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LisaSwann

POSSÉDÉE

1.Unefilleordinaire

Il faisaitchaud.Trèschaud.Lesgouttesdesueurperlaiententremesseins,créantun fin filetdeliquidechaudquiglissaitjusqu’àmonbasventre.Marobelégèreflottait,letissusoulevéparbrèvessecoussesouslapressionduchaudalizéequicaressaitmapeau.Maislevent,loindemerafraichir,rendaitmoncorpstoutentierencoreplusbrûlantquedelabraise.Unemaintotalementgantéedecuirnoirremontaitlelongdemacuisseets’immisçaitdansmonentrejambe.J’écartaisostensiblementlesjambespourluilaisserlepassagelibre.Lecuircrissaitsurlapeau,soncontactauraitpum’étonner,matièrefroideetpasréellementappropriéedanscescirconstances.Maisnon.Ledoigtgainéfouillaunpeuplusloin,écartameslèvresetm’assénauncoupdebutoirquimefitsortiruncrirauqueduplus profond de ma gorge. Sans que je comprenne comment la même main se retrouva l’instantd’aprèsdansmabouchependantquedeslèvrescharnuesetlesdentstitillaientlestétonsdurcisdemesseins.Lentement,lefeuquimeconsumaitlebasventreremontaetjem’embrasaispartouslesporesdemapeau.Desfrissonsmeparcouraientlecorpsmalgrélachaleurenvironnante.Jebaissaislatêtemaisneparvenaisàvoirquelachevelurebroussailleusedel’hommeauxgantsdecuir.Ilsereleva,basculaenarrièreet jepusprendrelamesuredesonphysiquetoutenmuscles…etdel’imposanteérectionquidéformaitlepantymoulant–drôledetenuepensais-je.Unsourirelubriquesedessinasursonvisageàmoitiécachéparunmasquenoir.Jeglissais,tétonsàl’air,lelongdecetorseimberbe,mordillant, léchant, suçant chaque centimètre carré de peau à la recherche dumembre turgescent,objetdetoutesmesconvoitises.Jen’eusaucunedifficultéàextirperlabêtehorsdupanty, la tenantd’unemain, imprimant un va et vient de l’autre et léchant le prépuce dans lemême temps. J’osaisreleverlatêteunesecondepourobserverlerésultatdemonœuvre,leslèvrescharnuesexprimaientunebéatitudequimedonnaconfiance.Jeleprisàpleinebouche,laissantglissermalanguelelongdugland, montant, descendant. Les gémissements de mon amant accompagnaient ma progression etm’excitaient un peu plus. Je le sentis se raidir et attendis la semence telle une offrande quand unesonneriestridenteretentit.

Letéléphone.Je me réveillais en sursaut. Déboussolée. A mi-chemin entre l’effroi et la jouissance la plus

intense,jeclignaisdesyeux,soulagéeetdéçueàlafoisdereconnaîtrelepapierfleurivieuxrosedemachambred’adoption,monrefugedepuisbientôtquatreannées.De l’autrecôtéde lacloisonmatanteenvoyaitboulersoninterlocuteur.Onn’apasidéededérangerlesgenssitôt!

Monréveilindiquait7heures.MonDieu!J’avaisuncoursdans1heure.Pasletempsderepenseràcerêve(cauchemar?).Qu’est-cequ’ilm’arrivait?Ducuir?Unhommemasqué?Dusexe?Moiquin’avaisjamaisexpérimentéautrechosequ’ungentilmissionnaireaveclesrarespetitscopainsquiavaientpartagémonlit?Etsansquecelanemeposeaucunproblèmed’ailleurs.Pasquejen’aipasaimé,maisdisonsquejen’avaisjamaisvraimentvibré.Lesexe,lesexe.Toutlemondeenfaisaitunfromage. Pas vraiment de quoi selon moi. Et puis, j’avais des occupations et des préoccupationsplus… intellectuelles dirons-nous. Et j’avais été amoureuse de mes petits copains. Comme quoi.L’amour et le plaisir physique, cela n’avait pas grand-chose à voir. Je secouais vivement la tête.J’avaisduboireunpeutropdevinblanclaveille,çaexpliquaitcertainementcettenuitagitée.Enmelevant, je pusnéanmoins constater que le rêve avait produit un effet…particulièrement humide auniveaudemonbasdepyjama.Jerougis,commepriseenflagrantdélitdeplaisirinterdit.Jemeruais

sousladouchepouréviterderepenseràcethommemasquéet…jesecouaisànouveaulatête…cetteénormevergequej’avaisdévorée,moiquin’avaisjamaisfaitdefellationdetoutemavie!

A8heurespétantesjem’asseyaisàcôtédemacopineJessaudernierrangdel’amphithéâtre.-Ehben,c’étaitmoinsune!T’esbienrentréehier?Medit-ellesanssouleverlatête,occupéeà

recopierunepartieduderniercourssursafeuille.Elle appuya sur le point final, satisfaite et releva la tête, en souriant, parfaitementmaquillée et

manucurée. Elle se tourna vers moi, une ride plissa son front et elle ajouta : c’est pas encoreaujourd’huiqu’onvatedécernerunprixdemode!

Mon jean élimé,mon tee-shirt délavé et le cardigan – en pure laine vierge soit dit en passant,n’étaientpeut-êtrepastopmode,maisj’aimaisporterdesfringuesconfortables.Etpuis,jecirculaisenvélomoi!Jen’allaispasporteruneminijupeetdestalonshauts!

Jessdevaitliredansmespenséescarellerétorqua:«Etnemedonnepasencorel’excusedetonvélo ! Tu n’as qu’à prendre le métro comme tout le monde ! C’est dommage. Tu serais justemagnifiquesitufaisaisunpetiteffort!Regarde,lebeaubrunlà-bas,tupourraisl’avoirenclaquantdesdoigts…situn’étaispasaussimalfagotée,etcoiffée!»

Bonc’estvrai,toutetournebouléeparmonrêve,j’avaisunpeuzappél’étapecoiffage.Macrinièreroussedevaitêtreencoreplusébourifféequ’àl’accoutumée.

Jess était l’opposée–physiquementparlant- demoi.Toujours tirée à quatre épingles, y comprislorsqu’elle faisait du sport, elle avait une classe naturelle qu’elle savait admirablement mettre enavant:maquillage,coiffure,vêtements,toutétaitsoigneusementétudiéetassorti.Elleavaitdesseins,un cul rebondi et des cuisses fermes qu’elle adorait mouler dans des tenues ad hoc. Ses cheveuxblondstoujoursparfaitement lissés luidonnaientunairangevin,maissonregardpétillaitet lançaitbiend'autresmessagesqueceuxd'unange!Non,vraiment,iln’yavaitrienàjeterchezJess.EtlesregardsqueluijetaienttouslesmâlesquandondéambulaitdanslescouloirsdelaFacconfirmaientcequejesavaisdéjà.Elleavaitunsex-appealpalpable.Unjoliphysique…etunetêtebienfaiteaussi.AprèsuncursussecondairebrillantauxÉtats-Unisdontelleétaitoriginaire,elleavaitdécidédeveniren France pour suivre des études de droit. Laissant toute sa famille et ses amis de l'autre côté del'Atlantique. « Jen'ai paspu résister àParis, j'adore cetteville.Et lesParisiens, hum, ils sont tropcraquants!»,répétait-elledansunfrançaissansaucunaccentàceuxquis'étonnaientdecechoix.

J'auraisaimépouvoirprendreuncaféavecJessàlafinducours.Jeneluiauraiscertainementpasdécritmonrêveendétails,jeneluiauraismêmesansdoutemêmepasditquecerêveétaitlemien.Mais je l'aurais sondé pour savoir si elle avait déjà vécu ce genre d'expérience. Jess avait uneexpérienceenmatièredesexe,maissurtoutd'érotisme,quidépassaitlargementlamienne.Malgrélecoursdedroitdessociétésauqueljevenaisdeparticiper,monrêveétrangementsensuelmerestaitenmémoire.Qu'est-cequecelasignifiait?J'étais«enmanque»desexe?J'avaisdesfantasmescachésquej'ignorais?Peut-êtrequej'avaisjusteenviedebrasdanslesquelsjepourraismeblottir?Non!Jessn'auraitvuaucunromantismedanscerêve.Peut-êtreaurait-ellecourum'acheterungodemiché–«accessoire indispensablede toutefemmeunpeuconcernéeparsonplaisir»-sielleavaitsuquec'étaitmonespritquiavaitcréécetamantaumembreturgescent.

Pourl'heurejerestaisavecmesdoutesetmesquestions.Ilfallaitquejefile,lecabinetm'attendait.Trois jourspar semaine, j'étais en stagedans l'undesplusgrandscabinetsd'affairesdeParis.Uneplaceque j'avaisdécrochée... grâceaux relationsdema tantine,une féepourmoidécidément.Ellen'avaitpasd'enfantetavaitreportésurmapetitepersonnetoutel'affectionmaternelledontelleétaitcapable.Monpère,notaireenprovince,dugenreplutôtvieilleFrance,étaitàmillelieuesd'imaginerquesasœurm'offraitbeaucoupplusquelegîteetlecouvert.Jeramassaisrapidementmesfeuilles,

lesglissaientdansunepochettecartonnéeetdéposaisunrapidebaisersurlajouedeJess(quiavaittrèsrapidementadopténotretraditiondelabise).

-Jemesauve!Dis-jetoutdoucement,lecoursàpeineterminé.Jevaisencoreêtreenretard!-Parpitié,coiffe-toi!RéponditJesssuffisammentfortpourquetoutledernierrangseretourne.Jepiquaisunfardensortantdel'amphi,moiquidétestaispar-dessustoutmefaireremarquer,et

filais prendre mon vélo. Le cabinet se trouvait à deux arrondissements de la fac, je n'avais pasvraimentletempsdeflâner.Jeplaçaismonsacenbandoulièreetchevauchaismamonture.J'adoraisdéambulerdanslesruesdeParissurmondeuxroues.Celamedonnaituneimpressiondeliberté,n'endéplaiseàJessetsestalonshauts.J’accéléraislacadence,conscientequequoijefasseaujourd’hui,jeserai en retard. Comme je l’étais tout le temps, il faut bien le reconnaître. A peine le temps dedescendredelaselle,haletante,jegaraismonvélosurleporte-vélo,vérifiaisl’heurerapidementetm’engouffrais dans l’imposant immeuble haussmannien des beaux quartiers.Dans le hall cossu jefaillis, comme pratiquement tous les jours où je venais, bousculer Madame Lepic et son affreuxchihuahuaaffubléd’unmanteauen skaï argent et rose (c’était une femelle !). Jem’excusais enmedirigeantvers l’escalier–pas le tempsd’attendrecetascenseurescargot-etmontaiten toutehâte lavolée demarches qui me séparait du deuxième étage et de l’imposante plaque dorée sur laquelles’étalait le nom du cabinet « Foch Investissements ». A peine avais-je franchi la lourde porte queMonsieurHenrideVilliers,maître(auproprecommeaufiguré)deslieux,metombadessus:

-AhÉlisabeth,monpetit,votrerapportsurlespossibilitésdumarchéasiatiqueestbiendocumentéet plutôt complet. Perfectible bien sûr, mais bien amené. Vous avez de l’avenir, mon petit. Enrevanche, je vous en supplie, soignez votre mise ! Vous n’arrivez à rien dans ce genre de tenue.Demain,n’oubliezpasquenousrecevonsSachaGoodman.Jeveuxvousvoirenjupeetentalons.Jenevoudraispasqu’ilpensequemescollaboratricessenégligent.Ahetpuis,Arnaudveutvousvoir!

Collaboratrice,collaboratrice…J’étaisflatté,maisn’enoubliaispaspourautantqueMonsieurdeVilliers nem’avait fait aucune proposition concrète encore, et la fin de l’année scolaire arrivait àgrandpas.Nousétionsenavriletcelafaisaitmaintenantunanetdemiquejepartageaismontempsentre la fac et ce cabinet… pour une rémunération de stagiaire ! J’espérais bien que mes effortsfiniraientparpayeretquejepourraisavoirunvraipostechezFochInvestissements…unefoismonMasterenpocheévidemment.

Toutoccupéeàmespensées,jemedirigeaisd’unpaslentverslebureaud’ArnauddeVilliers,lefils àpapadans toute sa splendeur.Qu’est-cequ’ilmevoulait encorecelui-là ?Depuisque j’avaisintégré le cabinet, ilmepoursuivait de ses avances. J’aurais pu succomber !Peut-être que j’auraisdéjà eu une proposition concrète ? Promotion canapé ! Mais non. Vraiment, Arnaud de Villiersincarnaittoutcequejedétestaischezunhomme.Ilétaithautain,secroyaitfindrôlealorsquesouventil frôlait lagrossièreté («maisc'estde la trivialitédesalon», répétait-ilavecunesourirepleindesous-entendu).Unecoquillevide.Unparvenu,quin’aurait jamaiseusamentionsipapan’avaitpasremisungroschèque–du«sponsoring»,bahtiens-audirecteurdel’établissementprivé«pourfilsdebonnefamille»qu’ilfréquentaitdansl’undesquartierslesplushuppésdelacapitale.Acôtédecela,monsieurlefilsdebonnefamillefaisaitétalagedesesconquêtesfémininesàgrandsrenfortsdedétailssalaces.Beurk.Mêmesijevenaisd’unefamilleplutôtaisée(rienàvoircependantaveclesdeVilliers), jamais mes parents, ô grand jamais, n’auraient voulu que leur argent ou leur positionsociale soit le seul recours pour m’ouvrir des portes et encore moins que je me vautre dans ladébauche. Ils m’avaient inculqué des valeurs. Être fier de soi, travailler pour obtenir ce que l’onvoulait, se respecter, respecter les autres. Bon ok, ça sentait peut-être un peu le renfermé à notreépoque.Etpuisaprèstout,Arnaudétait justeunjeuneissudesbeauxquartierscommeilenexistait

descentaines!Pasforcémentunméchantbougre.Maisautantj’appréciaisdeVillierspère,unhommetrès cultivé et qui avait réussi par lui-même, autant le de Villiers fils me donnait la nausée.Heureusement,aujourd’huiaucunsous-entendusougrossesficelles,ilvoulaitjustedesdétailssurundossier.Jen’auraispasdutoutétéétonnéequ’ilchercheàseplacerauprèsdugrandponteaméricain!Jebouclaispasmaldedossierscetaprès-midi-là…etjefinismêmeparoubliermonrêveérotique!Ilfautdirequelecabinetétaitenpleineeffervescence:lapossibleassociationaveclegrandcabinetaméricainGoodman&Brownet lavenueenpersonneduSieurGoodmanavaitdequoimettre enémoi.MêmesiFochInvestissementsétaitdevenuunincontournabledanssondomainesurlaplacedeParis, cette associationdonnerait unedimension internationale auxDeVillierspère et fils !Dès lelendemain, jepourrais sonderunpeu ceque ceGoodmanavait dans leventre !Peut-êtrequemoiaussi jepourrais fairecarrièreà l’international !Après tout,pourquoipas?Pour l’heure, il fallaitquejerentre,j’avaisencorepasmaldecoursàréviserpourlafindelasemaine.

Enarrivantsurlepalier,j’entendislesnotesdeTchaïkovskiàtraverslaporte.Inutiledecherchermesclés,Maddieétaitlà!MatanteMaddie(Madeleinepourl’étatcivil)avaitétédanseuseétoile.DecetteépoqueelleconservaittouteunecollectiondechaussonsetgoûtprononcépourCasseNoisettesqu’elle écoutait régulièrement. Mais ce n’était pas de la nostalgie ! Maddie avait goûté à chaqueinstantdesaviecommes’ilavaitdûêtreledernier.Danseuseétoileprometteuse,elleavaittoutquittépour semarier avec un riche industriel (un brin excentrique) de 20 ans son aîné. Unmariage deraison?Pasdutout.Elleavaitétéfolleamoureusedemononcle,l’avaitsuivipartoutdanslemonde,ycomprisdansdespaysreculésoulaviesocialeserésumaitàpeaudechagrin(ellequisavaittantbrillerdanslessoiréesmondaines).Elleavaitmisunmouchoirsursesdésirsdematernité(maisenavait-ellevraimenteu?)etelleavaitpleurépendant45jourset45nuitsquandHectoravaitsuccombésuiteàuneballeperduelorsd’unebanalesortiedechasse.Maiselles’étaitrelevée.Elleétaitapparueplusbellequejamaiscôtécoursetcôtéjardinetavaitjouidelafortunehéritéeauxfinsdesesseulsplaisirs.Mariée jeune, toujours fidèle, elle avait alors trouvé dans les divertissements du sexe unréconfort que rien d’autre n’aurait pu lui procurer. Mais attention, toujours avec beaucoupd’élégance.Ellechoisissaitsesamantsjeunescertesmaiscultivésetfins.Elle-mêmeavaitcettebeautéhors du temps qui plaisait à toutes les catégories d’âge ! J’espérais secrètement pouvoir avoir lemême physique aumême âge, sans grande illusion.Nous étions rousses toutes les deux, un débutpeut-être!

-Viens t’asseoir,me lança-t-elle de son fauteuil, les yeuxmi-clos. Écoute çaLisa.N’est-ce pasmerveilleux?Alors,tajournée?

-Oh,riendetrèsfolichon,lafac,lecabinet…Demainenrevanche,lebossducabinetnew-yorkaisdébarque,tusaisjet’enaiparlé.MonsieurdeVilliersveutquejemetteunejupeetdestalons!

-JereconnaisbienlàHenri,lançaMaddiedansunéclatderire.Ils s’étaient connus sur les bancs du lycée et avait toujours conservé une amitié forte, d’oùma

placeentantquestagiairedansuncabinetaussienvue!-Maisilaraison!enchaîna-t-elle.CesoirjesorsavecAntonio,prendscequetuveuxdansmon

armoire.Nousfaisonslamêmetaille,tudevraistrouverquelquechose…Antonio… Je ne pus empêcher le sang dememonter aux joues ! Je revoyais la scène, dans la

cuisine,quelques joursauparavant, aubeaumilieude lanuit,quand jem’étais retrouvéenezànezavec ses fesses fermes et parfaitement dessinées. Il servait deux coupes de Champagne en tenued’Adametaulieudepartirsurlapointedespiedsj’avaisbredouilléun«ohpardon!»précipité…quiavaiteupourconséquenceimmédiatequ’ilseretourne!L’étatdesonérectionendisaitlongsurcequ’ilcomptaitfaireaprèsleChampagne.J’avaisjustesoifmoi,maisj’étaisretournéefissadans

machambresansrienboire!-Lisa?-Euh,oui,oui!MerciMaddie.Passeunebonnesoirée!Jupenoire?Prune?Au-dessusdugenou?Au-dessous?Droite?Ample?Oh,etpuiszut!Jepris

ce qui me semblait le plus basique, une pièce en flanelle grise qui tombait parfaitement sur leshanches, légèrement évasée dans le bas.Un chemisier blanc simple et efficace complétait la tenue.Bonbenvoilà!Jemeregardaissatisfaitedanslemiroir,tournaisetretournaissurlapointedespieds.Manquaitplusqueleschaussures!J’avaismoi-mêmeunepaired’escarpinsnoirs,portésdeuxfoisentoutetpourtout.J’avaisl’impressiondemarchersurdesœufsavecça,maisjepensequeMonsieurdeVilliersn'apprécieraitpaslajupeenflanelleaveclesConverse!Heureusementj’allaisdirectementau cabinet le lendemain, jeme seraismal vu arriver à la fac dans cette tenue ! Jeme couchais enemportantdansmonlituncoursdedroitssurlessociétésprivées…etjesombraisaprèsledeuxièmeparagraphe,rapidementrattrapéepardessexesenérectionquidansaientautourdemoi.Décidément!

Le problème avec la tenue spéciale « unAméricain à Paris » c’est qu’elle n’était pas vraimentcompatibleaveclevélo!D’autantqueleventsoufflaitpasmalcematin-là.Unemainsurleguidon,l’autre à tenir la jupe, et cesmaudits escarpins qui n’arrêtaient pas de glisser des pédales avaientrendu le trajet particulièrement pénible. Enfin, j’apercevais l’immeuble du cabinet, la torture étaitpresquefinie.Jerelâchaislatension,décrispaislesmusclesdemescuissestendusdepuisledépartetm’apprêtaisàfreinerquandmontalondroitglissaànouveau.Jeperdisl’équilibre,heurtaitquelquechose etm’étalais de toutmon long,ma jupe en flanelle remontée au-dessus des fesses. Je perdisconnaissanceuneseconde?Deux?J’étaisunpeusonnée.

-Mademoiselle!Mademoiselle!Çava?Lavoixàlafoisdouceetfermetraversaitlabrumedanslaquellejemetrouvais.Jesentisunemain

rabattrema jupeetme tirerpar lebraspourm’aideràme relever. Jeclignaisdesyeux. Je rêvais,j’étaisréveillée?Lamainpuissantem’arrachaautrottoirenmêmetempsquej’essayaisderetrouverunsemblantdedignité.

-C’estcessaletésdechaussures,grommelais-jeenremettant jupeetchemisierdanslebonsens.J’aiglissé,jenevousaipasvu…

-Vousavezheurtémavoiture,ditl’inconnu,visiblementinterloqué.Jevousemmèneàl’hôpital!-Non,noncen’estpaslapeine,jen’airien…jemeretournaispourluifaireface,maintenantque

j’avais retrouvéfigurehumaine…Etwaouh…D’oùsortait-ilcemâle? Immense, taillécommeunnageur,unregarddejadequimetransperçaitdepartenpart(était-ilcapabledevoirà traversmesvêtements ?). Tout transpirait chez lui la testostérone. SiApollon était aujourd’hui redescendu surTerre,ilauraiteucephysique,c’estsûr.J’enperdislaparole.

- Je ne veux pas vous laisser comme cela, laissez-moi aumoins vous accompagner, où alliez-vous?Savoixchaudem’enveloppad’uneaura.Jeflottais.Étrangeimpression.

- Euh, bien, j’étais arrivée en fait…peinant à remettremes idées en place. Je vais là, dis-je enpointant la porte de l’immeuble. Je travaille ici… au deuxième étage (quelle idiote ! pourquoipréciserl’étage)…chezFochInvestissements…

-Celatombebien,c’estlàquejevaisaussi…Vousmemontrezlechemin?medit-ilalorsqu’onsouriredécouvraitsesdentsparfaitementalignées.

Ilm’emboitalepasetmesuivitdanslehall.Jeregardaisl’escalieretabandonnaisimmédiatementl’idée,sentircethommederrière-moialorsquej’avaislesjambesflageolantesettoujourscesfichustalons.Non.Troprisqué.J’optaispourl’ascenseur,tiraissurlagrilleetlaissaisl’inconnuremplirlaminusculecabinede2mètrescarrésàpeine.Jemeglissaisàsescôtés,essayantdemefairelaplus

petite possible pour ne pas le toucher. Peine perdue. Chaque parcelle de mon corps était commeélectriséepar lapromiscuitédusien.Unechaleurque jen’avais jamais ressentie jusque-làdansunascenseurremontademonvagin,jesentismeslèvressegonfler,commeprêtesàsortirdemaculotte.MonDieu!J'avaisdespicotementsauplusprofonddemonêtre.Jeserrailesjambes,instinctivement.Même si je nepouvaispas le voir, j’étais persuadéequ’un sourirede satisfactionbarrait sonbeauvisage.Jedéglutisetappuyaissurlebouton.Heureusementiln’yavaitquedeuxniveaux!

Sansparaîtrelemoinsdumondeconscientdemonétatdeperturbationavancé(sanslemontrerentout cas), l’inconnu entra dans le cabinet d’un pas alerte, alors que je restais tétanisée dansl’encadrementdelaporte.Puissedirigeaverslebureaudelasecrétaire.Ilditalorsdansunfrançaisimpeccable,àpeineteintéd’unaccent:SachaGoodman,j’airendez-vousavecMonsieurdeVilliers.Sansmêmeattendrelaréponsedelasecrétaire,ilsetournaversmoietajouta:

-C’estmoiquivousramènechezvouscesoir.Soyezprêteà18heures.Je sentais qu’il n’y avait pas à discuter et je hochais la tête commeunepetite fille.Un timide«

merci»sortitdemabouche,mais l’hommepénétraitdéjàdans lebureaudemonpatron. Iln’avaitmême pas attendu ma réponse, mon approbation. De toute évidence, Sacha Goodman n’avait pasl’habitudequel’ondiscutesesordres.

2.Unerencontre(extra)ordinaire

A17heures50,jen’avaisplusriend’autreàfairequed'enleveretrepositionnermachinalementletromboned’uncontratquej’avaisdéjàrelu4fois.J’entamaisune5erelecture,unœilendirectiondela porte, un autre en direction de l’horloge. Allait-il entrer à 18 heures pile ? Je n’en serais pasétonnée.Toutàfaitlegenredupersonnage.Jenepouvaisempêchermoncœurdebattreunpeuplusrapidement que la normale. La journée m’avait paru interminable. J’étais à peine sortie de monbureau – trop peur de tomber sur LUI en allant aux toilettes. J’avais même demandé à Carole lasecrétaire de me ramener un sandwich de la boulangerie au déjeuner… prétextant un surcroit detravail. Pourquoi ? Qu’est-ce qui justifiait cette gêne ? C’était idiot. Le futur associé de « mon »cabinetm’avaitramasséesurletrottoir.Pasdequoienfairetouteunehistoire,non!D’accordilétaitbeau comme unDieu. D’accord, rien qu’à l’idée que sa chaleur corporelle pourrait rencontrer lamienne….Hum,j’enfrissonnais.Vul’effetquem’avaitprocurénotrepetitemontéeenascenseur…jen’osais imaginerdansquelétat jeseraiss’ilvenaitàmetoucher.Metoucher.Ohlà là.Metoucher.Nonmais j’étais folleouquoi.Etpourquoiest-cequ’ilme toucherait?Moi lapetite stagiairemalfagotée.Nonmaisquelleidée,vraiment.Jesecouaislatêteenmêmetempsquejerelisaisletroisièmealinéadudeuxièmeparagraphe.

-Cecontratnevapas?Jesursautaisetlaissaiséchapperunpetitcri.Ilétaitlà,puissant,irradiant,dansl’encadrementdela

porte.Ilavaitréussiàmesurprendre.-Oheuhsi…enfinnon…Enfin…-Venez,medit-il,visiblementpeuintéresséparlecontenududitcontrat.Nous descendîmes par l’escalier (il n’avait pas apprécié l’ascenseur finalement ?). Son

4X4 flambant neuf attendait sur le trottoir – rien à voir avec les voitures de location habituelles.J’allais tirer sur laportièremais ilmedevançaetouvrit laporte.Quelgentleman ! Jegrimpaisetm’installaissurlesiègeencuir.Ilpritplace,démarra,setournaversmoietdit:BoulevardPereire,c’estcela?

-Oui,soufflais-jebéatement.Ils’étaitrenseignésurmoi?Connaissaitmonadresse?LePDGd’undesplusgrandscabinetsdeNewYorks’étaitrenseignésurmoi!Jen’osaisplusriendire.Iln’avaitvisiblementpasenviedeparlernonplus.Letrajetsepassadanslesilencelepluscomplet.Maisdansl’habitacle,latensionsexuelleétaitpalpable…enfinpourmoi!

Ilsegaradevantl’immeubledeMaddie,descenditetfitletourdelavoiture.Devais-jedescendre?Attendrequ’ilouvre?J’attendais.Déçueetfrustréefinalement.Ilvoulaitjuste«réparer»l’incidentdumatin.C’était unhomme terriblement bien éduqué…c’est tout. Il n’avait pas prononcéunmot,poséaucunequestion.Évidemment.Qu’enavait-ilà fairedemoi?Etmoi, jen’avais rien trouvéàdire.Pff.Quelcinémam’étais-jefaitdepuistoutescesheures…pourrien.

Ilouvritlaporte,jedescendis,etc’estlàquetoutbascula.Ilmeplaquacontrelavoiture,soncorpspuissantm’empêchantde faire lemoindremouvement.Sonbrasgauchem’enlaça.Ledroit tiramatêteenarrière.Sesyeuxlançaientdeséclairsmaisjesoutenaissonregard.Saboucheseposasurlamienneavecuneforceincroyable.Jen’opposaisaucunerésistanceetentrouvraisleslèvrespourquenoslanguesserencontrentdansunefouguequejen’avaisencorejamaisconnue.Jenecontrôlaisplusrien, ni mon corps, ni mon esprit et répondais à son baiser avec un dévergondage que je neme

connaissaispas.Cen’étaitpasunbaisertendre,c’étaitunbaisersensuel,quedis-je,sexuel.Touslesclignotants du désir étaient allumés chezmoi. Je pensais avoir atteint le paroxysmede l’excitationquandjesentissamaindéboutonnermonchemisier.Ilattrapamonseindroit,fitglisserlefintissudusoutien-gorge(quelledextérité!), titilla le téton, toutencontinuantàm’embrasseravecforce.Monseincomplètementàlamercidesamainseredressa.Jemecambrais.Offerte.Puisj’eusunderniersursaut(dedignité,delucidité?).Jenepusm’empêcherderegarderalentour,unevieillerombièrenousregardait,horrifiée.Misère!Pourvuqu’ellen’habitepasl’immeubleoularue!Jemeraidis.Sachasentit-ilmacrispationsoudaine?

Toujoursest-ilqu’ilfitunpasenarrière,meregardalonguement,satisfait.-BienMademoiselle…Élisabeth,c’estça?-Oui,maistoutlemondem’appelleLisa,dis-jetouterouge,medépêchantderemettremonseinà

saplaceetderefermerlesboutonsdemonchemisier.-Ehbien,MademoiselleÉlisabeth- jevousappelleraiLizpourcequimeconcerne-vousvoilà

arrivéeàdestination,dit-ilsanssedépartird’unecertainenonchalance.Profitezbiendevotresoirée,nousnousverronsdemain.Ets’approchant,ilmeglissaàl’oreille:Jen’enaipasfiniavecvous.

Etilrepartit.Melaissantpantelantedevantlaporte.J’entraisdanslehalldemonimmeubleetjevismonvélo.Ilavaitfaitrapatriermonvélodanslajournée.

Ma nuit fut mouvementée. Je ne rêvais pas de queues volantes cette fois… mais de moi, nue,décoiffée,me vautrant dans une débauche totale, barbouillée (avec quoi,mystère !) et entourée demâles (sans sexe)quime léchaientde toutesparts.Si j’avais soigneusementévité le sexe jusque-là(alorsquej’avaisquandmême23ans!),depuisquelquesjours,mesjoursetmesnuitsétaientd’unelubricitésansprécédent.

Auréveil,j’évitaissoigneusementderepenseràcequ’ils’étaitpassé…etessayaisd’oublierquemonattitudededéluréeaupieddel’immeubledematanten’étaitcertainementpastrèsflatteusepourune jeune fille de bonne famille ! Peut-être avais-je finalement juste rêvée la scène. Je faisaistellementderêvesétrangesencemoment!Delamêmefaçon,unefoisassiseàcôtédeJesspourlecours leplusbarbantde la semaine, jene fis aucuneallusionaucabinet, àSachaoumêmeàmonaccidentdevélo.

MaisJess,toujourstrèsintuitive,dutsentirquelesujetétaitbrûlant.Ellemeharceladequestionsàlapausede10heures.

-AlorscetAméricainmaLisa,c’estunvieuxcroûton?Jenecroispas,non.Sinon,tuneteseraispashabilléecommecela.

Ellemedéshabilladuregard,avecun«hum»pleindesous-entendus.C’estvraiquejen’avaispasdutoutlemêmelookquel’avant-veille!J’avaistrouvédanslapenderiedeMaddieunerobeenlainequiépousaitparfaitementmeslignesquej’avaismixéeavecunblazerenvelours.Jen’avaispasoséànouveau les talons, mais mes ballerines collaient parfaitement avec la robe. J’avais enroulé unelongueécharpeensatinautourdemoncouetremontématignasseenunchignonunpeufou,duqueldesboucles,indomptables,s’échappaient.

-Attends… laisse-moideviner. Jeparieque tu aspris lemétro cematin !Ouh,y’adumâle là-dessous,oujenem’yconnaispas!

-N’importequoi!C’estlebossquiveutquejesoismieuxhabillée…etj’aibienenviequ’ilmeproposeuneplace,jeterappelle!Alorsjefaisdesefforts.Detoutefaçon,sijeveuxêtreunpeupluspriseausérieux,jenedoisplusm’habillercommeunegamine!

-Ehbé,t’asmangédulionouquoimavieille.Jetefélicite.Tuteprendsenmains.Avectatêtebienpleine et ton corps… (elle fit des mouvements de tête de haut en bas puis de bas en haut en

écarquillant les yeux)… parfait, tu vas tout casser au cabinet !Ma petite Lisa chérie, je sens quebientôt–sicen’estpasdéjàfait-tuvastrouverunjobETtomberamoureuse!D’unavocataméricainpeut-être?

J’éclataisderire!-C’estçacequetuvoudraisbiensavoir,hein,curieuse!Bon,ok,oui…c’estpasunvieuxcroûton

l’Américain.Aucontrairemême…Sachaestunhommejuste…-Sacha?Purée,vousêtesdéjàintimeondirait!mecoupa-t-elle.-Écoute,jenevaisl’appelerMonsieur…ildoitavoir30-35ansàtoutcasser!-35ans?EtilestàlatêtedeGoodmanandBrown?Unfilsàpapaça!Ouungénie!J’espère

pourtoiquec’estladeuxièmesolution…Etilestbeau?-Divinementbeau!La sonnerie interrompit notre discussion. Je n’avais pas vraiment envie d’en dire plus de toute

façon.Les cours suivants furent aussi rébarbatifs que le premier.L’horloge semblait comme taxéed’immobilisme,ellen’avançaitplus.Enfin,lebruitstridentretentitetjen’attendispasmonrestepourpartir.PlustôtjeseraischezFochInvestissements,mieuxceserait.Aprèslahonteetlagêne,c’étaitmaintenant l’impatienceet l’excitationquimedominaient.Las, jeme trompaisdemétroetarrivaisavec20minutesderetard(monDieu,MonsieurdeVilliersn’allaitpasêtrecontent),encoreunefoishaletanteetrougie,lechignondéfait.Combledelamauvaisechance,marobes’étaitaccrochéeàuncloumal fixédu siège et enme levant brutalement (je venais deme rendre comptede l’erreur derame)j’avaisdémaillémarobeetfaituntrouàmoncollant!Moiquivoulaisfairebonneimpressionetmontreràquelpointj’étaisuneadulte,sérieuseetresponsable,etunefemmeélégante,c’étaitraté.Je tenais mon sac, de façon à cacher l’accroc de la robe et montais au deuxième en essayant deparaîtreleplusdétendupossible,malgréleretard.

Carole,lasecrétaire,nelevamêmepaslenezdesondossierquandj’entraisetlança:-PasdepaniqueLisa,MonsieurdeVilliersestchezunclientavecMonsieurGoodman!Ilsseront

dehorstoutel’après-midi.-Ah?MerciCarole,dis-jeenessayantdecontrôler l’énormedéceptionquivenaitdem’habiter

subitement.Je rentrais dans mon bureau, dépitée. C’était tout sauf le scénario que j’avais imaginé. Le

lendemainj’étaisencours toute la journée,et lesurlendemain,Sacharepartaitvers lesÉtats-Unis!Voilà!Quediredeplus?Unbaiser.C’esttout!Jenelereverraisansdoutejamais.Jen’auraismêmepasl’occasiond’essayerdesondercequ’ilvoulait,desavoirsicebaiserétaitundérapageoupas,sicethommeme faisaitquelquechoseoupas (cela, cecidit, j’avaisdéjàundébutde réponsevumadéception)… Évidemment je ne parlais pas de sentiment ! Mais bon, quand même, il m’avaitembrasséequoi.Saprésencem’avaitmisedansuntelétatquej’enavaismouillémapetiteculotte!Etvoilà,c’esttout.Unpetittouretpuiss’enva.Quellefrustration!JetournaisrageusementlespagesduCode de la ProcédureCivile à la recherche d’un article de loi quandCarole entra sans frapper etdéposauneenveloppesurmonbureau.

-Ahaufait,MonsieurGoodmanalaissécetteenveloppepourtoi.« Mademoiselle Élisabeth Martineau » s’étalait sur l’enveloppe. L’écriture était régulière,

légèrementpenchée.Mêmesonécritureétaitparfaite!Jedécachetais,j’ouvraisfébrilementetsortisuncartoncomplètementviergehormis11mots.«Jepassevousprendreà19heureschezvous.Soyezprête.SG»Moncœurfitunbonddansmapoitrine.Mavuesebrouilla.Jelusetreluslaphrasedesdizainesde

fois.C’étaituneblague?Non.Impossible.Personneaucabinetnesavaitcequ’ilyavaiteuentrenous

la veille. Et puis, c’était tout à fait son genre. L’énigmatique SachaGoodman avait encore frappé.J’aurais pu être vexée ou en colère, je n’étais pas à sa disposition après tout. Son « invitation »manquaitsingulièrementdeforme.Jen’étaispasunpantinàsabotte,lajeuneFrançaisequiobéissaitaudoigt et à l’œil… tout çaparcequ’il était riche, extrêmement riche, et beau, extrêmementbeau.Maisj’étaisflattée.Oui,flattée.Etsoulagée.J’allaislerevoir.Jenesavaispasoùcelaallaitmemener,jenesavaispascequ’ilvoulait,nimêmecequemoicequejevoulais,jenesavaispassic’étaitbienoumal…mais toutmoncorpscriait«oui».Oui,oui,oui.Moncœurquibattaitplusvitedansmapoitrine, les frissons quime parcouraient le bas du dos, le rose quim’était subitementmonté auxjoues, tout enmoi trahissait l’extrême excitation qu’avait provoquée l’annonce de ce rendez-vousavecSachaGoodman,l’hommequiembrassaitcommeunDieuetquiavaitréussiàmefaireoublierendeuxcoupsdelanguejusqu’àmonprénom.Non,vraiment,jen’avaispasenvie,maispasdutoutenvie,quenotreseulcorpsàcorpsserésumeàceplacagecontrelavoiture.Mêmesicelaavaitétéintense.J’avaisenviedeplus,debeaucoupplus.

A18heurespétantesj’entraisdanslabouchedemétro.Jen’avaispasuneminuteàperdre,d’autantque je ne savais pas du tout encore ce que j’allais bien pouvoirmettre.Où allait-ilm’emmener ?Restaurant ? Sans doute.Mais quel genre ? Très chic ? Il ne devait fréquenter que lesmeilleurestables.Ilmefallaitunetenueadaptée.Quelquechosequiferaitsoiréesansfairetropguindénonplus.Jedevraispouvoirtrouvermonbonheurdansl’armoiredeMaddie,maisilmefallaitunpeudetempsquandmême pourme doucher,m’habiller,memaquiller. Et Sacha était du genre ponctuel ! Et dugenre de ceux qui n’aiment pas attendre.Non, pas demaquillage ! Je nememaquillais jamais. Jen’avais pas envie de ressembler à une poule de luxe. Et puis ce n’était pas moi, les peintures deguerre.Après tout, Sacha n’avait pas eu l’air d’être rebuté parmon côté « nature ».Bon ce seraitautantdetempsdegagné.Maisilfallaitquejemecoiffe.Etça,cen’étaitpasuneaffairede5minutes.Ma lourde tignasse rousse ondulée était sans aucun doute un atout séduction (pour qui aimait lesrousses!)maisilfallaitquejelamaîtrise!

Oups.Toutàmespensées, je faillisoublierdedescendreàmastation!Décidément, lemétroetmoi,çafaisaitdeux.Jemontaisvitechezmoi,sortismesclésetentraisentrombe.Maddien’étaitpaslà,elleétaitàsonclubdebridgecesoir.Çam’éviteraitderépondreàsesquestionssurSacha!Ellem’aurait été d’un grand secours pour la tenue en revanche, j’allais devoir faire sans ses précieuxconseils.J’entraisdansmachambreetlàjevisposésurlelitunerobenoireetunepaired’escarpinsassortis.Unmot écrit de lamain deMaddiem’apprenait qu’un coursier avait déposé « ça » dansl’après-midietqu’ellemesouhaitait«unebonnesoirée».

Jesoulevaislarobeavecprécaution,commes’ils’étaitagiunbijouprécieux.Jen’euspasbesoindechercherl’étiquette,letissusetlesfinitionsm’indiquaientimmédiatementquelapiècevenaitd’unegrandemaisondecouture. Jen’en revenaispas. Ilm’avait fait livrerune robe, chezmoi.Avec leschaussures,s’ilvousplait.

J’enfilais le long fourreau et je ne fus même pas étonnée qu’il tomba parfaitement. SachaGoodmann’étaitpaslegenred’hommeàsetromperdetaille!Jefisquelquespas,larobe,étaitd’unconfortsanspareil,décolletéejustecequ’ilfallait.J’eusbeaucoupplusdemalenrevancheaveclesescarpins.Lestalonshautsn’étaientpasmonfort,çaseconfirmait.Jefisplusieursfoisletourdelachambre,lepasdeplusenplusassuré.Çadevraitaller.

J’auraispuhurlermadésapprobation,titillercettefibreféministequiétaitpourtantbienancréeenmoi, chercher et trouver une autre tenue dans la garde-robe deMaddie pour signifier àMonsieurSachaGoodmanquejen’étaispasdugenreàmefairedirigerouàmefaireacheter.Maisj’étaisjustesurunnuage…Ilm’avaitfaitlivrerunerobe,avaitdoncpenséàmoidanslajournée,avaitpréparé

cettesoirée,notresoirée.Jen’enavaispasenvie.Laseuleenviequej’avaisàcemoment-là,c’étaitdeluiplaire.

Douchée, habillée, coiffée, j’admirais le résultat dans un psyché, satisfaite,mais je n’eus pas letempsdem’appesantir, lecarillondel’entréerésonna.Jen’euspasbesoindevérifier l’heure, ilnepouvaitêtreque19heures!

Jeprisunelongueinspirationavantd’ouvrir laporte. Ilétait là,sublime,dansunsmokingqu’ilportaitsurunechemiseblancheouverte.Habilléetdécontractéàlafois.Sescheveuxbrunsramenésenarrière.Commentfaisait-ilpouravoirautantdeclasse?Sonregarddejadem’hypnotisa,jeperdistousmesmoyensetnepusquelâcherun«Bonsoir»maladroit.

-BonsoirLiz,medit-ildesachaudevoix,vousêtesresplendissante!Tenez,jecroissavoirquelessoiréesparisiennessontencorefraîchesauprintemps.

Il posa une étole surmes épaules etm’entraîna vers l’ascenseur enm’attrapant par la taille.Cen’était pas le 4X4quinous attendait enbasmaisunevoiture avec chauffeur.Faisait-il toujours leschosesengrandcommecelaquandunefilleluiplaisait?Carjeluiplaisais,non?

Nous nous installâmes à l’arrière et la voiture démarra. J’essayais de me donner une certainecontenanceenregardantlesruesdeParisdéfiler.J’auraisvouluparler,engagerlaconversionmaisjenetrouvaisriend’intelligentàdire.Est-cequ’onallaitencorepasserletrajetsansaucunéchangedemot?C’étaitçaalors,notreattirancephysique–évidenteetpresquepalpable–serésumaità…uneattirancephysique.Ilsefichaitbiendesavoirquij’étaisaufond!Avait-ilmêmeenvied’entendrelesondemavoix?

-VousappréciezlabaladeLiz?Décidément,ilsavaittoujoursmeprendreaudépourvu.Oubienlisait-ildanslespensées?-Oui,j’aimeParislesoir,loindelaturbulencedelajournée.Lepublicchange,lescostumestrois

pièces cèdent la place aux amoureux de la nuit. J’aime cette ambiance. Les immeubles illuminés.L’agitationdanslesrestaurants.Lesfilesd’attentedevantlesthéâtres.Ouij’aimetoutcela,dis-jeentournantlatêtepourluifaireface.

-Moiaussi,répondit-ilensouriant.Je souriais aussi, complètement détendue àprésent. Il avait l’air tellementbienveillant d’un seul

coup.Jemourraisd’enviedemeblottirdanscesbras,delelaissermecaresserlescheveux,desentirsonparfumdanssoncou…Bref,defairecequetouslesamoureuxfaisaient.Maisnousn’étionspasamoureux,n’est-cepas?

Lavoitureempruntalesquais,puiss’immobilisa.Sacham’ouvritlaporte,maiscettefois-ciilnemeplaquapascontrelavoiture.Ilm’offritsonbras, telungentlemanetm’emmenaversunbateauamarrésurlequai.Unbateau?Jem’attendaisàtout,saufàça.Sachamelaissapasserdevantluipourtraverserleponton.Heureusementmarobefourreauétaitfenduejusqu’àmi-cuisses,cequimepermitd’enjamberlamarcheàl’entrée.Unportierouunmajordome,jenesauraisdire,meproposasamainpourposerunpiedsurleluxueuxpontenteckdupetitnavire.Sachamerejoignit,noustraversâmesle pont et descendîmes dans une cabine vitrée de part et d’autre.De nombreuses tables occupaientl’espace,maisuneseuleétaitdressée.Nappageblanc,couvertsenargents,verreencristal,leluxeseretrouvait dans chaque détail de la mise en scène. Le dîner romantique par excellence, lumièrestamisées,bougiesetbouquetderosesrougessur la table…Sachan’étaitpas legenre, ilestvrai,àvousinviterdansunepizzeria!

On nous servit un homard parfaitement cuit, une noisette de veau rosée truffée et habilementaccompagnée de légumes nouveaux, un soufflé glacé aux fraises d’une onctuosité rare… le toutarroséd’unChampagned’exception.Pendantquenousdégustionsnosmets,lebateauvoguaitsurla

Seine…etmoijevoguaisaupaysdescontesdefée,unpaysoùlePrincecharmantavaitdesyeuxdejadeetlaprincesseunecheveluredefeu.

Après le dessert, nous remontâmes sur le pont en teck. Il faisait frais, mais j’avais chaud (leChampagnepeut-être)etrefusaislavesteproposéeparmonhôte.Nousavionsdéjàvudéfilerpasmaldes plus beaux monuments de Paris (le Louvre, le Grand Palais, la Tour Eiffel…) et nousapprochions de l’imposante Notre Dame. Sacha insista pour que je joue au guide, mais j’étaispersuadéequ’ilconnaissaitdéjàParisautantquemoioupresque!Néanmoins,commej’adoraisPariset que j’avais des connaissances assez pointues sur son histoire, je me lançais dans une diatribepassionnéesurlesheureslesplussombresdelaville,ponctuantmonrécitd’anecdotesdrôles.Jeluiparlais demesquartiers préférés, l’IleSaintLouispar exemple, des coins surfaits que je n’aimaispas…JesentaisleregarddeSachadeplusenplusintensémentsurmoi,samainparcouraitmondoslentement,provoquantunsillondefrissonsàsonpassage.Soudain,ils’excusaetpartitdirequelquesmotsaumaîtred’hôtel.Quelquesminutesplustard,lebateaus’arrêtaetnousendescendîmes.Nousétionsaubeaumilieudel’IleSaintLouis.

-Faites-moidécouvrirvotrequartierpréféré…jeveuxm’imprégnerdecequevousaimez!Quecethommeétaitdésarmant!Ilmepritparlamainetnousescaladâmesunvieilescalierenpierrepourrejoindreuneruelle.Le

quartierétaitpresquedésertetàpeineéclairé.Nousnousserionscrusdansundécordefilms.Nousneparlionsplus.Nousmarchionslentement,profitantjustedel’instantprésent,samainpuissanteetchaudeautourdelamienne,quandilsemitàpleuvoir.Lapluied’abordfinesetransformatrèsviteengrosorage.Nouscommencionsdéjààêtresérieusementmouillés,nousnousmimesàcouriràlarecherched’unabri…quisematérialisarapidementparunporche.Tous lesdeuxessouffléspar lacoursenousnousglissâmesdanslepéristylesombre.Jen’euspasletempsdereprendremonsouffledeuxmainsattrapaientmonvisage.Jedistinguaisàpeinelesienmaisjesentisparfaitementseslèvrespuis ses dents attraper ma lèvre inférieure puis ma lèvre supérieure et enfin ma bouche touteentière…pours’enéloigneraussitôt.J’étaiscomplètementcoincéedanslecoinduporche,offerteàtoussesdésirs.Ilmepiquetalevisagedebaisers,lesyeux,lefront,lementon,pendantquej’essayaisdemoncôtéd’embrassertoutepartiedeluiquipassaitàproximité.Puisilsecollaàmoiavecuneforcequim’obligeaàmereculerunpeuplusdanslerecoin.Jesentissonérectionsecolleràmonbas-ventre,traverserletissusdemarobe.Jepouvaispresquesentirlachaleurdesonsexe,tantilétaitenébullition.Moncœurétaitdescendudansmonvaginetbattaitlachamade.

Sesdoigtsexpertsseglissèrentdanslafentedufourreauettrouvèrerapidementlechemindemescuisses. Ils ne s’y attardèrentpas, continuèrent leurprogressionversmes fesses. Instinctivement jeremontaisunejambeautourdesataillecequiluipermitdeprendremonculàpleinemain.Sesdoigtss’immiscèrent sous le tissu dema culotte, longèrent la courbe demes reins, puis fouillèrentmonintimitéjusqu’àtrouverlechemindemonantre,largementlubrifiée.Jepenchaislatêteenarrièreengémissant,offrantainsimoncouàsesbaisers.Desamainlibre,ilrelevamescheveux,pinçalelobedemonoreilleentresesdentspuisramenamatêteverslui.Jegémissaisànouveaux,sesbaiserssedirigeaientversmabouche.Noslanguesderencontrèrent,sondoigts’activaitsurmonclitoris,duretgonflé.Saqueueaussidurequemonclitorisfrottaitàm’enfairemalsurmacuisseàchaqueva-et-vientdesondoigt.J’allaisgeindre,lesuppliantmentalementdemeprendreicietmaintenantquandsondoigtrelâchasubitementmonclitorisetsabouchequittalamienne.

-J’aiterriblementenviedevousbaiserMademoiselleLizMartineau.Maispasmaintenant.Pasici.Ilm’attrapaparlamainetm’entraînaverslebateau.

3.Unhommepasordinaire

Je frissonnais quand nous remontâmes en direction du bateau, mais au lieu de reprendrel’embarcation,c’estlavoitureavecchauffeurquinousattendaitsurlequai.Commentétait-ilpossiblequ’ilprévoit tout à cepoint-là ?Sachamedonna saveste,beaucoupmoinsmouilléequene l’étaitmon étole, et je l’acceptais cette fois.Sur le siège arrière, ilm’attira tout contre lui etme caressadoucementlescheveuxpendant tout le trajet.Cegestecontrastait tellementaveclavigueursexuelledontilavaitenvahitoutleporchequelquesminutesplustôt.J’étaisdéroutée,maisj’avaisjusteenviedeme laisser porter par cet homme étonnant.Quand nous arrivâmes sur l’une des places les pluschics de Paris et que la voiture se gara devant un hôtel de luxe, je ne lui demandais même paspourquoiilnemeraccompagnaitpaschezmoi.Jen’avaisaucuneenviederentrerchezmoi.

LachambredanslaquelleSachaétaitdescendun’étaitpasunechambre.C’étaitunesortedepetitappartement,avecunsalon.Bonsang, ilétaitplusricheencorequejenelepensais!Oualors trèsattachéàsonconfort…Touticitranspiraitl’élégance:lesmatériauxnobles,ladélicatessedestissusetdes tentures, leséclairagesparfaitementchoisis.Unpanierdefruitsexotiques trônaitsur la tablebasse.Acôté,unebouteilledeChampagnerefroidissaitdansunseauenargent.

-Tutrouveraslasalledebainàcôté.(Tiens,ilmetutoyaitmaintenant!).Vaprendreunedouche,tuestransiedefroid,tutrouverasunpeignoirsurlelit.Jevaisdonnertesvêtementsauconciergepourqu’ils’enoccupe.

Jem’exécutaisetpassaisdansl’autrepièce.Surlelitunpeignoirroseetorm’attendait,ainsiquedeschaussonsassortis.OnseseraitcruauSpa!Ilsavaitdoncquej’allaisvenirici,oualors,ilfaisaittoujoursmettreunpeignoirsur le litaucasoù il ramèneraitquelqu’un?Non,çanecollaitpasaupersonnage.Ilsavaitquejeviendrais.Toutétaitprémédité,anticipé,programméchezlui.Ilpensaitàtoutdanslesmoindresdétails.Etmoi,alors?Étais-jedoncaussiprévisible?Pensait-ildéjàquejeluimangeaisdanslamain?Hum…jeluimangeraisbienlamainaprèstout!Ledésirqueprovoquaitenmoi cet homme à l’instant présent emportait tout sur son passage, y compris mon esprit. Je medéshabillais et rentrais sous ladouche.L’eaubrûlanteglissa surmesépaulespuisdans lecreuxdemesreins,jefismousserlesavonmisàdispositiondel’hôteletcommençaisàmelaverdoucement.JerepassaissurchaquepartiedemoncorpsquiavaitétéexploréeparSacha,essayantderetrouverlessensationséprouvéesplustôt.Jemelavaislescheveux,seulmoyendeleurredonnerunsemblantdetenueaprèslapluie.

Quandjesortisdelasalledebain,enveloppéedansmonpeignoir,jenepusqueconstaterquemesaffairesavaientdisparues,sous-vêtementscompris.Jeserraisunpeupluslaceinturedemonpeignoiretretournaisdanslesalon.

Sacha était assis dans un fauteuil, douché et lui aussi en peignoir (il y avait une autre salle debain?).Ilavaitbaissélalumièreetlapiècesetrouvaitdansunedemi-pénombre.Jepouvaispresquesentir le goût de sa peau propre sur mes lèvres. Il avait servi deux coupes de Champagne. Ilm’accueillitavecunsourireetmeproposalefauteuilàcôtédeluietsansmelaisserletempsd’avalerunegorgée,ilmedemanda:

-TuesviergeLiz?- Non ! criai-je presque horrifiée (qu’il oseme poser la question ou qu’il ait cru pouvoirme

déflorer?).Je…je…je…n’aipaseubeaucoupdecopains,jeveuxdiredepetitsamis,maiseuh…

non,non…jenesuispas…euh…pas…euh…-Vierge!trancha-t-ilenriant.Cen’estpasungrosmot!Aveccombiend’hommesas-tucouché?- Mais euh… qu’est-ce que c’est que toutes ces questions, un interrogatoire ou quoi ! Je

m’empourprais,profondémentblessée.Aquoijouait-illà?- Écoute Liz, je ne suis pas un homme ordinaire. Tume plais énormémentmais j’ai besoin de

savoir exactementqui tu es avantd’allerplus loin.Tudécouvriras trèsvite, si tudécidesde resteravecmoi,que la relationque je teproposeestunpeu…spéciale.Nesoispasoffusquée.Jenesaismêmepasvraimentoùjevais…

Qu’est-cequec’étaitquececharabia?Ilessayaitdenoyerlepoissonouquoi?-Jepourraismoiaussiavoirbesoindesavoiraveccombiend’autresfemmesvous...euh…tu…as

couché!luidis-jeensignededéfi.-Tuveuxlesavoir?Al’idéed’imagineruneseulefemmeprofiterdesoncorps,piquéeparlajalousie,jemeravisais:-Non!- As-tu déjà fait une fellation, enchaîna-t-il visiblement peu disposé à abandonner son

interrogatoirelubrique.Avalélesperme?Pratiquélasodomie?Euplusieurspartenaires?Utilises-tudessextoys?Est-cequetujouisfacilement?

Onauraitditqu’ildébitaituneleçon.Jeviraisaurougecramoisi,hébétée,incapabledeprononcerunmot. Il croyait que j’étaisuneoieblanchepeut-être ? J’allais luiprouverquenon. Jedescendismon verre cul sec, me levais et allais me poster devant lui, les jambes écartées. Je desserrai laceinture demonpeignoir et la fit tomber au sol, puis jem’installais à califourchon sur lui enmedéhanchantexagérément.Iln’opposaaucunerésistanceetneparutpasétonnéparcettesoudaineprised’initiative, il posa même ses mains sur mes fesses en guise d’assentiment. Je lui baisais lespaupières,leslèvres,laracinedescheveuxalorsquecesmainsremontaientlelongdemondos.Jeléchais sa peau propre et douce, j’aurais voulu pouvoir lui laver le corps entier rien qu’avecmalangue. Je descendais le long de son cou, baisais ses seins et léchais ses tétons. Je le sentiss’abandonner,lâcher-prise.Jeléchaisetembrassaistoutcequisetrouvaitsurmonpassage,sapeaudouce,sesmusclessaillants,ilsedégageaitautantdeforcequededouceurdesonbuste.Mesmainspréparaientlavenuedemabouche,ellesdescendaientdeplusenplusbas.Jemerelevais,cherchaissabouche,l’embrassaisavecfougue,puisjememisàquatrepattesdevantlui.Jeléchaissonventre,puisma langue, vigoureuse, décrivit des cercles le long de son pubis. J’attrapais ses bourses avec unemain,etserraissuffisammentfortpourlesentirs’enfoncerdanslefauteuil.Monautremainattrapasonsexedéjàbienferme.Jepouvaissentirsonmembregonfleràmesurequejem’activais,dehautenbas, et debas enhaut.Ma languepartit à l’assautde laverge,montant etdescendant, titillant leprépuce, puis j’engloutis d’un coup l’objet de mon désir. Sacha m’attrapa la tête pour donner lerythme, il ne pouvait pas s’empêcher de contrôler… Toute entière dévoué à son unique plaisir,j’éprouvais pourtant une excitation bien réelle. Mes va-et-vient s’accélérèrent jusqu’à l’explosionfinale, que je reçus dans la bouche. J’avalais sans réfléchir, et sansmême être dégoutée, c’était lapremièrefoisquecelam’arrivait.JerestaisàterrequelquesinstantspuisSachamereleva,dégageamescheveuxetm’embrassaavecunetelledouceurquejemesentisplusfortequejamais.Jerestaisdanssesbrasquelquesminutes,luimecaressaitlesépaules.Ilmereleva,meregardadroitdanslesyeuxetouvritlabouchepourparler.Jeledevançais:

-As-tudéjàfaitunefellation,oui.Avalélesperme,oui.-Mais là, je ne sais toujours pas si tu jouis facilement !Conclut-il en riant. Je te laisse jusqu’à

demainpourrépondreauxautresquestions…ilesttard,vatecoucher.

-Maisettoi?Tunedorspas.-Net’occupepasdemoi,dit-ildoucement.Etrepose-toi,tuasbesoindedormir.Quand j’ouvris les yeux le lendemain matin, il me fallut quelques secondes pour réaliser que

j’étaisdansunechambre–unesuitepardon–d’unhôteldeluxe.Jetâtaismachinalementlaplacevideàcôtédemoi,lelitn’étaitpasdéfait.Sachan’avaitpasdormilà,visiblement.Jeregardaisl’heure:8 heures. J’avais le temps, mon premier cours était à 11 heures. Je tendais l’oreille, et je cruspercevoir les bribes d’une conversation de l’autre côté de la porte. Il était au téléphone. Trèscertainementdéjàentraindetravailler.Jem’étiraislonguementetdécidaisquelapremièrechoseàfairecompte tenudescirconstancesétaitdemebrosser lesdentsetdemedoucher!Jemeglissaishors du lit. J’avais dormi nue, une première pourmoi, faute de pyjama, et je dus reconnaître quec’étaittrèsagréabledesentirlesdrapsàmêmelapeau.Cettesoiréeavaitétéfaitedepremièresfois!

Jetrouvaisdanslasalledebaintoutlenécessairedetoilettequ’ilfallaitàunefemmesansbagagecommemoi:dentifriceetbrosseàdentminiature,diversflaconsdesavonsetlotions,coton,limesàongles, etc. J’étudiais plus longuement le contenu de tous ces accessoires beauté en me brossantactivementlesdentsetjetombaissurunecharlotte!Jenepusm’empêcherdepouffer!Unecharlotte,quec’étaitringard!Quiportaitencoreça?Enmêmetemps,jen’avaisaucunélastiquepourattachermes cheveux et ma tignasse ne supporterait pas un second shampoing en moins de 12 heures.Finalement la charlotte était plutôt bienvenue. Et puis personne neme verrait ! Je l’enfilais etmeglissais dans l’immense douche à l’italienne. L’eau coula immédiatement à la bonne températuredepuisunegrossepommecolléeauplafond.Jememisàchanter!

Strangersinthenight,ExchangingglancesWonderinginthenight,WhatwerethechancesWe'dbesharingloveBeforethenightwasthrough(Desétrangersdanslanuit,S'échangeantdesregardsfurtifsSedemandantdanslanuit,QuellesétaientleschancesQuenouspartagionsl'amourAvantquelanuitsetermine)Est-ceSachaquim’inspiraitSinatra?Oulacharlottequimefaisaitvivreun«retourverslefutur

»versionannée60?J’auraisvouluêtreuneactricedecinéma,adorée,adulée,parsonpublic…non,uneseulepersonnedesonpublic.J’auraisvouluqueSachamebaiselespieds,lesmains,m’admireetmefassevalser.Nousétionsdesétrangers?Ouietnon.Est-cequenouspartagionsl’amour?J’auraisbienétéincapablederépondreàcela.

Strangersinthenight,ExchangingglancesWonderinginthenight,WhatwerethechancesWe'dbesharingloveBeforethenightwasthroughJechantaisdeplusenplusfort,mavoixcouvraitlebruitdel’eau.Somethinginyoureyeswassoinviting

SomethinginyoursmilewassoexcitingSomethinginmyhearttoldmeImusthaveyouLavoixchaudedeSachasemêlaàlamiennesubitement.Jenel’avaispasentenduentrerdansla

salle de bain si s’approcher demoi dans la douche. Je ne sursautaismême pas, engourdie par lachaleurdel’eau.Sesdeuxmainsseposèrentsurmesépaules,ilm’embrassalabasedelanuque.Jenemeretournaispas,continuantcommesiderienétaitàmesavonnerlesavant-bras.

Ilreprit:SomethinginyoureyeswassoinvitingSomethinginyoursmilewassoexcitingSomethinginmyhearttoldmeImusthaveyou(QuelquechosedanstesyeuxétaitsiattirantQuelquechosedanstonsourireétaitsiexcitantQuelquechosedansmoncœurm'aditquejedevaisteposséder)C’estlapremièrefoisquejel’entendaisparlerenanglais,salanguematernelle.Ilétaitencoreplus

craquant.Ilpritdusavon,melavalesépaules,ledos,descendisjusqu’àmesfesses.Samains’enfonçadansmaraie,touchamonanus…Ouhlà,jamaispersonnenem’avaittouché…là!Dommage.C’étaitune zone pleine de surprise. Je remuais du derrière quasi instinctivement pour qu’il puisse mecaresserenprofondeur.Jesentisquelquechosededurmerentrerdans lesfesses. Ilbandait,c’étaitindiscutable.

- Something in your smile was so exciting, ton cul aussi est très excitant… me susurra-t-il àl’oreille.

Ilmeretourna,tirasurlacharlotteetmescheveuxtombèrentencascade.Luibandait,maisdemoncôtéaussi toutétaitenérection,duretgonflé :messeins,mes tétons,monclitoris.Moncorps toutentiern’étaitplusqu’unesourcedejouissance,prêteàexploser.Jemecollaisaumurdeladouche,l’eau coulait toujours,mais surSacha uniquement. Il prit chacundemes seins dans sa bouche, lessuçât,lesmordilla.Puisildescenditplusbas.L’eaucoulaitlelongdesanuqueetformaitunsillonquidescendait comme une rivière le long de ses muscles fermes. Je fermais les yeux pour mieuxapprécier les sensations qui m’envahissaient de toutes parts. Un très léger frisson accompagnaitchaquebaiserdeSachasurmapeau,saboucheimprimaitsamarquesurchaquecentimètrecarrédemon être, léchant, suçant, buvant l’eau qui ruisselait dans les plis de mon anatomie. Plus sa têtedescendaisendirectiondemonintimité,plusj’écartaislesjambes,prêteàaccueillirsalangue.QuandilatteignitleMontdeVénus,ilplaçaunedemesjambessursonépauleetfourrasalangueentremeslèvres.D’unefaçonpresqueméthodique,ilexplorachaquerecoinavecsalanguefermepuisremontajusqu’àmonclitoris.

Jen’enpouvaisplus.Jelevoulaisenmoimaintenant.Mesgémissementsetlacambruredubasdecorpspour rapprochermon sexedu siendevaient êtredes indices suffisants.Sacha se releva, sanscesserdememordiller.

J’eusàpeinedeletempsdeconstaterqu’ilavaitglisséunpréservatifsursaverge.Maisquandetcommentavait-ilfaitça?Ilétaitincroyablequandmême.

Iltiramescheveuxenarrière,commeill’avaitfaitlapremièrefois,surlavoiture,etm’embrassad’unefaçonpresquesauvage.Puisilmesoulevadusol,jen’étaispaspluslourdequ’unplumepoursesbraspuissants.Jepassaismesjambesautourdesatailleetilrentraenmoiavecunetelleforcequej’eneulesoufflecoupé.Jecriais.Entredouleuretplaisir,monvaginsemblaitprêtçàsedisloquerpuisirradiaitjusqu’auplusprofonddemesentrailles.Jesuffoquaisàmesurequ’ilmepilonnaitetnepouvaisqueplantermesonglesdanssesépaules.Leplaisirm’envahissaitparvaguesdeplusenplus

rapprochées,bientôtjenecontrôlaisplusrienetjouissaisenlaissantéchapperunlongrâleguttural.Jamaisjen’avaisressenticela.Jen’avaisplusaucuneforce,j’étaisvidée,épuisée.Sachamereposadoucementsurlesol.Mesjambestremblaientmaisjeparvinsàtenirdebout.Ilrepritdusavonetmelavaànouveau. Jen’étaisplusqu’unepoupéedechiffon,complètementà samerci, ilpouvaitbienfairedemoicequ’ilvoulait.Ilmesécha,enfilaunpeignoiretmeportajusqu’aulit.

Nous restâmes ainsi allongés côte à côte, moi sur le dos, lui sur le côté. Il me caressait lescheveux,dansunsilenceabsolu.Jenepensaisplusàriend’autrequ’àlui,soncorps,moi,moncorps,sachaleur,saprésence.Plusriend’autrem’importait.

Toutàcoupillâchaunedemesmèchesdecheveuxetdit:- Il commence à être tard, il ne faudrait pasque tu sois en retard à ton coursde11heures (ma

paroleilavaitdemandémonemploidutempsàlafac?).Habille-toi,jet’aifaitmonterdesvêtements.Rejoins-moienbas,danslesalonàcôtédelaconciergerie,nousyprendronslepetitdéjeuner.

Je n’eus pas le temps de dire ouf, il avait disparu.Mais comment pouvait-il être si présent, siprochependantuninstant,puisdevenirsidistantl’instantd’après.Ilsoufflaitlechaudetlefroidsansque je puissem’ypréparer.D’ailleurs, je n’arrivais à prévoir aucunede ses réactions.Tout en luin’était que surprise, étonnement, nouveauté.Quellepersonnage,quellepersonnalité, quelhommeàpart !Toutceciétait tellementviolentdansceque je ressentais, jen’arrivaispasàanalyser. J’étaissouslecharme,c’estsûr.Ilétaitattentionné,cultivé,drôle,intéressant,beau(commeunDieu),riche(bonOk, ça c’était plus accessoire)… et quelle bête de sexe ! Il avait provoqué chezmoi plus desensationsendeuxjoursquetousmespetitscopainsetrêvesérotiquesréunis.Pourtantquelquechoseenmoi,quelquechosed’imperceptible,n’étaitpastoutàfaittranquille.Despetiteslumièresrougess’allumaient,quejemedépêchaisd’éteindre.Ilallaitreprendrel’avionpourNewYork…Çac’étaitunegrosselumièrerouge,non?Jechassaisimmédiatementcetteidéededépartdematête.Nousn’enétionspasencorelà.Ilétaitlà,enchairetenos,etm’attendaitpourprendrelepetitdéjeuner.

Il m’avait fait monter des vêtements ? Évidemment, il avait encore une fois pensé à tout ! Jen’allaispasremettrelarobefourreaupouralleràlafac.

Jepassaisdans lesalon,vide,etprit lesvêtementsposéssurunfauteuil :un jean,uncaraco,unpullangoravertopale,desdessousensatin.Jenecherchaismêmepasàsavoiroùilavaittrouvéçaouquiavaitétéleschercher.Ceseraitpeineperdue.Etpuisjem’enfichaisenfait.Jetouchaislepull,ilétaitd’unedouceurextrême,laculotteetlesoutien-gorgeestjustelegenrededessousappropriés,nitropsexy,nitropmamie!

Enrevanchepasdechaussure,remarquai-jeenm’habillant.Tienscelaneluiressemblaitpas!Jeremislesescarpinsdelaveilleetsortisd’unpasmalassuré.

Je trouvais rapidement le salon dans lequel étaient servis les petits déjeuners. Des serveurss’affairaientde tous lescôtés !C’étaitunballetdecafetières, théièresetplateauxcolorés.Pourtantseulesunedizainedetableétaientoccupées.JerepéraiimmédiatementSacha–monSacha–danslefonddelasalle.Ilétaitdedos,occupéàlireunjournal.

Jem’approchaisetmetordaislachevilleenarrivantàlatable!Jemerattrapaisaudossierdesachaise.

-Oups,lestalonsc’estpaspourmoi!dis-jeenrigolantetenmeglissantsurmonsiège.- J’aime les femmesen talons,ellesnedevraientpasêtreautoriséesàmarcheravecautrechose

auxpieds,dit-ilsansmêmereleverlatêtedesonjournal.Pourquoiétait-ilsidurtoutàcoup?Ilavaitl’aircontrarié.Ilvoulaitdestalons,ilauraitdestalons,

s’iln’yavaitquecelapourluifaireplaisir.Jehaussaislesépaules.Unserveurarrivaetmeservitunthé !Pourquoi nem’avait-il pas proposé le café ?Mystère.Encore un coupdemonsieurSacha le

lunatiquequiorganisaittoutsursonpassage.Jeprisuntoastl’airderienetcommençaisàlebeurrer,puispourluisignifierquesonattitudeétaitparticulièrementimpoliejelançais:

-Lesnouvellesdumondesontbonnescematin?Labourse?Lamétéo?L’horoscope?Ilrelevalatêteamusé.Iln’avaitplusdutoutl’aircontrarié.-Ceverttevatrèsbien,tuestrèsbelle.-Ah!Merci.Etmercipourlesvêtements.Jetelesrendrais,celavadesoi.Anouveau,ilserembrunit.Ilbutunegorgéedecafépuisplantasesyeuxdejadedanslesmiens.

Houlà,l’heureavaitl’airgrave.-Élisabeth(ohLizavaitdisparu…cen’étaitpasbonsigne),jereparsdemainpourNewYork,tule

sais. (Ahben,voilà, c’était attendunon?Tropbeaupourdurer… je levoyaisvenir avec sesgrossabots:c’étaitbien,maiscen’estpaspossible,vautmieuxqu’onenrestelà,blablablablablabla…)

Je touillais nerveusementmon thé.Quelle idiote.LePrince charmant !Non,mais qu’est-ce quej’avaiscrumoi!Jen’avaisétéqu’uncoupd’unsoir.Lapetiteparisiennedocile,onluifaitlecoupdugrand soir et hop, elle s’allonge ! J’essayais de paraître le plus digne possible mais j’avais unefurieuseenviedeprendremesjambesàcouetdedisparaître.Jen’avaisaucuneenvied’entendrecequ’ilavaitàmedireceprofiteur.Ilm’avaitéblouiepourmieuxmesauter.

-Élisabeth?Liz?Tun’aspasmisdesucredanstonthé,arrêtedeletournercommeça.-Ahoui,pardon,tudisais?Monairfaussementdétachénedevaitpasparaîtretrèsconvaincant.-Jesaisçapeutparaîtreabject,maisjetepromets,jen’avaisrienprémédité(c’estça,monœil!)

…Tume plais beaucoup… beaucoup (il insista sur lemot)…Tu es belle, intelligente, drôle (lesviolonsmaintenant…)…mais(ahben,levoilàlemais,illuienafalludutemps)jenesuispaspourtoi!Jenesuispasuntypebientusais(ça,tumelaissesenjugertouteseule,coco)...jeteferaisdumal (parce que là tu m’en fais pas peut-être). Tu mérites mieux que ça. Élisabeth (il chuchotaitpresque),regarde-moi,dis-moiquejesuisunsalaud,sicela tesoulage.Disquelquechoseouje tebaise là toutde suite surcette table ! (il avaitparléplus fort, toutes les têtes s’étaient retournéesetnousregardaient).

Jemelevaisd’unbond.-CefutunplaisirdevousrencontrerMonsieurGoodman,votrecompagniem’aététrèsagréable.

Malheureusement, je ne pense pas que nous serons amenés à nous revoir, alors je vous souhaitebonnecontinuationauseindeGoodman&Brown.

Etjemedirigeaisd’unpasmalassuréverslasortieetfaillilouperlamarche.Maispeuimporte,aumoinsilnevoyaitpasmonvisage.Jepleuraisderage.

Je rentraisdirectementchezmoi, incapabled’allerà la fac,devoir Jess,de suivre lescours. Jepleuraistoutel’après-mididansmonlit,puism’endormis,exténuée.Quandjemeréveillaisendébutde soirée, Maddie était là. Elle ne me demanda rien, ni où j’avais passé la nuit, ni ce qui avaitprovoquémes larmes. Elle avait eu une vie amoureuse suffisamment riche pour comprendre sansexplication.Ellemefitcoulerunbain,préparaduthéetnousécoutâmesCasseNoisettesenboucletoutelasoirée.

Mon cœur était en morceaux mais il me restait suffisamment de dignité pour surmonter etaffronterlemondeextérieur.Jefisbonnefigurelesjoursquisuivirent,aussibienàlafacquechezFoch Investissements, et repris le cours dema (triste) vie. La nuit en revanche, le beau visage deSachaGoodmanrevenaitmehanter.Uncoupjelelapidais,uncoupjeluioffraismoncorps.

La semainequi suivit ledésastreuxpetitdéjeuner,MonsieurdeVilliersdemandaàmevoir.Ah,enfinmonciels’éclairait!Peut-êtreallait-ilmeproposerunposte?JefrappaisetentraisdanssonimmensebureauentièrementmeubléenstyleLouisPhilippe.Ilmefitasseoiretmeditsansymettre

aucuneforme:-Élisabethmonpetit,lestractationsaveclecabinetGoodman&Brownsontenpassed’aboutirà

uneassociationquiserasansaucundoutefructueusepourFochInvestissements.JedoismerendreàNewYorkpourréglerlesdernierspointsdenotreaccord.Jesaisbienquevousn’êtesquestagiaire–pourl’instant,ajouta-t-il-maispouruneraisonquej’ignoreSachaGoodmaninsistepourquevousfassiezpartieduvoyage.Préparezvosvalises,nouspartonsaprès-demain.