PEDAGOGIE MEDICALE

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♦♦♦♦♦♦♦♦ PEDAGOGIE MEDICALE L’USAGE RATIONNEL DES MEDICAMENTS : L’APPRENTISSAGE PAR LA RESOLUTION DES PROBLEMES ’’Problem-based pharmacotherapy teaching’’.

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♦♦♦♦♦♦♦♦

PEDAGOGIE MEDICALE

L’USAGE RATIONNEL DES MEDICAMENTS :

L’APPRENTISSAGE PAR LA RESOLUTION DES PROBLEMES

’’Problem-based pharmacotherapy teaching’’.

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3

SOMMAIRE : PAGES

INTRODUCTION : 4

DESCRIPTION DE LA METHODE : 6

1- Historique : 6

2- Définitions et Généralités : 7

3-Objectifs de l’apprentissage de la thérapeutique par la résolution de

problème. 9

4- L’apprentissage : 9

5- L’évaluation clinique par objectifs structurés d’apprentissage : 13

6 - Les avantages et inconvénients de la méthode : 14

Les avantages : 14

Les inconvénients : 15

7 - Les travaux sur l’efficacité de la méthode d’apprentissage par la

résolution de problèmes : 15

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 19

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4

INTRODUCTION :

L’apprentissage du bon usage du médicament(BUM) par la résolution de

problème, de la formulation anglo-américaine ’’Problem-based

pharmacotherapy teaching’’, est un enseignement de la thérapeutique issu de

l’apprentissage par problème (A.P.P.) ou Problem-Based Learning [1, 2,3].

Cet enseignement connaît une attention croissante dans les facultés de médecine

nord-américaines, australiennes, hollandaises, et en particulier en Afrique avec

le ’’Cours Africain de Formation sur la Prescription et la Dispensation

Rationnelle des Médicaments Essentiels’’ en Algerie[2, 4, 5].

La prescription rationnelle des médicaments joue un rôle essentiel dans

l’amélioration de l’état de santé dans la collectivité[6, 7, 8].

Cette nécessité n’est plus contestable, d’un point de vue de la santé publique

tout en préservant les ressources financières.

Les principaux bénéficiaires devraient en être, avant tout, les patients et les

prescripteurs, et peut-être plus encore les autorités politico-administratives[9,

10].

Cependant, une prescription rationnelle suppose un apprentissage par les

praticiens d’une méthode pour rationaliser les choix des médicaments efficients

[11, 12].

L’enseignement médical classique accorde une grande place à l’apprentissage

des diagnostics de maladies comparativement au peu de temps généralement

réservé à la formation en thérapeutique [13, 14].

Pendant la première partie du cursus médical les étudiants reçoivent un

enseignement de pharmacologie centré sur le médicament qui est indépendant de

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5

celui reçu sur le diagnostic des maladies, puis vient la formation en

thérapeutique en stage hospitalier sous forme de compagnonnage.

Lors de la pratique, l’étudiant en fin de second cycle découvre que pour

prescrire un traitement il faut d’abord faire un diagnostic puis ensuite identifier

le médicament à prescrire.

Cette dernière démarche est inverse à celle des apprentissages théoriques à la

faculté [5].

Dans cette optique, l’Organisation Mondiale de la Santé a encouragé dans

plusieurs pays un modèle d’enseignement thérapeutique en fin de cursus

médical [2].

Ce modèle d’enseignement est basé sur le ’’Problem-based pharmacotherapy

teaching’’ , enseignement interactif de la thérapeutique basé sur un algorithme,

à la manière d’exécution des tâches, qui conduit à la résolution des problèmes de

santé[3, 4, 13].

En s’appuyant sur la littérature, il a semblé utile de faire une synthèse sur cette

méthode pédagogique.

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6

DESCRIPTION DE LA METHODE :

1- Historique :

Au début des années 70, parmi les premiers, H. S. Barrows et R. Tramplyn

avaient envisagé une formation médicale qui privilégie l’approche par

résolution de problème.

A partir d’un jeu de cartes, il y ’a eu simulation d’une consultation médicale.

Ce jeu de cartes a ensuite évolué pour constituer le Patient Management

Problem (P.M.P.), par lequel on peut interroger, examiner et prescrire à un

malade virtuel [15].

Selon l’O.M.S., les études aux Canada, aux USA et en Europe avaient montré

des insuffisances dans l’enseignement de la thérapeutique dans les facultés de

médecine avec comme conséquence une prescription irrationnelle des

médicaments.

Puis ces dix dernières années, l’apprentissage par problème (A.P.P.),

expression issue de la formulation anglo-américaine ’’Problem-Based

Learning’’(P.B.L.) va connaître une attention croissante dans la formation

médicale.

L’expérience positive aux Pays-Bas, dans l’apprentissage de la prescription

rationnelle des médicaments par une approche de résolution de problème va

aborder l’apprentissage/enseignement par problème de la thérapeutique : c’est le

Problem-Based Pharmacotherapy Teaching.

Cette méthode sera ensuite validée et reprise dans un guide de l’Organisation

Mondiale de la Santé : TEACHER’S GUIDE TO GOOD PRESCRIBING[1, 2].

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7

2- Définitions et Généralités :

C’est un enseignement interactif basé sur une méthode logique, déductive et

systématique pour engager la résolution de problèmes de santé en six étapes,

tout en développant une compétence en matière de prescription rationnelle des

médicaments.

Vu en terme de pédagogie, l’apprentissage thérapeutique par la résolution de

problème, peut être abordé sous toutes les approches de la définition de la

compétence :

- d’abord, dans l’approche Béhavioriste ou théorie comportementaliste.

Cet apprentissage vise à la fois l’acquisition de connaissances théoriques

(savoir), de gains de comportements psychomoteurs (savoir-faire) et

psychoaffectifs (savoir-être) par les étudiants.

Dans une situation réelle, la compétence se traduira par la réussite du traitement

de la situation : c’est la performance [16].

Dans ce contexte, la pédagogie repose sur des objectifs clairement identifiés, et

le traitement des situations à résoudre se fait de façon séquentielle avec le risque

de perdre une certaine adaptabilité [17] ;

- ensuite, l’approche cognitiviste : dans cette approche l’apprentissage par la

résolution de problèmes insiste sur le fait que la compétence est centrée sur la

capacité d’associer une classe de situations à un schéma type de solutions déjà

connues comme opérant dans des situations similaires.

L’apport essentiel de cette approche cognitiviste est que l’on ne se contente plus

de relier de façon longitudinale une situation et des connaissances, mais que l’on

envisage des liens transversaux permettant de reconnaître une classe de

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8

problèmes que l’on associe ensuite à un schéma type de solutions correspondant

à la classe de problèmes identifiés.

Dans cette théorie on peut distinguer plusieurs niveaux d’apprentissage dans la

formation d’une compétence, dont les extrêmes sont « le novice » qui a une

approche fragmentaire de la situation et « l’expert » qui reconnaît des schémas,

tient compte des multiples paramètres, organise et hiérarchise les hypothèses

adaptées au contexte pour pouvoir choisir entre les interventions possibles pour

une même situation [17] ;

- enfin, l’approche connexionniste, qui est intéressante pour tenter d’expliquer le

comportement cognitif de l’expert, la compétence va correspondre à l’aptitude

de à faire interagir une situation et les différentes capacités du sujet qui y est

confronté, afin qu’il crée son propre programme de traitement.

Pour que le nouveau programme de traitement soit le mieux adapté à la

situation, le sujet doit non seulement pouvoir créer des liens multiples et

inattendus, mais aussi utiliser ce que l’on appelle des compétences transversales

ou méta compétences qui correspondent à l’adaptabilité, la flexibilité,

l’organisation, la stratégie, mais aussi à la créativité et l’autoévaluation [17].

A partir de là, bien que selon la littérature il n’existe pas de définition

universelle de l’apprentissage par résolution de problèmes une tentative de

définition peut être apportée.

Elle représente une stratégie et une méthode par lesquelles les étudiants

acquièrent une compétence pour identifier, à partir de problèmes spécifiques,

les moyens de développer leur compréhension et d’accomplir leur formation

[18].

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3-Objectifs de l’apprentissage de la thérapeutique par la résolution de

problème.

A la fin de l’enseignement les étudiants doivent acquérir une compétence dans

la prescription rationnelle des médicaments, avec la capacité :

- d’identifier le problème qui a amené le malade à consulter ;

- de spécifier l’objectif thérapeutique ;

- de choisir le médicament de prédilection et /ou le traitement de prédilection

et s’assurer de son adéquation au cas traité ;

- d’établir une ordonnance ;

- de donner des informations et des instructions au malade ;

- de surveiller le traitement.

4- L’apprentissage :

En pratique elle se présente sous forme de données transcrites, mettant en scène

’’ un phénomène qui nécessite une explication’’.

Dès lors, les étudiants travaillent par petits groupes sous le regard d’un

enseignant exerçant une fonction de tuteur, suivent une démarche qui leur

permet de mieux cerner ce qui doit être résolu et d’identifier les connaissances

nécessaires pour que cette résolution soit la meilleure possible.

Cette démarche est issue du modèle développé à la faculté de Sciences de la

santé de Maastricht sous le nom de sept sauts (voir tableau N° 1) [18].

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Tableau n°1

Les ’’7 sauts’’ de la Faculté de Sciences de la santé de

Maastricht.

1 Clarifier les termes et les concepts constituant le problème posé

2 Définir le problème posé et ce qui nécessite explication

3 Analyser ce problème

4 Envisager les hypothèses et les explications possibles

5 Identifier et prioriser les objectifs d’apprentissage

6 Rechercher les (nouvelles) données correspondant à ces objectifs

7 Rassembler ces données, synthétiser les explications et les tester

au regard

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11

L’apprentissage thérapeutique par la résolution de problème proprement

dit :

Fait de huit modules et un examen spécifique dénommé Evaluation Clinique

par Objectifs Structurés (E.C.O.S.), de la formulation anglo-américaine

Objective Structured Clinical Examination (O.S.C.E.) [2, 5, 19]

Tableau n°2

MODULE 1 : IDENTIFIER LE PROBLEME DU PATIENT.

MODULE 2 : SPECIFIER L’OBJECTIF THERAPEUTIQUE

MODULE 3 : CHOISIR LE MEDICAMENT DE PREDILECTION

MODULE 4 : CHOISIR LE TRAITEMENT DE PREDILECTION

MODULE 5 : S’ASSURER DE L’ADEQUATION TRAITEMENT DE

PREDILECTION

MODULE 6 : ETABLIR, ANALYSER, PREPARER UNE ORDONNANCE

MODULE 7 : DONNER DES INFORMATIONS ET DES INSTRUCTIONS

AU MALADES

MODULE 8 : SURVEILLER LE TRAITEMENT

MODULE 9 : EVALUATION DES CONNAISSANCES PAR UN EXAMEN

STRUCTURE PAR OBJECTIF D’APPRENTISSAGE

En pratique, l’apprentissage se fait par des petits groupes de quatre

participants1.

Les modules d’apprentissage sont les suivants pour chaque étudiant :

MODULE 1 : IDENTIFIER LE PROBLEME DU PATIENT

Une maladie jugée fréquente est choisie et le symptôme dominant de cette

maladie est identifié parmi l’ensemble des symptômes de cette dernière.

1 Dans une formation avec médecins et pharmaciens, les quatre participants sont repartis en groupes de 2 médecins et de 2 pharmaciens [5].

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12

Un guide des symptômes dominants et des affections possibles à ne pas rater

devant chaque symptôme dominant est remis aux participants.

MODULE 2 : SPECIFIER L’OBJECTIF THERAPEUTIQUE

Etablir l’objectif thérapeutique par un croisement de données

physiopathologiques, évolutives et pronostiques. L’objectif thérapeutique

permet non seulement de choisir le médicament de prédilection mais aussi,

d’apprécier les résultats du traitement.

MODULE 3 : CHOISIR LE MEDICAMENT DE PREDILECTION

MODULE 4 : CHOISIR LE TRAITEMENT DE PREDILECTION

MODULE 5 : S’ASSURER DE L’ADEQUATION DU TRAITEMENT DE

PREDILECTION

S’assurer de l’adéquation du médicament de prédilection par rapport aux

données de la maladie, de l’état physiologique ou physiopathologique du

malade, ainsi que sa disponibilité à recevoir le traitement.

MODULE 6 : ETABLIR, ANALYSER, PREPARER UNE ORDONNANCE

Etablissement de l’ordonnance dans un aspect normatif en vue d’une

dispensation dans un cadre médico-légal défini.

Evaluation de la disponibilité financière du patient et lutte contre

l’automédication.

MODULE 7 : DONNER DES INFORMATIONS ET DES INSTRUCTIONS

AU MALADE

Information des patients sur les maladies, les effets bénéfiques des traitements,

les moments d’administration des médicaments, les effets indésirables et la

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conduite à tenir en cas de leur manifestation et comment contrôler les effets du

traitement.

De même, éviter les associations de médicaments hors prescriptions ou les

interactions médicamenteuses dangereuses.

MODULE 8 : SURVEILLER LE TRAITEMENT

Apprécier si les objectifs thérapeutiques assignés (dans le module 2) sont

atteints, ce qui permet de décider soit d’arrêter le traitement, soit de le continuer

ou bien de le changer.

Evaluation de l’observance thérapeutique du patient.

MODULE 9 : EVALUATION DES CONNAISSANCES PAR UN EXAMEN

STRUCTURE PAR OBJECTIF D’APPRENTISSAGE

Il s’agit d’un examen spécifique qui évalue toutes les étapes de l’apprentissage.

Il a pour finalité d’évaluer toutes les étapes de l’apprentissage. Il a pour finalité

d’évaluer tout à la fois ; les connaissances théoriques et les aptitudes des

candidats à accomplir les étapes enseignées.

5- L’évaluation clinique par objectifs structurés d’apprentissage :

Un point fondamentale dans la compétence en médecine est l’évaluation. En

effet, au début des années 2000, la priorité est double : d’abord définir plus

clairement ce que l’on entend par compétence en médecine et ensuite disposer

de moyens adaptés pour évaluer cette compétence.

En ce qui concerne l’apprentissage thérapeutique par la résolution de problèmes,

la méthode d’évaluation utilisée est celle conçue dans les années 70 par

l’écossais Ronald M. Harden : l’Objective Structured Clinical Examination

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14

(O.S.C.E) connus en France sous le nom de Evaluation Cliniques par Objectifs

Structurés (E.C.O.S.)[19].

En 1995 à Francfort, Harden qui avait participé à un colloque sur la question de

l’évaluation des étudiants en médecine a répondu à quelques questions :

- à la question de savoir que cherchons nous à évaluer chez les étudiants ?

Réponse :’’l’évolution actuelle est la moindre importance accordée à

l’accumulation des connaissances factuelles et l’attention croissance portée à

l’acquisition de raisonnement et aux compétences cliniques’’.

- à la question, de savoir qui doit examiner les étudiants ? Réponse :’’la réponse

va de soi, mais il faut insister sur l’importance grandiose de autoévaluation

[18].

6 - Les avantages et inconvénients de la méthode :

Les avantages et inconvénients de l’enseignement de la thérapeutique par la

résolution de problèmes sont ceux de l’apprentissage par problème.

Les avantages :

Selon la littérature, on note un intérêt et une satisfaction des étudiants et des

enseignants qui font l’expérience de cet enseignement, pour plusieurs raisons :

- échanges nombreux entre participants ;

- la motivation des uns et des autres est renforcée ;

- l’apprentissage qui en résulte est mieux maîtrisé et plus approfondi ;

- établissement de liaison entre ces connaissances pratiques (mise en situation

pratique virtuelle) et théoriques.

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Les étudiants ont le sentiment d’apprendre de manière plus pertinente et moins

théorique en regard des responsabilités de prescription de médicaments qu’ils

auront à assumer quand ils seront face aux malades [18].

Les inconvénients :

- l’importance de l’investissement pédagogique pour la faculté qui s’engage

dans l’apprentissage par problème ;

- la constitution de la ’’banque’’ de problèmes et la formation des enseignants

à la fonction de tuteur [20].

7 - Les travaux sur l’efficacité de la méthode d’apprentissage par la

résolution de problèmes :

Dans la littérature, peu d’études traitent de l’efficacité de cette méthode, ce qui

explique l’insuffisance des preuves patentes que les étudiants formés selon des

cursus d’apprentissage par la résolution de problèmes deviennent à terme de

meilleurs prescripteurs.

Il semble que les études menées en fin 90 n’aient pas permis de montrer plus

d’avantages en faveur de cette méthode [21].

Il s’agit en particulier des trois études randomisées :

- celle réalisée entre 1983 et 1993 à l’Université du nouveau Mexique, les

résultats obtenus indiquent que les étudiants au cursus de l’apprentissage par

la résolution de problèmes réussissent moins bien à la partie de l’examen

constituée de question à choix multiples (Q.C.M.) et mieux à la partie de

l’examen constituée de problèmes cliniques à résoudre.

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16

Cependant les différences sont très réduites, à peine au seuil de la

signification statistique [22] ;

- celle menée en 1989 à Harvard Medical School, à partir de deux groupes

constitués par tirage au sort et comportant 62 et 63 étudiants. Au terme de la

formation une épreuve de compétence relationnelle élaborée à partir

d’entretiens avec des patients standardisés, a semblé montrer un avantage

pour les étudiants ayant suivi le New Pathway Curriculum.

Les résultats ont été limités par le nombre important de ’’perdu de vue’’ dans

le deux groupes [23] ;

- l’étude menée au Pays-Bas, simultanément dans trois facultés n’est que

’’Quasi-randomised’’.

La randomisation vient du tirage au sort par lequel les étudiants hollandais

ont accès aux études médicales et sont repartis dans l’une ou l’autre faculté

de médecine du pays.

L’étude a démontré que les étudiants du cursus par l’apprentissage par

problème étaient au terme de cinq années mieux capables de résoudre une

trentaine de cas cliniques, sous deux aspects : d’abord en fonction de leur

année d’étude et ensuite selon le type de cursus (apprentissage par la

résolution de problèmes ou classique ou intégré entre science fondamentales

et cliniques).

Les résultats ont été probants, avec une différence constatée en rapport

beaucoup plus de l’effet année que de l’effet curriculum [24].

Au regard de ces travaux, l’approche ’’evidence-based’’ sur l’efficacité de la

méthode d’apprentissage par la résolution de problèmes n’est pas clairement

dégagée, en raison des difficultés méthodologiques d’application des études

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17

contrôlées randomisées aux recherches sur les modifications du comportement

professionnel des médecins et sur l’amélioration de la qualité des soins.

Parmi ces difficultés on peut citer :

- d’abord, les difficultés de maintenir une randomisation réelle suffisamment

longtemps ;

- ensuite, le contrôle des variables d’intervention est également difficile à

obtenir ;

- enfin, quels critères de mesure faut-il retenir ? La capacité à résoudre les

problèmes cliniques ’’sur papiers’’ ou ’’simulés’’, ou encore l’état de santé

ressenti ou objectif des patients pris en charge de façon efficiente ?[18 ].

Sur le point de l’efficience, pour atteindre la finalité d’amélioration de la qualité

de soins, il peut être utile d’examiner l’approche de l’apprentissage

thérapeutique par résolution de problèmes.

Pour cela, il peut être utile de signaler des travaux encourageant cette méthode

d’apprentissage par la résolution de problèmes, notamment les revues de la

littérature publiées par l’Academic Medicine en 1993 :

- les travaux d’Albanese et Mitchell, pédagogues de l’Université d’Iowa ont

repris la trentaine de travaux rédigé entre 1972 et 1992, avec des résultats

plutôt attentistes, recommandant la prudence par rapport à une transformation

totale des curriculum vers l’apprentissage par les problèmes[25] ;

- Vermon et Blake, membres du Département Family Medicine de l’Université

du Missouri ont réalisé des méta-analyses à partir de 35 travaux identiques

entre 1970 et 1992.

Ils ont objectivé une satisfaction supérieure des étudiants passés dans le

cursus par apprentissage par problème par rapport à la satisfaction exprimée

par les étudiants soumis aux cursus classiques[26].

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18

La satisfaction des participants aux stratégies par apprentissage par la résolution

de problèmes est souvent supérieure par comparaison à la satisfaction exprimée

par les participants aux programmes classiques[18].

De leur côté les gains de l’apprentissage par la résolution de problèmes en terme

de connaissance ou en terme de performance clinique commencent à être établis.

Une étude contrôlée menée dans sept pays différents et repartis sur quatre

continents( Amérique, Europe, Afrique, et Asie) montre l’impact favorable de

cette méthode sur l’apprentissage de la prescription rationnelle des

médicaments[1].

Cependant la multiplication des travaux serait nécessaire à moyen et long terme

pour évaluer les bénéfices en terme de compétence pour les étudiants dans la

prescription rationnelle de médicaments, du bon usage du médicament et donc

une démarche de qualité de soins.

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19

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Résumé :

La prescription rationnelle des médicaments joue un rôle essentiel dans

l’amélioration de l’état de santé dans la collectivité [6, 7, 8].

Cette nécessité n’est plus contestable, d’un point de vue de la santé publique

tout en préservant les ressources financières.

Les principaux bénéficiaires devraient en être, avant tout, les patients et les

prescripteurs, et peut-être plus encore les autorités politico-administratives[9,

10].

Cependant, une prescription rationnelle suppose un apprentissage par les

praticiens d’une méthode pour rationaliser les choix des médicaments efficients

[11, 12].

Dans cette optique, l’Organisation Mondiale de la Santé a encouragé dans

plusieurs pays un modèle d’enseignement thérapeutique en fin du cursus

médical [2].

Ce modèle d’enseignement est basé sur le ’’Problem-based pharmacotherapy

teaching’’ , enseignement interactif de la thérapeutique basé sur un algorithme,

à la manière d’exécution des tâches qui conduit à la résolution des problèmes de

santé en six étapes, dont les objectifs sont les suivants :

- identifier le problème qui a amené le malade à consulter ;

- spécifier l’objectif thérapeutique ;

- choisir le médicament de prédilection et /ou le traitement de prédilection et

s’assurer de son adéquation au cas traité ;

- établir une ordonnance ;

- donner des informations et des instructions au malade ;

- surveiller le traitement.[3, 4, 13].

Ce travail propose une réflexion sur l’amélioration de la prescription

médicamenteuse par cette méthode pédagogique inspirée de l’apprentissage par

la résolution des problèmes. Il en décrit la mise en œuvre pratique et analyse les

travaux sur son efficacité.

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