PANORAMA DE PRESSE · 2020. 6. 15. · PANORAMA DE PRESSE 15/06/2020 08h16 Préfecture de Paris...

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PANORAMA DE PRESSE 15/06/2020 08h16 Préfecture de Paris Panorama réalisé avec Tagaday

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PANORAMA DE PRESSE

15/06/2020 08h16

Préfecture de Paris

Panorama réalisé avec Tagaday

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SOMMAIRE

PRÉFECTURE(2 articles)

lundi 15 au dimanche21 juin 2020

Page 6

lundi 15 au dimanche21 juin 2020

Page 7

ENVIRONNEMENT(2 articles)

lundi 15 juin 2020

Page 10

lundi 15 juin 2020

Page 12

EMPLOI - INSERTION(2 articles)

samedi 13 juin 2020

Page 15

samedi 13 juin 2020Page 16

A. Dublanche : « On s'est sentis abandonnés par l'Etat »(616 mots)

Invitée du Club des entreprises du Grand Paris le 8 juin, la vice-présidente duconseil régional est rev…

Une enquête publique et des inquiétudes (1107 mots)

Jusqu'au 10 juillet, l'Établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacsorganise une enquête publique sur le pr…

La « mer de déchets » recule sur la plaine (673 mots)

Carrières-sous-Poissy Par Yves Fossey @LeParisien_78 Une première étape estsur le…

La décharge Chaillouët devant la justice, 21 ans après (721 mots)

Crégy-les-Meaux Par Guénaèle Calant Avec le procès qui s’ouvre, aujourd’hui,devant le trib…

1 200 postes à pourvoir chez les pompiers de Paris (293 mots)

Sécurité Recherche soldats du feu désespérément… C’est en quelque sorte l’appelqu’a lancé la BSPP (brigade de sa…

Covid-19 : 13,3 millions de demandes de chômage partiel, lesjeunes en première ligne (1075 mots)

Le dernier bilan établi par le ministère du Travail montre une explosion desdemandes de chômage partiel pendant la période…

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CITOYENNETÉ(1 article)

dimanche 14 juin 2020

Page 19

DÉCONFINEMENT(2 articles)

lundi 15 juin 2020

Page 22

lundi 15 juin 2020 Page 24

SÉCURITÉ(1 article)

lundi 15 juin 2020

Page 27

MANIFESTATION(3 articles)

dimanche 14 juin 2020

Page 30

« Oui, il faut enlever le mot race de la constitution » (843 mots)

Propos recueillis par Jannick Alimi et Christel Brigaudeau Il marque des pauses etpèse chaque mot. Julien Denorm…

Emmanuel Macron déconfine sans détailler (788 mots)

Comment relancer l’économie du pays en misant sur la croissance verte,continuer à aider les secteurs durement touchés par …

Macron accélère le déconfinement et promet de reconstruirel'économie (895 mots)

La France se déconfine plus vite car l'épidémie de coronavirus est sous contrôle.S'exprimant de façon solennelle pour la quatrième…

Entrepôts de stockage : attention danger (790 mots)

Aubervilliers Par Nathalie Revenu avec G.B. Ils flambent comme des fétus depaille pendant …

À Paris, la manifestation antiraciste a fait du surplace (973 mots)

Par Benoît Hasse, avec Jérémie Pham-Lé Pas clairementinterdite… mais pasautorisée non plus ! La manifestation or…

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dimanche 14 juin 202022:47

Page 32

lundi 15 juin 2020Page 35

POLITIQUE(2 articles)

lundi 15 juin 2020

Page 39

dimanche 14 au samedi20 juin 2020

Page 41

Antiracisme. « Avec notre génération, le silence, c'est fini »(1430 mots)

Malgré l'interdiction de la préfecture de Paris et un lourd déploiement policier,les manifestants ont entièrement investi la place de la République, sa…

Manifs contre les violences policières : «Macron donnel’impression de laisser pourrir la situation» (1664 mots)

«Je n’ai jamais autant manifesté que sous le quinquennat de Macron», rit Sofia,lycéenne en terminale venue manifester à Li…

Les candidats face à l’urgence sociale (1085 mots)

Par Sébastien Birden, Florence Hubin, Cécile Chevallier avec G.B., F.G., Y.F. etM.G. Si l’épidémie …

Agnès Buzyn, tête de liste LREM à Paris « Ma priorité, c’est larelance économique » (865 mots)

MUNICIPALES La candidate En marche présente de nouvelles propositions à deuxsemaines du second tour …

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PRÉFECTURE

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A. Dublanche : « On s'est sentis abandonnés par l'Etat »Invitée du Club des entreprises du Grand Paris le 8 juin, la vice-présidente du conseil régional estrevenue sur l'action de la Région pendant la crise et a dénoncé les carences de l'Etat.

N° 269lundi 15 au dimanche 21 juin 2020

Page 9

616 mots - 2 min

TERRITOIRES —DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

LEtat ne peut pas abandonner les

Régions sur un sujet L' aussi important

que le transport du quotidien », tel est

le message qu'a voulu faire passer

Alexandra Dublanche, vice-prési-

dente du conseil régional chargée du

développement économique et de

l'attractivité, de l'agriculture et de la

ruralité, lors du webinaire du Club

des entreprises du Grand Paris le lun-

di 8 juin. La Région estime à 2,6 mil-

liards d'euros le manque à gagner sur

les transports et à 630 millions les

pertes de recettes. Des chiffres qui

vont « s'aggraver l'année prochaine »

: « Il y a eu un cri d'alerte de la pré-

sidente [Valérie Pécresse] pour que

l'Etat vienne en aide aux transports pu-

blics du quotidien, sinon nous serons

obligés de les arrêter, faute de pouvoir

payer nos opérateurs, la RATP et la

SNCF ».

Plus généralement, l'élue a reproché

à l'Etat son absence pendant la crise,

louant toutefois le préfet de région,

Michel Cadot, « très à l'écoute ». Fé-

licitant la mise en place du chômage

partiel et les milliards d'euros qui

vont être injectés dans l'industrie au-

tomobile ou aéronautique, elle a ce-

pendant souligné l'abandon des col-

lectivités par l'Etat. « Sur les masques

et actuellement sur les tests, nous

n'avons pas de son, pas d'image », a in-

diqué la vice-présidente. Le gouver-

nement a notamment été fustigé

pour ses annonces parfois sans len-

demain. Elle a pris en exemple le

fonds de solidarité et les annonces

concernant l'événementiel et l'hôtel-

lerie-restauration, qui n'ont toujours

pas été concrétisés « dans le moindre

décret », a affirmé Alexandra Du-

blanche.

Il a également été question du

contrat de plan Etat/Région (CPER)

qui devrait être prochainement re-

nouvelé. Mais avec la crise de la Co-

vid-19, il ne semble plus être une

priorité. « L'Etat nous doit déjà de l'ar-

gent sur l'ancien CPER puisque la Ré-

gion a dû lui avancer, de mémoire, 400

millions d'euros, donc le prochain, n'en

parlons même pas », a-t-elle com-

menté.■

Alexandra Dublanche.

par Thomas Lapointe

Tous droits réservés 2020 Le Journal du Grand Paris

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Parution : Hebdomadaire

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Une enquête publique et des inquiétudesJusqu'au 10 juillet, l'Établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs organise une en-quête publique sur le projet de casier pilote de la Bassée. Prévu pour 2024, il doit permettre decontenir les crues de la Seine, mais soulève encore beaucoup de questions.

N° 7946lundi 15 au dimanche 21 juin 2020

Édition(s) : Fontainebleau - Nemours - MontereauPage 57

1107 mots - 4 min

PROVINS ET SES ENVIRONS—CASIER PILOTE DE LA BASSÉE.

C'est un serpent de mer qui revient

à intervalle régulier, comme la Seine

sort de son lit, diront les taquins.

Vieux de plus de 20 ans, le projet de

casier pilote de la Bassée n'a jamais

été aussi proche de se concrétiser.

Première étape d'un projet de huit

autres casiers écrêteurs (lire encadré)

devant être installés dans la Bassée

pour permettre de canaliser les crues

de la Seine et de faire baisser le ni-

veau du fleuve de 20 à 60 cm sur sa

portion aval, il est loin de faire l'una-

nimité de par ses conséquences éco-

logiques et son coût, estimé aux

alentours de 114 millions d'euros.

Alors que le début des travaux est

fixé à 2021, pour une mise en service

prévue en 2024, l'Établissement pu-

blic territorial de bassin (EPTB) Seine

Grands Lacs vient donc de lancer une

enquête publique indispensable à la

validation du projet. Elle porte no-

tamment sur « l'intérêt général du

projet global d'aménagement de la

Bassée », « la demande d'autori-

sation de défrichement » et de

« dérogation à l'interdiction de

porter atteinte aux espèces proté-

gées », mais surtout sur « la de-

mande de déclaration d'utilité pu-

blique de l'opération site pilote ».

C'est cette dernière qui permettra au

maître d'ouvrage public d'intervenir

sur les 309 parcelles privées concer-

nées par les travaux.

Particulièrement impactée par le

projet qu'elle qualifie de « bassine »,

Véronique Stoppato mène la fronde.

Présidente de l'association de protec-

tion environnementale A l'eau Bas-

sée, elle est également copropriétaire

d'une indivision familiale d'environ

210 ha, dont 90 ha pourraient être

expropriés avec la réalisation du ca-

sier pilote, et environ 150 avec le

projet total. « Nous sommes plu-

sieurs propriétaires à s'interroger

sur l'efficacité et l'intérêt général

du projet, explique-telle. L'enquête

publique porte sur le casier pilote,

or si on veut parler d'utilité pu-

blique, il faut mesurer l'impact

global des 9 casiers. Ce sont eux

qui vont permettre de gagner

60 cm à Paris, pas le casier pilote.

Alors pourquoi uniquement une

étude sur un casier ? Parce que les

autres ne seront jamais réalisés ?

Ce serait une gabegie inutile ! »

le projet de casier pilote de la basséene fait pas l'unanimité. véronique stop-pato, opposante au projet, compte pro-

fiter de l'enquête publique pour sefaire entendre ©MB/RSM77

« Une analyse peu

approfondie »

L'impact du projet sur l'environne-

ment d'un territoire classé Natura

2 000 constitue l'autre pierre

d'achoppement. Il faut dire que les

avis négatifs se succèdent. D'abord

celui du Conseil scientifique régional

du patrimoine naturel (Csrpn) qui,

début 2019, a remis en doute l'effi-

cacité du projet global : « Il n'existe

pas de consensus sur la réelle effi-

cacité de cet équipement », ont es-

timé les experts de la préfecture

d'Ile-de-France. Avant de pointer du

doigt « une incohérence quasi

complète des politiques publiques

sectorielles et particulièrement

celles liées à l'eau, la santé et la

biodiversité dans la Bassée. »

Le 31 janvier 2020, c'était au tour du

Conseil national de protection de la

nature (Cnpn) d'émettre un avis dé-

favorable à une demande de déroga-

tion au titre des espèces protégées :

« Les mesures compensatoires,

dans leur état actuel, ne per-

mettent pas de garantir l'absence

de perte nette de biodiversité »,

note le conseil affi-lié au ministère

de l'Écologie. Enfin, plus récemment,

la Mission régionale d'autorité envi-

ronnementale (Mrae) a publié son

avis sur le dossier d'enquête pu-

blique : « L'analyse de l'état initial

et des impacts du projet global a

été conduite de manière peu ap-

profondie. » Et ce malgré la valori-

sation de cinq sites écologiques de

53,3 ha, prévue dans le projet. La

Mrae demande notamment à l'EPTB

de préciser ce qui sera mis en place

pour accueillir les animaux lors de la

mise en eau du casier, et d'être plus

clair concernant le suivi de la qualité

des eaux de surface et souterraines.

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

en chiffres

Le projet global : 9 espaces endigués. 2 300 ha. 55 millions de m3 d'eau stockés. 20 à 60 cm en moins sur

la ligne d'eau en aval des casiers. 10 communes. Environ 400 millions d'euros estimés pour une utilisation

tous les 6 ans environ.

Le projet pilote : 1 espace endigué. 380 ha. 10 millions de m3 d'eau stockés. 8 km de digues, hautes de

2,50 m en moyenne. 5 à 6 cm en moins sur la ligne d'eau en aval du casier. 4 communes (Châtenay-sur-

Seine, Égligny, Balloy et Gravon). 309 parcelles privées pourraient être acquises. 70 espèces analysées

comme directement impactées par le projet. 114 millions d'euros estimés pour une utilisation tous les

6 ans environ.

« Sans parler de la sécheresse,

conclut Véronique Stoppato. La

zone humide naturelle de la Bas-

sée joue le rôle d'expansion natu-

relle de la Seine, en gardant l'eau.

Or, les casiers n'auront pas voca-

tion à garder l'eau puisqu'ils se-

ront vidés après chaque crue… »

L'opposante au projet espère mainte-

nant que les habitants des communes

concernées vont participer à l'en-

quête publique. Ils ont jusqu'au

10 juillet. ■

par Maxime Berthelot

¦ Renseignements Sur

www.seine-et-marne.gouv.fr/

publications et en mairie de

Châtenay-sur-Seine, Égligny,

Balloy, Gravon, La Tombe,

Mousseaux-lès-Bray, Bazoches-

lès-Bray, Courcelles-en-Bassée,

Marolles-sur-Seine, Les Ormes-

sur-Voulzie, Saint-Sauveur-lès-

Brays et Vimpelles.

Observations à déposer en mairie ou

à l'adresse : sitepilotelabasse@en-

quetepublique.net

Tous droits réservés 2020 La République de Seine-et-Marne

537ad5bc6cd0e10a222f1167990c11cd8224504999a77f1a5ee15f

Parution : Hebdomadaire

Diffusion : 13 245 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2019↑ 8

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ENVIRONNEMENT

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La « mer de déchets » recule sur la plaine

Un important dispositif a été déployé pour évacuer la vaste décharge à ciel ouvert. 26 000 tde déchets avaient été déversées sur cet espace de plus de 300 ha.

lundi 15 juin 2020Édition(s) : Yvelines

Page 37

673 mots - 3 min

UNE DEP—YVELINES

C arrières-sous-Poissy

Par Yves Fossey

@LeParisien_78

Une première étape est sur le point

d’être franchie concernant le brûlant

dossier du dégagement de la vaste

décharge à ciel ouvert, située à che-

val sur les communes de Carrières-

sous-Poissy, Triel-sur-Seine et

Chanteloup-les-Vignes. La première

phase de travaux, lancée en janvier et

portée par le conseil départemental,

est sur le point de s’achever. L’objec-

tif était de nettoyer une zone afin de

créer un accès à la « mer de déchets. »

Une plate-forme de tri mobile a été

installée sur place. Les gravats de

chantier sont déversés sur des tapis

roulants avant d’être chargés dans

des bennes puis d’être acheminés et

traités dans des centres de valorisa-

tion. « Un tronçon d’environ un kilo-

mètre de long a été dégagé dans le

but d’aménager une voie, en bordure

de la D 22, pour rejoindre le cœur de

la plaine où se retrouve la gigan-

tesque décharge », indique Claire

Marlaud, la cheffe de projet.

Les propriétaires de

certaines parcelles

récalcitrants

Désormais, la partie la plus complexe

du chantier peut être enclenchée.

Celle du nettoyage des 330 ha

souillés par une montagne de gravats

de chantier, du mobilier usagé, mais

aussi des matières dangereuses, no-

tamment de l’amiante. Selon une es-

timation, pas moins de 26 000 t de

déchets sont accumulées. « L’unité

de tri actuellement sur place et le

système de surveillance du site sont

maintenus, poursuit Claire Marlaud.

La phase 2 devrait être lancée avant

la fin de l’année. »

Car il faut au préalable boucler une

série de procédures administratives

destinées à choisir les entreprises et

discuter avec les propriétaires. « Il

nous faut en effet acquérir les ter-

rains, nous ne sommes pas proprié-

taires de l’ensemble des parcelles »,

indique-t-on au conseil départemen-

tal. Ces démarches seront entreprises

à partir de la rentrée.

Mais certaines transactions s’an-

noncent difficiles. Alors que 750 par-

celles sont concernées par cette vaste

décharge, certains propriétaires sont

« récalcitrants » et veulent faire

« monter les enchères ». Un autre

point préoccupe le département.

« Des dépôts sauvages se produisent

encore, a-t-il constaté. Nous avons

commencé à clôturer la zone pour

empêcher les intrusions mais des

opérations commando sont menées

pour démonter les barrières. Les

agents ont également reçu des me-

naces. »

« Les travaux de dégagement ont

bien avancé, raconte un riverain.

L’entreprise a même déjà attaqué la

mer de déchets en effectuant un pre-

mier tri. Des tas de déchets selon leur

composition ont été constitués. »

L’opération reste cependant pé-

rilleuse. « Il y a beaucoup

d’amiante », détaille la cheffe de pro-

jet. Selon une estimation, le coût glo-

bal de l’enlèvement des déchets avoi-

sine les 3 millions d’euros.

Une forêt devrait être

créée à cet endroit

Cette avancée des travaux est saluée

par les membres de l’association Stop

Décharges Sauvages, qui ont multi-

plié les actions pour sensibiliser

l’opinion et les pouvoirs publics. « La

mobilisation a payé, souligne Alban

Bernard, le porte-parole. Nous

sommes fiers de ce que nous avons

réalisé. Il ne faut pas encore crier vic-

toire mais le nettoyage de la plaine

est en bonne voie. »

Voilà près de cinq ans que l’affaire a

éclaté au grand jour. A la suite des

mouvements de colère des associa-

tions, l’Etat et les collectivités locales

ont alors pris des mesures. Chris-

tophe Delrieu (DVD), le maire de Car-

rières-sous-Poissy, a signé une série

d’arrêtés municipaux dans le but

d’évacuer les camps de Roms ou en-

core d’appliquer des dispositifs de

surveillance pour endiguer le phéno-

mène de dépôts sauvages. Le dépar-

tement a pris le relais pour gérer

l’enlèvement des déchets.

A terme, dans le cadre du projet de

reconquête de ce vaste espace, il est

prévu d’y créer une forêt et des ac-

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tivités liées à la filière bois. « Nous

ne sommes pas consultés alors que

nous aimerions être associés à la ré-

flexion, déplore Alban Bernard. Nos

idées sont gratuites, c’est dommage

de s’en priver. » Des aménagements

routiers seront également entrepris

au milieu de la plaine pour les be-

soins de la nouvelle liaison du pont

d’Achères. Selon le département, le

premier arbre pourrait être planté à

l’horizon 2022 et le nouveau fran-

chissement de la Seine entre la D 30

et la D 190 livré en 2024. ■

DR

Carrières-sous-Poissy. Des premiers tra-vaux ont permis de dégager un couloir de1 km de long afin d’accéder à la décharge.Prochaine étape :le nettoyage proprement

dit.

Tous droits réservés Le Parisien 2020

5a75957e6ab0e40b22671bc74a08f18f8c64594a093c33ba0c3593

Parution : Quotidienne

Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 11

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La décharge Chaillouët devant la justice, 21 ans après

L’ancien maire, les ex-dirigeants de la société Aubine ainsi que l’entreprise Veolia serontsur le banc des prévenus. C’est tout un quartier qui attend des réponses.

lundi 15 juin 2020Édition(s) : Seine-et-Marne

Page 37

721 mots - 3 min

UNE DEP—SEINE-ET-MARNE

C régy-les-Meaux

Par Guénaèle Calant

Avec le procès qui s’ouvre, au-

jourd’hui, devant le tribunal correc-

tionnel de Meaux, on va se lancer

dans l’archéologie judiciaire. Car cela

fait maintenant vingt et un ans que

les habitants de Chaillouët, à Crégy-

lès-Meaux, l’attendent.

Les juges vont donc se plonger, du-

rant deux jours, dans le procès de la

« décharge ». À la barre du tribunal :

Jean-Robert Jacquemard, 70 ans, et

Jean Benoist, 74 ans, en tant, respec-

tivement, qu’ancien directeur géné-

ral et président du conseil d’adminis-

tration de la S.A. Aubine, ainsi que

Robert Le Foll, 86 ans, en tant qu’ex-

maire de Crégy-lès-Meaux. Sans ou-

blier la société Veolia Propreté Nord

Normandie (qui a succédé à Aubine).

Ils comparaissent pour mise en dan-

ger d’autrui, avec risque immédiat de

mort ou d’infirmité, par violation

manifestement délibérée d’une obli-

gation réglementaire de sécurité ou

de prudence, entre janvier 1997 et

décembre 1998 (juin 1999 pour Ro-

bert Le Foll), mais aussi pour exploi-

tation non autorisée d’une installa-

tion classée pour la protection de

l’environnement.

Face à eux : une soixantaine de par-

ties civiles, du moins sur le papier

puisque certaines sont décédées de-

puis le début de cette procédure ju-

diciaire hors-norme. C’est le 20 juin

1999 que le cauchemar de ces habi-

tants du lotissement situé au lieu-

dit Le Trou de Chaillouët, à Crégy-

lès-Meaux, a démarré. Ce soir-là, des

émanations de biogaz, malodorantes

et tenaces, envahissent leurs pa-

villons. Le quartier est évacué.

Les familles concernées resteront dix

jours éloignées de leur maison…

qu’elles viennent d’acquérir ! À

l’époque, elles n’avaient pas

conscience d’habiter en bordure d’un

centre d’enfouissement technique,

autrement dit d’une décharge. Et

pensaient s’installer sur une coulée

verte. S’ensuivra alors une bataille

judiciaire, au cours de laquelle les ex-

pertises succéderont aux rapports,

les uns et les autres se renvoyant les

responsabilités.

Près de dix-sept ans plus tard, c’est

bien toute la procédure qui a failli

être enfouie. Le juge d’instruction a

en effet évoqué une éventuelle pres-

cription des faits en 2016. Si elle n’a

pas abouti à un non-lieu, nul doute

qu’elle sera évoquée dès l’ouverture

des débats.

Dix-huit ans de

questions

Le 14 avril 1981, un arrêté préfectoral

autorise l’exploitation d’un centre

d’enfouissement technique à Crégy-

lès-Meaux, pour répondre à une de-

mande du syndicat intercommunal

du canton de Meaux, pour la collecte

et le traitement des résidus urbains

(Siru), présidé par Robert Le Foll. La

décharge est implantée sur l’emprise

d’une ancienne carrière de gypse.

Le 30 juin 1994, la commune signe

une convention avec le Siru et ob-

tient la maîtrise d’ouvrage pour le ré-

aménagement du site en espace vert,

qui consiste à combler le trou de

Chaillouët et à créer une « coulée

verte » en surface. La commune en-

gage également un programme d’ur-

banisation.

Novembre 1998 : l’exploitation du

site par la société Aubine prend fin.

Sur la partie sud et centre, la couver-

ture est achevée et le réseau de dé-

gazage — destiné à évacuer le biogaz

— est terminé et en exploitation. Sur

la partie nord, la couverture est en

cours, le réseau de dégazage est ex-

ploité avec 18 puits, 12 autres restant

à installer. Provenant de la décom-

position des déchets de nature orga-

nique, le biogaz est composé de mé-

thane et de gaz carbonique, et, en

moindre teneur, d’hydrogène sulfu-

ré, gaz particulièrement toxique.

Le 15 juin 1999, le bulldozer d’une

entreprise, chargée des travaux

d’aménagement, écrase le collecteur

d’aspiration du biogaz, provoquant la

rupture d’un joint et l’arrêt de l’ex-

traction par les neuf derniers puits

encore actifs dans la zone nord. Le

20 juin, les habitants d’une dizaine

de maisons sont évacués. La rupture

du joint a pour effet… d’avancer la

découverte de la présence de biogaz

dans les sous-sols des pavillons. Les

émanations de gaz reviendront de

↑ 12

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manière sporadique.

Des déchets plus

importants que prévu

Au cours des débats, seront abordées

la nature des déchets enfouis mais

surtout leur quantité. Car certaines

années, la quantité de résidus enter-

rés dans la décharge représente plus

de deux fois le volume contenu dans

la demande initiale d’autorisation

d’exploitation (soit 800 000 m 3 pour

25 000 t par an) et autorisé par l’arrê-

té préfectoral du 14 avril 1981. Sans

compter que le périmètre autorisé

d’enfouissement des déchets n’a pas

été respecté ; prévu à l’origine sur

5 ha, il a finalement triplé de surface.

Également au cœur des discussions :

la délivrance des permis de

construire en dépit des recommanda-

tions d’éviter l’édification d’habita-

tions à moins de 200 m des limites de

la décharge. Certaines maisons ont

été construites à seulement… une di-

zaine de mètres.n ■

LP/G.C.

Tous droits réservés Le Parisien 2020

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Parution : Quotidienne

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EMPLOI - INSERTION

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1 200 postes à pourvoir chez les pompiers de Paris

En raison de la pandémie, les sessions de recrutement ont été retardées.

samedi 13 juin 2020Édition(s) : Hauts-de-Seine, Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Val de

Marne…Page 37

293 mots - 1 min

L'ACTU—OISE

S écurité

Recherche soldats du feu désespéré-

ment… C’est en quelque sorte l’appel

qu’a lancé la BSPP (brigade de sa-

peurs-pompiers de Paris), en moins

lyrique, en plus sérieux et plus mi-

litaire. Depuis quelques jours, le site

Internet des pompiers de Paris af-

fiche : « Engagez-vous ! Devenez sa-

peur-pompier ! Recrutement, spécia-

liste incendie ou spécialité soutien. »

La BSPP recherche 1 200 pompiers !

Ce corps militaire, rattaché au génie

de l’Armée de terre française mais

placé sous l’autorité du préfet de po-

lice de Paris, et qui défend Paris et les

124 communes des départements de

petite couronne — Hauts-de-Seine,

Seine-Saint-Denis et Val-de-

Marne — est en pénurie de person-

nel.

« Il y a un gros turn-over chez les

pompiers », décrypte un militaire,

mais c’est surtout la situation sani-

taire, le Covid-19 et le confinement

qui les ont empêchés de recruter

comme ils le font d’habitude chaque

mois. Et toutes les formations ont été

suspendues.

Les pompiers de Paris, qui re-

groupent 8 500 femmes et hommes

— surtout des hommes — d’une

moyenne d’âge de 28 ans pour les

unités opérationnelles, sont basés

entre Champerret, dans le XVII e ar-

rondissement de Paris, leur quartier

général, et 75 casernes et centres de

secours dans la capitale et en petite

couronne.

Des épreuves médicales,

physiques et de

personnalité

Pour intégrer ce corps prestigieux, il

n’y a pas besoin de passer un

concours ni d’être diplômé : le brevet

des collèges suffit. En revanche, les

candidats sont soumis à un ensemble

d’épreuves de sélection (médicale,

sportive et de personnalité). Ceux qui

sont admis devront suivre une for-

mation à la dure pour pouvoir en-

suite intervenir sur le terrain.

Les futurs pompiers doivent être âgés

de 18 à 25 ans, de nationalité fran-

çaise, avoir un casier judiciaire

vierge, être titulaire du permis B et

avoir une très bonne condition phy-

sique.■

Pour déposer sa candidature, aller

sur www.pompiersparis.fr/fr/re-

crutement.

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Covid-19 : 13,3 millions de demandes de chômage partiel, les jeunes enpremière ligneLe dernier bilan établi par le ministère du Travail montre une explosion des demandes de chô-mage partiel pendant la période de confinement. Le redémarrage de l'activité devrait permettrede ralentir le nombre de dossiers déposés chaque semaine auprès de l'administration. En re-vanche, la plupart des économistes s'attendent à une hausse du chômage dans les semaines à ve-nir, particulièrement chez les jeunes.

samedi 13 juin 2020Édition(s) : édition principale

Page 23

1075 mots - 4 min

FRANCE

Les chiffres du marché du travail

donnent le tournis. Selon un dernier

bilan rendu public (lien :

https://dares.travail-emploi.gouv.fr/

dares-etudes-et-statistiques/ta-

bleaux-de-bord/le-marche-du-tra-

vail-pendant-le-covid-19/tableaux-

de-bord-hebdomadaires/article/si-

tuation-sur-le-marche-du-travail-

au-9-juin-2020) par la direction sta-

tistique du ministère du Travail mer-

credi 10 juin, plus de 13,3 millions

de salariés ont fait l'objet d'une

demande de chômage partiel entre

le 1er mars et le 8 juin 2020. Au to-

tal, plus de 1,05 million d'entreprises

ont déposé des demandes auprès des

services du ministère. Ce qui repré-

sente environ 5 milliards d'heures

chômées demandées. Et beaucoup

d'entreprises pourraient encore avoir

recours à ce mécanisme dans les se-

maines à venir. En effet, l'économie

française risque de souffrir cette an-

née. Selon les dernières projections

de la Banque de France, le produit

brut pourrait reculer de 10,3% en

2020, avant de rebondir à 6,9% en

2021 et 3,9% en 2022. Lors d'un point

presse mercredi 10 juin, l'économiste

de BNP-Paribas Hélène Baudchon a

dégradé ses prévisions:

« Le scénario le plus probable est une

reprise de la croissance en U. Après la

chute au premier semestre, la reprise

doit avoir lieu au second semestre mais

on ne devrait pas revenir à la normale

avant un moment. Il y aura d'abord un

rebond mécanique. Le creux du U signi-

fie le caractère progressif de la reprise.

Le retour à la normale ne se ferait pas

avant 2022. »

> Lire aussi : Covid-19 : l'économie

française dans la tourmente, la re-

prise s'annonce laborieuse (lien :

https://www.latribune.fr/economie/

france/covid-19-l-economie-fran-

caise-dans-la-tourmente-la-reprise-

s-annonce-laborieuse-849768.html)

Le tertiaire, le commerce et la

construction en première ligne

Tous les secteurs n'ont pas été frap-

pés de la même façon pendant les

huit semaines de confinement. Parmi

les branches étudiées, les activités

spécialisées, scientifiques et tech-

niques, les services administratifs et

de soutien arrivent en tête des dos-

siers déposés (16%) avec le com-

merce (16%). Arrivent ensuite la

construction (11%), et l'héberge-

ment-restauration (9%). La plupart

des entreprises de ces secteurs ont

fait l'objet de fermetures administra-

tives drastiques pendant le pic du

confinement.

À l'opposé, certains secteurs, sou-

vent jugés comme essentiels, ont été

épargnés pendant cette mise sous

cloche de l'économie tricolore. Dans

l'énergie, les entreprises de cokéfac-

tion et de raffinage n'ont quasiment

pas demandé d'activité partielle au-

près de l'administration. Dans l'agri-

culture également, la proportion de

demandes est proche de zéro.

Les petites entreprises dans le

rouge

Là encore, il existe de fortes dispari-

tés selon la taille des entreprises. Se-

lon les données communiquées par le

ministère de la rue de Grenelle, les

petits établissements regroupent la

majorité des démarches effectuées

pour le chômage partiel. Ainsi, 31%

des salariés ayant fait l'objet d'une

demande de chômage partiel tra-

vaillent dans une entreprise de 20 sa-

lariés. À l'opposé, 21% des salariés

ayant fait l'objet d'un dossier tra-

vaillent dans des entreprises de plus

de 1.000 salariés.

Sans surprise, l'Ile-de-France

concentre la majorité des demandes

(25%). Viennent ensuite la région

Auvergne-Rhône-Alpes (12,5%), la

Nouvelle-Aquitaine (7,7%) et l'Occi-

tanie (7,5%). À l'inverse, la Corse

(0,4%), le Centre-Val-de-Loire

(3,2%), et la Bourgogne-Franche-

Comté figurent en bas de tableau.

Un chômage en hausse à venir

La levée progressive des mesures de

confinement depuis le mois de mai,

↑ 16

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le durcissement des mesures de chô-

mage partiel depuis le premier juin,

et le lent rebond de l'activité écono-

mique risquent de provoquer une

hausse du chômage. Déjà, de grands

groupes comme Renault ont annoncé

des fermetures de sites industriels

dans les semaines à venir et des

vagues de suppressions de postes.

Dans leurs dernières prévisions, les

économistes de la Banque de France

s'attendent à une forte hausse du

chômage à 10,1% en 2020, 11,7% en

2021 et un recul à 10,4% en 2022.

> Lire aussi : Le spectre du chômage

de masse hante les États (lien :

https://www.latribune.fr/economie/

international/le-spectre-du-cho-

mage-de-masse-hante-les-

etats-844870.html)

Effondrement de l'emploi intéri-

maire (-41% sur un an)

Les derniers chiffres de l'intérim

illustrent l'ampleur du choc écono-

mique. Selon les derniers chiffres

(lien : https://dares.travail-em-

ploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statis-

tiques/etudes-et-syntheses/dares-

analyses-dares-indicateurs-dares-

resultats/article/l-emploi-inter-

imaire-recule-de-40-4-au-1er-tri-

mestre-2020)de la Dares publiés ce

jeudi 11 juin, l'emploi intérimaire

a reculé de 40% au premier tri-

mestre, soit une baisse de 318.000

postes en trois mois.

« La baisse concerne tous les secteurs,

mais elle est plus forte dans la

construction (-60,5 % après -2,6 %) et

l'industrie (-40,7 % après -2,1 %) que

dans le tertiaire (-31,0 % après

+2,1 %). Sur un an, tous secteurs

confondus, l'intérim chute de 41,0 %",

soulignent les statisticiens. »

Comme souvent, les intérimaires, les

personnes en contrat à durée limitée,

les saisonniers servent de variables

d'ajustement en cas de fortes baisses

d'activité. Si le repli de l'économie se

prolonge dans les mois à venir, des

milliers de postes stables pourraient

être supprimés à leur tour avec des

conséquences désastreuses sur le

marché du travail.

Les jeunes, premières victimes

Les jeunes et les étudiants qui vont

entrer sur le marché du travail dans

les prochaines semaines risquent de

se retrouver au chômage si la

conjoncture ne s'améliore pas rapi-

dement. Lors d'une réunion au mi-

nistère du Travail avec les parte-

naires sociaux en début de semaine,

les membres du cabinet de la mi-

nistre du Travail Muriel Pénicaud ont

planché sur le cas des jeunes à partir

d'un document réalisé par les ser-

vices de l'Insee et de de la Dares. Se-

lon ce travail communiqué par l'en-

tourage du ministre aux journalistes,

la situation des jeunes est particuliè-

rement alarmante. Le nombre de de-

mandeurs d'emploi de moins de 25

ans en catégorie A a bondi de 40%

pendant la période de confinement.

> Lire aussi : Les jeunes, "sacrifiés"

économiques de la crise, une bombe

sociale à retardement (lien :

https://www.latribune.fr/economie/

france/les-jeunes-sacrifies-econo-

miques-de-la-crise-une-bombe-so-

ciale-a-retardement-850093.html)

Du côté de l'apprentissage, le tableau

dressé par les statisticiens est très

sombre avec des perspectives pessi-

mistes pour les entrées en apprentis-

sage dans un grand nombre de sec-

teurs. A titre d'exemple, les em-

bauches d'apprentis pourraient bais-

ser de 35% en 2020 dans la fabrica-

tion de matériel de transport. Ces

premiers indicateurs témoignent dé-

jà des possibles répercussions à long

terme sur les jeunes actifs. Si le gou-

vernement a déjà présenté un plan

de soutien à l'apprentissage il y a

quelques jours, les jeunes pourraient

payer un lourd tribut lors de cette

crise. Parmi les principaux chantier

à venir, Emmanuel Macron a deman-

dé à Muriel Pénicaud de plancher sur

un plan de soutien spécifique aux

jeunes.

> Lire aussi : La crise du Covid-19

accouchera-t-elle d'une génération

sacrifiée ? (lien : https://www.latri-

bune.fr/economie/france/la-crise-

du-covid-19-accouchera-t-elle-d-

une-generation-sacri-

fiee-847163.html) ■

par Grégoire Normand

Tous droits réservés 2020 La Tribune

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Parution : Quotidienne

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CITOYENNETÉ

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« Oui, il faut enlever le mot race de la constitution »

Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, nous annonce trois mesuresvisant à lutter contre les discriminations du quotidien, notamment pour l’emploi et lelogement.

dimanche 14 juin 2020Édition(s) : Edition Principale, Paris, Oise

Page 7

843 mots - 3 min

SOCIÉTÉ_—SOCIETE

P ropos recueillis par Jannick

Alimi et Christel Brigaudeau

Il marque des pauses et pèse chaque

mot. Julien Denormandie, ministre

de la Ville et du Logement et homme

du premier cercle dans la garde rap-

prochée d’Emmanuel Macron, nous a

reçus vendredi soir, à la veille des

manifestations contre le racisme et

les violences policières. Sur ses notes

figuraient un message d’apaisement

et trois mesures concrètes destinées

à lutter contre les discriminations

dans l’emploi, le logement, et la télé-

vision.

Julien denormandie

Qui est le plus légitime à mani-

fester, les policiers que certains

traitent de racistes ou les antira-

cistes ?

Il est absurde d’opposer les manifes-

tations entre elles. Dans chacune, il

y a beaucoup d’émotion légitime. La

France, les institutions, la police ne

sont pas racistes. Dans leurs mis-

sions, au quotidien, les forces de

l’ordre défendent la République et

ses valeurs. Mais dans toute société,

il y a des individus qui sont touchés

par cette maladie de l’âme qu’est le

racisme. Et il faut lutter avec une to-

tale détermination contre tout acte

raciste quel qu’il soit, où qu’il soit et

quelle que soit la personne qui en est

l’autrice.

Comment allez-vous traduire

concrètement cette lutte ?

Beaucoup de choses ont déjà été

faites, mais il faut accélérer et am-

plifier. Il faut lutter contre les dis-

criminations au quotidien. Et d’abord

celles qui touchent l’accès au marché

du travail. Nous allons ainsi relancer

un nouveau testing auprès des entre-

prises. Le premier avait permis, en

début d’année, d’épingler 7 entre-

prises sur les 40 premières testées, et

ce dès l’entretien d’embauche. Je

crois beaucoup à la technique du

« name and shame », qui consiste à

rendre public le nom des entreprises

responsables de discriminations, car

elle réussit à faire bouger les lignes

et les consciences. Celles des entre-

prises qui ont été testées comme les

autres.

Et après l’embauche ?

Les suites données au testing s’ac-

compagnent de sessions de forma-

tion pendant lesquelles les discrimi-

nations dans les évolutions de car-

rière sont prises en compte. C’est une

attention forte que nous portons

avec Marlène Schiappa.

Les discriminations au quotidien

s’exercent aussi en matière de lo-

gement…

Effectivement. Je vais signer un dé-

cret qui oblige toutes les agences im-

mobilières et les associations profes-

sionnelles à suivre une formation de

lutte contre les discriminations avant

chaque renouvellement de leur carte

professionnelle, c’est-à-dire tous les

trois ans. Cette question de la forma-

tion est essentielle. Il n’y a aucune

fatalité. La dernière étude de SOS Ra-

cisme a montré que les divergences

de comportement entre agences sont

très fortes.

Mais quand c’est le propriétaire ou

le bailleur qui a un comportement

discriminatoire ?

Quand vous êtes face à une discrimi-

nation, c’est la loi qui entre en jeu.

Quand ni la formation ni l’éveil des

consciences ne sont suffisants, l’Etat

de droit sanctionne.

Y a-t-il d’autres secteurs dans les

lesquels le gouvernement va agir ?

Ma conviction personnelle est qu’il

faut agir dans l’audiovisuel. La diver-

sité dans nos chaînes de télévision

n’a encore rien à voir avec la société.

Le CSA publie tous les ans un rapport

sur la représentation de la diversité

de la société française à la télé et à

la radio. Les résultats sont éloquents.

Nous devons absolument créer les

conditions pour y remédier. Nous de-

vons renforcer les capacités d’éva-

luation du CSA avec des indicateurs

plus fins et un suivi chaîne par chaîne

rendus publics afin d’inciter les mé-

dias à prendre des engagements plus

forts en matière de diversité. Avec

Franck Riester, ministre de la Culture

et avec les députés, ce chantier a été

ouvert dans le cadre du projet de loi

↑ 19

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audiovisuel.

La réforme institutionnelle, exa-

minée l’an dernier, prévoyait

d’ôter le mot race du préambule de

la Constitution. Y êtes-vous favo-

rable ?

Oui, il faut définitivement enlever ce

mot de la Constitution. C’est un élé-

ment dont s’était déjà saisie l’Assem-

blée nationale. Ce serait un signe

symboliquement très fort.

C’est le contexte actuel qui vous

contraint d’accélérer votre poli-

tique contre les discriminations ?

On y travaille depuis de longs mois,

mais c’est vrai que nous avons choisi

d’accélérer car il est important, dans

le moment que traverse le pays, de

montrer qu’aucune forme de discri-

mination n’a sa place.

Ces manifestations pourraient-

elles être le début d’une crise poli-

tique ?

Il ne faut pas faire d’amalgame entre

les difficultés sociales que traversent

les Français, les discriminations dont

certains sont victimes et l’instru-

mentalisation que d’autres cherchent

à organiser. Il est vrai que dans les

périodes difficiles, beaucoup

cherchent des responsables et

concourent à cette conflictualité qui

peut amener à des actes de discrimi-

nation. Regardez les propos du Ras-

semblement national qui ne cesse de

vouloir opposer les uns aux autres.

La porte-parole du gouvernement,

Sibeth Ndiaye, souhaite ouvrir le

débat sur les statistiques eth-

niques. Y êtes-vous favorable ?

La question légitime posée est « com-

ment peut-on améliorer la diversité

au sein d’une entreprise, d’une admi-

nistration si on ne peut pas la me-

surer ? ». Je pense que la meil-leure

piste est les statistiques en fonction

du lieu d’habitation. C’est moins

stigmatisant et c’est très perfor-

mant.■

Paris (VIIe), vendredi.

Tous droits réservés Le Parisien 2020

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DÉCONFINEMENT

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Emmanuel Macron déconfine sans détailler

Hormis l’extension de la zone verte, la réouverture de toutes les écoles et des frontières,le chef de l’Etat n’a pas fait d’annonces très concrètes.

N° 12135lundi 15 juin 2020

Édition(s) : PrincipalePage 3

788 mots - 3 min

ÉVÉNEMENT

C omment relancer l’économie du

pays en misant sur la croissance

verte, continuer à aider les secteurs

durement touchés par le confine-

ment, bref traverser sans trop de

casse les turbulences de la récession

qui vient ? Quelle boîte à outils pour

lutter contre le chômage de masse et

la litanie des plans sociaux alors que

le ministre de l’Economie, Bruno

Le Maire, se prépare à«la suppression

de 800 000 emplois» d’ici la fin de

l’année ? Et après la crise sanitaire,

quel plan pour parachever le déconfi-

nement des restaurants, des trans-

ports, des écoles ? La parole du pré-

sident de la République était très at-

tendue des Français sur ces points

clés. Mais en ce qui concerne la ma-

nière dont Emmanuel Macron

compte s’y prendre concrètement

pour «reconstruire une économie forte

et souveraine» et éviter que le chô-

mage ne flambe à 11,5 % en 2021,

toutes les réponses n’ont pas été

données. Seules certitudes : pas

question «d’augmenter les impôts»

pour faire face au déficit de la nation

que va creuser la récession attendue

à - 11 % cette année…

Un nouveau «pacte productif»

«La France a fait le choix humaniste de

placer la santé au-dessus de l’écono-

mie.» C’est en ces termes qu’Emma-

nuel Macron a résumé l’action d’un

gouvernement qui a «mobilisé près de

500 milliards d’euros» pour limiter la

casse économique. Un montant «in-

édit» et parmi les plus importants à

l’échelle des pays industrialisés, a-t-

il insisté, en mettant en avant la

«force» du modèle social français.

Sans se montrer très précis, le Pré-

sident a promis un nouveau «pacte

productif» placé sous le signe d’une

économie verte, souveraine et soli-

daire. Autrement dit, plus d’écologie,

de relocalisations et de santé pu-

blique, mais sans financer cette re-

lance et le remboursement d’une

dette qui va exploser par des hausses

d’impôts. Evoquant la nouvelle étape

d’une «reconstruction économique»

comme si l’on sortait d’une guerre, il

n’a pas éludé qu’il y aurait du sang

et des larmes : il faut s’attendre à

«beaucoup de faillites» même s’il fau-

dra «tout faire pour éviter les licencie-

ments». Des négociations difficiles

vont s’engager en ce sens avec syndi-

cats et patronat.

«Travailler davantage»

Désormais, il faudra «travailler et pro-

duire davantage» a prévenu le chef de

l’Etat. Une manière de suggérer que

les discussions ouvertes au sujet du

chômage partiel, qui a couvert près

8,6 millions de salariés en avril, ne

s’achèveront certainement pas sur

un accord visant à rendre le dispositif

plus généreux. D’ailleurs, à l’excep-

tion des secteurs du tourisme, de

l’hôtellerie et de la restauration, pré-

servés jusqu’à la fin de l’année, l’Etat

a déjà donné un premier tour de vis :

depuis le 1er juin, les entreprises ne

sont plus indemnisées qu’à hauteur

de 60 % du salaire brut de leurs em-

ployés en activité partielle, lesquels

continuent de toucher environ 84 %

de leur salaire net. Macron n’a pas

parlé pouvoir d’achat, mais les syn-

dicats le martèlent : il ne pourra pas

y avoir de reprise économique si les

salaires baissent. Or les fameux «ac-

cords de performance collective»

vantés par la ministre du Travail,

Muriel Pénicaud, permettent aux pa-

trons de demander à leurs employés

de renoncer à du salaire ou du repos

en échange de la préservation de leur

emploi.

A lire aussi Allocution : l’intention

fait le Macron

Réouverture des restaurants et des

frontières

Les restaurateurs franciliens l’atten-

daient : à partir de ce lundi, ils pour-

ront exploiter leurs salles en plus de

leurs terrasses. Pour autant, les me-

sures de distanciation devraient per-

durer. En clair, les restaurants ne

vont pas récupérer 100 % de leur

chiffre d’affaires dans l’immédiat.

Enfin, la réouverture des frontières à

l’intérieur de l’espace européen dès

ce lundi et à partir du 1er juillet avec

les «Etats où l’épidémie est maîtrisée»

va commencer à libérer les tarmacs

des aéroports saturés par les avions

cloués au sol. Cette activité, l’une des

plus touchées par la crise sanitaire,

ne tournait qu’à 5 % de ses capacités.

Retour à l’école le 22 juin

Alors que les vacances d’été débutent

dans moins de trois semaines, le Pré-

sident a annoncé un retour à l’école

↑ 22

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obligatoire pour tous les élèves, sauf

les lycéens, lundi prochain. Pour

deux semaines de cours donc, le coup

d’envoi des grandes vacances étant

toujours fixé au 4 juillet. «Dès de-

main, les crèches, les écoles et les col-

lèges se prépareront à accueillir tous

les élèves de manière obligatoire à par-

tir du 22 juin», a déclaré Emmanuel

Macron. Jusqu’ici, crèches et établis-

sements scolaires fonctionnaient au

ralenti : seuls 1,8 million d’écoliers

sur 6,7 millions et 600 000 collégiens

sur 3,3 millions sont retournés en

classe. Le plus souvent à mi-temps,

voire une demi-journée par semaine

: les règles sanitaires très strictes ne

permettaient d’accueillir les élèves

que par petits groupes, en rotation.

Dimanche soir, le président de la Ré-

publique n’a pas dit un mot sur ce

protocole sanitaire, et précisé s’il se-

rait allégé ou complètement levé. ■

par Christophe Alix, Marie Pique-

mal, Jean-Christophe Féraud,

Frantz Durupt et Franck Bouaziz

Tous droits réservés Libération 2020

f57f15956290d10d423e1f774009f1f481e4a04b09999549ed88cc

Parution : Quotidienne

Diffusion : 71 466 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

Audience : 1 132 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 23

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Macron accélère le déconfinement et promet de reconstruire l'économieLe chef de l'Etat a annoncé dimanche soir une accélération du déconfinement avec une réouver-ture complète des écoles et des collèges à partir du 22 juin.Il a écarté toute hausse d'impôt etdemandé aux Français de travailler davantage pour sortir de la crise.

N° 23219lundi 15 juin 2020

Page 2

895 mots - 4 min

FRANCE—POLITIQUE

L a France se déconfine plus vite

car l'épidémie de coronavirus est

sous contrôle. S'exprimant de façon

solennelle pour la quatrième fois de-

puis le début de l'épidémie de coro-

navirus, la dernière avait eu lieu le 13

avril - Emmanuel Macron a dressé di-

manche soir à la télévision le bilan de

ces trois mois inédits et esquissé les

premières étapes de l'après. « Tour-

ner la page du premier acte de la crise

que nous venons de traverser », a-t-il

dit en préambule, se déclarant « fier

de ce qui a été fait » pendant la crise

sanitaire, malgré les failles.

Après avoir réuni vendredi matin les

membres du Conseil scientifique

puis, dans la foulée, le Conseil de dé-

fense, Emmanuel Macron a pris la dé-

cision d'accélérer le déconfinement.

Toute la France métropolitaine va

passer en « vert » dès lundi, ce qui

permettra la réouverture des cafés et

restaurants en Ile-de-France. L'accé-

lération du déconfinement concerne

aussi l'école, puisque tous les élèves

seront accueillis à partir du 22 juin

dans le primaire et les collèges, et les

plus jeunes enfants dans les crèches.

Et ce retour dans les établissements

scolaires sera obligatoire.

« Le plaisir d'être

ensemble »

« Nous allons retrouver le plaisir

d'être ensemble », s'est félicité Em-

manuel Macron. Mais le virus n'a pas

disparu. « Il nous faudra vivre long-

temps avec lui », a-t-il rappelé, esti-

mant que « l'été 2020 ne sera pas un

été comme les autres » malgré le re-

tour de la liberté de circulation. Les

pressions pour accélérer le déconfi-

nement se faisaient de plus en plus

fortes au cours des derniers jours. «

S'il se confirme que la pandémie est

sous contrôle, oui il faut accélérer le

déconfinement parce que chaque

jour, chaque semaine coûte à l'éco-

nomie, et que plus vite on déconfi-

nera, plus vite on repartira travailler,

consommer, voyager, plus vite on

sauvera l'emploi », avait répété di-

manche le président du Medef, Geof-

froy Roux de Bézieux.

Il faut maintenant reconstruire. «

Nous avons mobilisé 500 milliards

d'euros », pour sauvergarder l'écono-

mie, a souligné Emmanuel Macron. Il

a promis de « s'engager dans cette re-

construction économique ». « Il nous

faut faire repartir pleinement notre

économie », a-t-il dit, alors que l'épi-

démie a généré une crise économique

et sociale sans précédent. La préser-

vation des emplois sera la priorité,

Emmanuel Macron promettant un «

nouveau pacte productif » et un ac-

cent mis sur l'écologie. Il a aussi pro-

mis qu'il n'y aurait pas de hausse

d'impôts, mais il faudra travailler «

davantage ».

Nouveau départ de

l'Europe

La jeunesse sera principalement

concernée, car « c'est elle qui porte

la dette écologique et budgétaire de

notre pays », a-t-il rappelé. Emma-

nuel Macron s'est aussi félicité du

rôle de l'Europe, qui trouve là l'occa-

sion d'un nouveau départ. « Cette re-

construction sera préparée tout l'été

avec les forces vives pour être mise

en oeuvre au plus vite », a-t-il pro-

mis. Le nouveau cap de son quin-

quennat sera aussi l'occasion d'une

nouvelle organisation de l'Etat, Em-

manuel Macron promettant « des li-

bertés et des responsabilités à ceux

qui agissent au plus près de nos vies

», à commencer par les élus locaux.

Dans un pays marqué par de fortes

tensions sociales - plusieurs milliers

de personnes ont manifesté samedi

en France contre le racisme - et par

une défiance de plus en plus forte des

policiers, le chef de l'Etat français n'a

pas pu éviter un message sur l'unité

de la nation. Il a lancé un nouvel ap-

pel à l'unité du pays. « Je nous vois

nous diviser pour tout, et parfois

perdre le sens de notre histoire », a-

t-il dit.

« Nous sommes une nation où cha-

cun, quelles que soient ses origines

ou sa religion, doit trouver sa place »,

a-t-il lancé, promettant de nouvelles

mesures pour promouvoir l'égalité

des chances. Il s'est aussi inscrit dans

une logique de fermeté contre la

montée des communautarismes. Le

combat antiraciste est « inacceptable

lorsqu'il est récupéré par les sépara-

tistes. La République n'effacera au-

↑ 24

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cun nom, aucune trace de son his-

toire », à l'heure où des statues sont

détruites. En parallèle, alors que la

colère reste importante dans les

forces de l'ordre, Emmanuel Macron

leur a rendu hommage. « Ils méritent

le soutien de la puissance publique et

la reconnaissance de la nation ».

Emmanuel Macron est sous une

triple pression. Celle de sa majorité.

De plus en plus fébrile, elle attend

des lignes claires sur les deux der-

nières années du quinquennat. Celle

des oppositions ensuite, qui, après

avoir pointé les défaillances dans la

gestion de l'épidémie de coronarivus,

restent très critiques. Enfin, Emma-

nuel Macron reste sous la pression de

l'opinion. L'inquiétude vis-à-vis de

l'épidémie baisse, mais la confiance

des Français n'est pas revenue pour

autant. ■

par Grégoire Poussielgue

Tous droits réservés Les Echos 2020

B273759F61C01C0B320C11A75A06710F8C742D48199F885FAF7946

Parution : Quotidienne

Diffusion : 130 059 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

Audience : 693 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 25

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SÉCURITÉ

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Entrepôts de stockage : attention danger

L’incendie qui a eu lieu il y a dix jours rappelle que ces structures inclassables bénéficientd’une liberté dans les règles de sécurité. Au préjudice des habitants.

lundi 15 juin 2020Édition(s) : Seine St Denis

Page 37

790 mots - 3 min

UNE DEP—SEINE-SAINT-DENIS

A ubervilliers

Par Nathalie Revenu avec G.B.

Ils flambent comme des fétus de

paille pendant de longues heures,

quelquefois durant des jours, laissant

s’échapper dans l’atmosphère une

épaisse fumée noire qui asphyxie la

population. À Aubervilliers, en un an,

deux mastodontes ont brûlé dans la

rue Sadi-Carnot. Posant la question

de la gestion complexe de ces bâti-

ments à hauts risques, surtout lors-

qu’ils sont implantés dans des quar-

tiers densément peuplés.

Il y a dix jours, un mélange de tongs

en plastique, de boîtes en carton et

de masques chirurgicaux est parti en

fumée, le feu venant même lécher de

près un immeuble d’habitation voi-

sin. Et un an auparavant, quatre en-

trepôts désaffectés s’étaient déjà

consumés pendant deux jours, néces-

sitant l’intervention de 200 pom-

piers.

Une riveraine dont les fenêtres

donnent sur le tas de cendres fu-

mantes, se souvient : « Il y a vingt

ans, un incendie s’était déclaré au

même endroit. Les pompiers vous le

diront : à Aubervilliers il n’y a pas

une rue qui n’a pas connu un incen-

die. »

Bombes à retardement

Ainsi, ces entrepôts de stockage vé-

tustes sont devenus de petites

bombes à retardement dotées d’un

fort potentiel de nuisance environne-

mentale. Concentrés dans le quartier

d’import-export asiatique mais aussi

à sa périphérie dans des zones habi-

tées, ils sont devenus incontrôlables

et incontrôlés.

Accaparé par les experts venus éva-

luer son sinistre, Mehir Cohen, gé-

rant de la SCI (sociétés civiles immo-

bilières) Sadi-Carnot, confirme avant

de raccrocher qu’il possède bien cet

entrepôt de 2 650 m 2 « depuis vingt-

deux ans », et qu’il le loue « depuis

neuf ans à la même personne ». Puis

il lâche, sans d’autres précisions : « Il

était en partie assuré ».

Ces fragiles structures évoluent en

effet dans une zone grise. Pierre-

Louis Dumont, directeur Ile-de-

France au sein du groupe CBRE, spé-

cialisé dans l’immobilier d’entre-

prise, explique : « Souvent, le bien

est sous-loué, voire sous-sous loué.

Et s’il s’agit de bâtiments anciens et

que le propriétaire ne se soucie pas

de ce qui s’y passe, c’est encore plus

compliqué à contrôler. »

Quand on parvient à remonter jus-

qu’au propriétaire, il faut ainsi démê-

ler un enchevêtrement d’exploitants

et de gérants de SCI. Exemple avec

l’entrepôt récemment sinistré, qui

était loué à un exploitant chinois du

quartier d’import-export. Aux ins-

pecteurs de la DRIEE (Direction ré-

gionale de l’environnement et de

l’énergie), celui-ci a expliqué louer

« 500 m 2 à un locataire principal

pour y entreposer du textile ». Loca-

taire qui lui-même partageait le bien

avec « de nombreuses sociétés occu-

pant différentes cellules ».

La réglementation, très souple, en-

courage ces libertés. La parcelle de

la rue Sadi-Carnot n’était pas même

soumise à une déclaration en préfec-

ture. En 2009, la DRIEE avait estimé

l’installation « non classable ». Dans

son rapport après l’incendie, elle re-

lève : « Cette analyse est à revoir, car

la situation du stockage semble avoir

fortement évolué en onze ans. »

Peu de contrôles

Benjamin Truchot, expert des risques

accidentels à l’Institut national de

l’environnement industriel et des

risques (Ineris), ajoute : « Même

quand ces bâtiments sont soumis à

une simple déclaration en préfecture,

les contrôles y sont moins fréquents

et plus souples. Or, en région pari-

sienne, beaucoup de ces structures

sont anciennes, et il est très coûteux

pour un propriétaire de les mettre en

conformité. »

Ces entrepôts sont pourtant au cœur

des enjeux de réaménagement ur-

bain. Comme c’est le cas de celui qui

a brûlé il y a une semaine rue Sadi-

Carnot. La ville d’Aubervilliers, qui

souhaitait résorber cette verrue, s’est

souvent cassé les dents.

Jean-Yves Vannier, ancien adjoint à

l’urbanisme de Jacques Salvator (PS)

(2008-2014), se souvient de la ba-

taille ardue menée à l’époque sur cet

↑ 27

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îlot. Pour finalement revenir au point

de départ : « Les promoteurs se sont

même rendus en Israël pour

convaincre le propriétaire. La vente

ne s’est pas faite. Il en demandait

trop. »

Prix de cession élevés

« Le prix de cession est élevé et pour

avoir une opération d’aménagement,

il faudrait construire beaucoup. Or

Aubervilliers est déjà une ville très

dense », complète-t- on au niveau du

territoire Plaine Commune. La renta-

bilité ne pourrait jamais rivaliser

avec les propositions des promo-

teurs.

Domicilié en Angleterre, Alexandre

Seron a suivi avec attention l’incen-

die de début juin. Propriétaire de la

parcelle attenante à l’entrepôt, il a eu

la peur de sa vie. « L’incendie, c’est

notre hantise », confie-t-il. Son ter-

rain, composé de box, est squatté de-

puis des années. Il l’a vendu il y a

quatre ans. « Nous avions un inves-

tisseur pour réhabiliter notre terrain

préempté par la ville en 2019 et porté

par l’EPF d’île de France (établisse-

ment public foncier). Mais les choses

n’avancent pas. »

Son investisseur, qui surveille étroi-

tement le secteur, confirme : « Tous

les propriétaires du coin sont démar-

chés depuis quinze ans. Des squats

s’installent, du trafic de drogue aussi.

Rien ne se passe. Il y a une incapacité

à prendre une décision. Et cela finit

par des incendies. Peut-être que ça

dénouera les choses… »■

LP/Gwenael Bourdon

Tous droits réservés Le Parisien 2020

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

Audience : 1 507 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 28

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MANIFESTATION

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À Paris, la manifestation antiraciste a fait du surplace

Des milliers de personnes qui répondaient à l’appel du comité la Vérité pour Adama sesont retrouvées bloquées par les forces de l’ordre sur la place de la République.

dimanche 14 juin 2020Édition(s) : Edition Principale, Paris, Oise

Page 6

973 mots - 4 min

SOCIÉTÉ_—FAITS DIVERS

P ar Benoît Hasse, avec Jérémie

Pham-Lé

Pas clairementinterdite… mais pas

autorisée non plus ! La manifestation

organisée hier à Paris, à l’appel du

comité Adama Traoré (ce jeune

homme noir mort en 2016 dans une

gendarmerie du Val-d’Oise après son

interpellation) pour dénoncer le ra-

cisme et les violences policières a été

condamnée au sur-place.

Les milliers de manifestants qui de-

vaient se rendre de la place de Répu-

blique jusqu’à celle de l’Opéra n’ont

pas quitté leur base. Peu avant

14 h 30, heure de départ du cortège,

les très importantes forces de l’ordre

qui s’étaient positionnées autour du

lieu de rassemblement ont bouclé

toutes les rues. Y compris le boule-

vard Saint-Martin que la manifesta-

tion devait remonter et qui a été bar-

ré par des fourgons de gendarmes

mobiles garés à touche-touche.

« Et voilà ! Ils ont gagné… Les gens

commencent à se barrer », lâche vers

17 heures un jeune homme d’une

vingtaine d’années, capuche sur la

tête et masque chirurgical sur le vi-

sage, alors que la place de la Répu-

blique bondée commence à se vider

doucement. « Ça fait plus de trois

heures que je suis là. C’est bon. On

a compris qu’ils ne nous laisseront

pas passer. Pas la peine de rester »,

confirme Matthieu, trentenaire pari-

sien, tout de même satisfait d’avoir

participé.

Incompréhension et

colère

« Tout à l’heure, j’étais à côté de pe-

tits jeunes des cités qui commen-

çaient franchement à s’énerver. C’est

dommage, mais je préfère partir

avant que ça ne dégénère », enchaîne

Nadine, une habitante du XX e qui

est venue manifester avec son fils de

10 ans. Autour d’elle, les manifes-

tants — en majorité assez jeunes —

partagent les mêmes sentiments : in-

compréhension et colère.

« Pourquoi ils ne nous laissent pas

défiler ? Eux (NDLR : les policiers)

ont bien manifesté hier (vendredi)

sur les Champs-Elysées ! Eux, on les

a laissé faire », s’indigne Stessy,

24 ans, venue de Sarcelles pour ma-

nifester avec des copines qui l’ont re-

jointe depuis Pierrefitte ou la Seine-

et-Marne. « C’est la preuve qu’il n’y

a aucune justice pour les jeunes de

banlieue. A nous de nous faire en-

tendre », lâche la jeune femme, qui

porte le même tee-shirt « Justice

pour Adama » que lors de la manifes-

tation monstre du 2 juin.

Malgré son interdiction par la préfec-

ture de police, ce premier rassemble-

ment du 2 juin contre les violences

policières — organisé dans la foulée

de l’onde de choc mondiale causée

par la mort de George Floyd, un Noir

tué lors de son interpellation par des

policiers blancs à Minneapolis —

avait attiré plus de 20 000 personnes.

Selon les estimations de la préfecture

de police hier, près 15 000 personnes

ont répondu hier au nouvel appel à

manifester lancé par la sœur d’Ada-

ma, Assa Traoré.

Ce rendez-vous — intervenu après

une manifestation organisée par SOS

Racisme cette semaine et « tolérée »

par le ministre de l’Intérieur —

n’avait pas fait l’objet d’une interdic-

tion claire. Dans un communiqué dif-

fusé vendredi, le préfet de police de

Paris, Didier Lallement, avait rappelé

le principe général d’interdiction des

rassemblements de plus de 10 per-

sonnes « dans le contexte de crise sa-

nitaire ».

Mais le même signalait dans son

communiqué avoir demandé aux

commerçants situés sur le parcours

de la manifestation de fermer leurs

établissements et à la mairie de Paris

de retirer tous les éléments de mo-

bilier urbain susceptible de se trans-

former en projectiles. Une façon de

prendre acte de la tenue de la ma-

nifestation ? Elle s’est en tout cas

transformée par la force en un ras-

semblement statique.

Une foule compacte

relativement calme

Depuis le camion-sono qui devait

prendre la tête de la manifestation et

qui reste bloqué par les fourgons de

gendarmerie empêchant le passage,

un militant du comité Adama multi-

plie les appels au calme auprès des

manifestants. Tout en lançant des

avertissements aux forces de l’ordre.

« On a fait le travail pour que ça se

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passe le mieux possible. Si ça se passe

mal, ce sera votre responsabilité »,

lance-t-il aux gendarmes qui font

barrage.

Derrière le camion, la foule, com-

pacte et multiculturelle, reste relati-

vement calme. Même si les slogans

« tout le monde déteste la police » ou

même « assassins » s’élèvent de

temps en temps. Sur la place, des

jeunes gens de diverses origines sont

entourés de quadragénaires, certains

venus en famille, de militants de par-

tis de gauche ou de Gilets jaunes avec

leur chasuble sur le dos.

« Le racisme, c’est un facteur aggra-

vant. Mais on ne peut qu’être indigné

par la violence policière en général »,

résume Gérald, 66 ans, choqué par

les « gens matraqués pour rien du-

rant les manifs de Gilets jaunes ».

« La technique de la nasse on la

connaît », enchaîne Gérard, 55 ans,

qui se décrit comme un « vieux bris-

card » des luttes sociales. « Ils

bloquent les gens jusqu’à ce qu’ils

soient très énervés. Et au premier in-

cident, ils chargent », explique cet

ouvrier de Choisy-le-Roi. Quelques

minutes plus tard, une jeune fille

noire traverse la foule, les yeux en

larmes. « Ça poussait un peu fort

contre les barrières là-bas, indique-t-

elle. Alors les policiers nous ont ga-

zés… » Quelques tensions éclatent

après trois heures de rassemblement

statique forcé, et la police tire des gaz

lacrymogènes. Des organisateurs de

la manifestation calment certains

jeunes qui commencent à s’agiter.

Vingt-six interpellations ont eu lieu

dans la capitale, dont dix placées en

garde à vue. De nombreux rassem-

blements se sont déroulés en France,

majoritairement dans le calme, à

Marseille, Bordeaux, Nantes, Rouen

ou encore à Lyon, où le défilé a

compté 2 000 personnes. Selon une

source sécuritaire, plus de 12000 per-

sonnes ont manifesté en province.

En fin d’après-midi, trop tard pour le

défilé, le Conseil d’Etat a levé l’inter-

diction des rassemblements de plus

de 10 personnes, imposée dans le

cadre de l’état d’urgence sanitaire,

rétablissant la liberté de manifester,

dans le respect des mesures bar-

rière. Le juge administratif affirme

qu’une interdiction ne pourrait être

justifiée que « lorsque ces mesures

barrière ne peuvent être respectées

ou que l’événement risque de réunir

plus de 5000 personnes ».■

Tous droits réservés Le Parisien 2020

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

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Antiracisme. « Avec notre génération, le silence, c'est fini »

dimanche 14 juin 2020 22:47

1430 mots - 6 min

: L'HUMANITÉ VIP

Malgré l'interdiction de la préfecture de Paris et un lourd déploiement

policier, les manifestants ont entièrement investi la place de la Répu-

blique, samedi, à l'appel du comité Adama contre les violences poli-

cières.

Ils sont là pour Adama. Ils sont là pour Sabri, Ibo, Gaye… « Parce que toutes les

vies comptent ! » proclame Maminata, 34 ans. Autour d'elle, une foule impres-

sionnante a investi la place de la République, à Paris, répondant en nombre

à l'appel du comité Adama contre les violences policières. Ses membres se

battent depuis quatre ans pour que « justice et vérité » soient faites sur la mort

d'Adama Traoré, décédé par asphyxie dans la gendarmerie de Persan (Val-

d'Oise), deux heures après son interpellation. « Ce problème de couleur, c'est

universel, reprend Maminata. On ne nous aime pas en Chine, au Maghreb.

Quand on est noir, on est noir partout. La vidéo sur les réseaux sociaux de

George Floyd, assassiné aux États-Unis, m'a choquée. On ne peut plus rester

dans notre salon. Sincèrement, je viens juste de me réveiller. Mais ça fait plai-

sir tout ce monde aujourd'hui, ensemble, cosmopolite, blanc, non blanc, feuj,

musulman. On ne voit pas ça tous les quatre mat ins. »

Cette jeune femme n'est pas venue seule. À ses côtés, le visage à moitié caché

par les masques de protection anti-Covid, Grace et Lally égrènent ce « racisme

banal » auquel elles sont confrontées au quotidien, car « violence et racisme,

l'un ne va pas sans l'autre ». Les contrôles au faciès, les remarques : « Tu as

les traits fins pour une Noire », « je ne suis pas raciste, mais elle sent mau-

vais. » « On nous ramène toujours à ça, s'étonne Lally. Moi, ça ne me viendrait

même pas à l'idée. Nous demandons juste du respect, être traités avec huma-

nité. » Très réactives sur les réseaux sociaux, ces copines manifestent pour la

première fois, excepté Grace. En 2005, quand les banlieues se sont enflammées

après la mort de Zyed et Bouna en tentant d'échapper aux policiers, elle était

descendue, à 15 ans, dans la rue. « J'habitais Saint-Denis, ça se passait chez

moi ou presque », remarque-t-elle, comme une évidence. Derrière elles, un

jeune homme de 23 ans, portant un tee-shirt Malcolm X tout neuf, confirme

les insultes raciales subies régulièrement à chaque contrôle d'identité et com-

pare ce mouvement à celui de #metoo. « Nous sommes trop restés dans le si-

lence, comme pour les femmes battues, violées. Avec notre génération, c'est

fini. »

Sur la place, la densité des manifestants s'accroît dangereusement, alors que

les policiers ont bloqué quasiment tous les accès par des grilles mobiles en

acier. À 500 mètres en retrait, des herses supplémentaires ont été posées.

Comme pour encercler les manifestants. La préfecture de police avait rappelé

que la mobilisation n'était pas autorisée, « comme tout rassemblement de plus

de dix personnes », depuis que l'état d'urgence sanitaire a été déclaré, tout en

demandant la fermeture des commerces le long du parcours envisagé. Le pré-

fet Lallement aura attendu le début de la manifestation pour annoncer que

celle-ci restera « statique »… Les participants patientent. Poing levé ou ge-

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nou à terre, l'assemblée reprend sans relâche les paroles d'Assa Traoré, sœur

d'Adama, scandées au micro : « Justice pour Adama, justice pour tous ! » Diffi-

cile de garder des distances sanitaires avec une telle affluence, mais quand on

se bouscule, on s'excuse et on esquisse un sourire derrière le masque. On veille

à faire attention à l'autre, bien plus que dans d'autres manifestations.

Milla, Murielle et Guillaume sont venus en famille. À 18 ans, Milla aurait voulu

participer au rassemblement du 2 juin, devant le palais de justice de Paris.

Un événement historique qui a regroupé 20 000 personnes, déjà mobilisées

par le comité Adama. « Il faut supporter cette cause contre les violences poli-

cières, prône la lycéenne, qui a aussi participé à des blocus dans son établis-

sement contre la réforme des retraites. Il ne s'agit pas de bavures, mais d'un

système, d'une culture de la police qui entraîne des meurtres. Cette manifes-

tation incarne d'autres luttes. L'histoire des droits humains ne peut être basée

sur quelque chose d'aussi ridicule que la couleur de peau. » Sa mère a tenu à

partager ce moment avec elle, à « l'accompagner dans ses convictions », alors

qu'elle-même militait au même âge contre le racisme. « Mais ça n'évolue pas

», constate-t-elle amèrement. « La police, c'est la base de la justice et de la dé-

mocratie, enchaîne Guillaume, le père. C'est pour ça qu'il est important de ma-

nifester contre les violences policières. Le malaise social et économique est de

plus en plus grand. C'est notre modèle républicain qui est en danger et la co-

lère monte… Il y a un besoin de s'exprimer, car personne n'écoute. »

Derrière eux, un rappeur filme un clip au milieu de la foule. « Je suis venu

avec mon cousin, mon réalisateur, mon manager, précise Wices, qui a créé sa

page Instagram il y a deux mois. J'ai écrit un titre pour l'occasion : “J'accuse”.

La culture, l'information passent maintenant par le rap et les réseaux sociaux,

c'est pour ça que j'ai voulu faire une chanson politique. George Floyd a été

la goutte d'eau. Mais Floyd ou Adama, ce n'est pas le seul problème, il y a le

chômage, la précarité, la violence sociale, la désinformation, les clivages po-

litiques… » Les premières grenades lacrymogènes l'interrompent. Les gens re-

culent et s'éparpillent en toussant. Puis reviennent tranquillement. Au micro,

un membre du comité Adama demande de s'asseoir. On recherche deux ga-

mines de 11 ans. La foule s'exécute tout en s'amusant de l'injonction scolaire.

On apprend finalement qu'elles sont rentrées. « Tout le monde le poing levé

pour la liberté de tous ! » Les slogans reprennent. Les gens s'écartent au pas-

sage d'une voiture noire customisée #génération Adama. Sur une aile du véhi-

cule est inscrit, à l'écriture cursive : « Repose en paix. »

Comme beaucoup, Omar Slaouti a revêtu ce samedi un tee-shirt noir. On y lit

« Lumière(s) pour Sabri », le nom du collectif qu'il a fondé à Argenteuil après

la mort de ce jeune homme en scooter, fuyant la police, en mai. « Le procès

de la police s'est tenu aujourd'hui, place de la République. Les policiers re-

vendiquent le droit d'étranglement qui fait pleurer beaucoup de parents. Ces

techniques d'immobilisation mènent à la mort, à l'étouffement de nos digni-

tés. Aujourd'hui, ici, les jeunes des quartiers populaires et la France entière ont

droit de cité, à égalité. C'est énorme. Ils sont très mobilisés et ils revie ndront

très mobilisés. Cet événement a surgi dans le non-contrôle, mais le collectif

Adama assume le débordement. La société dans laquelle on vit dysfonctionne

au quotidien, dans les écoles, dans l'accès à la santé, au logement, et particu-

lièrement dans les quartiers. Derrière ce mouvement, il y a un discours poli-

tique, un saut de conscience magnifique qui embrasse les quartiers et au-delà.

C'est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement : l'été sera chaud et la ren-

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trée sociale aussi. »

Même les provocations policières n'arriveront pas à entacher ce rassemble-

ment mémorable. Militants nassés, interdits de défiler, chargés pour être plus

vite évacués, matraqués, interpellés… La fin brutale de la mobilisation a ce-

pendant terminé sur une victoire : la décision du Conseil d'État rétablissant le

droit de manifester (lire en p. 4), donnant raison aux syndicats et associations

demandeuses, dont la Ligue des droits de l'homme.

« pas de fascistes dans les quartiers »

La provocation d'une milice d'extrême droite n'aura pas gâché l'événement.

Montés sur le toit à dix, ils ont tenté en début de manifestation d'étendre une

banderole signée Génération identitaire. Mais des voisins ont tiré sur la toile,

puis découpé la bâche immonde sous les acclamations de la foule criant « Pas

de fascistes dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos ». Un acrobate

téméraire, avançant de balcon en balcon, aura définitivement raison du cali-

cot.

L'Humanité 100% numérique

Le 13 juin, les consignes du préfet Lallement et les provocations de l'extrême

droite n'ont rien enlevé à la détermination de la foule. T. Samson/AFP

Tous droits réservés 2020 L'Humanité.fr

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Parution : Continue

Diffusion : 1 963 392 visites (France) - © OJD Internet mars2020

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Manifs contre les violences policières : «Macron donne l’impression de laisserpourrir la situation»

Samedi, de nombreux jeunes ont pris part aux manifestations contre les violences policièrespour dénoncer le racisme. «Libération» en a profité pour les interroger sur ce qu’ils attendent duchef de l’Etat.

N° 12135lundi 15 juin 2020

Édition(s) : PrincipalePages 6-7

1664 mots - 7 min

ÉVÉNEMENT

«Je n’ai jamais autant manifesté que

sous le quinquennat de Macron», rit

Sofia, lycéenne en terminale venue

manifester à Lille. Samedi, dans la

capitale nordiste comme dans plu-

sieurs villes françaises, des milliers

de personnes ont défilé contre le ra-

cisme et les violences policières. Em-

brayant sur le mouvement planétaire

né après la mort de l’Afro-Américain

George Floyd à Minneapolis, le

25 mai. Ces cortèges, rajeunis et mar-

qués par leur diversité, agrègent des

revendications dépassant la lutte

contre les discriminations et ne se

privent pas d’interpeller le président

de la République, réclamant un nou-

veau modèle de société. Sofia et ses

copines lilloises parlent de la réforme

des retraites, de Parcoursup, où «la

sélection est de plus en plus dure».

Chancelia s’exclame : «Dès que Ma-

cron touche quelque chose, on mani-

feste, ça dit quand même ce qu’il est.»

Loin du peuple, dans sa tour d’ivoire,

estiment-elles. «En Allemagne, Mer-

kel, sur le Covid, elle dit clairement les

choses. Lui, pendant les allocutions, il

essaye d’enjoliver, comme sur les

masques, souligne Chancelia. Il est

jeune, on pensait qu’il ramènerait un

coup de fraîcheur à la France, mais il

n’a pas utilisé cet avantage.»

Idem sur la question mémorielle :

Jasmine, Asma et Théo, 18 ans, venus

ensemble de Roubaix, se souviennent

de sa reconnaissance de la colonisa-

tion comme crime contre l’humanité.

«Mais c’était quand il était candidat,

non ?»Ils voudraient que le Président

aille plus loin. Théo, posé :«Macron a

fait des efforts pour les quartiers, il y a

des moyens qui arrivent, les petits dé-

jeuners gratuits dans les collèges, par

exemple. Mais ce sont des mots qu’il

nous faut.»La moitié de sa famille est

morte dans les troubles de la déco-

lonisation au Cameroun, une histoire

que les Français ignorent, note-t-il.

Jasmine s’indigne :«L’autre fois, Ma-

cron a parlé des chercheurs qui tra-

vaillent sur le racisme et l’intersection-

nalité comme d’une élite qui essaye de

diviser la France. Mais c’est lui, l’élite.

Il parle de choses qu’il ne connaît pas.»

«La haine vient de la peur»

Président des riches, le reproche re-

vient en boucle. Mohamed a 18 ans,

lycéen à Lille-Sud, quartier de barres

et de tours, en pleine rénovation ur-

baine. Les manifestations, il n’a pas

l’habitude, mais il est là, contre le ra-

cisme, pour la troisième fois en deux

semaines. «Macron, il ne pense pas à

partager les richesses avec le peuple.»

Plusieurs relèvent un grand écart

avec ses propos de candidat «et de

droite et de gauche» lors de la cam-

pagne présidentielle de 2017. «Il se

dit au centre, mais il est clairement de

droite», affirme Marius. Son ami Jila-

ni rebondit : «On ne pourra pas vivre

dignement de la retraite, on devra avoir

un travail en plus. Les petits-bourgeois

de Macron, ils ne galéreront pas.»Un

millier de personnes ont défilé à

Lille samedi. Photo Richard Baron.

Light Motiv

A 14 ans, Marius et Jilani font déjà fi-

gure de pros des manifs. Ils ont no-

tamment défilé pour le climat… «Ni-

colas Hulot qui part en pleurant [du

gouvernement, ndlr], parce qu’il ne

pouvait rien faire là-dessus, c’est un

drame», s’exclame le premier. Moha-

med est dans un registre moins poli-

tique, mais il sait «un truc» du quoti-

dien : «Ma mère, elle me dit que le tra-

vail et les impôts, ça devient de plus en

plus dur.»

A Lyon, le rendez-vous - toléré par la

préfecture - a été donné aux «24 co-

lonnes», emplacement du vieux pa-

lais de justice. Alissa et Waliya, 16 et

15 ans, ont grandi ensemble en ban-

lieue lyonnaise. Elles ont rencontré

Isis lors du premier défilé organisé

après la mort de George Floyd. «C’est

important de dire non malgré l’épidé-

mie, explique Alissa derrière son

masque chirurgical. Tous les peuples

se sont battus pour avoir des droits et

là, on recule. Je ne comprends pas com-

ment on en est arrivé là alors qu’on crie

sur tous les toits qu’on est un grand

pays.» Alissa voudrait rappeler «à

Macron que ça se passe chez lui», que

«c’est facile de regarder l’Amérique et

de se dire qu’on est parfait». Isis, elle,

espère que le président de la Répu-

blique n’attendra pas le «chaos, qu’on

en soit à tout casser» pour qu’il «sorte

enfin de son jet privé».

Mais «ce n’est pas un appel à la haine

contre les policiers, tempère Waliya.

Il ne faut pas tous les mettre dans le

même panier, on est là pour réveiller

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les consciences, pour qu’ils reviennent

à leur mission de base, nous protéger».

La clé, selon le trio, sera «l’éduca-

tion». «La haine vient de la peur, mais

contrôler ses phobies, ça s’apprend»,

lance Alissa, «fière de dire qu’on a une

France mixte avec plein d’idées diffé-

rentes». Plus loin, il y a Nathys,

15 ans, et Ismail, 12 ans «et demi»,

«amis du quartier» - le Vieux-Lyon,

dans le 5e arrondissement. Joggings,

pochettes et masques collés au men-

ton, venus «pour soutenir la cause» :

«Si les Noirs se font tuer pour une his-

toire bidon, ça peut arriver à tout le

monde, à nos potes, à nous», dit Is-

mail. Qu’attendent-ils du chef de

l’Etat ? La question leur paraît haute-

ment comique. «On regarde pas trop

ce qu’il raconte, Macron», se marre

Nathys. «Inquiet quand même» pour

son avenir, il reviendra, avec Ismail,

pour faire le nombre en manif.

«Réponse très tardive»

Comme Manon, 20 ans : «On est

jeunes, on n’a plus cours, on a tout

notre temps», sourit la jeune femme

auparavant scolarisée dans un lycée

privé catholique. Elle a depuis

conservé son amitié avec Claudette,

l’une des «deux, trois» personnes ra-

cisées du bahut. «On vient d’un milieu

privilégié, on n’a pas été confrontés à

la violence comme d’autres jeunes,

mais il y a ce racisme ordinaire, ces re-

marques qui se veulent des blagues et

qui ne choquent personne», explique

Manon. Claudette, à son côté,

confirme : «Je n’ai pas grandi dans un

quartier populaire, c’est moins appa-

rent. J’ai pu le soupçonner [le racisme,

ndlr] mais je n’ai jamais eu à l’affron-

ter.» Elle ne se satisfait pas pour au-

tant du «début de réponse» du chef de

l’Etat, «très tardive et pas du tout suf-

fisante».

James et ses deux amis avaient tout

juste 17 ans - et donc pas le droit de

vote - quand Emmanuel Macron a été

élu. Du président de la République -

comme de la politique en général, ils

n’espèrent pas grand-chose. Si ces

trois copains d’Epinay-sur-Seine

(Seine-Saint-Denis) ont décidé de

venir samedi à Paris à l’appel du col-

lectif «Vérité et justice pour Adama

Traoré» - du nom de ce jeune homme

mort dans une caserne de gendarme-

rie du Val-d’Oise en 2016 - c’est pour

dire non au «racisme» et aux «vio-

lences policières». Ils confient en être

victimes de longue date. «Les

contrôles au faciès, on connaît. Pareil

avec les vigiles qui nous surveillent et

nous demandent de vider nos sacs dès

qu’on entre dans un magasin», soupire

cet étudiant en classe préparatoire

scientifique. La dernière fois, c’était

il y a quelques jours, quand il est en-

tré dans une parfumerie afin d’ache-

ter un cadeau pour la fête des mères

: «Mes amis blancs, ça ne leur arrive

jamais.» Les souvenirs de la répres-

sion policière contre les manifesta-

tions de gilets jaunes ont ébranlé

James, mais pas au point de le dissua-

der de rallier «Répu».

«Somme de violences»

Jade, Samira et Moussa, lycéens ve-

nus de Massy dans l’Essonne, ont dû

convaincre leurs parents pour «mon-

ter» à Paris et ainsi participer à leur

première manifestation. C’est par

Instagram que ces élèves de pre-

mière, âgés de 17 ans, ont eu vent du

rassemblement. Pour eux, pas ques-

tion de ne «rien faire» face au mou-

vement né dans le sillage de l’em-

brasement américain. «C’est comme si

tout le monde se réveillait, dit Samira.

On veut changer les choses.» Elle reste

circonspecte sur une prise de

conscience du pouvoir politique, ju-

geant trop timides les premières an-

nonces du ministre de l’Intérieur,

Christophe Castaner, la semaine pas-

sée, notamment sur la technique

d’interpellation dite de «l’étrangle-

ment». Elle soupire : «J’ai l’impression

que certains veulent décrédibiliser

notre mouvement en ne montrant que

les scènes de violence à la télévision.»

Manif contre le racisme et les vio-

lences policières, à Marseille sa-

medi. Photo Olivier Monge. Myop

Les images de la mort de George

Floyd ont servi de catalyseur, le spec-

taculaire rassemblement du 2 juin à

Paris de révélateur de destins parta-

gés face aux forces de l’ordre, peu im-

porte la couleur de peau. Annabelle,

jeune et masquée, rembobine :«C’est

une somme de violences qui se sont ac-

célérées ces dernières années. Il y a eu

l’affaire Théo, les lycéens de Mantes-

la-Jolie agenouillés, des féministes

frappées…»

Un brin plus âgées, Fanny, Charden,

Pamela et leurs copines trentenaires,

originaires d’Ile-de-France, font

corps avec le slogan du jour : «Pas

de justice, pas de paix.» «Les politiques

pensent que la vague va finir par pas-

ser, juge Fanny. Le racisme est une

réalité qu’ils ne veulent pas admettre,

ils sont dans le déni.»Sa copine Char-

den élargit la réflexion :«Il faut que

des jeunes issus des minorités inves-

tissent les mondes politique, écono-

mique, culturel, pour, peu à peu, chan-

ger les perspectives et sortir de ce sys-

tème dominants-dominés.» Mika, étu-

diant qui se définit comme«mar-

xiste», n’avait pas le droit de vote

en 2017. Alors, il s’excuse d’être dans

la fiction totale :«Parfois, je me de-

mande si je n’aurais pas voté Marine

Le Pen, qui est à l’opposé de mes

convictions. S’il n’aurait pas fallu pré-

cipiter le pire des scénarios pour ré-

fléchir à la suite comme l’ont défendu

certains. Le président actuel, son gou-

vernement, donnent toujours cette im-

pression de laisser pourrir la situation

et de diviser les gens.»Il regrette le

contexte actuel où l’extrême droite

donne le «la» et les forces de gauche

subissent sans parvenir à se faire en-

tendre. Il se chamaillera tendrement

avec Luca, l’un de ses compagnons

de marche, qui avait 13 ans lors de la

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présidentielle. Celui-ci est coupable

d’avoir utilisé ironiquement le mot

«bobo» pour caractériser certains

profils présents dans la foule. Mika :

«Tu dis bobo ? Mais ça ne veut rien dire

! Ça désigne qui ? C’est l’extrême droite

qui a confisqué ce terme aussi pour di-

viser, et tu rentres dans ce jeu-là !»Un

espoir, quand même :«Je crois que le

confinement a fait réfléchir pas mal de

monde.» ■

par Stéphanie Maurice, Maïté Dar-

nault, Sylvain Mouillard et Ram-

sès Kefi

Tous droits réservés Libération 2020

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 71 466 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

Audience : 1 132 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2017↑ 37

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POLITIQUE

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CRISE SANITAIRE

Les candidats face à l’urgence sociale

Santé, éducation, logement, impôts… Ils sont nombreux en lice pour le scrutin du 28 juinà adapter leur programme à la suite de l’épidémie de Covid-19. Objectif : amortir aumaximum les effets de la crise sanitaire. De quoi réanimer les rivalités entre adversaires.

lundi 15 juin 2020Édition(s) : Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val de Marne…

Pages 40-43

1085 mots - 4 min

L'ACTU—SEINE-SAINT-DENIS

P ar Sébastien Birden, Florence

Hubin, Cécile Chevallier avec

G.B., F.G., Y.F. et M.G.

Si l’épidémie de Covid-19 a boulever-

sé le déroulement des élections mu-

nicipales, dont le second tour ap-

proche, elle a également chamboulé

les programmes de beaucoup de can-

didats toujours en campagne en Ile-

de-France. qui ont dû revoir leur co-

pie.

A Saint-Denis (93), « un

bouclier de mesures »

Impossible de faire campagne

« comme avant », dans une ville où

les familles, plus qu’ailleurs, peinent

à faire manger leurs enfants et payer

leur loyer. A Saint-Denis (Seine-

Saint-Denis), 115 000 habitants, il

faut faire face à la « crise sociale et

économique inédite » qui s’annonce,

affirme d’emblée dans un tract le

maire sortant (PCF) Laurent Russier.

En campagne pour sa réélection face

au Parti socialiste, l’édile a donc

amendé son programme. Il y décline

« dix mesures d’urgence » pour ériger

« un bouclier social, sanitaire et éco-

logique » au-dessus des habitants.

Des initiatives immédiates, comme

l’organisation d’activités estivales en

ville, pour tous les enfants qui ne

partiront pas en vacances ; des stages

gratuits de remise à niveau pour les

écoliers ; la gratuité des fournitures

scolaires ; mais aussi la mise sur pied

d’une « cellule d’urgence logement »

pour aider les locataires et proprié-

taires à payer leurs échéances…

D’autres mesures, à moyen terme, y

sont développées, comme la création

d’un centre de santé mobile ou d’une

mutuelle communale destinée aux

habitants.

Son adversaire socialiste Mathieu

Hanotin a lui aussi retouché ses pro-

positions. Il y est également question

de mesures immédiates, telles que

l’organisation de stages de soutien

scolaires dans les centres de vacances

de la ville durant l’été, l’aide aux pro-

jets d’épiceries solidaires…

Mais aussi d’une volonté annoncée

d’anticiper sur « les crises futures »,

avec notamment la constitution de

stocks stratégiques alimentaires et

sanitaires, ou encore la création

d’une « réserve citoyenne » d’habi-

tants volontaires pour participer au

soutien scolaire ou des distributions

alimentaires.

Dans les Yvelines,

l’obligation de « faire

des choix »

A Villepreux (Yvelines), Jean-Bap-

tiste Hamonic, 28 ans, investi par le

MoDem, en tête du 1 er tour avec

39,98 % des voix, résume : « On n’al-

lait pas réécrire les 24 pages de notre

projet mais le contexte budgétaire

nous oblige à faire des choix ». En cas

d’élection, exit ainsi le budget parti-

cipatif qu’il comptait instaurer pour

financer les projets proposés par les

habitants. Il ne verra pas le jour

avant 2021. « On compte allouer

cette somme, qui était de l’ordre de

35 000 à 45 000 € à un fonds de soli-

darité local. »

Du côté de Houilles, Julien Chambon,

le candidat soutenu par LREM, a

ajouté quelques pages à la copie : « Il

faudra être extrêmement réactif en

cas de nouvelle crise ». Il prône un

plan communal de sauvegarde « por-

tant sur l’aspect sanitaire » ainsi

qu’une réserve citoyenne de béné-

voles « formés aux premiers secours »

et « capables d’intervenir immédiate-

ment, d’aller toquer aux portes et re-

censer ceux qui sont en difficulté ».

Son adversaire, le maire (SE) sortant

Alexandre Joly, parle de « poudre aux

yeux ».

A Mantes-la-Ville, alors qu’il évo-

quait un statu quo fiscal en début de

campagne, Cyril Nauth (RN) propose

désormais une baisse de 5 % de la

taxe foncière : « Nous voulons réali-

ser un geste fort sur le pouvoir

d’achat ». La crise et la perspective

d’un second tour risqué ont donc

changé ses plans. « C’est une opéra-

tion de communication électoraliste,

raille Sami Damergy, son adversaire

(SE). Il a eu six ans pour baisser les

impôts et à quinze jours du second

tour, il propose cette mesure ! Cette

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baisse se fera obligatoirement au dé-

triment de dépenses utiles pour la

ville. »

Arrivé en tête à Carrières-sous-Pois-

sy le 15 mars, Eddie Aït (SE) estime

que « la crise nous oblige à changer

notre rapport aux autres ». Ainsi il

n’hésite pas à mettre en avant 15 de

ses propositions qui figurent dans

son projet municipal : baisse des im-

pôts dès la première année, mora-

toire sur la construction de nouveaux

logements mais aussi la « gratuité

des transports en commun ».

Christophe Delrieu (DVD) le maire

sortant arrivé en seconde position,

conseille à son adversaire « d’avoir

un peu plus de retenue et de sé-

rieux ». Kadija Gamroui (LREM) qui a

fait alliance avec Anthony Effroy (SE)

au second tour, ironise face aux pro-

positions d’Eddie Aït. « Il joue au

Père Noël… »

Ajustements à tous les

étages à Courbevoie (92)

Aurélie Taquillain, candidate (LREM)

à la mairie de Courbevoie (Hauts-de-

Seine), a elle aussi mis sa campagne

au diapason de l’actualité sani-

taire. Plusieurs mesures d’urgence

ont été ajoutées à son programme

comme le doublement de l’allocation

municipale de garde d’enfants à do-

micile, cent places supplémentaires

en crèches, la gratuité de la cantine

jusqu’à la fin de l’année scolaire, la

révision du quotient familial ou en-

core davantage d’activités pour les

enfants pendant l’été.

L’équipe d’Aurélie Taquillain prévoit

aussi de réviser le budget du centre

communal d’action sociale (CCAS),

afin « d’accompagner les familles

touchées par la crise sanitaire » ou

encore des mesures pour aider les

commerçants comme la gratuité des

droits de terrasse et un chèque-ca-

deau aux habitants à utiliser chez les

commerçants de la ville.

Si son ancienne adjointe fait feu de

tout bois, le sortant (LR) Jacques Kos-

sowski n’a pas ménagé ses troupes

pendant la crise sanitaire. Centre

médical dédié à la prise en charge des

malades suspects puis au dépistage,

manufacture de masques… il a multi-

plié les initiatives.

« Cette crise n’a pas révolutionné

notre programme, elle a confirmé des

problématiques qu’on avait déjà

pointées », nuance Marie-Pierre Li-

moge, première adjointe (UDI) et co-

listière du maire. Une chose est sûre,

la santé va rentrer dans le champ de

compétence des villes.

« Mettre le paquet » à

Itteville (91)

« Les priorités d’hier ne seront pas

celles de demain. » C’est la leçon ti-

rée par Alexandre Spada (MoDem)

maire sortant d’Itteville (Essonne).

« Le coronavirus pousse à une prise

de conscience, estime l’élu. Nous

n’avons pas réécrit le programme

mais nous insistons sur des points

qui sont désormais la priorité.

Comme les solidarités envers les plus

fragiles, renforcer le tissu social et

développer les circuits courts, l’em-

ploi local… Là il faut mettre le pa-

quet. »

Ce changement de braquet est-il aus-

si dû au fait qu’il soit en ballottage

défavorable, devancé par François

Parolini (DVG) ? « Il faudrait être très

cynique pour trouver en cette crise

une aubaine », rétorque Alexandre

Spada.

François Parolini, qui a uni sa liste

avec celle de Françoise Guillard,

tranche pourtant : « Il essaie de re-

faire son retard en utilisant le Co-

vid-19… En abandonnant son projet

de 134 logements en entrée de ville,

il nous court après. Tous ces élé-

ments étaient dans notre pro-

gramme. Et chez nous, ça n’a pas

bougé. »n ■

LP/Icon Sport/Sandra Ruhaut

LP/Icon Sport/Sandra Ruhaut

A Saint-Denis (93), Mathieu Hanotin

(PS) qui affrontera au second tour le

maire (PCF) sortant, Laurent Russier

(ci-dessous) et ses dix mesures d’ur-

gence, souhaite lui « anticiper les

crises futures ».

A Saint-Denis (93), Mathieu Hanotin (PS)qui affrontera au second tour le maire

(PCF) sortant, Laurent Russier (ci-dessous)et ses dix mesures d’urgence, souhaite lui

« anticiper les crises futures ».

Tous droits réservés Le Parisien 2020

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 184 555 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2019

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INTERVIEW

Agnès Buzyn, tête de liste LREM à Paris « Ma priorité, c’est la relanceéconomique »MUNICIPALES La candidate En marche présente de nouvelles propositions à deux semaines dusecond tour

N° 3831dimanche 14 au samedi 20 juin 2020

Page 46

865 mots - 3 min

GRAND PARIS

La candidate LREM, Agnès Bu-zyn, jeudi au QG de campagne,à Montparnasse. Photo : ÉRIC

DESSONS/JDD

L ’ex-ministre de la Santé est arri-

vée troisième au premier tour

avec un score de 17,3 %, loin derrière

ses principales concurrentes, Anne

Hidalgo et Rachida Dati. Elle estime

que la crise a complètement changé

la donne et croit que« la victoire est

toujours possible ».

En quoi consiste concrètement

votre « plan Marshall » pour les

commerces ?

La crise économique s’annonce très

dure, particulièrement à Paris. Il est

donc impératif que la Ville ait son

plan de relance économique. C’est

ma priorité numéro un. Mon plan se-

ra mis en œuvre dès le 1er juillet. Il

sera doté de 400 millions d’euros,

dont 170 millions pour un fonds de

solidarité confié aux maires d’arron-

dissement. Il s’agit d’aider les com-

merçants, artisans et restaurateurs à

survivre, notamment grâce à une

exonération de toutes taxes la pre-

mière année, voire l’an prochain si

la crise persiste. Cette année blanche

de taxes s’accompagnera d’une poli-

tique de préemption de tous les baux

commerciaux menacés, notamment

les librairies, les commerces de

bouche.

Vous voulez aussi transformer la

capitale en une grande zone tou-

ristique internationale (ZTI)…

Ce n’était pas dans mon programme

au premier tour, mais la situation a

changé. Je souhaite expérimenter

pendant un an une libéralisation des

horaires d’ouverture dans tout Paris,

le soir et le week-end.

Cela permettrait d’étaler les heures

d’affluence pour les consommateurs,

ainsi que les heures de pointe dans

les transports en commun, tout en

fournissant du travail aux jeunes le

soir et le week-end. Si l’ensemble de

Paris devient ainsi une seule et même

zone touristique, les touristes, quand

ils reviendront, pourront découvrir

des quartiers aujourd’hui peu attrac-

tifs.

Les jeunes ne sont-ils pas les

grands oubliés de la crise sanitaire

?

Ils sont au cœur de mes priorités, car

ils sont les plus impactés, avec les

personnes âgées et les familles avec

enfants. J’ai prévu des mesures nou-

velles pour notre jeunesse. Le gou-

vernement a instauré une prime à

l’embauche de 8 000 euros pour les

apprentis ; la Ville de Paris doit la

faire connaître, l’accompagner dans

le secteur privé, et embaucher elle-

même des apprentis. J’organiserai

d’ailleurs au 1er juillet une bourse

aux stages pour les étudiants ; la

mairie doit recruter des stagiaires !

Ensuite, je veux créer, dès la rentrée

2021, un centre de formation des ap-

prentis (CFA) de la Ville de Paris,

pour tous les métiers en tension. Je

veux aussi que la libéralisation des

horaires s’applique à tous les équi-

pements municipaux, bibliothèques,

piscines, etc.

Pour les écoliers et les collégiens,

que proposez-vous ?

Seulement 5 % des cours de récréa-

tion ont été refaites en six ans ; les

salles de classe sont en surchauffe

l’été; les toilettes, immondes, la pro-

miscuité dans les cantines, intenable

à l’heure de la sécurité sanitaire…

C’est pourquoi je prévois, dès le mois

de juillet, un grand plan de rénova-

tion et de modernisation des 650

écoles parisiennes, doté de 1 milliard

d’euros sur la mandature. Ce sera

l’occasion d’adapter nos écoles aux

enfants en situation de handicap.

Et concernant le périscolaire ?

J’entends revenir à la semaine de

quatre jours, avec le mercredi « au

vert », pour que les enfants partent

une journée à la campagne découvrir

la nature et les fermes éducatives.

J’ai aussi prévu de transformer les

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ENCADRÉS DE L'ARTICLE

études surveillées en études dirigées.

Et bien sûr d’utiliser, cet été, le dis-

positif « vacances apprenantes » mis

en place par le gouvernement, doublé

d’un grand plan de tutorat.

Vous défendez un plan de 5 mil-

liards d’euros pour la transition

écologique. À quoi servira cet ar-

gent, très concrètement ?

Sur ce point, je reprends entièrement

le programme de Cédric Villani. Nous

devons aller vers des transports dé-

carbonés. Si nous souhaitons un

grand plan vélo avec des pistes cy-

clables protégées partout dans Paris,

l’écologie ne se résume pas à la bi-

cyclette. Nous compléterons la prime

gouvernementale de 1 200 euros pour

l’achat d’un véhicule électrique en la

montant à 2 000 euros ; notamment

pour les deux-roues. Je souhaite éga-

lement accélérer l’automatisation

des lignes de métro, en lien avec la

Région, afin de transporter de 20 à 30

% de voyageurs en plus. Je veux utili-

ser toutes les nouvelles technologies

pour fluidifier le trafic. Par ailleurs,

mon programme prévoit la création

de 240 rues-jardins, autant d’îlots de

fraîcheur dans les quartiers ; l’utilisa-

tion des 40 hectares de la Petite Cein-

ture ; la végétalisation des quais de

Seine ; la réhabilitation de l’île aux

Cygnes (15e) ; l’aménagement d’un

parc à la place de la ZAC Bercy-Cha-

renton (12e). Et je n’oublie pas l’im-

pératif de la rénovation thermique

des logements, ainsi que des bâti-

ments publics, musées, équipements,

bureaux…

Sur lejdd.fr L’INTERVIEW INTÉ-

GRALE

PROPOS RECUEILLIS PAR BER-

TRAND GRÉCO

« Je souhaite expérimenter une libéralisation des horaires d’ouverture dans tout Paris »

Tous droits réservés 2020 Le Journal du Dimanche

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Parution : Hebdomadaire

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