(PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? »...

39
1336 (PAROLE DE FRALIBS) une aventure sociale racontée par Philippe Durand Revue de presse © Stéphane Burlot | Licences d’entrepreneur de spectacle : 1 – 1-1051707 / 2 – 1-1051708 / 3 – 1-1051709 PRODUCTION CRÉÉE À LA COMÉDIE

Transcript of (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? »...

Page 1: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336 (PAROLE DE FRALIBS)

une aventure sociale racontée par Philippe Durand

Revue de presse

© S

téph

ane

Bur

lot

| Lic

ence

s d’

entr

epre

neur

de

spec

tacl

e : 1

– 1

-105

1707

/ 2

– 1-

1051

708

/ 3 –

1-1

0517

09

PRODUCTIONCRÉÉE À LA COMÉDIE

Page 2: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

PARUTIONS ET DIFFUSIONS

PRESSE ÉCRITE

Marianne Jack Dion 21/07/2017

L’humanité E.G

Figaroscope Jean-Luc Jeener 28/03/2018

La Terrasse Anaïs Héluin 18/01/2018

Politis Anaïs Héluin 13/07/2017

Revue Frictions Jean-Pierre Han 14/07/2017

Lien Social Frédrique Arbouet 23/01/2018

Vaucluse matin Julie Lang-Willar

Le Progrès Anita Nonet 11/10/2016

La Gazette Michèle Vial-Gauvrit 13/10/2016

La Gazette 13/10/2016

L’Éveil de la Haute Loire 21/10/2016

Le Petit Bulletin Houda El Boudrari 04/10/2016

PRESSE ÉCRITE - WEB -

France culture Alisonne Sinard 23/07/2017

Web Theatre.fr Dominique Darzacq 03/07/2017

Club Médiapart Guillaume Lasserre 21/01/2018

Agenda Theatre Stanislas Romanée 23/07/2017

Le bruit du OFF Annick et Emmanuel Bienassis 23/07/2017

Les 5 pièces Louise Pierga 14/01/2018

RegArts Bruno Fougniès

De la Cour au Jardin Yves poey 16/03/2018

Holybuzz Pierre François 01/07/2017

La Petite Revue Y. A

Le Souffleur Davi Juca 29/03/2018

En attendant Nadeau Monique Le Roux 28/03/2018

RADIO

France Musique Antoine Pecqueur / La Matinale 26/03/2018

Radio Notre Dame 26/03/2018

Page 3: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

PRESSE ÉCRITE

Page 4: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Chronique d’Avignon : leçons de dignité (en paroles et en gestes)

Au programme du jour : « 1336 (Paroles de Fralib) », de Philippe Durand (festival Off), « Candide qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou (festival In).

Sur scène, il est seul, assis derrière une table. A côté de lui, une autre table sur laquelle trône une montagne de paquets de thé ou de tisane de la marque 1336. Philippe Durand, membre de La Comédie de Saint-Etienne, feuillette vaguement les notes posées devant lui, puis il se lance. Avec l’accent marseillais, il parle au nom de l’un de ces ouvriers de Fralib qui, plusieurs années durant, ont mené une lutte opiniâtre pour échapper aux griffes du géant Unilever, qui voulait fermer l’usine de Gémenos (près d’Aubagne) pour la transférer en Pologne et en Belgique. Le spectacle s’appelle 1336 (paroles de Fralib).

Aujourd’hui, l’usine de Gémenos vit et produit le thé susdit, vu que le nom originel de la marque est demeuré propriété Unilever. Mais les employés, envers et contre la multinationale, ses pontes, ses relais, et sa force de frappe financière, ont réussi à créer une coopérative, preuve que les salariés ont parfois l’esprit d’entreprise qui échappe à d’autres, obsédés par l’esprit de la rente.

Des mois durant, Philippe Durand a recueilli les témoignages de ces femmes et de ces hommes qui ont résisté à toutes les pressions pour sauver leur emploi, leur entreprise, et une parcelle du patrimoine national. Son spectacle fait revivre ces personnages, ces anonymes qui n’ont pas cédé, et qui ont sillonné la France pour faire connaître leur combat, jusqu’à la victoire. Philippe Durand change de peau au fil d’une aventure digne d’un roman d’Alexandre Dumas, avec ses rebondissements, ses facéties, ses larmes, ses cris de joie. Il n’est pas facile de refuser les chèques d’une direction prête à tout pour obtenir la capitulation de ces petites gens. Face au pot de fer, le pot de terre ne résiste pas, d’ordinaire. En l’occurrence, la logique n’a pas été respectée, permettant à ceux qui ont fait front commun de donner une leçon de dignité encourageante pour tous.

Marianne – 21 juillet 2017

Jack Dion

MARIANNE

Page 5: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

L’HUMANITÉ

Page 6: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

FIGAROSCOPE

Page 7: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Date : MARS 18

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 74345

Journaliste : Anaïs Heluin

Page 1/2

SAINT-ETIENNE 4830473500501Tous droits réservés à l'éditeur

Critique

1336 (parole de Fralibs)THÉÂTRE DE BELLEVILLE / DE ET PAR PHILIPPE DURAND

Face aux transformations du monde du travail, Philippe Durandlivre une belle parole d'espoir. Celle des Fralibs, ouvriers qui, auterme d'une lune de 3 ans et 241 iours contre la multinationaleUnilever, ont créé leur propre marque de thés, 1336.

On ne naît pas Fralib on le devient Le Thédiî le premier ouvrier dont Philippe Durandconvoque la parole dans 1336 (parole de Fralibs) ça se cuisine ET cuisiner e est un art quis apprend Une technique aussi qui nécessite lamaitrise d une machine complexe et la connaissance des dosages d arôme de chaque référence Du moins lorsqu on travaille avec desproduits naturels comme e était le cas dansles usines de la multinationale Unilever lorsquecet homme a renoncé à son corps de métierla boulangerie pour se reconvertir dans le théJusqu au passage à une fabrication chimiquela première des violences exercée par la mul^nationale Unilever sur ses ouvriers dont il estquestion dans 1336 (parole dè Fralibs) «Passer du bon produit à de la merde surfacturéeau prix de la qualité de i époque e est inad

mtsstbte» dit le comédien et artiste associéà la Comédie de Saint Étienne D emblée, lestémoignages dont il se fait le passeur noussaisissent Assis derrière une simple table enbois face à un autre meuble identique ouse dresse une petite pyramide de boites dethés Philippe Durand en transmet toutes lesnuances Le mélange d enthousiasme et dedésillusion d autant plus fort que la piècenous fait entrer dans la réalité des Fralibs àpartir d un moment sensible de leur histoirela décision d Unilever en septembre 2010 defermer I usine de Gémenos

L'envers du théFruit d entretiens réalisés en 2015 à la veille dela commercialisation de la marque « 1336 » cespectacle porte avec justesse et sensibilité la

Page 8: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Date : MARS 18

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 74345

Journaliste : Anaïs Heluin

Page 2/2

SAINT-ETIENNE 4830473500501Tous droits réservés à l'éditeur

mémoire d une lutte Et dè sa victoire Au service de la parole des Frahbs Philippe Durandaffiche envers elle une distance respectueuseSans forcément le lire il tient à la main le textequ il a composé à partir de ses rencontreset se contente d adopter un accent marseillais qu il abandonne lorsque son témoin vientd ailleurs Son plaisir à dire la lune des ouvriersest évident On le voit savourer leurs exprèssions Leur manière de bousculer la languepour exprimer leurs idées et la naissance deleur conscience politique à I occasion ducombat Selon ses termes e est un «Trésorpopulaire» qu il nous livre Un patrimoine oralméconnu Porté par le constat d une crise dereprésentation en France fait par I historienPierre RosanvaUon dans Le Parlement des mvt

s/b/es (Éditions du Seuil 2014) et sur son siteinternet participatif Raconter /a vie PhilippeDurand donne à entendre I envers du thé Ungeste qui rappelle celui de Christian Rouauddans le film Les Lip I imagination au pouvoir(2006) consacré à I une des grèves ouvrièresles plus marquantes de I après mai 68 Et quiquestionne les luttes d aupurd hui

Anaïs Heluln

Théatre de Beilevllle 94 rue du Faubourg(hi temple -5011 P?ns france Du 7 mars au

i 2018 Dum r Ii â -z ih i j-nanchcsai u23 mars

QI 48 06 72 34w ww theatredebellevilk com

Page 9: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

POLITIS

Page 10: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

vendredi 14 juillet 2017

Festival d'Avignon off Un combat exemplaire

1336 (paroles de Fralibs) racontée par Philippe Durand. Festival d'Avignon Off. Le 11 – Gilgamesh Belleville, du 6 au 28 juillet à 20 h 10, puis tournée du CCAS en août. Tél. : 04 90 89 82 63

Peu de chance de comprendre le titre, 1336, si on omet de le lire en entier : 1336 (paroles de Fralibs). Le chiffre désignant tout simplement le nombre de jours de lutte – près de quatre années – des ouvriers de Fralibs contre la multinationale Unilever avant qu'ils ne parviennent à sauver leur usine en créant une coopérative et de préserver ainsi leurs emplois. Un combat exemplaire pour ces ouvriers fabricant les sachets de thé Éléphant et Lipton, aimant par dessus tout leur travail, surtout avant l'aromatisation chimique des produits, alors que tous les discours actuels tentent de nous faire croire le contraire… Philippe Durand, un comédien de l'équipe artistique du Centre dramatique national de la Comédie de Saint-Étienne dirigé par Arnaud Meunier a décidé d'aller à leur rencontre, de dialoguer avec eux sur leur lieu de travail, dans leur usine, et d'en tirer une matière propre à être racontée, en restant au plus près de la réalité. Du théâtre documentaire en somme ? Pas vraiment si on veut bien considérer que Philippe Durand entend œuvrer en deçà ou au-delà de cette forme théâtrale qui connaît de nos jours à plus ou moins juste titre un regain d'intérêt. Œuvrer en deçà, c'est-à-dire en refusant de vraiment faire théâtre des paroles recueillies (mais tout de même agencées et retravaillées, même si c'est le plus fidèlement possible à l'esprit des propos recueillis). Pas de décor donc, si ce n'est deux tables l'une derrière laquelle s'installera le comédien, l'autre sur laquelle sont disposés en pyramide les produits désormais sans arômes artificiels baptisés 1336. Un gros cahier sur la table, Philippe Durand lit donc sans vraiment jouer, dit-il, page après page, témoignage après témoignage, le texte du « spectacle » qu'il connaît pourtant par cœur. Pas de projecteur, salle et « scène » pareillement éclairées, aucun effet de « mise en scène » ou de jeu, Philippe Durand se permet tout juste de prendre l'accent marseillais, puisque cela se passe dans l'usine de Géménos, près de Marseille. C'est en somme la personne même de Philippe Durand qui est présente devant nous pour raconter cette histoire. Il est là, juste devant le public assis en demi cercle, passeur venu transmettre la parole de ces hommes et de ces femmes luttant avec une dignité incroyable (allant jusqu'à refuser des indemnités de 90 000 euros chacun pour abandonner leur combat…) faisant preuve d'un sens de l'humain peu commun. Ce qui se dit est d'une force inouïe et l'on aurait presque envie de parler d'une force… dramatique, l'action se resserrant sur les figures des deux principaux protagonistes de la lutte, Gérard et Olivier, aujourd'hui président et directeur délégué de la Scop. Nous sommes bien au-delà d'une simple représentation théâtrale qui ne s'achèverait d'ailleurs pas, puisque les témoignages livrés, Philippe Durand reste avec les spectateurs, et que très vite un dialogue s'instaure qui concerne cette « aventure sociale » exemplaire qui se poursuit donc après la fin du conflit survenue mai 2014.

Jean-Pierre Han

1336 (paroles de Fralibs) a été édité aux Éditions d'ores et déjà

aucun commentaire

jeudi 13 juillet 2017

REVUE FRICTIONS

Page 11: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

vendredi 14 juillet 2017

Festival d'Avignon off Un combat exemplaire

1336 (paroles de Fralibs) racontée par Philippe Durand. Festival d'Avignon Off. Le 11 – Gilgamesh Belleville, du 6 au 28 juillet à 20 h 10, puis tournée du CCAS en août. Tél. : 04 90 89 82 63

Peu de chance de comprendre le titre, 1336, si on omet de le lire en entier : 1336 (paroles de Fralibs). Le chiffre désignant tout simplement le nombre de jours de lutte – près de quatre années – des ouvriers de Fralibs contre la multinationale Unilever avant qu'ils ne parviennent à sauver leur usine en créant une coopérative et de préserver ainsi leurs emplois. Un combat exemplaire pour ces ouvriers fabricant les sachets de thé Éléphant et Lipton, aimant par dessus tout leur travail, surtout avant l'aromatisation chimique des produits, alors que tous les discours actuels tentent de nous faire croire le contraire… Philippe Durand, un comédien de l'équipe artistique du Centre dramatique national de la Comédie de Saint-Étienne dirigé par Arnaud Meunier a décidé d'aller à leur rencontre, de dialoguer avec eux sur leur lieu de travail, dans leur usine, et d'en tirer une matière propre à être racontée, en restant au plus près de la réalité. Du théâtre documentaire en somme ? Pas vraiment si on veut bien considérer que Philippe Durand entend œuvrer en deçà ou au-delà de cette forme théâtrale qui connaît de nos jours à plus ou moins juste titre un regain d'intérêt. Œuvrer en deçà, c'est-à-dire en refusant de vraiment faire théâtre des paroles recueillies (mais tout de même agencées et retravaillées, même si c'est le plus fidèlement possible à l'esprit des propos recueillis). Pas de décor donc, si ce n'est deux tables l'une derrière laquelle s'installera le comédien, l'autre sur laquelle sont disposés en pyramide les produits désormais sans arômes artificiels baptisés 1336. Un gros cahier sur la table, Philippe Durand lit donc sans vraiment jouer, dit-il, page après page, témoignage après témoignage, le texte du « spectacle » qu'il connaît pourtant par cœur. Pas de projecteur, salle et « scène » pareillement éclairées, aucun effet de « mise en scène » ou de jeu, Philippe Durand se permet tout juste de prendre l'accent marseillais, puisque cela se passe dans l'usine de Géménos, près de Marseille. C'est en somme la personne même de Philippe Durand qui est présente devant nous pour raconter cette histoire. Il est là, juste devant le public assis en demi cercle, passeur venu transmettre la parole de ces hommes et de ces femmes luttant avec une dignité incroyable (allant jusqu'à refuser des indemnités de 90 000 euros chacun pour abandonner leur combat…) faisant preuve d'un sens de l'humain peu commun. Ce qui se dit est d'une force inouïe et l'on aurait presque envie de parler d'une force… dramatique, l'action se resserrant sur les figures des deux principaux protagonistes de la lutte, Gérard et Olivier, aujourd'hui président et directeur délégué de la Scop. Nous sommes bien au-delà d'une simple représentation théâtrale qui ne s'achèverait d'ailleurs pas, puisque les témoignages livrés, Philippe Durand reste avec les spectateurs, et que très vite un dialogue s'instaure qui concerne cette « aventure sociale » exemplaire qui se poursuit donc après la fin du conflit survenue mai 2014.

Jean-Pierre Han

1336 (paroles de Fralibs) a été édité aux Éditions d'ores et déjà

aucun commentaire

jeudi 13 juillet 2017

Date : 23 JAN/05 FEV18

Pays : FrancePériodicité : Bimensuel

Journaliste : Frédérique Arbouet

Page 1/1

SAINT-ETIENNE 8240043500507Tous droits réservés à l'éditeur

L'ŒIL ET L'OREILLE

Conte rendud'une lutte1 1 aura fallu trois ans et deux cent quarante et un

jours de lutte acharnée contre la puissante entre-prise Unilever - qui fabrique les thés Lipton et Élé-

phant - avant que les ouvriers de Fralib n'arrivent àsauver leur usine et leurs emplois.Gémenos, septembre 2010. À quèlques kilomètres deMarseille, l'usine ferme pour délocalisation. Faut-ilaccepter le chèque de licenciement ou se battre pourpréserver son emploi? Une évidence pour un certainnombre d'ouvriers qui, refusant la fatalité, décident des'opposer à la multinationale. « Je préfère être maigre,être un loup, avoir ma liberté de penser et de vaquerplutôt que d'avoir le ventre bien plein et être attachéà quelque chose qui m'plait pas. » Ces mille trois centtrente six jours de grèves, d'occupation de l'usine, delutte juridique et de solidarité donneront naissance enmai 2015 à la coopérative ouvrière SCOP-TI (Société

7556 (parole cfe Fralibs), texte écrit et interprété par Philippe Durand,publié aux éd d'ores et déjà durée . 1h35Production La Comédie de Saint-Etienne - Centre dramatique nationalwww.lacomedie.fr/evenement/1336-parole-de-fralibs

coopérative ouvrière provençale de thés et infusions) (I).Parler du collectif en étant seul sur scène, tel est ledéfi du comédien Philippe Durand. Il rencontre cesouvriers, enregistre leurs propos pour comprendre larésistance de l'intérieur. Il en écrit un récit. Texte àla main, le comédien lit, avec humour et tendresse,ces paroles brutes, intactes, imagées. Ce conte vécuadopte une oralité qui fait entendre la langue ouvrièrecomme un « trésor populaire ».Inspire par un engagement artistique et social, Phi-lippe Durand trouve la bonne distance avec un objetthéâtral singulier, où s'emmêlent politique, réel etpoésie. Sur une table, empilées, les boites de thé etd'infusions de la nouvelle marque 1336 témoignentde la réussite de cette épopée ouvrière et émancipa-trice du XXIe siècle. Frédérique Arbouet

(1] www 1336 fr

Page 12: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

VAUCLUSE MATIN

Page 13: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

FRANCE CATHOLIQUE

Page 14: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LE PROGRÈS

Page 15: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LA GAZETTE

Page 16: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LA GAZETTE

Page 17: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

L'EVEIL DE LA HAUTE LOIREDate : 02 OCT 16Pays : France

Périodicité : QuotidienOJD : 13262

Page 1/1

0l9R

1um

yWK

sgbO

nE7F

gPZw

2HU

3LJU

V6e

GFZ

2I-K

g9C

HK

ZbqZ

sAA

dv2C

FrU

i6ry

zMdM

DIy

SAINT-ETIENNE 0808919400504Tous droits réservés à l'éditeur

BARGES

Témoignage d'une lutte ouvrièreLa saison culturelle du

Pays de Cayres-Pradellesdébute samedi 15 octobreavec l'émouvant spectacle1336 (parole dè Fralibs),en partenariat avec La Co-médie de Saint-Etienne.

Derrière le nombre 1336se cache le décompte dejours d'une lutte, ceuxpassés de la fermeture del'usine Fralib jusqu'à la findu conflit entre Unileveret les ouvriers du groupe,fabriquant les thés Liptonet Éléphant. 1336 est aus-si, aujourd'hui, la nouvellemarque des thés produitspar la SCO? qu'ils ontcréée en 2015.

Après Paroles de Stépha-nois, Philippe Durand prê-te sa voix à ces hommes etfemmes qui, attachés àleur travail et refusant lafatalité, ont fait plier legéant économique. Le co-médien donne corps auxrencontres qu'il a faites,aux interviews qu'il a me-

nées auprès des Fralibsdans leur usine, à Géme-nos près de Marseille, engardant leurs paroles in-tactes.

Cette épopée sociale, hu-

maine, retrace les grandsfaits de cette aventure col-lective et rend un vibranthommage au courage, à lapugnacité de ces ouvrierssauvant leur emploi et un

savoir-faire artisanal.Spectacle à 15 h 30, sa-

medi 15 octobre, à la salledes fêtes de Barges. Dès13 ans. Gratuit. Infos au04.71.57.88.00. •

Page 18: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LE PETIT BULLETIN SAINT-ETIENNEDate : SEPT 16Pays : France

Périodicité : Mensuel Journaliste : Houda El Boudrari

Page 1/2

SAINT-ETIENNE 9031129400502Tous droits réservés à l'éditeur

THÉÂTRE DANSE

«tt THËÂTRE

NOTRESÉLECTION DE 5 PIÈCES

PAR HOUDA EL BOUDRARI

LA VOIX DES INVISIBLESChaque rentrée a désormais sa pièce de lutte sociale :après Florange l'année dernière, ce sont les Fralibs quedéfend un Philippe Durand porte-voix des anciensouvriers Lipton, en lutte pendant 1336 jours contre lafermeture de leur usine par Unilever. 1336 est aussiaujourd'hui la nouvelle marque des thés produits par laSCO? qu'ils ont créée en 2015. Une lecture de témoi-gnages recueillis sur le vif par le comédien et restituésavec l'accent marseillais d'origine.1336 (Parole de Fralibs) du 11 au 14 octobre a la Comedie de Saint-Etienne

C'EST DU LOURD !Les armoires normandes invitent à s'interroger sur lerapport amoureux à travers ses joies et ses misèresaffectives. Dix acteurs improvisent avec humour et irré-vérence sur ces questions, proposant aux spectateursd'explorer en groupe, en duo ou en solo, plusieurs varia-tions sur le même thème. Les Chiens de Navarre, troupeiconoclaste, qui pratique une sorte d'écriture scéniqueautomatique, se démarque par sa volonté de faire duthéâtre autrement et de bousculer les codes bourgeoisd'une scène figée. Pour public averti !Les armoires normandes de Jean-Chirstope Meunsse Les Chiens deNavarre du 8 au 10 novembre a La Comedie de Saint-Etienne

Page 19: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

PRESSE ÉCRITE

WEB

Page 20: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Antigone, F(l)ammes et les Fralibs : esprits de résistance

AVIGNON 2017 | Résister contre l'ordre établi : cette thématique, éminemment politique, a fortement résonné en cette 71ème édition du Festival d'Avignon. Décryptage de ces esprits de résistance, avec trois spectacles du IN et du OFF.

Les Fralibs : 1336 jours pour un combat

20h10, sur la scène du théâtre 11. La scénographie est dépouillée. Une table en bois, une chaise. Philippe Durand entre, s’assoit, et lit méthodiquement le manuscrit posé sur la table. Expérience déconcertante pour l'habitué du théâtre qui s'attend à voir le texte disparaître de la scène.

Dans un entre-deux entre fiction et documentaire, le comédien Philippe Durand nous mène dans ce récit de résistance. Il distribue avant l'entrée en salle une chronologie des différentes étapes de ce combat. 1336, c'est le nombre de jours qu’ont lutté les employés de Fralib contre le géant Unilever, puissante entreprise multinationale qui détient, parmi tant d'autres, la marque "Thé Eléphant" pour laquelle ils travaillent.

Septembre2010, la décision tombe comme un couperet : la direction décide de stopper la production pour un soi-disant manque de productivité, dans l'optique de délocaliser l'entreprise en Pologne et en Belgique. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et pour cause. En 1998, pour conserver leurs emplois suite à la fermeture d'un site de production, des employés du Havre ont déménagé à Gemenos, dans la région marseillaise. Déjà bien des concessions. Cette fois, c'est un combat digne de celui de David contre Goliath qui s'amorce. Les ouvriers décident d'occuper jour et nuit l'usine, le temps qu’il faudra pour obtenir gain de cause.

Philippe Durand a suivi la lutte dans les médias. Au lendemain de l'accord de fin de conflit en mai 2014, il frappe à la porte des Fralibs pour comprendre la résistance de l’intérieur. Au printemps 2015, il enregistre leurs témoignages, retranscrit, compose un spectacle d’1h30. Le comédien insiste sur l'attention portée au langage et l'importance de l'oralité, pour ne pas polisser, dit-il, mais au contraire conserver la richesse de la langue, son empreinte locale.

De ces témoignages, on retient l'inventivité dont ils firent preuve pour mener cette bataille. Ils multiplient les actions, parfois débordantes d'imagination in situ dans les magasins pour brouiller l'accès aux produits Unilever. Ils s'opposent aux plans sociaux de la multinationale et refusent tour à tour un chèque de 90 000 euros destiné à leur faire abandonner les poursuites contre le géant. Un seul objectif : conserver leurs emplois.

1h30 plus tard, c'est l'émotion de l'authenticité qui émerge. Au-delà de la lecture, c'est à une performance de comédien à laquelle nous convie Philippe Durand. A chaque page qui se tourne, il se fait le passeur d'un choeur en lutte. Il est en quelques sorte, lui aussi, devenu un Fralib, par extension.

France Culture.fr - 23 juillet 2017

Alisonne Sinard

FRANCE CULTURE.FR

Page 21: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336 (Parole de Fralibs) de et par Philippe Durand

Une des pépites du Off Avignon

Si vous avez la curiosité de faire sur google WWW.1336.fr, vous apprendrez que ce chiffre n’est ni une date historique, ni un code secret, ni la consommation annuelle de thé d’un anglais, mais qu’il correspond aux 3 ans et 241 jours du bras de fer qui opposa de septembre 2010 à mai 2014 les ouvriers de l’usine Fralib qui fabriquait les thés Eléphant au groupe Unilever. Il est maintenant et depuis 2015 la marque des thés produits par les insoumis qui ont refusé « la prime à la valise » et se sont battu pour préserver leur outil de travail. Une lutte que le comédien Philippe Durand nous raconte au 11 Gilgamesh Belleville au Festival Off Avignon.

Après avoir longtemps patrouillé au cinéma et à la télévision, « en manque d’aventure collective et artistique » le comédien retrouve en 2002, autour de Pylade de Pasolini, Arnaud Meunier , un vieux copain fréquenté aux Ateliers du Sapajou. Depuis ils ne se sont guère quittés, et on a pu voir Philippe Durand dans de nombreux spectacles de son camarade de classe et parmi ceux-ci Au chapitre de la chute de Stefano Massini, création couronnée par le Prix de la critique. Aujourd’hui membre de l’Ensemble artistique de la Comédie de Saint -Etienne, n’aimant rien tant au théâtre que les aventures collectives, il se retrouve seul en scène pour dire avec leurs mots l’épopée des Fralibs devenus les Scop-ti. « J’ai toujours été intéressé par les questions de coopérative, d’autogestion, par ce que sous-tend d’exigence démocratique le fait de travailler sans patron. J’avais suivi à travers la presse la lutte des ouvriers de Fralib pour sauver leur usine et leur emploi et qui quarante ans après ceux de Lipp se lançaient dans une expérience d’autogestion . Ce qui leur est arrivé est un cas parmi tant d’autres de travailleurs ballotés par la volonté d’actionnaires assoiffés de profits et qui se débattent pour exister »

Conforté par la lecture de l’essai Le Parlement des invisibles de Pierre Rosanvallon pour qui il ne faut pas se limiter à exposer le malheur social, il faut aussi « valoriser les expériences positives, faire entendre les voix de faible ampleur », sans autre idée arrêtée que de mener sa propre enquête et de « faire un truc sur eux » , Philippe Durand, magnétophone sous le bras, est allé dans leur usine près de Marseille à la rencontre des ouvriers pour les interviewer sur leur lutte. Au fil des entretiens se révèle « un passionnant microcosme politique » auquel, estime le comédien, il convenait de laisser toute la place. Autrement dit , agencer les différents propos enregistrés sous forme de récit sans intervenir au

WEB THEATRE

Page 22: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

niveau de l’écriture. « Ce sont de magnifiques témoignages exprimés dans une langue populaire et poétique qu’on entend rarement sur un plateau. J’ai tenu à conserver cette parole brute avec ses répétitions ses singularités syntaxiques et expressives, pour que ce soit eux qui racontent leur histoire à travers ma voix » explique Philippe Durand pour qui la plus juste place est celle de porte- parole ce qui l’a conduit à opter pour un dispositif de lecture à la table sur laquelle comme éléments scéniques, sont disposées comme on expose un trésor de guerre ou un trophée, des boîtes de thé de la marque « 1336 »

« Y a des moments où ça a été difficile, mais c’est un moment de vie je crois qu’a été vécu pleinement on s’est découverts tous… »Par la voix teintée d’accent marseillais de Philippe Durand , on suit, racontées dans la différence des personnalités rencontrées , les grèves, l’occupation de l’usine, les actions de boycotts, les démêlés avec la justice, les coups tordus et les manœuvres du gros éléphant Unilever, les élans de solidarité tout comme les difficultés dans notre société individualiste à construire un projet collectif, « On sait que le danger d’une scop c’est nous ». A travers leurs propos , leur exigence à fabriquer un bon produit, ces hommes et ces femmes, on les imagine, on les voit , eux et leur machine et c’est à la fois réjouissant et bouleversant. Bouleversant parce leur histoire est emblématique des dégâts que suscite une économie financiarisée et réjouissante par ce qu’elle inspire d’espoir au milieu du marasme. Ni politique, ni documentaire, ni témoignage, ni poétique mais peu de tout cela dans ce singulier objet théâtral qui désespère tout à la fois les adjectifs et les étiquettes. Quoi qu’il en soit, par la force de son propos taillé dans le vif de l’humain, l’engagement et le talent du comédien qui entre distance et incarnation se tient à la juste distance , 1336 (Parole de Fralibs) est une des pépites dans l’océan des 1480 spectacles que propose cette nouvelle édition du Festival Off Avignon.

1336 (Parole de Fralibs) une aventure sociale racontée par Philippe Durand. Durée 1h35 11. Gilgamesh Belleville à 20h10 Festival Off Avignon

Tel 04 90 89 82 63 www.11avignon.com

©Stéphane Burlot

Webtheatre.fr – lundi 3 juillet 2017

Dominique Darzacq

Page 23: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336, l'utopie en résistance Avant le Théâtre de Belleville en mars prochain, la Maison des Métallos accueillait Philippe Durand venu porter la parole des Fralib. Il retrace le long combat qui les a opposés au géant européen Unilever et fait de ces salariés unis, armés de leur seul courage leur permettant de rester debout face à la multinationale, des héros de notre temps qui ouvrent la voie de tous les possibles.

1336 correspond au nombre de jours qui séparent la fermeture de l'usine de Gémenos près de Marseille, à la fin du conflit avec Unilever. 1336 jours, quatre années de lutte pendant lesquelles les salariés du groupe anglo-néerlandais, attachés à leur travail et leur savoir-faire, vont occuper l'usine et, contre toute attente, faire plier leur puissant employeur. Déjouant toutes les logiques d'un capitalisme mondialisé qui délocalise en permanence afin de trouver la main d'œuvre la moins chère permettant de réaliser un maximum de profits, ces femmes et ces hommes sont devenus des héros pour leurs contemporains en montrant que l'utopie peut parfois devenir la réalité. Gémenos rappelle ce petit village gaulois d'Armorique qui seul a tenu tête à nombre d'armées romaines, à ceci près que Gémenos n'est pas une fiction. Seul et attablé face au public, le comédien Philippe Durand va porter la voix des Fralib. Pas de décor, ni de costume ici, il partage avec les spectateurs installés en arc-de-cercle face à lui sur la grande scène de la Maison des Métallos, une lecture mise en voix. L'espace en gradin habituellement dévolu au public est délibérément condamné, abolissant la distance qui sépare traditionnellement ceux qui performent de ceux qui regardent, amenant ces derniers au plus près du récit. De surcroît, l'occupation de la scène permet sa disparition en effaçant l'effet de surélévation de l'orateur par rapport à l'auditeur et rappelle sans doute la configuration des assemblées participatives où se prenaient les décisions collectives pendant les 1336 jours du conflit. Durant plus de quatre-vingt-dix minutes, Philippe Durand va donner corps à la lecture des témoignages des salariés de Gémenos avec pour seul artifice l'accent du sud comme unique indication géographique. Le projet théâtral est né de sa rencontre en mai 2015 avec les ouvriers de l'usine provençale au moment où, après avoir sauvé leur outil de production ils font le choix, quarante ans après les Lip, de l'autogestion d'entreprise. 1336 est désormais aussi le nom de la nouvelle marque de thé qu'ils produisent. Ce nombre emblématique remplace le célèbre pachyderme de la marque Eléphant. Ce symbole du patrimoine local, fabriqué à Gémenos depuis sa création, a quitté la Provence en même temps qu'Unilever qui n'a jamais voulu le restituer.

CLUB MEDIAPART

Page 24: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Le pot de thé contre le pot de fer

L'entreprise d'importation et de vente de thé créée à Marseille par deux frères en 1892 prend le nom de Société des thés de l'Eléphant en 1927. En 1975, elle est rachetée par Unilever qui deux ans plus tard crée une filiale, la Française d’Alimentation et de Boissons (Fralib) afin de regrouper les sociétés Lipton et Eléphant. Tous les produits de la marque au pachyderme étaient entièrement fabriqués dans l'usine de Gémenos. Le célèbre thé Lipton Yellow était quant à lui fabriqué dans l'usine du Havre jusqu'à sa fermeture en 1998, provoquant le redéploiement d'une partie du personnel en Provence. Le 28 septembre 2010, Unilever annonce la fermeture du site dont la production se fera dans leur usine de Pologne. Cette annonce entraine la mobilisation des salariés qui vont occuper l'usine à partir de l'été 2011. La multinationale, pour qui cette fermeture devait être une simple formalité, ne s'attend pas à une telle résistance. Jouant la montre, elle laisse la situation se dégrader, persuadée que les ouvriers partiront d'eux même. La justice s'en mêle en rejetant par trois fois les plans de sauvegarde de la filiale d'Unilever et en obligeant l'entreprise à reprendre la procédure depuis le début avec l'ensemble des salariés. Pour eux, le choc de l'annonce de la fermeture et l'occupation de l'usine marquent une terrible rupture de leur mode de vie, due notamment à l'incertitude de l'avenir. Etonnamment, c'est aussi un évènement fondateur puisqu'il va transformer irrémédiablement leur rapport aux autres, implanter la fierté d'avoir tenu tête à la multinationale, donner l'espoir de tous les possibles, montrer la solidarité créée entre les Fralib mais aussi avec une partie de la population de tout un pays qui leur apporte aide et soutien.

Un théâtre militant

A la naissance du projet, il y a une lecture, celle par Philippe Durand du Parlement des invisibles de Pierre Rosanvallon qui décrit le besoin de réappropriation de vies ordinaires dans une époque troublée par une crise de la représentation et de la compréhension de la société. Se réapproprier ces vies permet de se réapproprier la nôtre et ainsi de la valoriser. Le comédien part à la rencontre des Fralib, récoltant leur parole à la faveur d'entretiens menés dans l'usine, sur leur temps de travail. Ils vont composer autant de récits qui, mit bout à bout, racontent l'incroyable aventure humaine de ces 1336 jours. Le comédien retranscrit et met en scène "ces trésors populaires" en restant au plus près de la parole reçue, gardant les répétitions, la syntaxe hétérodoxe... afin d'en conserver l'oralité. En public, la voix de Philippe Durand devient le transmetteur de celles des ouvriers de Gémenos, racontant une "histoire populaire" du conflit, pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de l'historien américain Howard Zinn. Cette histoire est celle de cette France qui se lève tôt, des petits, des sans-grades, de ceux qui ne sont pas écoutés, pas entendus mais qui, à Gémenos, sont restés debout et n'ont pas voulu céder face aux puissants ici incarnés par Unilever et ses moyens illimités qui devaient mettre à genoux les Fralib. Ces derniers illustrent la condition des travailleurs contemporains, simples marionnettes de multinationales mondialisées, ils sont ballotés en fonction de l'avidité des profits des actionnaires et de leurs serviteurs. Dans un geste désespéré, les femmes et les hommes de l'usine de Gémenos tentent par tous les moyens de conserver leurs emplois et deviennent un exemple pour tous les salariés qui se retrouvent dans la même situation, montrant qu'il est possible de contrecarrer la logique d'un monde des affaires devenu si avide qu'il en est déshumanisé. Les Fralib sont un espoir pour l'humanité. Philippe Durand n'est pas un simple interprète, il raconte leur histoire pour les faire connaitre: "Le pari qu’ils ont fait de reprendre cette usine n’est pas une petite affaire. Unilever n’a pas voulu leur céder la marque marseillaise Élephant. Ils ont donc lancé une nouvelle marque, sans budget de publicité, en s’appuyant seulement sur le réseau militant et leur exemplarité. C’est un sacré défi, un nouveau combat à venir. Mon travail participe aussi à les faire connaître." Alors, les boites de thé et autres infusions de la marque 1336 forment une pyramide sur la petite table installée derrière le comédien qu'il met en vente lui-même au profit de la SCOP à l'issue de la représentation, tout comme le texte des entretiens publié aux Éditions d’ores et déjà. Bien plus qu'un simple passeur de paroles, Philippe Durand s’est fait militant engagé, ambassadeur nécessaire de ces gens d'exception qui tentent, sans exposition médiatique, de faire vivre leur usine. Ces portraits d'ouvriers, qui sont autant de héros ordinaires, incarnent une source d'inspiration pour tous ceux qui se battent chaque jour pour conserver ou se réapproprier leurs outils de production et redonner un visage humain à un monde, celui de l'entreprise, qui semble l'avoir totalement perdu.

Guillaume Lasserre Blog Médiapart - 21 janvier 2018

Page 25: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336 (PAROLE DE FRALIBS) au 11•Gilgamesh Belleville à 20H10 (1H35)

Simple, sans effets de manches, le comédien Philippe Durand nous livre à travers les paroles de femmes et d’hommes qu’il a interviewé, le récit d’une lutte longue, épuisante, celle des Fralibs ! 1336 jours de lutte harassante, 1336 jours d’un bras de fer contre le géant Unilever.

Tout commence en septembre 2010 lorsque le dernier directeur de l’usine de Gémenos (près d’Aubagne), M.Lovera arrivé en 2007, ferme l’usine de thé Eléphant, créée à Marseille à la fin du XIXème siècle, pour cause de production en Belgique et en Pologne…

Non, l’histoire commence bien avant : Elle commence déjà en 1998 lorsqu’Unilever ferme l’usine du Havre. Ils ont mis deux ans à la fermer, vite fait, bien fait… Toute la production se retrouve concentrée à Gémenos et 54 familles se déracinent (oui, quand on délocalise quelqu’un, on le déracine lui et toute sa famille !) pour conserver leurs emplois…

Alors, quand on 2010 la Direction, cette hydre à milles têtes, décide de fermer le dernier site français, les ouvriers décident de dire non ! Non, au massacre de leurs emplois, non à la casse de leurs vies, NON… et décident de reprendre l’usine, d’en faire une S.C.O.P (Sociétés coopératives et participatives).

En donnant la parole aux ouvriers qui pendant 4 ans ont mené cette lutte, c’est un acte évidemment politique que fait Philippe Durand, mais surtout et avant tout humain. L’humain, une notion particulièrement oubliée, pour ne pas dire méprisée par toutes ces multinationales pour qui le profit est leur seule raison d’être… Et Philippe Durand (extraordinaire) nous transmet de façon sobre, émouvante, avec humour, mais aussi avec colère, rage, désespoir, ce par quoi sont passés ces femmes et ces hommes qui ne se sont jamais avoués vaincus !… A côté de lui, une autre table où sont rangées en pyramide les boites et infusions de la nouvelle marque …

Ils ont tenu pendant 4 longues années ! Et pourtant il y aurait eu de quoi arrêter, car les multinationales ont tout pour faire craquer les plus résistants… Elles ont les moyens

AGENDA THEATRE

Guillaume Lasserre

Page 26: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

de faire traîner les choses indéfiniment, elles ont les moyens de payer un huissier à 320 euros de l’heure et qui vivra pendant des mois dans l’usine (mais peut-être a-t-il fait payer à Unilever un forfait !), elles ont les moyens d’envoyer des vigiles sans cesse harceler les ouvriers, elles ont les moyens d’avoir une armada d’avocats, elles ont les moyens de repartir en appel quand les jugements leur sont défavorables (à chaque fois) !

Face à ce déploiement de force, d’argent et d’intimidations, des hommes et des femmes qui n’ont rien d’autre que leur volonté, qui refusent de voir leur marque « Eléphant » partir à l’étranger, qui refusent de voir leur avenir, et celui de leurs enfants, piétiné, vont résister à toutes les pressions, tous les coups durs grâce à leur solidarité. Et quand enfin Unilever va céder, eux ils seront prêts à relever le défi de faire vivre leur usine.

Ils sont conscients que les vraies difficultés ont commencé du jour où ils ont gagné mais ils avancent pas à pas, se battent désormais avec les chiffres, les grands magasins pour qu’ils représentent leur marque, une marque nouvelle dont le nom magnifique et combatif est… 1336.

Un spectacle à ne rater sous aucun prétexte.

★★★★

23 juillet 2017 – Agenda Théâtre.fr

Stanislas Romanée

Page 27: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LE BRUIT DU OFF

AVIGNON OFF: « 1336 (Parole de Fralibs) » de Philippe Durand – 11 Gilgamesh Belleville – du 6 au 28 Juillet 2017 – 20h10 – Relâches les 11, 18 et 25 Juillet

Ouvrier 2.0, l’émancipation.

1336 jours de conflits entre le pot de fer et le pot de thé. Philippe Durand de la Comédie de Saint-Etienne va s’immerger dans la période qui suit le conflit que mènent les Fralibs, ouvriers de l’unité de production de thé proche de Marseille. Il réalise une série d’interviews, partage dans l’usine son temps avec les collaborateurs de la SCOP nouvellement créée et revient chargé d’un matériau brut, généreux et fort. Chacun raconte la lutte du petit groupe face au géant de la multinationale Unilever. On apprend les manoeuvres pour fermer et délocaliser un site à qui seul le coût du travail est reproché, sans jamais mettre dans l’équation la valeur du savoir faire et la haute qualité des produits finis. Le spectacle montre également l’intelligence, la créativité et la pugnacité de ces hommes et femmes à se battre face à ce monstre tentaculaire.

La pièce, car c’est bien du théâtre qui nous est présenté, même si elle parle de ce combat, de cette injustice, va au delà du simple rapport de lutte. Ce que Philippe Durand nous donne à ressentir est le langage ouvrier, emprunt d’un fort ancrage social et de traditions basées sur une vie simple et parfois difficile, mais honnête et franche. Cette langue, il va nous la transmettre, assis à sa table, imitant les interviewés. Il capte notre attention par une empathie que l’on ressent , communicative et généreuse, chaleureuse. La lutte est prégnante, les mots traduisent les actes violents. 4 ans de tensions quotidiennes, d’incertitudes professionnelles, de difficultés psychologiques. 1336 jours de combats, de 2010 à 2014, puis 3 ans de construction et de réalisation du projet Scop-Ti. Tout cela avec une verve, une énergie et un respect des propos des ouvriers. Philippe Durand ne tient pas conférence, il ne décortique pas, il ne juge pas, il transmet avec talent. Le spectateur, armé de l’histoire et de la langue gagne les clés pour mieux comprendre ces morceaux de sociétés.

Philippe Durand arrive à éviter le piège du ton pesant, et c’est plein de vitalité, de tendresse et parfois de d’humour que nous entendons ces hommes et femmes nous parler d’un moment émancipateur de leur v ie. Parfois, on ne peut s’empêcher de penser à Nicolas Lambert qui joue « l’A-Démocratie » plus tôt dans le même théâtre, tous deux virtuoses de la parole vive. L’histoire fait écho aux années Lip, bien que l’aventure soit différente, la construction de ces sociétés auto-gérées sur les cendres d’une lutte sociale sont proches. le travail de Philippe Durand est complémentaire au récit graphique de Clément Baloup pour la revue XXI. Cette aventure ainsi contée nous interroge quant à la sauvegarde de ce patrimoine ouvrier, amoureux de son outil de travail. Elle met en évidence la capacité de tout un chacun à se réinventer et transcende les divergences politiques.

Philippe Durand et le théâtre de la Comédie de Saint-Etienne touchent à l’universalité d’un théâtre de reportage populaire assumé, servant avec justesse et brio la franche générosité du monde ouvrier.

Annick et Emmanuel Bienassis

LEBRUITDUOFF.COM – 23 juillet 2017

LE BRUIT DU OFF

Page 28: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

« 1336 (parole de Fralibs) » de Philippe Durand

Du 7 mars au 31 mai 2018

N O T R E A V I S : U N E R É U S S I T E

1336 jours de lutte après la fermeture de l'usine Fralibs auront donné naissance à cette nouvelle marque de thé française. Derrière, l'histoire de cette lutte de David contre

Goliath.

“C’est dur de faire vivre la démocratie, mais on s’y attache. On s’est facilité la tâche, on a

éliminé ce qui coûte le plus cher dans l’entreprise : les actionnaires.

LES 5 PIÈCES.COM

Page 29: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

La pièce en bref

Connaissiez-vous l'histoire des Fralibs ? Connaissez-vous le thé "1336" ? Non ? Bah on va vous remettre d'équerre les cocos. Philippe Durand, disposé sur une

modeste chaise à côté d'une montagne de boîtes de thé débite sans fioriture les témoignages des ouvriers de l'usine Fralibs à propos de leur lutte contre Unilever. 1336

jours de bataille vus à travers les yeux d'hommes et de femmes qui ont cru en eux malgré leurs craintes et leurs doutes, qui se sont battus pour obtenir le droit de travailler. Histoire classique d'une fermeture d'usine en France, parce que ça coûte trop cher , sauf que cette fois les ouvriers ont su s'associer pour garder les murs et proposer un produit de qualité

fabriqué dans des conditions sociales honnêtes. Un beau projet qui donne envie de se faire infuser des saveurs nouvelles.

Si le spectacle se passe de mise en scène et nous livre un objet radicalement épuré (peut-être un peu trop, on se rapproche plus de la conférence que du théâtre) se limitant à la transmission pure et simple des témoignages, cela suffit toutefois à nous faire palpiter

d'émotion. A la façon d'un Merci Patron !de François Ruffin, on prend un plaisir inégalé à entendre le récit de cette gloire des petits contre les grands. Préparez votre monnaie car

Philippe Durant propose le plus souvent de vendre des boîtes de thé 1336 à la fin du spectacle et on y va sans se faire prier.

Louise Pierga

Page 30: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336 (PAROLES DE FRALIB) Avignon Off Le 11 - Gilgamesh Belleville, 11 boulevard Raspail 84000 Avignon 04 90 89 82 63 Du 6 au 28 juillet 2017 (relâches 11, 18, 25)

Ce fut un combat de titans pour le droit sur de fragiles feuilles sèches et autres plantes diaphanes, craquantes, odorantes… En fait de titans, il en était un véritable d’un côté : la multinationale Unilever et ses moyens financiers presque sans limites, ses bardées d’avocats, ses forces mécaniques pour broyer tout ce qui se met sur sa route. De l’autre, un groupe d’hommes et de femmes, des ouvriers, avec pour seule arme leur volonté, sans limites, elle aussi. L’histoire de cette usine a défrayé les chroniques sociales, économiques, politiques et judiciaires entre 2010 et 2014. C’est le temps, 4 longues années, qu’a duré cette lutte pour pouvoir sauver les emplois de cette structure de production. Peut-être avez-vous entendu parler de FRALIB, une usine située à Gemenos près d’Aubagne qui produisait les thés et infusions de la marque Eléphant et Lipton ? Mais certainement n’avez-vous jamais effleuré les colères, les doutes, les drames et les fiertés que les ouvriers de Fralib ont éprouvés durant cette lutte incroyable des faibles contre les surpuissants, des courages surhumains contre les inhumaines logiques comptables des actionnaires du libéralisme. C’est alors que Philippe Durand entre en scène d’un pas tranquille. Il sourit, salue du regard une connaissance dans la salle, va s’asseoir à la table, y dépose le tapuscrit

REGARTS

Page 31: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

qu’il tenait à la main. Sur sa gauche, une pyramide d’une trentaine de boîte de thé en carton, une trentaine de sortes d’infusions disposées en forme d’immeuble de la Grande Motte, demi-cercle face à la mer, face aux spectateurs, comme un croissant de lune… Outre un tapuscrit et une bonhomie sans fards, Philippe Durand porte avec lui des dizaines de témoignages qu’il a prélevés là-bas, sur le site de l’usine juste après la fin du combat et le début de la nouvelle aventure. Il va nous offrir ces paroles d’hommes et de femmes qui chacunes racontent son histoire, ses sentiments, ses peurs et ses rires durant ces quatre ans. Les procès incessants, les reports ourdis par l’escouade d’avocat de la multinationale, les démarches, les blocages, les tentatives de démantèlements, les occupations du terrain comme zone de combat pour garder la main mise sur les lieux… ce sont plusieurs témoignages qu’il incarne ainsi, se glissant dans les peaux des personnages les uns à la suite des autres, tournant ses pages au fur et à mesure comme on se réfère à une vérité, une certitude, elle est là, devant nous écrite, talisman, bible, preuve de l’existence et de la véracité de cette histoire belle comme un conte où ceux qui fabriquent la richesse finissent par jeter dehors ceux qui profitaient de la richesse. Cette pièce tendre, imagée, sensible est un hommage magnifique à la fierté, celle qu’en d’autres temps on appelait la fierté des humbles, des pauvres, des faibles, un sentiment qui en même temps broie le cœur et distille une foi immense en l’humain, un courage neuf et un sourire à la quête de camaraderie. Une belle histoire qui finit bien mais qui en fait n’est pas finie car si les ouvriers ont réussi à remettre la production en marche en créant une Scop, à créer leur propre marque (une marque qui s’appelle 1336 = le nombre de jours de lutte), à recommencer à produire aussi des thés et tisanes à base de produits et d’arômes naturels ce que ne faisait plus Lipton, ils sont encore en butte au quasi monopole d’Unilever sur la distribution, sans compter les coups bas de certains politiques régionaux, qui cherchent à provoquer leur chute. Ainsi la marque 1336 pourtant de qualité supérieure peine à trouver place dans la grande distribution. Cherchez, vous en trouverez peut-être une boîte en rayon (pour 15 de la marque Lipton), aussi les autres références sont surtout à vendre sur internet sur leur site. Bruno Fougniès 1336 (Paroles de Fralib) Une aventure sociale racontée par Philippe Durand

Page 32: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

1336 jours.

C’est long, mille trois cent trente six jours !Plus de trois ans et demi, presque quatre...Mille trois cent trente six jour de lutte, mille trois cent trente six jour de conflit opposant le Goliath-Unilever, fabriquant et commercialisant les thés Lipton et Elephant aux David-ouvri-ers de l’usine de Gemenos, l’usine Fralib.

Septembre 2010, de la fermeture de la boîte, jusqu’au 26 mai 2014, jour où les « Fralibs» vont pouvoir créer leur SCOP, leur coopérative ouvrière : après quatre plans de sauvegarde de l’emploi, c’est la signature de la fin du conflit. Les petits, les ouvriers ont gagné.

Philippe Durand, comédien et membre de l’Ensemble artistique de la Comédie de St-Etienne, a voulu la raconter, cette histoire.Il a voulu porter sur un plateau de théâtre la parole de ces ouvriers qui ont réussi à faire plier le géant industriel.

(...)

Sans aucun pathos, sans aucun misérabilisme, ce qu’il nous raconte, c’est tout simplement la réalité, une histoire d’hommes et de femmes qui veulent garder leur dignité, qui veulent rester des humains à part entière, et non pas être considérés comme des serfs taillables, corvéables et désormais éjectables à merci.

J’ai compris « de l’intérieur » ce combat pour rester digne et humain, compris ces hommes et ces femmes luttant pour rester ce qu’ils considéraient à raison devoir rester.

Oui, je me répète, ce spectacle est bouleversant.

On n’en ressort pas indemne, on pousse la porte bleu-majorelle du Théâtre de Belleville en ayant en tête cette lutte pour la dignité.

Merci beaucoup, Monsieur Durand.

Yves Poey, le 16/03/2018

De la Cour au JardinDE LA COUR AU JARDIN

Page 33: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

Holybuzz Culture & Spiritualité

Theatre, festival d’Avignon off : « 1336 », de et par Philippe Durand au 11 Gilgamesh Belleville, à Avignon. Pierre François / 2 weeks ago 1336 jours. Il est là, seul, avec à ses côtés une table couverte de boîtes de thé et d’infusions. Il raconte. Ou plutôt il vit. Il vit l’épopée vécue par des personnes qui n’avaient pas été préparées à occuper leur usine 1336 jours d’affilée, juste pour pouvoir la racheter et continuer à y travailler. Des personnes de la région ou pas (Lipton avait déjà fermé une usine en Normandie et quelques ouvriers avaient déménagé vers Marseille pour continuer à travailler). Des personnes dont les familles se sont divisées entre ceux

qui voulaient accepter de l’argent et ceux pour lesquels l’outil de travail valait plus cher qu’un chèque. Il est allé les interroger et, comme il a l’oreille musicale, il restitue les propos des intéressés « dans leur jus ». Certes, entre deux témoignages disant la même chose, il a toujours choisi celui qui utilisait la plus belle langue. Mais sans jamais les déformer ou les modifier. Côté public, on est suspendu à ses lèvres. On écoute, avide, un conte vécu dont on sait l’issue heureuse, même si l’avenir est plein de nouvelles incertitudes. Et on découvre deux logiques, deux psychologies irréductibles. Certes, il y a un parti pris – seul les coopérateurs ont témoigné – mais il est annoncé et aucun propos partisan n’est ajouté. On est dans le compte rendu pur, dans la découverte de la force d’une pensée qui aime le travail bien fait (et dans une certaine mesure on comprend que si cette volonté de continuation de l’entreprise a pu exister, c’est parce qu’il y avait la certitude de pouvoir faire mieux de la part de ceux qui utilisaient quotidiennement les produits et machines). On est quasiment dans un récit journalistique, mais vécu et doué d’une âme. Résultat : le public est hypnotisé jusqu’à la fin. Pierre FRANCOIS « 1336 », de et par Philippe Durand. Au 11 • Gilgamesh Belleville à 20 h 10, sauf le mardi,

du 6 au 28 juillet à Avignon, dans le festival off. Photo : Pierre Francois.

HOLYBUZZ

Page 34: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

www.lapetiterevue.fr

www.facebook.com/LaPetiteRevue

« 1336 »

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin Le 28 septembre 2010 la direction d’Unilever annonce la fermeture de son usine de Gémenos (dédiée à la production des thés Lipton), pourtant rentable. Refusant le plan social, les ouvriers entament alors une lutte qui durera 1336 jours. Les procédures judiciaires s’enchaînent : chaque fois déboutée par les tribunaux, la multinationale tente d’imposer quatre Plans de Sauvegarde de l’Emploi, faisant pression chaque jour davantage sur les salariés qui ne lâchent rien. Le conflit s’achève en mai 2014 : les ouvriers décident de créer une Société Coopérative et Participative et de relancer la production. Fruit d’interviews d’ouvriers de l’usine menées par Philippe Durand en 2015, « 1336 » offre un témoignage passionnant. Le passage de l’artisanat à la production industrielle (« À l’époque, c’était du bon produit. Maintenant, c’est du vol »), l’attachement à l’outil de travail, l’organisation de la résistance, les solidarités et divisions créés par un conflit de quatre ans sont restitués avec humanité, sans afféterie. Les témoignages, tantôt drôles (cet ouvrier de droite décidant de se syndiquer), tantôt poignants (la découverte du don d’une voisine, pourtant peu aisée, pour soutenir le mouvement), font naître l’espoir. La sobriété du dispositif choisi par Philippe Durand (une lecture à la table) crée la juste distance pour faire entendre ces voix. Aujourd’hui, un nouveau modèle de gestion reste à inventer : si l’usine tourne, l’équilibre économique reste précaire. Un ouvrier conclut : « Même si on n’avait pas gagné, j’aurais eu raison de me battre. Maintenant, on ne va jamais souffler. C’est bien, au moins ça ne va pas être monotone. »

Y. A. « 1336 », festival off d’Avignon, le 11, 20h10.

LA PETITE REVUE

Page 35: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

LE SOUFFLEUR

Page 36: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

EN ATTENDANT NADEAU

En attendant Nadeau

Faire théâtre de la solidarithé

par Monique Le Roux Actuellement est présenté au Théâtre de Belleville 1336 (Parole de Fralibs), « une aventure sociale », écrite et interprétée par Philippe Durand, un beau spectacle inspiré par la lutte victorieuse, pendant 1336 jours, des ouvriers de Fralib contre la multinationale Unilever, pour sauver leur usine de Géménos et leurs emplois.

1336 (Parole de Fralibs). De et par Philippe Durand. Théâtre de Belleville jusqu’au 31 mai. Tournée jusqu’au 14 juillet.

« Faire théâtre de tout » : cette proposition d’Antoine Vitez trouve une réalisation exemplaire dans le spectacle 1336 (Parole de Fralibs). Philippe Durand, en jean et polo, est assis à une petite table, avec un grand cahier ouvert devant lui. A ses côtés, sur une autre table, des boîtes de thés et de tisanes multicolores, de la marque 1336, forment une pyramide : scénographie minimaliste pour une vraie performance théâtrale. Pendant une heure et demie, l’acteur transmet ce qu’il appelle, dans le programme, un « trésor populaire » : va-et-vient entre le texte, dont il tourne régulièrement les pages, et adresse directe au public, installé sur des gradins, par exemple à Belleville, ou de préférence en arc de cercle. Philippe Durand appartient à l’Ensemble artistique de la Comédie de Saint-Étienne, qui coproduit 1336 avec le Théâtre de Belleville. Il a participé à de nombreux spectacles du directeur, Arnaud Meunier ; il a travaillé avec Michel Vinaver, metteur en scène de deux de ses pièces, À la renverse et Iphigénie Hôtel. En 2014, à partir d’entretiens avec des habitants de Saint-Étienne, il avait déjà créé une petite forme, Paroles de Stéphanois, jouée dans des lieux très divers de la région. Il en va de même pour ces paroles de Fralibs, qui ont connu un grand succès au Festival d’Avignon 2017, qui avaient été entendues à Paris, quelques jours en janvier 2018, à la Maison des métallos : lieu porteur de toute une mémoire de luttes syndicales et politiques depuis 1937, sauvé de la vente à des promoteurs privés par une longue mobilisation, devenu établissement culturel depuis 2007, beau lieu en résonance avec le spectacle.

Page 37: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

© Stéphane Burlot

Au mois de mai 2015, peu avant le lancement de la marque 1336, Philippe Durand avait rencontré des ouvriers dans leur usine reconquise, à Géménos, près d’Aubagne, et mené des entretiens avec eux. Il les a retranscrits, en trente-sept séquences, de longueur variable, préservant l’oralité ; mais il a organisé, à partir des témoignages, un récit permettant de suivre les étapes de le lutte (Editions d’Ores et déjà, 2016). En 1997, la marque, d’origine marseillaise, Eléphant est intégrée à Fralib (Française d’alimentations et de boissons), filiale d’Unilever, qui fabrique aussi le thé Lipton au Havre et à Géménos. En 1988, l’usine du Havre est fermée et la production regroupée sur un seul site, fermé à son tour en septembre 2010, pour une délocalisation en Pologne et en Belgique. Dès lors les ouvriers vont se battre pour conserver leur outil de travail, en occupant les locaux et en menant une bataille juridique, par des plans de sauvegarde de l’emploi. Le 26 mai 2014 est signé l’accord de fin de conflit, permettant la création d’une coopérative ouvrière.

Philippe Durand commence in medias res avec la première phrase d’un ancien artisan : « moi, je suis boulanger de métier ». Il adopte l’accent marseillais, avec des variations pour la plupart des intervenants. Mais, dès la deuxième et troisième séquences, il donne la parole aux Havrais, ceux qui ont dû quitter leur région d’origine et cru conserver durablement leur emploi. Il préserve alors l’oralité, non par la prononciation du Sud, mais par la restitution de formes populaires : « alors eux y z’avaient dit qu’y fermaient le Havre / pour tout regrouper sur Gém’nos / et aujourd’hui r’gardez y nous r’font la même chose quoi.» Il change légèrement de registre pour les témoignages féminins ; mais plutôt que de risquer la caricature, il préfère signaler, d’entrée dans le texte, le passage à une locutrice : « au début on était que des femmes » ou « entre guillemets je suis maghrébine (…) moi mon père y nous a éduqués à la stricte ».

Page 38: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

En attendant Nadeau

Faire théâtre de la solidarithé

par Monique Le Roux Actuellement est présenté au Théâtre de Belleville 1336 (Parole de Fralibs), « une aventure sociale », écrite et interprétée par Philippe Durand, un beau spectacle inspiré par la lutte victorieuse, pendant 1336 jours, des ouvriers de Fralib contre la multinationale Unilever, pour sauver leur usine de Géménos et leurs emplois.

1336 (Parole de Fralibs). De et par Philippe Durand. Théâtre de Belleville jusqu’au 31 mai. Tournée jusqu’au 14 juillet.

« Faire théâtre de tout » : cette proposition d’Antoine Vitez trouve une réalisation exemplaire dans le spectacle 1336 (Parole de Fralibs). Philippe Durand, en jean et polo, est assis à une petite table, avec un grand cahier ouvert devant lui. A ses côtés, sur une autre table, des boîtes de thés et de tisanes multicolores, de la marque 1336, forment une pyramide : scénographie minimaliste pour une vraie performance théâtrale. Pendant une heure et demie, l’acteur transmet ce qu’il appelle, dans le programme, un « trésor populaire » : va-et-vient entre le texte, dont il tourne régulièrement les pages, et adresse directe au public, installé sur des gradins, par exemple à Belleville, ou de préférence en arc de cercle. Philippe Durand appartient à l’Ensemble artistique de la Comédie de Saint-Étienne, qui coproduit 1336 avec le Théâtre de Belleville. Il a participé à de nombreux spectacles du directeur, Arnaud Meunier ; il a travaillé avec Michel Vinaver, metteur en scène de deux de ses pièces, À la renverse et Iphigénie Hôtel. En 2014, à partir d’entretiens avec des habitants de Saint-Étienne, il avait déjà créé une petite forme, Paroles de Stéphanois, jouée dans des lieux très divers de la région. Il en va de même pour ces paroles de Fralibs, qui ont connu un grand succès au Festival d’Avignon 2017, qui avaient été entendues à Paris, quelques jours en janvier 2018, à la Maison des métallos : lieu porteur de toute une mémoire de luttes syndicales et politiques depuis 1937, sauvé de la vente à des promoteurs privés par une longue mobilisation, devenu établissement culturel depuis 2007, beau lieu en résonance avec le spectacle.

© Stéphane Burlot

Le passage rapide d’un personnage à l’autre exclut l’identification, si ce n’est par une plaisanterie, une manière de montrer le piteux état du polo, de participer à la critique de la société de consommation : « ça fait quatre ans que j’ai pas changé de vêtements mais / j’ai plus envie. » Comme chez l’acteur brechtien, la distance autorise parfois l’émotion. Sans se lever de sa chaise, dans un léger recul par rapport à la table, le conteur investit aussi son corps, dans l’histoire de la voisine retraitée, prête à donner un chèque de mille euros en soutien, ou dans l’évocation du boycott chez Auchan, par l’abandon de chariots remplis de produits Unilever. Il peut aussi faire rire aux dépens des patrons ou des vigiles de la société ETIC, en restituant la faconde des récits ou le pittoresque des imitations. En donnant ainsi la parole à ceux qui continuent à se battre pour la fragile survie de leur coopérative ouvrière, la Scop-Ti, Philippe Durand rend un bel hommage au courage et à la persévérance nécessaires à leur victoire. Il les montre dans leur diversité, de l’ancien électeur de Nicolas Sarkozy devenu adhérent de la CGT à Olivier, un des animateurs du mouvement, « un roc », en pleurs à l’annonce du premier des quatre jugements, de la réintégration de tous les salariés licenciés. Il fait comprendre les moments difficiles, individuels : une première grève pour la nouvelle venue, face aux chiens sans muselière, la rupture avec « la copine et tout un côté de la famille », communs : le choix entre la grosse prime de départ ou la lutte pour l’emploi, entre le chèque de 90 000 € ou le redémarrage de l’usine. Mais il met aussi en lumière la découverte de la solidarité au cours d’un tour de France, l’expérience de l’occupation partagée six mois durant, l’apprentissage du collectif contre l’individualisme régnant. Comme ce vrai spectacle politique veut éviter le registre militant, après la célébration de la dignité et de la liberté conquises dans la lutte, il se termine sur la fable de La Fontaine : « Le Loup et le chien », avec l’accent ! Et la représentation se poursuit par une rencontre, puis la vente de thés et tisanes 1336, encore peu disponibles sur l’ensemble du territoire.

À Sébastien Chaillou qui m’a fait découvrir le spectacle et inspirer l’expression « solidarithé ».

Page 39: (PAROLE DE FRALIBS) - lacomedie.fr · RegArts Bruno Fougniès ... qu’allons-nous devenir ? » d’Alexis Armengol (festival Off) et « The Great Tamer », de Dimitri Papaioannou

La Comédie de Saint-Étiennedirection Arnaud MeunierPlace Jean Dasté42 000 Saint-Etienne www.lacomedie.fr / 04 77 25 14 14

contacts presse

nationale Nicole Czarniak 06 80 18 22 75 | [email protected]

régionale Charlyne Azzalin 04 77 25 37 85 | [email protected]