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Le présent document a été coproduit par le Service de développement, d’adaptation et d’intégration sociale du ministère de la Santé et des Services sociaux et le Centre de santé et de services sociaux – Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke.

Coordination • MartheHamel,chefdeservice,Servicededéveloppement,

d’adaptationetd’intégrationsocialeDirectiongénéraledelasantépublique,ministèredelaSantéetdesServicessociaux(MSSS)

• JulieLane,chercheuse,Directiondelacoordinationetdesaffairesacadémiques(DCAA)Centredesantéetdeservicessociaux–InstitutuniversitairedegériatriedeSherbrooke(CSSS-IUGS)

• JohanneArchambault,directrice,DCAA,CSSS-IUGS

Recherche et rédaction• JulieLane,chercheuse,DCAA,CSSS-IUGS• JohanneArchambault,directrice,DCAA,CSSS-IUGS• MarilouCollins-Poulette,professionnellederecherche,

DCAA,CSSS-IUGS• RaymondeCamirand,professionnellederecherche,

DCAA,CSSS-IUGS

Collaboration ponctuelle à la rédaction de certaines sections• ChristinePakenham,agentederecherche,

Directiongénéraledelasantépublique,MSSS• JulieGauthier,agentederecherche,

Directiongénéraledelasantépublique,MSSS

Collaboration à la rédaction des informations relatives à la grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire • BrigitteLavoie,conseillèreclinique,Centredepréventiondu

suicide(CPS)SuicideActionMontréal• MarieLecavalier,adjointeàlaDirectiondesservicesàla

clientèle,CentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances

Approbation des orientations des travaux par le comité de gestion du projet• JulieLane,CSSS-IUGS• JohanneArchambault,CSSS-IUGS• MartheHamel,Directiongénéraledelasantépublique,MSSS• ChristinePakenham,Directiongénéraledelasanté

publique,MSSS• JulieGauthier,Directiongénéraledelasantépublique,MSSS• JoséeLepage,Directiongénéraledesservicesdesantéet

médecineuniversitaire,MSSS• JohanneRhainds,Directiongénéraledesservicesdesantéet

médecineuniversitaire,MSSS• PatriciaDumas,Directiongénéraledesservicessociaux,MSSS

Lespersonnessuivantes,duMSSS,quiontparticipéauxpremierstravauxducomité:• CarolineDePokomandy-Morin,Directiongénéraledes

servicesdesantéetmédecineuniversitaire• PaulineThiboutot,Directiongénéraledelasantépublique• LouiseLatulippe,Directiongénéraledesservicesdesantéet

médecineuniversitaire• SylvieVeilleux,Directiongénéraledelasantépublique• GaétanTrudeau,Directiongénéraledesservicessociaux

Citation suggéréeLane,J.,J.Archambault,M.Collins-PouletteetRCamirand(2010). Guide de bonnes pratiques en prévention du suicide à l’intention des intervenants des centres de santé et de services sociaux, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 99 p.

Secrétariat et correction• Marie-ÈveLatulippe,agenteadministrative,DCAA,CSSS-IUGS• LyneTurcotte,agenteadministrative,DCAA,CSSS-IUGS• NancyHamel,technicienneenadministration,

DCAA,CSSS-IUGS• AudreyDescroisselles,stagiaireensecrétariat,

Directiongénéraledelasantépublique,MSSS

Graphisme et infographie• DeschampsDesign

Édition :La Direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du QuébecLe présent document s’adresse aux intervenants et aux gestionnaires du réseau québécois de la santé et des services sociaux qui peuvent le consulter sur les sites suivants : http://intranetreseau.rtss.qc.ca et www.msss.gouv.qc.ca section Documentation, rubrique Publications.

Le genre masculin utilisé dans ce document désigne aussi bien les femmes que les hommes.

Dépôt légal BibliothèqueetArchivesnationalesduQuébec,2010BibliothèqueetArchivesCanada,2010

ISBN:978-2-550-59730-8(versionimprimée)ISBN:978-2-550-59731-5(versionPDF)Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction, par quelque procédé que ce soit, la traduction ou la diffusion de ce document, même partielles, sont interdites sans l’autorisation préalable des Publications du Québec. Cependant, la reproduction de ce document ou son utilisation à des fins personnelles, d’étude privée ou de recherche scientifique, mais non commerciales, sont permises à condition d’en mentionner la source.

© Gouvernement du Québec, 2010

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REMERCIEMENTS

Laproductionduprésentdocumentaétérenduepossiblegrâceàl’aideetàl’investissementdespersonnessuivantes,quenoussouhaitonsremercierchaleureusement.

•Lesmembresducomitédesuivienpréventiondusuicide,quisontchargésdeconseillerlesautoritésduministèredelaSantéetdesServicessociaux(MSSS)enpréventiondusuicideetd’examinerledéroulementdel’ensembledesdémarchesentreprisesparleMSSSàcesujet–dontl’élaborationdecedocumentetduGuide de soutien au rehaussement des services en prévention du suicide à l’intention des gestionnaires des centres de santé et de services sociaux.

MonickCoupaldel’Associationquébécoised’établissementsdesantéetdeservicessociaux,BernardDeschênesdel’Agencedelasantéetdesservicessociaux(ASSS)delaCapitale-Nationale,SuzanneGérin-Lajoiedel’ASSSdelaGaspésie–Îles-de-la-Madeleine,LouisLemaydel’Associationquébécoisedepréventiondusuicide,GinetteMarteldel’ASSSdeLanaudière,FrançoiseRoydel’ASSSdelaMontérégie,AlexandreSt-Denisdel’ASSSdeLaval,édithSaint-Hilairedel’ASSSdeChaudière-AppalachesetGaétanTrudeaudelaDirectiongénéraledesservicessociauxduMSSS.

•LesétudiantsenmaîtriseenmanagementpublicdelaFacultéd’administrationdel’UniversitédeSherbrookequiontreçuunepartiedeleurformationenparticipantàceprojet.

MélissaAllard,Jean-SimonBhérer,Yvan-CarmelNtahondereyeetMarilouCollins-Poulette,quiaensuiteété embauchée pour travailler plus activement au projet, ont contribué à enrichir nos réflexions sur lesrôlesdesdifférentspartenairesengagésdanslapréventiondusuicide.

• Les personnes consultées pour nourrir la réflexion sur la partie du guide qui présente les services des CSSSetdespartenairesrégionauxoulocauxenpréventiondusuicide.

ManonBélangerduCSSSSaint-Jérôme,JulieCampbellduCPSleFaubourg,BernardDeschênesdel’ASSSdelaCapitale-Nationale,BrianDickinsonduCSSSdeTrois-Rivières,ClaudetteFournierduCSSSdelaVieille-Capitale,LaurentGarneauduCPSSaguenay–Lac-Saint-Jean,SuzanneGérin-Lajoiedel’ASSSdelaGaspésie–Îles-de-la-Madeleine,ClaudetteLemaireduCSSSdeTrois-Rivières,LouiseLévesquedeJeVICentredepréventiondusuicide–estrie,JohanneMarcotteduCSSSdeBordeaux-Cartier-ville–Saint-Laurent,SergeMercierduCSSSLeseskersdel’Abitibi,IsabellePlamondonduCSSSdeChicoutimi,MartineRochduCSSSLeseskersdel’Abitibi,FrançoiseRoydel’ASSSdelaMontérégie,AlexandreSt-Denisdel’ASSSdeLavalainsiqu’AndréeVerreaultduCPSSaguenay–Lac-Saint-Jean.

•LesintervenantesetintervenantsainsiquelesgestionnairesdeCSSSetdeCPSquiontcontribuéàl’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux,phasepréalableàlarédactionduguide.Cespersonnesnousontgénéreusementfaitpartdeleursperceptionsetdeleursexpériencesenpréventiondusuicide.

MichelineBureauetDianeDeserresduCPSd’Amos. Marie-ClaudeBergeron,PierreDuchaine,LaurentGarneau,CarolGravel,JocelynMaltaisetAndré

VerreaultduCPSSaguenay–Lac-Saint-Jean. ChantalBrisson,JulieChampagne,Marie-PierCoulombe,MatthieuDallaire,CarolineDionne,Geneviève

Gamache,NathalieHéonetHélèneRoyduCPSlesDeux-Rives. SimonBlais,TaniaBoilar,Marie-AndréeBrassetLatulippe,AmélieDubois,DavidGoudreault,Magali

Héroux,LouiseLévesque,LuciePelchatetSylviePotvinduCPSJeVI.

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éricArseneault,Marie-ClaudeBédard,SylvieBolduc,MichaëlBouchard,CorinneBaribeau,JessicaLalancette,NathalieMatte,SylvieNadeau,DominicParisé,JulieRoberge,StéphanieRousseau,AudreySimardetAudreyTardifduCPSdeQuébec. AmélieGauthieretCarolineMartelduCPSleFaubourg. IsabelleBélanger,JoséeBlanchette,Anne-MarieCodaire,MartineGrondin,AndréLandry,VanessaLegault,JoanneLemay,MélissaLutchman,MichelPresseaultetJoséeThiffaultduCPSSuicideActionMontréal. SabrinaCôté,MyriamGravel,DanyJean,RéjaneLapointe,IsabellePlamondonetAudreyTremblayduCSSSdeChicoutimi. NicholasBilodeau,MaryseCastilloux,MichelCouillard,BrianDickinson,JocelyneGiroux,ClaudetteLemaire,eloïsePlanteetMarie-ClaudeRouthierduCSSSdeTrois-Rivières. MarcBouffard,SophearathKhay,JohanneMarcotte,CarolineMoisan,SylvieLadouceuretMoniqueSauriolduCSSSdeBordeaux-Cartierville–Saint-Laurent. CarolineAlain,SophieDuclosetThérèseeustacheduCSSSdeSaint-LéonardetSaint-Michel. Marie-SophieBernier,LouisLambert,SergeMercieretMartineRochduCSSSLeseskersdel’Abitibi. LouisBastien,CélineBeaudoin,DeniseBérard,MyrianneBoucher-Yelle,JoséeBergeron,LucieGagnon,PhilippeGendron,VéroniqueNadeauetDianeThibaultduCSSS-IUGS. François-olivierBernard,ClaudetteFournier,LucieGiguère,SuzanneNadeau,GinetteLafontaine,LouisePlamondon,MarianneRossetMichelineTremblayduCSSSdelaVieille-Capitale. MichelBertrand,ManonBoulanger,ManonDesRuisseaux,JustineGranger,CamylleLaroche,JulesPruneau,SophieRainvilleetGenevièveZamboduCSSSdeSaint-Jérôme.•Lesintervenantesetintervenantsainsiquelesgestionnairesayantparticipéàlavérificationducontenudesguides. RéjanneLapointeduCSSSdeChicoutimi,CarolGraveletLaurentGarneauduCPSSaguenay–Lac-Saint-Jean,MarianneRossetKarinePlanteduCSSSdelaVieille-Capitale,éricArseneaultetSylvieNadeauduCPSdeQuébec,BrianDickinsonduCSSSdeTrois-Rivières,HélèneRoyetRenéeQuévillonduCPSlesDeuxRives,DouglasBuchananetChantalDupontduCSSS-IUGS,SylviePotvinetLouiseLévesqueduCPSJeVI,CarolineMoisanetAnne-MarieGagnéduCSSSdeBordeaux-Cartierville–Saint-Laurent,AndréLandry,BrigitteLavoieetPhilippeAngersduCPSSuicideActionMontréal,LyneLarivièreetMartineRochduCSSSleseskersdel’Abitibi,JulieK.CampbelletAmélieGauthierduCPSleFaubourg,AnnieMorrissetteetBrunoMarchanddel’Associationquébécoisedepréventiondusuicide,FrançoiseRoy,consultanteenpréventiondusuicideetdéveloppementdescompétences.•Lespersonnesquiontparticipéàlavérificationdessectionsdesguidesportantsurlesuiviétroit. SuzanneGérin-Lajoiedel’ASSSdelaGaspésie–Îles-de-la-Madeleine,MariaFortindel’ASSSduBas-Saint-Laurent,DrJean-FrançoisDorvaldel’ASSSduBas-Saint-Laurent,GenevièveGirard-TremblayduCSSSdePiekouagamietDominiqueGagnondel’ASSSdelaMontérégie.

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TABLE DES MATIÈRES

Remerciements.......................................................................................................................................................................... iii

Liste des sigles et des acronymes.................................................................................................................................... vii

Introduction................................................................................................................................................................................. 1

1. Les connaissances sur le suicide................................................................................................................................ 7

1.1. LeportraitdusuicideauQuébec..................................................................................................................... 7

1.2. Lesfacteursassociésausuicide.......................................................................................................................... 7

2. Le rôle des CSSS et des partenaires régionaux ou locaux en prévention du suicide.................... 9

2.1. Lerôledescentresdesantéetdeservicessociaux.................................................................................. 10

2.2. Lerôledesurgenceshospitalières.................................................................................................................... 12

2.3. Lerôledescentresdepréventiondusuicide............................................................................................. 14

2.4. Lerôledescentresdecrise.................................................................................................................................. 15

2.5. Lerôledessentinellesdanslesmilieuxdevie............................................................................................ 16

2.6. Lerôledescentresderéadaptation................................................................................................................. 17

2.7. LerôledescliniquesmédicalesetdesGMF................................................................................................ 18

2.8. Lerôleduservice911etdesservicespoliciers.......................................................................................... 19

2.9. LerôledesASSSetduMSSS.............................................................................................................................. 20

2.10.Lerôledeschercheursenpréventiondusuicide...................................................................................... 20

3. Les bonnes pratiques à inclure dans l’intervention en prévention du suicide................................. 23

3.1. Accueillirlapersonnesuicidaireetcréerunealliancethérapeutiqueavecelle......................... 26

3.2. effectuerunepremièreetbrèveexplorationdelasituationdelapersonnesuicidaire.......... 28

3.3. estimerladangerositédupassageàl’actechezlapersonnesuicidaire.......................................... 30

3.4. Amener la personne suicidaire à se fixer un but à atteindre............................................................... 34

3.5. Amenerlapersonnesuicidaireàtrouverdessolutionspouratteindresonbut.......................... 36

3.6. Définir et suivre un plan d’action avec la personne suicidaire........................................................... 38

3.7. Conclureensécuritél’entretienaveclapersonnesuicidaire.............................................................. 40

3.8. orienterouréférerouaccompagnerlapersonnesuicidaire............................................................... 42

3.9. effectuerunsuividecourtedurée................................................................................................................... 44

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3.10.effectuerunsuiviétroit.......................................................................................................................................... 46

3.10.1.Lesparticularitésdusuiviétroit........................................................................................................... 46

3.10.2.Lesapprochespouvantêtreutiliséespoureffectuerlesuiviétroit.................................... 51

3.11.Adapterl’interventionauxcaractéristiquesdelapersonnesuicidaire............................................ 58

3.11.1.Leshommes................................................................................................................................................. 58

3.11.2.Lapopulationautochtone..................................................................................................................... 59

3.11.3.Lespersonneshomosexuelles,bisexuellesoutranssexuelles............................................... 59

3.11.4.Lesjeunesde15à24ans..................................................................................................................... 60

3.11.5.Lespersonnesâgéesde65ansetplus............................................................................................ 60

3.11.6.Lespersonnesincarcérées..................................................................................................................... 61

3.11.7. Les personnes ayant vécu un ou plusieurs épisodes de blessures auto-infligées......... 61

3.11.8.Lespersonnesayantunproblèmedesantémentale............................................................... 62

3.11.9.Lespersonnesayantunproblèmededépendance.................................................................. 63

4. Le résumé du processus d’intervention du CSSS dans sa globalité et les pratiques à promouvoir...................................................................................................................................... 65

5. L’autodiagnostic de vos connaissances ou compétences en prévention du suicide et les pistes d’amélioration........................................................................................................................................... 67

Conclusion.................................................................................................................................................................................... 71

Lexique............................................................................................................................................................................................ 73

Bibliographie............................................................................................................................................................................... 77

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LISTE DES SIGLES ET DES ACRoNyMES

AEoR Servicesd’accueil,évaluation,orientation,référence

ASSS Agencedelasantéetdesservicessociaux

CPS Centredepréventiondusuicide

CSSS Centredesantéetdeservicessociaux

GMF Groupedemédecinedefamille

INSPQ InstitutnationaldesantépubliqueduQuébec

MSSS MinistèredelaSantéetdesServicessociaux

PASM Plan d’action en santé mentale 2005-2010 - La force des liens

PNSP Programme national de santé publique 2003-2012

RLS Réseaulocaldeservicesdesantéetdeservicessociaux

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INTRoDUCTIoN

À qui s’adresse le guide ?Leprésentguides’adresseàvous,intervenantsquitravaillezdanslescentresdesantéetdeservicessociaux(CSSS).Vousêtesdestravailleurssociaux,despsychologues,despsychoéducateurs,destechniciens en travail social, des éducateurs spécialisés ou des infirmiers. Vous êtes affecté au service d’accueil,auguichetd’accèsensantémentale,ausuivipsychosocial,ausuiviensantémentaleouàtoutautreserviceduCSSSoùvouscôtoyezdespersonnessuicidaires.

Ceguideviseàvoussoutenirdanslerehaussementdevoscompétencesprofessionnelles liéesà l’interventionauprèsdelapersonnesuicidaire.CommeintervenantdansunCSSS,vousavezunrôlecrucialàjouerenpréventiondusuicide.eneffet,vousavezàaccueilliretàrepérerlapersonnesuicidaire,àestimerladangerositédesonpassageàl’acte,àintervenirauprèsd’elleetparfois,àl’orienter,àlaréférerouàl’accompagnerversd’autresservicesduCSSSoudespartenairesduréseaulocaldeservicesdesantéetdeservicessociaux(RLS).Pourbienjouervotrerôle,vous devez disposer d’outils pratiques et efficaces.

Ceguideprésentelesbonnespratiquesàutiliserenpréventiondusuicide.S’ilnepeut,àluiseul,meneraurehaussementdescompétencesprofessionnelles, il servira toutefoisà stimuler leseffortsaxés sur l’améliorationdespratiquesactuelles,effortsquipourrontsegrefferauxinitiativesetauxbonnespratiquesenpréventiondusuicideayantdéjàcourssurlesdifférentsterritoires.Plusieursstratégiesserontprochainementmisesen œuvre aux fins de la meilleure diffusion du guide et de l’appropriation la plus complète possible du contenudecelui-ciparlesintervenants.

Leprésentguidenesesubstituepasaujugementcliniquedel’intervenant.Cejugementdoits’exerceraumomentderecourirauxpratiquesprésentéesdansleguide,dansl’optiqued’enarriveràuneprisededécisionéclairéepourintervenirauprèsdelapersonnesuicidaire.

Pourquoi un guide adapté à la réalité des CSSS ?Ilexistediversguidesdepratiqueenpréventiondusuicide,maisraressontceuxquiprésententdespratiquesissuesderésultatsderecherche–etce,defaçonsimple,vulgariséeetadaptéeauxréalitésdelapratiquedesintervenantsdeCSSS.LaDirectiongénéraledelasantépubliqueduMSSSaeul’initiativedeproduireleGuide de soutien au rehaussement des services en prévention du suicide à l’intention des gestionnaires des centres de santé et de services sociauxainsiqueleprésentguide.Ceprojet,réalisé en collaboration avec la Direction de la santé mentale, vise à insuffler un mouvement favorisant l’atteintedesobjectifsinscritsdansleProgramme national de santé publique 2003-20121etlePlan d’action en santé mentale 2005-2010 - La force des liens2,deuxdocumentsd’orientationquiinvitentlesCSSSàadopterl’interventionglobaleenpréventiondusuicide.

Ce guide vise à vous soutenir dans votre rôle, qui consiste :

– à accueillir et à repérer la personne suicidaire ;

– à estimer la dangerosité de son passage à l’acte ;

– à intervenir auprès d’elle ;

– parfois l’orienter ou à la référer ou à l’accompagner vers les partenaires du CSSS ou du RLS.

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LaDirectiongénéraledelasantépubliqueachoisides’associerauCentredesantéetdeservicessociaux–InstitutuniversitairedegériatriedeSherbrookepourélaborerlesdeuxguidesadaptésauxréalitésdesCSSS.enoutredeladésignationd’institutuniversitairedegériatrie,l’établissementacelledecentreaffilié universitaire (secteur social). La mission complémentaire des six centres affiliés universitaires du Québec consiste à favoriser l’essor d’une culture d’enseignement et de recherche aux fins de l’amélioration continueetdudéveloppementdespratiquesd’interventionoudegestion.Auregarddecettedésignation,leCSSSdeSherbrookeaacquisuneexpertiseparticulièreliée:

•àlaconduitedeprocessusdeconcertation;•àlaconceptiondedémarchespartenarialesadaptéesauxbesoinsexprimés;• à la définition et à la diffusion de modalités visant à favoriser la mise en commun de connaissances

entreintervenants,gestionnairesetchercheursdanslesCSSS.

Les réalités d’un seul CSSS ne suffisent pas pour qu’un guide soit adapté à l’ensembledes régionsduQuébec; aussi, uneanalyse des besoins a-t-elle été effectuée afin d’étudier celles desdiversCSSS.Cetteanalyseaexigé lacollaborationd’unecentained’intervenantsdehuitCSSSetdeseptcentresdepré-ventiondusuicide(CPS)répartisdansseptrégionsduQuébec.Lesrégionschoisiesprésententdesdifférences,notamment,auregarddelaprévalencedusuicideetdel’organisationdesser-vicespsychosociaux.

LesrencontresaveclesintervenantsdesCSSSetdesorganismescommunautairesenpréventiondusuicideontpermisdeprécisercequ’ilfallaitfaire:

•concevoir,pourlesintervenantsdesCSSS,unguideenpréventiondusuicidecolléàleursbesoinsetàleursréalités;

•concevoirunguidedesoutienpourlesgestionnairesdesCSSSquitravaillent,aveclesautrespartenairesduRLS,àmieuxcoordonnerlesactionsenpréventiondusuicide.

Cedernierguideviseàsoutenirlesgestionnairesdansl’actualisationdeleursrôlesenpréventiondusuicide,quisont:

•des’assurerque leCSSSoffredesservicesdebaseauxpersonnessuicidaires;

•de voir à ce que les intervenants soient compétents pourfournircesservices;

•des’assurerdelacoordinationoptimaledesservicesoffertsauxpersonnessuicidairesauseinduCSSSetdansleRLS;

•d’associerd’autrespartenairesdumilieuauxeffortscollectifsetintersectorielsenmatièredepréventiondusuicidedansleRLS.

Lesdeuxguidesontdescontenuscomplémentaires.Ladiffusionsimultanéedecesdocumentschercheàcréerunesynergiemobilisatricecapabledesoutenirlerehaussementdesinterventionsetdespratiquesdegestionenpréventiondusuicide.Leschémasuivantprésentelecontenudechacundesguidesetpermetdedistinguerlesélémentsquisontpropresàchacun.

Des moyens ont été utilisés pour faire en sorte que le guide colle aux réalités des divers CSSS, dont :

– une analyse des besoins ayant exigé la collaboration d’une centaine d’intervenants de CSSS et de CPS ;

–lavérificationducontenupardes intervenants.

Un guide, à l’intention des gestionnaires des CSSS, a aussi été élaboré pour les accompagner dans l’actualisation de leurs rôles en prévention du suicide.

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CoNTENU DES GUIDES

GUIDE À L’INTENTIoN DES INTERvENANTS

1 Lesconnaissancessurlesuicide:

•portraitdusuicide;• facteursassociésausuicide.

2 LesrôlesetlesservicesduCSSSetdespartenaires.

3 Lesbonnespratiquesd’interventiondanslesCSSS:

• accueillirlapersonnesuicidaireetcréerunealliancethérapeutiqueavecelle;

• effectuerunepremièreetbrèveexplorationdelasituation;

• estimerladangerositédupassageàl’acte;• amener la personne suicidaire à se fixer un

butàatteindre;• amenerlapersonnesuicidaireàtrouverdes

solutionspouratteindresonbut;• définir et suivre un plan d’action ;• conclurel’entretienensécurité;• effectuerunsuividecourtedurée;• effectuerunsuiviétroit;•orienter/référer/accompagnerlapersonne;• adapterl’interventionàlapersonne.

4 Lerésuméduprocessusd’interventiondanslesCSSS.

5 L’autodiagnosticdevoscompétences.

GUIDE À L’INTENTIoN DES GESTIoNNAIRES

1 Connaîtreleportraitlocaletrégionaldusuicide,etfavorisersonappropriationauseinduCSSSetduRLS.

2 ConnaîtrelerôledesCSSSetdespartenairesenpréventiondusuicide:

• définir les actions à accomplir dans le CSSS etauprèsdespartenaires.

3 Mettreenœuvredesstratégiesvisantàaméliorerlesinterventionsenpréventiondusuicide:

• assurer l’efficacité des pratiques et des outils utilisésdansleCSSS;

• soutenirlemaintienetledéveloppementdescompétencesdesintervenants.

4 Mettreenœuvredesstratégiescomplémentairesvisantàaméliorerl’accessibilitéetlacontinuitédesservices:

• favoriserl’accèsauxservicesdecrise;• assurerl’accèsausuiviétroit;• faciliterl’accèsàlapostvention;• faciliterlareconnaissancedespersonnes

suicidairesparlessentinelles;• faciliterl’accèsdesprochesàdesservices

desoutien;• favoriserlaréalisationdesprojetsvisant

laréductiondel’accèsauxmoyensdesesuicider;

• faciliterl’accèsàdesprojetsfaisantlapromotiondelasantémentale;

• faciliterlacontinuitédesservicesdansleRLS.5 effectuerlediagnosticdesservicesoffertsdansle

CSSSetdansleRLS.

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Quelle est la stratégie utilisée afin de s’assurer de la qualité et de la pertinence du guide ?LetexteduprésentguideaétésoumisàdesintervenantsdeCSSSoudeCPSdediversesrégionsduQuébec ainsi qu’à des intervenants de l’Association québécoise de prévention du suicide aux fins de sa vérification et de son approbation. Ces personnes étaient invitées à répondre à quinze questions leurpermettantdes’exprimertantsurlapertinenceetlaconvivialitéduguidequesurlaqualitédel’informationprésentée.

Certainsélémentscentrauxsontressortisdecetteopération,notammentceuxquisuivent:

• Les intervenants affirment que le format du guide en fait un outil de travail utilisable au quotidien. La structurepermetdes’yretrouverfacilement.L’informationprésentéeestclaireetprécise.Lesencadrés,qui se trouvent à la fin de chacune des sections et qui regroupent les pratiques à promouvoir, sont jugés«excellents».

•Les intervenantsestimentque leguidepermettrademeilleures interventionspuisqu’il fournituncadre précis, uniformisé et à la fine pointe des nouvelles connaissances. Ils ont remarqué le partage desresponsabilitésentrelesprofessionnels,maiségalemententrelesorganisationspartenaires,surlabased’unlangagecommun.Certainsd’entreeuxsoulignentqueleguideconstitue«untravailcolossal»etqu’ilcontient«desorientationsclaires»enplusd’être«appuyéparlarechercheetlapratique».

•Leguidesemblerépondreauxpréoccupationsainsiqu’auxbesoinsdesintervenants,quionttenuàexprimer leur«enthousiasme»àsonsujet.Cesdernierssoulignentque lesnotionsabordéessont«applicablesdanslecontextedel’interventionenCSSS».

Pourquoi faut-il améliorer la prévention du suicide dans les CSSS ? LeQuébecdétientleplushauttauxdesuicideauCanada2,3.LerôledesCSSSs’avèrecrucialenpréventiondusuicidepuis-que,c’estunfaitreconnu,plusieurspersonnesquisesuicidentouquitententdelefaire«utilisentdesservicesdesantédanslessemaines,lesjoursoulesheuresprécédantleurpassageàl’acte»4.LesuicideconstitueunimportantproblèmedesantépubliqueauQuébecetilestessentielqueleseffortssepoursui-vent en vue d’en réduire la prévalence. À cet égard, les intervenants des CSSS se disent insuffisamment outilléspourreconnaîtrerapidementlespersonnessuicidairesetintervenirauprèsd’elles.Nouscroyonsqu’ilestpossibledefairemieux!

Diversespistesd’améliorationontémergédesrésultatsdel’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux5.Lacentained’intervenantsinterrogésontnotammentrapportél’uneoul’autredessituationssuivantestouchantcertainsCSSSouRLS:

•lesoutilspermettantd’évaluerlapersonnesuicidairesontpeuutilisésetiln’existeaucunconsensussurlesoutilslesmieuxadaptésauxCSSS;

• il est difficile de déterminer quelles sont les pratiques optimales pour intervenir auprès de la personne suicidaire et de fixer des lignes directrices communes à l’échelle d’un RLS ;

•auseindesRLS,lesmécanismespourréférerlapersonnesuicidaireàl’unoul’autredesdifférentsservicesduCSSSoudesorganismespartenairesmanquentdeclarté;

•l’accèsàlaformationdemeureinégaletpeudesoutiencliniqueestoffert.

Le Québec détient le plus haut taux de suicide au Canada.

Les personnes qui se suicident, ou qui tentent de le faire, ont utilisé les services de santé avant leur passage à l’acte.

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Lesrésultatsdecetteanalyseinvitentàcréerouàrenforcerlesliens nécessaires à l’intervention globale en prévention dusuicide,commelerecommandentdéjàplusieursorientationsministérielles.Unetelleinterventionsecaractérisenotammentparlaconcertationetl’arrimagedetouteslesorganisationsduréseaulocaldeservicesconcernéesparlapréventiondusuicide.Deplus,cesrésultatsmettentenlumièrelanécessitédemieuxoutillerlesintervenantsetlesgestionnairesdeCSSS.

Les bonnes pratiques proposées sont-elles cohérentes avec les plans et les programmes ministériels ? en1998,laStratégie québécoise d’action face au suicide : S’entraider pour la vie rapportait plusieurs problèmes, dont des difficultés dans l’articulation et la coordination des activités relatives àl’interventionauprèsdelapersonnesuicidaireainsiquel’absencedemécanismespourlapriseenchargeetlesuividecettepersonne–quecesoitpendantouaprèsunecrisesuicidaire6.Plusieursobjectifs y étaient fixés, notamment celui de mobiliser le réseau delasantéetdesservicessociauxainsiquesespartenairespourqu’ilspuissentagirensembleenmatièredepréventiondusuicideenaméliorant,notamment,lescompétencesprofessionnelles.

en2004,l’Évaluation de l’implantation de la Stratégie québécoise d’action face au suicideindiqueplusieurspointsàaméliorerdanslesCSSS.enplusd’ysoulignerlanécessitédefaciliterl’accessibilitéetlacontinuitédesservices,onyrappellel’importanced’améliorerl’évaluation,lapriseenchargeetlesuividespersonnessuicidaires7.Lanécessitéderehausserlescompétencesprofessionnellesliéesàl’interventionauprès des personnes suicidaires figure aussi parmi les éléments à améliorer.

Nousl’avonsdéjàdit,leProgramme national de santé publique 2003-2012(PNSP)etle Plan d’action en santé mentale 2005-2010 – La force des liens(PASM)invitent lesCSSSàadopter l’interventionglobaleenpréventiondusuicide2,8.Cetteformed’interventionexigequetouslesacteursduréseau,les organismes du milieu et les partenaires des autres secteurs d’activité (éducation et justice, parexemple)travaillentdefaçonconcertée.Issudeladernièreréformedusystèmedesantéetdeservicessociaux,leCSSSauneresponsabilitéparticulièreenmatièredesantéetdebien-êtredelapopulationduterritoirequ’ildessert:ildoitcoordonnerlesservicesdesantéetlesservicessociauxauseinduRLSainsiquemobiliserlespartenaireslocauxconcernantdesenjeuxd’importance,enplusdefournirlui-mêmecertainsservices.Cetteréformes’appuiesur laresponsabilitépopulationnelle,partagéecollectivementaveclespartenairesduRLS,quiconsisteàveilleràl’améliorationdelasantéetdubien-êtredelapopulationvivantsurleterritoire.

L‘interventionglobaleenpréventiondusuicidereposedonc,engrandepartie,sur l’existencedepasserellesentrelesdifférentsservicesetsurlaconsolidationdesliensentrelesorganisationsduRLSpouroffriràlapopulationdesservicescontinus.DanslesCSSS,cetteinterventiondoitcontribueràaméliorerl’accessibilité,lacontinuitéetlaqualitédesservicesoffertsauxpersonnessuicidaires.Leprésentdocument, jumeléauGuide de soutien au rehaussement des services en prévention du suicide à l’intention des gestionnaires des centres de santé et de services sociaux,viseàaiderlesCSSSdanslamiseenplace,encollaborationaveclespartenairesduRLS,desmoyensnécessairesàcetteformed’intervention.

Dans plusieurs CSSS s’observent la sous-utilisation des outils pour évaluer la personne suicidaire, le manque de lignes directrices communes pour l’intervention et de mécanismes clairs de référence ainsi que des inégalités concernant l’accès à la formation et le soutien clinique.

Plusieurs orientations ministérielles invitent les CSSS à adopter l’intervention globale en prévention du suicide, laquelle exige l’accessibilité, la continuité et la qualité des services qui y sont liés.

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D’où viennent les bonnes pratiques proposées dans le guide ?La forceduguiderésidedans l’adaptationdesrésultatsderechercheauxréalitésdelapratiqueenpréventiondusuicidedanslesCSSS.Ainsi,certainesdesbonnespratiquesprésentéesviennent de résultats de recherche portant sur le suicide etd’autressontissuesdespistesd’améliorationproposéespardesCSSS,desCPSetdesorganismescommunautairesvouésàlaprévention du suicide. Ces pratiques ont été identifiées par l’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux.

C’estunfaitreconnuquelesintervenantspsychosociauxutilisentpeulesrésultatsderecherchepouralimenter leurpratique9. Les résultats d’entrevues sur le terrain sont venus confirmer que certaines pratiques d’intervention jugées plus efficaces par les recherches portant sur le suicide restent peu utiliséesparlesintervenantsdesCSSS5.Plusieursfacteurspeuventexpliquercettesituation:problèmesd’accessibilitéàcertainsrésultatsderecherche,problèmesd’arrimageàlapratiquedecertainsrésultatsderechercheetprioritéaccordéeauxsavoirsissusdel’expérience,entreautres.Ceguideviseàvoussoutenirdansvoseffortspourfonderdavantagevospratiquessurdesrésultatsderecherche.

Certains diront que les auteurs d’études sur le suicide ont de la difficulté à prouver qu’une pratique particulièrecontribuedirectementàladiminutiondestauxdesuicide10.Celas’expliqueparlefaitquele phénomène du suicide est complexe et influencé par plusieurs facteurs10.Larecherchesurl’évaluationdes pratiques doit se poursuivre afin de déterminer quelles sont les pratiques optimales à utiliser auprès despersonnessuicidaires.Leprésentguideprendappuisur l’étatdesconnaissancesactuellesenrecherche. Mais les résultats de recherche, utiles pour la pratique, demeurent insuffisants à eux seuls ; ilsdoiventêtrecombinésauxsavoirsd’expériencedesintervenantsquiconnaissentdeprèslespersonnessuicidairesetquimaîtrisent lesaspectsconcretsde l’interventionauprèsdecesdernières.Ainsi,ceguideassocieetcroise lespratiques issuesdes résultatsderechercheetcellesquidécoulentdel’expériencedesintervenants.

De quelle façon les bonnes pratiques sont-elles présentées dans le guide ?Lesbonnespratiquessonttoujoursexposéessurlemodèlequisuit.Lemêmeschémapermetd’aborddepréciser,parunecouleurdistincte,l’étapeduprocessusd’interventionquiestabordée.Letextes’ouvreparuneincursiondanslaréalitéparticulièredelapersonnesuicidaire,defaçonàcentrerlepropossurlesbesoinsdecelle-ci.Nousfaisonsensuitelelienentrel’étapeduprocessusetlesorientationsministérielles,toutenrelevantlesélémentscentrauxquiressortentdelarecensiondesécrits,avantde cerner la réalité dans les CSSS par rapport à cette même phase du processus. Au fil du texte, les éléments centraux contenus dans chaque paragraphe sont synthétisés dans de petits encadrés. Enfin, chaquesectionconsacréeàunebonnepratiqueseconclutparunencadréquiénonceclairementlespratiquesàpromouvoir.

Ce guide vise à soutenir les intervenants dans leurs efforts constants pour fonder leur pratique sur des résultats de recherche et le savoir-faire d’intervenants d’expérience.

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1 LES CONNAISSANCES SUR LE SUICIDE

1.1 LE PORTRAIT DU SUICIDE AU QUÉBEC

Lesdonnéesdesurveillancedel’étatdesantédelapopulationquébécoisemontrentqueletauxdesuicideauQuébecestendiminutioncesdernièresannées11.Aprèsavoirconnuunehausseaucoursdesannées1990,letauxdemortalitéattribuableausuicidetend,eneffet,àdiminuerdepuisledébutdesannées2000.

Cesrésultatsencourageantsnedoiventpasmasquerlefaitquele tauxquébécoisdemortalitépar suicide se situeparmi lesplusélevésdesprovincescanadiennesen2005etl’undesplusélevésdespaysindustrialisés18.Cetauxvarieaussid’unerégionduQuébecàl’autre,d’oùl’importancedeconnaîtrel’étatdesituationdusuicidedansvotrerégionainsiquesurvotreterritoirelocal.Deplus,onestimeàsixlenombred’individusvivementtouchés par le suicide d’unepersonne13. Les répercussionssocialesetfamilialesliéesausuicidesontdoncdesdimensionsqu’ilimportedeprendreenconsidération.

Quelques pistes de réfl exion pour vous

Connaissez-vousletauxdesuicidedansvotrerégionousurvotreterritoiredeRLS? Est-cequelespersonnessuicidairesdevotrerégionoudevotreterritoireontdescaractéristiquesparticulières? Est-ce que les personnes suicidaires se concentrent dans des milieux ou des quartiers en particulier,ousont-ellesplutôtdisperséessurvotreterritoire?

Le Québec détient un taux de suicide parmi les plus élevés au Canada et dans les paysindustrialisés.

En 2008, 1 103 personnes sont décédées par suicide au Québec3.

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1.2 LES FACTEURS ASSOCIÉS AU SUICIDE

Ilestdifficiledecomprendrepourquoicertainespersonnessesuicident.Lesrecherchessurlesujetciblentquatretypesdefacteursquipeuventinfluenceràlahausseouàlabaisseletauxdesuicide10,14.Lepremier typecorrespondaux facteurs prédisposants;cesontdeséléments issusdupasséquicontribuentàfragiliser lapersonne10, telsquelesantécédentssuicidairesdesafamille, l’isolementsocialetlesproblèmespsychiatriques.Viennentensuitelesfacteurs contribuants,quiaccentuentlavulnérabilitédelapersonne10:uneconsommationexcessivededrogueoud’alcooletl’instabilitéfami-liale,notamment.Les facteurs précipitantsagissentquantàeuxcommedesdéclencheursducomportementoudel’idéesuicidaire10;cesont,parexemple,uneruptureamoureuseoulamortalitéd’unproche.Enplusdesfacteursindividuels,lesdimensionssocialesassociéesàlacommunauté,àlacultureetàl’environnementcontribuentàexpliquerlesuicidedansunesociété.Onpenseiciauxconditionsdevie,auxcroyances,auxnormesetattitudesso-cialesauregarddusuicide,àl’accessibilitédesmoyensainsiqu’àladisponibilitédesressourcesd’aidedanslemilieu15,16.Le quatrième type de facteurs, les facteurs de protection,s’opposentauxprécédentsenréduisantleurseffets10;enfontpartie le faitd’avoirun réseau social soutenant,d’avoirunebonnesantéglobale,d’êtreoptimisteetd’utiliserdebonnesstratégiesd’adaptation.Laconnaissancedecesdifférentsfacteurspermetdeconstaterqu’ilestpossibled’intervenirenopti-misant leseffetsdes facteursdeprotectioneten tentantdefairediminuerceuxdesfacteursassociésausuicide.

Quelques pistes de réfl exion pour vous

Connaissez-vousbienlesfacteursquipeuventrendreunepersonnedavantagevulnérableausuicide? Connaissez-vouslesfacteursquipeuventcontribueràprotégerunepersonnecontrelerisquesuicidaire? Lorsque vous intervenez auprès d’une personne suicidaire, cherchez-vous à renforcer les effets des facteursdeprotection?

Il est diffi cile de comprendre pourquoi certaines personnes se suicident. Les recherches sur le sujet permettent tout de même de cibler quatre types de facteurs qui sont associés au suicide :

– les facteurs prédisposants ;– les facteurs contribuants ;– les facteurs précipitants ;– les facteurs de protection.

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2 LE RÔLE DES CSSS ET DES PARTENAIRES RÉGIoNAUX oU LoCAUX EN PRÉvENTIoN DU SUICIDE

Lespersonnessuicidairesdoiventavoiraccèsàunegammedeservicesadaptésàleursbesoins.ontrouvenotammentparmicesservices:

•l’interventionpréventive;•l’interventiontéléphoniquejouretnuit;•l’interventionenpériodedecrisesuicidaire;•l’interventionaprèslacrise,soitlapostventionainsiquelesoutienauxendeuillésetauxproches2.

LePASMstipulequel’organisationdesservicesdoitfavoriserl’accèsdespersonnesquisontencrisesuicidaireàunegammedeservices,dont:«[…]unserviced’interventiontéléphonique(unnumérod’accès24heurespar jour,7jourssur7,etnonseulementuneligned’écoute);unservicemobiled’interventiondecrise«faceàface»;desplacesd’hébergementdecrise;unsuividecriseàcourtterme;unservicehospitalierd’urgence»2.L’offredecettegammedeservicesexige«[…]unengagementsoutenud’ungrandnombred’acteursdansl’organisationdesservices»2.

LeCSSSanonseulementlaresponsabilitédecoordonnerlesservicesdesantéetlesservicessociauxauseinduRLS,maisaussicelledemobiliserlespartenaireslocauxconcernantdesenjeuxd’importance.Plusieurspartenairessontregroupésauseind’unRLS,commeentémoigneleschémaquisuit.17

Centres hospitalier de soins généraux et spécialisés

Centres hospitaliers universitaires

Entreprises d’économie sociale

Cliniques et cabinets privés de médecine incluant les groupes de médecine de famille (GMF)

Centres de réadaptation

Ressources privées

Pharmacies communautaires

Partenaires de l’éducation, du milieu municipal, etc

Organismes communautaires

Ressources non institutionnelles

Centres de protection de l’enfance et de la jeunesse

Centre de santé et de

services sociaux

Fusion de CLSC, CHSLD

et CHSGS

www.msss.gouv.qc.ca/reseau/rls

95 centres de santé et de services sociaux (CSSS) au cœur de 95 réseaux locaux de services (RLS)

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LeCSSSdoits’assurerquelespersonnessuicidairesontaccèsàun ensemble de soins et de services. À cette fin, les partenaires duRLSenpréventiondusuicideontàarrimerleursservices.eneffet, leseffortsdoiventêtreconcertéset reposersurunecompréhensioncommuneduparcoursdespersonnessuicidairesetdeleursprochesainsiquesurunpartageclairdesrôlesdesdiversacteurs,traduitdansdesmécanismesformelsdecollaboration.

Nousproposons,danslaprésentesectionduguide,uneoffredeservicesdebasesouslaformed’interventioncomprenantlesactionsdebasequedifférentspartenairesdoivent accomplir en prévention du suicide. Les rôles sont précisés pour chacun des partenaires identifiés dansunschémaquireprésenteleRLS.Ilreviendraàchaqueréseaud’enadapterleslignesdirectricesgénéralesà laréalité localeourégionale.Bref,nousproposonsdespointsderepèreauxquelsvouspourrezvousréférerpourconvenir,avecvospartenaires,duparcoursdespersonnessuicidairesetdupartagedesrôlesauseinduRLS.Discutezaveceuxsurcesdifférentsrôlespourvousassurerd’enavoirunevisioncommune.

2.1 LE RÔLE DES CENTRES DE SANTÉ ET DE SERvICES SoCIAUX

LeCSSSatroisrôlescomplémentaires:

•offrirdesservicesdebaseetdesinterven-tions efficaces aux personnes suicidaires ;

•coordonnerlesactionsdesdiverspartenai-resduRLSenpréventiondusuicideétablissurleterritoireduCSSS;

•mobiliser lespartenaires intersectorielsenpréventiondusuicide.

LeCSSSest l’établissementduréseaude lasanté et des services sociaux constituant laporte d’entrée en prévention du suicide.Toutefois, il n’est pas le seul acteur à inter-venir auprès des personnes suicidaires dans le RLS.

En prévention du suicide, les partenaires du RLS doivent avoir une vision commune du parcours de la personne suicidaire dans le système de santé et du partage des rôles. De plus, ils doiventdéfinirdesmécanismesformels de collaboration.

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

Milieux de vie avec sentilelles

Cliniques médicales et GMF

Service 911 et services policiers

Centre de santé et de

services

sociaux

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DansunCSSS,lesintervenantsdoiventpouvoiraccueillirlapersonnesuicidairequis’yprésenteetquin’estpasconnuedesservices.Cettedernièrepeuts’yrendredesapropreinitiativeouparcequ’unpartenaireduRLSl’aorientéevers leCSSS.L’accueiletcerepéragedelapersonnesuicidairesontgénéralementeffectuésparlesintervenantsdesservicesd’accueil,évaluation,orientation,référence(AeoR)–pointd’accèsauxservicesduCSSS–ou,danscertainscas,auguichetd’accèsensantémentale.SilapersonnesuicidairetéléphoneauCSSS,leserviced’accueilouleservicetéléphoniquecontinu(Info-Social,Urgence-Détresseouautre)effectueracetravaild’accueiletcerepérage.Quantàlapersonne suicidaire qui est connue des services du CSSS, elle ne passera pas nécessairement parl’AeoR.Quelleestl’équipeouleservicequis’occuperaalorsd’intervenirauprèsd’elle?est-cequelapersonnesuicidairesuivieparuneéquipeoffrantdesservicesparticuliers(ex.:jeunesouadultesayantun problème de dépendance ou de santé mentale, jeunes en difficulté) bénéficiera de services adaptés àsaconditionfournisparcettemêmeéquipeouparunautreserviceduCSSS?Assurez-vousderépondreàcesquestionsaprèsavoirconsultélesprincipauxintéressésauseinduCSSS.

LesintervenantsduCSSSquiaccueillentdespersonnessuicidairesdoiventêtreaptesàestimerladangerositédupassageàl’actesuicidairechezcespersonnes.S’ilyalieu,lesintervenantsdoiventêtrecapablesdegérerunecrisesuicidaire.DanscertainsCSSS,ontrouvedesintervenantsspécialiséseninterventiondecrisequipourrontprendrelarelèvelorsquelapersonnesuicidaireestendangergrave.L’étatde lapersonne suicidairepeut faireen sorteque l’intervenantdoiveaccompagnercelle-ciàl’urgencehospitalièreouàuncentredecrise.

LesintervenantsduCSSSquiaccueillentdespersonnessuicidairesdoiventégalementêtrecapablesd’effectuerunsuividecourteduréedelacrisesuicidaire.Cesuivipeutêtreutilisépourdésamorcerlacrisedansunesituationponctuellevécueparlapersonnesuicidaire.Ilpeutaussiêtreutilisécommefilet de sécurité, lorsque la personne est en attente d’un suivi particulier offert par un autre service ou d’unsuiviétroit.Lesuiviétroitsertpoursapartàintervenirdansunesituationpersistanteourécurrente,ouàoffrirunsuiviparticulierauxpersonnesquiontétéendangergravedepassageàl’actesuicidaire.Ainsi, les intervenantsdesservicesdesuivipsychosocial,de l’équipedesantémentaleoudetouteautre équipe travaillant auprès des groupes vulnérables au suicide (ex. : jeunes en difficulté, personnes âgéesenperted’autonomie,personnesayantunproblèmedesantémentale)doiventpouvoireffectuerunsuiviétroit.

Enfin, les intervenants du CSSS qui travaillent auprès des personnes suicidaires doivent aussi être aptes àréférer,àorienterouàaccompagnercesdernièresverslesressourcesduterritoireappropriéesàleurcondition.

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L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES CENTRES DE SANTÉ ET DE SERvICES SoCIAUX

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

DiscutezaveclesgestionnairesdevotreCSSSsurlesservicesàoffrirauxpersonnessuicidairesetlesfaçonsd’améliorercesservices.

DiscutezavecvoscollèguessurlesmeilleurespratiquescliniquesàadopterauCSSSetsurlesoutilsnécessaires. exprimez,auxgestionnairesdevotreCSSS,vosbesoinsconcernantlerehaussementdevoscompétencesenpréventiondusuicide.

Réfléchissez à la façon optimale d’assurer, dans votre milieu, la continuité des services offerts à la personnesuicidaire.

2.2 LE RÔLE DES URGENCES hoSPITALIÈRES

L’urgencehospitalièrepeutsoitêtreintégréeàunCSSS(centrehospitalierdesoinsgéné-raux),soitsetrouverdansuncentrehospitalierspécialiséouuniversitaire;c’estpourquoinousavons faitdeceserviceuneentitédistinctedans notre figure. Si les urgences hospitalières duQuébecjouentunrôleimportantenpré-ventiondusuicide,ellesnesonttoutefoispaslepointd’accèsauxservicesàprivilégierdansleréseau.

Lesintervenantsaffectésautriagedel’urgencehospitalièreaccueillerontlapersonnesuicidaire,qu’elles’yprésentedefaçonvolontaireouenraisondurecoursàlaLoisurlaprotectiondespersonnesdontl’étatmentalprésenteundangerpourelles-mêmesoupourautrui.Danslederniercas,elleseraaccompagnéed’unintervenantd’uneorganisationduRLSs’occupantdespersonnessuicidaires,dedeuxpoliciersoudecestroispersonnes.entouttemps,quelqu’unpeutseprésenterseulàl’urgence

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

Milieux de vie avec sentilelles

Cliniques médicales et GMF

Service 911 et services policiers

Centre de santé et de

services

sociaux

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hospitalièreouencompagnied’unproche.Les intervenantsde l’urgencehospitalièredoiventêtreaptesd’estimerladangerositédupassageàl’actechezlapersonnesuicidaireetdedécidersicelle-cipeutounonresterseuleenattendantderencontrerlemédecin;ilsattribuerontunecotedeprioritéàsoncasenfonctiondel’estimationdeladangerositédupassageàl’actesuicidaire.Silapersonneestencriseouprésentedessignesdedésorganisationmentale,lesintervenantsdoivents’enoccuperimmédiatement.Siunproblèmedesantémentaleestsoupçonnéchezcettepersonne,ilfautluigarantiruneconsultationavecunspécialisteensantémentaledansles24heures19.Ilsepeutquelesintervenantsdoiventdemandersonhospitalisationsiladangerositédupassageàl’acteestgraveetimmédiate.

Il s’avère essentiel de planifier la sortie d’une personne suicidaire avant qu’elle n’obtienne son congé del’urgenceoudèssonadmissionàl’hôpital20.Celapermetd’éviterquelasortienesoitprécipitéeetquecettepersonneneseretrouvesansservice.

Untauxélevédepersonnessuicidairessontréadmisesàl’hôpitalàlasuitedeleursortie21.Ilimportededéployerdeseffortspourfaciliterlatransitionets’assurerdelacontinuitédessoins.Ainsi,unentretienentrelapersonnesuicidaireetunagentdeliaison,ouunautreemployéassurantlelienentrel’urgencehospitalière et l’établissement qui offrira le suivi étroit, permettra de planifier ledit suivi qui sera offert àlapersonnesuicidaire.

L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES URGENCES hoSPITALIÈRES

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

Connaissez-vouslerôledesurgenceshospitalièresdevotreterritoire? Collaborez-vousaveclesurgenceshospitalières?Commentpouvez-vousaméliorercettecollaboration?

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2.3 LE RÔLE DES CENTRES DE PRÉvENTIoN DU SUICIDE

Les centres de prévention du suicide (CPS)peuvent fournirdes servicesàunseulouàplusieursRLS,servicesquiconcernentprinci-palementlapréventiondusuicideelle-même,l’interventionauprèsdepersonnessuicidairesainsiquelesoutienoffertàleursproches22.

Cesorganismesjouentégalementunrôledansla formationenpréventiondusuicideet ilsoffrentdusoutiencliniqueauxpartenairesduRLS22.Bref,lesCPScontribuentàl’accompa-gnementdesorganisationss’occupantde lapréventiondusuicide.

LapersonnesuicidairepeutaccéderauxservicesduCPSentéléphonantdirectementàl’organismeouparlaligne1866-APPeLLe.Cettelignetéléphoniqueacheminel’appeldelapersonnesuicidaireautomatiquementverslesressourcesdesarégion.engénéral,danslesrégionsoùilexisteunCPS,l’appelestacheminéverscetorganisme.

LesCPSpeuventaccueillirlapersonnesuicidaire,estimerladangerositédupassageàl’acteetgérerimmédiatementunecrise.Certainsd’entreeuxassurerontlesuivi,decourteduréeouétroit,decettepersonne et la relanceront, selon la dangerosité du passage à l’acte. Enfin, en fonction des besoins de lapersonnesuicidaire,cescentrespeuventaussiréférer,orienterouaccompagnerlapersonnesuicidaireversd’autresservicesoffertsparlespartenairesduRLS.

L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES CENTRES DE PRÉvENTIoN DU SUICIDE (CPS)

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

existe-t-ilunCPSsurvotreterritoire? Connaissez-vouslesservicesqu’iloffre? Connaissez-vousl’ententedecollaborationconvenueentreleCPSetvotreCSSS?Avez-vousdesidéespouraméliorerlacollaborationaveclesintervenantsdesCPS?

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

Milieux de vie avec sentilelles

Cliniques médicales et GMF

Service 911 et services policiers

Centre de santé et de

services

sociaux

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2.4 LE RÔLE DES CENTRES DE CRISE

Les centres de crise sont des organismescommunautairesquiinterviennentauprèsdepersonnestraversantunecrise22,notammentunecrisesuicidaire.Ilspeuventfournirdesservicessurunouplusieursterritoires.

Cesorganismesaccueillentlapersonnesuici-daire,estimentladangerositédupassageàl’acteetgèrentimmédiatementunecrise.Certainsservicesoucentresdecrisepeuventassurerlesuivi,decourteduréeouétroit,delapersonnesuicidaireet larelancer,enfonctiondeladangerositédupassageà l’acte. Ilspeuventaussiréférercettedernièreàd’autresservicesplusappropriésàsacondition.Cesorganismesoffrentun serviced’hébergementdecrise22quipeut remplaceravantageusement l’hospitalisationde lapersonnesuicidaire.

L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES CENTRES DE CRISE

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

existe-t-iluncentredecrisesurvotreterritoire? Connaissez-vouslesservicesqu’iloffre? Connaissez-vousl’ententedecollaborationconvenueentrelecentredecriseetvotreCSSS?Avez-vousdesidéespouraméliorerlacollaborationaveclesintervenantsducentredecrise?

est-ilpossible,dansvotrerégion,d’accompagnerunepersonneendangergravedepassageàl’actejusqu’àuncentredecriseplutôtquedelafairehospitaliser?

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

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2.5 LE RÔLE DES SENTINELLES DANS LES MILIEUX DE vIE

LesréseauxdesentinellesimplantésauQuébecont une fonction importante en préventiondusuicide.Lessentinellessontdescitoyensforméspourjouerlerôlederelayeurentrelapersonnesuicidaireetlesressourcesquipeuventintervenirauprèsd’elle.Sansêtredesprofes-sionnelsde lasantéetdesservicessociaux,cespersonnes(ex.:enseignants,secrétaires,bénévoles,réceptionnistes)s’investissentdansla préventiondu suicidedans leurmilieu.D’ailleurs, plusieurs organisations, telles quedesécolesoudesmilieuxdetravail,formentdes sentinellespour repérer lespersonnessuicidaires.Lesréseauxdesentinellesfavorisentainsil’accessibilitédelapersonnesuicidaireauxservicesenlamettantencommunicationavecceuxdontelleabesoin14.Lessentinellespermettenteneffetdejoindre les personnes isolées, difficiles à atteindre autrement, ainsi que celles qui n’utilisent pas les servicesdesanténilesservicessociaux.

Les sentinelles sontaptesà reconnaître les signesavant-coureurschezunepersonnevulnérableausuicide. Elles peuvent ensuite vérifier le degré d’urgence de la situation, renseigner la personne suicidaire surlesservicesduréseaususceptiblesdel’aider(CSSS,CPSoucentredecrise)etl’inviteràlesutiliser.

L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

PAR LES SENTINELLES DANS LES MILIEUX DE vIE

Accueillirlapersonnesuicidaire.

Vérifier le degré d’urgence de la situation.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

existe-t-ilunréseaudesentinellessurvotreterritoire?oùsontlessentinelles?Connaissez-vousleurrôle? est-cequelessentinellessaventàquis’adresserauCSSS?Lessoutenez-vousdansleursactions? Collaborez-vousaveclessentinelles?Commentpouvez-vousaméliorercettecollaboration?

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

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2.6 LE RÔLE DES CENTRES DE RÉADAPTATIoN

Lepersonneldediversautresétablissementsdu territoiredont lesusagers sontparticu-lièrementvulnérablesausuicideareçuuneformationcomplèteeninterventiondecrisesuicidaire. Il s’agit des établissements à voca-tionrégionales’occupantdesantémentale,descentresderéadaptationentoxicomanieetdescentresjeunesse.Lesintervenantsquiytravaillentdoiventêtreaptesàestimer ladangerosité dupassageàl’acte.Ilestdoncimportantque,danslescentresderéadaptation,lepersonneldéveloppesescompétencesenpréventiondusuicide afin d’aider les personnes suicidaires quienutilisentlesservices.

Lesintervenantsdecesétablissementspeuventgérerimmédiatementunecrisesuicidaireainsiqu’effectuerlesuividecourteduréeouétroitenfonctiondesbesoinsdelapersonnesuicidaire.Ilspeuventaussiréférer,orienterouaccompagnerlapersonnesuicidaireversd’autresservicesoffertsparlespartenairesduRLS.Certainscentrespeuventhébergerlapersonnesuicidaire.

L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES CENTRES DE RÉADAPTATIoN

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

Collaborez-vousavec les intervenantsdescentresde réadaptationdevotre territoiredans lecadredusuividepersonnessuicidaires?Commentest-ilpossibled’améliorercettecollaboration?

Connaissez-vouslesservicesoffertsparlescentresderéadaptationàleursusagerssuicidaires?

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

Milieux de vie avec sentilelles

Cliniques médicales et GMF

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2.7 LE RÔLE DES CLINIQUES MÉDICALES ET DES GMF

L’engagement des médecins de famille duterritoireestessentielenpréventiondusuicide.eneffet,lescliniquesmédicalesetlesgroupesdemédecinedefamille(GMF)constituent,avecles CSSS, la porte d’entrée des services depremièreligneduréseaudelasantéetdesservicessociauxsurunterritoirelocaldonné.Quelquesauteursdisentqu’entre40%et70%des personnes décédées par suicide ontconsultéleurmédecindefamillemoinsd’unmoisavantdemettreuntermeàleursjours13,23,36%d’entreellesayantobtenuunrendez-vousavecunomnipraticienmoinsd’unesemaineavantdeposerleurgeste23.Cesdonnéesmontrentquelemédecindefamilletientunrôleimportant,carilestprobablementencontactavecunpourcentagenonnégligeabledepersonnessuicidaires4.

L’Organisation mondiale de la santé affirme pour sa part que les médecins jouent un rôle majeur dans lapréventiondusuicide: ilsdoiventévalueretprendreencharge lespersonnessuicidaires13.L’importancequelesmédecinsdefamillesoientvigilantsetconstammentà l’affûtdessymptômesattribuablesà ladépressionouaux idées suicidairesestd’ailleurs soulignéeparDumel (2000).Lesmédecins de famille doivent être formés pour agir efficacement auprès des personnes suicidaires, car plusieurssesententmalàl’aiseenleurprésence13.Uneanalysedesbesoinseffectuéeen2001arévéléque88%desmédecins interrogés considéraientqu’une formationenpréventiondu suicide seraitsouhaitableàl’actualisationdeleurprofession24.LePNSPstipulequedesactivitésdeformationdoiventêtreoffertes aux cliniciens afin de les soutenir dans l’intégration de pratiques cliniques préventives8.Lefaitdesuivreuneformationenpréventiondusuicideréduit,pour lesmédecins, lerisquedesous-évaluerl’ampleurdeladétressedespersonnesqu’ilssoignent25,26.QuelquesformationsallantdanscesensexistentauQuébec.L’uned’entreellesvised’ailleursàaccroîtrelesaptitudesdesomnipraticiensquantàlareconnaissance,àlapriseenchargeetàlaréférencedespersonnesayantdesidéessuicidairesoud’autresproblèmesdesantémentale27.Certainesexpériencesmontrentquelaformationdesmédecinsenpréventiondusuicidepeutavoirdesretombéesconcrètes.àcesujet,unerecherchemenéeenSuèdevisaitàdémontrerleseffetsd’unprogrammedeformationquiétaitdestinéauxomnipraticiensetquiportaittantsurlediagnosticquesurletraitementdesdépressions25.Laformationofferteauxmédecins aurait contribué à réduire de façon significative le nombre de décès par suicide dans la population28.Voilàunrésultatencourageant!

Lesmédecinsdoiventaccueillirlapersonnesuicidaireetêtreaptesàestimerladangerositédupassageàl’acte.enfonctiondesbesoinsdecettepersonne,ilspeuventaussiréférer,orienterouaccompagnerlapersonnesuicidaireversd’autresservicesoffertsparlespartenairesduRLS.Pourcefaire,lesmédecinsdoiventconnaîtrelesservicesquisontoffertsparlespartenairesduRLS,etce,dansl’optiquedesavoirlequelrépondlemieuxauxbesoinsdelapersonnesuicidaire.

Vousgagnezàtisserdesliensétroitsaveccesmédecins.Votrepartenariatseraparticulièrementutileaumomentdel’interventionauprèsd’unepersonnesuicidairequiestdéjàsuivieparunmédecind’unecliniquemédicaleoud’unGMF.Parailleurs,puisquel’importancedusuivid’unecrisesuicidaireestreconnue,cepartenariatfaciliteralesdémarchesquanddesmédecinsvontréférerdespersonnessuicidairesàvotreCSSS.

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

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L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

DANS LES CLINIQUES MÉDICALES ET LES GMF

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerladangerositédupassageàl’acte.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

Travaillez-vousenpartenariatavecdesmédecinsdescliniquesmédicalesetdesGMFdevotreterritoireenpréventiondusuicide?

Communiquez-vousaveclemédecindefamilledespersonnessuicidairesvuesauCSSS? est-cequelesmédecinsdefamilleduterritoireconnaissentlesservicesoffertsparleCSSSauxpersonnessuicidaires?

Commentpouvez-vous améliorer les liens du CSSS avec les médecins au bénéfice des personnes suicidaires ?

2.8 LE RÔLE DU SERvICE 911 ET DES SERvICES PoLICIERS

Leservice911etlesservicespoliciersontpourfonctiond’aideretdeprotégerlapopulation.Leurpersonnelpeutprocéderàuneestimationdel’urgencesuicidaire.Toutefois,nileservice911nilesservicespoliciersnesontmandatéspour gérer une crise suicidaire ou pour eneffectuerlesuivi.Ilestpossiblequelespoliciersgèrenttemporairementunecrise,lorsquelapersonnesuicidaireesttrèsdésorganisée,enattendantquelesétablissementsoulesorga-nismesdésignésduterritoireprennentlarelève.Ces ressourceschoisirontpeut-êtrealorsderéférer la personne suicidaire aux servicesappropriésduCSSS,duCPSouduservicedecrise,enfonctiondel’urgencesuicidaireperçue.Le911ainsiquelesservicespolicierspeuventchoisird’enclencherunprocessusderéférenceetd’accompagnementdelapersonnesuicidaireàl’urgencehospitalièrequandlasituationlerequiert.D’ailleurs,leservice911etlesservicespolicierspeuventcollaboreravecvousquands’appliquelaLoisurlaprotectiondespersonnesdontl’étatmentalprésenteundangerpourelles-mêmesoupourautrui,c’est-à-direlorsqu’undangergraveetimmédiatmenacelasécuritédelapersonnesuicidaireoudesonentourage.Parailleurs,dansunesituationmoinsgrave,ilestpossiblequelespoliciersréfèrentouoriententlapersonnesuicidaireversl’uneoul’autredesressourcesduréseau.

Centres de réadaptation

Centres de prévention du suicide

Centres de crise

Urgences hospitalières

Milieux de vie avec sentilelles

Cliniques médicales et GMF

Service 911 et services policiers

Centre de santé et de

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L e S A C T I o N S à A C C o M P L I R

PAR LE PERSoNNEL DU SERvICE 911 ET DES SERvICES PoLICIERS

Accueillirlapersonnesuicidaire.

estimerl’urgencesuicidaire.

Gérerimmédiatementlacrise.

effectuerlesuividecourtedurée.

Référer/orienterverslesservicesappropriés.

effectuerunsuiviétroit.

Accompagneràl’urgencehospitalière.

Hospitaliserouhéberger.

Quelques pistes de réflexion pour vous

Connaissez-vouslerôleduservice911etdesservicespoliciers? Collaborez-vousavec leservice911et lesservicespoliciers?Commentpouvez-vousaméliorercettecollaboration?

2.9 LE RÔLE DES ASSS ET DU MSSS

LeCSSSainsiquelespartenairesrégionauxetlocauxs’occupantdelapréventiondusuicidesontappuyésdansleursactions.Ilimportedesouligner,dansl’actualisationdeleurrôleencettematière,lesoutiendel’agencedelasantéetdesservicessociaux(ASSS)etduMSSS,qui:

• définissent les grandes orientations ; •soutiennentcesorganisationsdansl’intégrationdesbonnespratiques(ex.:aideàlaproductiondes

outilsnécessaires,subventionpourdesactivitésdeformation);•sensibilisentrégulièrementlesgestionnairesetlesintervenantstantàleursrôlesqu’àlanécessitéde

collaboreravecleurspartenairesintersectoriels.

2.10 LE RÔLE DES ChERChEURS EN PRÉvENTIoN DU SUICIDE

L’apportfourniparleschercheurss’intéressantàlapréventiondusuicidemérited’êtresouligné.effectivement,leschercheurscontribuentàl’améliorationdespratiquesencedomaine:

•enajoutantdenouvellesconnaissancesetenlesdiffusant;• en analysant ainsi qu’en évaluant la pertinence, l’efficacité et l’efficience de certaines pratiques qui

ontcours.

LeRéseauquébécoisderecherchesurlesuicide,soutenuparleFondsdelarechercheensantéduQuébecetleFondsquébécoisdelarecherchesurlasociétéetlaculture,vientd’ailleursd’êtrecréé.Ilapourmandatdefavoriserledéveloppementdelarecherche,lacollaborationentreleschercheursdediversmilieuxetl’utilisationdesrésultatsderechercheparlesmilieuxd’intervention.

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ACTEURS DU RLS

Légende

● Actionaccomplie▲ Action accomplie partiellement : vérification du degré d’urgence de la situation■ Actionaccompliepartiellement:estimationdel’urgencesuicidaire

Hospitaliser

Héberger

Héberger

orienter

Letableauquisuitdonneuneidéed’ensembledesactionsàaccomplirpar leCSSSetchacundesautrespartenairesduRLSdanslecadredupland’interventionenpréventiondusuicide.

ACTIoNS À ACCoMPLIR PoUR INTERvENIR AUPRÈS D’UNE PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir estimerla Gérer effectuer Référerou effectuer Accompagner Hospitaliser dangerosité immédia- lesuivi orienter lesuivi àl’urgence ouhéberger dupassage tement decourte étroit hospitalière àl’acte lacrise durée

Centresdesantéetdeservices ● ● ● ● ● ● ● sociaux

Urgenceshospitalières ● ● ● ● ●

Centresdeprévention ● ● ● ● ● ● ●dusuicide

Centresdecrise ● ● ● ● ● ● ● ●

Milieuxdevieavecdes ▲ ● ●sentinelles

Centresderéadaptation ● ● ● ● ● ● ●

Cliniquesmédicales ● ● ● ●ouGMF

911ouservices ■ ● ●policiers

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3 LES BoNNES PRATIQUES À INCLURE DANS L’INTERvENTIoN EN PRÉvENTIoN DU SUICIDE

Laprésentepartieduguideportesurlesbonnespratiquesenpréventiondusuicideàutiliserpourintervenirauprèsdela personne suicidaire. L’intervention nécessite des moyenspouramenercettepersonneàexprimersasouffranceetsadé-tresse29.Deplus,elledoit l’aideràavoiruneperceptionplusréalistedesasituationetl’encouragersoitàemployer,parmilesmécanismesd’adaptationauxquelselleadéjàrecourusparlepassé,ceuxquisesontrévélésappropriés,soitàenchercherdenouveaux29. Enfin, l’intervention doit tenircompteduréseausocialdelapersonnesuicidaireetlemobiliser29.

La pertinence et l’efficacité de l’approche orientée vers les solutions pour les intervenants de CSSSPlusieurs approches peuvent être privilégiées pour intervenirdanslescasdecrisesuicidaire.Lespratiquesproposéesdansceguideappartiennentàl’approcheorientéeverslessolutions,laquelleapparaîtcohérenteaveclesviséesdecetyped’inter-ventiontoutenétantadaptéeàlaréalitéparticulièredesCSSS.Cetteapprochepermetl’actualisationdechangementsrapides30.Plusieursauteursontexplorécommentellepourraitêtreutiliséeaveclespersonnessuicidairesouaveccellesquionteudesépisodes de blessures auto-infligées31,32,33.

Une récente recension des études empiriques fait ressortirl’efficacité de l’approche orientée vers les solutions34.Bienquepeuderecherchescontrôléesaientétémenées,lesrecherchescliniquesetquasiexpérimentaleseffectuéespermettentd’endégagercertainsrésultatsprometteurs34.Ainsi,cetteapprocheestplus efficace qu’aucun autre traitement34.Deplus,elleestaussiefficace que les approches psychosociales habituellement utilisées34.Cetteapprocheestreconnuecommeplus efficace, dans certains cas, que l’approche orientée vers la résolution de problèmes34. Enfin, elle requiert,danscertainscas,moinsderencontresqued’autresapprochespouratteindrelesmêmesrésultats34.

Les postulats de base de cette approcheL’approcheorientéeverslessolutionsestuneapprochecollabo-rativequel’ondoitàDeShazeretàsescollègues33.elles’insèredanslafamilledesapprochesthérapeutiquesbrèves,considéréescomme efficaces pour une vaste gamme de situations35 etappréciéespardesclientèlesdedifférentsmilieux36.Lestech-niquesqu’ellerecouvrefavorisentuneperceptionréalistedelasituation,cequipermetdetravaillersurl’ambivalence,dehâterledévoilementdel’intentiondesuicideetdeconcevoirdes solutionsde remplacement au suicide37.Cette approcheprivilégiel’écouteempathique,laquelleapoureffetderassurerlapersonnesuicidaireetdelafairesesentircomprise,respectéeetnonjugée33.Cetteformed’écoutenesertpasseulementàreconnaîtrelasouffranceetladétressedelapersonnesuicidaire,

Les pratiques proposées s’insèrent dans l’approche orientée vers les solutions, laquelle est adaptée à la réalité des CSSS et cohérente avec les visées de l’intervention dans les cas de crise suicidaire.

Cette approche met l’accent sur :– la recherche de solutions ;– les compétences, les forces et

les ressources de la personne suicidaire ;

– les buts à atteindre ;– l’écoute empathique et

l’utilisation de questions.Elle permet de travailler sur l’ambivalence de la personne suicidaire tout au long du processus d’intervention.

Des recherches soulignent que l’approche orientée vers les solutions est :–aussiefficacequelesapproches

psychosociales habituellement utilisées ;–plusefficace,danscertainscas,

que l’approche orientée vers la résolution de problèmes ;–efficientepuisqu’ellerequiert,

dans certains cas, moins de rencontres que d’autres approches pour atteindre les mêmes résultats.

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mais aussi à se concentrer sur les forces et sur la résilience de cette dernière afin de contrer les soucis qu’elleaeus33. Enfin, l’utilisation de questions teinte cette approche. Les questions posées par l’intervenant visentàamener lapersonneàentrevoirsasituationselonuneperspectivedifférenteet favorableàl’élaborationdesolutions37.

Quelquesauteurssesontprononcésquantauxhypothèsesàlabasedel’approcheorientéeverslessolutions31,37,38.Lesécritsd’o’HanlonetWeiner-Davisdressentunelistedeprémissessurlesquelless’appuiecetteapproche,quenousprésentonsici.

LES DIX PRÉMISSES DE L’APPRoChE oRIENTÉE vERS LES SoLUTIoNS, SELoN o’hANLoN ET WEINER-DAvIS (1995)

Toutepersonnedisposederessourcesetdeforcesluipermettantdeselibérerd’unepréoccupation. L’intervenant a comme mandat de trouver l’élément à changer et d’amplifier le changement. Unpetitchangementpeutêtreporteurd’autreschangements. Iln’estgénéralementpasnécessairequel’intervenantensachebeaucoupsurlapréoccupationelle-mêmepouraiderlapersonnequileconsulteàs’endéfaire.

Iln’estpasindispensablequel’intervenantconnaisselacaused’unepréoccupationpouraiderlapersonnequileconsulteàs’endéfaire.

La personne suicidaire fixe elle-même ses objectifs. Ilestpossibled’obtenirrapidementdeschangementsetdeselibérerrapidementd’unepréoccupation. Iln’existepasdeperceptionuniqueetcorrectedeschoses,seulementunepluralitédepointsdevuetoutaussijusteslesunsquelesautres.

L’interventiondoitêtreaxéesurcequiestréalisableetpeutêtrechangé.

L’approcheorientéeverslessolutionsmetainsil’accentsurlarecherchedesolutionsplutôtquesurl’explicitationenprofondeurdelasituationpréoccupante30,37.effectivement,elleconsisteàamenerlapersonneàdécouvrirouàserappelerqu’elleadesforces,desaptitudesetdesressourcesquisontsusceptiblesdel’aideràsesortirdecettesituation.enplusdemisersurlesfacteursdeprotectionquisontpropresàlapersonne,cetteapprochemetl’accentsurlesbutsàatteindre37.Lerôledel’intervenantconsistealorsàamenercettepersonneàtournersonattentionversl’avenirainsiqu’àcréerchezelleundésirdechangementetàluifaireentrevoirquecelui-ciestpossible38.Appliquéeàunepersonnesuicidaire,l’approcheorientéeverslessolutionsviseàcequecettepersonnedétournesonespritdelacrisesuicidaireet l’ancreprogressivementdansunprocessusdechangement, lequel s’estd’ailleursenclenchédèsl’instantoùelleademandédel’aide.Lechangementestinévitable31.Mêmeuntrèspetitchangementpeutavoiruneffetconsidérable31. Il importedoncquel’intervenants’appliqueàreconnaîtrelechangement,àl’apprécierainsiqu’àlemettreenévidence.

Enfin, l’approche orientée vers les solutions est axée sur le pouvoir d’agir de la personne et vise à l’aider àtrouverdesmoyenspouraméliorersasituation.Celasupposeunedémarchesouplequis’adapteàsonrythme,àsoncontexteainsiqu’àsesbesoins.L’intervenantquiutilisecetteapprocheaurarecoursàdes stratégies servantà faireentrer lapersonnedansunprocessusdechangement. Ildoit croirequ’elleestgénéralementcompétentepourtrouverdessolutionsluipermettantdesurmonterchacun

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25

desobstaclesquelavieplacesursonchemin31.Toutefois,ilestpossiblequelapersonneseretrouvedans une impasse si elle continue à utiliser des mécanismes d’adaptation qui se sont révélés inefficaces parlepassé31.Lerôledel’intervenantconsistedoncàl’ameneràutiliserdesstratégiesd’adaptationsaines,positivesetcapablesdel’aideràretrouversonétatd’équilibre.

LeschémaquisuitexposeleprocessusàprivilégierpourintervenirauprèsdelapersonnesuicidairedanslesCSSS,lequelestbasésurl’approcheorientéeverslessolutionsets’inspiredestravauxdeFiske(1998),deGreeneetal.(2000)ainsiquedeShea(2002).

PRoCESSUS SUGGÉRÉ PoUR INTERvENIR AUPRÈS DES PERSoNNES SUICIDAIRES DANS LES CSSS

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Leschémaduprocessusd’interventionpermetd’illustrercomments’actualise l’approche centrée sur les solutions lorsqu’elle estutiliséeavecunepersonnesuicidairedanslesCSSS.ontrouveaucentrelesétapesàsuivreaveclapersonnequevousappuyezdanssadémarcheverslechangement.Bienqu’ellessoientplacéesdansuneséquencelogique,cesétapespeuventsechevaucher.Leprocessusnedoitdoncpasêtreappliquédefaçonrigide.Deplus,vousaurezàexercervotrejugementcliniquepouradaptervotretravailauxbesoinsdelapersonnesuicidaire. Les élémentsqui se trouventdans la régionpériphérique représententdes contextesd’intervention(ex.:suividecourteduréeousuiviétroit)oudesnuancesd’interventionquipeuvents’appliqueràchacunedesétapesduprocessus(ex.:adapterl’intervention).

Les étapes du processus peuvent se chevaucher ; celui-ci doit donc être appliqué avec souplesse.

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3.1 ACCUEILLIR LA PERSoNNE SUICIDAIRE ET CRÉER UNE ALLIANCE ThÉRAPEUTIQUE AvEC ELLE

La personne suicidaire peut éprouverdeladifficultéàcommuniquer ses pensées. La relation thérapeutique que vous allez tisser ensemble sera déterminante.

L’analyse des écrits révèle que l’alliance thérapeutique permet à la personne suicidaire de se sentir écoutée, comprise et appuyée dans sa demande d’aide.

Dans certains CSSS, les intervenants agissent de façon à restreindre le nombre d’évaluations successives de l’état de la personne suicidaire.

accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

La personne suicidaire peut éprouver de la difficulté à commu-niquer ses pensées autodestructrices39. elle a, par exemple,l’impressionquelesuicideestunsignedefaiblesseouunpéché39.Le suicide peut aussi représenter un sujet tabou pour elle39.Votrepremiercontactaveclapersonnesuicidaireetlarelationquevousallez réussir à tisserensemble serontdéterminants.Cetterelationdoitêtrel’occasiondecréerunclimatpropiceàla confidence. Le PASM souligne d’ailleurs le rôle déterminant del’accueildanslesservicesoffertsauxpersonnesencrise2.

Larelationthérapeutiquequisetissegraduellemententrevousetlapersonnesuicidaireestcruciale40,41.Ilimportedecréercettealliancepuisdefaireensortequ’ellesemaintienneàtouteslesétapesdel’interventiondecrise42.Untelliensecaractériseparle respect et la confiance41,43. L’écoute ainsi que l’empathiesontd’autreséléments importantsdanscetypederelation40.enpréventiondusuicide,l’alliancethérapeutiquepermetàlapersonnesuicidairedesesentirécoutée,compriseetappuyéedans sa demande d’aide44; elle permet aussi de contrer saperceptiond’isolementetcontribueàpréserversasécurité41.

L’analysedesbesoinsmenéeauprèsdesCSSSetdesCPSmontrequelecontexteactueldelaprestationdesservicesdanslesCSSSetleschangementsencoursrendentpluscomplexel’établissementdelarelationthérapeutiqueaveclapersonnesuicidaire5.Ilarrivefréquemmentqu’unetellepersonnedoiveêtreorientée,référéeouaccompagnéeversunautreservicedel’établissementdesantéouduRLSpouryrecevoirdessoinsplusappropriésàsoncas.Conséquemment,lefaitqueplusieursintervenantspuissent être appelés à s’occuper successivementde cettepersonnene facilitepasl’établissementdel’alliancethérapeutique.Quelquesbonnespratiquesontnéanmoinsétérépertoriéesdans des CSSS. Ainsi, certains intervenants déploient des efforts afin de restreindre le nombre d’évaluationsdontfaitl’objetlapersonnesuicidaireetd’éviter,autantquepossible,qu’elleaitàrépéterlescauses,lesélémentsdéclencheursainsiquelesdétailsdesesidéesoudesesgestessuicidaires5.Deplus,certainsd’entreeuxveillentàconstruireouàrebâtirlarelationthérapeutiquequilesunitàlapersonnesuicidaire.

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L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR ACCUEILLIR LA PERSoNNE SUICIDAIRE ET CRÉER UNE ALLIANCE ThÉRAPEUTIQUE AvEC ELLE

De façon générale41

Fournirdel’informationàlapersonnesuicidairequantàl’interventionetausuivi. Privilégierunlieuderencontreagréableetprivé. Parlerdefaçoncalmeetrassurante. écouterattentivementlesproposdelapersonnesuicidaireetrésisteràlatentationdefournirdessolutionstroprapidement.

Travailler à établir et à entretenir un climat de confiance et de respect réciproque. Reconnaîtreseslimitesetsesbarrièrespersonnelles. Reconnaîtrel’ampleurdeladétressedelapersonnesuicidaire.

D’après l’approche orientée vers les solutions42

Considérerlapersonnesuicidairecommel’expertedesasituation. éviterlaconfrontationtantqueleniveaudedangerpourlapersonneetpourautruin’apasétéévalué. éviterlesdébatsetlesargumentationsquineferaientqu’éveillerlesdéfensesdelapersonnesuicidaire. Utiliserlesmêmesexpressionsoulesmêmesmétaphoresquelapersonnesuicidaire. Montrerdel’empathie. Nommer et refléter les sentiments de la personne suicidaire (ex. : « vous avez l’air triste aujourd’hui »). Adapterlacommunicationàcelledelapersonnesuicidaire.

Si la demande d’aide provient des proches d’une personne suicidaire45

Traiterlademanded’aidefaitepardesproches. Fournirauxprochesdesinformationssurlesuicide. Permettre aux proches de souffler et d’alléger leur fardeau émotionnel, fait de peur, de culpabilité, de tristesse,dedécouragementetdesentimentd’impuissance.

Tenterd’estimerladangerositédupassageàl’actechezlapersonnesuicidaireàpartirdesinformationsfourniesparleproche.

Tenterd’estimerladangerositédupassageàl’actesuicidaireduproche. Fournirauxprocheslesoutilsleurpermettantd’accompagnerlapersonnesuicidaire,sileurétatpsychologiquelepermet.

Informerlesprochesdesdifférentesressourcespouvantrépondreàleursbesoins. Inciterlesprochesàadopterdesmécanismesd’adaptationpositifs(ex.:parlerdecequilespréoccupeavecquelqu’un).

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3.2 EFFECTUER UNE PREMIÈRE ET BRÈvE EXPLoRATIoN DE LA SITUATIoN DE LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonnesuicidairedésiresoulagerunesouffrancepsycho-logiqueintolérable37.Ilestimportantd’aborderrapidementetbrièvement ce qui la préoccupe afin de faire diminuer sa tension intérieure.Silapersonneestendanger,vousdevezrapidementpasseràl’étapesuivante,quiconsisteàestimerladangerositédupassageàl’actedelapersonne.

Cetteétapeviseàpermettreàlapersonnesuicidaired’exposerleoulesmotifssous-jacentsàsademanded’aideetàvouspermettred’avoirunaperçuglobaldeladitesituation.Lapersonnesuicidaire décrit souvent sa situation en parlant de soucis etexprimelessentimentsdedétresseetdedésespoirqu’elleressentfaceàcettesituation42.Vousdevezdoncl’encouragerdanssadémarche42.Ilnefautpasperdredevuequelapersonnesuicidaireadéjàentaméunprocessusdechangementparlesimplefaitd’avoirdemandédel’aide38.Selonl’approcheorientéeverslessolutions,iln’estpasnécessairequevousconnaissiezenprofondeursapréoccupationpourl’aideràenvisagerdessolutions.Ainsi,ilestimportantquevousameniezlapersonnesuicidaireàdétournersonattentiondesapréoccupationenl’orientantversdessolutionsetdeschangementspossibles.Ilestégalementimportant que vous portiez attention aux événements qu’elle relate afin de déceler, parmi les actions quil’ontaidéeantérieurement,cellesquipourraientl’aiderànouveau42.

L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociauxmontrequecertainsintervenants de CSSS tentent d’identifier avec la personne suicidairel’élémentdéclencheurdelacrise5,lequelsertparlasuite de point de départ pour définir des stratégies et trouver dessolutions.

La personne suicidaire désire soulager une souffrance psycho-logique intolérable. Il importe de faire diminuer sa tension intérieure.

L’analyse des écrits montre l’importance que l’intervenant encourage la personne suicidaire dans sa démarche et l’invite à exposer brièvement sa situation.

Dans certains CSSS, les interve-nants effectuent une première et brève exploration de la situation delapersonnesuicidaireafindeconnaître l’élément déclencheur de la crise.

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L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR EFFECTUER UNE PREMIÈRE ET BRÈvE EXPLoRATIoN DE LA SITUATIoN DE LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Adopterunvocabulaireetformulerdesquestionsquiincitentlapersonnesuicidaireàdétournersonattentiondelacrise.Direàlapersonnesuicidairequ’untelévénementestunepartiedelavie,etnonlavieenentier.Privilégierlestermespréoccupationetsouciplutôtquelemotproblème:«Quellessontlespréoccupationsquivousontincitéeàvenirmerencontrer?»

Utiliser des questions qui font supposer qu’un changement s’est déjà amorcé afin que la personne suicidaire puissevoirlasituationsousunanglenouveau38.Detellesquestionspermettentd’orienterlelangagedelapersonne;ellesluilaissententendrequesonsentimentnégatifappartientaupasséetquelesémotionsqu’elleressentsontappeléesàchanger:«Jusqu’àaujourd’hui,voussentiez-vousdéprimée(outriste,lasse)oudépasséeparlesévénements?»

Inviterlapersonnesuicidaireàdécriresasituationentermesconcrets42:«Ques’est-ilpassédansvotrequotidienpourquevousvoussentiezdéprimée(outriste,épuisée,lasse)?»«Qu’avez-vousfaitpourvoussentirmieux?»

Porteruneattentionparticulièreauxstratégiesquelapersonnesuicidaireautiliséesparlepassépourselibérerd’émotionsdouloureuses37.Ilimportedeluifaireremarquercequ’ellearéussiàfaire.Lespointspositifsdoiventmettreenreliefsesforces,sescompétencesetsessuccèsréels:«Vousavezeubeaucoupdecouragepourtraversercesmoments.Avantdevenirmedemanderdel’aide,

qu’aviez-vousfaitpourvousensortir?Commentavez-voussuquec’étaitcequ’ilfallaitfaire?»

Inviterlapersonnesuicidaireàmettreenordredeprioritélespréoccupationsqu’ellesouhaiteaborder42:«Vousm’avezparlédeplusieurspréoccupationsquivoushabitent.Cependant,jetrouveimportantd’en

aborderuneseuleàlafois.Parlaquellevoulez-vouscommencer?»

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Lapersonnesuicidaireressentdudésespoiretdel’impuissance37.Vous devez tenter d’estimer objectivement l’ampleur de sadétresse à l’aide d’un outil efficace. Cette évaluation doit être faiteaudébutdelapremièrerencontre,puisrégulièrementaufil du processus d’intervention42.Ilappertquel’utilisationd’outilspourévaluerlapersonnesuicidaireestdepremièreimportance46.eneffet,lerecoursàunoutilbasésurunedémarchesystématiquepeutdiminuerleserreursdejugement47.Deplus,celacontribueàfaciliterl’interventionauprèsdelapersonnesuicidaire48. Enfin, soutenir son jugement clinique par l’utilisation d’un outil favorise la prise dedécisionéclairéequantauxactionsàprivilégieraucoursde l’intervention49.LePASMsouligned’ailleurs l’importance d’utiliser des outils efficaces pour évaluer la personne suicidaire2.

Il reste difficile de s’assurer de la validité des outils existants50.Toutefois,ilimported’enchoisirunquiadesassisesempiriquessolides51,52 en plus d’être efficace, clair et succinct52.Unnombrecroissantdechercheursproposentd’opterpour l’estimationsimultanéedel’imminencedupassageàl’acte,delalétalitéduscénario, de l’accessibilité du moyen et de la présence defacteurs associés au suicide29,48,53,54,55. on compte environ75facteursassociésausuicide.Cettemultituderendimpossiblela vérification de la présence de chacun d’eux chez la personne suicidaire52.Vousdevezdoncvousconcentrersurlesfacteurslesplusimportants52,lesplusprèsdupassageàl’acte;ilsreprésententdes leviers d’intervention. Certains chercheurs suggèrent deprendreaussienconsidérationlesfacteursdeprotectionex.46,50,55.D’ailleurs,l’ambivalencequis’observechezlespersonnessuicidairess’expliqueparl’interactionentrelesfacteursdeprotectionetlesfacteursassociésausuicide50.

L’analysedesbesoins faitvoirque,danscertainsCSSS, les intervenantsn’utilisentaucunoutilpourévaluerlapersonnesuicidaire5.Ailleurs,plusieursintervenantsontrecoursàdesoutilsd’évaluation,maislafréquenceetlesmodalitésdeleurutilisationvarient.Celaconduitparfoisàunediversitédefaçonsd’évaluerlespersonnessuicidairesauseind’unmêmeétablissement.Deplus,lestermesutilisés

La personne suicidaire exprime des sentiments de désespoir et d’impuissance. Vous devez tenter d’évaluer objectivement l’ampleur de sa détresse à l’aide d’unoutilefficace.

L’analyse des écrits révèle qu’il importe d’utiliser un outil d’évaluation :

–efficace;

– basé sur des notions empiriques solides ;

– faisant ressortir les facteurs les plus près du passage à l’acte, lesquels constituent des leviers d’intervention.

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

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3.3 ESTIMER LA DANGERoSITÉ DU PASSAGE À L’ACTE ChEz LA PERSoNNE SUICIDAIRE

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pourrendrecomptedel’évaluationdecespersonnesdiffèrent,cequinefavorisepasl’établissementd’unlangagecommun(ex.:urgence,risque,danger,potentielsuicidaire,présenced’idéessuicidairesoudefacteursassociésausuicide).Ilimported’adopterunoutiluniquedansuneorganisation48,etmêmeàl’échelled’unRLS.

Dansd’autresCSSSencore,plusieursintervenantsévaluentl’urgencesuicidaireàl’aideduCoQ.LeCoQestunbrefquestionnairequiconsisteàdemanderd’abordàlapersonnesuicidairesielleenvisagedese suicider puis, dans l’affirmative, à lui demander comment, où et quandellecomptepasseràl’acte;laprécisiondesonplandéterminel’urgencesuicidaire.Toutefois,cesintervenantsmentionnentqu’ilsnemodulentpas leurévaluationenfonctiondelaprésencedefacteursassociésausuicideoulaprésencedefacteursdeprotection5.

Cettefaçondeprocédern’estpasexclusiveauxCSSS.Certainesétudesrévèlentquedesintervenantsquitravaillentensantémentaleouquifontdel’interventiontéléphoniquedansd’autresorganisationsne tiennentpascomptenonplusdes facteursassociés au suicide lorsqu’ils évaluentunepersonneen crisesuicidaire56,57.Lasituationestpréoccupantedanslamesureoùunintervenantquineprendpasenconsidérationlesfacteursassociésausuicidepeutsous-estimerl’urgencesuicidaireetrenvoyerchezelleunepersonnechezquil’onpeutpourtantreconnaîtreplusieursfacteurslarendantvulnérable.Lespersonnesetlesorganisationsactivementengagéesdanslapréventiondusuicide,dontlesCPS,arriventaussiàceconstatetreconnaissentquel’estimationdel’urgencesuicidaireestlacunaire.Ainsi,uncertainconsensuss’établitsurlanécessitédedisposer d’un outil qui permettrait à la fois d’estimer l’urgence suicidaire et de vérifier la présence defacteursassociésnégativementoupositivementausuicide.

Autermedel’analysedesoutilsexistants,nousproposonslagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’actesuicidaireconçueparBrigitteLavoie,deSuicideActionMontréal,etMarieLecavalier,duCentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances.enplusdes’insérerdansl’approcheorientéeverslessolutions,cettegrillesatisfaitauxcritèresprécitésets’appuiesurl’expertisedesCPS.

La grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire comporte plusieurs avantages.

1. Elle intègre formellement en un seul et même outil l’urgence suicidaire, les facteurs les plus associés au suicide et les facteurs de protection.Deseffortsontétéfaitsdanslepassépoursensibiliserlesintervenantsàl’importancedesfacteursassociésausuicideetdesfacteursdeprotection.Fautedepouvoirintégrercesdifférentsfacteursdansunseuletmêmeoutil,ilsnesavaientpasquelpoidsaccorderàchacun;seulel’évaluationdel’urgenceleurpermettaitdeprendredesdécisions.Lagrilleproposéeintègretouscesfacteursetlaisseuneplaceimportanteaujugementclinique.

Dans certains CSSS, on peut observer :

– l’absence d’outils servant à évaluer la personne suicidaire ;

– l’absence d’un langage commun à tous les intervenants ;

– une concentration sur l’évaluation de l’urgence suicidaire.

La grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire proposée s’inscrit dans l’approche orientée vers les solutions. Elle prend en compte l’urgence suicidaire, les facteurs les plus associés au suicide et les facteurs de protection.

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2. Elle cible les facteurs les plus près du passage à l’acte suicidaire qui sont :

• la planification du suicide ; •lestentativesdesuicideantérieures;•lacapacitéàespérerunchangement;•l’usagedesubstances;•lacapacitéàsecontrôler;•laprésencedesproches;•lacapacitéàprendresoindesoi.Ainsi,l’utilisationdelagrillepermetdemieuxdécelerledanger

gravequereprésententpourelles-mêmesdespersonnessuicidairesquin’ontpasdeplanprécis.

3. Elle cible les symptômes liés à des problèmes de santé mentale qui sont les plus souvent associés au suicide.Certainstroublesmentaux–notammentladépression,letroubleliéauxsubstancespsychoactives,lapersonnalitélimite,laschizophrénieetletroublebipolaire–sontassociésausuicide.enréalité,cesontplutôtcertainssymptômesdecestroublesmentauxquiontunlienaveclesuicide.Parexemple,lesymptômedudésespoirestdavantageassociéausuicidequeladépressionelle-même.Lagrillepermetdeprendreenconsidérationdetelsélémentsetd’obtenirainsiuneévaluationplusprécise.Parailleurs,cettedistinctionentrelessymptômesliésàdestroublesmentauxetlestroublesproprementditsfaitensortequel’outilpeutêtreutilisépardesprofessionnelsquin’ontpaslaresponsabilitédediagnostiquercestroubles.

4. Elle présente les facteurs associés et les facteurs de protection sur un continuum.Danscecontinuumdiviséenquatresegmentsdecouleursdifférentes( ),lacoteverttémoignedelaprésenced’unfacteurdeprotection,tandisquelacoterougeindiquelaprésenced’unfacteurassociéau suicide. Cette façon de procéder permet de surmonter les difficultés associées à l’addition des facteursdeprotectionetàlasoustractiondesfacteursassociésausuicide.

5. Elle permet de trouver des leviers d’intervention, lesquels sont utilisés ensuite pour faire diminuer le degré de dangerosité.L’intervenantposedesquestionsàlapersonnesuicidairenonpourformulerun jugement final, mais plutôt pour utiliser ses premières réponses comme leviers d’intervention, et ce, dansl’optiquederéduireledegrédedangerositédupassageàl’acte.L’intervenantpourraensuitedonner le résultat final de son estimation.

6. Elle mentionne les actions à entreprendre en fonction de l’estimation finale.enplusd’énoncerclairementlessituationspourlesquellesl’envoidesecoursoul’hospitalisationestindiqué,lagrilleattirel’attentionsurlespersonnesquireprésententundangergravepourelles-mêmessanspourautantqu’ilsoitimmédiat.L’originalitédecettegrilleestdepermettredemesurerl’ampleurdesbesoins,qui peut aller jusqu’au suivi étroit. Des protocoles internes pourront spécifier les actions à réaliser danschaqueorganisationduRLS,selonsamissionetlepartagedesrôlesconvenuaveclespartenaires.

La grilled’estimationde ladangerositéd’unpassageà l’actesuicidaire est présentée sommairement à la page suivante.Mentionnonsiciqued’autresoutilsaccompagnentcettegrilledanssaformeintégrale;notamment,unoutildepondérationvient préciser ce que recouvre chaque critère, un autre outil présente des stratégies visant à vérifier la présencedechacundesfacteursassociésausuicideetunautreencoreportesurlesactionsliéesàl’estimation finale. Mentionnons également qu’une formation sur la grille est nécessaire pour en favoriser l’appropriationetlabonneutilisationparlesintervenants.

Une formation est nécessaire pour que l’intervenant puisse bien utiliser cette grille.

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Guide de bonnes pratiques en prévention du suicide à l’intention des intervenants des centres de santé et de services sociaux

33

l e s p r a t i q u e s à p r o M o u v o i r

Pour estimer la dangerosité du Passage à l’acte de la Personne 58.

Évaluerlaplanificationdusuicide. Aborderdirectementlaquestiondusuicide. S’informerdelaplanification(àl’aideduCOQ). S’informerdel’accèsaumoyenetdespréparatifs. Déterminerleniveaudelaplanificationsurlecontinuum.

Vérifierlaprésenceainsiqueleniveaudesfacteursassociésetdesfacteursdeprotectionpoursavoiroùsesituelapersonnesuicidaireetfaciliterl’intervention. Aucunetentativedesuicide Tentativerécente Capacitéàespérerunchangement Granddésespoir Aucuneoulégèreconsommationdesubstances Abusgravedesubstances Capacitéàsecontrôler Forteimpulsivité Présenced’unproche Solitudeetisolement Capacitéàprendresoind’elle Selaisseraller

Utiliser,commeleviersd’intervention,lespremièresréponsesdelapersonnesuicidaireafindetravaillersurl’ambivalenceetd’enarriveràfairediminuerleniveaudedangerosité. Effectuerl’estimationfinaledeladangerosité.

Poursuivrel’interventionenfonctiondevotreestimationfinaleetconclureensécurité.

Pas de plan

Tentative en cours

Pas d’indice

de danger

Danger grave et

immédiat

Indices de danger

faible

Danger grave à

court terme

Assurerlasécurité:éloignerlemoyen, appelerle911ouaccompagneràl’hôpital (voirlasection3.7).

Poursuivrel’estimation,danslamesure oùlatentativedesuiciden’estpasencours etquelapersonneaccceptedecollaborer.

©SuicideActionMontréaletCentreDollard-CormierInstitutuniversitairesurlesdépendances2009.

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34

3.4 AMENER LA PERSoNNE SUICIDAIRE À SE FIXER UN BUT À ATTEINDRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonneencrisetraverseunepériodeoùsonéquilibreestmenacéetquilaplacedansunétatdevulnérabilité59.Lasouffranceengendréeparunepertedecontrôledesonexistenceainsiqueparlapertedusensdelaviepeuts’avérerintolérable39.Il importe donc que vos actions reflètent votre volonté de promouvoirlepouvoird’agirdelapersonne.D’ailleurs,leMSSSconsidère l’appropriation du pouvoir (empowerment) commeun principe de base de la transformation des services ensantémentale17.

Uneétapeduprocessusd’interventionconsisteraàcequevousameniezlapersonnesuicidaireàimaginerunfuturquivautlapeined’êtrevécusousformed’unbutàatteindre,etce,delafaçon laplusconcrètepossible42. Il importeque lapersonnedécrivecebutcommeunchangementquilamèneraàsesentir,àpenseretàagirdifféremment42.Ilnefautpasoublierque,plusvotretravailsefaitdefaçoncoopérativeetplusl’accentestmissurdesbutsàatteindre,moinselleopposeraderésistanceàl’intervention42.Ilimportequevousameniezlapersonnesuicidaireàtraduiresapenséesousl’angledebutsàatteindre,etce,defaçondétaillée42.ensomme,votrerôledeprofessionneldelasantéconsisteàaccompagnercettepersonneversdeschangementsréalistesetréalisables60.

Dans le contexte de la prévention, il existe diverses stratégies pour aider la personne suicidaire à se fixer unbutàatteindre.Toutd’abord,laquestion miracleconsisteàfairedireàcettepersonnecequipourraitêtredifférentdanssavielorsquesonsouciseraréglé61.elleapourbutd’aiderlapersonnesuicidaireàvoirsasituationd’unefaçonquilarendmoinspénible62.Deplus,cettequestionluipermetd’entrevoirlapossibilitéd’unchangementpositif37.Vouspouvezaussiposeràlapersonnesuicidairecequenousappelleronslaquestion retour,parlaquellevousluidemandezdevousdirecommentsonentouragepourrait percevoir les changementspositifs qui s’opérerontdans sa vie42.Cettedeuxième stratégiepermetdeluienvoyerlemessagequ’ellen’estpasseuleetdeluifournirdifférentsindicateursdechangementsquipourraientl’aideràsefaireuneidéeplusclaired’unfuturappropriéàsoncontextedevie42. Enfin, vous pouvez enchaîner avec une question graduéeendemandantàlapersonnesuicidaire

La personne suicidaire peut avoir l’impression de perdre le contrôle de son existence et, ainsi, croire que sa vie n’a aucun sens.

L’analyse des écrits indique l’importance d’amener la personne suicidaire à imaginer un futur qui vaut la peine d’être vécu sous forme d’un but à atteindre.

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desesituersuruneéchellede1à10,où10correspondàlasituationdésirée62,etvousnotezlaréponse. Vous lui poserez cette même question à la rencontre suivante afin de vérifier si un changement s’estproduit62.

Dans certains CSSS, des intervenants ont mentionné qu’ils fixaient déjà,aveclapersonnesuicidaire,unoudesobjectifsàatteindre5.Cettebonnepratique,mentionnéedansl’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux, mérite d’être encouragée et étendueparce qu’elle permet d’insuffler de l’espoir à la personne suicidaire toutenstimulantsonpouvoird’agir.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR AMENER LA PERSoNNE SUICIDAIRE À SE FIXER UN BUT À ATTEINDRE

Inviterlapersonnesuicidaireàpenserselonlaperspectivedebutsàatteindre:«Commentaimeriez-vousvoussentir?»

Aiderlapersonnesuicidaireàtrouveruneraisondevivre. Poserlaquestion miracleàlapersonnesuicidairel’aideàseprojeterdansunavenirmeilleuretàentre-voirdespossibilitésinexplorées62.Ilimportedel’ameneràenparlerdefaçonaussiconcrètequedétailléeetdel’encourageràdécrirele«miracle»commeétantcequ’elledésirevivreplutôtquecommecedontelleneveutpas33:«Imaginezque,lorsquevousdormirezcettenuit,unmiracleseproduiraetquetousvossoucisprendrontfin. Demain matin, qu’est-ce qui vous indiquera que quelque chose a changé dans votre vie ? Quels petits paspourrions-nousfairepourallerdanscettedirection?»

Poserlaquestion retouràlapersonnesuicidairepoursavoircommentsonentouragepourraitpercevoirleschangementspositifsquis’opérerontdanssavieconstitueunmoyende lui fournirdes indicateurssupplémentairesetconcretsliésàsonchangement42:«Qui,dansvotreentourage,serendraitcompteduchangement?Quandetcommentcespersonness’enapercevraient-elles?Queremarqueront-ellesdedifférent?Quellesseraientleursréactions?»

Utiliserrégulièrementlamêmequestion graduée afin de vérifier si un changement, aussi minime soit-il, s’estproduit62:«Suruneéchellede1à10,oùvoussituez-vous–10étantl’atteintedevotrebutet1,lepirescénario,celuiquivouséloigneraitdecebut?»

Dans certains CSSS, des intervenantsfixentdesobjectifsà atteindre avec les personnes suicidaires.

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36

3.5 AMENER LA PERSoNNE SUICIDAIRE À TRoUvER DES SoLUTIoNS PoUR ATTEINDRE SoN BUT

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonnesuicidaireéprouveunsentimentd’impuissance37.Votrerôled’intervenantconsisteàguidercettepersonnedanssarecherchedesolutions,laquelleluipermetdefairediminuerl’ampleur des émotions négatives qui l’habitent. Le PASMmentionneàceteffetquel’interventiondecrisedoitêtrebaséesur la situation actuelle de la personne et orientée vers larecherchedesolutionsàsapréoccupation2.

Cette étape du processus d’intervention débute lorsque lapersonne suicidaire réussit à décrire avec suffisamment de détailsunfutursanssouci42.Vouspouvezalorsaccompagnerlapersonne suicidaire dans l’inventaire de ses ressources et sarecherche de solutions susceptibles de l’aider à concrétiser lefuturqu’elleaimaginé42.Vousdevezsavoirque,peuimportelagravitéd’unesituation,ilexistedesmomentsoùlapréoccupationestmoins intenseou tout simplementabsente38. Ilestdoncnécessairequelapersonnesuicidairereconnaissecesmomentsd’exception,dontvouspourrezparlasuitevousservircommetremplinspourl’explorationdepistesdesolutions37.Ilarriveparfoisquelapersonnesuicidaireneparviennepasàtrouverd’élémentspositifsdanssasituationprésente.Vousdevrezpeut-êtrealorsl’inviteràretournerdanssonpasséunpeupluslointain afin de découvrir si elle a déjà vécu un épisode suicidaire semblable. Si c’est le cas, vous la questionnerez sur ce qu’elle a fait pour surmonter cette épreuve. Le but de vos questions est deconnaîtrelessolutionsadéquatesquecettepersonneaappliquéesparlepasséetquipourraientservirdanslasituationprésente42.

Ilarriveaussiquelapersonnesuicidaireneparviennepasàtrouverdemomentd’exceptiondanssavie et qu’elle n’entrevoie pas la possibilité d’un changement positif. Dans un tel cas de figure, elle peut considérer vos questions comme étant artificielles ou sentir que vous voulez lui imposer une façon de penser42.Ilseraitdoncappropriéd’enchaîneravecdesquestions d’adaptation.Cesquestionsvisentàamenerlapersonnesuicidaireàsereconnaîtredesforces.ellesstimulentsonpouvoird’agirpuisqu’ellesluipermettentdeprendreconsciencedesesressourcesintérieures42.Ilestégalementpossibled’aiderlapersonnesuicidaireà sedécouvrirdesaptitudesetdes savoir-fairequi s’appliquentàd’autresdomainesdelaviequesasituationactuellen’atteintpas38.Cesaptitudesainsidécouvertespeuventvousfournirdel’informationquantauxforces,auxcompétencesouauxressourcesquelapersonneutilise dans d’autres situations et qu’elle pourrait mettre à profit pour se sortir de sa crise38.

L’analyse des écrits révèle qu’il existe toujours des moments où la préoccupation qui habite la personne suicidaire ne se manifeste pas. Les faire ressortir permet d’inventorier les ressources de la personne et de trouver des solutions.

La personne suicidaire éprouve un sentiment d’impuissance. Il importe donc de l’amener à trouver des solutions permettant d’améliorer sa situation.

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37

L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociauxrévèlequecertainsintervenantsselimitentàrepérer,àévalueretàréférerlapersonnesuicidaire5.Ainsi,despersonnessuicidairessontlaisséesàelles-mêmessanspouvoirenvisagerdesolutionsà leur souci.DesbonnespratiquesonttoutefoisétérapportéesdanscertainsCSSS:soitquedesintervenantscherchentaveclapersonnesuicidairedespistesd’actionpouragirsurcetélément5,soitqu’ilsutilisentdesstratégiesvisantàrecadrerlesperceptionsdelapersonnesuicidaire5.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR TRoUvER DES SoLUTIoNS AvEC LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Amenerlapersonnesuicidaireàtrouverdesmomentsd’exceptiondanssavie37:«Quandvousnepensezpasausuicide,quesepasse-t-ildedifférentdansvotrevie?»«Quefaudrait-ilquevousfassiezpourquecesmomentsd’exceptionserépètent?»

Questionner la personne sur son passé plus lointain afin de vérifier si elle a déjà vécu un épisode suicidaire etdeconnaîtrelessolutionsqu’elleaappliquéesàcemoment-là.L’emploidecetypedequestions,enplusd’aiderlapersonnesuicidaireàprendreconsciencequ’ellepeuts’ensortir,fournitgénéralementdespistesdesolutionspourquesasituationprésentes’améliore42:« Avez-vous déjà eu cette difficulté dans le passé ? Si oui, comment l’avez-vous résolue ? »«Danslepassé,avez-vousdéjàpenséausuicide?Sioui,qu’avez-vousfaitpourvoussortirdecettesituation?»

Poserdesquestions d’adaptationàlapersonnesuicidairelorsqu’elleneparvientpasàentrevoirdechangementpositif42. Ces questions l’amèneront à prendre conscience des stratégies d’adaptation efficaces qu’elleutilise:« Dans ces moments difficiles, je me demande ce que vous faites pour empêcher que la situation se détériore.Qu’arrivez-vousàfaire?Commentarrivez-vousàaffronterlequotidien?»

Aiderlapersonnesuicidaireàdécouvrirsesaptitudesetseshabiletésdansdessphèresdesonexistencequen’atteintpassasituationproblématiqueetlaquestionnersurlapossibilitédelesutiliserpours’ensortir:«Quefaites-vousdanslaviepourvousdistraire?»« Quelles sont les réussites dont vous êtes fière ? »«Commentpourriez-vousutilisercesdifférenteshabiletéspourvoussortirdevotresituationprésente?»

Souligner les efforts de la personne suicidaire vers la fin de la rencontre, soit juste avant de lui donner des tâchesàeffectuerd’icilaprochainerencontre42.Ilimportequelescomplimentsaientunliendirectaveclessuccès,lesforces,lescompétencesquiontétémentionnéspendantlarencontreouantérieurement.Lescomplimentspeuventaugmenterlacoopérationplutôtqued’éveillerlesrésistances42.

Poserdesquestionsquiinvitentlapersonnesuicidaireàexprimercommentellesevoitdansleprocessusdechangementtoutenévaluantsasituationetsesprogrès37.Lechangementpositifdoitêtresoulignéetlapersonneseraquestionnéesurlesraisonssous-jacentesàcechangement42:«Suruneéchellede1à10,1étantleplusfaibleet10leplusfort,commentévalueriez-vouslesprogrèsquevousavezréalisésdepuisladernièrerencontre?»«Qu’avez-vousfaitpouramenercechangement?»

Dans certains CSSS, des intervenants cherchent à recadrer les perceptions de la personne suicidaire.

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38

3.6 DÉFINIR ET SUIvRE UN PLAN D’ACTIoN AvEC LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonneencriseasouventlesentimentquetoutvamaletqu’elleaperdulecontrôledesavie42.Ilimportedoncd’aiderlapersonnesuicidaireà focaliser sonattentionsurcequiestpositif dans sa vie42; cela lui permettra de se réapproprierprogressivementlecontrôledesonexistence.L’unedesfaçonsdeprocéderconsisteàluiassignerdestâches.élaboreretsuivreunpland’actionaveclapersonnesuicidaireconstitueuneétapeduprocessusd’interventionquinécessitevotreexpertiseprofessionnelle.

Cetteétapeviseàamener lapersonnesuicidaireà tournerl’attentionqu’elleporteàsessoucisversdesaspectspositifsdesavie,nousl’avonsdit,maisaussiversdessolutionsàsasituationactuelle37.Celaimpliquequelapersonnesuicidairesesoit préalablement fixé des buts précis à atteindre et qu’elle ait envisagécertainessolutionspouryparvenir42.Ilfautsoulignericitoutel’importanced’êtreconséquent.eneffet,lestâchesquevousproposerezàlapersonnesuicidairedoiventmobilisersesforces,sesressourcesousescompétences,notammentcellesquiontétéévoquéesaucoursdesrencontresprécédentes38.Deplus,lestâchesdoiventavoirunrapportaveclesbutsquela personne suicidaire s’est fixés42.

En prévention du suicide, définir et suivre un plan d’action s’échelonne sur plus d’un rendez-vous. Il est possibledecommenceràélaborerlepland’actiondèslapremièrerencontre.Lesrencontressubséquentesviseront à peaufiner et à consolider le plan d’action. À cette étape, différentes tâches seront proposées àlapersonnesuicidairedansl’optiquedeluifaireprendreconsciencedeseshabiletésoudemettreenœuvredessolutions.

L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociauxdémontrequedes intervenants de CSSS ont déjà inclus l’élaboration d’unpland’actiondansleurdémarched’intervention5.

La personne suicidaire a souvent le sentiment que tout va mal et qu’elle a perdu le contrôle de sa vie.

L’analyse des écrits révèle l’importance d’un plan d’action qui amène la personne à diriger son attention sur les aspects positifs de sa vie.

Dans certains CSSS, l’intervention auprès des personnes suicidaires inclut déjà l’élaboration d’un plan d’action.

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L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR DÉFINIR ET SUIvRE UN PLAN D’ACTIoN

Suggérer à la personne suicidaire une tâche qui l’amène à fixer son attention sur les aspects positifs de sa vie,cequiinduitunchangementdanslaperceptionqu’elleadesasituationoud’elle-même38:«àpartird’aujourd’hui jusqu’ànotreprochaine rencontre, j’aimeraisquevousobserviez lesmoindrespetiteschosesquiarriventdansvotrevieetquevoussouhaiteriezvoirserépéterparcequ’ellesvousfontdubien.ànotreprochainerencontre,jevaisvousdemanderdem’enparler.»

Inciterlapersonnesuicidaireàêtreplusconscientedeseshabiletés42:«Pendantlasemaineàvenir,prêtezattentionàcequevousferezpouréloignerlespenséessuicidairesoulecomportementquivousnuitetàlamanièredontvousl’aurezfait.Nousenreparleronsauprochainrendez-vous.»

Revenirsurlesobservationsfaitesparlapersonnesuicidaire,etce,dansl’optiquedel’orienterversdessolutions38.Ilimportedeprivilégierl’utilisationdequestionsouvertes,quil’incitentàformulersesréponsessousl’angledepointsfortsetd’événementsheureux38. Le but consiste à tirer profit des moindres succès delapersonnesuicidaire42:«Qu’avez-vousréussiàfaire?»«Ques’est-ilpasséd’agréable?»

Utiliser des questions qui laissent supposer que le changement s’est déjà amorcé afin que la personne suicidairepuissevoirlasituationsousunanglenouveau38.Pourqu’elleyarrive,lesquestionsdoiventavoirunlienavecsesressourcesetaveclessolutionsqu’elleaenvisagéesdanslesrencontresprécédentes38:«Cequevousavezréussiàfaire,désirez-vousquecelasereproduise?Quepourriez-vousfairepourquecelaarrive?»

Proposerunetâchequiinvitelapersonnesuicidaireàimaginerquelebutqu’ellevise,soitceluiqu’elles’est fixé antérieurement en répondant à la question miracle,estatteint42.Leraisonnementquisous-tendcettetechniquevientdel’idéequelapersonnesuicidairen’apasàattendrequelemiraclearrivepourressentirlebien-êtrequeprocurentdessentimentsagréablesnipourgoûterlebonheurd’avoirdespenséesetdescomportementsquinesontpasteintésparsessoucis42:«Imaginezquelemiracleestarrivéetquecequevousdésirezseréalise.Cettesemaine,jevousencourageàfaireleschosescommesilesouciétaitréglé.»«Notezcequevousfaitesdedifférentetcommentlesgensdevotreentourageréagissent.»

Danscertainscas,ilpeuts’avérerpertinentdefaireuneplaceauxprochesdelapersonnesuicidairedanslepland’action.Cettedernièredoittoutefoisyconsentir.

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40

3.7 CoNCLURE EN SÉCURITÉ L’ENTRETIEN AvEC LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lepassageàl’acteestparfoisconsidéréparlapersonnesuicidairecommeunefaçondemettreuntermeàlasouffranceintolérablequil’habite37.Ilimportedoncdeposerdesgestespréventifsconcrets afin de réduire les risques de passage à l’acte, c’est-à-dire que lapersonnen’envienneàattenterà ses jours.Comme intervenant,vouspouvezavoiruneinfluence certaine en aidant cette personne à prendre progressivement conscience que l’espoir de voir sasituations’améliorern’estpasvainetenaccomplissantcertainesactionspréventivesquivisentàpréserversasécurité,d’oùl’importancedeconclureensécuritél’entretienaveclapersonnesuicidaireenl’amenantàappréciersesprogrèsainsiquesessuccès.Deplus,cetteétapeduprocessusd’interventionestcohérenteaveclaStratégie québécoise d’action face au suicide,quisoulignel’importancedevaloriserlesensdelavie.

Plusieurspistesd’actionspermettantd’assurerlasécuritédelapersonne suicidaire sontproposéesdans la littérature. Il estnotammentpossibled’agirenamontdelacriseenélaborantunestratégiedesécuritéaveclapersonne41.Cettestratégiepréventive vise à trouver les mécanismes d’adaptation et de résolution de problèmes susceptiblesd’êtreutilesàcettepersonne41. Vous pouvez aussi l’inviter à évaluer son niveau de bien-être à la fin de l’entretienpuislecompareravecceluiquilacaractérisaitaudébutdelarencontre42.Chaqueprogrès,aussiminimesoit-il,représenteuneréussitequimérited’êtrevaloriséeetlapersonnedoits’enattribuerlemérite.Lapersonnesuicidairepourraainsiprendreconsciencedesesforces,desescompétencesainsiquedesacapacitéàtrouverdessolutions42.Lesactionsvisantàréduirel’accèsauxmoyensdesesuicider et aux armes sont une autre façon d’assurer la sécurité de la personne suicidaire. Enfin, il est possibleque,danscertainescirconstances,lerecoursàlaLoisurlaprotectiondespersonnesdontl’étatmental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui s’avère nécessaire afin d’assurer la sécurité delapersonnesuicidaireoudesonentourage.LaLoipermetdeprivertemporairementunindividude son droit de liberté afin de le garder sans son consentement dans un centre hospitalier. Le recours àcetteloiconstitueunemesure d’urgence d’exception.Ainsi,votreorganisationdoitétablirunprotocolerelatif à l’application de la Loi qui soit formel et dénué d’ambiguïté afin de faciliter la décision de recouriràladiteloi.Untelprotocolea-t-ilétéadoptédansvotreCSSS?Lesuivez-vous?

La personne suicidaire cherche à mettre un terme à la souffrance intolérable qui l’habite.

L’analyse des écrits montre l’importance d’assurer la sécurité de la personne.

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41

L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux n’a pas permis de vérifier silesintervenantsdesCSSSutilisent,pourconclurel’entretienensécuritéaveclapersonnesuicidaire,despratiquescohérentesavec l’approcheorientéevers lessolutions.Néanmoins,danscertainsCSSSet chezcertainspartenairesdesRLS,quelquesbonnes pratiques visant à assurer la sécurité de la personnesuicidaireontétérelevées,notammentunprotocoled’applicationformeldestinéàguiderl’applicationdelaLoi.Deplus,l’analysedesbesoinsdémontrequecertainsintervenantsontpuassisteràdesséancesdeformationconcernantl’applicationdecettemêmeloi5.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR CoNCLURE EN SÉCURITÉ L’ENTRETIEN AvEC LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Indices de dangerosité du passage à l’acte

Faible

Grave et à Grave et court terme immédiat

Selon l’approche orientée vers les solutions : Amenerlapersonnesuicidaireàreconnaîtresonbien-êtreetsesprogrès42:«Suruneéchellede1à10,oùvoussituez-vous

maintenant, à la fin de notre rencontre ? » Mettreenvaleurlesforcesdelapersonne42:«Qu’avez-vousfaitpourquecelaarrive?»

offrirunsuiviadapté.

élaborer,aveclapersonnesuicidaire,unestratégiedesécuritémentionnantlesactionsàposerentempsdecriseetlesressourcesqu’ellepeutconsulter,puisl’inciteràrevalorisersesraisonsdevivre41.

Réduirel’accèsauxmoyensetauxarmespouvantêtreutiliséesparlapersonnesuicidairepourpasseràl’acte2,6,41.

Informerlapersonnesuicidairesurlesinitiativesliéesauretraitdesarmesàfeuquiontétéprisessurleterritoire.

envisagerd’appliquerlaLoisurlaprotectiondespersonnesdontl’étatmentalprésenteundangerpourelles-mêmesoupourautrui*.Communiqueraveclesservicespolicierspourdemanderl’accompagnementdelapersonneàl’urgencehospitalière.

*Ilvousfautgarderàl’espritquelerecoursàlaLoiconstitueunemesure d’exceptionetqueplusieurscritèresrégissentl’applicationdecetteloi.Ilestdoncimportantquel’intervenantconsigneméticuleusementl’ensembledes actions qu’il a posées et les motifs qui ont justifié son jugement clinique au moment d’appliquer ladite loi.

Dans certains CSSS ou RLS, il existe un protocole formel ou il se donne de la formation concernant l’application de la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.

✔ ✔

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✔*

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42

3.8 oRIENTER oU RÉFÉRER oU ACCoMPAGNER LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonnesuicidairepeutparfoisêtredansunétatpsycho-logiquesusceptibled’altérersacompréhensiondelasituationdans laquelleellesetrouve63.ellepeutnepasreconnaître lagravitédesasituation,etilestpossiblequ’ellenesaisissepaslapertinencedel’aideexternequevousluiproposez63.enfonctiondel’estimationdeladangerositédupassageàl’actesuicidairedelapersonne,ilsepeutquevousarriviezàlaconclusionquelapersonnesuicidairedoitêtreorientée,référéeouaccompagnéeversunautreservice.Ici,vosactionscomptenténormémentpourfavoriserlacontinuitédesservicesoffertsàlapersonnesuicidaire.L’importancedefaciliterlacontinuitédesservicesaétésoulignéedansdiversespublications,dontl’Évaluation de l’implantation de la stratégie québécoise d’action face au suicide7 et le Plan d’action en santé mentale 2005-20102.

La façon dont vous procéderez peut influencer l’adhésion de la personne suicidaire au service qui lui est proposé4. Dans lecontexte de la prévention du suicide, divers auteurs se sontprononcés en faveur d’une prise en charge concertée de lapersonne par le système de santé. Une référence davantagestructuréeetpersonnaliséepeutavoiruneffet incitatif sur lapersonnesuicidairequantàsonacceptationdusuiviproposé.

L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociaux amisenlumièrele manque de fluidité des mécanismes de référence au sein de diversCSSSetRLS,lequelmanquepeutnuireàlacontinuitédes servicesofferts à lapersonne suicidaire. La volontédesintervenantsdesCSSSetdesRLSdecollaborer,lareconnaissancemutuelledesexpertisesainsiquel’adoptiond’unlangagecommunliéàlapréventiondusuicidesontconsidéréescommedesleviersimportantsdecettecontinuité5.UnecommunicationbienétablieentrelesétablissementspartenairesduRLSpeutégalementcontribueràfaciliterlaréférenceenpréventiondusuicide.

La personne suicidaire peut ne pas reconnaître qu’elle a un problème, et il est probable qu’elle ne cherche pas d’aide.

L’analyse des écrits révèle qu’une référence structurée et personnalisée favorise l’acceptation du suivi et la fidélisationàcesuivi.

Dans certains CSSS ou RLS, on souligne l’importance d’augmenterlafluiditédesmécanismes pour référer la personne suicidaire.

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43

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR oRIENTER oU RÉFÉRER oU ACCoMPAGNER LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Indices de dangerosité du passage à l’acte

Absent

Faible

Grave et à Grave et court terme immédiat

Pour orienter la personne suicidaire :Proposeràlapersonnesuicidairedecommuniqueravecd’autresservicesoudeserendresurleslieux.L’orientationestpossiblelorsquelesservicesd’unpartenaireduRLSsontsusceptiblesderépondreauxbesoinsdelapersonnesuicidaireetqueladangerositédesonpassageàl’actecorrespondàlacotevERT(pasd’indicededangerosité)delagrilleconçueparSuicideActionMontréaletleCentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances.

Pour référer la personne suicidaire :effectueruneréférenceformelleenjoignant,partéléphoneoupartélécopieur,l’autreorganisationpourl’aviserqu’unepersonnesuicidaireseprésenterachezelleetainsienpréparerl’arrivée.Laréférenceestl’occasiondetransmettrecertainesinformationsutilesausuividecettepersonne.elleestàprivilégierlorsquelesservicesd’unpartenaireduRLSsontsusceptiblesderépondreauxbesoinsdelapersonnesuicidaireetqueladangerositédepassageàl’actecorrespondàlacotejAUNE(dangerositéfaible)delagrilleconçueparSuicideActionMontréaletleCentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances.

Pour accompagner la personne suicidaire :Serendreaveclapersonnesuicidaireàl’urgencehospitalièreouaucentredecrise,oudéléguerunepersonnepourlefaire.L’accompagnementestàprivilégierlorsquelesservicesd’unpartenaireduRLSsontsusceptiblesderépondreauxbesoinsdelapersonnesuicidaireetqueladangerositédesonpassageàl’actecorrespondauxcotesoRANGE(dangerositéàcourtterme)ouRoUGE(dangerositégraveetimmédiate)delagrilleconçueparSuicideActionMontréaletleCentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances.

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3.9 EFFECTUER UN SUIvI DE CoURTE DURÉE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Lapersonnesuicidairesecaractériseparl’ambivalencedesesdésirs : elle veut mettre fin à sa souffrance en se suicidant et, en mêmetemps,elleveuttrouverunesolutionmoinsradicaleàsasituation16. Cette ambivalence influe sur sa détermination à aller chercherdel’aide41.Votrerôledeprofessionneldelasantéviseàsoutenirledésirdevivredelapersonnesuicidaire.Lapertinencedesstratégiesquevousemployezpourlesuividecourteduréedespersonnessuicidairess’avèreunélément clé au regard de l’engagement et de la fidélité de ces personnes à leur suivi. L’importance d’un telsuiviestmiseenévidencenotammentdanslePASM2.

Lesuividecourtedurées’effectueunefoislacrisesuicidairedésamorcée. Ce type de suivi peut parfois s’avérer suffisant pour répondreauxbesoinsd’unepersonne.Ilarriveaussiquel’étatet les besoins de certaines personnes justifient une prise en chargeàpluslongterme.Lesuividecourteduréeserviraalorsplutôt à les soutenir en attendant qu’elles puissent bénéficier d’unsuiviétroitspécialiséouadaptéetilpermetd’assurerlacontinuitédesservicesquileursontofferts.

L’acceptationdusuiviparlapersonnesuicidaireetl’assiduitéàcesuivipeuventêtrefavoriséesparplusieursstratégiesetplusieursmodalités.Parmielles,ontrouve:

•lacréationoulemaintiend’unealliancethérapeutique43;•l’élaborationd’unpland’action43;•laréévaluationponctuelledesbesoinsetdespréférencesdelapersonnesuicidaire43;•l’utilisationderelances41,43.

L’entourageestaussi reconnupouravoirunrôledécisifquantà l’adhésionde lapersonneàsontraitement43.Ainsi,leréseausocialpeutremplirdesfonctionsd’accompagnementdelapersonne.Deplus,lesprochespeuventfournirdesinformationscomplémentaires41,64.Cesinformationsprivilégiéessontsusceptiblesd’aiguillerlepersonnelsoignantversdesélémentsclésrelatifsauxcomportementsouauxantécédentsdelapersonnesuicidaireainsiqu’auxfacteursquipeuventlarendreencoreplusvulnérable.Enfin, les membres de l’entourage de la personne suicidaire peuvent contribuer à tisser les mailles d’un filet de sécurité autour d’elle40.

La personne suicidaire peut être ambivalente. La pertinence des stratégies relatives au suivi de courte durée favorise l’acceptation du suivi et l’adhésion à ce suivi.

L’analyse des écrits révèle que l’alliance thérapeutique, le plan d’action, la participation des proches et les relances sont des stratégies susceptibles de faire en sorte que la personne suicidaire s’implique dans son suivi.

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L’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociauxmentionnel’importanced’améliorerl’organisationdesservicesvisantàprendreenchargeles personnes suicidaires et d’offrir un suivi à ces dernières.Certaines modalités reconnues efficaces pour effectuer le suivi de ces personnes et les fidéliser à leur suivi demeurent peu employéesdanslesCSSS5.Toutefois,desbonnespratiquesontétérecenséesdanscertainsd’entreeux.ellesconcernentprincipalementlesuividecourteduréeeffectuéparlesintervenantsdel’AeoRpourgérer la crise et créer un filet de sécurité autour de la personne suicidaire5.Cettepratiquepermetnotammentdecompenserpourleslistesd’attentequiretardentl’accèsausuiviétroit.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR EFFECTUER UN SUIvI DE CoURTE DURÉE

offrirunsuividecourteduréeauxpersonnesquiprésententunindicededangerdepassageàl’actefaibleetquitraversentunecrisepassagèreoupourintervenirdefaçontemporaireauprèsd’unepersonneenattented’unautretypedesuivi.

Utiliserlespratiquesproposéesauxdifférentesétapesduprocessusd’intervention,enfonctiondesbesoinsdelapersonnesuicidaire.

Fairepreuvedepatience,d’empathieetdedétermination41pourrépondreauxquestionsdespersonnessuicidaires quant aux bénéfices du suivi.

Concevoiretévaluerponctuellementaveclapersonnesuicidaireunplandetraitementbasésursesbesoinsetsespréférences43.

élaboreraveclapersonnesuicidaireunpland’actionluiindiquantcequ’ellepeutfairelorsqu’elleaunsouci.

Donneràlapersonnesuicidairelescoordonnéesd’uneressourceoffrantdesservices24heuressur24et7jourssur7etpouvantl’aiderlorsqu’elletraverseunepériodedecrise41.

Faireuneplaceauxprochesdelapersonnesuicidairedanslesuivi41,64. Fournirauxprocheslesoutils leurpermettantdesoutenir lapersonnesuicidaire.Cetteformed’aideappuyéeparl’écouteactiveviseàpermettreàlapersonnesuicidaired’évacuersessentimentsnégatifsetde savoirquelséléments laprotègentde lacrise suicidaire65.Aucune formation thérapeutiquen’estrequise pour employer cette modalité d’intervention. Les proches d’une personne suicidaire peuventdoncl’utiliser,àconditionqu’ilspuissentsedétacher,surleplanémotif,delasouffrancedelapersonneencrisequ’ilstententd’aider65.

Dans certains CSSS, les intervenants de l’AEOR effectuent dessuivisdecourteduréeafinde gérer la crise et de créer un filetdesécurité.

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3.10 EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Laprésentesectionduguides’adresseauxintervenantsdontlerôleconsisteàoffrirunsuiviétroitàlapersonnequiestouquiaétéendangergravedepassageàl’acte.elleabordelesparticularitésdusuivi étroit ainsi que les approchesqui peuvent être utilisées dans ce contexte.Celles-ci servirontaussiauxintervenantsdeCSSSquieffectuentdessuivisthérapeutiques(psychosociauxgénérauxouensantémentale).

3.10.1 LES PARTICULARITÉS DU SUIvI ÉTRoIT

Qu’est-ce que le suivi étroit ?

Lesuiviétroitestunemesurevisantàs’assurerquelapersonnequiestouquiaétéendangergravedepassageàl’acteetquiquittel’organisationayanteffectuélagestiondesacrisesuicidaire(ex.:hôpital,centredecrise)puisseavoiraccèsàunsuivirapidementetdefaçonintensive.

Qui devrait avoir accès au suivi étroit ?

Lapersonnesuicidairequiaétéadmiseàl’hôpitalestsujetteàposerouàrépéterungestesuicidairependantunepériodequivades jours suivant son admission66,67,68 à troismois aprèsl’obtentiondesoncongédel’hôpital,etparticulièrementdanslespremiersjoursdececongé66,68,69.Ilimportequecespersonnespuissent alors bénéficier d’un suivi étroit2.

Cettemêmevulnérabilités’observechezlespersonnesquiontétéendangergravedepassageàl’acte,etdontlacriseaétégéréedansunautrelieuqu’uneurgencehospitalièreouuncentrehospitalier(ex.:centredecrise,cliniquemédicale,GMFouorganismes’occupantdesantémentale).L’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’actesuicidairedelapersonnedoitêtreeffectuéeparunintervenant,etce,àl’aidedelagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’acteconçueparSuicideActionMontréaletleCentreDollard-Cormier–Institutuniversitairesurlesdépendances.Toutepersonneayantété,seloncettegrille,endangergraveetimmédiatouendangergraveàcourttermedevraitavoiraccèsausuiviétroit.

La personne suicidaire est particulièrement vulnérable durant l’année suivant une tentativedemettrefinàsesjours. Un suivi étroit doit être proposé à toutes personnes qui sont ou qui ont été en danger grave de passage à l’acte.

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Certainsfacteursfontensorted’augmenterlavulnérabilitédelapersonneetlerisquequ’elleposeouqu’ellerépèteungestesuicidaire.Siquelques-unsdecesfacteurssont liésauxcaractéristiquesdesservicesofferts,d’autressontliésauxcaractéristiquesdelapersonnesuicidaire.

Lesfacteursliésauxcaractéristiquesdesservicesofferts:

•ladiscontinuité,laréduction70,71,72 ou la fin prématurée des soins66,73,74;•l’absencedelienthérapeutiqueentreleprofessionneldelasantéetlapersonnesuicidaire71,74;•l’absencedeplandesortie74.

Lesfacteursliésauxcaractéristiquesdelapersonnesuicidaire:

•lesdésordresaffectifs66oulapsychoseaffective74;•ladépressionoul’étatdedésespoir74;• le fait d’avoir un historique de blessures auto-infligées74;•undiagnosticrécentdemaladiephysiquegrave74;•ladécisionprisedesonproprechefdequitterl’hôpital75;•lefaitd’êtrehospitaliséepourlapremièrefois66,74;•lefaitd’êtreunhomme74;•lefaitd’êtresansemploiouceluideperdresonemploiaprès

l’admission74;•lefaitdevivreseule74.

Avoirunebonneconnaissancedecesfacteurspermetd’améliorerlaqualitédusuivioffertauxpersonnessuicidaires76etpeutcontribueràprévenirlepassageàl’acte77.

Quand autoriser la sortie de la personne suicidaire qui a été hospitalisée ou hébergée ?

Lasortiedel’hôpitaloudulieud’hébergementdoitêtreenvisagéeseulementsil’étatmentaldelapersonneeststabilisé,quelacrisesuicidaire est passée, que la sécurité de cette personne estassurée70 et qu’un suivi approprié a été planifié15.Lapersonnesuicidairedoitêtreréévaluée48heurespuis24heuresavantsa sortie, et ce, afin de s’assurer que le danger de passage à l’acte estatténué67,78.Sasortien’esttoutefoispasrecommandéesi:

•sonétatmentaln’estpasencorestabiliséetqu’unplandetraitementadaptén’estpasétabli79;• les mécanismes de soutien et de suivi ne sont pas suffisamment structurés79,80;•sonenvironnementn’estpasfavorable79;•elledésirequesonhospitalisationsepoursuive79.

Le médecin est responsable de mettre fin à l’hospitalisation.

L’analyse des écrits montre que la sortie de l’hôpital doit être envisagée seulement si l’état de la personne est stabilisé et qu’unsuiviestplanifié.

L’analyse des écrits révèle que certains facteurs peuvent augmenter le risque de voir la personne poser ou répéter un geste suicidaire. La connaissance de ces facteurs permet d’adapter le suivi étroit offert aux personnes suicidaires.

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Pourquoi planifier la sortie de la personne suicidaire qui a été hospitalisée ou hébergée ?

La planification du suivi est importante75.elledoitêtreenvisa-géeetorganiséedèsledébutdel’hospitalisationoudel’héber-gement80,81. Les interventions liées à la planification de la sortie de l’hôpital sont reconnues efficaces pour réduire le risque de réhospitalisation de la personne et augmenter l’adhésion decelle-ciausuivi82.

Comment planifier le suivi au terme de l’hospitalisation ou de l’hébergement ?

Plusieursorganisationsoffrantdesservicesd’hospitalisationoud’hébergementauxpersonnessuicidairesn’effectuentpasdesuiviétroit.Cesorganisationsdevraienttoutefoiscompterunepersonneremplissantlafonctiond’agentdeliaisoncapable:

•d’établirlelienaveclesdifférentsintervenantsengagésdanslapriseenchargedelapersonne;

• de planifier le suivi étroit79;•d’effectuerdesrelancesauprèsdespersonnesquineveulent

pasavoirdesuiviétroit.

L’agentdeliaisongagned’ailleursàêtreprésentlorsquelesuiviétroitseraproposéàlapersonnesuicidaire.Laqualitédel’approchequiseraadoptéeetdesargumentsquiserontutilisésestcrucialepourinciterlapersonneàacceptercesuivi.

Silapersonnesuicidaireacceptelesuiviétroit,l’agentdeliaisoncommuniqueraavecl’organisationresponsabled’assurerleditsuivietferaensortequ’uneprisedecontactaitlieuentrel’intervenantquiferalesuivietcettepersonne,etce,avantsasortiedel’hôpital71,79,83,84oudumilieud’hébergement.

Silapersonnesuicidairerefuselesuiviétroit,l’agentdeliaisonl’aviseraqu’ilcommuniqueraavecelleplustard.Ilrelancerarégulièrementcettepersonneetévalueraalorssasituation80,85.Quandlarelancetéléphoniquenemarchepas,lavisiteàdomicilepeutêtreenvisagéeparl’agentdeliaison79.Silapersonnefinit par accepter le suivi étroit, l’agent de liaison communiquera d’abord avec l’organisation responsable d’assurerleditsuivipourconnaîtrelenomdel’intervenantquienserachargéainsiquelemomentdelapremièrerencontre.Celle-cidevraidéalementavoirlieudansles24à48heures.L’agentdeliaisoncommuniqueraensuiteaveclapersonnesuicidairepourluitransmettrecesinformations.

Quand effectuer la première rencontre du suivi étroit ?

Lapremièrerencontreorganiséedanslecadredusuiviétroitdevraitavoirlieudansles24à48heuressuivantlasortiesoitdel’hôpitaloudel’urgence,médicaleoupsychiatrique20,86,87,soitducentred’hébergement.Silapersonneaunproblèmedesantémentaleetqu’elleaétéendangergravedepassageàl’acte,lapremièrerencontredesuividevraitsetenirdansles24heures20.

L’analyse des écrits montre qu’il estcrucialdeplanifierlasortiede la personne suicidaire hospitalisée ou hébergée, sinon elle n’utilisera pas les services que son état requiert.

L’analyse des écrits fait ressortir l’importance qu’un intervenant fasse le pont entre la personne suicidaire hospitalisée ou hébergée et celui qui fera le suivi étroit. Il s’agit d’un agent deliaisonquiplanifielesuiviétroit et relance les personnes qui ne veulent pas avoir de suivi étroit.

De l’analyse des écrits il ressort que : – l’intervenant qui fera le suivi

étroit devrait prendre contact avec la personne suicidaire avant sa sortie de l’hôpital ou du centre d’hébergement de crise ;

– la première rencontre devrait avoir lieu dans les 24 à 48 heures.

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Quelle est l’intensité du suivi étroit ?

Lafréquencedesrencontresetladuréedusuividoiventêtremoduléesenfonctiondesbesoinsdelapersonnesuicidaireetdujugementcliniquedel’intervenant.Toutefois,danslespremierstemps qui suivent la fin de l’hospitalisation ou de l’hébergement, cettepersonnedevraitêtrevueetévaluéeaumoinschaquesemaine20.

À quel moment peut cesser le suivi étroit ?

L’évaluationdel’étatsuicidairedelapersonnedoitêtrefaiteàchaquerencontreorganiséedanslecadredusuiviétroit88.Ilestraisonnabled’estimerquelacrisesuicidaireestrésorbéequandlapersonnen’aplusd’idéessuicidaires,c’est-à-direqu’elleneprésenteplusaucunindicedepassageàl’acte,pendanttroisrencontresconsécutives88. Ainsi, la fin du suivi étroit peut être envisagéeau termede la troisièmerencontre.Toutefois, lejugement clinique de l’intervenant doit s’exercer en toutecirconstance. Il peut arriver que l’intervenant et la personnedécidentdecontinueràserencontrerdanslecadred’unsuivimoinsintensif,silasituationl’exige.

Ilfautgarderentêtelefaitquelesuiviétroitpeutparfoiss’échelonnersurunelonguepériode.àcesujet,chezlespersonneshospitaliséespourunetentativedesuicide,letauxderécidiverestemaximaldurantunan16,73.Lesuivipeutdonccouvrircettepériode73,81.

Comment favoriser la fidélité au suivi étroit ?

Certains facteurs favorisent la fidélité de la personne suicidaire au suivi étroit :

•unecollaborationétroiteettrèsstructuréeentrel’organisationquiahospitaliséouhébergélapersonnesuicidaireetcellequiassureracesuivi89;

•unsuivibienorganisé79, individualisé et flexible90,91;•unsuivieffectuépar lamêmepersonnequiest intervenuependant l’hospitalisation71,79,83,84ou

l’hébergement;•unebonnecommunicationentrelapersonnesuicidaireetl’intervenantoul’équipequifaitlesuivi92.

Silapersonnesuicidaireneseprésentepasàsonrendez-vous,unplanderelancedoitêtreélaboréetmisenœuvre.Leresponsabledusuividoittenterdejoindrelapersonnesuicidairepourévaluersasituation80,85.Silarelancetéléphoniquenemarchepas,lavisiteà domicile peut être envisagée afin de s’assurer que la personne n’estpasendanger79. Ce type de relance est réputé efficace pour augmenterl’assiduitéauxrendez-vousetdiminuerlarépétitiondecomportementssuicidaires84.D’autresmesurespeuventaussiêtreenvisagéesdont:

•l’organisationd’unerencontredelapersonnesuicidaireavectoutescellesquisontliéesauplandetraitementpourfairelepoint;

•l’offred’unsoutienpsychologiqueàlafamille;•laréadmissiondelapersonneàl’hôpitalouaucentred’hébergementsiellesembleendanger,

idéalementaumêmeendroitoùelleaétéreçueauparavant79.

L’analyse des écrits fait ressortir quelafindusuiviétroitpeutêtreenvisagée seulement lorsque la personne ne présente plus aucun indice de passage à l’acte, et ce, pendant au moins trois rencontres consécutives.

L’analyse des écrits montre que, dans les premiers temps après sa sortie, la personne suicidaire doit être rencontrée et évaluée chaque semaine.

L’analyse des écrits montre l’importance de relancer la personne qui ne se présente pas à un rendez-vous dans le cadre du suivi étroit.

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Enfin, l’analyse des besoins préalable à la production des guides amontréquecertainesdespersonnesconsultéesconsidèrentle suivi étroit comme un moyen susceptible de favoriser lacontinuitédesservicesetl’arrimagedesinterventionsfaitesàlasuited’unetentativedesuicide5.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT

Par l’agent de liaison

(Remarque : Les organisations qui offrent des services d’hospitalisation ou d’hébergement aux personnessuicidaires,sansassurerdesuiviétroit,devraientcompterunepersonneremplissantlafonctiond’agentdeliaison.)

établirlelienaveclesdifférentsintervenantsengagésdanslapriseenchargedelapersonnesuicidaire. Planifier le suivi étroit79. Êtreprésentlorsquelesuiviétroitseraproposéàlapersonnesuicidaire. Si lapersonnesuicidaireaccepte lesuivi,communiqueravec l’organisationresponsabled’assurer leditsuivietfaireensortequelaprisedecontactaitlieuentrel’intervenantetcettepersonneavantsasortiedel’hôpital71,79,83,84ouducentred’hébergementdecrise.

Mettreenplacedesconditionspouvantfaciliterlesuivi: enconsultantlapersonnequantauxdatesetauxheuresquiluiconviennentpourlesdifférentsrendez-vous; en vérifiant sa connaissance du lieu du rendez-vous et du trajet à emprunter pour s’y rendre ; en vérifiant si des obstacles sont susceptibles de l’empêcher de se présenter aux rendez-vous fixés ; ens’assurantqu’ellesaitcommentprendrelesmédicamentsprescritsdanslecadredutraitementetqu’ellepeutselesprocurer;

en vérifiant sa compréhension au regard de l’importance du suivi93; enassurantsasécurité(ex.:luidonnerlescoordonnéesdesressourcesd’aideàjoindreentouttemps,luiremettreunecopiedupland’actionqu’elledoitsuivre–incluantdesstratégiesd’adaptation–etdéfinir une modalité pour qu’elle ait une réponse rapidement si elle a besoin d’être réhospitalisée).

Transmettre les informations pertinentes, en utilisant la fiche de prévue à cet effet, à l’organisation qui offriralesuiviétroit.

Silapersonnerefuselesuiviétroit,luidirequ’elleserarelancéeplustard.Communiquerrégulièrementavecellepourévaluersasituation80,85.Silarelancetéléphoniquenemarchepas,lavisiteàdomicilepeutêtreenvisagée79. Si la personne finit par accepter le suivi étroit, communiquer avec l’organisation responsable d’assurercesuivipourconnaîtrelenomdel’intervenantetlemomentdelapremièrerencontre.

Dans certains CSSS, les intervenants considèrent le suivi étroit comme un moyen pouvant favoriser la continuité et l’arrimage des services.

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Par l’intervenant effectuant le suivi étroit

offrirlesuiviétroitàtoutepersonnesuicidairequiaétéendangergravedepassageàl’acte. Prendrecontactaveclapersonnesuicidaireavantsasortiedel’hôpital,ducentred’hébergementouducentredecrise71,79,83,84.

organiserlapremièrerencontredesuiviétroitdansles24à48heuressuivantlasortie20,86,87. Relancersansdélailapersonnequineseprésentepasàsonrendez-vous,enayantrecoursauxstratégiesréputées efficaces80,85,etce,dansl’optiquedes’assurerqu’elleestensécuritéetqu’elleviendraàsesrencontresdesuivi.

Rencontreretévaluerlapersonnesuicidaireaumoinschaquesemainedanslespremierstempsaprèssasortie20.

Silapersonnesuicidairenedonneaucunindicedepassageàl’actependanttroisrencontresconsécutives,la fin du suivi étroit peut être envisagée par l’intervenant, sur la base de son jugement clinique. Même si lacrisesuicidaireestpassée,l’intervenantetcettepersonnepeuventdéciderdecontinueràserencontrerdanslecadred’unsuivimoinsintensif,pourpoursuivreleurtravail.

Poureffectuerlesuiviétroit,l’intervenantdoitêtreapte: àaccueillirlapersonnesuicidaireetàcréerunealliancethérapeutiqueavecelle; àeffectuerunepremièreetbrèveexplorationdelasituationdelapersonnesuicidaire; estimerladangerositédupassageàl’acte; à amener la personne suicidaire à se fixer un but à atteindre ; àamenerlapersonnesuicidaireàtrouverdessolutionspouratteindresonbut; à définir et à suivre un plan d’action avec la personne suicidaire ; àconclureensécuritél’entretienaveclapersonnesuicidaire; àorienter,référerouaccompagnerlapersonnesuicidaireenfonctiondesesbesoins; àadapterl’interventionenfonctiondescaractéristiquesparticulièresdelapersonnesuicidaire(ex.:unproblèmedesantémentale).

3.10.2 LES APPRoChES PoUvANT êTRE UTILISÉES PoUR EFFECTUER LE SUIvI ÉTRoIT

L’analysedesbesoinsapermisdeconstaterquecertainsinterve-nantsontrecoursàunepanoplied’approchespourassurerlesuiviétroitde lacrisesuicidaire.Toutefois,plusieursautresapproches reconnues prometteuses ne semblent pas êtreutilisées5.Laprésentesectionduguideviseàlesdécriresuccinc-tementetàindiquerlespratiquesrelevantdechacune.Précisonsiciqu’uneformations’avèrenécessairepourquel’actualisationdecesapprochessoitoptimale.

Dans certains CSSS, on observe une sous utilisation de certaines approchesreconnuesefficacespour effectuer le suivi de la crise suicidaire.

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L’approcheorientéeverslessolutionssembleadaptéetantaucontextequ’àlaréalitédel’interventionenpréventiondusuicidedanslesCSSS.Ainsi,ellepeutêtreutiliséeparlesintervenantsquieffectuentlesuiviétroit.D’autresapprochespeuventégalementêtreutiliséespourcetypedesuiviauprèsdelapersonnesuicidaire.Quelquesrecensionsdesécritsetméta-analyses,quiserontcitéesdanslespagessuivantes,ontmisenlumièrecertainesapprochesquisemblent efficaces auprès des personnes suicidaires, notamment :

•l’approchecognitivo-comportementale;•l’approcheparrésolutiondeproblèmes;•l’approchedialectiquecomportementale;•l’approchedelapsychothérapieinterpersonnelle.

Vousn’avezpasàmaîtriserl’ensembledecesapproches.Toutefois,vosinterventionsgagnerontenefficacité si elles sont cohérentes avec l’une d’entre elles.

Les particularités du suivi étroit selon l’approche orientée vers les solutions

L’approcheorientéevers les solutions,présentéeaudébutduchapitreprécédent,peut servir àencadrerlesuiviétroitdelapersonnesuicidaire.effectivement,cetteapprocheaxéesurlechangementviseàstimulerlepouvoird’agirdecettepersonneainsiqu’àrenforcerchezellel’effetdesfacteursdeprotection.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT SELoN L’APPRoChE oRIENTÉE vERS LES SoLUTIoNS

Adopteruneattitudequiviseàorienterl’attentiondelapersonnesuicidaireversl’avenir,àcréerchezelleundésirdechangementetàl’ameneràcroirequecelui-ciestpossible38. Utiliserunlangage,poserdesquestionsetsuggérerdestâchesquipermettentàcettepersonnededétournersonespritdelacriseetdel’ancrerprogressivementdansunprocessusdechangement.

Mettrel’accentsurlarecherchedesolutionsplutôtquesurl’explicitationduproblème30,37. S’inspirerduprocessusd’interventionproposédansleguide42:

Accueillirlapersonnesuicidaireetcréerunealliancethérapeutiqueavecelle:- établir et entretenir un contact rassurant, empreint de confiance, de respect et d’empathie ;- écouterattentivementlapersonne,tenterdelacomprendreetadaptersafaçondecommuniquerà

cettepersonne. effectuerunepremièreetbrèveexplorationdelasituationdelapersonnesuicidaire:

- l’inviteràs’exprimerconcrètementtoutencanalisantsondiscourssurlessoucisquil’ontmenéeàlacriseplutôtquesurlacriseelle-même;

- reconnaîtresesforcesainsiquesesréussitesetlacomplimenteràcesujet.

Certaines approches sont réputées prometteuses pour assurer le suivi étroit ou thérapeutique d’une crise suicidaire. Le suivi que vous offrez gagne à s’inscrire dans l’une de ces approches.

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Amener la personne suicidaire à se fixer un but à atteindre :- l’amener,àl’aidedelaquestion miracle,àadopterunmodedepenséeainsiqu’unlangagepositifs

etorientésverslefutur,sousl’angledebutsréalistesàatteindre;- luifairesituersesbutsàatteindredanssonenvironnementsocial;- reconnaîtreetsoulignerleschangementssurvenuschezelle.

Amenerlapersonnesuicidaireàtrouverdessolutions:- luifairetrouverdesmomentsd’exceptiondanssavie,c’est-à-diredesmomentsoùsespréoccupations

ne sont pas présentes, et la questionner à ce sujet afin de faire ressortir ce qu’ils ont de particulier ;- l’aideràdécouvrirsesaptitudes,seshabiletésetlesstratégiesd’adaptationqu’elleutilise;- soulignertoutchangementpositifetlacomplimentersurcequ’ellearéussi.

Définir et suivre un plan d’action :- suggéreràlapersonneunetâched’observation,quipermetdel’orienterverslesaspectspositifsde

savieouversdessolutionsetdiscuterdurésultatavecelle;- proposer une tâche àprésupposition intimement liée à un futur souhaité pourpermettre à la

personnederessentirmomentanémentlessentimentsliésàunesituationsansproblème. Conclureensécuritél’entretienaveclapersonne:

- l’inciteràprendreconsciencedesesprogrèsetduméritequ’elleena;- l’ameneràconstatersonbien-êtreetàremarquerlesindicesquiluipermettrontdereconnaîtreson

besoind’aide;- faireunsuivitéléphoniquepourl’encourageràcontinueràutilisersesforcespropres.

Les particularités du suivi étroit selon l’approche cognitivo-comportementale

L’efficacité de l’approche cognitivo-comportementale avec les personnes suicidaires ayant aussi des symptômesdedépressionfaitconsensus41,43,94,95.

La thérapie cognitivo-comportementale met l’accent sur les distorsions cognitives et les déficits qui empêchentlapersonned’utiliserseshabiletésàrésoudresesproblèmesinterpersonnelsainsiquesacapacitéàrégulersesémotions41.Lapersonneestamenéeàchangersescroyancesainsiquesesperceptions négatives d’elle-même. Elle est également amenée à modifier ses représentations négatives etirréalistesduprésentetdufutur41.

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PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT SELoN L’APPRoChE CoGNITIvo-CoMPoRTEMENTALE

Adopteruneattitudeactive96

écouterlapersonnesuicidaire. Discuteraveclapersonnesuicidaire,l’informeretluiproposerdestechniques. Mettrel’accentsurleprésentetsurlescausesactuellesducomportementproblématique. Utiliseruneapprochedirectiveetstructurée.

S’inspirerdesélémentsdel’approchecognitivo-comportementale97,quisontlessuivants: Fixerl’objectifdelathérapie:

- demanderàlapersonnesuicidairequelchangementelleveutapporteràsavie;- préciserlesobjectifsàatteindrependantlesuivi.

Créerunealliancethérapeutiqueaveclapersonne:- établirunerelationthérapeutiquedecollaborationfondéesurl’icietmaintenant.

Analyserlefonctionnementdelapersonne:- préciserquelssontlescomportementsproblématiques;- mettreenrelationlescomportementsaveclesémotions,lespenséesainsiquel’environnementsocial

etphysiquedecettepersonne. expliquerleproblème:

- chercheràavoirunevisioncommunedesfacteursquiontpudéclencherlasituationproblématiqueetquimaintiennentlapersonnesuicidairedanscettesituation;

- informerlapersonnesuicidairedestechniquesquiserontutiliséespourprovoquerlechangementdecomportement,desémotionsetdespensées(ex.:restructurationcognitive,modeling,coping,jeuxde rôle, affirmation de soi, acquisition ou développement d’habiletés et de compétences sociales, expositionenimaginationin vivo).

Acquériretdévelopperdescompétences:- acquériretdévelopperdescapacitésd’autoguérison.

évaluerlesrésultats:- évaluerlesrésultatsencomparantlasituationactuelleaveccelledudébut.

établirunprogramme:- établirunprogrammepermettantdemaintenirlesacquisetcontinulesuivi.

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Les particularités du suivi étroit selon l’approche par résolution de problèmes

L’approche par résolution de problèmes est considérée comme efficace auprès des personnes qui ont desidéessuicidairesoudessymptômesliésausuicide,telsqueledésespoiroulasolitude41.LePASMmentionneàcesujetqu’ilestdeplusenplusreconnuquel’utilisationd’uneapprocheaxéesurlarésolutiondeproblèmesconvientàunesituationdemandantuneréponsedirecteetàcourtterme2.Ilestaussipossibledecombinercetteapprocheetl’approchecognitivo-comportementalepourlesuividespersonnesadultesquiontfaitdestentativesdesuicideouquiontcommisdesactesintentionnelsautodestructeurs95.

L’approcheparrésolutiondeproblèmesviseàcernerlespensées,lesattitudes,lescroyancesoulescomportementsquimaintiennentleclientdansuncycledeproblèmes98. Elle vise aussi à définir des stratégiesouàtrouverdessolutionsadaptéesàlapersonneencrisepourquecelle-cipuisserésoudresesproblèmes99.Parl’acquisitiondenouvelleshabiletés,cettepersonnepourrareconnaîtredessolutionspotentiellesàsesproblèmesprésentsetfuturs100,101.

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PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT SELoN L’APPRoChE PAR RÉSoLUTIoN DE PRoBLÈMES

Adopteruneattitudeactive: Mettre l’accent sur la définition du problème actuel et des autres problèmes de la vie. Utiliseruneapprochestructurée.

S’inspirerdesélémentsdel’approcheparrésolutiondeproblèmes100,quisontlessuivants: Présenterlathérapie:

- expliquerbrièvementlebutetledéroulementdeladémarcheproposée. explorerleproblème:

- dresserlalistedesproblèmesactuels;- demanderàlapersonnesuicidairequelproblèmeelledésireaborderenpremier;- encourager la personne à bien définir son problème.

Ciblerlebut:- amener la personne suicidaire à clarifier les buts qu’elle désire atteindre, et ce, de façon précise et

mesurable. évaluerlessolutionspossiblesetenchoisirune:

- envisagertouteslessolutionspossibles;- choisirlameilleuresolution;- définir le plan pour arriver à cette solution.

Réviserledéroulementdelathérapieetdiscuterdesautresproblèmes:- faire ressortir ce qui a été bénéfique ;- discuterd’autresactionspossibles,incluantlechangementdesolution;- discuterdesautresproblèmes.

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Les particularités du suivi étroit selon l’approche dialectique comportementale

L’approchedialectiquecomportementales’avèreprometteusepourréduirelescomportementssuicidairesrécurrents41,43,95. Elle s’avère efficace lorsqu’elle est appliquée à long terme41,43. Son efficacité est d’ailleursreconnueparticulièrementpourlespersonnesayantdestroublesdelapersonnalité41,43,95.

Cetteapprocheconstitueunecombinaisondel’approchecognitivo-comportementaleetdel’approchedialectique,oùuneattentionparticulièreestaccordéeàlavalidationetàl’acceptationdelapersonnetellequ’elleest.Lemotdialectiquefaitréférenceauchangementetàl’acceptation.Letravaildel’intervenantconsisteàinciterlapersonnesuicidaireàchangerdescomportementstoutenacceptantcequ’elleest.Quantàlavalidation,ellevientdubien-fondédereconnaîtrel’expériencedelapersonne.L’intervenantn’acceptepaslecomportementsuicidaire,maisilcomprendquelapersonnesuicidaireveuillesedétacherd’émotionstroppénibles102.Cetteapprocheviseessentiellementàchangerlespensées,lessentimentsetlescomportementsainsiqu’àréduirelatropgrandevulnérabilitéémotionnelleduclient103.

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PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT SELoN L’APPRoChE DIALECTIQUE CoMPoRTEMENTALE

Adopteruneattitudederespectetd’acceptationdelapersonnesuicidaire104.Pouryparvenir,ilfaut: favoriserlacollaborationetl’ententeaveclapersonne105; mettrel’accentsurleprésent,soitlesproblèmesactuelsdelapersonne104; suivreledéroulementparétapesdel’approche106.

S’inspirerdesélémentsdel’approchedialectiquecomportementale104,quisontlessuivants: S’engageràtravaillerensemblepouratteindrelesobjectifsciblés106. Contrôlerlescomportementsautodestructeurs:

- diminuerlafréquencedescomportementssuicidaires;- diminuerlafréquencedescomportementsquiinterfèrentaveclesuivi(ex.:manquerunerencontre);- diminuer la fréquencedescomportementsqui interfèrentavec laqualitédevie (ex.: abusde

substancespsychotropes);- acquériretdévelopperdeshabiletéscomportementales(ex.:laisserallersesémotionsplutôtquede

leséviter). Diminuerlestressassociéàdiversesexpériencestraumatiquespassées:

- aiderlapersonnesuicidaireàaccepterlaréalitédesexpériencestraumatiquespasséesetàréduirelapartdeblâmequ’elles’attribueainsiquelescomportementsd’invalidationdesoi;

- diminuerlesréponsesdestresslorsquelapersonneseretrouveenprésenced’événementsassociésautrauma;

- fairelasynthèsedescomportementsetdespenséescontradictoiresdelapersonnesuicidaire. Conclurelesuivi:

- effectuerunesynthèsedesapprentissages;- accroîtrelerespectdesoidelapersonnesuicidaire;- aiderlapersonneàs’accompliretàatteindresesobjectifspersonnels.

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Les particularités du suivi étroit selon l’approche interpersonnelle

L’approche interpersonnelle est appropriée pour intervenir sur les conduites suicidaires, et ce,particulièrementdanslecontextedeladépression43.ellemetl’accentsurl’importancedesrelationsinterpersonnelles, car les difficultés avec les autres peuvent augmenter le risque de développer un troublemental107.L’intervenantportesonattentionsurlesévénementsinterpersonnelsplutôtquesurlesévénementsintrapsychiquesoucognitifsdelapersonnesuicidaire97.Letravailportesurunouplusieursproblèmestelsque:

•lespertessubiesparlapersonnesuicidaire;• les conflits avec des personnes importantes pour elle ; •lestransitionsouleschangementsdanssavie;• les déficits personnels107.

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PoUR EFFECTUER UN SUIvI ÉTRoIT SELoN L’APPRoChE INTERPERSoNNELLE

Adopteruneattitudequiviseletravailencollaborationaveclapersonnesuicidaire.Pouryparvenir,ilfaut: utiliserunethérapiesemi-structurée; mettre l’accent sur le présent, soit les émotions ainsi que les difficultés interpersonnelles et sociales96.

S’inspirerdesélémentsdel’approcheinterpersonnelle107: Sessionsinitiales:

- discuterdel’étatdelapersonne;- faire l’inventaire des relations significatives passées et présentes de la personne ;- déterminer,aveclapersonne,leoulesproblèmessurlesquelsl’accentseramisaucoursdutraitement.

Sessionsintermédiaires:- utiliserdifférentestechniquespouratteindrelesbutsprécisésauparavantaveclapersonnesuicidaire.

Sessions finales :- discuter avec la personne de la fin du traitement ;- analyser les sentiments de la personne qui ont un rapport avec la fin de la thérapie ;- évalueraveclapersonnel’ampleurdesprogrèsréalisédepuisledébutdutraitement;- vérifier avec la personne la possibilité d’un traitement supplémentaire, au besoin.

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3.11 ADAPTER L’INTERvENTIoN AUX CARACTÉRISTIQUES DE LA PERSoNNE SUICIDAIRE

Accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Effectuer une première

et brève exploration

de la situation

Estimer la dangerosité du passage

à l’acte

Fixer un but à atteindre

Trouver des solutions

Définir et suivre un

plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

ORienteR OU RéFéReR OU aCCOMpaGneR eFFeCtUeR Un SUivi De COURte DURée

aDapteR L’inteRventiOn eFFeCtUeR Un SUivi étROit

Laprésentepartieduguides’adresseauxintervenantsdesCSSSquioffrentunsuividecourteduréeouétroitauxpersonnessuicidaires.Desétudesrévèlentl’importanced’utilisercertainespratiquesenparticulierauprèsdegroupesvulnérablesdelapopulation.enmêmetemps,l’Analyse des besoins au regard de la prévention du suicide dans les centres de santé et de services sociauxfaitressortirquecertainspraticienssontintéressésàdisposerdeplusd’informationsconcernantlespratiquesàprivilégierauprèsdespopulationsvulnérables5.

Cettepartieduguideportesurlesparticularitésdel’interventionauprèsdecertainespersonnesvulnérables.Toutefois,quelquespratiquesd’ordregénéraldoiventêtreutiliséesauprèsdecespersonnes,notammentcellesquiconsistent:

•àfavoriserunaccèsdirectauxservices(ex.:éviterleslistesd’attente);•àprendreenconsidérationetàtraiterlesdemandesd’aidefaitesparunproche;•àmettreenplacedesmécanismespermettantderéduirelenombred’évaluationssuccessives.

3.11.1 LES hoMMES

LesstatistiquesdémontrentclairementqueleshommessontplussusceptiblesdedécéderparsuicidequelesfemmesauCanada108;eneffet,lestauxdesuicideysontdetroisàquatrefoisplusélevéspourlespremiers12.L’écartentrelestauxdesuicideétablispourleshommesoulesfemmess’observepartoutaupays,maisilestcependantplusgrandauQuébec109.Ceconstatpourraitnotamments’expliquerparleshypothèsesoulesfacteursquisuivent:

•l’emploi,parleshommes,demoyenslétauxplusradicauxpoursesuicider110,111;•unemeilleureacceptationsocialedusuicideparlapopulationmasculine111;•uneréticencegénéraleplusmarquéechezleshommesquechezlesfemmesàdemanderdel’aide111;•l’adhésionaurôlemasculintraditionnel111.

Lavulnérabilitésuicidairedeshommesconstitueunepréoccupationimportanteensantépublique12.Vousdevezprêteruneattentionparticulièreauxpersonnesappartenantàcegroupedelapopulation.Vousdevezégalementmodulervosinterventions,defaçonàmieuxlesjoindreetàfairediminuerladangerositédupassageàl’acte.

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AUPRÈS DES hoMMES

Répondrerapidementàlademanded’aidevenantd’unhomme111. Utiliserl’interventiondegroupe111. Utiliserl’approcheorientéeverslessolutions111,quisemblebiencorrespondreauxbesoinsdeshommes. Faireuneplaceauxprochesdel’hommedanslesuivilorsqu’ilyconsent111. Accorderdel’importanceauxdemandesd’aidefaitespardesprochesd’unhommeettraitercesdemandes.Ilnefautpasperdredevuequeleshommessemblentsesentirmalàl’aisededemanderl’aide63.eneffet,prèsdelamoitiédesdemandesd’aidepourunhommeviennentdesonentourage63.

3.11.2 LA PoPULATIoN AUToChToNE

Lacomparaisondestauxdesuicideétablispourlapopulationautochtonecanadienneaveclestauxmoyensdesuicidevalantpourl’ensembledupayspermetdeconstaterlagrandevulnérabilitédecegroupesocial10: lesstatistiquesrévèlentqu’unepersonneautochtoneestdedeuxàtroisfoisplusvulnérableausuicidequ’unepersonnenonautochtone41.Ilimportedebienconnaîtrelescaractéristiquesdes autochtones afin de prémunir efficacement ces personnes contre le suicide. Les forts taux de suicidedelapopulationautochtonepourraients’expliquerparplusieursfacteurs,dontlapauvretéetle taux de chômage élevé, les conditions de vie difficiles, un stress culturel et davantage de toxicomanie etd’alcoolismequedanslerestedelapopulationcanadienne41.

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AUPRÈS DE LA PoPULATIoN AUToChToNE41

Fairecroîtrel’estimepersonnellechezlapersonneautochtone. Adapterl’interventionsurleplanculturel. Inviter la personne à se fixer des buts à atteindre dans le futur.

3.11.3 LES PERSoNNES hoMoSEXUELLES, BISEXUELLES oU TRANSSEXUELLES

Certainesinformationsstatistiquesdémontrentclairementquelespersonneshomosexuelles,bisexuel-lesoutranssexuellesprésententdestauxdesuicideplusélevésquelamoyenne.effectivement,uneétudearévéléque46%despersonnesappartenantàcegroupedelapopulationontcommisaumoinsunetentativedesuicidedansleurvie41.Deplus,ilsembleraitquecespersonnessontdavantagesujet-tesàladépressionetàlaconsommationdesubstancespsychotropes,etqu’ellessontplussusceptiblesd’êtrerejetéesparlasociétéouparleurfamille41.Ilimportedoncquevotreinterventions’adapteauxbesoinsparticuliersdecespersonnes.

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AUPRÈS DES PERSoNNES hoMoSEXUELLES, BISEXUELLES oU TRANSSEXUELLES41

Utiliseruneapprochenonstigmatisante,quitémoignedel’acceptationdel’orientationdelapersonnehomosexuelle,bisexuelleoutranssexuelle.

Fairepreuved’ouverture.

3.11.4 LES jEUNES DE 15 À 24 ANS

Lesdonnées lesplusrécentessur lamortalitéparsuicide indiquentque lesuicideest ladeuxièmecausededécèschezlesjeunesâgésde15à24ans112.Lajeunesseconstitueunepériodedelavieoùlestransitionsainsiquelesnouvellesexpériencessontmultiplesetamènentleurlotdestress41.Lesréalitéspropres à cet âge – notamment les difficultés interpersonnelles, la fin d’une relation amoureuse, l’impulsivité et l’inexpérience devant les situations de stress – peuvent contribuer à en accablerd’aucuns.Certainsjeunesverrontlesuicidecommelaseuleissuepossible110.Deplus,lesjeunessontsusceptiblesdedéveloppercertainsproblèmesdesantémentale,dontladépression41.Lesactionsquevousposezpourprévenirlesuicidechezlesjeunesdoiventdoncêtrecohérentesavecleurréalitépourêtre efficaces.

L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

AUPRÈS DES jEUNES DE 15 À 24 ANS41

Chercheràdécelerlesidéesetlescomportementssuicidaireschezlejeunede15à24ans. Utiliserdesapprochesquistimulentlanaissanced’unsentimentd’appartenancesocialechezlui. établirdesstratégiesquiluipermettentderenforcercertainesdeseshabiletés(communication,gestiondelacolèreetdesémotions,sainerésolutiondeproblèmes,etc.).

3.11.5 LES PERSoNNES âGÉES DE 65 ANS ET PLUS

Certainesstatistiquesmontrentquelespersonnesâgéesde65ansetplussontvulnérablesausuicide41.Les nombreux deuils de fin de vie auxquels ces personnes peuvent être confrontées les rendent également vulnérablesaupassageàl’acte41.Deplus,lespersonnesdecegrouped’âgeemploientgénéralementdesméthodesradicales,c’est-à-direlétales41.Ilestdoncimportantdedécelerlesidéesetlescomportementssuicidaireschezelles.

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AUPRÈS DES PERSoNNES âGÉES DE 65 ANS ET PLUS41, 94

Réduirel’isolementsocialdelapersonneâgéede65ansetplus. Fairecroîtresonestimepersonnelletoutenl’amenantàredécouvrirunsensàlavie41. Fairecroîtresonsentimentdesécurité.

3.11.6 LES PERSoNNES INCARCÉRÉES

Lespersonnesincarcéréessontconsidéréescommeungroupevulnérableausuicide113.effectivement,laprévalencedusuicideestplusforteenprisonquedanslapopulationgénérale113.L’isolement,laperted’intimitéainsiqueleclimatdepeuretdeviolencecaractérisentlesétablissementscorrectionnelsetreprésententautantdefacteurssusceptiblesd’avoiruneincidencesurlamotivationd’unepersonneincarcéréeàposerungestesuicidaire113.Lestauxdesuicidechezlespersonnesincarcéréesontunlienaveclesproblèmesdetoxicomanie114etdesantémentale115quis’observentdanscegroupe.Ilimportedoncdemettreenœuvredesactionsetdesstratégiesdepréventiondusuicideadaptéesauxparticularitésdecegroupe.

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AUPRÈS DES PERSoNNES INCARCÉRÉES113

organiserdesactivitéspermettantàlapersonneincarcéréed’évacuersonstress. Prêteruneattentionparticulièreàsonenvironnementdevie(ex.:activitéspourfavoriserlagestiondustress).

3.11.7 LES PERSoNNES AyANT vÉCU UN oU PLUSIEURS ÉPISoDES DE BLESSURES AUTo-INFLIGÉES

La détresse psychologique que vivent certaines personnes les amène à s’infliger des blessures physiques, quecesoitdeslésionscorporelles,descoupuresoudel’intoxication.L’intentiondecespersonnesestdavantage orientée vers la finalité de se blesser que vers celle de mourir. Il s’agit donc d’un phénomène àlafoisconnexeetparallèleausuicide,d’oùletermefréquemmentutilisédecomportementparasuicidaire.Cegroupeanéanmoinsétéreconnuparplusieursauteurscommeparticulièrementvulnérableausuicide116,117,118.onestimeàprèsde25%lenombredepersonnesdécédéesparsuicidequiontétéadmises à l’hôpital pour une blessure auto-infligée dans l’année précédant leur mort119.Bienquelesblessures auto-infligées n’indiquent pas nécessairement la présence d’idées suicidaires, il est néanmoins importantd’accorderuneattentionparticulièreauxpersonnesquiseblessentintentionnellement.

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AUPRÈS DES PERSoNNES AyANT vÉCU UN oU PLUSIEURS ÉPISoDES DE BLESSURES AUTo-INFLIGÉES120

éviterdemanifesterdelacolèreoud’adopteruneattitudepunitiveàl’égarddelapersonneayantvécuun ou plusieurs épisodes de blessures auto-infligées.

Aider la personne à remplacer le mécanisme d’adaptation qui l’amène à s’infliger des blessures par une stratégied’adaptationsaine.

3.11.8 LES PERSoNNES AyANT UN PRoBLÈME DE SANTÉ MENTALE

Certainstroublesouproblèmesdesantémentalepeuventavoiruneincidencesurlerisquedesuicide.Ilsembleraitquejusqu’à90%despersonnesdécédéesparsuicideavaientdesproblèmesdesantémentale121.Ilesttoutdemêmereconnuqu’unepersonneenproieàuntroublementalprésenteunrisquesuicidaire12foisplusimportantqu’unepersonnen’enayantaucun94.Parmilestroublesmentauxlesplusfréquents,ontrouvenotammentladépression,lapersonnalitélimite,laschizophrénieetlapersonnalitébipolaire.Ladépressionestuntroublementalquipeutêtreassociéeausuicide41,43.Desdonnéesstatistiquesontd’ailleurspermisd’établirque15%despersonnesvivantunedépressionprofondedécéderontparsuicide41. Les personnes ayant une personnalité limite ont de la difficulté à vivreunrejet,quecetabandonsoitréelouunepurecréationdeleurimagination122.Deplus,leurimpulsivitéainsiqueleur instabilitéaffective lesrendentparticulièrementsusceptiblesdeposerdesgestesd’automutilationetdesuicide122,123.Quantauxpersonnessouffrantdeschizophrénie,ellessonttrèsvulnérablesausuicide.Desstatistiquesrévèlentque20%à42%decespersonnestententdesesuicideretque10%à15%d’entreellesyparviendrontéventuellement41.

L’intervenantquitravailleauprèsdespersonnesayantunproblèmedesantémentaledoitadopteruneapproche ciblée et reconnue comme prometteuse afin d’amenuiser l’imminence du passage à l’acte. Ilpeuts’avérerpertinentqueplusieursressourcesd’aideparticipentàlapriseenchargedelapersonnesuicidairevivantavecuntroublemental94.

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L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

AUPRÈS DES PERSoNNES AyANT UN PRoBLÈME DE SANTÉ MENTALE

Pour intervenir auprès des personnes dépressives

L’approchecognitivo-behaviorale43,97 et la psychothérapie behaviorale sont des approches dont l’efficacité aétéreconnuepourl’interventionauprèsdelapersonnedépressive43.Lacapacitédecesdeuxthérapiesàfairediminuerledésespoiretl’incidencedelatentativedesuicideenfaitdesélémentsprometteurspourle suivi proposé à la personne suicidaire affligée par une dépression43.

Pour intervenir auprès des personnes ayant une personnalité limite

L’approchedialectiquecomportementales’avèreappropriéeàl’interventionauprèsdelapersonneayantunepersonnalitélimite41,43.

L’approchepsychodynamique97 a des effets bénéfiques sur les tentatives de suicide et sur les comportements d’autodestruction43.

Pour intervenir auprès des personnes schizophrènes

L’approchecognitivo-comportementale97s’avèrepertinentepourlapersonneschizophrène.

3.11.9 LES PERSoNNES AyANT UN PRoBLÈME DE DÉPENDANCE

Laprésenced’unproblèmededépendancechezunepersonnepeutcontribueràaccroîtrelerisquequ’elle pose un geste suicidaire. Effectivement, plusieurs études affirment l’existence d’une corrélation entreladépendanceàl’alcooletlescomportementssuicidaires41,43,124,125,126.Ainsi,prèsduquartdeshommesquisesontsuicidésprésentaientuntroubleliéàladépendanceàl’alcool127.Deplus,lerisquesuicidaireestprèsdesixfoisplusélevéchezlespersonnesalcooliquesquechezlespersonnesn’ayantpascetteformededépendance41,43.Mentionnonsiciquel’alcoolismeestconsidéréplutôtcommeunélémentcatalyseurquecommeunecausedirectedupassageàl’actesuicidaire124.Ladépendanceàl’alcool est ainsi fréquemment associée à une désaffiliation sociale124,c’est-à-direquelapersonneromptlesliensavecsonréseausocial128.Cetteruptureaccentuel’isolementdelapersonneayantunproblèmededépendance128etlaplaceensituationdevulnérabilité.Certainsauteursprécisentquelespersonnesquis’adonnentà l’ivressesolitaire,cellesquiboiventpouroublier leursproblèmesetcellesdont laconsommationd’alcoolestliéeàunepertedecontrôlesontparticulièrementvulnérablesausuicide125.

Ladépendanceauxsubstancesillicitesreprésenteégalementuneformededépendanceassociéeàdestauxdesuicideélevés43.D’ailleurs,onobservechezlespersonnesdépendantesàladroguelemêmephénomènederuptureavecl’environnementsocialaffectif.Ilimportedoncdemettreenœuvredesstratégies de prévention du suicide permettant de joindre efficacement ces personnes vulnérables.

Lejeucompulsifestluiaussiliéàl’accroissementdescomportementssuicidaires129.Ladépendanceaujeupeutdoncaccroîtrelerisquedesuicide129.

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L e S P R A T I Q U e S à P R o M o U V o I R

AUPRÈS DES PERSoNNES AyANT UN PRoBLÈME DE DÉPENDANCE

Mener une entrevue de nature motivationnelle afin de vérifier si la personne ayant un problème de dépendanceestprêteauchangement41.

Tenterdedécelerchezelledessymptômesliésàladépression.Ilestmaintenantreconnuquelacombinaisonalcooletdépressionaccroîtconsidérablementlerisquesuicidaire126.Deplus,ellefavorisel’émergencedepenséessombresetdediversélémentsliésausuicide124.

Vérifier la possibilité de comorbidité, qui pourrait amplifier le risque suicidaire. Effectivement, ce risque esttrèsélevépourlapersonnequiaenmêmetempsunproblèmed’abusd’alcooloudedrogueetuntroublementaltelqueladépression130.

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4 LE RÉSUMÉ DU PRoCESSUS D’INTERvENTIoN DU CSSS DANS SA GLoBALITÉ ET LES PRATIQUES À PRoMoUvoIR

Inciter la personne à prendre conscience de ses progrès.

Mettre en valeur les forces de la personne.

Réduire l’accès aux armes et aux moyens de se suicider.

Élaborer avec la personne une stratégie relative à sa sécurité.

Appliquer, au besoin, la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.

Définir un plan d’action pour orienter la personne vers les aspects positifs de sa vie ou vers des solutions.

Supposer que le but visé est atteint pour permettre à la personne de ressentir momentanément les sentiments liés à ce futur souhaité.

Orienter si danger faible.

Référer si danger faible ou grave à court terme.

Accompagner si danger grave et à court terme ou grave et immédiat.

Adapter l’intervention en fonction des particularités des groupes vulnérables au suicide.

effectuer un suivi étroit

Orienter ou référer ou accompagner

estimer la dangerosité du

passage à l’acte

Fixer un but à atteindre

trouver des solutions

Définir et suivre un plan d’action

Conclure en sécurité l’entretien

Effectuer un suivi étroit afin d’intervenir sur un problème persistant ou récurrent et offrir un tel suivi aux personnes qui sont ou ont été en danger grave de passage à l’acte suicidaire.

Utiliser l’outil proposé par Suicide Action Montréal et le Centre Dollard-Cormier Institut universitaire sur les dépendances pour estimer la dangerosité du passage à l’acte de la personne suicidaire.

Utiliser des leviers d’intervention qui peuvent faire diminuer le risque de passage à l’acte.

accueillir et créer une alliance

thérapeutique

Établir et entretenir un contact rassurant, empreint de confiance, de respect et d’empathie.

Écouter attentivement la personne suicidaire et tenter de la comprendre.

Adapter sa façon de communiquer à la personne.

effectuer une première et brève

exploration de la situation

Inviter la personne à s’exprimer concrètement tout en canalisant son discours sur les soucis qui l’ont menée à la crise plutôt que sur la crise elle-même.

Reconnaître et souligner les forces de la personne.

Supposer que le changement s’est amorcé.

Amener la personne à imaginer un futur qui vaut la peine d’être vécu sous forme d’un but à atteindre.

Amener la personne à adopter un mode de pensée et un langage positifs.

Souligner les changements survenus chez la personne.

Aider la personne à découvrir ses aptitudes, ses habiletés et des stratégies d’adaptation.

Amener la personne à trouver des moments où ses préoccupations ne sont pas présentes.

Inviter la personne à reconnaître le changement.

adapter l’intervention

Promouvoir la pertinence ainsi que les bénéfices du suivi de courte durée.

Vérifier la possibilité de faire une place aux proches de la personne dans le suivi.

effectuer un suivi de courte durée

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5 L’AUToDIAGNoSTIC DE voS CoNNAISSANCES oU CoMPÉTENCES EN PRÉvENTIoN DU SUICIDE ET LES PISTES D’AMÉLIoRATIoN

Laprésentesectionduguidecontientunoutilvouspermettantdefairelediagnosticdevosconnaissancesoucompétencessur:

•l’ensembledesservicesoffertsauxpersonnessuicidairesparvotreCSSSetleRLS;•lespratiquesprometteusesenpréventiondusuicidepourl’interventiondanslesCSSS;• les approches réputées efficaces pour effectuer le suivi étroit de la crise suicidaire ;•lesparticularitésdel’interventionauprèsdecertainsgroupesvulnérablesausuicide.

Vouspouvezrapidementavoirunportraitdevosacquisetdevos lacunesàpartirdesréponsesaffirmatives ou négatives.

La colonne Pratiques à promouvoir vous permet de raffiner votre analyse et d’entrevoir certaines pistes d’amélioration.Cetoutilvouspermetégalementdeconnaîtrevosbesoinsconcernantlaformationetlesoutienprofessionnelauregarddel’interventionauprèsdespersonnessuicidaires.Vouspourrezendiscuter avec votre gestionnaire. Enfin, cet outil peut vous servir de base pour discuter avec vos collègues detravailsurlesfaçonsd’optimiserlespratiquesd’interventionauprèsdecespersonnes.

QUESTIoNS À voUS PoSER oUI NoN PRATIQUES À PRoMoUvoIR

1.Connaissez-vousleportraitdusuicide surleterritoireduRLS?

Comment faire mieux Le guide présente un portrait général du suicide au Québec. Il est nécessaire d’en brosser un portrait détaillé à l’échelle locale et régionale (section 1.1).

Comment faire mieuxLe guide mentionne l’importance de prendre en considération, dans votre intervention auprès de la personne suicidaire, les facteurs prédisposants, contribuants et précipitants qui la rendent davantage vulnérable (section 1.2).

Comment faire mieuxLe guide mentionne l’importance de prendre en considération, dans votre intervention auprès de la personne suicidaire, les facteurs de protection qui la rendent moins vulnérable (section 1.2).

2.Êtes-vousfamilieraveclesfacteurs, prédisposantscontribuantsetprécipitantsassociésausuicide?

3.Êtes-vousfamilieraveclesfacteursde protectionassociésausuicide?

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QUESTIoNS À voUS PoSER oUI NoN PRATIQUES À PRoMoUvoIR

Comment faire mieuxLe guide présente un partage des rôles en prévention du suicide qui est cohérent avec le nouveau rôle attribué aux CSSS et avec le fonctionnement en RLS (section 2).

4.est-cequelerôlequevousjouezen préventiondusuicideestclair?

5.Connaissez-vouslerôledesgestionnaires duCSSSauregarddelapréventiondusuicide?

6.Connaissez-vouslerôleduCSSSau regarddelapréventiondusuicide?

7.Connaissez-vouslerôledesurgences hospitalièresauregarddelapréventiondusuicide?

8.Connaissez-vouslerôledescentresde préventiondusuicideauregarddelapréventiondusuicide?

9.Connaissez-vouslerôledescentres decriseauregarddelapréventiondusuicide?

10. Connaissez-vouslerôledessentinelles auregarddelapréventiondusuicide?

11. Connaissez-vouslerôledescentresde réadaptationauregarddelapréventiondusuicide?

12. Connaissez-vouslerôledescliniques médicalesetdesGMFauregarddelapréventiondusuicide?

13. Connaissez-vouslerôleduservice911 etdesservicespoliciersauregarddelapréventiondusuicide?

14. employez-vousdesstratégiespour accueillirlapersonnesuicidaireetcréerunealliancethérapeutiqueavecelle?

Comment faire mieuxLe guide contient des propositions concernant certains éléments utiles à la création et au maintien d’une alliance thérapeutique avec la personne suicidaire, notamment l’écoute active, l’empathie et le respect de la personne (section 3.1).

Comment faire mieuxLe guide contient plusieurs pistes d’action relativement à la brève analyse de la situation de la personne suicidaire : utiliser un vocabulaire approprié, poser des questions qui laissent entendre que le changement s’est amorcé chez elle et l’inviter à mettre en ordre de priorité les soucis qu’elle souhaite aborder (section 3.2).

15. Utilisez-vousdesstratégiespoureffectuer unepremièreetbrèveexplorationdelasituationdelapersonnesuicidaire?

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QUESTIoNS À voUS PoSER oUI NoN PRATIQUES À PRoMoUvoIR

16. Utilisez-vousunoutiladéquatpour estimerladangerositédupassageàl’actechezlapersonnesuicidaire?

Comment faire mieuxLe guide recommande d’utiliser la grille d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire conçue par Suicide Action Montréal et le Centre Dollard-Cormier – Institut universitaire sur les dépendances (section 3.3).

Comment faire mieuxLe guide recommande : d’utiliser la question miracle, des questions retour et des questions graduées, entre autres, afin d’amener la personne suicidaire à trouver un but à atteindre de façon concrète ; d’évaluer régulièrement ses progrès quant à l’atteinte de ce but (section 3.4).

Comment faire mieuxLe guide recommande d’utiliser diverses stratégies pour amener la personne suicidaire à reconnaître ses forces ainsi que ses aptitudes et lui permettre de se projeter dans le processus de changement (section 3.5).

Comment faire mieuxLe guide recommande de définir et de suivre un plan d’action afin d’amener la personne suicidaire à porter son attention sur les solutions plutôt que sur ses soucis (section 3.6).

Comment faire mieuxLe guide recommande de conclure l’entretien en sécurité avec la personne suicidaire en l’invitant à reconnaître son bien-être et ses progrès tout en soulignant ses forces (section 3.7).

Comment faire mieuxLe guide donne des précisions sur les situations où il est préférable d’orienter, de référer ou d’accompagner la personne suicidaire en fonction du degré de passage à l’acte (section 3.8).

Comment faire mieuxLe guide contient plusieurs pistes d’action concernant le suivi de courte durée, notamment la conception et l’adaptation, au besoin, du plan de traitement ainsi que la participation des proches de la personne au suivi (section 3.9).

17. Quellessontlesstratégiesquevous utilisezpouramenerlapersonnesuicidaire à se fixer un but à atteindre ?

18. Quellessontlesstratégiesquevous utilisezpouramenerlapersonnesuicidaireàtrouverdessolutionspouratteindresonbut?

19. Savez-vous comment définir et suivre unpland’actionaveclapersonnesuicidaire?

20. Utilisez-vouscertainesstratégiespour conclurel’entretienensécuritéaveclapersonnesuicidaire?

21. Savez-vousreconnaîtrelessituations oùilimported’orienter,deréféreroud’accompagnerlapersonnesuicidaire?

22. effectuez-vousunsuividecourtedurée auprèsdelapersonnesuicidaire?

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QUESTIoNS À voUS PoSER oUI NoN PRATIQUES À PRoMoUvoIR

23. Connaissez-vous les particularités du suivi étroit de la crise suicidaire et celles des différentes approches qui peuvent être utilisées pour ce type de suivi ?

Comment faire mieuxLe guide présente l’approche orientée vers les solutions, l’approche cognitivo-comportementale, l’approche par résolution de problèmes, l’approche dialectique comportementale et l’approche interpersonnelle, lesquelles sont réputées prometteuses pour assurer le suivi étroit de la crise suicidaire (section 3.10.2).

Comment faire mieuxLe guide présente certaines stratégies pour intervenir auprès des hommes, des autochtones, des personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles, des personnes de 15 à 24 ans, des personnes âgées de 65 ans et plus, des personnes incarcérées, des personnes ayant vécu un ou plusieurs épisodes de blessures auto-infligées, des personnes ayant un problème de santé mentale et de celles qui ont un problème de dépendance (section 3.11).

24. Êtes-vous familier avec les particularités de l’intervention auprès de certains groupes vulnérables au suicide ?

voTRE BILAN, voS BESoINS ET voS PRIoRITÉS D’ACTIoN PoUR REhAUSSER voS CoMPÉTENCES :

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CoNCLUSIoN

La personne suicidaire vit une situation complexe et difficile. En plus d’être fragile, elle a souvent de la difficulté à demander de l’aide et à s’engager dans un processus qui l’oblige à verbaliser une

souffrance pénible à exprimer. Il faut adapter l’intervention, être flexible et tisser un filet de sécurité autourdelapersonnesuicidaireavecl’ensembledespartenairesduterritoire.Lemessagedefondduprésentguideseraitlesuivant:nelaissezpasdespersonnessuicidairesallerd’unserviceàl’autre–queceux-cisoientoffertsparleCSSS,unétablissementduréseaudelasantéetdesservicessociauxouunorganismedumilieu–sansunaccompagnementpersonnalisé!

Lesstatistiquesmontrentquelaplupartdespersonnessuicidairesontconsultédesservicesdepremièreligne(cliniquesmédicales,GMFouCSSS)avantdepasseràl’acte.Ilestdoncimpératifderepéreretde bien évaluer la situation de ces personnes afin de leur sauver la vie.

L’interventionauprèsdespersonnessuicidairesetl’évaluationdecelles-cisontexigeantessurlesplansprofessionneletémotif.PlusieursintervenantsdeCSSSsententqu’ilsn’ontpasdesassisesassezsolidespour agir efficacement auprès de ces personnes. Ce guide vise à vous soutenir dans vos efforts relatifs à laconsolidationdevoscompétencescliniques.Ilserasuivid’autresmesures,notammentunprogrammedeformationquivouspermettrad’acquérirlescompétencesnécessairesàl’utilisationdel’approchecentréesurlessolutionsetdelagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’actesuicidaire.Vousdemeurezcertesdesintervenants«généralistes»ayantàinteragiravecdespersonnestrèsdifférentesqui vivent des difficultés psychosociales. Toutefois, la prise en charge de personnes fragiles ou vulnérables dans les CSSS exige l’acquisition ou le développement de certaines compétences fines, dont celles qui onttraitàl’interventionauprèsdespersonnessuicidaires.

Depuisledébutdestravauxrelatifsàlatransformationduréseaudelasantéetdesservicessociauxen2004,plusieursnouveauxservicesontvulejourdanslesCSSS,appelantdenouvellespratiquesd’interventionetdenouvellescollaborationsauseindesréseauxlocauxdeservices.Leschangementssont grands et il devient parfois difficile de donner un sens à tout cela. Nous connaissons l’importance quecesensrevêtpourvous.enconséquence,ceguideabordel’interventionauprèsdespersonnessuicidairesenlaplaçantdanslecontextedesnouveauxrôlesduCSSSetdutravaildecollaborationausein du RLS. Vous pouvez dès maintenant modifier votre façon de travailler en ayant le réflexe de communiqueravecdesintervenantsdanslesautresétablissements,lesorganismescommunautairesetlescliniquesmédicalesaveclesquelslapersonnesuicidaireestencontactoudontellepourraitbénéficier des services. En effet, il faut actualiser la collaboration au sein du RLS.

Collectivement,nousavonsdesolidescompétencespourconsolidernotreexpertiseeninterventionauprèsdespersonnessuicidaires,notammentdanslescentresdepréventiondusuicide,lescentresdecrise,lesurgenceshospitalièresetlesCSSS.àcelas’ajouteunnouveloutilprécisetpertinent,adaptéàlaréalitéquébécoiseetbasésurlarechercheetlessavoirscliniques,quipermetàtouteslesorganisationsd’unRLSd’avoirunevisioncommunedeladangerositédupassageàl’acte,defairedesévaluationssimilairesdecedangeretd’éviterlamultiplicationdesévaluationseffectuéesparlesintervenants.L’utilisationdecettegrilleestlapremièreclémaîtressedel’améliorationdesservicesauxpersonnessuicidaires.

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Ladeuxièmeclémaîtresseestl’adoptiondel’approchecentréesurlessolutionsaveclespersonnessuicidaires.PourplusieursintervenantsdeCSSS,ils’agitlàd’unchangementradicaldeperspectivequidemandeuneffortd’adaptation.Larecherchedesolutionsavecunepersonneengrandedétresseneva pas non plus sans difficulté. Nous dirons simplement ici de cette recherche qu’elle ne constitue pas unenégationde lasouffranceetqu’ellepermetderedonnerespoirà lapersonnesuicidairepar lapropositiondepistesd’améliorationdesasituationquiluisontadaptéesenplusdevenirenpartied’elle-même.Cechangementdanslapratiquedevraêtresoutenupardelaformationetdel’accom-pagnementcontinusousforme,entreautres,desupervisionclinique,dediscussiondecasetdemisesàjourdesconnaissances.

Latroisièmeclémaîtresseestcelledel’adaptationdel’interventionauxcaractéristiquesdespersonnessuicidaires.Ainsi,l’intervenantdeCSSSdoitadaptersonlangage,sesapprochesainsiquesalecturedes forces et des défis à la personne suicidaire. Il est maintenant connu que le sexe, l’âge, le milieu social,l’origineethnoculturelle,laprésencedeproblèmesdesantémentaleetladépendancesontdescaractéristiquesdespersonnessuicidairesquiexigentuneadaptationdel’intervention.

Vousêteslemaîtred’œuvredurehaussementdevoscompétences.Faitesunbilanrigoureuxdecellesquevousavezenmatièred’interventionauprèsdespersonnessuicidairesetfaitesconnaîtrevosbesoinsàvotresupérieurimmédiat.

enterminant,nousaimerionsvoussensibiliseràl’importancedefairedavantagereposervosinterventionssurdes résultatsde rechercheprobants.Nouscroyons fermementque les résultatsde recherchepermettent d’améliorer l’efficacité de l’intervention. Le savoir d’intervenants chevronnés constitue une autre source à utiliser pour rehausser les pratiques. Enfin, il vous faut combiner ces connaissances avec lescaractéristiquesducontextedevotrepratiquequesontlamissionetlesorientationsdesCSSSainsique les conditions de la pratique dans ces établissements. Le présent guide reflète ce croisement qui, croyons-nous,vousouvredenouvellespossibilités.àvousdefairevotreproprecheminement!

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LEXIQUE

Accompagner

Définition:

Accompagnerlapersonnesuicidaireconsistesoitàserendreavecelleàl’urgencehospitalièreouaucentredecrise,soitàdésignerunepersonnepourlefaire.

Contexte d’application :

L’accompagnementestàprivilégierlorsquelesservicesd’unpartenaireduRLSsontsusceptiblesderépondreauxbesoinsdelapersonnesuicidaireetquel’évaluationdecelle-cirévèle,selonlagrilled’estimationdeladangerositédepassageàl’actesuicidaire:

• dangergraveetimmédiat(coteRoUGE);• dangergraveàcourtterme(coteoRANGE).

Dangerosité du passage à l’acte

Définition:

Ladangerositédupassageàl’acteréfèreauniveaudedangerqu’unepersonneposeungestesuicidaire.L’estimationdeladangerositédupassageàl’actetientcomptedesparamètressuivants:

• l’urgence suicidaire : la planification du suicide (COQ : Comment ? Où ? Quand ?) ;• lesfacteursassociés:lesfacteursliésàlapersonnesuicidaire,sonmilieudevieainsiqu’àson

environnementpouvantfragiliserlapersonneetlarendreplusvulnérableausuicide;• lesfacteursdeprotection:lesfacteursliésàlapersonnesuicidaire,sonmilieudevieainsiqu’à

sonenvironnementpouvantcontribueràlaprotégercontrelesuicide.

Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui

Définition:

LaLoisurlaprotectiondespersonnesdontl’étatmentalprésenteundangerpourelles-mêmesoupourautrui estaussiréféréesouslenomdeloiP-38.001.CetteLoiconstitueunemesured’exceptionpouvantêtreutilisée,encertainescirconstances,pourassurerlasécuritédelapersonnesuicidaire.Cette Loi vise à priver temporairement la personne de son droit de liberté afin de la garder sans son consentementdansuncentrehospitalier.

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orienter

Définition:

orienterlapersonnesuicidaireversunautreserviceconsisteàluisuggérerdecommuniqueravecceservice.

Contexte d’application :

Ilestpertinentd’orienterlapersonnesuicidaireuniquementlorsquel’évaluationdecelle-cirévèle,selonlagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’acte,unindicedepassageàl’acte:

• absent(cotevERT).

Postvention

Définition:

Lapostventionconsisteàoffrirdusoutienetdel’aideauxpersonnesaffectéesparundécèsattribuableàunsuicide41.ellecomprenddesmesuresliéesautraitementainsiqu’aurétablissementdecespersonnes94.

Référer

Définition:

Référerlapersonnesuicidaireàunserviceouàunintervenantenparticulierconsisteàjoindre,partéléphoneoupartélécopieur,ceserviceoucetintervenantpourl’aviserqu’unepersonnesuicidaireseprésenterachezluietainsienpréparerl’arrivée.Laréférenceestl’occasiondetransmettrecertainesinformationsutilesausuividelapersonnesuicidaire.

Contexte d’application :

Laréférenceestàprivilégierlorsquelesservicesd’unpartenaireduRLSsontsusceptiblesderépondreauxbesoinsdelapersonnesuicidaireetquel’évaluationdecelle-cirévèle,selonlagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’actesuicidaire,unindicedepassageàl’acte:

• faible(cotejAUNE).

Sentinelle

Définition:

Lasentinelleestuneressourcecompétentequijoue«[…]unrôlederelaisentreledangerqueconstituelerisquedesuicideetlesressourcesquipeuventintervenirauprèsdespersonnessuicidaires»14.Lessentinellesnesontpasdesprofessionnelsdelasantéetdesservicessociauxmaisdespersonnesdediversmilieuxdeviequis’investissentenpréventiondusuicide(ex.:enseignantsousecrétaires).Lessentinellessontforméespourreconnaîtredansleurmilieulespersonnessuicidairesetlesorienterverslesressourcesappropriéesàleursituation14.

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Suivi de courte durée

Définition:

Lesuividecourteduréeconsistesoitàintervenirauprèsd’unepersonneàfaibleindicesuicidairetraversantunecrisepassagère,soitàintervenirdefaçontemporaireauprèsd’unepersonneenattented’unautretypedesuivi.Ils’agitdoncd’unemodalitévisantàfavoriserlacontinuitédesservicesoffertsàlapersonnesuicidaire.

Contexte d’application :

Le suivi de courte durée s’applique principalement dans trois cas de figure :

• lorsquel’évaluationdelapersonnesuicidairerévèle,selonlagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’acte,unindicedepassageàl’actefaible(cotejAUNE);

• lorsquelapersonnesuicidaireattendd’êtrepriseenchargedanslecadred’unsuiviétroit;•lorsquelapersonnesuicidaireestenattented’unsuividelonguedurée(ex.:suiviensanté

mentaleadulte).

Suivi étroit

Définition:

Lesuiviétroitestunemesurevisantàs’assurerquelapersonnequiestouquiaétéendangergravedepassageàl’acteetquiquittel’organisationayanteffectuélagestiondesacrisesuicidaire(ex.:hôpital,centredecrise)puisseavoiraccèsàunsuivirapidementetdefaçonintensive.

Contexte d’application :

Lesuiviétroits’appliquelorsquel’évaluationdelapersonnesuicidairerévèle,selonlagrilled’estimationdeladangerositéd’unpassageàl’actesuicidaire,unindicedepassageàl’acte:

• graveetimmédiat(coteRoUGE);• dangergraveàcourtterme(coteoRANGE).

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BIBLIoGRAPhIE

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