4 • Le Journal de la Production • N° 126 • Novembre-Décembre 2014

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Le salon Progiciels est traditionnelle-ment un temps fort pour les amateurs d'ERP et de GPAO. Cette édition a

connu une hausse de la fréquentation de 16 % par rapport à 2013. Le rendez-vous a concentré sur une journée pas moins de 30 conférences traitant du sujet, et de nombreuses innovations. Autant dire que le choix était cornélien.

Parmi les événements marquants de la jour-née, une table ronde de qualité autour de la filière automobile a donné à entendre plusieurs retours d'expérience. Le rendez-

vous était proposé par Galia autour du thème : « Choisir un ERP métier : quels avantages pour l'entreprise ? » Galia est l'association créée à l'initiative de Renault et PSA Peugeot Citroën pour promouvoir « des standards d'échanges de produits et d'informations entre les entreprises de la filière automobile. » L'association couvre des domaines comme la logistique, l'ingé-nierie, le B2B et les échanges électroniques professionnels.

Nadine Buisson-Chavot, chef de projet EDI/B2B logistique et finance, co-animait

ce rendez-vous. Elle souligne d'emblée : « un ERP automobile doit être complète-ment dédié à son univers. » Reste à déter-miner les besoins spécifiques de cet uni-vers. François Del Vecchio, responsable organisation et SI chez Renault Tech, rap-pelle que cette filiale à 100 % de Renault opère dans la carrosserie : « nous sommes pleinement intégré aux processus du constructeur, mais nous avons néanmoins nos spécificités métier. Tout en coïncidant avec les exigences de Renault, nous devons être très réactifs. »

Utilisateurs de la solution proposée par CEGID, Renault Tech, à travers la voix de son responsable organisation, maintient que « l'éditeur répond toujours à nos be-soins, mais il nous manque un interface en temps réel dans nos échanges d'informa-tions avec la maison mère. »

Par la voix de Nathalie Detouillon, res-ponsable des systèmes d'information du plasturgiste Tecmaplast, « l'internationali-sation des échanges pose la question de la

salon

Le marathon du progiciel a honoré ses promesses, le 16 octobre dernier à Annecy. Quelques 3 000 industriels de Rhône-Alpes et Suisse romande ont fait le déplacement, ainsi que 50 éditeurs exposant leurs solutions dont 30 % issus de la région parisienne et 70 % de Rhône-Alpes, et 30 conférences étaient proposées. Revue de détail.

La dernière édition du salon Progiciels a accueilli 16 % de visiteurs de plus par rapport à 2013.

Progiciels 2014 : le plein d'innovations

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compatibilité des systèmes de facturation. Nous sommes utilisateurs de Silverprod, et nous réfléchissons à l'intégration d'un mo-dule dans ce but. »

Dans l'univers des ERP, les solutions sont nombreuses, mais le puzzle est rarement complet. En témoigne Luc Wecxsteen, président de Galion solutions : « Galion Automotive évolue en permanence afin que la problématique logistique de la re-lation avec le constructeur soit traitée en intégralité, tant sur le plan de la gestion des EDI, la logistique, le suivi d'activité en production et l'organisation du système d'information autour de la maîtrise des flux physiques. »

ERP évolutif

Sur le thème « améliorer la productivité et l'efficience de vos process de fabrication », Jordi Portella, de Krontime, rappelle que les usages dans les entreprises de taille moyenne ne permettent pas toujours de structurer l'information : « la suite Office permet de recueillir et de synthétiser l'infor-mation, mais pas de l'intégrer. » Selon lui, les collaborateurs manipulent des outils non collaboratifs et sont donc confrontés à des données dispersées, une mauvaise gestion des goulets d'étranglement, et une difficulté à gérer les changements de pro-duction. La base des connaissances indus-trielles en devient inexploitable.

Ce constat plaide évidemment en faveur des ERP de toutes sortes et des modules « métiers » qui les enrichissent. Mais le frein est-il simplement technique, financier, ou psychologique ? L'ERP constitue-t-il une garantie contre l'ensemble des problèmes rencontrés ? Pas sûr...

Objectif PI répond à une partie du pro-blème : avec sa solution libre baptisée Open ERP (déclinée en Open Prod, pour la production), l'éditeur veut faire entendre une voix différente. Citant l'étude menée par Standish group (assez ancienne : 2002), Olivier Villard soutient que « seulement 28 % des ERP respectent le budget alloué et satisfont aux besoins, 49 % sont des échecs soit en termes de budget, de délai ou de fonctionnalités et 23 % sont aban-donnés avant la finalisation. De plus, cet

outil devient vite statique au sein des PME, par crainte du changement ou par restric-tion budgétaire. »

En plaidant pour un outil flexible et mo-dulaire, Olivier Villard plaide également pour des technologies éprouvées... et son business model ! « Pour disposer d'un ERP dynamique, il faut impérativement que l'évolution du produit soit pensée au dé-part. L'outil doit pouvoir évoluer par petites touches. Un ERP évolutif fait appel à un état

d'esprit, à une entente et à des méthodes partagées entre l'éditeur et l'utilisateur. Pour cela, la direction doit obligatoirement s'approprier l'outil... » souligne-t-il.

Un MES énergie

Il n'y a pas de petites économies, et les idées débordent chez les éditeurs pour en réaliser de nouvelles. Les logiciels de MES (Manufacturing Execution System) ont le vent en poupe depuis les années 1990. Chaque année fournit son lot d'innova-tions, parmi lesquelles AquiENERGIE, d'Astrée Software. En venant enrichir sa suite logicielle AquiWEB, l'outil mesure la consommation énergétique en temps réel, et fournit l'indicateur ad hoc, baptisé taux de rendement énergétique. « Il faut percevoir AquiENERGIE comme un MES dédié à la consommation énergétique.

Il corrèle trois sources de données : les données de production, de consomma-tion, et les données environnementales », souligne Nicolas Stori, PDG d'Astrée Software. Cette solution nécessite l'ins-tallation d'un bus ASI sur la chaîne de production, qui recueille les données de production : nombre de pièces ou temps d'utilisation de la machine. » Au préalable, l'utilisateur doit établir un référentiel de sa consommation énergétique : « pour cela, la production est placée sous monitoring,

durant une période déterminée. Une fois ce référentiel obtenu, l'industriel travaille normalement, et le logiciel prévient toute dérive par rapport à ce référentiel », dé-taille Nicolas Stori. L'industriel peut alors procéder à une opération de maintenance préventive, si nécessaire. Pour compléter son offre, l'éditeur propose un comparatif alimenté par les utilisateurs qui leur per-met de se positionner en termes de per-formances énergétiques. L'outil obéit à la norme ISO 50 001, qui deviendra contrai-gnante à fin 2015 : « à cette date, les in-dustriels devront se soumettre à un audit énergétique. Les sites certifiés ISO 50 001 en seront exemptés... », conclut le PDG d'Astrée Software.

Karim Boudehane

Le MES énergie présenté par Astrée Software présente, en jaune dans l'histogramme, la consommation d'énergie de l'outil de production, en temps réel.