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Philatelie LeMonde 121011
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Timbres
L a philatélie, peu à peu, fait samue numérique. Il est déjàpossible d’acheter par Inter-
net des timbres auprès des officespostauxdumondeentier,ouderéa-liser ses propres timbres en ligneavec l’offre MonTimbraMoi (Mon-timbramoi.laposte.fr) – déclinéerécemment sur une applicationmobile et sur une page Facebook –,ou d’imprimer des timbres à domi-cile (Montimbrenligne.laposte.fr),d’envoyer une lettre recomman-dée électronique ou encore de seconnectersurlescataloguesdeven-te des principaux marchands…
Une nouvelle étape vient d’êtrefranchie avec la mise en ligne de lapremière bibliothèque philatéli-que numérique. L’éditeur amié-nois des catalogues de cotation destimbres Yvert et Tellier – sociétéfondée en 1896, réalisant7millionsd’eurosdechiffred’affairesen2010et comptant 43 salariés – permetaux internautes de consulter l’inté-gralitédeses22catalogues,quicou-vrentle monde entier. Ils se présen-tent sous la forme d’un livret vir-tuel à feuilleter, soit 18 580 pages,qui représentent près de 760 000timbres émanant de 820 adminis-trations postales actuelles – ou dis-parues – depuis que le timbre a étécréé, en 1840. Aujourd’hui, l’Unionpostale universelle (UPU) ne recen-se plus que 191 pays émetteurs detimbres, qui diffusent près de15 000 nouveautés par an. « Cettebibliothèqueestunoutildefeuilleta-ge et permet de faire des recherchesàpartirdemots-clés»,préciseChris-
tophe Yvert, le directeur générald’Yvert et Tellier.
Uneévolutionmajeure pourdescatalogues qui connaissent tradi-tionnellement des tirages d’envi-ron 12 000 à 50 000 exemplaires(ce dernier chiffre pour le volumeconsacré à la France). Un moteur derecherche permet de sélectionnerlepaysdésiré.Entapant«Pondiché-ry», l’internaute accède aux pagesrenvoyant aux cinq établisse-mentsfrançaisenInde,dontPondi-chéry surligné en vert fluo, ou autimbre émis par l’Inde, en 2005,pour le «Cinquantenaire du trans-fert de facto de Pondichéry ».
Autre entrée possible, par la thé-matique : « Zidane » est ainsi réfé-rencé à 31 reprises. Le collection-neur peut accrocher notes etonglets sur les pages qui l’intéres-sent, ou créer des alertes : « Si vousvous intéressez à une thématique,indique Christophe Yvert, chaquefoisqu’ily a une mise à jour qui intè-
gre votre recherche, vous êtes avertipar un courriel vous donnant le lienqui amène à la bonne page. » Anoter que cet outil ne permet pasde gérer une collection de timbres.
Dans ce but, Yvert et Tellier ouson concurrent Philatélix ont lancé
sur le marché depuis quelquesannées des logiciels de gestion decollection. Trois formules d’abon-nement annuelles sont proposéespar l’éditeur, qui compte plus de600 clients : la plus complète
revient à 99 euros. « Pour le prix dedeux catalogues papier », conclutChristopheYvert,quiviselaclientè-le étrangère, que la bibliothèque enligne dispense de lourds frais d’ex-pédition; « le collectionneur a accèsà l’ensemble des volumes.»
Autre temps fort de la rentrée, lamise en ligne, le 18octobre, du Por-tail du timbre (Leportaildutim-bre.fr), à l’initiative de Phil@poste,direction chargée à La Poste de lafabrication, de la vente et de la pro-motion des timbres. Ce portail, où« tout est gratuit », explique Lau-rent Albaret, directeur du pôlenumérique à Phil@poste, est unagrégateurdecontenusquirassem-ble l’information philatélique etoffredifférentsservices: lettred’in-formation, blogs, calendrier desémissions, etc. C’est une plate-for-me d’échange entre néophytes etprofessionnels, qui sera symboli-sée par un tchat d’ici à début 2012.
Unebasededonnées,encollabo-ration avec L’Adresse-Musée de laposte pour la partie historique etavecPhil@postepourlapartietech-nique – le Dicotimbre® – seraconsultable: «C’est la première foisqu’une poste met en ligne les visuelsde l’ensemble des timbres impriméspar ses soins », explique LaurentAlbaret. Les collectionneurs pour-ront ajouter des informations quele pôle numérique validera avantleur mise en ligne, sur le modèle deWikipédia.«Notreobjectifestdefai-re connaître le timbre auprès dugrand public, de montrer qu’il n’estpas désuet», précise-t-il. La révolu-tion numérique est en marche!p
Pierre Jullien
Timbres
Les philatélistes attendent tou-jours avec impatience la parutiondu catalogue de cotation des tim-bres de France édité par Yvert etTellier. Ce dernier donne une ten-dance du marché et leur permetd’évaluer leur collection, de vali-der leurs transactions et de com-poser leurs « carnets de circula-tion » – ces livrets dans lesquels ilsdisposent leurs timbres à vendreet qui « circulent» parmi les mem-bres de leur association.
Tout juste paru, l’Yvert et Tel-lier2012 ne manquera pas d’êtrescruté pour ses évolutions de prixpar rapport à l’édition précéden-te. Sans surprise, le timbre le pluscher de la collection de France res-te le 1 franc vermillon de 1849,dont la cote inchangée atteint95000 euros dans sa version neu-ve. La stabilité d’une année surl’autre de cette valeur phare mas-que une tendance à la hausse –légère – des «classiques» – les tim-bres du XIXe siècle –, comme celledu 25 centimes bleu à l’effigie duprésident Louis Napoléon, qui pas-se ainsi de 3 800 euros à4000 euros, du 10 centimes bistrede l'Empire (de 750 à 850 euros),ou encore de quelques Cérès dusiège de Paris, du gouvernementde Bordeaux (1 870) ou encore desdébuts de la IIIe République.
« Moutons à cinq pattes »Les ajustements les plus specta-
culaires reviennent aux « mou-tons à cinq pattes » : les Mariannede Muller, Durrens (d’après undessin de Raymond Loewy) etd’Excoffon, des essais non émis,qui n’étaient pas cotées jusque-là, ressortent respectivement à2 500, 2 250 et à 1 250 euros. Lasérie des quatre feuilles paruesen 2010 pour le 40e anniversairedu premier timbre imprimé àBoulazac (Dordogne) vaut1 000 euros (pour 160 euros devaleur faciale). A la rubrique des«autoadhésifs», les timbres de la
série artistique signés GérardGarouste et Honoré Daumier pas-sent de 35 à 50 euros et de 40 à 80euros, alors que ces vignettes, dansleur version standard gommée,cotent 4petits euros.
Les timbres de distributeurs(LISA) enregistrent aussi de belleshausses. Pour calculer la cote desvignettes éditées par L’Adresse-Musée de la poste à l’occasion de
l’exposition sur les «Joyaux phila-téliques. Afrique, île Maurice etRéunion» (2010), il faut multi-plier leur valeur faciale par 20 !
En revanche, les timbres récentsmontrent quelques signes de fai-blesse, que traduisent les cotes desannées complètes, sachant que surle marché, ces «années» sont ven-dues bien souvent à près du quartde leur cote: l'année 1978 perd1euro, 1982 recule de 3 euros, toutcomme 1989 de 2 euros ou 1994, de3 euros. Cette désaffection toucheles blocs de cette période : de 18à 15 euros pour la Déclaration desdroits de l’homme et du citoyen(1989) ou de 225 à 180 euros pourle bloc Rouge-gorge (2003), etc.Le timbre à 2,20 francs Thermalis-me, paru en 1988, dont la valeurest imprimée en rouge au lieu debleu, perd 100 euros pour plafon-ner à 500 euros.
Véritable « bible » des collec-tionneurs de timbres, l’Yvert etTellier 2012 confirme les tendan-ces observées ces dernièresannées. Si le marché des vignet-tes modernes reste déprimé, les« classiques » demeurent desvaleurs sûres et constituent unplacement solide à long terme,Alain Jacquart, expert du Créditmunicipal de Paris, conseille deprivilégier « les premières émis-sions du monde » et « tout ce quisort de l'ordinaire ». Une opinionpartagée par Jean-François Bau-dot, expert près la cour d'appelde Bourges : « C'est le meilleurmoyen de gagner au moins 10%par an », dit-il.
Plus prudemment, Roland Gra-nier indiquait dans un « Que sais-je ? » consacré à la philatélie paruen 1999 que « le taux de rende-ment annuel réel des 39 timbresrares et neufs de la période classi-que ressort à 4 % entre 1900 et1995 ». Un placement de père defamille… p
P. Ju.
« Timbres de France 2012 », Yvert etTellier, 904 pages, 19,90 ¤(www.yvert.com).
Philatélie
LaPostefait dansla dentelleDentelles de type Chantilly, du Puy-en-Velay oude Calais : La Poste innove en diffusant quatretimbres sur papier gommé sur lesquels sontapposés des morceaux de dentelle mécaniquevéritable, encollés à chaud. Chaque timbre,d’une valeur de 2,50euros, tiré à400000 exem-plaires, est en vente depuis le 10 octobre, par cor-respondance, auprès du service clients dePhil@poste, avenue Benoît-Frachon, BP106 Bou-
lazac, 24051Périgueux Cedex09, ou sur le site Laposte. fr/timbres.
De l’art, enfin!Douze œuvres de Ben pour 7,20 euros. «Enfin de l’art ! », « Motsd’amour», « Garderem lo moral », « J’aime écrire»… Douze sloganssignés Benjamin Vautier, dit Ben, autant de timbres destinés à l’affran-chissement de la lettre prioritaire de moins de 20 grammes et qui sontcontenus dans un carnet autocollant en vente générale le 24 octobre.
Reggiani,BécaudetNougaroauprofitdelaCroix-RougeLa Poste met en vente le 17octobre, dans tousses bureaux, un feuillet de six timbres à0,60euro consacré à des «artistes de la chan-son» comme Serge Reggiani, Colette Renard,Henri Salvador, Claude Nougaro, Daniel Bala-voine et Gilbert Bécaud. Le prix de vente dufeuillet (5,60euros) inclut un don de 2 euros àla Croix-Rouge française.
Nicolas Vial, trente années dans le rétroNicolas Vial expose jusqu’au 4février 2012, à Paris, à L’Adresse-Musée dela poste 150 originaux qui sont essentiellement parus dans Le Mondedepuis trente ans et les maquettes des timbres-poste qu’il a créées. Un col-lector de quatre timbres inspirés par ses dessins est en vente (4,90 euros)et un prêt-à-poster sur carte postale offert à chaque visiteur.L’Adresse – Musée de la poste, 34, boulevard de Vaugirard, 75015 Paris.
Rendez-vous au Salon d’automneRendez-vous traditionnel à cette période de l’année organisé par lenégoce philatélique, le 65e Salon d’automne se déroulera du 3 au6 novembre, à l’Espace Champerret, à Paris. Au programme : 80 standsde marchands de timbres, une vingtaine d’offices postaux européenset des territoires français d’outre-mer, l’émission de nombreux tim-bres… dont une émission commune Terres australes et antarctiquesfrançaises-Saint-Pierre-et-Miquelon. Entrée gratuite (renseigne-ments : Cnep.fr).
Records mondiaux
PlaisirArgent
«C’estla première foisqu’uneposte metenligne lesvisuelsdestimbres imprimésparsessoins»
Laurent Albaretdirecteur du pôle numérique
à Phil@poste
Laphilatélie à l’heure numériqueLa mise en ligne d’une vaste bibliothèque philatélique par Yvert et Tellier et la création d’unPortail du timbre par La Poste ouvrent une nouvelle ère pour les philatélistes internautes
Bibledes collectionneurs, le catalogueYvertetTellier 2012 vientdeparaître
Un des deux blocs de quatredu 1 franc vermillon Cérèsconnus avec tête-bêche. DR
DR
Le 3skilling banco de Suède,imprimé en 1855 en jaune au lieude vert et dont on ne connaîtqu’un seul exemplaire, a été ven-du aux enchères2,875millions defrancs suisses en 1996. Une lettreavec deux timbres de l’île Mauri-ce de 1847 à l’effigie de la reineVictoria, un «one penny» rougeet un «two pence» bleu, aatteint5,75millions de francssuisses en 1993 (environ4mil-lions d’euros actuels). Ces prixconstituent des records mon-diaux pour un timbre détaché etune lettre. Le timbre français leplus cher de tous les temps est unbloc de quatre avec tête-bêchedu 1franc vermillon vif, à l’effigiede Cérès, émis en 1849. Il a étévendu924000euros en novem-bre2003.
130123Mercredi 12 octobre 2011