Ontario. La firme québécoise entend ainsi profiter de l’expertise de MMM particu-lièrement dans les secteurs des transports, des infrastruc-tures et du bâtiment, qui ont généré environ 80 % de ses revenus, ainsi que sur le marché des partenariats public-privé (PPP).

La faiblesse de l’économie québécoise, jumelée aux révélations devant la commission Charbonneau, amène les firmes d’ici à accentuer leurs activités à l’étranger, là où l’expertise québécoise est reconnue depuis longtemps, constate André Rainville, pdg de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec, qui représente une trentaine de membres. « Les firmes doivent absolument réaliser des projets ailleurs au pays ou à l’étranger si elles veulent

maintenir leur croissance et leurs effectifs », dit celui qui a récemment pris la barre de cette organisation connue auparavant sous l’appellation d’Association des ingénieurs-conseils du Québec.

Une industrie de 11 G$Les firmes québécoises de génie-conseil ont généré plus de 11 milliards de dollars de revenus en 2014. Le Québec compte d’ailleurs pour une partie importante des exportations de services d’ingénierie au Canada, un des quatre principaux pays exportateurs du monde dans ce domaine, avec 6,5 % des parts de ce marché, après les États-Unis, l’Angleterre et les Pays-Bas. En comparaison, les revenus générés par les firmes qui travaillent au Québec sur des projets réalisés dans la province uniquement, y compris les activités de construction et

d’entretien, s’élèvent à 5,6 G$, selon l’enquête annuelle de Statistique Canada de 2012, les plus récentes données disponibles.

Pourtant, la forte tempête qui s’est abattue ces dernières années sur l’industrie québécoise du génie-conseil, qui s’est depuis engagée à remettre de l’ordre dans ses affaires, pourrait s’avérer un atout pour les firmes qui misent sur le développement international. « L’industrie a tiré ses leçons. Elle a pris des mesures correctives qui pourraient lui procurer un avantage concurrentiel, car ce n’est pas toutes les firmes ou les pays ailleurs dans le monde qui ont fait le même exercice », dit M. Rainville.

Les sociétés de génie-conseil ne cessent d’ailleurs de faire des acquisitions ou de conclure des partenariats pour accroître leur présence sur la scène mondiale. Outre l’acquisition de MMM, qui lui permet d’ajouter 2 000 employés et porter ses effectifs à quelque 8 500 per-sonnes au Canada et 32 000 au total, WSP a aussi dépensé 1,3 G$ US en octobre 2014 pour acquérir l’américaine Parsons Brinckerhoff. L’objectif : intensifier sa présence dans les régions industrialisées, notamment les États-Unis et l’Australie. En juillet, Parsons Brincke-rhoff obtenait un contrat de sept ans de 700 M$ US de la California High-Speed Rail Authority pour la réalisation de la première ligne ferro-viaire à grande vitesse aux États-Unis.

La firme québécoise, qui compte aujourd’hui plus de 500 bureaux répartis dans 39 pays, avait déjà frappé un grand coup il y a trois ans. Alors appelée Genivar, elle s’était offert au prix de 442 M$ le géant britannique WSP, qui faisait presque deux fois sa taille. Cet achat avait propulsé la société québé-coise, qui réalisait 96 % de ses revenus au Canada avant la transaction, parmi les plus importants groupes d’ingé-nierie du monde. Depuis, ses revenus ont fait un bond prodigieux, passant de 650 M$ à 2,9 G$. « L’expertise de nos employés au Québec est utilisée dans de nombreux projets à l’international, particulièrement ceux qui sont liés aux secteurs de l’énergie et des mines », souligne M. Tremblay.

L’année 2012 avait aussi été un moment charnière pour la croissance de la petite firme saguenéenne Cegertec qui annonçait alors son union avec le géant australien WorleyParsons, quatrième groupe mondial du secteur de l’ingénierie. Cette association se voulait un coup de pouce pour accéder à des projets majeurs tant au Québec qu’à l’international. Elle est d’autant importante que Cegertec a fait sa marque dans des secteurs comme les mines et l’énergie, qui offrent aujourd’hui moins de potentiel de croissance.

« Le marché québécois tourne plus au ralenti avec la

chute du prix des ressources naturelles. Notre entente avec WorleyParsons nous a ouvert d’autres portes à l’international », fait valoir Stéphane Leduc, président de la coentreprise Cegertec WorleyParsons. L’entreprise travaille entre autres sur des projets dans les secteurs de l’énergie et des ressources naturelles aux États-Unis, en Amérique latine et en Europe. Résultat : les revenus à l’étranger, inexistants avant la transaction, représentent aujourd’hui 20 % de son chiffre d’affaires, et l’entre-prise souhaite doubler cette proportion.

Les entreprises d’ici ne

Les principaux projets à l’étranger

1Centre énergétique de Keys

SNC-LAVALIN

États-Unis (Prince George, Maryland)

Description : Contrat d’ingénierie, d’approvision­nement et de construction pour le futur centre énergé­tique de Keys, un projet de centrale à cycle combiné au gaz naturel de 755 MW.

Coût : 750 M$

2Castellanos

WSP

Cuba

Description : Ingénierie, approvisionnement et assistance technique à la construction d’une mine et d’une usine de traitement de minerai d’une capacité de 3 500 tonnes par jour (zinc et plomb).

3Route Nationale 1

WSP

Haïti

Description : Réaliser des études routières et environnementales du tronçon Plaisance­Vaudreuil (40 km).

4Traitement des eaux résiduaires

ROCHE

Pays : Côte-d’Ivoire

Description : Réaliser des études d’avant­projet

Coût : 13 millions d’euros

Échéancier : 2015

5Construction d’un système de protection côtière

ROCHE

Bénin

Description : Réaliser des études d’avant­projet, plans et prescriptions techniques pour la construction, ainsi que gestion du projet.

Coût : 90 M$ US

Échéancier : 2014­2015

6Liaison autoroutière entre le port de Ténès et l’autoroute Est-Ouest

EXP

Algérie

Description : Responsable du Bureau de contrôle et de suivi – management de la qualité, terrassement, ingénierie des sols et matériaux, géotechnique, environnement, hydraulique, géologie et ouvrages d’art.

Échéancier : 2019

7Ligne de transport d’énergie

WSP

Nigeria, Niger, Bénin et Burkina Faso

Description : Étude de tracé, d’impact environnemental et social et plan de réinstallation du projet d’interconnexion au moyen d’une ligne de transport d’énergie à 330 kV, d’une longueur de 850 km.

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26 septembre 2015 27dossiers

délaissent pas pour autant le Québec. « Même si les investissements au Québec ont grandement diminué, les infrastructures continuent de se dégrader », souligne Alex Brisson, président et chef de la direction du groupe-conseil Roche, qui a participé à la modernisation du Casino de Montréal.

La firme table aussi sur les investissements récurrents de certains clients de longue date. Comme le producteur d’aluminium Rio Tinto et le distributeur de produits pétroliers Valero, qui investissent des centaines de millions de dollars annuelle-ment pour maintenir leurs

établissements et équipe-ments en bon état.

« Notre vision de dévelop-pement est axée sur la relation à long terme avec nos clients, ce qui nous amène à les accompagner dans plusieurs projets autant ici qu’à l’étranger », indique M. Brisson, en précisant que Roche est l’un des fournis-seurs d’ingénierie d’Alcan (Rio Tinto) depuis 30 ans. La firme s’assure aussi d’avoir une présence régionale, notamment sur la Côte-Nord où elle exploite un bureau depuis une quinzaine d’années. « Les activités minières sont au ralenti, mais nous tenons quand même à

maintenir notre présence pour être au rendez-vous au moment de la reprise. »

Des investissements dans les infrastructuresLa baisse des investissements publics au Québec touche aussi la firme EXP, qui s’investit néanmoins dans les chantiers de l’échangeur Turcot et du pont Champlain. Mais elle compte aussi sur une présence régionale pour obtenir des contrats. « Il y a eu les hôpitaux et maintenant des grands chantiers routiers dans la région de Montréal. Mais dans les quatre ou cinq prochaines années, il y aura des investissements à faire

dans les infrastructures urbaines », note Vincent Latendresse, vice-président exécutif et directeur général, Québec, d’EXP.

Les infrastructures « de-meurent un secteur porteur pour le développement du génie québécois, particulière-ment en région », constate aussi André Rainville. Car à défaut de grands projets, comme ceux de l’échangeur Turcot ou du pont Champlain, il y aura toujours d’autres routes, des réseaux d’égout ou des écoles à remettre en état. Malgré la morosité de l’économie, des entreprises devront aussi moderniser leurs usines.

8

Étude d’un schéma directeur production- transport de l’énergie électrique

WSP

Niger

Description : Élaborer un plan d’investissement (2015-2035) pour la production et le transport de l’énergie électrique sur tout le territoire national.

9Évaluation du secteur de l’énergie

WSP

Cameroun

Description : Évaluer les enjeux environnementaux et sociaux en vue d’orienter les choix énergétiques du gouvernement.

10Usine d’acide sulfurique de Ma’aden

SNC-LAVALIN

Arabie saoudite

Description : Services d’ingénierie, d’approvisionne-ment, de construction et de mise en service pour une usine d’acide sulfurique. Transformation du minerai de phosphate de la mine d’Al Khabra en divers produits finis. Ce contrat comprend aussi deux centrales électriques de 75 MW.

Échéancier : Fin 2016

Coût : 500 M$ US

10Programme de services d’ingénierie générale plus (SIG+)

SNC-LAVALIN

Arabie saoudite

Description : Services d’ingénierie et de gestion de projet pour appuyer le programme d’investissements de Saudi Aramco, la société nationale saoudienne d’hydro-carbures.

11Amélioration des infrastructures dans le delta du Mékong

EXP

Vietnam

Description : Gestion de projet, préparation des plans et devis, des documents d’appel d’offres, et surveillance des travaux.

12

Usine Goro ValeROCHE

Nouvelle-Calédonie

Description : Soutien technique en fiabilité et inspection

Échéancier : 2015

1

1011

6

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Parution : LesAffaires• Échéance : 8 sept 2015• Format : 1/3 pageVDe : ÉTS, [email protected] 514-396-8800 (7374)

L’ÉTS forme le quart

des nouveaux diplômés EN GÉNIE AU QUÉBEC

École de technologie supérieure

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26 septembre 2015dossiers 28

Laval

Montréal

De grands projets en cours au Québec

Nouveau pont Champlain

SNC-LAVALIN

Montréal

Description : Conception, construction, financement et entretien du nouveau pont. Le contrat d’exploitation s’étend jusqu’en octobre 2049.

Coût : 4,2 G$

Échéancier : 2018

Partenaires : ACS Infrastruc-tures, Dragados Canada et Flatiron Construction

Échangeur TurcotEXP

Montréal

Description : Accompagne-ment pour le maintien des structures, vérification de la gestion des sols contaminés et des matières résiduelles, étude géotechnique, vérification de structures, audit de sécurité routière.

Échéancier : 2022

Nouveau centre d’entretien de l’Agence métropolitaine de transport

EXP

Montréal

Description : Gestion de projet, ingénierie du bâtiment et génie civil pour le nouveau centre d’entretien des trains de banlieue de l’AMT.

Partenaire : Pomerleau

Site du campus Outremont

EXP

Montréal

Description : Services de consultation LEED et de génie civil pour la réhabilitation des sols, le drainage, la construc-tion d’un tunnel piétonnier et la relocalisation de voies ferrées.

Échéancier : 2019

Prolongement de la route 167 vers les monts Otish

ROCHE

Nord-du-Québec

Description : Préparation de l’avant-projet et étude d’impact environnemental pour le tronçon, plans et devis ainsi que surveillance des travaux.

Coût : 250 M$

Échéancier : 2015

Place Bell – Complexe multifonctionnel culturel et sportif de Laval

ROCHE

Laval

Description : Services d’ingénierie en structure de bâtiment et conception des détails d’assemblage.

Coût : 200 M$

Échéancier : 2017

Mise à niveau du débit du barrage Sartigan

WSP

Saint-Georges

Description : Remplacement d’une section du barrage pour augmenter la capacité de débit de 600 m3/s.

Usine de phosphate de fer lithié

WSP

Candiac

Description : Usine de phosphate de fer lithié d’une capacité de production annuelle de 2 400 tonnes. Services d’ingénierie, d’approvisionnement, de construction et de gestion de projet.

Société de transport de l’Outaouais

EXP

Gatineau

Description : Services d’ingénierie du bâtiment et de génie civil pour le futur centre de transport en commun dans le secteur est de Gatineau. Le mandat couvre l’aménage-ment complet du site.

Échéancier : 2017

11

Le nouveau pont Champlain est un projet de plus de quatre milliards de dollars.

1069

4

1

2

1

2

4

3

Complexe hospitalier du CHUM

ROCHE

Montréal

Description : Services d’ingénierie pour la structure des bâtiments, tunnels et passerelles du projet.

Coût : 2 M$

Échéancier : 2020

5

Échangeur TurcotWSP

Montréal

Description : Diminution de plus de 200 000 m2 des structures existantes, création de sentiers et de pistes cyclables, de voies réservées pour le transport en commun et de murs antibruit ainsi que l’aménagement d’espaces verts de 300 000 m2.

4

Usine IFFCO CanadaROCHE

Bécancour

Sommaire : Ingénierie pour le projet de construction et d’exploitation d’une usine de production d’engrais azoté sous forme d’urée.

Coût : 2 M$

Échéancier : 2019

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6 10

11

3 5

7

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26 septembre 2015dossiers 30

SNC-Lavalin domine malgré les pertes d’emploisJean-François [email protected]

SNC-Lavalin et WSP Global restent en tête du palmarès des firmes de génie-conseil au Québec. Certains cabinets, éprouvés au cours des dernières années, montrent des signes encourageants.

Malgré une baisse de 11,9 % de son nombre d’employés depuis 2014, SNC-Lavalin en compte toujours près de deux fois plus (5 000) que sa plus proche rivale, WSP Global (2 338). Le 25 août, WSP annonçait l’acquisition de

MMM, une entreprise qui possède 18 bureaux au Canada et 2 000 employés. Ces derniers s’ajouteront aux 6 650 que la société compte déjà au Canada.

À la suite d’une fusion avec GHD et Conestoga-Rovers & Associates (CRA), en juillet 2014, Inspec-Sol porte désormais le nom de GHD. L’entreprise figure cette année au 11e rang, affichant le même nombre d’employés que l’an dernier (600).

AECOM a connu une baisse spectaculaire de 46,2 %. Cegertec WorleyParsons

(- 17 %), CIMA+ (- 14 %) ainsi que Hatch (- 10 %) ont aussi vu leur taille diminuer.

Stantec fait son entrée au palmarès après avoir acquis la division ingénierie de Dessau en septembre 2014. De 2012 à 2014, cette dernière avait perdu 265 employés (- 18 %). Stantec en a embau-ché une centaine depuis l’année dernière. La société d’Edmonton a récemment décroché des contrats de rénovation à l’hôpital du Sacré-Cœur et du pavillon de santé mentale de Saint- Jérôme, du Centre intégré en

santé et services sociaux des Laurentides.

Une traversée du désert de cinq ans Une période quinquennale de misère. C’est ce qu’ont traversé les firmes de génie-conseil québécoises depuis 2011. La variation du nombre d’employés, que Les Affaires mesure depuis cinq ans, illustre cette période trouble qui a bouleversé leur hiérarchie dans la province.

« Environ 20 % des emplois en génie-conseil au Québec

ont été perdus en quelques années, surtout de 2012 à 2014, soit près de 5 000 em-plois », dit Marc Tremblay, vice-président principal pour le Québec chez WSP Global. Cette entreprise, autrefois connue sous le nom de Genivar, a elle-même perdu environ 675 de ses travailleurs québécois de 2012 à 2014, avant d’en embaucher 200 cette année. Elle compte présentement 6,5 % moins d’employés qu’en 2011.

« La crise de confiance liée aux révélations faites à la commission Charbonneau a été douloureuse, en chan-geant la perception que les clients privés et publics ont des firmes de génie-conseil québécoises, ajoute le vice-président. Le contexte économique difficile et la rigueur budgétaire ont aussi contribué au ralentisse-ment. » La société s’est tout de même maintenue deuxième en importance au Québec pendant ces années, derrière SNC-Lavalin.

Aucune des firmes de 1 000 employés et plus n’a vu son nombre d’employés progresser en cinq ans, hormis S.M. International (+ 1,5 %). Cette performance lui a permis de grimper du 7e au 4e rang au Québec.

CIMA+ a connu la plus forte baisse (- 28,1 %), passant du 4e au 6e rang. Très écorchée devant la commission Charbonneau, l’entreprise de Laval a été privée d’accès aux contrats de plus de 5 millions de dollars du gouvernement du Québec et de plus de 100 000 $ de la Ville de Montréal jusqu’au début de 2015. L’entreprise se recentre sur l’international et le Canada, hors Québec. Le nouveau président et chef de la direction, François Plourde, précise que CIMA+ aimerait que 10 % de son chiffre d’affaires se fasse à l’étranger, par rapport à environ 3 % en ce moment. Par ailleurs, à partir de 2008, le chiffre d’affaires de CIMA+ dans le reste du Canada a été multiplié par quatre grâce à une croissance interne. Le cabinet vient d’ouvrir un bureau à Terre-Neuve-et- Labrador « afin de couvrir le marché d’un océan à l’autre », indique le président.

De son côté, AECOM a chuté du 3e au 9e rang, voyant son nombre d’employés dans la province fondre de 62 % en cinq ans. Une situation que la société a refusé de commen-ter. Elle ne figure plus parmi les sept firmes de plus de 1 000 employés au Québec.

Des petites firmes qui grossissentLa crise qui a secoué le génie-conseil semble en revanche avoir créé des occasions d’affaires pour de petites firmes qui affichent une croissance intéressante. Dans celles-ci, on ne licencie pas, on embauche !

GCM Consultants, de l’arrondissement d’Anjou à Montréal, a connu la plus forte croissance depuis l’an dernier, ajoutant 120 em-ployés aux 230 qu’elle dénom-brait en 2014. Un bond de 52,2 %. Malgré un recul de 2013 à 2014, GCM Consultants compte aujourd’hui 136,5 % plus d’employés qu’il y a cinq ans. Très active dans l’Ouest canadien dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimie, elle a diversifié son expertise au cours des dernières années, notamment dans les secteurs manufactu-rier, pharmaceutique ainsi que des mines et des métaux.

Au cours de cette même période, d’autres petites firmes ont aussi poursuivi leur ascension. C’est le cas de Golder Associés, une entreprise spécialisée dans les services environnemen-taux et de génie géotech-nique, dont le nombre

20 %Le nombre d’emplois en génie-conseil au Québec a chuté de près de 5 000, soit 20 %, en quelques années, surtout de 2012 à 2014, selon Marc Tremblay, vice-président principal pour le Québec chez WSP Global.

* Certaines conditions s’appliquent. Les règles relatives au CELI doivent être respectées. Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec l’équipe du Service-conseil de Services d’investissement FÉRIQUE. FÉRIQUE est une marque déposée de Gestion FÉRIQUE et est utilisée sous licence par sa fi liale, Services d’investissement FÉRIQUE. Gestion FÉRIQUE est un gestionnaire de fonds d’investissement et assume la gestion des Fonds FÉRIQUE. Services d’investissement FÉRIQUE est un courtier en épargne collective et cabinet de planifi cation fi nancière et est le placeur principal des Fonds FÉRIQUE. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Les ratios de frais de gestion varient d’une année à l’autre. Veuillez lire le prospectus avant d’effectuer un placement. Le taux de rendement sert uniquement à illustrer les effets du taux de croissance composé et ne vise pas à refl éter les valeurs futures d’un Fonds ou le rendement d’un placement dans un Fonds. Les organismes de placement collectif ne sont pas garantis, leur valeur fl uctue souvent et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur.

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26 septembre 2015 dossiers 31

d’employés a crû de 38,9 %. La croissance des effectifs a été de 34 % et de 27,8 % respecti­vement chez Bouthillette Parizeau et Beaudoin Hurens. Cette dernière, qui se classe au 16e rang des plus grandes firmes du Québec et possède huit succursales dans la grande région de Montréal, a vu son nombre d’employés augmenter de 15 % depuis 2014, après trois années consécutives de statu quo.

« Nous allons dans de nouveaux marchés, explique Norman Hurens. Par exemple, en génie civil, nous étions cantonnés auparavant dans les petites villes, mais là nous entrons aussi à Mont­réal ou à Longueuil. La crise a décloisonné les marchés. Désormais, les appels d’offres sont réellement fondés sur les compétences et le prix. Par ailleurs, l’acquisition de Génius nous procure de nouvelles ressources pour offrir des services supplé­mentaires en transport, en éclairage de rue ou en voirie. »

Top 15 des firmes d’ingénierie au Québec

* WSP Global a conclu le 25 août une convention d’arrangement en vue de l’acquisition de MMM, qui compte 2 000 employés et 18 bureaux au Canada. Le tableau ne prend pas cette acquisition en considération. ** Stantec a racheté les actifs d’ingénierie de Dessau en octobre 2014. *** GHD, Inspec-Sol et Conestoga-Rovers & Associates (CRA) ont intégré leurs opérations. L’entreprise fusionnée porte le nom de GHD depuis le 1er juillet 2015. Le classement annuel des firmes d’ingénierie est établi en fonction du nombre actuel d’employés au Québec. Les firmes ont été sollicitées pour remplir un formulaire de façon volontaire, du 1er mai au 1er juillet 2015. Bien que toutes les mesures nécessaires aient été prises afin d’assurer l’exactitude des renseignements, Les Affaires ne saurait être tenu responsable de toute inexactitude, de tout renseignement incomplet, ni de tout manque de renseignements. Pour inscrire votre société dans la banque de données de Les Affaires, écrivez à : [email protected].

Rang Nom (Rang 2014) Nombre d’employés au Québec

Variation (en %)

sur 1 an

Variation (en %)

sur 5 ans

Nombre d’employés au Canada

Variation (en %)

sur un an

Bureaux au Canada

2015

Bureaux à l’étranger

2015 2014 2015 2014

1 SNC-Lavalin (1) 5 000 5 678 - 11,9 % - 5,7 % 16 000 16 402 - 2,5 % 142 67

2 WSP Global*(3) 2 338 2 128 9,9 % - 6,5 % 6 650 6 000 10,8 % 122 500 bureaux dans 40 pays

3 Tetra Tech (4) 1 500 1 500 0 n.d. 3 500 3 500 0 82 248

4 S.M. International (6) 1 320 1 351 - 2,3 % 1,5 % 1 450 1 450 0 25 8

5 Stantec** 1 300 n.d. n.d. n.d. 7 500 n.d. n.d. 82 États-Unis, Inde, Royaume-Uni, Barbarde, Émirats arabes unis, Qatar

6 CIMA + (5) 1 204 1 400 - 14 % - 28,1 % 1 480 1 750 - 15,4 % 36 Afrique (5)

7 Roche (8) 1 200 1 257 - 4,5 % - 22,8 % 1 250 1 262 - 1 % 45 États-Unis, France, Côte-d’Ivoire, Algérie, Lybie, Sénégal et Nouvelle-Calédonie

8 exp (9) 850 898 - 5,3 % - 24,2 % 2 050 2 313 - 11,4 % 68 États-Unis (23)

9 AECOM (7) 700 1 300 - 46,2 % - 62,2 % 10 000 4 000 150 % 108 800 bureaux dans plus de 150 pays

10 Hatch (10) 650 722 - 10 % 0,2 % 3 517 3 422 2,8 % 27 Amérique du Nord (25), Australie (13), Afrique du Sud (8), Asie (8), Amérique du Sud et Océanie (10), Europe (5)

11 GHD*** 600 600 0 25 % 1 600 750 113,3 % 40 200 bureaux dans 90 pays

12 Cegertec WorleyParsons (13) 415 500 - 17 % - 2,4 % 415 500 - 17 % 7 Aucun

13 GCM Consultants 350 230 52,2 % 136,5 % 360 235 53,2 % 9 Aucun

14 Bouthillette Parizeau (15) 260 258 0,8 % 34 % 290 290 0 6 Aucun

15 Golder Associés (14) 250 250 0 38,9 % 3 250 3 480 - 6,6 % 9 Aucun

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26 septembre 2015dossiers 32

Encore du travail à faire pour restaurer la confianceAnne [email protected]

Les dirigeants des firmes de génie-conseil at-tendent avec impatience la reprise économique

et le rétablissement de la confiance du public et des donneurs d’ordres.

Mise au pied du mur par les scandales de corruption qui gangrenaient certaines entre-prises de génie-conseil, l’industrie a fait le mé-

nage dans ses rangs depuis deux ans. « On avait le choix de périr ou de grandir face à la crise. On a choisi de grandir », affirme André Rainville, président de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec depuis le printemps dernier.

Changement de garde, nouvelles politiques de gouvernance, mise en place de lignes télépho-niques pour favoriser le signalement de pra-tiques douteuses, instauration d’un code d’éthique et formation des employés : la réponse apportée par l’industrie a été à la mesure de l’ampleur de la commotion vécue.

« L’intégrité va même devenir une carte de visite pour certaines entreprises », dit François Plourde, président et chef de la direction de Cima+, une des sociétés particulièrement ébran-lées par les scandales. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires baisser de 15 % depuis 2010 au Québec et a dû couper 500 postes au cours des trois dernières années. Aujourd’hui, s’il n’est pas terminé, le processus de refonte des firmes touche à sa fin, comme chez SNC-Lavalin, où l’arrivée le 5 octobre de Neil Bruce au poste de pdg, en remplacement de Robert G. Card, vien-dra conclure la phase de restructuration.

Les donneurs d’ordres restent méfiantsMais les effets de la crise ne se sont pas entiè-rement dissipés. « L’industrie s’est renouvelée, mais les efforts pour reconquérir le grand public et les donneurs d’ouvrage ne sont pas terminés », croit André Rainville.

Certains dossiers judiciarisés feront parler d’eux encore au cours des prochains mois. De plus, « il y a toujours des nuages dans le ciel, puisqu’on attend avec une certaine inquiétude les recommandations de la commission Char-bonneau », reconnaît Alex Brisson, président et chef de la direction de Roche.

Ce dernier est aussi préoccupé par le projet de loi 26, qui vise principalement à récupérer des sommes payées injustement à la suite de fraudes dans le cadre de contrats publics. « On ne sait encore rien sur le projet, mais il pourrait représenter une épée de Damoclès pour les firmes de génie-conseil en donnant le droit aux municipalités et aux sociétés publiques de se retourner contre des firmes pour des contrats effectués au cours des 20 années précédentes. Le fardeau de la preuve serait alors porté par les entreprises », explique M. Brisson.

Dans le public, l’image de la profession s’est peut-être améliorée, comme en témoigne l’indice des professions de Léger Marketing, qui montre une reprise de la confiance en 2015 (62 % par rapport à 56 % en 2013 et à 66 % en 2011). Mais du côté des donneurs d’ordres, la méfiance et la frilosité règnent encore. « On est prêts à faire face, mais la relation de confiance avec les clients doit être reconstruite », estime Isabelle Jodoin, vice-présidente principale de Stantec au Québec.

La perte de confiance est aujourd’hui encore telle que Roche devra se résigner à changer de nom, comme Genivar l’a fait en 2013 en devenant WSP. « Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais c’est un passage obligé pour nous au Québec », recon-naît Alex Brisson, en précisant que la décision n’a pas encore été officialisée. Le nouveau nom que prendra la société reste à déterminer.

Vivement la repriseEn attendant, les firmes de génie-conseil n’es-pèrent qu’une chose : la reprise de l’activité économique. « L’industrie a vécu une crise presque parfaite avec la commission Charbon-neau, la baisse des dépenses publiques et le ralentissement dans le domaine des ressources naturelles », constate Alex Brisson.

Pour faire face au ralentissement de l’activité au Québec, la plupart des firmes ont revu leurs orientations pour tendre leurs antennes vers l’international. Mais la plupart restent enraci-nées au Québec. Certains dirigeants sont opti-mistes : « On voit une embellie à terme, même dans le secteur minier », dit M. Rainville.