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Les fondations de l’Islam PROF CLAUDIO MONGE Université de Fribourg Faculté de Théologie AA. 2009-2011 Lexique essentiel de l’Islam Adab (Belles lettres; politesse; courtoisie) est un terme arabe qui désigne à la fois la culture dans un sens très large, l’acquisition d’une éducation littéraire, le sens de la langue, du mot approprié mais aussi la politesse, la courtoisie et les bonnes manières dans les relations avec autrui. Ce mot est aussi utilisé pour caractériser le comportement que le musulman doit avoir envers Mahomet, l’amour du prophète, le fait de suivre ses conseils. (al-) ‘Adl La justice divine ; on peut traduire ce terme aussi par Justicier, quand il s’agit de qualifier Allah. Ce mot désigne aussi un témoin dont la présence est indispensable pour la validité de certains actes authentiques. Aïd el-Fitr ا Fête de la rupture du jeune du mois de ramadan. Elle est célébrée le premier jour du mois de shawwal. Elle est aussi parfois appelée Aïd es-Seghir la petite fête par opposition à l’Aïd el-Kebir, la grande fête. Aqida ) ة ( Le terme signifie litt. ة, croyance et il sert à décrire les fondements de la croyance religieuse dans l’islam sunnite. Il est synonyme de credo. Aya Le terme arabe âya signifie « signe, miracle, verset du Coran ». Désigne un signe venu de Dieu. Chaque verset du Coran est un âya, une révélation. Le Coran entier est considéré par les musulmans comme un miracle. Basmala (Arabe ةلمسب) est un mot qui signifie la formule bismi Allah ar-Rahman ar-Rahim : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux » du commencement des sourates du Coran (sauf la sourate IX). Bid’ah ( - bid`ah) Terme qui signifie innovation, idée nouvelle, hérésie. Désigne une innovation. Dans le contexte de l’islam sunnite, l’innovation est suspecte car elle ne respecte pas les prescriptions de Dieu et de son prophète Mahomet et détourne les croyants de la pratique religieuse telle qu'elle est fixée dans la tradition islamique. La révélation étant finie avec la mort de Mahomet, aucun ajout à la religion n’est toléré. Califat (Arabe : ) est le territoire reconnaissant l’autorité d’un calife, successeur du prophète de l’islam Mahomet dans l’exercice politique du pouvoir.

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Les fondations de l’Islam

PROF CLAUDIO MONGE Université de Fribourg Faculté de Théologie AA. 2009-2011

Lexique essentiel de l’Islam

Adab (Belles lettres; politesse; courtoisie) est un terme arabe qui désigne à la fois la culture dans un sens très large, l’acquisition d’une éducation littéraire, le sens de la langue, du mot approprié mais aussi la politesse, la courtoisie et les bonnes manières dans les relations avec autrui. Ce mot est aussi utilisé pour caractériser le comportement que le musulman doit avoir envers Mahomet, l’amour du prophète, le fait de suivre ses conseils.

(al-) ‘Adl La justice divine ; on peut traduire ce terme aussi par Justicier, quand il s’agit de qualifier Allah. Ce mot désigne aussi un témoin dont la présence est indispensable pour la validité de certains actes authentiques.

Aïd el-Fitr ا���� �� Fête de la rupture du jeune du mois de ramadan. Elle est célébrée le premier jour du mois de shawwal. Elle est aussi parfois appelée Aïd es-Seghir la petite fête par opposition à l’Aïd el-Kebir, la grande fête.

Aqida ) ة���( Le terme signifie litt. ة���, croyance et il sert à décrire les fondements de la croyance religieuse dans l’islam sunnite. Il est synonyme de credo.

Aya Le terme arabe âya signifie « signe, miracle, verset du Coran ». Désigne un signe venu de Dieu. Chaque verset du Coran est un âya, une révélation. Le Coran entier est considéré par les musulmans comme un miracle.

Basmala (Arabe ةلمسب) est un mot qui signifie la formule bismi Allah ar-Rahman ar-Rahim : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux » du commencement des sourates du Coran (sauf la sourate IX).

Bid’ah (��� - bid`ah) Terme qui signifie innovation, idée nouvelle, hérésie. Désigne une innovation. Dans le contexte de l’islam sunnite, l’innovation est suspecte car elle ne respecte pas les prescriptions de Dieu et de son prophète Mahomet et détourne les croyants de la pratique religieuse telle qu'elle est fixée dans la tradition islamique. La révélation étant finie avec la mort de Mahomet, aucun ajout à la religion n’est toléré.

Califat (Arabe : ����ِ) est le territoire reconnaissant l’autorité d’un calife, successeur du prophète de l’islam Mahomet dans l’exercice politique du pouvoir.

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(La) Constitution de Médine Appelée également charte de Médine a été rédigée en 622. Elle définit les droits et les devoirs des musulmans, des juifs et des autres communautés arabes tribales de Médine, pendant la guerre qui les opposaient aux Koraïchites.

Dhimmi Est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un traité de reddition (dhimma) déterminant ses droits et devoirs. Le terme dhimmi s’applique essentiellement aux « gens du livre » (Ahl al-kitâb) qui, dans le champ de la gouvernance islamique, moyennant l’acquittement d’un impôt de capitation (jizya), d’un impôt foncier (kharâj, d’une certaine incapacité juridique et du respect de certaines règles édictées dans un "pacte" conclu avec les autorités, se voient accorder une liberté de culte restreinte, une dispense de certaines obligations que les musulmans sont tenus de faire (comme l’aumône obligatoire zakât ou servir dans l’armée) ainsi que la garantie de sécurité pour leur personne et pour leurs biens. En échange, certaines contraintes sont imposées, comme l’interdiction de construire de nouveaux lieux de culte ou l’interdiction du prosélytisme. L’ensemble de ces règles théoriques sera mis en œuvre de façon plus ou moins stricte selon les périodes et les lieux.

Du’â Il s’agit des prières spontanées, recommandées, qui s’intercalent, pour les plus pieux, entre ces cinq moments privilégies de la journée.

Fatwâ-s Sont, dans l’islam, un avis juridique donné par un spécialiste de loi islamique sur une question particulière. En règle générale, une fatwa est émise à la demande d’un individu ou d’un juge pour régler un problème où la jurisprudence islamique n’est pas claire. Un spécialiste pouvant donner des fatāwā est appelé un mufti.

Fiqh (arabe : fiqh, ��� : du verbe comprendre) est traduit par la jurisprudence islamique relative aux avis juridiques pris par les juristes de l'islam sur les limites à ne pas dépasser par les musulmans. Il s'agit donc d'une compréhension du message de l'islam sur le plan juridique. Il existe plusieurs écoles ou madhhab (voie) de fiqh, tant dans la branche du sunnisme que dans celle du chiisme. Ces écoles prennent généralement le nom du juriste qui les a fondées. Le concept de taqlid, c’est-à-dire « suivre sans en connaître les principes directeurs » ou « imitation aveugle » selon d’autres, étant bien souvent apparue après leur existence.

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Fitna Est un mot arabe se référant à la guerre civile, au désaccord et aux divisions parmi les musulmans, en particulier pour les périodes comprenant des épreuves de foi. Le mot peut être traduit par « révolte, sédition ou émeute ».

Fitra (arabe: ِ�ْ��ة [fiṭra], état de nature; naturel) est un terme qui fait référence à la nature primordiale de l’Homme en islam. Selon la théologie islamique, les êtres humains naissent avec une connaissance innée de Tawhid, qui est encapsulé dans la fitra avec l’intelligence, Ihsan et les autres attributs qui incarnent ce que c'est que d'être humain. C'est pour cette raison que certains musulmans préfèrent se référer à ceux qui embrassent l’Islam revient en tant que plutôt que convertis, comme on le croit, ils ne retournent à l’état pur.

Jihad ou djihâd (arabe : jihād, د���, lutte) est un terme signifiant « exercer une force », « tâcher » ou « combattre ». Dans le Coran, l’expression « al-jihad bi anfousikoum » (Lutter contre les penchants de votre âme) est l’équivalent de l’expression se faire violence ou « al-jihad fi sabil Allah » (combat sacré dans le chemin d'Allah). L’islam compte quatre types de jihad : par le cœur, par la langue, par la main et par l’épée. Le jihad par le cœur, aussi nommé « Grand jihad », invite les musulmans à combattre afin de s’améliorer ou d’améliorer la société.

Hadith (arabe: ����, ḥadīṯ) désigne une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et par extension un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, que l'on désigne généralement sous le nom de « tradition du Prophète ».

Hajj est pour les musulmans le pèlerinage aux lieux saints de la ville de La Mecque en Arabie Saoudite, le cinquième pilier de l’islam. C’est entre le 8 et le 13 du premier mois lunaire qu’a lieu ce grand pèlerinage que le Coran le rend obligatoire pour toute personne responsable qui en a la capacité financières et physiques.

Hégire (hidjra) (Arabe : ة�� ; « [hiǧraȹ], « exil » ; « rupture ه« séparation ») désigne la journée du 9 septembre 622 où se produit le départ des premiers compagnons de Mahomet de La Mecque vers l’oasis de Yathrib, ancien nom de Médine. Le terme signifie en arabe « émigration » ; le sens de « rupture de liens » est parfois rencontré.

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Hanîf Adjectif arabe ( �!ِ#َ [hanīf], vrai croyant, pl. ء��!َ#ُ [hunafā']) désigne la religion d’Abraham. C’est une méthode basée sur la raison. Le haniffisme prône la compréhension du monde et du sens de la vie grâce à l'observation et l'expérimentation. Le hanif (celui qui suit le haniffisme) base son existence sur la paix, le partage, l’harmonie, le vivant et plus particulièrement l’humain. Il rejette tout intermédiaire entre lui et son Créateur. Il rejette également toute autre source que le Coran, tels les Hadiths.

Harām Mot arabe ( َ�ام#َ [ḥarām], illégal ; illicite ; interdit ; inviolable ; sacré) a deux sens en arabe et dans le monde musulman. D’un côté il signifie interdit : la consommation du porc et d'alcool sont interdits (harām). De l’autre il signifie sacré : le territoire autour des deux villes saintes de La Mecque et de Médine est sacré (arabe: ا�َ)َ'� ا�&�ام [al-balad al-ḥarām], le territoire sacré) donc interdit aux non musulmans.

Ijma` (arabe: ع�*َ� [ijma`], unanimité; consensus) est une des ِإْsources du droit musulman, après le Coran et la sunna. Les écoles juridiques (madhhabs) lui accordent une place plus ou moins grande. Le consensus est généralement compris comme celui des oulémas spécialistes du domaine dont il est question. Une règle de droit prise par ce procédé ne peut en aucun cas contredire le Coran ou la sunna.

Ijtihâd (arabe: ijtihād, د��,ِ� effort de réflexion) désigne l’effort ,ِاْde réflexion que les oulémas ou muftis et les juristes musulmans entreprennent pour interpréter les textes fondateurs de l’islam et en déduire le droit musulman ou pour informer le musulman de la nature d'une action (licite, illicite, réprouvée...). Le terme Ijtihâd désignait à l'origine l'effort des plus illustres savants à atteindre les justes avis juridiques.

Kalâm (litt. discussion en arabe et en perse) est une des sciences religieuses de l’islam et fait référence à la recherche de principes théologiques à travers la dialectique (méthodologie théologique dogmatique ou scolastique). Inspirée par la philosophie grecque, dont elle tient cependant à se distinguer, cette démarche est pratiquée par les mutakallimins et est reconnue par les sunnites (surtout les écoles dérivées de l’acharisme), ainsi que par les chiites.

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(al-) Mahdi (arabe : mahdīy, ّي��ْ/َ, « homme guidé (par Dieu) » ; « celui qui montre le chemin ») est un prénom musulman désignant le Bien-guidé, le Sauveur de l’islam devant apparaître à la Fin des Temps. Le Mahdi apparaîtrait durant les derniers jours de l’existence du monde. Sa venue précèderait la seconde venue de Jésus sur terre qui est le Messie (s. V, 45). Pour les chiites duodécimains, le douzième imâm Muhammad al-Mahdi (868-???) s’est occulté en 874. C’est-à-dire qu’il a disparu mais qu’il resterait vivant pour guider la communauté. L’ère de la Grande Occultation, qui a commencé vers 940, prendra fin lorsque l’imam caché redescendra sur la terre pour y instaurer la justice et la paix. L’imam caché étant considéré comme le seul souverain légitime de la communauté, les chiites ont longtemps adopté des attitudes politiques passives ou d’opposition envers le pouvoir temporel. L’imam caché peut s’exprimer à travers des représentants.

Qâdî Est un juge musulman remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses. Le cadi est un juge de paix et un notaire, réglant les problèmes de vie quotidienne : mariages, divorces, répudiations, successions, héritages... Leur fonction a été créée sous la dynastie des Abbasides, pour suppléer au calife qui rendait tous les jugements jusque là.

Rasūl Dans la tradition musulmane désigne un prophète apportant une révélation majeure. Dans la profession de foi musulmane (shahada), Mahomet est proclamé être l'envoyé de Dieu (arabe: 01ُا34 َر [rasūl Allah]). L’ange Gabriel qui s'adresse à Mahomet est lui aussi qualifié de rasûl.

Qibla Kibla, kiblat ou kiblet en arabe qibla (�'(6: direction; sud) est le nom donné à la direction de la Ka’ba, à La Mecque. Dans les mosquées, cette orientation est indiquée par le mihrab, une niche souvent encadrée de deux colonnes supportant une arcature.

Raka’at Unité de prière composée par un cycle complet de ruku’, de sugiûd, de moment assis et de moments debout. Chaque prière du jour se caractérise par un certain nombre de raka’at : deux. Trois ou quatre.

Ruku’ Position d’inclinaison avec les mains sur les genoux, pendant la prière.

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(as) Salât

En langue turque, perse ou indienne, le terme utilisé est namāz. C’est la prière rituelle, liturgique, officielle, presque entièrement coranique qui, constitue le deuxième pilier de l’Islam. La prière cultuelle, répétée cinq fois par jour (à l’aube, à midi, au milieu de l’après-midi, au crépuscule et au début de la nuit) constitue l’axe quotidien du recentrement, toujours à renouveler, de l’homme sur Dieu. Elle est toujours prononcée en arabe, la langue liturgique de l’Islam. Il est permis au musulman de célébrer cette liturgie seul en n’importe quel endroit, pourvu qu’il soit pur et aussi de concentrer plusieurs prières dans un moment unique de la journée.

Shahada (arabe : دة��7 [šahādaȹ], témoignage) qui signifie « attestation » ou « témoignage de foi », est le premier des piliers de l’islam. Elle est directement liée au principe de l’unicité de Dieu. Cette profession de foi musulmane est très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité que Dieu et que Mahomet est Son messager.»

Shahîd Est un celui que l’on considère comme un martyr pour l’islam. Le sens du mot arabe est proche de celui du mot grec (µαρτυρος [martüros], témoin) puisque le mot shahiîd signifie lui aussi témoin. Il s’agit évidemment de témoigner de sa foi. Un soldat qui meurt en combattant est considéré comme un martyr. Dans l’islam chiite, la taqiya autorise la dissimulation de sa foi pour échapper au danger, le risque de se trouver dans la position du martyr chrétien se trouve donc très réduit.

Sharî’a (Arabe : ا�ـ;َّـِ�:9َـ�, « la voie »). Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la sharî’a par le terme de loi islamique. Dans un sens plus large, la sharî’a désigne aussi la religion musulmane englobant trois dimensions et nommée « les trois charia » : la soumission (islam), la foi (iman) et faire ce qui est beau (ihsan).

Sîra (sîrah ) Mot arabe qui signifie biographie. Dans le contexte de l’islam une sîra est une biographie de son prophète Mahomet (sīra rasūl allaāh muhammad ben ‘abd allāh). La plus ancienne biographie de Mahomet est celle écrite par Ibn Ishaq (mort vers 768). Cette biographie ne nous est parvenue que sous la forme de la version remaniée par Ibn Hichâm (mort en 828 ou 833). Elle est connue sous le nom de Biographie du messager de Dieu.

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Sugiûd Position de prostration à terre pendant la prière rituelle. A chaque inclinaison correspond toujours une double prosternation.

Tafsîr (arabe: ��<ِ�ْ=َ tafsīr, « interprétation ») est le terme arabe pour désigner une exégèse, le plus souvent celle du Coran. Le tafsîr du Coran, basé sur les hadith, ne relève que du sens apparent (zahîr) du texte sacré, sans s'attacher aux interprétations ésotériques.

(at) Tahâra C’est l’état de pureté rituelle requise pour la validité de la prière et assurée par deux types fondamentaux d’ablutions : l’ablution partielle ou simple (wudhù) et l’ablution totale (ghusl). Cette dernière est indispensable : pour les femmes après la menstruation ; pour les pèlerins, au début du pèlerinage à La Mecque ; après un rapport sexuel ayant occasionné une pénétration ou une éjaculation ; avant de prononcer la chahada (profession de foi) pour le nouveau converti à l’islam.

Tawhîd Souvent traduit par « monothéisme ». Il est le nom verbal de la 2ème forme de la racine WHD dont le sens fondamental est "être un, unique". est non seulement une croyance, mais une praxis individuelle et sociale. Il s'agit d'unifier Dieu non seulement en soi-même, mais également dans la société, autour de la Parole de Dieu.

Umma (��ّأ [umma], communauté ; nation —- même étymologie que أّم [umm], mère) désigne la communauté des musulmans au-delà de leur nationalité, de leurs liens sanguins et de la parcellisation des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Elle nait avec l’hégire en 622, quand les premiers fidèles renoncent à l'organisation clanique qui prévaut jusque-là, pour une communauté de foi. Cette notion d’oumma ne parvient cependant pas toujours à transcender les clivages dus aux hétérodoxie. et aux rivalités ethniques et politiques.

Wâlî titre arabe des gouverneurs d’al_Andalus. Le rapproché d’Allah (walīy allāh 4و�? ا), est l’équivalent du saint. Il se distingue par ses grandes qualités d'âme, un certain ascétisme et renoncement matériel mais surtout un grand degré de piété.

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Zakât mot arabe traduit par « aumône », est le troisième des pilier de l’islam. Le musulman est tenu de calculer chaque année lunaire (hégire) ce montant et le donner aux gens les plus pauvres de sa communauté. Historiquement, dans les pays islamiques, c’était l’État qui récoltait la zakat et qui la redistribuait. Les non-musulmans, c'est à dire les dhimmis, devaient s’acquitter alors d’un autre impôt nommé djizyah, une taxe de capitation variable qui leur était imposée pour retenir leur droit de culte et d'exemption de combattre pour les musulmans. Il existe une zakât particulière obligatoire que l'on verse avant la fin du mois de ramadan, c’est la zakât al-Fitr (aumône de la rupture du jeûne).