Politique de La France

18
POLITIQUE DE LA FRANCE La politique de la France se déroule sous le régime de la Cinquième République depuis le 28 septembre 1958. Politique française sous la V e République Après que Charles de Gaulle eut fait adopter la constitution de la Cinquième République en 1958, la France a été gouvernée par des gouvernements de droite successifs jusqu'en 1981. Durant les années 1960, les partis de gauche avaient des résultats plutôt médiocres aux élections à l’échelle nationale. Les gouvernements successifs appliquaient généralement le programme gaulliste d’indépendance nationale, et de modernisation d’une manière interventionniste. Le gouvernement gaulliste, pourtant, a été critiqué pour sa brutalité : tandis que les élections étaient libres, l’Etat avait le monopole de la diffusion de la radio et de la télévision et cherchait à imposer son point de vue sur l’actualité (cependant ce monopole n’était pas absolu, puisqu'il y avait des radios qui émettaient depuis les pays voisins). La politique sociale de De Gaulle était fonciérement conservatrice. En mai 1968, une série de grèves de travailleurs et de révoltes d’étudiants agita la France. Mais cette agitation n'eut pas pour effet un changement immédiat de gouvernement, la droite étant triomphalement réélue à l’élection de juin 1968. L'électorat bascula au référendum de 1969 au sujet des réformes du sénat, dans un mouvement généralement considéré comme une lassitude des Français pour De Gaulle. En 1981, François Mitterrand candidat du parti socialiste, fut élu président avec un programme de réformes de grande envergure, le Programme commun. Après s’être assuré une majorité au parlement à l’issue des élections législatives de la même année, son gouvernement mena un programme de réformes économiques et sociales. En 1983, la forte inflation et la crise économique menèrent à un revirement de la politique économique, connue sous

description

политика франции на фран

Transcript of Politique de La France

POLITIQUE DE LA FRANCE

POLITIQUE DE LA FRANCE

La politique de la France se droule sous le rgime de la Cinquime Rpublique depuis le 28septembre1958.

Politique franaise sous la Ve Rpublique

Aprs que Charles de Gaulle eut fait adopter la constitution de la Cinquime Rpublique en 1958, la France a t gouverne par des gouvernements de droite successifs jusqu'en 1981. Durant les annes 1960, les partis de gauche avaient des rsultats plutt mdiocres aux lections lchelle nationale. Les gouvernements successifs appliquaient gnralement le programme gaulliste dindpendance nationale, et de modernisation dune manire interventionniste. Le gouvernement gaulliste, pourtant, a t critiqu pour sa brutalit: tandis que les lections taient libres, lEtat avait le monopole de la diffusion de la radio et de la tlvision et cherchait imposer son point de vue sur lactualit (cependant ce monopole ntait pas absolu, puisqu'il y avait des radios qui mettaient depuis les pays voisins). La politique sociale de De Gaulle tait foncirement conservatrice.

En mai 1968, une srie de grves de travailleurs et de rvoltes dtudiants agita la France. Mais cette agitation n'eut pas pour effet un changement immdiat de gouvernement, la droite tant triomphalement rlue llection de juin 1968. L'lectorat bascula au rfrendum de 1969 au sujet des rformes du snat, dans un mouvement gnralement considr comme une lassitude des Franais pour De Gaulle.

En 1981, Franois Mitterrand candidat du parti socialiste, fut lu prsident avec un programme de rformes de grande envergure, le Programme commun. Aprs stre assur une majorit au parlement lissue des lections lgislatives de la mme anne, son gouvernement mena un programme de rformes conomiques et sociales.

En 1983, la forte inflation et la crise conomique menrent un revirement de la politique conomique, connue sous le terme de tournant de la rigueur le gouvernement de gauche s'est alors engag dans des rformes de politique fiscale et de contrle des dpenses, et de privatisation des principales banques franaises.

Bien que la majorit des nationalisations aient t annules ds 1984, ou par les gouvernements suivants (de gauche comme de droite), les rformes sociales entreprises ont t maintenues. Depuis lors, le gouvernement alterna entre une coalition de gauche (compose du parti socialiste et du parti communiste, et plus rcemment Les Verts), et une coalition de droite (compos par lUnion pour la dmocratie franaise et le Rassemblement pour la Rpublique de Jacques Chirac, plus tard remplac par lUnion pour un mouvement populaire).

Les annes 1980 et annes 1990 ont vu aussi lmergence du Front national de Jean-Marie Le Pen, un parti accusant limmigration, plus particulirement limmigration provenant des pays dAfrique du Nord tels que lAlgrie de laugmentation du chmage et de la criminalit. Depuis les annes 1980, le chmage est rest lev, environ 10% de la population active, quelles que soient les politiques menes pour le combattre. En outre, la criminalit a chang durant cette priode, avec une trs forte augmentation de la dlinquance juvnile et des actes dincivilit, bien que la mesure de son augmentation soit sujette dbat. Les problmes dans les banlieues un euphmisme dcrivant les zones dhabitations priurbaines dfavorises, souvent forte proportion de population issue de limmigration restent proccupants. La prsence de Jean-Marie Le Pen au second tour de llection prsidentielle de 2002 a t attribue, en grande partie, au sentiment dinscurit.

Institutions politiques

Prsident de la Rpublique

Premier ministre ou avant 1958 prsident du Conseil

Assemble nationale

Snat

Partis et mouvements politiques

Annes 1950 et 1960, lEtat-UDR

Le systme politique franais est marqu par la bipolarisation de ses forces politique sur la base du clivage gauche/droite. Aux dbuts de la Cinquime Rpublique, la vie politique s'organisait gauche autour du Parti communiste franais (PCF) et de la gauche rformiste de gouvernement, au sein de laquelle le Parti socialiste (PS) deviendra hgmonique ds sa fondation en 1969. droite, les partis de la mouvance gaulliste, unifis en 1967 au sein de lUnion dmocratique pour la Ve Rpublique (UDR) occuprent longtemps une position largement dominante, mais rgulirement contrebalance par la droite librale principalement incarne par les Rpublicains indpendants et de petits mouvements du centre-droit, hritiers du Mouvement rpublicain populaire (MRP), comme le Centre dmocrate ou Progrs et dmocratie moderne. Les rapports entre ces formations au sein mme des deux blocs sont souvent conflictuels, mais le recours au scrutin uninominal majoritaire deux tours pour llection des dputs et la prsidentialisation du rgime avec, ds 1961, llection du Prsident de la Rpublique au suffrage universel direct contribue au maintiens de la bipolarisation. La droite mene par la sensibilit gaulliste dominera assez largement la vie politique jusqu'au dbut des annes 1970, Charles De Gaulle et Georges Pompidou tant successivement largement lus la prsidence de la Rpublique, avec le soutien perptuel de lAssemble nationale, o le parti gaulliste reste la premire force jusqu'en 1981.

Annes 1970: le quadrille bipolaire

Les annes 1970 marqueront le premier grand bouleversement du paysage politique franais. Les lections lgislatives de 1973 marquent un net reflux du gaullisme au profit du centre-droit, largement concrtis lorsque Valry Giscard dEstaing, chef des Rpublicains indpendants, accde la prsidence de la Rpublique aux dpens du gaulliste Jacques Chaban-Delmas. Cest la fin de lEtat-UDR. gauche, le PS s'allie au PCF et au petit Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dans le cadre de lUnion de la gauche en 1972. Cette alliance permettra la gauche de se renforcer, son candidat unique llection prsidentielle de 1974, le Premier secrtaire du PS Franois Mitterrand, manquant de peu la victoire au second tour (49,2% des voix). droite, les rapports de force se rquilibrent avec la fondation par M. Giscard d'Estaing en 1978 de lUnion pour la dmocratie franaise (UDF), parti fdrant les forces de la droite non-gaulliste et du centre-droit. Ce nouveau parti met fin lhgmonie gaulliste droite, lUDR, transforme en Rassemblement pour la Rpublique (RPR) en dcembre 1976 sous limpulsion de Jacques Chirac, restant toutefois lgrement plus forte lectoralement parlant. Le systme partisan sorganise ds lors sur la base dune "quadrille bipolaire", avec quatre partis dimportance quivalente: gauche, le PCF et le PS, droite, le RPR et lUDF. Cette nouvelle situation est particulirement bien illustre par les rsultats des lections lgislatives de 1978, loccasion desquelles la droite conserve de justesse sa majorit lAssemble nationale malgr dclatantes victoires de la gauche lors dlections locales.

Annes 1980, effondrement du communisme et apparition de l'extrme-droite

En 1981, llection de Franois Mitterrand la Prsidence de la Rpublique bouleverse nouveau les rapports de forces au sein du systme partisan franais. Au cours de cette lection et des lgislatives qui suivront, le Parti communiste perd une grande partie de son audience gauche au bnfice du Parti socialiste, qui devient trs largement majoritaire seul lAssemble nationale. Les annes 1980 marqueront lavnement dune nouvelle re dans la vie politique franaise. Si droite les rapports de forces restent inchangs, le PCF amorce de manire brutale un inexorable dclin, le PS devenant progressivement hgmonique dans le camp de la gauche de gouvernement. Les dceptions vis--vis des politiques menes par les premiers gouvernements socialistes, qui abandonnent ds 1982 leur plan de relance keynsien au profit dun plan de rigueur conomique nettement moins ambitieux, mcontente une bonne partie de llectorat qui se rfugie dans le vote protestataire. loccasion des Elections europennes de 1984, le Front national (FN), formation populiste classe l'extrme droite de lchiquier politique, effectue une perce phnomnale, passant dun niveau proche de zro plus de 10% des suffrages exprims. Ce succs est concrtis en 1986 lorsque le FN envoi 32 dputs siger lAssemble nationale, alors lue la reprsentation proportionnelle. Rejet par la droite traditionnelle, le FN est exclu du jeu des alliances et ne sera jamais en mesure dobtenir plus dun sige lAssemble aprs le rtablissement du scrutin majoritaire ds les lgislatives de 1988. Cela nempchera pas son audience lectorale et mdiatique de croitre, Jean-Marie Le Pen obtenant plus de 14% des suffrages exprims au premier tour de llection prsidentielle de 1988. Le FN simpose peu peu comme une troisime force politique alternative, en dehors de la bipolarisation traditionnelle entre droite et gauche.

Annes 1990, lmiettement partisan

Les annes 1990 dbutent sous le signe de lalternance. Alors que le second mandat du prsident Mitterrand touche sa fin, la gauche est lamine par lalliance RPR-UDF lors des lections lgislatives de 1993. Cette priode est marque par une consolidation du FN et par la perce significative des mouvements cologistes, en particuliers Les Verts et Gnration cologie, qui font leur entre dans plusieurs conseils rgionaux lissue des lections rgionales de 1992 et obtiennent dexcellents scores aux lgislatives de 1993. Ce succs sera de courte dure, et seuls Les verts parviendront simposer durablement dans le paysage politique avec des scores tournant autour des 4%. La classe politique traditionnelle perd encore du terrain lors de llection prsidentielle de 1995, au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen atteint les 15%, tandis que lextrme gauche, reprsente par la candidate de Lutte ouvrire Arlette Laguiller, effectue une perce avec plus de 5% des voix. Cette nouvelle recomposition des forces politiques oblige le Parti socialiste composer avec des formations concurrentes gauche, notamment sa petite scission du Mouvement des citoyens (MDC) men par Jean-Pierre Chevnement. Lors des lections lgislatives de 1997, la Gauche plurielle mene par le socialiste Lionel Jospin, rassemblant PS, PCF, verts, MDC et radicaux-socialistes, investit une troite majorit de 55% des siges. Le PS, dot dune majorit relative, doit composer avec les autres forces de la majorit plurielle et Jospin forme dans cet esprit un gouvernement de coalition intgrant toutes ses composantes. Malgr des rsultats plutt satisfaisants, lalliance volera en clat, en 2002, la fin de la lgislature.

A droite, lUDF doit faire face ds 1998 une scission orchestre par une quarantaine de dputs de sa tendance librale, qui partent fonder Dmocratie librale (DL). Malgr son groupe parlementaire consquent, ce parti restera marginal, dpendant de ses alliances avec le RPR et une UDF recentre. Le Mouvement pour la France (MPF), autre scission de lUDF intervenue en 1994 linitiative du dput Philippe de Villiers, restera dans lombre jusqu' sa fusion, en 1999, avec le Rassemblement pour la France (RPF) de lex RPR Charles Pasqua, l'occasion des lections europennes, au cours desquelles leur liste obtient 13% des voix, devant la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy. Ce sera un succs sans lendemain, le mouvement clatant ds 2000 lorsque M. De Villiers dcide de faire scission pour refonder le MPF, qui retrouve son audience antrieure, tandis que ce qui reste du RPF sombre dans la marginalisation. Un autre petit parti fond par danciens membres des partis de droite traditionnels, Chasse, pche, nature et traditions (CPNT), connaitra la fin des annes 1990 un succs phmre, en obtenant 6 lus lors des europennes de 1999 avec prs de 7% des voix et faisant son entre dans plusieurs conseils rgionaux lors des rgionales de 1992 et de 1998. Malgr le score honorable de son chef Jean Saint-Josse llection prsidentielle de 2002 (4,2%), CPNT connaitra un brutal reflux lors des scrutins qui suivront, au cours desquels le parti perdra tous ses lus rgionaux et europens.

Annes 2000, volutions incertaines

Les annes 2000 seront le thtre de profonds bouleversements. Llection prsidentielle de 2002 sera marque par une fragmentation du paysage politique tenant du jamais vu. Au premier tour, Jean-Marie Le Pen, bnficiant dun nouvel apport de voix (prs de 17% des voix) devance ainsi Lionel Jospin, victime de lparpillement des voix de gauche. Lextrme-gauche, dont les candidats Arlette Laguiller et Olivier Besancenot capitalisent 10% des voix, monte en puissance. Le PCF, qui stait jusqu'ici maintenu aux alentours de 9%, s'effondre 3,3% avec la candidature de Robert Hue. Avec les candidatures de Jean-Pierre Chevnement pour le MDC et de Christiane Taubira pour le Parti radical de gauche, llectorat socialiste sparpille aux dpens du candidat Jospin. Au second tour, Jacques Chirac, bnficiant du rejet de lextrme-droite, crase Jean-Marie Le Pen avec 82% des voix. Forte de ce nouveau souffle inattendu, la droite se rorganise, avec le lancement entre les deux tours de lUnion pour la majorit prsidentielle (UMP) linitiative de Jacques Chirac. LUMP, fusion du RPR et de Dmocratie librale (scission de lUDF intervenue en 1998 linitiative dune quarantaine de dputs) et ayant reu le renfort dune majorit de cadres et dlus de lUDF devient le premier grand parti de la droite gouvernementale franaise. Lors des lections lgislatives de 2002, lUMP, largement victorieuse, prend lhgmonie droite, la "Nouvelle UDF" de Franois Bayrou se sauvant quune vingtaine de siges. Les scrutins locaux qui suivront verront le retour de la domination du Parti socialiste sur lensemble de la gauche, contribuant faire converger peu peu le systme partisan vers une situation de bipartisme, bien que laudience conserve par les petits partis (le PCF, les verts et le PRG gauche, lUDF droite), oblige les deux grandes formations continuer dvoluer dans le cadre de la bipolarisation.

Lors de llection prsidentielle de 2007, lUMP et le PS se renforcent et leurs candidats saffrontent au second tour dans un schma plus traditionnel quen 2002. Les petits candidats la gauche du PS sont lamins, obtenant des scores trs infrieurs ceux qu'ils avaient obtenu en 2002. Jean-Marie Le Pen, concurrenc par la campagne trs marque droite du candidat de lUMP Nicolas Sarkozy, seffondre 10,4%, tandis que Franois Bayrou, en axant son discours sur une volont de former une formation centriste indpendante de la droite, atteint plus de 18% des voix. La transformation de lUDF en Mouvement dmocrate (MoDem) ne permettra toutefois pas de concrtiser ce succs, le nouveau parti obtenant un score nettement plus faible lors des lgislatives qui suivront (7,6%). En revanche le FN seffondre nouveau et, avec 4,3%, n'est dfinitivement plus en mesure de peser sur le dbat politique. Les scrutins locaux qui suivront confirmeront cette tendance. Le paysage politique franais s'organise actuellement sur la base d'une opposition gauche/droite trs marque, avec deux grands partis forts, lUMP et le PS, qui composent avec plusieurs petits partis proches de leur sensibilit. Les dernires lections municipales ont t le thtre d'une marginalisation du FN, de l'obtention de bons scores pour des listes menes par des partis de gauche autre que le PS (PCF, verts et surtout Ligue communiste rvolutionnaire (LCR) dans plusieurs grandes villes) ainsi que de lchec de la stratgie dautonomie du MoDem, contraint de composer avec le PS ou lUMP lorsque c'est possible, battu lorsqu'il prsente des listes autonomes.

Les lections europennes de 2009, marques par un taux de participation historiquement faible de 40,6%, ont t loccasion de plusieurs reclassements sur lchiquier politique franais. LUMP s'est impose avec prs de 28% des voix, loin devant le PS qui, 16,5%, subit la concurrence dEurope cologie, rassemblement cologiste initi par les verts (16,3%). Ce scrutin fut galement loccasion dune nouvelle dconvenue pour le MoDem qui n'obtient quun pitre score de 8,5%, trs en dessous de la performance ralise par lUDF en 2004. gauche, le Front de gauche initi par le Parti communiste et le nouveau Parti de gauche fond par danciens membres de la minorit du PS obtient 6,5% des voix, tandis que lextrme-gauche se renforce considrablement, avec la perce du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), successeur de la LCR, qui obtient 5% des voix (Lutte ouvrire est 1,2%). Le FN, qui profite normalement ce type dlection, demeure faible seulement 6,3% des voix, devant les listes Libertas alliant le Mouvement pour la France et CPNT, 4,8%, l aussi en net reflux par rapport aux scores obtenus par le seul MPF lors des scrutins prcdents. Des courants minoritaires, en particulier lAlliance cologiste indpendante et la formation gaulliste Debout la Rpublique, obtiennent en outre des scores significatifs (respectivement 3,6 et 1,8%). Ces nouvelles tendances sont l'origine de nombreuses spculations l'approche des lections rgionales de 2010.

Le systme politique franais voit sa lgitimit de plus en plus mise lpreuve par les faibles taux de participation aux diffrents scrutins, particulirement depuis les dernires lections lgislatives de 2007, municipales de 2008 ou europennes de 2009, o labstention a connu des chiffres jamais atteints sous la Ve Rpublique.

Chefs d'Etat et hommes politiques

Les pouvoirs excutif et lgislatifs de la Ve Rpublique (schma simplifi)

Elections en France sous la Cinquime Rpublique

Prsidentielles1958 1965 1969 1974 1981 1988 1995 2002 2007 2012

Lgislatives1958 1962 1967 1968 1973 1978 1981 1986 1988 1993 1997 2002 2007 2012 Partielles

Snatoriales1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2008 2011 2014 Partielles

Rgionales1986 1992 1998 2004 2010

Cantonales1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1992 1994 1998 2001 2004 2008 20112014 Partielles

Municipales1959 1965 1971 1977 1983 1989 1995 2001 2008 2014 Partielles

Europennes1979 en France 1984 en France 1989 en France 1994 en France 1999 en France 2004 en France 2009 en France 2014 en France

Rfrendums1958 1961 1962 1962 1969 1972 1988 1992 2000 2003local 2005 2009local

Ces scrutins ont lieu en suivant les procdures lectorales franaises.

17 mars 2007

Y a-t-il encore un franais dans la salle ?

La dernire proposition de Nicolas Sarkozy a provoqu des ractions trs vives (mme lintrieur de son propre camp puisque Simone Veil se dit maintenant rserve) qui dmontrent que le thme de lidentit nationale est un des grands sujets de proccupation des franais. Car, au-del des petits programmes (qui nengagent que ceux qui y croient, pour rprendre un dicton bien connu), la question de notre devenir nous hante et nous perturbe.

Voici ce quen dit (fort bien mon sens) Eric Zemmour, chroniqueur au Figaro dans sa dernire livraison du 15 mars 2007 : Il ne faut pas se payer de mots. C'est trs bien qu'il y ait des Franais jaunes, des Franais noirs, des Franais bruns. Ils montrent que la France est ouverte toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais condition qu'ils restent une petite minorit. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un peuple europen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrtienne. Non, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui a crit ce texte. Ce n'est pas un drapage de Jean-Marie Le Pen, ni un discours exhum du marchal Ptain. Ces propos seraient sans doute qualifis d'ignobles par Sgolne Royal ; et de dangereux par Franois Bayrou. Ils sont pourtant signs du gnral de Gaulle.La question de l'identit franaise hante l'histoire de France. Car la France n'est pas une race, mlange improbable depuis les origines de Celtes, d'Ibres, de Grecs, de Romains. Aprs la dfaite de 1870, Ernest Renan crivit son discours fameux : Qu'est-ce qu'une nation ? Aujourd'hui, certains intellectuels se posent une autre question : Existe-t-il encore un peuple franais ? Ou sommes-nous redevenus cet agrgat de peuples dsunis , dont parlait Mirabeau. Mme les avocats de Nicolas Sarkozy rduisent l'identit de notre pays la citoyennet rpublicaine. Alors, Louis XIV ne fait pas partie de l'identit franaise ? Ni Jeanne d'Arc, ni Bayard ni Saint Louis ? Il est, depuis trente ans, interdit de s'interroger sur le destin de la nation franaise. Multiraciale, multiculturelle, multiconfessionnelle, forcment, sous peine d'tre raciste et xnophobe. Mais comment peut-on assimiler un tranger au vide ? Comment lui donner envie de devenir ce qui s'est vanoui ? La gauche interdit au peuple franais de dfendre son identit , mais encourage toutes les autres identits du monde se dfendre, qu'elles soient kosovars, palestiniennes, tibtaines ou baltes. La droite, souvent, ne veut pas voir que sa vision du capitalisme, qu'elle juge si archaque, fait aussi partie de l'identit franaise.

La question de l'identit franaise fut dj le passager clandestin du rfrendum de 2005. Et la source du vote Le Pen de 2002. C'est Nicolas Sarkozy qui fait scandale, alors que la gauche et le centre l'accusent d'tre l'incarnation diabolique de l'Amrique. La nation est le seul bien des pauvres. Jaurs est dcidment le grand homme de cette prsidentielle.

En mai 2007, aprs une campagne dynamique base sur la promesse dun renouveau de la pratique politique, Nicolas Sarkozy a t lu, par 53% des franis, Prsident de la Rpublique. Laffirmation dun comportement diffrent de celui de son prdcesseur a t vite justifie par une soire au Fouquets, par une mini croisire sur le yacht de Vincent Bollor et par un panchement excessif de sa vie prive dans les mdias. La volont de changement sest aussi rapidement traduite par un interventionnisme lysen tous azimuts, qui a rduit le rle du premier ministre celui dun simple "collaborateur". De nombreuses rformes ont t lances et lactivisme prsidentiel a trouv son point dorgue pendant la prsidence franaise de lUnion Europenne. Si lheure du bilan nest pas encore venue, il est dj possible danalyser les premires tendances de son quinquennat.

Lopinion publique, mesure travers les sondages dopinion, ne semble pas trs favorable ce dbut de mandat, mais les chiffres sont assez comparables ceux des prcdents prsidents. Les lections europennes, qui ne motivent pas particulirement les franais, ne sacheminent pas vers un dsaveu de la politique prsidentielle. La classe mdiatique est critique du ct des ditorialistes, mais assez complaisante du ct des grands mdias de masse. La crise actuelle a augment la tension sociale et le gouvernement doit grer au cas par cas des situations trs difficiles, mais l aussi le bilan relatif est assez favorable. En effet la France, grce son vieux modle social, encaisse pour linstant la crise plutt mieux que les autres. Nicolas Sarkozy, considr comme le principal responsable de la politique gouvernementale, est la cible privilgie de tous les partis autres que lUMP, pourtant aucun de ses adversaires politiques ne semble totalement crdible pour pouvoir lui succder. Bayrou et le MODEM arrivent jouer un rle important dans le jeu politique, mais sans tre pour linstant peru comme une vritable alternative. Le PS nen finit pas de solder ses dissensions et se retrouve plomb par toute la clique danciens dirigeants qui vont soutenir le Prsident, pour glaner quelques postes. Les partis plus contestataires provoquent souvent de la sympathie, mais ne semblent pas, pour linstant, avoir la moindre possibilit daccder au pouvoir.

Malgr des comportements maladroits ou excessifs, et malgr des reformes bcles qui donnent limpression chaque fois de ncessiter les forceps pour passer au parlement, lavenir du Prsident se prsente, pour pas mal danalystes politiques, sous des auspices favorables. Dans le fond il respecte le contrat pour lequel il a t lu: lidologie nolibrale et scuritaire qui a implicitement guid sa campagne est, petit petit, en train de se traduire dans le rel de la vie sociale. Nicolas Sarkozy est l par la force du suffrage universel et il respecte ses promesses! En 2007 la France a vot pour un Prsident qui avait pour modle G.W. Bush, et qui par exemple voulait comme son modle baisser les impts des riches. La crise a bien montr que cette idologie dinspiration noconservatrice tait obsolte. Casser le service public pour faire des conomies, lheure des milliards prts aux banques, fait un peu ridicule, alors que cest justement la force de notre secteur public qui nous permet damortir les effets ngatifs de la crise conomique. Vouloir acclrer la libralisation et la drgulation du systme conduit mettre dans la rue les personnels de sant et de justice, les chercheurs, les universitaires et tous les citoyens qui prfrent la solidarit pour affronter les difficults conomiques plutt que la concurrence. La volont affiche lors du Grenelle de lEnvironnement de prendre bras le corps la question cologique sest rapidement enlise dans un immobilisme quasi-total, fortement encourag par le lobbying industriel qui veut bien faire de la "publicit verte", mais pas rellement changer ses pratiques. Accentuer le contrle social, le dirigisme et la rpression, peut dans un premier temps satisfaire les franges les plus conservatrices de llectorat, mais ne peut que conduire les dmocrates devenir circonspects face aux multiples drapages. Ce nest peut-tre pas le Prsident en tant que tel qui est en cause, mais la faiblesse de notre fonctionnement dmocratique, qui ne nous a pas conduits faire merger au cours de la prcampagne lectorale une quipe politique mieux adapte aux temps difficiles qui nous attendent.

Lquipe du Caf Politique