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1 er DIMANCHE DE L'AVENT (ANNEE A) ---------------------------------------------------------- DIEU VA VENIR LE JOUR EST TOUT PROCHE LE TEMPS DE L'ACCUEIL Introduction En ce premier dimanche de l'Avent, nous entrons dans une nouvelle année en Eglise... De dimanche en dimanche, nous serons invités à nous rassembler, à écouter la Parole de Dieu, à nous asseoir à sa Table, à nous laisser envoyer vers nos frères... Voici donc le temps de l'Avent, le temps de l'attente et de la vigilance. Malgré la nuit du monde, au-delà des ténèbres de nos doutes, nous savons que le Seigneur vient. Il vient comme une étoile dans la nuit. Que le Seigneur ouvre nos yeux et nos coeurs à sa présence et à son amour. Ou 1 er dimanche de l’Avent –Année A Page 1

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1er DIMANCHE DE L'AVENT (ANNEE A)----------------------------------------------------------

DIEU VA VENIR LE JOUR EST TOUT PROCHE

LE TEMPS DE L'ACCUEIL Introduction

En ce premier dimanche de l'Avent, nous entrons dans une nouvelle année en Eglise... De dimanche en dimanche, nous serons invités à nous rassembler, à écouter la Parole de Dieu, à nous asseoir à sa Table, à nous laisser envoyer vers nos frères...Voici donc le temps de l'Avent, le temps de l'attente et de la vigilance. Malgré la nuit du monde, au-delà des ténèbres de nos doutes, nous savons que le Seigneur vient. Il vient comme une étoile dans la nuit. Que le Seigneur ouvre nos yeux et nos coeurs à sa présence et à son amour.OuLe Seigneur vient. Le Seigneur ne cesse de venir à nous. Et sa venue réclame toute notre vigilance, toute notre attention. Quand il vient, savons-nous le reconnaître ? Sommes-nous prêts à le recevoir ? Nous réjouissons-nous de sa venue ? Oui, il vient dans l’aujourd’hui de notre vie. Et il viendra pour chacun à l’heure de notre mort. Il viendra pour l’humanité entière à la fin des temps. Préparons-nous ensemble à sa venue. Demeurons en éveil.OuVoici que nous entrons dans le temps de l’Avent. Un temps pour accueillir ce Dieu qui vient là où nous ne l’attendions pas. Un temps pour devenir les chercheurs d’un Dieu inattendu. Un temps pour deviner sa présence dans les plus pauvres. Un temps pour libérer l’Evangile des certitudes et les dogmes. Un temps pour mettre nos pas dans ceux de Jésus, de ce Jésus qui

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vient à Noël. Pour sa préoccupation constante pour les pauvres et les exclus, par sa liberté, par sa manie de faire passer l’humain avant les préceptes religieux, Jésus peut nous inspirer dans notre recherche pour inventer un avenir sans pauvreté.

Année 2013 (E.F)Le temps passe ! L’hiver revient… l’année liturgique 2013 s’est déjà terminée dimanche dernier. Nous sommes le 1er dimanche de l’Avent, une nouvelle année commence. L’Avent, est cette avent-ture qui nous mène vers Noël, là où renaît chaque année ce Jésus qui nous propose un A-venir. Cette année, l’action « Vivre Ensemble » nous apprend qu’un senior sur cinq vit dans la pauvreté.Vivre dans la pauvreté c’est le lot d’un belge sur six ! Mais quand on est âgé c’est encore plus difficile. Noël est la fête qui nous oblige à baisser la tête, à nous incliner devant un Dieu fragile et pauvre. Puisse ce temps de l’Avent nous y préparer en nous penchant vers nos aînés dont la pauvreté aggrave et multiplie sans conteste les difficultés de la vie.

Préparation pénitentielle

- Regarde! me dit Dieu. Mais, Seigneur, j’ai les yeux pleins de larmes et ma vue se trouble devant tant de misère.Précisément, essuie tes larmes et ouvre grands tes yeux. Mon Fils est venu pour t’ouvrir les yeux, alors demande-lui : « Fais que je voie ».

- Ecoute! me dit Dieu.Mais, Seigneur, tant de bruits m’abrutissent et tant de soucis bourdonnent autour de moi.Précisément, tends l’oreille. Mon Fils est venu pour te sortir de ta surdité, alors, demande-lui : « Fais que j’entende ».

- Partage! me dit Dieu. Mais, Seigneur, mes mains sont encombrées et je serre les poings.Précisément, tends les mains et ouvre-les. Mon Fils est venu pour être déposé dans les mains qui se tendent et qui s’ouvrent pour partager.

ouLe Seigneur vient. Ouvrons nos coeurs. Préparons-nous à cette célébration en reconnaissant notre péché.

1. Tu viens à nous, Seigneur, à travers les actes et les paroles de générosité et de solidarité... mais notre attention est endormie, prends pitié de nous.

2. Tu viens à nous, Seigneur, à travers les appels à l'aide et au don de nous-mêmes... mais notre amour est endormi, prends pitié de nous.

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3. Tu viens à nous, Seigneur, dans la prière, dans l'eucharistie et dans l'Evangile... mais notre foi est endormie, prends pitié de nous.

Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle. — Amen.OuPour nous préparer à rencontrer le Christ lumière, saint Paul nous invite à rejeter les activités des ténèbres. Faisons la vérité, devant le Seigneur, et implorons son pardon.Seigneur Jésus, toi le Messie que les prophètes ont annoncé, prends pitié de nous.— Prends pitié de nous.Ô Christ, toi la vraie Lumière venue pour éclairer tous les hommes, prends pitié de nous.— Prends pitié de nous.Seigneur, toi que nous attendons dans l’espérance, prends pitié de nous.— Prends pitié de nous.Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle. — Amen.Prière d'ouverture

Père, chaque année, tu invites ton Eglise à se mettre en marche pour rassembler les hommes de toute nation, langue et civilisation. Donne-nous force et courage pour ouvrir des chemins de justice, de fraternité et de paix ; alors se réalisera le rêve du prophète et nous irons à la rencontre de ton Fils, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen !OuSeigneur notre Dieu, au moment où les habitants de nos villes et de nos villages commencent les préparatifs de Noël, nous te prions : donne-nous de préparer d’abord nos cœurs, fais de nous un peuple de veilleurs, attentif à guetter les signes de la venue de ton Fils, lui qui est vivant avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.OuDieu fidèle à ton alliance, par delà les craintes et les angoisses, tu promets le bonheur à tes enfants. Gardes-nous vigilants dans la prière et attentifs aux signes qui annoncent dès aujourd’hui la venue de ton Fils pour les siècles des siècles. Amen.

LE TEMPS DE LA PAROLEIntroduction aux lectures

La proximité du salut offert à tous les hommes

« La nuit est bientôt finie : le jour est tout proche » (Rm. 13,12)

1ère lecture : Is. 2,1-5 : La Jérusalem Nouvelle

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Dans une grandiose vision d’avenir, le Prophète Isaïe contemple la Jérusalem messianique, vers laquelle afflueront un jour tous les peuples, certains de trouver en elle la paix à laquelle ils aspirent.

2ème lecture : Rm. 13,11-14 : Le Salut est tout proche

Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, donne l’alerte : il n’est plus temps de sommeiller, de perdre son temps : car le Jour du Seigneur est tout proche.

3ème lecture : Mt : 24,37-44 : Veiller dans l’attente du Sauveur

Le Seigneur avertit ses disciples qu’il viendra au moment où ils l’attendront le moins : dès lors, il leur faut veiller et préparer activement sa venue, pour ne pas être surpris.

Introduction générale à la lectureVoici le temps de l’Avent : pour sauver son peuple, Dieu va venir, son avènement est proche. En Jésus se réalise la promesse du salut.Et la parole de Dieu nous en fait vivre toutes les étapes, depuis le prophète Isaïe réveillant l’espérance de son peuple en annonçant la paix, jusqu’à la venue du Seigneur lui-même. Jésus nous parle aussi de son retour à la fin des temps, quand tout sera accompli.L’Avent est un appel à nous tourner résolument vers cette réalisation du Royaume, en accueillant la Lumière qui se lève et en chantant notre joie de croire. Sortons de notre sommeil, le Christ fait de nous les sentinelles de sa présence.

Lecture du livre d'Isaïe (2, 1-5)Le prophète Isaïe a reçu cette révélation au sujet de Juda et de Jérusalem.Il arrivera dans l'avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront: «Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers, car c'est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la parole du Seigneur.»

Il sera le juge des nations, l'arbitre de la multitude des peuples. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on ne s'entraînera plus pour la guerre.Venez, famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur.

Psaume 121: Nous irons dans la joie vers la maison du Seigneur.

Quelle joie quand on m'a dit: «Nous irons à la maison du Seigneur!» Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem!

Jérusalem, te voici dans tes murs: ville où tout ensemble ne fait qu'un. C'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur. »

C'est là qu'Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.C'est là le siège du droit, le siège de la maison de David.

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Appelez le bonheur sur Jérusalem: «Paix à ceux qui t'aiment!Que la paix règne dans tes murs, le bonheur dans tes palais!» »

À cause de mes frères et de mes proches, je dirai: « Paix sur toi! »A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. »

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (13, 11-14a)Frères, vous le savez: c'est le moment, l'heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu'à l'époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans ripailles ni beuveries, sans orgies ni débauches, sans dispute ni jalousie, mais revêtez le Seigneur Jésus Christ : ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour satisfaire ses tendances égoïstes.

Alléluia. Alléluia. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde: fais-nous voir le jour de ton salut. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (24, 37-44)Jésus parlait à ses disciples de sa venue: «L'avènement du Fils de l'homme ressemblera à ce qui s'est passé à l'époque de Noé. À cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme. Deux hommes seront aux champs: l'un est pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin: l'une est prise, l'autre laissée.

"Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. Vous le savez bien: si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi: c'est à l'heure où vous n'y penserez pas, que le Fils de l'homme viendra.»

Un jour, Jésus parlait de sa venue parmi nous. Comme pour nous faire peur. Le Fils de l'homme viendrait la nuit, comme un voleur, au jour et à l'heure où on n'y penserait pas. Comme au temps de Noé, quand le déluge vint sans que l'on s'y attende et qu'il engloutit tout. II y a de quoi avoir peur. Les sectes l'on bien compris, qui brandissent la menace d'une fin du monde tragique pour ceux et celles qui ne seront pas du bon côté. Et d'autres aussi d'ailleurs qui, pour être suivis, menacent de l'enfer. Une chose est donc claire : il nous faut obéir...Ainsi donc, il disait que nous ne connaissions ni l'heure ni le jour où le Seigneur viendrait. Alors je me suis dit qu'il faisait un pied de nez à toutes nos prétentions et à nos certitudes. Si souvent, en effet, nous donnions l'impression que nous connaissions tout de ce qui concerne Dieu. Nous l'avions enfermé dans des définitions, à prendre ou à laisser. Et nous nous comportions comme des propriétaires. Mais ce Dieu survenait à l'heure et à l'endroit où on ne l'attendait pas. Comme s'il ne respectait pas les règles de notre jeu. Dieu était imprévu.Et c'est pourquoi, sans doute, il avait ajouté : "Tenez-vous prêts, veillez." Au lieu de nous installer au chaud, dans nos dogmes et dans nos certitudes ; loin de prétendre que seule notre Eglise sait tout, une bonne fois pour toutes, sur le monde de Dieu ; nous devrions, au contraire, humblement, patiemment, devenir les chercheurs d'un Dieu inattendu ; deviner sa présence parmi ceux et celles qui, de toutes leurs épées forgent des socs de charrue, de leurs lances, des faucilles ; nous tenir éveillés ; ouvrir l'œil et le bon.

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Prenons la parole

Les lectures des dimanches

- Cette année, nous lisons quel évangile ?- Celui de Matthieu. Cela fait maintenant 40 ans que la liturgie suit un évangéliste au

cours d’une année, en une sorte de lecture semi-continue.- Pourquoi semi-continue ?- Parce qu’il faut bien que les textes s’adaptent aussi aux temps de l’année liturgique.

D’où un certain désordre !- Je comprends : on ne commence pas au chapitre un !- Mais c’est aussi que le texte de l’évangile est mis en relation avec un texte de l’Ancien

Testament qui vient comme en éclairage.- Et pour la deuxième lecture ?- On a là aussi un système de lecture semi-continue, sans qu’il y ait de lien à faire

d’emblée avec l’évangile.- Donc, si l’on trouve des convergences, c’est le fait du hasard ?- Plutôt le fait de l’unicité foncière du message chrétien.- Tout cela n’est-il pas un peu artificiel et décousu, malgré tout ?- Un peu, si même si c’est un grand progrès par rapport à ce qui existait avant.

Profession de foi

- Je crois en Dieu le Père de tous les hommes, créateur et maître de tout; son amour s'étend d'âge en âge; il est proche de tous ceux qui le cherchent.

- Je crois en Jésus-Christ, notre Sauveur, venu dans le monde pour demeurer avec nous; il est notre paix; il est notre avenir; il reviendra dans la gloire pour remettre tout entre les mains du Père.

- Je crois en l'Esprit-Saint; il a parlé par les prophètes; en lui, nous sommes baptisés, associés à la résurrection du Christ Jésus.

- Je crois en l'Eglise, qui est le Corps du Christ; sur elle repose l'Esprit, pour qu'elle soit lumière et espérance au coeur de tous les pauvres.

SYMBOLE DES APOTRES

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 6

souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux. est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l'Esprit Saint,à la sainte Église catholique, à la communion des saints,à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair,à la vie éternelle. Amen.

Je crois en Dieu Père,malgré la mal et la misère.

Je crois qu’il a fait le monde pour le bonheur et pour la vie,malgré les limites de notre raison et les limites de notre cœur.

Je crois en Jésus le Fils,qui a ouvert pour nous une perspective sans limite

d’engagement humain,de construction de l’avenir,

de profondeur et de nouveauté de vie.

Je crois en l’Esprit Saint,malgré l’ignorance et la crédulité.

je crois qu’il est le souffle du Royaume de Dieu offert à tous.

Je crois à l’Eglise,lorsqu’elle n’a pas peur du contact avec le monde

et lorsqu’en osant croire en Dieuelle ose aussi croire en l’Homme.

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Prière universelle

N.B. La prière universelle 2013 est reprise du document « Entraide et fraternité » et sera dans le feuillet dominical.Ne pas tenir compte de celles-ci-dessous

"Veillez donc, car vous ne connaissez pas l'heure où votre Seigneur viendra". Que notre prière ravive notre vigilance et nous ouvre aux attentes des hommes de ce temps.

Loin de nous, tout près de nous, des hommes et des femmes sont empêchés de se tenir debout: terrassés par la maladie, tenaillés par la faim, attachés par les esclavages aux différents visages... Seigneur, accompagne tous ceux qui leur tendent la main pour essayer de les relever, nous t'en prions...

Notre Eglise, notre communauté chrétienne, nos petits groupes de chrétiens sont tentés de s'endormir: trop sûrs de leurs certitudes, trop habitués à leurs rites, pas assez curieux de la Parole de Dieu... Seigneur, accompagne les responsables de l'Eglise, évêques, prêtres et laïcs, qui veulent sortir les chrétiens de leur sommeil.

Nous entrons dans le temps de l'Avent: c'est le temps du réveil, c'est le temps de l'attente, c'est le temps de l'espérance... Seigneur, accompagne-nous, fais de nous des veilleurs, fais de nous des hommes et des femmes debout, conquis par l'étoile de ton Amour, nous t'en prions.

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le 1er décembre a été déclaré par l'organisation mondiale de la santé "journée mondiale du Sida"; pour tous les sidéens que la souffrance amène au désespoir, afin qu'ils trouvent des compagnons capables de les écouter, de les comprendre, et de cheminer avec eux, ensemble prions.

Ou (E.F)

1. L’Église entre aujourd’hui dans une nouvelle année liturgique. Pour qu’elle rayonne de joie, de lumière et de paix, Seigneur, nous te prions.

2. Les préparatifs commerciaux de Noël font parfois oublier le sens chrétien de la fête… Pour que les croyants vivent ce temps de l’Avent avec force et confiance, Sei-gneur, nous te prions.

3. L’espérance est difficile lorsque surviennent les épreuves de la maladie, de la souf-france, du chômage, de la solitude. Pour les personnes en quête de lumière, Sei-gneur, nous te prions.

4. Certains se laissent abuser par des sectes ou autres associations par crainte de « la fin du monde ». Pour qu’ils puissent être guidés par ta Parole, Seigneur, nous te prions. ]

ou

1. Que vienne ton Règne dans nos communautés chrétiennes, Seigneur notre Dieu; que petits et grands se mettent en marche pour accueillir ton Fils comme Sauveur, nous t'en prions.

2. Que vienne ton Règne au coeur de l'homme, Seigneur notre Dieu; inspire des gestes de justice aux gouvernants des peuples et des gestes de solidarité à tous les habitants de nos pays, nous t'en prions.

3. Que vienne ton Règne pour ceux qui connaissent l'épreuve et le doute, Seigneur notre Dieu; que les malades et les vieillards soient visités; que les prisonniers et les isolés soient écoutés et considérés, nous t'en prions.

4. Que vienne ton Règne dans notre paroisse et dans nos familles, Seigneur notre Dieu ; que ta Parole nous éclaire et que ton pain d’amour ranime notre espérance, nous t’en prions.

Dieu qui éclaires nos chemins, nous te prions: donne-nous d'annoncer à nos frères que tu es un Dieu qui vient nous aimer en Jésus, le Christ, notre Seigneur.

ouVoici cet heureux temps de l’Avent qui renouvelle notre espérance et ravive notre attente du Seigneur. Prions pour tous nos frères qui souhaitent une vie plus lumineuse.

Envoie-nous, Seigneur, vers ceux qui manquent d'espérance ... Peut-être, à travers notre sourire, devineront-ils, à l'heure de la détresse, la proximité du Dieu de consolation... nous 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 9

t'en prions Envoie-nous, Seigneur, vers ceux qui hésitent, qui affrontent l'échec ... Peut-être, à travers notre présence, devineront-ils, à l'heure du doute, la proximité du Dieu de tendresse ... nous t'en prions

 Envoie ton Eglise, Seigneur, avec ceux qui travaillent pour la justice et la fraternité entre les hommes ... Peut-être, à travers elle, devineront-ils la proximité du Dieu de la Paix ... nous t'en prions

Seigneur, nous te confions tous les pompiers de notre commune et du monde entier. Nous te remercions pour tous les services qu’ils nous rendent et nous te demandons de les protéger de tout danger, de tout mal, nous t’en prions.Oui, Seigneur notre Dieu, notre attente est ardente. Notre monde a besoin de toi. Exauce nos supplications, redonne espoir à ceux qui peinent, toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

Prière eucharistique Tu es béni, Seigneur de justice et de paix, plein d'amour et de tendresse pour chacun de tes enfants. Tu viens sans cesse dans notre monde de ténèbres pour nous ouvrir à ton Alliance. Tu annonces l'avènement de ton Fils, le Christ, à la fin des temps. il nous révèle que le monde ancien s'en est allé et qu'un nouveau monde est déjà né. Sa Parole vient à nous, elle nous apprend, avec tous les peuples, à marcher à sa lumière et à veiller, courageux, dans sa paix. Tu répands sur nous l'Esprit promis par Jésus. L'Esprit qui désarme nos violences et nous donne, avec les prophètes, d'attendre ton jour dans la joie. C'est pourquoi, pleins de reconnaissance pour ton oeuvre de salut, avec la Vierge Marie, avec les anges et les saints dans le ciel, nous proclamons ta gloire en disant (en chantant) d'une seule voix: SAINT...

Oui, Seigneur, nous voulons vraiment te rendre grâce, car depuis l’aube de l’humanité, tu es un Dieu qui éclaire la route des hommes.Tu nous as donné ton Fils Jésus pour qu’il soit parmi nous soleil de justice et chemin de paix. Béni sois-tu pour tous les visages lumineux que nous rencontrons, et qui sont autant d’étoiles dans la nuit. Avec la foule de ceux qui veillent dans la foi et qui attendent la venue du Christ, nous chantons l’hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons :

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Vraiment, Seigneur, nous te disons notre bonheur de te célébrer en ce temps de l'Avent! Tu viens partager notre condition humaine et marcher avec nous en ce monde. Tu viens enseigner les chemins de la paix. Aux coeurs en attente et aux esprits éveillés, tu viens manifester ton inlassable proximité à tous les moments de l'existence humaine. Vraiment, Seigneur, l'Avent est un temps pour la joie! Car nous te regardons, toi qui viens partager toutes les heures de notre vie, qu'elles soient tristes ou heureuses, graves ou joyeuses. Aux coeurs vigilants et aux esprits préparés, tu viens révéler la fidélité de ton amour. Pour tous, sans aucune exception, tu viens ouvrir le chemin du salut et annoncer que personne ne sera abandonné au pouvoir du mal et de la misère. Voilà pourquoi, le coeur gonflé d'espérance, nous proclamons ta gloire en disant (chantant) d'une seule voix:

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, toi qui envoies ton propre Fils au coeur de notre histoire, pour que nous devenions tes enfants, sanctifie maintenant ces offrandes par la puissance de ton Esprit: qu'elles deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus lui-même, venu nous montrer de quel amour tu nous aimes.

La veille de sa mort au cours du dernier repas qu'il partageait avec ses disciples, il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples en disant: PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS. Puis, à la fin du repas, il prit la coupe de vin, de nouveau, il rendit grâce et la donna à ses disciples, en leur disant: PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE QUI SERA VERSE POUR VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Père, nous rappelons la mort de Jésus, ton Fils bien-aimé, mais nous savons qu'elle n'a pas le dernier mot. C'est pourquoi nous célébrons sa résurrection. Nous la célébrons chaque fois que, dans notre histoire, se lève un peu de justice, de bonté et de paix. Ainsi, il devient mystérieusement vivant au coeur de nos vies. Mais nous attendons également sa venue dans la gloire, le jour de la délivrance, l'avènement d'un monde plus juste et plus fraternel que nous édifions dans nos luttes et dans la peine, en union avec le pape, notre évêque, l'ensemble des évêques, les prêtres, les diacres et tout le peuple chrétien.

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Notre monde deviendra alors cette terre nouvelle et les cieux nouveaux que tu nous as promis et dans lesquels nous espérons retrouver nos frères défunts et en particulier... En attendant ce jour, établis nos coeurs dans la communion et l'unité par la force de ton Esprit; fais de nous des hommes et des femmes tendus vers l'aurore, des veilleurs prêts à dissiper les ténèbres de la haine et de la violence; que nos mains soient toujours prêtes à te servir, toi le juge des nations; aide-nous à changer le fer de nos épées en socs de charrue, pour que la terre patiemment travaillée produise des fruits de justice, nous te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT DANS L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière Eucharistique "Le Seigneur vient" (1er Avent a)

Cél Oui, Seigneur nous voulons vraiment te rendre grâce, car depuis l'aube de l'humanité, tu es un Dieu qui éclaire la route des humains.

Ts. Tu nous as donné ton fils Jésus pour qu'il soit parmi nous "soleil de justice" et "chemin de paix". Béni sois-tu pour tous les visages lumineux que nous rencontrons, et qui sont autant d'étoiles dans la nuit.

Cél. Avec la foule de ceux qui veillent dans la foi et qui attendent la venue du Christ, nous chantons l'hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons:

Saint Saint, Saint le Seigneur Dieu de l'univers ...

Cél. Nous te remercions, Seigneur pour la fidélité inlassable que tu nous as manifestée en Jésus. Il nous a dit que ton visage est celui de tout homme.

Ts. Seigneur tu connais notre monde, tu sais combien l'humanité est prisonnière de sa nuit.Donne-nous de discerner la lumière qui vient éclairer nos coeurs, alors nous pourrons voir la souffrance de nos frères et nous prendre en charge les uns les autres.

Cél. Seigneur nous savons que tu viens et que tu te laisses découvrir par des signes discrets.

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Envoie ton Esprit sur nous et sur ces offrandes qu'elles deviennent corps et sang du Christ pour que nous puissions reconnaître les signes de ta présence dans le pain et le vin partagés.

La veille de sa mort, Jésus voulut rassembler une fois encore ses amis autour d'une même table. Au cours de ce dernier repas, il prit le pain, rendit grâce au Père et le partagea en disant : "Ceci est mon corps livré pour vous".

De même à la fin du repas, il prit la coupe de vin, la fit passer à ses amis en disant: "Prenez et buvez-en tous, ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la mul-titude en rémission des péchés." "Vous ferez cela en mémoire de moi".

Cél. Debout devant toi, Dieu notre Père, nous te rendons grâce. Que ton Esprit nous aide à nous tenir prêts, à ouvrir les yeux pour te recon-naître dans le visage de tous ceux qui sont plongés dans la détresse.

Ts Nous te prions pour tous ceux qui sont tristes, déprimés et découragés. Beaucoup vivent dans l'inquiétude de leur avenir et n'attendent plus rien ni personne. Puissent-ils relever la tête et découvrir les signes de ta venue.

Cél. Nous te prions pour tous ceux qui connaissent la longue nuit de l'abandon et de l'indifférence, pour ceux qui ont perdu tout espoir en la vie. Puissent-ils entrevoir en toi et par nous un avenir toujours possible.

Ts. Par cette eucharistie qui nous rassemble, Fais de nous, Seigneur, un peuple de veilleurs. Par nos gestes et nos paroles, nous serons les signes que tu es un Dieu qui se montre dans la nuit et ouvre toute grande la porte de l’espérance.C’est pourquoi, tous ensemble, d’une même voix, nous proclamons :

Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

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LE TEMPS DE LA COMMUNION

Pour introduire le "Notre Père":

"Tenez-vous prêts", dit Jésus dans l'Evangile. En ce temps d'Avent, nous sommes invités à veiller dans la prière. Unis par une même espérance, redisons au Père ces mots que Jésus nous a confiés: NOTRE PERE...

Action de grâce

Béni sois-tu, Dieu fidèle, tu nous invites à te rendre grâce et à célébrer aujourd'hui celui qui vient, Jésus, notre Sauveur.Une fois de plus tu parles au coeur de ton Église et tu l'invites à marcher à ta lumière. Tu nous unis à l'immense foule des croyants qui d'âge en âge ont annoncé: "Le Seigneur vient!" II est venu! II vient encore, il viendra, Jésus notre frère! Nul ne connaît l'heure de son retour, mais son Esprit lui-même nous tient en éveil. Veilleurs dans la nuit, nous scrutons les ténèbres et devançant la première lueur de l'aube, dans la douceur de son Esprit, nous te prionsNotre Père...

Prière pour la paix

Seigneur Jésus, tu es venu donner un visage à la parole de paix du prophète Isaïe: "on ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on ne s'entraînera plus pour la guerre". Alors que la paix dans notre monde demeure encore un rêve, nous te prions: regarde la foi et l'espérance de ton Eglise, et conduis-la sur les chemins de paix et d'unité, toi qui es vivant pour les siècles des siècles. Amen!ouDélivre-nous, Seigneur, de tout ce qui nous encombre et nous empêche de nous présenter à la crèche, dépouillés et libres de toutes chaînes. Donne-nous l’espérance d’un monde nouveau et d’une terre nouvelle, mais aussi la force de travailler pour qu’advienne ton règne de justice et de paix. Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous…

Prière après la communion

Merci, Seigneur, pour ta Parole qui nous as réveillés. Merci, Seigneur, pour le Pain de vie qui nous permet de rester vigilants. Merci, Seigneur, pour tous nos frères chrétiens rencontrés à cette messe: ensemble nous formons le peuple des veilleurs.Accompagne-nous durant tout ce temps de l'Avent pour que nous puissions t'accueillir en vérité, toi qui es venu, qui viens et qui reviendras aux siècles des siècles. Amen!OuSeigneur, nous te rendons grâces pour ta Parole qui nous éveille et nous met en route. Que nos cœurs ne s’alourdissent pas dans la tiédeur ou le confort. Nous voulons être des veilleurs, pour

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bâtir avec toi un royaume de justice et de paix. Fais-nous marcher à ta lumière, toi le Dieu qui es, qui étais et qui viens, depuis toujours et jusqu’aux siècles des siècles. Amen !OuSeigneur, Dieu notre Père, ta Parole entendue et ton pain partagé ont ranimés notre foi et notre espérance.Qu’ils soient aussi notre force pour aller au devant de toutes celles et ceux qui ne pouvant plus se suffire à eux-mêmes dépendent de la bonne volonté et de la générosité des autres.Aide-nous à être suffisamment vigilants pour que personne dans notre entourage ne puisse manquer d’attention et de dignité.Ainsi ton règne adviendra chez-nous dès aujourd’hui et pour les siècles des siècles Amen.

Bénédiction   :Allons porter un peu de notre sourire à notre communauté et particulièrement à ses aînés et que le Seigneur nous bénisse : le Père le F et le St. E Amen.

Bénédiction solennelle:

Vous croyez que le Fils de Dieu est venu dans ce monde, et vous attendez le jour où il viendra de nouveau; à la clarté de cette lumière qui lève, que Dieu son Père vous guide en toutes vos démarches et qu'il multiplie sur vous ses bénédictions. Amen Qu'il rende ferme votre foi, joyeuse votre espérance et constante votre charité. Amen La venue du Rédempteur pauvre parmi les pauvres est déjà pour vous une grande joie : quand il apparaîtra dans toute sa gloire, qu'il vous ouvre le bonheur sans fin. Amen.Et que Dieu tout-puissant vous bénisse ...

PRIERES MEDITATIVES

Quand tu attends, tu es comme le silenceQui se fait juste avant de chanter.

Quand tu attends, tu es comme la nuitQui se termine juste avant la venue du soleil.

Quand tu attends, tu as déjà dans les yeuxLe sourire de celui qui doit venir .

Tu as déjà dans les oreilles la chansonDe celui que tu sens s’approcher de toi.

Tu as déjà dans la tête les gestes et les parolesDe celui que tu espères tellement.

Quand tu attends, celui qui est encore absentest déjà présent près de toi.

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Seigneur, de jour en jour, jusqu’à Noël, fais de moiUn petit bonhomme qui attend vraiment…

Car je t’aime très fort.

Jésus, comme tu nous réveilles !Rien n'a changé depuis ce que tu décrivais.Nous aussi on mange, on boit, on se marie.

La routine !On dit: la vie coule de plus en plus vite.

Ce n'est pas vrai. L'année a toujours ses 365 jours.Les heures ont toujours leurs précieuses 60 minutes.

Mais les eaux de la routine engloutissent tout.Merci de nous réveiller.

je ne vois pas ton appel comme une menace,mais comme une tendresse.

L'affectueux souci de ta paroleque je ne cesse de me redire:

"je suis venu pour que vous viviez à fond"

Mon Seigneur et mon Dieu,Je ne sais pas le jour où tu viendras,Mais je me fie à toi.Si tu viens comme un voleur,Que ma maison soit ouverte pour toi,Que mon cœur te reconnaisse…

Mon Seigneur et mon Dieu,Si tu viens comme un voleur,Prends ce qui est à moi,Donne-moi ce qui est à toi.Viens comme l’amiQui sauve et pardonne.

Mon Seigneur et mon Dieu, je ne sais pas le jour où tu viendras, mais je me fie à toi.

La nuit est bientôt finie,le jour est tout proche!

Seigneur,les ténèbres me collent à la peau.

Il y a tant de choses en moique je ne veux pas voir étalées au grand jour.

Viens à mon aide, Seigneur,dans ce combat entre la nuit et la lumière,

dans ce combat contre moi-même.Donne-moi ton Esprit:

qu'il soit pour moi la force dont j'ai besoin 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 16

pour te faire honneur.Viens m'aider à fuir les activités des ténèbres:

que je sois prêt à te recevoir,que ma maison intérieure se fasse belle

pour accueillir ton amour.

Au plus profond de nous,un rêve, un idéal, une espérance !Ah ! si les armes en tous genresque nous fourbissonsdevenaient faucilles et charrues,si disputes et jalousiesmettaient fin à leurs expàloits !Ah ! si nous pouvions cultiverla tendresse et l’amour,la tolérance et le pardon.Seigneur, viens !Que finisse la nuit !Que l’aube de Noël déjà nous réveille !Nous t’accueillerons,toi, qui, dans tes bagages,Apportes la paix et la joie.

Prière d’EvangileBéni sois-tu, Père, pour l’ardente espérance qu’à fait naître la venue de ton Fils.Oui, un Sauveur nous a été donné, qui vient aujourd’hui et qui viendra demain, faisant toutes choses nouvelles.Ouvre nos yeux, Seigneur, garde-nous éveillés, fais de nous des guetteurs en quête de justice et de paix. Que ton Esprit libère pour un avenir fraternel les énergies que notre monde gaspille en divertissements ou en vaines querelles.Au seuil de ce temps de grâce, nous portons devant toi les attentes des hommes et des peuples qui, accablés, meurtris ou humiliés, continuent néanmoins d’espérer et d’appeler à l’aide.

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Jésus, Fils de Dieu, Nous t’avons aujourd’hui dans notre maison.

Mais l’Evangile nous fait comprendreQue c’est toi qui nous reçois

Tu ne nous sauves pas physiquementDe tous ces déluges qui peuvent emporter nos vies.

Tu nous libères de la peur finale :La nôtre et celle de notre terre.

Ta présence en nos cœurs nous rend disponibles,Prêts, au jour le jour, à préparer ta venue

En nos vies et dans la vie du monde.

Jésus, Fils de Dieu, tu es notre avenir.Portés par toi, portés dans ton amour,

Nous cessons de connaître l’angoisse du jugement.Donne nos cœurs renait l’espérance,

Par toi, Jésus, qui vis avec le Père et l’Esprit SaintPour les siècles sans fin.

Méditation: Jésus vient

L'année liturgique nous fait vivre les événements du passé dans l'esprit du "mémorial" des fêtes juives. En nous souvenant d'un bienfait accordé autrefois par Dieu à son peuple, nous l'accueillons aujourd'hui, comme on aura à l'accueillir demain et toujours.

Le temps de l'Avent nous rappelle ta venue parmi nous, Jésus, il y a 2000 ans, dans l'humilité et la pauvreté de notre nature humaine. II est un appel à t'accueillir aujourd'hui dans la foi, et il dirige notre regard vers ton retour à la fin du monde.

L'avènement du Fils de l'homme ressemblera à ce qui s'est passé... Ce qui s'est passé au temps de Noé s'est déjà renouvelé à ta naissance. A part Noé et sa famille, personne ne s'attendait au déluge... A Bethléem, tu es venu chez les tiens et les tiens ne t'ont pas reconnu! Seuls, des bergers et des étrangers, les Mages, sont venus à ta rencontre. Aujourd'hui, il en va de même. Les hommes sont occupés à leurs affaires; ils n'ont pas le temps de penser à Toi! Tu passes dans nos vies, mais on n'y fait pas attention; on a autre chose à faire!

Veillez donc... Tenez-vous prêts...

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Ce n'est pas pour nous faire peur que tu dis cela. Au contraire, c'est parce que tu nous aimes et que tu veux notre vrai bien. Ces appels à la vigilance ne valent pas seulement pour la fin de notre vie. Ils sont pour aujourd'hui, pour chaque jour. Nous devons veiller pour ne manquer aucune de tes venues parmi nous.

Seigneur, donne-nous de rester vigilants afin de t'ouvrir dès que tu frappes à notre porte à travers les événements, à travers le prochain... Ce sera alors avec joie que nous t'accueillerons quand tu viendras pour la rencontre définitive, lorsque nous passerons de ce monde à notre Père des cieux. Oui, donne-nous de t'entendre dire Serviteur fidèle, entre dans la joie de ton Maître! (Mt 25, 31)

Le Seigneur vient !

Jésus parlait à ses disciples de sa venue…Le temps de l’Avent nous rappelle ta venue parmi nous,Seigneur Jésus.C’était à Bethléem,dans l’humilité et la pauvreté de notre nature humaine.Tu reviendras à la fin des temps, dans la gloire de ta divinité.Mais tu viens aussi constamment dans nos vies.Savons-nous t’accueillir ?L’avènement ressemblera à ce qui s’est passé au temps de Noé.Tu ne changes pas de méthode, Seigneur !C’est toujours dans la simplicité que tu te présentes.Tu ne veux pas t’imposer à la manière des « Grands » de la terre.Tu continues de venir discrètement,comme à l’époque de Noé, ou comme à Bethléem.

Les gens étaient tout à leurs affaires.Ils n’ont pas su reconnaître les signes de Dieudans Noé fabriquant l’arche,ni dans l’enfant de la crèche.Tous les jours, à travers les événements, tu passes dans nos vies :je me tiens à la porte et je frappe.Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte,j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui (Ap. 3,2O)Tu frappes délicatement à la porte…Mais il y a tant de bruit en nous, tant de soucis, de projets, divers…

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Que nous n’entendons pas Celui qui frappe à la porte.

Veillez donc ! Le Seigneur viendra à l’heure où vous n’y pensez pas.Ce n’est pas pour nous faire peur que tu dis cela.Au contraire, c’est parce que tu nous aimesEt que tu veux nous faire vivre dans ton amitié.Ces appels à la vigilance ne sont pas seulement pour la fin de notre vie.Ils sont pour aujourd’hui,pour chaque jour.Fais-nous comprendre cela, Seigneur.Donne-nous de veiller, de nous tenir prêts, pour ne jamais manquer ta venue.

TEXTES DE MEDITATION

Le Christ Jésus est venu dans le passé et la crèche de Bethléem en garde le souvenir. Il vient dans ce futur très proche qui sera là dans quelques minutes, dans quelques heures ou dans quelques jours. Il vient soudainement comme un cataclysme, comme un déluge imprévisible, comme un événement décidé par une puissance inconnue qui nous prend au dépourvu. Aux jours du déluge, Noé fut le seul à être averti de la décision du Seigneur Dieu. Rien ne laissait présager la venue du déluge. « On mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, […] les gens ne se sont doutés de rien »*, commente Jésus.Jésus exhorte au contraire ses disciples à la veille, c’est-à-dire à l’attention, à la lucidité sereine. Le royaume de Dieu et sa manière d’être, cette forme de vie particulière sont là, devant nos yeux, déployés par l’exemple de Jésus. Pourtant, la violence faite à la terre nous aveugle et nous conduit au cataclysme. Dans le mythe biblique, la terre s’était corrompue devant Dieu et remplie d’injustice. Dieu regarda la terre et vit que l’humanité avait perverti sa conduite. En réponse à cette violence, Il dit à Noé : « Je l’ai décidé, c’est la fin de tout être de chair ! À cause des hommes, la terre est remplie de violence. Eh bien ! Je vais les détruire et la terre avec eux. »Le Seigneur Dieu avait installé un jardin et placé l’humain pour le cultiver. Mais l’humanité a poursuivi et amplifié la violence faite à la terre par Adam et Ève : au lieu de bien gérer cet écosystème fragile, ils dévorèrent ses fruits et ses ressources avec avidité. Noé, le seul juste, eut le souci de la préservation de toutes les espèces dans son arche. Jésus inscrit la venue du Royaume dans le déploiement de la justice de Noé. La douceur est la seule méthode pour avoir la terre en héritage. La paix permet à la terre mère d’engendrer les fils de Dieu. La pauvreté des humbles s’oppose à l’avidité des cupides***. De quelle reconnaissance les créatures ont-elles besoin pour ne plus être nos esclaves ?

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billet C'est Jésus, le voleur Il viendra comme un voleur. Jésus vient déjà comme un voleur. Il nous dérobe notre suffisance, nos sécurités, nos paresses, notre tranquillité. Il va tout jeter au feu, tout brûler dans quelque buisson ardent.On attendait qu'il frappe à la porte, pour l'entrebâiller, le reconnaître, lui faire une petite place. Voilà qu'il perce le mur. Il y a longtemps d'ailleurs qu'il traverse les murailles, toutes les murailles. Inutile de tirer les verrous de nos peurs quand le Ressuscité s'approche.Alors que faire? Veiller, être prêts. Comme si c'était pour la nuit prochaine ou pour ce soir. Et si c'était pour tout de suite? Puisqu'on a les yeux grands ouverts, puisqu'on est prêt, il ne va pas tarder. Vous allez voir: il est déjà là, il y a longtemps qu'il a fait une brèche dans notre mur de torchis et qu'il nous appelle dehors.Veiller, être prêts, c'est toujours partir, partir avec lui. Il n'a rien volé. Il a même dit de tout laisser, de tout donner. Si, il a volé! Il nous a volés à nous-mêmes.

Ouvrons nos fenêtres

Tel un calendrier de l’Avent, il est venu le temps d’ouvrir tout grand nos fe-nêtres. Fenêtre de notre regard sur les autres. Fenêtre de notre désir de Dieu. Fenêtre de notre volonté de le suivre… Veillez ! « L’heure est venue de sortir de votre sommeil » (2e lecture). Le temps de l’Avent s’ouvre devant nous comme une opportunité de nous mettre le cœur en alerte, en état d’ac-cueil. Le Fils de l’homme vient. Il nous rejoint dans notre humanité. Il vient dans nos amours, dans nos espoirs et dans nos souffrances. Il vient dans nos engagements, dans nos préoccupations et dans nos découragements. Il vient aujourd’hui encore comme il est venu au commencement du monde et comme il reviendra à la fin des temps. En effet, nos repères temporels ne tiennent guère devant le mouvement du salut. Seule la sagesse de la liturgie nous aide à rendre « concrets » les mystères de la foi. Alors, un Avent diffé-rent du précédent ? Nous pouvons choisir une aide à la prière, envisager de donner du temps à une personne isolée autour de nous, rejoindre une dé-marche pour vivre sobrement la fête de Noël, nous garder des plages de si-lence pour méditer devant la crèche, maîtriser notre consommation d’écrans vidéo, etc. L’important étant de continuer à ouvrir nos fenêtres, afin de reconnaître le Seigneur quand il se montrera. Parce qu’il vient pour nous. Comme le dit saint Bernard de Clairvaux dans son premier sermon 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 21

pour l’Avent : « Ce ne sont point toutes les richesses du monde, ni toute la gloire d’ici-bas, ni rien de ce qui peut flatter nos désirs sur la terre qui fait notre grandeur […] mais le fait que Dieu soit venu nous chercher. » Nous le valons bien !

Brandir l’espérancePROGRAMMES DE TÉLÉVISION, publicités et agendas en papier ou électroniques ne cessent de conduire et d’influencer nos vies et nos choix. Par moments, trop d’activités ne laissent guère de place à la prière et au recul nécessaires pour relire nos vies. L’Église commence aujourd’hui sa marche vers Noël. Elle entre dans le temps de l’Avent. Entrer dans le temps de l’Avent, c’est entrer dans la vigilance, avec, chevillée au corps, une question qui nous taraude. Que faisons-nous de notre vie, de nos journées, du temps qui passe ? Après quoi courons-nous sans cesse ? L’Avent nous pose ces questions et s’offre à nous comme un chemin de ronde qu’il nous faut emprunter revêtus de l’habit du veilleur. Être veilleur, c’est oser traverser la nuit pour la conduire au petit jour, c’est croire que les ténèbres feront place au grand jour. Être veilleur, c’est accepter de ne pas laisser tomber les bras, pour être témoin du jour qui se lève, pour dire à temps et contretemps aux dormeurs comme aux insomniaques, à ceux qui attendent comme à ceux qui n’attendent plus rien, qu’un autre temps arrive. Être veilleur, c’est mettre au monde du jour qui vient, ce qui reste du jour qui s’endort. Être veilleur, c’est brandir l’espérance comme la lampe qui éclaire les pas du marcheur dans sa traversée de la nuit ! Être veilleur, c’est, comme nous y invite l’Apôtre Paul, nous revêtir pour le combat de la lumière, et sortir de notre sommeil !

L’Avent nous invite à déprogrammer le « trop prévu » pour faire place à Celui qui vient. Nous ne savons ni le jour ni l’heure. Il est déjà là, il est venu, il reviendra.

Allons à sa rencontre

Les liturgies qui précèdent Noël nous préparent à célébrer le mystère de l’Incarnation  « dans toute la pureté de la foi »… Cette pureté de la foi est un élan vers celui déjà au cœur de notre assemblée. Sa venue n’est pas une image comme celles que nous renvoient les médias.On ne peut pas y prêter une attention distraite. Sa venue est l’évènement capital de nos vies. Elle nous plonge dans le mystère de sa présence actuelle,

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dès aujourd’hui, dans le monde, dans nos vies. Jésus met toute son énergie à nous persuader, et de sa présence aujourd’hui et de sa venue prochaine.Les signes de cette venue peuvent sembler effrayants ; ils sont d’abord une exhortation à « nous tenir prêts ». Prêts à l’aimer, à être aimés, à nous aimer les uns les autres en allant ensemble « à sa rencontre ».

En ce dimanche nous entrons dans le temps de l’Avent, le temps de la préparation avant la venue de Dieu parmi les hommes. Un temps aussi important que celui des fiançailles précédant le mariage.

Nous sommes invités à nous réveiller de toute urgence. Ceux d’entre nous qui ont connu la guerre ou qui ont fait leur service militaire savent que le sommeil est le moment de tous les dangers. Qui veillent alors sur nous, sur nos biens, sur ce fusil qu’on nous dit être notre bien le plus précieux ? Celui qui veille ne va-t-il pas s’endormir lui aussi, manquer de vigilance ? Dormir et ne plus se réveiller disent parfois les vieilles personnes ou les malades. Et pourtant il faut absolument se réveiller. Veiller nous-mêmes. Ne plus nous cacher et regarder vers ce que Dieu va nous montrer.

L’évangile compare le salut à celui de Noé dans son arche. L’Église est elle-même souvent comparée à un bateau. Souvenons-nous des “boat people” qui prenaient la mer sur de frêles embarcations. Ils bravaient les vagues, tremblaient à chaque bateau qui passait, ne sachant s’il était ami ou ennemi. Ils ne savaient rien de leur avenir mais espéraient tout simplement des jours meilleurs. Aujourd’hui, l’Église est-elle encore une invitation à embarquer sur son bateau ? À braver les tempêtes en mettant notre confiance qu’en Dieu seul ?Bon dimanche et préparons-nous activement à la venue de notre Sauveur.

Connaissance de la foi ... Matthieu l’évangéliste

Pendant l’année liturgique A, les évangiles du dimanche sont en général extraits du premier évangile, celui de St Matthieu.Que sait-on de cet évangéliste ? Une ancienne tradition ecclésiastique de la première moitié du IIe siècle, pense qu’ils ‘agit de Matthieu, appelé aussi Lévi, l’in des douze apôtres, ce publicain de Capharnaüm que Jésus appela à être son disciple. Peut-être se dépeint-il lui-même lorsqu’il évoque le « scribe devenu disciple du Royaume des cieux comparable au maître de maison qui tire son trésor du neuf et de l’ancien » (13,52). Tel est donc Matthieu : un lettré juif devenu chrétien.Paru dans les années 80-90, peu après la ruine de Jérusalem (70), cet évangile a été écrit pour les communautés chrétiennes de Syrie, peut-être à Antioche. L’Eglise d’Antioche avait été fondée par les disciples d’Etienne, critique vis-à-vis du judaïsme ; elle avait été aussi marquée par Paul, plus critique encore. En même temps, elle avait reçu les amis de Jacques, frère du Seigneur, le plus juif des premiers responsables chrétiens, ainsi que Pierre qui cherchait un compromis. Pas étonnant alors que Matthieu prenne en compte la situation très concrète de cette communauté de la fin du 1er siècle, de ses difficultés à croire, à persévérer dans l’attente, de son opposition au judaïsme renaissant après la chute de Jérusalem. C’est ainsi que

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s’explique la virulence de l’évangéliste à l’égard des scribes et des pharisiens, et l’insistance sur l’université de la Bonne Nouvelle. Le trait le plus remarquable du premier évangile est sa très large utilisation des textes de l’Ancien Testament : en 130 passages au moins, l’auteur se réfère directement à l’Ecriture, dont 43 sont des citations précises. Ainsi montre-t-il que le dessein de Dieu s’accomplit dans la personne et les actes de Jésus. Le message de la Bonne Nouvelle est inséré dans l’histoire du Salut. Ainsi l’Ecriture est-elle relue dans une perspective chrétienne.Longtemps, cet évangile, bâti autour de cinq grands discours de Jésus, a été considéré comme l’Evangile par excellence ; c’est sur les enseignements du Christ tirés de cet évangile que le christianisme commun s’est établi. C’était lui encore qui était lu régulièrement à la messe, avant Vatican II. Mais s’il fut considéré dès le IIe s. comme l’Evangile de l’Eglise, c’est qu’il est un texte enraciné dans une communauté ; un texte vivant, parce que destiné à des lecteurs invités à revenir sans cesse aux enseignements donnés par le Christ durant sa vie terrestre.L’emblème de Matthieu est l’homme (confondu à tort avec un ange), parce que son évangile débute par la généalogie humaine de Jésus.

QUELQUES HOMELIES

En regardant le temps gris de ces derniers jours, nous en arrivons facilement à avoir des pensées moroses.

En de tels jours, la plus petite contrariété prend très facilement une ampleur démesurée. Quelqu’un m’apporte une mauvaise nouvelle, la collègue se trompe dans les papiers, le journal arrive avec un peu de retard, un inconnu me jette un regard étrange… et déjà je m’énerve, je suis au bord de l’explosion. En de tels jours nous percevons aussi plus facilement notre propre misère, notre désespoir. Les nuages sombres de la colère et de la souffrance donnent à tout un goût amer, un goût de tristesse.

J’aimerai comparer cela à un coup d’œil dans un entonnoir. La perspective nous paraît toujours plus étroite et au bout il n’y a plus qu’une minuscule sortie, trop petite pour que nous puissions passer et même si nous le pouvions, la sortie semble bouchée. Il semble alors bien que notre histoire touche à sa fin. Tout est fini, plus rien ne va. De telles pensées nous submergent encore plus facilement dans le climat actuel de guerre, d’inondations et autres catastrophes “naturelles” ou la courbe du chômage qui semble repartir à la hausse. L’avenir paraît bien fragile et incertain, difficile alors de trouver ou d’imaginer une issue positive. Est-ce donc la fin de l’histoire ?

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Après la tristesse du mois de novembre, après notre désespoir et nos colères inutiles, l’histoire du monde et de notre vie se poursuit avec l’Avent, ce temps dans lequel nous entrons aujourd’hui ! Ce n’est pas un hasard si l’Avent débute avec les lectures d’aujourd’hui, avec l’évangile que nous venons d’entendre. Car durant l’Avent nous sommes invités à changer radicalement la direction de notre regard. Tourner donc l’entonnoir. Notre vision n’est plus rétrécie, au contraire, elle s’élargit ! Paul dit : “c’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est près de nous.” (Rm 13,11)

Que ce soit les hommes de l’Ancien Testament ou ceux qui côtoyaient Jésus, ils ont pu vivre une expérience particulière : là où ils pensaient ne plus pouvoir aller plus loin, là où ils se sentaient bien impuissants et où leur connaissance était arrivée à ses limites, là où tout devenait étroit, c’est là que Dieu devenait actif, c’est là où il a cherché à les sauver, où il s’est fait connaître et leur demandait de tourner l’entonnoir.

Je pense que c’est là le mystère de l’Avent et de Noël. En cet enfant, en Jésus, Dieu nous révèle son intention de nous sauver lorsque le désespoir nous guette. Il nous demande simplement de changer notre regard, de rester vigilants : “c’est à l’heure où vous n’y penserez pas, que le Fils de l’homme viendra.” (Mt 24,44) Notre histoire continue et elle continuera, même lorsque le monde que nous connaissons touchera à sa fin. L’Avent n’est qu’une préparation d’un merveilleux “après”.Il suffit d’enlever le bouchon au bout de notre entonnoir…

Changer son regard de direction, c’est ne plus regarder vers soi et uniquement vers soi en passant son temps à se lamenter ou à critiquer tout le monde : son conjoint pour sa cuisine ou l’absence d’aide dans les tâches de tous les jours, son voisin, son patron qui paye mal, les politiciens qui semblent malhonnêtes et toujours soutenir les autres, etc. Changer son regard de direction, c’est regarder vers les autres, c’est se prendre en main et réaliser, même de petites choses, pour que notre vie actuelle et future soit différente.

Changer notre regard consiste aussi à “forger de nos épées des socs de charrue (…) à ne plus lever l’épée nation contre nation, à ne plus s’entraîner pour la guerre” (Is 2,4). Ceci sera très dur et très long car nous aimons bien trop souvent encore nous trouver, voir même nous fabriquer, un ennemi. Pourtant, pour que notre Avent débouche sur un “après”, il faudra que nous y travaillions de toutes nos forces et avec beaucoup d’amour et de pardon. Cherchons donc plutôt à vendre et même à donner aux pays pauvres des socs de charrue, les moyens de subvenir à leurs besoins, plutôt que de leur vendre des armes pour s’entretuer, et nous aurons déjà fait un grand pas vers la paix dans le monde.Ce que je vous souhaite pour ce temps de l’Avent, c’est de pouvoir vous aussi sentir que Dieu nous prépare une autre vie, un nouveau commencement, et qu’il nous offre la vision d’un entonnoir ouvert sur un avenir épanouissant, débordant de promesses !

L'avènement de Jésus à la fin des temps sera-t-il un jour de jugement et de condamnation du monde? Nous pourrions le penser quand Jésus fait allusion au déluge. En effet, la Bible présente la génération du déluge comme une humanité pécheresse où chacun se laisse aller à son coeur mauvais. Mais Jésus ne fait pas ce reproche aux gens du déluge. Il n'y a rien de répréhensible à

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ce qu'ils font: manger, boire, se marier résument les occupations habituelles des hommes, aujourd'hui comme hier. Ce qui leur est reproché, c'est de ne s'être doutés de rien: leur vie était bien organisée, tout était programmé dans un horizon familier qui excluait l'imprévisible et l'inattendu. Or, c'est ce qui est arrivé et ils ont été pris au dépourvu.

Avons-nous un avantage sur cette génération? Oui et non. Oui, parce qu'en disciples du Christ nous savons que l'histoire humaine va vers un accomplissement. Elle ne se boucle pas sur elle-même suivant un cycle de perpétuel retour. La proclamation de nos eucharisties: "Nous attendons ta venue dans la gloire", nous prépare au rendez-vous de l'humanité avec le Christ, qui n'est donc plus inattendu. Mais malgré cette certitude, nous n'avons pas l'avantage sur les gens du déluge de connaître le jour où notre Seigneur viendra: il nous demeure aussi imprévisible. Ce jour ne nous est donc pas présenté comme une condamnation, mais comme une surprise pour tous les hommes, croyants ou non. Que faire alors? Veillez, nous dit Jésus, pour ne pas être pris au dépourvu, car il y a de bonnes et de mauvaises surprises.

Veillez à l'orientation que vous donnez à votre vie, attendez davantage de votre existence que ce que le monde présent lui offre. Faites grandir votre désir de voir fleurir la paix et la justice sur terre et travaillez à cette floraison; alors, quand viendra le Prince de la paix et le Soleil de justice, vous serez prêts pour ce rendez-vous. Faites grandir votre désir de solidarité et de partage et entrez dans ce mouvement; alors, quand paraîtra le Fils de l'homme qui a pris le parti des plus pauvres, vous serez prêts pour ce rendez-vous. Faites grandir votre désir de l'intimité avec Dieu par la prière et l'écoute de sa parole; alors, quand viendra le Fils du Père, vous serez prêts pour ce rendez-vous. Aussi, bien que sa venue vous surprendra comme elle surprendra les autres, vous ne serez pas pris au dépourvu: ce sera une bonne surprise.

Concrètement:Vivre le temps de l'Avent n'est-ce pas tenter de réaliser modestement, à l'échelon de notre

communauté locale, ce que le Concile a entrepris pour l'Eglise entière ? Vivre le temps de l'Avent n'est-ce pas nous mettre en état de pouvoir annoncer Jésus-Christ à tous nos frères d'abord par la manière dont vit et s'organise notre petite communauté chrétienne ?

Vivre le temps de l'Avent, n'est-ce pas essayer de nous rencontrer davantage pour lire ensemble la parole de Dieu, pour prier ensemble, pour organiser mieux l'accueil de ceux qui viendront à Noël, pour aider les enfants et les jeunes à célébrer ce Jésus qu'ils découvrent dans la catéchèse, pour prendre contact avec les isolés, les malades ou les personnes âgées ?

Que l'Esprit du Seigneur nous guide et nous inspire. Qu'il nous aide à prendre au sérieux la question posée par Jésus : “ Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ? ” Amen.

Piste pour homélie (Entraide et fraternité)

Pendant ce temps de l’Avent, Action Vivre Ensemble nous propose une nouvelle campagne dont le message est très clair : la pauvreté est un scandale et il faut la combattre. « Tenez-vous donc prêts, vous aussi… Veillez » « Veillez » pourrait vouloir dire aujourd’hui : regardez, ouvrez l’œil et le bon œil pour comprendre.

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« Tenez-vous donc prêts, vous aussi. C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’Homme viendra. » En ce 1er dimanche de l’Avent, nous voilà invités à devenir des chercheurs d’un Dieu inattendu, un Dieu à la marge, un Dieu présent dans les plus pauvres, un Dieu qui, en Jésus de Nazareth, a choisi son camp.

Pour découvrir ce Dieu de Jésus dans les plus pauvres, il est urgent d’arrêter de condamner les pauvres. C’est la pauvreté que nous sommes appelés à condamner et non les pauvres. Voilà peut-être le seul moyen de comprendre la pauvreté. Voilà aussi une manière de vivre la conversion à laquelle le temps de l’Avent nous invite aussi.

Nous convertir, c’est sortir de nos préjugés, de nos slogans à l’emporte-pièce et de nos clichés. Combien de fois n’entendons-nous pas : les pauvres, c’est quand même un peu de leur faute. Ils n’ont pas d’argent, mais ils ont des écrans plats, des GSM dernier cri… Ils ne savent pas gérer leur budget.

Il y a bien sûr des clichés pour toutes les catégories de la population : les femmes, les fonctionnaires, les femmes blondes, les jeunes, les étrangers et même les patrons. Il est vrai que dans les préjugés, il y a toujours un part de vérité. Et pourtant, si nous voulons vivre une véritable conversion pour combattre la pauvreté, il est essentiel de nous interroger sur notre besoin de juger, de classifier, de coller des étiquettes sur des personnes qui sont différentes de nous.

Les stéréotypes, les clichés nous servent souvent à nous rassurer face à des groupes de personnes qui nous dérangent, que nous ne connaissons pas bien. Les clichés tout faits nous dispensent souvent de chercher à comprendre. Comprendre et non pas chercher des boucs émissaires.

Les préjugés sur les pauvres nous amènent souvent à deux conclusions.

La première : les pauvres sont coupables de leur situation, du moins en partie. Ils ont raté quelque chose dans leur parcours individuel.

La deuxième : Quoi que l’on fasse, il y aura toujours des pauvres, c’est inévitable.

Et Saint Paul de dire aux chrétiens – et à nous – « C’est le moment, l’heure est venue de sortir de notre sommeil, revêtons-nous le combat de la lumière. » Ne pourrions-nous pas dire aujourd’hui : Stop ! C’est le moment d’éradiquer, d’arrêter nos préjugés. C’est le moment de regarder, de comprendre la pauvreté. C’est le moment d’être en éveil, d’ouvrir le bon œil pour mieux agir.

En Belgique, un million et demi de personnes, soit 14,7´% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. En Europe, 19 millions d’enfants vivent dans la pauvreté. Etre pauvre, 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 27

c’est vivre une accumulation de manques qui se prolongent dans le temps : manque d’argent, de formation, de liens sociaux. La pauvreté consiste à perdre sa dignité et d’être exclu des activités et des modes de vie normaux du pays dans lequel on vit.

La pauvreté n’est pas seulement le lot des personnes sans emploi ou bénéficiaires d’une aide sociale. La pauvreté touche aussi 4,4% des personnes ayant un emploi. Quand on affirme cela beaucoup de personnes s’étonnent. Comment est-ce possible ? Et pourtant, c’est une nouvelle réalité. Si ces travailleurs sont pauvres, c’est parce que leur salaire est trop faible et insuffisant. Leur pauvreté vient aussi du fait qu’ils ont des contrats précaires, à temps partiel et à une durée déterminée. La pauvre peut –être notre voisin ou voisine. C’est une personne que rien ne distingue des autres. Statistiquement, « c’est une femme, belge, chômeuse, âgée de 34 ans. Qui élève seule ses 2 enfants. Elle est peu qualifiée et elle a un réseau social limité, elle n’est pas en bonne santé et elle vit dans un logement en mauvais état. » Croyez-vous que vous allez la reconnaître dans la rue.

Tenez-vous prêt, veillez ! Ne nous installons pas au chaud dans nos certitudes. Osons crier haut et fort que la pauvreté, qui touche de plus en plus de citoyens, est le résultat de choix politiques. Ces choix politiques privilégient la croissance économique et l’accumulation des richesses. L’argent produit de l’argent au détriment de l’emploi. Oui, nous sommes dans une société qui repose sur la concurrence. Nous sommes dans une société qui élimine le plus faible. Dans une telle société, la pauvreté ne peut que progresser. A nous de redessiner cette société aux couleurs du partage, de la solidarité, de la dignité. Des couleurs qui rappellent singulièrement celles de l’Evangile.

Voici donc revenu le temps de l’Avent. Ne perdons pas de temps pour préparer la fête de Noël, celle de la venue de Jésus au plus intime de notre coeur. Préparons-la avec soin pendant ces 4 dimanches, comme si nous arrangions notre maison pour accueillir un ami bien-aimé.

Ce premier dimanche de l’avent nous propose quelques démarches bien concrètes pour le faire. “Veillez car vous ne savez pas quand il viendra” dit JésusCette venue est donc imprévisible. Dans l’immédiat “après Jésus” elle paraissait imminente et, pour ne pas être surpris, il fallait être prêt à chaque instant. Sans spéculer sur la “fin des temps” disons-nous que chacun, chacune fera cette rencontre à l’heure du passage de cette vie dans une autre.Imaginons notre embarras si nous devions accueillir quelqu’un, venant inopinément, dans notre intérieur malpropre ou même uniquement en désordre !

Jésus compare sa venue à celle d’un voleur. 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 28

Étrange cette image ! Jésus un voleur ! Voleur d’amour, s’invitant lui-même un peu par force, séducteur qui nous surprend en se glissant dans notre intimité, perçant nos murs derrière lesquels nous nous croyons en sécurité. Au temps de Jésus il suffisait aux voleurs de creuser un trou dans les murs de bisé pour entrer dans une maison. Nos murs à nous, comme, peut-être nos cœurs, sont aujourd’hui protégés par de sérieux et rassurants blindages. Gare aux voleurs !

Pourtant ce n’est pas seulement à la fin des temps qu’Il viendra. Ne vient-il pas sous les traits de celui ou de celle qui guette ou quête notre amour ?“L’heure est venue de sortir de votre sommeil” écrit Paul dans sa lettre. Se réveiller ? Mais dormirions-nous vraiment ? Dormirions-nous éveillés ?Le sommeil dont l’apôtre nous invite à sortir n’est évidemment pas le sommeil bienfaisant, plein de confiance et d’abandon après une journée de labeur.C’est un sommeil qui est démission, désolidarisation, volontaire oubli du réel parce que celui-ci nous paraît trop décourageant. Le meilleur exemple de ce sommeil est celui des disciples à Gethsémani, lors cette heure d’angoisse cruciale de leur maître.

Dormir ainsi c’est choisir de folâtrer dans l'imaginaire, et se complaire dans un rêve. Même si en apparence nous construisons un petit monde que nous voulons douillet autour de nous ; mais un monde quasi virtuel, protégé de toutes les intrusions venant du dehors. Des exemples nous pourrions en trouver à la pelle : ce monde affriolant et artificiel proposé et mis en valeur par la télévision, ce monde que veulent protéger ces 5 000 signataires s’opposant à la construction de logements sociaux dans leur quartier…

“Sortez de votre sommeil” le Seigneur vient !Aujourd’hui en cet avent 20.. ce n’est pas le Seigneur en puissance qui vient, mais le Seigneur démuni, en pauvreté, en quêteur d’une petite place, en quêteur d’un peu d’amour. Ne ratons pas cette venue-là. Sortons du rêve, émergeons, ouvrons nos yeux sur le monde des humains même s’il est décevant. Tenez-vous prêts, je viens.

Mais à son arrivée il ne vient pas les mains vides. Sa présence transformera radicalement notre vie : “De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances des faucilles…” Quelles parlantes images que celles d’Isaïe En notre temps de l’avent 2004 où partout dans le monde on continue à s’entre-tuer, cette image si simple peut nous faire réfléchir. Au temps d’Israël C’est le même métal qui permettait de forger ou une épée ou un soc de charrue, ou une lance ou une faucille.

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C’est à la pointe de l’épée que les Israélites ont conquis leur terre, maintenant ce ne sont plus les hommes, les autres, ces éternels adversaires qu’il faut pourfendre mais ouvrir le sol pour l'ensemencer. Désormais on ne lancera plus les fers de lance pour faire récolte de mort, mais joyeusement la faucille pour récolter pain et vie. Voilà la promesse faite aux humains s’ils accueillent “Celui qui vient”.

Si nous voulons chercher des images contemporaines, nous n’aurons aucun mal à les trouver. Investir pour la guerre, réelle ou économique au profit d’une vie de rêve pour les nantis ou investir en lâchant un peu de lest, en investissant pour le développement harmonieux de toute notre planète. Si nous croyons qu’il vient et qu’il est déjà là, le choix est clair.

Nous estimons souvent que ce qui commence bien aura aussi une bonne fin. Cet optimisme nous aimerions le voir s’appliquer aussi à l’année liturgique qui commence aujourd’hui. Et pourtant… l’évangile du jour résonne comme un coup de tambour, comme une de ces fanfares tonitruantes qui ouvrent un défilé.

Avec un langage sombre, l’évangile est dans le ton de ce que nous disent actuellement les scientifiques et les écologistes : “La fin du monde est proche si nous ne faisons rien, si nous ne changeons pas nos habitudes et notre surconsommation.” Il est clair que Matthieu veut attirer notre attention et nous réveiller de notre torpeur due à un quotidien plutôt monotone. Il nous invite à reconnaître des signes, les signes qui annoncent la venue de Dieu. Mais celui qui veut reconnaître les signes du temps doit commencer par les chercher en lui-même, et c’est souvent cela qui est le plus difficile. Ai-je vraiment envie de voir tout ce qui est de travers en moi, tout ce qui est sombre et éloigné de Dieu ? Un regard sur nous-mêmes qui peut être effrayant si nous ouvrons pleinement les yeux.

Un regard certainement désagréable, voire menaçant que nous avons à plonger dans le puits de notre âme, dans le puits de notre famille, dans l’eau profonde de nos fréquentations, et le marécage du monde. Admettons qu’au fil de notre vie nous avons plus d’une fois fait le ménage en soulevant simplement le tapis pour mettre la poussière en dessous. Nous affrontons souvent la réalité sans nous soucier et superficiellement. Mais le compte n’y est pas. Si chacun de nous jette au fond du puits du monde ce qu’il ne veut plus ou ce qu’il ne veut plus voir, il va forcément être empoisonné et notre monde s’approchera grandement d’une fin qui risque de ne pas être celle dont nous rêvons.C’est pourquoi il est urgent de faire des prélèvements, de mesurer la qualité de notre “eau”. Est-ce que j’arrive encore à me “sentir”, ou à sentir l’Église ou la société ? Ou au contraire, une odeur d’eau stagnante et nauséabonde remonte jusqu’à mes narines ? C’est le défi de l’évangile du jour, savoir si nous sommes prêts pour le retour du Christ. C’est un défi car il n’est pas simple de nous débarrasser de nos défauts, erreurs et manquements. C’est pourtant bien ce que nous demande le Christ, être suffisamment purs au point que nous devenions le “sel de la terre” (Mt 5,13). Le sel a un pouvoir purifiant, il en est autrement de la soupe dans laquelle il est parfois jeté.

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Le propos de Matthieu n’est pas de nous effrayer en usant d’un artifice facile, ni de faire dans la sinistrose ou le catastrophisme. Mais il veut nous rendre attentif à la question : et si Dieu venait aujourd’hui ?Serions-nous préparés à l’accueillir ? S’il nous demandait de lui donner à boire l’eau de notre puits, la trouverait-il bonne à boire ou non potable ?Et si nous mettions un grain de sel dans nos relations pour les rendre plus profondes et authentiques ? Et si nous ajoutions un grain de sel dans la balance de l’égalité entre les hommes ? Et un autre grain de sel dans nos couples ? Sans oublier un grain de sel dans l’Église elle-même…

Dieu nous offre un océan d’amour à travers son fils. Comme tous les océans, nous y trouvons du sel en quantité pour purifier nos puits, pour nous faire devenir le sel de la terre qui jamais ne s’affadit. L’évangile du jour est donc bien un appel au réveil et un message d’espoir, celui que nous allons pouvoir être des chrétiens plein de saveur, qu’une tentative de nous faire réfléchir sous la menace ou la crainte. Cet appel n’en est pas moins fort, tonitruant comme je le disais tout à l’heure. En ce début du temps de l’Avent, regardons en nous, n’ayons crainte d’affronter tout ce qui nous déplaît, et ayons du piquant dans la vie, pour transmettre notre foi comme un grand feu d’amour.

1 avent A (pistes pour homélie)Les belges, avons-nous lu encore dans les médias, sont de très gros consommateurs de tranquillisants et d’antidépresseurs. Qu’est-ce donc qui nous empêche de dormir ? Pourquoi sommes-nous si mal dans notre peau ?Nous mettons cela sur le compte du stress, de l’agitation, les pressions, l’impatience permanente dans lesquelles nous sommes plongés ou sur le compte des innombrables sollicitations auxquelles nous devons faire face… Il y a aussi l’ambiance générale dans laquelle nous baignons : nous n’entendons jamais parler que de ce qui ne va pas que ce soit dans le domaine de la politique, de l’économie, de la justice, du social, de l’emploi… sans parler de toutes les menaces qui nous inquiètent personnellement : la maladie, les agressions, les séparations…comme à l’époque de Noé nous sommes aussi plongés dans un véritable déluge… Oui, il y a de quoi prendre des antidépresseurs !Et pourtant nous devons admettre, si nous prenons un peu de recul, que nous sommes des privilégiés par rapport au reste du monde et que nos ennuis font pâle figure devant le déluge de violence, de pauvreté de misère qui s’abat de plus en plus sur des milliards d’humains. Devant eux il est indécent de se plaindre.Or le réflexe spontané de celui qui possède, c’est de protéger ses acquis, ses avoirs. Se protéger est synonyme de s’enfermer, s’entourer d’une citadelle. C’est vrai au niveau individuel comme au niveau national. C’est ainsi que nous sommes les témoins d’une émergence de nationalismes et d’extrémismes les plus divers.Mais nous oublions facilement que si nous sommes dans un pays de cocagne, ce n’est pas parce que nous l‘avons mérité mais parce que nous l’avons hérité, c’est parce qu’avant nous 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 31

une multitude d’hommes et de femmes pendant des siècles ont lutté et donné leur vie pour obtenir les avantages, les bienfaits, les droits dont nous jouissons aujourd’hui. C’est parce que d’autre ont semé et planté que nous avons maintenant la chance de cueillir les fruits.Voilà ce que Jésus nous rappelle aujourd’hui : « sortez de votre enfermement, sortez de vos rêves, réveillez-vous et ouvrez vos portes et fenêtres ». Dépassez le décor que vous vous êtes construit et regardez la réalité, voyez le monde qui est le votre. Savez-vous que chez-nous en Belgique, un million et demi (soit 14,7%) de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. En Europe, 19 millions d’enfants vivent dans la pauvreté. Etre pauvre, est une accumulation de manques qui se prolongent dans le temps : manque d’argent, de formation, de liens sociaux. La pauvreté consiste à perdre sa dignité et d’être exclu des activités et des modes de vie normaux du pays dans lequel on vit. Osons crier haut et fort que la pauvreté qui touche de plus de plus de citoyens est le résultat de choix politiques : ces choix politiques qui privilégient la croissance économique et l’accumulation des richesses en quelques mains. L’argent produit de l’argent au détriment de l’emploi. Oui nous sommes dans une société qui repose sur la concurrence, Nous sommes dans une société qui élimine le plus faible. Dans une telle société, la pauvreté ne peut que progresser. A nous de redessiner cette société aux couleurs du partage, de la solidarité, de la dignité. Des couleurs qui rappellent singulièrement celles de l’Evangile.

Piste 2

Lorsque nous étions enfants, on nous a souvent raconté l’histoire sainte à la façon d’un western avec toujours à la clef une bonne petite leçon morale : les méchants sont vaincus et les bons récompensés.L’histoire de Noé est un bel exemple. Le déluge est une punition bien méritée pour les hommes à la vie dévoyée. Si nous écoutons Jésus il ne parle pourtant pas ainsi, au contraire, ces hommes et ces femmes, dit-il, respirent la joie de vivre et s’occupent des besoins les plus normaux de la vie : on mangeait, on buvait, on se mariait… il n’y a là rien de répréhensible. Alors pourquoi sont-ils punis ? Qu’est ce qu’on leur reproche. Quel est leur tort ?Ce n’est ni la débauche ni le péché que Dieu leur reproche mais « de ne se douter de rien » c’est-à-dire de ne pas se soucier de l’essentiel, de passer à côté du vrai réel.Non seulement ils vivent comme s’ils étaient immortels mais ils ne se préoccupent même pas de la misère de leurs frères et n’entendent pas leurs cris de détresse. Il faut qu’ils soient engloutis dans la mort pour découvrir qu’ils ne sont pas des dieux.

Le mythe de Noé est une histoire de tous les hommes et de tous les temps.Ne sommes-nous pas aussi endormis par les progrès de la science, anesthésiés par le progrès de la technique. Nous croyons solide ce monde dans lequel nous sommes habitués à vivre jusqu’au jour où survient le réveil qui est d’autant plus brusque que nous sommes inconscients du danger.

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La version moderne du déluge c’est qu’il suffit d’une inflation monétaire, une augmentation du pétrole, les idées farfelues d’un chef d’état… pour bouleverser l’économie ou la politique mondiale. Il suffit d’une maladie, d’un accident… et toutes nos sécurités sont englouties.

Et bien, tel sera l’avènement du Fils de l’Homme.Avènement, en latin, « adventum », signifie la « venue », l’arrivée. C’est de là que vient le mot « avent ». Le temps de l’Avent c’est donc le temps de la venue du Fils de l’Homme. Jésus ne se présente pas comme un homme du passé mais comme un homme du futur. Il parle de sa venue, de son avènement comme un événement à venir.

Autrement dit, à tout instant il nous faut être prêts à l’avènement de Jésus. Et cette venue d’adviendra pas dans un événement extraordinaire, dans un énorme chamboulement mais dans cette vie de tous les jours : lorsqu’on mange et qu’on boit.Jésus vient alors que nous sommes ‘en plein travail’ comme dit l’Evangile, le travail du paysan ou de la ménagère, le travail du bureau ou du chantier, à la rue ou au volant de sa voiture… Le Fils de l’Homme vient à tout instant, sa venue est fréquente, simple et inattendue.Alors veillons, soyons vigilants c’est à-dire soyons prêts pour faire face, mobilisés pour agir. C’est tout le contraire du laisser aller, de l’insouciance où « l’on ne se doute de rien » !

Piste 3 (sur le thème proposé par « Vivre Ensemble »: les Ainés.

Dès le départ nous avons tous reçu différemment, il y a des grands et des petits, des blonds et des noirs, des forts et des moins forts… . Ces différences sont innées, nous n’en pouvons rien si nous sommes nés dans une bonne famille dans un pays riche ou si nous sommes nés abandonnés dans une région pauvre. Chacun, avec son capital de départ doit essayer de vivre sa vie le mieux possible… ou la réussir le moins mal possible. Avoir un bon capital au départ n’est pas une garantie de réussite. C’est comme au jeu de cartes, ce n’est pas parce que vous avez tous les atouts en mains que vous allez gagner la partie !

Cette année, ‘l’Action Vivre Ensemble’ nous invite pendant ce temps de l’Avent, à porter une attention toute particulière sur nos ainés dont un sur cinq vit dans la pauvreté. Même au crépuscule de la vie, rien ne change et les différences sont encore notoires. « L’un est pris l’autre laissé » nous dit St. Mt.Ici encore les différences sont énormes. On ne vieillit pas tous au même rythme ni de la même manière. Ainsi par exemple, nous voyons des personnes de 70-80 ans encore très alertes et actives mais il suffit d’entrer dans une maison de repos pour constater que beaucoup, au même âge, sont invalides, impotentes ou handicapées. C’est ainsi qu’il y a des visiteurs de malades qui sont bien plus âgés que les personnes visitées.

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Oui, la vieillesse, comme la mort d’ailleurs, est inéluctable et elle arrive plus rapidement pour certains que pour d’autres.Mais qu’est-ce qui caractérise la vieillesse ? Bien plus que les rides, c’est d’abord le dépouillement. On perd… oui on perd ses lunettes ou ses clés… mais plus profondément on perd sa souplesse, la vue baisse ainsi que l’ouïe, le rythme se fait plus lent… petit à petit notre corps se déglingue, notre esprit perd de sa subtilité, moins de réactions, la mémoire perd sa performance… On ne peut plus conduire sa voiture, et on perd sa liberté de déplacement, on perd aussi de plus en plus ses amis qui s’en vont…En conséquence on sort moins, notre horizon se rétrécit… jusqu’au jour où l’on doit tout quitter pour s’installer dans une seigneurie. Là petit à petit on devient de plus en plus dépendant pour les soins primaires de son corps puis on arrive à l’abandon total le jour où l’on remet son âme à Dieu.

Or la vieillesse aujourd’hui se prolonge, ce qui signifie que cette étape de dépouillement s’allonge tout autant. « Tenez-vous prêts » dit Jésus ! Etre prêt, c’est être préparé mais à quoi ? Je répondrais « à ce dépouillement ». Se préparer c’est apprendre à se défaire d’un attachement excessif à ses biens et même à son corps.Cela ne signifie pas que nous devions les négliger, loin de là. Nous devons les entretenir car ils sont les outils grâce aux quels nous pouvons agir et servir.Mais il n’en reste pas moins que la vie nous apprend à nous déposséder, se dépouiller pour finalement s’abandonner tout entier.

Le propre des plus jeunes, et qui peut le leur reprocher, est de tout savoir tout expérimenter, avoir de l’ambition et posséder au maximum.Mais eux aussi doivent se tenir prêts. Quel que soit leur âge, ils doivent apprendre à partager, à se donner soit dans le bénévolat, l’entraide qu’elle soit structurée ou anonyme, un partage qui sera le prélude au dépouillement auquel tôt ou tard ils seront eux-mêmes contraints. Oui, ces valeurs sont à cultiver dès notre jeunesse car elles apportent un regard qui prend distance, qui procure de la sagesse et nous invite à revoir notre mode de vie et de relations aux autres.

Puisse ce temps de l’Avent, réveiller notre souci du monde des aînés. Tous quelque soit notre âge, jeune ou vieux, soyons vigilants à ce monde du 3è ou 4ème âge qui connaît non seulement une pauvreté matérielle - quand on sait qu’une personne âgée sur cinq vit avec moins de 1000 euros par mois - mais aussi une pauvreté relationnelle : la solitude, l’abandon, l’indifférence, voire même la maltraitance. N’est-il pas triste de voir tant de personnes âgées, vivre leurs dernières années d’existence dans le désespoir, le découragement, la souffrance et de se sentir non seulement une charge mais mal aimés par la société ?Tous nous connaissons certainement dans notre entourage ou notre voisinage de ces personnes. Les découvrir, aller à leur rencontre n’a rien de lugubre, c’est simplement prendre 1er dimanche de l’Avent –Année A Page 34

conscience du caractère fragile et donc précieux de chaque jour, de chaque rencontre, de chaque trace de beauté aperçue, c’est vivre mieux dès aujourd’hui.C’est à cela que le temps de l’Avent nous invite, nous mettre en route pour veiller sur ces personnes, leur rendre visite, leur apporter le baume d’un sourire ou d’un coup de mains. N’ayons pas peur, déjà si dépouillés, ils n’exigeront pas grand-chose mais nous donneront beaucoup en retour.

Autrement dit, à tout instant il nous faut être prêts à l’avènement de Jésus. Et cette venue d’adviendra pas dans un événement extraordinaire, dans un énorme chamboulement mais dans cette vie de tous les jours : lorsqu’on mange et qu’on boit.Jésus vient alors que nous sommes ‘en plein travail’ comme dit l’Evangile, le travail du paysan ou de la ménagère, le travail du bureau ou du chantier, à la rue ou au volant de sa voiture… Le Fils de l’Homme vient à tout instant, sa venue est fréquente, simple et inattendue.Alors veillons, soyons vigilants c’est à-dire soyons prêts pour faire face, mobilisés pour agir. C’est tout le contraire du laisser aller, de l’insouciance où « l’on ne se doute de rien » !

Echappées poétiques

La page blanche veut que je sème sur elle des pensées comme un jardin sauvage. Sème tes pensées, elles fleuriront… Tes mots seront des gîtes où les désespérés se réchaufferont de la froideur des hommes.

Si tu ne voulais pas souffrir, tu n’aurais jamais dû séparer ton père et ta mère quand ils se battaient, tu n’aurais jamais dû aider ceux qui étaient dans le besoin. Ce genre d’actes te conduisait à Dieu et ceux qui vont à Dieu souffrent.

Homélie : Veilleur de nuit, Guetteur de l’aube

Lorsque nous égrenons le Rosaire, notre attention est soutenue par un imaginaire visuel concret. Dans les Mystères joyeux, nous nous représentons facilement le Jésus de Bethléem, sa vie à Nazareth, son baptême au Jourdain, ses trois ans de prédication sur les routes de Palestine dont fourmillent les évangiles. Dans les Mystères douloureux, nous n’avons aucune peine à nous représenter le même Jésus-homme, depuis son agonie jusqu’à sa mise au tombeau.

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Par contre, dès que la grosse pierre fut posée devant l’entrée du sépulcre, l’existence visible de Jésus fait place à son existence invisible à nos yeux de chair et n’est plus abordable qu’avec les yeux de la foi : sa résurrection du séjour des morts et son ascension dans la gloire céleste. Nous les appelons les Mystères glorieux dont le dernier est confessé dans le Credo : « il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. C’est ce dernier des Mystères du salut qui est rappelé et célébré le premier dimanche de l’avent: le retour du Christ à la fin des temps. Nous mesurons dès lors la difficulté d’imaginer cet événement et de nous laisser toucher par lui. La fin des temps, si jamais elle arrive, nous estimons qu’elle ne sera pas pour nous. Bien que l’histoire de l’humanité ait connu des époques hantées par la peur du cataclysme final prochain, tel ne semble pas être le souci prépondérant de la nôtre. Nous rêvons plutôt de progrès illimités et non de catastrophes qui arrêteraient tout. Plus question d’envisager raisonnablement la fin des temps » qui ne pourrait arriver qu’après quelques milliards d’années. Rien d’étonnant, dès lors, que l’on mange ou boive, qu’on se marie, comme au temps de Noé, comme si rien ne devait arriver et surtout comme si rien ne devait jamais finir, comme si aucun jugement ne nous attendait qui pèserait la valeur de nos actes. Il y a bien notre propre fin du monde, notre mort, non pas la fin des temps, mais celle de notre temps personnel. Celle-ci est également imprévisible bien qu’inéluctable. Nous l’acceptons avec notre raison, mais pas vraiment avec notre cœur et c’est normal que nous ne la prenions pas comme compagne de chacune de nos heures. Nous choisissons le parti de l’insouciance - quelque peu feinte, à vrai dire — qui ne nous procure pas une sérénité profonde. Et d’ailleurs, sans nous l’avouer à nous-mêmes, nous nous organisons, en divers domaines, pour que, ni nous personnellement ni notre entourage familier, ne soyons pris au dépourvu si cela arrivait plus vite que prévu. Certains précisent leur volonté de céder leur corps à la science et d’autres, d’être incinérés; d’autres encore distribuent à leurs proches leur part d’héritage pour leur éviter les problèmes postmortem. Finalement, pudiquement, sur la pointe des pieds, beaucoup de nos contemporains, que l’on dit frivoles, organisent leur départ sérieusement. Mais, de toute manière, l’idée même de devoir mourir ne nous enchante pas, elle nous poursuit avec plus ou moins d’acuité selon nos convictions religieuses, philosophiques et nos divers tempéraments. Avec une belle honnêteté, sœur Emmanuelle avait avoué : « Je n’ai pas peur de mourir, mais j’ai peur de l’agonie » Tout ceci peut peindre la toile de fond devant laquelle se joue le Mystère chrétien de l’avent, de la Venue finale du Christ en gloire - événement insaisissable -, précédée des venues incessantes du Seigneur ressuscité dans nos vies quotidiennes. Et ces venues quotidiennes, il nous est possible de les saisir si les yeux de notre Foi restent ouverts aux signes de la Présence invisible, mais réellement présente : le pain et la coupe eucharistiques,

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et les pauvres. De ces deux commandements, le éformateur Jean Calvin disait: « Dieu nous donne ce qu’il nous ordonne ».

Dieudonné Dufrasne

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