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L’évolution des PME au sein des pôles de compétitivité Master : Ingénierie Economique et Entreprise COVALI Nicolaï Parcours : Diagnostic économique de l‟entreprise PETIKIAN Vahram Séminaire : Organisation et gestion de l‟entreprise

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L’évolution des PME au sein des pôles de

compétitivité

Master : Ingénierie Economique et Entreprise

COVALI Nicolaï Parcours : Diagnostic économique de l‟entreprise

PETIKIAN Vahram Séminaire : Organisation et gestion de l‟entreprise

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

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“Un certain nombre de pôles ont réussi à mobiliser les PME, mais des

progrès restent à accomplir dans l’implication des entreprises au sein

de la structure des pôles. Les pôles doivent développer en direction des

entreprises une offre précise, en termes de compétences, de processus

coopératifs, de positionnement sur les marchés et d’accès à des

sources de financement.”

Philippe BASSOT, 2008

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

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Remerciements

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

3

Sommaire

INTRODUCTION ...................................................................................................................................................... 4

I. EXPOSE DE LA THEMATIQUE DE LA RECHERCHE ET LA PROBLEMATIQUE .............................................................................. 4

II. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ............................................................................................................................ 5

III. PLAN ................................................................................................................................................................... 6

L'ÉVOLUTION DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET DES PME DEPUIS 2005 ................................................................. 7

I. LE DEVELOPPEMENT DES POLES DE COMPETITIVITE ........................................................................................................ 7

1. Un peu d’histoire… ........................................................................................................................................ 8

2. La gouvernance des pôles et la place des institutions publiques ................................................................ 12

3. Minalogic (Potter, 2009) ............................................................................................................................. 16

II. LA PARTICIPATION CROISSANTE DES PME DANS LES POLES DE COMPETITIVITE .................................................................. 23

1. Les PME membres vs les PME restées en dehors des pôles de compétitivité ............................................. 26

2. Les PME membres et les partenariats internationaux ................................................................................ 29

3. Les pôles de compétitivité et les groupes étrangers ................................................................................... 29

LE DEVELOPPEMENT DES PME AU SEIN DES POLES DE COMPETITIVITE ................................................................ 31

I. LES POLES DE COMPETITIVITE - LEVIER AU DEVELOPPEMENT DES PME ............................................................................ 31

1. Une gagne en visibilité ................................................................................................................................ 32

2. Des nouvelles opportunités de développement .......................................................................................... 33

3. L’écosystème des pôles - source de développement ................................................................................... 34

II. UNE DYNAMIQUE DES POLES DE COMPETITIVITE EN FAVEUR DES PME ............................................................................ 35

1. Les PME membres des pôles et exportation ............................................................................................... 38

2. Les effets de la deuxième phase de la politique des pôles sur les PME....................................................... 39

3. La phase 3 : Renforcement de l’accompagnement des PME par les pôles de compétitivité ...................... 41

III. DES PROGRAMMES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX EN SOUTIEN DES PME DES POLES DE COMPETITIVITE ............................ 42

1. Plan Ambition PME ..................................................................................................................................... 42

2. Plates-formes de coordination pour le renforcement de la compétitivité française .................................. 44

3. Des programmes internationaux favorables aux PME des pôles ................................................................ 45

4. Les défis, les enjeux et les désavantages des pôles de compétitivité pour les PME .................................... 46

CONCLUSION ........................................................................................................................................................ 49

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 51

ANNEXES .............................................................................................................................................................. 53

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

4

*

INTRODUCTION

I. Exposé de la thématique de la recherche et la problématique

Dans le contexte économique mondial de plus en plus concurrentiel, la France

lance sa nouvelle politique industrielle en 2005, inspirée de concept de “cluster” (M.

Porter, 1990), ayant l‟objectif de permettre à un ensemble d‟activités regroupés de

bénéficier des subventions publiques et d‟un régime fiscal particulier. Le but de cette

nouvelle politique industrielle est d'accroître la compétitivité de l‟économie, créer des

emplois, améliorer la collaboration entre la recherche publique et privée, limiter les

délocalisations et aider au développement de certains territoires.

Cette nouvelle politique se traduit par la création des pôles de compétitivité.

Selon la définition donnée par DATAR1, un pôle de compétitivité est un “rassemblement,

sur un territoire bien identifié et sur une thématique ciblée, d’entreprises petites et

grandes, de laboratoires de recherche et d’établissements de formation.”

Ce rassemblement est opportun pour tous les acteurs. Les pôles de compétitivité

permettent aux industriels de développer des projets communs de recherche et

développement (R&D), d‟obtenir des financements et de garder des connexions avec le

monde de la recherche. Les régions peuvent soutenir l‟innovation des entreprises et leur

développement économique. Les investisseurs privés peuvent élaborer des partenariats

internationaux et les académiques peuvent mettre en place des collaborations et être en

contact avec la branche industrielle.

Les Petites et Moyennes Entreprises (PME2) représentent la majeure partie

d‟entreprises présentes dans les pôles de compétitivité. L‟engagement des PME dans

des stratégies communes de développement contribue à la création de synergies entre

différentes acteurs autour d‟un projet d‟innovation. Les PME sont d‟avantage

intéressées à intégrer les pôles de compétitivité, afin de bénéficier des effets de

synergie et d‟éviter les difficultés administratives, financières et d‟accès aux marchés.

Selon l‟enquête de la DGCIS3 (2012) environ 7500 entreprises étais membres de

pôles, dont 2% des grandes entreprises, 12% des entreprises de taille intermédiaire

(ETI) et 86% des PME, soit 6450 entreprises. Le nombre de PME est en augmentation

de 7% par rapport à l‟année précédente.

Étant donné que le nombre de PME augmente régulièrement et ces PME

représentent la principale catégorie d‟entreprises des pôles, il nous est paru intéressant

1 DATAR : Délégation interministérielle à l'Aménagement du Territoire et à l'Attractivité Régionale

2 PME : Une PME est définie comme une entreprise employant moins de 250 salariés, ayant un chiffre d'affaires inférieur à 50

millions d'euros ou un total de bilan de moins de 43 millions d'euros. 3 DGCIS : Direction Générale de la Compétitivité, de l‟Industrie et des Services

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

5

d‟analyser plus en détail l‟intérêt des PME de s‟engager dans des démarches

partenariales, quelles sont les principales opportunités espérées et quelles sont leurs

résultats face aux PME restées en dehors des pôles.

Comment les pôles de compétitivité favorisent le développement des PME

intégrés dans leurs réseaux?

II. Méthodologie de la recherche

Pour pouvoir répondre à cette question par un développement détaillé, plusieurs

types de sources ont été consultés. Nous avons utilisé les ouvrages pour approfondir le

cadre théorique, les notions, les concepts, ainsi que le cadre juridique. Pour traiter notre

sujet d‟une manière plus technique, nous avons utilisé des rapports d‟organisations

nationales telles que l‟INSEE4 ou l‟AFPC5, des articles des enseignants chercheurs,

ainsi que des sources internet officielles.

Également, pour analyser la situation des PME au sein des pôles de compétitivité

et répondre à cette question, il nous est paru intéressant de les comparer avec les PME

qui ne sont pas membres des pôles. Pour cela, on a utilisé des articles portant sur les

performances des PME au sein des pôles ainsi que leur comparaison aux entreprises

restées hors des pôles de compétitivité. Cependant, on va essayer de démontrer que

les PME participantes bénéficient de plus d‟opportunités de développement et de

croissance que celles qui ne le font pas.

Tout au long de notre projet, nous allons illustrer parallèlement aux modèles

théoriques et les généralités, des données et des exemples précis, à travers le pôle de

compétitivité MINALOGIC6 dans le but de fortifier notre hypothèse.

Cette nouvelle politique industrielle menée en matière de R&D et de l‟innovation

est considérée une politique de long terme. Les difficultés rencontrées, tout au long de

l‟élaboration de notre mémoire, sont essentiellement liées à la jeunesse des pôles de

compétitivité et à la pénurie des données et des analyses à long terme.

Une autre difficulté est la manque d‟ouvrages et des statistiques récentes

comportant la comparaison entre les PME au sein des pôles et celles restées en dehors.

Le peu de temps que nous avons eu pour les entretiens ont été une autre

difficulté pour la composition de notre mémoire. Cette contrainte nous a limité d‟avoir

une approche plus approfondie et d‟analyser les PME participantes de l‟intérieur.

4 INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

5 AFPC : Association Française des Pôles de Compétitivité

6 MINALOGIC : MIcro- NAnotechnologies et LOgiciels Grenoble-Isère Compétitivité

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

6

Également, le fait d‟élaborer le mémoire à deux implique des points de vue et des

idées différentes, ainsi que nos disponibilités peu compatibles, peuvent être considérées

comme une contrainte supplémentaire pour la rédaction. Cependant, c‟était une bonne

expérience pour nous de travailler en équipe sur un projet de recherche et partager des

connaissances et des idées.

III. Plan

En partant de l‟hypothèse que la participation des PME dans les pôles de

compétitivité leur offre des nouveaux débouchés en termes de financement, de l‟effort à

la R&D et de capacité à innover, on s‟est proposé de diviser notre travail de recherche

en deux grandes parties à deux sous-parties.

Pour vérifier cette hypothèse nous avons décidé, dans la première partie, de

solidifier la base de connaissance autour des pôles de compétitivité et les PME. Donc

on a détaillé la création et l‟évolution des pôles de compétitivité depuis 2005, leur

politique ainsi que leur gouvernance et l‟importance des institutions publiques.

Également, on a mis l‟accent sur la part croissante des PME impliquées dans les pôles

de compétitivité et leurs perspectives de développement. L‟objectif de cette première

partie est de donner une image élargie des pôles de compétitivité et faire le focus sur

l‟implication des PME dans ces pôles.

Dans la deuxième partie de notre mémoire, nous avons traité les pôles de

compétitivité comme un levier de développement pour les PME. Dans un premier temps,

nous avons analysé, de manière plus détaillée, les performances et les opportunités de

développement des PME au sein des pôles de compétitivité. Et dans un deuxième

temps, nous avons mis en avant la dynamique favorisant les PME membre des pôles.

L‟accent est mis sur les domaines d‟accompagnement des PME, les politiques de

soutiens et d‟incitations, mais également, les défis. Cette deuxième partie a pour objectif

de montrer l‟intérêt des PME à faire partie d‟un pôle, donc les avantages potentiels des

PME membres des pôles de compétitivité face aux autres PME.

**

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

7

L'ÉVOLUTION DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET DES PME DEPUIS

2005

L‟objectif économique d‟un pays est avant tout d‟avoir une croissance dynamique,

ce qui va lui permettre de rester compétitif dans une économie mondialisé. Pour la

réalisation de cet objectif, le gouvernement du pays a l‟intérêt de développer ses

territoires. Les entreprises de toute taille sont les facteurs clés du développement des

territoires et de la croissance économique. La compétitivité est devenue l'élément

central du développement économique des zones industrielles, et l‟innovation - la clé du

succès de l‟avantage concurrentiel.

Le gouvernement et les pouvoirs publics sont intéressés dans l'élaboration des

nouvelles politiques et stratégies de développement durable, ainsi que leur mise en

place et l‟accompagnement des acteurs économiques. Également, la recherche de

croissance et développement mène les entreprises à s‟impliquer dans des projets

collaboratifs en vue d'acquérir des savoirs faire, des nouvelles compétences et d‟autres

avantages concurrentiels.

I. Le développement des pôles de compétitivité

Le pôle de compétitivité est un groupement d‟entreprises et d‟autres acteurs

inspiré des travaux d‟Alfred Marshall, qui introduit en 1890 le concept de “district

industriel”, vu comme “un système productif, géographiquement défini, caractérisé par

un grand nombre de petites et moyennes firmes qui sont respectivement impliquées

dans les différentes étapes concourant à la production d’un produit homogène” (C.

Champagne de Labriolle, 2009). Ce district industriel regroupe des propriétés sociales,

économiques et territoriales dans un système local.

Plus tard, Michael Porter (1990) définit ce type de collaboration comme “cluster”.

Il nous semble pertinent de donner la définition originelle de clusters : “groups of

interconnected firms, suppliers, related industries and specialised institutions in

particular fields that are present in particular locations”. Le cluster permet à ses

membres de bénéficier d‟un effort collectif de l‟innovation supérieur à l‟effort individuel.

L‟équivalent français et québécois des clusters sont les grappes industrielles. Les

principales axes de direction d‟un cluster sont : premièrement, l‟augmentation de la

productivité des entreprises implantées dans la zone; deuxièmement, orienter et diriger

les entreprises vers l‟innovation ce qui va créer une hausse de la productivité future et

troisièmement, stimuler la création des nouvelles entreprises ce qui élargie et fortifie le

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

8

cluster. L‟exemple le plus représentatif d‟un cluster est le Silicon Valley7 dans le bassin

Californien.

1. Un peu d’histoire…

Charles Pasqua, l‟ex-ministre français de l‟aménagement du territoire, invoque en

1997, pour la première fois, la nécessité d‟élaboration d‟une politique de développement

territorial: “Il n’y a pas de territoires en crise, il y a seulement des territoires sans projet”.

Cette politique de développement local en France est inspirée du successeur de cluster

et des districts industriels, le Système Productif Local (SPL), définit comme une

“communauté active de régulation de décisions, permettant une intervention dans la

localisation, la création et la répartition des ressources” (DATAR, 1999). Les SPL, par

rapport aux districts industriels et clusters, attribuent un nouveaux rôle aux territoires qui

deviennent les cibles des pouvoirs publics.

En 2000, le Conseil Européen de Lisbonne élabore une stratégie, fondée sur le

modèle de cluster, ayant pour but de “faire de l’Europe la zone la plus compétitive et la

plus dynamique du monde [...] et d’atteindre d’ici 2010 un effort de recherche-

développement de 3% du PIB” (Jean Lachmann, 2010). Selon cette stratégie, l‟Europe

devait améliorer la dimension qualitative et quantitative de l‟emploi accompagnée d‟une

croissance économique durable.

En 2004, suite au Rapport Blanc8, a été lancé la politique des pôles de

compétitivité: un prolongement des districts industriels, des clusters et des SPL. Ces

pôles sont reconnus par les pouvoirs publics et concentrent, en général, un fort contenu

technologique. “La politique industrielle française des pôle de compétitivité, mêlant

aménagement du territoire, innovation et industrie. [...] Elle s’appuie sur différents

acteurs locaux complémentaires (entreprises, instituts de formation, centres de

recherche et collectivités territoriales) partageant une gouvernance commune

(intelligence économique) afin d’atteindre un objectif de développement collectif” (S.

Coissard et al., 2010).

Le tableau ci-dessous, permet d‟illustrer les différentes formes de collaborations

entre les acteurs, ainsi que l‟engagement ou non des pouvoirs publics dans cette

collaboration.

7 Silicon Valley : Une région qui réunie plus de 6000 entreprises de haute technologie (Apple, Google, Intel, eBay, etc.) et 2 millions

d‟habitants. Son PIB est équivaut à celle d‟un pays comme le Chili (Gosse et Sprimont, 2010). 8 RAPPORT BLANC : rapport présenté par le député Christian Blanc, intitule “Pour un Écosystème de Croissance”, qui donne la

priorité a la compétitivité des territoires et prône une économie d‟innovation en réseaux autour de ces mêmes pôles.

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

9

Tableau 1 : Les formes de collaboration inter-organisationnelles (Froehlicher et Barès, 2014)

Pourquoi les pôles de compétitivité ont été créés ?

L‟industrie est le principale facteur de croissance pour l‟économie française. Elle

réalise 80% des exportations. Dans ce contexte d‟internationalisation des échanges, les

firmes doivent faire face à une pression concurrentielle plus forte. Le passage d‟une

économie de production à une économie de connaissance est justifié. Actuellement,

l‟industrie concentre près de 90% des dépenses R&D (DIACT9, 2006), donc l‟innovation

devient une source de compétitivité et de croissance.

Les pôles de compétitivité ont été créés pour stimuler l‟économie française. En

effet, le rapprochement des industriels et des scientifiques donne une bonne visibilité

internationale et augmente l‟attractivité des entreprises. Ce rapprochement est aussi à

l‟origine de nombreuses innovations car les partenaires mettent en commun leur activité

de R&D. Finalement la création des pôles de compétitivité est un frein aux

délocalisations et favorise le développement des écosystèmes locaux.

Comment les pôles de compétitivité ont été créés ?

En novembre 2004, le gouvernement français lance un appel à projet, le but de

l‟État étant de faciliter la naissance des pôles. Cette action permet à l‟État d‟avoir un rôle

facilitateur, la création des pôles est laissé à l'initiative des entreprises.

Après cet appel, 105 projets ont été déposés par les entreprises et les acteurs

locaux, dont 66 ont été labéllisés “pôles de compétitivité” au 6 mars 2006 (DIACT,

2006). Parmi ces 66 pôles il y avait 16 pôles internationaux (6 pôles mondiaux et 10

pôles à vocation mondiale) et 50 pôles nationaux.

9 DIACT : Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires, ancienne DATAR.

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

10

Depuis leur création en 2005, les pôles e compétitivité ont connu une croissance

et un développement dynamique. Selon le Comité interministériel d‟‟aménagement et de

développement du territoire (CIADT), on distingue trois phases de développement de la

politique des pôles de compétitivité :

- Première phase entre 2006 et 2008, a été axée sur la promotion de la R&D et le

développement de coopérations entre des entreprises et des centres de

recherche et de formation. La phase 1 est conclue en 2008 avec une évaluation

de l‟ensemble des pôles de compétitivité labellisés en 2005.

- Deuxième phase, appelée aussi pôle 2.0, entre 2009 et 2012, avait

essentiellement trois priorités: la fortification de l‟animation et le pilotage

stratégique des pôles; le développement des plates-formes d‟innovation et le

développement des écosystèmes de croissance des entreprises des pôles. Pour

implémenter cette phase, l‟Etat a affilié 1.5 milliards d‟euros.

- Troisième phase (phase 3.0) de la politique des pôles de compétitivité a été

lancée par le Gouvernement en janvier 2013, et concerne la période 2013-2018.

Elle s'inscrit dans le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi.

Comment les pôles sont-ils labelisés ?

La labellisation est mise en place par les pôles de compétitivité et associe leurs

segments de marché et les investisseurs actifs du territoire. Le processus de

labellisation repose sur une charte nationale élaborée en partenariat avec la Caisse des

Dépôts, l‟Association Française des Investisseurs en Capital, la Fédération des

Réseaux de Business Angels, la Direction Générale des Entreprises et l‟OSEO10.

(entreprise-innovante-des-poles.fr11).

Les entreprises doivent constituer des dossiers qui répondent à un cahier de

charge précis. Pour être éligible, le projet, indiqué dans le dossier, doit contenir au

moins trois partenaires, dont un public, l'activité de R&D doit être réalisé en France et

avoir un objectif de développement de produits innovant, qui seront mis sur le marché à

un terme de cinq ans (competitivite.gouv.fr12)

Ces dossiers sont ensuite évalués en trois phases. Tout d‟abord, les préfets de

région annonce leurs appréciations sur la qualité des partenariats entre les entreprises

et les collectivités locales. Ensuite, la deuxième évaluation est plus technique, où plus

10

OSEO : entreprise publique qui dépend directement de l‟Etat et de la Caisse des dépôts de consignations crée pour soutenir

l‟innovation et la croissance des PME. OSEO a été fondée par la fusion de la Banque de Développement des PME, l‟Agence Nationale de Valorisation de la Recherche, la SOFARIS et l‟Agence de l‟Innovation Industrielle. 11

http://www.entreprise-innovante-des-poles.fr/index.php/obtenir-le-label 12

http://competitivite.gouv.fr/les-appels-a-projets-de-r-d-fui/qu-est-ce-qu-un-bon-projet-collaboratif-de-r-d-candidat-au-fui-1014.html

Page 12: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

11

de 140 experts des différents ministères analysent le dossier déposé. Finalement, pour

qu‟un projet soit labellisé “pôle de compétitivité”, un groupe composé d‟industriels, de

financiers et de scientifiques évalue le dossier (economie.gouv.fr13).

Comment les pôles de compétitivité sont-ils financés?

Les aspirations de croissance d‟entreprises sont de plus en plus importantes, ce

qui implique un besoin de financement. Les pôles de compétitivité disposent de divers

mécanismes pour financer leurs projets de R&D. On peut distinguer les financements

publics et privés.

Les mécanismes traditionnels de financement privé sont l‟autofinancement et

l‟endettement. Quand les entreprises non pas les moyens financières et ne peuvent pas

s‟endetter, elle ont la possibilité d'attirer dans les pôles des investissements de capital

risque14 ou capital investissement15. En 2012, ces investissements s'élevaient à hauteur

de 6.1 milliards d‟euros. Ainsi les investisseurs privés “business angels16” sont

encouragé de participer au financement de projet R&D par les réductions d'impôts sur le

revenu ou l‟ISF17. Selon le site officiel de pôles de compétitivité18, en 2012, environ 1.8

milliards d‟euros ont été investis dans l‟ensemble des PME françaises au sein des pôles

de compétitivité par des business angels. Le rôle des fonds d‟investissement est très

important dans l‟écosystème des entreprises innovantes, ils combinent la capacité de

financement,la mise en réseau et la prise de risques.

Les outils directs de financement des projets collaboratifs de R&D entre les

entreprises, les organismes de recherche et de formation sont les subventions, les

exonérations d'impôt sur les sociétés et d'allègement des charges sociales. Cette forme

de soutien public direct est prise en charge par les ministères comme le Ministère de la

Défense, le Ministère en charge de l‟industrie, etc. Cependant, l‟Agence Nationale de la

Recherche (ANR) et l‟Oséo ont été créés, pour compléter ces dispositifs. Les aides

Européennes (PCRD, PCI19) constituent une source supplémentaire de financement

direct. Les mécanismes d‟allocation des subventions ont connu de multiples

modifications (Bellego et Dortet-Bernadet, 2014).

En 2006, le Comité Interministériel d'Aménagement et de Compétitivité des

Territoires a fusionné tous les fonds ministériels dédies aux pôles de compétitivité en un

13

http://www.economie.gouv.fr/cedef/dossier-documentaire-poles-competitivite 14

Capital Risque : activité, limitée dans le temps, de prises de participations en capital dans des entreprises naissantes ou très

jeunes et non cotées. Regroupe les financements en amorçage, en création et en post-création. 15

Capital Investissement : ensemble des activités de financement en fonds propres des entreprises, qui couvre les métiers du

capital risque, du capital développement et du capital transmission. 16

Business Angels : personne qui investit une part de son patrimoine et met à disposition de l‟entrepreneur ses compétences, son

expérience et ses réseaux. Peut agir individuellement, au sein d‟un réseau directement ou via un fonds d‟investissement. 17

ISF : Impôt de Solidarité sur la Fortune 18

http://competitivite.gouv.fr/un-ecosysteme-des-poles-pour-favoriser-l-innovation-et-la-croissance/financement-prive-762.html 19

PCRD : Programme Cadre de Recherche et Développement technologique; PCI : Programme Compétitivité et Innovation

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

12

Fonds unique de Compétitivité des Entreprises (FCE), avec un budget de 730 millions

d‟euros entre 2006 et 2008. Pour les années 2009-2011, un budget de 1.5 milliards

d‟euros a été consacre aux pôles de compétitivité au travers le Fonds Unique

Interministériel (FUI) au sein de FCE (économie.gouv.fr).

La principale source de financement indirect des entreprises au sein des pôles de

compétitivité est le Crédit d'Impôt Recherche (CIR). Entre 2005 et 2010, le montant de

financements indirects s‟est multiplié par cinq. En 2010, le financement public de la R&D

des entreprises était un peu moins de huit milliards d‟euros, dont le montant de cinq

milliards était indirect. L‟évolution de ce financement public depuis 2005 est détaillée

dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2 : Évolution du financement public de la R&D des entreprises de 2005 à 2010 (Bellego et Dortet-Bernadet, 2014)

2. La gouvernance des pôles et la place des institutions publiques

La gouvernance d‟un pôle de compétitivité peut être privée, par les associations

d‟entreprises, les Chambres de Commerce, les syndicats professionnels, etc., ou

publique, par l‟Etat, les collectivités territoriales, les agences économiques, etc.

(Bocquet et Mothe, 2010). Selon la nature des agents en charge de la gouvernance

territoriale, Gilly et Perrat (2003) développent trois modes de gouvernance: la

gouvernance privée, avec un acteur meneur (entreprise leader ou ensemble d‟acteurs

privés); la gouvernance publique, avec un pouvoir décisionnel d‟acteurs publics et le

gouvernance mixte, un mélange entre les deux modes précédentes, avec une part

privée ou publique dominante.

Le rôle de pouvoirs publics est très important dans la compréhension et la

résolution des problèmes existants en vue d‟atteindre l‟objectif commun. Il existe deux

dimensions de l‟intervention des institutions publiques. D‟une part elles peuvent être

présentes à l‟échelle locale, régionale ou nationale, d‟autre part, l‟intervention peut être

directe, en tant que partie prenante interne, ou indirecte, exerçant une influence externe.

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

13

Les institutions publiques contribuent substantiellement à la création d‟une

proximité institutionnelle autour de certaines valeurs partagées par l‟ensemble des

acteurs et à l‟émergence d‟un compromis (Bocquet et Mothe, 2010).

La gouvernance des pôles

La réussite à long terme d‟un pôle de compétitivité dépend de la qualité de sa

gouvernance. La gouvernance représente l‟ensemble de bonnes pratiques menées en

vue d‟assurer le bon fonctionnement d‟un pôle de compétitivité. Cette gouvernance

“facilite la définition des enjeux stratégiques et la mise en oeuvre de la feuille de route et

des moyens pour les atteindre” (CM International et ARCessor, 2008). La gouvernance

doit prendre en compte les entreprises, les centres de formations, les unités de

recherche, donc les porteurs de projets. Cependant, la gouvernance doit représenter les

collectivités publiques qui soutiennent les projets R&D. La gouvernance des pôles

implique une confrontation et une coopération entre les acteurs organisationnels et

institutionnels différents (Ehlinger et Perret, 2009).

Les pôles de compétitivité sont structurés en associations à but non lucratif selon

la loi de 190120. La majorité des pôles ont une organisation de type classique composée

d‟une assemblée générale, un conseil d‟administration, un bureau, un président avec les

vice-présidents et le directeur qui dirige l‟équipe d‟animation. Ce type d‟organisation

assure la réactivité et la qualité de l‟association de ses membres (Technopolis Group-

ITD21, 2012).

Tableau 3 : La structure d’organisation d’un pôle de compétitivité (compétitivité.gouv.fr)

En partant du type d‟organisation, on peut distinguer six principales axes dans la

gouvernance des pôles :

20

La loi d‟association à but non lucratif de 1901 : Une association doit remplir plusieurs conditions : être composée d'au moins deux

personnes ; avoir un autre but que de partager des bénéfices. De plus, l'activité de l'association ne doit pas enrichir directement ou indirectement l'un de ses membres. 21

Étude portant sur l‟évaluation des pôles de compétitivité

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

14

- La stratégie d‟un pôle concerne les marchés ciblés, les enjeux technologiques, le

positionnement international du pôle, les acteurs associés et leur place sur la

chaîne de valeur.

- La stratégie R&D est en lien avec la stratégie générale du pôle et définit les

orientations technologiques. Cette stratégie R&D sert à la détection, la sélection

et l‟évaluation des projets de recherche et développement entre les acteurs.

- Le processus projet identifie et sélectionne les meilleurs projets, assure la

recherche des investisseurs, et optimise les sources de financement.

- Le développement international concerne le développement des marchés

internationaux, les nouvelles coopérations internationales qui vont augmenter la

visibilité du pôle.

- La gestion des compétences est un élément fondamental car la population du

pôle est très hétérogène (chercheurs, entrepreneurs, salariés). La gestion des

ressources humaines s‟occupe de recrutement des profils adaptés, formation des

équipes, de l‟accompagnement des projets, etc.

- L‟implication des PME est un facteur décisif du développement d‟un pôle et un

indicateur de sa performance.

Malgré ces axes de direction, le modèle de gouvernance n‟est pas statique. Et

doit tenir en compte la taille, l‟environnement, les acteurs et les projets entrepris du pôle

(CM International et ARCessor, 2008).

La gouvernance des pôles à dominante PME

“Dans la logique de la gouvernance libérale, il faudrait envisager de constituer le

pôle de compétitivité comme une structure juridique dont le capital appartiendrait à

toutes les parties prenantes du pôle” (Gomez, 2008).

Les pôles de compétitivité formés essentiellement des PME sont caractérisés par

la hétérogénéité en terme d‟activité principale, taille, structure de capital etc. Ces

différences sont souvent considérés comme des possibles obstacles à la coopération.

Les PME sont moins dotées en ressources cognitives et se caractérisent par des

moyens modestes en R&D. Les lacunes de coopération entre les acteurs de différents

secteurs conduisent à la création d‟un support institutionnel pour créer une proximité

institutionnelle, Bocquet et al. (2009).

La forme d‟organisation des pôles de compétitivité est plutôt collaborative et

décentralisée et diffère de l‟organisation intégrée d‟une entreprise. Il n‟y a pas de contrat

de subordination des entreprises, mais plutôt une acceptation informelle de “jouer le jeu”

(Gomez, 2008). Cette organisation collaborative décentralisée se caractérise par

Page 16: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

15

l‟absence d‟autorité centrale sur les décisions collectives volontaires. La bonne

gouvernance du pôle est fondée sur la création d‟externalités positives au bénéfice de

tous les membres et la collaboration des agents en vue de création de valeur commune.

Le graphique ci-dessous montre la répartition moyenne en % de pouvoir dans le

conseil d‟administration et le bureau, le calcul est effectué sur le cumul des effectifs de

tous les pôles de compétitivité en 2011.

Graphique 1 : La répartition des instances de gouvernance des pôles (2011)

Étant donné que la plupart des entreprises au sein d‟un pôle de compétitivité ont

des intérêts divergents et il existe une difficulté d‟établir les droits de propriété sur la

rente économique tirée, la gouvernance du pôle devient problématique. Selon cette

logique, Pierre-Yves Gomez (2008), propose deux solutions permettant une meilleure

gouvernance : l‟unification comptable et/ou la désignation du profit comme « point fixe »

des intérêts de tous les participants.

Ehlinger et al. (2007) distingue dans leur ouvrage trois formes de gouvernance

des réseaux territorialisés d‟organisations :

- Par la firme focale, forme de gouvernance caractérisée par une asymétrie du

pouvoir. Cette firme “pivot” coordonne les taches, centralise les décisions et se

positionne comme le garant de l‟évolution du réseau. Des limites de ce modèle

ont été constatées lors de son application aux pôles de compétitivité, où un

équilibre entre les entreprises, centres de formation et les laboratoires de R&D

est nécessaire.

Page 17: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

16

- La gouvernance associative est une « combinaison d’institutions privées et

spécialisées en charge de l’élaboration, de l’adaptation et de l’exécution des

règles collectives » (Ehlinger et al., 2007, p. 164), le pilotage et la régulation sont

partagés de façon plus ou moins équitable entre les membres. Cependant,

l‟absence d‟un centre de direction représente une limite pour les pôles à forte

diversité de membres.

- La gouvernance territoriale est un modèle de gouvernance conçu pour

rassembler les acteurs économiques et publiques locaux, donc une “proximité

institutionnelle”. Les acteurs publics ont un poids important et peuvent participer à

la communication, la coordination et la prise de décisions entre les différentes

catégories d‟agents (entreprises, syndicats, associations). Cette forme de

gouvernance est le plus adaptée aux pôles de compétitivité à dominante PME car

intègre au mieux les la diversité des acteurs indifféremment de leur taille.

La gouvernance des pôles de compétitivité prends différentes formes. Elle peut

être structurée et formelle, avec un conseil d‟administration, des comités de direction et

une forte participation des parties prenantes (exemple : Minalogic), ou elle est plutôt

informelle et opérationnelle, basée sur une connaissance étroite des parties prenantes,

les équipes dédiées des salariés, qui mettent en cœur les décisions du CA (exemple :

Arve).

3. Minalogic (Potter, 2009)

Minalogic ou Micro- NAnotechnologies et Logiciel Grenoble-Isère Compétitivité

est l‟un des premiers pôles de compétitivité et occupe la première place par sa taille

entre les sept pôles internationaux français. C‟est donc un pôle qui concentre son

activité et la R&D dans le secteur des micro et nanotechnologies et du logiciel

embarqué. Ces recherches sont financés par les organismes comme le FCE22 alimenté

par le FUI23, mais aussi des agences publiques comme ANR24, AII25, Oséo ou AFIE26.

Ce pôle reçoit aussi une aide financière par les exonérations fiscales et des allégements

de charges sociales.

Ici, nous nous sommes intéressés aux caractéristiques du pôle, ses forces et

faiblesses, son interaction avec les acteurs politiques et, ce qui est le plus intéressant

dans notre travail, le rôle des PME dans ce pôle.

22

FCE: Fonds de Compétitivité des Entreprises 23

FUI: Fonds unique interministériel 24

ANR: Agence Natinale de Recherche 25

AII: Agence d‟Innovation Industrielle 26

AFIE: Agence Française pour l‟Innovation et l‟Entrepreneuriat

Page 18: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

17

Les caractéristiques du pôle Minalogic

Comme on a dit plus haut, Minalogic est le plus grande pôle de compétitivité

français. Ce pôle comporte 241 membres dont 198 entreprises, 13 centres de recherche

et universités, 15 collectivités territoriales, 12 organismes de développement

économique et 3 investisseurs privés.

Graphique 2 : La part des membres dans le pôle (www.minalogic.com27

, 2015)

On remarque que la plus grande partie des membres de Minalogic sont des

entreprises (82%). Ces entreprises sont, pour la plupart, très jeunes (moins de dix ans)

ce qui démontre le développement très rapide du pôle. La majorité de ces entreprises

recentrent leur activité dans un domaine. Les activités de chaque entreprises sont

souvent complémentaires et autour de quelques technologies centrales. 18% des

entreprises sont des grandes groupes (plus de 500 salariés) et la plus grande est

STMicroelectronics avec plus de six milles salariés à Grenoble.

On remarque aussi dans le graphique 2, que les centres de recherche et de

formation occupent aussi une place importante dans le pôle. Sur 40000 employés 5000

travaillent dans ces centres. Les universités de Grenoble sont mondialement connues

(un étudiant sur six est étranger). Les quatre universités ensemble (INPG28, UJF29,

27

http://www.minalogic.com/221-annuaire-des-entreprises-laboratoires-et-universites-en-micro-electronique-et-s.htm#.VWCepk_tl8N 28

INPG: Institut National Polytechnique Grenoble 29

UJF: Univercité Joseph Fourier

Page 19: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

18

UPMF30, Standhal) regroupes prés de 50000 étudiants. En plus de ces universités, la

Grenoble École de Management, dépendant de la Chambre de Commerce et d‟Industrie

(CCI) et comptant 2500 étudiants.

Le pôle comporte aussi quatre établissements nationaux de recherche (CEA-

Grenoble, Leti, CNRS délégation Alpes, INRIA Rhône-Alpes) auxquels s‟ajoutent quatre

instituts internationaux (Institut Laüe-Langevin, European Synchrotron Radiation Facility,

European Molecular Biology Laboratory, Laboratoire des Champs Magnétiques

Intenses) qui sont mise à la disposition des chercheurs du pôle.

Ce pôle de Grenoble est caractérisé par une grande concentration des

entreprises (91.3% des établissements se trouvent dans l‟arrondissement de Grenoble).

Ces établissements réalisent des activités dans cinq secteurs principaux : la fabrication

de composants, le développement de logiciels, l‟ingénierie et l‟inspection technique, les

domaines d‟application et la logistique administrative. Ces secteurs réalisent les deux

tiers du chiffre d‟affaire du pôle. Ce chiffre d‟affaire est en croissance depuis 2002

(+64%). La croissance du chiffre d‟affaire est plus significative (+90%) si on ne prend

que les PME. Le tableau si dessous montre le nombre d‟établissement et de salariés

appartenant aux cinq secteurs principaux de Minalogic en 2006.

Tableau 4 : Nombre d’établissements et de salariés du pôle Minalogic par secteurs en 2006

Minalogic Établissements Salariés

La fabrication de composants 12 4437

Le développement de logiciels 9 919

L‟ingénierie et l‟inspection technique 7 377

La logistique administrative 2 47

Les domaines d‟application 16 4467

Ensemble 46 10247

Source : INSEE Rhône-Alpes

Minalogic accorde une place très importante à la R&D. Pour cette raison, une des

caractéristiques de ce pôle est d‟avoir une grande proportion de cadres et professions

intellectuelles supérieures. Un peu moins que la moitié des salariés appartiennent à

cette catégorie socioprofessionnelle (CSP). Cette proportion dépasse les 88% dans les

secteurs de développement de logiciels et l‟ingénierie et l‟inspection technique. On

remarque aussi une substitution des emplois de production par les emplois de

chercheurs et d‟ingénieurs d‟étude depuis 2002. Cette substitution est plus visible dans

30

UPMF: Univercité Pierre Mendès France

Page 20: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

19

les PME, ce qui nous indique que les PME arrivent à finaliser une partie de leurs projets

de R&D et les mettent en production.

Le tableau 5 détaille la proportion des salariés de Minalogic par CSP et par

secteurs en 2004.

Tableau 5 : La proportion des salariés de Minalogic par CSP dans les cinq secteurs principaux du pôle.

CSP Cadres et professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employés Ouvriers

Fabrication de composants

39.0% 20.2% 3.6% 37.2%

Développement de logiciels

88.0% 8.5% 3.2% 0.3%

Ingénierie et inspection technique

91.4% 7.4% 1.2% 0.0%

Logistique administrative 24.4% 46.3% 24.4% 4.9%

Domaines d’application 42.8% 36.9% 10.5% 9.9%

Minalogic 44.1% 25.2% 6.0% 24.6%

Source : INSEE Rhône-Alpes

Cette grande proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures

confère au pôle Minalogic un haut niveau d‟innovation. Plus que 80% des

établissements sont innovateurs. L‟apprentissage des PME dans cette activité favorise

le caractère innovateur de Minalogic. De plus, les établissements déclarent que les

projets d‟innovations sont plus souvent réalisés avec d‟autres établissements du pôle.

Ces coopérations sont :

- entre les entreprises, dans le but de concevoir le produit plutôt que le produire.

Ce type de coopération est principalement entrepris pour atténuer le manque de

ressources internes en travail et en capital.

- entre une entreprise et les laboratoires et universités, qui vise aussi, comme la

précédente, plutôt la conception du produit. Cette coopération peut-être

considérée comme une externalisation de la R&D. Mais cette coopération peut-

être fait pour pallier le manque de compétences internes ou d‟équipement

nécessaires.

Page 21: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

20

Analyse SWOT du pôle Minalogic

En 1965, quatre professeurs de Harvard Business School (Learned, Christensen,

Andrews, Guth) ont mis au point ce concept d‟analyse SWOT31. Ce concept est né du

constat qu‟ils ont fait des entreprises qui avaient des comportements opportunistes et

essayaient de minimiser les risques. Nombreuses entreprises ont vite adopté cette

matrice SWOT pour leurs analyses stratégiques (Moulhade, 2009).

La matrice SWOT a quatre cadrants qui naissent des croisements entre les

atouts et les handicaps de l‟entreprise, selon l‟analyse interne ou externe (marché) de

l‟entreprise. Cette matrice est présentée dans l‟illustration ci-dessous :

Figure 1 : La matrice SWOT (Source : http ://www.succes-marketing.com32

)

Après cette court présentation de la matrice SWOT, nous avons décidé

d‟appliquer cette analyse au pôle de compétitivité Minalogic. Cela nous aidera à mieux

positionner ce pôle par rapport aux autres. Par la suite, nous présenterons les

principaux forces, faiblesses, opportunités et menaces de ce pôle.

31

SWOT : Strengths (Forces) / Weakness (Faiblesses) / Opportunities (Opportunités) / Thearts (Menaces) 32

http://www.succes-marketing.com/marketing/analyse/swot-ikea.html

Page 22: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

21

Les forces de Minalogic

Une des clés du succès du pôle de Grenoble, ce sont les nombreux projets

structurants qui ont favorisé le développement du pôle. Nous allons détaillé, ici, trois de

ces projets qui sont Minatec, Alliance Crolles 2 et Minalogic.

Minatec est un centre d‟expertise spécialisé dans les micro- et nanotechnologies

qui comprend une plateforme d‟enseignement et de formation, une plateforme de

recherche et une plateforme de valorisation. Ce projet réunit 1000 élèves ingénieurs,

120 enseignants, 500 stagiaires, 1200 chercheurs, etc.

Alliance Crolles 2 a démarré en 2002, en associant trois sociétés

(STMicroelectronics, Philips-NXP et Freescale), qui réunissent leurs activités de R&D

tout en restant concurrent.

Ces projets, qui ont fait le succès de Minalogic, ont eu besoin d‟un

investissement, qui a été assuré par les collectivités locales. Ce soutient des

collectivités locales est une autre force de ce pôle. Mise à part des investissements

réalisé dans les projets structurants, les collectivités locales sont intervenus dans

l‟aménagement du territoire. Elles se sont impliquées dans le conseil d‟administration du

pôle et ont versé des aides financière pour le R&D.

La présence des quatre universités, indiqués précédemment, favorise la

croissance de Minalogic en assurant la disponibilité du main d‟cœur qualifié. Ces

universités ensemble comptent plus de 60000 étudiants et pour les domaines de

l‟informatique et logiciel et micro- nanotechnologies et électronique plus de 3000

diplômes par an. Ce capital humain que dispose le pôle Minalogic représente un de ses

forces. Ce capital humain est aussi alimenté par les centres de recherche comme CEA33

Grenoble (centre de recherche dédiée au micro- nanotechnologie et de l‟énergies

renouvelables) ou le LETI34 (centre de recherche de micro- nanotechnologie mondiale).

Cette proximité à la fois géographique et institutionnelle rend la collaboration

entre les acteurs très facile. Cette collaboration est nécessaire non seulement entre les

acteurs de la recherche et de l‟industrie, mais aussi entre les les acteurs privés et public,

pour le bon fonctionnement du pôle. Les acteurs publics sont impliqués dans les projets

de recherche et dans la création des bâtiments pour réaliser ces recherches.

La forte concentration de la recherche publique constitue un autre force de

Minalogic. Plus de deux tiers des chercheurs sont dans la recherche publique

(univercités et centre de recherche). Cela se fait pour augmenter la compétitivité de la

région et du pôle.

33

CEA : Commissariat à l‟Energie Atomique 34

LETI : Laboratoire d‟Electronique et de Technologie de l‟Information

Page 23: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

22

Les faibelesses de Minalogic

Le pôle de Grenoble, étant le premier en Cœur, n‟est pas dépourvu de faiblesses,

qui sont à l‟origine de freins pour la croissance de Minalogic.

Tout d‟abord, le salaire bas du secteur public, oriente les jeunes diplômés vers

les grandes entreprises. Cela fait baisser le nombre de chercheurs dans les laboratoires

et les universités, alors que le R&D représente un cinquième de l‟emploi de Minalogic.

Cela est accompagné par un écart creusé entre le nombre de technicien et les

ingénieurs à cause d‟un manque de formation technique. Ces formations doivent être

organisées non seulement par les entreprises, mais aussi par les universités.

Grenoble est entouré de montagnes, ce qui trace les frontières naturelles de la

ville et le limite pour sa croissance et sa taille. La forte augmentation de la population

grenobloise, par l‟immigration, nécessite une augmentation des infrastructures (écoles,

transports, logements, etc.) que Grenoble ne peut pas suivre à cause de cette limitation.

Cela impacte aussi la croissance du pôle Minalogic.

Enfin, une autre faiblesse est rencontrée au niveau de la main d‟cœur qualifiée,

très chère en Cœur par rapport aux pays étrangers, notamment les pays en Europe de

l‟Est. Les acteurs du pôle préfèrent se délocaliser pour avoir un plus grand profit. De

plus ces acteurs indiquent qu‟il y a des pays où le financement public pour la recherche

est plus rapide et plus grand dans d‟autres pays par rapport à la Cœur. Ils indiquent

aussi que ce financement manque de flexibilité en Cœur. Ces financements sont très

ciblés sur les recherches pour l‟activité principale du pôle (pour Minalogic : micro-

nanotechnologies et logiciel). Cela représente un frein pour le pôle, car il se concentre

sur une seule activité et ne pourra pas réagir rapidement au changement de besoin

dans le marché.

Les opportunités de Minalogic

La principale opportunité du pôle Minalogic, c‟est l‟intégration des PME dans sa

chaîne de valeur, et les permettre de commercialiser les innovations conçues dans les

grandes entreprises et les laboratoires. Cela permettrait aux grandes entreprises de ce

concentrer sur leur cœur d‟activité. Le développement des PME permettrait aussi la

diffusion plus large de l‟innovation et augmenterait aussi la visibilité mondiale du pôle.

Ces PME peuvent aussi faire de la sous-traitance et jouer un rôle de fournisseurs pour

les grandes entreprises et les laboratoires.

Les menaces de Minalogic

La concurrence, qui augmente avec la mondialisation, représente une menace

pour le pôle de Grenoble. Notamment, le gouvernement américain et japonais, qui

Page 24: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

23

favorisent le développement des nanotechnologies et l‟informatique et apportent des

financements à grande échelle à la R&D dans ce domaine, mais aussi valorisent les

résultats obtenus. Le gouvernement français doit continuer de soutenir le pôle de

Grenoble par des investissements. Ces investissements doivent être rapides et flexibles,

pour permettre à Minalogic de faire face à la concurrence.

On remarque aussi une insuffisance pour le soutien aux entrepreneurs du pôle.

Ces soutiens existent mais ne sont pas suffisamment visibles. Ce qui rend la création et

le développement des entreprises, et surtout des PME, très difficiles. Participation

croissante des PME dans les poles de competitivite

II. La participation croissante des PME dans les pôles de compétitivité

“Le pôle de compétitivité a pour objectif de mailler des relations économiques

entre ceux qui le composent de manière qu’ils bénéficient des effets du maillage et en

tirent un avantage compétitif par rapport aux concurrents qui ne participent pas au pôle”

(Gomez, 2008).

Depuis la création des pôles de compétitivité le nombre des PME d‟adhérentes

est en croissance continue. En 2005, leur nombre était de seulement 2000 dans toute la

France. En 2008, plus de 5000 PME participent aux pôles de compétitivité et plus de

6400 en 2011, l‟équivalent du 80% des entreprises présentes. Cette implication

croissante des petites et moyennes entreprises se traduit également au niveau de la

gouvernance, ou les PME représentent 25% des voix en 2011, ce qui est plus que deux

fois moins que le poids dans les adhérents. Cependant, on peut remarquer une hausse

par rapport à 2007, quand les PME représenté seulement 15% des voix dans le conseil

d‟administration (Bassot et al., 2008).

Selon le site interministériel copétitivité.gouv.fr, actuellement près de 45% des

projets labellisés par les pôles sont coordonnés par les PME et les TPE35. Cette

croissance repose sur l‟accès facilité aux sources de financements ainsi qu‟à la

commercialisation des innovations réalisées.

Les pôles compétitivité ont une structure évolutive, ce qui permet d‟accueillir des

nouveaux partenaires sans avoir besoin de renégociation avec l‟État. Les entreprises

souhaitant intégrer un pôle de compétitivité doivent s‟assurer que son activité

correspond à la thématique du pôle. Il n‟y a pas des limites pour les PME innovantes à

la participation à un pôle. Cependant, la participation à un pôle nécessite une adhésion

proportionnelle à la taille de l‟entreprise et au projet auquel participe l‟entreprise. Les

chartes de cotisation sont propres pour chaque pôle. Par exemple une entreprise de

moins de 50 employés acquittera 500 euros par an et une entreprise de moins de 500

35

TPE : Très Petite Entreprise

Page 25: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

24

salariés va payer 2000 euros dans le pôle “Systématic Paris-Région” (Paris Region

Entreprises, 2014). La cotisation d‟adhésion au “Pôle Pégase” en 2015 est de 1320 et

1980 euros pour une PME de 100 personnes et respectivement moins de 250

personnes (Pôle Pégase, 2014). L‟adhésion au “Minalogic” pour une PME coûte 5250

euros (Minalogic, 2014). Les comités de direction analysent les dossiers de entreprises

candidats. S‟ils sont acceptés, les entreprises pourront participer à des projets communs

présentés à l‟État en vue de toucher les financements.

L‟implication des PME dans la gouvernance des pôles est possible et de plus en

plus fréquente. Une pratique qui fonctionne est la participation d‟un dirigeant de PME

dans le bureau du pôle, à travers des représentants à condition d‟une disponibilité

suffisante pour s‟impliquer ou par la présence d‟un interlocuteur dédié aux PME.

Les pôles de compétitivité deviennent de plus en plus attractifs pour les

entreprises et les centres de recherche. Les firmes qui adhérent les plus aux pôles de

compétitivité sont les PME qui font de la R&D et les jeunes entreprises innovantes (JEI).

En devenant membres des pôles de compétitivité, les PME et les établissements de

taille intermédiaire (ETI) peuvent tirer profits de divers avantages économiques,

candidater pour l‟obtention des subventions et participer à des projets collaboratifs de

R&D développés dans le pôle, ce qui permettra de bénéficier de ses effets externes

positifs et les amplifier.

Le label Entreprise Innovante des Pôles est la marque nationale des pôles de

compétitivité est utilisé pour distinguer les PME technologiques a fort potentiel de

croissance et leurs faciliter l‟obtention des financements privés.

Les effets positifs de la participation dans un pôle de compétitivité deviennent

visibles après que le pôle performe, c‟est à dire moyen terme. Cela signifie que les

parties prenantes qui s‟engagent croient dans les futures performances. “Plus les

membres y croient, plus ils réalisent l’objet de leurs croyances et en touchent les

bénéfices” (Gomez, 2008).

Le tableau ci-dessous, élaboré en 2014 par Christophe Ballégo et Vincent Dortet-

Bernadet illustre les activités et les principales fonctions des pôles de compétitivité:

Page 26: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

25

Tableau 6 : Les actions possibles d’un pôle de compétitivité

Certaines PME choisissent de présenter leurs projets de façon indépendante, en

dehors du pôle en renonçant au financement et en privilégiant l‟avancement du projet. À

partir de ces enjeux, en 2007 les pôles ont commencé à développer des stratégies pour

attirer et faciliter l‟implication des PME. Un intérêt particulier vient de la part des pôles

de compétitivité en vue de simplifier le montage des projets dans leurs réseaux par les

PME en partenariat avec d‟autres acteurs (Bassot et al., 2008).

Les entreprises de petite et moyenne taille sont le moteur de croissance de

l‟Union Européenne (UE). Avec EUROPE 202036, des nouveaux objectifs ont été établis

pour l‟emploi, la lutte contre le changement climatique, l‟énergie et l‟innovation. La

réalisation de ces objectifs dépend fortement des PME car leur contribution fait de l‟UE

une économie intelligente, compétitive et durable. En 2012, le nombre de PME

européennes était de 23 millions, ce qui constitue un fort levier de relancement de

l‟économie de l‟UE (RP France37, 2012).

Au niveau de la France, cette stratégie se traduit par la création des pôles de

compétitivité, avec l‟ancrage des PME dans les chaînes de valeur des territoires et

l‟intégration de leurs compétences en R&D. Le secteur des PME dans les pôles de

compétitivité est très important notamment pour le développement économique et

l‟innovation, le développement territorial et la création d‟emplois ainsi que la cohésion

sociale.

36

Europe 2020 : Europe 2020 est la stratégie de croissance que l'Union européenne a adoptée pour les dix années à venir. L'Union

doit devenir une économie intelligente, durable et inclusive. 37

RP France : Représentation permanente auprès de l‟Union européenne

Page 27: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

26

Selon DIACT, l'intégration des PME dans les pôles est un enjeu stratégique pour

la réussite de cette politique. Le financement des projets de R&D menés par les PME

est primordial car ces sociétés sont à la base de la chaîne de valeur des futures filières.

“Il est important de leur réserver une part importante du financement public et un taux de

succès élevé afin de conserver leur adhésion au mécanisme de développement

territorial porté par les pôles “.

Tableau 7 : Intégration des PME dans les pôles de compétitivité

Les participants aux pôles de compétitivité sont généralement des entreprises

spécifiques. Les PME présentes réalisaient de la R&D avant d‟adhérer aux pôles de

compétitivité et la plupart d‟entre elles ont bénéficié de subventions publiques de soutien

à la R&D plus fréquent que les autres entreprises (Dortet-Bernadet, 2013). « 70% des

entreprises innovantes sont membres des pôles et connaissent une croissance de leur

Chiffre d’Affaires supérieure à la moyenne des entreprises. Elles réalisent en moyenne

plus d’investissements que les entreprises similaires restées en dehors du dispositif »

(AFPC).

1. Les PME membres vs les PME restées en dehors des pôles de compétitivité

L‟adhésion au pôle de compétitivité pour les acteurs est facultative et volontaire.

La politique des pôles de compétitivité cherche à favoriser les investissements en R&D.

Par les pôles de compétitivité, les entreprises sont mises en contact avec les

investisseurs publics et/ou privés. Également, les entreprises sont aidées dans leurs

démarches d‟obtention des subventions. Les projets de R&D labellisés ont pu participer

aux appels d‟offre du Fonds Unique Interministériel ou de l‟Agence Nationale de la

Recherche. Pour évaluer l‟effet des pôles sur les PME, nous trouvons pertinente une

Page 28: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

27

comparaison entre les entreprises des pôles et les entreprises aux mêmes

caractéristiques mais qui ne font pas partie du dispositif.

Généralement, la participation aux pôles concerne des entreprises spécifiques.

La spécialisation du territoire est aussi un facteur important, certaines zones en France

étaient orientées vers la R&D plus que d‟autres, même avant la mise en place des pôles

de compétitivité. Cependant, les PME situées à proximité des centres de recherche

publics ou sur les territoires à forte activité de R&D sont plus souvent membres d‟un

pôle. (Dortet-Bernadet, 2013).

On s‟est appuyé essentiellement sur le rapport de Cristophe Ballégo et Vincent

Dortet-Bernadet sur l‟impact de la participation aux pôles de compétitivité sur les PME et

les ETI. Cette étude est représentative parce qu‟elle permet d‟avoir une image concrète

sur l'évolution en première phase entre 2005 et 2010 des entreprises de plus de deux

ans d'ancienneté et faisant de la R&D pour un montant inférieur à 16 millions d‟euros.

Leur méthode d'évaluation élimine les entreprises de grande taille et les entreprises qui

ont les dépenses en R&D les plus élevées, ces entreprises participent fréquemment aux

pôles de compétitivité. Ce filtrage rend possible une comparaison entre les PME au sein

des pôles et celles restées en dehors aux caractéristiques semblables.

En 2007, les entreprises étudiées ont réalisé près de 1.7 milliard d‟euros de

DIRD38, et 10% de la DIRD de la totalité d‟entreprises des pôles. Cependant, les DIRD

des entreprises restées hors les pôles étaient approximativement de 3 milliards euros.

Cette différence s‟explique par l‟exclusion de l'étude des entreprises faisant beaucoup

de R&D.

Les PME et les ETI de pôles ont réalisé en moyenne 116 000 euros de R&D de

plus que les entreprises hors pôles en 2009. Cette différence représente en grande

partie les subventions publiques et se traduit par une hausse d‟emploi dans la R&D. Les

auteurs ont aussi constaté à cette phase qu‟il n‟y avait pas d‟effet sur le chiffre d‟affaire

ni sur le nombre des brevets déposés. L‟étude montre qu‟à cette étape il n‟y avait pas

de différences qualitatives pour démontrer que les PME et les ETI enregistrent des

meilleures performances en participant au dispositif des pôles de compétitivité.

38

DIRD : Dépense Intérieure de Recherche et Développement

Page 29: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

28

Tableau 8 : L’évolution des caractéristiques des entreprises des pôles et en dehors

Le tableau ci-dessous, montre l'évolution de la dépense totale en R&D, de

l‟emploi R&D et du financement public des entreprises dans et hors des pôles de

compétitivité.

Tableau 9 : l'évolution des caractéristiques des entreprises dans et hors pôles

Entre 2007 et 2011 les financements du FUI s'élevaient à plus d‟un milliard

d‟euros pour 888 projets, environ 1,2 million d‟euros par projet de R&D. Ces

financements sont souvent complétés par d‟autre formes de soutien public à la

Page 30: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

29

recherche et développement comme le CIR, les financements de Bpifrance39 et les

financements de l‟Agence Nationale de la Recherche40.

Une des principales limites de cette méthode est liée au fait que l'étude ne prend

pas en compte que les entreprises qui ont déjà répondu pendant 2 ans à l'enquête R&D.

Également, les nouveaux membres qui ont fait de la R&D avant d‟entrer dans un pôle

n‟ont pas été pris en compte. Donc les données obtenus par l'enquête sont incomplets.

2. Les PME membres et les partenariats internationaux

Les entreprises des pôles de compétitivité renforcent les collaborations avec les

acteurs internationaux. En 2011, « parmi les 2500 projets de R&D labellisés par les

pôles, plus d’un sur dix impliquait au moins une entité localisée hors de France »

(DGCIS). Les PME membres des pôles font plus de partenariats de R&D à l‟étranger

(20%) que les autres PME (2%). Les partenariats technologiques internationaux offrent

des nouvelles opportunités aux entreprises innovantes des pôles de compétitivité. Elles

ont la possibilité de développer des synergies avec les entreprises et les laboratoires

étrangers et promouvoir le savoir faire technologique français.

Le Gouvernement porte aussi un intérêt particulier aux pôles et aux PME en

matière d‟internationalisation des entreprises et d‟export. La coopération institutionnelle

accélère également les partenariats d‟innovations technologiques. Le dialogue bilatéral

entre la DGCIS et ses interlocuteurs dans certains pays, favorise la mise en place des

partenariats étrangers, les pôles de compétitivité Uptex41, Pegase42 et LUTB43 sont les

exemples les plus connus. La mise en place d‟experts techniques internationaux par le

ministère des Affaires étrangères en 2013 a également renforcé les relations entre les

pôles français et les principaux « clusters » mondiaux.

3. Les pôles de compétitivité et les groupes étrangers

Les pôles de compétitivité s‟ouvrent et favorisent de plus en plus les échanges

avec les partenaires étrangers. Durant l‟année 2011, les pôles ont organisé environ 150

évènements internationaux sur leurs thématiques, ce que représente une hausse de

39

Bpifrance : Banque Publique d'investissement, est un organisme français de financement et de développement des entreprises.

Elle est en particulier chargée de soutenir les petites et moyennes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire et les entreprises innovantes en appui des politiques publiques de l'État et des régions. 40

Agence Nationale de la Recherche : agence qui s‟occupe de la sélection, financement et du suivi des projets R&D. 41

UPTEX : pôle du secteur du textile, spécialise les matériaux textiles avancés, les techniques polysensorielles, le design et a

customisation de mass. 42

Pegase : pôle du secteur de l‟industrie aéronautique et spatiale. 43

LUTB : pôle centré sur la performance des systèmes de transports collectifs de personnes et de marchandises dans les

métropoles.

Page 31: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

30

20% des évènements face à 2010. Ces évènements sont souvent une source de

nouvelles collaborations entre acteurs internationaux (DGCIS).

La présence des groupes étrangers dans les pôles de compétitivité s‟accentue.

En 2011, environ 8% des PME des pôles de compétitivité sont contrôlées par des

groupes étrangers. Généralement, c‟est le secteur des technologies de l‟information et

de la communication (TIC) qui est visé le plus. Les établissements du secteur des TIC

sont situés essentiellement dans les grandes villes, notamment en Île-de-France,

Marseille, Lyon etc.

Selon la DGCIS (DGE44 actuellement), les groupes américains sont présents à

hauteur de 21,4%, suivis par l‟Allemagne avec une présence de 15,8% et le Royaume-

Uni avec 10%. Le tableau ci-joint montre la présence des entreprises étrangères dans

les pôles de compétitivité.

Tableau 10 : La présence des entreprises étrangères dans les pôles de compétitivité

44

DGE : Direction Générale des Entreprises, ancienne DGCIS.

Page 32: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

31

***

LE DEVELOPPEMENT DES PME AU SEIN DES POLES DE

COMPETITIVITE

Le gouvernement français s‟est engagé à continuer cette politique d‟excellence et

de compétitivité, et préserver le fort potentiel de croissance et d‟innovation. Le poids et

le rôle des PME et des start-ups au sein des pôles est très important, notamment dans

la diffusion de l‟innovation. La participation des PME et des JEI dans les pôles de

compétitivité est de plus en plus nuancée, elles s'intègrent dans la chaîne de valeur et

assurent la commercialisation des innovations conçues au sein des laboratoires et des

grands groupes en leur permettant de se concentrer sur leur coeur de métier. Ces PME

sont aujourd'hui le moteur de croissance de l'économie française.

Le développement des PME au sein des pôles de compétitivité, permet de

diffuser de façon plus large l‟innovation et d‟augmenter la masse critique du pôle. Au

final, la participation croissante des PME et JEI se traduit par une visibilité mondiale

(Potter et Miranda, 2009).

Les PME sont généralement intégrées dans une filière et une chaîne de valeur ou

leur influence est faible. La plupart des cas, elles n‟ont ni les ressources ni le temps pour

gérer tous les projets et ne peuvent pas assumer seules les risques correspondants. Le

développement des PME dépend d‟acteurs économiques plus puissants. Cette situation

structurelle les pousse vers un fonctionnement en réseau avec une logique de

coopération plus forte (DATAR).

En lignes générales, les pôles de compétitivité ont eu des effets positifs sur le

développement des PME et leur compétitivité, renforcés par le co-développement , le

partage de compétences et la mutualisation. Certaines entreprises l‟ont bien compris et

amplifient ces effets par l'adhésion aux autres organisations, comme par exemple les

SPL.

I. Les pôles de compétitivité - levier au développement des PME

Avec la mise en place de la politique des pôles de compétitivité en 2005,

nombreuses entreprises de toutes tailles ont intégré ces structures en vue de collaborer

et amplifier leurs efforts pour la réalisation des projets innovatifs. Des nombreuses

Page 33: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

32

actions et des programmes de stimulation de l‟innovation et de redressement du tissu

industriel ont été menés par l‟Etat, les collectivités territoriales et les organisations

intéressés. Ces actions se traduisent essentiellement par des financements, des

exonérations fiscales, et des soutiens a la recherche et développement.

Tout au long de ce travail de recherche nous avons identifié de multiples

avantages des pôles de compétitivité pour les territoires et des opportunités pour leurs

acteurs. Les pôles de compétitivité peuvent être considérés des leviers de

développement pour les PME innovants. Les conséquences les plus visibles de cette

politique sur les entreprises membres sont : l‟augmentation de la dépense de recherche

et développement, la hausse du chiffre d‟affaires des entreprises bénéficiaires,

l‟augmentation du nombre d‟innovations, un effet positif sur la productivité des

entreprises et sur l‟emploi qualifié. “La politique des pôles pourrait avoir des

conséquences sur les dépôts des brevets, mais cet effet peut être très hétérogène car

leur utilisation varie en fonction des secteurs et de la taille des entreprises » (Dortet-

Bernadet et Ballego, 2014).

La politique des pôles de compétitivité a aussi permis la création du label

Entreprise Innovante des Pôles (EIP), marque nationale pour distinguer les PME

technologiques à fort potentiel de croissance et leur simplifier l'accès aux financements

privés. Également, cette initiative visait l‟accompagnement des PME en croissance, les

nouveaux “Champions des pôles”, et la simplification d'accès a la commande des

grands donneurs d‟ordre publics / privés (Dortet-Bernadet et Ballego, 2014).

Les PME des pôles de compétitivité ont connu un soutien substantiel,

notamment en matière de financement. La participation des PME dans des différents

programmes consacres pour la R&D a d‟autant plus amplifié les effets positifs et les

résultats des PME.

Nous avons groupé les effets positifs les plus importants des pôles sur les

entreprises en trois catégories : une gagne en visibilité, des nouvelles opportunités de

développement et l'écosystème des pôles comme source de développement.

1. Une gagne en visibilité

“Pour assurer la croissance des PME, les pôles de compétitivité encouragent leur

participation à des projets collaboratifs de R&D. Or pour transformer les travaux de R&D

en succès commerciaux, il importe de développer un environnement favorable à

l’innovation, notamment par un recours plus important aux financements privés”

(competitivite.gouv.fr45).

45

http://competitivite.gouv.fr/documents/commun/Documentation_poles/financement-prive.pdf

Page 34: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

33

L„écosystème du pôle peut être extrêmement favorable pour une PME innovante

à fort potentiel. L‟inscription dans la dynamique du pôle de compétitivité facilite les

relations des PME avec les grandes groupes et les organismes de financements.

Également, avec l‟accès au réseau, le développement à l‟international des PME devient

beaucoup plus simple.

Le fait de participer à des projets de R&D au sein d‟un pôle de compétitivité

donne la possibilité aux PME de se faire connaître et de nouer des connexions dans le

monde économique. La reconnaissance nationale et internationale des PME augmente

leur crédibilité et leur donne du poids. Cela signifie plus de chances d‟obtenir des

nouveaux projets, des financements externes et de trouver des nouveaux partenariats.

La plupart des projets collaboratifs de R&D s‟appuient sur les entreprises

innovantes. Cependant, pas toutes les PME disposent des moyens pour assurer leur

croissance, fait qui implique un besoin d‟investisseurs pour accompagner le financement

des projets. L‟image et la notoriété du pôle sont des atouts pour les entreprises. Les

PME des pôles bénéficient largement de leur réputation et de leur image pour attirer les

investisseurs et assurer la commercialisation des produits issus de la R&D.

Les entreprises se regroupent au sein des pôles de compétitivité en vue

d‟atteindre une taille critique pour des projets collectifs plus ambitieux et a lisibilité

internationale en terme de R&D. Ce groupement des entreprises favorise la synergie

entre acteurs et leurs développement. L‟effet de la taille critique permet de montrer a la

communauté des investisseurs que des nombreuses PME innovantes en hyper-

croissance se trouvent dans les pôles, elles sont donc, mieux armées pour convaincre

les investisseurs potentiels (competitivite.gouv.fr). Cette stratégie est bien adaptée pour

les PME, « lorsqu’on est tout seul on a plus de risques de perdre un client parce qu’il y a

une politique globale de réduire le nombre de fournisseurs». Ainsi, l‟effet de taille

critique permet de proposer des offres plus complexes, car les PME encadrées par le

pôle ne se concurrencent pas directement mais collaborent de façon organisée par

secteur (Sabbado da Rosa, 2015).

2. Des nouvelles opportunités de développement

Comme on a déjà vu, la présence dans l‟écosystème du pôle de compétitivité

offre aux PME des débouchés spéciaux. Les entreprises innovantes au sein des pôles

bénéficient d‟une ouverture large vers un grand nombre d‟acteurs et institutions.

Tout d‟abord, la diversité d‟acteurs présents permet aux entreprises de multiplier

les partenariats de toutes natures, avec les autres groupes du pôle, les universités, les

centres de recherche ainsi qu‟avec des organismes d‟autres pôles, ou encore, des

clusters étrangers. Cela se traduit par un échange réciproque des connaissances et de

Page 35: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

34

savoir-faire et en même temps un gain en compétences et en compétitivité, facteur clé

pour conquérir des nouveaux marchés.

Une seconde opportunité pour les PME innovantes des pôles que nous voulons

mentionner ici, c‟est la possibilité d‟engager des projets de R&D collaborative. Ces

projets sont beaucoup plus solides et plus crédibles aux yeux d‟investisseurs et des

partenaires. Également, un projet de R&D collaboratif moins risqué et aboutit plus

souvent au succès qu‟un projet de R&D mené d‟une manière individuelle. Un projet de

R&D collaboratif mobilise en moyenne un budget de 1,7 million d‟euros et l‟équivalent

d‟une année à plein temps d‟une quinzaine de chercheurs ou d‟ingénieurs chercheurs.

Une troisième grande possibilité pour les PME à fort potentiel d‟innovation et de

marché est la labéllisation des projets R&D par les pôles, ce qui se traduit par une forte

exposition à l‟international. Ce nouveau statut est particulièrement important pour les

entreprises innovantes. La labéllisation est mise en oeuvre par les pôles de compétitivité

et associe les investisseurs actifs du territoire et leurs segments de marché. Le label EIP

aide de se présenter à des investisseurs potentiels et accélère l‟accès au financement

public et privé des PME.

Aussi, l‟accès à des sources accrues de financement représente une opportunité

que les entreprises doivent valoriser. Au niveau local, les PME des pôles bénéficient de

financement par les collectivités territoriales et les investisseurs du territoire. Au niveau

national, l‟Etat alloue un budget pour les pôles de compétitivité et les projets de R&D

menés, également, il y a de nombreux programmes et organismes crées pour aider au

financement des entreprises innovantes (Bpifrance, DGE, OSEO, FUI etc.). Au niveau

européen, la politique industrielle comprend des programmes de collaboration dans des

projets innovants entre les clusters de l‟Union Européenne. Il existe des multiples

programmes crées pour développer les partenariats entre les clusters mondiaux des

différents pays ainsi que le financement de la R&D (compétitivité.gouv.fr). Nous allons

présenter ces programmes dans la deuxième sous partie.

3. L’écosystème des pôles - source de développement

Les entreprises de l‟écosystème des pôles de compétitivité bénéficient tout

d‟abord d’un fort réseau qui permet de mettre en ligne une large diversité d‟acteurs de

toute nature et de susciter des projets collaboratifs. Ces réseaux permettent aussi de lier

les attentes des PME et des pouvoirs publics et de faire connaître les dispositifs mises à

leur attention mais qui sont souvent mal connus. Le réseau favorise aussi la création

des synergies entre les entreprises et les centres recherche du pôle ainsi que le

transfert de la technologie et la protection d‟information.

En partant de cette logique de réseau, les entreprises peuvent plus facilement

rencontrer les bons interlocuteurs. Au sein du réseau il est d‟autant plus facile à trouver

Page 36: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

35

des partenaires et des investisseurs potentiels. Les entreprises des pôles bénéficient

également de l‟expertise et des conseils de la part des professionnels, ainsi que

d‟assistance dans la rédaction des accords et des contrats.

L‟écosystème des pôles de compétitivité permet de participer aux appels d’offre

dédiées aux PME. Ici, les entreprises innovantes et les starts-up ont la possibilité de

mobiliser leurs efforts et d‟obtenir des financements pour l‟élaboration d‟un nouveau

produit ou service pour un commanditaire.

L‟accès aux grandes comptes46, s‟avère être encore une opportunité au

développement des PME dans les pôles de compétitivité. Les grandes entreprises

publiques et privées sont présentes dans tous les pôles de compétitivité et des

interactions avec les PME sont fortement probables. Il faut donc promouvoir et faciliter

les actions collectives entre les petites et moyennes entreprises innovantes et les

grands comptes, ainsi que rendre plus régulières leurs rencontres que les PME soient

davantage en capacité de répondre avec succès à un appel d‟offre publique ou privée47.

Ces interactions peuvent aider les PME de croître et de passer ensuite au stade d‟ETI.

Des nombreuses entreprises ont intégré les pôles de compétitivité dans le but de

saisir des nouveaux marchés, y compris à l’international. Les projets de R&D,

l‟innovation des produits et des prestations et les alliances avec d‟autres entreprises

innovantes et des centres de recherche permettent aux PME de développer des

avantages compétitifs. De même, l‟appartenance à un pôle de compétitivité facilite

l‟exportation des PME, elles sont donc d‟avantage exportatrices par rapport aux PME

indépendantes.

II. Une dynamique des pôles de compétitivité en faveur des PME

Avec la deuxième évaluation de la politique des pôles de compétitivité on a pu

constater que les PME représentent plus de 50% d‟acteurs présents et 80% du total des

entreprises. Cette catégorie d'entreprises s‟est bien intégré dans les structures de

gouvernance et leurs relations avec les grands groupes se sont renforcées depuis 2005

(DATAR, 2012).

L‟ambition d‟une visibilité nationale et internationale des pôles de compétitivité a

favorisé le rapprochement des centres de recherche et des PME autour de projets

communs de R&D. Les PME sont le moteur de la croissance, l‟innovation et la création

d‟emplois, mais pas toutes les entreprises n‟ont eu leur place dans un pôle de

compétitivité. Les entreprises des structures déjà engagées dans des habitudes de

coopération (SPL) ont bénéficié le plus de cette ouverture. Il existe des difficultés 46

Grands Comptes : ce terme désigne en général une entreprise cliente ou prospect représentant un chiffre d‟affaires réel ou

potentiel considéré comme très important. C‟est un terme utilisé dans le marketing B to B. 47

http://ecoentreprises-france.fr/la-filiere/structuration/

Page 37: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

36

d'intégration pour certaines entreprises, elles ont moins d'expérience de coopération et

ont une moindre visibilité. Il y a eu des PME deçues, qui n‟ont pas abouti à labelliser leur

projet, elles ne se sont pas découragées, elles vont sans doute, avec un peu de travail

supplémentaire retenter leur chance. Certaines entreprises n‟ont pas encore trouvé le

bon partenariat ou ont peur que les partenaires peuvent devenir des nouveaux

concurrents. Pour les PME, le choix d'intégrer un pôle de compétitivité représente des

enjeux importants et les Régions se sont chargé d‟accompagner les entreprises dans

cette démarche. Par ailleurs, “les entreprises qui ont adhéré aux pôles de compétitivité

se déclarent intéressés - sinon satisfaits - par les informations qu’ils perçoivent et les

échanges auxquels ils prennent part”.

L'évaluation de la DATAR et la DGCIS (2012) de la seconde phase a mis en

évidence l'efficacité de la politique des pôles de compétitivité. L'étude a été faite sur un

échantillon de 2041 PME et ETI. La plupart des PME des pôles enquêtées déclarent

avoir augmenter les effectifs en R&D et leurs investissements depuis leur adhésion.

Selon cette étude, “près de 66 % des entreprises membres affirment avoir créé des

emplois et plus de 80 % en avoir maintenu.” Également, un tiers des PME enquêtées

affirment que leur participation à un pôle a favorisé l‟augmentation de leur chiffre

d‟affaires et leur a permis d'améliorer le volume d‟exportation.

Graphique 3 : Les effets de l'adhésion au pôle sur la création d’emploi

Les pôles de compétitivité ont connu une forte dynamique depuis leur création en

2005. Les budgets et les fonds consacrés aux pôles de compétitivité ont évolué

constamment. La part de financement public des pôles entre 2005 et 2011 était près de

4,3 Mds d‟euros pour 5750 projets collaboratifs et non (Technopolis Group-ITD, 2012).

Page 38: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

37

Graphique 4 : Financements alloués à l’ensemble des projets des pôles de compétitivité

Depuis 2008, entre 570 et 770 millions d‟euros ont été attribués annuellement

aux projets des pôles de compétitivité. Cependant, les financements publics sont en

baisse depuis 2007: 799 millions en 2007 contre 562 millions d‟euros en 2011

(Technopolis Group-ITD, 2012).

Les PME des pôles ont bénéficié de plus d‟un tiers de la totalité des

financements, en forte augmentation par rapport à 2009. Elles accèdent plus que les

autres entreprises et acteurs au FUI, soutien vital pour le cycle d‟innovation à court et

moyen terme des PME. Selon l'évaluation de la seconde phase de la politique des pôles

de compétitivité de la DATAR et la DGCIS (2012), nous avons observé que le nombre

des projets financés par le FUI a fortement augmenté, alors que les montants des

financements moyens a diminué.

Tableau 11 : L'évolution du nombre de projets et financements moyens des PME et ETI (en k euros)

Page 39: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

38

La dynamique des pôles de compétitivité s'avère être favorable pour les PME en

termes de partenariats avec les centres de R&D. Selon l'étude de clôture de la

deuxième phase de la politique des pôles de compétitivité, “70 % des établissements

d'enseignement supérieur et de recherche interrogés ont mis en place dans la dernière

période de nouveaux partenariats avec les PME sur des projets labellisés ou non”,

contre 50% pour les grandes entreprises (DATAR, 2012).

1. Les PME membres des pôles et exportation

Dans la totalité des exportations françaises, les PME indépendantes sont plus

nombreuses, mais leur pourcentage dans l‟exportation est inférieur à 18%. Entre 2002

et 2009, leur part dans l‟exportation a diminué de 2,5% par an en moyenne. Cependant,

le nombre des PME exportatrices liées à un pôle de compétitivité augmente et leur part

dans le chiffre d‟affaires de la France augmente d‟un pourcent par an en moyenne48.

Le rapport d‟évaluation de la seconde phase de la politique des pôles de

compétitivité (DATAR et DGCIS, 2012) et en évidence l‟évolution de la capacité

d‟exportation des PME. L‟échantillon de l‟enquête était constitue de 3511 PME et ETI.

Une partie importante des entreprises des pôles déclarent que leur volume d‟export a

sensiblement augmenté depuis 2005. Le graphique suivant montre l‟effet de l‟adhésion

aux pôles sur la capacité à exporter des PME et des ETI aux pôles de compétitivité.

Graphique 5 : Effets d’adhésion aux pôles sur la capacité d’exportation

Un tiers des entreprises interrogées ont déclaré que l‟adhésion à un pôle a

amélioré leurs capacité d‟exportation et presque la moitié d‟entreprises enquêtées n‟ont

pas renseigné cette question.

48

Rapport KMPG 2012 : Panorama de l‟évolution des PME depuis 10 ans

Page 40: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

39

Les entreprises membres des pôles de compétitivité exportent plus que les

entreprises restées en dehors. A taille et et secteur d‟activité équivalent, elles réalisent

environ 25% de leur chiffre d‟affaires à l‟exportation contre 10% pour les autres PME en

2011. Les ETI membres des pôles de compétitivité exportent près de 29% de leur chiffre

d‟affaire. Ce rapport est encore plus nuancé pour les entreprises des secteurs de

l‟industrie automobile et pharmaceutique.

Les deux groupes de PME, membres des pôles et non, désirent d‟augmenter

leurs exportations, mais elles n‟ont pas les mêmes dotations initiales et ne sont pas

accompagnées de même façon. Cependant, il existe plusieurs obstacles qui freinent les

PME à exporter, comme la complexité des normes législatives, la concurrence, la

multiplicité des outils financiers etc. Le rôle des pôles de compétitivité à dimension

internationale consiste dans l‟accompagnent et la coordination plus précise des PME

exportatrices, afin de favoriser leur réussite à l'étranger.

Pour une meilleure compréhension, nous avons choisi l‟exemple d‟Arnoud Gobet

(2015), président du groupe INNOTHERA49, sur le pôle de compétitivité Medicen Paris

Region50 qui a lancé en 2011 le plan DEFI Biotech santé, en collaboration avec le pôle

de compétitivité Finance Innovation51 et la Chambre de Commerce et d’Industrie. Ce

plan comprends une offre de services dédiée aux 450 PME localisées en Ile-de-France.

Il porte sur l‟accompagnement au financement et un soutien au développement

commercial et international. “En 2014, 150 PME ont pu bénéficier de ces prestations, 16

PME ont été labellisées et 5 levées de fond ont pu être finalisées pour des montants

allant de 300 000 euros à 2,2 millions d’euros” (Gobet, 2015).

Pour développer son réseau international, Medicen Paris Région mène des

partenariats avec des clusters étrangers comme Bio TOP Berlin-Brandeburg52 et

Maryland Biotechnology Center53 afin de favoriser le développement de projets

industriels inter-clusters, (Gobet, 201554).

2. Les effets de la deuxième phase de la politique des pôles sur les PME

Tout au long de la deuxième phase (2008-2012) de la politique des pôles de

compétitivité, les projets de R&D ont généré 2500 innovations, la majorité de ces

innovations concerne les produits et les procédés des secteurs de l'énergie, TIC,

industrie agro-alimentaire (IAA), santé et services. Ces projets de R&D des pôles de

49

INNOTHERA : entreprise française de santé avec une forte présence à l'international. 50

Medicen Paris Région : pôle de compétitivité spécialisé dans le domaine de l'innovation diagnostique et thérapeutique ainsi que

des hautes technologies pour la santé. 51

Finance Innovation : pôle de compétitivité spécialisé dans l'ingénierie financière. 52

Bio TOP Berlin-Brandeburg : cluster allemand spécialisé dans les biotechnologies. 53

Maryland Biotechnology Center : cluster du secteur d‟industrie pharmaceutique et biotechnologies de Maryland. 54

http://www.arnaudgobet.fr/medicen-paris-region/les-poles-de-competitivite-moteur-de-lexportation-des-pme/

Page 41: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

40

compétitivité ont conduit à l‟enregistrement à près d‟un millier de brevets et environ 6500

articles scientifiques. Les pôles de compétitivité français à vocation mondiale sont les

plus performants au monde dans le dépôt de brevets et des publications scientifiques

(DGCIS et DATAR, 2012).

Le graphique ci-dessous représente le nombre total de brevets et de titres de

propriété intellectuelle déposés par destinataires de financements alloues aux projets

labellisés des pôles entre 2008 et 2011.

Graphique 6 : Nombre total de brevets et articles scientifiques déposés par les acteurs des pôles entre 2008 et 2011

A titre d‟une comparaison, le nombre de dépôts de brevets en France entre 2005

et 2011 est relativement stable, autour de 16500 par an55. Le brevets déposés par an

par les PME des pôles de compétitivité représentait en 2011 un peu plus de 1%

(167/16500), ce qui ne peut pas être considéré pour l‟instant comme un fort indicateur

55

http://www.inpi.fr/fileadmin/mediatheque/pdf/statistiques/Brevets_CC_2010.pdf

Page 42: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

41

de performance des PME des pôles de compétitivité en terme de dépôt de brevets par

les entreprises.

Pourtant, pendant cette période, 93 nouvelles start-ups ont émergés des pôles,

ce qui est égale à 5% de la création d'entreprises innovantes en France. Les entreprises

ont été créées pour la plupart d‟entre elles dans le secteur des TIC, IAA, matériaux et

mécanique.

3. La phase 3 : Renforcement de l’accompagnement des PME par les pôles de

compétitivité

Après la fin de la phase 2 de la politique des pôles de compétitivité en 2012 et la

publication du rapport de la DATAR portant sur l‟évaluation des résultats, le

Gouvernement lance la troisième phase de cette politique le 9 janvier 2013 pour une

durée de 6 ans. Celle-ci s‟inscrit dans le cadre du Pacte national pour la croissance, la

compétitivité et l‟emploi. Cette phase sera également conclue par une évaluation globale

des résultats de cette politique des pôles de compétitivité (DGCIS et DATAR, 201356).

Cette phase se caractérise par une gouvernance partenariale entre l‟Etat et les

collectivités territoriales et se fonde sur deux piliers importants : l‟accompagnement des

PME et le passage des pôles de compétitivité de « l’usine à projets » à « l’usine à

produits d’avenir ».

Le renforcement de l‟accompagnement des PME des pôles de compétitivité vise

quatre domaines principaux :

- l’accès au financement privé, c‟est à dire renforcer les liens avec les

business angels, les capital risqueurs, le capital investissement, les fonds

d‟amorçage et les banques;

- l’internationalisation, ce qui signifie l‟identification de nouveaux marchés,

l‟exportation et des partenariats technologiques;

- l’accompagnement des PME par la création d‟un environnement

favorable au développement des PME et leur soutien politique;

- l’anticipation des besoins en compétences, dont développer l‟offre des

formations et la cartographie des compétences.

Durant les premières deux phases, les entreprises des pôles ont accumulé des

savoir-faire et de l'expérience de participation dans des projets collaboratifs de R&D. Le

passage de « l’usine à projets » à « l’usine à produits d’avenir » doit stimuler les pôles

de compétitivité à favoriser le développement de projets de R&D ayant un potentiel

56

http://competitivite.gouv.fr/infolettre/2013-03/pdf/Infolettre-mars2013.pdf

Page 43: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

42

économique plus fort, visant les secteurs de produits, services et procédés innovants.

Pour cela, il est attendu de la troisième phase, de passer de la R&D à l‟industrialisation

des PME et des ETI. L‟objectif général étant de relancer la croissance économique des

territoires et la création d‟emplois (rapport DGCIS et DATAR, 2012).

Pour assurer le meilleur développement de cette phase et multiplier les

opportunités, chaque pôle de compétitivité élabore un programme d‟actions triennal,

dans le but d‟assurer un suivi sur la durée des projets de R&D labellisés et de mesurer

les résultats de ces projets. Également, les pôles tournent vers des marches cibles pour

mieux valoriser leur potentiel de production (site interministériel: competitivite.gouv.fr).

III. Des programmes nationaux et internationaux en soutien des PME des pôles

de compétitivité

1. Plan Ambition PME

Au niveau des Régions, les pôles de compétitivité génèrent des stratégies et

créent des programmes pour développer des écosystèmes et attirer les PME innovantes

à potentiel de croissance pour accompagner et dynamiser leur developpement et les

transformer en ETI.

A cette occasion, le pôle francillien57 Systematic Paris-Region lance en 2008 en

le programme Ambition PME et organise chaque année depuis sa mise en place une

Journée Ambition PME dédiée aux entreprises innovantes et aux autres acteurs

(chercheurs, investisseurs privées, représentants des grands groupes, etc.) de secteurs

systèmes, logiciel, électronique et de l‟optique. Ce programme vise a créer les

conditions favorables au développement des PME technologiques de l'agglomération,

en complémentarité avec l‟offre de services du territoire. Ce programme regroupe 1100

PME et plus de 35000 emplois dans les secteurs visés.

Ce plan est co-piloté par l‟association Opticsvalley et la Chambre de Commerce

et d‟Industrie Régionale Paris-Ile-de-France. Les actions de ce programme sont

soutenues par l'Union Européenne (FSE58, FEDER59), l'État (Préfecture de la Région

Ile-de-France, DIRECCTE60 Ile-de-France) et la Région Ile-de-France

(competitivite.gouv.fr61).

57

Pôle francilien : pôle de la région Ile-de-France 58

FSE : Fonds social européen 59

FEDER : Fonds européen de développement régional 60

DIRECCTE : regroupe les sites Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de

l‟emploi 61

http://competitivite.gouv.fr/identifier-un-pole/actualite-du-pole-popup-592/avec-ambition-pme-systematic-veut-transformer-les-

pme-innovantes-du-pole-en-eti-575.html?cHash=62b858b2991173965c3b762539cb6501

Page 44: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

43

Selon le site officiel du pôle Systematic62, les principaux six domaines

d‟accompagnement des PME dans le cadre du Plan Ambition PME sont :

- la stratégie de développement, dont le but est d‟accompagner les PME et

les ETI dans leur projet de croissance et bénéficier en aval d‟un

accompagnement individualisé sur le volet Marketing;

- la capacité d’exportation, dont aider les PME à valoriser leurs produits et

services à l'export en valorisant leurs stratégies de développement à

l‟international;

- l'accès au financement, préparer les PME à la recherche de fonds privées

à à travers un accompagnement structuré qui permet aux PME de

présenter leurs projets dans les meilleures conditions auprès des

investisseurs;

- l’animation de l'écosystème, ce que va permettre aux PME d'être en

contact permanent avec l‟ensemble des acteurs de l‟innovation, dont

l‟organisation des Journées Ambition PME, l‟animation du Club

Prestataires et la gestion d'évènements fédérateurs;

- l’accompagnement dans les stratégies de développement commercial et

partenarial, c‟est à dire développer le volet business des PME;

- l’anticipation des besoins en compétences et la mobilité au sein du pôle,

dont l‟identification, l'évaluation et l‟adaptation des compétences dans les

PME par le volet RH.

La Journée Ambition PME est aussi l‟occasion designer les entreprises

Champions du Pôle, une action importante dans le plan d‟accompagnement des PME

qui fait émerger des ETI à fort potentiel de croissance. Ces entreprises sont

rigoureusement sélectionnées par les experts du Comité Promotion Marketing et

peuvent bénéficier d‟un soutien individuel à leur projets de développement dans les

domaines mentionnés ci-dessus. En 2011, ont été identifies 11 champions du pôle et 6

champions en 2012, 7 en 2013 et 6 en 2014. Au total en 2012 plus de 60 PME ont été

accompagnées dans le cadre du programme, 17 PME ont bénéficié de 20 millions

d‟euros et 14 labels EIP ont été attribués. Également, 160 entreprises du pôle ont été

aidées à exporter aux États-Unis et en Chine. Cependant, 700 emplois ont été ouverts

dans les PME (competitivite.gouv.fr63).

62

http://www.systematic-paris-region.org/sites/default/files/content/page/attachments/PlaquetteProgrammePME2014.pdf 63

http://competitivite.gouv.fr/identifier-un-pole/actualite-du-pole-popup-592/avec-ambition-pme-systematic-veut-transformer-les-pme-

innovantes-du-pole-en-eti-575.html?cHash=62b858b2991173965c3b762539cb6501

Page 45: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

44

2. Plates-formes de coordination pour le renforcement de la compétitivité

française

En 2012, dans le contexte de la mise en oeuvre du Programme

d'Investissements d‟Avenir, l‟Etat a confier à la Caisse de Dépôts la gestion d‟un budget

de 20 millions d‟euros en faveur des plates-formes d‟innovation. Cette action s‟inscrit

dans une démarche de co-investissement public / privé et a l‟objectif de financer les

efforts mutualisés de R&D des PME64.

Les pôles de compétitivité sont considérés les acteurs clés du Programme

d‟Investissements d‟Avenir. Ce programme était conçu pour simplifier la construction

d‟infrastructures de R&D et d‟innovation et doit permettre aux entreprises de trouver les

financements pour passer de la recherche au développement proprement dit de leurs

innovations ainsi que la production industrielle et la mise sur le marché des nouveaux

produits (caissedesdepots.fr). Les plates-formes mutualistes d‟investissement (PFMI)

doivent permettre aux entreprises de piloter les projets de R&D et d‟innovation à forte

valeur économique, favoriser les essais et le développement des prototypes de leurs

produits pour leur permettre d‟aller plus loin dans leurs projets d‟innovation.

Les acteurs qui bénéficient le plus sont les membres publics et privés des pôles

et notamment les petites et moyennes entreprises du territoire. Lors de l‟appel à projets

en 2012, 28 projets ont été déposés et 13 ont été sélectionnés pour le perfectionnement

de leur projets et entrer en ingénierie.

Dans ce contexte, le Programme des Investissements d‟Avenir a investi dans

trois grandes plates-formes : “INOYSYS”, en Provence-Alpes-Côte-d‟Azur sur les

nouveaux procédés dans la mécanique; “IMPROVE” en Picardie sur le développement

des protéines végétales et “Ravoltain Research Company” en Rhône-Alpes sur

l‟évaluation des risques d‟agents potentiellement toxiques65.

L‟initiative la plus récente de constitution d‟une plate-forme d‟innovation date de

mai 2015. L‟association Française des Pôles de Compétitivité (AFPC) a annoncé la

création d‟une plate-forme de coordination en interaction avec 11 pôles de compétitivité

à vocation mondiale ayant le but de renforcer la compétitivité de l‟industrie française66.

Les pôles de compétitivité participant sont : Aerospace Valley, Mont-Blanc

Industries, Systematic, Cap Digital, EMC2, I-Trans, Images & Réseaux, Moveo,

Plastipolis, Axelera et ASTech. Au total, plus de 3000 entreprises innovantes de toute

taille du secteur des technologies clés vont contribuer au développement de plus de 200

64

http://m.competitivite.gouv.fr/les-investissements-d-avenir-une-opportunite-pour-les-poles-de-competitivite/les-projets-de-plates-

formes-mutualisees-d-innovation-659.html 65

http://www.caissedesdepots.fr/plateformes-mutualisees-dinnovation-200-meur.html.html 66

http://competitivite.gouv.fr/toutes-les-actualites/actualite-23/11-poles-de-competitivite-creent-une-plate-forme-de-coordination-

pour-renforcer-la-competitivite-de-lindustrie-francaise-812.html?cHash=e1c11dd1cb110b7db93d2824d60906a7

Page 46: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

45

projets collaboratifs de recherche et développement. Les principaux objectifs énoncés

de cette plate-forme de coordination sont :

- donner une réelle visibilité aux PME innovantes et développer leur capacité

d‟exportation ;

- mettre en dynamique le FUI en regard des priorités de cette thématique ;

- coordonner la thématique de l‟industrie du futur entre les PME, ETI, Grands

Groupes, laboratoires de recherches et universités dans les territoires ;

- faire émerger des solutions françaises de premier plan et prendre des positions

industrielles sur les opportunités qui vont se dessiner sur le marché ;

Cette initiative fait partie de la deuxième phase du programme de la “Nouvelle

France industrielle67” lancée le 18 mai 2015 par le ministre français de l‟Economie, de

l‟Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron (comptétitivité.gouv.fr, 201568).

3. Des programmes internationaux favorables aux PME des pôles

La politique française des pôles de compétitivité s‟inscrit dans la politique

européenne des “clusters” qui vise l‟orientation des politiques des pays de la zone euro

vers l‟excellence et l'émergence des clusters de classe mondiale (Commission

Européenne, 2008).

Les PME des pôles de compétitivité français ont l'opportunité de participer dans

divers projets européens et de bénéficier de certains débouchés. Pour une meilleure

illustration nous avons développé le 7ème Programme Cadre pour la Recherche et le

Développement Technologique (PCDRT)69 et le programme pluriannuel européen pour

la compétitivité des entreprises et des PME (COSME) qui s‟inscrit dans la politique

européenne des “clusters”.

Le programme cadre pour la recherche et le développement est un programme

collaboratif entre les PME de clusters européens financé par des fonds européens

entre 2007 et 2013. Les 4255 PME européennes impliquées dans un projet R&D du

volet “coopération” du PCRDT on bénéficié de 1.3 Milliards d‟euros entre 2007 et 2013,

soit environ 279000 euros par PME.

Les 570 PME des pôles de compétitivité français ont obtenu des bons résultats

au niveau de la “coopération”. Depuis le lancement du programme, elles on reçu 174

67

Nouvelle France industrielle : plan de de réindustrialisation de la France mis en place par le gouvernement français et présentés

le 12 septembre 2013 par le président François Hollande et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. 68

http://competitivite.gouv.fr/toutes-les-actualites/actualite-23/11-poles-de-competitivite-creent-une-plate-forme-de-coordination-

pour-renforcer-la-competitivite-de-lindustrie-francaise-812.html?cHash=e1c11dd1cb110b7db93d2824d60906a7 69

http://competitivite.gouv.fr/le-7e-pcdrt-quel-bilan-pour-les-pme-747.html

Page 47: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

46

millions d‟euros au titre de leur participation dans les projets collaboratifs transnationaux

de R&D (competitivite.gouv.fr).

Depuis 2014, le programme Horizon 2020 a remplacé le PCRDT et a pris la suite

du volet innovation du programme cadre pour la compétitivité et l‟innovation (CIP) et

l‟Institut Européen d‟Innovation et de Technologie (EIT) jusqu‟en 2020, avec un budget

de 73 Mds euros. Ces financements concernent trois priorités70 :

- l'excellence scientifique, avec le but d‟attirer les meilleurs chercheurs du monde,

soutenir les meilleures idées et développer les talents en Europe ;

- la primauté industrielle, dont des actions de financement des technologies clés

pour la compétitivité des entreprises européennes, mais aussi l‟accompagnement

des PME innovantes ;

- les défis sociétaux, orienter la recherche et l‟innovation vers les grands défis

sociétaux auxquels l‟Europe est confrontée.

Un autre projet européen important est le programme pluriannuel européen pour

la compétitivité des entreprises et des PME (COSME). Ce programme est basé sur le

succès du Programme pour la Compétitivité et l’Innovation (CIP) et vise quatre volets

importants : l'accès aux financements, l'accès aux marchés, l'amélioration des

conditions pour les PME des clusters et la promotion de l‟entrepreneuriat. Le budget du

programme pour la période 2014-2020 est de 2.3 milliards d‟euros. La plupart des

financements sont destinés à l‟ensemble d‟entreprises, et sont accordés via des appels

d‟offre et appels à propositions71.

4. Les défis, les enjeux et les désavantages des pôles de compétitivité pour

les PME

La politique des pôles de compétitivité est sans doute une voie de succès pour

les PME. Tout au long de cette analyse, nous avons identifié les nombreux bénéfices

des pôles de compétitivité sur les PME adhérentes. Pourtant, la politique de pôles de

compétitivité n‟est pas parfaite, et contient des lacunes. Certaines ont déjà été

éliminées, d‟autres attendent toujours leur solution.

Enjeux

70

http://www.horizon2020.gouv.fr/cid73300/description-programme-horizon-2020.html 71

http://competitivite.gouv.fr/politique-europeenne-des-clusters/le-programme-cosme-1037.html

Page 48: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

47

Le principal enjeu de cette politique et du progrès des PME est le passage d‟une

logique de sous-traitant à une logique de partenaire notamment à travers une plus forte

implication des PME dans les structures de gouvernance pour équilibrer les rapports

des forces (Bassot et al., 2008). "Dans ces pôles, seules les grandes entreprises, déjà

reconnues, trouvent leur intérêt. En effet, une petite PME qui se retrouve dans un pôle

de compétivité lié à son secteur d'activité, dans sa propre filière, est finalement

confrontée directement à sa propre concurrence. La grande entreprise peut même

profiter de ce pôle pour gouverner les plus petites et détecter en amont les futures

innovations" (Alexandra Ogus72, 2013)73. Une gouvernance équitable semble

nécessaire dans les pôles de compétitivité. Ce changement s‟inscrit dans les objectifs

de la troisième phase de la politique des pôles de compétitivité qui a démarré en 2013,

centrée particulièrement sur la production, la commercialisation et la distribution

collaborative, donc une logique de réseau.

Les défis des PME innovantes des pôles

Avec l‟avancement de la politique des pôles de compétitivité, de nombreux défis

ont été éliminés. Il s‟agit de : défi de diversification, des divers partenaires ont intégré les

pôles (écoles de commerce, business angels etc) ; défi d’internationalisation, des

programmes européens de partenariats technologiques inter-clusters ont été mis en

place ; le défi des plates-formes de collaboration entre pôles nationaux, on parle de la

création du Programme d‟Investissement d‟Avenir (cas de Systématic Paris Région), qui

se traduit par une combinaison des résultats des projets R&D et une dynamique de

l‟innovation.

Cependant, les pôles de compétitivité doivent faire attention aux questions

concernant la protection de la propriété intellectuelle (PI). C‟est la raison pour laquelle

certaines entreprises hésitent de rejoindre les pôles de compétitivité, afin de ne pas se

faire voler leurs idées d‟innovation sans encaisser de contrepartie. Les pôles de

compétitivité doivent mener des actions pour garantir la protection de la PI des

partenaires des projets (Bassot et al., 2008).

Pôles de compétitivité et leurs désavantages pour les PME

Malgré les bilans positifs du 2009 et 2012, il existe des dysfonctionnements et

des critiques de la politique des pôles de compétitivité et des résultats des PME

membres.

72

Alexandra Ogus : Editrice de webmagazine Rexent, portail de services pour faciliter la vie des entreprises de Lille Métropole 73

http://rexent.typepad.com/partage/p%C3%B4le-de-comp%C3%A9titivit%C3%A9/

Page 49: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

48

Les modalités de financement des projets R&D sont moins favorables aux PME,

«Les grands groupes peuvent se permettre de financer des projets à long terme; à

l'inverse, les PME ont besoin de retours sur investissement rapides. C'est-à-dire de

petites équipes de chercheurs, travaillant sur des projets précis, dans un laps de temps

compté. Or, les institutionnels refusent de subventionner ce genre de recherches, qu'ils

considèrent comme trop peu ambitieuses » et le processus de labellisation du projet est

devenu le étape obligatoire pour les projets coopératifs nécessitant le soutien de l‟Etat et

des Régions : «L'interventionnisme des pouvoirs publics se traduit par une

discrimination vis-à-vis des projets non labellisés par les pôles ou qui n'entrent pas dans

leurs thématiques. Ceux-ci ont alors beaucoup de mal à avoir accès aux fonds publics.

Dans ces conditions, de nombreux projets, souvent portés par des PME, avortent en

cours de route» (Jean-Yves Delaune74, 2007)75. Donc certaines PME peuvent être

exclues des pôles de compétitivité et des avantages financiers.

Les modalités de financement des PME sont assez complexes, les entreprises

sont confrontées à des nombreuses exigences quant aux contenus des projets. Parfois,

les délais d‟obtention sont incompatibles avec le rythme des entreprises. Une fois le

financement est attribué, l‟investissement peut se faire en plusieurs tranches ce que

peut être en défaveur des PME. Ces difficultés peuvent s‟accentuer lorsque les

collectivités initient leurs propres appels à projets, avec des critères de sélection et de

financement plus complexes (Bassot et al., 2008).

74

Jean-Yves Delaune : Dirigeant du Cluster OUEST 75

http://www.chefdentreprise.com/Chef-d-entreprise-Magazine/Article/LES-POLES-DE-COMPETITIVITE-UN-TREMPLIN-POUR-SE-

DEVELOPPER--21273-1.htm

Page 50: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

49

****

CONCLUSION

Au début de notre mémoire, on s‟est proposé d‟analyser la politique des pôles de

compétitivité et l‟impact sur le développement des PME innovantes qui ont adhéré aux

pôles. D'après les rapports de clôture (2009 et 2012) des premières deux phases de

cette politique on observe des progrès significatifs des PME en terme d'accès au

financement, création d‟emploi hautement qualifié, une augmentation de la dépense d

R&D et de la capacité d‟exportation. Également, à l‟issue de la deuxième phase, l‟effet

sur les dépôts de brevets et l‟innovation n‟est pas encore au niveau d‟attentes. Ce fait

est explicable, car le développement des pôles de compétitivité est une politique d‟Etat à

long terme.

L‟impact le plus visible de la politique des pôles de compétitivité sur les PME est

la possibilité d'accéder à des savoir-faire et compétences technologiques, le partage

desquels n'était pas disponible avant. L‟application de ces nouvelles compétences par

les PME a offert des nouvelles opportunités de développement et dans certains cas ont

permis d'accéder à des marchés internationaux.

La relation des PME et des Grands Groupes a également évolué, leur relation est

passe d‟une logique de donneur d‟ordre à sous-traitant, à une logique de partenariat.

Des progrès sont encore nécessaires pour atteindre un rapport équilibré des forces. Les

projets collaboratifs des pôles de compétitivité ont eu un effet positif profond sur les

relations entre les acteurs des pôles. Les partenariats mis en place depuis 2005 entre

les PME et les grandes entreprises ont d‟autant plus fortifié et fidélisé leur relations et

ont ouvert des nouvelles opportunités de mener des affaires avec les Grands Groupes.

La reconnaissance et la valorisation de savoir-faire et des compétences des entreprises

innovantes ont conduit à l‟obtention d‟un nouveau statut (EIP) qui donne une nouvelle

légitimité à certaines PME des pôles de compétitivité et favorise leur accès au

financement.

La troisième phase de la politique des pôles de compétitivité a connu un nouveau

flux d‟initiatives et des programmes nationaux visant le développement des pôles de

compétitivité et des PME implicitement. Au niveau des Régions, les pôles de

compétitivité élaborent des programmes pour développer les écosystèmes et attirer les

PME à potentiel de croissance pour accompagner leur développement (exemple : Plan

Ambition PME). Au niveau national, on remarque le lancement du Programme

d‟Investissement d‟Avenir en 2012 par le gouvernement, ces plates-formes ont encore

une fois accentué le rôle des PME des pôles dans la compétitivité française. Au niveau

international, les pôles français participent à la politique européenne des clusters. Les

PME ont l'opportunité de participer dans divers projets collaboratifs de R&D européens

de et de bénéficier de certains débouchés (exemple PCRDT et COSME).

Page 51: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

50

Les lacunes qui restent a corriger sont liées a la lenteur et la complexité des

procédures de financement, difficulté de gestion de la propriété individuelle, et la

difficulté d'impliquer les entreprises éloignées de la recherche dans les projets

collaboratifs des pôles.

Page 52: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

51

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

53

ANNEXES

Page 55: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

54

Les thematiques des projets du FUI

Page 56: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

55

Page 57: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

56

http://www.5steps-method.com/?q=developper-implication-des-PME-dans-un-pole--de-

competitivite

Page 58: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

57

http://www.bretagne.bzh/upload/docs/application/pdf/2008-

11/evalpdc_prerapportfinal_volume_1_22092008-1.pdf

Page 59: Poles-de-competitivite-et-PME Covali

L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

58

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION________________________________________________________________________________4

I. EXPOSE DE LA THEMATIQUE DE LA RECHERCHE ET LA PROBLEMATIQUE _________________________________________ 4

II. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE _________________________________________________________________ 5

III. PLAN _____________________________________________________________________________________ 6

L'ÉVOLUTION DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET DES PME DEPUIS 2005___________________________________7

I. LE DEVELOPPEMENT DES POLES DE COMPETITIVITE _______________________________________________________ 7

1. Un peu d’histoire… _______________________________________________________________________ 8 Pourquoi les pôles de compétitivité ont été créés ? ______________________________________________________ 9 Comment les pôles de compétitivité ont été créés ? ______________________________________________________ 9 Comment les pôles sont-ils labelisés ? ________________________________________________________________ 10 Comment les pôles de compétitivité sont-ils financés? ___________________________________________________ 11

2. La gouvernance des pôles et la place des institutions publiques __________________________________ 12 La gouvernance des pôles __________________________________________________________________________ 13 La gouvernance des pôles à dominante PME ___________________________________________________________ 14

3. Minalogic (Potter, 2009) _________________________________________________________________ 16 Les caractéristiques du pôle Minalogic ________________________________________________________________ 17 Analyse SWOT du pôle Minalogic ____________________________________________________________________ 20

Les forces de Minalogic _________________________________________________________________________ 21 Les faibelesses de Minalogic______________________________________________________________________ 22 Les opportunités de Minalogic ____________________________________________________________________ 22 Les menaces de Minalogic _______________________________________________________________________ 22

II. LA PARTICIPATION CROISSANTE DES PME DANS LES POLES DE COMPETITIVITE ___________________________________ 23

1. Les PME membres vs les PME restées en dehors des pôles de compétitivité _________________________ 26

2. Les PME membres et les partenariats internationaux __________________________________________ 29

3. Les pôles de compétitivité et les groupes étrangers ____________________________________________ 29

LE DEVELOPPEMENT DES PME AU SEIN DES POLES DE COMPETITIVITE __________________________________ 31

I. LES POLES DE COMPETITIVITE - LEVIER AU DEVELOPPEMENT DES PME _________________________________________ 31

1. Une gagne en visibilité ___________________________________________________________________ 32

2. Des nouvelles opportunités de développement ________________________________________________ 33

3. L’écosystème des pôles - source de développement ____________________________________________ 34

II. UNE DYNAMIQUE DES POLES DE COMPETITIVITE EN FAVEUR DES PME ________________________________________ 35

1. Les PME membres des pôles et exportation __________________________________________________ 38

2. Les effets de la deuxième phase de la politique des pôles sur les PME _____________________________ 39

3. La phase 3 : Renforcement de l’accompagnement des PME par les pôles de compétitivité _____________ 41

III. PLAN AMBITION PME ________________________________________________________________________ 42

1. Plates-formes de coordination pour le renforcement de la compétitivité française ___________________ 44

2. Des programmes internationaux favorables aux PME des pôles __________________________________ 45

3. Les défis, les enjeux et les désavantages des pôles de compétitivité pour les PME ____________________ 46 Enjeux __________________________________________________________________________________________ 46 Les défis des PME innovantes des pôles _______________________________________________________________ 47 Pôles de compétitivité et leurs désavantages pour les PME _______________________________________________ 47

CONCLUSION_________________________________________________________________________________49

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

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BIBLIOGRAPHIE_______________________________________________________________________________51

Principale _______________________________________________________________________________________ 51 Secondaire ______________________________________________________________________________________ 52

ANNEXES____________________________________________________________________________________ 53

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L‟évolution des PME au sein des pôles de compétitivité

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Graphique 1 : La répartition des instances de gouvernance des pôles (2011) .................... 15

Graphique 2 : La part des membres dans le pôle (www.minalogic.com, 2015) .................... 17

Graphique 3 : Les effets de l'adhésion au pôle sur la création d’emploi .............................. 36

Graphique 4 : Financements alloués à l’ensemble des projets des pôles de compétitivité 37

Graphique 5 : Effets d’adhésion aux pôles sur la capacité d’exportation ............................ 38

Graphique 6 : Nombre total de brevets et articles scientifiques déposés par les acteurs

des pôles entre 2008 et 2011 .................................................................................................. 40

Tableau 1 : Les formes de collaboration inter-organisationnelles (Froehlicher et Barès,

2014) ........................................................................................................................................... 9

Tableau 2 : Évolution du financement public de la R&D des entreprises de 2005 à 2010

(Bellego et Dortet-Bernadet, 2014) ......................................................................................... 12

Tableau 3 : La structure d’organisation d’un pôle de compétitivité (compétitivité.gouv.fr)13

Tableau 4 : Nombre d’établissements et de salariés du pôle Minalogic par secteurs en

2006 .......................................................................................................................................... 18

Tableau 5 : La proportion des salariés de Minalogic par CSP dans les cinq secteurs

principaux du pôle................................................................................................................... 19

Tableau 6 : Les actions possibles d’un pôle de compétitivité .............................................. 25

Tableau 7 : Intégration des PME dans les pôles de compétitivité ........................................ 26

Tableau 8 : L’évolution des caractéristiques des entreprises des pôles et en dehors ....... 28

Tableau 9 : l'évolution des caractéristiques des entreprises dans et hors pôles ............... 28

Tableau 10 : La présence des entreprises étrangères dans les pôles de compétitivité...... 30

Tableau 11 : L'évolution du nombre de projets et financements moyens des PME et ETI

(en k euros) .............................................................................................................................. 37

Figure 1 : La matrice SWOT (Source : http ://www.succes-marketing.com) ........................ 20