Philatelie LeMonde 121011

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Timbres L a philatélie, peu à peu, fait sa mue numérique. Il est déjà possible d’acheter par Inter- net des timbres auprès des offices postaux du monde entier, ou de réa- liser ses propres timbres en ligne avec l’offre MonTimbraMoi (Mon- timbramoi.laposte.fr) – déclinée récemment sur une application mobile et sur une page Facebook –, ou d’imprimer des timbres à domi- cile (Montimbrenligne.laposte.fr), d’envoyer une lettre recomman- dée électronique ou encore de se connecter sur les catalogues de ven- te des principaux marchands… Une nouvelle étape vient d’être franchie avec la mise en ligne de la première bibliothèque philatéli- que numérique. L’éditeur amié- nois des catalogues de cotation des timbres Yvert et Tellier – société fondée en 1896, réalisant 7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010 et comptant 43 salariés – permet aux internautes de consulter l’inté- gralité de ses 22 catalogues, qui cou- vrent le monde entier. Ils se présen- tent sous la forme d’un livret vir- tuel à feuilleter, soit 18 580 pages, qui représentent près de 760 000 timbres émanant de 820 adminis- trations postales actuelles – ou dis- parues – depuis que le timbre a été créé, en 1840. Aujourd’hui, l’Union postale universelle (UPU) ne recen- se plus que 191 pays émetteurs de timbres, qui diffusent près de 15 000 nouveautés par an. « Cette bibliothèque est un outil de feuilleta- ge et permet de faire des recherches à partir de mots-clés », précise Chris- tophe Yvert, le directeur général d’Yvert et Tellier. Une évolution majeure pour des catalogues qui connaissent tradi- tionnellement des tirages d’envi- ron 12 000 à 50 000 exemplaires (ce dernier chiffre pour le volume consacré à la France). Un moteur de recherche permet de sélectionner le pays désiré. En tapant « Pondiché- ry », l’internaute accède aux pages renvoyant aux cinq établisse- ments français en Inde, dont Pondi- chéry surligné en vert fluo, ou au timbre émis par l’Inde, en 2005, pour le « Cinquantenaire du trans- fert de facto de Pondichéry ». Autre entrée possible, par la thé- matique : « Zidane » est ainsi réfé- rencé à 31 reprises. Le collection- neur peut accrocher notes et onglets sur les pages qui l’intéres- sent, ou créer des alertes : « Si vous vous intéressez à une thématique, indique Christophe Yvert, chaque fois qu’il y a une mise à jour qui intè- gre votre recherche, vous êtes averti par un courriel vous donnant le lien qui amène à la bonne page. » A noter que cet outil ne permet pas de gérer une collection de timbres. Dans ce but, Yvert et Tellier ou son concurrent Philatélix ont lancé sur le marché depuis quelques années des logiciels de gestion de collection. Trois formules d’abon- nement annuelles sont proposées par l’éditeur, qui compte plus de 600 clients : la plus complète revient à 99 euros. « Pour le prix de deux catalogues papier », conclut Christophe Yvert, qui vise la clientè- le étrangère, que la bibliothèque en ligne dispense de lourds frais d’ex- pédition ; « le collectionneur a accès à l’ensemble des volumes. » Autre temps fort de la rentrée, la mise en ligne, le 18 octobre, du Por- tail du timbre (Leportaildutim- bre.fr), à l’initiative de Phil@poste, direction chargée à La Poste de la fabrication, de la vente et de la pro- motion des timbres. Ce portail, où « tout est gratuit », explique Lau- rent Albaret, directeur du pôle numérique à Phil@poste, est un agrégateur de contenus qui rassem- ble l’information philatélique et offre différents services : lettre d’in- formation, blogs, calendrier des émissions, etc. C’est une plate-for- me d’échange entre néophytes et professionnels, qui sera symboli- sée par un tchat d’ici à début 2012. Une base de données, en collabo- ration avec L’Adresse-Musée de la poste pour la partie historique et avec Phil@poste pour la partie tech- nique – le Dicotimbre® – sera consultable : « C’est la première fois qu’une poste met en ligne les visuels de l’ensemble des timbres imprimés par ses soins », explique Laurent Albaret. Les collectionneurs pour- ront ajouter des informations que le pôle numérique validera avant leur mise en ligne, sur le modèle de Wikipédia. « Notre objectif est de fai- re connaître le timbre auprès du grand public, de montrer qu’il n’est pas désuet », précise-t-il. La révolu- tion numérique est en marche ! p Pierre Jullien Timbres Les philatélistes attendent tou- jours avec impatience la parution du catalogue de cotation des tim- bres de France édité par Yvert et Tellier. Ce dernier donne une ten- dance du marché et leur permet d’évaluer leur collection, de vali- der leurs transactions et de com- poser leurs « carnets de circula- tion » – ces livrets dans lesquels ils disposent leurs timbres à vendre et qui « circulent » parmi les mem- bres de leur association. Tout juste paru, l’Yvert et Tel- lier 2012 ne manquera pas d’être scruté pour ses évolutions de prix par rapport à l’édition précéden- te. Sans surprise, le timbre le plus cher de la collection de France res- te le 1 franc vermillon de 1849, dont la cote inchangée atteint 95 000 euros dans sa version neu- ve. La stabilité d’une année sur l’autre de cette valeur phare mas- que une tendance à la hausse – légère – des « classiques » – les tim- bres du XIX e siècle –, comme celle du 25 centimes bleu à l’effigie du président Louis Napoléon, qui pas- se ainsi de 3 800 euros à 4 000 euros, du 10 centimes bistre de l'Empire (de 750 à 850 euros), ou encore de quelques Cérès du siège de Paris, du gouvernement de Bordeaux (1 870) ou encore des débuts de la III e République. « Moutons à cinq pattes » Les ajustements les plus specta- culaires reviennent aux « mou- tons à cinq pattes » : les Marianne de Muller, Durrens (d’après un dessin de Raymond Loewy) et d’Excoffon, des essais non émis, qui n’étaient pas cotées jusque- là, ressortent respectivement à 2 500, 2 250 et à 1 250 euros. La série des quatre feuilles parues en 2010 pour le 40 e anniversaire du premier timbre imprimé à Boulazac (Dordogne) vaut 1 000 euros (pour 160 euros de valeur faciale). A la rubrique des « autoadhésifs », les timbres de la série artistique signés Gérard Garouste et Honoré Daumier pas- sent de 35 à 50 euros et de 40 à 80 euros, alors que ces vignettes, dans leur version standard gommée, cotent 4 petits euros. Les timbres de distributeurs (LISA) enregistrent aussi de belles hausses. Pour calculer la cote des vignettes éditées par L’Adresse- Musée de la poste à l’occasion de l’exposition sur les « Joyaux phila- téliques. Afrique, île Maurice et Réunion » (2010), il faut multi- plier leur valeur faciale par 20 ! En revanche, les timbres récents montrent quelques signes de fai- blesse, que traduisent les cotes des années complètes, sachant que sur le marché, ces « années » sont ven- dues bien souvent à près du quart de leur cote : l'année 1978 perd 1 euro, 1982 recule de 3 euros, tout comme 1989 de 2 euros ou 1994, de 3 euros. Cette désaffection touche les blocs de cette période : de 18 à 15 euros pour la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1989) ou de 225 à 180 euros pour le bloc Rouge-gorge (2003), etc. Le timbre à 2,20 francs Thermalis- me, paru en 1988, dont la valeur est imprimée en rouge au lieu de bleu, perd 100 euros pour plafon- ner à 500 euros. Véritable « bible » des collec- tionneurs de timbres, l’Yvert et Tellier 2012 confirme les tendan- ces observées ces dernières années. Si le marché des vignet- tes modernes reste déprimé, les « classiques » demeurent des valeurs sûres et constituent un placement solide à long terme, Alain Jacquart, expert du Crédit municipal de Paris, conseille de privilégier « les premières émis- sions du monde » et « tout ce qui sort de l'ordinaire ». Une opinion partagée par Jean-François Bau- dot, expert près la cour d'appel de Bourges : « C'est le meilleur moyen de gagner au moins 10% par an », dit-il. Plus prudemment, Roland Gra- nier indiquait dans un « Que sais- je ? » consacré à la philatélie paru en 1999 que « le taux de rende- ment annuel réel des 39 timbres rares et neufs de la période classi- que ressort à 4 % entre 1900 et 1995 ». Un placement de père de famille… p P. Ju. « Timbres de France 2012 », Yvert et Tellier, 904 pages, 19,90 ¤ (www.yvert.com). Philatélie La Poste fait dans la dentelle Dentelles de type Chantilly, du Puy-en-Velay ou de Calais : La Poste innove en diffusant quatre timbres sur papier gommé sur lesquels sont apposés des morceaux de dentelle mécanique véritable, encollés à chaud. Chaque timbre, d’une valeur de 2,50 euros, tiré à 400 000 exem- plaires, est en vente depuis le 10 octobre, par cor- respondance, auprès du service clients de Phil@poste, avenue Benoît-Frachon, BP106 Bou- lazac, 24051 Périgueux Cedex 09, ou sur le site Laposte. fr/timbres. De l’art, enfin ! Douze œuvres de Ben pour 7,20 euros. « Enfin de l’art ! », « Mots d’amour », « Garderem lo moral », « J’aime écrire »… Douze slogans signés Benjamin Vautier, dit Ben, autant de timbres destinés à l’affran- chissement de la lettre prioritaire de moins de 20 grammes et qui sont contenus dans un carnet autocollant en vente générale le 24 octobre. Reggiani,Bécaud etNougaroauprofit delaCroix-Rouge La Poste met en vente le 17 octobre, dans tous ses bureaux, un feuillet de six timbres à 0,60 euro consacré à des « artistes de la chan- son » comme Serge Reggiani, Colette Renard, Henri Salvador, Claude Nougaro, Daniel Bala- voine et Gilbert Bécaud. Le prix de vente du feuillet (5,60 euros) inclut un don de 2 euros à la Croix-Rouge française. Nicolas Vial, trente années dans le rétro Nicolas Vial expose jusqu’au 4 février 2012, à Paris, à L’Adresse -Musée de la poste 150 originaux qui sont essentiellement parus dans Le Monde depuis trente ans et les maquettes des timbres-poste qu’il a créées. Un col- lector de quatre timbres inspirés par ses dessins est en vente (4,90 euros) et un prêt-à-poster sur carte postale offert à chaque visiteur. L’Adresse – Musée de la poste, 34, boulevard de Vaugirard, 75015 Paris. Rendez-vous au Salon d’automne Rendez-vous traditionnel à cette période de l’année organisé par le négoce philatélique, le 65 e Salon d’automne se déroulera du 3 au 6 novembre, à l’Espace Champerret, à Paris. Au programme : 80 stands de marchands de timbres, une vingtaine d’offices postaux européens et des territoires français d’outre-mer, l’émission de nombreux tim- bres… dont une émission commune Terres australes et antarctiques françaises-Saint-Pierre-et-Miquelon. Entrée gratuite (renseigne- ments : Cnep.fr). Records mondiaux Plaisir Argent « C’est la première fois qu’une poste met en ligne les visuels des timbres imprimés par ses soins » Laurent Albaret directeur du pôle numérique à Phil@poste La philatélie à l’heure numérique La mise en ligne d’une vaste bibliothèque philatélique par Yvert et Tellier et la création d’un Portail du timbre par La Poste ouvrent une nouvelle ère pour les philatélistes internautes Bible des collectionneurs, le catalogue Yvert et Tellier 2012 vient de paraître Un des deux blocs de quatre du 1 franc vermillon Cérès connus avec tête-bêche. DR DR Le 3 skilling banco de Suède, imprimé en 1855 en jaune au lieu de vert et dont on ne connaît qu’un seul exemplaire, a été ven- du aux enchères 2,875 millions de francs suisses en 1996. Une lettre avec deux timbres de l’île Mauri- ce de 1847 à l’effigie de la reine Victoria, un « one penny » rouge et un « two pence » bleu, a atteint 5,75 millions de francs suisses en 1993 (environ 4 mil- lions d’euros actuels). Ces prix constituent des records mon- diaux pour un timbre détaché et une lettre. Le timbre français le plus cher de tous les temps est un bloc de quatre avec tête-bêche du 1 franc vermillon vif, à l’effigie de Cérès, émis en 1849. Il a été vendu 924 000 euros en novem- bre 2003. 13 0123 Mercredi 12 octobre 2011

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Timbres

L a philatélie, peu à peu, fait samue numérique. Il est déjàpossible d’acheter par Inter-

net des timbres auprès des officespostauxdumondeentier,ouderéa-liser ses propres timbres en ligneavec l’offre MonTimbraMoi (Mon-timbramoi.laposte.fr) – déclinéerécemment sur une applicationmobile et sur une page Facebook –,ou d’imprimer des timbres à domi-cile (Montimbrenligne.laposte.fr),d’envoyer une lettre recomman-dée électronique ou encore de seconnectersurlescataloguesdeven-te des principaux marchands…

Une nouvelle étape vient d’êtrefranchie avec la mise en ligne de lapremière bibliothèque philatéli-que numérique. L’éditeur amié-nois des catalogues de cotation destimbres Yvert et Tellier – sociétéfondée en 1896, réalisant7millionsd’eurosdechiffred’affairesen2010et comptant 43 salariés – permetaux internautes de consulter l’inté-gralitédeses22catalogues,quicou-vrentle monde entier. Ils se présen-tent sous la forme d’un livret vir-tuel à feuilleter, soit 18 580 pages,qui représentent près de 760 000timbres émanant de 820 adminis-trations postales actuelles – ou dis-parues – depuis que le timbre a étécréé, en 1840. Aujourd’hui, l’Unionpostale universelle (UPU) ne recen-se plus que 191 pays émetteurs detimbres, qui diffusent près de15 000 nouveautés par an. « Cettebibliothèqueestunoutildefeuilleta-ge et permet de faire des recherchesàpartirdemots-clés»,préciseChris-

tophe Yvert, le directeur générald’Yvert et Tellier.

Uneévolutionmajeure pourdescatalogues qui connaissent tradi-tionnellement des tirages d’envi-ron 12 000 à 50 000 exemplaires(ce dernier chiffre pour le volumeconsacré à la France). Un moteur derecherche permet de sélectionnerlepaysdésiré.Entapant«Pondiché-ry», l’internaute accède aux pagesrenvoyant aux cinq établisse-mentsfrançaisenInde,dontPondi-chéry surligné en vert fluo, ou autimbre émis par l’Inde, en 2005,pour le «Cinquantenaire du trans-fert de facto de Pondichéry ».

Autre entrée possible, par la thé-matique : « Zidane » est ainsi réfé-rencé à 31 reprises. Le collection-neur peut accrocher notes etonglets sur les pages qui l’intéres-sent, ou créer des alertes : « Si vousvous intéressez à une thématique,indique Christophe Yvert, chaquefoisqu’ily a une mise à jour qui intè-

gre votre recherche, vous êtes avertipar un courriel vous donnant le lienqui amène à la bonne page. » Anoter que cet outil ne permet pasde gérer une collection de timbres.

Dans ce but, Yvert et Tellier ouson concurrent Philatélix ont lancé

sur le marché depuis quelquesannées des logiciels de gestion decollection. Trois formules d’abon-nement annuelles sont proposéespar l’éditeur, qui compte plus de600 clients : la plus complète

revient à 99 euros. « Pour le prix dedeux catalogues papier », conclutChristopheYvert,quiviselaclientè-le étrangère, que la bibliothèque enligne dispense de lourds frais d’ex-pédition; « le collectionneur a accèsà l’ensemble des volumes.»

Autre temps fort de la rentrée, lamise en ligne, le 18octobre, du Por-tail du timbre (Leportaildutim-bre.fr), à l’initiative de Phil@poste,direction chargée à La Poste de lafabrication, de la vente et de la pro-motion des timbres. Ce portail, où« tout est gratuit », explique Lau-rent Albaret, directeur du pôlenumérique à Phil@poste, est unagrégateurdecontenusquirassem-ble l’information philatélique etoffredifférentsservices: lettred’in-formation, blogs, calendrier desémissions, etc. C’est une plate-for-me d’échange entre néophytes etprofessionnels, qui sera symboli-sée par un tchat d’ici à début 2012.

Unebasededonnées,encollabo-ration avec L’Adresse-Musée de laposte pour la partie historique etavecPhil@postepourlapartietech-nique – le Dicotimbre® – seraconsultable: «C’est la première foisqu’une poste met en ligne les visuelsde l’ensemble des timbres impriméspar ses soins », explique LaurentAlbaret. Les collectionneurs pour-ront ajouter des informations quele pôle numérique validera avantleur mise en ligne, sur le modèle deWikipédia.«Notreobjectifestdefai-re connaître le timbre auprès dugrand public, de montrer qu’il n’estpas désuet», précise-t-il. La révolu-tion numérique est en marche!p

Pierre Jullien

Timbres

Les philatélistes attendent tou-jours avec impatience la parutiondu catalogue de cotation des tim-bres de France édité par Yvert etTellier. Ce dernier donne une ten-dance du marché et leur permetd’évaluer leur collection, de vali-der leurs transactions et de com-poser leurs « carnets de circula-tion » – ces livrets dans lesquels ilsdisposent leurs timbres à vendreet qui « circulent» parmi les mem-bres de leur association.

Tout juste paru, l’Yvert et Tel-lier2012 ne manquera pas d’êtrescruté pour ses évolutions de prixpar rapport à l’édition précéden-te. Sans surprise, le timbre le pluscher de la collection de France res-te le 1 franc vermillon de 1849,dont la cote inchangée atteint95000 euros dans sa version neu-ve. La stabilité d’une année surl’autre de cette valeur phare mas-que une tendance à la hausse –légère – des «classiques» – les tim-bres du XIXe siècle –, comme celledu 25 centimes bleu à l’effigie duprésident Louis Napoléon, qui pas-se ainsi de 3 800 euros à4000 euros, du 10 centimes bistrede l'Empire (de 750 à 850 euros),ou encore de quelques Cérès dusiège de Paris, du gouvernementde Bordeaux (1 870) ou encore desdébuts de la IIIe République.

« Moutons à cinq pattes »Les ajustements les plus specta-

culaires reviennent aux « mou-tons à cinq pattes » : les Mariannede Muller, Durrens (d’après undessin de Raymond Loewy) etd’Excoffon, des essais non émis,qui n’étaient pas cotées jusque-là, ressortent respectivement à2 500, 2 250 et à 1 250 euros. Lasérie des quatre feuilles paruesen 2010 pour le 40e anniversairedu premier timbre imprimé àBoulazac (Dordogne) vaut1 000 euros (pour 160 euros devaleur faciale). A la rubrique des«autoadhésifs», les timbres de la

série artistique signés GérardGarouste et Honoré Daumier pas-sent de 35 à 50 euros et de 40 à 80euros, alors que ces vignettes, dansleur version standard gommée,cotent 4petits euros.

Les timbres de distributeurs(LISA) enregistrent aussi de belleshausses. Pour calculer la cote desvignettes éditées par L’Adresse-Musée de la poste à l’occasion de

l’exposition sur les «Joyaux phila-téliques. Afrique, île Maurice etRéunion» (2010), il faut multi-plier leur valeur faciale par 20 !

En revanche, les timbres récentsmontrent quelques signes de fai-blesse, que traduisent les cotes desannées complètes, sachant que surle marché, ces «années» sont ven-dues bien souvent à près du quartde leur cote: l'année 1978 perd1euro, 1982 recule de 3 euros, toutcomme 1989 de 2 euros ou 1994, de3 euros. Cette désaffection toucheles blocs de cette période : de 18à 15 euros pour la Déclaration desdroits de l’homme et du citoyen(1989) ou de 225 à 180 euros pourle bloc Rouge-gorge (2003), etc.Le timbre à 2,20 francs Thermalis-me, paru en 1988, dont la valeurest imprimée en rouge au lieu debleu, perd 100 euros pour plafon-ner à 500 euros.

Véritable « bible » des collec-tionneurs de timbres, l’Yvert etTellier 2012 confirme les tendan-ces observées ces dernièresannées. Si le marché des vignet-tes modernes reste déprimé, les« classiques » demeurent desvaleurs sûres et constituent unplacement solide à long terme,Alain Jacquart, expert du Créditmunicipal de Paris, conseille deprivilégier « les premières émis-sions du monde » et « tout ce quisort de l'ordinaire ». Une opinionpartagée par Jean-François Bau-dot, expert près la cour d'appelde Bourges : « C'est le meilleurmoyen de gagner au moins 10%par an », dit-il.

Plus prudemment, Roland Gra-nier indiquait dans un « Que sais-je ? » consacré à la philatélie paruen 1999 que « le taux de rende-ment annuel réel des 39 timbresrares et neufs de la période classi-que ressort à 4 % entre 1900 et1995 ». Un placement de père defamille… p

P. Ju.

« Timbres de France 2012 », Yvert etTellier, 904 pages, 19,90 ¤(www.yvert.com).

Philatélie

LaPostefait dansla dentelleDentelles de type Chantilly, du Puy-en-Velay oude Calais : La Poste innove en diffusant quatretimbres sur papier gommé sur lesquels sontapposés des morceaux de dentelle mécaniquevéritable, encollés à chaud. Chaque timbre,d’une valeur de 2,50euros, tiré à400000 exem-plaires, est en vente depuis le 10 octobre, par cor-respondance, auprès du service clients dePhil@poste, avenue Benoît-Frachon, BP106 Bou-

lazac, 24051Périgueux Cedex09, ou sur le site Laposte. fr/timbres.

De l’art, enfin!Douze œuvres de Ben pour 7,20 euros. «Enfin de l’art ! », « Motsd’amour», « Garderem lo moral », « J’aime écrire»… Douze sloganssignés Benjamin Vautier, dit Ben, autant de timbres destinés à l’affran-chissement de la lettre prioritaire de moins de 20 grammes et qui sontcontenus dans un carnet autocollant en vente générale le 24 octobre.

Reggiani,BécaudetNougaroauprofitdelaCroix-RougeLa Poste met en vente le 17octobre, dans tousses bureaux, un feuillet de six timbres à0,60euro consacré à des «artistes de la chan-son» comme Serge Reggiani, Colette Renard,Henri Salvador, Claude Nougaro, Daniel Bala-voine et Gilbert Bécaud. Le prix de vente dufeuillet (5,60euros) inclut un don de 2 euros àla Croix-Rouge française.

Nicolas Vial, trente années dans le rétroNicolas Vial expose jusqu’au 4février 2012, à Paris, à L’Adresse-Musée dela poste 150 originaux qui sont essentiellement parus dans Le Mondedepuis trente ans et les maquettes des timbres-poste qu’il a créées. Un col-lector de quatre timbres inspirés par ses dessins est en vente (4,90 euros)et un prêt-à-poster sur carte postale offert à chaque visiteur.L’Adresse – Musée de la poste, 34, boulevard de Vaugirard, 75015 Paris.

Rendez-vous au Salon d’automneRendez-vous traditionnel à cette période de l’année organisé par lenégoce philatélique, le 65e Salon d’automne se déroulera du 3 au6 novembre, à l’Espace Champerret, à Paris. Au programme : 80 standsde marchands de timbres, une vingtaine d’offices postaux européenset des territoires français d’outre-mer, l’émission de nombreux tim-bres… dont une émission commune Terres australes et antarctiquesfrançaises-Saint-Pierre-et-Miquelon. Entrée gratuite (renseigne-ments : Cnep.fr).

Records mondiaux

PlaisirArgent

«C’estla première foisqu’uneposte metenligne lesvisuelsdestimbres imprimésparsessoins»

Laurent Albaretdirecteur du pôle numérique

à Phil@poste

Laphilatélie à l’heure numériqueLa mise en ligne d’une vaste bibliothèque philatélique par Yvert et Tellier et la création d’unPortail du timbre par La Poste ouvrent une nouvelle ère pour les philatélistes internautes

Bibledes collectionneurs, le catalogueYvertetTellier 2012 vientdeparaître

Un des deux blocs de quatredu 1 franc vermillon Cérèsconnus avec tête-bêche. DR

DR

Le 3skilling banco de Suède,imprimé en 1855 en jaune au lieude vert et dont on ne connaîtqu’un seul exemplaire, a été ven-du aux enchères2,875millions defrancs suisses en 1996. Une lettreavec deux timbres de l’île Mauri-ce de 1847 à l’effigie de la reineVictoria, un «one penny» rougeet un «two pence» bleu, aatteint5,75millions de francssuisses en 1993 (environ4mil-lions d’euros actuels). Ces prixconstituent des records mon-diaux pour un timbre détaché etune lettre. Le timbre français leplus cher de tous les temps est unbloc de quatre avec tête-bêchedu 1franc vermillon vif, à l’effigiede Cérès, émis en 1849. Il a étévendu924000euros en novem-bre2003.

130123Mercredi 12 octobre 2011