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PAGE BIO 56 5 2016 · REVUE UFA La communauté d’exploitation (CE) Roy & fils regroupe deux exploita- tions et produit depuis cinq ans se- lon les directives de l’agriculture biologique. De l’élevage axé sur les perfor- mances à l’élevage bio Les direc- tives bio limitant la distribution de concentrés au 10 % de la ration, les vaches sont certes affouragées moins intensivement qu’auparavant. «Conformément à ce que nous avions prévu, la production laitière moyenne a baissé pour se stabiliser aux alen- tours de 8500 kg. La santé animale s’est par contre améliorée» constate Philippe Roy. En matière d’élevage, ce ne sont plus les performances laitières mais bien les teneurs du lait et les cri- tères liés à l’extérieur (mamelles, trayons, aplombs) qui jouent un rôle prépondérant. Ration à base d’herbe A l’étable, les vaches bénéficient d’une ration mé- langée composée d’ensilage d’herbe, de regain et, temporairement, de luzerne. En été, les vaches passent la moitié de la journée au pâturage. La complémentation est effectuée à l’aide des trois distributeurs automatiques (DAC) qui équipent la stabulation. Les aliments distribués sont «UFA 272-8» (voir encadré), jusqu’au 100 ème jour, et «UFA 280». L’aliment complémentaire aux four- rages grossiers «UFA 280» est considéré à hauteur de 51 % en tant que fourrage grossier et n’entre par conséquent qu’à raison de 49 % de sa matière sèche dans le bilan des concentrés. La com- plémentation en minéraux et en vita- mines s’effectue à l’aide du sel minéral riche en magnésium «UFA 994» (avril à la mi-mai) et du sel granulé minéral riche en phosphore «UFA 293». Les ani- maux qui sont au pâturage peuvent couvrir leurs besoins à l’aide des pierres-à-lécher «UFA 999». Ce sel mi- néral «tout en un» contenant égale- ment 100 g/kg de natrium est dispo- nible à volonté. La ration des vaches taries se compose des mêmes fourrages de base que celle des vaches en lacta- tion. Elle est par contre «diluée» avec du foin écologique. Comment minimiser le déficit? Le niveau de production laitière opti- male pour une exploitation est étroite- ment lié à la façon dont sont alimen- tées les vaches durant la phase transitoire et de démarrage. Plus leur déficit énergétique est réduit et plus le risque de cétose, de mammite, de pro- blèmes de fertilité et de santé sont faibles. Les exploitations qui élèvent des vaches disposant d’un niveau de production laitière élevé peuvent opti- miser leur approvisionnement en éner- gie en optant pour les solutions sui- vantes: Limiter le niveau de production en dé- but de lactation: c’est en phase de démarrage que la production laitière est la plus efficace (rapport kilo de fourrage ingéré par kilo de lait pro- duit). Ce niveau d’efficience accru ne doit toutefois pas se faire au détri- ment de la santé animale. Sur l’ex- ploitation Roy, la performance de démarrage est limitée par un affou- ragement plutôt axé sur l’énergie respectivement par une complémen- tation limitée en protéines. Grâce à Nouveau: UFA 272-8 à base de graines de lin «UFA 272-8» est un aliment à haute teneur énergétique qui est destiné aux vaches bio. Il contient 8.5 MJ NEL/kg, 190 g de protéine brute par kilo et un profil d’acides gras basé sur les graines de lin, qui sont répu- tées avoir un effet positif sur la fertilité, la santé, la qualité du lait et les propriétés fromagères. Du point de vue énergétique, «UFA 272-8» affiche un potentiel de pro- duction laitière de 2.7 kg de lait. Cet aliment pour bétail laitier sous forme granulée a été testé de façon approfondie dans plusieurs exploita- tions. A l’image de l’exploitation Roy, les feedbacks des clients ont été très positifs. «UFA 272-8» peut être commandé en vrac dès 2 t ou par palette (1 palette au minimum). En raison des teneurs élevées des graines de lin, il est important de protéger cet aliment du soleil. L’assortiment principal Bétail laitier UFA – concentré haute énergie UFA 272-8 et aliment complémentaire UFA 280 inclus – peuvent être commandés jusqu’au 28.05.2016 dans votre LANDI, avec un rabais de Fr. 3.– par 100 kg. Profil d’exploitation Exploitation Roy, 2900 Porrentruy Surface agricole utile: 85 ha (zone de plaine) Animaux: 70 vaches Holstein et leurs remontes (qui est estivées), 30 génisses prises en contrat d’élevage durant la période d’affouragement hivernal. Grandes cultures: 20 ha de blé, 3 ha d’orge, 5 ha de colza, 4 ha de pois pro- téagineux-orge. Commercialisation à travers le centre-collecteur LANDI de Porrentruy, qui est certifié bio. Autres branches d’exploitation: produc- tion de biogaz issu d’engrais de ferme et de déchets industriels (environ 2 000 000 kWh par année, soit l’équiva- lent de la consommation d’environ 600 ménages). Compostage de matière végé- tale provenant de quatre exploitations. Main-d’œuvre: 4 chefs d’exploitation PHASE DE DÉMARRAGE Réduire le déficit énergétique auquel les vaches laitières sont soumises durant la période qui entoure le vêlage permet de garantir un meilleur niveau de santé et de fertilité tout en ayant un impact positif sur la longévité. «Moins de cétose et des chaleurs plus marquées» Jérôme Coquard Toni Büchler

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Page 1: PAGE BIO «Moins de cétose et des chaleurs plus marquées» · PAGE BIO 5 · 16 REVUE UFA · 5 2016 57 Auteurs Jérôme Coquard, spécialiste bétail laitier et, Toni Büchler, conseiller

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56 5 2016 · REVUE UFA

La communauté d’exploitation (CE) Roy & fils regroupe deux exploita-tions et produit depuis cinq ans se-lon les directives de l’agriculture

biologique.

De l’élevage axé sur les perfor-mances à l’élevage bio Les direc-tives bio limitant la distribution de concentrés au 10 % de la ration, les vaches sont certes affouragées moins intens ivement qu’auparavant . «Conformément à ce que nous avions prévu, la production laitière moyenne a baissé pour se stabiliser aux alen-tours de 8500 kg. La santé animale s’est par contre améliorée» constate Philippe Roy. En matière d’élevage, ce ne sont plus les performances laitières mais bien les teneurs du lait et les cri-tères liés à l’extérieur (mamelles, trayons, aplombs) qui jouent un rôle prépondérant.

Ration à base d’herbe A l’étable, les vaches bénéficient d’une ration mé-langée composée d’ensilage d’herbe, de regain et, temporairement, de luzerne. En été, les vaches passent la moitié de la journée au pâturage. La complémentation est effectuée à l’aide des trois distributeurs automatiques (DAC) qui équipent la stabulation. Les aliments distribués sont «UFA 272-8» (voir encadré), jusqu’au 100ème jour, et «UFA 280».

L’aliment complémentaire aux four-rages grossiers «UFA 280» est considéré à hauteur de 51 % en tant que fourrage grossier et n’entre par conséquent qu’à raison de 49 % de sa matière sèche dans le bilan des concentrés. La com-plémentation en minéraux et en vita-mines s’effectue à l’aide du sel minéral riche en magnésium «UFA 994» (avril à la mi-mai) et du sel granulé minéral riche en phosphore «UFA 293». Les ani-maux qui sont au pâturage peuvent couvrir leurs besoins à l’aide des pierres-à-lécher «UFA 999». Ce sel mi-néral «tout en un» contenant égale-ment 100 g/kg de natrium est dispo-nible à volonté. La ration des vaches taries se compose des mêmes fourrages de base que celle des vaches en lacta-tion. Elle est par contre «diluée» avec du foin écologique.

Comment minimiser le déficit? Le niveau de production laitière opti-male pour une exploitation est étroite-ment lié à la façon dont sont alimen-tées les vaches durant la phase transitoire et de démarrage. Plus leur déficit énergétique est réduit et plus le risque de cétose, de mammite, de pro-blèmes de fertilité et de santé sont

faibles. Les exploitations qui élèvent des vaches disposant d’un niveau de production laitière élevé peuvent opti-miser leur approvisionnement en éner-gie en optant pour les solutions sui-vantes:• Limiter le niveau de production en dé-

but de lactation: c’est en phase de démarrage que la production laitière est la plus efficace (rapport kilo de fourrage ingéré par kilo de lait pro-duit). Ce niveau d’efficience accru ne doit toutefois pas se faire au détri-ment de la santé animale. Sur l’ex-ploitation Roy, la performance de démarrage est limitée par un affou-ragement plutôt axé sur l’énergie respectivement par une complémen-tation limitée en protéines. Grâce à

Nouveau: UFA 272-8 à base de graines de lin«UFA 272-8» est un aliment à haute teneur énergétique qui est destiné aux vaches bio. Il contient 8.5 MJ NEL/kg, 190 g de protéine brute par kilo et un profil d’acides gras basé sur les graines de lin, qui sont répu-tées avoir un effet positif sur la fertilité, la santé, la qualité du lait et les propriétés fromagères.

Du point de vue énergétique, «UFA 272-8» affiche un potentiel de pro-duction laitière de 2.7 kg de lait. Cet aliment pour bétail laitier sous forme granulée a été testé de façon approfondie dans plusieurs exploita-tions. A l’image de l’exploitation Roy, les feedbacks des clients ont été très positifs.

«UFA 272-8» peut être commandé en vrac dès 2 t ou par palette (1 palette au minimum). En raison des teneurs élevées des graines de lin, il est important de protéger cet aliment du soleil.

L’assortiment principal Bétail laitier UFA – concentré haute énergie UFA 272-8 et aliment complémentaire UFA 280 inclus – peuvent être commandés jusqu’au 28.05.2016 dans votre LANDI, avec un rabais de Fr. 3.– par 100 kg.

Profil d’exploitationExploitation Roy, 2900 Porrentruy

Surface agricole utile: 85 ha (zone de plaine)

Animaux: 70 vaches Holstein et leurs remontes (qui est estivées), 30 génisses prises en contrat d’élevage durant la période d’affouragement hivernal.

Grandes cultures: 20 ha de blé, 3 ha d’orge, 5 ha de colza, 4 ha de pois pro-téagineux-orge. Commercialisation à travers le centre-collecteur LANDI de Porrentruy, qui est certifié bio.

Autres branches d’exploitation: produc-tion de biogaz issu d’engrais de ferme et de déchets industriels (environ 2 000 000 kWh par année, soit l’équiva-lent de la consommation d’environ 600 ménages). Compostage de matière végé-tale provenant de quatre exploitations.

Main-d’œuvre: 4 chefs d’exploitation

PHASE DE DÉMARRAGE Réduire le déficit énergétique auquel les vaches laitières sont soumises durant la période qui entoure le vêlage permet de garantir un meilleur niveau de santé et de fertilité tout en ayant un impact positif sur la longévité.

«Moins de cétose et des chaleurs plus marquées»

Jérôme Coquard

Toni Büchler

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Auteurs Jérôme Coquard, spécialiste bétail laitier et, Toni Büchler, conseiller bio, Service technique UFA, 3052 Zollikofen. www.ufa.ch

cela, le niveau de persistance est ex-cellent.

• Assurer l’état de santé de la panse: la réduction du risque d’acidose de la panse implique de veiller à la pro-portion d’hydrates de carbone rapi-dement fermentescibles (céréales, foin riche en sucre) dans la ration. Dans le cadre du plan d’affourage-ment UFA W-FOS, les chiffres-clés sont établis de manière à respecter les besoins de la panse. Il est impor-tant d’habituer progressivement les vaches aux concentrés en le leur dis-tribuant 14 jours avant le vêlage, pour autant que la ration des vaches taries ne contienne pas de compo-sants similaires. Après le vêlage, les quantités d’aliments distribuées ne doivent pas augmenter de plus de 1.5 kg par semaine et par vache. La ration mélangée adoptée par les Roy est particulièrement respectueuse des besoins de la panse. Grâce à elle, les vaches bénéficient en perma-nence d’une ration équilibrée.

• Favoriser la consommation: cela im-plique un affouragement ad-libitum, un fourrage de base de haute quali-

té, une ration de base de haute qua-lité, une ration synchronisée avec la panse et établie selon «UFA W-FOS». Cela suppose également d’éviter le risque d’un embonpoint excessif en seconde partie de lactation et de dis-tribuer une ration alimentaire abon-dante en termes quantitatifs mais diluée du point de vue de la teneur en nutriments (p.ex complémenter la ration des vaches en lactation avec de la paille). L’exploitation Roy étant en mesure d’affecter suffisamment de surfaces à la production de four-rage de base, l’ensilage d’herbe (stade 3) et le regain (stade 2) sont fauchés très tôt, dans le but d’at-teindre des teneurs en nutriments ainsi qu’une appétibilité très éle-vées.

• L’ensilage d’herbe est stocké dans un silo tranché. Le regain est séché dans un séchoir à air chaud. L’énergie né-cessaire à cet effet provient de l’ins-tallation de biogaz de l’exploitation. Grâce au dispositif à air chaud, le re-gain (163 g de protéine brute par kg de MS!) peut être récolté alors que sa teneur en matière sèche est en-

core relativement basse tout en étant pirouetté moins intensivement et en affichant moins de pertes par émiettement.

• Augmenter la densité énergétique de la ration: un aliment hautement concentré tel «UFA 272-8» avec 8.5 MJ NEL et 190 g de protéine brute par kilo peut apporter une aide bienvenue. Philippe Roy résume ain-si les avantages de cet aliment à haute concentration en énergie et les expériences qu’il a réalisé avec ce dernier: «Moins de problèmes de cé-tose, des chaleurs plus marquées, des teneurs du lait plus élevées et, d’une manière générale, des vaches en meilleure santé».

Rester à la pointe L’exploitation Roy analyse ses résultats à l’aide du programme de prestations «UFA Herd Support». Le spécialiste Bétail laitier d’UFA se base sur les résultats du contrôle laitier et les teneurs du lait mensuelles pour fournir des recom-mandations individualisées par vache et pour ajuster avec précision l’affoura-gement. m

Philippe et Benjamin Roy sont membres de la communauté d’exploita-tion et sont principale-ment responsables de la production laitière. La CE compte quatre membres.