Pas si grave

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CES ATTITUDES QUE NOUS TOLÉRONS PAS SI GRAVE ? JERRY BRIDGES

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Il est aujourd’hui facile de partir en croisade contre les péchés flagrants pratiqués au sein de la société, mais n’en avons-nous pas oublié les péchés «subtils» qui se cachent dans notre propre coeur? Qu’en est-il de l’orgueil, de l’esprit de jugement, de l’impatience, de l’égoïsme, de l’ingratitude, pour nommer simplement quelques-unes des attitudes que nous tolérons dans notre vie, qui font partie intégrante de notre quotidien? Voilà un livre qui nous aide à y voir clair. Profondément édifiant, extraordinairement pratique, il apporte un espoir de changement plus que bienvenu. "Un ouvrage incontournable pour le croyant qui désire véritablement se soumettre à la seigneurie de Jésus-Christ!" Joni Eareckson Tada

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CES ATTITUDESQUE NOUS TOLÉRONS

PAS SIGRAVE ?

JERRY BRIDGES

Il est aujourd’hui facile de partir en croisade contre les péchés flagrants pratiqués au sein de la société, mais n’en avons-nous pas oublié les péchés «subtils» qui se cachent dans notre propre cœur?

Qu’en est-il de l’orgueil, de l’esprit de jugement, de l’impatience, de l’égoïsme, de l’ingratitude, pour nommer simplement quelques-unes des attitudes que nous tolérons dans notre vie, qui font partie intégrante de notre quotidien?

Voilà un livre qui nous aide à y voir clair. Profondé-ment édifiant, extraordinairement pratique, il apporte un espoir de changement plus que bienvenu.

Auteur de plusieurs ouvrages appréciés en raison de leur simplicité et de leur profondeur, notamment L’Evangile pour la semaine, La grâce de Dieu c’est pour la vie et Vivre sous la grâce, Jerry Bridges fait partie de l’organisation chrétienne The Navigators, où il a pour tâche principale l’enseignement biblique.

«Un oUvrage incontoUrnable poUr le croyant qUi désire véritablement se soUmettre à la seigneUrie de JésUs-christ!» Joni eareckson tada

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18.00 CHF / 14.90 €ISBN 978-2-8260-3439-1

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Jerry Bridges

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Ces attitudes que nous tolérons

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Titre original en anglais: Respectable sinsThis edition issued by contractual arrangement with NavPress,a division of The Navigators, U.S.A.Originally published by NavPress in English as RESPECTABLE SINS© Copyright 2007 by Jerry BridgesAll rights reserved.

Certaines des anecdotes rapportées dans ce livre sont authentiques et elles sont utilisées avec l’autorisation des personnes concernées. Les autres exemples cités sont fictifs mais inspirés de diverses expériences vécues. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est fortuite.

Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21www.universdelabible.net

Traduction: Florence Calame

© et édition: La Maison de la Bible, 2014Chemin de Praz-Roussy 4bis1032 Romanel-sur-Lausanne, SuisseTous droits réservés

E-mail: [email protected]

ISBN édition imprimée 978-2-8260-3439-1ISBN format epub 978-2-8260-0332-8ISBN format pdf 978-2-8260-9677-1

Imprimé en France par Présence Graphique sur papier PEFC

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Table des matières

Préface ...................................................................................... 9 1. Des saints ordinaires ......................................................... 11 2. La disparition de la notion de péché ................................ 19 3. Le péché: un cancer! .......................................................... 27 4. Le remède contre le péché ................................................ 37 5. La puissance du Saint-Esprit ............................................ 49 6. Quelques pistes pour lutter contre le péché .................... 59 7. L’impiété ............................................................................ 67 8. L’inquiétude et la frustration ........................................... 79 9. Le mécontentement .......................................................... 8910. L’ingratitude ...................................................................... 9711. L’orgueil ............................................................................. 10912. L’égoïsme ........................................................................... 12313. Le manque de maîtrise de soi ........................................... 13314. L’impatience et l’irritabilité .............................................. 14115. La colère ............................................................................. 14716. Les mauvais fruits de la colère .......................................... 15717. Le jugement ....................................................................... 17118. L’envie, la jalousie, l’esprit de compétition et le besoin de dominer ..................................................... 18119. Les péchés de la langue ..................................................... 19320. La mondanité .................................................................... 19921. Et après? ............................................................................ 213

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Avec reconnaissance, à tous ceux qui me soutiennent dans le ministère par leurs prières

et par leurs dons.

Je dis à mon Dieu ma reconnaissance de tout le souvenir que j’ai de vous. Dans toutes mes prières pour vous tous, je ne cesse d’exprimer ma joie à cause de la part que vous

prenez à l’Evangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant.

Philippiens 1.3-5

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Préface

En Jean 8.7, Jésus dit au sujet de la femme accusée d’adultère: «Que celui d’entre vous qui est sans péché jette le premier la

pierre contre elle.» Même si tous ne connaissent pas en détail le récit duquel elle est tirée, cette phrase est passée dans le langage courant, tout comme celle-ci: «Ne jugez pas afin de ne pas être jugés» (Matthieu 7.1).

L’ouvrage que vous avez entre les mains aborde la question du péché; non pas toutefois des péchés flagrants de notre société ac-tuelle, mais bien plutôt des péchés «subtils» que nous tolérons en tant que chrétiens. Je tiens cependant à préciser d’emblée que je n’en suis pas exempt moi-même. Vous verrez ainsi que je cite par-fois mes propres expériences malheureuses pour illustrer certains péchés.

Ce qui m’a poussé à écrire ce livre, c’est la conviction toujours plus profonde que nous, les «évangéliques conservateurs», sommes devenus si préoccupés par certains péchés évidents de notre société que nous en avons oublié de nous occuper de nos propres péchés, beaucoup plus «raffinés» et subtils.

Cependant, malgré son sujet, ce livre se veut porteur d’espoir. Car nous ne sommes pas condamnés à rester désespérément em-bourbés dans nos travers. Au contraire, nous sommes appelés à croire en l’œuvre de Christ à la croix, œuvre par laquelle Dieu a réglé la question de notre culpabilité et nous a délivrés de la puis-sance du péché.

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Le message du salut ne s’adresse toutefois qu’aux pécheurs, c’est-à-dire à ceux qui reconnaissent qu’ils en ont besoin. Bien des chré-tiens pensent que la bonne nouvelle de l’Evangile n’est que pour les inconvertis; ils se disent qu’une fois qu’on appartient à Christ, on n’a plus besoin de ce message. Pourtant, comme nous essayerons de le souligner à travers les pages qui suivent, l’œuvre de Christ à la croix est absolument essentielle non seulement pour notre salut éternel, mais aussi pour notre combat quotidien contre le péché. Nous avons donc besoin de l’Evangile tous les jours.

Ce livre n’a pas la prétention de passer en revue tous les pé-chés subtils auxquels nous pouvons être confrontés. En fait, au départ, j’ai établi une assez longue liste de péchés, puis je l’ai don-née à quelques amis qui servent aussi le Seigneur à plein temps. Ils m’ont aimablement aidé à la raccourcir en la recentrant sur les péchés les plus courants. Je leur suis profondément reconnaissant pour leurs conseils.

Trois autres personnes méritent un merci particulier. Je pense tout d’abord à Don Simpson, qui est non seulement mon éditeur mais aussi un ami proche, et qui m’a été d’une grande aide. Ensuite, le Dr Bob Bevington, avec qui je viens de collaborer sur un autre ouvrage, a lui aussi lu le manuscrit, et je suis reconnaissant pour ses remarques utiles. Puis, Jessie Newton l’a dactylographié sur ordinateur afin que je puisse le soumettre aux éditions NavPress. C’est la troisième fois qu’elle fait cela pour moi.

Enfin, merci à toutes les personnes, dont je ne connais pas le nombre, qui ont soutenu le projet par la prière et contribué à ce qu’il voie le jour.

A Dieu soit la gloire, maintenant et pour l’éternité.

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1. Des saints ordinaires

L’Eglise de Corinthe connaissait un véritable désordre, tant sur le plan théologique que sur le plan moral. Les Corinthiens

étaient orgueilleux et indisciplinés; ils toléraient une immoralité flagrante, se traînaient les uns les autres devant les tribunaux, abusaient de leur liberté en Christ, prenaient la Cène d’une ma-nière irrespectueuse, comprenaient mal l’utilité des dons spiri-tuels et n’étaient pas au clair quant à la résurrection des croyants. Et pourtant, lorsqu’il leur écrit, Paul s’adresse à eux comme à des «saints» (2 Corinthiens 1.1) ou comme à des gens «appelés à être saints» (1 Corinthiens 1.2).

Le sens commun des mots change souvent avec le temps, selon l’usage qui en est fait. Ainsi, de nos jours, on ne dirait pas que ces Corinthiens à la vie désordonnée étaient des «saints». Nous les décririons plutôt comme mondains, charnels ou immatures, mais certainement pas comme des saints. Dans le catholicisme, on attribue ce qualificatif à titre posthume à des hommes et des femmes qui avaient une personnalité hors du commun et qui ont accompli certains exploits.

Au cours de l’histoire de l’Eglise, presque tous les apôtres, y compris Paul, ont porté le titre de «saints». Mon grand-père était membre de l’Eglise méthodiste Saint-Paul. Dans la ville où j’habite, il y a une Eglise baptiste Saint-Jean. Un de mes amis presbytérien est pasteur d’une Eglise qui s’appelle «Chapelle Saint-André». J’ai prêché un jour dans une Eglise anglicane Saint-Thomas. Même Matthias, l’apôtre choisi pour remplacer Judas, est entré dans les

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annales en donnant son nom à une Eglise à Sydney, en Australie. Et, bien sûr, tout le monde a entendu parler de la basilique Saint-Pierre au Vatican.

Aujourd’hui, excepté dans la tradition catholique et la tradition orthodoxe, l’adjectif «saint» n’est plus que rarement utilisé. Ou quand il est encore employé, c’est généralement pour décrire une personne (âgée, la plupart du temps) particulièrement fidèle dans la foi. On peut ainsi parfois entendre: «Ma grand-mère était une sainte.» On imagine alors tout de suite une femme douce, aimable, bienveillante, qui lit sa Bible fidèlement, qui prie et qui est connue pour ses bonnes œuvres envers les autres.

Mais comment l’apôtre Paul pouvait-il qualifier de «saints» des chrétiens ordinaires, sans parler des croyants de Corinthe, qui avaient tant de problèmes? En réalité, cette formulation semble même être celle qu’il préférait. Il l’utilise dans plusieurs de ses lettres et l’emploie souvent pour désigner les chrétiens (cf. p. ex. Romains 1.7; 16.15; 1 Corinthiens 1.2; 2 Corinthiens 1.1; Ephésiens 1.1; Philippiens 1.1; 4.21-22; Colossiens 1.2).

La réponse se trouve dans le sens que l’Ecriture donne à ce mot. Hagios, le terme grec traduit par «saint», ne fait pas référence à la façon d’être de quelqu’un, mais à un état. Il signifie littéralement «mis à part pour Dieu». Dans ce sens, chaque croyant (même le plus ordinaire et le plus immature) est un saint. En 1 Corinthiens 1.2, Paul écrit: «…à ceux qui ont été conduits à la sainteté par Jésus-Christ, appelés à être saints». Là encore, on peut être surpris que l’apôtre utilise l’expression «conduits à la sainteté», car cela fait penser à des gens qui honorent particulièrement Dieu. Cependant, selon ce que nous venons de voir, cela signifie: «A ceux qui sont séparés en Jésus-Christ, séparés par vocation.»

Mais séparés pour quoi? Ou plutôt, séparés pour qui? La ré-ponse est: pour le Seigneur. Chaque croyant véritable a été séparé,

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ou mis à part, par Dieu et pour Dieu. En Tite 2.14, il nous est dit: «Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour de belles œuvres.» Et en 1 Corinthiens 6.19-20, on lit: «Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix.» Ces passages nous aident à mieux comprendre la signification qu’a le terme «saint» dans l’Ecriture. Un saint, c’est une personne que Christ a rachetée par son sang versé sur la croix et qu’il a mise à part pour lui afin qu’elle lui appartienne.

Mais qu’est-ce que veut dire «séparé» ou «mis à part»? Prenons un exemple emprunté au domaine militaire. Tout près de chez nous, il y a une école militaire. Les élèves de première année y sont traités bien différemment de ceux qui entrent à l’université: dès le premier jour, ils sont soumis à une discipline extrêmement stricte qui vise à les transformer, à faire d’eux, jeunes Américains décontractés, des élèves très dociles qui deviendront plus tard des officiers. Et si, avec le temps, la discipline est moins rigoureuse, elle perdure tout au long des quatre ans que dure la formation. Même en dernière année, les exigences restent élevées, tant sur le plan des études que du comportement.

Les élèves de cette école militaire sont, au sens propre du terme, «mis à part» par le gouvernement américain pour devenir cadres de l’armée. La formation d’un étudiant revient à plus de 300’000 dollars pour les quatre ans. Elle ne prépare pas les jeunes gens à devenir enseignants ou banquiers à Wall Street mais à servir dans la U.S. Air Force. L’objectif est clair.

De même, chaque personne qui se convertit à Christ est mise à part par Dieu, séparée pour lui, afin d’être transformée à l’image de son Fils Jésus-Christ. Dans ce sens, chaque croyant est un saint, c’est-à-dire quelqu’un qui est séparé de son ancienne

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manière de vivre pécheresse et mis à part par Dieu pour se laisser transformer jour après jour et le glorifier toujours plus.

Encore une fois, dans le sens biblique du terme, la «sainteté» n’est pas le fait d’exploits accomplis ou d’une manière d’être parti-culièrement pieuse; c’est un état, un statut, entièrement nouveau, suscité par l’Esprit de Dieu. C’est, comme le dit Paul en Actes 26.18, lorsque nous passons «des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu» et que nous sommes «délivrés de la puissance des ténèbres et (…) transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé» (Colossiens 1.13).

Cette sainteté ne s’acquiert pas par les œuvres. Nous sommes rendus saints uniquement par l’action immédiate et surnaturelle du Saint-Esprit. C’est lui qui opère cette transformation au plus profond de notre être intérieur, afin que nous puissions, dans la pratique, être des «nouvelles créations» en Christ (cf. 2 Corinthiens 5.17). Ce changement d’état est décrit de manière prophétique en Ezéchiel 36.26:

Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre [un cœur mort et insensible] et je vous donnerai un cœur de chair [un cœur vivant et sensible].

Ce serait beau, si nous pouvions nous arrêter là, car selon ce que nous venons de voir, on pourrait comprendre qu’un «saint» est quelqu’un qui ne pèche plus. Mais malheureusement, nous sa-vons tous qu’il n’en est pas ainsi. Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous savons que nous péchons encore, que ce soit par nos pensées, par nos paroles ou par nos comportements, et cela presque à chaque instant de la journée. Et même nos meil-leures actions sont entachées par des motivations impures et par-tagées, ainsi que par des résultats mitigés. Ou qui, parmi nous,

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peut dire: «J’ai toujours aimé mon prochain comme moi-même»? Et, bien sûr, l’Eglise de Corinthe constitue à ce sujet un exemple assez frappant: cela montre que nous autres, «saints», pouvons pécher de bien des manières.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi ce fossé entre ce que Dieu nous a promis et ce que nous vivons au quotidien? Le verset de Galates 5.17 nous apporte une réponse:

En effet, la nature humaine a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit a des désirs contraires à ceux de la na-ture humaine. Ils sont opposés entre eux, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voudriez.

Le combat entre la chair et l’Esprit décrit dans ce verset est une lutte de tous les jours dans le cœur de chaque croyant. C’est pour-quoi il nous est dit en 1 Pierre 2.11: «Bien-aimés, je vous encou-rage, en tant que résidents temporaires et étrangers sur la terre, à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l’âme.» Donc même si les textes de 2 Corinthiens 5.17 et Ezéchiel 36.26 nous parlent du changement décisif opéré par Dieu dans le cœur de ceux qui se convertissent à Christ, le résultat de cette transformation n’est pas instantané ni absolu. Au contraire, c’est quelque chose qui se fait petit à petit, au fil du temps, et qui ne sera jamais parfaitement achevé dans cette vie.

Cependant, nous ne devrions jamais utiliser la réalité du com-bat qui se livre en nous contre le péché comme un prétexte pour tolérer un comportement qui déshonore Dieu. Nous devrions constamment garder à l’esprit que nous sommes des saints, appe-lés à une vie mise à part pour le Seigneur.

Ainsi, après avoir rappelé aux Corinthiens qu’ils «ont été con-duits à la sainteté par Jésus-Christ, appelés à être saints [séparés, mis à part]» (1 Corinthiens 1.2), Paul les exhorte vivement à agir

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comme des saints. On pourrait intituler sa lettre ainsi: «Vous êtes saints. Maintenant, comportez-vous comme des saints!» Ou bien, pour être encore plus concis: «Soyez ce que vous êtes!» c’est-à-dire: «Vivez conformément à votre statut.»

Donc même si, à la base, le mot «saint» décrit notre nouvelle con-dition d’hommes et de femmes mis à part pour Dieu, il exprime aussi l’idée d’une responsabilité: celle que nous avons de vivre comme des saints au quotidien.

Lorsque j’étais officier dans l’armée américaine, il y a environ 50 ans, on parlait de «conduite indigne d’un officier». Cette expres-sion désignait toutes les fautes, des délits mineurs, pour lesquels on recevait un blâme, aux infractions graves, pour lesquelles on passait devant la cour martiale. Mais ces mots ne décrivaient pas uniquement un comportement erroné: ils parlaient d’une attitude qui ne correspondait pas à ce qu’on attendait d’un officier. Cela signifiait que la personne concernée n’avait pas réussi à vivre à la hauteur de sa responsabilité ni à agir comme l’exigeait son grade.

Peut-être ferions-nous bien d’adopter une expression sembla-ble pour nous, les croyants, et de parler de «conduite indigne d’un saint». Cela nous arrêterait net, n’est-ce pas? Quand nous disons du mal des autres, quand nous sommes impatients ou quand nous nous mettons en colère, nous pourrions nous rappeler que notre conduite n’est pas digne d’un(e) saint(e). En réalité, nous agissons souvent comme les Corinthiens: nous vivons d’une manière qui ne correspond pas à notre vocation.

Dans la Bible, une conduite indigne d’un saint a un nom: c’est le «péché». Et tout comme l’expression «conduite indigne d’un officier» désigne une large palette de comportements erronés, le terme «péché» désigne diverses fautes. En fait, il couvre tout, du commérage à l’adultère, de l’impatience au meurtre. Bien entendu,

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il y a des degrés de gravité dans le péché, mais au bout du compte, un péché est un péché; c’est une conduite indigne d’un saint.

Le problème, cependant, c’est que nous ne nous considérons pas comme des saints (avec la responsabilité que cela implique au ni-veau de notre conduite), et que nous ne regardons pas non plus la médisance ou l’impatience comme des péchés. Pour nous, le péché, c’est ce que font les gens en dehors de nos Eglises. Nous n’avons pas de peine à appeler «péché» les comportements immoraux de nos contemporains, mais nous omettons souvent de le faire pour «les péchés pas si graves des saints». Et finalement, comme le monde, nous vivons dans le déni de notre péché.

Réfléchissons maintenant à la nature du péché et à notre ten-dance à ne pas le voir dans notre propre vie.

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Qu’en est-il de l’orgueil, de l’esprit de jugement, de l’impatience, de l’égoïsme, de l’ingratitude, pour nommer simplement quelques-unes des attitudes que nous tolérons dans notre vie, qui font partie intégrante de notre quotidien?

Voilà un livre qui nous aide à y voir clair. Profondé-ment édifiant, extraordinairement pratique, il apporte un espoir de changement plus que bienvenu.

Auteur de plusieurs ouvrages appréciés en raison de leur simplicité et de leur profondeur, notamment L’Evangile pour la semaine, La grâce de Dieu c’est pour la vie et Vivre sous la grâce, Jerry Bridges fait partie de l’organisation chrétienne The Navigators, où il a pour tâche principale l’enseignement biblique.

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18.00 CHF / 14.90 €ISBN 978-2-8260-3439-1