Papeete to tatou oire 2010

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Le magazine d'information annuel de la capitale de la Polynésie française

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RÉTROSPECTIVE 4À Papeete en 2009Hommages

LE DOSSIER 12La commune de Papeete a cent vingt ansNaissance d’une villePapeete, capitale de la reine Pomare et du Protectorat La première commune de TahitiDéluge d’eau et de feuEntre les deux guerres, une ville en plein essorRaz-de-marée d’un nouveau genreLes maires de Papeete

PLAN DE PAPEETE 32Spécial Histoire de la ville

URBANISME - AMÉNAGEMENT 34Les Jardins de Paofai enchantent le front de merEn bref

API A PAPEETE 38Quoi de neuf en ville ?

ÉCONOMIE - COMMERCE 40Salons, projets, innovations, investissements…

CULTURE - ANIMATION 44Saison 2009 : pour tous les âges et tous les goûtsÀ Papeete, ça bouge !Et les lauréats sont…

DÉCOUVERTE - ENVIRONNEMENT 48L’Uranie : un livre d’histoire avec vueAssainissement des eaux usées : sur les railsEn bref

SURFER - LIRE 52Actualité de l’Internet et de l’édition ÉDUCATION - SOCIAL 54Taunoa, un pacte « gagnant – gagnant » originalPapeete soutient ses sans-abri et ses matahiapo

COMMUNE INFO 56Le BPU : Objectif propretéNouveaux matériels, nouveaux équipementsOrganigramme de la communeAnnuaire des services

Le 20 mai 1890, un décret du président de la République, Sadi Carnot, faisait de Papeete la première commune

des Établissements Français de l’Océanie (rebaptisés Polynésie française en 1957). Elle resta la seule pendant

plus d’un demi-siècle, jusqu’en 1945, quand fut créée celle d’Uturoa à Raiatea.

Nous célébrons donc en 2010 le cent vingtième a n n i v e r s a i r e d e n o t r e

commune de Papeete. À cette occasion, nous avons souhaité mettre en lumière son histoire souvent glorieuse et parfois cruelle, par un retour sur ses principales étapes. On en retient

que la jeune commune a dû affronter des maux et des périls considérables, soient-ils provoqués par la Nature ou par la folie des hommes. Papeete en sortit meurtrie, mais renforcée et décidée à se développer en dépit des obstacles et des handicaps.

Notre objectif a toujours été de faire respirer Papeete en la tournant davantage vers l’océan, en réhabilitant le front de mer pour le mettre à la disposition de la population. Il aura fallu une quinzaine d’années pour compléter une série de travaux lancée en 1994 avec la création du square Temarii a Teai, suivi de la promenade et du quai des yachts en 1996. Il y eut ensuite la place To’ata en 2000, la place Vaiete en 2001, le parc Bougainville en 2003, la place et le parking Jacques Chirac en 2004, le stade Bambridge en 2007, l’élargissement des voies de circulation en 2008 et, pour couronner le tout, les superbes Jardins de Paofai, inaugurés le 2 février 2010 et aussitôt adoptés par les jeunes et les familles avec enthousiasme. Nous remercions et saluons nos partenaires, l’État, le Pays et le Port autonome, dont le soutien a permis la réalisation de ce vaste programme.

Parallèlement, nous sommes satisfaits de la progression du grand chantier municipal de ce début de vingt-et-unième siècle, la mise en service d’un réseau collectif d’assainissement des eaux usées, sans lequel tout projet de développement urbain n’aurait aucun sens.

Mauruuru et bonne lecture

Michel BuillardDéputé - Maire de Papeete

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SOMMAIRE

Photo de couverture Patrick Schlouch

Chers habitants de Papeete, Chers visiteurs, Ia Orana

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Incendies destructeurs

Un des plus anciens immeubles du quartier Paofai est entièrement détruit par un incendie. Sur le front de mer, ses trois étages abritaient les Établissements Robert, spécialisés dans la vente de véhicules automobiles, motos, scooters

et pièces détachées. En fin d’année, le 12 novembre, le feu ravage deux magasins (Batipro et Point Enseignes), un garage (Villedieu) et un restaurant (Tom Grill) à Fare Ute. •

Police : collaboration renforcée

Séraphin Parra, 57 ans, prend ses fonctions à la tête de la police nationale à Papeete. Commissaire divisionnaire, il cumule également les fonctions de directeur de la Sécurité publique en Polynésie française, et de chef de

la circonscription de Papeete. Le nouveau commissaire dirige une équipe de 165 fonctionnaires d’État affectés à la sécurité de la ville. Il s’est fixé pour mission de continuer à faire diminuer la délinquance. « Les chiffres de 2008 sont les meilleurs de la décennie, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse, mais on ne doit jamais se satisfaire de cela ». Le nouveau chef de la pol ice a é g a l e m e n t é v o q u é u n e c o l l a b o r a t i o n r e n f o r c é e a v e c l a police municipale de Papeete, notamment e n m a t i è r e d e vidéosurveillance. •

Bus api

Trente-six autobus neufs de fabrication brésilienne, dont vingt de 47 places et seize de 30 places, desservent désormais la zone urbaine de Papeete. Fournis par la Société Tahiti Automobile (STA) pour un investissement de

800 millions de Fcfp, les véhicules api ont été bénis par

les katetika de la paroisse Saint- Joseph, avant d’être mis en service par Jacinthe Fatupua, présidente de RTU, en présence du fournisseur, Daniel Siu, de Willy Chung-Sao, gérant des réseaux de transports en commun de Tahiti, des chauffeurs de la zone urbaine et des associations de parents d’élèves. •

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A l’eau, la Terre ! Un obus dans le garage

Hommage à Milan Ratislav Stefanik

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Menacé de disparition par le changement climatique, Tuvalu est la vedette de cette Semaine de l’Eau organisée à la mairie par le ministère de l’Environnement. Les douze mille habitants de Tuvalu sont représentés par

l’association Alofa Tuvalu qui organise pour la première fois son opération A l’eau, la Terre dans le Pacifique. Au programme, projection de documentaires et débats sur les thèmes de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement. •

Astronome, homme politique, général et diplomate slovaque, voyageur et artiste (photographe), Milan Ratislav Stefanik avait construit un observatoire astronomique sur

les hauteurs de Sainte Amélie, au Mont Faiere en 1910. La municipalité de Papeete lui a rendu hommage à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de sa mort dans un accident d’avion

en 1919. Il arriva le 1er mai 1910 à Tahiti, où il passa une année, pour observer le passage de la comète de Halley. Apprécié par la population, qui lui donna le nom de Taata hio fetia (l’homme qui regarde les étoiles), il incita, par ses photographies notamment, plusieurs familles d’origine tchèque et slovaque à s’installer à Tahiti à partir de 1926. •

Un obus datant de 1869 est trouvé dans le garage Nippon Automoto à Mamao. Les militaires du service de déminage et de neutralisation des explosifs sont appelés pour le désamorcer. Un mécanicien avoue l’avoir trouvé, il y a déjà cinq

ans, puis entreposé dans son atelier sans avertir personne. Le haut-commissariat rappelle le danger de ces munitions, même très anciennes, et recommande, dans le cas d’une semblable découverte, de ne pas les déplacer et de prévenir immédiatement la police ou la gendarmerie. •

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Il aura fallu quatre ans à soixante-cinq élèves du lycée Saint Joseph de Punaauia pour réaliser cette rose des vents en marbre installée devant la stèle de Pouvanaa a Oopa place Tarahoi. Le projet,

financé par la mairie de Papeete à hauteur de 3,5 millions de Fcfp, visait à lutter contre l’échec scolaire et la déscolarisation tout en permettant aux jeunes de se réapproprier la ville en s’appuyant sur l’histoire des migrations polynésiennes. •

L a p l u p a r t d e s p e r s o n n a l i t é s politiques favorables au maintien de la Polynésie française

dans le cadre de la République se réunissent place de l’Autonomie à l’invitation du député - maire de Papeete pour célébrer le vingt-cinquième anniversaire du premier statut d’autonomie interne de 1984. Dans son discours, Michel Buillard revient sur la longue histoire institutionnelle du pays, souligne l’importance symbolique de la date du 29 juin et appelle à se rassembler autour des valeurs fondamentales de l’autonomie : respect, ouverture, démocratie et liberté. •

Rose des vents

Fête de l’Autonomie

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Inauguration, rue du docteur Cassiau, entre IEOM et CCISM, du nouvel immeuble administratif de l’Assemblée de la Polynésie française. Conçu par l’architecte

Michel Baccino, il a été baptisé Tetuna’e, du nom du premier arii du clan des Teva qui aurait aussi été le premier législateur tahitien. Deux siècles et demi avant l’arrivée du premier Européen, il fut l’inspirateur d’un ensemble de règles de vie dit « code Tetuna’e ». Une exposition permanente lui est consacrée. Commencé en mars 2007, le bâtiment dispose de 2 000 m2 de bureaux et 94 places de parking. •

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Pour la seconde année consécutive, Papeete célèbre la Journée internationale du Tourisme. À cette occasion, la commune propose de partir à la découverte de ses richesses culturelles. Une

randonnée dans la vallée de la Fautaua est conduite par Noël

Tauira, guide de randonnée pédestre. Une visite du quartier de la Mission est dirigée p a r l ’ h i s t o r i e n Yv e s B a b i n . U n premier panneau d’information est installé au parc Bougainville. Il fait partie d’un dispositif signalétique urbain q u i s e m e t t r a progressivement en place et représente un investissement de 20 millions de Fcfp. •

Nouveau bâtiment pour l’APF

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Journée internationale du Tourisme

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Le président Oscar Temaru, maire de Faa’a, accompagné de plusieurs ministres, était accueilli pour la première fois à Papeete par le député-maire, Michel Buillard, qui a qualifié

cette visite d’historique. Il fut notamment question d’intercommunalité et de coopération avec Faa’a en matière d’assainissement, ainsi que du programme d’investissement de Papeete pour les écoles. •

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Le président Temaru en visite officielle

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Vers 9h30, un communiqué du haut-commissariat annonçant l’arrivée imminente d’un tsunami provoque la panique et la coupure des télécommunications. Le communiqué évoque un important séisme de magnitude 8,3 au large

de Samoa (environ 2 500 kilomètres à l’ouest de Tahiti). La Polynésie française est finalement épargnée par le raz-de-

marée qui ravage Samoa et Tonga, faisant près de deux cents victimes. Néanmoins, les réactions incontrôlées de la population entraînent la paralysie immédiate des voies de circulation, des établissements scolaires et des réseaux téléphoniques fixe et mobile. Un plan de sauvegarde applicable en cas de nouvelle alerte doit être prochainement mis en œuvre dans chaque commune. •

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Alerte rouge au tsunami

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Christian Estrosi, maire de Nice, préside une chaleureuse cérémonie de jumelage entre Papeete et Nice, en présence d’une délégation emmenée par le député - maire Michel Buillard. Cette union officielle confirmant les liens

d’amitié entre les deux communes est importante pour le développement économique de Papeete et de la Polynésie française. Divers objectifs ont été fixés, parmi lesquels une semaine niçoise en Polynésie française en présence

de Christian Estrosi, d’élus niçois et d’une délégation de spécialistes sur des thèmes d’échanges entre les universités, l’assainissement des eaux, la biodiversité, le tourisme, ou encore les événements festifs... Une semaine polynésienne sera aussi organisée à Nice en août 2010. À cette occasion, une course de va’a sera disputée dans le cadre enchanteur de la Baie des Anges. Ce jumelage est une première pour Papeete, tandis que Nice est déjà jumelée avec une trentaine de villes du monde entier. •

À l ’ a n n o n c e d u tremblement de terre qui a détruit Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, le 12 janvier, faisant plus de

deux cent vingt mille victimes et privant d’abri deux millions de personnes, le maire de Papeete, Michel Buillard, prend l’initiative de constituer un collectif de solidarité baptisé Tahiti – Haïti 2010 dont il confie la direction à Marcel Luccin, ancien agent de la police municipale d’origine antillaise. Des urnes sont installées dans plusieurs endroits stratégiques de la ville et des manifestations publiques sont organisées pour collecter les dons. •

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Jumelage avec Nice

Solidarité Tahiti – Haïti

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Tahua va’a, maître de la pirogue polynésienne, Francis Cowan s’est éteint dans l’admiration générale le 4 janvier 2009 à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Olivier de Kersauson, son ami, a rendu un hommage public à cet « homme d’exception ». Francis Puara Cowan, naquit le 6 mai 1926 à Papeete, dans une famille de douze enfants dont il était le septième. Il étudia en Nouvelle-Zélande avant de prendre, en 1955, la direction de l’entreprise familiale d’aconage, J.A Cowan & Fils. Passionné de navigation, il consacra une grande partie de sa vie à la pirogue, rêvant de refaire les voyages de ses ancêtres polynésiens avec le ciel et la mer pour seuls guides. En novembre 1956, il faisait partie de l’équipage du Tahiti nui I, un radeau en bambou à bord duquel le navigateur français Eric de Bisshop prétendait rallier le Chili depuis Tahiti. Hélas, après cinq mois et douze jours de traversée océanique difficile, le radeau se brisa et les valeureux aventuriers furent recueillis

par la marine chilienne. En 1981, Francis Cowan se lançait dans la construction de Hawaiki nui, une pirogue double traditionnelle, sur laquelle il navigua jusqu’en Nouvelle-Zélande sans instrument. Sa dernière ambition était de réussir ce qu’il n’avait pu accomplir en 1956, rejoindre le Chili à la manière des anciens, à bord de sa nouvelle pirogue, la Hawaiki nui II, en cours de construction. •

Capitaine de goélette connu pour avoir été un courageux marin combattant pendant la Seconde Guerre mondiale au sein des Forces françaises libres, Louis Le Caill, dit Loulou, s’en est allé le 16 février 2009, à l’âge de quatre-vingt-six ans. Plusieurs personnalités ont assisté aux obsèques de líancien capitaine du Port autonome de Papeete, dont

le sénateur Gaston Flosse, le président de l’Assemblée Édouard Fritch et le député - maire Michel Buillard. Le cercueil a été porté par les agents de la police du Port autonome. L’inhumation a eu lieu au cimetière de l’Uranie. •

Le populaire patron de la pizzeria Lou Pescadou s’est éteint à Paris le 9 juillet 2009 à l’âge de soixante-trois ans, après plus d’un quart de siècle passé devant son four de la rue Anne-Marie Javouhey. Originaire du Sud de la France, Mario Vitulli, ouvrit son restaurant le 15 mars 1982 et connut aussitôt un grand succès qui ne s’est jamais démenti. •

Grande dame de la peinture polynésienne, Henriette Robin est partie le 12 avril 2009 à l’âge de quatre-vingts ans, laissant le souvenir de la simplicité et de la gentil lesse. D’origine italienne, elle s’était installée à Tahiti dans les années 1960. Elle exposa pour la première fois en 1963 à l’École

philanthropique chinoise. Dans ses natures mortes aussi bien que dans ses portraits de vahine ou d’enfants, sa peinture évoque le foisonnement de la vie polynésienne. •

Ce brillant juriste, spécialiste des finances publiques, nous a quittés le 22 novembre à l’âge de soixante-neuf ans. Né à Papeete le 3 juin 1940, il y vécut les vingt premières années de sa vie. Après de brillantes études en métropole, il devint fonctionnaire au ministère des Finances et acheva sa carrière comme conseiller à la Cour des Comptes. Très attaché à sa famille et à

son fenua, il y revenait régulièrement passer ses vacances avant d’y prendre sa retraite en 2000. Resté très actif, il fut sollicité en 2004 par le président Oscar Temaru pour diriger le ministère de l’Économie et des Finances. Déçu par l’instabilité politique chronique, il reprit ses distances avec la politique en 2006. Particulièrement motivé par l’intérêt public, il avait néanmoins accepté de rejoindre le cabinet du président Temaru en février 2009 en qualité de conseiller spécial. •

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Francis Cowan, tahua va’a

Louis Le Caill, capitaine courageux Mario Vitulli n’accueille plus

Henriette Robin, la peinture rayonnante

Emile Vanfasse, servir son pays

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qu i nous ont qu i t tés en 2009

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L a commune de Papeete célèbre ses cent vingt ans d’existence en 2010. Elle fut la première des quarante-huit communes polynésiennes à être

organisée dès 1890, dix ans après l’annexion de Tahiti et ses îles par la France. Ce fut l’aboutissement logique des choix effectués par trois personnalitésexceptionnelles : le pasteur Crook qui fonda la ville en 1818, la reine Pomare IVqui en fit sa résidence et le cœur de son royaume en 1827, et l’amiral Bruatqui la choisit comme capitale du protectorat français en 1843. À la fois brève et déjà longue, l’histoire de Papeete fut ponctuée d’épreuvescruelles et de périodes difficiles dont elle sortit toujours plus forte et plus solide.

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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L a commune de Papeete célèbre ses cent vingt ans d’existence en 2010. Elle fut la première des quarante-huit communes polynésiennes à être

organisée dès 1890, dix ans après l’annexion de Tahiti et ses îles par la France. Ce fut l’aboutissement logique des choix effectués par trois personnalitésexceptionnelles : le pasteur Crook qui fonda la ville en 1818, la reine Pomare IVqui en fit sa résidence et le cœur de son royaume en 1827, et l’amiral Bruatqui la choisit comme capitale du protectorat français en 1843. À la fois brève et déjà longue, l’histoire de Papeete fut ponctuée d’épreuvescruelles et de périodes difficiles dont elle sortit toujours plus forte et plus solide.

1890 - 2010La commune a cent v ingt ans

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Quand les premiers Européens la découvrirent, en 1767, Tahiti était divisée en plusieurs

districts ou chefferies. Le territoire de Papeete faisait alors partie du district Te Pori o nuu s’étendant d’Arue jusqu’aux limites de Faa’a et dont le marae principal était Tarahoi.

Considérée comme le mouillage le plus sûr de l’île, la baie de Matavai fut longtemps le havre tahitien privilégié des navires étrangers. C’est notamment à cet endroit que débarquèrent Samuel Wallis en 1767, James Cook en 1769 puis lors de ses deux voyages suivants, le capitaine Bligh sur le Bounty en 1789 et les missionnaires du Duff en 1797. Toutefois, au début du siècle suivant, le vent tourna en faveur d’une autre rade située plus à l’ouest et jusque-là délaissée : Papeete. La première indication relative à Papeete (que l’on appelait alors Pare ou Opare) est pourtant élogieuse. Elle apparaît dans le journal de Maximo Rodriguez, interprète au sein d’une modeste mission d’évangélisation espagnole installée à Tautira. En juillet 1775, il se lance dans un tour de l’île, parcourant « par voie de terre tout le district de Opare qui est très peuplé et agréable. On trouve ici des maisons meilleures que celles de l’île, de la terre de bonne qualité, et il est très étendu, car il a ses vallées très peuplées et ses plantations d’une assez vaste superficie. » Dès 1788, William Bligh, commandant du Bounty, remarque les dangers du mouillage de Matavai en cas de mauvais temps. Il est à Tahiti pour charger une cargaison de plants d’arbre à pain. Son expédition s’achèvera en épopée l’année suivante par la plus célèbre mutinerie de l’Histoire. Le rigoureux capitaine s’enquiert d’un abri plus sûr. « Le 12 (octobre), j’allai dans la chaloupe examiner les ports des environs d’Opare et trouvai que le récif en avait formé deux, consigne-t-il. Le plus à l’ouest est le plus commode, tant pour entrer que pour sortir,

mais il n’est pas bien à l’abri du vent de nord-ouest, ni de la mer. Les habitants appellent ce port Tauni (Taunoa). »

Révolution chrétienne

Une décennie plus tard, le 5 mars 1797, les premiers missionnaires britanniques descendent du Duff, un navire affrété par la Missionary Society fondée à Londres dix-huit mois plus tôt. Ils s’installent à Matavai sous la protection de Pomare I. Sa position de chef du district préféré des Européens et le prestige qu’elle lui confère nourrissent l’ambition de Pomare d’unifier Tahiti et ses îles sous sa domination. Poursuivant le même rêve, son fils, le batailleur Pomare II, est en perpétuel conflit avec les chefs voisins. En 1806, un soulèvement général le contraint cependant à se retirer à Moorea, traditionnelle retraite des guerriers fugitifs. Désormais menacés, les missionnaires l’y rejoignent. Pomare II reçoit leur enseignement, apprend à lire et écrire le tahitien. En 1812, il se convertit au christianisme. Son exil s’éternise, mais une occasion de revanche se présente en 1815. S’appuyant sur de solides alliances à Moorea et aux îles Sous-le-Vent, soutenu par des Européens possédant des fusils et même un canon, il rassemble une armée, débarque à Tahiti et défait ses ennemis à la bataille de Fei pi, devenant ainsi le premier roi de l’île. Sa magnanimité à l’égard des vaincus tranche avec les cruelles coutumes païennes. La population tahitienne se convertit en masse au christianisme, les missionnaires retrouvent leur liberté d’action et de mouvement.

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Pomare II

N a i s s a n c e d ’ u n e v i l l eL E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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Les trois bâtiments de la mission Crook à Paofai (vers 1825)

Vue de Papeete depuis la maison du pasteur Crook (vers 1820)

Crook,une vie consacrée au Pacifique

W il l i a m P a s c o e C r o o k , l e f o n d a t e u r d e Papeete, était missionnaire, maître d’école

et pasteur. Il naquit le 29 avril 1775 à Dartmouth en Angleterre. D’abord valet de chambre, il fut accepté comme artisan étameur par la nouvellement créée Missionary Society de Londres (rebaptisée London Missionary Society en 1818) et embarqua en juillet 1796 à bord du Duff en partance pour les mers du Sud. En juin 1797, il fut laissé seul aux îles Marquises où, malgré de rudes conditions, il parvint à se maintenir pendant dix-huit mois avant de regagner l’Angleterre. Le Révérend Samuel Greatheed, un des dirigeants de la Missionary Society, le choisit comme assistant pour la rédaction d’un dictionnaire de la langue polynésienne et d’un ouvrage sur les Marquises. Il épousa Hannah Dare qui lui donna un fils et huit filles.

En 1803, Crook embarqua pour une nouvelle mission dans le Pacifique, avec sa famille cette fois, et s’installa en Australie, créant le premier pensionnat du pays. En décembre 1814, il prenait la décision de retourner dans les îles. Pendant un an, il suivit des cours de médecine et d’imprimerie et, en janvier 1816, partit pour Tahiti. Il y fut nommé pasteur et y officia jusqu’en 1830. Il retourna alors à Sydney pour ouvrir une école de jeunes filles. William Crook mourut le 14 juin 1846 à Melbourne où il s’était finalement établi. •

N a i s s a n c e d ’ u n e v i l l e

Prestigieux voisinage

Un de ces enflammés de Dieu hors du commun, William Crook, fut le fondateur de Papeete. Après un premier séjour aux Marquises (v. encadré), il réapparaît à Tahiti en 1816, avec sa famille. Il vit d’abord à Moorea puis, deux ans plus tard, décide de s’établir à Papeete, qu’il baptise Wilks Harbour en l’honneur d’un des directeurs de la LMS. Il fait bâtir sa maison sur la colline de Faiere, qu’il appelle Mount Hope (Mont Espoir), où il s’installe définitivement le 18 avril 1818. Sur le bord du lagon, à Paofai, il fait construire un temple, une école et même un hôpital. Crook et sa famille côtoient bientôt des voisins de marque. En 1821, le pasteur mentionne dans son journal la présence de la reine Teremoemoe, épouse de Pomare II, accompagnée de sa fille, la princesse Aimata (la future reine Pomare IV), et de son fils nouveau-né (Pomare III). Le fait est confirmé par un autre missionnaire, William Ellis, qui écrit : « Après avoir ramé pendant quatre heures parmi les bancs de sable et les récifs, nous atteignîmes Papeete ou Wilks Harbour où la Reine et sa soeur habitaient. (...) Au sommet d’une colline, sur les contreforts d’une chaîne s’étendant de la plage jusqu’aux montagnes escarpées de l’intérieur, M. Crook, jadis dans cette station avait construit sa demeure. » •

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Après la mort de Pomare II, qui succombe à la filariose en 1821, puis celle, prématurée, de

son fils, Pomare III, emporté par une dysenterie à l’âge de sept ans, le pouvoir royal échoit à la sœur du jeune roi défunt, Aimata, quatorze ans, intronisée reine Pomare IV en 1827. À partir de cette date, Papeete devient le centre de la vie économique, politique et religieuse du royaume.

Oubliée la baie de Matavai, Papeete est désormais le mouillage préféré des visiteurs. Lieu d’échanges commerciaux et de transit, les bateaux sont de plus en plus nombreux à y relâcher, mais, revers de la médaille, le port souffre d’une grande insécurité. Jacques-Antoine Moerenhout, homme d’affaires français d’origine belge, arrive à Papeete en 1829. Il confirme cette

situation : « Quand il y avait dix à douze bâtiments dans le port, ce n’était que rixes, combats, cris, tapages (...). Ces excès devinrent tels que, s’il n’y avait pas eu de saison où les navires ne viennent qu’en petit nombre, il serait devenu impossible de vivre en ce lieu ». Nommé consul des Etats-Unis, il est lui-même gravement blessé lors d’une agression nocturne à son domicile, sa jeune épouse chilienne est tuée.

Ville royale

L’explorateur français Dumont d’Urville rejoint Tahiti à la tête d’une expédition scientifique en 1838. Son navire, l’Astrolabe, mouille dans la rade de Papeete. Il rend visite à Pomare IV qu’il découvre installée dans : « Une misérable habitation à

environ cinquante pas du village. (...) Au milieu d’un petit bois de goyaviers, sous un modeste hangar, se trouvait réunie la cour taïtienne ». Il vante la maison de George Pritchard, consul britannique et conseiller de la reine : « (Son) palais paraît vaste, commode et ses alentours annoncent à l’instant que c’est l’habitation du véritable souverain de ces îles ». Dumont d’Urville note

que, par rapport à sa première visite en 1823, les populations se sont déplacées de Matavai vers Papeete qu’il dépeint comme : « Une ville et même une ville royale. On y trouve un et même plusieurs palais, des consulats anglais, français et américain, avec les pavillons des nations qu’ils représentent ; un môle ou quai de débarquement, des hôtels, des boutiques, des enseignes, etc. en un mot tout ce qui constitue une ville. Il faut dire aussi que d’un coup d’oeil, on embrasse l’ensemble de cette ville qui n’a guère qu’une seule file de maisons ou cases qui bordent la grève. » Papeete concentre déjà la plus grande partie du commerce de Tahiti. Une soixantaine de navires mouillent dans la rade chaque année.

Mésentente cordiale

Tahiti fait alors l’objet d’une rivalité entre Français et Anglais. Papeete est au cœur de cette lutte d’influence. En 1836, deux religieux français, les pères Louis Laval et François Caret tentent d’y fonder une mission catholique. Ils sont aussitôt expulsés. Pour laver l’affront, la France dépêche une frégate, la Vénus, à Tahiti où elle arrive en août 1838. Son commandant,

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Papeete, capitalede la reine Pomare et du Protectorat

La reine Pomare IV en 1851

Jacques-Antoine Moerenhout, consul de France

George Pritchard, consul d’Angleterre

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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Abel Dupetit-Thouars, adresse un ultimatum à Pomare IV qui n’a pas d’autre choix que de signer, le 4 septembre, une convention accordant la liberté de commerce et de séjour aux Français. Moerenhout est nommé consul de France. Pourtant, la reine dénonce le traité dès le départ du navire de guerre français, interdisant le culte catholique. Quatre ans plus tard, en mai 1842, Dupetit-Thouars, nommé commandant des forces navales du Pacifique, est aux Marquises. Sur ses recommandations, la France a décidé d’annexer l’archipel pour y établir une base militaire et un bagne. Le contre-amiral n’a aucune instruction concernant Tahiti, mais, informé de la gravité de la situation par son ami Moerenhout, il décide de s’y rendre et, le 29 août 1842, la

frégate Reine blanche relâche dans la rade de Papeete. Dupetit-Thouars comprend rapidement que l’anarchie règne dans la ville. Le consul lui fait aussi valoir que l’absence de Pritchard, en mission en Angleterre, fournit l’occasion idéale de mettre la main sur Tahiti. Dupetit-Thouars prend alors sur lui d’établir un protectorat français. D’abord rétive, retirée à Moorea, la reine doit bientôt se résigner. Le texte du traité qu’elle accepte finalement de signer attribue à la France non seulement la défense, le maintien de l’ordre et les relations extérieures du royaume, mais aussi la gestion du port de Papeete, sa plus importante source de revenu. Pomare IV reniera sa

signature une fois de plus dès le retour de Pritchard.

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Papeete, capitalede la reine Pomare et du Protectorat

L’amiral Dupetit-Thouars

La rade de Papeete en 1848

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La guerre

Le capitaine de vaisseau, Armand Joseph Bruat, nommé gouverneur des Marquises, est aussi commissaire du roi auprès de Pomare. Il décide de s’installer à Tahiti où il arrive le 4 novembre 1843 à bord de l’Uranie et choisit aussitôt Papeete comme quartier général. « Pour rester maître du pays, écrit-il, il faut occuper le port où se font les transactions. » Six mois plus tard, Papeete a déjà complètement changé. Constructions militaires et civiles, voies, ponts, donnent un aspect « moderne » à la ville, dont la population a beaucoup augmenté. La situation politique reste toutefois confuse. Certains chefs soutiennent le protectorat, tandis que d’autres, au contraire, demeurent fidèles à la reine et contestent la présence française. Ils rassemblent leurs troupes au fond des vallées et sur les montagnes, menant des actions de guérilla. La population fuit Papeete et la reine s’échappe aux îles Sous-le-Vent en août 1844. Le chef Paraita est nommé régent du royaume. En mars 1846, les rebelles envahissent encore Papeete par l’ouest, mais l’arrivée en renfort de l’amiral Hamelin, avec plusieurs navires de guerre, permet enfin de rétablir la paix. Pomare IV sent alors le pouvoir lui échapper, elle accepte de rentrer à Tahiti où Bruat la reçoit avec tous les honneurs en février 1847.

Ces troubles ont déplu à Paris. Bruat est rappelé. En 1848, un recensement organisé par son successeur dénombre 1 148 Tahitiens et 296 Européens vivant à Papeete (soit un sixième de

la population de l’île), à côté d’environ 1 600 militaires.

Une touriste française, la vicomtesse de Saint Mars, livre ses impressions sur le petit chef-lieu à cette époque : « L’aspect de Papéiti est à la fois naïf et charmant. Des cases d’une blancheur éclatante rient et chantent, à l’ombre de leurs jardins pleins de cocotiers, de goyaviers, d’orangers, de citronniers et de pandanus. » •

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Papeete, capitalede la reine Pomare et du Protectorat

Ville d’eau

« La ville doit son nom à un ruisseau appelé Vai’ete ou Pape’ete qui jaillit d’une source située au pied d’une colline derrière le palais du gouvernement » (Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens)

Ville d’eau, Papeete est arrosée par quatre rivières : d’est en ouest, la Fautaua, la Papeava, la Vaiami et la Tipaerui. La source lui ayant donné son nom existe toujours, c’est le Bassin de la Reine, lieu calme et préservé que l’on peut admirer place Tarahoi, derrière l’Assemblée de la Polynésie française. •

Bruat, gentleman gouverneur

Premier gouverneur français des Établissements Français de l’Océanie (EFO) en 1843, l’amiral Armand Joseph Bruat est une figure éminente de l’histoire de Papeete. Sa mission prioritaire était de ramener l’ordre et la paix dans une île livrée aux malfaisants de tout poil à la grande époque de la chasse à la baleine et autres trafics juteux. Au surplus, une bonne partie de la population tahitienne, proche des missionnaires anglais, dont la reine Pomare elle-même, était évidemment opposée à la mainmise de la France. Bruat se montra ferme

et fut contraint d’utiliser la force, mais il le fit avec habileté, sans excès et sans haine. Excellent administrateur, urbaniste et diplomate, il adoucit les lois puritaines imposées par les missionnaires anglais, notamment l’interdiction de danser, et s’attira l’amitié de la reine. « Mon peuple et moi, nous l’avons tous connu, aimé et apprécié. Je n’oublierai jamais la générosité de ce gouverneur distingué », écrivait-elle à son propos en 1861.

À son retour de Tahiti, Bruat fut nommé préfet à Toulon puis gouverneur des Antilles. Il acheva sa carrière comme commandant en chef de la flotte française en Crimée. Il mourut en mer du choléra, le 19 novembre 1855, à l’âge de cinquante-neuf ans, alors qu’il regagnait la France. En 1861, il fut question de lui ériger une statue à Papeete, mais cela ne se fit jamais. En revanche, la plus belle avenue de Papeete porta son nom jusqu’en 2006. •

Armand-Joseph Bruat

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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Pendant plus de trente ans, pas moins de 14 gouverneurs, commandants et autres

commissaires se succèdent auprès de la reine Pomare, jusqu’à sa mort en 1877. Trois ans plus tard, le 29 juin 1880, son fils et héritier le roi Pomare V cède ses États à la France. Le 20 mai 1890, la commune de Papeete est officiellement créée. Elle restera la seule de la colonie pendant plus d’un demi-siècle, jusqu’à l’organisation de la commune d’Uturoa en 1945.

Commissaire de la République, puis commissaire impérial de 1851 à 1854, le vice-amiral Théogène-François Page fait de Papeete un vrai port. Il aménage des quais, des magasins, une cale de halage, des ateliers… La rade est de plus en plus fréquentée toute l’année.

Le capitaine de vaisseau Saisset, nommé commissaire impérial en mai 1858, veut une ville moderne, propre et sûre. Les rues sont baptisées, la circulation est réglementée, une brigade de mutoi à cheval est créée. Dans la même veine, le gouverneur Emile de la Roncière prend un arrêté en 1867, qui transforme l’aspect de la ville. Pour réduire les risques d’incendie, il proscrit l’usage des couvertures végétales pour les constructions. Les fours tahitiens sont interdits en plein air. Il est défendu d’élever des animaux de ferme à l’intérieur de la ville. La construction des lieux d’aisance doit répondre à certaines normes. Les cours d’eau sont protégés.

Planche embellit la ville

La reine Pomare IV s’éteint le 17 septembre 1877 dans sa résidence de Papeete après cinquante ans de règne. On afflue de toutes parts pour accompagner sa dépouille jusqu’à Arue. À la demande du commandant Paul Serre, une assemblée des chefs est rapidement constituée. Elle intronise le prince Ariiaue, 38 ans, sous le nom de Pomare V.

Jacques-Ferdinand Planche, commissaire de la République nommé en 1878, entreprend de nombreux travaux d’aménagement et d’embellissement de Papeete. Le Messager de Tahiti s’en fait l’écho : « De nouveaux canaux fournissent une eau que l’on était obligé d’aller chercher très loin. (…) Simultanément, la place du marché a été agrandie, ombragée par un toit et ornée en son milieu d’un bassin grillagé, flanqué de deux fontaines. Ensuite la place du Gouvernement a été aplanie et symétriquement plantée d’arbres

(…). L’innovation principale est l’installation d’un kiosque à musique couvert de verdure, entouré de lianes aux fleurs bleues qui serpentent et s’entrelacent le long de ses parois (…). À ces améliorations, il faut ajouter l’alignement des rues, la plantation et l’amorce des quais, la confection des trottoirs modèles, le remplacement des purau par des arbres beaucoup plus avantageux au point de vue de la propreté, de l‘ombrage et de la tranquillité des propriétaires, et tout le monde sera unanime à déclarer que M. le Commandant Planche laisse dans la colonie des souvenirs impérissables. »

L’annexion

Dès sa prise de fonction en février 1880, Isidore Chessé, premier commandant civil des Établissements français de l’Océanie (EFO), entame des négociations avec Pomare V visant au rattachement du protectorat à la France.

C’est chose faite le 29 juin 1880.

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La première communeL E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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Dans un acte contresigné par neuf chefs, onze notables et le commandant Chessé, le roi déclare : « Remettre complètement et pour toujours entre les mains de la France le gouvernement et l’administration de nos États, comme aussi tous nos droits et pouvoirs sur les îles de la Société et dépendances. Nos États sont ainsi réunis à la France, mais nous demandons à ce grand pays de continuer à gouverner notre peuple en tenant compte des lois et coutumes tahitiennes. » L’annexion est approuvée à Paris, à l’unanimité des membres présents au Sénat et à la Chambre des députés. Les EFO regroupent désormais Tahiti, Moorea, Mehetia et Tetiaroa dans l’archipel de la Société, Raivavae et Tubuai aux Australes, les Tuamotu - Gambier. Les Marquises sont déjà françaises depuis 1842 et Rapa le sera en 1887. Les îles Sous-le-Vent demeurent indépendantes.

Décret présidentiel

Dès 1876, une commission chargée d’élaborer un projet d’organisation municipale à Tahiti avait été nommée par le gouverneur. Sans suite immédiate. Une décennie plus tard, en décembre 1886, un conseil d’hygiène et de salubrité publique

est créé « en attendant l’organisation d’un conseil municipal à Papeete ».

Le 20 mai 1890, le président de la République Sadi Carnot signe un décret instituant dans les EFO une commune ayant pour chef-lieu Papeete, sur le modèle de Nouméa l’année précédente. Papeete devient ainsi la première commune polynésienne. Le rapport du ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies, Jules Roche, accompagnant le projet de décret souligne : « L’importance de la ville de Papeete, principal centre commercial

des archipels environnants, dont la population s’élève à 3 500 habitants, jouissant presque tous de la qualité de Français. »

Le décret présidentiel sera suivi d’un arrêté d’application du 25 septembre 1890 signé par le gouverneur Lacascade. Les recettes de la municipalité sont inscrites sur le budget de la colonie. Elles proviennent de l’octroi de mer, des patentes fixes et proportionnelles et des licences. Les électeurs de Papeete sont convoqués le 23 novembre pour désigner les quinze membres du conseil municipal. L’élection a lieu au suffrage universel et au scrutin de liste.

Le 1er décembre 1890, François Cardella, pharmacien, est élu maire, Victor Raoulx, marin et négociant, premier adjoint et Joseph Langomazino,

avocat et journaliste, deuxième adjoint. La première mairie est située en face du marché. « C’était un très grand et spacieux bâtiment avec une galerie sur les quatre côtés », décrit Louis Etienne Raoulx dans son journal. Ce bâtiment sera détruit le 22 septembre 1914 lors du bombardement de Papeete. Les services municipaux s’installent alors dans l’ancienne Ecole des Sœurs sur un vaste terrain légué par la colonie, à l’endroit où l’Hôtel de ville se trouve encore aujourd’hui. •

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La première commune de Tahiti

Bon vin et lits propres

W.K. Bull, voyageur anglo-saxon, découvre Papeete en 1858. Il en apprécie le confort et les prix abordables : « La ville possède suffisamment de lieux publics où l’on peut acheter une bouteille de bière, du bon vin de Bordeaux ou des liqueurs pour deux shillings. Il existe plusieurs hôtels et celui que je choisis est confortable, avec de grandes chambres bien aérées et, bien entendu, puisque nous sommes en terre française, avec des lits propres. Le prix est d’un dollar et demi par jour avec les deux classiques repas français, déjeuner et dîner accompagnés d’un excellent vin rouge et de café. »

François Cardella,premier maire de Papeete

Mairie de Papeete ( fon du 19e siècle)

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La vie s’écoule paisiblement à Papeete au tournant du vingtième siècle. La commune grandit à

la faveur du développement économique et d’un tourisme naissant, nourri par la beauté des sites et le mythe du paradis terrestre. Pourtant, dans ce ciel serein, le malheur va bientôt frapper.

Un recensement de juin 1902 révèle que Papeete compte précisément 3 720 habitants, soit la moitié de la population tahitienne. La grande majorité (2 694) sont des Polynésiens, le reste étant partagé entre 811 popa’a, dont 286 Français, et 215 Chinois. La petite bourgade coule des jours tranquilles au milieu de la verdure et des fleurs. Seul souci du moment, les rapports entre le gouverneur et le jeune conseil municipal de Papeete, provisoirement unique assemblée élue de la colonie, sont assez tendus.

La colère du ciel

C’est dans cette ambiance bucolique et étriquée de Clochemerle colonial que Papeete est brutalement réveillée à la réalité par une catastrophe inattendue en février 1906.

Pendant le dix-neuvième siècle, les cyclones furent très rares. Il n’y en eut que deux, l’un en 1825 et l’autre en 1878, lesquels n’avaient touché que les Tuamotu. En janvier 1903, un cyclone particulièrement violent s’abat sur les Tuamotu. Sur un total de 515 victimes, 377 périssent à Hikueru où, par malchance, la campagne de plonge à la nacre bat son plein. Deux ans plus tard, en 1905, l’archipel est à nouveau touché par un cyclone, dont les dégâts sont toutefois limités et qui ne fait que huit victimes.

À Tahiti, on se sent désormais à l’abri d’un tel désastre pour au moins une génération. En l’absence de toute information météo, la surprise est donc totale quand, dans la nuit du 7 au 8 février 1906, la ville est inondée par la mer et en grande partie détruite par des vents monstrueux. Dans son rapport, le gouverneur Jullien écrit : « Vers deux heures et demie du matin, d’un seul coup, une vague formidable s’abattit

sur la ville, pénétrant les habitations jusqu’à une distance d’environ cent quatre-vingts mètres, brisant toutes les clôtures, ébranlant un grand nombre de maisons. Une seconde vague plus forte encore ne tardait pas à succéder à la première, continuant son œuvre, enlevant et renversant tout. La situation est restée la même jusqu’à 9 heures du matin, heure à laquelle, un coup de mer plus violent que les autres est venu achever de briser ce qui se trouvait dans son cercle d’action. Presque aussitôt un vent d’une violence extrême a soufflé de la montagne, brisant les arbres et menaçant les habitations restées debout. (…) Le spectacle de ce qu’était la veille encore Papeete, la ville des verdures et des fleurs, était navrant : arbres détruits, rues ravinées et creusées en torrents, quais disparus, magasins effondrés et béants, maisons les unes sur les autres entassées, débris sans nom, stupeur des victimes. (…) Deux morts sont à déplorer et de très nombreux blessés. 327 maisons (sont) détruites, soit la moitié environ de la ville (…) ; les quais sont arrachés, la mer ronge directement la place, le wharf ne se tient plus, tout l’arsenal a disparu sauf les charbons de la Marine… Plus de cale de halage, plus d’outils, plus de machines, plus de cadastre ; les bâtiments du Port, de la Police, des Contributions, de la Poste, le Lazaret, disparus. »

Au matin, on prend la mesure du désastre. Les quartiers de Taunoa, Patutoa, Fare Ute et Paofai ont particulièrement souffert. Il n’y a heureusement que deux victimes à Tahiti, mais plus de cent vingt aux Tuamotu. Les dégâts sont immenses, de nombreux arbres sont détruits, mais les habitants vont s’attacher avec ardeur à effacer rapidement les vestiges du cyclone, en reconstruisant et en plantant.

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D é l u g e d ’ e a u e t d e f e u

Raz-de-marée dans la rue des Remparts (1906)

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Les Allemands rasent la ville

Tout semblait rentré dans l’ordre, mais Papeete allait bientôt connaître un nouveau drame. L’année 1914 avait pourtant bien commencé pour les Établissements Français de l’Océanie (EFO). La colonie émergeait de son isolement, d’abord grâce au canal de Panama dont l’ouverture allait considérablement réduire la distance séparant Tahiti de la métropole, et aussi grâce à l’installation d’une station radio qui allait enfin lui assurer une liaison directe et permanente avec le monde extérieur.

Un autre événement, bien plus grand encore, se produisit toutefois cette année-là : le 3 août, la guerre éclatait en Europe. Le croiseur français Montcalm, de l’escadre d’Extrême-Orient, mouillait alors dans la rade de Papeete. Informé de la gravité de la situation par la radio du bord, l’amiral Huguet décida de regagner Nouméa au plus vite, laissant Tahiti sous la seule protection bien fragile de la Zélée. Cette petite canonnière vieillissante de 680 tonnes, basée à Papeete depuis une douzaine d’années, était commandée par le lieutenant de vaisseau Maxime Destremau (une rue de Papeete porte son nom, parfois orthographié Destremeau), 39 ans, qui se trouva du jour au lendemain bombardé responsable de la défense de la colonie.

Le 29 août 1914, la confirmation officielle de la guerre contre l’Allemagne était apportée par un paquebot assurant la ligne entre Sydney et San Francisco. Tous les citoyens allemands résidant à Tahiti (ils représentaient alors plus de la moitié du commerce local) furent aussitôt enfermés à Motu Uta.

Puis, pendant de longues semaines, il ne se passa rien. Mais, au matin du 22 septembre (cette date devint également le nom d’une rue de Papeete), deux imposants navires se profilèrent à l’horizon. Il s’agissait des croiseurs allemands Scharnhorst et Gneisenau détachés de l’escadre allemande du Pacifique cherchant à regagner l’Allemagne le plus rapidement possible. Ils avaient un urgent besoin de vivres et surtout de charbon. Or, Papeete disposait justement d’une importante réserve de charbon et l’amiral Von Spee le savait. Il n’ignorait pas non plus que la ville était faiblement défendue.

En dépit du déséquilibre flagrant des forces en présence,

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D é l u g e d ’ e a u e t d e f e u

La rue de la Petite Pologne (Gauguin) dévastée par le raz-de-marée de 1906

Le centre ville détruit par les bombardements allemands en 1914

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les Allemands ne parvinrent pas à conquérir Papeete ni à s’emparer du charbon. Vers huit heures du matin, ce mardi 22 septembre, alors que les populations affolées par la présence des navires ennemis s’enfuyaient vers les hauteurs et les autres districts de Tahiti, les premiers coups de canon éclatèrent, mais sans faire de dégâts apparents. Aussitôt, Destremau ordonna la destruction des deux mille tonnes de charbon et le dynamitage de la passe. La canonnade reprit ensuite vers huit heures trente pendant quarante-cinq longues minutes. La moitié de Papeete fut détruite, y compris l’Hôtel de ville, par les obus mais surtout par l’incendie qui se déclara et se propagea rapidement aux constructions en bois du centre ville, autour du marché notamment. Il n’y eut que deux victimes, les habitants ayant déserté le quartier. Vers dix heures, les croiseurs allemands s’éloignèrent vers l’est et les Marquises avant de gagner les îles Falkland (Malouines) où ils furent surpris et coulés par les Anglais. L’incendie de Papeete dura trois jours. Il ne fut maîtrisé que dans la soirée du 24 septembre, et la réserve de charbon brûla pendant six mois. « Le feu avait détruit tout le bloc entre la rue de la Cathédrale, la rue de Rivoli, la rue Colette et la partie basse de la rue Bonard et le quai du Commerce. L’aspect de ce quartier vers 14h était terrible à voir. (…) Du parvis de la Cathédrale jusqu’aux quais, on ne voyait que ferrailles et tôles ondulées calcinées, tordues et quelques pans de murs noircis encore debout. » (Bengt Danielsson, Papeete 1818 – 1990) •

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Déluge d’eau et de feu

Les ravages

de la grippe espagnole

Tahiti fut informée de la fin de la guerre et de la victoire dès le 12 novembre 1918 grâce à la station radio de Fare Ute. On n’eut pourtant guère le loisir de célébrer l’événement. Quatre jours plus tard, un navire en provenance de San Francisco, le Navua, arrivait à Tahiti, avec trois malades de la grippe à son bord. Deux d’entre eux furent isolés en quarantaine, mais, erreur ou négligence, le troisième fut hospitalisé à Vaiami. Il mourut le 19 après avoir contaminé plusieurs personnes. Dans le même temps, l’équipage du Navua était autorisé à descendre à terre. L’épidémie prit alors une ampleur incontrôlable.

À leur retour de France, quelques mois plus tard, les jeunes Tahitiens engagés dans le Bataillon du Pacifique découvrirent leur pays ravagé par la maladie. Le nombre de victimes est estimé à environ trois mille (Tahiti ne comptait alors que onze mille habitants) dont six cents à Papeete (20 % de la population de la ville).

La pandémie de grippe espagnole se prolongea jusqu’au milieu de 1919 et fit plus de vingt millions de morts dans le monde. •

Lieutenant de vaisseauMaxime Destremau

La canonnière Zélée dans le port de Papeete en 1914

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À partir de 1921, Papeete se développe rapidement. Ville cosmopolite, elle accueille

des représentants de dix-neuf nationalités à la fin des années 1930, les étrangers représentant environ un tiers de la population.

En 1921, Papeete comptait 4 601 habitants, puis 5 503 en 1926, 7 081 en 1931 et 8 436 en 1936. La ville s’étend sans plan bien établi. Confrontée à de nombreux défis avec un budget limité, la municipalité étale ses plus ambitieux chantiers sur plusieurs années (aménagement du réseau hydraulique, distribution de l’eau dans les quartiers, édification du nouveau marché, extension du cimetière…)

La voirie est adaptée à une circulation plus dense, les rues ne sont plus de simples allées plantées d’arbres, elles sont éclairées, on en prolonge certaines, on en trace de nouvelles. Les voies sont baptisées des noms de personnalités nationales ou locales. Papeete reste très vulnérable au feu. On construit un réservoir d’eau et une citerne. Des bouches à incendie sont installées dans tous les quartiers. La collecte et le traitement des ordures ménagères sont de plus en plus compliqués, on en fait des remblais.

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La rue de l’Est (Marechal Foch) dans les années 1920

Le front de mer dans les années 1930 ( à droite la Poste, plus loin l’hôtel Stuart)

E n t r e l e s d e u x g u e r r e s ,une v i l l e en p le in essor

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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La municipalité intervient déjà dans tous les domaines, social, culturel, sportif… Elle subventionne le Radio Club Océanien qui diffuse des informations sur les prix, les mouvements du port, la météo ainsi que de la musique locale ou internationale.

Destination séduisante

Dans les années 1920-1930, en partie sous l’influence de Gauguin, mort aux Marquises en 1903, Tahiti devient une destination prisée des artistes et des intellectuels. Ils font de brefs séjours, comme Henri Matisse, Georges Simenon et Elsa Triolet, ou décident de s’y installer, comme Alain Gerbault et l’Américain James Norman Hall. Le journaliste Jean Ably décrit Papeete en 1926 : « Cette avenue du front de mer, aux flamboyants maintenant

sur le point de fleurir, la plus majestueuse voie de Papeete, la plus animée, longe les entrepôts et bazars (…) pour aboutir à l’entrée du quai jalonnée de villas dans lesquelles gîtent fonctionnaires blancs et commerçants. »

Depuis l’ouverture du canal de Panama en 1914, Papeete est une escale fréquentée par les paquebots de croisière. On peut désormais rallier l’Europe sans franchir le Cap Horn ou traverser l’Amérique en train. À l’aube sinistre de la Seconde Guerre mondiale, Papeete est une ville prospère, pluriethnique et multiraciale, centralisant les institutions et les services nécessaires au fonctionnement de la colonie. Cité administrative, elle a aussi une vocation de capitale économique, avec son port et son centre commerçant où se côtoient le marché, les boutiques et les maisons de négoce. •

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Le quai des yachts vers 1930

E n t r e l e s d e u x g u e r r e s ,une v i l l e en p le in essor

Chinatown

E n 1864, un homme d’affaires d’origine écossaise, William Stewart, acquiert une immense propriété

à Atimaono, sur la côte sud de Tahiti, pour y planter du coton. Manquant de main-d’œuvre, il obtient l’autorisation d’embaucher un millier de coolies chinois. Hélas, la plantation fait bientôt faillite. Au chômage, la majorité d’entre eux restent à Tahiti. Particulièrement entreprenants, ils se font commerçants, bouchers, restaurateurs, menuisiers ou forgerons et s’établissent au centre ville qu’ils vont marquer de leur empreinte. En 1872, les Chinois obtiennent l’autorisation d’acquérir un terrain à Mamao pour y dresser un dispensaire, une maison de refuge et un temple.

Au début du vingtième siècle, le vent tourne. Leur présence et leur concurrence irritent, la colère gronde, le racisme monte. Dans son journal Les Guêpes, Paul Gauguin se fait le chantre des anti-Chinois. L’immigration ralentit un moment, mais elle reprend de plus belle à partir de 1907, avec l’arrivée des premières femmes. L’hostilité envers les immigrants chinois persista pendant toute la période entre les deux guerres. La nationalité française ne leur fut accordée qu’à partir de 1964 et à tous en 1976. Ils sont désormais parfaitement intégrés à la société polynésienne.

Papeete doit beaucoup à sa communauté chinoise, notamment par le biais des associations, et cela à de nombreux points de vue : humain, culturel, économique, gastronomique, architectural, sportif et bien d’autres. •

Association philanthropique ( rue E.Ahnne)

Kuo Min Tang (Rue Lagarde) Koo Men Tong (Rue du Mal. Foch)

M.C

.PM

.C.P

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E n 1946, Papeete compte déjà 12 423 habitants, soit quatre fois plus qu’au début du siècle.

Les problèmes de la modernité (hygiène, déchets, assainissement, sécurité, voirie…) commencent à se poser. L’instabilité administrative, le manque de moyens financiers et humains sont les principales causes d’un urbanisme anarchique. C’est dans ces conditions précaires que la ville s’apprête à faire face à la vague d’immigration provoquée par l’installation du CEP.

Pendant les années 1950, Papeete conserve son aspect de bourgade tropicale paisible et ensoleillée. Personne ne mesure réellement la portée du discours prononcé par le général de Gaulle place Tarahoi, lors de sa visite en août 1956. Quelques informations locales, nationales et internationales filtrent peu à peu grâce à la radio, puis aux Nouvelles de Tahiti, premier quotidien créé en 1957, qui n’est d’abord qu’une simple feuille ronéotypée, tirée à cinq cents exemplaires. Tous les quarante jours environ, le paquebot apporte les magazines et journaux de métropole. Un hydravion se pose chaque semaine dans le lagon avec le courrier. Le centre commercial et le port sont très actifs, l’ambiance y est plutôt joyeuse et bon enfant. On voit encore peu de voitures, mais la circulation est déjà dense. Le scooter fait une entrée triomphale. La bicyclette reste la petite reine des classes populaires. L’artisanat est en plein essor. Il y a trois cinémas et une douzaine de dancings dont le célèbre Quinn’s Tahitian Hut. C’est la belle époque de Tahiti.

Immigration massive

Cette quiétude est brutalement interrompue en 1963 par le débarquement de cinq mille soldats et techniciens chargés de préparer l’installation du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). L’aéroport de Tahiti - Faa’a, inauguré deux ans plus tôt, reçoit ses premiers vols en provenance de France via Los Angeles. Des chantiers pharaoniques, comme l’extension du port de Papeete, exigent une main d’œuvre abondante. Paumotu,

Raromatai, Marquisiens, Mangaréviens et Tuhaa pae affluent des archipels pour profiter de la manne providentielle qui s’abat sur le pays. Mais, la réalité est moins souriante. Les familles campent comme elles peuvent dans des logements de fortune, des cabanes en tôle et en pinex, créant des bidonvilles dans les vallées, sur les collines. À cet exode insulaire massif, s’ajoute une immigration popa’a stimulée par l’espoir de jobs et d’argent facile. En quelques années, la population de Papeete s’accroît de près de quinze mille habitants, aggravant les difficultés déjà insurmontables de la municipalité. Et cela d’autant plus que la capitale accueille chaque jour les milliers de travailleurs, scolaires et chalands domiciliés dans les communes voisines. La tâche essentielle

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Marchandes de colliers sur le front de mer (1977)

La rue Cardella et ses trucks en 1979

La rue Albert Leboucher (marché) en 1978

R a z - d e - m a r é ed’un nouveau genre

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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des équipes qui se succèdent à la mairie pendant toute cette période est de limiter les dégâts. L’hôpital de Mamao est mis en service en 1971. À partir du milieu des années 1970, la lutte contre l’habitat insalubre devient la priorité de la commune. Des quartiers entiers sont éliminés, des logements sociaux plus modernes sont mis en service à Mamao, Tipaerui, Titioro, Taunoa, la Mission… Un nouveau marché à étage est construit. C’est à cette époque que, sous l’impulsion du gouverneur Jean Sicurani, sortent de terre des édifices d’un style nouveau : Assemblée territoriale, Haut-commissariat, Maison de la Culture… Le 16 mai 1990, à l’occasion du centenaire de la commune, le président de la République François Mitterrand inaugure le

nouvel Hôtel de Ville conçu sur le modèle de l’ancien palais de la reine Pomare. •

29

La rue Cardella et ses trucks en 1979

R a z - d e - m a r é ed’un nouveau genre

Yves Babin, l’historien de la ville

Professeur d’histoire et créateur de l’association des historiens - géographes de Polynésie française, Yves Babin est chargé auprès de la commune de Papeete de promouvoir le patrimoine de la ville par tous les moyens : visites, formation de guides, signalétique urbaine, édition…

La ville de Papeete,présente-t-elle un intérêt historique ?Papeete est la seule ville de Polynésie où existent encore des bâtiments de l’époque coloniale. Elle résume toute l’histoire du pays de 1818 à nos jours et l’Uranie en est aussi le livre.

Préserve-t-on suffisammentle patrimoine historique de Papeete ?La restauration de la cathédrale Notre-Dame en 2005 est l’acte fondateur du programme patrimonial voulu par le maire. D’autres projets, comme la création d’un centre culturel à l’hôpital de Vaiami, par exemple, requièrent le soutien du Pays et de l’État.

Comment valoriser ce patrimoineauprès de la population et des touristes ?Par des documentaires, par une signalétique appropriée, par des visites pédestres ou en bus, par l’aménagement de nos vallées et en accord avec les agences de voyages. La commune fait de gros efforts pour accueillir les touristes de croisières et leur faire découvrir la ville (voir Rétrospective p.7 et p.44). •

Assemblée

Haut-commissariat

Maison de la Culture

Photos M.C.P

Page 30: Papeete to tatou oire 2010

30

Les maires de Papeete

François Cardella, médecin et pharmacien1890 - 1902 et 1903 - 1917

Hippolyte Malardé, officier

1920 - 1922

Léonce Brault,avocat

1941 - 1942

Jean Juventin,directeur d’école, député

1977 - 1993

Hégésippe Langomazino, avocat

1902 - 1903

Fernand Cassiau, médecin

1922 - 1933

Alfred Poroi, chef d’entreprise, sénateur

1942 - 1966

Louise Carlson,directrice d’école

1993 - 1995

Lucien Sigogne, avocat

1917 - 1920

George Bambridge, chef d’entreprise

1933 - 1941

Georges Pambrun,préparateur en pharmacie

1966 - 1977

Michel Buillard, cadre administratif, député

depuis 1995

Sources : Papeete, Témoignages d’un autre temps, Commune de Papeete, 2008 - Papeete 1818-1990, Gleizal/Cobalt - Commune de Papeete, 1990 - Le Mémorial polynésien, Philippe Mazellier, 1978 - Tahiti, de l’atome à l’autonomie, Philippe Mazellier, 1984 - Tahitiens, Répertoire biographique de la Polynésie française, Patrick O’Reilly Société des Océanistes, 1975 - Papeete To Tatou Oire, magazine d’information annuel de la ville de Papeete, 2000-2009, Bureau des Archives et de la Documentation de la commune de Papeete.

L E D O S S I E R120e ANNIVERSAIRE

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N

S

O

E0 200m

MOTU UTA

PORT DE PAPEETE

VAIETE

FARE UTEVAININIORE

Rue des Remparts

Rue des Remparts

Rue d'Alsace

Rue Paul Gauguin Placede l'Autonomie

Rue François Cardella

Rue Ch.

Rue Nansouty

Rue Dumont d

'Urv

illeRu

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ère

Alai

n

Viennot

Rue du Pont Neuf

Route de la Mission

Rue de l'Éveché

Rue du Maréchal FochRue du 22 Septembre

Rue Edouard AhnneRue Mgr Tepano Jaussen

Rue J. d'Arc

Rue Anne-Marie Javouhey

Rue Dumont d'Urville

Rue Dumont d'Urville

Pass. Cardella

Rue Georges Lagarde

Rue Docteur Casssiau

Rue du Général de GaulleAv. Dupetit Thouars

Av. Pouvana a Oopa

Rue de la canonnière Zélée

Rue Chef Teriierooiterau

Rue du 5 Mars 1797

Rue des Poilus tahitiens

Rue des Poilus tahitiens

Rue du Commandant Destremau

StadeW.

Bambridge

Rue Vénus

Rue Li Varney

Rue Cook

Rue Ch. Drollet

Rue Sde Bambridge

Rue des Ecoles

Rue

Albe

rtLe

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Rue

Colle

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Rue des Remparts

Boul

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mar

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ard

Pom

are

Boulevard PomareJardins de Paofai

Boulevard Pomare

RT1

RDO

Rue Clappier

Rue Bernardino

Rue du Pasteur Octave M

oreau

Rue Marc Blond

Rue Jacques Moerenou

Rue Wallis

de St Hilaire

Av. du Régent Paraita

Av. du Régent Paraita

Av. Georges Bambridge

Chemin Vicinal de Patutoa

Av. du Chef Vairaatoa

Av. du Prince Hinoï

Av. du Prince Hinoï

Av. Georges Clémenceau

Av. Georges Clémenceau

Av. du Prince Hinoï

Av. du Chef Vairaatoa

Av. du Chef Vairaatoa Rue Afarerii

Rue Afarerii

Av. Pomare V

Av. Pomare VAorai

StadeFautaua

StadePater

Pirae

Av. du comm

andant Chesse

Cours de l'Union Sacrée

Cours de l'Union Sacrée

Route de FautauaAllée Pierre Loti

Av. du comm

andant Chesse

TEMAEO

MANUHOE ORAE

FAARIIMATA

MAMAO

MISSIONTARAHOI

Ste AMELIEPAOFAI

OROVINI

TITIORO

PATUTOA

PUEA

FAARIIPITI

TAUNOA

Te FareTauhiti Nui

Place Toata

Présidence

Gendarmerie

Imprimerie

officielle

Assembléede la

Polynésie

Haut commissariat

CCISM

Centre Vaima

Mairiede Papeete

Cathédrale

CentreArtisanal

LycéePaul Gauguin

CliniquePaofai

PiscineMunicipale

Pisc

ine

Mun

icip

ale

Vice Rectorat

CollègePomare IV

Marché

MarineNationale

DockFlottant

Collège - LycéeLamenais

Cimetièrede l'Uranie

ConservatoireArtistique

Territoriale

CliniqueCardella

CHT Mamao

CPS

23 8

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P L A N D E P A P E E T E “SPECIAL 120e ANNIVERSAIRE”

Les plus anciens bâtiments actuellement existants à Papeete datent du milieu du dix-neuvième siècle.

Avec le temps, après les ravages du raz-de-marée de 1906 et des bombardements allemands de 1914 (v. Dossier, p. 22), ils se font rares et sont souvent en mauvais état, tel l’ex-hôpital de Vaiami. Certains ont été superbement réhabilités, comme la cathédrale Notre-Dame et le CESC (une ancienne caserne), ou reconstruits comme le Quartier Broche, transformé en palais présidentiel.

Le Papeete moderne est dominé par une vague de constructions réalisées à partir de la fin des années 1960. Les édifices publics se sont alors multipliés dans un style baptisé « néo-polynésien » dont l’Assemblée, le haut-commissariat et la Maison de la Culture sont les fleurons.

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MOTU UTA

PORT DE PAPEETE

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Rue Edouard AhnneRue Mgr Tepano Jaussen

Rue J. d'Arc

Rue Anne-Marie Javouhey

Rue Dumont d'Urville

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Pass. Cardella

Rue Georges Lagarde

Rue Docteur Casssiau

Rue du Général de GaulleAv. Dupetit Thouars

Av. Pouvana a Oopa

Rue de la canonnière Zélée

Rue Chef Teriierooiterau

Rue du 5 Mars 1797

Rue des Poilus tahitiens

Rue des Poilus tahitiens

Rue du Commandant Destremau

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Av. Georges Clémenceau

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Cours de l'Union Sacrée

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TEMAEO

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MISSIONTARAHOI

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Présidence

Gendarmerie

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Assembléede la

Polynésie

Haut commissariat

CCISM

Centre Vaima

Mairiede Papeete

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CentreArtisanal

LycéePaul Gauguin

CliniquePaofai

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CollègePomare IV

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Collège - LycéeLamenais

Cimetièrede l'Uranie

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De quand datentles monuments et édificesde la ville ?

1. Fondation de Papeete en 1818

2. Cimetière de l’Uranie - 1847

3. Hôpital de Vaiami - 1849

4. CESC - 1859, réhabilité en 1990

5. Présidence (Quartier Broche) - 1859, reconstruite en 2000

6. Commandement de la Marine - 1859

7. Cathédrale Notre-Dame - 1875, réhabilitée en 2005

8. Chapelle du Sacré-Cœur - 1877, réhabilitée en 1992

9. Maison de la reine Marau - 1900

10. Buste de Louis-Antoine de Bougainville - 1909, déplacé en 1968

11. Canons du parc Bougainville - 1918

12. Monument aux morts - 1923

13. Lycée catholique La Mennais - 1948

14. Lycée Gauguin - 1953

15. Motu Uta et la digue du port - 1966

16. Assemblée de la Polynésie française - 1969

17. Haut-commissariat de la République - 1969

18. Collège protestant Pomare IV - 1969

19. Hôpital de Mamao - 1971

20. Maison de la Culture (Fare Tauhiti nui) - 1971

21. Mémorial de Gaulle - 1972, déplacé en 2000

22. Palais de Justice - 1974

23. Archevêché - 1975

24. Église Maria no te hau- 1975

25. Centre Vaima - 1977

26. Hôtel des Postes - 1980

27. Temple protestant Siloama - 1981

28. Stèle Pouvanaa a Oopa - 1982

29. Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) - 1986

30. Temple Kanti - 1987

31. Marché Mapuru a Paraita - 1989

32. Hôtel de ville de Papeete - 1990

33. Place To’ata - 2000

34. Place Vaiete - 2001

35. Quai d’honneur et des yachts - 2004

36. Stade Willy Bambridge - 2007

37. Jardins de Paofai - 2010

Page 34: Papeete to tatou oire 2010

Souhaité par la municipalité depuis de nombreuses années, initié en 2003 puis mis en sommeil pour des

raisons foncières, le projet de création d’un parc public à Paofai a été confié à l’EAD (Etablissement d’Aménagement et de Développement). Situé en bord de mer entre le rond-

point de Tahiti Nui et la place To’ata, ce parc a été réalisé sur un ensemble foncier de 4,6 hectares constitué de trois lots appartenant à la commune (8 000 m2), au Port autonome et au Pays. Lancé en juin 2008, le chantier représente un investissement d’environ un milliard de francs financé par le budget du Pays, en partie dans le cadre du plan de relance 2009. Il a été inauguré le 2 février 2010 par le président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, et le député - maire de Papeete, Michel Buillard, en présence de Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer.

Parfaitement équipé

Ce nouveau parc, qui transforme radicalement l’aspect du front de mer de Papeete, est parfaitement équipé. Aménagé sur un remblai en face du temple protestant Siloama de Paofai, il propose des espaces paysagers (arbres, plantations, pelouses, cascades...), quatre grandes pergolas et deux fare potee de construction traditionnelle. On y trouve également des jeux pour enfants et des carrousels, des équipements sportifs (terrains de volley, racks pour les va’a) et de sécurité (poste de police) ainsi que deux blocs sanitaires. Un système d’éclairage permet de sécuriser le parc la nuit. L’arrosage est automatisé, de même que le fonctionnement des deux cascades et des jets d’eau.

34

Les Jard ins de Paofa ienchantent le f ront de mer

Un espace vert sur le front de mer, on en rêvait. Les Jardins de Paofai apportent leur beauté et une bouffée d’oxygène à la ville.

U R B A N I S M E

Page 35: Papeete to tatou oire 2010

35

Détente et sport

Des aires de pique-nique et de restauration ont été installées autour des lacs artificiels et des cascades. Des espaces d’animation peuvent accueillir artistes et exposants et de petites boutiques à partir du rond-point en bas de l’avenue Pouvanaa a Oopa. Les p i r o g u i e r s , h a b i t u é s des lieux, n’ont pas été oubl iés : i ls disposent de vestiaires et d’une plage pour entreposer les va’a. Cette plage est constituée de sable blanc importé des îles. La baignade restera néanmoins interdite tant que l’assainissement des eaux usées de Papeete ne sera pas achevé (à l’horizon 2013). Le parc est accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et trois cent soixante-cinq jours par an, mais les blocs sanitaires ne sont ouverts que dans la journée. Le gardiennage et l’entretien ont été confiés à un prestataire privé sur appel d’offres. •

Un jardin d’Edenau cœur de la ville

324 cocotiers, quarante palmiers royaux, une trentaine de grands arbres d’espèces diverses et fleuries, 2,5 hectares de pelouse… les Jardins de Paofai sont agrémentés d’une gamme végétale étendue. Il prend ainsi toute sa dimension informative et touristique. Un parcours botanique enrichi d’animations, comme des démonstrations de mariage de la vanille, sera créé pour promouvoir les plantes endémiques et médicinales. L’identité de chaque archipel y est

représentée par des plantes symboles, comme la fougère mahae de Huahine, le auti de Raiatea, la vanille des îles Sous-le-Vent, le kahaia des Tuamotu, le tianina des Marquises et la cerise de mer des Gambier. On y retrouve aussi des arbres fruitiers, de nombreuses variétés de bananes et des uru (arbre à pain).

Les Jard ins de Paofa ienchantent le f ront de mer

« Notre objectif a toujours été de tourner Papeete vers l’océan, de réhabiliter le front

de mer pour le mettre à la disposition de la population. »

Michel Buillard

M.C

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M.C

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Page 36: Papeete to tatou oire 2010

Trottoirs apipour plus de confort et de sécurité

Les piétons n’ont pas été oubliés en 2009. Des trottoirs et cheminements piétonniers ont été réalisés rue des

Poilus tahitiens, rue Anne-Marie Javouhey, devant le collège La Mennais et devant l’école Vienot, rue Nansouty. Un trottoir et un passage pour personnes à mobilité réduite ont été aménagés sur la route de Maria no te hau à la Mission, bitumée et élargie.

La communevous « détag » gratuitement

En 2009, la commune a mis en place un service gratuit de nettoyage de tags pour les particuliers et les commerçants,

par le biais d’une convention avec la société Net Urban. Pour en bénéficier, une demande doit être adressée au prestataire, accompagnée d’un dépôt de plainte. Ce service représente un budget d’environ 400 000 Fcfp/mois.S’adresser à NETURBAN-POSEIDON - 705 911

Toilettes publiques : on peut y aller !

Les toilettes publiques de la mairie (près de l’Etat-civil) ont été rénovées. La place Tarahoi, le parc Bougainville,

le marché et la gare routière sont désormais équipés de sanitaires propres, accessibles et gratuits. Leur entretien, sous-traité à une société de nettoyage, emploie six personnes pour un budget de 20 millions de Fcfp par an.

Des feux au secours des piétons

Après la mise en place d’un feu expérimental à proximité du lycée La Mennais, cinq feux tricolores « intelligents »

(20 millions de Fcfp), équipés de boutons poussoir, régulent désormais la circulation des piétons rue du Maréchal Foch et rue du Général de Gaulle.

Sport : les jeunes sont gâtés

Les jeunes boxeurs de Papeete ont désormais leur salle d’entraînement. Ouverte en juin 2009 à Vaitavatava, elle a

coûté 35 millions de Fcfp financés à 60 % par le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) et à 40 % par la commune.

Même type de financement pour le beau plateau multisports entièrement rénové et inauguré en septembre 2009 au Temauri Village à Titioro. Un investissement de 36 millions de Fcfp.

Voirie : quoi de neuf en 2009 ?

Avec la construction de la nouvelle route de l’Uranie à Tipaerui, reliant la rue du Commandant Destremau et

la servitude Alexandre, les travaux d’assainissement des eaux pluviales de la servitude Manhein, les divers travaux d’assainissement de la rue Cardella, rue Gauguin, rue Collette et rue des Ecoles, la commune a réalisé des aménagements importants pour la sécurité et le confort des habitants. •

36

U R B A N I S M E Aménagement

M.C

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Page 37: Papeete to tatou oire 2010
Page 38: Papeete to tatou oire 2010

Nouveaux immeubles à la Mission

Deux immeubles de standing sont sortis de terre à la Mission : le Kaoha Nui (photo), une résidence de 114

appartements et 206 places de parking comprenant une piscine de 70 m2 au dernier étage et la résidence Iris qui propose quant à elle des appartements, des bureaux et des locaux commerciaux. •

Carré d’Art : l’art y respire

Cette galerie, spacieuse et épurée, a été créée à Mamao en février 2009 par Ghislaine Rémy-Aparasi, ancienne

directrice artistique de la Galerie des Tropiques. Inaugurée avec une exposition collective de peintres et sculpteurs du fenua, elle se veut conviviale et invite le visiteur à découvrir les artistes dont les œuvres sont mises en valeur par la sobriété des lieux. •

Ça tourne dans les rues piétonnes

Les boutiques du Quartier du Commerce jouent aux chaises musicales. Au coin du front de mer, le magasin de

vêtement a été remplacé par Miri Miri, une pâtisserie - salon de thé sympa avec terrasse. La galerie Oz a pris la place de Clara veut la Lune, éloignée de cent mètres, et La Vie Pacifique, magasin d’alimentation biologique a traversé la rue, vers les locaux plus spacieux et rénovés de l’ancien L’Okaz. •

Moana iti :un nouveau bistro gastronomique

Une nouvelle adresse, rond-point de Tahiti nui, pour les amateurs de cuisine traditionnelle française, mais

également une excellente table de spécialités du fenua. Que dire de sa cave à vins, si ce n’est « Testez-la avec modération ! »De 11h à 14h30, snack de 14h30 à 18h et de 18h à 23h du lundi au samedi, Bar de 9h à 23h non stop - Animations diverses avec ambiances musicales •

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Q u o i d e n e u fA P I A P A P E E T E

Page 39: Papeete to tatou oire 2010

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e n v i l l e ?

Association Te ite no ananahi :à l’école de la politique

Créée en mars 2009, l’association Te ite no ananahi (Savoir pour demain) veut susciter de nouvelles vocations,

retisser des liens entre politiques et électeurs. Née de l’initiative d’une poignée d’élus et de personnalités de la société civile, l’association se veut une école de formation politique. Elle organise des débats hebdomadaires sur des thèmes renouvelés chaque mois. Renseignements au 22 10 65,http://www.teitenoananahi.com •

Art 2 Vie : la lumière en plus

I nstallé passage Cardella, Art 2 Vie était depuis huit ans spécialisé dans les huiles et produits de massage. En 2009,

le magasin s’est agrandi et diversifié avec une gamme de luminaires design et basse consommation pour l’extérieur (jardin, terrasse, entrée de maison…). •

Hôtel Tahiti Nui :un trois étoiles au centre ville

Avec 91 chambres climatisées dont 51 suites, un parking au sous-sol, deux ascenseurs, une piscine, un centre de

remise en forme, une salle de conférences de cent places et un business center, le tout nouvel hôtel du centre ville s’adresse aussi bien à une clientèle touristique qu’en voyage d’affaires. Avec un restaurant de cuisine continentale, Le Velvet, et un bar, Le Chocco Latte, l’hôtel permet l’organisation de soirées privées et événements d’envergure, comme l’after de l’élection de Mister France, le 14 décembre 2009. Avenue du Prince Hinoi •

Terre de Vigne : on y mange maintenant

O n connaissait le magasin d’épicerie fine et cadeaux gastronomiques situé rue Paul Gauguin, en face de la

mairie. En 2009, l’enseigne a ouvert un restaurant à vin, Vigne en Verre, lequel revoit entièrement sa décoration et sa carte pour 2010.Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h,samedi de 9h à 12h •

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Page 40: Papeete to tatou oire 2010

J ournées de la Pêche organisées en janvier 2009 au port de Papeete par le ministère de la Mer, de la Pêche et de

l’Aquaculture. Informations, expositions et concours avaient pour but de mieux faire connaître les secteurs de la pêche et de l’aquaculture. La criée était exceptionnellement ouverte au public qui pouvait aussi visiter un thonier et assister à des démonstrations de technique de pêche. •

Comment créer son entreprise ?

O rganisé par la CCISM en avril 2009 dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française, le Salon de

la création d’entreprise réunissait l’Administration, les banques, des services juridiques… en tout vingt-cinq stands, pour informer les candidats entrepreneurs et les aider dans leurs démarches. Plusieurs conférences - débats étaient aussi proposés. •

La mer fait son salon

P our la première fois, le salon Nautica Porinetia s’installait en mars 2009 place To’ata. Une cinquantaine de stands

présentaient les nouveaux matériels consacrés à la mer, le motonautisme, le va’a, les croisières, les permis, la pêche, les loisirs et la sécurité en mer… •

Le président du Pays, Oscar Temaru, et le haut-commissaire Adolphe Colrat ont procédé le 16 octobre 2009 à la pose de

la première pierre du chantier de la future gare maritime des ferries de Papeete qui s’achèvera en 2011. Conçue par l’agence d’architecture de Pierre Lacombe, Tropical Architecture, cette

gare regroupera des aires d’embarquement pour les véhicules au rez-de-chaussée, des salles pour les passagers et un espace de restauration au premier étage et un grand parking à l’emplacement de l’ancien hôtel Kon Tiki. L’investissement s’élève à plus de 2,5 milliards de Fcfp. •

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Salons, projets, innovat ions, invest issements…

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Gare maritime : c’est parti !

La pêche en fête

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Page 41: Papeete to tatou oire 2010

PortraitGeorges Frouge : des idées lumineuses

À 22 ans, Georges Frouge, directeur de la jeune société Eclapol, est un chef d’entreprise

visionnaire. Il a en effet des idées lumineuses. Investi dans les énergies renouvelables au service du développement économique, il a développé en collaboration avec une entreprise métropolitaine, un système d’éclairage public solaire. L’objectif est de réduire la facture énergétique des communes et d’assurer un éclairage public performant. Il travaille actuellement avec la commune de Papeete sur plusieurs projets qui se mettront en place en 2010 : l’éclairage - balisage du cimetière de l’Uranie et de plusieurs lotissements. •

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Salons, projets, innovat ions, invest issements…

I.OZA

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Un supermarché au centre ville

I nauguré en novembre 2009, le nouveau Leader Price situé entre le marché de Papeete et le Fare Loto, vient

combler l’absence de supermarché au centre ville depuis de nombreuses années. Il propose à la fois des produits alimentaires, un bazar, des vêtements, des jouets et des chaussures. Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 17h. •

Partenariat financier avec Dexia

L a commune de Papeete et la banque européenne

Dexia ont signé le 18 mai 2009 une convention de partenariat pour piloter le financement de grands projets. Malgré le contexte économique difficile, l’objectif est de préserver la qualité des services rendus aux habitants de Papeete. Bilans financiers, évaluation des capacités futures d’investissement, proposition de gestion active de la dette : la commune bénéficiera pendant un an de différentes prestations à titre gratuit. •

Page 42: Papeete to tatou oire 2010

Tifaifai à la mairie 11e exposition annuelle de tifaifai en avril à la mairie. Dix-neuf artisans de l’association Te api nui o te tifaifai présentaient leurs magnifiques travaux sur le thème des fruits. •

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Saison 2009 : pour tous les âges et tous les goûtsC U L T U R E

A N I M A T I O N

Anniversaire en musiqueLe Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) avait trente ans en 2009. Il a célébré l’événement en musique tout au long de l’année en proposant des manifestations mensuelles. Le CAPF accueille 1 700 élèves dans ses locaux de Tipaerui. •

Marionnettes chinoisesPlus de sept cents enfants ont été éblouis par le spectacle offert le 28 janvier par deux marionnettistes chinois dans les jardins du temple Kanti. Une initiative du consulat chinois. •

Tuamotu festivalL’association Te reo o te Tuamotu (la voix des Tuamotu) proposait un voyage culturel de trois jours au cœur des sept communautés paumotu sur le thème des plantes de l’archipel. Une occasion de découvrir les danses, chants, légendes, jeux et sports traditionnels des atolls (15 mai). •

De la taule à la toileInitiative originale de l’atelier peinture du centre pénitentiaire de Nuutania, une vingtaine de prisonniers peintres amateurs exposaient leurs toiles en juin à la mairie de Papeete. « Dessiner, c’est m’évader, oublier mes ennuis », écrivait l’un des exposants. •

Rasta To’ataLe concert de la star africaine du reggae, Alpha Blondy, a attiré plus de 3 000 fans place To’ata le 24 avril. •

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Saison 2009 : pour tous les âges et tous les goûts

Il était une fois DuboscFranck Dubosc aime Tahiti. Il était de retour en juin place To’ata où il a présenté son spectacle devant plus de trois mille inconditionnels. Les Polynésiens aiment Franck Dubosc et son humour simple et direct. •

En hommage à BobbyLe chanteur populaire Angelo faisait son grand retour en décembre à la Maison de la Culture, remplissant le grand théâtre de ses fans qui l’attendaient depuis sept ans. Emu par ce succès, Angelo n’a pas caché qu’il le dédiait à son ami Bobby. •

Noera i PapeeteLa ville était particulièrement animée pour les fêtes de fin d’année. La commune, l’association Te Ui Api No Papeete, le ministère de l’Équipement, Heiva Nui, le Conservatoire artistique de Polynésie française et la CCISM s’étaient associés pour organiser un programme baptisé Noera i Papeete. Illuminations, concert gratuit, village de Noël place To’ata…, le point culminant de ce programme fut la parade du 19 décembre à laquelle ont participé plus de mille jeunes des quartiers et qui fut applaudie par une foule enthousiaste de dix mille personnes massées sur le front de mer. •

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C U L T U R EA N I M A T I O N

A Papeete, ça bouge !

Vis ta ville ! Franc succès pour le

programme destiné aux jeunes et baptisé : « La ville... côté

jeunes : un mercredi par mois, vis ta ville ! » lancé le 29 avril.

Organisée sous la houlette de Hinatea Tama, dixième

adjointe au maire, chargée de l’Animation de la ville et de la

Jeunesse, cette opération a notamment pour but d’aider

les jeunes à devenir des citoyens plus responsables

dans le cadre d’activités mensuelles, déclinées sur

des thèmes comme la santé, le développement durable,

le sport, la prévention routière et la lutte contre la

consommation d’alcool. •

Front de mer piétonSe promener en toute liberté sur un front de mer interdit aux voitures, laisser ses enfants rouler tranquillement à vélo, courir, danser, faire du sport, jouer aux échecs, c’était possible lors de deux dimanche après-midi, en mai et en septembre. Une population séduite et nombreuse pouvait aussi s’informer sur la prévention des accidents de la route, du sida ou du diabète. •

Touristes chouchoutésLa commune de Papeete souhaite améliorer l’accueil

des touristes. Sous la direction de Nicole Bouteau, quatrième adjoint au maire, une organisation a

été mise en place en 2009, en coordination avec les divers partenaires concernés (Tahiti Tourisme,

Police nationale, Port autonome…) à l’occasion des escales des plus gros navires de croisières. On s’est surtout penché sur l’animation, la sécurité, la

signalétique et l’accueil sur les quais. En janvier 2010, la commune, en partenariat avec Tahiti Tourisme,

la CCISM, le marché de Papeete, Heiva nui, l’ICA et le service de la Culture, a aussi lancé l’opération

Mahana pae i Papeete (Vendredi à Papeete) destinée à créer des animations thématiques tout au long

de l’année, le dernier vendredi de chaque mois. •

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Commune de Papeete

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Connie Chung, Miss Dragon

Pour la quarantième élection de Miss Dragon, sept candidates briguaient le titre de représentante de la communauté chinoise de Tahiti en mai dans les jardins de l’Hôtel de ville, le 30 mai, en présence de Nicolas Yang, consul général de Chine. C’est finalement Connie Chung, 19 ans, qui a obtenu les faveurs du jury et du public. Ses demoiselles d’honneur sont Reina Cheng et Chloé Ho Folliot de Fierville. •

Marché décoréConcours de décoration des stands du marché municipal organisé du 2 au 6 juin par le Tomite Matete Mapuru a Paraita. Caty Lis du stand Hotu no Pare remporte le premier prix de 100 000 Fcfp, Georges Kouakou du stand Tiare le deuxième prix de 80 000 Fcfp et Faaura Bouteau du stand Tamatea le troisième prix de 50 000 Fcfp. •

Gros brasPatrick Louk, 25 ans et 130 kilos, remporte le premier concours officiel de bras de fer de Tahiti, dans la catégorie reine des 110 kg et plus (28

novembre). Le concours était organisé dans la salle Maco Nena par l’association Tamarii Aitu. Dan Papai, 37 ans, l’a emporté dans la catégorie gauchers. •

Mister France 2010 élu à PapeetePour la première fois depuis la création du concours en 2000, l’élection de Mister France avait lieu le 12 décembre 2009 à Papeete (Maison de la Culture). L’heureux vainqueur est Anthony Garcia, 23 ans, Mister Côte d’Azur. La soirée, retransmise sur la chaîne câblée NRJ 12, était animée par Alexandre Taliercio et Clara Morgane. •

7e FIFO : affluence recordDe plus en plus de succès pour le Festival International du Film documentaire Océanien (FIFO). L’affluence était telle à la Maison de la Culture que la programmation a dû être aménagée. La fiction était présente pour la première fois dans cette septième édition qui a vu le couronnement de There Once was an Island (Autrefois, il y avait une île) de la réalisatrice néo-zélandaise Briar March, Grand Prix du Jury du FIFO 2010, présidé par la journaliste française Florence Aubenas. Ce documentaire décrit les affres d’une communauté insulaire soumise aux effets du changement climatique. Terre natale, retour à Rurutu de Jean-Michel Corillon, la quête d’un frère et d’une sœur adoptés en France, à la recherche de leurs parents biologiques aux îles Australes, obtient le Prix du Public. •

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Et les lauréats sont…CULTURE

ANIMATION

Alexandrine Tehahetua,

Miss PapeeteAprès trois années sans

élection, Papeete a sa nouvelle Miss. Organisé par

le comité Ta’urua no Papeete le 22 mai, le concours a vu

la victoire d’Alexandrine Tehahetua, 18 ans, Miss Papeete 2009. Ses deux

dauphines sont Taraina Roo et Roti Pavaouau. La Miss

Public est Brenda Aptoofa. • Com

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Les traces du passé sont là, à travers les noms des personnalités reposant en face de l’océan, ou de celles et ceux, moins connus,

dont le souvenir ne reste gravé que dans les mémoires familiales. Visite du cimetière

de l’Uranie, une promenade au cœur de l’histoire de Papeete avec, en prime, un des plus beaux panoramas sur le port et la ville.

Couvrant toute une colline à l’entrée ouest de Papeete, le cimetière de l’Uranie doit son nom au camp qui lui

faisait face et qui abritait les marins, soldats de l’infanterie de marine et la soixantaine d’ouvriers qualifiés débarqués en novembre 1843 de la frégate Uranie, sous les ordres de l’amiral Bruat, premier gouverneur des Établissements français de l’Océanie. Le cimetière actuel était alors un jardin où l’on venait flâner. « Les premières inhumations remontent à 1847, comme l’atteste la stèle noircie à l’entrée du cimetière, en hommage aux soldats morts lors de l’attaque du camp par les opposants au protectorat français », explique Alexandre Bernière, adjoint au responsable du cimetière et successeur de son père qui occupa ce poste pendant trente-huit ans.

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L’Uranie : un livre d’histoire avec vue DECOUVERTE

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Le tombeau de la Reine Marau

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Lien entre vivants et morts

Pomare, Salmon, Martin, Miller, Brotherson, Chavez…, les noms des grandes familles se retrouvent sur les tombes et sur les caveaux qui retissent les liens terrestres du sang. Au détour des allées, le regard se pose sur un patronyme connu, une épitaphe qui interpelle, la photo jaunie d’un défunt souriant. « Elle n’est pas morte, juste endormie… », « À notre chéri d’amour », des phrases narguant l’oubli. L’imagination se prend alors à fantasmer des vies brisées, des rêves emportés, des amours déchirés. Chaque année, à la Toussaint, l’Uranie se pare de lumières dansantes. Les tombes sont nettoyées et adoptent les couleurs chatoyantes des fleurs coupées ou artificielles. « Pour beaucoup, les familles ont disparu, mais certaines concessions datant de plus de cent ans sont toujours entretenues régulièrement… », constate Alexandre Bernière. Le cimetière a même ses « abonnés », une vingtaine d’habitués présents chaque jour sur les tombes de leurs chers disparus.

Grands et petits, réunis

Sur la deuxième terrasse, dans un caveau pyramidal en pierres volcaniques à six étages, la dernière reine tahitienne repose. Comme Marau qui portait souvent ses regards vers l’océan, son tombeau surplombe le port. Joanna Marau Taaroa, fille du négociant Alexandre Salmon et de la princesse Ariitaimai, petite-fille du grand chef Tati de Papara, s’est éteinte en 1934, non sans avoir laissé ses célèbres mémoires. Chaque année, jour anniversaire de sa mort, une grosse couronne de tiare et de fleurs rouges est déposée sur ce monument par ses proches. De nombreuses personnalités dont l’histoire se souvient (Pouvanaa a Oopa, Francis Sanford, John Teariki…), mais aussi les anciens maires de Papeete (François Cardella, Fernand Cassiau et Léonce Brault) ont l’Uranie pour dernière demeure. On y trouve également Cheyenne Brando, la fille du célèbre acteur, décédée en 1995. Plus récemment, en 2009, Alexandre Léontieff et Emile Vanfasse y ont été inhumés. •

L’Uranie : un livre d’histoire avec vue

En quête d’espace

Alors que l’on s’élève, les bruits de la ville s’estompent et les chants des oiseaux bercent les défunts dans leur sommeil éternel. La vue sur la rade de Papeete se dégage et l’horizon s’ouvre sur la ville. Mais, la cinquième et dernière terrasse est déjà saturée. Les morts sont désormais à l’étroit. « Depuis sa création, en 1855, le cimetière a beaucoup changé », rappelle Alexandre Bernière en brandissant un document historique sur l’aménagement de la première terrasse. « Lorsque j’étais enfant, les enterrements se passaient au cinquième niveau. Aujourd’hui, le sixième est bientôt plein… ». En 2009, le cimetière abritait plus de quinze mille inhumés, dont près de douze mille décédés entre 1935 et 2009.

Des travaux d’extension sont en cours pour la création de cinq nouvelles terrasses, accroissant la capacité d’accueil du cimetière de mille huit cents concessions. Une première tranche de travaux est prévue en 2010. Une deuxième zone sera achevée fin 2012, qui comportera une aire d’accueil sur les hauteurs, avec parking, espaces verts et aire de jeux pour les enfants. La visite aux défunts sera ainsi plus que jamais empreinte de convivialité, de partage et de vie… •

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Alexandre Bernière, un guide averti

Le tombeau de la Reine Marau

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2009 a été une année décisive pour l’assainissement des

eaux usées de Papeete. Un premier pas a été

franchi avec la mise en service d’une station

d’épuration dans la zone du marché. En 2013,

l’ensemble du centre ville sera assaini, pour un investissement d’environ

5 milliards de Fcfp.

La première station d’épuration de la ville de Papeete (300

millions de Fcfp) a été inaugurée le 26 mai 2009. Provisoirement située dans les jardins de la mairie, elle collecte et traite les eaux usées de la zone 0 (marché, mairie et bâtiments environnants). Il s’agit là du premier pas vers la dépollution complète des eaux usées de Papeete. À l’échéance 2012-2013, tout le centre-ville de Fare Ute à Tipaerui (zone 1) sera raccordé au réseau. Ce chantier capital coûtera environ 1,5 milliard de Fcfp.

Un réseau de 30 kilomètresCes travaux permettront à la commune de se conformer à la législation sur le traitement des eaux usées, de préserver l’environnement et la qualité des eaux et, à plus long terme, de permettre la baignade sur le front de mer. La station d’épuration principale de Papeete sera construite à Fare Ute, sur le remblai de la Papeava. Elle traitera les eaux usées de l’ensemble du centre-ville (et même une partie de celles des quartiers limitrophes de Faa’a en vertu d’un accord passé entre les deux communes en 2009). Ces eaux seront acheminées par un réseau de collecte de trente kilomètres de long. Après traitement, elles seront rejetées en plein océan, à soixante mètres de profondeur, au-delà de la digue de Motu Uta. •

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Assainissement des eaux usées : sur les rails

ENVIRONNEMENT

Un nouveau service public Créé en juin 2009, le service public industriel et commercial (SPIC) de l’Assainissement collectif des eaux usées de la commune de Papeete est géré par la SEML (société d’économie mixte locale) Te Ora no Ananahi. Il a notamment pour mission de réaliser les investissements et de traiter avec les usagers, aux termes d’une convention de concession de service public.

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Papeete se met au vert

On l’aura certainement remarqué : en 2009, les jardiniers communaux ont fourni un bel effort de plantation de jardinières colorées aux quatre coins de la ville (place de la Cathédrale et place de l’Autonomie notamment). •

Toujours plus eauLa SPEA (Société Polynésienne des Eaux et de l’Assainissement)et la commune de Papeete ont inauguré les nouvelles installations en eau potable de la vallée de Sainte Amélie le 26

mai 2009. Comprenant un forage vertical de 105 mètres de profondeur ainsi qu’un réservoir d’une capacité de 1 000 m3, elles permettent d’assurer la distribution publique de l’eau potable jusqu’à 230 mètres d’altitude (80 mètres en 2008). L’ensemble des hauteurs de Papeete est désormais équipé de nouveaux forages et de réservoirs. • Changement climatique :la commune s’engage

Dans le cadre du sommet de Copenhague qui s’est tenu du 7 au 18 décembre 2009, le parc Bougainville s’est éclairé le 16 décembre des bougies des élus et éco-citoyens lors d’une

« veillée climatique » organisée à l’initiative de la commune de Papeete. A cette occasion, celle-ci a présenté ses « dix engagements », soulignant ainsi son implication dans une démarche de développement durable et sa préoccupation face aux défis du changement climatique. En 2010, la commune montre l’exemple avec l’acquisition d’un véhicule électrique et la création d’une brigade cycliste de la police municipale. •

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ENVIRONNEMENT

Édition - Médias

Le Semeur est centenaireLe Semeur tahitien, journal en français de la mission catholique, et le Vea Katorika, son frère en reo maohi, sont les deux plus anciens médias régulièrement publiés en Polynésie française. Nés en 1909 à l’initiative de Monseigneur André-Etienne Hermel, évêque de Tahiti,

ils n’ont jamais cessé de paraître. En pleine forme, les deux centenaires sont distribués à la librairie Pure Ora à la Mission ou à la sortie des messes le dimanche (150 Fcfp).

Papeete sous les obusLes bombardements allemands du 22 septembre 1914 racontés par un descendant de deux des acteurs du drame. La grand-mère de l’auteur, Michel Gasse, était télégraphiste à Papeete. Son grand-père était marin à bord de la Zélée, une canonnière française décrépite, laissée seule à

la défense de Tahiti alors que la Première Guerre mondiale venait d’éclater. Les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau la coulèrent dans le port de Papeete avant de mitrailler le quartier du marché et de la cathédrale. L’incendie qui s’ensuivit détruisit la moitié de la ville (voir Dossier p.22).(Tahiti 1914, Le vent de guerre, A la frontière, 2009,www.alafrontiere.fr

Papeeteen noir et blancÉtabli à Tahiti depuis 1964, le photographe Jean-Claude Bosmel propose dans ce joli petit opuscule une cinquantaine d’images en

noir et blanc de Papeete dans les années 1960-70. Le port, les trucks, le quartier chinois, le marché, les fêtes de juillet… Plongée express dans l’histoire récente de la ville. (Papeete 1960-1980, Avant et Après, 2009)

Dictionnairedes spécificités locales

Cinq cents définitions de mots et noms propres dans ce beau

dictionnaire pratique de 450 pages, abondamment illustré,

pour découvrir la Polynésie française sous tous ses aspects. Un précieux aide-mémoire historique, géographique,

économique, culturel… (T comme… Tahiti, Mahana - Les Éditions du Soleil, 2010)

SURFER-LIRE

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Commune de Papeete

Commune de Papeete

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L’actualité du Net

Le nouveau site de PapeeteLa commune de Papeete a entièrement rénové son site Internet. Modernisé, complété, riche en informations et agrémenté de nombreuses illustrations, ce site satisfera tous ceux et celles qui souhaitent suivre l’actualité de la capitale.

www.ville-papeete.pf

Au service de la familleL’Association Familiale Catholique (AFC) a pour mission de valoriser la famille. Reconnue d’utilité publique nationale, son site se présente comme un outil visant à faciliter

la vie des familles en proposant des informations et des services dans les domaines de l’éducation, de la politique familiale et de la consommation. www.afc-tahiti.org

Contre la violence conjugaleLe Conseil des Femmes de Polynésie française propose ce site destiné à aider les femmes victimes de violence et notamment dans le cadre du couple.

www.conseildesfemmes.pf

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Taunoa : un pacte«gagnant - gagnant» original

EDUCATIONSOCIAL

Le PEL étendu à toutes les écolesBilan très positif pour le Plan d’éducation local (PEL) lancé en 2007 au collège de Taunoa et étendu en 2008 au Centre pour jeunes adolescents (CJA) et à l’école de Mamao. Les résultats scolaires sont au rendez-vous de même que la baisse de l’absentéisme grâce à un effort conjoint des enseignants, des parents d’élèves, des associations, de la commune, de la CPS, de la direction des Affaires sociales et du Contrat urbain pour la cohésion sociale (CUCS). À partir de 2010, tous les établissements de Papeete devraient y adhérer. « L’éducation au sens propre, c’est-à-dire la citoyenneté, l’école, la rue, le respect, la moralité, est au cœur de notre objectif », rappelle Roméo Le Gayic, conseiller municipal délégué à l’Éducation.

« Je te prête mon plateau sportif et, en échange, tu t’engages à le maintenir

en bon état et à respecter les bâtiments du collège », voilà en substance l’objet

du pacte conclu entre le collège de Taunoa et les

jeunes du quartier.

Cette convention originale a été signée le 4 juin 2009 entre le principal du collège, Jean-Pierre Gonnot, et Marcel

Mauru, président de l’association des pêcheurs de Taunoa, représentant une centaine de jeunes et les associations du quartier. La signature a eu lieu en présence du député - maire, Michel Buillard, et du ministre de l’Éducation, Jean-Marius Raapoto.

« Beaucoup de jeunes ne travaillent pas. La pêche est leur seul moyen de vivre », expliquait Marcel Mauru. « Le collège est une “maison commune”. Elle n’appartient pas seulement à l’Éducation, mais à la société dans son ensemble », soulignait Jean-Pierre Gonnot.

Le collège de Taunoa accueille cinq cents élèves issus de treize des quinze lotissements sociaux de Papeete. Après des débuts difficiles, une stratégie intelligente et ouverte d’implication de la population dans la vie du collège en fait aujourd’hui un exemple. Son principal estimait qu’en

quatre ans, l’absentéisme a baissé de 65 % et la violence reculé de 90 %. Parvenu au terme de son séjour, Jean-Pierre Gonnot a regagné la métropole en juillet 2009.

Se réapproprierla ville

C’était aussi l’occasion de dévoi ler et d’ inaugurer off ic iel lement la longue fresque de cent cinquante mètres de long, réalisée en trois mois par les élèves, les parents, les professeurs et le personnel du collège. Cette fresque symbolise quatre années d’un travail de

communication et de réflexion sur les relations des habitants du quartier avec ce qu’ils considéraient au départ comme un univers étranger. Michel Buillard a estimé que cette fresque était aussi un moyen pour la population de se réapproprier la ville et de lutter contre la tentation des tags. •

Un espace socio-éducatif à TitioroInauguré le 23 septembre 2009 par le maire, Michel Buillard, accompagné d’une partie du conseil municipal et de l’administrateur des îles du Vent, Ghyslain Chatel, cet espace multisports s’ajoute à la maison de quartier mise en service en 2008. Des séances de soutien scolaire sont organisées par la commune dans cette maison les lundis, mardis et jeudis de 16h30 à 17h30.

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Papeetesoutient ses sans-abri…

Pour son 119e anniversaire, la commune de Papeete organisait un dîner pour les sans-abri, le 20 mai 2009 dans le parc Bougainville. Après

l’accueil du maire Michel Buillard, le groupe Huriama offrit un spectacle de danse et le

chanteur Nile Avaeoru interpréta ses succès. Quatre-vingts personnes ont bénéficié de ce repas de fête gratuit, mais on estime à trois

cents le nombre des sans-abri vivant à Papeete.

La commune a commandé une étude sociologique sur l’amplification inquiétante de ce phénomène. Les

résultats de cette enquête ont été révélés en avant-première le 9 juin 2009, lors d’une conférence-débat organisée à l’ISEPP (Institut Supérieur de l’Enseignement Privé de Polynésie). L’état des lieux dressé par Frédéric Kwong, travailleur social, Wilma Tehihira-Cibard, psychologue, et Christophe Serra-Mallol, sociologue, est alarmant. Le nombre total de sans-abri est d’environ six cent cinquante dans l’agglomération urbaine, soit 0,4 % de la population, un taux comparable à celui de la métropole. 80 % sont des hommes ; leur âge moyen est de 35 ans, mais s’étage de 12 à 77 ans ; 57 % d’entre eux sont nés à Papeete ; 22 % vivent dans une pauvreté absolue (moins de 160 Fcfp par jour) et 76 % dans une pauvreté relative (moins de 1 700 Fcfp par jour) ; 37 % vivent de la charité, 21 % de petits travaux, 12 % de vente de fruits, 33 % d’autres moyens plus ou moins licites et 12 à 15 % touchent des aides ou pensions.

Le 27 août 2009, un autre dîner de solidarité était offert aux sans-abri de Papeete par la commune en partenariat avec l’association Te Torea et la marque de produits alimentaires Knorr. •

… et ses matahiapo

La commune de Papeete n’oublie pas ses anciens. Le 2 octobre 2009, près de cinq cents d’entre

eux étaient invités dans les jardins de l’Hôtel de ville pour célébrer la Journée mondiale des Personnes âgées autour d’un déjeuner. Des diplômes de citoyen d’honneur de Papeete ont été remis aux plus de quatre-vingt-dix ans. •

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Un centre d’animation et d’hébergement à Vaitavatava

I nauguré le 2 février 2010 en présence de Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer, ce centre

offre une surface de 215 m2, sur deux niveaux. Il accueillera aussi bien des activités du quartier que des manifestations plus importantes et pourra héberger des personnes de passage. Le projet a consisté en l’aménagement d’un immeuble existant (ancienne cantine de l’école Tama Hau) pour le transformer en centre social, le bâtiment ayant été entièrement rénové. Coût de l’opération 30 millions de Fcfp financés à 80 % par la commune de Papeete avec l’appui de l’État pour le solde. •

Page 56: Papeete to tatou oire 2010

La commune de Papeete consacre plus de 500 millions de Fcfp par an

à la propreté de la ville. Depuis 2002, la collecte des déchets (bacs gris et verts) et le nettoyage des rues ont été concédés à la TSP (Tahitienne de Service Public) qui s’occupe aussi des encombrants et des déchets verts. C’est elle qui fournit et entretient les bacs gris et les corbeilles à papier. Pour sa part, la SEP (Société d’Environnement Polynésien) veille au traitement et au recyclage des déchets et, depuis 2009, la société Jardins Verts s’occupe du broyage des déchets verts à Tipaerui.

Contrôle et proximité

Chaque jour, à partir de 5h30, deux contrôleurs du BPU circulent en ville et dans les quartiers pour veiller à la bonne exécution du contrat de propreté par les prestataires, mais également pour informer la population sur le calendrier de ramassage. Ils signalent les problèmes et les décharges sauvages : un travail de proximité et de sensibilisation à l’écoute des usagers. Ainsi, le BPU, leur unique interlocuteur pour tout ce qui concerne la propreté, se transforme souvent

en bureau des plaintes ! « Il faut trouver des solutions rapides, si l’on ne veut pas que les mécontents viennent déverser le contenu de leurs bacs devant la mairie ! », explique Steven Colombani.

Une ville encore plus propre en 2010

Le contrat entre la commune et la TSP est arrivé à échéance fin 2009. Il a été renouvelé pour sept ans en ce qui concerne la collecte des déchets et pour trois ans pour le nettoyage de la voirie. En 2010, l’accent est plus que jamais mis sur la propreté avec des moyens supplémentaires. Une seconde équipe d’intervention de la TSP est chargée de veiller à la propreté des bornes à verre des neuf points d’apport volontaire de la ville. Autre nouveauté : une collecte des dépôts sauvages est effectuée par le prestataire dès signalement. De plus, la commune prend désormais à sa charge la fourniture des bacs verts en remplacement progressif de ceux distribués par la SEP depuis 2001. •

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COMMUNE INFO

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Le BPU :Objectif propreté

800 kg de déchets par habitant

La ville de Papeete produit plus de 16 000 m3 de déchets verts et environ 20 000 tonnes de déchets par an (15 600 tonnes d’ordures ménagères, 650 tonnes de recyclables, 3 650 tonnes d’encombrants), soit près de 800 kg par habitant (ce chiffre peut paraître considérable, mais il faut se rappeler que chaque jour de la semaine, Papeete accueille environ 50 000 personnes de l’extérieur de la commune - travailleurs, scolaires, visiteurs…). •

La propreté de l’environnement urbain est un souci permanent,

impliquant des prestataires de service sous contrat et la

population dans son ensemble. Au sein de la commune de

Papeete, ce secteur dépend du Bureau de la Propreté

Urbaine (BPU), créé en février 2003 et actuellement dirigé

par Steven Colombani.

Le directeur du bureau, Steven Colombani, et la secrétaire Nita Haorea

Les contrôleurs : Renaud Juventin et Damien Omitai

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L e nouveau matériel est utilisé pour entretenir les routes, embellir les espaces publics paysagers, mais également

venir en aide à la population dans certains types d’intervention. Ce renouvellement permet aussi de se soumettre à des normes de transport de plus en plus strictes.

Un nouveau broyeur à déchets verts, acquis en début d’année 2009, permet désormais le broyage de branches jusqu’à vingt centimètres de diamètre. Les déchets broyés sont ensuite utilisés comme compost pour la pépinière communale de Titioro. Un petit camion-citerne avec Karsher à eau chaude - utile pour le décollage des chewing-gum notamment - est quant à lui affecté au nettoyage des chaussées des rues piétonnes.

Deux camions de transport, dont un équipé pour s’adapter sur la broyeuse de déchets verts et l’autre affecté au curage des caniveaux et au transport de gravats, sont également venus élargir le parc à matériel communal. Deux petits camions-benne de six places répondent quant à eux à la nouvelle réglementation de transport de passagers, pour le déplacement des équipes d’intervention (polyvalents et électriciens).

En 2010, la commune poursuit ses acquisitions. Un camion-citerne laveuse de chaussée équipé de becs de canne, brosse et lance sera acheté après consultation auprès des concessionnaires locaux. Il est également prévu du renouvellement de petit matériel (machines à peindre les routes). •

Nouveaux matériels, nouveaux équipements

Chaque année, la commune investit pour

renouveler ou élargir son parc à matériel. En

2009, plus de 28 millions de Fcfp ont ainsi servi à

acquérir des véhicules et équipements

pour les différents services municipaux

(voirie, génie civil, embellissement…).

La parc à matériel de Papeete

Le parc à matériel (PAM) de la commune est situé dans la vallée de Tipaerui. Il rassemble les nombreux véhicules (cases, nacelles pour l’élagage, camions de transport, rouleaux…) et le matériel des différents services (atelier mécanique, subdivision bâtiment, polyvalents chargés des petits travaux d’entretien, électriciens, génie civil, département embellissement…). Ce matériel, qui peut également être loué à l’heure aux particuliers, est vendu aux enchères en fin de période d’amortissement. Cent vingt personnes y travaillent. •

Un fourgon pour la Fautaua

Mai 2009 : le maire remet

les clés de son véhicule api à

Noël Tauira, responsable de la cellule

“Randonnées” rattachée à la direction

des Sports. Ce fourgon est destiné à l’entretien de la vallée de la Fautaua et sert parfois à reconduire les promeneurs fatigués ou pris de malaise. Pas moins

de 5 000 personnes ont visité la vallée en 2009. •

Une boîte et des tablesLes jardins de la mairie disposent désormais de tables de pique-nique sur lesquelles il est possible de faire une pause dans la verdure.

Une boîte aux lettres a été

aussi installée pour collecter

les courriers adressés

au maire et aux services

municipaux. •

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MCP

COMMUNE INFO

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61

MAIRIE TOUS SERVICES 415 700CABINET DU MAIRE

DIRECTEUR DE CABINET 415 706

DIRECTEUR DE CABINET ADJOINT 415 706

CHEF DE CABINET 415 704

SECRÉTARIAT 415 706

COMMUNICATION & RELATIONS PUBLIQUES 415 891 /415 894

CELLULE MANIFESTATIONS PUBLIQUES 415 893

DIRECTION GÉNÉRALE DES SERVICES

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES 415 721

CHARGÉ DE MISSION 415 878

SECRÉTARIAT PARTICULIER 415 725

SECRÉTARIAT du CONSEIL MUNICIPAL et RÉSERVATION SALLES 415 716

BUREAU DU COURRIER 415 729 / 415 732

CELLULE JURIDIQUE 415 720 / 415 726

DIRECTION DE LA JEUNESSE, DE L’EMPLOI ET DE LA COHÉSION SOCIALE

DIRECTRICE 415 895

CONTRAT DE VILLE 415 862

DIRECTION DES AFFAIRES ÉDUCATIVES, SOCIALES ET CULTURELLES

DIRECTRICE 415 757

BUREAU DE L’ACTION SOCIALE ET SANITAIRE 415 762

BUREAU DE L’ÉTAT CIVIL 415 714

BUREAU DES AFFAIRES DIVERSES 415 798 / 415 754

BUREAU DES ÉLECTIONS 415 764

BUREAU DE L’ÉDUCATION 415 735 /415 861

PISCINE MUNICIPALE 421 508 / 428 924

DISPENSAIRE COMMUNAL DE VAITAVATA 549 838

DIRECTION DE L’ADMINISTRATION ET DES FINANCES

DIRECTRICE 415 823

SERVICE DES FINANCES ET DE LA COMPTABILITÉ 415 813

BUREAU DE L’INFORMATIQUE 415 803 / 415 804

BUREAU DES MOYENS GENERAUX 415 828

BUREAU DOCUMENTATION ET ARCHIVES 415 778 / 415 774

BUREAU DES TAXES 415 827 / 415 825

RÉGIE DES RECETTES 415 836

DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES

DIRECTRICE 415 855

BUREAU DES RESSOURCES HUMAINES 415 746 / 415 750

DIRECTION DE LA POLICE MUNICIPALE

HOTEL DE POLICE 415 703

DIRECTEUR 415 788

CHEF DE LA POLICE DE LA SÉCURITÉ VILLE 415 787

BUREAU DES PASSEPORTS 415 703

DIRECTION PROTECTION CIVILE ET LUTTE CONTRE L’INCENDIE

STANDARD incendie 415 786 / 420 163

DIRECTEUR 425 598

DIRECTION DES SPORTS

DIRECTEUR 415 719

DIRECTION DES SERVICES TECHNIQUES

DIRECTION

DIRECTEUR 415 839

SECRÉTARIAT 415 840

DÉPARTEMENT DES MOYENS

CHEF DE DÉPARTEMENT 415 841

SECRÉTARIAT 415 842

BUREAU ADMINISTRATIFS 415 845 / 415 846

BUREAU DES MARCHÉS 415 844 / 415 756

CELLULE PARKING 415 751

BUREAU DE STATIONNEMENT 415 848 / 415 860

CELLULE NAVETTES 415 776

CIMETIÈRE DE L’URANIE 420 414

DÉPARTEMENT ÉTUDES

CHEF DE DÉPARTEMENT 415 872

SECRÉTARIAT 415 884

BUREAU DES PERMIS DE CONSTRUIRE 415 882 / 415 886

ou 415 880

BUREAU FONCIER 415 854 / 415 874

DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENT

BUREAU EAU ET ASSAINISSEMENT 415 873

BUREAU PROPRETÉ URBAINE 415 851 / 415 749

DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS / STANDARD 543 636

DIRECTION DU MARCHÉ MAPURU A PARAITA

DIRECTEUR 436 715

SECRÉTARIAT 436 715

AGENTS 420 179

ÉCOLES COMMUNALES

ÉCOLE MATERNELLE HEITAMA à PATUTOA 421 511

ÉCOLE MATERNELLE RAITAMA à TAUNOA 424 671

ÉCOLE MATERNELLE TAMANUI à PAOFAI 428 021

ÉCOLE MATERNELLE TAMATINI à MAMAO 421 243

ÉCOLE MATERNELLE UI TAMA à TIPAERUI 434 091

ÉCOLE MATERNELLE VAITAMA à TITIORO 439 237

ÉCOLE PRIMAIRE HITI VAI NUI à TITIORO 439 431

ÉCOLE PRIMAIRE MAMAO 420 160

ÉCOLE PRIMAIRE PAOFAI 420 206

ÉCOLE PRIMAIRE PINA’I à TIPAERUI 427 256

ÉCOLE PRIMAIRE TAIMOANA à PATUTOA 429 761

ÉCOLE PRIMAIRE TOA’TA à TIPAERUI 452 610

CJA TE PU ARATAI à TIPAERUI 452 610

CJA TE UI MARAMA à FARE UTE 427 277

AUTRES SERVICES

CUISINE CENTRALE TE FARE RAHU ORA A PATUTOA 435 061

CENTRE NAUTIQUE DE TAUNOA 583 478

CENTRE ACTIVITÉS SOCIO-ÉDUCA DE VAITAVATAVA 531 889

MAISON de QUARTIER DE PINA’I - TIPAERUI 534 418

ANNUAIRE

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Le magazine d'information de la ville de

To tatou Oire

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MERCI A NOS ANNONCEURS

CARREFOUR 62

CGPNI 47

ENERTECH 37

H2O INGENIERIE 59

INFONECS 53

INTERMAT 47

INTEROUTE 37

LAI WOA ALU 59

LES ASSURANCES DE TAHITI 25

MANAVA CAFÉ 62

MARIE LOU 59

PACIFIQUE DES JEUX 45

PALMEX 59

PORT AUTONOME 31

RESTAURANT AU PIMENT ROUGE 62

SEP 57 & 63

SNC J.B. LE CAILL 11

SOMALU 19

SOMATECH 25

SOPADEP 37

SPEA 51

TAHITI DIGIT IMPORT 37

TAHITI ÉTUDE ET COORDINATION 37

TAHITIENNE DE SERVICES PUBLICS (TSP) 2

TECHNIMARINE 47

TIKIPHONE 64

Le magazine d’information de la ville de Papeeteest une publication de la Commune de Papeete

Directeur de publicationJérôme Charbonnier

Conçue, éditée et produite par Media Conseil Pacifique58 40 91 [email protected]

Sous la direction de Patrick Schlouch

RédactionPatrick Schlouch, assisté par Isabelle Ozan

Conception graphique - Mise en pages Pile poil Design

Publicité B Edition

Imprimé en 7 000 exemplaires

© Mars 2010 - Tous droits réservés

Merci aux services de la commune de Papeete ayant collaboréà cette édition, notamment le bureau de la Communicationet le bureau des Archives et de la Documentation.

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