Pl1S HEUREUX, · 2014-08-03 · i.EBONHEUR DES FRAN~AIS 88% des Frany.tis interviewes se declarent...

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Les Fran(ais, dans leur rres grande majorite, se declarent HEUREUX! Est-ee paree qu'ils ant lcrchancr~de vivre dans un pays privilegie? Auraient-ils une aptitude particuliere a gouter taus les plaisirs de la vie? Serait-ce qu'ils ant Pl1S le parti de rire de tout (au presque) ? HEUREUX, LES FRANCAIS? L'INVENTION DU BONHEUR ... Alors que pour l'Eglise catholique on ne devait pas esperer Ie bonheur sur terre, les philosophes du XVllI' steele - siecle des Lumieres - cornrnencerent a parler de la quete du bonheur ici-bas, On publia alors d'innombrables traites sur Ie bonheur. « Le bonheur est une idee neuve en Europe », declarait le revolutionnaire Saint-Just. Puisque le malheur des uns (les pauvres) Iaisait Ie bonheur des autres (les privilegies), une meilleure organisation sociale devait rendre le bonheur accessible a lOUS. Les utopistes du XD." steele essaye- rent d'imaginer un systeme polilique et social ideal dans lequelle peuple pour- rait etre heureux. Dans Ia litterature fran~aise, en particulier dans la litterarure roman- tique, le bonheur est plulot considere comme quelque chose de vulgaire. II n'y a que des imbeciles heureux! l.a tristesse est le signe d'une vie interieure intense. « Les plus desesperes sont les chants les plus beaux », ecru Mussel. Si les ecrivains ont ainsi reagi, c'est parce que peu it peu, au XIX' et au xx< steele, s'est developpee, dans l'ensemble de la societe, une conception du bonheur bourgeois, trivial* et materialiste: la possession de biens, la jouissance du confort, jusqu'a la fin des annees 60, on revait d'un modele de societe indus- trielle qui apporterait a tous « lacivilisa- tion du bonheur »: un travail moins penible, des vacances, la protection sociale, laretraite a 60 ans, Ieconfon, les biens de consommation, davantage de loisirs. Grace au progres collectif, les gens seraient de plus en plus heureux. Car Ie bonheur, c'etait d'abord ne manquer de nen. Le bien-eLIemateriel ••••••••••••••••••••• MAXIMES • On n'est jamal5 51 heureux nisi malheureux qu'on s'lmagine •• La Rochefoucauld -II nefautjamals penser au bonheur, cela attire Ie dlable, car c'est lui qui a Invente cette Id8e-Ia pour falre enrager Ie genre humaln.• Flaubert ••••••••••••••••••• ••••••••••••••••••••• •Des qu'un homme cherche Ie bonheur, II est condamne a ne pas Ie trouver, et II n'y a point de mystere lei- dedans. Le bonheur n'est pas comme cet objet en yltrlne que YOUS pouvez cholslr, payer, emporter; si YOUS Ie cher- chez dans Ie monde, hors de YOU5- meme, jamals rien n'aura I'aspect du bonheur. En sooune, on ne peut nl ralsonner nl prevolr au sujet du bonheur. [ ••• J Le bonheur est une recompense qui vlent a ceux qui ne I'ont pas cherche .• Alain, Propos sur Ie bonheur, Galllrnard,1987. •••••••••••••••••••

Transcript of Pl1S HEUREUX, · 2014-08-03 · i.EBONHEUR DES FRAN~AIS 88% des Frany.tis interviewes se declarent...

Les Fran(ais, dans leur rres grande majorite,

se declarent HEUREUX!

Est-ee paree qu'ils ant lcrchancr~de vivre dans un pays privilegie?

Auraient-ils une aptitude particuliere a gouter

taus les plaisirs de la vie?

Serait-ce qu'ils ant Pl1S le parti de rire de tout (au presque) ?

HEUREUX,LES FRANCAIS?

L'INVENTION DU BONHEUR ...

Alors que pour l'Eglise catholiqueon ne devait pas esperer Ie bonheur surterre, les philosophes du XVllI' steele- siecle des Lumieres - cornrnencerenta parler de la quete du bonheur ici-bas,On publia alors d'innombrables traitessur Ie bonheur. «Le bonheur est uneidee neuve en Europe », declarait lerevolutionnaire Saint-Just. Puisque lemalheur des uns (les pauvres) Iaisait Iebonheur des autres (les privilegies),une meilleure organisation socialedevait rendre le bonheur accessible alOUS.Les utopistes du XD." steele essaye-rent d'imaginer un systeme polilique etsocial ideal dans lequelle peuple pour-rait etre heureux.

Dans Ia litterature fran~aise, enparticulier dans la litterarure roman-tique, le bonheur est plulot considere

comme quelque chose de vulgaire. IIn'y a que des imbeciles heureux! l.atristesse est le signe d'une vie interieureintense. « Les plus desesperes sont leschants les plus beaux », ecru Mussel. Siles ecrivains ont ainsi reagi, c'est parceque peu it peu, au XIX' et au xx< steele,s'est developpee, dans l'ensemble de lasociete, une conception du bonheurbourgeois, trivial* et materialiste: lapossession de biens, la jouissance duconfort,

jusqu'a la fin des annees 60, onrevait d'un modele de societe indus-trielle qui apporterait a tous « la civilisa-tion du bonheur »: un travail moinspenible, des vacances, la protectionsociale, la retraite a 60 ans, Ieconfon, lesbiens de consommation, davantage deloisirs. Grace au progres collectif, lesgens seraient de plus en plus heureux.Car Ie bonheur, c'etait d'abord nemanquer de nen. Le bien-eLIemateriel

•••••••••••••••••••••MAXIMES

• On n'est jamal5 51 heureux nisimalheureux qu'on s'lmagine ••La Rochefoucauld

-II nefautjamals penser au bonheur,cela attire Ie dlable, car c'est lui qui aInvente cette Id8e-Ia pour falre enragerIe genre humaln.•Flaubert

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••Des qu'un homme cherche Ie

bonheur, II est condamne a ne pas Ietrouver, et II n'y a point de mystere lei-dedans. Le bonheur n'est pas commecet objet en yltrlne que YOUS pouvezcholslr, payer, emporter; si YOUS Ie cher-chez dans Ie monde, hors de YOU5-

meme, jamals rien n'aura I'aspect dubonheur. En sooune, on ne peut nlralsonner nl prevolr au sujet du bonheur.[ ••• J Le bonheur est une recompense quivlent a ceux qui ne I'ont pas cherche .•Alain, Propos sur Ie bonheur,Galllrnard,1987.

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• ••••••••••••••••••••i.E BONHEUR DES FRAN~AIS

88 % des Frany.tis interviewes sedeclarent heureux, mals 66 % se dlsentgenes de savoir qu'iJ ya des gens mainsfavorises qu'eux.

Pour etre heureux, ce qui leursemble Ie plus Important, c'est d'avoirla sante (49%), avant Ie fait d'avoir unemploi (32%), et avant I'amour (32%egalement). L'argent compte assez peu(8 % seulement). Pour etre «parfalte-ment heureux-, lis almeralent pouvoirvoyager (37%), avoir de rargent (33 %)et avolr du temps (26%).

D'apres un sondage Sofres-Le Nouvel Observateur, 8 juillet 1993.

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DOUCE FRANCE?

w Douce FranceCher pays de man enfanceSe,ce de tend,e InsoucianceJe t'a; garde dans mon coeur»Chanson de Charles Trenet

La France apparait it beaucoupd'etrangers comme un pays privilegie aulis s'lnstalleralent volontiers. Elle estsituee a la chamlere des pays du Nord etdes pays du Sud, son cllmat est tempera,ses paysages sont tres varies, pulsqu'li ya a la fois la campagne, la mer, la hautemontagne et ala montagne it vaehes•.Son nlveau de vie, ses richesses touri&-tiques et culturelles, sa gastronomie, enfont un pays ou II fait bon vlvre. Chaqueannee, plus de cinquante millions detouristes etrangers vlsltent la France.Seule ombre au tableau: les etrangers saplaignent que les Fra~a1s ne parlent pasles langues etrangeres et font peu d'ef.forts pour etre accueiliants avec Iesrnalheureux qui ne partent pas leurlangue I Les Fran~is sont aussi lespremiers it etre persuades qu'its vlventdans -Ie plus beau pays du monde".C'est merne un des traits de leur fameuxchauvinisme! C'est sans doute pour eelaqu'ils sont sl easanlers. lis passent, pourla plupart, leurs vacances dansI'Hexagone. Et lis sont peu nornbreux aaccepter I'idee de s'expatrier, ne serait-ee que provisoirement, en acceptant uncontrat de travail dans un pays etranger.

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HEUREUX,LES~AIS?

etait une condition necessaire- meme sielle n'etait pas Iorcemem suffisante-pour etre heureux. «Largent ne fait pasle.bonheur », disait le proverbe ... «rnaisily contribue », ajoutait-on souvent !

Et puis on s'est mis a penser que lebonheur ne consistait pas seulement atravailler, a accumuler des biens. C'estconrre la societe de consommation quese revolterent les etudiants, en mai1968: «Nous ne voulons pas d'unmonde oil la garantie de ne pas mourirde faim s'echange contre le risque demourir d'ennui», lisait-on sur les mUTS.

ENCORE HEUREUX

11n'y a plus beaucoup de jeunes quicontestent les bienfaits de l'argeru et duconfon. Les projets de bonheur proposespar les ideologues ou les partis politiquesne semblent plus guere convaincants.Lebonheur n'est plus un projet collectif,ilest personnel el prive. Etre heureux, cen'est plus rechercher un etat ideal. c'eslsavoir jouir des choses simples, desinstants de «petits bonheurs» : un beaupaysage, Ie rire d'un enfant, un bonrepas. Dans les annees 90, alors que laFrance vit une grave crise economique,les medias-la presse, la radio, la publi-cite- parlent plus que jamais dubonheur. «Le bonheur, si je veux»(une publicite du Club Mediterranee).« Le bonheur, c'esl simple comme uncoup de ill» (une pubhcite pour Ie tele-phone). TOUl est fait pour laisser penserque, meme dans les situations les plusdifRciles,chaque personne peut deciderd'etre heureuse. Le bonheur est devenuune sone d'obligation morale etsociale!

D'apres des sondages recents, lestrois quarts des Fran~ais declarenl qu'ilssont heureux. Pour eux, Ie bonheur,

c'est avant tout avoir une bonne sante(en particulier pour les personnes agees,mais aussi pour les jeunes), ensuiteavoir un emploi et une vie affectivesatisfaisame.

Pourtant, dans la conversation, laplupan des gens ont une certaine reti-cence a declarer franchement qu'ils sontheureux. lis se contentent plutot de direque «ca va », «ca va plutot bien en ce

moment», «je n'ai pas a me plaindre ».

Sans doute est-ce par prudence, parceque Ie bonheur est toujours considerecomme un etat fragile, ou par culpabi-lite a l'egard de ceux qui sont moinsfavorises.

Le bonheur ne s'affiche pas, mais lechagrin non plus! Au cours de l'his-toire, il est devenu de plus en plus inde-cent de pleurer. Alors qu'au XVllC siecle,on pouvait pleurer en societe (meme leshommes), a partir du XVIII' steele, lespleurs prirent un caraciere plusintime ... Depuis Ie XL\"' steele, le codedes bonnes manieres impose que ronmaitrise ses emotions. Les larmes soruconsiderees com me des signes d'unesensibilite excessive et meme d'unesensiblerie pathologique*. 11n'y a guereeu que les romantiques pour exalter*combien il peut etre doux de pleurer. ..Les lannes sont reservees aux enfants etaux jeunes filles. Tres tot, on apprendaux gan;ons qu'un homme ne doit paspleurer.

Si on a de gros ennuis, que l'on estdans l'obligation de se confier a quel-qu'un et de demander de I'aide, ons'adresse plus facilement a un amiproche qu'a des parents.

QUELS RALEURS!

Si les Fran~ais ne montrent pasleur desarroi* dans les situations diffi-ciles, en revanche Us sont capablesd'etre tres demonstratifs quand ils'agit des petites miseres de la viequotidienne! On peut les traiter «deraleurs* professionnels» parce qu'ilssont capables de faire de vraies scenespour de petits tracas! A la moindrecontrariete, ils sont prets a insulter Iesoi-disant responsable et prennentl'assistance a temoin de leur infor-

HEUREUX,LES~AIS?

tune: un embouteillage, un enfant quiles bouscule, un voisin bruyant, unrendez-vous manque, un train quin'est pas arrive a l'heure, etc.

lls soru nombreux a se dire litterale-ment persecutes par «l'administration »:Ie percepteur des impots, la preposee dela posre qui les fail auendre, l'ernployedu service de la mairie qui leur reclametoujours un papier supplernentaire. Etils se plaignent aussi beaucoup de leurpatron et de leurs collegues de travail!De toute facon, il est banal d'entendredire qu'avaru, on vivait mieux: ongagnait moins d'argeru mais on eiau plusheureux, les gens eiaient plus polis etmoins enerves, les enfants etaient plusfaciles a elever, On etait plus heureux eton riait davantage!

HUMOURS

Les Fran~is aimem a etre conside-res conune des etres paniculierememspirituels. Ce serail en quelque soneune specificite culturelle! Il est vraiqu'au meme titre que les qualitesd'homme «galant» ou d'homme «gour-met», Ie fail d'avoir de I'espril el de larepartie* constilue une cane de visilefon appreciee dans la vie sodale etprofessionnelle, rnais aussi dans la vieamoureuse, puisque les femmes decla-rent qu'un homme doit les faire rirepour les seduire. QU'est-ce qui fait doncrire les Franc;ais ... elles Fran~ises?

Theodore Zeldin, observateur anglaisdes « Passions fran~ises », considerequ'D ya trois sortes de rires: Ie rire popu-laire, Ie rire de la bourgeoisie, et Ie riredes inrellecruels. II est vrai que Ie rireevoque sou vent quelque chose d'un peuvulgaire (on apprend aux enfants qu'ilest mal eleve d'avoir des « eclals de rire»ou de rire « fon»). La bourgeoisie el les

•••••••••••••••••••••EN LARMES

Les Fra~als ne pleurent pas tressouvent (51 %). lis pleurent a I'occasiond'une separation, meme temporalre,avec un etre cher (19 %), en cas dedispute avec leur conjoint (1:8%), oubien lorsqu'ils sont seuls, parfols sansraison partlcullere (14%), en ecoutantde la muslque (6%), ou encore en casde conflit avec un collegue ou un supe-rieur hlerarchlque (5%). l'occasion quia decienche la plus grande crise delannes de leur vie a ete pour beaucoupun evenement traglque survenu dansleur entourage, un deull, un accident(54%). Cela a pu etre une colere (17%),un chagrin d'amour (9% seulement), unfou rlre (5%), une tres grande jole (3%)ou bien une catastrophe survenue dansIe monde (1%). lis sont 21% a ne pass'en souvenir. Quand II leur arrive depleurer, c'est surtout au cinema (30 %)!

Les femmes pleurent en public, leshommes en cachette. Les femmes pleu-rent devant leurs parents (64%), devantleurs enfants (35%), devant des amls(32%), devant des collilgues (10%) etmeme parfols devant des Inconnus(5%). En revanche, les hommes secachent pour pleurer. SI 49% d'entreeux avouent avoir deja pleura devantleurs parents (sans doute quand lisetalent petits I), 38 % declarent qu'lJ neleur est jamais arrive de pleurer enpublic. Les lannes sont considereescomme un signe de faiblesse, d'inferl()orite ••• C'est pourtant attendrlssant devoir quelqu'un pleurer I Peu d'hommess'autorlsent a pleurer, parce que celaleur parait Incongru* ... alors que laplupart des femmes trouvent qu'unhomme qui pleure, c'est plut6t • emou-vant· (71 %) ICertaines trouvent memeque c'est un beau spectacle (3%). E11essont peu nombreuses a penser que c'est.genant. (18%), .rldlcule. (4%) ou~ant (2%). Les hommes considerentbien souvent que Ies femmes qui pleurentsont .emouvantes. (66%). CeIa peutmEime Ies rendre belles (6%). II peuventIes trouver -genarites. (16%), malsjamais .~es. ou -ridicules. (0%) I

O'apres un sondage Sofres,Marle-Cla/re, novembre 1990.

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• ••••••••••••••••••••HEUREUX!

• Je suls Ie cantonnler des cheminsvlclnaux. Oh, je suls pas Ie cantonnlerdes autoroutes nl des autostrades, molje suis Ie petit cantonnler! Vous m'avezpeut-etre vu dans les hautes montagnes,dans mon fossil, appuye sur ma faux•..Quand II pleut je ne travaille pas !QuandII y a de la nelge, je scle du bois...Heureux I V'en a qui tlennent Ie haut dupave, mol Je tlens Ie bas du fossil ...Heureux!

Je suls paye au mols, je paye pasde loyer paree que ma femme est laconcierge de I'ecole ••. Heureux! Quand1'al flnl ma joumee vers les quatrehaures et demle de I'apres-mldi... V'ena, quand its ont flni leur journee, lis pren-nent Ie metro ou lis attendent I'auto-bus••• Mol, Je rentre en slfflotant. C'estbien rare sl dans mon panler, 1'al pasquelques champignons, des amandessauvages, des nolx ou bien des alrelles.Les alrelles sont des fruits tres dellcatsqui poussent sous les saplns, sur lamousse, c'est tres fin comme gout,c'est d'un bleu fonce tres pur et d'ungout subtll ••• Vous, vous ne pouvez pasen manger a Paris paree que ~ supportepas Ie voyage alors c'est bon pour Iescantonnlers ... Heureux !

V'a qu'un seul jour oil je m'ennuledans la vie, c'est lorsque Je suls obliged'aller a Paris, une tois par an, pareequ'on a une tante qui Invite tous sesneveux et nous sommes tous reunlsautour de la table famlllale •••

Mon premier cousin germain, II n'apas eu de chance dans la vie. II aechoue a tous ses examens, II estdevenu chefd'entreprise, II a sept centsemployes sous ses ordres••• Quel est Ie

4HEUREUX,LES~AIS?

intellectuels font de l'esprit et apprecientl'humour. C'est plus distingue.

Le succes de certains comiquesdans toutes les couches de la societeIrancaise montre qu'en fait, chaqueFrancais est capable d'apprecier, selonles moments, des types d'humour iresdifferents !

LE RIRE GRAS

La France est le pays des gauloise-ries, ces plaisanteties grivoises qui fontallusion au sexe de maniere «lourde» etqui provoquent le rire «gras ». Rabelaisen fut le grand rnattre. Le « comiquetroupier » - un comique grossier, a based'histoires de soldats, d'histoires« cochonnes » - etait ires apprecie dansles milieux populaires au tout debut duxx steele. L'Almanach Vermot =editechaque annee depuis la fin du xtx'siecleavec un tirage honorable- a perpetue latradition des blagues « douteuses » ...mais neanmoins toujours appreciees!Les etudiants en medecine sont egale-ment consideres comme des specia-listes en matiere d'rustoires paillardes etde « plaisanteries de salle de garde ».

Depuis la fin des annees 60, Iegenre a ete renouvele grace au journalHara-Kiri, «journal bete et mechant»,dout les lecteurs etaient surtout desetudiants et des intellectuels. Ses dessi-nateurs-Ies plus connus sont Wolinskiet Reiser- usaient de la vulgatite pourctitiquer les travers de la societe, « pourchoquer Ie bourgeois ».

Les comiques Coluche et PierreDesproges ont excelle dans Ie comiquegras, grivois, grossier. Pour denoncerl'ordre etabli et la betise, ils n'hesitaientpas a jouer au bouffon, a s'attaquer ades sujets tabous, a decrire avec beau-

coup de details les situations les plusscabreuses* ou repugnantes .

LE BEL ESPRIT

Les «mots d'esprit» se veulent, auconrraire, « tout en finesse». C'est un artdes jeux de mots, des jeux de langue,des allusions fines et legeres (nonappuyees) qu'il est aussi importantd'exercer dans une reunion profession-neUe ou dans un discours politique quedans un dtner mondain. Cela supposede savoir faire des mots d'esprit, maisaussi d'apprecier ceux des autres et de lemanifester en ayant de la repartie. C'estce qu'on appeUe « avoir de l'humour ».

Lironie est souvent utilisee pourconvaincre ou derouter un adversaire.C'est une facon de toumer en tidiculedes situations ou des personnes, enlancant des « piques» qui ne sont pasIorcement gentilles pour tout lemonde ! Selon un dicton populaire, « Ieridicule ne tue pas» ... mais il peUl fairebeaucoup de mal!

Lhumour Eran«;aiss'est enrichi au xx<siecle de la tractition du « non-sens»venue des pays anglo-saxons. AlphonseAllais, Pierre Dac, Raymond Devos ontSU jouer merveilieusement des situationsloufoques*, de la logique du langage, dessons, des mots, pour ecrire des sentencesabsurdes ou creer des sketchs remplis de«gags desopilants*».

« rhumour, c'est ce qui nouspermet de voir la mort du bon cotb,disait Pierre Dac. I.:humour par l'ab-surde est souvent proche de« l'humournoir )}, un humour grin«;ant qui nirteavec la mon, l'absurde, la folie, quirecherche l'effet comique en jouant surIe cynisme, sur Ie mepris des taboussociaux. Andre Breton Ie defmit comme

«une revolte supeneure de l'esprit »(e Anthologie de l'humour noir »).Cest l'humour des revoltes qui s'insur-gem contre la societe ou l'humour desintellectuels desesperes.

LA SATIRE POLITIQUE

La satire politique a toujours eu denombreux adeptes*. « Le Canardenchatne » (ronde en 1916) est unhebdomadaire specialise dans la satirepolitique et la denonciation de scan-dales. Mais la plupan des journaux ontaussi une rubrique - reguliere ou occa-

HEUREUX,LES~AIS?

sionnelle - dans laquelle un « echo tier »se permet d'ecrire des articles tres irres-pecteux envers les hommes politiques.La satire sociale et politique s'est pendantlongtemps exprimee it travers les « chan-sonniers» qui se produisaient dans lescabarets, puis it la radio. Cest une tradi-tion qui etait un peu passee de mode,mais qui, depuis quelques annees, a faitsa reapparition it la television sous formede spectacles de marionnettes : « lesGuignols de l'lnfo », « le Bebete show».lis obtiennent une audience fabuleuse etles hommes politiques doivent desor-mais compter avec leur double, toujourspret it les ridiculiser !

- Comment vas-tu ... yau de poele ?

mot qui revlent toujours dans sa conver-satlon? II a des tics quand II s'exprlme,y'a un mot qui revient tout Ie temps? AhOui! ImpOt••• Nian, nian, nlan ... ImpOt,impOt, Imp6t ...

Qu'est-ce que ~a veut dire impOt?J'en al parte a mon petit copaln,

c'est Ie patron du cafe Au Joyeux Cor dechasse ... C'est a I'entree du village,juste a I'oree du bois. II rn'a dlt: .Unpot? Un pot? P't'etre qu'ils ne pensentqu'a bolre a Paris? Alors, on a bu unpot I

Mon deuxleme cousin gennain,c'est Ie comlque de la famllle ... Qu'est-ce qu'li me fait rire celul-la, quand IIcause! Mals ['ose pas rlre devant lui,parce que c'est vexant ... Vous savez ceque c'est rlre, quand quelqu'un cause,c'est vexant I II est professeur de phll~sophie, II passe sa vie a etudier ce queles autres pensent. II passe des nultsentieres ... Qu'est~e qu'li dit? Ah! Oul!J'ai essaye de I'apprendre par eeeur,tellement ~a m'a fait rlre! II dlsserte surIe rapport qu'll y a entre la pensee deBlaise Pascal qui a dit: uOui I Je crolsparce que j'ai la fo!' .• ", par rapport itI'antlclerlcallsme de Voltaire qui a dlt:IIMol je ne crols pas, rnais 1'alla foi ence que je ne crols pas! "

Des nults entleres II pense a ~a etmol pendant ce temps-la, la nult jedors... Heureux!

II n'y a pas que des gens, desprofesseurs de phllosophie dans la vie,y'a des gens qui ont des professionsutIles ...

Mon trolsleme cousin gennaln,c'est Ie docteur ... Lui, II est chouette IIIme sort touJours d'embarras. Quandmon regard rencontre Ie slen, nous nouscomprenons, nous sommes toujours surla meme longueur d'ondes... II estchouette Ie toublb! L'autre lois, Ie phll~sophe m'a dit: IIHomme naif, tol qui neconnals nl Ie grec nl Ie latin, prouve-led'une ~on concrete que tu esheureux?"

Et Ie toublb a repondu pour molalors que je rouglssais: - OhITu as dejavu, toi. un cantonnier qui falsalt lagrevel-

Femand Raynaud

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•••••••••••••••••••••PEUT-<JN RIRE DE TOUT1

Pour la tres .grande majorite desFran~als, II y a des tabous d'ordre moralqullnterdisent de rlre de certains sujets.Ce sont (par ordre decroissant): lescamps de concentration (61%), la falmdans Ie monde (58%), les otages (52%),la mort (44%). Assez loin derriere, II y aausslla religion (33%) et l'armee (21%).

II n'y auralt que 28 % d'« icono-clastes*' a rilpondre que I'on peut rire detout! Ce sont, parait-ll, surtout des cadresou des intellectuels, ayant entre 25 et 34ans.

D'apres un sondage publiedans Telerama, 21 mars 1990 •

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LE RIDICULE NE TUE PAS?

• Peut~re la France est-elle Ie seulpays ou Ie ridicule ait joue un role histo-rique i II a mine, detrult quelques regimes,et II y sufflt d'un mot, d'un trait heureux(et parfols trop heureux), pour ruiner dansI'esprit public, en quelques Instants, despuissances et des situations cons ide-rables.»

Paul Valery, Images de fa FranC6,dans Regards sur Ie monde actuel.Gallimard, 1945 .

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LE~ONS DE SAGESSE

·ee n'est pas parce qu'en hiver, ondlt: II Fermez la porte, II fait froid dehors" ,qu'll fait moins froid dehors quand laporte est fermee.

C'est quand les carottes sont cuitesque c'est la fin des haricots, et recipro-quement.

A I'etemelle et triple question, too-jours derneuree sans reponse: ..Quisommes-nous? D'oLi venons-nous? OuallornHlous? ", je reponds: "En ce qui meconcerne personnellernent, je suis moi, jeviens de chez mol et j'y retourne" .-

Pierre Dac, La Memofre,Presses Pocket, 1979 .

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HEUREUX,LES FRANffAlS?

vaudevilles, les comedies de moeursreposant essentiellement sur ~Ie comi-que de situation», sur des situationsambigues ou scabreuses, avec des effetsfaciles. Le theatre comique a tout demerne connu ses leures de noblesse, quece soit avec Courteline, Tristan Bernard,Sacha Guitry ou Marcel Pagnol.

LE SPECTACLE COMIQUE

Au theatre, le comique a generale-ment ere considere comme un genreinferieur au tragique. Le clerge catho-lique trouvait la cornedie suspecte, puis-qu'elle Iaisau rire sur les vertus aussisouvent (sinon plus!) que sur les vices.Moliere utilisait surtout « Ie comique decaractere » pour ridiculiser Ie bourgeois,l'avare ou le iartuffe", un devor' ridi-cule! Les intellectuels ont longtempsmeprise le theatre de boulevard, les

Au cinema, ce sont les films comi-ques qui rem portent les plus gros succes,FernandeL et Louis de Funes sont descomediens particulierernent populaires.Rions francais! •

•••••••••••••••••••••QU'EN EST-IL AUJOURO'HUI

ou BONHEUR?

Le joumal Ub6ratJon a deman<te Iides ecrtvalns de tralter cette question :

Voicl Ie texte ecrit par MichelButor.

"Le bonheur, c'est d'apprendre lafin de la guerre.

-C'est les nuages, les mervellieuxnuages ...-Gravir les pyramides de Teotihua-

can en plein midi avec un panama surla tete.-Que la France solt terre d'asile.- Embarquer sur Ie navlre de la relne

de Saba dans Ie tableau de Claudelorraln.-Qu'un milliardaire un peu poete

donne l'lntegrallte de sa fortune Ii unhopltal moyennant qu'on lui reserveune chambre separee, avec naturella-ment un droit de regard sur la com pta'billte, ce qui conduit les autresemerveilles par cet acces de Iyrlsme as'empresser d'en falre autant.

-C'est l'lnventlon des automobilessilencieuses.

Le bonheur, c'est Ie retour de l'en-fant prodigue.-C'est I'oiseau qui parle, I'arbre qui

chante et I'eau couleur d'or.-Slroter du the a la menthe en

attendant Ie lever du solell sur Petra.-La lecture dans un joumal de

drolte d'un compte rendu sur un livrequ'on vlent de publier qui ne solt pasun ereintement* fielleux et temoignememe de quelque senslbillte.-Marcher Ie long d'une plage inter·

minable en ramassant des coquil·lages.-Qu'un edlteur passlonne decou-

vrant soudaln ce que sont payes lesjoueurs de tennis, ameliore substao-tlellement* nos contrats.

-C'est I'invention des motocyclettessiiencieuses,

Le bonheur, c'est voir que se remetun frere que I'on croyalt perdu.

HEUREUX,LES~AIS?

-Ce sont les IIchens* flgurant leshalelnes, humeurs, plerres et flammes,- Ecouter Ie rosslgnol en dinant sur

sa terrasse.-Improviser au plano en bonne

compagnie jazzistique sur Ie theme" body and soul".-Voler de ses propres alles.-La capacite d'esperer encore que

Ie xx,' sieele solt moins atroce que Iexx' (sans meme parler des prece-dents).

-C'est I'invention des helicopteressllencleux.

Le bonheur, c'est lire dans les yeuxd'une femme qu'on alme qu'elle aenvle que vous Ie lui dlslez.- Ce sont les cinq doigts de la main

avec les ongles, les six faces du deavec leurs chlffres, les sept pulslonscapitales avec leurs emblemes.

- Tomber sur la retransmission d'unopera a Ia tele tandis que Ie program·me annon~1t celie d'un match de foot.- Tenir la partie de recitam dans la

premiere d'un composlteur ami.-Faire des progres en chinois clas-

sique.-L'accuell enthousiaste des etrao-

gers aux aeroports par les rempia-crants de I'actuelle police, conscientsde leurs ressources qu'lls Ignorentsouvent eux-memes.-C'est I'invention des avions sileo-

cieux.

Le bonheur, c'est decouvrir que labrouille avec un ami tres cher quidurait depuls des annees, provenaitd'un absurde malentendu.

-C'est I'ouverture du monde queI'on veut toujours nous cadenasser.-L'abandon de I'audimat par les

chaines publiques.- Reussir Ii ecrire sans une rature

sur I'eau-forte* ou la gouache* d'unpelntre compllce.

- Trouver pour un voisin chomeur untravail bien paye qui lui plaise.-La floraison du cactus-clerge, la

seule nult du 15 aom, dans un Jardinde Nice.

-C'est l'lnvention des tondeuses agazon silencleuses.

Le bonheur, c'est vous savez bien.-C'est I'astronautique bien tard,

mals blentot, vous verrez, blentot,cela va reprendre ...

- Rendre concrete la notion devitesses transluminiques.

-Debusquer enfin I'adjectif qui sederobait depuis six semaines.

-Serrer la joue d'un bebe contre sabarbe.

-" Une fois, par un minuit lugubre,tandls que je m'appesantissals, falbleet fatigue, sur maint curleux et bizarrevolume de savoir oublie, tandis que jedodellnals de la tete, somnolantpresque, II se fit un heurt, comme dequelqu'un frappant doucement a laporte de ma chambre ... "-C'est l'lnvention de la constrnc-

tion sllencleuse.

Le bonheur, c'est la suite et la serieet Ie reste et les autres, et les refuseset les oublles, les imprevus, les j'enpasse, et j'en passe.-C'est Ie desert qui retrouvera ses

bruits prop res.-Qu'on vous demande d'en parler

dans Uberation.-La critique enfln serteuse par un

jeune phllosophe audacleux de lanotion de croissance en economle.-Ouvrir dans la modeste demeure

que I'on vient d'acheter la petiteporte imprevue qui donne sur d'lrn-menses caves comme celles de lamaison natale de Rabelais a laDevlniere.- Trouver autre chose.-" Sa dent, douce a la mort, m'aver·

tissait au chant du coq - ad matuti-nam au Christus venit - dans Ies plussombres vllles ... "-C'est un jour, on ne salt quel jour,

apres tous ces fracas et secousses,un peu de silenoe entre amis autourde quelque bolssol1'.•

Michel Butor,UberatJon, 9 julllet 1993.

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1DEUX DROLES DE ZEBRES

ACTIVITES

Pour les mots et expressions en italique de ce texte, trouvez la bonne definitionparmi les trois qui vous sont proposees.

Un des garcons etait vraiment cocasse. II etait maigre comme un clou et avait uneespece de tignasse ffamboyante qui lui donnait I'air d'un titi parisien, un peu goguenard.Son copain, un grand escogriffe, etait encore plus farfelu. II ressemblait comme deuxgouttes d'eau a un cornedien tres connu ; on aurait dit son sese ou sa caricature. II faisaittoutes sortes de p;treries, racontait des histoires loufoques et des gags desopilants. On nepouvait pas s'ernpecher de se tordre de rire.

I. maigre comme un cloua. avec des pieds immensesb. Ie plus maigre de tousc. tres maigre

2. une tignasse flamboyantea une chevelure rousse, abondante et mal peigneeb. un regard percantc. un veternent rouge

3. un titi parisiena. un parisien drole, malicieuxb. un clochardc. qui ressemble a un tableau, a une peinture

4. goguenarda. qui rit tout Ie tempsb. qui a I'air de se moquer des autresc. qui est facile a tromper

5. un grand escogriffea. grand et grosb. un geant aux grands piedsc. de grande tail Ie, avec une allure degingandee

6. son sosiea. son grand frereb. son petit frerec. une personne ressemblant parfaitement a une autre

7. des pitreriesa. des facers de faire comme les clownsb. des mouvements de gymnastiquec. de la musique

8. loufoquesa. tristesb. drolesc. racontees avec maladresse

9. des gags desopilants

a des rects ou situations comiquesqui font beaucoup rire

b. des histoires incomprehensiblesc. des plaisanteries d'un mauvais gout

10. se tordre de rirea rire bruyammentb. avoir I'air idiot parce qu'on ne

comprend rienc. rire si fort qu'on en est plie en deux

2HEUREUX

QUI COMME ULYSSE...

3IL N'Y A PAS DE QUOI RIRE!

4SOURIRE DE TOUT

ACTIVIT'Es

Void des dictons a retenir parce qu'ils sont tres couramment utilises dans laconversation.

I. L'argent ne fait pas Ie bonheur.2. Pour vivre heureux, vivons caches.3. Rira bien qui rira Ie demier.4. Le bonheur des uns fait Ie malheur des autres.5. Un malheur n'arrive jamais seul.6. Heureux au jeu, malheureux en amour.

a. Enoncez une idee qui pourrait se terminer par un de ces dictons.

b. Cherchez quel serait l'equivalent de chacun d'eux dans votre propre langue.

Trouvez Ie sens des expressions suivantes en les associant aux definitions propo-sees. Certaines sont synonymes ;

I. rire a gorge deployee a. si je me laisse aller, j'edate: ~a risque

2. rire aux larmes d'etre tres violent

3. rire jaune b. etre tres gai

4. pleurer a chaudes larmes c. etre tres heureux

5. pleurer toutes les larmes d. rire d'un rire force, qui dissimule mal

de son corps la gene ou la deception

6.. . e. rire tres fort

gcucomme un pinson

7. heureux com me un coq en pate f. etre triste

8. retenez-moi ou je fais un malheur! g. pleurer beaucoup

9. elle a fait un malheur h. une epoque prospere et heureuse

avec son derner disque. remporter un tres grand SUCCl~s

10. etre au septierne ciel

II. brayer du noir

12. c'etait rage d'or

13. avoir Ie cafard

Commentez ces definitions de I'humour et du rire..

- «II faut rire avant que d'etre heureux, de peur de mourir sans avoir ri» (La Bruyere)

- «[e me presse de rire de tout, de peur d'etre oblige d'en pleurer.» (Beaumarchais)

- «L'humour, c'est de savoir que tout, absolument tout, est drole, des I'instant quec'est aux autres que cela arrive.» (Marcel Achard)

5RIRE: LE PLEBISCITE

6CONTREPETERIES

AcnvrrEs

Voici les films comiques francais qui ont eu les plus gros succes, Vous avez certai-nement vu au moins un de ces films. Vous connaissez sans doute (au moins de repu-tation) l'un des grands acteurs comiques qui ont contribue a leur succes,

Exposez brievernent ce qui vous a paru particulierement drole dans Ie film quevous avez vu ou bien ce que vous savez de I'un ou I'autre de ces acteurs.

Film Realluteur Acteurs Anne.La Grande Vadrouille Gerard Oury De Funes-Bourvll 66Le Corniaud Gerard Oury De Funes-Bourvil 65Trois Hommes Boujenah-et un couffin Coline Serreau Giraud-Dussolier 85La Guerre des boutons Yves Robert 62La Vache et Ie prisonnier Henri Verneuil Fernandel 59Le Gendarmede Saint-Tropez Jean Girault De Funes-Galabru 64Les Bidasses en folie Claude Zidi Les Chariots 71Les Aventuresde Rabbi Jacob Gerard Oury De Funes 73La Chevre Francis Weber Depardieu-Richard 81Les Grandes Vacances Jean Girault De Funes 67Le Gendarme se marie Jean Girault De Funes-Galabru 6B

La Cuisine au beurre Gilles Grangier Fernandel-Bourvil 63Le Gendarmeet les extraterrestres Jean Glrault De Funes-Galabru 79Oscar Edouard Molinaro De Funes 67Marche a I'ombre Michel Blanc Lanvin-Blanc 84

LeNouvel Observateur, II mars 1993 (sources; Studio Magazine).

On fait une contrepeterie en echangeant des lettres ou des syllabes pour fabri-quer un autre mot, une autre phrase ... et obtenir un effet burlesque! Une centre-peterie est faite pour etre entendue, c'est donc Ie son qui compte.

Exemples: un chauvin / un vin chaud - un senat debile / un debat senile - Que mangela Francaise? / cent fraises.

Trouver les contrepeteries que I'on peut faire a partir des mots et expressionsci-dessous, en devinant les lettres qui manquent. Puisque c'est Ie son qui est impor-tant, exercez-vous a haute voix.

I. l'opera

2. un mot grec

3. un bouchon

4. louper son car

5. j'ai lave mon col dans la buvette

a 1'. per.b. un gros m ..

c. un bon ch ..

d. c..... son . ard

e. j'ai lave mon b .. dans la . uvette

Cl:).ldNU 'loq'C:; - P.J!!I'Jadnm'v - n04) T - )aw'Z - QJyde'l :SUOflfl/OS