PANORAMA DE PRESSE - CGT FINANCES PUBLIQUES · PANORAMA DE PRESSE 20/02/2017 08h15 CGT Panorama...

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PANORAMA DE PRESSE 20/02/2017 08h15 CGT Panorama réalisé avec Pressedd

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PANORAMA DE PRESSE

20/02/2017 08h15

CGT

Panorama réalisé avec Pressedd

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SOMMAIRE

JOURNÉES D'ACTIONS(1 article)

lundi 20 février 2017

Mobilisation Les anti-loi travail lancent leur « premier toursocial » (179 mots)

Pour la première fois, cette année, le samedi 22 avril, veille du premier tour de laprésidentielle, sera aussi une journée…

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SYNDICALISME(10 articles)

lundi 20 février 2017

Xavier Beulin, le président du syndicat agricole FNSEA, estmort (649 mots)

A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la Fédération nationaledes syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a …

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dimanche 19 février2017

Xavier Beulin, le céréale-killer de la FNSEA (751 mots)

Xavier Beulin en … Page 12

samedi 18 février 2017

« 20 000 fermes sont menacées de disparition » (860 mots)

Propos recueillis par Adeline Daboval et Marc Lomazzi « Calamités climatiques,contre-performances é…

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lundi 20 février 2017

Le syndicat majoritaire auprès des fonctionnaires de l'ONF(Office national des forêts), (106 mots)

Le syndicat majoritaire auprès des fonctionnaires de l'ONF (Office national desforêts), Snupfen Solidaires, a dénoncé, ven…

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lundi 20 février 2017

La SGL, premier syndicat lycéen, a réclamé vendredilasuspension du site Bonnenote.fr, (95 mots)

La SGL, premier syndicat lycéen, a réclamé vendredila suspension du siteBonnenote.fr, qui propose aux collégiens, lycéens …

Page 17

lundi 20 février 2017

Diffamation Pierre Gattaz relaxé après avoir assimilé la CGT àdes « terroristes » (184 mots)

Le président du Medef a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Bobignydes faits de diffamation dont l'accusait …

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samedi 18 février 2017

" Voyous ", " terroristes " : Gattaz gagne en justice face à laCGT (644 mots)

Pierre Gattaz vient de remporter une manche dans son face-à-face avec la CGT.Poursuivi pour " diffamation publique " par l…

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samedi 18 février 2017

Première audition après la plainte en diffamation de la CGT(422 mots)

Villejuif Par Lucile Métout Une étape vient d’être franchie dans la procédure endiffamatio…

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samedi 18 février 2017

Au Havre, la CGT s’impose dans les centres d’appels (499 mots)

À peine représentée il y a trois ans (10 % des suffrages, aucun siège au sein ducomité d’entreprise), la CGT devient major…

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lundi 20 février 2017

Militante CGT renversée : le dossier classé sans suite (360 mots)

Une militante CGT avait été renversée par un automobiliste, le 19 mai dernier,lors d'une manifestation à Montmarault. Le p…

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ACTUALITE SOCIALE(8 articles)

dimanche 19 février2017

Comment emprunter sans CDI ? (700 mots)

Selon la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques(Dares), 86 % des embauches se font actuellement…

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samedi 18 février 2017

Chômage, une inversion de courbe fragile (679 mots)

Il est des jours où François Hollande doit regretter amèrement de ne pas s'êtrereprésenté. Jeudi 16 février, l'Insee a co…

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lundi 20 février 2017

Régler le problème des 35 heures dans le public (330 mots)

La réduction du temps de travail a plombé la productivité des fonctionnaires. PourCharles Dennery, normalien, l'amélioration du service pu…

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lundi 20 février 2017

Chômage : la poursuite du plan 500.000 formations se dessine(500 mots)

C'est la dernière ligne droite. Le ministère du Travail s'active pour bouc…

Page 29

lundi 20 au dimanche26 février 2017

Les nouveaux métiers (pérennes ?) du numérique (1338 mots)

D'ici à 2022, 191.000 postes seraient à pourvoir, d'après le ministère duTravail.Mais la crainte des conséquences sociales et sociétales d…

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lundi 20 au dimanche26 février 2017

CITS, un crédit d’impôt pour les associations (424 mots)

Les maisons de retraite et les services d’aides à la personne privés bénéficiaientdu Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi …

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lundi 20 février 2017

« La France a longtemps été un pays de petits entrepreneurs »(571 mots)

Claude Didry Sociologue, chercheur au CNRS …

Page 33

samedi 18 février 2017

Le syndicat des professions libérales s'oppose à la suppressiondu RSI (456 mots)

Pour ou contre la suppression du régime social des indépendants (RSI) ? L'unionnationale des professions libérales (UNAPL)…

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PROTECTION SOCIALE(2 articles)

lundi 20 février 2017

Renforcement de la Sécurité sociale et création de la sécuritésociale professionnelle (466 mots)

Un gouvernement dirigé par Jean-Luc Mélenchon entend se doter de moyens pourrépondre aux urgences, avec une hausse de 173 …

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lundi 20 février 2017

L’aide aux éloignés de la Sécurité sociale reconduite (265 mots)

Montreuil Tout le monde, en théorie, peut bénéficier de la CMU, la couverturemédicale universelle — devenue p…

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MOUVEMENTS SOCIAUX(13 articles)

lundi 20 février 2017

Paris. La CGT finances appelle à un rassemblement pour laréintégration de Marie, salariée (201 mots)

Paris. La CGT finances appelle à un rassemblement pour la réintégration de Marie,salariée du nettoyage travaillant depuis …

Page 39

lundi 20 février 2017

Quand l'université de Franche-Comté perd sa faculté dedialogue (497 mots)

Des policiers en tenue antiémeute, des menottages ventre au sol, le tout au milieude cris d'angoisse et de mobiliers endom…

Page 40

lundi 20 février 2017

L'accord sur les facteurs contesté (644 mots)

Un non ferme et définitif. La Fapt-CGT a annoncé, jeudi, qu'elle ne signerait pasl'accord sur les conditions de travail de…

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dimanche 19 février2017

Avenir des postiers : un accord au forceps (960 mots)

La direction et les syndicats de La Poste se trouvent dans une situation sociale etjuridique tout à fait inédite. L'accord…

Page 42

samedi 18 février 2017

CGT et SUD s'opposent à l'accord sur les facteurs (119 mots)

La CGT-FAPT, la première force syndicale de la branche services-courrier-colis de-La Poste a annoncé, jeudi 16 février, q…

Page 44

dimanche 19 février2017

La renaissance des madeleines Jeannette (1042 mots)

Cet après-midi de la Saint-Valentin, le petit magasin d'usine de la biscuiterieJeannette 1850 – son année de naissance –, …

Page 45

lundi 20 février 2017

VTC contre Uber : les questions qui fâchent (1643 mots)

Ala suite des propositions de Jacques Rapoport, le médiateur nommé par legouvernement pour trouver une issue au conflit qu…

Page 47

lundi 20 février 2017

Primark : mini prix, maxi mal-être (417 mots)

Créteil Par Laure Parny « On soulève des cartons toute la journée, on estdavantage manuten…

Page 50

samedi 18 février 2017

Quel avenir pour Peugeot Scooters ? (388 mots)

Dans un courrier daté du 13 février, adressé à la direction de Peugeot Scooters,Frédéric Sanchez et Jacques Bauquier, coor…

Page 51

lundi 20 février 2017

La CGT de la Candélie inquiète à court terme (454 mots)

Peut-on faire plus avec autant ? C’est dans le monde du travail, secteur public etprivé confondus, la question éternelle. …

Page 52

vendredi 17 février2017 20:38

Agents des services scolaires : La CGT et Sud demandent plusd'effectifs (440 mots)

Les syndicats CGT et SUD de la ville de Tulle ont adressé une lettre ouverte aumaire et au conseil municipal dans laquelle ils alertent les élus sur la s…

Page 53

lundi 20 février 2017

Les bons chiffres 2016 de la multinationale contrastent avec lafaible hausse des salaires (836 mots)

Le choc des dividendes et des salaires Croissance, hausse des dividendes et a…

Page 55

samedi 18 février 2017

L'examen du code de la route à La Poste soulève lesprotestations de la part du syndicat de la CGT (404 mots)

« Des problèmes de sécurité » L'examen du code par les facteurs ne passe pas …

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EUROPE ET INTERNATIONAL(4 articles)

dimanche 19 au samedi25 février 2017

PSA-Opel, affaire d’États (739 mots)

AUTOMOBILE Le projet de reprise d’Opel par Peugeot Citroën a déclenché desréactions politico-diplomatiques en chaîne Décidément, l’État français a bie…

Page 59

lundi 20 février 2017

Opel-PSA : questions autour d'un projet de fusion (820 mots)

Deux véhicules légers peuvent-ils faire un poids lourd ? C'est l'inconnue del'équation Opel pour PSA, qui négocie avec General Motors le r…

Page 61

lundi 20 février 2017

« La principale cause des inégalités en Espagne est lechômage » (743 mots)

« Si l’industrie automobile espagnole a attiré tant d’investissements du reste del’Europe, c’est qu’en Espagne il e…

Page 63

lundi 20 février 2017

Outre-Manche, les Européens redoutent d'être des citoyens deseconde classe après le Brexit (1893 mots)

Français, Irlandais, Espagnols… Expatriés en Grande-Bretagne, ils manifestent celundi contre le refus de Theresa May de garantir l…

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JOURNÉES D'ACTIONS

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Mobilisation Les anti-loi travail lancent leur « premier tour social »

lundi 20 février 2017Page 9

179 mots

SOCIAL-ECO

P our la première fois, cette

année, le samedi 22 avril, veille

du premier tour de la présidentielle,

sera aussi une journée de mobilisa-

tion sociale. A l'appel de plusieurs or-

ganisations syndicales et militantes,

parmi lesquelles Info'Com CGT, la

CGT Goodyear, la Compagnie Jolie

Môme ou encore SUD PTT 92, un ras-

semblement national de « tous ceux

qui n'en ont pas fini avec la loi travail

» est prévu place de la République, à

Paris, pour « mettre la question so-

ciale au cœur des enjeux politiques

», explique Romain Altmann, secré-

taire général d'Info'Com CGT. Dans

un contexte où la répression antisyn-

dicale a pris de l'ampleur au fil des

manifestations contre la loi El Khom-

ri, « il faut désormais passer à l'action

», a déclaré Mickaël Wamen, de la

CGT Goodyear, lors de la soirée de

lancement de ce « premier tour social

», jeudi dernier, au Théâtre de la

Belle-étoile à Saint-Denis.M. d'A.■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

F49CD3988600160FF5361870930D415194056F56F35F30D382E54F2

Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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SYNDICALISME

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Xavier Beulin, le président du syndicat agricole FNSEA, est mort

lundi 20 février 2017649 mots

DISPARITIONS

A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la Fédération natio-

nale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a annoncé, dimanche 19 fé-

vrier, le « décès brutal » à l’âge de 58 ans, de son président Xavier Beulin, qui

était à la tête du principal syndicat agricole français depuis 2010. Le groupe

agroalimentaire Avril qu’il dirigeait a parallèlement annoncé sa disparition.

M. Beulin a succombé à une crise cardiaque, a-t-on appris auprès de la FNSEA.

« Il a donné tout ce qu’il avait pour les idées d’un syndicalisme ouvert et indépen-

dant. (…) Engagé depuis l’âge de 17 ans pour l’agriculture, Xavier Beulin a donné

au syndicalisme et aux filières agricoles des lettres de noblesse et un élan incom-

parable », rapporte le communiqué de la FNSEA.

Céréalier d’origine, Xavier Beulin, également patron du groupe agroalimen-

taire Avril, était un industriel et un businessman siégeant dans de nombreuses

sociétés. Une double casquette d’homme d’affaires et de syndicaliste qui lui a

valu de nombreuses critiques.

Le groupe Avril a salué dans un communiqué « son énergie, son charisme et sa

vision qui ont permis l’émergence de ce qui est aujourd’hui un champion fran-

çais ». M. Beulin a « œuvré sans relâche au développement de l’agriculture fran-

çaise, toujours dans l’intérêt général, comme en témoigne son parcours syndical

qui l’a mené jusqu’à la présidence de la FNSEA », a encore souligné le groupe.

Ni la FNSEA ni le groupe Avril n’ont donné de détails sur les circonstances de

sa disparition.

« Une perte majeure pour la France »

De très nombreuses réactions ont rapidement suivi l’annonce du décès de

M. Beulin, à moins d’une semaine de l’ouverture du Salon de l’agriculture. Il

s’agit d’« une perte majeure pour la France », a commenté le président Fran-

çois Hollande. « Xavier Beulin était convaincu du rôle majeur de la recherche et

de l’innovation. Et il avait investi les organisations dont il avait la charge dans la

préparation de la conférence sur le climat qui a débouché sur les accords de Paris

de décembre 2015 », a souligné le chef de l’Etat.

Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a salué « un pilier du mouvement

syndical agricole », dont il respectait l’« engagement syndical et en faveur de

l’agriculture en général ». « Avec lui, au-delà de nos différences, j’ai toujours tra-

vaillé à trouver des solutions pour soutenir une agriculture qui traverse des mo-

ments difficiles », a souligné le ministre.

M. Beulin s’était notamment illustré pendant l’été 2015 en tentant de canali-

ser les fortes mobilisations d’agriculteurs, en colère contre la chute des prix du

lait, du porc et l’effondrement de leurs revenus. Chahuté, il était resté stoïque.

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Xavier Beulin lors d’un discours à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), le 1er septembre2016.

« C’est Le Foll qui aurait dû être à ma place », avait-il glissé sous les sifflets de

jeunes agriculteurs.

Un grand céréalier

Lorsqu’il accède à la tête de la FNSEA en 2010, M. Beulin est le premier cé-

réalier à prendre cette fonction, qui était jusqu’ici occupée par des éleveurs. Il

l’emporte d’ailleurs d’une courte tête (cinq voix) devant un éleveur laitier.

Enfant d’agriculteurs, Xavier Beulin exploitait avec son frère et deux cousins

500 hectares de cultures, mais aussi un atelier de lait, dans les environs

d’Orléans. Autodidacte, il avait dû reprendre l’exploitation familiale au décès

de son père en 1976, à l’âge de 17 ans, alors qu’il était encore en terminale et

n’avait pas pu passer son baccalauréat. Il s’était alors engagé dans le syndica-

lisme agricole, d’abord aux Jeunes agriculteurs, puis à la FNSEA.

L’un de ses mentors, Jean-Claude Sabin, figure de l’agriculture du Sud-Ouest,

est aussi le fondateur de Sofiprotéol, un groupement de céréaliers créé

en 1983. Xavier Beulin lui avait succédé à la tête de cet empire de

l’agroalimentaire français et présidait depuis 2000 la société Avril (ex-Avril-

Sofiprotéol). Un groupe dont le nom est peu connu des consommateurs mais

qui détient des marques d’huiles comme Lesieur ou Puget, ou d’œufs (Ma-

tines).

Syndicalement, Xavier Beulin présidait non seulement la FNSEA mais aussi

l’EOA (Alliance européenne des oléo-protéagineux). Il était aussi vice-pré-

sident du COPA-COGECA, le syndicat agricole européen le plus puissant.

Xavier Beulin lors d’un discours à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), le 1er sep-

tembre 2016.

GUILLAUME SOUVANT / AFP

par Par

Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2017

4b94139588c0560985b415a0560ed1c097e59956a3e4373a933d22a

Parution : Quotidienne

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Xavier Beulin, le céréale-killer de la FNSEA

dimanche 19 février 2017751 mots

FUTURS

Xavier Beulin en janvier 2011.

L e président de la FNSEA Xavier

Beulin estmort ce dimanche à

l'âge de 58 ans. Libération dressait

son portrait en septembre 2015, que

nous republions ci.dessous.

Souvent présenté comme le «véri-

table ministre de l’Agriculture», le

tout puissant patron du premier

syndicat agricole français mobilise

ses troupes aujourd’hui à Paris.

Mais l’agrobusinessman est loin

des préoccupations des petits éle-

veurs.

Costume impeccable, chaussures

fines, Breitling au poignet, «petit

pied-à-terre» en Tunisie, Xavier Beu-

lin a la rutilance et le train de vie

d’un PDG de multinationale. Et pour

cause. A 56 ans, celui qui dirige la

FNSEA depuis fin 2010 et que

d’aucuns qualifient de «véritable mi-

nistre de l’Agriculture» tant il obtient

tout ce qu’il veut de François Hol-

lande comme de son précédesseur,

est aussi et surtout un redoutable

homme d’affaires.

Coiffé de multiples casquettes,

l’influent syndicaliste tire en toute

discrétion les ficelles de l’agro-in-

dustrie française... celle-là même qui

entraîne la disparition des agricul-

teurs. Contrairement à ce qu’il avait

promis lors de son accession au som-

met de la FNSEA, il a conservé la plu-

part de ses autres mandats, une

bonne dizaine en tout. En plus de

quantités de responsabilités dans dif-

férentes instances clés du monde

agricole, en province, à Paris ou à

Bruxelles, il préside toujours le port

de commerce de La Rochelle

– deuxième port français pour

l’exportation de céréales – ou le

conseil économique et social régional

(CESER) du Centre. Et s’est même

emparé, en sus, de celle de l’IPEMED

(Institut de prospective économique

du monde méditerranéen), un think

tank fondé par Jean-Louis Guigou,

mari de l’ex-ministre socialiste Elisa-

beth Guigou.

L'homme qui pesait 7

milliards

Surtout, il est à la tête d’un empire

agro-industriel et financier aussi

puissant que peu connu du grand pu-

blic : le géant céréalier Sofiprotéol,

récemment rebaptisé Avril pour

«symboliser la force du renouveau». Ce

mastodonte pèse 7 milliards d’euros

de chiffre d’affaires, regroupe plus de

150 sociétés et se dit présent dans

22 pays, dont – ô surprise – ceux du

Maghreb, l’une des terres que

l’agriculture tricolore doit absolu-

ment conquérir, ne cesse de répéter

Beulin. La raison d’être d’Avril-Sofi-

protéol, ce «maître caché de

l’agriculture française», comme titrait

le site Reporterre.net début 2015 ?

Assurer un maximum de débouchés à

la filière des huiles et protéines végé-

tales (colza, tournesol, pois...).

La holding de Beulin est partout.

Dans nos assiettes, avec les huiles

Lesieur et Puget ou les œufs Mâtines,

marchés qu’elle domine. Dans celle

des porcs, de la volaille ou du bétail,

avec Glon Sanders, numéro 1 français

de l’alimentation animale. Dans la

«santé» et la génétique animale.

Dans nos moteurs, avec Diester In-

dustrie, champion européen du bio-

diesel (une vraie «rente de situation»,

dixit la Cour des comptes en 2012).

Dans nos cosmétiques, peintures ou

matelas en mousse polyuréthane,

puisqu’Avril est aussi leader euro-

péen de l’oléochimie. Dans le finan-

cement de l’agriculture industrielle.

Dans la presse agricole. Dans l’huile

de palme, dans les semences ou dans

les OGM (avec Biogemma)... N’en je-

tez plus !

Ruralité en col blanc

Compte tenu de toutes ses activités

de col blanc, on a du mal à imaginer

Beulin dans un champ. Quand a-t-il

le temps de s’occuper de son exploi-

tation de 500 hectares de blé, orge,

colza, tournesol, maïs et pois protéa-

gineux, cultivés avec son frère et

deux cousins dans le Loiret ? Inter-

rogé par Libération en 2011, le gros

céréalier – fait rarissime à la tête de

la FNSEA – avait bondi : «J’y vais deux

week-ends par mois. Le dernier, j’ai

fait dix-sept heures de tracteur ! Et

quand je vais à l’étranger, la première

chose que je fais, c’est sentir la terre.»

Depuis son fauteuil des beaux quar-

tiers parisiens, l'homme au discours

bien rodé multiplie les gages de rura-

lité.

Il ne se départit de son charisme onc-

tueux et ne montre de signes

d’agacement que lorsqu’on lui parle

des dégâts environnementaux et so-

ciaux causés par l’agriculture indus-

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trielle, son modèle absolu. Il est

mort, le sol, il ne produit plus que

sous perfusion, alarment des agro-

nomes. Une fuite en avant, dopée à

la pétrochimie, dont les agriculteurs

sont les premières victimes. «Des cli-

chés !». Bien.

Reste une question : comment peut-

on prétendre défendre les éleveurs

quand son propre intérêt vise à faire

grandir les exploitations pour leur

vendre toujours plus de tourteaux de

colza ? Plus un troupeau grandit,

moins il est facile de faire pâturer les

vaches, plus c’est juteux pour le four-

nisseur Avril. L’herbe, gratuite, n’est

bonne que pour les comptes des éle-

veurs. Vous avez dit conflits

d’intérêts ? Beulin s’en moque. Plus

c’est gros, plus ça passe... ■

fe92b3c88a50f500355e10e07105f10495350d5263f9357bbfa9445Parution : Continue

Diffusion : 11 604 121 visites (France) - © OJD Internet jan.2017

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« 20 000 fermes sont menacées de disparition »

Agriculture Xavier Beulin, le patron du premier syndicat agricole, la FNSEA, nous livre sespistes pour sortir l’agriculture française de la crise.

samedi 18 février 2017Édition(s) : Paris, Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Val d'Oise…

Pages 7-7860 mots

ECONOMIE—ECONOMIE

P ropos recueillis par Adeline

Daboval et Marc Lomazzi

« Calamités climatiques, contre-per-

formances économiques, drames hu-

mains… les campagnes françaises

sont éprouvées comme jamais. » A

quelques jours de l’ouverture du Sa-

lon de l’agriculture (du 25 février au

5mars, porte de Versailles, Paris XIV

e), Xavier Beulin, le patron de la prin-

cipale organisation de syndicats agri-

coles, la Fédération nationale des

syndicats d’exploitants agricoles, tire

le signal d’alarme dans un livre au

titre évocateur* sur l’état de santé du

secteur. Rencontre avec celui qui, à

58 ans, dirige aussi Avril, premier

groupe agroalimentaire français

(6,5 Mds€ de chiffre d’affaires avec

les marques Matines, Lesieur,

l’alimentation animale San-

ders, etc.).

Quel est le principal danger qui

menace notre agriculture ?

XAVIER BEULIN. La concurrence de

nos voisins européens. Aujourd’hui,

on importe de l’Union européenne

40 % des poulets consommés en

France, et une tomate sur trois. Et

toutes les productions sont concer-

nées. Conséquence, sur 400 000 ex-

ploitations, 20 000 fermes sont me-

nacées de disparition. Là où il y a des

charges de main-d’œuvre impor-

tantes, nous sommes hors jeu, no-

tamment face à l’Allemagne qui tra-

vaille beaucoup avec des salariés dé-

tachés. La France a aussi surtranspo-

sé des normes européennes, creusant

encore notre écart de compétitivité.

Les Français sont, à vous entendre,

les grands perdants de l’Europe

agricole…

Dans l’Europe à 28, la règle c’est le

marché. Quand vous répondez à un

appel d’offres de la grande distribu-

tion, le critère, c’est le prix. Or, nous

sommes en concurrence frontale

avec des pays qui ont fait des choix

lourds de modernisation, de roboti-

sation, etc. Prenez le cas du porc : en

2000, la France, l’Allemagne et

l’Espagne produisaient 25 millions

de porcs chacun ; quinze ans plus

tard, la France est à 22, l’Allemagne

à 40 et l’Espagne à 46. On nous dit :

« Faites du bio ! » Mais le bio, c’est

20 % de notre production. Que fait-

on des 80 % de paysans qui font de

l’agriculture conventionnelle et ont

un rapport qualité/prix très défavo-

rable ?

Vous évoquez dans un votre livre

un péril chinois. De quoi s’agit-il ?

Les investisseurs chinois veulent

acheter 20 000 ha de terres en

France. Ils ont commencé. Ils pos-

sèdent déjà 100 domaines viticoles et

ont acheté 1 500 ha dans l’Indre pour

exporter notamment le blé cultivé

sur place. Pour éviter cela, les exploi-

tations doivent être gérées par des

agriculteurs dotés d’un véritable sta-

tut auxquels serait réservé 50 % du

capital. Cela devrait suffire à refroidir

plus d’un investisseur.

Les candidats à la présidentielle

vont tous passer au Salon de

l’agriculture. Exceptés Pompidou

et Giscard, peu de politiques

trouvent grâce à vos yeux. Même

pas Chirac !

Oui, certains de mes amis m’ont dit :

« Tu es dur avec Chirac. » Il avait une

aura à Bruxelles mais pas de vision

agricole à long terme. On a perdu ça

en France. Ne restons pas figés sur le

nombre de paysans. Avec l’amont et

l’aval, l’agriculture fait vivre 3,2 mil-

lions de salariés.

Vous saluez cependant l’action de

Montebourg et de Macron à Ber-

cy…

Montebourg avait amorcé un diag-

nostic par filières. Macron s’est ins-

crit dans la même lignée mais, der-

rière, le ministre de l’Agriculture,

Stéphane Le Foll, n’a rien fait. Glo-

balement, le bilan de ce quinquennat

n’aura pas été positif pour

l’agriculture.

Y a-t-il une tentation du FN dans

les campagnes ?

Je ne peux pas le nier. Aux dernières

élections, le vote rural — qui n’est

pas qu’un vote paysan — s’est lar-

gement porté sur le Front national.

Pour nous, c’est clair, le discours du

FN sur l’Europe est intenable. On ne

se trompe pas de combat : l’Europe

a beaucoup apporté à l’agriculture

française depuis quarante ans. Par

contre, il nous faut une Europe plus

↑ 14

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protectrice pour les consommateurs

et les agriculteurs. Le tout-marché a

des limites. Il faut revenir, non pas

aux quotas, mais à des limitations

pays par pays pour des productions

comme le lait ou le porc.

Que proposez-vous pour sortir

l’agriculture française de

l’ornière ?

Nous avons fait 13 propositions

concrètes à mettre en œuvre dans les

200 premiers jours du prochain quin-

quennat. Elles portent sur le soutien

à un plan d’investissements de 6 Md-

s€ sur cinq ans, la mise en place

d’une TVA sociale ou encore d’une

réforme de la fiscalité, avec un exer-

cice fiscal glissant sur trois ans pour

résister en cas de coup dur.

Etes-vous favorable à des projets

du type ferme des Mille Vaches ou

des Mille Veaux ?

Je suis favorable à ce que des agricul-

teurs puissent se regrouper pour in-

vestir ensemble. La ferme des Mille

Veaux dans la Creuse, ce sont 40 éle-

veurs réunis pour construire une

étable moderne tout en bois, cou-

verte de panneaux solaires et équipée

d’un méthaniseur pour traiter les ef-

fluents en bout de chaîne. Cette co-

opération ne doit pas être confondue

avec un projet purement capitalis-

tique de ferme géante dans la

Somme.

Vous évoquez dans votre livre

l’agriculture en ville. C’est une

vraie piste d’avenir ?

Avec la multiplication des jardins

partagés et des serres urbaines, on va

de plus en plus produire des fruits et

légumes en ville. On peut même ima-

giner, demain, des immeubles auto-

nomes, fonctionnant sur le principe

de l’économie circulaire et dans les-

quels deux étages seraient réservés

à la production agricole. Il faut que

nous restions très ouverts sur ces

nouveaux sujets. ■

Trainou (Loiret), hier. Le président de laFNSEA, Xavier Beulin, a fait 13 proposi-tions à mettre en œuvre dans les deuxcents premiers jours du prochain quin-quenat afin de sortir l’agriculture fran-

çaise de la crise.

LP/Yann Foreix

* « Notre agriculture en est dan-

ger », de Xavier Beulin et Yannick

Le Bourdonnec, Ed. Tallandier,

220 pages. 17,90 €.

Tous droits réservés Le Parisien 2017

609433f986e07b02851a1a10e40d11b99e45845a83c436a6b99d4c7

Parution : Quotidienne

Diffusion : 208 986 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 1 556 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Le syndicat majoritaire auprès des fonctionnaires de l'ONF (Office national desforêts),

lundi 20 février 2017Page 9

106 mots

SOCIAL-ECO

L e syndicat majoritaire auprès

des fonctionnaires de l'ONF (Of-

fice national des forêts), Snupfen So-

lidaires, a dénoncé, vendredi, « une

atteinte à la liberté d'expression des

personnels », après la diffusion d'une

note de service relative aux interven-

tions de ses salariés dans les médias.

muselière pour tous

enfumage patronal

« A titre personnel ( ), je pense que

la dégressivité (des allocations-chô-

mage) juste dans le calendrier n'est

pas une mesure qui est très efficace.»

Alexandre Saubot, négociateur

pour le Medef.■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

AD9F73DC8AF03F0ED5631DE0D40901249F358E5793443319F02E57C

Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 16

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lundi 20 février 2017Page 1095 mots

SOCIÉTÉ

La SGL, premier syndicat lycéen, a réclamé vendredila suspension du siteBonnenote.fr,

L a SGL, premier syndicat lycéen, a

réclamé vendredila suspension du site

Bonnenote.fr, qui propose aux collégiens,

lycéens ou étudiants de rédiger leurs de-

voirs, moyennant finances. Il dénonce « un

Uber des devoirs » et « une marchandisa-

tion de l'éducation ».

ubérisation des devoirs

200

C'est, en euros, la somme que l'état va ac-

corder aux particuliers et aux entreprises

pour l'achat d'un vélo électrique jusqu'au

31 janvier 2018. ■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

A49CD3B882208900E5241760BF0991AA9F55F050F35936349E71702

Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Diffamation Pierre Gattaz relaxé après avoir assimilé la CGT à des « terroristes »

lundi 20 février 2017Page 9

184 mots

SOCIAL-ECO

L e président du Medef a été relaxé

jeudi par le tribunal correction-

nel de Bobigny des faits de diffama-

tion dont l'accusait la CGT. Dans un

entretien au Monde fin mai, en plein

mouvement contre la loi travail, le

patron des patrons avait appelé le

gouvernement à « ne pas céder au

chantage, aux violences, à

l'intimidation, à la terreur », visant la

CGT. « Faire respecter l'état de droit,

c'est faire en sorte que les minorités

qui se comportent un peu comme des

voyous, comme des terroristes, ne

bloquent pas tout le pays », avait-il

ajouté. Mais la justice a considéré

que ces propos n'étaient « pas suffi-

samment précis pour constituer une

diffamation », a détaillé à l'AFP

maître Maëlle Auché, avocate de la

CGT. Le procureur de la République

avait pourtant requis la condamna-

tion de Pierre Gattaz, estimant qu'«

assimiler des syndicalistes à des

voyous et des terroristes, [ ] n'est pas

digne et n'a pas sa place dans le débat

social ».L. N.■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

649203168780B808950415709209F1B69735E15083DD3485B211A5C

Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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" Voyous ", " terroristes " : Gattaz gagne en justice face à la CGT

A la suite des blocages de 2016, le patron du Medef s'en était pris aux " méthodes " dusyndicat, accusé de " bafouer les lois républicaines "

samedi 18 février 2017Page 9

644 mots

FRANCE

Pierre Gattaz vient de remporter une

manche dans son face-à-face avec la

CGT. Poursuivi pour " diffamation pu-

blique " par la centrale de Philippe

Martinez, le président du Medef a été

relaxé, jeudi 16 février, par la 14e

chambre correctionnelle du tribunal

de grande instance (TGI) de Bobigny.

Satisfaction supplémentaire pour le

" patron des patrons " : le jugement

lui donne -raison quand il qualifiait

d'illégales certaines des méthodes

employées par le syndicat.

A l'origine de l'affaire, il y a un entre-

tien accordé par M. Gattaz au Monde,

le 31 mai 2016, alors que le conflit

autour du projet de loi El Khomri fai-

sait rage. Figure de proue de la

contestation, la CGT multipliait les

opérations de blocage à l'entrée de

sites industriels, ce qui avait suscité

l'ire des organisations patronales.

Dans nos -colonnes, M. Gattaz avait

exprimé sans retenue sa colère : dé-

nonçant la " conception du dialogue

social " de la CGT, qui recourt " au

chantage, aux violences, à l'intimi-da-

tion, à la terreur ", il avait fustigé ces

" minorités qui se comportent un peu

comme des voyous, comme des terro-

ristes ". A ses yeux, les " méthodes " de

la centrale de M. Martinez " bafou -

ai - ent les lois républicaines ". Conclu-

sion : " Le sigle CGT est égal à chô-

mage. "

Au cours du procès, qui s'est déroulé

le 15 décembre 2016, l'avocat de la

CGT, Me Emmanuel Gayat, a deman-

dé que M. Gattaz soit condamné à 10

000 euros de dommages et intérêts.

Le représentant du ministère public,

Loïc Pageot, a également suggéré au

tribunal de prononcer une peine à

l'encontre du président du Medef,

sans préciser son quantum. Les avo-

cats du prévenu, Me Jean Veil et Me

Dominique de Leusse, ont – évidem-

ment – plaidé la relaxe.

Ligne jaune

Ils ont été entendus, comme

l'indique une première ébauche de

jugement dont Le Monde a eu

connaissance (la version définitive de

la décision n'ayant pas encore été ré-

digée). S'agissant des anathèmes "

voyous " et " terroristes ", les magis-

trats ont conclu qu'ils pouvaient être

considérés comme des injures mais

qu'ils ne présentaient pas, en re-

vanche, de caractère diffamatoire –

contrairement à ce que soutient la

CGT dans la citation délivrée à

l'encontre de M. Gattaz.

L'équivalence " CGT égale chômage "

a été jugée comme une appréciation

relevant de la libre opinion.

Quant à la phrase sur les " lois -répu-

blicaines - bafouées - ", le tribunal a,

notamment, estimé que les conseils

de M. Gattaz avaient " rapporté la

preuve " que la centrale syndicale

avait bel et bien franchi la ligne

jaune. Le jugement mentionne deux

faits – dont s'étaient prévalus Me de

Leusse et Me Veil : l'obstruction des

accès aux dépôts de carburant de

Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)

par des militants de la CGT et le blo-

cage de l'impression des quotidiens

qui avaient refusé de publier une tri-

bune de Philippe Martinez. Pour le

tribunal, ces actions ne peuvent pas

être rattachées à un " exercice normal

du droit de grève " car elles ont mé-

connu plusieurs principes essentiels

: la liberté de la presse, la liberté

d'entreprendre, la liberté de tra-

vailler et d'accéder à une entreprise.

" Nous nous félicitons de la décision

du tribunal ", confie Me de Leusse.

Me Gayat, de son côté, explique " at-

tendre le jugement pour faire une ana-

lyse plus complète " et ajoute que la

CGT décidera dans les prochains

jours si elle interjette appel ou non.

Bertrand Bissuel■

par Bertrand Bissuel

Tous droits réservés Le Monde 2017

8197438183B0F508C5201C202E0FC13E91D5D25E637B31363A58D1B

Parution : Quotidienne

Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 2 313 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Première audition après la plainte en diffamation de la CGT

Dans un courrier, l’association Nouvelle dynamique pour Villejuif (NDPV) avait qualifiédes agents de la ville de « peu scrupuleux ».

samedi 18 février 2017Édition(s) : Val de Marne

Page 36422 mots

DEP LOCALE—VAL-DE-MARNE

V illejuif

Par Lucile Métout

Une étape vient d’être franchie dans

la procédure en diffamation intentée

par la CGT des territoriaux de Ville-

juif, avec la première audition au tri-

bunal, jeudi.

Le syndicat avait déposé plainte

après la production, le 3 mai dernier

sur le site Internet de l’association

Nouvelle dynamique pour Villejuif

(NDPV), d’un courrier signé par

17 élus de la majorité municipale.

Dénonçant les pratiques de certains

agents de la ville, qualifiés de « peu

scrupuleux », le document mettait

ouvertement en cause la probité de la

CGT.

Elle était accusée de « [souhaiter]

toujours influencer en mairie les

“promotions” pour certains “encar-

tés” ou encore la “stagnation” pour

d’autres évidemment non syndi-

qués ». En clair, de se rendre cou-

pable de favoritisme à l’égard des

employés adhérant au Parti commu-

niste. Laurent Galloo, alors président

de l’association et responsable de ses

publications en ligne, était convoqué

au Tribunal de grande instance de

Créteil, jeudi matin. Trois mois après

qu’un juge d’instruction a été saisi du

dossier.

Mahrouf Bounegta,

président du NDPV,

ne regrette « pas du tout

»

Hier soir, le parquet de Créteil n’était

pas en mesure de nous confirmer son

éventuelle mise en examen. Joint par

téléphone, cet informaticien villejui-

fois, candidat sur la liste de Philippe

Vidal (DVG) au 1 er tour des munici-

pales de 2014 mais pas élu, a seule-

ment déclaré qu’il « ne souhaite pas

communiquer, en accord avec [son]

avocat ». Pour mémoire, l’association

NDPV (du nom du groupe de la ma-

jorité au conseil municipal) avait été

créée pour faire le « relais entre la

population et les élus ». Sa dissolu-

tion a été actée voici plusieurs se-

maines.

Contacté hier, Mahrouf Bounegta,

président du groupe politique NDPV,

assure qu’il ne regrette « pas du

tout » ce courrier et ses allégations.

« La presse avait publié un article

taxant la nouvelle municipalité de

chasse aux sorcières parmi les agents

communistes, argue l’élu à la propre-

té. C’était notre droit de réponse ! »

De son côté, la CGT n’attend qu’une

chose : « Que l’action entamée aille

jusqu’au bout pour que notre syndi-

cat obtienne réparation. Et, par ex-

tension, que les conseillers munici-

paux ne se permettent plus de né-

gliger leur devoir de protection des

agents dans les journaux et sur les ré-

seaux sociaux. »

Le 28 avril 2016, face à la « lourdeur

des témoignages », rapportés dans

nos colonnes, d’agents ayant notam-

ment déposé plainte pour harcèle-

ment moral, Laurence Loudière

(DVG), l’adjointe aux ressources hu-

maines avait exigé « que soit menée

immédiatement une investigation

interne ». Celle-ci n’a, selon nos in-

formations, jamais eu lieu. ■

par @lucilemetout

Tous droits réservés Le Parisien 2017

3c98338889303d04d5b41910bc0601e29f45935333f635794cf764d

Parution : Quotidienne

Diffusion : 208 986 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 1 556 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Au Havre, la CGT s’impose dans les centres d’appels

Social. La CGT a progressé ou renforcé sa position dans les entreprises havraises SPB etCeacom considérées comme stratégiques.

samedi 18 février 2017Édition(s) : Le Havre - Lillebonne - Bolbec, France-Normandie

Pages 3-10499 mots

LE HAVRE

À peine représentée il y a trois

ans (10 % des suffrages, aucun

siège au sein du comité d’entreprise),

la CGT devient majoritaire au sein de

l’UES (unité économique et sociale)

regroupant notamment les sites du

Havre et d’Amiens avec pile 50 % des

bulletins en sa faveur. La CGC rem-

porte trois sièges (31 % des suf-

frages). Avec 17,5 % la CFDT perd son

pouvoir au sein du comité

d’entreprise. La CGT rafle également

5 des 9 mandats des délégués du per-

sonnel (55,15 % des voix). La CGC,

deux (25,5 %), ainsi que la CFDT (18

%).

Conflits internes

Déjà en décembre, la section syndi-

cale CGT de Ceacom avait conservé

sa place de leader malgré l’arrivée

dans la course aux sièges de la CFTC

quelques semaines avant l’élection.

Elle perdait néanmoins du terrain en

glissant de 66 à 61 %. La CGT obtient

ainsi sept sièges, la CFTC (20,8 %)

trois et la CFDT (17,2 %) deux. «Les

deux autres organisations devront

s’entendre si elles veulent signer des

accords (ndlr: la loi du 20août 2008

impose que 30% est le seuil minimum

de représentativité pour qu’un accord

soit valablement signé)», poursuit

Reynald Kubecki qui voit dans ces ré-

sultats un des effets de la mobilisa-

tion dans ces deux entreprises contre

la loi Travail courant 2016.

En janvier 2014, SPB avait été ébranlépar un mouvement de grève de 14

jours Photo : Image SPB.jpg(21776110)

Elles ont également été ébranlées par

des conflits internes au cours des

mois et années précédents. Chez

SPB, en janvier 2014, malgré une

syndicalisation faible, une partie des

salariés n’avaient pas hésité à se

mettre en grève durant quatorze

jours pour obtenir une revalorisation

salariale supérieure à celle accordée

au terme de la négociation annuelle

obligatoire (3 % au lieu de 1,5 %).

Elles ne l’obtiendront pas au terme

de ce conflit, signant néanmoins un

compromis reposant sur l’accord

d’une prime de 300 € brut annuel.

Au sein des manifestations emprun-

tant les artères havraises, elles

passent pour de véritables pasiona-

rias. Les syndicalistes CGT de Cea-

com sont désormais bien connues. Et

pour cause. En décembre 2012 puis

en octobre 2013, elles menaient deux

mouvements de grève de neuf puis

quatorze jours dans le cadre de négo-

ciations annuelles obligatoires avec

en toile de fond des négociations

portant sur le paiement des temps de

pause.

Aux prud’hommes mercredi

«La seconde étape est désormais de les

aider à s’organiser en syndicats

d’entreprise et plus en simples sections

syndicales. Elles vont pouvoir gagner

en autonomie.» D’ici là, on retrouvera

les Ceacom au tribunal des

prud’hommes du Havre, mercredi 22

février à 14 heures. 58 salariés ré-

clament le versement de rappels de

salaires courant sur 16 mois ainsi que

des dommages et intérêts à hauteur

de 6 000 € par plaignant. ■

Tous droits réservés Paris-Normandie 2017

0192537A88E01209A53214B0AA0151B89475845F63913DB8D4DC1C0

Parution : Quotidienne

Diffusion : 38 845 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 231 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 21

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Militante CGT renversée : le dossier classé sans suite

lundi 20 février 2017Édition(s) : Cantal, Haute-Loire, Issoire, Clermont Limagne, Riom…

Page 5360 mots

FAITS_DIVERS_AUVERGNE

U ne militante CGT avait été

renversée par un automobiliste,

le 19 mai dernier, lors d'une manifes-

tation à Montmarault. Le parquet de

Montluçon a classé l'affaire.

« Après une enquête approfondie, il

n'a pas été possible de caractériser le

délit de blessures involontaires », af-

firme la procureur de Montluçon Ju-

lie Bernier, arrivée à son poste en

janvier dernier, après le classement

de l'affaire, le 27 décembre dernier.

Les investigations ont notamment

montré que les nombreux témoins de

la scène présentaient des versions

discordantes et que le chauffeur rou-

lait très lentement.

Ce 19 mai 2016, en plein mouvement

contre la loi El Khomri, une centaine

de manifestants avaient bloqué le

rond-point de Montmarault, au croi-

sement de la RCEA et de l'A71, quand

un 4 x 4 avait heurté une sexagénaire.

Blessée à la hanche, au genou et au

pied, cette militante CGT porte à pré-

sent une prothèse de la hanche.

« On est scandalisé devant une telle

décision. Après l'émoi, c'est la colère

qui nous anime », déclare Laurent In-

drusiak, secrétaire de l'union dépar-

tementale de la CGT.

La CGT remarque que de nombreux

témoignages pointent le fait que le

chauffeur aurait accéléré au niveau

de deux militants.

« Dans ce pays, il y a une justice de

classe. Il y a deux poids, deux mesur-

es ! Quand on voit comment les syn-

dicalistes sont poursuivis, à l'inverse,

il y a beaucoup de clémence pour

ceux qui les insultent ou s'en

prennent à eux », continue Laurent

Indrusiak. Le parquet affirme de son

côté que le dossier a été traité comme

n'importe quel autre.

A défaut de contester la décision de-

vant le parquet général, le syndicat

annonce qu'une nouvelle plainte va

être déposée pour « violence volon-

taire avec arme » et « délit de fuite

» (l'automobiliste de 57 ans avait été

arrêté sur l'A71 par le peloton auto-

routier de gendarmerie, NDLR) .

Florence Farina et Guillaume Bella-

voine■

Tous droits réservés La Montagne 2017

9E9FC3D484B0CC0905121C40DE0221029065F454E32430F50CB063D

Parution : Quotidienne

Diffusion : 165 418 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 607 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 22

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ACTUALITE SOCIALE

↑ 23

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Comment emprunter sans CDI ?

dimanche 19 février 2017700 mots

ARGENT & PLACEMENTS—ÉCONOMIE

Selon la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statis-

tiques (Dares), 86 % des embauches se font actuellement en contrat à durée

déterminée (CDD).

Parallèlement, les « slashers », ceux qui cumulent plusieurs emplois ou em-

ployeurs, seraient de plus en plus nombreux (5 % des salariés). CDD, intéri-

maires, artisans, autoentrepreneurs… : les personnes qui ne bénéficient pas

d’un contrat stable représentent presque le quart de la population active.

Si les façons de travailler évoluent vite, ce n’est pas le cas de la gestion des

risques des banques. Pour les convaincre d’accorder un prêt, les ménages

doivent prouver leur solidité financière à long terme. « Détenir un contrat

à durée indéterminée [CDI] reste le sésame pour décrocher un crédit, même si

d’autres éléments entrent en compte comme, par exemple, la capacité du ménage à

épargner », explique Cécile Roquelaure, directrice de la communication et des

études chez Empruntis.

« Patienter »

Ceux qui détiennent un CDD dans la fonction publique d’Etat, territoriale,

hospitalière (y compris les vacataires et contractuels) ne rencontrent généra-

lement pas de difficulté pour décrocher un emprunt car leur contrat est assi-

milé par la banque à un CDI.

En revanche, les travailleurs qui n’ont pas de contrat stable (CDD, autoentre-

preneurs…) se voient souvent refuser leur demande de crédit. « Aujourd’hui,

nous ne comptabilisons que 4 % d’emprunteurs seuls en CDD dans les dossiers fi-

nançables », révèle Mme Roquelaure.

Comment obtenir un crédit lorsque son profil ne répond pas aux critères des

banques ? « Un jeune de 25 ans qui vient de décrocher son premier emploi en CDD

devra patienter pour emprunter, répond Sandrine Allonier, responsable des re-

lations banques chez Vousfinancer. Mais si l’emprunteur est en CDD depuis plus

de deux ans et que ses comptes sont bien tenus, son dossier a plus de chance d’être

accepté ! »

Si certaines banques ferment la porte aux CDD et aux intérimaires, d’autres

étudient au cas par cas la possibilité d’accorder un prêt en fonction du profil

de risque et de la nature de l’activité exercée. « Dans certains secteurs, comme

dans celui de l’aéronautique à Toulouse, par exemple, qui emploie régulièrement

des salariés en intérim ou en CDD, les banques peuvent se montrer plus souples »,

précise Mme Roquelaure.

Pour les couples, si l’un est en CDD et l’autre en CDI, les revenus du premier ne

seront généralement pas pris en compte pour calculer la solvabilité du foyer.

Enfin, si l’on exerce en tant qu’indépendant ou autoentrepreneur, il faut être

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« Aujourd’hui, nous ne comptabilisons que 4 % d’emprunteurs seuls en CDD dans lesdossiers finançables », selon Cécile Roquelaure chez Empruntis.

en mesure de fournir ses trois derniers bilans comptables et mieux vaut que

ces derniers soient stables pour convaincre la banque.

« Sensibiliser les pouvoirs publics »

« Malgré le discours ambiant, la baisse des taux n’a pas solvabilisé tout le monde,

insiste Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. C’est une question dont il

faut s’emparer car ceux qui n’entrent pas dans les cases accèdent difficilement à

l’emprunt. »

Dans cette optique, un groupe de travail composé de chercheurs et de profes-

sionnels s’est penché sur le sujet. « L’objectif n’est pas d’inciter les ménages à

s’endetter, mais de donner accès au crédit à ceux qui disposent de revenus suffi-

sants mais n’ont pas de contrat de travail stable », précise Nicolas Pécourt, di-

recteur de la communication au Crédit foncier.

Pas question donc de changer les règles de distribution du crédit, qui

consistent à rapporter le montant des charges sur celui des revenus. Selon le

Haut Conseil de stabilité financière, la France est le pays en Europe qui pré-

sente le taux d’impayés le plus faible sur ce type de prêts (0,1 % fin 2014).

« Ces propositions sont destinées à sensibiliser les pouvoirs publics », insiste

M. Pécourt. L’une d’entre elles suggère de revoir le mode de calcul du taux

d’usure (plafond autorisé pour les prêteurs). « Plus les taux baissent et moins

les banques sont en mesure de proposer une offre adaptée à ces profils atypiques.

Une proposition serait donc d’introduire une partie fixe au-delà du taux moyen »,

poursuit M. Pécourt

Le rapport propose aussi de créer une assurance destinée à faire face à une

baisse temporaire de revenus ou au risque de dépréciation du bien immobilier

en cas de revente rapide liée à un changement d’employeur. Une autre mesure

recommande encore de diminuer les droits de mutation à titre onéreux pour

les jeunes primo-accédants, afin de limiter les freins à la mobilité profession-

nelle.

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« Aujourd’hui, nous ne comptabilisons que 4 % d’emprunteurs seuls en CDD

dans les dossiers finançables », selon Cécile Roquelaure chez Empruntis.

YOHANN LEGRAND / FLICKR / CC BY 2.0

Par Pauline Janicot

Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2017

799a83848cd0990a150b1990dc08b10a9cb5615d33bb3e1b695b41b

Parution : Quotidienne

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Chômage, une inversion de courbe fragile

samedi 18 février 2017Page 20

679 mots

LETTRE ET CHRONIQUE

Il est des jours où François Hollande

doit regretter amèrement de ne pas

s'être représenté. Jeudi 16 février,

l'Insee a confirmé la tendance déjà -

indiquée par Pôle emploi : pour la

deuxième année d'affilée, le chômage

a légèrement baissé (– 0,2 point) en

2016, soit 68 000 chômeurs de

moins sur l'année. -Selon un calcul

différent, Pôle emploi avait recensé,

fin décembre, 104 000 demandeurs

d'emploi de moins sur un an. Après

huit années consécutives de hausse,

la fameuse inversion de la courbe du

chômage, dont le président de la Ré-

publique avait fait la condition sine

qua non pour briguer un second

mandat, est bien là. Elle est tardive

et insuffisante par rapport à un fléau

qui touche encore, selon l'Insee, 10

% de la population active. Avec 3

730 00 personnes sans activité, selon

Pôle emploi, le chômage reste massif

et demeure un des principaux points

noirs du quinquennat qui s'achève.

Cette inversion de la dernière heure

ne gomme pas l'échec du président.

Pour autant, il y a indéniablement

des signaux positifs qui s'allument.

Il en est ainsi des 191 700 emplois

que l'économie française a créés en

2016. Un résultat d'autant plus éton-

nant que la croissance a été faible

l'an dernier (1,2 %) et que les éco-

nomistes considèrent qu'il faut une

hausse d'au moins 1,5 % du produit

intérieur brut pour que le niveau des

créations d'emplois soit suffisant

pour faire baisser le chômage. Si la

croissance ne peut donc être respon-

sable de cette dynamique inattendue,

il faut chercher les causes ailleurs. Un

certain nombre de mesures prises par

les gou-vernements de Jean-Marc

Ayrault et de -Manuel Valls ont fini

par avoir des effets. Il en est ainsi

du pacte de responsabilité, lancé en

2014 – même si les emplois que de-

vait générer la baisse des charges des

entreprises n'ont pas été à la hauteur

des engagements du patronat –, du

crédit d'impôt pour la compétitivité

et l'emploi (CICE), du plan 500 000

formations, qui aurait provoqué une

baisse de 30 000 chômeurs en 2016,

ou encore de la prime à l'emploi qui

permet, pendant deux ans, de suppri-

mer 2 000 euros de charges par an

sur le smic. Ces petits ruisseaux ont

fait le lit de la baisse du chômage.

Il n'en demeure pas moins qu'il y a

encore des indicateurs alarmants. Si

le chômage des jeunes de moins de

25 ans a baissé en 2016 (– 1,7%),

le niveau reste extrêmement élevé, à

plus de 23 %. L'embellie n'est que re-

lative et la baisse du nombre de de-

mandeurs d'emploi résulte surtout

d'un boom de l'intérim et d'une re-

prise de l'emploi précaire. A cette

nouvelle envolée de la précarité

s'ajoute une hausse de ce que l'Insee

appelle le " halo autour du chômage

". Il s'agit de personnes qui sou-

haitent travailler, mais qui ne re-

cherchent pas activement un emploi,

souvent parce qu'elles ne sont pas

immédiatement disponibles.

L'institut de la statistique en a enre-

gistré 1,5 million au quatrième tri-

mestre 2016, soit une hausse de 65

000 sur un an.

L'inversion est là, mais elle est fra-

gile. En 2017, un nouveau coup de

mou de la croissance, dans un envi-

ronnement international plus

qu'incertain, des décisions politiques

inappropriées, une perte de

confiance des entreprises envers les

décideurs politiques, et le chômage

peut repartir à la hausse. La France

ne fera pas l'économie de nouvelles

réformes structurelles pour lutter

contre ce cancer. Mais pour l'heure,

les politiques de l'emploi sont l'angle

mort de la campagne présidentielle. ■

Tous droits réservés Le Monde 2017

9297132B80102C05150016001704D1819005805AC30431D9FD97495

Parution : Quotidienne

Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 2 313 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Régler le problème des 35 heures dans le public

N° 22387lundi 20 février 2017

Page 12330 mots

IDÉES & DÉBATS—LE MEILLEUR DU CERCLE DES ÉCHOS

L a réduction du temps de travail a

plombé la productivité des fonc-

tionnaires. Pour Charles Dennery,

normalien, l'amélioration du service

public passera par la refonte de son

organisation… comme cela se fait

dans le privé.

Mauvaises négociations : « Le temps

de travail est une passion française

et la gauche et la droite se déchirent

toujours sur le bilan des 35 heures.

Baisse du chômage ou cause de tous

les maux de l'économie française ?

La plupart des études sérieuses

montrent que les 35 heures ont eu un

impact limité sur l'emploi et la com-

pétitivité dans le privé. Mais, dans le

public, les conséquences ont été très

négatives, car mal négociées. »

Modernisation pénible : « La plupart

des grandes entreprises privées

avaient négocié des accords de pro-

ductivité en échange des 35 heures.

Les salariés travaillaient donc moins,

mais mieux. Pour beaucoup, les 35

heures étaient l'occasion de mener

une modernisation similaire du ser-

vice public. Mais, en 2000, à deux ans

de l'élection présidentielle, c'était

trop tard. Pas de négociation : les

agents passeraient à 35 heures sans

embauche nouvelle et sans gain de

productivité. »

Gestion RH : « La qualité du service

public dépend peu du nombre

d'agents ou du nombre d'heures tra-

vaillées. Comme dans le privé, il faut

s'intéresser à la motivation, et sur-

tout à l'organisation du service et du

travail. L'année dernière, Renault a

négocié une hausse de productivité

de 45 % sur trois ans dans ses usines.

Tout n'est pas réplicable […], mais

cela montre bien que la productivité

n'est pas une constante. Avec une

vraie gestion RH, on peut faire des

miracles. »

A lire en intégralité sur Le Cercle, le

site participatif des « Echos » lese-

chos.fr/idees-debats/cercle ■

par Les Echos

Tous droits réservés Les Echos 2017

869EF35085401B0CB5441C50140601A39205F85913113D7743CF71D

Parution : Quotidienne

Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Chômage : la poursuite du plan 500.000 formations se dessineLes négociations avec les régions devraient être bouclées cette semaine.Les partenaires sociauxsont prêts à mettre 150 millions en plus du demimilliard de l'Etat.

N° 22387lundi 20 février 2017

Page 6500 mots

FRANCE—EMPLOI

C'est la dernière ligne droite. Le

ministère du Travail s'active pour

boucler cette semaine les négocia-

tions avec les régions sur leur par-

ticipation au prolongement, au pre-

mier semestre, du plan 500.000 for-

mations supplémentaires de chô-

meurs. Vendredi au plus tard, on sau-

ra alors combien, sur les 17 régions

qui avaient joué le jeu en 2016, rem-

pileront et se partageront tout ou

partie du demi-milliard mis sur la

table par l'Etat.

Annoncé il y a un an par François

Hollande, ce plan visait à doubler sur

l'année l'effort de formation en fa-

veur des demandeurs d'emploi, et

plus précisément ceux qui sont le

plus éloignés du marché du travail.

L'Etat a déboursé 1 milliard pour fi-

nancer 330.000 formations quali-

fiantes, 50.000 contrats de profes-

sionnalisation ou encore 10.000 vali-

dations des acquis de l'expérience. La

montée en charge a demandé beau-

coup d'efforts aux équipes de Pôle

emploi. L'objectif, au moins quanti-

tatif, a été atteint puisque la barre

du million d'entrées en formation a

été franchie. Pour ce qui est de l'effet

du plan, et donc du taux de retour à

l'emploi, un comité scientifique ren-

dra ses conclusions au début de l'été.

Maintenir les budgets

Convaincu que les résultats seront là,

l'exécutif a proposé aux régions et

aux partenaires sociaux de continuer

sur les six derniers mois de 2017.

Pour financer cette prolongation, il a

été décidé d'arrêter à fin juin la prime

à l'embauche dans les PME (elle de-

vait courir sur toute l'année). Les cré-

dits ainsi dégagés pourront financer

environ 165.000 formations, à raison

de 3.000 euros par formation. Soit

500 millions environ. Mais, comme

en 2016, l'Etat a conditionné son ef-

fort à l'engagement des régions à

maintenir leurs propres budgets à

destination des chômeurs, pour évi-

ter les effets d'aubaine. C'est tout

l'enjeu des négociations en cours.

Elles sont très complexes. Chaque ré-

gion a son calendrier (certaines en-

gagent un tiers de leurs budgets de

formation au premier semestre,

d'autres plus de la moitié). Toutes, et

c'est normal, veulent évaluer ce qui

a été fait l'année dernière avant de

s'engager (à ce titre, le ministère de-

vrait disposer cette semaine des ul-

times statistiques sur les typologies

de chômeurs et de formations dis-

pensées). Certaines, enfin mettent la

barre très haut, parfois pour des rai-

sons politiques.

« C'est de la dentelle région par ré-

gion », confirme-t-on dans

l'entourage de Clotilde Valter, la se-

crétaire d'Etat chargée de la Forma-

tion professionnelle et de

l'Apprentissage. Seule certitude,

l'Auvergne-Rhône-Alpes n'ira pas,

tout comme l'année dernière, lais-

sant la main à Pôle emploi en di-

rect.■

par Alain Ruello

Tous droits réservés Les Echos 2017

AA92631B8EF02C0AE55E11B04F00F12F99451A5933FB33EFA38F97A

Parution : Quotidienne

Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Les nouveaux métiers (pérennes ?) du numériqueLa transformation digitale détruit des emplois, en crée d'autres... à leur tour menacésd'obsolescence, comme celui de développeur. Mais certains jobs sont là pour durer.

N° 22387lundi 20 au dimanche 26 février 2017

Page 11338 mots

DIRECTIONS NUMÉRIQUES—TENDANCE

D 'ici à 2022, 191.000 postes

seraient à pourvoir, d'après le

ministère du Travail.Mais la crainte

des conséquences sociales et socié-

tales de la transformation numérique

de l'économie attiédit l'information

et fait oublier que de nouveaux mé-

tiers remplaceront ceux du siècle

dernier. Grands groupes et start-up

peinent à recruter les talents dont ils

ont besoin dans les domaines du code

informatique, de l'analyse de don-

nées, du design utilisateur ou encore,

moins connu, du trafic ou du product

management. Même les services se-

crets ont fait savoir qu'ils enten-

daient recruter des cyberespions…

Pour les plus pessimistes, la révolu-

tion numérique accélère tout, y com-

pris le rythme d'évolution des jobs

qu'elle a pourtant contribué à créer,

dont une liste non exhaustive figure

ci-dessous. Mais les logiciels - mena-

çants pour l'emploi traditionnel aux

yeux de certains économistes - ne

fonctionnent pas tout seuls. Du

moins, pas encore…

Chief digital officers

Soutenus par les directions géné-

rales, ces messieurs ou dames du di-

gital ont pour mission d'enclencher

la transformation numérique des or-

ganisations. Ces directeurs du numé-

rique renouvellent aussi bien la rela-

tion client et les process internes que

la stratégie. Au contact du manage-

ment intermédiaire, il leur revient de

convaincre de l'importance des chan-

gements à mener. Or, paradoxale-

ment, l'avenir de cette fonction fait

débat. Lors d'une table ronde, en sep-

tembre dernier, Brigitte Cantaloube,

chief digital officer de PSA, jugeait

leur rôle transitoire : « Il n'a plus lieu

d'être une fois que les business units

se sont emparés du sujet. » Mais pour

Antoine Morgaut, le PDG Europe du

cabinet de recrutement Robert Wal-

ters, « le CDO aura d'autres missions

: maintenir le niveau de l'entreprise

sur le numérique demandera autant

d'efforts que la transition initiale ».

Développeurs

Petites mains du numérique ou gé-

nies des langages de l'ordinateur, les

développeurs écrivent le code qui ré-

git le fonctionnement des logiciels.

Ceux qui maîtrisent des technologies

rares ou savent construire une appli-

cation de bout en bout sont « chassés

»quasiment tous les jours. A l'image

de l'école 42 et d'Epitech, les écoles

d'informatique ne doutent pas de

l'avenir de leurs étudiants. Mais les

avancées de l'intelligence artificielle

rendent sceptiques d'autres observa-

teurs. « La fin du code », titrait le ma-

gazine américain « Wired » au prin-

temps dernier. La bible des geeks ex-

pliquait que les logiciels autoappre-

nants s'autocoderont. « Le travail

avec IBM Watson [une marque

d'intelligence artificielle, NDLR]

montre pourtant qu'il faudra tou-

jours des développeurs pour adapter

le service au cas d'usage business de

la technologie », tempère Martin

Sauer, le directeur du numérique de

Manutan.

Community managers

Spécialistes des réseaux sociaux en

ligne, les community managers, ou

social media managers, animent les

discussions en ligne d'une marque,

d'un média ou d'une entreprise avec

ses clients. Leurs missions suivent

l'évolution des plates-formes telles

que Facebook, Twitter ou Instagram.

L'apparition des chatbots, des pro-

grammes de conversations automati-

sées, ne laisse rien présager de bon

pour ces professionnels. Seuls les

plus créatifs et générateurs de buzz

tireront leur épingle du jeu, les ro-

bots étant encore dépourvus du sens

de l'humour.

Référenceurs SEO

Etre le premier résultat d'une requête

sur Google vaut de l'or. Les référen-

ceurs SEO - Search Engine Optimisa-

tion - conseillent leurs clients pour

que leurs sites Web l'emportent sur

la concurrence. Dans le métier, les

mises à jour de la formule du moteur

de recherche font la pluie et le beau

temps. « Les algorithmes sont de plus

en plus complexes, pointe Olivier

Duffez, le fondateur de WebRankIn-

fo. Il faut savoir s'adapter en perma-

nence. » Mais pour l'instant, la no-

tion de classement perdure, et avec

elle l'intérêt des réglages. Jusqu'à ce

que les enceintes sonores connec-

tées, type Google Home, fournissent

directement la réponse aux requêtes

? Sans passer par une sélection de ré-

sultats sur écran ?

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Traffic managers

Internet a ses routes désertes et ses

carrefours embouteillés. Le traffic

manager cherche à positionner les

publicités d'une marque là où ses

clients les verront. Ce néomédiaplan-

ner sait placer au meilleur endroit,

et sur le bon site, des liens sponsori-

sés de Google et des réseaux sociaux,

la publicité en amont d'une vidéo ou

encore une bannière de publicité dis-

play. Son travail s'appuie évidem-

ment sur des données de navigation

que des logiciels savent de mieux en

mieux lire. « L'utopie d'un trafic ma-

nagement automatisé ne tient pas, il

faudra toujours un arbitrage humain

pour ne pas être floué par les faux

positifs », estime Aurélien Berrut, le

fondateur d'Htitipi et spécialiste de

l'acquisition de trafic.

Data scientists

Elu « métier le plus sexy du XXIe

siècle » par la « Harvard Business Re-

view », l'analyste de données se met

au service des entreprises pour re-

chercher les corrélations

d'informations pertinentes. Les don-

nées des groupes étant denses et dif-

ficiles à interpréter, les déductions

du data analyst touchent autant à

l'opérationnel qu'au support ou à la

stratégie. « Il faut un traitement in-

telligent des données car, sorties de

leur contexte, elles n'ont plus le

même sens, relève Antoine Morgaut.

Et le recruteur de poursuivre : « Un

humain doit relire le travail des algo-

rithmes. »

Data protection officers

Consacré par le règlement européen

sur la protection des données per-

sonnelles, le data protection officer

s'assure que l'entreprise respecte les

droits des citoyens. Les entreprises

non encore dotées d'un correspon-

dant informatique et libertés

s'inspirent de la fiche de poste de ce

dernier pour recruter leur DPO et

l'intégrer à leur équipe de juristes ou

d'informaticiens (lire p. 5). Des for-

mations bac + 5 émergent.

Analystes cybersécurité

Revers de la transformation numé-

rique, nombre de dangers en ligne

guettent les entreprises : rançonnage

à distance (ransomware), paralysie

de leurs serveurs (attaques DDOS),

cyberespionnage, etc. Chaque jour,

leurs systèmes de protection identi-

fient des milliers d'incidents sur leurs

sites Web et leurs logiciels métier. «

En cybersécurité, la place des

hommes est prépondérante car

l'automatisation sera toujours en re-

tard sur les menaces, explique Ar-

naud Cassagne pour le cabinet de re-

crutement Reboot. Les attaquants ré-

fléchissent sans cesse à des failles

que les logiciels de défense n'ont pas

imaginées. »

Pilotes à distance de

l'usine 4.0

La numérisation des usines a engen-

dré des postes de pilotage à distance

créés pour les spécialistes du process

industriel, en alerte sur la production

assistée par ordinateur. Depuis une

salle de contrôle, ils réalisent une

partie du travail des opérateurs ré-

partis sur différents sites. Ils mettent

en route les actions préconisées par

des algorithmes, tout en nuançant

leurs conclusions par leur connais-

sance du terrain.

Product managers

A ne pas confondre avec le chef de

produit des services marketing, le

product manager fait la synthèse

entre la stratégie de l'entreprise, le

travail des développeurs et les desi-

gners. Au fil des semaines, ils en-

cadrent l'évolution d'une application.

« Cette activité est intemporelle »,

considère Alexandre Irrmann-Tézé,

le cofondateur de la start-up Thiga,

spécialiste de la formation de ces

professionnels multitâches.

UX designer

Rentable depuis peu, Airbnb doit

beaucoup à ses UX designers. Ces

spécialistes de l'expérience utilisa-

teur et de l'ergonomie des interfaces

numériques sont garants de la pra-

ticité des technologies pour tout un

chacun. Attentifs aux retours clients,

ils sont la face humaine des algo-

rithmes. A date, la créativité et le re-

lationnel protègent de toute automa-

tisation. ■

par Florian Dèbes

Tous droits réservés Les Echos Business 2017

8C94F3D189200409655F1BC08003118F9D353252037C33948664863

Parution : Hebdomadaire

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CITS, un crédit d’impôt pour les associations

Finances Depuis le 1er janvier, les associations peuvent bénéficier du crédit d’impôt detaxe sur les salaires. Zoom sur ce nouveau dispositif destiné à diminuer le coût du travaildans le secteur non lucratif.

lundi 20 au dimanche 26 février 2017Édition(s) : Edition principale

Pages 10-11424 mots

BUSINESS PROSPECTIVE—TOUTES RUBRIQUES

L es maisons de retraite et les

services d’aides à la personne

privés bénéficiaient du Crédit

d’impôt pour la compétitivité et

l’emploi (CICE) tandis que leurs ho-

mologues du secteur associatif n’y

avaient pas droit. Un déséquilibre

concurrentiel auquel le Crédit

d’impôt de taxe sur les salaires

(CITS), entré en vigueur début 2017,

va au moins en partie mettre fin.

« Cette mesure a pour objectif de sti-

muler les embauches dans ce secteur

mais aussi de contenir le coût des

prestations », analyse Joël Fraisse,

expert-comptable et commissaire

aux comptes du cabinet Sofidec,

membre de France Défi.

A qui s’adresse-t-elle ? « Elle est des-

tinée aux associations, mais aussi

aux syndicats, aux fondations recon-

nues d’utilité publique, aux orga-

nismes de lutte contre le cancer ainsi

qu’aux mutuelles gérant des struc-

tures et services sanitaires et so-

ciaux », détaille Joël Fraisse. Au total,

selon Bercy, près de 15 000 organisa-

tions devraient bénéficier de cette

mesure, dont le coût est estimé à

600 M€ par an. Les salaires concer-

nés ? Tous ceux qui n’excèdent pas

2,5 smic, soit 44 408 € par an pour

l’année 2017, ce qui est le cas d’une

grande majorité des rémunérations

du secteur associatif. « Les heures

supplémentaires ou complémen-

taires entrent également dans le cal-

cul, mais hors majorations. Par

ailleurs, les salaires à temps partiel,

tout comme les contrats à durée dé-

terminée (CDD), doivent être prorati-

sés », précise Joël Fraisse.

Un montant déduit de la

taxe sur les salaires

Quant au taux applicable, il s’élève à

4 % des rémunérations concernées. Il

y a néanmoins une restriction : pour

en bénéficier, les employeurs doivent

être redevables de la taxe de 4 % sur

les salaires et bénéficier de

l’abattement sur cette taxe, (dont le

montant s’élève à 20 304 €). Si le cal-

cul du crédit d’impôt est annuel, les

employeurs doivent transmettre tous

les mois les données relatives au

CITS à l’Urssaf, en même temps que

leur déclaration mensuelle. C’est cet

organisme qui est ensuite chargé de

transmettre les éléments à

l’administration fiscale. « Lorsque le

montant du crédit d’impôt est supé-

rieur à celui de la taxe sur les salaires,

se constitue une créance d’impôt qui

pourra être imputée sur les trois an-

nées suivantes. Ce n’est qu’à l’issue

de cette période que l’excédent sera

directement remboursé aux em-

ployeurs », explique Joël Fraisse.

Comme toute mesure fiscale, les pre-

miers effets de ce nouveau dispositif

seront effectifs avec une année de

décalage. Les premières déductions

auront donc lieu en 2018. ■

Ce crédit d’impôt devrait bénéficier à15 000 structures, parmi lesquelles, no-tamment, les associations, sportives ou

autres.

Tous droits réservés Le Parisien éco 2017

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Parution : Hebdomadaire

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« La France a longtemps été un pays de petits entrepreneurs »Claude Didry, sociologue, chercheur au CNRS, auteur de L'Institution du travail, droit et salariatdans l'histoire, éd. La Dispute, 2016.

lundi 20 février 2017Page 15

571 mots

ECONOMIE ET ENTREPRISES—DOSSIER

C laude Didry

Sociologue, chercheur au CNRS

Les indépendants n'ont-ils pas long-

temps été majoritaires en France ?

Claude Didry : On a tendance à

l'oublier mais la France du XIXe

siècle est une France de petits entre-

preneurs, et même de sous-entrepre-

neurs. Dans un monde où domine le

paiement à la pièce, la base juridique

des rapports de production est alors

le contrat de « louage d'ouvrage » :

l'ouvrier qui mène l'ouvrage négocie

les prix avec un négociant et fait lui-

même travailler d'autres ouvriers ou

les membres de sa famille. Ce modèle

du marchandage est très répandu

dans l'industrie textile, industrie do-

minante en France jusqu'à la fin du

XIXe siècle. La révolution de 1848 a

tenté d'abolir ce marchandage. Des

libéraux comme Adolphe Thiers l'ont

défendu, considérant qu'il était une

chance de promotion sociale pour les

ouvriers. Nous ne sommes pas très

loin du débat actuel sur les auto-en-

trepreneurs..

Quand voit-on apparaître le salariat ?

C. D. : Le salariat proprement dit

n'existe pas avant l'adoption du pre-

mier Code du travail, en 1910. Les

lois de protection sociale de la fin du

XIXe siècle, sur le travail des enfants

ou les accidents du travail, appe-

laient une clarification : il fallait

identifier clairement les employeurs

responsables de ces nouvelles obli-

gations légales. L'adoption du code

du travail répondait également à

l'incertitude sur le statut des coutu-

rières à domicile, qui produisaient

pour le compte des grands magasins

au bout d'une longue chaîne de sous-

traitance. Qui était vraiment leur

employeur ? Ce débat n'est pas sans

rappeler celui d'aujourd'hui sur le

statut des chauffeurs Uber.. Tout

l'objet du code du travail a été

d'établir des relations stables entre

les gens qui exercent une activité et

leurs employeurs réels.

Finalement, le souci de protection

des travailleurs précède l'avènement

du salariat..

C. D. : Le salariat n'est pas seulement

synonyme de protection. En regrou-

pant sous une même condition juri-

dique des ingénieurs, des techniciens

et des ouvriers, il a soutenu le dé-

veloppement d'industries très inno-

vantes comme l'automobile et

l'aéronautique reposant sur la réali-

sation continue de nouveaux proto-

types avant leur industrialisation.

Peut-on s'attendre à un regain du

travail indépendant ?

C. D. : En 1995 déjà, le rapport Bois-

sonnat pronostiquait une plus

grande mobilité des travailleurs

entre statuts de salarié et

d'indépendant. Cette prévision trou-

vait sa source dans une prétendue re-

mise en cause du CDI par la montée

du CDD et de l'intérim. Les nouvelles

technologies devaient susciter une

forte croissance des créateurs

d'entreprise. Ceci ne s'est pas pro-

duit. Non seulement les salariés re-

présentent toujours 88 % de la popu-

lation en emploi, mais ils sont aus-

si 86 % à bénéficier d'un CDI. La part

des CDD et de l'intérim a fini par se

stabiliser et l'ancienneté des indivi-

dus dans une même entreprise

s'accroît avec l'âge. Ce qui signifie

que l'emploi à vie existe toujours. ■

Recueilli par Emmanuelle Réju

(1) Auteur de L'Institution du tra-

vail, droit et salariat dans

l'histoire, éd. La Dispute, 2016.

Tous droits réservés La Croix 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 92 075 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 474 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Le syndicat des professions libérales s'oppose à la suppression du RSIL'UNAPL, organisation patronale des professions libérales, a pris position contre la suppressiondu RSI, dans le viseur de plusieurs candidats à la présidentielle. Les indépendants sont, de leurcôté, toujours très mécontents de ce régime.

N° 6157samedi 18 février 2017

Page 41456 mots

FRANCE

P our ou contre la suppression du

régime social des indépendants

(RSI) ? L'union nationale des profes-

sions libérales (UNAPL) (lien :

www.unapl.fr/espace-presse/com-

muniques/priorites-professions-

liberales-pour-prochain-quinquen-

nat) a pris position contre cette éven-

tualité, évoquée par plusieurs candi-

dats à la présidentielle, lors d'une

conférence de presse organisée le 16

février 2017. "Nous sommes pour le

maintien du RSI", a déclaré Michel

Chassang, tout en précisant que ce

régime n'était pas pour autant

"exempt de toute critique" et qu'il fal-

lait continuer à le réformer et à "le

rendre plus fluide".

Créé en 2006, le RSI, auquel sont rat-

tachés les chefs d'entreprise indé-

pendants (artisans, commerçants,

professionnels libéraux) et leurs

ayants droit, compte 6,8 millions

d'affiliés. Il a versé 18 milliards

d'euros de prestations en 2015. De

nombreux dysfonctionnements,

ayant mis en péril des entreprises,

sont apparus à partir de la réforme de

2008. Cette réforme avait créé un "in-

terlocuteur social unique".

En 2012, la Cour des comptes avait

qualifié le RSI de "catastrophe indus-

trielle". Face au mécontentement, le

gouvernement a pris une série de

mesures afin de simplifier les dé-

marches des assurés et mieux ajuster

les acomptes de cotisations, qui sont

désormais fonction des revenus de

l'année précédente.

Michel Chassang, président de l'UNAPL,ne veut pas que les professions libé-

rales soient rattachées au régime géné-ral.

Une très mauvaise image chez les

indépendants

Si l'UNAPL se déclare donc totale-

ment opposé à une suppression du

RSI, ainsi qu'au fait de rattacher les

professions libérales au régime géné-

ral des salariés, cette idée ne semble

pas être partagée par la majorité des

indépendants. En effet, selon un ba-

romètre réalisé par leur syndicat,

dont les résultats ont été publiés par

le Figaro le 10 février 2017 (lien :

www.lefigaro.fr/social/2017/02/10/

20011-20170210ARTFIG00014-rsi-

les-independants-ne-veulent-plus-

de-leur-regime-social.php), 76% des

indépendants avaient une image né-

gative du RSI. Et la quasi totalité

d'entre eux (94% des sondés) pensent

que sa mise en place n'était pas une

avancé pour leur protection so-

ciale.Les indépendants sont 23% à

souhaiter changer de statut en 2017,

soit 10 points de plus qu'en 2015.

Le régime social des indépen-

dants est dans le collimateur de plu-

sieurs candidats à la présidentielle: le

candidat du PS Benoît Hamon prône

sa suppression. Emmanuel Macron,

lui, propose de l'adosser au régime

général, quand François Fillon veut le

réformer "radicalement".

(avec AFP) ■

par Hugo Baudino

Tous droits réservés La Tribune 2017

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Parution : Quotidienne

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PROTECTION SOCIALE

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Renforcement de la Sécurité sociale et création de la sécurité socialeprofessionnelleRemboursement direct et à 100 % des soins prescrits et retraite à 60 ans sont prévus pour la Sé-curité sociale. La sécurité sociale professionnelle contient, elle, le droit opposable à l'emploi.

lundi 20 février 2017Page 5

466 mots

U n gouvernement dirigé par

Jean-Luc Mélenchon entend se

doter de moyens pour répondre aux

urgences, avec une hausse de 173

milliards d'euros du budget de l'état

et de la Sécurité sociale. Le candidat

entend renforcer et étendre le formi-

dable conquis social bâti par le mi-

nistre communiste Ambroize Croizat

après la Libération. En outre, deux

Français sur trois sont favorables au

remboursement direct et à 100 % des

soins de santé prescrits, selon BVA,

en intégrant les mutuelles à la Sécu-

rité sociale. En termes de santé pu-

blique, la France insoumise destine

également 4 milliards d'euros à la

médecine scolaire infantile, à la mé-

decine du travail, aux médecins gé-

néralistes publics et au plan « zéro

déserts médicaux ». Enfin, face au

manque de personnel criant dans les

hôpitaux, le recrutement sur cinq ans

de 10 000 médecins et 52 500 soi-

gnants pour 3 milliards d'euros est

prévu.

Afin de renouer avec une retraite à 60

ans, à taux plein à partir de quarante

annuités, Mélenchon entend trouver

18 milliards d'euros via un redéploie-

ment du pacte de responsabilité (7

milliards), la suppression de niches

en faveur des retraites par capitalisa-

tion (5 milliards), la hausse de 2 %

des cotisations sur les revenus hors

plafond des retraites (4 milliards),

sans oublier la hausse des cotisations

induites par la relance de l'activité (2

milliards). Le candidat souhaite éga-

lement revaloriser les petites re-

traites avec 13,8 milliards d'euros et

relever le minimum vieillesse au ni-

veau du seuil de pauvreté avec 2 mil-

liards d'euros.

Jean-Luc Mélenchon souhaite aussi

développer une sécurité sociale pro-

fessionnelle. Les 820 000 contrats co-

opératifs prévus seraient pris en

charge par cette structure, en appli-

quant un droit opposable à l'emploi

dans lequel l'état serait employeur en

dernier ressort. Le coût net en fin de

mandat de cette mesure serait de 6,4

milliards d'euros. La sécurité sociale

professionnelle prévoit aussi une in-

demnisation chômage dès le premier

jour de la fin du travail, y compris

pour les démissionnaire. 500 000 per-

sonnes seraient concernées en début

de mandat, contre 300 000 en fin de

mandat, pour un coût total de 2 mil-

liards d'euros. Les créations

d'emplois attendues feraient baisser

les montants des allocations de soli-

darité et du RSA pour une économie

de 4,4 milliards d'euros. Ces créa-

tions viendraient nourrir l'économie,

selon Jean-Luc Mélenchon, qui es-

time que les plus pauvres, comme les

sans-emploi, ne sont pas « une

charge, mais un manque » pour

l'activité et la société. A. S.■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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L’aide aux éloignés de la Sécurité sociale reconduite

Depuis 2013, les centres municipaux de santé soignent les patients sans couverturemaladie et leur permet de recouvrer leurs droits.

lundi 20 février 2017Édition(s) : Seine St Denis

Page 39265 mots

DEP LOCALE—SEINE-SAINT-DENIS

M ontreuil

Tout le monde, en théorie, peut bé-

néficier de la CMU, la couverture mé-

dicale universelle — devenue protec-

tion universelle maladie l’an dernier

— mais tout le monde ne sait pas for-

cément comment faire

pour l’obtenir. Ainsi, dans l’optique

de remettre les personnes en rupture

de droit dans le circuit, les perma-

nences d’accès aux soins de santé

(Pass) en milieu hospitalier ont été

créées par une loi de 1998. Elles sont

désormais expérimentées dans

quelques communes, comme à Mon-

treuil depuis 2013. Et le conseil mu-

nicipal a récemment prolongé d’une

année cette expérimentation menée

dans ses centres municipaux de santé

(CMS).

Concrètement, si un patient se pré-

sente et qu’il n’a pas de couverture

maladie, il sera soigné mais aussi mis

en relation avec un travailleur social.

Ce dernier l’aidera à remplir son dos-

sier et le transmettra à son relais au

sein de la caisse primaire d’assurance

maladie. Et tout sera réglé environ

un mois plus tard, explique le doc-

teur Pierre Manuellan, à la tête des

CMS de Montreuil.

« Si le patient le fait tout seul, neuf

fois sur dix, un papier va manquer.

Il n’aura toujours pas la couverture

santé et ne le saura pas », constate-

t-il. Selon lui, 80 personnes ont été

prises en charge chaque année depuis

la mise en place de la Pass et « 80 à

85 % d’entre eux ont retrouvé leurs

droits ».

L’Agence régionale de santé (ARS) et

la ville financent ce dispositif, qui

permet notamment « d’aller au-de-

vant des populations vivant en habi-

tat très précaire », considère la muni-

cipalité. ■

La permanence d’accès aux soins de san-té se déroule au centre municipal Léo-La-

grange.

par E.m.

Tous droits réservés Le Parisien 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 208 986 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 1 556 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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MOUVEMENTS SOCIAUX

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Paris. La CGT finances appelle à un rassemblement pour la réintégration deMarie, salariée

lundi 20 février 2017Page 2

201 mots

CACTUS

P aris. La CGT finances appelle à

un rassemblement pour la réin-

tégration de Marie, salariée du net-

toyage travaillant depuis 2009 en

contrat à durée indéterminée au

centre des finances publiques de Pa-

ris 11e, à laquelle l'entreprise Nova-

sol refuse l'accès au chantier.

Rendez-vous, aujourd'hui à 16 h 30,

devant le centre des finances pu-

bliques du 11e arrondissement.

Orléans (45). Afin de riposter au fas-

cisme et aux actes de violences,

d'intimidation, de dégradation signés

de l'extrême droite, le PCF, le MJCF,

la CGT, Solidaires, le Mouvement de

la paix, AL, l'Adecr et le Collectif

Acide appellent à un rassemblement,

mercredi 22 février à 18 h 30, devant

la préfecture du Loiret, rue de Bour-

gogne.

Paris. Anas Alaili, auteur palestinien,

lira les textes de son dernier recueil,

étreintes tardives, en arabe, accom-

pagné par le comédien Philippe Tan-

celin, qui les dira en français.

L'échange sera prolongé par une

vente-dédicace et par un pot frater-

nel. Vendredi 24 février à 19 heures,

à la section du PC Paris 13e, 75, bd

Vincent-Auriol. ■

Tous droits réservés L'Humanité 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 39

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ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Quand l'université de Franche-Comté perd sa faculté de dialogueDélogés manu militari, mardi dernier, d'un conseil d'administration de l'établissement, une ving-taine d'étudiants se voient menacés de poursuites.

lundi 20 février 2017Page 14

497 mots

SOCIÉTÉ

D es policiers en tenue

antiémeute, des menottages

ventre au sol, le tout au milieu de cris

d'angoisse et de mobiliers endomma-

gés Le dernier conseil

d'administration (CA) de l'université

de Franche-Comté, mardi 14 février,

a viré au cauchemar pour une ving-

taine d'étudiants qui, comme dans de

nombreuses autres universités ces

dernières semaines, avaient décidé

d'occuper les lieux pour dénoncer la

mise en place de la sélection en mas-

ter. Mais, contrairement à d'autres

établissement plus prompts au dia-

logue, leur action symbolique s'est

soldée, à la demande du président de

l'université, Jacques Bahi, par une

descente de police des plus musclées,

des dizaines d'heures de garde à vue

et plusieurs plaintes !

Au départ, l'affaire était pourtant bon

enfant. La branche locale de

l'organisation Solidaires étudiant-e-

s, l'Ameb, avait appelé ce jour-là à

bloquer pacifiquement le CA qui de-

vait examiner les capacités d'accueil

des masters de l'établissement, dé-

sormais sélectifs à l'entrée de la pre-

mière année. Vers 14 h 30, un groupe

d'étudiants a donc pénétré dans la

salle, certains avec un masque à

l'effigie de Jacques Bahi, d'autres

avec des brioches. Le président

n'était même pas présent dans celle-

ci. « Rien d'extrémiste dans ce mode

d'action pacifique adopté par des gé-

nérations d'étudiants », souligne

l'intersyndicale (Ferc-Sup CGT, FSU,

FO, SUD éducation, Unef). Qui ajoute

: « Il n'y a eu aucune violence, tout

s'est déroulé dans le calme. » Jusqu'à

l'intervention de la police, une heure

et demie plus tard.

Celle-ci, sollicitée par Jacques Bahi,

débarque en force. Sur une vidéo dif-

fusée hier sur les réseaux sociaux, on

voit les étudiants se faire sortir bru-

talement un à un par une myriade de

policiers surchauffés, équipés de

casques et de boucliers. Les jeunes,

dont une lycéenne, sont pressés dans

un coin de la pièce, empoignés sans

ménagement, plaqués au sol puis

menottés les mains dans le dos. « Le

mobilier de la salle a été projeté

contre les murs, toutes les dégrada-

tions sont le fait des forces de l'ordre

», raconte un témoin. Christian, un

représentant de la FSU, n'en revient

toujours pas : « Envoyer la police an-

tiémeute pour une quinzaine

d'étudiants qui pèsent 50 kg chacun,

franchement On a un président qui

perd ses nerfs. »

Au final, huit plaintes ont été dépo-

sées pour « séquestration » par des

administrateurs, tandis que Jacques

Bahi brandit des menaces discipli-

naires. Une réaction jugée totale-

ment « disproportionnée » par les

étudiants et le personnel qui ré-

clament l'abandon des poursuites et

la démission de l'équipe de direction.■

par Laurent Mouloud

Tous droits réservés L'Humanité 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 40

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LA POSTE

L'accord sur les facteurs contestéLa CGT a décidé de ne pas signer le plan sur les conditions de travail des facteurs, jugé « néfaste». De son côté, la direction est prête à tout pour l'imposer.

lundi 20 février 2017Page 9

644 mots

SOCIAL-ECO

U n non ferme et définitif. La

Fapt-CGT a annoncé, jeudi,

qu'elle ne signerait pas l'accord sur

les conditions de travail des facteurs,

validé le 31 janvier dernier par la

CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC

(représentant 30 % des voix). Après

une longue consultation de ses mili-

tants, l'immense majorité d'entre eux

ont jugé cet accord « néfaste ». « Il ne

répond en rien au malaise social, es-

time Valérie Mannevy, du bureau na-

tional de la Fapt-CGT. 3 000 titulari-

sations de CDD en CDI sont prévues,

ce ne sont pas des renforts, mais des

personnes déjà présentes dans les ef-

fectifs. C'est bien de déprécariser,

mais ça ne comblera en rien les

postes vacants. Rien qu'en 2017 il y

aura 9 000 départs en temps partiels

seniors. Nous demandons le recrute-

ment d'au moins 20 000 précaires

travaillant à La Poste. »

Cette négociation, censée prendre en

compte le malaise social généralisé

dans le secteur courrier et ailleurs,

matérialisé notamment par des ten-

tatives de suicide, semble loin de ré-

gler les problèmes. Un sentiment

partagé par huit cabinets d'experts

qui avaient tiré la sonnette d'alarme

en octobre 2016 sur la situation de

crise dans l'entreprise. Au sortir

d'une réunion avec la DRH du

groupe, le 27 janvier dernier, pour

eux, « la gravité de la dégradation des

conditions de travail et de leur im-

pact sur l'état de santé des agents de

La Poste n'est pas perçue ou reste

sous-estimée ». Pour la CGT, qui a

fait valoir son droit d'opposition

contre cet accord, il va même aggra-

ver les choses, en « déstructurant

profondément le métier de facteur et

d'encadrant ». Car les discussions à

venir sur les normes et cadences,

censées améliorer le quotidien des

postiers, seront au contraire utilisées

pour lancer une refonte d'ampleur du

schéma industriel de la distribution,

avec, à la clé, une polyvalence accrue

des facteurs. Décidée à faire passer

coûte que coûte ce plan qu'elle juge

« historique », la direction du groupe

n'a pas tardé à manœuvrer en cou-

lisse.

Pour éviter toute contestation de sa

validité par la CGT et SUD, majori-

taires dans la branche courrier, elle

a étendu au dernier moment son pé-

rimètre d'application à l'ensemble de

la maison mère. Or, à l'échelle du

groupe, la CGT et SUD ne repré-

sentent plus que 46,71 % des voix aux

élections professionnelles, moins des

50 % nécessaires pour bloquer la ma-

chine. Pour justifier cette volte-face,

la direction utilise des arguments

étonnants. « Ils prennent pour pré-

texte que dans les territoires d'outre-

mer et la Corse les facteurs sont rat-

tachés au réseau et non pas au cour-

rier, c'est un tour de passe-passe dé-

loyal ! » tonne Valérie Mannevy.

Dans ce contexte, le respect du droit

syndical a pris du plomb dans l'aile.

Seuls les signataires de l'accord sur

les conditions de travail pourront

participer aux chantiers complémen-

taires qui seront ouverts courant

mars sur les cadences, le mode

d'évaluation de la charge de travail,

les primes de facteurs Les autres or-

ganisations sont tout bonnement ex-

clues. Mais rien n'est encore joué.

SUD-PTT, qui avait refusé de para-

pher le document le 1er février, « en-

tend étudier tous les recours pos-

sibles afin de contester la décision de

la direction modifiant le périmètre de

représentativité ». De son côté, la

CGT demande au plus vite la réou-

verture du dossier et appelle à la mo-

bilisation le 21 mars prochain, dans

le cadre de la journée d'action inter-

professionnelle pour l'industrie et les

services publics. ■

par Cécile Rousseau

Tous droits réservés L'Humanité 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 41

Page 42: PANORAMA DE PRESSE - CGT FINANCES PUBLIQUES · PANORAMA DE PRESSE 20/02/2017 08h15 CGT Panorama réalisé avec Pressedd. SOMMAIRE JOURNÉES D'ACTIONS (1 article) ... Xavier Beulin,

Avenir des postiers : un accord au forceps

La direction de La Poste est parvenue à neutraliser l'opposition de la CGT et de SUD

dimanche 19 février 2017Page 31

960 mots

LE MONDE ECO ET ENTREPRISE

La direction et les syndicats de La

Poste se trouvent dans une situation

sociale et juridique tout à fait inédite.

L'accord sur les conditions de travail

et l'évolution des métiers des fac-

teurs, sur lequel comptent les diri-

geants du groupe pour moderniser

l'entreprise, a été signé par quatre or-

ganisations syndicales (CFDT, CFTC,

CGC, FO-COM) en janvier. En re-

vanche, la CGT et SUD, majoritaires

ensemble dans la branche services-

courrier-colis, ont informé la direc-

tion, les vendredi 10 et jeudi 16 fé-

vrier, qu'ils exerçaient leur droit

d'opposition, jugeant ce texte " né-

faste au quotidien, pour les facteurs et

l'encadrement ".

Si la CGT a " pris acte " des 3 000 em-

bauches promises en contrat à durée

indéterminée (CDI) et de la promo-

tion de 30 000 postiers, les deux syn-

dicats s'opposent à un nouveau sché-

ma industriel qui, selon eux, va " pro-

fondément déstructurer le métier "

etimposer " une adaptation perma-

nente des organisations du travail (…)

contraire à l'objectif d'amélioration des

conditions de travail ". Représentant à

eux deux plus de 50 % de la branche

services-courrier-colis du groupe,

leur opposition aurait dû invalider

l'accord. Mais ce n'est pas le cas.

Car si l'article 1 de l'accord définit le

champ d'application du texte à " tous

les personnels de la branche services-

courrier-colis de la société La Poste SA

", le -périmètre retenu par la direc-

tion est plus large, au motif que

l'accord n'a finalement pas été signé

par le seul directeur général adjoint

du groupe chargé de ces -activités,

Philippe Dorge, mais aussi par la di-

rectrice des ressources humaines

(DRH) groupe, Sylvie François.

Tour de passe-passe

" A partir du moment où la DRH groupe

signe, c'est un accord groupe ", ex-

plique cette dernière. " L'accord signé

le 7 février concerne donc tous les fac-

teurs du groupe quel que soit leur rat-

tachement, même en dehors de la

branche services-courrier-colis ", dit-

elle. " Or, dans l'organisation de La

Poste, les facteurs d'outre-mer et de la

Corse sont rattachés au réseau, qui

n'est pas la branche services-courrier-

colis ", précise Mme François.

Ce changement de périmètre a pour

effet de modifier la représentation

syndicale. De majoritaires, les deux

syndicats CGT et SUD deviennent

minoritaires. Ils ne totalisent plus

que 46,71 % des voix, ce qui ne leur

permet pas d'user du droit

d'opposition. Un tour de passe-passe

qui n'améliorera pas les relations

entre ces organisations et la direc-

tion.

" L'accord est donc valide. Et c'est une

avancée importante pour les conditions

de travail des facteurs et la reconnais-

sance de leur travail ", affirme Mme

François. " Le texte prévoit des pro-

motions avec parcours qualifiants, sur

la qualité de vie au travail, il limite la

sécabilité (tournées instables) à trente

jours par agent et par an, il met en

place une pro-cédure extrêmement

précise au plus près du travail pour si-

gnaler un problème et en demander la

correction ", ajoute-t-elle.

Les trois mois de négociation du

texte ont été accompagnés de larges

débats au sein de chaque syndicat,

car les enjeux de l'accord sont impor-

tants (transformation des métiers,

transformation numérique) et les

bouleversements profonds (malaise

social). Les consultations ont été

longues, que ce soit pour obtenir la

signature de l'accord par FO-COM ou

son opposition par la CGT.

Le procédé utilisé par la direction

pour élargir le périmètre de l'accord

a été aussitôt dénoncé par les deux

syndicats concernés. " Le texte de

l'accord n'a pas changé et le champ

d'application est celui de la branche

services-courrier-colis, au sein de la-

quelle, avec SUD, nous représentons

plus de 50 % - des personnels - ", ré-

agit la CGT.

La première force syndicale du

groupe La Poste, qui justifiait déjà le

rejet de cet accord par " l'absence de

négociation loyale ", -appelle désor-

mais à la mobilisation. " Nous avons

fait valoir -notre droit d'opposition à

La Poste et demandons la réouverture

du dossier rapidement ", indique -Pa-

trick Lasserre, secrétaire fédéral CGT.

Un rassemblement est prévu le 21

mars.

SUD, qui avait exprimé son opposi-

tion à l'accord dès le 24 janvier,

n'avait pas été convié, sept jours plus

tard, à la réunion au cours de laquelle

s'est décidé le changement de péri-

mètre. " C'est FO-COM qui, au mo-

ment de signer, nous a téléphoné pour

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nous en informer ", explique Philippe

Crottet, élu national SUD-PTT au co-

mité technique de La Poste. " En ré-

féré ou sur le fond, nous irons jusqu'au

bout de ce qu'il est possible de faire

juridiquement, ajoute-t-il. C'est

l'appréciation du juge qui examinera

point par point s'il y a déloyauté dans

le -dialogue social. "

Pour la direction du groupe, la situa-

tion est claire : " Nous n'allons pas re-

négocier ", affirme Mme François. Cet

accord, qualifié d'" historique " par la

direction, est un élément de la nou-

velle stratégie qui vise à transformer

cette entreprise de plus de 250 000

salariés.

La confiance, toutefois, pourrait être

un atout décisif pour y parvenir. Or,

" dans un accord collectif, la volonté

commune des parties signataires est

évidemment essentielle ", remarque le

professeur de droit social Jean-Em-

manuel Ray.

Anne Rodier■

par Anne Rodier

Tous droits réservés Le Monde 2017

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samedi 18 février 2017Page 25

119 mots

LE MONDE ECO ET ENTREPRISE

SOCIAL

CGT et SUD s'opposent à l'accord sur les facteurs

La CGT-FAPT, la première force syndicale

de la branche services-courrier-colis de -

La Poste a annoncé, jeudi 16 février,

qu'elle ferait valoir son droit d'opposition

à l'accord sur l'amélioration de travail et

l'évolution des métiers des facteurs, validé

le 31 janvier, tout comme SUD-PTT. -"

L'accord signé le 7 février

est valide ", affirme Sylvie -François, la

DRH du groupe, car " il concerne l'ensemble

des facteurs du groupe ",

ce qui élargit le périmètre au-delà de la

branche services-courrier-colis et change

la représentativité des syndicats. ■

Tous droits réservés Le Monde 2017

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La renaissance des madeleines Jeannette

La biscuiterie normande doit s'agrandir pour répondre à la demande, après avoir frôlé lafaillite

dimanche 19 février 2017Page 31

1042 mots

LE MONDE ECO ET ENTREPRISE

Cet après-midi de la Saint-Valentin,

le petit magasin d'usine de la biscui-

terie Jeannette 1850 – son année de

naissance –, situé dans la zone

d'activités La Delle du Clos-Neuf, à

Démouville (Calvados), près de Caen,

ne désemplit pas. " Et c'est quasiment

tous les jours comme ça ", sourit une

vendeuse. Dans l'atelier de fabrica-

tion règne l'alléchante odeur des bis-

cuits sortis des fours. Et la bonne hu-

meur. Les employés, majoritairement

des femmes, s'affairent dans le calme

dans cette usine flambant neuve de

1 000 mètres carrés, d'où sortent des

madeleines en forme de coquilles

Saint-Jacques. On est loin, désor-

mais, de la liquidation de l'ancienne

entreprise Jeannette, prononcée fin

2013. La biscuiterie a été relancée en

septembre 2015, par Georges Viana,

un ancien cadre de grand groupe,

alors que personne n'y croyait.

Sur les 23 personnes qui avaient été

licenciées début 2014, 11 travaillent

dans la nouvelle Jeannette, dont

Marie-Claire, la soixantaine, respon-

sable de fabrication : " Terminer ma

carrière chez Jeannette, où j'ai travaillé

tant d'années, c'est tout ce que je sou-

haitais. "

Le produit est monté en gamme, avec

l'utilisation d'ingrédients locaux de

qualité ; le procédé, qui était indus-

triel, est devenu artisanal. " Quand

j'ai commencé chez Jeannette il y a

trente-sept ans, explique Régine, 56

ans, c'était un travail manuel, comme

ici. C'est ma jeunesse qui revient. "

C'est d'abord à elles-mêmes que ces

ouvrières doivent cette résurrection.

Bon nombre d'entre elles avaient

trente ou quarante années

d'ancienneté au moment de la liqui-

dation. A commencé, quelques mois

plus tard, un long -combat pour pré-

server l'emploi dans la région.

La lutte a commencé il y a trois ans

exactement dans l'ancienne usine,

qui se situait à Caen. Une partie des

37 salariés présents à l'époque, soit

23 personnes, décident, le 19 février

2014, d'occuper le site nuit et jour,

avec le soutien actif de l'union locale

(UL) de la CGT. Une vente aux en-

chères du matériel devait se tenir le

lendemain. Elle n'aura pas lieu. Les

ouvriers n'ont pas laissé entrer le

commissaire-priseur. Les machines

sont donc restées sous surveillance

durant trois cent quarante-quatre

jours, ponctués de " ventes citoyennes

" de madeleines qui partaient comme

des petits pains. Emaillés aussi de

procédures d'expulsion,

d'assignation, de coupures de gaz et

d'électricité…

L'usine est en sous-capacité

Sans ce combat, Georges Viana, qui

résidait en région parisienne,

n'aurait sans doute jamais entendu

parler de cette entreprise. Lui aussi a

bataillé pour obtenir la marque Jean-

nette en décembre 2014. " J'avais été

touché par le combat de ces salariés ",

explique-t-il. La présence de la CGT

dans cette lutte aurait pu l'effrayer.

Elle a, au contraire, été un atout.

Franck Mérouze, figure charisma-

tique de l'UL-CGT, dont il est le se-

crétaire, connaissait bien

l'entreprise, les salariés et le proces-

sus de fabrication des madeleines. "

On a apporté des idées, par exemple

sur le positionnement des produits

pour éviter de refaire certaines erreurs

du passé, c'est-à-dire une distribution

classique, de masse, sans qualité. "

Le trio formé par ce cégétiste, les sa-

lariés et Georges Viana a construit le

projet sur une table au sein de l'usine

occupée. Mais les banques ne vou-

laient prendre aucun risque. M. Via-

na a alors trouvé une astuce pour les

amener à lui. Il a lancé, à l'automne

2014, une opération de financement

participatif avec le site Bulb in Town.

Il récolte " 108 000 euros ". Pas assez

pour rassurer les banques. M. Viana

engage alors une campagne

d'actionnariat participatif. Nouveau

carton : 330 000 euros. Ce succès va

permettre de déclencher des prêts

bancaires, notamment. Lui-même et

sa famille ont investi dans Jeannette

et sont " majoritaires à 55 % " du ca-

pital, explique M. Viana, qui a dû

vendre sa maison et en louer une

dans le Calvados. Il n'a pu se verser sa

première paie qu'en janvier 2017.

Aujourd'hui, Jeannette emploie 25

salariés et le conditionnement est

confié à une équipe d'environ 25 per-

sonnes issues d'un établissement et

services d'aide par le travail (ESAT)

pour personnes handicapées. Les an-

ciennes Jeannette ont été rejointes

par des jeunes, comme Mélinda, 19

ans, en contrat à durée indéterminée.

" Je me sens bien ici, j'aime ce travail. "

↑ 45

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" Les jeunes apprennent bien le métier,

ils sont tellement contents d'avoir un

emploi ", souligne sa belle-mère, une

" ancienne " de Jeannette. Les deux

déléguées du personnel CGT sont,

elles aussi, des anciennes. La respon-

sable de production, Solène Cadic, 26

ans, est une apprentie ingénieur en

alimentation et santé.

Les six premiers mois de la nouvelle

biscuiterie ont cependant été compli-

qués, selon M. Mérouze. Les an-

ciennes ont dû s'approprier la nou-

velle façon de travailler voulue par

M. Viana, qui laisse aux salariés " une

certaine autonomie dans leur activité ",

explique le syndicaliste. " Or, durant

trente ou quarante ans, leur ancien pa-

tron leur a dit : “fais comme je te dis”.

Elles avaient été en quelque sorte auto-

matisées. Il y a donc eu un peu de flot-

tement entre les salariés et M. Viana ",

ajoute le cégétiste, qui a aidé à sur-

monter les moments un peu délicats.

Aujourd'hui, l'usine est en sous-ca-

pacité. Des demandes arrivent du Ja-

pon, de la Chine, des Etats-Unis… Un

second site de 6 000 mètres carrés

devrait ouvrir en septembre et 15 à

20 personnes seraient recrutées. " Ce

local a été acheté par un de nos action-

naires, un Normand ", précise M. Via-

na. Cette fois, ce sont les banques qui

sont venues vers lui, " prêtes à investir

".

Francine Aizicovici ■

par Francine Aizicovici

Tous droits réservés Le Monde 2017

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DIALOGUE

VTC contre Uber : les questions qui fâchent

Tarif de la course, commission prélevée par l’application, charges, statut… Uber France etles représentants de ses chauffeurs s’apprêtent à entamer des discussions. Face-à-faceentre un syndicaliste conducteur de VTC et le porte-parole du groupe.

N° 11119lundi 20 février 2017Édition(s) : Principale

Pages 18-191643 mots

FUTURS

A la suite des propositions de

Jacques Rapoport, le médiateur

nommé par le gouvernement pour

trouver une issue au conflit qui op-

pose Uber aux chauffeurs de VTC

(voiture de transport avec chauffeur),

la filiale française de la multinatio-

nale californienne va recevoir mardi

les cinq organisations syndicales re-

présentatives de la profession (CFDT,

Syndicat des chauffeurs privés-VTC,

Capa VTC, Actif VTC et UDCF) afin

de discuter, dixit Uber, des

moyens«d’accompagner les chauffeurs

en difficulté vers une meilleure rentabi-

lité». A cette occasion, Libération a

organisé une confrontation entre

Grégoire Kopp, porte-parole d’Uber

France, et Sayah Baaroun, chauffeur

de grande remise et secrétaire géné-

ral du Syndicat des chauffeurs privés

VTC affilié Unsa, qui dialoguent pour

la première fois. Un échange courtois

mais musclé.

Sayah Baaroun : Vous vous dites

prêts à aider les chauffeurs en dif-

ficulté, victimes d’une ubérisation

massive synonyme

d’appauvrissement et de précarisa-

tion dont vous êtes le grand respon-

sable. Le «pompier-pyromane» nous

invite à venir discuter, mais sur la

base d’un ordre de jour défini de ma-

nière unilatérale et qui élude notre

principale revendication, le relève-

ment des tarifs. Alors que les autres

plateformes se disent prêtes à en dis-

cuter, vous refusez qu’une négocia-

tion s’engage d’égal à égal sur ce su-

jet. Or, si je suis un indépendant libre

de travailler quand je veux comme

vous dites, comment expliquer que

vous refusiez d’aborder la question

de ma rémunération ? La vérité, c’est

que vous nous avez placés dans une

situation de dépendance totale et que

votre but n’est pas de nous permettre

de vivre décemment mais de gagner

toujours plus de parts de marché.

Grégoire Kopp : Notre intérêt n’est

pas de vous paupériser, vous êtes

aussi nos clients et il n’y a pas de

«chauffeurs Uber» mais des indépen-

dants qui travaillent librement via

différentes plateformes. Quel intérêt

aurions-nous à vous affaiblir ? Ce se-

rait nous tirer une balle dans le pied.

Dans un marché devenu très concur-

rentiel, si nous augmentions au-

jourd’hui les tarifs, vous auriez

moins de passagers. Nous nous

sommes engagés à aider financière-

ment les chauffeurs dont nous ne

nions pas les difficultés pour certains

d’entre eux, mais ce n’est pas vous

qui allez élaborer notre politique

commerciale. Comme l’a montré une

étude du Boston Consulting Group,

un cabinet reconnu pour son exper-

tise, un chauffeur gagne en moyenne

de 1 400 à 1 600 euros net par mois

pour 45 à 50 heures de travail hebdo-

madaires. C’est la preuve que la plu-

part s’en sortent et que notre poli-

tique tarifaire n’est pas en cause. Le

problème, ce sont les charges trop

importantes qui pèsent sur certains

et nous allons les aider à résoudre ce

problème.

S.B. : Si les chauffeurs sont vos «par-

tenaires» comme vous le dites, il faut

nous écouter. Plutôt que de se baser

sur les évaluations d’un cabinet de

conseil privé que vous avez rémunéré

pour réaliser une étude forcément à

votre avantage, c’est avec les organi-

sations professionnelles de VTC que

vous auriez dû faire ce travail. Depuis

le début, Uber ne cesse de trahir

notre profession. Lorsque vous avez

débarqué en France, vous nous avez

attirés avec de très bons tarifs que

vous n’avez cessé de revoir à la

baisse. A votre premier service haut

de gamme destiné aux chauffeurs de

grande remise, dont je suis, s’est

ajouté une offre «UberX» qui était

une première descente en gamme

avant, trahison suprême, d’ouvrir

UberPop aux particuliers avec les-

quels vous avez cassé les prix sans

qu’ils aient à assumer aucune de nos

obligations professionnelles. La réa-

lité, c’est qu’Uber se moque des pro-

fessionnels que nous sommes. Votre

véritable objectif, c’est de recueillir

un maximum de données person-

nelles et bancaires afin d’alimenter

une bulle qui ne cesse de grossir jus-

qu’au jour où elle va exploser. Nous

ne servons qu’à nourrir le monstre,

temporairement, puisqu’à terme,

avec l’arrivée des voitures auto-

nomes, vous vous passerez de nous.

↑ 47

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G.K. : On n’est pas un «monstre», on

a créé énormément d’emplois ! Il y a

en France 22 000 chauffeurs qui tra-

vaillent via les plateformes et leur

clientèle personnelle, dont 15

000 pour Uber. Et s’il y en a autant

chez nous, c’est parce qu’on leur ap-

porte le meilleur service, le plus

grand nombre de clients par rapport

au temps passé dans le véhicule. On

a permis à un grand nombre de

consommateurs qui n’avaient pas ac-

cès au transport particulier d’en bé-

néficier, et ils sont 1,5 million à le

faire. Cela a un coût et nécessite

d’énormes dépenses pour améliorer

en permanence notre plateforme de

mise en relation. C’est ce qui justifie

notre commission pour frais de ser-

vice de 25 %.

S.B. : Vous avez certes ouvert un

marché, mais à quel prix ? En pau-

périsant la profession des taxis tout

d’abord. En attirant le plus grand

nombre de chauffeurs possible sur

votre plateforme, vous avez tué

l’activité d’origine des VTC, qui était

de proposer un service complémen-

taire à l’offre des taxis à un prix un

peu supérieur. J’ai travaillé deux se-

maines pour vous et j’ai tout de suite

compris que c’était une arnaque. Le

problème aujourd’hui, c’est qu’il y a

trop de chauffeurs pour permettre à

tout le monde de vivre et que la qua-

lité ne cesse de se dégrader.

G.K. : C’est Thomas Thévenoud,

l’auteur de la première loi sur la ré-

gulation du secteur, et non Uber, qui

a écrit en 2014 que si l’on voulait

mettre l’Ile-de-France au diapason

de New York en termes d’offre de

transport particulier, il y avait de la

place pour créer 68 000 emplois de

VTC. On est très loin du compte. Et

vous ne pouvez pas dire qu’on ne

tient pas compte de vos demandes.

Nous avons accompagné le relève-

ment de notre commission de 20 à 25

% en décembre d’une hausse des ta-

rifs de 13 % après les avoir baissés de

20 % en 2015 dans un contexte qui

était celui d’une guerre des prix avec

les autres plateformes. A la demande

des chauffeurs, nous avons veillé à ce

qu’ils soient mieux rémunérés sur le

temps de la course, et pas seulement

sur la distance.

S.B. : Uber joue un jeu subtil en met-

tant en avant les charges des chauf-

feurs pour éviter de parler tarifs et

courses à 3,50 euros. Mais si vous

êtes capables de nous trouver des vé-

hicules qui nous coûtent 750 euros

par mois au lieu des crédits à 2

000 euros qui étranglent des chauf-

feurs lourdement endettés pour ré-

pondre à vos exigences de standing,

si vous militez pour que l’on ait plus

de droits sociaux, pourquoi ne

salariez-vous pas directement les

chauffeurs ? Ce serait plus simple.

A force de constater qu’ils ne pou-

vaient plus payer leurs charges en

raison d’une activité insuffisante,

l’Urssaf a décidé de s’adresser direc-

tement à la source, en vous récla-

mant de très grosses sommes. Si vous

voulez décider de tout, alors salariez-

nous ! Sauf qu’en le faisant, votre

système s’écroulerait et mettrait fin

à vos promesses de rentabilité miri-

fique que vous vendez aux marchés

financiers. Vous êtes dans une im-

passe.

G.K. : Le premier attrait du système,

nous disent les chauffeurs, c’est

l’indépendance qu’il leur procure. Ils

y sont très attachés. Le débat ne

porte donc pas sur le salariat mais

sur les conditions économiques per-

mettant de vivre correctement de son

métier et sur une extension légitime

des droits sociaux à laquelle nous

nous efforçons de sensibiliser les

pouvoirs publics. Mais il s’agit d’un

problème plus global, qui ne se limite

pas au seul cas des VTC. Ce dont nous

sommes convaincus, c’est que le sta-

tut d’indépendant est le plus à même

de garantir notre qualité de service

et nous voulons aider les chauffeurs

à maîtriser leur destin économique.

En leur apportant une aide financière

ponctuelle quand c’est nécessaire ;

en gérant mieux leurs charges, grâce

à l’offre que nous avons mise en

place pour acheter un véhicule et

payer son assurance, on peut écono-

miser 1 250 euros par mois. C’est

énorme et cela change tout !

S.B. : Si vous vouliez vraiment aider

les entrepreneurs VTC, vous accepte-

riez d’augmenter nos tarifs afin que

nous puissions vivre décemment de

notre métier et financer nous-mêmes

notre protection sociale et notre re-

traite. Ce n’est pas à vous

d’intervenir dans la manière dont on

gère notre activité, sauf à assumer

qu’il y a bien un lien de subordina-

tion juridique entre Uber et ses

chauffeurs aboutissant à notre re-

qualification comme salariés. Dans

un autre registre, ce n’est pas non

plus à vous de décider seul si nous

faisons bien notre métier en décon-

nectant de manière sauvage des

chauffeurs lorsque vous considérez

que ce n’est pas le cas. Si nous

sommes indépendants, nous le

sommes vraiment, pas à moitié.

G.K. : Les chauffeurs sont déconnec-

tés quand ils «prêtent» leur compte

à un autre chauffeur ou commettent

des infractions au code de la route.

Les notes sont là pour les aider à

améliorer leur qualité de service et

il n’y a aucune déconnexion automa-

tique pour ce simple motif. Mais les

passagers sont avant tout ceux des

chauffeurs et s’il n’y a plus de pas-

sagers, il n’y aura plus de boulot ni

pour eux, ni pour Uber. Nous nous

sommes engagés à mettre en place

un «panel d’appels» composé de

chauffeurs et pourquoi pas de passa-

gers réguliers afin de permettre à un

prestataire qui s’estime injustement

déconnecté de s’expliquer. Nous pré-

senterons ce dispositif aux représen-

tants des VTC lors de notre réunion.

↑ 48

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S.B. : C’est aux organisations profes-

sionnelles de gérer cette question en

se mettant d’accord avec vous sur

une charte de qualité. Votre initiative

va dans le bon sens, même si cela au-

rait dû être fait depuis des années.

Notre intention n’est pas de défendre

l’injustifiable, mais que l’on puisse

au moins discuter et mettre fin à un

mécanisme de sanction perçu comme

arbitraire. Les incidents et plaintes se

sont multipliés ces derniers temps,

mais Uber porte une large part de res-

ponsabilité. En cherchant à recruter

toujours plus de chauffeurs tra-

vaillant pour une rémunération tou-

jours plus basse, la plateforme a fait

rentrer le loup dans la bergerie et

transformé ce métier en une jungle

sans foi ni loi. ■

par Christophe Alix

Tous droits réservés Libération 2017

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 77 094 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 923 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

↑ 49

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Primark : mini prix, maxi mal-être

Les salariés du magasin de Créteil Soleil, le plus grand de France, étaient engrève pour dénoncer leurs conditions de travail.

lundi 20 février 2017Édition(s) : Val de Marne

Page 38417 mots

DEP LOCALE—VAL-DE-MARNE

C réteil

Par Laure Parny

« On soulève des cartons toute la

journée, on est davantage manuten-

tionnaires que vendeurs ». Ces deux

salariés du magasin Primark de Cré-

teil Soleil, le plus grand de France,

ont listé pendant de longues mi-

nutes, samedi matin, toutes les rai-

sons qui les ont poussés à faire grève

malgré leur petit salaire.

« Perdre une journée de travail c’est

dur, mais je suis une des seules qui

restent depuis l’ouverture il y a trois

ans. On ne peut plus continuer

comme ça », assure cette trentenaire

qui doit se contenter de 1 144 € nets

mensuels pour 35 heures de travail.

« Et zéro avantage, pas même de ta-

rifs sur les vêtements qu’on vend !

Pas étonnant qu’il y ait tant d’arrêts

maladie, il faut même demander la

permission à un manageur pour aller

aux toilettes ! » Samedi, ils n’étaient

pourtant pas très nombreux à fran-

chir le pas de la grève, organisée en

même temps dans le magasin de

Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-

Seine)…

« Seulement 80 salariés sur

700 étaient déjà là à l’ouverture il y a

trois ans, c’est vous dire si les condi-

tions de travail et de salaire sont dé-

gradées », insiste Cathy Vinciguerra,

déléguée du personnel CGT.

Ce mouvement est le deuxième à

Créteil après un débrayage le 18 jan-

vier, pour réclamer une augmenta-

tion et une amélioration de leurs

conditions de travail. Pour ça, ils ont

distribué des tracts et même fait si-

gner une pétition aux clients. « Je les

comprends, mais vu nos salaires à

nous aussi, acheter à bas prix c’est

ce qui compte », soupire une cliente.

« On se sent entouré par les clients,

souvent ils nous disent qu’ils ont vu

qu’on nous parlait mal, qu’on court

partout avec nos cartons en main »,

soutient un vendeur. Les salariés ré-

clament plus que les 4 centimes bruts

de l’heure proposés par la direction.

« D’autant plus qu’on doit nous-

mêmes acheter nos tenues de tra-

vail », rappelle Cathy Vinciguerra,

qui insiste sur le fait que Primark « ne

respecte pas la loi sur le temps de

repos hebdomadaire en nous faisant

arrêter à 20 h 45 le samedi et re-

prendre à 6 h 15 le lundi. »

Ce que conteste l’enseigne d’origine

irlandaise. « Primark respecte le droit

du travail qui définit les conditions

de travail, notamment les heures de

travail et les temps de pause, assure

Primark, qui emploie plus de

5 000 collaborateurs dans dix maga-

sins en France. Depuis trois ans et

conformément à ses valeurs, Primark

recrute et encadre ses collaborateurs

dans le respect mutuel et conformé-

ment aux règles édictées par le droit

français. »■

Créteil, samedi. Les employés del’enseigne de vêtements pas chers ré-

clament notamment une hausse des sa-laires.

par @laureparny

Tous droits réservés Le Parisien 2017

0e95136380504908758114e0d70291f59fc5765113b43708930b73d

Parution : Quotidienne

Diffusion : 208 986 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 1 556 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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MANDEURE

Quel avenir pour Peugeot Scooters ?La direction de Peugeot Scooters a accepté, hier après-midi, de recevoir Frédéric Sanchez, secré-taire national de la métallurgie CGT, de passage en Franche-Comté, pour évoquer l’avenir du sitede production de Mandeure.

samedi 18 février 2017Édition(s) : Montbéliard

Page 43388 mots

25B—MONTBÉLIARD-SUD

D ans un courrier daté du

13 février, adressé à la direc-

tion de Peugeot Scooters, Frédéric

Sanchez et Jacques Bauquier, coordi-

nateur régional de la CGT, deman-

daient à être reçus ce vendredi 17 fé-

vrier pour évoquer « le devenir indus-

triel de l’entreprise, les investisse-

ments à réaliser pour relancer

l’activité, les moyens alloués pour ré-

pondre aux besoins sociaux et déve-

lopper l’emploi et la formation pro-

fessionnelle ».

Jacques Bauquier, coordinateur régio-nal de la CGT, rappelle aux militants

présents que « Le syndicat n’arrive pasles mains vides. Nous avons des propo-sitions à faire ».Photo Francis REINO-

SO Photo : L'Est Républicain

La réponse de la direction de Peugeot

Scooters est intervenue dès l’arrivée

de Frédéric Sanchez au siège social

de l’entreprise à Mandeure. Le jour

même où les responsables de PSA

Peugeot Citroën annonçaient

200 millions d’euros

d’investissement sur le site histo-

rique de Sochaux.

Jacques Bauquier, coordinateur régio-nal de la CGT, rappelle aux militants

présents que « Le syndicat n’arrive pasles mains vides. Nous avons des propo-sitions à faire ».Photo Francis REINO-

SO Photo : L'Est Républicain

Toujours est-il que le secrétaire na-

tional de la métallurgie CGT a été re-

çu, accompagné d’une petite déléga-

tion de syndicalistes de la région et

d’un représentant syndical de PMTC.

Demande d’une table ronde

Avant cette rencontre, Jacques Bau-

quier a tenu à faire savoir que « La

CGT n’arrive pas les mains vides.

Nous avons des propositions à faire

pour que le site et les emplois soient

pérennes. Nous demandons notam-

ment que les scooters fabriqués en

Chine ou aux États-Unis soient as-

semblés à Mandeure ».

La CGT demande à Mahindra, action-

naire majoritaire de Peugeot Scoo-

ters, « d’investir dans l’outil de tra-

vail pour moderniser l’outil productif

et anticiper les mutations technolo-

giques avec un service de recherche

et de développement travaillant lo-

calement sur les scooters de nou-

velles générations ». S’adressant aux

pouvoirs publics, le syndicat souhaite

l’organisation d’une table ronde

« pour assurer la pérennité de

l’entreprise et de ses 460 emplois ».

La direction de Peugeot Scooters fait

valoir que « Mandeure accueillera un

nouveau scooter en 2018. Trois nou-

veaux véhicules dont le nouveau Me-

tropolis, Belville dans le segment

Grandes Roues et GenZe, le scooter

électrique, seront lancés au cours de

ce premier trimestre 2017 »

En ce qui concerne les investisse-

ments, Peugeot Scooters fait obser-

ver que plus de 3 millions d’euros ont

été injectés en 2016 et 9,1 millions

d’euros alloués à la recherche et au

développement de nouveaux mo-

teurs et de nouveaux véhicules en

2017 à Mandeure » La direction rap-

pelle que son objectif est « le retour à

l’équilibre financier en 2018 ».■

par Jacques Balthazard

Tous droits réservés Est Républicain 2017

249D53EB81308F0865C11FC0950061459425DC5563553393C307054

Parution : Quotidienne

Diffusion : 123 626 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 540 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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SANTÉ

La CGT de la Candélie inquiète à court termeLa CGT attend peu de la réforme hospitalière pour la Candélie. Le département a des besoinsgrandissants pour la psychiatrie, mais les moyens ne sont pas à la hauteur.

lundi 20 février 2017Édition(s) : Lot et Garonne

Page 16454 mots

LOCALE

Peut-on faire plus avec autant ? C’est

dans le monde du travail, secteur pu-

blic et privé confondus, la question

éternelle. La CGT du centre hospita-

lier de la Candélie y a répondu jeudi

lors de son congrès : c’est non. Et

c’est en tout cas au détriment des pa-

tients.

Les personnels de la santé publique

attendent de savoir à quelle sauce ils

vont être dégustés lors de la mise en

place du groupement hospitalier de

territoire dans le département. La

CGT a déjà mesuré l’impact des me-

sures au centre hospitalier Agen-Né-

rac, sa sœur de la Candélie n’a « au-

cune nouvelle, bonne ou mauvaise »

de la tutelle, signale François Lam-

bert, son responsable dans

l’établissement. « En fait, vu ce qui se

passe depuis quelques années, nous

ne pouvons avoir que des craintes. »

Moins de toubibs

Premier constat pour la prise en

charge des soins psychiatriques : «

L’hôpital compte de moins en moins

de médecins, d’où les difficultés pour

ceux qui restent de répondre à une

demande qui, elle, est de plus en plus

grande. » À titre d’exemple, la CGT

cite un chiffre, 3, pour le nombre de

psychiatres pour adolescents dans le

département.

« C’est tout sauf suffisant, poursuit

François Lambert. Le déficit médical

est la plaie de cet établissement. » Et

Gil Téodomante, autre responsable

CGT de la Candélie, de rappeler «

qu’avant, on pouvait disposer pour le

service aux ados d’un poste à mi-

temps en médecine. Aujourd’hui,

c’est deux heures par semaine ».

Département précaire

Les personnels de soins sont

contraints de faire plus, avec autant,

pour leurs effectifs d’infirmiers,

aides-soignants etc. « Certes les ef-

fectifs globaux augmentent, constate

François Lambert. Mais l’activité glo-

bale aussi. Face à des besoins gran-

dissants, les moyens humains sont

les mêmes. » De source syndicale, la

file d’attente avoisinerait les 10 000

personnes.

« Le champ d’activité s’est élargi

pour la prise en charge alors que, de-

puis 2010, le maillage territorial du

centre hospitalier a été revu. De cinq

territoires, on est passé à trois sec-

teurs immenses. » Les points

d’accueil ont fondu comme neige au

soleil « et les agents ont de plus en

plus de mal au sein des centres

médico-psychologique. » En fait, ex-

plique François Lambert « on éloigne

un peu plus la population des consul-

tations alors que, dans le même

temps, le département se paupérise,

se précarise depuis dix ans.

Ce non-sens est dénoncé depuis une

demi-douzaine d’années par les or-

ganisations syndicales. La CGT es-

time que le groupement hospitalier

de territoire doit « pour la psychia-

trie, permettre à minima de conser-

ver les moyens actuels. » ■

par S.b.

449B139F8DA03D0A55311D00930151DC9525C153531F3753A895369Parution : Quotidienne

Diffusion : 145 540 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

Audience : 715 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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Agents des services scolaires : La CGT et Sud demandent plus d'effectifs

vendredi 17 février 2017 20:38440 mots

: L ECHO

Les syndicats CGT et SUD de la ville de Tulle ont adressé une lettre ou-

verte au maire et au conseil municipal dans laquelle ils alertent les élus

sur la situation des agents territoriaux des écoles maternelles et pri-

maires. Ils déplorent la baisse constante des effectifs. «Depuis trois ans,

au service scolaire, c’est une dizaine de départs en retraite qui n’ont

pas été remplacés. S’y s’ajoutent, comme dans toute collectivité ou en-

treprise, des agents qui se trouvent, à la suite d’accidents de la vie ou

de maladies graves, en longue maladie. Les agents en poste doivent

mettre «les bouchées doubles», parce qu’ils ont leur mission à cœur,

parce qu’impérativement, les repas de midi doivent être servis, les gar-

deries ouvertes matin et soir et le Centre de Loisirs du Chambon chaque

mercredi et durant les vacances scolaires», indiquent les syndicats qui

demandent un recrutement de cinq agents pour rajeunir le service et

remplacer les départs en retraite. L’embauche de deux contractuels se-

rait aussi nécessaire. Le personnel du service scolaire et les syndicats

espèrent que leurs revendications seront entendues. «Bien conscients

qu’un mouvement de grève serait de nature à mettre en difficulté les en-

fants et les parents, nous espérons ne pas y avoir recours et que des né-

gociations fructueuses sauront l’éviter».

Leur message a été entendu par Dominique Grador, la première adjointe au

maire chargée des affaires scolaires. L’élue reconnaît le déficit de personnel et

la réduction des effectifs, «mais la collectivité n’a pas les moyens d’embaucher

car elle fait face à des contraintes budgétaires et au recul des dotations de

l’Etat». Il faut régler les problèmes autrement, réorganiser «avec un peu de

souplesse mais sans précariser le personnel», insiste-t-elle. Dominique Grador

propose de recruter sur un temps long pour pallier aux absences des agents

en longue maladie. L’autre idée est «d’augmenter le temps de travail des as-

sistants de vie scolaire» qui interviennent auprès des élèves handicapés «pour

qu’ils renforcent les équipes à la pause méridienne par exemple, dans les mo-

ments où ils n’ont pas d’enfants à s’occuper. Pour cela on fera des avenants à

leur contrat de travail». Le personnel du service patrimoine est sollicité aus-

si en renfort pour l’entretien des écoles dans le cadre d’une mutualisation. «Il

faudra aussi réfléchir à des embauches car nous avons deux départs à la re-

traite à remplacer», ajoute la première adjointe.

«On a réussi la réforme des rythmes scolaires, on propose un parcours culturel

et artistique remarquable. On fait des tas de choses bien mais il ne faut pas que

cela soi au détriment de l’accueil dans les services publics de la Ville».

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Parution : Continue

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Les bons chiffres 2016 de la multinationale contrastent avec la faible hausse dessalaires

lundi 20 février 2017Édition(s) : Limoges, Creuse, Haute-Vienne

Page 3836 mots

FDJ_LIMOUSIN_POPU

L e choc des dividendes et des

salaires

Croissance, hausse des dividendes et

augmentation moins conséquente

des salaires. Chez Legrand, les an-

nées se suivent et se ressemblent.

Comme en 2015 et 2016, la publica-

tion des résultats annuels de

l'électricien vient percuter de plein

fouet la discussion autour des négo-

ciations salariales annuelles. Et pour

cause : l'augmentation de 3,4 % des

dividendes proposés aux actionnaires

contraste avec l'enveloppe destinée

aux salaires, en croissance de 1,9 %.

« On est de plus en plus dans une

entreprise financière », avance Lionel

Guy, représentant CGT au sein des

instances du personnel. « Il ne faut

pas opposer une partie prenante à

une autre, juge néanmoins Patrice

Soudan, directeur général adjoint du

groupe. Legrand augmente ses sa-

laires tous les ans et ce, plus que

l'inflation. Sur les dix dernières an-

nées, on a 13 % d'inflation et 31 % de

hausse de salaires. »

Mais en 2016, le montant total des

dividendes a dépassé pour la pre-

mière fois les 300 M?, soit une pro-

gression de 180 % depuis 2009. « Mal-

gré une très bonne année, les salaires

ne sont pas au rendez-vous », avance

Karine Cellier (CGT). Le syndicat doit

décider aujourd'hui s'il organise, ou

non, un mouvement de grève jeudi,

jour de la dernière réunion des né-

gociations. « Les salariés ne sont pas

satisfaits », souligne la syndicaliste.

Pour l'instant, la direction propose

une hausse globale de 1,9 % des sa-

laires, assortie d'une prime de 400 ?

quand le syndicat réclame un talon

de 60 ?. « Avec sa prime de 400 ?, la

direction veut acheter la paix sociale,

tacle Lionel Guy. Mais ça fait 23 ? par

mois net et ce n'est pas intégré dans

les salaires les années suivantes. »

Une des clés de la répartition

salaires-dividendes se situe dans les

vecteurs de croissance. L'année der-

nière, elle a été portée « par deux mo-

teurs » : une hausse des ventes « hors

change » (+6,5 %) et la poursuite du

projet Eliot, avec une hausse 40 %

des ventes de produits connectés

(voir ci-contre). « Le groupe a par

ailleurs investi en 2016 plus de 400

M? dans l'acquisition de huit sociétés

bolt-on (dont l'activité est complé-

mentaire de celles de Legrand), to-

talisant un chiffre d'affaires de 170

M? », précise Gilles Schnepp, le PDG

dans le communiqué de presse sur les

résultats. Une stratégie contestée par

la CGT. « La croissance se fait par les

acquisitions à l'étranger », souligne

Olivier Ten.

Au détriment de l'investissement en

France ? « Avec 248 M? consacrés à la

R & D (recherche et développement),

Legrand a activement poursuivi sa

stratégie d'innovation », plaide le

PDG. « L'investissement est toujours

stagnant, malgré un CICE de 10 à 12

M? », nuance Philippe Tarnaud, se-

crétaire CGT au comité de groupe. «

Au total, la R & D et l'investissement

sont en croissance en France, plaide

Patrice Soudan. Idem en Limousin,

où les investissements se calculent

en millions d'euros, notamment à Es-

ter, Magré et Chabanais. » « Il

n'empêche, on donne de l'argent pu-

blic à une entreprise qui perd des em-

plois », contrebalance Karine Cellier.

Avec les dividendes et les salaires,

l'emploi en France constitue l'autre

point d'accroche entre la CGT et la

direction. Legrand table sur 150 à 300

embauches en France sur trois ans,

notamment via le recours aux

contrats de génération. « Il faut se

rappeler une chose, pose d'emblée le

directeur général adjoint : les résul-

tats en France ne sont pas bien orien-

tés. On traverse la 9 e année de crise

et de baisse du chiffre. » « En Limou-

sin, ça se concrétiserait par 20 à 40

embauches par an, souligne Karine

Cellier. Mais le compte n'y est pas.

Avec 140 embauches les trois der-

nières années, on a perdu 86 emplois

et avec la pyramide des âges, on

risque d'en perdre 300 à 400 dans les

prochaines années. » « On a des

craintes pour le site d'Uzerche »,

ajoute Lionel Guy.

Avec 2.100 CDI fin 2016, Legrand

pourrait, d'ici quelques années, pas-

ser sous la barre de 2.000 salariés li-

mousins, contre près de 3.300 il y a

dix ans. « Avec la pyramide des âges,

on a effectivement eu une baisse,

mais on va accélérer le rythme de re-

crutement, avec une grosse partie

prévue, plus de la moitié, pour le Li-

mousin. » « On a une marge brute

de 65 % du niveau des industries du

luxe, souligne Philippe Tarnaud. On

nous dit que nos ateliers coûtent

cher, mais ils sont au contraire d'un

niveau de rentabilité très élevé. ce

sont les salariés qui font le bien de

l'entreprise. »

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Sébastien Dubois sebas-

[email protected]

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 810 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016

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L'examen du code de la route à La Poste soulève les protestations de la part dusyndicat de la CGT

samedi 18 février 2017Édition(s) : Limoges, Haute-Vienne

Page 8404 mots

HAUTE_VIENNE

« Des problèmes de sécurité »

L'examen du code par les facteurs ne

passe pas comme une lettre à La

Poste. La CGT, qui organisait, jeudi,

une conférence de presse sur le sujet,

pointe un point noir : l'organisation

de session du code de la route au sein

du bureau de Condat-sur-Vienne.

À la différence du centre du Mas-

Loubier, à Limoges, où les sessions

sont mieux encadrées, « Condat est

un bureau avec un agent seul, dé-

taille Alban Gorre. les candidats se

présentent et l'agent doit contrôler

s'il possède des portables, son iden-

tité, alors que d'autres clients at-

tendent. Ça pose des problèmes de

sécurité et de confidentialité. » « Dix

sessions par semaine étaient annon-

cées, il n'y en a actuellement que

cinq. Et il n'y a pas de personne dé-

diée pour recevoir les candidats »,

ajoute Lise Bonnelye (CGT).

Ouverte par la loi Macron, cette pos-

sibilité avait soulevé des objections.

« On considère que ce n'est pas à La

Poste de faire ça », souligne Alban

Gorre. Du refus de principe, les pos-

tiers sont passés à une opposition

concrète, renforcée par la diversifi-

cation de leurs métiers. « On nous

rabâche à longueur de journée qu'il

faut se diversifier, peste Pascal Mo-

maud. Le problème, c'est qu'un agent

se retrouve avec plusieurs tâches. »

« Vente de téléphone, souscription

pour les box, produits bancaires, as-

surance, détaille Alban Gorre. Et on

n'est pas formé sur tous ces produits.

» « Il y a un vrai choc des générations,

complète Julie Traroré, responsable

Haute-Vienne du syndicat CGT La

Poste. Certains sont rentrés à La

Poste pour le service public et on leur

demande d'être des vendeurs. »

La CGT dénonce également le mana-

gement et la pression mise sur les sa-

lariés pour accomplir ces nouvelles

tâches. « On a des menaces de baisse

sur nos notes individuelles », ex-

plique Alban Gorre. Et face aux in-

civilités croissantes, le postier se re-

trouve bien souvent esseulé. « Les

responsables sont rarement présents

et les problèmes ne sont pas réglés »,

conclut Pascal Momaud. Contactée,

La Poste n'a pas souhaité réagir.

Sébastien Dubois sebas-

[email protected]

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EUROPE ET INTERNATIONAL

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PSA-Opel, affaire d’ÉtatsAUTOMOBILE Le projet de reprise d’Opel par Peugeot Citroën a déclenché des réactions politico-diplomatiques en chaîne

N° 3658dimanche 19 au samedi 25 février 2017

Page 27739 mots

ÉCONOMIE

Décidément, l’État français a bien du

mal à suivre le rythme des deux Car-

los, Tavares et Ghosn, patrons des

constructeurs automobiles trico-

lores. On avait déjà frôlé l’incident

diplomatique avec le gouvernement

japonais, après un bras de fer musclé

entre Carlos Ghosn et Emmanuel Ma-

cron, autour de l’alliance Renault-

Nissan. Cette semaine, ce sont les re-

lations avec les Allemands et les Bri-

tanniques qui ont évité de justesse la

sortie de route, suite aux révélations

autour de l’affaire Opel. L’intention

de rachat par Peugeot Citroën de la

marque européenne du groupe Gene-

ral Motors, confirmée par PSA mardi,

a pris tout le monde de court.

Les Allemands ont peu apprécié que

Michel Sapin, en déplacement offi-

ciel en Allemagne, la semaine der-

nière, ne souffle mot sur le projet de

PSA à ses interlocuteurs. L’État fran-

çais est pourtant actionnaire du

constructeur à hauteur de 14 %. L’un

de ses deux représentants à la tête du

groupe, Louis Gallois, en est même

président du conseil de surveillance

et siège au sein du comité straté-

gique.

Outre-Rhin, tout ce qui touche

l’industrie automobile tourne vite à

l’affaire d’État, surtout à quelques

semaines du démarrage d’une série

d’élections régionales, et avant le

scrutin national de septembre. Un

éventuel changement de propriétaire

d’Opel intéresse directement près de

18.000 salariés, soit la moitié de

l’effectif total du constructeur. Suite

aux vives réactions du puissant syn-

dicat IG Metal, le gouvernement

d’Angela Merkel a réagi jeudi, avec

la nomination d’un « coordinateur »

entre les parties prenantes : le secré-

taire d’État Matthias Machnig. Il a

promis de « travailler main dans la

main avec les représentants du person-

nel et les syndicats pour le maintien des

lieux de production et des emplois chez

Opel ».

Des explications

attendues jeudi

Dès vendredi, Matthias Machning a

décroché son téléphone pour discu-

ter avec son homologue français,

Christophe Sirugue. Ils devraient se

reparler cette semaine et « autant que

nécessaire au fur et à mesure que les

deux gouvernements approfondiront le

dossier ». Selon nos informations, la

veille, le secrétaire d’État à

l’Industrie britannique, Greg Clark

avait fait un déplacement express à

Paris pour évoquer avec Christophe

Sirugue le sort réservé à la marque

Vauxhall, exploitée par Opel outre-

Manche, si l’opération était réalisée.

Greg Clark n’a pas manqué de rappe-

ler que Vauxhall fait partie du patri-

moine industriel britannique. C’est la

première marque automobile créée

au Royaume-Uni, en 1903, avant son

rachat par General Motors en 1925.

Pendant que les deux secrétaires

d’État prenaient langue, le Premier

ministre français, Bernard Caze-

neuve, devait, lui aussi, s’expliquer

sur les ambitions de son constructeur

avec la Première ministre britan-

nique, Theresa May, à Londres où il

était en déplacement. « Nous sommes

convenus du fait que ce sujet pourrait

présenter des opportunités et impliquer

qu’on se reparle », a-t-il déclaré au

terme de cette rencontre.

Lors de leurs prochains échanges, les

ministres français devraient être plus

au fait des intentions de PSA. Bercy

confirme qu’une rencontre est pré-

vue cette semaine entre Michel Sa-

pin, Christophe Sirugue et Carlos Ta-

vares. Pour détendre l’atmosphère, le

constructeur a annoncé vendredi un

investissement de 200 millions

d’euros sur le site historique de So-

chaux, où justement sera bientôt fa-

briqué un modèle Opel. « Un tiers des

véhicules Peugeot Citroën vendus dans

le monde sont toujours produits en

France », a rappelé très opportuné-

ment Maxime Picat, directeur opéra-

tionnel pour l’Europe.

« L’invitation » de Carlos Tavares à

Bercy vient alourdir un agenda déjà

chargé. Le dirigeant réunit mercredi

son conseil de surveillance, un

rendez-vous prévu de longue date

puisqu’il précède traditionnellement

la présentation des résultats finan-

ciers du groupe, programmée jeudi.

L’occasion pour le patron du

constructeur d’exposer les grandes

lignes de son projet et peut-être de

calmer les inquiétudes exprimées de

Londres à Berlin. ■

↑ 59

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L’Opel Zafira, qui sera assemblée à So-chaux, portera à 385.000 voitures la

capacité annuelle du site. ADAM OPELAG

par S.a.

Tous droits réservés 2017 Journal du Dimanche

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Parution : Hebdomadaire

Diffusion : 193 448 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015

Audience : 1 033 000 lect. (LDP) - © AudiPresse One 2015/2016

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Opel-PSA : questions autour d'un projet de fusionLe PDG d'Opel s'est prononcé en faveur d'un mariage avec le français.Les défis en cas de succèsdes négociations sont nombreux.

N° 22387lundi 20 février 2017

Page 18820 mots

INDUSTRIE & SERVICES—LES CONSEQUENCES D'UN RAPPROCHEMENT ENTRE OPEL ET PSA

D eux véhicules légers peuvent-

ils faire un poids lourd ? C'est

l'inconnue de l'équation Opel pour

PSA, qui négocie avec General Mo-

tors le rachat de sa division euro-

péenne (et de sa version anglaise

Vauxhall). Le PDG d'Opel, Karl-Tho-

mas Neumann, s'est dit favorable au

projet - « sur le principe, une affilia-

tion fait sens », a-t-il tweeté vendre-

di. Selon Bloomberg, le deal valorise-

rait Opel à environ 2 milliards de dol-

lars et pourrait être annoncé dès jeu-

di, jour de la publication des résultats

de PSA. A Berlin, on juge être au dé-

but du processus. Le gouvernement

mène des « discussions construc-

tives, a indiqué le ministère de

l'Economie. La priorité est d'analyser

les chances et les défis dans le calme

et la lucidité ». Tour d'horizon des

principaux défis pour PSA.

Articuler les gammes et

les marques

Peugeot, Citroën, DS, peut-être bien-

tôt Opel et Vauxhall, sans oublier

Ambassador, la mythique marque in-

dienne qui vient d'être rachetée. PSA

rivaliserait presque avec Volkswagen

et ses douze marques. Le souci, c'est

que, à part DS (haut de gamme) et

Ambassador (centré sur l'Inde), le

constructeur se retrouverait avec

quatre marques dotées de modèles

équivalents visant la même clientèle

grand public européenne, certes lu-

crative. Les deux entités le savent,

elles collaborent déjà sur trois véhi-

cules communs. Cependant, répète-

t-on chez PSA, Opel est plus puissant

en Allemagne et en Europe du Nord,

tandis que Peugeot et Citroën sont

bien plus présents en France et en

Europe du Sud. La complémentarité

est donc avant tout géographique - ni

plus, ni moins.

Amalgamer les usines

européennes

C'est l'angoisse des salariés des deux

groupes. Quid des usines en cas de

mariage ? PSA et Opel disposent à

eux deux d'une grosse quinzaine de

grands sites industriels en Europe.

Des lignes qui ne fonctionnent pas

souvent à plein régime, les deux en-

tités vendant moins de voitures que

par le passé. PSA serait prêt à main-

tenir les sites d'Opel en Allemagne,

après une sérieuse remise à niveau.

C'est d'ailleurs ce que le groupe a fait

depuis 2014 dans l'Hexagone. Reste

deux enjeux particuliers : l'Espagne,

où les deux potentiels fiancés dis-

posent d'usines, et surtout le

Royaume-Uni, où Vauxhall compte

deux sites (lire aussi ci-dessous). Se-

lon la nature finale du Brexit, PSA

aura intérêt à conserver un site de

l'autre côté de la Manche. Ou pas.

Surmonter l'aspect

politique et culturel

Mardi, l'annonce a fait l'effet d'une

bombe en Allemagne. Les politiques,

bientôt en campagne, se sont empa-

rés du sujet, inquiets pour les salariés

de l'un de leurs industriels séculaires.

Depuis, les autorités britanniques et

espagnoles se sont aussi émues. Et

l'Etat français a prévenu qu'il serait

très « attentif » aux conséquences

dans l'Hexagone. Cet aspect politique

semble gérable - les autorités alle-

mandes, françaises et anglaises ont

dit jeudi soir vouloir suivre ensemble

le dossier. Côté syndicats, IG Metall

et les représentants des « Opelaner

» se sont également déclarés prêts à

discuter de façon constructive, à

condition que les accords existants

soient garantis. Le secrétaire général

de PSA, Olivier Bourges, a été reçu

jeudi par le conseiller économique de

la chancelière, Angela Merkel. Selon

« Bild », PSA s'est engagé à exclure

tout licenciement économique jus-

qu'à fin 2018 et toute fermeture

d'usine jusqu'au moins 2020, confor-

mément aux accords en vigueur. Sur-

montables, les possibles résistances

devraient néanmoins ralentir la re-

structuration d'Opel, en perte depuis

seize ans. Il faudra parvenir à

s'entendre et travailler avec l'état-

major allemand qui doit mener la re-

structuration, ce qui n'est jamais fa-

cile.

Continuer la

transformation malgré

l'acquisition

Bienvenue en termes de volumes et

d'économies d'échelle, une fusion

avec Opel ne changerait pas fonda-

mentalement la donne pour PSA. Il

sera toujours plus petit que ses

grands concurrents, pas plus pre-

mium et encore plus centré sur

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l'Europe - lui qui veut monter en

gamme et s'internationaliser. Re-

mettre Opel en selle pourrait même

le ralentir dans sa transformation

vers les services et obérer un temps

ses capacités d'investissement. A

moins que le rachat d'Opel ne soit

qu'un tremplin vers une fusion avec

un autre acteur, ou l'occasion d'un

partenariat plus large avec GM dans

la voiture électrique (ou sur le mar-

ché américain). Alors, on retomberait

sur « l'alliance mondiale » GM-PSA

annoncée en 2013, celle qui a fait

long feu jusqu'ici.

Correspondant à BerlinCorrespon-

dant à Berlin ■

par Julien Dupont-Calbo

et Avec Thibaut Madelin

Tous droits réservés Les Echos 2017

119B73708120A70D15BD1D40BC0CE1849B954D5123D033E37BA2A54

Parution : Quotidienne

Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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« La principale cause des inégalités en Espagne est le chômage »

lundi 20 février 2017743 mots

ÉCONOMIE

« Si l’industrie automobile espagnole a attiré tant d’investissements du reste de

l’Europe, c’est qu’en Espagne il est possible de travailler sept jours par semaine,

avec trois rotations par jour. Et cela, qui plus est, a été accordé avec les syndi-

cats… »

A quelques jours du sommet hispano-français, organisé lundi 20 février à Ma-

laga, en Andalousie, le ministre de l’économie espagnol, Luis de Guindos,

vante devant plusieurs médias français les succès de son pays : une croissance

de 3,2 % en 2015 et 2016 et près de 1,5 million d’emplois créés en trois ans.

Avant les élections législatives de 2016, M. de Guindos, en poste depuis 2011,

avait assuré qu’il ne resterait pas à la tête de son ministère. Il a finalement ac-

cepté de rempiler.

Réduction des déficits

Parce que le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, le lui a demandé ; sans

doute aussi parce que cet économiste à l’anglais fluide et au français très cor-

rect garde l’espoir de prendre la tête de l’Eurogroupe – la réunion des mi-

nistres des finances de l’union monétaire –, qui lui a échappé en 2013. L’actuel

président, le ministre néerlandais des finances Jeroen Dijsselbloem, pourrait

quitter ce poste prématurément, si sa formation politique perd les élections

législatives aux Pays-Bas, en mars.

M. de Guindos refuse de « faire des spéculations ». Mais la quatrième économie

de la zone euro estime qu’elle a droit à un poste important dans les institutions

européennes. Et qu’elle le mérite.

« L’Espagne fait partie des pays qui ont le plus réduit leur déficit durant les cinq

dernières années, de près de 6 points de produit intérieur brut [PIB],souligne le

ministre. Certes, nous avons dû renégocier les objectifs de déficit mais c’est là

l’intelligence du Pacte de stabilité que de s’ajuster à l’évolution de l’économie.

En 2015, nous aurions dû avoir un déficit de 4,3 % du PIB et nous avons clos

l’année à 5,1 %, mais, parallèlement, l’Espagne a affiché l’une des plus fortes

croissances européennes. Je suis sûr que beaucoup de mes confrères à l’Ecofin

échangeraient leurs prévisions de croissance contre nos prévisions de déficit. »

« La réforme du travail fonctionne »

L’Espagne a tourné la page de la « guerre », comme le ministre appelle les an-

nées 2012 et 2013, celles de la pire crise économique qu’ait connue le pays de-

puis les années 1940.

Ses nouveaux défis sont politiques. Avec 137 députés sur 350 à la Chambre

basse, le Parti populaire (PP, droite) gouverne en étant minoritaire. Et si

comme le dit M. de Guindos, « le parti socialiste [PSOE] a fait preuve d’un

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Une magasin de Zara à Barcelone, au premier jour des soldes d’hiver, le 7 janvier.

certain sens de la responsabilité » en approuvant notamment l’augmentation

de l’impôt sur les sociétés ou du plafond des dépenses, il ne semble pas

prêt à soutenir le projet de loi de finances pour 2018. Et réclame toujours

l’abrogation de la réforme du travail de 2012, qu’il juge responsable de la pré-

carité de l’emploi.

« La réforme du travail fonctionne, tranche M. de Guindos, qui fut secrétaire

d’Etat à l’économie durant les deux gouvernements du conservateur José Ma-

ria Aznar (1996-2004), avant de devenir président de Lehman Brothers Es-

pagne et Portugal (2006-2008) et responsable des services financiers de Price-

waterhouseCoopers (2008-2010). L’Espagne est aujourd’hui compétitive. Notre

système financier est assaini, notre croissance économique est solide, et notre ba-

lance des paiements courants est excédentaire. Tout cela nous le devons aux ré-

formes de 2012 et 2013. »

Revenir, en 2020, au taux d’activité de 2007

Minimisant l’impact social de la politique d’austérité, le ministre reconnaît

tout juste que « le taux de contrats à durée déterminée – soit 25 % du total – est

élevé. On peut perfectionner la réforme du travail mais il ne faut pas toucher son

noyau dur, qui a permis d’augmenter la compétitivité. On peut revoir les politiques

d’aide au retour à l’emploi, la formation des chômeurs de longue durée, augmen-

ter les mesures d’incitations pour les contrats à durée indéterminée, mais nous ne

pouvons pas revenir, par exemple, sur la possibilité de négocier les conventions

collectives dans l’entreprise. »

Avec près de 1,5 million d’emplois créés en trois ans, M. Guindos ne s’inquiète

pas non plus de la précarité des emplois créés. « La principale cause des inéga-

lités est le chômage, dit-il. Et la meilleure politique sociale pour l’Espagne, en ce

moment, est de créer de l’emploi. »

Le gouvernement s’est engagé à en créer entre 1 et 1,5 million durant les trois

prochaines années, pour revenir, en 2020, au taux d’activité de 2007. « Dès ce

trimestre, nous reviendrons au niveau de revenus de 2007, » souligne le ministre,

en précisant qu’il ne s’en « félicite pas » car « l’Espagne a perdu une décennie… ».

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Une magasin de Zara à Barcelone, au premier jour des soldes d’hiver, le 7 jan-

vier.

JOSEP LAGO / AFP

Par Sandrine Morel Madrid, correspondance

Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2017

cb90132782006b0f25ae11b0d50121c79d45685023a23b9ced931fa

Parution : Quotidienne

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Outre-Manche, les Européens redoutent d'être des citoyens de seconde classeaprès le BrexitFrançais, Irlandais, Espagnols… Expatriés en Grande-Bretagne, ils manifestent ce lundi contre lerefus de Theresa May de garantir leurs droits.

N° 22560lundi 20 février 2017

Page 61893 mots

INTERNATIONAL

ROYAUME-UNI Ce lundi, Matthieu

Chollet, consultant en informatique,

ne va pas travailler. Sur la réponse

automatique d'absence de son

adresse électronique, ce Français ins-

tallé à Londres explique pourquoi. Il

participe à la journée d'action « One

day without us », organisée pour dé-

montrer la contribution des immi-

grés, européens et autres, à

l'économie britannique. Une mani-

festation doit se dérouler dans

l'après-midi devant le palais de

Westminster pour faire pression sur

les parlementaires, au moment où la

Chambre des lords commence à exa-

miner le projet de loi sur le déclen-

chement du Brexit.

Il y a dix jours, la Chambre des com-

munes avait refusé par 332 voix

contre 290 de garantir les droits des

3,2 millions de citoyens européens

installés au Royaume-Uni après la

sortie de l'UE. Les Lords entendent

remettre sur la table un amendement

en ce sens. Ils pourraient ainsi défier

la volonté de Theresa May de ne rien

promettre tant que les 27 n'auront

pas pris d'engagement réciproque

pour le 1,2 million de Britanniques

expatriés sur le Continent.

« L'Angleterre a plus besoin de nous

que nous n'avons besoin d'elle. Notre

contribution lui est largement plus bé-

néfique que si elle devait récupérer ses

retraités installés dans le sud de

l'Europe », ironise Matthieu Chollet,

41 ans.

Née sur Facebook, l'idée de cette

journée est devenue virale en

quelques mois. « C'est une façon de

restaurer la dignité des immigrants

diabolisés depuis le Brexit par les dis-

cours hystériques des politiciens, qui

créent un climat hostile, propice à

l'expression de la haine xénophobe »,

justifie son initiateur, le journaliste

et écrivain anglais Matthew Carr.

Inspirée d'opérations similaires aux

États-Unis et en Italie, l'idée de dé-

part était d'appeler les immigrés - 13

% de la population – à faire grève

et à boycotter toute consommation

pendant une journée. Mais la légis-

lation britannique très restrictive sur

le droit de grève a découragé les ar-

deurs. Réservés dans un premier

temps, les grands syndicats Unison,

Unite et GMB ont fini par apporter

leur soutien au mouvement. Au lieu

d'un appel à cesser le travail, des di-

zaines d'opérations locales sont pré-

vues à travers le pays, dans les entre-

prises, les universités, les hôpitaux,

avec des degrés divers de mobilisa-

tion. Du port d'un brassard ou d'un

badge symbolique à la fermeture

complète.

C'est ce qu'a décidé Liz Needham.

Cette Irlandaise de 50 ans ferme pour

la journée son petit cabinet

d'experts-comptables à St Albans, au

nord de Londres, et donne leur jour-

née à ses trois employés, tous Britan-

niques. « Cela ne va pas faire beau-

coup de tort à l'économie du pays,

reconnaît-elle en riant. Mais si tous

les immigrants s'arrêtaient de tra-

vailler, ce serait un désastre. Les hôpi-

taux ne pourraient soigner personne. »

Installée depuis vingt-sept ans dans

le pays, Liz a été choquée au lende-

main du référendum de juin de

s'entendre dire par un motard de sa

connaissance qu'elle allait devoir re-

tourner en Irlande. Elle n'a pas digéré

la décision des députés de refuser de

s'engager pour sécuriser son sort. «

J'ai fait ma vie ici. Mes enfants, mes

petits-enfants sont anglais. Or, pour

les politiciens, nous sommes réduits à

une monnaie d'échange dans les négo-

ciations sur le Brexit », s'indigne cette

jeune grand-mère. « Ils ne com-

prennent pas que ma vie et celle de 3

millions d'autres sont prises en otage.

Cela fait déjà huit mois, depuis le réfé-

rendum, et on devrait encore attendre

deux ans de négociations ? Mon avenir

ne peut pas attendre », proteste Joan

Pons La-plana, infirmier originaire

de Barcelone dans un hôpital de Nor-

wich (dans la moitié nord de

l'Angleterre) et père de famille. Dans

le National Health Service, le service

public de santé, seuls 58 % des mé-

decins spécialistes sont britanniques,

17 % viennent d'Europe et 25 % du

reste du monde.

Manifestation contre le Brexit en sep-tembre à Londres.TALLIS/AFP Pho-

to : TALLIS/AFP

↑ 66

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

Risque de pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs

Le nombre d'Européens travaillant en Grande-Bretagne a chuté de 50 000 entre septembre et décembre,

sur 2,3 millions au total, selon l'Office for National Statistics. Certains employeurs commencent à avoir du

mal à recruter. C'est notamment le cas dans l'agriculture et l'industrie agroalimentaire, qui emploient en

grande majorité des Européens de l'Est. Dans le National Health Service (NHS), le service public de santé, le

lancement de campagnes de formation d'infirmières britanniques ne suffira pas à compenser la chute de 90

% de candidatures européennes depuis le vote du Brexit. Les cadres hésitent aussi de plus en plus à partir

pour le Royaume-Uni. LinkedIn note une baisse de 12 % des candidatures de ressortissants du Continent.

Ce ralentissement pourrait à terme peser sur le dynamisme de l'économie britannique, qui a besoin de

main-d'œuvre dans un marché du travail proche du plein-emploi. Les Britanniques redoutent aussi l'impact

futur sur le financement de leurs retraites. F. C.

Arrivé à Londres pour deux semaines

de vacances il y a dix-huit ans, Mat-

thieu Chollet n'en est plus reparti. Il

s'y était toujours senti chez lui. Jus-

qu'à la campagne sur le Brexit. Le ré-

férendum a même entraîné des ten-

sions dans sa propre famille. Les pa-

rents de sa compagne anglaise, avec

qui il a une petite fille de dix-huit

mois, ont voté pour quitter l'Europe.

Depuis, il a fait une demande de pas-

seport français pour sa fille et réflé-

chit à un retour en France, au prix

d'un déracinement pour sa com-

pagne. « On est les grands oubliés du

Brexit. On va sûrement nous imposer

des démarches administratives, devoir

demander des visas de travail pour être

autorisés à rester. Des politiques (la

ministre de l'Intérieur, NDLR) ont

évoqué des listes de salariés étrangers

dans les entreprises. L'atmosphère est

malsaine. Ça fait un peu peur. J'aimais

justement Londres pour son ouverture

et sa tolérance. En tant que Français

blanc, je commence à comprendre ce

que ressentent les minorités discrimi-

nées. Je ne sais pas si j'ai envie d'être

un citoyen de deuxième classe et de

continuer à contribuer à ce pays. »

Avant le déclenchement des discus-

sions formelles dans le cadre de

l'article 50 du traité de Lisbonne, pré-

vu fin mars, le Royaume-Uni et les

Européens se renvoient la balle sur

ce sujet brûlant. « C'est la priorité des

deux côtés de la Manche, l'enjeu lit-

téralement politique de la négociation

», souligne une source haut placée à

Bruxelles. Un groupe transparti-san

d'élus au Parlement européen a lancé

une enquête sur la gestion du dossier

par les Britanniques.

Pour lever l'incertitude sur leur sort,

de nombreux citoyens européens ont

entamé les démarches pour obtenir

une carte de séjour, voire la natio-

nalité britannique. Le nombre de de-

mandes a doublé depuis le référen-

dum. Un processus administratif très

lourd, qui comprend un question-

naire de 85 pages et des monceaux de

justificatifs à fournir : factures, quit-

tances de loyer et détail de tous les

voyages à l'étranger accomplis de-

puis l'arrivée en Grande-Bretagne. La

moindre erreur entraîne un rejet. Ac-

compagné, dans certains cas, d'une

menace de devoir se préparer à quit-

ter le territoire, hors de toute justi-

fication légale. Un comportement «

immoral » des autorités britanniques,

critique la députée européenne néer-

landaise Sophie in't Veld, qui se dit

submergée par les courriels de ci-

toyens européens inquiets pour leur

avenir. ¦ ■

par Florentin Collomp £@fcollomp

C'est une façon “de restaurer la dignité des immigrants diabolisés depuis le Brexit par les discours hysté-

riques des politiciens ” MATTHEW CARR, JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN, INITIATEUR DU « ONE DAY WI-

THOUT US »“

Tous droits réservés 2017 Le Figaro

7990c36c8540810b85881470d402c1429b556958f34f3c0102c966b

Parution : Quotidienne

Diffusion : 305 387 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016

Audience : 1 591 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016

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