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I.N.S.A de Strasbourg, département Architecture
Juin 2011
Mémoire de Projet de Fin d’Etude de Théo Kirn
Directeur de PFE : M. Meier Alexis
La Baume au Cœur du Continuum Urbain
Tisser la ville par le paysage à Montpellier
2
3
Collage : Le cœur rouge représente le centre-historique, l’œil signifie le site de La Baume
4
Sommaire
Introduction
Contexte
Les dynamiques territoriales
Le continuum urbain
Le site de La Baume
Projet
Bilan de l’analyse et problématique
Enjeux et intentions de projet
Recherche
Vers le PFE
Remerciements
p. 5
p. 9
p. 47
p. 91
p. 95
5
Introduction
Né { Montpellier et y ayant vécu longtemps, j’ai
choisis de travailler le projet de fin d’étude dans ma
ville d’origine. C’est pour moi l’occasion de profiter
de mon expérience de la ville autant que celle de
mieux la comprendre.
Le choix du sujet m’a été cependant difficile. Je passe
très vite sur ma première envie qui été celle de con-
cevoir un Océanorium, avec les questions de desti-
nation du bâtiment (grand public) mais aussi les
questions urbaines que ce genre de bâtiment nie la
plupart du temps. En effet, ce ne sont généralement
que de « grandes boîtes », renfermées sur elles-
mêmes pour des soucis techniques et de protections
des animaux marins.
Carte de France, situation de Montpellier
6
Etant attiré par la mise en relation des objets, voir
des ensembles d’objets d’architecture avec leur con-
texte, ce choix de projet ne m’aurait certainement
pas permis d’explorer ces problématiques. L’étape
envie me conduit à m’orienter vers un choix de pro-
jet à plus grande échelle.
Ma deuxième intention, qui pour le coup est une
véritable envie pour la majorité des Montpelliérains,
était de reconnecter Montpellier et la mer Méditer-
ranée grâce au fleuve côtier Le Lez (voir carte). Le
projet consistait en la mise en place d’un réseau de
circulations douces, d’activités, et de logements
principalement qui permettraient de s’approprier
les berges du fleuve (en réalité plus proche d’une
rivière que d’un fleuve). Ce projet, { dominante pay-
sagère, relevait plus d’une utopie que d’un véritable
projet pour la ville. De plus, la circulation douce en
bordure du Lez existe déjà jusqu’à la mer. Certes le
Carte de situation de Montpellier, à 12 km
du littoral
En vert : Le Lez
7
projet lui aurait donné une qualité qu’elle n’a pas
réellement aujourd’hui.
C’est lors de l’approfondissement de mes connais-
sances sur la ville que le site de projet me vint.
J’insiste bien ici sur le fait que ce sujet de PFE est né
de ma compréhension (aujourd’hui certainement
encore incomplète) du développement de la ville.
C’est en quelque sorte l’analyse du territoire Mont-
pelliérain qui m’a « donné » un site d’intervention.
Qu’en est-il de ce territoire ? Qu’elles sont les dyna-
miques territoriales de la ville ? Comment se mani-
festent-elles ? Comment le site s’inscrit-il dans le
développement de la ville ?
8
Je décidais ainsi, malgré une étape contexte incom-
plète, de travailler définitivement sur le projet ur-
bain. Je vois le PFE comme un moyen d’apprendre
des choses nouvelles, que l’on a peu pratiquées du-
rant les années d’études et que l’on aura peut-être
moins l’occasion de pratiquer par la suite. En
m’éloignant du projet d’architecture pour gagner la
grande échelle, j’espère aussi découvrir de nouvelles
méthodes d’approche du projet en général.
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Contexte
Les dynamiques territoriales
La ville de Montpellier a approuvé, depuis le
17 février 2006, le schéma de cohérence territoriale
de l’agglomération (Scot). Il permet à la capitale de
la région Languedoc-Roussillon de construire un
projet de développement efficace, avec comme prin-
cipaux objectifs :
« Préservez la qualité de vie, construire une
ville pour tous, intensifier le développement
de manière durable, économiser l’espace. »1
1 Citation tirée du Rapport de présentation du SCOT.
10
Le Scot définit une marche à suivre, qui a pour ob-
jectif de donner consistance à la future métropole
languedocienne. La croissance démographique très
importante de la ville la place au premier rang na-
tional en valeur relative. Elle est aussi classée n°5
des villes européennes2. Cela en fait bien « une
grande ville à potentiel européen », renforcée par sa
situation géographique stratégique entre l’Espagne
et l’Italie.
Le Scot permet aussi d’inverser le regard. Le
projet urbain n’est plus uniquement orienté vers la
ville-centre. L’ambition est de mettre en place « un
projet de territoire » plus que « des territoires de
projet ».
2 Datar, les villes européennes : analyse comparative, rapport
d’étude, La Documentation française, avril 2003
11
Trois valeurs dominantes sont ainsi transmises au
maitre d’ouvrages des PLU :
La valeur du cadre de vie (proximité,
moins de dépendance vis-à-vis de
l’automobile, développement multipo-
laire,…).
La valeur économique (capital foncier, ri-
chesse des paysages, gestion économe de
l’espace).
La valeur environnementale (territoire
pensé comme une ressource et un fonde-
ment qualitatif du projet de développe-
ment).
Enfin, le Scot définit précisément onze sites
stratégiques pour la communauté d’agglomération
de Montpellier. Le site, ou plutôt le territoire que je
12
me propose d’étudier, se situe { l’intersection de
trois grandes zones d’actions stratégiques :
Grand Cœur : réhabilitation et valorisa-
tion du centre de Montpellier (trois axes
principaux : logements, commerces, cadre
de vie)
Port Marianne : construction d’une nou-
velle centralité à échelle métropolitaine.
Réserve de foncier pour la nouvelle gare
TGV.
L’Avenue de la Mer : requalification de
l’espace { partir de la ligne de tramway
associée aux modes doux.
13
Position stratégique du site en rouge
14
Le Continuum urbain
Depuis 1975, le dessein (et le dessin) de la ville de
Montpellier passe par la constitution d’un conti-
nuum. Depuis le Polygone, jusqu’{ Odysseum, le dé-
veloppement vers l’Est depuis le centre historique
est désormais concrétisé dans ses grandes lignes.
Il se décompose en trois aménagements principaux,
de dimensions très différentes et séparés dans le
temps :
Polygone (14 Ha), inauguré en 1975
Antigone (40 Ha), inauguré dans les années
1980
Port Marianne (400 Ha), fin prévisionnelle :
2020
Place de la Comédie, centre-ville
Le Polygone, jonction d’Antigone avec le
centre-ville
15
Antigone, ou l’avancée de la ville vers l’Est
16
D’un côté du Lez, Polygone et Antigone appartien-
nent au centre-ville. De l’autre, Port Marianne est un
quartier en lui-même.
Conçu comme un véritable objet socio-spatial, le
continuum est l’incarnation de la stratégie montpel-
liéraine imaginée par le maire de l’époque, Georges
Frêche.
« Montpellier doit rejoindre ses plages naturelles »,
proclame-t-il lors de l’inauguration d’Antigone dans
les années 1980. Car, c’est bien là le sens premier de
ce choix de développement pour la ville. Même si
Polygone est conçu comme une fermeture du centre,
il deviendra après coup le véritable levier d’action
du continuum. C’est l’opération d’Antigone qui con-
duit la ville vers l’Est jusqu’au Lez. Les deux pre-
mières opérations de Port Marianne (Consuls de
Mer et Richter) achèvent le franchissement en 1995.
Georges Frêche, maire ambitieux de
Montpellier de 1977 à 2004
La plage à 12 km de la ville
17
Port Marianne (400 Ha) est subdivisé en plusieurs
Zones d’Aménagement Concertées (ZAC). Toute la
surface disponible est déjà soit construite, soit plani-
fiée pour les quinze années à venir. Un seul « mor-
ceau » n’est pas intégré au processus. Il est le terri-
toire choisis pour mon projet urbain.
Ce territoire se situe dans le prolongement
d’Antigone. Il est le délaissé des ZAC environnantes.
Cependant, sa position dans le continuum est straté-
gique. Il est la dernière du puzzle urbain, celle qui
doit permettre les relations entre les différentes ZAC
de Port Marianne d’une part, et avec le centre-ville
d’autre part. Sa façade sur l’Avenue de la mer en fait
aussi la vitrine de l’Agglomération. Il en est le pre-
mier jalon, celui qui marque le début de l’avenue qui
s’étend sur 8km, du site de projet jusqu’{ la mer.
18
Qu’en est-il de ce puzzle urbain ? Comment sont
conçus les différents quartiers de Port Marianne ?
Les quartiers sont conçus autour d’une idée simple :
la « ville concept », en opposition { l’image d’une
ville fermée, uniforme, incarnation d’une volonté
unique. Ainsi, Port Marianne explore le champ des
possibles :
o La ville parc, avec Parc Marianne
o La ville port avec Jacques-Cœur
o La ville loisir avec Odysseum
o La ville insulaire avec les Jardins de la Li-
ronde
o La ville universitaire avec Richter
o La ville entreprise avec Blaise-Pascal
o La ville écologique avec Rive Gauche
Le bassin Jacques Cœur, futur port fluvial
de Montpellier
Le futur parc de Parc Marianne
19
La cohabitation existe, malgré la diversité architec-
turale. Les choix sont tranchés, les formes affirmées.
La question de la transition entre les quartiers se
pose alors. Un schéma directeur de paysage, conçu
par Michel Desvignes, confère à Port Marianne son
unité. Il définit quelles sont les continuités, les pas-
sages d’une ZAC { une autre.
Finalement, le continuum urbain peut se com-
prendre à travers trois couples dialectiques :
Rupture et continuité. Rupture dans la
succession d’aménagements et continuité
par les circulations douces (tramway) et
l’espace public.
Odysseum, le quartier « achat-
plaisir »
Rive gauche, quartier écologique qui
tira une part de ses apports énergé-
tiques de l’hygrométrie, grâce { sa
proximité avec le Lez
20
Unité et diversité. Unité par l’action pay-
sagère et les principes d’urbanisme et di-
versité de la réponse architecturale.
Rigidité et adaptabilité. Rigidité de la con-
ception d’Antigone et du schéma direc-
teur de Port Marianne et adaptabilité
permise par un phasage des opérations
dans le temps, qui permet la remise en
question permanente des principes éta-
blis.
Comment désormais s’inscrire dans ce proces-
sus ? Par quel moyen le territoire de projet va-t-
il trouver son identité au sein de Port Marianne ?
Quelle histoire peut-il nous raconter ?
Richter, quartier universitaire (en vio-
let sur le plan)
Jardins de la Lironde
21
Le site, au milieu en rouge, dans le continuum urbain. En orange pâle, au-dessous de l’autoroute, la future gare TGV
de Montpellier
22
Assemblage des différents quartiers. Le territoire que je me propose d’étudier est véritablement encerclé
23
Le futur « business center » de Montpellier, dans la continuité d’Odysseum
24
Avant de pouvoir répondre à ses interrogations,
analysons comment s’est constitué le site dans le
temps et quel est-il devenu de nos jours.
Le Site de La Baume
Le nom « La Baume » est déjà présent sur les car-
tographies du XIXème siècle. Le lieu n’était alors ma-
joritairement composé que de champs agricoles en
périphérie de la ville. Si le réseau viaire principal
qui entoure le site était déj{ constitué { l’époque,
c’est surtout { partir des années soixante que des
quartiers d’habitations vont être construits.
Cartographie du XIXème siècle
25
Les Espaces Verts principaux
Autour du site
Les principaux espaces verts de Montpellier pren-
nent place le long du Lez. Du nord au sud, on
trouve : le parc d’Antigone, le parc de Richter et le
futur parc de la mairie.
En face de ce dernier, le futur port de Montpellier,
pour l’instant appelé bassin Jacques-Cœur. Le futur
Parc Marianne mettra quant à lui en perspective la
nouvelle mairie et un futur centre d’art contempo-
rain.
Enfin, le parc des Jardins de la Lironde prend place à
l’Est du site. Il est prévu qu’il prenne plus d’ampleur
{ l’avenir. En jaune sur la carte, des places minérales
existantes ou prévues.
Carte des espaces verts et équipements
publics alentours
26
Dans le site
Le site, d’une surface d’environ 40 Ha, ne contient
aucun espace vert public.
On compte cependant sept bois classés environ-
nants, composé de grands arbres d’essences variées.
Un verger et des champs agricoles en exploitation au
sud du site apportent eux aussi beaucoup d’arbres. Il
y a aussi un champ en friche sur le talus. Le projet
des Jardins de la Lironde est supposé continuer sur
cette friche dans une phase secondaire.
Malgré une absence d’espace public, le site est donc
très végétalisé. En déambulant sur le site, la percep-
tion des arbres et de leurs cimes est continue. De
plus, la partie nord-est du site est acoustiquement
très reposante, { l’écart du trafic de Port Marianne.
Carte des espaces verts et équipements
publics du site
27
Les Réseaux viaires principaux
Si le réseau viaire interne du site est très enclavé
(voies sans issues, parking privés, …), le réseau ex-
terne est très emprunté.
Véritable lieu de passage { l’échelle métropolitaine,
les quatre côtés du site sont des avenues de grandes
importances pour le trafic de la ville.
Elles offrent ainsi un accès à la mobilité important
aux habitants du site. En contrepartie, elles l’isolent
et imposent de travailler les coutures avec les quar-
tiers existants si l’on veut désenclaver la zone.
Quelles sont précisément ces avenues ? Leur dimen-
sion, leur fonction dans la ville ?
Carte des Réseaux viaires principaux
28
Au nord, l’Avenue Pierre-Mendès France est
la route d’entrée de ville depuis l’autoroute.
C’est une 2x2 voies bruyante, surplombant
les environs proches. Elle permet ainsi
d’avoir une perception visuelle du site de
projet.
A l’ouest, l’Avenue de la Mer borde le site
jusqu’au rond point de Richter. Ensuite,
c’est l’Avenue de la Pompignane qui assure
la desserte Nord-Sud de Montpellier. C’est
une voie très passante, appelée à devenir la
vitrine de l’agglomération depuis son litto-
ral, avec l’intégration du tramway et d’une
rambla piétonne.
29
Au sud, l’Avenue du Mondial 98 est une 2x2
voies qui accompagne la première ligne de
tramway de Montpellier. Il y a ainsi un arrêt
de tramway en partie sud du site. Cette voie
relie le centre-ville à Odysseum : c’est une
desserte Ouest-Est majeure pour la ville.
A l’Est, L’avenue Léonard de Vinci est une
voie simple, accompagnée de larges trottoirs
et d’une piste cyclable. Elle est beaucoup
moins empruntée que les trois autres ave-
nues précédentes. Elle permet d’accéder { la
zone d’activité du Millénaire au nord.
30
En plus de ces quatre avenues, le site est divi-
sé en deux par la rue Albert Einstein, qui est
une voie simple très peu utilisée aujourd’hui.
Deux nœuds de circulation marquent le trafic alen-
tour au site : les ronds points de Richter et Ernest
Garnier. Ils n’entrainent pas de qualité urbaine mais
semblent nécessaires pour maintenir la fluidité de la
circulation.
L’analyse du réseau viaire nous prouve bien la posi-
tion stratégique du site dans la ville. Le contraste
entre l’échelle des axes routiers périphérique et les
voies sans issues qui irriguent l’intérieur du site est
très fort.
Qu’en est-il du tissu bâti ? Comment s’est-il consti-
tué dans le temps et quel est-il devenu aujourd’hui ?
Rue Albert Einstein
Rond point Richter
31
Le Tissu Bâti
Aujourd’hui, le site se décompose en sept fragments
distincts, reflétant les époques qui les ont vues ap-
paraitre.
Quels sont-ils ?3
o Le tissu pavillonnaire nord
o Les petits immeubles de collectifs
o Les commerces périclitant
o L’entreprise de bricolage
o L’impasse de La Baume
o Les équipements sportifs
o Les mas privés
3 Pour une meilleure compréhension, chaque tissu sera localisé
sur une petite carte adjacente, faisant référence au schéma ci-
contre.
En nuance de rouge, les sept fragments du site.
En hachuré, les ZAC environnantes
32
Tissu pavillonnaire nord (1960).
Ce tissu préexiste à Antigone qui est venue buter
dessus avec la construction de l’Hôtel de Région.
Le bâti est en bon état. Quelques commerces de
proximité animent l’avenue de la pompignane.
Un réseau viaire (voies sans issue) en peigne en-
clavé dessert les maisons. Il constitue le seul es-
pace public du sous-quartier.
Tous les habitants possèdent leur jardin privé, or-
ganisés les uns à côté des autres coté fond de par-
celle.
Il n’y a pas d’espace vert commun.
La coupe sur rue nous montre le face à face difficile
des pavillons avec la monumentalité d’Antigone.
33
Vue de l’hôtel de région depuis le tissu pavillonnaire nord. Le stationnement véhicule est omniprésent
34
Petits immeubles collectifs (1968)
Construis rapidement pour répondre à la demande
de logements de l’époque, ce sous-quartier
n’entretient pas de relation avec le tissu précédent.
Le bâti est en état correct, certaines parties étant
moins entretenues.
Le réseau viaire est ici aussi sans issue et constitue
le seul espace public, avec les cours intérieures qui
sont en friche.
Aucun habitant n’a de jardin privé. Il n’y a pas
d’espace vert en commun utilisé.
35
Rupture : deux façon d’habiter totalement à l’opposée l’une de l’autre
36
A l’intersection des deux tissus : la rue est bloquée
37
Commerces périclitant et lotissements ré-
cents (1980 et 1995)
Ces deux tissus n’entretiennent pas de relations
entre eux. Ils sont présentés ensemble car ils consti-
tuent à eux deux un ensemble chaotique résultant
d’une parcellisation non-maitrisée.
Les petits commerces et entreprises sur l’Avenue de
la mer sont en mauvais état. Habituellement situés
en périphérie, ils ne sont plus à leur place au-
jourd’hui.
Le réseau viaire est encore enclavé, sans issue. Les
lotissements disposent d’un portail d’entrée qui ne
permet aucun espace public appropriable par les
alentours. Ces pavillons récents disposent de jardins
privatifs.
Il n’y a aucun espace vert commun.
38
En façade sur rue, on trouve ces commerces vieillissants
39
Entreprise « Union Matériaux » (1980)
Cette entreprise possède à elle seule la grande par-
celle de l’angle sud du site. C’est une position straté-
gique pour la ville. Une délocalisation est d’ores et
déjà envisagée.
Il n’y a donc pas de réseau viaire, excepté le parking
pour le stockage des matériaux et l’accueil de la
clientèle.
Il n’y pas non plus d’espace public, ni d’espace vert
commun.
40
Impasse de La Baume et lotissements récents
(1960 et 2000)
Ces deux tissus de deux époques différentes
n’entretiennent encore une fois aucune relation l’un
avec l’autre. Le réseau viaire est dans les deux cas
sans issue, celui des lotissements récents étant pri-
vatisé par un portail électronique.
Le bâti est en état correct, certains bâtiments de
l’impasse de La Baume étant tout de même assez
vieux. Cette impasse est composée de belles maisons
très végétalisées. Deux agriculteurs travaillent en-
core dans leur ferme agricole. Il existe une associa-
tion des propriétaires de La Baume qui essaie de
maintenir la qualité de vie des habitants face à la
pression foncière que subit leur site.
41
Il n’y a pas d’espace public ou vert { partager. Il
existe cependant deux bois classés, un privatisé et
l’autre inaccessible.
La carte ci-contre schématise l’identité paysagère de
Montpellier dans les années 1996. Le territoire de
projet, entouré en blanc sur la carte, se situe en zone
dite « campagnes montpelliéraine ». Cela explique la
présence des vergers et des fermes agricoles sur le
site.
La carte actuelle ci-contre nous montre la proximité
des champs agricoles (en orange et vert clair). Le
territoire de projet étant entouré en rouge. Il faut se
rappeler que l’aménagement du secteur de Port Ma-
rianne a commencé il y a une quinzaine d’années
seulement.
42
L’impasse de La Baume fait partie de l’identité du site. Elle est organisée autour de fermes agricoles.
Les habitants parlent d’ « Oasis » pour qualifier leur lieu de vie
43
Equipements sportifs et lotissements mixtes
Les deux équipements publics que sont un gymnase,
qui possède des terrains de tennis, et une piscine
municipale, sont en mauvais état. Cependant, leur
fonctionnement n’est pas { remettre en question.
Quelques lotissements plus ou moins récents par-
sèment ce sous-quartier peu dense. Ils possèdent
tous un grand jardin privatif. Certaines maisons sont
abandonnées.
Ce morceau de territoire possède un fort potentiel
paysagé avec des bois classés, un ancien mur de
pierre (voir photo) qui maintient la butte en sa par-
tie sud, le ruisseau la Lironde et le parc des jardins
de la Lironde.
Pour l’instant, il n’y a aucun espace public ou vert en
commun.
44
Maison abandonnée proche du gymnase
45
Domaines et Mas (XIXème)
Ce sont de grandes maisons typiques de la région
Languedoc-Roussillon. Possédés par des riches fa-
milles { l’époque, ces domaines ont franchis les dif-
férentes époques. Ils font partis de l’identité du site.
On en dénombre quatre sur le site et deux intégrés
au projet avoisinant (Jardins de la Lironde, voir pho-
to page suivante). Plus généralement, ils ponctuent
le territoire cévenol.
Visible depuis le centre-ville grâce à la perspective
d’Antigone (voir photo ci-contre), les domaines si-
tués sur le talus contiennent une grande variété
d’essence d’arbres. Ils confèrent une identité vi-
suelle au site.
46
Au premier plan, les mas préservés sur le site de projet
Au loin, les Jardins de la Lironde
47
Projet
Bilan de l’analyse et problématique
Nous sommes en présence d’un site quasi-
monofonctionnel, enclavé sur lui-même et peu apte
à favoriser des relations à tous les niveaux. Les rup-
tures typologiques sont aujourd’hui sources de con-
fusion, les opérations s’étant établies les unes après
les autres. La composition générale, qui n’a pas été
pensé comme une composition justement, est donc
très décousue.
De plus, ce territoire reste statique alors que les
alentours sont en mutation. Encore campagne il y a
une quinzaine d’années, nous nous trouvons désor-
mais dans une situation de centre-ville pour Port
Marianne : le site constitue la dernière pièce du puz-
48
zle urbain. Il doit permettre de faire le lien entre les
deux morceaux de ville séparés par le Lez.
Malgré cela, le territoire bénéficie d’avantages ex-
ceptionnels, surtout au niveau paysagé. La topogra-
phie, les bois classés, le ruisseau, le mur de pierre,
les vergers et les fermes peuvent asseoir la recom-
position urbaine et devenir de véritables vecteurs à
l’amélioration du cadre de vie des habitants.
La problématique est double :
Comment (re)donner une identité à ce territoire ?
Et quel rôle doit-il tenir au sein de Port Marianne et
de l’agglomération toute entière ?
Cette problématique sous-entend de nombreux en-
jeux, à différentes échelles. Lesquels ?
49
Maquette d’étude du site dans la ville au 1/5000
50
Enjeux et intentions de projet
A l’échelle territoriale, trois enjeux principaux doi-
vent être intégrés au processus de projet. Ils sont
couplés directement aux intentions.
Compléter la trame verte de la ville
Constat : Les principaux parcs et espaces
verts de Montpellier sont structurés le long
des cours d’eaux (Lez, Mosson, Lironde).
Action : Préserver les espaces naturels exis-
tants et créer un parc le long de la Lironde.
(Cela va aussi dans le sens des orientations
d’aménagements du secteur Jardins de la Li-
ronde)
Carte de répartition des espaces verts
principaux dans la ville
51
Tisser des relations entre Grand Cœur et Port
Marianne
Constat : Le site est enclavé à tous les niveaux
(espace public, voirie, ...)
Action : Reconnecter le futur Port Marianne
avec les anciens quartiers. Le site est la “der-
nière pièce du puzzle urbain”. Il s’agit aussi de
tisser des relations avec les quartiers avoisi-
nants, c'est-à-dire :
A l’ouest : Antigone et Richter
Au sud : Parc Marianne
A l’est : Jardins de la Lironde
Au nord : Millénaire (quartier tertiaire)
Le site doit permettre de tisser des
relations : il est l’accroche de Port
Marianne sur le centre-ville.
52
Assurer le rôle de “Vitrine de l’Agglomération”
Constat : L’avenue de la mer est déj{ dessinée
sur ses 8 kilomètres. Seule la façade sur
l’avenue du site reste { déterminer.
“Les conditions de développement du secteur
sont sans rapport avec les enjeux urbains et po-
tentiels exceptionnel du site”4.
Action : Révéler les potentiels du site et affirmer
son identité. Les 500 mètres linéaires de voirie
sur l’avenue de la mer doivent refléter les inten-
tions de projet.
4 Citation article ci-contre
« Axe vitrine de l’agglomération » compa-
ré avec l’instauration d’un périmètre
d’étude pour le secteur de La Baume
53
A gauche, le territoire de projet. Au loin, la mer méditerranée
54
Recherche
Le projet urbain est un aller-retour constant entre
l’analyse, les enjeux, les intentions qui en découlent
et la règle mise en place. Cette partie traite des
pistes explorées au cours et entre les étapes du PFE.
Elle est le fond de la démarche de projet, qui n’est
pas linéaire. Ce chapitre est donc primordial pour en
comprendre l’évolution.
Au tout début, le site pour le projet n’était pas réel-
lement défini. Je comptais { l’époque travailler uni-
quement sur le tissu pavillonnaire nord (voir Con-
texte, Tissu Bâti). Je n’avais pas saisis les véritables
enjeux alentours. L’intention principale était de re-
donner de la force à ce quartier, qui subit le monu-
mentalisme d’Antigone. La maquette d’étude ci-
contre nous montre une proposition d’intervention
sur l’existant.
Première maquette d’étude : l’existant
Concept : Construire sur l’existant
55
Etape esquisse
J’arrivais alors { cette étape avec du retard, la taille
du site n’étant pas encore clairement définie.
La proposition consiste en la création d’un parc dy-
namique, donc les accroches sont le rond point de
Richter { l’Ouest et Odysseum { l’Est. Ce parc orga-
nise des sous-ensembles bâti, certains étant de
l’existant conservé, d’autres étant de nouveaux
quartiers. Cette circulation douce permet de tisser
une relation aujourd’hui inexistante entre le centre-
ville et Odysseum. Elle nécessite ici de détourner la
rue Albert Einstein vers les boulevards périphé-
riques, et pose ainsi la question des accès aux sous-
ensembles du site.
Cette intuition, non fondée sur une analyse précise
du site, ne fut pas comprise.
Un parc dynamique qui organise des sous-
ensembles variés, intégrant l’existant
Stratégie de projet
56
Pour autant, certains éléments, mis en valeur par la
maquette, sont encore d’actualité dans la démarche
de projet. La question des sous-ensembles et la con-
tinuité du centre vers Odysseum sont finalement les
deux aspects à retenir de cette étape.
La photo de maquette d’étude ci-contre présente
l’implantation du bâti dans le système des sous-
ensembles. L’angle sud du site, sur la place Ernest
Garnier, est volontairement ouvert, la place étant
actuellement tenue par trois arches monumentales
(qui n’apparaissent hélas pas sur cette maquette).
Vue du parc dynamique depuis le rond
point de Rich-
ter
Mise en place du bâti dans les sous-
ensembles établis
57
Carte des ZAC et quartiers environnants. En jaune au centre, le territoire de projet
58
Schémas illustrant l’échelle du territoire.
Le dernier schéma est une comparaison avec le campus de Strasbourg
59
Ce programme permet de ce rendre compte de la faible densité du site (d’une surface de 40Ha environ, c'est-à-dire
autant qu’Antigone) comparée à ses voisins.
Les objectifs évolueront par la suite
60
Quatre schémas d’analyse :
Réseau viaire, bâti, topographie, végétation
A droite : maquette d’étude et croquis
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Etape avant-projet
L’ancien parc dynamique, uniquement destiné aux
mobilités douces, évolue durant cette étape vers la
conception d’un boulevard urbain. Celui-ci traverse
le site en deux, prenant appuie sur la rue Albert
Einstein et le mur de pierre existants. Il permet de
désenclaver le site en articulant la ville (partie
ouest) et le paysage (partie est). Il est conçu comme
la colonne vertébrale du projet, celle qui permet
d’organiser les différentes opérations.
Un parc, intégrant les activités présentes sur le site,
se constitue en partie est, dans le prolongement de
celui des Jardins de la Lironde. Si le parc, du quartier
Parc Marianne au sud, est conçu comme un poumon
vert pour Port Marianne, le nouveau parc créé n’a
pas la même ambition. Le premier est un parc sta-
tique, monumental, symétrique dans ses contours.
Schéma de stratégie et maquette du projet
62
Il met en perspective la nouvelle mairie et le futur
centre d’art contemporain de la ville, pourtant sépa-
rés de plus de 800 mètres5.
Le parc du projet se veut quant à lui dynamique,
tissant des continuités avec son voisinage et conte-
nant des activités. Il doit être un lieu de vie pour
Port Marianne, { l’abri du bruit des boulevards. La
proximité des bois classés apporte de la fraicheur au
lieu. La présence de la Lironde, pensée comme un
support aux mobilités douces dans Port Marianne, le
rend facilement accessible aux habitants des envi-
rons.
5 On retrouve ainsi, dans la conception du secteur
d’aménagement de Port Marianne, quelques uns des principes
qui ont guidé la conception d’Antigone (mise en perspective,
symétrie, monumentalité,…)
Coupes séquence sur le boulevard
Croquis : une place le long du boulevard,
dans la continuité du mur de pierre
63
Typologie « entre boulevard urbain et parc »
Typologie « rond point de Richter et ave-
nue de la mer »
Ambiance à l’entrée du parc, le long du
mur de pierre
64
Si l’analyse du site parue bonne lors de cette étape,
l’enchainement avec le projet n’était pas encore sa-
tisfaisant. Ma prise de position quant aux tissus bâ-
tis existants et au paysage n’était pas assez forte.
La typologie « entre boulevard urbain et parc » en
est le parfait exemple. La construction de tissus bâ-
tis sur le talus est aussi problématique. Il faut définir
clairement les limites entre les morceaux de paysage
et les zones urbaines.
Quelles sont les intentions ? La démarche globale ?
Le projet ressemble à cette étape à une proposition
interventionniste trop ponctuelle. Ici je construis
quelques maisons, là je garde l’existant, ici je bouche
une dent creuse : voilà à quoi tient le projet pour
l’instant.
Mise en relation des parcs par la Lironde :
c’est la trame verte verticale de Port Ma-
rianne
Croquis de recherche d’une stratégie
65
Etape projet
Je prends aussi conscience que le travail de sé-
quence sur le boulevard n’est pas le véritable enjeu
de ce territoire. Il est une solution pour le désencla-
ver, mais il n’apporte pas de réponse { la question :
En quoi le projet peut-il redonner une identité forte
à ce territoire ?
Cette question me parait désormais primordiale. Il
me faut pousser l’analyse pour comprendre quels en
sont ses singularités, ses forces cachées. Car ce site
possède, malgré la première impression plutôt chao-
tique, de forts potentiels, notamment au niveau pay-
sagé. Le paysage est l’identité du lieu. Il le façonne
de différentes manières et lui fournit ses vertus. Les
bois procurent de l’ombre, de la fraîcheur. La Li-
ronde apporte de l’humidité et du mouvement.
Croquis : les fragments et les interstices
Schéma : façonner un paysage pluriel et
riche
66
Le mur de pierre, élément singulier qui fait partie de l’identité du site. Derrière, un bois classé sur une parcelle privée
67
Point de rencontre entre les différentes natures du site : le parc, le mur de pierre et le bois reconstitué
68
Les vergers, qui contiennent des arbres fruitiers
(des cerisiers notamment) mais aussi des petits
animaux de ferme, véhiculent des odeurs, du bruit et
des couleurs. Il en existe deux parcelles en lanière,
qui sont encore aujourd’hui entretenues par de pe-
tits paysans. Les mas privés, qui ponctuent le pay-
sage languedocien, apportent une connotation an-
cienne, bucolique au territoire. Le mur de pierre, qui
marque le site en le divisant en deux, nous renvoie
aussi vers le passé. Enfin, la topographie vallonnée
procure la sensation d’être entouré par la nature {
360 °, d’autant plus que les bois encerclent, ponc-
tuellement certes, une grande partie du site.
Cependant, ces éléments sont pour l’instant endor-
mis, étouffés par les opérations successives. Les mi-
lieux naturels ne sont pas connectés et perdent de
leur intégrité. La Lironde est bétonnée sur une par-
tie du site. Le talus, qui comprend les mas privés, de-
Intention : traverser les vergers et bénéfi-
cier pleinement d’un espace pourtant
privé
69
vrait accueillir de nouvelles tours d’habitations (se-
conde phase du projet des Jardins de la Lironde).
Cela briserait la continuité naturelle et visuelle du
territoire. En effet, la cime arborée du talus est vi-
sible depuis le centre-ville, grâce { l’axe structurant
d’Antigone.
Les habitants de l’impasse de La Baume subissent
une pression foncière importante. Derrière, ceux
sont leurs magnifiques terrains et les agriculteurs
locaux qui sont menacés. Ils ont montés pour cela
une association (Association des propriétaires de
l’impasse de La Baume).
Devant tous ces facteurs, il faut prendre une posi-
tion franche : je vais défendre le caractère naturel de
ce territoire, ce qui en fait sa force. Les milieux natu-
rels doivent être renforcés, les paysans maintenus
sur le site. Tout ce qui fait aujourd’hui, ou qui peut
Préserver (et compléter) le visuel arboré
du talus depuis le centre-ville
70
faire demain l’identité du secteur doit être mainte-
nu. Pour aller plus loin, c’est { partir de ces éléments
de paysage, à partir de ces vides de nature diffé-
rente, que le projet urbain doit se faire. Inverser le
regard me parait être une bonne solution pour ce
territoire.
Le principe d’intervention est donc le suivant : il
s’agit de définir clairement les limites de la nouvelle
armature paysagère constituée. Ce sont ces limites
qui fixent l’implantation du bâti.
Ce principe se décompose en quatre étapes ma-
jeures, qui permettent de passer d’un site composite
multipolaire enclavé à un site désenclavé, à la fois
identifiable dans sa totalité et singulier dans ses par-
ties. Cela permet de créer une identité plurielle non-
uniforme, qui trouve ses racines dans les tissus bâtis
et les morceaux de paysage existants.
Favoriser la continuité des milieux natu-
rels
71
Le principe d’intervention…
72
…devient une stratégie de projet concrète
73
Il serait en effet dommage d’uniformiser la variété et
la diversité présente sur le site. Il s’agit au contraire
d’en faire ressortir l’essence. Parcourir ce territoire
serait alors un plaisir sensoriel toujours renouvelé,
évitant la monotonie et la banalité.
Les poches de bâti s’organisent au sein de
l’armature. Elles sont de différentes natures (nou-
velles ou existantes) et nécessitent des stratégies
particulières, en plus des objectifs généraux. Lors de
cette étape, cinq sous-quartiers furent définis. En se
reportant au schéma précédant, nous trouverons :
En jaune, le groupement de l’impasse de la Baume
avec le tissu de lotissements récents adjacent. En-
jeux particuliers : préserver la mémoire du site, la
renforcer et tisser du lien entre les deux entités.
Intention : vivre avec le paysage à toutes
les échelles
74
En bleu, un nouveau sous-quartier qui prend place
sur l’immense parcelle laissée libre par la délocalisa-
tion de l’entreprise. Enjeu particulier : assurer la
vitrine de l’agglomération depuis les littoraux sur la
future plaque tournante de la ville que sera la place
Ernest Garnier.
En rose, un nouveau quartier prend la place des
commerces périclitant et des quelques lotissements
présents6. Enjeux particuliers : assurer la vitrine de
l’agglomération et l’accroche au centre-ville.
Ces trois sous-quartiers s’implantent autour des
vergers et des fermes préservées dans la stratégie
générale. Ils doivent, dans leur conception, tirer bé-
néfice de cette situation favorable (vues dégagées,
promenades, traversées, …).
6 Ce sera le quartier détaillé par la suite.
Maquette de l’étape projet
Aspect paysagé
75
Quelque part à Montpellier, la confrontation entre le tramway, symbole d’urbanité, et l’agriculture
76
Au nord, les deux derniers sous-quartiers en blanc
et gris, implantés sur les tissus existants7.
Ces poches de bâti sont ensuite mises en relation
par un boulevard urbain interne au site. Celui-ci est
une voie simple pour les voitures, entourée de
larges trottoirs piétons. Il confère une unité générale
et une desserte facile pour les sous-quartiers. Ses
accroches sur les avenues extérieures sont minimi-
sées, pour permettre une plus grande fluidité du
trafic. Ainsi nous trouverons une entrée sur la future
place Ernest Garnier au sud, deux entrées sur la rue
Albert Einstein, qui est beaucoup moins empruntée
et une entrée sur l’avenue de la Pompignane au
nord.
7 Cette partie n’est pas clairement définie { ce jour, mais il
semblerait plus juste de les regrouper en un seul sous-quartier, équilibrant les rapports entre les deux tissus antagonistes.
En parallèle : recherche typologique
77
Maintenant que les relations générales entre les
zones urbanisées et les zones naturelles sont claires,
il faut se poser la question du bâti.
Comment est-il implanté ? Comment peut-il conférer
une identité au site ? Quelle est la règle ?
A cette étape, mes intentions urbaines se résument,
ainsi :
Créer de l’intensité (densité et accès aux services de
proximités), rechercher la mixité sociale et pro-
grammatique et favoriser l’accès aux mobilités
douces et territoriales. Entretenir un rapport au
paysage, à toutes ses échelles, est aussi un objectif
primordial. La conception du tissu devra permettre
au plus grand nombre d’habitant de profiter autant
du paysage façonné aux alentours, que de jardins
privatifs ou partagés en interne.
78
Idée : Organiser le tissu bâti de manière organique, selon les lignes de forces du paysage (topographiques, …)
79
Idée : Impact au sol minimum et surélévation des bâtiments
80
J’insiste sur la nécessité de la densité, qui est essen-
tielle sur ce territoire au sein duquel j’ai attaché
beaucoup d’importance { la préservation des es-
paces naturels. Comment faire de cette nécessité
une chance pour l’espace public ?
Ces intentions principales en tête, la typologie
s’orientent petit { petit vers un tissu en îlot. En effet,
ce choix permet de concevoir des appartements tra-
versant, ayant chacun une façade sur la cour inté-
rieure. Dans l’objectif de favoriser la mixité sociale,
et pour répondre à une demande toujours plus im-
portante8 non-proposée sur Port Marianne, la con-
ception de maison individuelle est valorisée. Elles
sont tournées autour d’un patio partagé, qui permet
l’accès au « petit paysage » autant qu’il assure une
8 Plus de 82% des français rêvent d’habiter une maison indépen-
dante en ville. (Sondage datant du 27/10/2009, La Voix du Nord)
Vue dégagée sur « L’Oasis »
Croquis de recherche d’un îlot organisé
autour d’un patio
81
densité élevée pour de la maison individuelle. (COS :
1.70).
On trouvera trois types d’îlots principaux, conçus
selon leurs situations particulières:
Une situation entre l’avenue de la mer et le
nouveau boulevard urbain.
Une situation intermédiaire modulable.
Une situation interne.
A cette étape, les sous-quartiers sont conçus par un
assemblage de ces trois types d’îlots, avec des va-
riantes. L’objectif n’est pas de sectoriser telle ou
telle population, ni telle ou telle activité : c’est pour-
quoi on trouvera dans chacun de ces types d’îlots,
une grande variété programmatique.
Croquis de recherche
Répartition programmatique dans les îlots
82
Conception des différents îlots
83
Plan masse du projet
84
Au premier plan, le quartier Richter sur les berges du Lez. Au second plan, le territoire de projet
85
L’espace public est constitué par l’écart entre deux
îlots. Il varie aussi considérablement d’échelle, entre
la rambla sur l’avenue de la mer jusqu’{ l’étroite
venelle des sous-quartiers. Une promenade en bor-
dure des fermes agricoles permet de désenclaver le
site dans Port Marianne (en marron sur le schéma
ci-contre).
Les équipements publics prennent place le long du
boulevard urbain interne principalement. Ainsi, les
habitants du site peuvent se déplacer entre les sous-
quartiers pour accéder à toutes les commodités. Une
nouvelle école, une crèche, une maison pour tous
sont ainsi positionnées dans les deux quartiers sud.
Un bar et une nouvelle place permettent d’apporter
de la vie sociale au sous-quartier jaune (sous quar-
tier de l’impasse de La Baume). Un grand restaurant
s’établit le long de la promenade sur les fermes,
dans le quartier rose. Une nouvelle place de marché
Statut des espaces publics
Croquis : en bordure « d’Oasis »
86
prend place près de l’arrêt de tramway en partie
sud. Elle devient un lieu important de la vie sociale
du site, en relation directe avec les fermes agricoles
environnantes.
L’assemblage du tissu est très influencé par la médi-
na arabe. Ce maillage très étroit permet une densité
optimale et crée une intériorité forte dont le quar-
tier a besoin.
Finalement, le système mis en place donne une nou-
velle image du quartier dans la ville, avec la pré-
sence des fermes agricoles sur la rambla. L’objectif
est de créer un quartier identifiable pour ses habi-
tants, mais aussi pour le reste de la population
montpelliéraine et pour gens de passage. Ce projet
se porte garant de certaines valeurs environnemen-
Croquis : travailler la limite entre les îlots
Croquis : la médina, densité et réponse au
climat méditerranéen
87
tales qui lui donnent en contrepartie sa force. Le
maintien, en ville, de ces fermes agricoles et des
vergers est en effet bénéfique à tous les niveaux :
pour la ville qui préserve son patrimoine agricole,
pour ses habitants en qui profitent (au minimum
visuellement) et pour les paysans concernés (c'est-
à-dire la mémoire du site). Plus généralement cette
stratégie de projet fonctionne pour et par les pro-
priétaires privés qui ponctuent le site. Ce n’est pas
une tabula rasa, comme pour les quartiers voisins
explication. Ils font partis de la stratégie de projet.
88
Ambiance dans une venelle
89
Perspective sur le boulevard urbain : entrée sud du sous-quartier rose
90
Coupe de l’avenue de la mer au bois classé
Coupe de la rue Albert Einstein aux fermes agricoles
91
Vers le PFE
Le choix des îlots ne fut pas réellement compris par
le jury. En quoi cette typologie permet-elle de ré-
pondre à mes intentions sur le paysage notamment ?
N’y a-t-il pas quelque chose de différent à trouver ?
Port Marianne, nous l’avons vu dans une partie pré-
cédente (cf. Continuum Urbain, p.15), s’est bâtie au-
tour d’une idée : celle de la ville concept.
Le thème de projet pour ce territoire pourrait être
celui de « la ville à la campagne ».
En effet, chaque quartier tire son concept de son
histoire, de son site et/ou de sa situation. Le terri-
toire d’étude de ce PFE devrait jouer sur cette am-
bigüité, entre son passé agricole encore sensible et
ses désormais nécessaires enjeux urbains.
Recherches typo-morphologiques répon-
dant à la question de la densité
92
Comment concilier les deux ? Comment deux situa-
tions, à priori opposées, peuvent façonner l’identité
de ce site ?
Pour cela, il me sera nécessaire d’analyser précisé-
ment qu’est-ce que vivre à la campagne à Montpel-
lier. L’étude des mas cévenols, de leur histoire, de
leur constitution, de leur évolution est primordiale.
Elle me permettra de mieux comprendre une cer-
taine façon d’habiter la région montpelliéraine pour
pouvoir ensuite proposer une évolution du système.
En parallèle, il est nécessaire de comprendre qu’est-
ce qu’habiter en ville à Montpellier. La question du
climat méditerranéen, que je n’ai pas encore prise
en compte dans le processus, se doit d’être posée.
Elle rejoint la problématique environnementale du
développement durable. Comment concevoir le bâti
de manière durable ?
Croquis : le village urbain
93
Finalement, la piste du « village urbain », dont les
prémices étaient apparues avant l’étape projet, doit
être approfondie. Ce concept permettrait de
s’éloigner des lieux communs du projet urbain, en
proposant une nouvelle façon d’habiter, entre ville
et campagne. Nous avons prouvé que ce territoire de
projet, future pièce centrale de la dynamique de la
ville, est bien un lieu des possibles : il me faut
l’expérimenter.
94
Maquette concept du « Village Urbain »
95
Remerciements
Un immense merci { tous ceux qui m’ont entouré
durant le cheminement du projet. Je pense à mes
camarades de classe, aux professeurs mais aussi à
ma famille.
Je tiens à remercier particulièrement mon directeur
de diplôme, M. Alexis Meier, pour ses conseils tout
au long de l’année. Il m’a permis de mettre de l’ordre
dans mes idées. Sans lui, je n’aurais certainement
pas pu orienter le projet dans la voie qu’il prend
actuellement.