Parution LE-PRESCRIPTEUR-FEVRIER 2017 Pages Arbia

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C O N T R I B U T E U R S

Rédactrice en chef - Charlotte Daubet / Directrice artistique - Awatif Bentahar / Rédaction - Pauline Delsalle - Camélia Echchihab - Marie Masuyer - Nathalie Six / Directrice photo - Zoe Fidji Schmidmaier / Photographe - Solenne Jakovsky (p.38-43) / Couverture - Arbia Smiti / Maquilleuse - Céline Cheval /

Secrétaire de rédaction - Nathalie Six / Responsable partenariat - Laura Bessis

I N S P I R AT I O N S

Add on LinkedIn - Arbia Smiti (p.6)

Portfolio - I comme Instants café (p.10)

S H O P P I N G

Les 7 objets capitaux (p.16)

C U LT U R E

Coffee Table Book - L’Art de la Mode (p.26)

Fortune Cookie - L’amour suffit (p.27)

B E A U T É & B I E N - Ê T R E

Les ingrédients du mois - Café + Sucre

(p.18)

Joëlle Ciocco - Votre peau a un message

pour vous (p.20)

Egyptian Magic - Le secret beauté de

Cléopâtre (p.22)

Le café, un ami qui vous veut du bien (p.28)

Faire-part - Les nouveau-nés de la

cosmétique (p.20)

Cold Case - Les gommages font peau neuve (p.32)

Portrait beauté - La Fiancée du Panda (p.38)

Tuto coiffure - Ce soir je serai la plus belle

pour… (p.42)

G R L P W R

Sexe - On peut toutes être femme fontaine

par Le Salon des Dames (p.44)

L I F E S T Y L E

City Call - Seattle (p.46)

(Feel) Good Cook - Le tiramisu d’Ophelie’s

Kitchen Book (p.52)

Le procès de… - Laurent Barat (p.54)

V O T R E P E A U V O U S PA R L E , É C O U T E Z - L A . S O M M A I R E

Le

3Février 2017

Arbia Smiti, c’est un joli p’tit brin de Tunisienne aux yeux de biche qui

cache une ambition de fou. Une entrepreneuse qui a réussi, avec Carnet de

Mode, à percer seule dans le digital, tout en étant... une femme ! Rencontre

avec la fondatrice de la première marketplace internationale dédiée aux

jeunes créateurs qui ne compte pas s’arrêter là.

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C O M M E N T S ’ E S T D É R O U L É E

C E T T E T R A N S I T I O N V E R S U N

N O U V E A U M O D È L E ?

J’ai voulu rester centrée sur la jeune création car j’avais remarqué qu’elle avait besoin de solutions de distribution. Les jeunes créateurs vendent souvent dans des petites boutiques physiques et locales. L’idée était de devenir la plateforme qui regroupe ces talents impossibles à trouver en ligne auparavant. J’ai transformé Carnet de mode en marketplace internatio-nale pour les jeunes créateurs et les marques émergentes de mode et de lifestyle. J’ai passé quelques années à faire du “système D” avec zéro coût car j’étais seule et n’avais aucun fond pour lancer le projet...

C O M M E N T A S -T U T R O U V É T E S

I N V E S T I S S E U R S ?

La capacité de financement en 2011-2012 était beaucoup moins développée qu’aujourd’hui. Il fallait frapper à la porte des investisseurs un par un pour les convaincre et surtout apporter des chiffres. Il a fallu 2 ans de système D et utiliser mon propre réseau d’amis pour me développer un site qui tienne la route et présenter ces fa-meux “chiffres” à mes futurs investisseurs : une centaine de créateurs sur la plateforme et des milliers d’internautes sans aucun coût marke-ting. Je leur ai dit : “Regardez ce que j’ai pu réaliser sans argent, imaginez ce que je pourrai entreprendre avec vos fonds !”. (rires)

I L PA R A Î T Q U E T U

I M P R E S S I O N N E S B E A U C O U P

L O R S D E T E S P I T C H S . . .

Quand tu es entrepreneur, tu n’as pas le choix. Il faut pitcher. Les investisseurs misent sur la personnalité de l’entrepreneur, sur l’humain, sur l’équipe et sur sa capacité à pivoter si ça va pas. J’étais seule et une femme dans le digital, je devais tout donner ! Le pitch c’est faire pas-ser ta passion à des gens qui vont risquer leur argent pour toi.

Q U E L É TA I T L E C O N C E P T I N I T I A L

D E C A R N E T D E M O D E ?

C’était la première plateforme de crowdfun-ding mode en France. Le principe était simple : j’invitais les internautes à pré-commander leurs pièces préférées de jeunes créateurs à -40% de leur prix futur. Je transformais le consommateur en “consomm-acteur” dans le choix des pièces fabriquées. Mais en 2011, c’était très précurseur, le time-to-market était un peu trop tôt ! J’ai donc rapidement décidé de changer de business model.

A R B I A S M I T I

www.carnetdemode.com

A D D O N L I N K E D I N

par C H A R L O T T E | D A U B E T

6 7Le Prescripteur Février 2017

T U A S D É J À C O N F I É Q U E

R É G N E R S U R U N E M P I R E ,

C ’ É TA I T M O I N S T O N E N V I E …

C’est vrai. Je conçois complètement de vendre Carnet de Mode, de passer la main à un CEO. Je suis davantage une serial entrepreneuse, je trouve la partie création tellement fun ! Là ça fait déjà 5 ans et demi, j’aimerais me mettre sur autre chose... Même si ce sera un pincement au cœur, cela reste mon bébé.

E N PA R L A N T D E B É B É , T U

A S A C C O U C H É I L N ’ Y A PA S

L O N G T E M P S D ’ U N E P E T I T E

F I L L E …

Oui, c’est une autre start-up à elle toute seule ! Au début c’était le chaos, on ne savait pas trop quoi faire avec mon mari et maintenant tout a pris sa place. La vie entrepreneuriale ne veut pas dire qu’on n’a pas de vie, juste qu’il n’y a pas de limite entre ma vie pro et perso. Heu-reusement, on est sur la même longueur d’onde

avec mon mari, lui aussi entrepreneur ! On vit l’entreprenariat tous les jours et on a hâte de rentrer le soir pour retrouver notre petite fille...

TA F I L L E E S T A U S S I U N E

FA S H I O N I S TA ?

Je commence à tester des créateurs sur ma fille ! Mais elle n’a que quelques mois donc à part body et pyjama… C’est pas la folie ! Mais je m’amuserai davantage dans quelques années.

T U N O U S D I R A I S L E P R O J E T

Q U E T U A S D A N S L E S C A R T O N S

A P R È S C A R N E T D E M O D E ?

Aujourd’hui j’ai plein d’idées mais ce ne seront pas forcément celles-ci que je développerai. J’ai envie de prendre du recul. Je ne resterai pas dans la mode je pense : ce sera peut-être dans la tech’, la médecine, un domaine que je ne maîtrise pas forcément pour apprendre et mûrir sur un nouveau business !

C O M M E N T D É C R I R A I S -T U L E

N O U V E A U C A R N E T D E M O D E Q U I

A É M E R G É ?

Mon service est simple : on prospecte les marques qu’on estime être celles de demain par-tout dans le monde et on leur offre un accès à notre technologie. On a mis 3 ans à la mettre en place : elle donne accès à un software qui permet à chaque créateur de créer son propre e-shop, tout en étant hébergé sur Carnet de Mode. Ce sont eux qui gèrent leur vitrine, leur facturation, leur expédition…

L E S D É B U T S N ’ O N T

PA S É T É T R O P D U R S ?

C’était assez difficile au départ. J’ai réalisé un gros travail de persuasion auprès des médias pour montrer que la jeune gé-nération cherchait à consommer différemment. Carnet de Mode était la première plateforme de jeunes créateurs, et qui dit “pre-mière” dit “marché à créer” car cela ne faisait pas partie des ha-bitudes des acheteuses ! Et qui dit “nouveau marché”, dit “évan-gélisation” de marché : il a fallu expliquer qu’acheter auprès d’un jeune créateur est parfois plus intéressant qu’acheter chez une grande marque et sensibiliser le client sur une consommation différente, une consommation de l’unique, de l’original et du savoir-faire.

C O M M E N T A S -T U FA I T P O U R AT-

T I R E R L A J E U N E C R É AT I O N C H E Z

C A R N E T D E M O D E ?

Je dénichais des jeunes créateurs sur des showroom, sur Internet, un peu sur les réseaux sociaux… Et en 2011, il n’y avait pas Ins-tagram!! La plupart ne savaient pas encore se créer des pages Fans sur Facebook... Très vite,

on a fait des partenariats avec des salons profes-sionnels comme Who’s next pour nous apporter de la notoriété auprès des jeunes créateurs. Avec les “premiers convertis”, j’ai créé un programme d’ambassadeurs pour que chaque créateur en ramène 10 autres. Aujourd’hui, on ne fait plus beaucoup de sourcing car on reçoit extrêmement de demandes spontanées sur le site.

T U A S T O U J O U R S E U U N E

PA S S I O N P O U R L A M O D E ?

La passion oui ! Parce qu’à la base, je suis ingé-nieure, très cartésienne ! J’ai lan-cé à titre personnelle mon blog carnetdemode.fr que j’ai rattaché à ma marketplace par la suite.

T O N D R E S S I N G

R E S S E M B L E À Q U O I ?

On y trouve beaucoup de pièces de mes jeunes créateurs ! Mais cela ne m’empêche pas d’aller chercher mes basiques chez Zara et H&M. Mon dressing a varié selon les étapes de ma vie et cela a influencé l’offre sur Car-net de Mode : au début, c’était beaucoup de robes de soirée, j’ai lancé une section enfant au début de ma grossesse et je suis beau-coup plus dans le confort depuis la maternité.

T O N S I T E E S T D E P U I S L E

D É PA R T B I L I N G U E . T U A S

T O U J O U R S E U D E S A M B I T I O N S

I N T E R N AT I O N A L E S ?

Oui ! Je souhaitais trouver des créateurs venus de partout et surtout leur permettre de vendre et ex-pédier partout ! Un client anglais devait pouvoir s’acheter une veste d’un créateur français, un bijou d’un créateur des Pays-Bas et une bougie d’un créateur italien. L’avantage d’une market-place, c’est de faire sauter les barrières.

A D D O N L I N K E D I N

A D D O N L I N K E D I N

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