Profession de Foi de Nathalie Arthaud - Election Présidentielle 2012 - Premier Tour

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  • 8/2/2019 Profession de Foi de Nathalie Arthaud - Election Prsidentielle 2012 - Premier Tour

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    lection prsidentielle du 22 avril 2012

    Nathalie

    Arthaud

    Candidate deLutte Ouvrire

    Une candidate communiste

    Travailleuses, travailleurs,Je madresse aux lecteurs du monde du tra-

    vail, aux ouvriers, aux employs, aux retraits,au personnel des hpitaux, aux enseignants,aux chmeurs, aux petits artisans et paysans quinexploitent queux-mmes.

    Je madresse celles et ceux qui sadres-sait en priorit Arlette Laguiller chaque ois que,dans le pass, elle a t la porte-parole de notrecourant politique, le courant communiste rvo-lutionnaire de Lutte Ouvrire.

    Dans cette socit dexploitation, la vie najamais t rose pour celles et ceux qui nont ni

    capitaux ni rentes et nont que leur travail pourvivre. Linjustice ondamentale de cette socitest que ce sont prcisment ceux qui produisent,qui ont tout onctionner, qui vivent le plus mal,

    pendant que de riches parasites, qui ne ont rien

    dutile et, au contraire, ruinent la socit par laspculation, amassent des ortunes de plus enplus grandes.

    Cette injustice ondamentale est aggravepar la crise conomique dont le monde du tra-vail nest en rien responsable mais dont la classeprivilgie veut lui aire payer le prix.

    Comment dendre son emploi contre leslicenciements ? Comment se dendre contreles hausses de prix ? Comment empcher que la

    dgradation incessante de la condition ouvrirefnisse en catastrophe sociale ? Comment aireentendre la voix et les exigences des travailleurs loccasion de llection prsidentielle ?

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    Une conomie aussi injuste quabsurdeLa crise est en train de montrer que lconomie ca-

    pitaliste qui repose sur la proprit prive des moyensde production, la course au prot individuel et laconcurrence est une conomie aussi injuste quab-surde. La production recule, non pas parce quil nya pas assez de capitaux mais parce quil y en a trop

    et quils servent la spculation. Lconomie touedans sa propre graisse.Tous les grands partis politiques, leurs respon-

    sables et leurs candidats llection prsidentielleconsidrent cependant le capitalisme comme laseule conomie possible.

    Pour ma part, jai la conviction que la socit nepourra se dvelopper harmonieusement, en utilisantau mieux les ressources de la plante, la comptenceet la crativit de tous pour satisaire les besoins dechacun, que lorsquelle se dbarrassera de la dicta-ture des grands groupes capitalistes sur lconomie.

    Les travailleurs, qui produisent tout, assureront la

    direction et la gestion de lconomie, bien mieux queles banquiers irresponsables et les gros actionnairesproccups par leur seul proft priv, qui dirigentlconomie aujourdhui et la conduisent dans le mur.

    On ne peut videmment pas attendre un tel chan-gement de llection prsidentielle qui vient.

    Les lecteurs ont le pouvoir de dsigner celui quioccupera llyse. Mais les ds sont pips bien avantles lections. Ltat est au service des riches. Quelque soit celui qui accdera la prsidence de la R-publique, il gouvernera pour le compte de la classepossdante. Oh, chacun sa manire ! Sarkozy avecle cynisme quil a montr tout au long de son quin-quennat, Hollande avec peut-tre quelques gestesen direction des salaris, sa base lectorale. Mais luncomme lautre eront ce quexigeront les marchsfnanciers , cest--dire les grands groupes fnan-ciers qui les dominent et donnent des ordres aux

    tats eux-mmes.

    Les coups qui se prparentcontre les classes populaires

    Personne ne peut se aire dillusions sur ce quise passera aprs les lections. La crise va en sag-gravant. Le grand patronat utilisera tout son poidssocial, toute son inuence pour sauvegarder, et sipossible accrotre, ses prots dans une conomieen berne. Les licenciements, les ermetures dentre-prises continueront. Les patrons des grands groupes

    qui, mme en priode lectorale, ne prennent pasde gants pour comprimer les salaires, le eront plusbrutalement encore aprs. Les plus puissants dentreeux imposeront des conditions toujours plus draco-niennes leurs ournisseurs, leurs sous-traitants,moins puissants. Pression que ceux-ci seorcerontde rpercuter sur leurs propres travailleurs.

    Le grand capital exigera de ltat quune part crois-sante du budget lui revienne. Quel que soit le prsi-dent lu, invoquer la dette de ltat sera largumentpour justier les plans daustrit. Les candidats quiont une chance daccder la prsidence sont tousdaccord pour prtendre que rembourser la dettecolossale de ltat est un imprati absolu. Tous dis-simulent en revanche que, si ltat sest endett

    jusquau cou, cest pour soutenir les banques et lesgrandes entreprises. Ce serait elles, qui ont pro-t de sa gnrosit, de rembourser la dette, pas auxclasses populaires qui nen ont pas bnci.

    Le remboursement de la dette, intrts compris,nest quun moyen de racketter la population pourassurer aux actionnaires des grandes banques la per-manence dune source de profts croissants pris surle budget de ltat et des collectivits locales, au d-triment des services publics.

    Les classes populaires nont esprer aucune pro-tection de la part de ltat. Sarkozy, sil est rlu, assu-mera avec cynisme toutes les mesures exiges par lagrande bourgeoisie contre les salaris, les retraits,les chmeurs.

    Mais ceux-ci ne peuvent pas esprer non plus uneprotection si cest Hollande qui est lu prsident dela Rpublique. Mme dans lopposition, Hollande segarde bien de sengager sur lemploi ou sur les sa-laires, mme si les voix qui lui permettront daccder la tte de ltat sont celles des salaris.

    Un programme de lutte pour les travailleursLes travailleurs victimes de ce capitalisme en

    crise ne peuvent se dendre que par eux-mmes.Ils en ont la orce et les moyens. Ouvriers, employs,techniciens, ils sont prsents dans tous les rouagesde la socit. Eux qui ont marcher lconomie ontla orce de larrter. Et, bien au-del de cela, ils ont

    la possibilit de la rorganiser en se passant des ca-pitalistes pour produire en onction des besoins detous et non de lenrichissement de quelques-uns. Ilspeuvent, une ois dans laction, entraner avec euxdautres catgories populaires, petits paysans, arti-

    sans, petits commerants, qui travaillent aussi dure-ment mais qui sont spolis par les banques et lesgrands trusts capitalistes, et dont beaucoup peinent sassurer un salaire.

    La colre populaire nira par clater. Elle est ali-mente jour aprs jour par larrogance du grand

    patronat, par linjustice de ltat, par lcart croissantentre les prots des grands groupes capitalistes, lesdividendes de leurs actionnaires, les revenus de leursdirigeants et la pauvret qui monte dans les classespopulaires.

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    Mais pour que lexplosion sociale soit efcacepour changer rellement le rapport de orces avec lagrande bourgeoisie, il aut que les travailleurs aientun programme de lutte. Il aut dfnir ses objectisavant mme que le temps de la lutte soit venu. Lacampagne lectorale elle-mme peut contribuer endbattre et les populariser.

    Aux programmes qui privilgient les intrts capi-talistes, il aut opposer un programme qui privilgieles intrts vitaux des classes exploites.

    Dans cette socit onde sur lexploitation, ceuxqui ne disposent pas de capital nont aucun autremoyen de vivre que leur emploi et leur salaire. Quandils perdent leur emploi, ils perdent tout.

    La mesure la plus urgente imposer est linterdic-tion des licenciements. la situation exceptionnelleque constitue la crise doivent rpondre des mesuresexceptionnelles. Pour sauver les emplois qui existent,

    linterdiction des licenciements est une mesuredurgence de bon sens. Cela nest pas possible ? Laloi interdit bien aux bailleurs de mettre la porte enpriode hivernale leurs locataires qui ne peuvent paspayer leur loyer ! Par ces temps de crise, il aut inter-dire aux patrons de mettre la porte leurs salaris.

    Pour maintenir tous les emplois, il aut rpartirle travail entre tous sans diminution de salaire. Lespetites entreprises sous-traitantes ou les ournis-seurs ne le pourraient pas sans tre condamns la

    ermeture ? Cest aux grandes entreprises dont ilsdpendent de prendre en charge le fnancement deces mesures !

    tant donn le nombre des travailleurs totalementou partiellement privs demploi, rsorber le chmageserait inconcevable sans une politique dembauchemassive par ltat.

    Il aut sopposer la destruction des emplois pu-blics par ltat, comme par les collectivits locales.Et il audra que ltat sengage dans une politique

    de grands travaux, commencer par la constructiondun million de logements porte dun salaire ou-vrier.

    Le nancement de ces grands travaux et des d-penses aites en aveur des services publics revivisdoit tre prlev sur les grands groupes capitalistes etsur les revenus des grands actionnaires et, au besoin,sur leur ortune prive. Aujourdhui, ce sont les classeslaborieuses et jusquaux plus pauvres qui nancentpour lessentiel ltat par le biais des impts indirects.Il aut imposer linverse et prlever limpt sur les re-

    venus du capital. Pour empcher les multiples ormesde tricheries des plus riches comme leurs menacesdmigration scale, il aut la seule mesure contrai-gnante susceptible de les dcourager : lexpropria-tion sans indemnit ni rachat !

    Pour stopper la dgradation du pouvoir dachatdes travailleurs, il aut une augmentation gnraledes salaires, des retraites et des pensions, ainsi quedu RSA et de lallocation adulte handicap, et leurindexation automatique sur la hausse des prix.

    Cest un objecti vital pour les salaris, mais aussipour toutes les catgories populaires dont les revenusdpendent de la consommation ouvrire.

    Les travailleurs et la populationdoivent pouvoir contrler les comptes des entreprises

    Les salaris, les consommateurs, nont pas moinsque les capitalistes le droit de connatre les compteset les projets des entreprises de leur ville, de leur r-gion. Il aut les rendre publics au jour le jour. Il autque les travailleurs dune entreprise, ses consomma-

    teurs et ses usagers puissent connatre le montant deses recettes et aussi la aon dont elle projette de senservir.

    Il aut que les travailleurs rendent publique laaon dont lentreprise utilise ses profts, la part dis-tribue aux propritaires et aux actionnaires, celleverse aux banques, la part du proft utilise aux in-vestissements productis et celle consacre aux op-rations fnancires, cest--dire la spculation. Cha-cun pourrait alors constater que les licenciements ne

    sont jamais justifs par autre chose que la volontdes actionnaires daugmenter leurs revenus.

    Il aut que les travailleurs et la population localeconcerne puissent avoir accs aux projets courtet long terme, notamment ceux de ermeture ou

    de dlocalisation. Une entreprise qui erme, cest ledrame pour ses travailleurs et leur amille, et cestbien souvent aussi la ruine de toute une rgion. Il autque la population en soit avertie et puisse ragir.

    Imposer la suppression du secret industriel etcommercial est un premier pas vers le contrle destravailleurs et de la population sur les entreprises. Lescapitalistes et leurs avocats diront que cest une vio-lation inacceptable de la proprit prive. Oui, cenest une ! Mais les banquiers, les grandes entreprisespuissantes, ne se gnent pas pour violer la propritde plus petits queux et leur imposer leur contrle.

    Les intrts des petits producteurs, ournisseursou sous-traitants des grands trusts ou de la grande

    distribution capitaliste convergent avec ceux des tra-vailleurs pour dvoiler les agissements des grandesentreprises et des banques, leurs escroqueries, leursgaspillages et tous les mauvais coups quelles portent la socit.

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    3500PANT

    IN

    www.nathalie-arthaud.infoVisitez le portail national de Lutte Ouvrire : www.lutte-ouvriere.org

    Lute Ouvrire, BP 233, 75865 Paris CEDEX 18

    Face aux politiciens de la bourgeoisiequi ne se proccupent que des problmes des possdants,afrmer le droit lexistence des classes productrices

    Dans le concert des candidats qui se prsentent cette lection, je suis la seule me prsenter sur cesobjectis, et uniquement ceux-l. Je ne dis pas quilsuft de voter pour ma candidature pour que ces

    objectis se ralisent. Jafrme, au contraire, quil nya pas de sauveur suprme pour les classes labo-rieuses, et surtout pas parmi les principaux candidatsreprsentant, tous, des politiques ondes sur les in-trts de la classe privilgie.

    Je nai videmment pas la prtention dtre lue.Les commentateurs me reprochent bien souventdtre une candidate de tmoignage. Jassume cette

    tiquette en aisant remarquer tout de mme quendehors des deux rivaux du deuxime tour, dont unseul sera lu, tous les autres sont des candidats de t-moignage. Mais ils ne tmoignent que des direntes

    aons de dendre lordre social actuel et la minoritcapitaliste qui en tire prot.

    Pour ma part, je tiens tmoigner dans cette lec-tion de lexistence dun courant qui lutte pour les int-rts matriels et politiques des travailleurs, pour leurmancipation et pour la ondation dune socit o lacollectivit contrle dmocratiquement les richesseset les moyens de les produire.

    Exprimer la ncessit dun changement de lordre socialLes bulletins de vote ne nous permettent pas de

    changer la vie. Ils nous permettent cependant denous exprimer. Il aut saisir cette occasion.

    Sabstenir, cest se taire.

    Le vote pour ma candidature sera un vote dop-position Sarkozy, plus orte raison Le Pen, unvote qui exprimera en mme temps la mfance dellectorat populaire lgard de Hollande et duParti socialiste qui, chaque ois quil a dispos dupouvoir politique, a men la politique ordonne parle grand patronat.

    Voter pour ma candidature, cest afrmer quil ya parmi les travailleurs des emmes et des hommesqui se prparent se dendre eux-mmes, car ilssavent que, quel que soit le utur gouvernement, ilsse retrouveront seuls ace aux diktats patronaux.

    Tous ceux qui partagent les ides que je dendsdans cette campagne doivent lexprimer.

    Pour minoritaire quil soit, ce vote montreraquil existe dans llectorat populaire une ractionconsciente que laggravation du sort du monde dutravail ne vient pas seulement des dirigeants poli-

    tiques interchangeables, mais que, derrire, il y a

    la domination du grand capital et que cest cettedomination quil aut combattre.

    Voter pour ma candidature, cest montrer sonaccord avec le programme de lutte que javance.Cela ne remplace pas la lutte elle-mme, mais celala prpare. Car plus ces votes seront nombreux,plus ils donneront du crdit aux objectis autourdesquels il audra sunir et se battre.

    Mme dans les lections, on peut lever le dra-peau de la rvolution sociale.

    Ce drapeau a t souvent rejet, sali, par de

    grands partis qui se disaient socialiste ou commu-niste leur origine mais qui ont fni par se mettreau service des possdants. Tant quexistera cepen-dant la socit capitaliste base sur lexploitation, ily aura des emmes et des hommes pour relever cedrapeau afn que se regroupent autour de lui tousceux qui partagent la conviction que la socit ca-pitaliste, injuste et olle, ne peut pas tre lavenir delhumanit.

    Alors, montrez par votre vote que vous voulezcontribuer relever ce drapeau !

    Votez et faites voter

    pour la candidate de Lutte Ouvrire,

    Nathalie Arthaud !