Paludisme Grave - fmos.usttb.edu.ml
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Réanimation et Médecine d’urgence
UE: MED 422
Année Universitaire: 2019-2020Semestre 8
Paludisme Grave Dr Koita Siriman A
Anesthésiste-Réanimateur
CHU Mère-Enfant « Luxembourg »
Chef unité Réanimation Chirurgie cardiaque
Maître Assistant
Email : [email protected]
Objectifs pédagogiques
•Expliquer les aspects
épidémiologiques du paludisme
•Expliquer les mécanismes
physiopathologiques du paludisme
grave
•Etablir le diagnostic de gravité du
paludisme grave
•Connaître les principes de prise en
charge du paludisme grave .
•Connaître les moyens de
prévention contre le paludisme
Plan
A-Généralité
I- Définition
II-Epidémiologie
1)Endémicité
2)Population à risque
3)Agents pathogènes Positif
B-Aspect physiopathologiqueI- CytoadherenceII-Réponse humorale
III-Rôle des plaquettes et de la coagulationIV-Gravité et polymorphismes génétique
B-Diagnostic du paludisme grave
I-Diagnostic de gravitéII-Diagnostic para cliniqueIII-Diagnostic Différentiel
C-TraitementI-But
II-MoyensIII-Indications
D- Prévention :
A-Généralité I- Définition
Le paludisme est une maladie parasitaire,
une érythrocytopathie fébrile et
hémolysante due au développement et à
la multiplication chez l’homme
d’hématozoaires du genre plasmodium.
Ces parasites sont inoculés à l’homme
par la piqure d’un moustique : anophèle
femelle .
•Le paludisme grave se caractérise
par la présence d’une parasitémie
positive le plus souvent au
plasmodium falciparum associée à un
ou plusieurs signes cliniques ou
biologiques témoignant une
défaillance d’organe vital .
La répartition géographique mondiale
du paludisme inclut la plupart des
régions inter tropicales[2] : Amérique
Du Sud, Amérique Centrale, Asie et
surtout Afrique sub-saharienne. Au
total, 106 pays sont considérés comme
endémiques pour le paludisme dont 43
en Afrique intertropicale.
II-Epidémiologie
1)Endémicité
En Afrique, divers facies épidémiologiques sont déterminés
l’on peut classer en trois types de zones de paludisme :
-stable à transmission intense et quasi permanente
-intermédiaire transmission a recrudescence saisonnière
-Instable à transmission faible et épisodique
MALI ?
2)Population à risque :
Les populations à risque du paludisme sont :
-Les enfants de moins de 5ans.
-Les femmes enceintes
-Les personnes âgées
-Les sujets neufs
-Les sujets infectés par le VIH
Sujet à risque de développer le
Paludisme Grave
3)Agents pathogènes Positif :
Les agents pathogènes les plus courants sont :
◇Plasmodium falciparum qui est
responsable des formes létales, graves et
compliquées du paludisme au Mali ;
◇Plasmodium malaria, c ;
◇Plasmodium ovale ;◇Plasmodium Vivax
B-Aspect physiopathologique
Les principaux mécanismes
pathogènes impliquent
l’hôte et le parasite dans
des interactions
particulières et synergiques
:
3 phénomènes :
+cytoadhérence,
+réactions immunitaires
et inflammatoires
+dysfonction de
l’hémostase
I- Cytoadherence
- séquestration parasitaire dans
le réseau vasculaire de l’hôte
des hématies parasitées à la
cellule endothéliale : multiples
interactions ligand hématie –
ligand endothélium
-Les hématies parasitées
séquestrées obstruent
partiellement les capillaires,
réduisant ainsi le flux sanguin,
notamment dans le cerveau
-Obstruction est partielle au
cours du neuro-paludisme , la
récupération est volontiers
complète et l’ischémie cérébrale
est rare ( photo convulsion )
II-Réponse humoraleElle combine la réaction immunitaire
et la réponse inflammatoire
-Activation immunitaire induite par
le parasite, impliquant les
macrophages et les lymphocytes T.
-Augmentation franche du taux des
cytokines pro-inflammatoires
(interleukines 1, 6 et 8, tumor
necrosis factor [TNF]) conséquence :
+activer les macrophages
+ stimulation de la
cytoadhérence
+ Synthèse de radicaux libres et
la libération in situ d’oxyde nitrique
: puissant vasodilatateur : important
conflit immunologique >>fievre-
hemolyse-atteinte rénale -lesion
alvéoles
III-Rôle des plaquettes et dela coagulation :
Au cours du paludisme
grave, la coagulation et les
plaquettes sont activées. En
revanche, la coagulation
intravasculaire disséminée
(CIVD) est rare. Les
plaquettes sont fortement
impliquées dans les
interactions entre : hématies
parasitées-leucocytes-
l’endothélium vasculaire .
IV Gravite et polymorphismesgénétique
-En zone d’endémie : certains gènessont impliqués vis à-vis de la gravitédu paludisme.-Un polymorphismes : protecteursou délétères .Exple : Le gène de l’hémoglobine
(rôle protecteur de l’hémoglobine S),certains groupes sanguins ou
tissulaires (human leukocyteantigen).-Un polymorphismes génétiquesexiste ds le génome de P.falciparum, affectant l’expression demolécules d’origine parasitaire
B-Diagnostic du paludisme grave
I-Diagnostic de gravité:Parasitemie positive associée à un ou plusieurs des signes degravité : Tableau I
Cas clinique d'illustration
CAS CLINIQUEUn jeune garçon âgé de 14 ans sans antécédent particulier , qui est transporté aux urgences du CHU du point G pour trouble de conscience d'installation progressive depuis 5 à 6 jours .Selon la famille le malade présentait au tout début de la maladie une fièvre avec courbature et refus de manger ; Traité par du paracetamol en automédication .Devant l’installation d’un trouble de conscience une polypnée il est transporté aux urgence et vs êtes de garde .Votre examen physique retrouve :
Score GCS à 10 Une saturation pulsée en oxygène à 91 %Un ictère muqueux franc Un état de déshydrations avec froideur des extrémitésPression artérielle à 84 mmHg de systolique
Un bilan fait la veille retrouvait une goutte épaisse fortement positive .
1)quelle est votre conduite à tenir à l'immédiat chez ce malade ?2)quels sont les examens complémentaires utiles pour prendre en charge ce malade ?3)quel est le diagnostic le plus probable ?4) Existent ils des signes cliniques de gravité chez ce malade ? Si oui citez et classer les ( signe de gravité) 5)quels est la conduite spécifique devant chaque détresse vitale ?6)Quel est le traitement spécifique mis en route ?
Tableau I : critères de gravités du Paludisme[ 3]
Tableau I : critères de gravités du Paludisme[ 3] (suite)
Tableau I : critères de gravités du Paludisme[ 3] (suite)
VM : ventilation
mécanique ;
VNI : ventilation non
invasive ;
FR : fréquence respiratoire
III-Diagnostic para clinique1)La Goutte épaisse (GE) :-Elle est l’examen de référence
selon l’OMS,
-Largement utilisée pour le
diagnostic de routine.
-Sensibilité de 10 à 20 fois plus
élevée que celle du Frottis mince.
-Pas diagnostic d’espèce.
2)Le Frottis Mince (FM)
permet :
L’étude morphologique des
hématozoaires, le diagnostic
différentiel entre les espèces
plasmodiales. Son délai
d’exécution est court (15mn) par
rapport à celui de la GE (30mn).
AUTRES TEST DIAGNOSTIC
Tests de diagnostic rapide (TDR)
➢Parasight F : —-> Il
consiste en la recherche
dans le sang total de
l’antigène protéique riche en
histidine de type II (HRPII)
de plasmodium falciparum
➢Optimal IT : Il consiste à
mettre en évidence dans le
sang la lactodéshydrogénase
(LDH) de plasmodium
falciparumet de P. vivax
➢ROLE +++ paludisme
grave
Autres examens complémentaires
•Nécessite de faire une exploration biologique et radiologique parfois indispensable à une meilleure prise en charge :- BILAN RENAL
• -BILAN HEPATIQUE • -UN BILAN CARDIOLOGIQUE• -UNE TDM CEREBRALE •EN fonction des indications : savoir demander un bilan ?
IV-Diagnostic Différentiel•Méningite•Septicémie•Coma diabétique•Epilepsie•Fièvre bileuse
I-ButC-Traitement
+ Prendre en charge les détresses vitales .
+Limiter l évolution de la maladie .
+Rechercher et traiter d’eventuelles complications .
-Sonde naso gastrique
-Sonde Urinaire
2)Oxygene : 1 à 6 litre à la lunette d’oxygene ou au masque à haute concentration
3)Intubation Orotracheale avec Ventilation Mécanique
4) Soluté de rehydratation : serum salé isotonique , sérum glucose, macromolécules
1)Mise en condition :- Monitorrage : PNI -saturation pulsée en oxygène : spo2- Voie veineuse périphérique-Sonde naso gastrique-Sonde Urinaire
2)Oxygene : 1 à 6 litre à la lunette d’oxygene ou au masque à hauteconcentration3)Intubation Orotracheale avec Ventilation Mécanique4) Soluté de rehydratation : serum salé isotonique ,sérum glucose, macromolécules
Aspect pratique de la mise
en conditions en réanimation
5)Traitement anti parasitaire :
Artésunate :
2,4mg/kg en IV ou IM H0 puis
12 heures et 24 heures plus tard,
et par la suite une fois par jour
Arthéméther : IM 3,2mg/kg
suivi de 1,6mg/kg en une
injection par jours pendant 4
jours.
•Sel de quinine IV :
-Dose de charge : 16mg/kg
quinine de base en perfusion
pendant 4 heures puis
- 8 mg/Kg quinine de base
sur 4 heures à refaire chaque 8
heures
- Dose totale de 24mg/Kg/Jour
6)Antibiothérapie:
- Amoxicilline protegé : 25 à 50 mg/kg/ en é à 3 prises
7)Anticonvulsivants :
Diazépam à la dose de 0,15mg/kg en IVL
voie rectale 0,5-1mg /kg de poids corporel
Phénytoine 8mg/kg puis une dose d’entretien de 5mg/kg/j pendant 48
heures.
Phénobarbital : 10 à 15Mg/kg en dose de charge par injection IVL puis
une dose d’entretien de 5mg/kg/ j en IM pendant 48 heures minimum.
8)Anti anémique : -supplementation en fer et si bine<7g/dl—>transfusion de
sang frais compatible et testé ou de concentré érythrocytaire.
III-Indications
1)Devant une détresse vitale :Mise en condition de réanimation
-Admission en urgence aux soins intensif
-Position demi assise
-Lunette d’oxygene
-Canule de guedel
-Sonde urinaire
-Voie veineuse périphérique
-Sonde naso gastrique
Traitement des complications vitales :
Il s’agit de traitement symptomatique visant à corriger : l’hypoglycémie, la
déshydratation, l’anémie, faire baisser la fièvre, arrêter la convulsion et
prendre en charge le coma, les problèmes respiratoires, rénaux et
cardiovasculaires
Traitement de l’hypoglycémie
3-5ml/kg de SG 10% ou 1ml/kg de SG 30% en
intraveineuse lente (IVL).Si voie IV est impossible, apport
du glucose ou d’une solution sucrée par la sonde
nasogastrique.
Surveillance destroy ++++
Traitement de la déshydratation :
Ugence extreme chez l ‘enfant
Le Ringer Lactate ou soluté isotonique ( SSI 0,9% de NaCl).
Administrer 100ml/kg du soluté selon les modalités suivantes :
-Chez l’enfant < 12mois, passer 30ml/kg en 1 heure, puis les
70ml/kg restants dans les 4 heures qui suivent.
-Pour l’enfant ≥12 mois, passer 30ml en 30 minutes, puis les
70 ml/kg restants dans les 2heures 30 minutes.
-Chez L’adulte : Un remplissage de 20 à 30 ml /kg en ringer
lactat , sérum salé et ou macromolécule . A etalé de 1 à 4 H
-Traitement des convulsions
-Diazépam à la dose de
0,15mg/kg en IVL ou par
voie rectale 0,5-1mg /kg de
poids corporel.
Si persistance : convulsions
avec 2 doses de diazepam —
en état de mal convulsif une
dose de charge de
phénytoine (18mg/kg) puis
une dose d’entretien de
5mg/kg/j pendant 48 heures.
— phénobarbital (15Mg/kg
en dose de charge par
injection IVL puis une dose
d’entretien de 5mg/kg/ j en
IM pendant 48 heures).
Traitement de
l’anémie
-Anemie sévère <7g/dl,
Transfusion de sang
frais ou de concentré
érythrocytaire Iso
groupe , iso rhesus
-Attention à la surcharge
volumique
-calculé le sang
transfusé dans le calcul
du bilan hydrique.
-Détresse respiratoire
-Mettre le patient en position
demi assise
-Oxygènotherapie à lunette
ou au masque à haute
concentration en fonction
SPO2
-Intubation oro trachéale
avec ventillation mécanique
-Si crepitant avec surcharge
à la radiographie du thorax
furosémide 1-4mg/kg.
-Eliminer une insuffisance
cardiaque par atteinte
myocardite bien quelle soit
rare .
- Insuffisance rénale
aigue
-Placer une sonde urinaire ;
-Administrer des solutés si
le patient est déshydraté ;
-Si l’oligurie persiste après
un réhydratation adéquate
administrer 1-2mg/kg de
furosémide en IV .
-Devant la persistance de
l’oligurie après un
rétablissement de la
volemie rechercher des
urines en coca cola
pouvant faire évoquer une
nécrose tubulaire aigue
-Indiquant la dialyse
5)Traitement anti parasitaire :
Artésunate :
2,4mg/kg en IV ou IM H0 puis
12 heures et 24 heures plus tard, et
par la suite une fois par jour
Arthéméther : IM 3,2mg/kg
suivi de 1,6mg/kg en une injection
par jours pendant 4 jours.
•Sel de quinine IV :
-Dose de charge : 16mg/kg
quinine de base en perfusion
pendant 4 heures puis
- 8 mg/Kg quinine de base sur
4 heures à refaire chaque 8
heures
- Dose totale de 24mg/Kg/Jour
-Attention si cardiopathie instable
NB : la dose de charge est administrée seulement
lorsque le malade n’a pas pris de quinine dans les
24 heures précédentes ou la Méfloquine dans les 7
jours, si oui c’est la dose d’entretien qui est
retenue.
D-Prévention :Il y a 2 méthodes.
1 )Chimio prévention du paludisme
+ Chez la femme enceinte : sulfadoxine pyrimethamine
+Chimio prévention du paludisme saisonnière chez les enfants :
c.Chimio prévention chez les autres populations cibles
spécifiques : sujets neufs, sujets immunodéprimés, sujets porteurs
d’hémopathie.
2) La lutte anti vectorielle
E.CONCLUSION
• Pathologie mettant en jeu le pronostic vitale
• Prise en charge necessite un moyen matériel et financier important
• Risque de séquelles et d’handicape à vie
• La meilleure stratégie est la prévention ./.