Pernety: Dictionnaire mytho-hermétique

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    PJJ LIBRARY OFTHE AMERICAN SECTIONTHEOSOPHICAL SOCIETYFINE ARTS BLDG.CHICAGO

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    DICTIONNAIREMYTHO-HERMTIQUE..

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    DICTIONNAIREMYTHO-HERMTIQUE >da^s lequel on trouve

    Les Allgories Fabuleuses desPotes , les Mtaphores , lesnigmes et les Termes barbaresDES Philosophes HermtiquesEXPLIQUS.

    Par Dom An toi ne-Joseph Pernety, ReligieuxBndi^iin de la Congrgation de Saint-Maur.Sapiens animadvertet arabolam (j7" tmerpretationem^ verba fapienty,m y&" anigmata. ecrum. Prov. i . v. 6.

    A PARIS, Quai des Augufiins:Chez B A u c H E , Libraire , Sainte Genevive & a

    S. Jean dans le Dfert-

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    ^S cb ^up ^Jp ^p guP ^Cp ^up QGp 4up ^% /^?^ /^^ /^^v ./v^ i^ .^v /v^ .i^Jv y^Tv Ci3 ^ M ^ 3C s^ sec ^ M 3^ M IPRFACE,

    JAmais Science n'eut plus befon de Dilionnareque la Philofophie Hermtique. Ceux dans lesmains de qui tombent les Livres faits fur cette ma-tire 5 ne fauroient en foutenir la lelure une demi-heure feulement ; les noms barbares qu'on y trou-ve , iemblent vuides de fens, & les termes quivo-ques qui font placs defTein prefque dans toutesles phra fes , ne prfentent aucun fens dtermin.Les Auteurs avertifTent eux-mmes qu'on ne doitpas les entendre la lettre, qu'ils ont donn millenoms une mme chofe ; que leurs Ouvrages nefont qu'un tifTu d'nigmes, de mtaphores, d'all-gories, prfentes mme fous le voile de termesa Tibigus_, & qu'il faut fe dfier des endroits qui pa-roifTent faciles entendre la premire le6lure(i}.

    ( I ) Nolite in le(^>onemeorum fcriptorum inhae-rere fyil^bis , fed legendoutiqu confiderate naturamSe ejurdem polTibilitatem.Cofin, Prczf. in j^ni^ma.

    Veritatis amator paucosautores , fed optimre not

    exploratsc fidei manlbiis

    myfticis nominibus , & ar-canis operationibus ; in obi-curis enim veritas delitefcit,nec unquam dolofius quamqum apert , nec verisquam cum obfcur fcribuncPhilofophi. Arcan, Hermeto,Philof. opus^can. 9.A multiplia verborum fi-

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    ij Prface.lis font myflere de tout, & femblent n'avoir critque pour n'tre pas entendus. Ils protgent cepen-dant qu'ils n'crivent que pour inftruire, & pourfnftriire d'une Science qu'ils appellent la clef detoutes les autres* L'amour de Dieu^ du prochain,de la vrit leur met la plume la main : la recon-noilTonce d'une faveur fi fignale que celle d'avoirreu du Crateur l'intelligence d'un myllere f re-lev, ne leur permet pas de le taire. Mais ils l'ontreue , ajoutent-ils , dans l'ombre du myflere j ceferoit mme un crime digne d'anathrne que delever le voile qui le cacha aux yeux du vulgaire,Pouvoient-ils Te diipenier d'crire myilrieufe-ment? Si Ton expolbit au grand jour cette Sciencedans fa {implicite, les femmes, les enfans mmevoudroient en faire l'preuve : le Pnyfan le plusClupide quitteroit fa charroe pour labourer le champde Mars comme Jafon : il culriveroit la terre phi-lofophique , dent le travail ne feroit pour lui qu'unamufemen, & dont les moiffons abondantes luiprocureroient d'immenfes richeffes, avec une vietrs longue, & une fant inaltrable pour en jouir,

    l falloit donc tenir cette Science dans l'obfcu-rit , n'en parler que par hiroglyphes , par fixionsa Timitation des anciens Prtres de l'Egypte, desBrachmanes des Indes , des premiers Philofophes dela Grce 8c de tous les pays, ds qu'on fentoit lanceiit de ne pas bouleverfer tout l'ordre &: l'har-tlbns , & ancipltl oratione , 1 adulterandse veritatis ftudio ;imo pierLimque contraria , ideo ipforum fcripta voci-^ut videtur Philofophi myfte- | bus ambiguis & homony-ria fiia explicant , implican- j mis abundant. Ihid Cari^4.^ & occultand^ , non j 15.

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    Prface. iflOne tablis dans la focit civile. Ils fuvoienten cela le confeil du Sage ( i).Mal propos traite-t-on de fous les PhilorophesHermtiques ;n'eft-ce pas fe donner un vrai ridiculeque de dcider hardiment que l'objet de leur Scienceeft une chymere, parce qu'on ne peut pas le pn-trer, ou qu'on l'ignore abfolument? C'eft en jugercomme un aveugle des couleurs. Quel cas les gensfenfs doivent-ils donc faire des jugemens critiquesde quelques Cenfeurs fur cette matire , puifque toutle mrite de ces jugemens confie dans le froid alTai-fonnement de quelques bons mots l'ombre def-quels ils cachent leur ignorance, & qu'ils fementfaute de bon grain , pour faire illufion des Ledleursimbciles , toujours difpofs leur applaudir. M-ritent-ils qu'on falTe les frais d'une rponfe ? Non :on peut fe contenter de les envoyer l'cole duSage (2). Moins ddaigneux & moins mprifantque ces Cenfeurs bouffis d'orgueil & d'ignoranc-e,& aveugls par le prjug, Salomon regardoit leshiroglyphes , les proverbes , les nigmes & lesparaboles des Philofophes comme un objet quimritoit toute l'attention & toute l'tude d'unhomme fage & prudent (^3).

    Je voudrois qu'avant que d'taler leur mpris(i) Sapientes abfcondunt

    fcientiam. Prov. c. lo. v. 14.(2) Homo verfutus celt

    fcientiam. Ibid. c. 12. v. 23.(3) Sapiens animadvertetparabolam & interpretatio-nem , verba fapientum &

    nig^mata eorum. 3id,c, i

    Sapientiam omnium anti-quorum exquiret fapiens , &in Prophetis vocabit. ... inverfutias parabolarum fimulintroibit ; occulta proverbio-rum exquiret, & in abfcon-ditis parabolarum converfar-bitur, Ecclejaftici , ca^. 35,

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    W P R F A c s,pour la Phllofophie Hermtique ^ ils priiTent 4peine de s'en inftruire. Sans cette prcaution ilss'attireront bon droit le reproche ^ que les infenfsmprifen lafcience & l^fig^Jf^ ^ ^ qu'ils nefe re-paiffent que d'ignorance ; & je leur dirai avec Ho*race : Odi prophanum vulgus _, & arceo, C'eft eneffet au fujet de ces mmes myfteres que les an-ciens Prtres difoient : Procul procul ejle pro^phani.Mon Trait des Fables Egyptiennes & Grecquesdveloppe une partie de ces myfteres. De l'obliga-

    tion dans laquelle j'tois de parler le langage At%Philofoplies 5 il en eft riult une obfcurit qu'onne peut diiliper que par une explication particu-lire des termes qu'ils employent , & des mta-phores qui leur font fi familires. La forme de Dic-tionnaire m'a paru la meilleure^ avec d'autant plusde raifon qu'il y peut fervir de Table raifonne^par les renvois que j'ai eu foin d^infrer, quand ila t quefion d'claircir des fables dj expli-ques.

    Beaucoup de gens regardent la Mdecine Para-cellque comme une branche de la Science Herm-tique; ?; Paracelfe fon auteur ayant, comme lesDifciples d'Herms , fait ufage de termes barbaresou pris des autres langues, j'ai cru rendre ferviceau Public d'en donner Texplication fuivant le fensdans lequel ils ont t entendus par Martin Ru-and, Johnfon j Planifampi^ Becker^ Blanchard& plulieurs autres. Si je n'ai pas toujours cit cesAuteurs, non plus que les Philofophes Hermti-ques 5 je les ai rappelles aHez fouvent pour con-vaii^f le Lecteur que je ne parle ordinairement

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    Prface. Vque d'aprs eux. Ceux qui les ont lus avec atten-tion 5 les y reconnotront aifraent.

    Afin que le Lecleur puifie juger que mes expl-cations des termes & des mraphores des Philoio-phes 5 ne font pas arbitraires & de mon invention ,je rapporterai ici quelques-uns de leurs textesavec lefquels il pourra les comparer. Il y verrad'ailleurs qu'ils font tous d'accord entr 'eux _, quoi-?qu'ils s'expriment diffremment.

    Les Sages , dit faac Hollan dois , ont donne beau-coup de noms differens la pierre. Aprs qu'ils ont .eu ouvert & fpiritualif la matire ^ ils l'ont ap- *pelle une Chq/e vile. Quand ils l'ont eu fublime , iils lui ont donn les noms de Serpent & des Bies \venimeufes. L'ayant calcine , ils l'ont nomme Sel ou quelqu'autre chofe femblable. A-r-elle t |diffoute 5 elle a prit le nom d'Eau , & ils ont dit fqu'elle fe trouvoit par-tout. Lorfqu'elle a eue r- fcuite en huile , ils l'ont appelle une Chofe vif tqueiife , & qui fe vend par-tout. Aprs l'civoir con- gele , ils l'ont nomme Terre ^ & ont aHur qu'elle |toit commune aux pauvres & aux riclics. Quand |elle a eu acquis une couleur blanche_, ils lui ont |donn le nom de Lait virginal ^ c ceux de route |autre chofe blanche que ce puiiTe tre. Lorfque de |la couleur blanche elle a pafl la rouge ^ ils l'ont |nomme Feu & de tous les noms des chofes rou- ^ges. Amfi dans les dnominations qu'ils ont don- |nes h. la pierre , ils ont eu gard aux diffrens tats ^o elle fe trouve jufquVi fa perfelion. Liv, i. ch.126. de /es (Suvres fur les Minraux.Ce mlange de trois chofes s'appelle Pierre h-nite y minrale y animale ^ vgtale , parce qu'elle

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    vj Prface^ n'a point de nom propre. Minrale ^ parce qu'elle

    eft compofe de chofes minrales j vgtale ^ parcequ'elle vit , & vgte ; animale ^ parce qu'elle a uncorps, une ame & un efprit, comme les animaux.De fon ventre noir on l'appelle Noirftide. On lanomme encore dans cet tat , Chaos , Origine dumonde j Majje confufe j^om moi je l'appelle Terre^Notre eau prend les noms des feuilles de tous lesarbres , des arbres-mmes , & de tout ce qui pr-fente une couleur verte , afin de tromper les in-fenfs. On Tappellc aul Eau bnite , la tempe-'rance des Sages j, Vinaigre trs-aigre y Corps d'ffb'

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    Prface. vIjcgae Se fait plaifr . comme les blancies & lesrouges. Ce n'eit cependant qu'une feule chofe. Ri"ple _, ch. 3. du Supplment. Si vous Tappeilez eau ,vous dites vrai j il vous dites qu'elle n'cH pas eau ,vous ne le niez pas tort. Ibid. pag. 139.Lorfqu'on cuit ces principes avec prudence &fagelTe , on en fait une cliofe qui prend beaucoupde noms. Lorfqu'elle eft rouge , on l'appelle Fleurd'or_y Ferment de l'or ^ Colle d'or^ Soujre rouge ^Orpiment. Quand elle efl encore crue, on la nommePlomb d'airain , Verge ^l Lame de mital. Les Phi-lofophes appellent l'airain Monnoye 3 Ecu ; & lanoirceur Plowcb, Ibid. pag, 142.

    Notre eau s'appelle Eau de vie _, Eau nette , Eaupermanente & perptuelle , & d'une infinit d'au-tres noms. On la nomme Eau de vie , parce qu'elledonne la vie aux corps morts , & qu'elle purifie &illumine ce qui eft corrompu & fouill. Arnaud deVilleneuve , Miroir d'Alchymie _, pag. 11. & ij.

    L'argent-vif eft appelle le Pre dans la gnra-tion des mtaux , la Vritable vigne j Plom^b ^ Ph-nix ^ Plican^ Tantale y Ddale ^ Serpent ^ Fon-*taine yPuits y Porte ^ Argent-vif des Philojophes ^Prfure y Lait y Ferment ^ Serffugitif &c de beau-coup d'autres noms. Dejderabile , pag. 71.Pendant que l'uvre efl encore crud , notreargent-vif s'appelle Eau permanente ^ Plomb ^ Cra-chat de la Lune , Ftain. Lorfqu'il cil cuit il fnomme Argent ^ Aiagnfie ^ Soufre blanc. Quandil a pris la couleur rouge, on lui donne les noms'Orpiment y de Corail ^ 6!0r ^ de Ferment ^ dePierre y 'Eau lucide. Ibid. pag. 22.

    Ngtre eau prend quatre couleurs principales j la

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    \iij P n F A C Enoire comme du charbon , la blanche comme lafleur de lys, la jaune fcmblable la couleur despieds de rmerilion ^ & la rouge pareille la cou-leur du rubis. On appelle la noire ^ir^ la blancheTerre , la jaune Eau ^ & la rouge Feu. Ihid. p, i co.Le lue de lunaire, l'eau de vie, la quintelTence,le vin ardent, le mercure vegrable ne font qu'unemme chofe. Le fuc de lunaire fe fait de notre vin ,connu de peu de perlbnnes j c'eft avec lui que nousfaifons norre diblution & notre or potable j fanslui nous ne pouvons rien faire. Rofarium,

    Notre pierre ell: comme les animaux, compofeed'un corps , d'une aine & d'un efprit. Le corps im^parfait s'appelle Corps , le ferment Ame ^ & l'eauEfprit, Le corps imparfait e(l pef^nt , infirme &mort; l'eau le puroje & le purifie en le fubtilifant

    ..,Bl en le blanchinant; le ferment donne la vie aucorps, & lui donne une meillciTre forme. Le corpsel Venus, ou ia femelle; l'efprit eft Mercure, oue mle , c l'ame eft compofee du Soleil & de laLune. Ihid,

    L'eau des Philorophes s'appell le Vafe d'Her^mes ; c'efl d'elle qu'ils ont dit, toutes les opra'^tons fe font dans notre eau ; favoir , la fublima-tion , la diU-illaton, la calcination , la folution &Cia fixation. Elles fe fond dans cette eau comme dansun vafe artificiel : ce qui eft un grand fecret. Ibid.P^S' 193-Cambar ^ Ethelia ^ Orpiment^ Zendrio y Ebfe-*mech y iagnfe , Chukul font des noms de notreargent-vif fublim du Cambar. Lorfqu'il eft pai^venu au blanc , en l'appelle Plomb d'Eburich ^ Ma-gnfi 5 Airain Uanc, Sentent, 54.

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    P a r j c . n. Les Piilofophes ont donne beaucoup ie nomsdiferens cette pierre ^ afin d'obfGurcir la Icience ;car lorfqu'elle a t mile dans le vale phyfique , elleprend diferens noms iuivant les diverfes couleursqui lui furviennent : pendant la putrfa6lion elle fenomme Saturne ^dx: aprs Magnifie, Miroir d'Arnaiid de Villeneuve,

    Terre feuille. Soufre blanc. Fume blanche.Orpiment^ Magnie & Eihel fignifient la mmechofe. La Tourbe.On appelle le corps Fer ^ Mars ^ Carmot j AUmagra ^ Vitriol^ Sang ^ Huile rouge ^ Urine rougeJeunejfe , Midi, Et y Mle , & de plufeurs autresnoms qu'on lui a dcnnrerpeftivement fa couleur& fes proprits. Ibid,Des Oprations.

    Notre magiftere fe fait d'une feule chofe , par unfi ifeule voye, & par une mme opration. Lilium. ^Vous n^avez befcin que d'une chofe , favoir no^ '^^^tre eau j & d'une feule dcolion , qui eft de cuire : ^

    il n'y a qu'un fecl vafe pour le blanc & pour le Mrouge. AlphidiuS ^^(Quoique les Sages parlent de beaucoup de cbofes& de divers noms, ils n'ont cependant entenduparler que d'une feule chofe , d'une feule difpol-tion, & d'une feule voye. Morien,Le blanc & le rouge Ibrtent d'une mmeracine^fans mlange de chofes d'une autre nature. Nousn'y ajoutons rien d'tranger, & nous n'en tonsrien , iinon les fiiperfluits pendant la prparation,

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    X Prface.Rhafis aprs avoir dit la mme cliof ^ ajoute t

    Cette matire fe diflbut elle-mme , le marie , feblanchit , le rougir ^ devient noire ^ fafrane , &le travaille elle-mme jufqa' la perte

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    P K F A C Et XjIne & la femelle font feuls fiiffifans pour engen-drer, de mme la pierre des Philofophes fe fait dedeux chofes , de Tefprit & de Tame ^ qui font leSoleil & la Lune j on y ajoute un troisime , le corpsmtallique , fans que ce nombre de deux en foitaugment , parce que ce corps mtallique efl com-pol des deux autres. Scala Philofophorum.Dans notre compof fe trouvent le Soleil & laLune en vertu & en puiffance , & le mercure ennature. Ludus pueronim , pag. 1 37.Joignez votre fils trs- cher fa lur blanche parparties gales ^ & donnez leur un breuvage d'a-mour , dont ils boiront jufqu' s'enivrer , & jufqu*ce qu'ils feront rduits en poudre trs-fubtile. Sou-venez-vous cependant que les chofes pures & nettesne s'unifient qu' celles qui le font : fans cette atten-tion, ils engendreroient des enfans diffrens d'eux-mmes 5 & impurs. Arijlote le Chymijle,Le Dragon ne meurt que ml avec ion frre &la fur. Rofarium,

    Trois chofes fuffifent pour tout le magiflere,favoir la fume blanche , l'eau clefie, & le Lioavert, c'eft-*dire, l'airain d'Herms ,& Teau ftidequi eft la mre des mtaux, avec laquelle on faitl'lixir depuis le commencement jufqu' la fin,iMd,: La matire des Philofophes ef eau, mais une

    . eau compofe de trois chofes : le Soleil efi le mle,la Lune eft la femelle , & le Mercure efi: le fperme.

    , Car pour engendrer, outre le mle & la femelle , ilfaut une femence. Ihld.

    Il n'entre qu'un feul corps immonde dans notrenxagifter , Is PhilQfophes l'appellent Qmmun*

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    X] P R ^ A C tijnent Lion vert. C'ell: le milieu ou itoyen pout^joindre les teintures entre le Soleil & la LuneCesdeux principes matriels & formels doivent trediflbus. Riple,Rien n'eft engendr que par Ton efpece, & lesfruits ne produilent que des fruits fembiables.L'eaUdes Philofophes eft le ferment des corps^& les corpsfont leur terre ^ mme aprs qu'ils font devenusnoirs par la prparation du feu. Les Philofophesleur donnent alors le nom de Feu noir ; & dansla fconde opration , ceux de Charbon de la, mon-tagne , Poix y Antimoine ^ Alkali , Sel alchali jMarcajjlc ^ Alagnfie ^ Argent-vif extrait de Cam^bar ^ leur Chawk y Verre & Rau. moniijli, Rolnusa lafin du premier livre Euthicie,. Joignez un mle vivant avec une femelle vi-vante, afin qu'ils forment un fperme ,& qu'ils en-gendrent un fruit de leur efpece. Cofmopolite,

    Notre eau efl: une eau clelle ^ qui ne mouillepas les mains ; ce n'eft pas Teau vulgaire ^ mais ellefemble prefque l'eau de pluye. Le corps eft l'or quidonne la femence, La Lune ( qui n'eft pas TargenSvulgaire } reoit la femence de l'or. Ls meme^

    Des OprationsLes noms de dco6tion , commixtion , mlange ^fublimation, cotrition, delTchement, ignition^

    dalbtion , rubincation -, & de quequ'autre nomqu'on puilTe appeller l'opration, ce n'eft qu'unfeul rgime qu'on nomme Amplement dcoclion c contrition. Alanus,

    '''"^. , Sgachez que tputes les opraQns appelles pu-

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    P k P A E kjttfafton, fblution, coagulation , ablution & fixa-tion 5 confident dans la feule fublimation , qui ffait dans un feul vafe , & non dans plufeurs^ dansun feul four. Arnaud de failleneuve.Rfoudre , calciner ^ dflbudre , fiiblimer , tein-dre *, laver 3 cuire , rafrachir ^ arrofer , extraire , coa-guler , hurrieler , imbiber, fixer, broyer , rduireen poudre, diftiller , deiTcber , font une mmecliofe. Le mme.

    Gardez-vous bien de ^enfe que ltfque nousparlons de fiiblimation ,ou que nous fublimons eneffet 5 nous eiuendions parler de fparation de ltnatiere qui eft au fond du vafe d'avec celle qui eflau-deilis. Dans notre fublimatfOn les parties fixesne s*levent pas , mais feulement les volatiles^Alanus.

    L^'ingrefiion , la fubmerfion , la Conjonflion , I^complexion , la compofition & le mlange ne fontjdans notre Art ^ qu^'une mme chofe. Avicenne,Du FeuSouvenez-vous de donner toujours un feu trs-doux j l'ouvrage pourra en tre plus long. IfaacHoU

    landais ^ liv. i, ch,^. ,. ~ .. , .Toutes les foii que la pierre cbfigV d' couleur^

    Viis augmenterez le feu peu peu, jufqu' ce quetout demeure fixe dans le fond. Le mme.Notre feu eft minral & gal j il eft continuel ; i!

    lie s'lve point eh vapeurs moins qu'on ne l'ex-cite trop ; il participe du lufre ; il fe prend d'ail-leurs que de la matire; il diflbut tout, dtruit,congel calcine j c ce feu^ avec un feu dux,

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    5tv Prface.achev l'uvre. Pontanus. Le Trevifan dt la mmffchoie en mmes termes.

    Le feu du premier degr eft femblable celii des la poule qui couve fes ufs pour faire clorre desI pouffins , ou comme la chaleur naturelle qui digret la nourriture pour la tourner en fubftance des corps,1 iDU comme celle du fumier, ou enfin comme celle% du Soleil dans Aries. C'eft pourquoi quelques Phi-j lofpHes ont dt qu*il"flloii: pm.meacerri-uvre le

    Soleil tant dans ce igi^e , C la Lune dan^-eelui duTaureau. Ce degr de feu doit durer jufqu' la blan-cheuryte^u'elle parotjon augmente le feu peu peu jufqu' la parfaite delication de la pierre :cette chaleur eft fwnblable celle du Soleil lorf-qu'il palTe du figne du Taureau celui des Gmeaux.

    z L pierre-cantdeflTche & dduite en cendres , on|f fortifie le feu juiqu' ce qu'elle devienne parfaite-"i ment rouge , & qu'elle prenne le manteau royal.t Cette chaleur fe compare , & eft la mme que celle

    du Soleil dans le figne du Lion. Scala Philofophorum^pag, 107. '\^Le mercure eft un feu ; ce qii a fait dire au Ph-lofophe: Sachez que le mercure eft un feu, qui

    brle les corps beaucoup mieux que le feu com-mun. Rofarium.,La chaleur de votre feu doit tre celle de la cha^

    leur du Soleil au mois de Juillet j afin que par unedouce & longue cuiftbn , votre eau s'paiffifle, 6cfe change en terre noire. Le mme.Notre argent-vif eft un feu qui brle tout corpsavec plus d^a6lion que le feu commun ; il les mor-tifie en mme-tems ; il rduit en poudre ^ & tuetout ce qu'o mle avec lui. La Tombe,

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    Prface. xvDu Fafc.

    Le vafe des Philofophes eft leur eau. Herms^Ludus puerorum.Nous n'avons befoin que d'un vafe, d'un four-neau y & d'une feule opration ou rgime ; ce quidoit s'entendre aprs la premire prparation delpierre. FlameL L'Auteur du Rofaire s'exprime ab-lolumetit dans les mmes termes.Les vafes requis pour l'uvre s'appellent A^i^del. Crible ^ Tamis ^ Mortier j parce que la matires'y broy , s'y purifie & s'y perfectionne. Calid,Le vafe doit tre rond ^ avec un cou long, unorifice troit , fait de verre , ou d'une terre de mmenature ^& qui en ait la compacit j Touvercure ferafcelle. Bachon, Du Tems.

    Il nous faut un an pour parvenir au but de nosefprances. Nous ne aurions en moins de temsformer notre chaux, Riple,Le tems requis pour la perfeftion de l'lixir edau moins d'un an. Rofaire, :-

    Les Philofophes ont dtermin plufeurs dures ^de tems pour la cuiifon de notre Art. Quelques-uns |l'ont fixe un an ^ d'autres un mois ^ d autres |trois jours , d'autres enfin un feul. Mais de mme %que nous appelions un jour la dure du tems que \le foleil met parcourir le ciel depuis l'orient juf- 'fqu' l'occident , les Sages ont nomm un jour i'in- |tervalle qui s'coule depuis le commencement de |la cuiffgn jufqu' la fin. Ceux qui parlent d'ua |

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    JVJ E R F A C t,mois 5 ont gard au cours du Soleil dans un fgnedu Zodiaque. Ceux qui font mention de trois jours,conlidrent le commencement j, le milieu & la finde Tuvre : & ceux enfin qui fixent ce tems unan 5 le difent eu gard aux quatre couleurs qui for-ment leurs quatre faifons. Anonymus^

    Des Couleurs.jt^ Quand vous verrez la noirceur, foyez afTur que^ la vritable conjonlion eft faite. Avant que la v-^ ritable couleur blanche fe manifefle, la matire

    prendra toutes les plus belles couleurs du mondeen mme tems. Vous verrez fur les bords de lamatire de la pierre, comme des pierres prcieufesorientales , & comme des yeux de poifTon. Alorsfoyez aiTiir que la vritable blancheur ne tarderapas parotre. Ifaac Hollandois,i Le fecret de notre vritable diblution efl laInoircur de charbon faite du Soleil & de la Lune :Itte noirceur indique une conjonction & unllinion fi intime de ces deux, qu'ils feront l'ave- Jir infparables ; ils fe changeront en une poudre

    ^^: trs-blanche. Raymond Lulle,Au bout de quarante jours que la matire aurat mife une chaleur lente & mdiocre , elle de-viendra noire comme de la poix * ce que les Phi-lofophes appellent Tte de corbau , & le Mercuredes. Sages. Alanus,La chaleur agilTant fur Thumidit produit pre-mirement la noirceur , puis la blancheur, de cetteblancheur la couleur citrinej t de cUc-i 1^ roug^O,Arnaud de ^illeneuye^

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    Prface, xvjuelques-uns ont dit qu'on voyot pendant le

    cours de l'uvre toutes les couleurs qu'on peut ima-giner j mais c'ft un fophilme des Philoiophes , carles quatre principales lulemenr fe manifeflent. Ilsne Tont dit que parce que ces quatre font la foarcede toutes les autres. La couleur rouge figniiie lefang 8c le feu ; la citrine la bile

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    xvij Prface.qu'ils font nintelligibles tout autre qu' leurs.Auteurs. Margarita Novella,

    Celui qui fe dgotera aifment de la lelure deslivres des Philofophes ,n'eft pas fait pour la Science& n'y parviendra pas. Un li vre en claircit un autre ;Tun dit ce que l'autre a omis. Mais il ne faut pass'imaginer qu'une ledlure d'un mme livre fuififepour en avoir l'intelligence, deux, trois & mmedix fois rpte elle n'eft pas capable de mettre aufait de ce qu'on defre apprendre. Bacaferin Turba,

    Cette Science eil un don de Dieu, & un myfterecach dans, les livres des PJiilofopIies , fous le voiledbfcur ^^ nigmes , des mtaphores , des paraboles& des difcours envelopps, afin qu'elle ne viennepas la connoifTance des infenfs qui en abufe-roient, & des ignorans qui ne fe donnent pas lapeine d'tudier la Nature. Ceux qui dfirent y par-venir doivent s'appliquer claircir leurs efpritsen lifant avec attention, .& en mditant les textes& les fentences des Philofophes ,fans s'amufer lalettre , mais au fens qu'elle renferme. Aurora Con*furgens.

    Recourez Dieu, mon fils ^tournez votre cur& votre efprit vers lui , plutt que vers l'Art ; carcette Science eft un des plus grands dons de Dieu ,qui en favorife qui il lui plait. Aimez donc Dieude tout votre cur & de toute votre ame , & votreprochain comme vous - mme j demandez cetteScience Dieu ^ avec inftance & perfvrance , & ilvous l'accordera. AlanusToute fagefie vient de Dieu , & a t avec luide toute ternit. Celui donc qui defre la fageffe

    doit la chercher dans Dieu j & la lui demander 9

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    P R P Jf C s. XXparce qu'il la diftribue abondamment ^ fans repro-che. II eA le principe & la Rn ^ la hauteur & la pro-fondeur de toute Icience, & le trfor de toute fa-*gefTe j car de lui, dans lui & par lui font touteschofes, & fans lui on ne peut ruiir rien de bien.A lui donc foit honneur & gloire dans tous les f-cles des icles. Albert le Grand dans la Prfacede fon Trait d'Alchyrde,

    J'aurois pu multiplier le nombre de ces textesdes Phiofophes : on en trouveroit plus qu'il n'enfaut pour former un gros volume ; mais ceux-lfuiront pour mettre le Lefteur au fait de la ma-nire de s'expliquer de ceux qui ont crit fur la ma-tire & les procdes de la Science Hermtique. Cenuage pais qu'on trouve rpandu dans tous leursouvrages , cette obfcurit afedlee , ce myftere quefpeu de gens peuvent pntrer, font fans contreditla vritable raifon qui a fait & fait encore regarderla Pierre Philofophale comme une chyinere, mal-gr le tmoignage de tant d'Auteurs, & les faitscomme certains qui dpofent en faveur de fa ralit.Les Savans, dit-on, la traitent d'extravagance &de folie. Que conclure de-l2 Ne feroit-ce pas unepreuve, que ceux qu'on appelle Savans,font bienloigns de tout favoir ? & qu'ils pourroient dired'eux plus jufre titre ce qu'un ancien Sage de laGrce difoit de lui-mme : J'ignore tant de chofes ^que je puis dire _, je fais feulement que je ne fairien, Ignore-t-on d'ailleurs que les dcouvertes ex-traordinaires, telles, par exemple, que celle de lapoudre & de fes effets, n'ont d'abord trouv dansles Savans-mmes que des railleurs & ^s incr-dules \ Ce qu'eu aemme la fcience a fouvent fes

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    XX P R F C i.prjugs infiniment plus difficiles vaincre querignorance-mme. Il me femble que plus urthomme a d'rendue de gnie & de connoiirances ^moins il doit nier^ & plus il doit voir de poiibilitdans la Nature. A tre crdule il y a plus gagnerqu' perdre. La crdulit engage un homme d'ef-prit dans des recherches qui le dfabafent, s^il toitdans l'erreur, & qui toujours rinllruifent de cequ'il ignoroit.

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    DICTIONNAIREMYTHO-HERMETIQUE.ABAM eft

    le mme queplomb.AABARTA-MEN. FoyeiSaturne. RuUnd.ABADIR. Pierre queRbe fubftitua Jupiterqu'elle venoit de mettre aumonde , & qu'elle prfenta Saturne qui devoit le d-vorer. Prifcien.

    Dans le ryftme des Phi-lofophes Hermtiques , c'eftla xation de la matire , quicommence au rene de Ju-piter j aprs la couleur noire.Voye^ Jupiter , Satur-ne , Rhe , Rgne , & lelivre 3. des Fables Egyp-tiennes & Grecques dvoi-les, chap. 3. cfuir.ABASTER,ABAS-TOR. Nom d'un des che-vaux qui tiroit le char dePluton. Les uns n'en ontmpt que tTQSi Abaiter,

    Amethe & Nonius ; d'au-tres, avec Claudien (^lib. i.de raptu Proferpin. ) , enadmettent quatre , Aethon ,Orphn , Nya & Abaftor.Leurs noms feuls dclarentce qu'on entendoit par ceschevaux, c'eft--dire , la pu-trfa6lion & la volatililationde la matire des Philofo-phes dans le vafe . pendantque cette matire ell: au noir,ou qu'elle a atteint la couleurnoire , figne de la vritablediffolution.L'un de ces nomsfignifie noir , l'autre obfcur ,le troifime nuit^^c. Voyezles Fables Egyptiennes cGrecques dvoiles, liv. 3Vchap. 6.ABESAMENefilaboueou le cambouis qui s'atta-che aux effieux des roues.John[on.ABLUTION en term.esde Philolbphie Spagyiique,ne fignifie pas l'aclion d la-

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    2 A Bver quelque chofe avec del'eau ou autre liqueur ; maispurifier la matire qui eft enputrfaction, au moyen d'unfeu continu fans interrup-tion, jufqu' ce que la ma-tire de noire devienne blan-che. Voici les termes de l'und'entr'eux. Ablution efl uneabfterfion ou lavement de lanoirceur , tache , fouillure ,puanteur , 6cc. de la matire,par la continuation du f-cond degr du feu d'Egypte.Anonymus Epifl. ad Nort-man.filium dilefiiim.Le mme dit ailleurs queles Philofophes entendentauffi par les eaux , les rayons^ la lueur de leur feu.Les Anciens ont cachcette ablution fous l'nigmede la Salamandre j qu'ils di-fent fe nourrir dans le feu ;&du lin incombuflible , qui s'ypurifie , & s'y blanchit j lanss'y confumer.ABNELEITEM , c'eftralun.ABOlTouABIT.c'eftla crufe.ABRAMANE eft unfjom fuppof pour former laiilion de Zoroaftre fur lacration du monde , & laTnani'eftation de la lumire.Un Auteur anonyme , quis'arroge le nom de Philofo-phe Hermtique fans l'treen effet, a iait vme diflrta-

    A Btlon fur Abramane Sc Zo-roaftre. Elle a pour titre :Eloge du Pome lyrique del'Opra de Zoroaftre. A Pa-ris , chez d'Houry fils, 1750.Voyei Amelite.ABREUVER, c'eft di-grer , cuire la matire dugrand oeuvre. On dit abreu-ver , parce que cette matireen fe volatilifant , monte enefpece de vapeurs , qui re-tombent fur la terre demeu-re au fond du vafe. yoye:^Laver, Lavemens.ABRIC , c'eft le foufredes Philofophes , non le fou-fre du vulgaire, ou tout autrefoufre minral ou mtalliquenaturel, ^oy^:^; Soufre.ABSEMIR , un des nomsque les Philofophes ont don-n la matire de l'Art.ABSYRTHE , frre deMde , qu'elle coupa enmorceaux j Si dont elle dif-perfa les membres fur lechemin qu'elle prit , en s'en-fuyant avec Jalon. Cette fa-ble ne fignifie autre chofeque la diflolution jde la ma-tire dans la fconde opra-tion de l'uvre. Voyez lesFables dvoiles, liv. 2. c. i.ABYLA , montagne d'A-frique auprs du dtroit deGibraltar. C*eft une des co-lomnes d'Hercule. On lanomme aujourd'hui Alml'^na. Voyez les Fables Egyp-

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    A Ccennes & Grecques dvoi-les, liv. 5.A CAD. Ceftun desnoms barbares que les Chy-miftes ont donn au vinai-^'aCALACH, ou le Sel,fuivant la faon de s'expri-mer des Sectateurs de la Phi-lofophie Spagyrique. Pla-nifcampi.ACALAI.c'eftle Sel.ACANOR , pot de terreperc de plufieurs trous dans

    l'on fond & dans fes cts.Johnfon , & Paracelfe.ACARTUM,eftundesnoms du minium. D'autresle nomment Azimar.ACATO , ou la Suye.ACAZDIR ou ALCA-NI , ou ALOMBA. C'eftla mme chofe que le Jupiterdes Chymiftes , ou l'tain.Johnfon.ACCATUM,fignifieleclinquant , l'oripeau.ACEDIA,ouACADIA

    fuivant Planifcampi. Four-neau en ufage dans la Spa-gyrique , ainfi nomm de cequ'il ne demande que trs-peu de foins pour y entrete-nir le feu.ACETUM ACERRI-MUM , Eau mercurielle desSages.ACHACHI,ouEaudelumire : c'eft le Mercure desPhilofophes ', ainfi nomm

    A C fde ce que , par fa vertu afti-ve , il purifie leur leton , &le fait paffer de la couleurnoire la blanche , qu'ils ap-pellent lumire.ACHAMECH. Quel-ques Chymiftes ont donnce nom aux fcories de l'ar-gent. Johnfon.ACHELOYS , Fleuvede la Grce , que les Potesont feint tre fils du Soleil Cde la Terre , ravageoit tou-tes les terres qu'il arrofoit ;Hercules le lia.Cet Acheloys^ flon lesPhilofophes Spagyriques ,eft le Mercure philofophi-que dont les efprits confu-ment & diffolvent tout cequ'on y met. Le Philofophe,comme un autre Hercule ,1elie , c'eft--dire , fixe & coa-gule ces efprits flon l'Art;l par ce moyen lui arracheune corne,, qui devient corned'abondance , c'eft--dire ,en fait la pierre philofophale,qui , par fa multiplication Cfa projeftion^enrichit& pro-duit l'abondance de toutesfortes de biens. Voyez lesFables Egypt. & Grecquesdvoiles^ liv. 5.ACHERON, Fleuve del'Enfer , le premier qui feprfentoit aux ombres quidefcendoient dans l'Empirede Pluton. C'eft la premireputrfa

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    % A Cavant Tentiere difTolution.Les Potes ont feint en con-fquence que les eaux dece fleuve prtendu tpientpliantes , ameres & de trs-mauvais got. Ce qui a faitdire aux Philofophes Her-mtiques,, que leur eau mer-curielle dans cet tat , eftamere , fentant l'odeur descadavres,& trs-venimeufe.Voyez les Fables Egypt. &Grecq. dvoiles, 1. 3. c. 6.ACHERUSE, maraisou lac de la Tefprotie , parlequel paffe le fleuve Ache-ron, qui de-l va fe prcipi-ter dans les Enfers. Ceft par-ia que Pluton fe fauva quandil enleva Proferpine. Voyezl'explication de cette fabledans le livre 4^ des FablesEgypt. & Grecq. dvoiles,chap. de Cers.ACHILLE, fils de Pele&: de Thtis , Hros fanslequel les Grecs n'auroientpu s'emparer de la ville deTroie. Voyez cette fable &fon explication dans tout lecours du livre 6^ des FablesEgypt. & Grecq. dvoiles,ACIDE 3 Or philofophi-que, fouphre des Sages, ou

    le magiftere parvenu lacouleur rouge.ACIER. Les Philofophesont beaucoup parl de leur

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    A Dtans le 3 livre des FablesEgypt. & Grecq. dvoiles,chap. 14. . 3.ACSUO. Terme de laPhilofophie Spagyrique ,

    qu'on emploie pour fignifierle coral rousie.ACUREB, veut dire duVerre. Planifcampi.ACUSTO.fignifieleNitre. .ADABISI ou ADE-BEZI. Tortue des Philofo-phes Spagyriques.ADAM eft un nom queles Philofophes ont donn leur magiftere lorfqu'il eftparfait au rouge , parce queleur matire tant la quin-teftence de l'Univers 6c lapremire matire de tous lesindividus de la Nature, ellea un parfait rapport avecAdam , dans lequel Dieu ra-maffa la plus pure fubftancede tous les tres,& que d'ail-leurs Adam, qui fignifie rou-ge , exprime la couleur & lesqualits du magiftere.ADAMITE. Efpece detartre blanc , on terre feuil-le, que les PhilofophesHer-mtiques ont nomm TerreAdamique , Tartre , Terrevierge , Adamita y &c.ADAPTATION, Foye^Convenance.ADARIGE. Nom que.quelques Chymiftes ont

    A D IADARNECH, ouADARNETH,ouAZAR-NET. C'elt l'orpiment, eatermes de Chymie.ADARRIS. La fleur oul'cume fale de l'eau de lamer.ADDITION. Voye^Ajouter.ADEBESSI.Ceftlator-tue des Philofophes , c'eft--dire l'corce qui renferme lavraie matire du mercuredes Sages. Un Auteur inter-rog qu'elle toit la matirecrue de l'Art , rpondit : c'eftla tortue avec la graifTe de lavigne ; & un emblme phi-lofophique reprfente BafileValentin apprtant une tor-tue avec du vin.ADEG. Lait aigri. Johnf,ADECH. Les Philofo-phes Hermtiques donnentce nom la partie de l'hom-me que nous nommons com-munment l'aine ', quelque-fois ils entendent aufTi Tef^prit, qui fe forme des idescommunes des chofes pourles imiter dans les ouvragesde fes mains.ADEHEM ou ALHO-HONEC. Lamedefer,decuivre ou d'autres matiresJhnfon.ADER , ou ADO , ouADHO. Lait frais & nou-veau duquel on a enlev la

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    6 ADADES. Foye^ Pluton.ADHiEC. Efprit qui en-tretient la vie & le mouve-ment dans le corps des ani-maux. Les Philoibphes Her-mtiques diftinguent dansl'homme trois parties quiconftituent fon humanit ;favoir, l'ame, l'erprit & lecorps. L'ame immortelle &fpirituelle qui fe nourrit &s'entretient de Dieu mmecomme en tant une efpeced'extenfion,fuivant ce qu'endit Herms dans fon Afcle-pius ; refprit qui tient com-me le milieu entre l'ame &le corps pour les unir en-femble, & qui fe nourrit dece qu'il y a de plus fubtiledans la nature ,& de la quin-tefTence des lmens , aumoyen de la refpiration ; &enfin le corps crafTe & ter-reflre , qui le nourrit de terre& d'eau, comme en ayantt compof. Voyez le Trai-t de Phyfique dans le pre-mier volume des FablesEgyptiennes & Grecquesdvoiles & rduites au m-me principe , dont ce Dic-tionnaire n'eft qu'une efpece*de Table raifonne.ADHEBE^mme chofequ'ide.ADHO. roye^ADiR.ADIBAT. Mercure desPhilfophes Hermtiques.

    A DADMETE,RoideThef-falie , dont Apollon , aprsavoir t chall du Ciel , gar-da les troupeaux. Apollonen ayant t bien trait , ob-tint des Parques qu'il nemourroit pas , s'il trouvoitquelqu'un qui voult biens'offrir la mort pour lui.Alcefte fon poufe & fonamante fe prfenta, & futfacrifie. Hercules defcenditdans le tnbreux fjour dePluton j & en ayant dlivrAlcefte , il la rendit Ad-mete fon ami. Foye^ Al-CESTE.ADMINISTRER. Don-ner , fournir , procurer.ADMISURAB. C'eft la

    terre philofophique.ADO. Foye^ Ader.ADONIADES ouADONIENNES. Ftes enl'honneur d'Adonis, Voyezfon article.ADONIS. La Fable nousrapporte qu'Adonis fut aimde Vnus ; qu'il fut tu lachaffe- par un fanglier fu-rieux 3& que Vnus en tantinforme, accourut lui pourle fecourlr ; elle rencontradans fon chemin un rofier fleurs blanches, aux pinesduquel s'tant pique le pied,il en fortit du fang qui chan-gea en rouge la couleur blan-che des fleurs. Les Syriens

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    A DAdonis , comme les Egyp-tiens Apis ; l'un & l'autre li-gnifioient la matire Philo-Ibphique, qui aime de V-nus , c'eft--dire de la LunePhilofophique , fe runilentenfemble & fe prtent unfecours mutuel. Ifis & Onristoient le mari & la femme,le frre & la fur , le fils &la mre; & les deux hiftoi-res font tout--fait fembla-bles. Un fanglier tue Ado-nis, Vnus y court ; Typhontue Ofiris , Ifis y accourt :celle-ci ramaffe les membresdifperfs d'Ofiris ,^'^nus ca-che Adonis blefT fous unelaitue. Tout cela reprfenteallgoriquement ce qui fepafl'e dans le vafe Philofo-phique , comme le faventles Adeptes. Voyez l'expli-cation de cette fidion dansles Fables Egyptiennes &Grecques dvoiles , T. 2.ADORAT. Terme bar-bare de Chymie, qui figni-fie le poids de quatre Hvres.ADOS ou ADOT. Eauferre. Elle fe fait en faifantrougir au feu un morceau defer plufieurs fois , & qu'onteint autant de fois dans del'eau pure.ADOUCIR, c'efl lemme que cuire. C'efl: dansce fens que Raymond LuUedit , que leur feu adoucit leschofes aigres 6c ameres. La

    AD 7cuflon desPhilofophes n'eftqu'une pure digeftion conti-nue au mme degr du feudes Sages.ADRAM , ou Sel gem-me.ADRARAGL Tun desnoms que les anciens Chy-

    miftes ont donn au fafrancommun , & que les Cby-miftes Hermtiques donnent la matire de leur Artquand elle eft parvenue parla cuifTon la couleur fa-franne.ADRAST. Nympheaux foins de laquelle Rheconfia l'ducation de fon filsJupiter, aprs l'avoir fauvede la voracit de Saturne.Voyez les Fables Egypt. cGrecques , liv. 3. chap. 4.ADROP. Nom que lesPhilofophes Hermtiquesont donn la matire qu'ilsemployant dans le granduvre. Guy du Mont (Gwi-do de Monte) a fait un Traitqui a pour titre de Philofo-phico Adrop , infr dans leVr tome du Thtre Chy-mique.ADSAMAR. On trou-ve ce term.e dans quelquesAlchymifles, pour fignifierurine.ADULPHUR. Cendre,ou fable.A D U M A. La pierredes Philofophes parvenue

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    s A Eau rouge , avant qu'elle foitclixir.^:aque. V. Eaqu.^EA. Ifle o Circ fai-foit fon fjour. Voyez le li-vre 2. chap. I. des FablesEgyptiennes & Grecquesdvoiles.^LLO. L'une des Har-pies. Voyez les Fab. Egypt.& Grecq. dvoiles, iiv. 2.chap. I.ASON, pre de Jalonflon la Fable , ftit rajeunipar Mde y aprs qu'ellel'eut fait couper en petitsmorceaux , & fait cuire dansune chaudire. Cette fableflon les Chymiftes , fignifieque la matire du grand u-vre femble mourir dans levafe par la putrfaction , 6cpuis revit , & pour ainfi dire,rajeunit en devenant poudreau blanc & puis au rouge.C'eft ce qu'on peut voir danstous les livres des vrais Phi-lofophes. Voyez les Fablescites dans l'art, prcdent.^SPHARA. Incinra^tion de la chair ou de la fubf-tance du corps des animaux.Planifcampi.iETS, Roi de Colchos,pre de Mde , pofTefTeurde latoifond'or, que les Ar-gonautes lui enleveriint. 11toit fils du Soleil. Voyezce que fignifie cette fiftiondans le liv. 2, chap. i. des

    A EFables Egypt. 6c Grecquesdvoiles.iETHNA. Montagne dela Sicile , qui vomit toujoursdes flammes ou de la tume.Les Potes ont feint que Ju-piter renferma deflbus un desGans qui vouloient chafTerles Dieux du ciel; que lestremblemens de terre , quel'on reffent dans les envi-rons , font occafionns parles mouvemens que fe don-ne ce Gant , pour choifirune fituation moins gnante,& que les flammes & la fu-me qui fortent par le fom-met de cette montagne , fontcelles de la forge de Vul-cain , que ce Dieu , forge-ron des foudres de Jupiter& des armes des Hros , atablie defTous. QuelquesChymiftes donnent leurfeu le nom 'jEthna^T^zrc^que c'eft un feu concentr& naturel qui agit perptuel-lement , cn'eft pas toujoursmanifeffe.^THON. L'un des che-vaux qui tranoient le chardePluton. ^. Abaster..ETHRA ou ETHRE.Fille de Pithe , femme d'E-ge 3 & mre de Thfe.Voyez les Fables Egypt. cGrecq. dvoiles, 1. 6. c. 3.AFFAX & AFFARIS.Toutes fortes d'attramens.AFFENIQUE ou AF-

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    A FFENICUM. Johnfon ditque les Chymiftes donnentce nom Tame des chofes.AFFEOS ou AFFROS.Mot corrompu du mot grecnphros , cume. Les Chy-miftes le prennent dans lemme fens.AFFERMER. Affurer,donner pour certain.AFFIDRA. Ceft la c-nife.AFFLAMBER. Voye^Enflamber.AFFORMAS. Ancienterme chymique , qui veutdire du verre.AFFRAGAR. C'efl lennium lelonRullandus^ &le vert-de-gris liiivant Pla-niicampi.AFFRENGI. C'eft en-core le minium.AFFRODINE. Nomque les Chymiftes ont cor-rompu du grec Aphrodite ^& par lequel ils entendenti'Vnus_,& !e cuivre.AFFROTON. Ecu-Tieux. Voye:;^ Affeos.AFFROP. Nom- queles Philofophes Spagyriquesdonnent la matire dugrand uvre.AGALLA. Sel prpar,fuivant Planifcampi.AGAMEMNON. Chefde l'arme des Grecs qui ti-rent le fige de Troie.Voyezfa gnalogie 6c fen hifloire.

    A G 9& ce qu'elles fignihent chy-miquement, dans tout le li-vre 6. des Fables Egypt. &Grecques dvoiles.AGAR. Nom donn lachaux des Philofophes par

    les Alchymiftes , & lachaux commune par quel-ques anciens feclateurs de laChymie vulgaire. Ils l'ontaufli appelle Algit,& Al-ger'u.AGAZOPH. Foyei^VE"RIMINEL.AGE D'OR ou SIECLED'OR. Tems du rgne deSaturne. Voyez ce qu'ondoit entendre par l'ge d'or,dans le liv. 2. chap. 6. desFables Egypt. 6c Grecquesdvoiles.Age fignifie- aufi rgne,chez les Philofophes. Foye:^Rgne.AGENOR,PeredeCad-mus & d'Europe. Voyezl'explication des fables in-ventes fous leurs noms ,hv. 3. ch. 14. . 5. des Fab.Egypt. ScGrecq. dvoiles.AGENT. L'Alchymiereconnot plufieurs agentsdans l'opration de l'uvre,deux en puiflance , & deuxatuels , qui mettent en ac-tion ceux qui n'toient d'a-bord agents qu'en puilTance.

    Les deux agents aluelsfont le feu clelle & le feucentral j. qui prparent la ma-

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    lo A Gtiere l'Artifte. Aprs la pr-paration de la pierre faite parl'Artifte , ces deux agents lerduifent en un feul , qui efl:le feu pliilofophique.Les deux agents en puif-fance Ibnt le foufre & le feuinn de la matire , qui pourdevenir agents aduels n'ontbefoin que d'tre excits parle feu philofophique. Il y aencore un autre agent furlequel les Philofophes ontpreique tous gard le filen-ce , & le rejettent mme enapparence ; c'eft le feu l-mentaire qu'ils ne nommentjamais , & dont ils ne par-lent que par nigmes , pourtromper &: donner la tor-ture ceux qui veulent en-treprendre le grand oeuvre.Aprs la connoilTaiice de lamatire , tout le fecret gtdans l'adminiftration & lergime de ce feu.Agent. L'agent internedes Alchymiftes eft le feuinn de la matire , qui tantexcit par l'externe , digreputrfie 5 & cuit cette ma-tire beaucoup mieux que lefeu lmentaire ne fauroitfaire. Cet agent eft le plusgrand fecrec de l'Art; & pourl'obtenir, il faut fe comportercomme Thetis avec Achille.Un des Ecrivains modernesfur cet Art iPontanus) dit,qu'il eft minral gal , con-

    A Gtnuel , qu'il ne produit pointde vapeurs , s'il n'eft excitavec trop de violence ; qu'ilparticipe du foufre, qu'il n'eftpoint pris ou tir de la ma-tire, qu'il diftTout &: ramaf-fe, qu'il calcine, congel &coagule tout ; qu'il s'acquiertpar induftrie & par l'art, &qu'il cote peu de frais , s'ilen cote quelques-uns.AGNEAU eft auftl undes noms de la matire queles vrais Chymiftes em-ployent pour faire la pierrePhilofophale. Quand cettematire a paft par -les diff-rentes prparations requifespour la purifier de fes partieshtrognes , on lui donnequelquefois le nom 'agneaufans tache , agnus immacu"latus , comme on peut levoir dans le livre qui a pourtitre : Enarrato methodcatrium Gebriverborum, conor'pof par Philalethe.AHOT. Nom donn aulait des Philofophes , qu'ilsappellent lait de la Vierge ,& que les Chymiftes vul-gaires donnent au lait com-mun.AHUSaL. Ceft le fou-fre Philofophique , & nonle foufre vulgaire , commel'ont mal interprt la plu-part des Chymiftes; qui l'ontaufiii nomm Akibot , Al^chimit^

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    A IAIAR , ou Pierre Borl-^AIARAZATH. V^ye^Alahabar.AJAX. Hros Grec quife fignala au fige de Troie& qui ayant viol CafTan-clre dans le temple de Mi-nerve, fut foudroy par cetteDeffe en punition de foncrime. Voyez fon hiftoire ,liv. 6. des Fables Egyptien-nes & Grecques dvoiles.

    Il y ^voit au mme ligeun autre Hros du mmenom , fils de Telamon &d'Hefione ; il difputa avecUlyffe pour avoir les armesd'Achille. Voyez le livre ci-t ci-devant.AIBACHEST ou AI-BATHEST. Nom que quel-ques Chymiftes ont donn la matire de la pierre puri-fie de fes parties htrog-nes ; & parvenu au blancaprs la putrfaftion.AIDONE. FoyeiVLV-TON.AIGLE. Nom que lesPhilofophes Hermtiquesont donn leur mercureaprs fa lublimation. Ilsl'ont ainfi appelle, premi-rement caufe de fa volati-lit; fecondemem^parce quecomme l'aigle dvore les au-tres oifeaux, le mercure desSages dtruit , dvore, & r-duit l'or mme fa premire

    ,% A I IImatire en le rincrudant.Chaque fublimation , fui-vant Philalethe , ei\ une al^gle ; & quoique fept fuffi-lent , on peut les poufler jus-qu' dix. Ainfi quand ils di-fent qu'il faut meure fept ai-gles pour-combattre le lion,nous n'entendons pas , dit lemme Auteur , qu'il faillemettre fept parties de mer-cure ou de volatil contre lelion ou une partie du fixe,mais notre mercure fublim& exalt fept fois. Plus il yaura A'aigles contre le lion ,dit Bafile Valentin , moinsle combat fera long. Tour-mentez le lion , ajoute lemme Auteur , jufqu' ceque l'ennui le prenne & qu'ildefire la m.ort. Faites -enautant de aigle jufqu' cequ'elle pleure ; recueillez feslarmes & le fang du lion ,&mlez-les enfemble dans levafe philofophique. Tout ce-la ne fignifie que la diffolu-tion de la matire , & fa vo-latifation.L'Aigle toit un oifeauconfacr Jupiter ^ par laralfon que le Mercure

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    12 AI #vorer le foye de Promethe,ne fignlfie affi que ra6liondu volatil fur le fixe ou pierrei^ne , qu'ils ont appelle mi-nire de feu clejle. C'eftpourquoi on a feint que Pro-methe avot vol le feu duciel ; & que pour le punirJupiter le fit attacher unrocher^ qui dfigne la pierrefixe des Sages , & que fonfoye, la partie la plus chaudede l'homme , y toit conti-nuellement dvor par unaigle , quelques-uns ont ditun vautour , ce qui revientau mme. Cette aigle toitdite, pour cette railon, tillede Typhon & d'Echidnac'eft- -dire de la putrfac-tion de la matire. Voyezles Fables Egypt. cGrecq.dvoiles, liv. 5. ch. 17.

    Les Spagyriques appel-lent Aigle le fel armoniac'36c le mercure fublim , caufe de la facilit avec la-quelle ils fe fubliment. Maisce n'eft ni du mercure vul-giire , ni du fel armoniac desDroguiftes qu'on doit l'en-tendre , c'eft de ceux desPhilofophes.Aigle dvorant le lion,Expreftion Hermtique, quiexprime la volatilifation dufixe par le volatil , ou du fou-fre par le mercure des Sages.Aigle tendue. Sei ar-snoniac fubiim dans la Chy-

    A rmie vulgaire , & volatilifa^^tion de la matire dans lefens Hermtique.Aigle volante. Mercurdes Philofophes.AIGU. C'eft le magiftereau rouge.AIMAff. Les Sages n'ontpas fait moins d'loges deleur aiman que de leur acier.Mais il ne faut pas s'imagi-ner que cet aiman foit l'^i-man vulgaire. Ils ne lui ontdonn ce nom qu' caufe defa fympathie naturelle avecce qu'ils appellent leur acierCelui-ci eft la mine de leuror ,& aiman eft la mine deleur acier. Le centre de cetaiman renferme un fel ca-ch , un menftrue propre calciner l'or philofophique.Ce fel prpar forme leurmercure , avec lequel ils fontle magifteie des Sages aublanc & au rouge. Il devientune mine de feu clefte , quifert de ferment a leur pierre,pour la multiplier , en fairel'lixir,la poudre de projec-tion , &. la mdecine univer-felle. Et tout cela fe fait parune opration fimple , fansbeaucoup de frais, mais dansun tems un peu long. LesSages donnent aufli le nom'aiman leur mercure djfait, & la partie fixe dela matire qui fixe la vola-tile.

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    A IAJOUTER. On ne doitpas , par ce terme , penferque les Philofophes prten-dent qu'il faille ajouter unematire nouvelle celle quieft dj dans le vafe, maisfeulement qu'il faut conti-nuer cuire. Et quand ils di-fent nous n otons rien , ninous najoutons rien lapierre , il faut les entendre la lettre ; mais quands ils di-fent enfuite , nous en tonsfeulement le fuperflus , &nous lui ajoutons ce qui luimanque, c'eft--dire quenous lui donnons la perfec-tion qu'elle n'avoit pas , aumoyen des oprations dumagiflere.AIR, eft auffi un nomque les Chymiftes Herm-tiques donnent leur mer-cure fubdlif , & fublim enfleurs blanches, ou terre trs-tenue , qu'ils appellent aufiVOifeau d'Herms , l'Aigle,ikc. Alexandre dit dans laTourbe , ou Code de vritquand vous aurez tir l'eaude Vair , Yair du feu, c lefeu de la terre , vous aurezfait tout l'uvre. Ariftote leChymifte dit auli : il fautchanger Vair en eau , con-vertir cette eau en feu , dece feu extraire Vair ; car c'elT:du feu chymique fix , & denotre eau que l'on fait Vair^qu'il faut convertir en fu ,

    A I 15duquel , en continuant l'op-ration , on fait la terre , & decette terre le feu. Et ainfinous convertiffons les l-mens l'un en l'autre ; car enconvertiflant les lmens ontrouve ce qu'on cherche.\j'air des Philofophes n'eftdonc qu'une eau coagulepar le feu , & rduite en pou-dre ou fleurs blanches trs-fubtiles.AIRAIN D'HERMS.Terme de Chymie , dont fefervent les Philofophes Her-mtiques , pour fignifiei lecorps imparfait dont ils doi-vent fe fervr pour l'uvrede la pierre. Ils lui donnentgalement ce nom , avantqu'il foit purin de fes ht-rognits , comme pendantla putrfaction & la dcoc-tion continue qu'il lui fautpour le rendre foufre incom-buftible. Ils le nomment aufiLaiton^Orpiment^Licu vert^Arfenic 3 6c de divers autresnoms qu'on peut voir au ter-me Matire , Si dans les ar-ticles qui les concernent.Airain noir. Matiredes Philofophes pendant laputrfation , ou leur laitonqu'il faut blanchir.Airain blanc. Ceflelaiton blanchi , ou la pierreau blanc.Airain incombusti-ble, Magiftere aw ruge

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    parfait, parce qu'alors il necraint plus les atteintes dufeu.A IRA Z AT. QuelquesChymifles ont donn cenom au Saturne , mais il fautl'entendre de celui des Phi-lofophes.AITMAD. Ceft l'anti-moine vulgaire fuivant lesChymiftes , l'antimoine Sa-turnial , ou Philofophique ,quand on le prend Herm-tiquement. Voyez le livred'Artephius ce fujet.AIZOI. Johnfon donnece nom la joujparbej dansfon trait de Lue HUngaricd,pag. loo.AKEM. Paracelfe a em-ploy ce terme pour figni-lier du beurre cmt.Jjknfon.AKIBRIT. Foye:r^ Al-KIBRIC.AKILIBAT ou ALO-TIN. Ceft la trbenthinefuivant Planilcampi.ALABARl ou AIRA-ZAT. Plomb des Philofo-phes , qu'ils ont aufTi appelleCur de Saturne. Ceft pro-prement la matire de l'Art,qui fe tire de la race de Sa-turne.ALACAB. Sel armoniacPhilofophique, que les Chy-miftes vulgaires interprtentdu fel armoniac commun.ALACAP. Foy, Aigledes Philofophes.

    A LALCEANL Terme defcience Hermtique. Ceft lechangement de la forme fu-perficielle des mtaux, com-me la dalbation de Vnus,qui eft une faufte teinture deLune ou argent , &c. PU-nifcampi,ALAFAR. Ceft le vafePhilofophique , & non levafe de verre qui renfermela matire de Toeuvre.ALAFARANGLAaionde laver& d'purer le plomb

    brl. Planifcampi.ALAFOR,ouleSelal-kali.ALAHABAR ou A-LOOC. Mme chofe qu'A-labari.ALARTAR. Ceft l's-uftum , ou cuivre brl.ALASALET. QuelquesChymiftes ont donn cenom au fel armoniac.ALASTROB. Voye^Alabari.ALATANS. Nom quequelques-uns ont donn lalitharge. Johnfon,ALAURAT. Ceft lenitre des Philofophes , &non le falptre vulgaire , furlequel tant de Chymiftes fefont exercs pure perte.ALAZER. Soufre vif,ou Ambrofien. Il eft rou-{Tetre , tranfparent, & ref-emble beaucoup Torpi-ment fix. Quelques Chy-

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    A Lmilles peu verfs dans le v-ptable lens des Auteurs Her-mtiques , particulirementde Geber^ ont pris ce foutrepour celui des Philoiophesqui n'efl autre que leur ma-tire parvenne la couleurde ce foufre Ambrofien , aumoyen de la cuifTon Philo-fophique.ALBAITouALFURA.Un des noms de la crufe.ALBANUM. Sel d'urine.ALBARAS. Arfenic.ALBR JEKIS. Terrefeuile des Philofophes, ouleur laiton blanchi, leur Lu-ne , leur Diane nue ; enfinleur matire parvenue aublanc.ALBERICK. Cuivre d-capp 6c blanchi par quel-ques oprations chymiques.On y rufit avec l'arienicmais le cuivre refte caflant,& comme rguhfi.ALBESTOS. Matireonhieufe j &. bitumineufe ,combuftible , & de couleurde fer. On la trouve dansl'Arcadie , & Johnfon ditqu'on ne peut l'teindrequand elle eft allume. Jecroirois que cet Auteur fetrompe ,& qu'il a pris le lenscontraire , de celui qu'il fal-loir , parce que la pierreamianthe , qui eft de deuxefpeces , fe nom.me Albefles&: Jlbejion, L'uriQ c l'autre

    AL 15font incombulhbles. Les an-ciens fe fervoient de la fcif-file , qui reffemble l'alunde plume , pour faire unetoile dans laquelle ils br-loient les corps des morts ^pour en conferver les cen-dres. On trouve ces deuxfortes d'amianthes fur lesmontagnes des Pyrnes. Ily crot aulTi une plante ,ffinous en croyons Pomet , quimife dans l'eau pour y trerouie comme le chanvre ,&enfuite travaille de mme ,produit une toile incombuf-tible.ALBETUD. Les Chy-miftes ont quelquefois don-n ce nom au galbanum.ALBIFICATION.Foyei Blanchir.ALBLMEC. C'eft l'orpi^ment.ALBOR. Urine.ALBORACH. Matiredes Philofophes parvenue

    la blancijieur.ALBORCA. F. Mer-cure Philosophique.ALBOS. Creufet.ALBOTAR. Crufe.ALBOTLM , ALBO-TAI, ALBOTRA.Mme

    chofe que Albotar, ou c-rufe.ALBUSAO. Ceft lefoufre des Sages ; quelquesChymiftes ont donn cenoio su foufre commun.

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    i6 A LALCABRICK. F. Al-KIBRICK.ALCADY. Vitriol OU at-trament blanc ^ ou fel blancdes Sages.ALCAFIEL. AntimoinePhilofophique ou matireSaturnienne propre l'u-vre des Sages.ALCALHAL. Vinaigreen termes de Chymie vul-gaire; mais ce vinaigre n'eftpas celui des Philoibphes ,qui n'eft autre chofe que leurau pontique , ou leur mer-cure dilFolvant.ALCALIGATAM.Compofition chymique fai-te avec de la mumie & del'eiprit alkali ; (i l'on y ajoutedu mercure doux , c'eft , ditPlanilcampi , un admirableremde pour la goutte , &fur-tout il elle procde d'unrefte de maladie vnrienne.ALCAMOR. r. Ala-HABAR.ALCANl.r.AAZDTR.ALCANNAouLCO-NA. El'pece de canne ou

    arbriffeau creux &: noueuxdont les Arabes le fervoientautrefois pour faire des pi-ques. On l'employ aujour-d'hui dans la mdecine aulieu de gayac. Johnfon.ALCAOL fignifie quel-quefois du lait aigri , & d'au-tres fois du mercure. John-fon, Cet Auteur auroit d

    A Ldire qu*en termes de Phila-fophie Hermtique , lait ai-gri & mercure des Sages nefont qu'une mme chofe.ALCEBRlSVIF.Ceft,en Chymie , le foufre vifou naturel ; mais dans l'artHermtique, c'eft la pierre

    igne , la matire parvenueau rouge dans la premireopration des Philofophes.ALCE. V. Hercule.ALCESTE, fille de Pe-

    lias & femme d'Admiete ,offrit fa vie pour fauver cellede fon mari. Hercules def-cendit aux Enfers ; aprs yavoir li le Cerbre , il ra-mena Alcefte dans le fjourdes vivans , & la rendit ktonpoux. Voyez le liv. 5. ch.21. des Fables Egypt. 6cGrecques dvoiles.ALCHABRIC. Voye^Alkibric.ALCHA-EST. VoyeiAlkaest.ALCHARiT ou ZAI-BACH. C'eft le mercure ,mais celui des Phiiofoohes.ALCHAZANON.Boue

    qui tombe des meules ai-guifer. On en fait un mafticexcellent. Johnfon.ALCHIERAM.Nomque quelques Chymiftes ontdonn la tte morte quire'fte au fond de la cucurbiteaprs la diftillation. Rullan-dus*

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    A EALCHITRAM , le mi-me qiiAlchieram. On trou-ve ce nom dans quelquesChymiftes , pour figniferl'huile de genivre , la poixliquide,& Rullandus le don-fiQ l'arfenic prpar.ALCHITURA. Ceft lapoix liquide.ALCHONOR. F.Ala-HABAR.ALCHYMIE. Prefquetous les Auteurs varient fur

    la dfinition de cette fcience,parce qu'il y en a de deuxfortes , l'une vraie & l'autrefauffe. La premire fe dfi-nit, flon Denis Zachaire,une partie de la Philofophienaturelle, qui apprend faireles mtaux fur la terre , enimitant les oprations de laNature fous terre , d'auiiprs qu'il eft poiTible. Para-celfe dit que YAlchymie eftune fcience qui montre tranfmuer les genres des m-taux l'un en TautreMais la vraie dfinitionqu*on peut tirer de tout ceque les bons Auteurs difentde la vraie Alchymie , efttelle : VAlchymie eft unefcience , & l'art de faire unepoudre fermentative , quitranfmue les mtaux impar-faits en or , & qui fert de re-mde univerfel tous lesmaux naturels des hommesyes animaux 6c des plam^St

    AL ifLa faufle Alchymie nepeut mieux fe dfinir, quel'art de fe rendre mifrabletant du ct de la fortuneque de la fant.La vraie confifte per-fectionner les mtaux , Se entretenir la fant. La faufle dtruire l'un c l'autre.La premire emploie lesagens de la Nature , & imitefes oprations. La fcondetravaille fur des principeserronns , & emploie pouragent le tyran c le deftnic-teur de la Nature.La premire , d'une ma-tire vile c en petite quan-tit 5 fait une chofe trs-pr-cieufe. La fconde , d'unematire trs - prcieufe , del'or mme , fait une matiretrs-vile , de la fume 6c dela cendre.Le rfultat de la vraie eftla gurifon prompte de tou-tes les maladies qui affligentl'humanit. Le rfultat de lafaufte font ces mmes maux ,qui furviennent commun-ment aux fouffleurs.VAlchymie eft tombedans le mpris , depuis que

    le grand nombre de mauvaisArtiftes en ont impof auxgens trop crdules c igno-rans , par leurs fupercheries.L'or eft l'objet de l'ambitiondes hommes ; les dangersawxqueU Von eft oblig de

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    tS ALs'expfer furmer& fur terre,pour fe procurer ce prcieuxmtal, ne rebutent que peude gens. IJn homme fe pr-fente ; il fait , dit -il , lemoyen de faire crotre dansvotre propre maifon la mi-nire de tous les trfors , fansd'autres rifques que celuid'une partie de ceux quevous pofTds. Sur fon ver-biage , dont on ne connotpas le faux , parce qu'onignore le procd de la Na-ture, on fe laifle gagner, onfeme fon or , & l'on ne re-cueille que de la fume ; onfe ruine , on finit enfin pardtefler l'impofleur, & dou-ter de la vrit de l'exiftencede VAlchymie , parce qu'onn'efl pas parvenu au butqu'elle fe propofe en pre-nant un chemin oppof ce-lui qui y conduit.Il eft peu d'Anifles vraisAlchymifles ; il en eft beau-coup qui travaillent flon lesprincipes de laChymie vul-gaire. Ces derniers puifentdans leur art des fophiflica-tions fans nombre ; c'efl luiqui fournit tous ces impof-teurs , qui aprs s'tre rui-ns , cherchent ruiner lesautres. C'eft lui que l'on de-vroit mprifer par ces rai-fons, fi l'on n'en avoit deplus fortes del'eftimer, parU grand nQmbre de fes dys,tu par Hercule.Voyezles- Fables Egypt. & Grecq.idvoieSjliv. 5. chap. 12.

    [ ALEC. C'eftlefel.I A L E C H. Mme chofeigue vitriol.ALECHARIT. Mercurecommun & non vulgaire

    niais celui des Philofophes.ALEGHIL. Nom quequelques Ghymiftes ontdonn au trpied fur lequelon pofe quelque vale , pen-dant les oprations chymi-ques.ALECTO . L'une des Fo-rtes, qui avec fes deuxfoeursTyfiphone & Mgre , fillesde rcheron & de la Nuitflon quelques-uns , filles deJupiter , flon d'autres ^ fu-rent conftitues pour tour-menter les ombres dans leroyaume de Pfuton. Ellesreprfentent l'adlion de l'eausnercurielle appelle Dra-

    Igon , fur la partie fixe de lamatire , pendant la putr-fadion & la volatilrfation.Voyez le livre 3. des FablesEgypt. & Grecq. dvoiles,chap. 6.ALECTORIE , Lapis

    AL 21AUorlus, Efpece de pierrebrillante c prefque tranfpa-rente comme du criftal , dela grofleur d'une fve. Onla trouve dans le ventriculedes vieux chapons & desvieux coqs , fi l'on en doitcroire Albert. Les anciensdifoient que YaUBorie ren*-doit l'homme qui la portoitcourageux j trs-fort; & luiprocurok beaucoup de ri-chefTes. C'eft pour cela , di-foient - ils , que Mion Cro-toniate fortoit toujours vic-torieux du combat. Ils la re-gardoient aufl comme unphiltre, &: lui donnoient laproprit de modrer la foif.Johnfon.ALEFANTES. C'eft leFos folis.ALEMBACL Plombbrl ou calcin.ALEMBIC. Les Philofo-phes Hermtiques donnentquelquefois ce nom leurmercure , parce ([ue c'eft parfon moyen qu'ils font leursprtendues diftillations , fu-blimations , &c.ALEMBROTH. Nomque les Philofophes Spagy-

    riques ont donn quelque-fois au fel de leur mercure,qu'ils appellent auffi le feldes Philofophes , & la clefde l'Art.Alembroth eft encorele nom que quelques Chy-

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    22 ALmiiles ont donn au fl Jetartre , qu'ils ont aufi ap-pelle le Magiftere des Ma-gifteres. Johnfon. RulLALEMZADAR. Selarmoniac.ALERNET. Orpiment.ALES. Tout Tel compofdu mlange de plufieurs au-tres fels.AL ET H. Jupiter desPhilofophes , & l'tain desChymiftes.ALEUSANTLFoy^^Alosanti.ALEXANTHL Fleursd'airain.ALEXR. Toute mde-cine chymique.ALEZARAM.Lavuredeplomb , ou Saturne des Phi-ofophes nettoy & blanchi.ALFACO.r.AxiMAD.ALFACTA ou ALFA-TA. C'efl le mme que dif-iillation.ALFADIDAM. Scories,cume de fer , non cellesqui refient dans lafournaifemais celles qu'on appelleauffi pailles defer, qui tom-bent auprs de l'enclume ,quand on y bat le fer aumarteau.ALFATID A. Cuivrebrl. Il iignifie aufli limailleJe cuivre.ALFIDUS, Le mme querufe.ALFOL. Sel annoniac^

    A Len fait de Chymie vulgaire >& l'aigle des Philofophes,quand il s'agit de fcienceHermtique.AL FUR. Safran com-mun pour les Chymiftes , 6c

    fafran des Sages , ou la ma-tire des Philofophes parve-nue , par la digeilion , lacouleur de fafran.ALFURAouALBAlT.La crufe ; ou la matire del'uvre parvenue au blanc,ALFUSA. C'efl la tu-thie.ALGALL Nitre. En ter-mes de fcience Hermtique^,c'eft la premire matire del'uvre.ALGAMET. Charbon*ALGATIA. Civette.ALGEROTH. Poudredu mercure de vie.ALGIBICH. Foye^AL-KIBRICK.ALHENOT. V. Ala-HABAR.ALHOFOL. Antimoine.ALHOHONEC. VoyeiAdehem.ALHOHONOC. Voye^Alahabar.ALIAS.Mme chofe queVafe.ALIBA. Une des colon-nes qu'Hercule planta auxconfins de la Mauritanie.Voyez les Fables Egypt. &Grecques dvoiles^ liv %chap. la

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    A LALIGULE. Toute con-e^ion chymique.ALIMEI^T Je la Pierre.C'eft le feu.ALINZADIR&ALIN-ZIADIR. C'eft le fel armo-

    niac.ALIOCAB, Sel armo-niac.ALISTITES. Sel armo-niac.ALIX. Sel commun pr-par.ALKAEST. Liqueur

    qui , flon Paracelfe c Van-Helmont , diffout tous lescorps vifibles , 6c les rduit leur premire matire. Ildiffre de ce que les vraisChymifles appellent leurMercure, Cette diiTolutioneft naturelle , doues , fanscorrofion ; elle conferve lafemence des corps , la dif-pofe la gnration ; au lieuque les diublutions des Chy-mifles ordinaires fe font pardes eaux fortes , qui partici-pent , dans leurs effets , dufeu lmentaire qui dtruit& tue, au lieu de vivifier.C'eft pourquoi les Philofo-phes Hermtiques difent :Les Chymiftes dtruifent,nous difions ; ils brlentpar le feu , nous par l'eau ;ils tuent, nous reflufcitons.Ils lavent par l'eau , nous parle feu , &c. Paracelfe en d-crit la prparation dans fon

    AL 25livre 2. de Nat. rerum,Martin Rullandus dit queVAlkaeJl eft un mercure pr-par , non du tartre , com-me quelques-uns l'ont crutromps par un endroit deVan-Helmont , o il dit enparlant de VAlkaeJl : Si vousne pouve^ parvenir dcou-'vrir ce fecret du feu , appre-net^ au moins rendre le felde tartre volatil , pour fai-re vos diffolutions par fonmoyen. Van-Heimont , deFebribtts.

    Michel Toxite dit aufique VAlkaeft eft un mercureprpar pour les maladies dufoye.Plufieurs Chymiftes ontprtendu que VAlkaeft nediffroit point du grand& dupetit circul de Paracelfe,fait avec l'efprit de fel com-mun ; d'autres ont cru l'avoirtrouv dans l'timologie dunom mme Alkali ejl, com-me fi l'on difoit c'eft du felalkali ; mais comme les felsalkalis des cendres , de lafonde , du tartre , &c. neproduifoient pas l'effet deValkaefl, on imagina d'alka-lifer le nitre en le fixant*Glauber en fit fon fel , au-quel il donna le nom de feladmirable. Mais ni les uns niles autres n'ont ruffi. UnAuteur, dont je ne me rap-pelle pas le nom , dit que

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    -i4 .A Lc'efl um liqueur trs-com-mune chez les Arabes. Para-celfe ni Van-Helmont n'ontpas expliqu aflez claire-ment ce qu'ils entendoientpar cette liqueur diftolvante,pour qu'on puifle la devinerpar lalefture de leurs ouvra-ges. Il diffre du diflblvantdes Philofophes , en ce quecelui-ci s'unit infparable-ment ce qu'il dilTout, &l'autre s'en fpare fans dimi-nution.A LK AL. Cendres gra-.Velles ou clavelles.ALKALAC. Sel fixe.ALKALAP. Etain, Jwpiter.ALKALAT. Fleur defel , ou fl fublim.ALKALD. K Allor.ALKALIE. Vafe desPhilofophes.ALKANT. Mercure desSages.ALKARA. Cucurblte.ALKASOR. Pierre aurouge , ou le foufre.ALKAUT. Mercure, ouargent vif.ALKAUTUM.Nomqu quelques Chymiftes ontdonn l'arfenic ; d'autres au

    cuivre brl ou s-ujum,Johnfon,ALKIBERT./^oy^rAL-XIBRIC.ALKIBICALKIBRC.Sottit des Sages , on la ma-

    Altere philofophique parve-nue la couleur de pourpredans la premire prpara-tion. Alors c'efl: leur foufrevif, leur or, leur Apollon,Iguh minire de feu clefte,leur Promethe , leur Ofi-ris , &c.ALKIN. Cendres gra-velles, ou cendres des Phi-lofophes j qu'il ne faut pasmprifer,dit Morien, parcequ'elles contiennent le dia-dme de leur Roi , leur Bac-chu6, leur Efculape , &c.ALKIR. C'eit la. fume& les charbons.ALKOEL. Johnfon dkque c'eft une efpece deplomb trcs^finjtir des mi-nes o l'on trouve le lapisla^uli ; quelques-uns ont ap-pelle ce plomb Antimoine,ALKOOLISER. Foye^Alcoolisation.ALKOSOR. Camphre.ALKY-PLOMB. Foye^Altey-Plom.ALLABOR , ALCA-MOR , ALCHONOR ,ALLARINOCH,ALRA-CAS. Tous ces noms figni-fient la mme chofe qu'^*-lahabar.ALLOR. iEs-uftum etigrenailles.ALLUTEL. K Alu-DEL.ALMACAUDA^Li.tharge

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    ALfi. ALMAGRA. Les Chy-jnifles ordinaires donnent u-nom au bol , au cuivre , aulaiton ; mais les Philofophes

    I -Chymifles ne l'entendentf que de la matire de leuri

    pierre. O ! bon Roi , vouscevez favoir parfaitement' avant toutes chofes , que lafume rouge , & la imeblanche, & le lion vert,&

    almagra, & l'immondice dela mort , & le limpide, & lefang , & l'eudica , & la terrefcetide , Ibnt des chofes danslefquelles confifte tout lemagiflere. Morien. Aima"gra eft le laiton que j'ai nom-m ci-defus la terre rouge.Idem. C'eft--dire le foutrePhilolophique.ALMAKIST. Litharge.. ALMARAGQ. Corail.ALMARCAT. Lidiar-e , ou fcories de l'or.ALMARGAZ. Plombrduit en litharge dans la

    coupelle.ALMARGEN & AL-MARGOL. Coiail.ALMARKASITE.yoye:(^ Mercure.ALMARTACK.Lithar-ge calcine.ALMARZIDA. Lithar-

    ge d'argent.ALM AT. Crufe, ourouille de plomb.ALMATKASITE. Ar-gent vif

    ALME ou ALMA. Eauphilofophique.ALMECHAFIDE. Cui-vre , airain.ALxMENE. Sel gemme.ALMETAL Scories de

    fer.ALMIBA. Etain ^ Jupi-ter.ALMISA.C^eftlemufc,fi nous en croyons Planii^campi.ALMISADIR ou AL-MIZADIR. Vert-de-grisrouille de cuivre. Paracelfefemble l'entendre dans cefens-l, quand il s'crit parun Z. au lieu d'un 5". Maisles Philofophes appellentleur fel armoniac Almifa^dir , Almifadit ,& quelque-fois Almifadu.ALMISARUB. Terrephilofophique , qu'il fautcultiver , pour y femer. ]egrain d'or qui doit produireau centuple , & davantage.VoycT Terre feuille-ALNECouALLENEC.Etain , Jupiter.ALO. Sel commun pourla Chymie, &. fel des mtauxdans le fens Hermtique.ALOCAF. SeL armo-niac.ALOFIL. Bande de ln^

    , qu'on employ pourceller les vafes. Johnfon.ALOxMBA. V, Alaha-BAK^ ACAZDIR,.

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    6 ALALOMBARI. Plombbrl. PlanifcampLALOOC. VoyeiALA"jHABAR.ALOS. Sel en gnral.ALOSANTHl. Fleursde fel.ALOSET. Mercure desPhilofophes.ALOTIN. Voyei Aki-LIBAT.ALOUS. Fils du Soleil& d'Antiope. Voyez \qs Fa-

    bles Egypt. & Grecquesliv. 3. chap. 14. . 6.ALRACHAS. VoyeiAlahasar.ALSECH. Alun.ALSELAT. Cuivre br^16, ics-uflum,ALSUFIR. Couleur rou-ge qui furvient au magifteredes Sages la fin des op-

    rations. Calid^chap 1. desSecrets de rAlchyme,ALTAFOR. Camphre.ALTAMBUS. Pierrerouge , ou pierre du fang-humain ; c'eft l'lixir Philo-

    sophique.ALTARA.Cucurbite.ALTEY-PLOMP. Selde Saturne , ou matire dou-ce , extraite du plomb aumoyen du vinaigre. John-[on, Voyei^ Ame de Sa-turne.ALTHANACA. Orpi-ment.ALTIMAR. Es'Ulum^

    A LALTIMION. Scories deplomb.ALTINGAT. Vert-de-gris , rouille de cuivre.ALTINURAUM. Vi-.triol _, attrament.ALTIT. Affaftda.ALTOFET. Anti-

    moine.ALUACH ou ALU-HEC. Jupiter , tain.ALUDEL ou ALU-TEL. Vafe requis pour legrand uvre. Geber le d-

    crit ainfi dans la 4* partiedu liv. I. de fa Somme dela perfefion, L'Aludel doittre fait d'un verre pais ga-lement par-tout; toute autrematire ne vaut rien pour ceteffet , moins qu'elle ne foitd'iaie fubftance qui ait beau-coup d'affinit avec le verre ,,telle que celle des cailloux.Car le verre feul eft proprepar fa confiftance & fa fubf-tance inaltrable retenir lesefprits tnus & fubtils desn"xtes, qui s'vaporeroientpar les pores des autres ma-tires. Les mtaux mme nevalent rien pour cela ; parceque l'affinit qu'ils ont avecks efprits minraux & m-talliques 5 en feroient unerunion , au lieu de les laifferfublimer.Mais Geber comme lesautres Philofophes n'enten-dent pas toujours le vafe de

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    A Lverfe , par le terme Aludcl;fouvent , & le plus commu-nment, ils drignentlbus cenom le vafe philoibphique,qu'il ne faut pas confondreavec le vafe dans lequel onrenferme la matire. C'ellpourquoi quand ils difenc deiceller hermtiquement XA-ludel , cela veut dire , qu'ilfaut fixer le mercure des Sa-ges. Voyt^ Vase.Les Chymifles vulgairesont interprt Aludel parfourneau , cucurbite ; lorf-que les Adeptes en parlenten femblant indiquer unfourneau, il faut l'entendrede leur fourneau fecret , quiquelquefois fe prend pour lamatire de laquelle ils ex-trayent leur mercure ; d'au-tres fois , de leur foufre ani-

    %in, vif, ou pierre igne ,qui entretient & conferve lefeu interne &. agiffant del'uvre. Aludel le prend en-core pour le mercure mmeanim.ALUDIT. Mercure desSages.A L U E C H. Jupitertain purifi.ALUMBOTI. Plombcalcin.ALUMONQDIG. Selarmoniac.ALUN. Nom quelesPhi-lofophes ont donn quel-quefois leur fel , qui n'eft

    AL 17pas Talun vulgaire , mais uael principe de l'alun , desautres fels , des minraux Cdes mtaux.Alun Alafuri. Sel.alkali.Alun de Alap. Sel de

    Grce. PlanifcamphAlun Alkali. C'eft lenitre fix.Alun Alkori. Nitrefimple.Alun Marin. Efprithumide de Tar , qui vivifietous les tres fubiunairespar la chaleur qui faccom-pagne.Alun Syrach,AlunAlkokar 3 Alun Alfu-RIN. Alun calcin.ALUNIBUR. ArgentLune des Fhilofophes, leurpierre au blanc parfait.ALUNSEL. QuelquesChymiftes appellent ainftles gotes qui tombent duchapiteau de l'alembic dansle rcipient. RuUandusALUSAR. Manne.ALUSEN. Toute ma-tlere foufre.ALUSLR. Nom quequelques Adeptes ont don-n la pierre fixe au rougede couleur de pourpre.ALZAFAR. CuHtcbrl.ALZEGL Attrament.ALZEMAFOR. Cinna.bre.

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    tt,8 AL A MALZERNAD. Magifte-jre au rouge.ALZUAT. Poids detrois s;rains. Johnfon,AMALGAMER. Fairela runion du mercure phi-

    lofophique avec le foufre ouTor des Sages ; non pas la manire des Chymiflesvulgaires , en broyant dansun mortier ou autrement ,une matire folide avec uncorj3s liquide ; mais en con-duisant le feu des Philofo-phes,iuivant le rgime pref.crit ; c'eft--dire^ en perfec-tionnant l'uvre par la cu:f-{o\ ou digeftion continue ,au feu gal , fulfiireux , en-vironn &l qui ne brle pas.Voyez Artepkius ^fur le r-fnme du. Feu,AMALGRA ou AL-MAGRA. Soufre des Phi-Jofophes, ou pierreau rouge.AMAR. Vinaigre desSages , 6c leur diffolvant.LesChymiftes vulgaires ontquelquefois donn ce nomau vinaigre commun.AMLTHE. Chvrefui fournit le lait dont lesKimphes nourrirent Jupiter.Ce Dieu la tranfporta auciel , & fit prfent fes nour-rices d'une des cornes decette chcvre , laquelle ildonna la proprit de pro-curer ce5 Nimphes tout cequ'elles defireroient^elken

    A Mprt le nom de corntd*ahonrdance. Voyez-en l'explica'*,tion chymique , liv. 3. ch. 44& ail leurs, des FablesEgyp-tiennes & Gre'cq. dvoiles,AMAZONNES. Leshiftoires anciennes font plei-nes des. allions de ces fem-mes guerrires- ainfi nom-mes. Gn compte au nom-hre des travaux d'Herculela viloire qu'il fut oblig deremporter fur elles , pourpouvoir enlever Hyppo-lie leur Reine, un baudrierorn de diamans& de rubisqu'Eurifthe avoit demand Hercule. Aprs que celui--ci eut pris cette Reine , il ladonna Thfe qui Tavoitaccompagn , & porta lebaudrier . Eurifthe.-

    Les Phlofophes Herm*'tiques expliquent ce travail*d'Hercule dans le mme fensque fes autres travaux. Ceilune allgorie , difent-ils , dela perfelion du grand u*vre de a pierre , & de Umdecine parfaite au blanc& au rouge , rprfente parce baudrier, or-n de rubis cde diamans ; parce qu'il n'ya rien au monde de fi pr-cieux que cette mdecineunivepfelle. Voyez les Fa-bles Egypt. & Grecq. d.voiles . liv. 5.AMBROSIE. Nour-riture 4^5 Dieux \ c'eft la

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    A Mmercure des PhilofophesHermtiques , principe detous les mtaux.AME. Magiftere parfaitau rouge ; parce qu'alors ileft proprement le fermentqui anime la pierre pour enfaire l'lixir.

    Les Chymiftes donnentaufi ce nom au foutremoyen , parce que de mmeque l'ame conferve le corpspar une chaleur & un hu-mide radical qui empchentla diflblution des parties , demme le foufre moyen ,comme un baume, aglutineles parties , en conierve l'u-nion & la cohfion.Ame de Saturne.Anima Saturnin ou Altheapliimhi. Terme de Chy-mre. Douceur trs-fuave duplomb , extraite avec le vi-naigre

    ,puis prcipit avec

    l'eau commune. Planifc,Ame du vitriol.Soufre vitriolique que l'onextrait de la faon fuivante.Ayez des terrines vernifTes,tenant environ quatre pin-tes chacune , mettez-y troisbonnes pintes d'eau de pluieltre , & trois poignes devitriol commun en poudre ;remuez bien le tout, & laif-fez difoudre le vitriol , aprsavoir mis les vafes l'air ouau foleil ; il fe formera furla fuperficie U i'au une

    A M ifpellicule de couleur d*arc-en-ciel, que vous enlverezadroitement avec une cuil-ler de verre ou d'ivoire , &la mettrez dans un val oucreufet , qui puiffe rfifterau feu. Aprs avoir enlevcette premire , vous agite-rez l'eau , & quand elle ferarepofe , il fe formera unefconde pellicule , que vousenlverez comme la pre-mire. Vous continuerezl'opration jufqu' ce qu'ilne s'en formera plus. CetteA:ne de vitriol mife un feuviolent , devient rouge com-me du fang , & ne s'y con-fume pas. Lorfque les vafesfont l'air, il faut les garan-tir de la pluie & de la poui^fiere. Cette poudre rouge ,mle en petite quantitavec du cuivre dcap & li-qufi

    j y fait un effet fur-prenant , de mmie qu'avecles autres mtaux. Minfyck,Ame Sensible. C'eft lefel armoniaCj fuivant Man-get.AMEUTE. Les Egyp-tiens donnoient ce nom lafemme imaginaire de Zo-roaftre , & n'entendoientpar-l que l'humidit de l'airfubtile , extrmement rar-fi , fervant de vhicule aufeu clefte fignifi par Zo-roafte , qui faute de cet airpur & dli , ne pounoit

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    ^o A Mle manifefter fenfiblemem.Leur union indivilible ^ quifait la vie de tous les tresde la Nature , a t de tousles tems le digne objet del'attention & du culte desanciens Philofophes Natu-ralises , ainfi que l'Hiftoirenous l'apprend en traitantdes religions les plus accr-dites. L'on feint qu'Abra-mane ou Denis , Prince destnbres, eft oppof Zo-roaitre, auquel ce premierdclare une guerre ambi-tieufe , dont l'vnement nepeut tre qu' la gloire deZoroaftre , c'eft--dire cellede la lumire , puifque lestnbres ne font qu'une pri-vation de lumire , & qu'uneprivation n'a point d'exif-tence.AMENDER. On trou-ve ce terme dans prefquetous les Auteurs Chymi-ques % pour fignifier perfec-tionner. La nature s amendeen nature ; nature amendenature ;ils entendent par cestermes , que ia nature fe ferttoujours dans Tes oprationsde chofes homognes pourperfedionner fes ouvrages

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    A MAMISADIR.r^y^{AL.MISADIR.AMISADER & AMI-SADIR. Sel armoniac phi-lofophique.AMITHAON. Fiis deCrthe & oncle de Jafon.Voyez les Fables Egypt. &Grecq. liv. i. chap. i.AMMON. Le mmeque Jupiter, Dieu des Egyp-tiens. Voyez le livre i . desFables Egypt. & Grecquesdvoiles, fe6l. 3. cliap. 8.Ammon fut ador en Li-bye fous la figure d'un b-lier, foit parce que Jupiteren fe fauvant avec les au-tres Dieux en Egypte , pourfe fouflraire la pourluitedes Gants ^ prit la formede cet animal ; foit , commele difent d'autres , que Jupi-ter fous la figure d'un blier,ait fait foudre une fontainepour defaltrer l'arme deBacchus.AMNIS ALKALtSA-TUS. Quelques ChymiftesSpagyriques ont ainli nom-m les fources d'eau , qui enpaffant & fe filtrant traversles terres calcaires , fe fontimprgnes de fels alkalis,AMOGABRIEL. Cin-liabre.AMPHION. Fils de Ju-piter & d'Antiope. il btitla ville de Thebes , & lespierres s'arrangeoient d'el-

    A M 3rles-mmes aufon de fa lyre jMercure avoit t fon ma-tre de mufique. Voyez lesFables Egypt. & Grecquesdvoiles, liv. 3. chap. 14..6.AMPHYTRION. Epouxd'Alcmene , flon la Fable.Voyez ce qu'il fignife flonl'explication des Alchymif-tes dans Tart. Alcmene.AMYCUS,Roide Be-brycie , fils de Neptune &de la Nymphe Melie , d-fioit les trangers aux pa-lets ; Pollux , un des Argo-nautes , accepta le dfi,&tua Amycus. Fables Egypt.& Grecq. dvoiles, liv. i.chap. I.AN. Soufre des Phllofo-phes , ainfi nomm , parcequ'tant en mme tems leurApollon , leur Soleil , il di-rige enfuite les oprationsde la pierre pendant le coursdes quatre faifons de l'annephilofophique, requifes pourla perfection de l'uvre.Ce. pourquoi ils l'ont auiiappelle le Pre de la pierreANACAB. Sel armo-:niac des Sages.ANACHRON. Foye^Anathron.ANATHRON. Efpecede fel qui crot fur les pier-

    res ; & qui diffre du falp-tre. Quand on le fait cuire ,il devient une efpece d'alun

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    ^2 A Macide. Si Ton pouffe le feu ,il prend la forme & la tranf-parence du verre , 6c laifleune cume , que les Anciensregardoient fauflement com-me un fiel de verre. Ils l'ap-pelloient 'Eax vitru Planif-campi.RuUand le nomme Sagl-mm vtri Baurac,ANATON , fignifiequelquefois l'cume ou felde verre ; mais ordinaire-ment on le prend pour le felnitre.ANATOSIER. Sel ar-moniac.ANATRIS. Mercure.ANATRUM. Verre co-lor de diffrentes couleurs.On rappelle plus commu-nment Terre farrajine ouSmaltum.ANATUM. Coqued'uf.ANCE, fils de Nep-tune & d'Aftipale , fut undes Argonautes ; il iuccda Typliis dans la conduitedu navire Argo. Fabl. Egyp-tiennes & Grecques dvoi-les, liv. 1. chap. I.ANCHISE , pre d'E-ne, qui le fauva fur fes pau-les de Tembrafement de laville de Troye , aprs queles Grecs s'en furent rendules matres. Fables Egypt.6c Grecq. dvoiles , Def"cents d'Ene aux Enfers^

    A MANCHRE. Cefl lachaux, ainfi nomme , caaf de fa proprit qu'elle a defixer les chofes volatiles.ANCINAR. Borax.' ANCOSA. Lacque.ANDENA, Chalybs

    Orientalis , eft un acierqu'on nous apporte de l'O-rient. Il fe liqufie au feu ,comme les autres mtaux& peut tre jette en moules.RuUand.ANDROGINE HERMAPHRODITE.Nom que les ChymiflesHermtiques ont donn la matire purifie de leurpierre j aprs la conjonlion.C'eft proprement leur mer-cure , qu'ils appellent mle6c femelle , Rebs , 6c detant d'autres noms , qu'onpeut voir dans l'article Ma-tTIRE.

    Ils l'ont nomm ainfi , par-ce qu'ils difent que leur ma-tire fe fufit elle-mmepour engendrer , 6c mettreau monde l'enfant royal,plus parfait que fes pareniQue leur matire eft une ;c'eft leur aipth , duquel ilsrptent fouvent que l'azoth& le feu fuffifent l'Artifte ;que nanmoins elle conoit,elle engendre, elle nourrit,elle manifeffe enfin ce Ph-nix tant dfir , fans additiond'autre matire trangre

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    AN ^ :i faut cependant fvavof queleur matire eft compof dedeux & mme de trois , Telfoufre & mercure ; mais quetout n'eft autre que le fixe6c le volatil j qui tant joints& runis dans les opra-tions , ne font plus qu'unematire qu'ils appellent alorsAndrogine^ Rebis ^ &c.ANDROMEDE , fillede Cephe & de Ca/iopefut expofe un monftre ma-rin , & dlivre par Perfequi rpoufa. La Fable feintque tout cela fe paia enEthiopie 5 parce que les Phi-lofophes employent l'all-gorie des dragons qui com-battent entr'eux , ou qui fontvaincus par des Hros , pourexprimer le combat du fixe& du volatil dans le temsque la dilToIution de la ma-tire la rend noire commede la poix fondue. Voyezles Fables Egypt. & Grecq.liv, 3. chap. 14. . 3.^COrpirrouge.ANDURAC. OrpimentANERIC. Soufre.ANERIT. Soufre vif.ANFAKA.Prefure,ma-

    tire fixe des Sages.ANFICARTO-ES-PRIT. Efprltdefel.ANFIR-FILS. Mercurephjlofophique.ANFUKA. Matire coa-gule. En term?b de fcience

    AN 33-Hermtique , c'efl le foufrefixe & incombuftible desPhilofophes , qui rixe le mer-cure , & en fait l'lixir pro-pre fixer en or les mtauximparfaits.ANGES. Les Philofo-phes Chymiques donnentquelquefois ce nom la ma-tire volatile de leur pierre.Ils difent alors que leur corpseft fpiritualif ; & qu'on nerulira jamais dans le granduvre , fi on ne corporifieles efprits , & ne fpiritualifles corps. Cette oprationefl la fublimation philofo-phique ; & l'on doit favoirque le fixe ne fe fublimejamais, s'il n'efl aid duvolatil.ANGLE. La chofe troisangles. Terme de fcienceHermtique. Les Philofo-phes difent que leur ma-tire , ou le mercure philo-fophalj efl une chofe qui atrois angles en fa fubflance ,quatre en fa vertu, deux enla matire , & une en fa ra^cine. Ces trois angles fontle fel , foufre & mercure ;les quatre font les lmens ;les deux, le fixe & le vola*til ; & une, c'eft la matireloigne , ou le chaos d'oitout a t fait.ANIADA. Terme dePhilofopfiie Spagyrique , quiveut dire les forces & les

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    34 ANvertus des aftres, dont, di-fent-ils , nous recevons lesinfluences clefles par Tima-gination &i lafantaifie. Dansle fens moral , ce font lesgrces que nous recevonspar les Sacremens. Rulland,ANIADIN fignifie lon-gue vie , flon les Philolb-phes Chymiques. Planif-'campi.ANIADUM , flon lefens moral des Philofophes

    Hermtiques , veut dire lesgrces que le Saint -Efpritjnfufe en nous. Ou , flonRuland^ c'ell l'homme m-me fpirituel , rgnr ennous , aprs qu'on a d-pouill l'homme terreftre oule vieil Adam.ANIMAL. Les Philofo-phes Hermtiques ont don-p ce nom leur matire,aprs qu'elle a paff par laputrfadion. Son norh na-turel q{\.- Animal', &i. quandelle a ce nom , elle fent bon,& il ne demeure ni obfcu-rit , ni mauvaife odeur enelle. Morien,Animal eft aui un desnoms que les Phi'ofophesHermtiques ont donn lamatire prpare de la pier-re. Prenez , avec la bn-diftion de Jefus-Chrift, Va-nimal avec tout fon fang.On l'appelle Animal^ parcequ'elle crot dans la fublima-

    A Ntion , & qu'elle a une amde couleur fanguine , fa-voir l'elprit invifible de vi-triol. Joan. de Rupe Sciia*ANIMATlON/entermes de fcience Hermti-

    tique Donner au mercureun efprit mtallique , qui levivifie _, pour ainfi dire , Cle rend propre produirele foufre philofophiqiie. LePhilalethe & Bernard Tr-vifan ont beaucoup parl decette animation. Le Trvi-fan l'appelle alors, Mercuredouble Quelques Chymif-tes ont entendu les parolesdu Philalethe , comme s'ilparloir du mercure vulgaire,ml avec l'or auffi vulgai-re ; mais il faut l'expliquerdu mercure c de l'or vii desPhilofophes.ANIMER. Donneramercure philofophique uneame mtallique, f^oye^Ani-mation.ANNEAU du SouverainLien. Termes de Philofo-phie Chymique , qui figni-fient les diffrentes liaifonsdes quatre lmens qui fem-blent faire une chane dontle mercure philofophal eflle produit, Se comme l'an-neau qui les unit.Anneau d'Or couvertd'argent. C'efl: la pierre aublanc , qui dans fon extrieureft blanche, 6c cache l'or,

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    ANou la rougeur dans fon int-rieur. Quelques-uns Vontdit du nitre.ANNE. Les Philo-fophes ont un calcul diff-rent du calendrier vulgairequand il s'agit de compterleurs annes, leurs mois,,leurs femaines & leurs jours.Ils comparent le tems qu'ilfaut pour parfaire l'uvre , l'anne commune , parcequ'ils partagent leurs opra-tions en quatre tems, com-me l'anne commune enquatre faifons. Ils ont adop-t les mmes dnomina-tions

    , & on les trouveraexpliques dans leurs arti-cles.

    Philalethe dit que les Sa-ges rduifent les annes enmois , les mois en femaines& les femaines en jours ;mais cette rdulion n'eftpas encore une rgie gn-rale , fuivant laquelle ondoit s'imaginer que les Phi-lofophes travaillent ; puif-que l'Adepte , qui fit la pro-jelion devant Helvetius lepre , lui dit que l'uvrepouvoit fe faire en quatrejours. On peut confulter l-defTus le Vitulus Aureus dumme Helvetius.

    Philalethe fait mme re-marquer qu'il faut entendrecette rduction de l'anne ,de la mdecine du troifim

    AN 3ordre , & mme de 1 annephilofophique. C'eft dans lemme fens qu'il faut expli-quer Pline , lorfqu'il dit , quel'anne philofophique eft lemois commun, il falloit ajou-ter