Vegas Mytho
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Fleuve Noir
CHRISTOPHE LAMBERT
VEGAS MYTHO
Rcits dune fin de monde annonce
RENDEZ-VOUS AILLEURScollection dirige par Bndicte Lombardo
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Ouvrage publi sous la codirectionde Patrice Duvic
Le Code de la proprit intellectuelle nautorisant, aux termes de larticle L. 122-5, 2e et 3e a, dune part, que les copies ou reproductions strictement rserves lusage priv du copiste et non destines une utilisation collective et, dautre part, que les analyses et les courtes citations dans un but dexemple ou dillustration, toute repr sentation ou reproduction intgrale ou partielle faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite (art. L. 122-4).
Cette reprsentation ou reproduction, par quelque procd que ce soit, constituerait donc une contrefaon sanctionne par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la proprit intellectuelle.
2010, ditions Fleuve Noir, dpartement dUnivers Poche.
ISBN 978-2-265-08865-8
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9LIVRE I
Viva Las Vegas !Viva Las Vegas !Viva, viva Las Vegas !
Elvis Presley
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PROLOGUE
ROME, Ve sicle aprs J.-C.
Braves gens, partons !Le patriarche contemplait la cit depuis le balcon de sa villa, une
belle maison btie sur les hauteurs du Palatin. Devant lui stendait un ocan de tuiles rouges. Les fumes dincendies noircissaient le ciel. Et puis il y avait le bruit: cette rumeur cacophonique qui montait de la ville. Des sauvages beuglaient pleins poumons leurs chants de guerre. De riches Romaines hurlaient, pilonnes par des sexes puants de crasse. Des chevaux, les tripes lair, poussaient de longs hennissements.
Le vieux entendait tout a, et bien plus encore.Derrire lui, une trentaine dhommes et de femmes se pressaient.
Ctait sa grande, trs grande famille, toutes gnrations confondues ou presque car, bizarrement, il ny avait pas denfants parmi eux. Jeunes et moins jeunes changeaient leurs commentaires voix basse:
Une pure folie. Quelle misre La fi n des temps !La capitale tait aux mains des Barbares, des hordes venues du
Nord leur chef avait un nom en ic , brutes hirsutes, poilues de la tte aux orteils, vtues de fourrures, de peaux de mouton, de chvre. Cette engeance dferlait dans Rome comme les sauterelles sur lAncienne gypte. Bientt, ils parviendraient au Capitole et au Forum. L, ils dtruiraient tout: temples, mosaques, dallages, statues. Les plus malins voleraient les feuilles dor ornant les colonnades.
Il faut partir, rpta le patriarche, catgorique. Partir, mais pour aller o ? demanda sa compagne, une femme
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sans ge dont le visage lisse contredisait la chevelure grise noue en chignon.
LOrient. Cest l-bas que pousse le bl. Cest l-bas que le centre du pouvoir sest dplac.
Llite avait dguerpi: marchands fortuns, snateurs, gnraux Personne ne savait o se trouvait lempereur. On avait assist une vague de suicides chez les nobles citoyens trop vieux ou trop dsesprs pour fuir. Certains organisaient une ultime orgie, buvaient, forni-quaient, puis se donnaient la mort en se poignardant ou en avalant du poison.
Toutes les fumes ntaient pas dues des incendies: les hauts fonc-tionnaires brlaient des parchemins par brasses entires. Des rapports falsifi s, des documents relatifs au cadastre, des courriers compromet-tants Frapp au cur, lempire nallait pas tarder se dsagrger.
Tout en caressant les frisottis de sa barbe, le vieux songeait: Rien ne dure ternellement. Les grands arbres centenaires, les tortues des pays chauds, les toiles Tout meurt un jour.
Les Romains avaient une formule pour a: tempus edax rerum.Oui, le temps dtruit tout. Un claquement de mains, puis: Allez, partons !Il se tourna vers le chef des serviteurs et demanda: Les bagages ? Prts, matre. Les animaux de bt sont attels.Le vieux sourit. Les esclaves: une valeur sre. Quand tout se dlite,
on se raccroche ce quon peut.En deux ou trois minutes, les membres de la noble famille se chang-
rent, troquant leurs beaux habits contre des vtements en toile de jute. Je dteste ces sacs puants, siffla une jeune fi lle aux traits dune
rgularit quasi parfaite. Tais-toi, ordonna son poux, sorte de gorille dsquilibr par une
jambe plus courte que lautre. Nemportez que le strict ncessaire, recommanda le patriarche.
Nous voyagerons lger !Il eut un regard pour sa bibliothque de livres dhistoire: la collection
complte des chroniques de Dion Cassius relies en cuir, les ouvrages de Tacite, La Guerre des Gaules par Csar lui-mme, le premier le seul, lunique
Le strict ncessaire, rpta-t-il dans un souffle.Sa femme seffondra. Laisser tout a je ne peux pas.
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Elle montrait le mobilier import de lointaines contres, les sculp-tures, les soieries.
Soupir du vieux: On na pas le choix. Mais de quoi va-t-on vivre ? Nous rebtirons ce qui a t dtruit Allons, sois forte et montre
lexemple.Elle renifl a en schant ses larmes. Le barbu hocha la tte, satisfait.Accompagn de sa femme, il traversa au pas de charge latrium o,
jadis, ils avaient pass tant de bons moments: banquets, ftes, quand il ne sagissait pas de repas plus intimes, tout simplement.
Un nouveau cycle dbutait. Des jours sombres. Mais, alors que laccablement se lisait sur la plupart des visages, le vieux, lui, semblait plus combatif que jamais. Les poings serrs, le regard farouche, il fai-sait claquer ses sandales dans le vestibule avec une vigueur suprieure ce que le transport dun homme normal ncessite ; tant et si bien que le costaud dune vingtaine dannes qui essayait de se maintenir sa hauteur dut allonger le pas afi n de lagripper et de le stopper.
Pre, on pourrait rsister, dit-il sur un ton quasiment suppliant. Tuer ces Barbares !
Dautres les remplaceraient. On ne peut pas lutter contre le cours de lhistoire.
La discussion tait close.Dpit, le jeune gars siffla ses chiens: Phobos ! Dimos !Les molosses, deux btes affreuses, se dressrent, les oreilles au
garde--vous. Avec moi !Latmosphre tait tendue. Tous sortirent par une porte dcoupe
larrire de la villa. Elle donnait sur une rue troite, borde de rsi-dences plusieurs tages. Des guetteurs avaient t posts chacune de ses extrmits. Dun signe, ils annoncrent que les deux cts de la voie taient libres.
Essayons de rejoindre le Tibre, dit le patriarche.La procession se mit en branle dans un calme sinistre. Personne ne
parlait. Les matres se retenaient de houspiller les esclaves. Ces derniers tiraient les nes. Les amphores les plus prcieuses avaient t enfermes dans des coffres garnis de paille. Les charrettes encombres de malles et de jarres cahotaient sur les dalles grossirement tailles.
Ils croisrent un noble de leur connaissance, un gros homme nomm Marcus Pullo. Il tait ivre. Il apostropha le patriarche:
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Alors vous fuyez, vous aussi ? La ville est perdue. Cest devenu un pige monstrueux. Regardez
autour de vous.Pullo poussa un cri rageur, plus rauque encore que celui des corbeaux
venus de la campagne: Ils peuvent bien raser la cit. Tout rduire en cendres ! Mais
jamais ils ne dtruiront la grandeur de Rome, vous mentendez ? Jamais !
Puis le gros homme se mit pleurer. Souhaitez-vous vous joindre nous ? demanda le patriarche.Pullo secoua la tte. Non. Je crois que je vais rester Ma place est iciToute trace de volont lavait dsert. Trs bien, comme vous voulez.Bientt, ils quittrent les beaux quartiers pour pntrer dans la
ville basse et ses enfi lades tortueuses. Les habitants de ce cloaque se cachaient derrire leurs volets clos. Ici, la couleur dominante tait un affreux marron jauntre, fruit du triumvirat boue pisse merde . Les btiments avaient pouss dans la plus complte anarchie, appuyant les unes contre les autres leurs faades en bois ou en briques de terre cuite.
Je ne mhabituerai jamais ces odeurs, renifl a la femme du boiteux.
Elle pressait une gaze parfume sur son joli nez. Le mari se contenta de marmotter une rponse inintelligible.
En vingt minutes, les fuyards ne croisrent gure plus dune demi-douzaine de passants terrifi s. Les cadavres, en revanche, taient lgion. Ils encombraient les rues, polluaient les fontaines et les bassins. Charpies carlates, grotesques, vaguement humaines Un couple de marchands gisait parmi des dbris de poteries, au milieu dtals renverss. Un pillard violait leur fi lle une brune boulotte avec de grands cris bestiaux, sans soccuper le moins du monde de ce qui se passait autour de lui. La malheureuse ahanait, tordue dans tous les sens, incapable de se dgager. Empal sur une porte voisine, un soldat romain dbarrass de sa cuirasse pectorale gmissait en essayant dar-racher la hampe enfonce dans son ventre. Un officier avait t dca-pit ses pieds. Sa tte braquait des yeux rveurs sur les nuages qui coiffaient la cit ravage. Un peu plus loin, des chiens se disputaient le corps dsarticul dun enfant. Des mouches gourmandes festoyaient en bourdonnant au-dessus des fl aques de sang frais. Les regards du vieux
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barbu et de sa suite glissaient sur les morts sans sattarder. Des plaintes, des pleurs de femmes hystriques scandaient leur marche vers le salut.
Parfois le spectacle devenait surraliste : un lion poursuivait une girafe, tous deux chapps dune mnagerie itinrante. On se battait encore, dans la ville, ici ou l. Il fallait prendre certains quartiers maison par maison. Des esclaves envoys en claireurs taient chargs de reprer les poches de rsistance. Le groupe du patriarche vitait soigneusement ces points chauds. Raser les murs. Ne pas attirer lat-tention. Parfois, ils se cachaient, tapis, aux aguets. Ils attendaient quelques minutes, puis repartaient, la queue leu leu. Ils traversaient les croisements presque en courant.
Soudain, surgissant dune rue perpendiculaire, dboula une bande de militaires romains. Ils taient poursuivis par des Barbares enrags et trois fois plus nombreux queux. Un jeune lgionnaire tomba, perc de plus de javelots quil nen faut pour expdier un homme au royaume des morts. Un autre se dfendait comme il pouvait avec une lourde enseigne. Il se battait vraiment bien. Jusquau moment o une masse dhommes velus le jeta terre et le larda de coups de pique. Un sau-vage ramassa le fanion quil agita en signe de victoire. Il criait et riait tout la fois. Ces rustres do quils viennent ont dcidment un langage vraiment trs laid , se dit le patriarche, qui tait habi-tu depuis longtemps aux sonorits douces du latin. Les autres brutes continuaient de sacharner sur le corps du porte-enseigne recroquevill en position ftale. Le vieillard entrana ses gens lcart. Pas besoin den voir davantage.
Enfi n, ils dbouchrent sur les quais. Les eaux huileuses du Tibre charriaient des cadavres. Des esclaves allaient et venaient, dbarquant des ballots et des tonneaux. La plupart des navires avaient leurs voiles encore replies mais certains semblaient prts appareiller. Un vent du sud chahutait les cordages. Au bout de la jete, on voyait un bateau incendi qui coulait, poupe en lair. Eau et feu. Gargouillis de bulles. Grincements du bois outrag. Et, pour couronner le tout, les panaches dune fume gris fonc.
Attendez, dit le patriarche.Il venait de reprer un groupe de Barbares. Agglutins autour de
marchandises importes de Gaule, les grands gaillards blonds avaient perc plusieurs fts de leur pe ou coups de hache. Des jets de cer-voise fusaient en arcs liquides hors des barriques. Les envahisseurs essayaient de les intercepter, bouche grande ouverte, glougloutant des rires gras.
Les deux molosses qui encadraient le fi ls an se mirent grogner.
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Silence, jeta leur matre.Un Barbare moins saoul que les autres les observait dun sale il.
Grand, muscl, la barbe plus rousse que blonde, il tait habill de pelisses. Une cape de laine pendait derrire lui.
Personne nagit sans mon ordre, recommanda le patriarche.En disant cela, il observait son fi ls de biais.Le Barbare savana puis se planta devant le vieux. Nous aimerions embarquer, dit celui-ci. Et pour aller o ? Nimporte o.Lhaleine du sauvage sentait le chou et le mauvais vin. Il examinait
le chef des voyageurs de ses petits yeux rapprochs ; des yeux bleus, perants.
Quest-ce qui vous fait croire que je vous laisserai partir ? demanda-t-il, et son sourire dvoila des dents mal plantes.
Nous pourrions nous arranger.Le regard du Barbare obliqua vers le groupe ptrifi derrire ce vieil
homme trop sr de lui. Des gens de bonne famille, coup sr. Leurs hardes ne trompaient personne. Aucun signe de maladie. Aucune dif-formit le boiteux mis part. Ces hommes et ces femmes paraissaient tous en excellente sant, bien dodus. Des Romains de haut lignage ? Leur teint lgrement olivtre suggrait dautres origines.
Le Barbare dsigna une charrette du menton. Lattelage tait sur-mont dune couverture rapice.
Vous transportez quoi ? Des souvenirs. Ils ont une valeur surtout sentimentale, vous
comprenez ?Le patriarche sortit une bourse des replis de sa tunique. Pour vous, dit-il. Si vous nous laissez embarquer. Pourquoi me contenter de si peu alors que je peux tout prendre ?Un refl et trange et vaguement inquitant passa dans les yeux
du vieil homme. Je vous conseille vraiment daccepter cet argent, lcha-t-il entre
ses dents serres.Le Barbare fi t un pas en direction du premier attelage. Un esclave
eut un mouvement de panique, comme sil cherchait treindre le contenu de la charrette dans un geste protecteur.
Une pomme glissa de la couverture et roula au sol en tintant.Une pomme en or.Le sauvage simmobilisa, les yeux agrandis. Quest-ce que cest ?
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Lesclave ramassa la pomme mais il tait trop tard. Lhomme avait vu. Ses amis se rassemblaient dj autour de lui.
Prenez la bourse et laissez-nous, conseilla le patriarche. Sinon Sinon quoi ? Je pourrais mnerver. Et vous nallez pas aimer a.Grondant en sourdine, Phobos et Dimos staient replis sur leurs
pattes arrire, pars sauter la gorge du premier venu. La tension monta dun cran. Les deux clans se faisaient face. Leurs chefs restaient immobiles tout en saffrontant du regard.
Soudain, le Barbare clata de rire. Il dit ses hommes: Tuez-les et dpouillez-les !Les sauvages savancrent, leur glaive sorti du fourreau. Cette fois, a y est, dit le vieux. Je suis nerv.Ses veines et ses tendons frmissaient. Les agresseurs stopprent net.
Lair semplissait dune trange nergie, et ils pouvaient sentir leurs che-veux qui se hrissaient, de mme que tous les poils de leur corps.
Il y eut comme un crpitement.La suite fut trs confuse.
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Creuser un trou en plein dsert est une exprience des plus dplaisante, en particulier lorsquil sagit de votre propre tombe.
Il y avait ces deux types en bras de chemise qui me sur-veillaient, assis sur le capot dune Thunderbird. Ils arboraient la mme pingle en argent, fi xe en milieu de cravate, les mmes godasses bon march, la mme coupe bien dgag autour des oreilles. Ils schangeaient une bouteille de bourbon moiti vide en discutant de tout et de rien : le base-ball, leur femme, leurs gosses, leurs matresses. Les problmes de Monsieur Tout-le-monde, quoi. Ils ntaient pas spcialement baraqus mais ils en imposaient. Une crosse dpassait de sous leur bras, l o la transpiration dessinait des auroles dhumidit. Ces armes menvoyaient des clins dil nickels chaque fois quelles accro-chaient un rayon de soleil.
Je suais abondamment, moi aussi, crisp sur ma pelle, les lvres retrousses dans un rictus deffort. Mon estomac tait tordu par des crampes dues la faim, au dsespoir et la peur.
Bon, tas fi ni ? a dit le plus maigre des deux, et un large sou-rire a creus son visage osseux.
Jai soupir: Je crois bien, oui.Jai lch les ampoules creves sur mes doigts. Un vent sec
mais bienvenu sest lev. La brise ma caress le front.Le maigrichon a sorti son fl ingue et ma tir dessus, quasiment
bout portant. Jai senti un coup de marteau brlant dans la poitrine, pas loin du cur. Je suis tomb la renverse. Allong sur le dos, je voyais le ciel et la course immuable du soleil qui ressemblait une grosse boule de mtal en fusion. Lun de mes
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poumons faisait un bruit de chambre air creve. Javais mal. Les deux types ont commenc menvoyer de la terre et des petits cailloux sur le corps, la fi gure. Le sang scoulait de ma blessure bante. Je baignais dans une fl aque boueuse et tide.
Un grand calme est descendu sur moi.Jai ferm les yeux, ou plutt lunivers sest referm la manire
dun obturateur.Jai pens: Et voil, Thomas Hanlon, tu vas fi nir ta vie dans
un trou, au milieu du dsert Tu ne tattendais srement pas a, hein ?
Non, en effet.Puis jai repens Sofi a.
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