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ING Private Banking magazine Outline Printemps 2019 La technologie peut-elle nous protéger du changement climatique ? Reportage Demain au menu : les défis du secteur agroalimentaire Marchés La Chine sortira-t-elle du « piège du revenu moyen » ? Évènement Sign for my Future : vers une Belgique neutre en CO 2

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ING Private Banking magazineOutlinePrintemps 2019

La technologie peut-elle nous protéger du changement climatique ?Reportage

Demain au menu : les défis du secteur agroalimentaireMarchés

La Chine sortira-t-elle du « piège du revenu moyen » ? Évènement

Sign for my Future : vers une Belgique neutre en CO2

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2 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Marchés 4 I La Chine sortira-t-elle du

« piège du revenu moyen » ?

8 I Les banques centrales détiennent-elles toutes les clés de la croissance ?

12 I La bulle du carbone et la construction de votre portefeuille

Le printemps est arrivé dans notre plat pays. La nature reprend vie après une hibernation bien méritée. Ressentez-vous cette énergie frémissante ?

Sans la nature, l’homme n’a pas d’avenir. Il est donc normal qu’il y accorde une attention de plus en plus importante. Outline met régulièrement des initiatives pour le climat sur le devant de la scène. Dans ce numéro, nous avons choisi de souligner le projet citoyen « Sign for my Future », qui s’est développé pour devenir la plus grande coalition jamais vue entre citoyens, jeunes, dirigeants d’entreprise, académiciens, organisations associatives et médias. Ensemble, ils exigent une politique climatique forte et efficace. Une initiative louable qui mérite notre soutien.

Le printemps souffle-t-il également un vent de fraîcheur sur le monde des affaires et le reste de l’économie ? Vaut-il mieux privilégier les investissements dans la croissance ou dans la valeur ? Quid de l’économie chinoise ? Nos économes et nos stratégistes nous offrent leur regard sur ces sujets.

Le printemps est synonyme de renaissance, mais également de plaisir. Avec ING+ deals, ING propose des remises exclusives sur différentes grandes marques. Celles-ci fonctionnent sur le principe du cashback : vous payez votre achat et récupérez ensuite votre remise. Vous retrouverez les ING+ deals dans votre app ING Smart Banking.

Enfin, le printemps a débuté avec une bonne nouvelle. La revue spécialisée Global Finance a nommé ING Private Banking meilleure banque privée de Belgique en 2019. C'est une reconnaissance de la qualité de nos conseils professionnels personnalisés et des résultats excellents que nos solutions d'investissement nous ont permis d'obtenir au cours des ces dernières années. Mais la réussite d’ING ne se limite pas à nos frontières. Nos collègues d’ING Private Banking Pays-Bas ont aussi décroché ce prix pour la deuxième année consécutive.

Cette récompense nous encourage encore plus à continuer à évoluer en fonction de vos souhaits et de vos attentes. Un défi que toute l’équipe d’ING Private Banking relève volontiers, aujourd’hui comme demain.

Le printemps fait (re)vivre. Je vous souhaite de bien profiter de cette belle saison et beaucoup de plaisir à la lecture de ce magazine.

Thierry van Alphen Director Private Banking ING Belgique

Édito

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Investir

Outline - ING Private Banking magazine - Avril 2019Comité de rédaction : Aleksandra Barcewicz, Luc Charlier, Emily Vandendael, Amélie Vandoolaeghe, Caroline De Moor, Marie Helsmoortel, Thierry Masset, Thierry van Alphen, Peter Vanryckeghem, Christiaan Vinkenborg, Charlotte de MontpellierOnt participé à la réalisation de ce numéro : Business Writers, Philippe Ledent, Peter Vanryckeghem, Luc Charlier, Charlotte de Montpellier, Frédéric Degembe, Christiaan Vinkenborg, Julien ManceauxCoordination / Rédaction : Amélie Vandoolaeghe, Christiaan VinkenborgMaquette et mise en page : Gilles Gander Édition : Christiaan VinkenborgProduction : Patrick BatailliePhotos : Getty images, Solvay/David Pell, Johannes Vandevoorde, asbl Mandat Climatique - La couverture : Getty imagesÉditeur responsable : Philippe Wallez, Cours Saint-Michel 60, B-1040 Bruxelles • 715257F • 04/2019

Investir 16 I Les Belges inquiets pour leur pension

24 I Le cycle d’investissement est une valse à quatre temps

28 I Dossier La technologie peut-elle nous protéger du changement climatique ?

34 I Dossier Solvay à la pointe des solutions durables

36 I Profitez de réductions exclusives grâce aux ING+ deals

Wealth Engineering38 I Comment éviter que vos donations

ne tombent entre les mains de vos beaux-enfants ?

Reportage42 I Demain au menu :

les défis du secteur agroalimentaire

Lifestyle46 I Le vélo : rapide, sain

et bon pour l’environnement et l’économie

Évènement50 I Sign for my Future:

vers une Belgique neutre en CO2

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Marchés

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Marchés

S’il est un évènement qui marquera l’histoire économique du 21e siècle, c’est bien le rattrapage de l’économie chinoise. L’Empire du Milieu devrait ainsi reprendre sa place au milieu du monde, d’ici 2050, effaçant deux siècles de retard sur les économies occidentales. Pour cela, la Chine devra cependant échapper au piège du revenu moyen. Cette tendance de fond explique en partie le ralentissement chinois actuel, qui impacte par ailleurs toute la croissance mondiale.

La Chine sortira-t-elle du « piège du revenu moyen » ?

En 2001, un évènement économique de grande ampleur s’est produit, d’une actualité encore brûlante. Suite au sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce (l’OMC) de Doha au Qatar, la Chine entrait dans l’organisation et s’apprêtait à prendre sa place comme usine du monde et maillon irremplaçable de la plupart des chaînes de valeur. S’ouvrait ainsi en 2001 une période de rattrapage rapide pour l’économie chinoise, qui devrait être le développement économique le plus marquant du 21e siècle. En effet, ce rattrapage permet un changement fondamental dans une tendance entamée lors de la révolution industrielle : celle du creusement des inégalités entre nations.

Le rattrapage chinois est bien entamé Pendant 150 ans, la forte croissance des revenus dans les pays développés a creusé les inégalités entre les pays. Le rattrapage de la Chine au 21e siècle devrait permettre à ces inégalités de baisser. En une génération, à partir de la fin du régime de Mao en 1977, un demi-milliard de Chinois sont sortis de la pauvreté. En cela, la Chine a ainsi été le principal artisan du succès des Objectifs du Millénaire. La classe moyenne chinoise se développe particulièrement rapidement depuis l’accession du pays à l’OMC. Ainsi, en 1977, à la fin du régime de Mao, la Chine était réduite à 5 % du PIB mondial (contre 25 % en 1850). Le PIB par tête équivalait à 2 % du PIB américain par tête (une situation qui correspond aujourd’hui à celle du Malawi ou du Niger). Les réformes libérales de Deng Xiaoping dans les années 1980 avaient déjà porté ces deux chiffres à respectivement 8 % et 7 %, juste avant son accession à l’OMC. Dix ans plus tard, ces chiffres étaient de 15 % et 16 %. Le plan actuel du Gouvernement chinois pour 2021 (centenaire de la République Populaire de Chine) est de ramener le PIB de la Chine à 20 % du PIB mondial, et à sa taille « historique » (1850) de 25 % en 2049 (centenaire de la fondation du Parti Communiste Chinois). Deux cents ans, une paille au regard d’un empire millénaire dans les yeux des leaders chinois.

Julien Manceaux Senior Economist

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L’ouverture de la Chine au commerce mondial a permis à celui-ci de décupler entre 2001 et la crise de 2008. La Chine y est pour beaucoup. Ce n’est pas étonnant, vu la vitesse du rattrapage : entre 1978 et 2010, le PIB chinois a été multiplié par 12,5. C’est presque deux fois plus rapide que le boom japonais : le PIB du Japon avait en effet été multiplié par 6,9 entre 1950 et 1979. Quant à la révolution industrielle des pays occidentaux, elle n’a multiplié leur PIB « que » par 5,3 entre 1820 et… 1950. Le rattrapage a donc été rapide depuis 2001. Cependant, la Chine entre maintenant dans une nouvelle phase de son développement économique, que l’histoire datera sans doute à l’arrivée au pouvoir du Président Xi Jinping. En effet, elle doit parvenir à sortir du « piège du revenu moyen » dans lequel bon nombre de pays d’Amérique latine sont par exemple tombés.

Le « piège du revenu moyen »En théorie du développement, la phase d’industrialisation de l’économie se caractérise par des investissements massifs dans les capacités de production. C’est ainsi qu’un pays passe d’une économie centrée sur l’agriculture (ce qu’était la Chine en 1975) à une économie industrielle : les premiers sont généralement des pays à bas revenus, les seconds sont des pays à revenus moyens. Le « piège » intervient au moment où la productivité des investissements dans les capacités de production diminue : ajouter du capital dans l’économie ne permet plus d’augmenter la production (et donc le PIB) aussi rapidement qu’avant. C’est ce qu’on appelle la « loi des rendements marginaux décroissants ».

Pour augmenter la capacité de production du pays, la force de travail doit gagner en productivité. On parle de « repousser sa frontière de production ». À ce stade, le choix des investissements (éducation, innovation, …) est primordial car ce sont eux qui vont déterminer si le pays parvient à passer d’un modèle fondé sur l’industrie à un modèle fondé sur les services et l’innovation, caractéristique des pays à hauts revenus. Selon la Banque Mondiale, seuls 13 % des pays à revenus moyens en 1960 y sont parvenus.

En Chine, après des années d’investissements aussi intensifs (les États-Unis ont par exemple coulé environ 4,5 gigatonnes de béton au 20e siècle, la Chine en a utilisé 6,6 gigatonnes entre 2011 et 2013), le stock de capital a atteint un plafond au-delà duquel les investissements supplémentaires n’augmentent que marginalement la production, sauf à gagner en productivité. La productivité totale des facteurs ayant fortement baissé en Chine ces dernières années, la stratégie de croissance du gouvernement est en train de changer. Elle s’oriente désormais sur une croissance dite « de qualité », un qualificatif souvent utilisé par le Président Xi. Ce n’est donc pas par vertu écologique que le gouvernement investit massivement dans les énergies vertes et les innovations technologiques, mais pour augmenter la productivité et ainsi échapper au « piège du revenu moyen ». C’est la seule manière dont l’Empire du Milieu pourra atteindre son objectif en 2049 : avoir retrouvé sa place de pivot du monde et avoir effacé une courte période de deux siècles d’humiliation économique.

Marchés

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Productivité totale des facteurs de productionen Chine année après année

Rendements marginaux décroissants

Période de forte croissance

La baisse de la productivité totale des facteurs de production en Chine

Source : Asian Productivity Organisation (Japanese Productivity Database)

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Les signes actuels de cette réorientation sont visibles Dans ce processus de développement, il est naturel de voir les investissements participer moins à la croissance alors que les dépenses de consommation gagnent en importance, les revenus disponibles augmentant. C’est ainsi qu’une économie de services naît et elle s’est particulièrement développée en Chine ces dernières années grâce au dynamisme de la demande intérieure. Il ne faut pas s’y tromper : ce dynamisme crée également une demande pour les produits importés (demande d’autant plus importante qu’il faut y ajouter les produits industriels intermédiaires désormais produits dans d’autres pays d’Asie à plus faibles revenus). Dès lors, les importations chinoises augmentent rapidement, limitant l’impact positif des exportations sur la croissance du PIB. En effet, c’est la croissance des exportations nettes des importations qui importe.

Autrement dit, les moteurs du boom chinois de 2000 à 2010 - les investissements et les exportations - sont moins puissants tandis que la consommation prend le relais. Cela provoque un ralentissement dans la mesure où cette dernière croît moins rapidement à cause d’autres facteurs : la taille de l’endettement privé en Chine et le vieillissement de la population amènent par exemple des taux d’épargne élevés. Si elle veut maintenir sa croissance potentielle malgré une population active qui diminue à cause du vieillissement, la Chine ne peut donc compter que sur des gains de productivité.

Les conséquences de ce contexte sur la croissance chinoise actuelleLe ralentissement de la croissance chinoise n’est pas discrète dans le monde financier : la croissance réelle du PIB chinois était de 12,5 % en moyenne entre 2000 et 2011, elle était de 6,6 % en 2018. Cela devrait se poursuivre en 2019 où nous attendons une croissance de 6,2 %. Ce n’est pas sans provoquer de l’anxiété chez les investisseurs. Si une part de ce ralentissement est structurel, comme nous venons de l’exposer, d’autres éléments sont conjoncturels. On pense par exemple aux restrictions sur les crédits imposés par la Banque de Chine ou à la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis. Celle-ci a provoqué une baisse de la croissance des exportations chinoises qui a affecté non seulement l’ensemble de l’Asie du sud-est mais également l’Europe. En effet, tant l’Allemagne que la Belgique par exemple sont dépendants du commerce mondial pour leur croissance.

Pour l’heure les tensions entre les États-Unis et la Chine devraient continuer de peser sur la croissance du commerce international et sur celle du PIB chinois. Cependant, le gouvernement chinois a mis en place un nouveau plan de relance qui devrait permettre de compenser les facteurs conjoncturels du ralentissement économique. Pour cela, il faut qu’il soit différent : empiler de la dette supplémentaire pour augmenter encore le stock de capital n’est plus une recette miracle pour la croissance, il faudra trouver des investissements plus productifs. Certains ont été annoncés en grande pompe : industries high-tech et applications pour la 5G, mais beaucoup d’autres concernent des infrastructures supplémentaires financées par les collectivités locales par endettement. Il est encore trop tôt pour en juger les résultats, mais il ne se mesurera pas à la croissance supplémentaire engrangée : il se mesurera à l’augmentation de la productivité des travailleurs chinois, sans laquelle la Chine serait condamnée à rester « l’usine du monde », piégée comme tant d’autres à son revenu moyen. •

Marchés

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Marchés

Depuis la crise f inancière de 2008-2009, la politique monétaire a joué un rôle de plus en plus crucial dans la stabilisation de la situation f inancière et économique, mais aussi dans la relance des économies. On ne va pas revenir ici sur l'ensemble des mesures prises par la FED (la banque centrale américaine) et la Banque centrale européenne (BCE). On rappellera simplement les multiples baisses de taux, les politiques d’assouplissement quantitatifs, l’introduction de taux négatifs en zone euro, ou encore diverses opérations de refinancement bancaire. Pour autant, les banques centrales ont-elles un pouvoir infini ?

Les banques centrales détiennent-elles toutes les clés de la croissance ?

Au cours des dernières années, plus d’une fois les mots des banques centrales ont été plus percutants et plus salvateurs que bien des discours politiques. Ainsi, en 2012, alors que la zone euro était plongée dans une nouvelle récession, que les primes de risques sur les obligations d’États de la zone euro restaient très élevées, et que l’on pouvait vraiment craindre une implosion de la zone euro, quelques mots de M. Draghi ont, en juillet de cette même année, inversé le cours de l’histoire. « Within our mandate, the ECB is ready to do whatever it takes to preserve the euro. And believe me, it will be enough » restera à jamais comme une phrase clé dans l’histoire de la zone euro.

On l’oublie souvent, mais la politique monétaire de la BCE a eu un impact majeur sur notre quotidien. Bien entendu, les épargnants ne sont pas très heureux d’une situation où les rendements sont réduits à leur plus simple expression. D’un autre côté, chaque citoyen profite de près ou de loin du fait que la charge d’intérêt sur la dette belge ait à ce point été réduite. Pour preuve, alors qu’en 2007, la dette publique belge s’élevait à 300 milliards d’euros, l’État payait une charge d’intérêt de 13,7 milliards d’euros. En 2018, la dette est passée à 452 milliards d’euros (+50 % !), mais la charge d’intérêt s’est réduite à 10,8 milliards d’euros (-21 %). Cette réduction drastique de la charge d’intérêt, qui est un élément essentiel de la réduction du

Philippe Ledent Senior Economist

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Marchés

déficit public au cours des dernières années, est presque entièrement imputable à la politique de la BCE. Où en seraient les finances publiques belges, à quel niveau d’austérité budgétaire (et donc de taxation) aurait-il fallu grimper, si la BCE ne s’était, en 2012, lancée dans la bataille de la relance économique ?

Soutien prolongé à la croissance On pourrait croire, à tort, que l’amélioration de la conjoncture au cours des dernières années a permis de relâcher la pression sur les banques centrales. La réalité est toute différente. Aux États-Unis, rarement la Fed n’a attendu aussi longtemps avant de commencer la normalisation de ses taux d’intérêt (comprenez : la hausse) et à ce jour, selon certaines modélisations, le niveau du taux directeur de la Fed n’est toujours pas restrictif pour l’économie américaine. Cela signifie que la Fed continue fondamentalement d’encourager l’économie plutôt que de la ralentir. Dans le cas de la BCE, les choses sont encore plus claires, puisqu’il n’est toujours pas question de remonter les taux, malgré plusieurs années de croissance positive. La raison en est très simple : l’inflation reste faible et la reprise fragile. L’apport des banques centrales reste donc essentiel. C’est d’autant plus le cas que sur le plan budgétaire, la marge de manœuvre demeure extrêmement limitée, principalement en zone euro. Il serait

en effet plus efficace de combiner la politique monétaire et la politique budgétaire pour renforcer la croissance. Mais l’absence de coordination de la politique budgétaire entre les pays de la zone euro additionnée à l’indisponibilité de marges budgétaires dans la plupart de ces mêmes pays a donné, de facto, un rôle dominant à la politique monétaire.0

Rien ne change en 2019 pour la Fed…L’évolution des marchés financiers au cours des derniers mois reflète à quel point ces derniers restent tributaires des banques centrales. Tout commence dans la dernière partie de l’année passée, aux États-Unis. Lorsque les premiers signes de faiblesse de l’économie américaine sont apparus, sur un fond de début de guerre commerciale contre la Chine, les marchés financiers ont paniqué, provoquant un des pires mois de décembre de l’histoire des bourses. Ce phénomène était amplifié par les craintes de voir la hausse du taux directeur de la Fed se poursuivre, dans la mesure où les pressions inflationnistes se font de plus en plus pressantes. Néanmoins, en janvier, outre le fait que les analystes ont étudié la situation de l’économie américaine avec plus de sang-froid, la Fed a calmé le jeu en multipliant les signaux d’une possible pause dans ses mouvements de hausses de taux. Cela a participé à redonner le moral aux investisseurs.

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Soyons clairs, la communication de la Fed n’a pas été le seul élément favorable aux marchés depuis le début de l’année. Mais cela illustre une fois de plus à quel point les mots d’une banque centrale peuvent influer sur les marchés, mais aussi et surtout sur l’économie : en émettant le signal que la Fed marquera une pause dans la hausse de ses taux, et déterminera l’opportunité de les relever en fonction de l’évolution des données macroéconomiques, elle réduit le risque de freiner l’économie, ce qui soulage les marchés financiers. En retour, la meilleure santé des marchés (tant les bourses que le marché obligataire) stimule l’économie.

Dans la mesure où l’économie américaine arrive dans la phase terminale de son cycle économique, les mauvaises nouvelles risques de se multiplier en cours d’année. Chacune de ces nouvelles sera un risque de voir plier les marchés financiers (avec des effets amplificateurs sur le ralentissement économique). Dès lors, le fait que la Fed ait annoncé faire dépendre ses décisions de politique monétaire des indicateurs économiques agit comme une sorte de garde-fou. Si d’aventure les signaux deviennent trop négatifs, elle pourra toujours stabiliser les marchés en confirmant le statuquo des taux, voire même, en cas de gros orage, en pré-annonçant une baisse de taux. Mais nous n’en sommes pas là. Notre analyse nous pousse à penser au contraire que le ralentissement de l’économie américaine sera progressif et même limité en 2019. D’un autre côté, compte tenu de l’accélération des salaires en ce moment aux États-Unis (en hausse de 3,5 % sur un an), des pressions inflationnistes risquent encore de se manifester dans les prochains mois, poussant la Fed à remonter une dernière fois ses taux. Mais l’existence même du garde-fou rassure les marchés.

… comme pour la BCE… Du côté de la BCE, on voit qu’elle joue également toujours un rôle prépondérant dans la stimulation de l’économie. Jusqu’il y a peu, la BCE annonçait qu’elle serait, selon toute vraisemblance, en mesure de commencer à relever ses taux après l’été de cette année. C’était probablement sans compter sur un ralentissement économique quasi continu depuis le début de l’année 2018. Les prévisions économiques actuelles étant bien plus mitigées (notre prévision table sur une croissance de 1,2 % dans la zone euro en 2019) que ce qui était anticipé jusqu’il y a peu, la BCE a, une nouvelle fois, été appelée à la rescousse, en postposant son premier relèvement de taux à 2020 (au moins), et en prenant de nouvelles mesures pour assouplir, encore et encore, sa politique monétaire. De plus, si le contexte économique global s’assombrit à mesure que l’économie américaine ralentit, il est probable que la BCE ne puisse pas normaliser ses taux avant la prochaine vraie reprise économique. Mais il s’agit là d’un futur bien plus lointain.

On est évidemment en droit de se demander si la BCE a véritablement les outils pour encore stimuler l’économie de la zone euro ou au moins la stabiliser en cas de coup dur. En effet, les taux sont au plus bas et il sera difficile de les abaisser encore, alors que la politique de l’assouplissement quantitatif (l’achat d’actifs sur les marchés financiers pour abaisser les taux longs) semble avoir atteint certaines limites. À cela, la BCE a jusqu’à présent toujours répondu que d’autres outils sont toujours disponibles. Elle peut par exemple garantir qu’elle maintiendra, pour une période particulièrement longue (en se fixant par

« Du côté de la BCE, on voit qu’elle joue également toujours un rôle prépondérant

dans la stimulation de l’économie. »

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exemple un niveau d’inflation), ses taux au plus bas. Dans un tel cas, le comportement des consommateurs, des investisseurs et des entreprises pourraient en être modifié, ce qui stimulerait l’économie et les prix. Dans un cas extrême, elle pourrait même utiliser l’arme ultime, à savoir l’octroi sans contrepartie de monnaie aux ménages et/ou aux États, ce qui aurait inexorablement un effet sur l’activité économique et l’inflation. Ce mécanisme est plus connu dans les milieux économiques sous le nom d’hélicoptère monétaire. En conclusion, la boîte à outil des banques centrales est encore bien fournie, même si les outils inutilisés jusqu’à présent sont aussi les plus dangereux.

Peuvent-elles en faire encore plus ?Ces mesures extrêmes sont, souvent de manière erronées ou maladroites, reprises actuellement dans un tout autre contexte. En effet, des voix s’élèvent principalement en Europe (mais aussi aux États-Unis) pour demander un financement monétaire de la transition écologique. L’idée paraît simple : puisque personne ne veut payer la facture de la transition écologique, et puisque l’assouplissement quantitatif ne semble pas avoir, jusqu’à présent, créé de panique vis-à-vis des monnaies, pourquoi ne pas pousser l’argument en demandant aux banques centrales d’acheter massivement des obligations « vertes » émises par les États en vue de financer les projets de la transition écologique ? Ceci étant, le niveau de l’endettement de la plupart des pays de la zone euro étant déjà très élevé, les nouvelles dettes (vertes) émises n’auraient pas pour vocation d’être remboursées. En plus des actifs détenus à ce jour par la BCE (entre ¼ et ⅓ des dettes selon l’État), la BCE achèterait donc une sorte d’emprunt perpétuel à taux 0 % émis par les États membres de la zone euro. Pour acheter ces actifs (qui n’ont pas vraiment de valeur…), la BCE émettrait de la monnaie. Il ne s’agirait donc plus d’assouplissement quantitatif, mais d’hélicoptère monétaire.

Les différences entre les deux concepts sont subtiles, mais importantes : d’une part, la monnaie créée dans le cadre d’un assouplissement quantitatif n’a pas pour but d’être dans sa totalité recyclée dans l’économie. Elle doit simplement abaisser les taux longs et revenir, sous forme de dépôts, à la BCE. D’autre part, les

actifs achetés dans le cadre de l’assouplissement quantitatif ont une valeur de marché (puisqu’il s’agit principalement d’emprunts d’États) et la banque centrale qui les achète a pour but de les revendre un jour, afin de réduire la quantité de monnaie précédemment créée. Cette ambition doit maintenir la confiance dans la monnaie, dans la mesure où les agents économiques ont la conviction que l’excès de monnaie créé ne mènera pas à une perte de valeur de celle-ci. Dans le cas de l’hélicoptère monétaire, la monnaie créée a pour but de circuler dans l’économie (financer la transition écologique dans ce cas-ci) et ne sera jamais absorbée par la banque centrale, puisqu’il s’agit d’une dette « perpétuelle ». Dès lors, l’hélicoptère monétaire a potentiellement un caractère plus inflationniste que l’assouplissement quantitatif. En effet, à court terme, l’hélicoptère monétaire doperait probablement l’activité, mais très vite, le dopant agirait plus sur les prix que sur l’activité. Quoi de plus normal finalement : si la quantité de monnaie en circulation explose, la valeur de chaque unité monétaire diminue !

Pour cette raison, assez technique il faut l’avouer, un pays comme l’Allemagne refusera toujours d’entériner un tel mécanisme. Ce pays, comme plusieurs autres, a par ailleurs les moyens de payer la transition écologique sans utiliser un subterfuge monétaire tel que l’hélicoptère monétaire. Politiquement, une divergence de vue importante entre les membres de la zone euro ferait surface. Il faut d’ailleurs ajouter qu’à ce jour, une telle pratique est interdite par les statuts de la BCE, précisément parce qu’il est générateur d’inflation. •

Les politiques monétaires des banques centrales ont effectivement pris, ces dernières années, une place prépondérante dans la politique économique. Mais il ne faut pas trop leur en demander. En zone euro en particulier, la politique monétaire ne peut faire que peu de choses face aux divergences politiques et au manque d’intégration des économies de la zone euro. Par ailleurs, il est faux de penser qu'elles détiennent une baguette magique permettant de régler tous leurs problèmes, via l'hélicoptère monétaire. Dans un cas extrême, l’expérience peut théoriquement être tentée, tout en étant conscient que fondamentalement, l’hélicoptère monétaire crée de l’inflation à long terme, ce qui signifie que ceux dont les revenus ne sont pas indexés sur les prix paieront, in fine, la facture d’une telle politique. Elle est donc à prendre avec des pincettes.

En conclusion

Marchés

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Marchés

Le changement climatique devient progressivement un thème majeur sur les marchés financiers. Ce phénomène a des conséquences multiples et variées sur l’ensemble des secteurs de l’économie. Celui de l’énergie n’y échappe évidemment pas et est certainement un de ceux qui doit se réinventer totalement sous peine de disparaitre du radar des investisseurs.

La bulle du carbone et la construction de votre portefeuille

Les combustibles fossiles produisent des polluants atmosphériques et des gaz à effet de serre. Les émissions de gaz à effet de serre ne cessant d’augmenter, la seule solution semble être une limitation de ces émissions. L’Accord de Paris (COP 21, 2015) sur le climat prévoit de contenir le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C » par rapport aux niveaux préindustriels d’ici 2100, « en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C »1.

Le Paquet climat de Katowice (COP 24, 2018) contient les lignes directrices de mise en œuvre de l’Accord de Paris. Dans le contexte du Paquet de Katowice la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques précise que selon « le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous devrons réduire nos émissions de CO2 d’environ 45 % d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2010). Même en limitant le réchauffement de la planète à 2 °C, il ne faudra rien de moins qu’une transition vers une économie neutre en carbone d’ici le milieu du siècle »2.

Par contre, la valeur marchande actuelle des réserves de combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon repose sur la présomption que tous les combustibles seront extraits et brûlés à l’avenir. Cette présomption va à l’encontre de la nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre. En termes financiers : les réserves de combustibles fossiles qui restent sont des actifs qui pourraient perdre leur valeur. La notion de la bulle du carbone part du principe que les réserves non utilisées sont des actifs échoués (stranded assets en anglais).

Qu’est-ce que la bulle du carbone ?

1 Nations Unies, Convention-cadre sur les changements climatiques, Conférence des Parties, Vingt et unième session, Paris, 30 novembre - 11 décembre 2015 : https://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/l09r01f.pdf (page 24). Et : https://unfccc.int/fr/process-and-meetings/the-paris-agreement/l-accord-de-paris

2 https://unfccc.int/fr/node/193041

Frédéric Degembe Investment Manager

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14 Outl ine I Pr intemps 2019

L’impact du changement climatique n’est pas une chose aisée vue la nature et la durée de vie des investissements au sein du secteur de l’énergie, très lourds par ailleurs en terme d’intensité capitalistique. Un des aspects qui préoccupe les investisseurs de plus en plus est la bulle du carbone (carbon bubble en anglais, voir encadré). C’est une caractéristique, parmi beaucoup d’autres, qui se doit désormais d’être prise en compte. Néanmoins, le monde de l’investissement et les mécanismes des marchés financiers sont complexes et de nombreux autres paramètres sont évalués lors de l’établissement d’un cas d’investissement, en particulier dans le secteur de l’énergie.

En effet, outre les aspects spécifiques liés aux actions individuelles (telle que la bulle du carbone éventuelle liée aux réserves accumulées par une compagnie), d’autres facteurs de type macro-économiques peuvent entrer en ligne de compte également. Ces facteurs favorisent temporairement certaines actions du secteur de l’énergie. Celui-ci est d’ailleurs un cas particulier. Il est effectivement sensible aux tensions géopolitiques mondiales qui ne manquent pas de se rappeler à notre souvenir de manière plus ou moins régulière et avec une intensité variable.

Anthea : une solution d’investissement durable Dans le cadre de la solution d’investissement Anthea, le processus d’investissement d’ING est très clair. Cette solution est exclusive à ING Private Banking. Elle utilise ING Sustainable, un fonds de fonds qui a la particularité de mettre l’accent sur les caractéristiques « durables » de ses investissements. Outre le fait qu’ING exclue certaines activités pétrolières non-conventionnelles, ING est de manière générale très vigilant quant à l’empreinte carbone : notre exposition au secteur énergie, et en particulier aux sociétés pétrolières, y est par construction largement inférieure à un investissement traditionnel. De plus, la composition de l’exposition d’ING est très différente d’un indice de référence classique, et cela pour deux raisons.

Certains des fonds dans lesquels ING investit ne sont pas présents dans des sociétés d’énergie traditionnelles, voire rejettent totalement le secteur, ce qui découle de leur philosophie d’investissement. Par exemple, ING est présent dans un fonds qui a le changement climatique comme thème, mais qui n’a aucune position dans le secteur de l’énergie.

Marchés

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15 Outl ine I Pr intemps 2019

D’autres fonds peuvent considérer une position dans des sociétés d’énergie. Mais dans ce cas, un fonds applique en général la sélection dite « best in class ». Dès lors il n’investit que dans les sociétés les plus vertueuses du secteur en termes de durabilité, c’est-à-dire les sociétés qui ont la politique de transition énergétique la plus avancée et la plus volontaire. Dans le contexte de la bulle du carbone cela n’écarte pas le problème complètement, mais la résultante est qu’effectivement le risque est limité. De plus, l’ouverture aux nouvelles énergies est bien réelle. Souvent les gérants de ces fonds établissent un dialogue avec les équipes de management de ces sociétés. Cela permet bien souvent d’aller plus loin dans la démarche vers plus de durabilité. En effet, il est incontestable qu’on a plus de poids pour changer le comportement d’une société si on en est actionnaire.

La construction de votre portefeuille Mais finalement une question importante se pose. Vu le contexte général et vu le ressentiment actuel par rapport aux secteurs pollueurs, pourquoi encore avoir des positions dans ce genre de sociétés dans un portefeuille mixte global ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte lors de la construction d’un portefeuille. Un élément central est naturellement la diversification optimale, ce qui permettra au portefeuille de se comporter correctement et selon les bonnes ou mauvaises conditions de marché. Dans certaines configurations, le marché

aura tendance à pousser les sociétés liées à l’énergie tout en mettant la pression sur les autres secteurs.

La meilleure manière d’évaluer la qualité d’un produit financier de type patrimonial est de faire le bilan de la performance d’un portefeuille sur l’ensemble d’un cycle économique. L’absence de position dans un secteur, quel qu’il soit, aura nécessairement un impact sur la performance, a priori négatif. Pour cette raison, ING préfère garder une certaine ouverture sur le secteur. Sans être pour autant investi dans les grosses « majors » uniquement, ING garde une position mesurée - et nettement inférieure aux indices de référence classique - sur l’un ou l’autre grand opérateur qui se montre être le plus vertueux en matière de transition énergétique. Autour de ces noms, nous avons des positions dans d’autres sociétés qui sont également actives dans le renouvelable ou simplement dans la distribution.

La manière d’INGÀ nouveau, il n’existe pas de solution parfaite concernant le secteur mais ING a fait le choix d’un certain pragmatisme. Nous avons une position limitée dans le secteur pour des raisons de construction de portefeuille. Nous avons une influence sur les politiques de durabilité menées par les sociétés au sein de ce secteur via les fonds dans lesquels nous sommes investis. C’est notre manière à nous de réconcilier tous les aspects liés à l’investissement durable.

En conclusion, pour la partie « actions » de notre solution d’investissement Anthea, ING réduit de 34 % les émissions de CO2 (par million de capitalisation boursière) par rapport à l’indice MSCI World All Countries. Voilà une mesure concrète qui illustre la volonté d’ING d’investir de manière durable. Nous comptons bien pouvoir encore améliorer cet impact CO2 dans le futur ! •

Marchés

La solution d’investissement Anthea vous permet de confier la gestion de votre portefeuille à une équipe d’experts d’ING. Les experts sélectionnent le fonds sur la base de critères durables « ESG », pour Environmental, Social et Governance. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance génèrent un rendement financier compétitif et un impact sociétal positif. Vous trouverez plus d’informations sur goo.gl/EcNF6F

(lien raccourci).

La valeur ajoutée durable d’Anthea

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16 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

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17 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

La majorité des Belges sont inquiets du montant de leur future pension, qui ne leur permettrait pas de bénéficier du même niveau de vie que celui qu’ils avaient en travaillant. C’est ce qui ressort de la grande enquête internationale d’ING, l’ING International Survey (IIS)1. En outre, près de trois répondants pas encore retraités sur cinq estiment que le montant de la pension légale n’est pas suffisant. Les Belges sont donc nombreux à compter sur d’autres sources de revenus pendant la pension : pension complémentaire via l’employeur, épargne pension ou travail pendant la retraite. Par ailleurs, l’âge auquel il sera possible de partir à la pension semble difficile à estimer par les Belges. Un répondant sur trois ne souhaite pas faire d’estimation. Parmi ceux qui sont prêts à donner une estimation, la majorité estime qu’ils pourront prendre leur pension avant l’âge légal (en moyenne trois ans plus tôt).

Les Belges inquiets pour leur pension

1 L’ING International Survey est une enquête internationale commanditée par ING sur le comportement des consommateurs dans 13 pays d’Europe, les États-Unis et l’Australie. L’enquête a été réalisée entre le 17 octobre et le 2 novembre 2018 par l’institut de sondages Ipsos auprès de 1.000 adultes en Belgique interrogés par Internet.

Charlotte de Montpellier Economist

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18 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Forte inquiétude La plupart des Européens qui ne sont pas encore retraités s’inquiètent de leurs conditions de vie à l’heure de leur pension. Et les Belges ne font pas exception. Ainsi, 60 % des Belges interrogés s’inquiètent de savoir s’ils auront suffisamment de moyens pour vivre quand ils seront pensionnés. Et 40 % des Belges pas encore retraités estiment qu’ils ne pourront pas bénéficier du même niveau de vie pendant leur pension que celui qu’ils avaient en travaillant. Sans grande surprise, l’inquiétude varie fortement en fonction de la situation financière personnelle des ménages. Par exemple, les ménages qui sont capables d’épargner expriment moins d’inquiétude (57 % se déclarent inquiets) que les ménages qui ne sont pas en mesure d’épargner (71 % se déclarent inquiets). Au plus le niveau d’épargne est jugé comme confortable par les ménages, au moins ceux-ci s’inquiètent de leur moyen pour vivre quand ils seront pensionnés.

Ces données semblent donc indiquer une tendance des ménages belges à compter sur eux-mêmes et sur leur épargne accumulée pendant leur carrière pour s’assurer un niveau de vie suffisant une fois retraités. Plus étonnant par contre, les travailleurs les plus jeunes sont plus nombreux que les travailleurs plus âgés à croire qu’ils bénéficieront du même niveau de vie à la pension que pendant leur carrière. Cela pourrait indiquer un certain excès de confiance au sein de la plus jeune génération sur le niveau d’épargne, qui leur permettrait de bénéficier d’un niveau de vie stable lors de

« Près de trois Belges pas encore pensionnés sur cinq estiment que le montant de la pension légale n’est pas suffisant…

… les Belges comptent donc sur leur employeur et sur leur épargne personnelle. »

0%

20%

40%

60%

Je suis d’accord Je ne suis pas d’accord Je ne sais pas Source : IIS (2019)

1 Un niveau de vie inférieur lors de la pension est attendu par les Belges…

Total 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans

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19 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

leur pension, contrairement aux travailleurs en fin de carrière qui semblent être plus réalistes sur leur revenu attendu au moment de la pension. Notons que ces craintes portant sur le niveau de vie lors de la pension semblent réalistes, car selon notre enquête, 46 % des Belges déjà pensionnés estiment qu’ils ne sont pas capables d’avoir le même niveau de vie que lorsqu’ils travaillaient.

Continuer à travailler, même retraitésLa conséquence de ces craintes est que 46 % des Belges non retraités s’attendent à avoir besoin de gagner encore de l’argent pendant leur pension, ce qui est un peu moins que la moyenne européenne (54 %). Les façons envisagées de continuer à gagner de l’argent une fois à la pension sont diverses, mais la majorité estime qu’ils continueront à travailler, soit dans le même secteur que pendant leur carrière (32 %), soit dans un autre secteur (25 %) (voir graphique 3). En outre, plus d’un Belge sur dix pense pouvoir continuer à obtenir un revenu en mettant en location un bien immobilier pendant leur pension. De manière générale, les Belges interrogés voient d’un bon œil le fait de continuer à travailler après la pension. Plus de la moitié (56 %) considèrent que c’est bénéfique pour le contact social ou pour maintenir en forme ses aptitudes mentales.

Malgré les craintes portant sur le niveau de vie à la pension, 32 % des Belges estiment qu’ils seront en mesure de laisser un héritage

à leurs descendants. Sans surprise, la proportion est la plus forte parmi les personnes détenant de l’épargne. Mais, étonnamment, ce sont davantage les plus jeunes qui pensent pouvoir donner un héritage dans le futur (37 % des 18-24 ans, 44 % des 25-34 ans), alors que ceux qui sont plus proches de la pension pensent moins qu’ils vont pouvoir laisser un héritage à leurs descendants (29 %). C’est peut-être un signe d’une certaine surévaluation des capacités à laisser un héritage en début de vie professionnelle, pour tendre vers plus de réalisme en fin de carrière. Notons néanmoins que rien ne définit l’héritage dans la question, qui peut donc couvrir aussi bien des montants de quelques euros que des biens immobiliers et des montants très élevés.

Qui est responsable d’assurer un revenu aux pensionnés ?Une des questions de l’enquête portait sur la responsabilité de l’État, du retraité lui-même, de son ancien employeur et de sa famille pour assurer la situation financière des pensionnés. Les Belges, comme la moyenne des Européens, estiment que la responsabilité est partagée entre tous ces intervenants, mais que près de la moitié incombe à l’État. En moyenne, les sondés estiment que 47 % de la situation financière des retraités doit être assumée par la sécurité sociale, alors que 25 % de la situation financière devrait être couverte par les retraités eux-mêmes et 18 % devrait être pris en charge par les employeurs.

Source : IIS (2019)

Travailler dans le même secteur 34%

Travailler dans un autre secteur

26%Mettre en location

un bien immobilier 12%

Fonder une petiteentreprise

7%

Developper dupatrimoine immobilier 5%

Vendre des biens8%

Autre

10%

3 Vous vous attendez à continuer de gagner de l’argent une fois retraité. De quelles manières ?

30 %

29 %

26 %

38 %

31 %

28 %

38 %

38 %36 %

46 %

40 %

41 %

42 %

48 %

49 %

54 %

58 %

69 %

62 %

56 %

46 %

34 %

47 %

37 %

49%

27 %

36 %

50 %Europe

Pays-Bas

Royaume-Uni

Roumanie

Espagne

Luxembourg

Autriche

Turquie

Italie

Belgique

Allemagne

Pologne

France

Républiquetchèque

Retraités Non retraités Source : IIS (2019)

2 … les Européens retraités et non-retraités partagent ce constat 2 … les Européens retraités et non-retraités partagent ce constat

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20 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Les travailleurs les plus âgés, donc les plus conscients de leur patrimoine personnel probable à l’âge de la pension, estiment que la sécurité sociale devrait couvrir une plus grande part de la situation financière (54 %), alors que les plus jeunes estiment qu’une plus grande part (29 %) devrait être prise en charge par les retraités eux-mêmes. En outre, la famille est également considéré comme une ressource pour assurer la situation financières des retraités, mais davantage chez les jeunes que chez les travailleurs les plus âgés.

Quelle préparation à la pension ?Compte tenu du fait que les Belges considèrent que la responsabilité de la situation financière des pensionnés est partagée entre différents acteurs, comme se prépare-t-il à la pension ? Rappelons que la pension en Belgique est structurée autour de trois (ou quatre) grands piliers : • Le premier pilier est la pension légale, dont le montant dépend

de la durée de la carrière, des salaires obtenus et du statut du travailleur : fonctionnaire, employé ou indépendant.

• Le deuxième pilier regroupe les différentes formules d’épargne pension complémentaires ou extra-légales proposées par les employeurs, telles que l’assurance groupe, le fond de pension ou PLCI et EIP pour les indépendants.

• Le troisième pilier consiste en une épargne pension volontaire et individuelle, avantageuse sur le plan fiscal (épargne pension ou épargne à long terme).

• Il est en outre parfois question d’un quatrième pilier, qui est en fait simplement une partie du troisième pilier. Il regroupe les solutions d’épargne-pension volontaires, qui ne sont pas avantagées fiscalement.

Concernant le premier pilier, près de trois Belges pas encore pensionnés sur cinq estiment que le montant de la pension légale n’est pas suffisant. Cette proportion est en ligne avec la part des Belges déjà retraités qui estiment que leur pension légale n’est pas suffisante, ce qui indique probablement un certain réalisme sur la situation actuelle du système de pension et sur le montant moyen de la pension légale. En effet, en 2017, le montant de celle-ci tourne autour de de 1.250 euros par mois en moyenne pour un ancien salarié, 890 euros pour un indépendant et 2.540 euros pour un fonctionnaire, voir figure 5.

Pour ce qui est du second pilier, plus d’un belge sur trois répond que son employeur contribue à sa pension. Si l’on se concentre uniquement sur ceux qui travaillent réellement, ce sont plus de la moitié des Belges travailleurs qui déclarent que leur employeur contribue à leur pension. A côté de ça, concernant le troisième pilier, plus de la moitié des Belges interrogés déclarent planifier leur retraite, en plus la pension légale et de l’éventuelle pension complémentaire via l’employeur, en épargnant ou en contractant une épargne pension (déductible ou non) (graphique 6). Sans surprise, ce sont principalement des personnes qui travaillent qui déclarent planifier leur retraite de cette façon. Plus étonnant par contre, 20 % des Belges questionnés, dont principalement des femmes et des jeunes, déclarent ne pas savoir s’ils épargnent ou contractent une épargne pension en vue de leur retraite.

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

18-24 ans

25-34 ans

35-44 ans

45-54 ans

55-64 ans

65 ans et +

4 Qui est responsable d’assurer un revenu aux pensionnés ?

Source : IIS (2019)

Part de la responsabilité (en %) qui devrait être assuré par chaque groupe (moyenne sur l’ensemble des répondants)

L'État Retraité lui-même La famille du retraité Employeur Autre

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21 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Un âge de la pension difficile à estimerUne autre question de l’enquête portait sur les anticipations concernant l’âge de la pension. En moyenne, les Belges s’attendent à prendre leur pension à 64,2 ans. C’est 3,7 ans plus tard que l’âge moyen effectif de sortie du marché du travail qui prévalait en Belgique en 2016 (données OCDE). Il semble donc que les Belges anticipent qu’il ne sera plus possible de bénéficier dans le futur d’un départ à la pension aussi tôt que dans le passé. Et ce constat semble partagé par pas mal d’autres citoyens européens. Ainsi, comme l’indique le graphique 7, l’ensemble des citoyens européens interrogés, anticipent qu’ils prendront leur pension plus tard que l’âge moyen effectif de départ à la pension qui prévalait en 2016.

« 60 % des Belges interrogés s’inquiètent de savoir s’ils auront suffisamment de moyens pour vivre quand ils seront pensionnés…

... et 40 % des Belges estiment qu’ils ne pourront pas bénéficier du même niveau de vie pendant leur pension que celui qu’ils avaient en travaillant. »

€ 1.082 € 1.428 € 2.741 € 698 € 1.076 € 2.346

Hommes Femmes Source : IIS (2019)

€ 0

€ 500

€ 1.000

€ 1.500

€ 2.000

€ 2.500

€ 3.000

Indépendants Salariés Fonctionnaires

Coût moyen d'une maison de repos (€ 1.625)

Seuil de pauvreté (personne isolée) € 1.139

5 Trois Belges non retraités sur cinq estiment que le montant de la pension légale n’est pas su�sant

Niveau moyen de la pension (brut en 2017)

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22 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Si l’anticipation d’un départ plus tardif à la pension semble bien ancrée dans les mentalités, les Belges semblent toujours prévoir un départ à la pension avant l’âge légal. Pour rappel, l’âge légal de la pension est en train d’être modifié en Belgique. Ainsi, jusqu’en 2024, la pension est désormais fixée à 65 ans et elle sera ensuite modifiée à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. En conséquence, pour les personnes qui ont aujourd’hui moins de 55 ans, la pension légale est maintenant fixée à 67 ans. Pour les 55 à 60 ans, l’âge de la pension est fixé à 66 ans. Pour les personnes de plus de 60 ans, l’âge de la pension est fixé à 65 ans.

Comme l’indique le graphique 8, les Belges anticipent de pouvoir prendre leur pension en moyenne trois ans plus tôt que l’âge légal. Cette différence est principalement visible chez les

48 % 36 % 16 %

34 % 49 %

39 % 51 %

40 % 34 %

42 % 40 %

43 % 32 %

45 % 42 %

45 % 41 %

51 % 36 %

53 % 28 %

55 % 34 %

58 % 25 %

64 % 25 %

38 % 39 %

48 % 32 %

18 %

10 %

26 %

18 %

26 %

13 %

14 %

14 %

19 %

12 %

16 %

11 %

23 %

20 %

Europe

France

Roumanie

Pays-Bas

Royaume-Uni

Italie

Espagne

Luxembourg

Allemagne

Belgique

Républiquetchèque

Pologne

Turquie

Australie

États-Unis

Je planifie ma pension Je ne planifie pas ma pension Je ne sais pas

Source : IIS (2019)

6 Importance du pilier 3 de la pension

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23 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

62

63

64

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606162636465666768

60 61 62 63 64 65 66 67 68

8 … Mais ils pensent toujours pouvoir prendre leur pension avant l’âge légal

7 Les Belges, comme les Européens, anticipent qu’il ne sera plus possible de bénéficier dans le futur d’un départ à la pension aussi tôt que dans le passé…

Source : IIS (2019)

Source : IIS (2019)

18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans

Age moyen estimé de départ à la pension (IIS)

Age légal de départ à la pension

AutricheFrance

AllemagneItalie

Luxembourg

Pays-Bas

PologneEspagne

Royaume-Uni

Age

moy

en e

stim

é de

dép

art à

la

pens

ion

(IIS)

Age e�ectif moyen de départ à la retraite (OCDE, 2016)

Belgique

62

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66

67

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606162636465666768

60 61 62 63 64 65 66 67 68

8 … Mais ils pensent toujours pouvoir prendre leur pension avant l’âge légal

7 Les Belges, comme les Européens, anticipent qu’il ne sera plus possible de bénéficier dans le futur d’un départ à la pension aussi tôt que dans le passé…

Source : IIS (2019)

Source : IIS (2019)

18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans

Age moyen estimé de départ à la pension (IIS)

Age légal de départ à la pension

AutricheFrance

AllemagneItalie

Luxembourg

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PologneEspagne

Royaume-Uni

Age

moy

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é de

dép

art à

la

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(IIS)

Age e�ectif moyen de départ à la retraite (OCDE, 2016)

Belgique

travailleurs âgés de 25 à 54 ans, qui imaginent prendre leur pension aux alentours de 64 ans, alors que l’âge légal est fixé à 67 ans. 55 % des Belges entre 18 et 54 ans qui sont prêts à conjecturer sur l’âge de la pension estiment qu’ils pourront prendre leur pension avant leur 66e anniversaire. Parmi ceux-là, 16 % estiment carrément qu’ils pourront prendre leur pension avant leur 61e anniversaire. Force est donc de constater que les anticipations ne sont pas formées en fonction des nouvelles règles concernant l’âge légal de la pension. Les différents régimes de pensions en vigueur dans les passé, ainsi que les exceptions et autres traitements spécifiques pour certaines catégories de travailleurs entretiennent probablement le trouble sur l’âge réel autorisé pour prendre la pension.

Notons que faire une prévision sur l’âge de sa pension n’est pas quelque chose de facile à faire et que beaucoup de personnes voient la pension future comme un concept relativement abstrait. C’est d’ailleurs ce qui ressort de l’enquête, à laquelle un Belge sur trois répond qu’il ne sait pas à quel âge ils pourront prendre leur pension. Par ailleurs, outre les changements dans l’âge légal de la pension qui amènent des incertitudes (que décideront les politiques dans le futur ?), les prévisions sur l’âge de la pension se révèlent souvent erronées a posteriori, suite à des raisons non prévisibles tels que la maladie, une certaine discrimination envers les travailleurs plus âgés sur le marché du travail ou une situation économique compliquée qui poussent à modifier le moment du départ à la pension. •

« Les Belges estiment que l’État, l’employeur, le retraité lui-même et sa famille sont tous responsables d’assurer la situation financière des retraités. »

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24 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Pour paraphraser Mark Twain : « L’histoire ne se répète pas… mais elle rime ». Il en va de même avec la croissance économique et les rallyes boursiers. Eux aussi répondent à des cycles dont le phasage se révèle extrêmement utile lorsqu’il s’agit de déterminer l’allocation d’actifs des portefeuilles d’investissement et le style d’investissement privilégier. Le cycle en cours étant en passe d’entrer dans sa phase de maturité, le ratio risque/rendement des actifs à risque tend à augmenter. Mieux vaut, dès lors, privilégier les actifs de « qualité ». Ce qui revient à préférer les grandes aux petites capitalisations, les actions défensives (comme les soins de santé) aux actions cycliques, les actions « value » aux actions de croissance, les métaux précieux aux métaux industriels et les emprunts d’État les plus sûrs aux obligations d’entreprises

Le cycle d’investissement est une valse à quatre tempsL’activité connaît des hauts et des bas. Derrière cette lapalissade se cache pourtant un concept qui permet aux investisseurs d’en déduire l’état de maturité du cycle boursier. Il s’agit du potentiel de croissance économique, qui varie en fonction de la croissance de la population active. Les gains de productivité qui en découle constituent en quelque sorte la colonne vertébrale autour de laquelle varie la croissance réelle de l’économie. Si l’on veut schématiser, un cycle économique classique se décompose en quatre phases :

• La première phase (phase I sur le graphique) est caractérisée par une croissance inférieure à son potentiel de long terme et de faibles pressions inflationnistes ;

• Ensuite, la croissance accélère et dépasse son potentiel, ce qui génère des tensions inflationnistes (phase II) ;

• Puis la croissance décélère tout en restant supérieure à son potentiel (phase III) ;

• Enfin, la croissance repasse sous son potentiel et les tensions inflationnistes finissent par se dissiper (phase IV).

L’écart de croissance économique par rapport à son potentiel de long terme (ou « output gap ») n’est pas suivi que par les investisseurs. Il est aussi surveillé par les banques centrales, dont le rôle est d’assurer la stabilité de l’inflation à long terme. Elles durcissent leur politique monétaire, en remontant leurs taux d’intérêt, quand les menaces inflationnistes augmentent. Les banques centrales l’assouplissent quand les tensions inflationnistes s’atténuent et que les risques de récession commencent à se matérialiser.

Luc Charlier, Investment Strategy Specialist

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Investir

Le cycle d’investissement est une valse à quatre temps

Dans la pratique, il est d’ailleurs plus facile pour l’investisseur de suivre l’évolution des taux directeurs des banques centrales - en particulier ceux de la Réserve fédérale US (Fed) - que l’écart de production (output gap) lui-même, pour interpréter le cycle d’investissement. On considère d’ordinaire que ledit cycle d’investissement commence par un point bas majeur des actions (phase I), qui intervient pendant la phase de baisse des taux de la Fed. Ce point bas se matérialise lorsque le cours moyen des actions est inférieur à sa moyenne mobile à 200 jours. La phase II débute quand la Fed remonte ses taux, la phase III lorsqu’elle met un terme à son processus de resserrement monétaire. La phase IV débute quand la Fed desserre l’étau et que le cours moyen des actions touche un point haut majeur (au-dessus de la moyenne mobile à 200 jours).

Au cours des deux premières phases, les actifs à risque sont soutenus par la croissance économique et une moindre volatilité des cours, même si le relèvement des taux d’intérêt freine progressivement le dynamisme des acteurs économiques. À l’inverse, au cours des deux dernières phases, les investisseurs se raccrochent à la baisse des taux et les espoirs de reprise économique qu’ils suscitent. Mais le fait que les profits des sociétés soient malmenés attise la volatilité sur les marchés financiers et pèse sur la performance des actifs à risque.

Quand on superpose le cycle des actions et le cycle économique, on constate aussi que le marché des actions tend à anticiper le moment où l’économie va entrer dans une phase de croissance ou de ralentissement. Le haut de cycle boursier intervient généralement un trimestre avant le sommet du cycle économique, alors que le point bas du cycle boursier précède d’environ deux trimestres le creux conjoncturel. Hausse des taux de la Banque Centrale

Baisse des taux de la Banque Centrale

Croissance économique Baisse des taux d'intérêt

Tendancedu PIB

Phase I

Phase II Phase III

Phase IV

PIB

Le cycle des actifs

Vente Matières Premières

Tendancedu PIB

Phase I

Phase II Phase III

Phase IV

PIB

Secteurs

Tendancedu PIB

Phase I

Phase II Phase III

Phase IV

PIB

Styles

CycliquesPetites capitalisations

Growth

Grandes capitalisationsDefensivesValue

CycliquesPetites capitalisations

Growth

Grandes capitalisationsDefensives

Tendancedu PIB

Phase I

Phase II Phase III

Phase IV

PIB

Source : Recherche Amundi

Vente Actions

Vente Obligations

Energieet ressources de base

Consocyclique

Investissementet technologie

AchatObligations

Consonon cyclique

Soins de santé, télécommunication et services publics

Banqueset assurances

Matières

Préférer les liquidités

Achat ActionsPremières

Achat

1 Le cycle de l’investissement

« L’enchaînement de ces quatre phases est d’une régularité de métronome mais chacune d’elles peuvent être plus ou moins longues suivant les cycles. »

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26 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Une valse à quatre tempsSi l’on élargit l’analyse aux principales classes d’actifs, on constate que la phase I, dite de retournement du cycle à la hausse, est logiquement marquée par une nette appréciation des actions. La phase II, que l’on peut définir comme la phase de croissance, est marquée par une hausse du prix des matières premières. Dans le même temps, les obligations souveraines font pâle figure, à l’exception de celles qui sont indexées sur l’inflation. Ces dernières performent généralement aussi en phase IV lorsque les taux réels diminuent. La phase III correspond au retournement du cycle arrivé à maturité. Elle se caractérise par un infléchissement de la rentabilité des actifs risqués et une plus grande corrélation entre les classes d’actifs. Enfin, la phase de correction (phase IV) se révèle particulièrement destructrice de valeur pour les actifs à risque. Les obligations d’État, l’or et le dollar jouent alors leur rôle de valeur-refuge.

Sous l’angle des styles d’investissement, les actions des entreprises peu capitalisées tendent à surperformer les grandes capitalisations dans les phases I et II. Elles tendent à sous-performer dans les phases III et IV. Même son de cloche pour les actions « value » (dotées de faibles valorisations) par rapport aux valeurs « growth » (de croissance), ainsi que pour les actions cycliques par rapport aux actions défensives.

Au niveau sectoriel, la phase I est propice aux financières et aux biens de consommation durable. La phase II profite davantage à la technologie, aux valeurs industrielles et à l’énergie. En phase III et jusqu’au nouveau point bas des actions, ce sont principalement

les actions défensives (consommation non cyclique, télécoms et services publics) qui parviennent à tirer leur épingle du jeu.Au sein des matières premières, le pétrole et les métaux industriels tendent à surperformer les métaux précieux en phase I et II, alors que les métaux précieux, plus défensifs, surperforment en phase III et IV.

Un cycle quasi à maturité…L’enchaînement de ces quatre phases est d’une régularité de métronome mais chacune d’elles peuvent être plus ou moins longues suivant les cycles. Pour ce qui est du cycle actuel, le rallye (phase I et II) des actions mondiales est tout bonnement le plus long de l’histoire. En grande partie grâce aux liquidités records injectées par les banques centrales pour contrecarrer la crise financière de 2007-2008, les bourses s’inscrivent dans une tendance haussière depuis début mars 2009 ! Mais, après 10 ans de hausse et un accroissement de leur capitalisation de près 45.000 milliards de dollars, les actions sont en passe d’entrer - voire sont déjà - dans la phase de maturité : entre la phase II et la phase III.

La Fed a, en effet, déjà relevé ses taux à neuf reprises depuis fin 2015 (de 0,25 % à 2,5 %). De l’aveu même de son chef de file, Jerome Powell, la Réserve fédérale US se rapproche de la fin de son cycle de resserrement monétaire. Pour preuve, l’objectif médian de taux à long terme des membres du comité de politique monétaire de la Fed table sur un taux de 2,75 %.

Par ailleurs, les principales banques centrales (Fed, BoJ, BoE et BCE) tentent de tourner progressivement la page de leurs programmes

2018201720162015201420132012201120102009200820072006

2.5000

1.5000

16.0000

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4.00

2.00

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1.8587

12.8808

2.80

1.4391

Index (MSCI ACWI Index) P/B P/E P sale eq FR - Weekly 06Jan2006-21Jan2019Copyright© 2019 Bloomberg Finance L.P.

31-Jan-2019 10:09:28

Ratio cours/valeur d’inventaire attendue

Ratio cours/bénéfices attendus

Rendement des dividendes attendus

Ratio cours/ventes attendues

Moyenne historique = 1,22

Moyenne historique = 2,7

Moyenne historique = 12,8

Moyenne historique = 1,75

2 Les valorisations des actions mondiales n’ont plus été aussi attractives depuis 2016 (indice MSCI Monde)

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Investir

d’assouplissements quantitatifs. Ces programmes, qui se sont matérialisés par des rachats massifs d’actifs, ont fait gonflé leur bilan de 180 % entre 2009 et début 2018. Mais l’année passée, et ce pour la première fois depuis près de 10 ans, leur bilan cumulé s’est dégonflé de 10 %. Pour peu que les banquiers centraux poursuivent dans cette voie, les actifs à risque (en particulier les actions et les matières premières, surtout les plus cycliques d’entre elles) ainsi que les obligations à haut rendement, risquent de pâtir de cette contraction de la liquidité (voir graphique).

… qui plaide pour les actifs de « qualité La phase III est en quelque sorte la phase de préparation à la correction du cycle. Certes, elle peut très bien s’enclencher alors que les marchés d’actions sont encore en forte hausse. C’est, en effet, dans cette phase que peuvent se matérialiser des bulles - sauf en 1987 quand le krach a eu lieu en phase II. Alors que la valorisation des actions est déjà élevée et que le cycle touche à sa fin, les flux de capitaux peuvent se révéler plus vigoureux que la croissance des bénéfices. Ils peuvent se concentrer sur un actif « qui fait rêver » mais dont la liquidité n’est pas suffisante pour affronter de brusques et importants débouclages de positions, comme ce fut le cas en 1998-2000 avec les valeurs internet.

Aujourd’hui, on ne peut pas dire que l’on soit dans ce cas de figure, les valorisations des actions étant revenues à leur niveau moyen de long terme (voir graphique).

On ne peut pas non plus affirmer, sauf à considérer un choc exogène imprévu, que la récession est déjà à nos portes. Aux Etats-

Unis, la probabilité d’une récession est, selon la Fed, de l’ordre de 20 %. Mais on observe tout de même un fléchissement de l’activité industrielle et d’importantes révisions à la baisse des prévisions bénéficiaires, le tout sur fond d’instabilité politique et géopolitique. Associé à des banques centrales moins accommodantes, cela risque tout de même de raviver la volatilité des actifs financiers. En dépit de quelque sursauts en 2018, la volatilité reste inférieure à sa moyenne de long terme.

Comme cette perspective est de nature à rendre moins séduisant le ratio risque/rendement des actifs à risque, mieux vaut donc privilégier les actifs de « qualité ». Ce qui revient à préférer :

• les grandes capitalisations par rapport aux petites ; • les actions défensives (comme les soins de santé) par rapport

aux cycliques ; • les actions « value » par rapport aux actions de croissance ; et • les métaux précieux aux métaux industriels.

Sur le terrain obligataire, les taux de la Fed ont atteint leur point haut. L’écart entre les taux à court et long terme est virtuellement nul, voire négatif, ce qui est généralement anno nciateur d’un ralentissement économique, voire d’une récession. Les emprunts d’État les plus sûrs et les placements monétaires s’avèrent plus attractifs que les emprunts d’entreprises (surtout les papiers à haut rendement), qui risquent de connaître une hausse de leur taux de défaut et de leur prime de risque. Quant aux obligations indexées sur l’inflation, elles devraient bénéficier de la baisse des taux réels qui interviendra dans la phase IV du cycle en cours. •

AEJCBBS G Index (G3 Cenbank Balance Sheets) asset bk cent aq FR - Daily 02Jan200Copyright© 2019 Bloomberg Finance L.P. 31-Jan-2019 10:09:28

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14.000

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6.000

4.000

14.262

Indice MSCI Monde (dernier cours, échelle de droite)Bilan combiné des principales banques centrales(Fed, BCE, BoJ, milliards deUSD,echelle de gauche)

Points d'indiceMilliards de USD

Début du cycle de baissedu bilan de la Fed

3 L’évolution des cours boursiers est fortement influencée par celle du bilan des banques centrales

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28 Outl ine I Pr intemps 2019

DossierInvestir

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29 Outl ine I Pr intemps 2019

L’accord de Paris sur le climat, basé sur le consensus scientifique qu’il faudrait ramener nos émissions de gaz à effet de serre 76 % sous leur niveau de 1990 pour limiter le réchauffement climatique du siècle à 1,5 °C, est très ambitieux. Compte tenu de la croissance économique attendue, si rien n’est fait les émissions de l’humanité pourraient doubler d’ici à 2050. À défaut de progrès technologiques continus, ces objectifs ne pourront être atteints en changeant seulement notre mix énergétique. Pour répondre à la fois à ce besoin continu d’innovation et à ce changement de mix énergétique, tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer, à commencer par les politiques énergétiques et fiscales.

La technologie peut-elle nous protéger du changement climatique ?

À l’origine, il y eu Kyoto Il y a 22 ans, en 1997, 37 pays industrialisés ont signé le protocole de Kyoto, premier accord international reconnaissant les effets néfastes d’une montée des températures à la surface de la planète et visant à la limiter en réduisant leurs émission de gaz à effet de serre (GES). Il a fallu 8 ans, jusqu’en 2005, pour que l’accord entre en vigueur. En l’absence de la Chine, des États-Unis et du Canada, les efforts étaient loin d’être complets mais au moins la volonté était-elle là. L’objectif consistait à avoir réduit les émissions de gaz à effet de serre de 5 % par rapport aux niveaux de 1990 avant 2012. Il a été largement atteint, grâce à l’effondrement du bloc de l’est où les fermetures en série d’usines se sont soldées par une réduction d’environ 40 % des émissions de GES. Ce choc a permis de compenser le manque d’efforts des autres pays : si l’objectif de 5 % a été dépassé (-24 %), on estime que la plupart des pays étaient en deçà de l’objectif (4 % en moyenne). Cependant, comme seuls 37 pays étaient concernés, la part des émissions globales couvertes par Kyoto était limitée. Lorsqu’il a été reconduit en 2012, Chine, Japon, Canada, USA et Russie manquaient toujours à l’appel. En fait, seules 15 % des émissions globales étaient concernées par l’accord.

Julien Manceaux Senior Economist

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30 Outl ine I Pr intemps 2019

DossierInvestir

Kyoto en Belgique Notons qu’en 2012, la Belgique avait ramené ses émissions de GES 18 % sous leur niveau de 1990. Il faut cependant noter que l’objectif de Kyoto de 5 % n’était guère contraignant. Avec la désindustrialisation du pays, la plupart des sources d’émissions de GES en Belgique étaient en réalité déjà à leur objectif en 1997 lors de la signature de l’accord. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale était déjà retombée de 26 % à 23 % entre 1990 et 1997 et jusqu’à 17 % en 2012. Il y avait néanmoins encore fort à faire dans certains secteurs, notamment le transport et le chauffage. Or, les émissions de GES ont augmenté dans les transports (+7 % entre 1997 et 2012 contre un objectif de -15,7 %) et n’ont que marginalement baissé pour le chauffage résidentiel (voir graphique 1).

Finalement, si l’objectif belge était de réduire les émissions annuelles de 12 mégatonnes entre 1997 et 2012, elles ont finalement baissé de 30 mégatonnes, ce qui ramenait les émissions totales de GES belges 18 % sous leur niveau de 1990. Il serait malhonnête de lier l’entièreté du résultat à la désindustrialisation et à nier l’existence d’efforts, notamment en matière de conscientisation. De plus, dès 2004, des objectifs en matière :• d’éolien en mer du nord1 ; • de fin des centrales à charbon, qui ont cessé

de fonctionner en 2016) ; • d’introduction de carburants bio2 ; • d’introduction de labels énergie supplémentaires

en électroménager (A+, A++, A+++) ; • des premières mesures « vertes » en matière de voitures de

société ;• des subsides à l’isolation pour les particuliers.

Cependant, 8 ans plus tard, en 2012, des défis majeurs demeuraient : comment limiter les émissions dans le domaine du transport (21 % des émissions en 2012), du chauffage résidentiel (14 % des émissions en 2012) et de la production d’énergie qui demeurait en 2012 la seconde source d’émissions de GES après les transports (19,3 % soit encore 23 mégatonnes par an).

La COP21 et l’accord de ParisAprès une première prolongation des accords de Kyoto, l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’est penchée sur la préparation de l’accord - plus ambitieux - de Paris sur le climat. L’accord de Paris sur le climat, négocié lors de la COP21 en 2015, engage quant à lui 196 pays. Vingt ans après Kyoto, le Canada, la Chine, le Japon et - jusqu’en décembre 2020 au moins - les États-Unis font cette fois partie de l’accord. Ce dernier prévoit de limiter les émissions de GES de manière à ce que le réchauffement climatique soit limité à 2 °C maximum (et 1,5 °C idéalement) en moyenne par rapport aux niveaux préindustriels - donc le début du 19e siècle - d’ici à la fin du siècle.

1 En 2004, il était prévu que le « Thorntonbank » en mer du Nord interviendrait pour environ 5 % des besoins nationaux en électricité en 2010. Mis en service à partir de 2008, il ne fournissait pas 5 % des besoins en 2010. Néanmoins, il continue de se développer. Aujourd’hui, Belgique dispose d’une zone de 225 km² sur le Thorntonbank, qui réunit 9 parcs éoliens (4 opérationnels, 3 en construction, 2 en projet). D’ici 2020, cette zone - proche de la frontière néerlandaise - comptera 230 éoliennes pour une puissance totale de 2.200 MW. De quoi couvrir 10 % des besoins en électricité de la Belgique. A noter qu’un nouveau plan octroie une deuxième et nouvelle zone de 221 km² - proche de la frontière française - pour y accueillir, à partir de 2020, 200 nouvelles éoliennes, ce qui doublerait la puissance offshore belge pour atteindre au total 4.000 MW (soit 4 GW ou l’équivalent en puissance de 4 réacteurs nucléaires). Source : Renouvelle.be

2 L’objectif était de mettre sur le marché des carburants contenant jusqu’à 5,75 % de composants bio en 2010 ainsi que des incitants fiscaux destinés à rendre plus intéressante l’utilisation de carburants bio par rapport aux carburants classiques. Ces incitants sont restés en vigueur de 2005 à 2013, jusqu’à ce qu’une Directive Européenne soit mise en place, transposée en 2016. Ainsi, au premier janvier 2017, selon l’Arrêté Royal du 21/7/16, « Toute société pétrolière enregistrée est tenue de garantir et de prouver que les volumes d’essence qu’elle met annuellement à la consommation contiennent au moins un volume nominal de bioéthanol pur ou sous forme de bio-ETBE correspondant à un pourcentage de 8,5 % en volume ».

-15.000

-12.000

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-3.000

3.000

0

Réductions réalisées en 2012 par rapport au niveau de 1990E�ort de réduction de GES requis en 1997 par rapport au niveau de 1990

Source : Plateforme fédérale Climat.be

1 Le processus de Kyoto en Belgique : baisse des émissions 1990-2012

Transport Bâtiments(tertiaire)

Déchets Agriculture Énergie Bâtiments(résidentiels)

Industrie

« Pour la Belgique, l’accord de Paris implique de faire passer les émissions de CO2 de 114 Mt en 2017 à entre 34 et 47 Mt en 2050. »

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31 Outl ine I Pr intemps 2019

Paris dans le mondePour limiter le réchauffement planétaire à 2 °C sur le siècle, le consensus scientifique sur lequel se base l’accord montre qu’il faudrait revenir à des niveaux d’émissions de GES 50 % inférieurs à leur niveau de 1990 d’ici 2050, voire de 65 % pour atteindre la cible des 1,5 °C. Il existe un objectif intermédiaire de 35 % en 2030.

L’objectif est pour le moins ambitieux. L’Agence Internationale de l’Energie (IEA) estime que rien qu’en prenant les émissions de CO2, l’humanité en rejette dans l’atmosphère 33 gigatonnes par an contre 22 en 1990. Une baisse de 50 % à 65 % reviendrait donc à ramener ces émissions de CO2 à respectivement 11 ou 8 gigatonnes par an à l’horizon 2050, et 21 à 18 gigatonnes par an en 2030. Par rapport au niveau de 2017 (33 GT), cela représente des baisses de 35 % en 2030 et de 67 % à 76 % en 2050.

Or, ce n’est pas au niveau d’émissions enregistré aujourd’hui qu’il faut comparer ces niveaux « idéaux », mais à celui qui serait atteint si rien n’était fait. La croissance économique est là, accompagnant celle de la population mondiale, qui devrait passer de 7,4 à 9,8 milliards d’êtres humains d’ici à 2050. Sans gains d’efficacité au niveau de l’utilisation de l’énergie par l’humanité, une récente étude d’ING3 - se basant sur des données de l’IEA, de l’ONU et de l’OCDE - a estimé les rejets supplémentaires en 2050 à 34 gigatonnes par rapport à 2017, en supposant une croissance mondiale moyenne de 2,8 % par an d’ici à 2050. Autrement dit, des rejets de 67 gigatonnes par an en 2050, de quoi porter le réchauffement climatique au-delà des 6 °C.

La technologie joue un rôle crucial…Heureusement, il n’y a aucune raison pour que les gains d’efficacité au niveau de l’utilisation de l’énergie soient nuls dans les prochaines années. En effet, depuis 2002, l’efficacité énergétique (la demande énergétique par unité produite) a progressé dans tous les secteurs, notamment dans l’industrie (de 1,9 % par an), mais également dans les transports. Sur base de scénarios de l’AIE, la même étude d’ING a calculé que pour compenser les effets de la croissance sur les émissions de CO2 (et donc éviter 34 gigatonnes de CO2 par an en plus dans l’atmosphère en 2050), il faudrait que la progression de l’efficacité énergétique augmente de 35 %. Par exemple, au lieu de voir la quantité d’énergie utilisée par unité produite dans l’industrie diminuer de 1,9 % par an comme pendant les 15 dernières années (ce qui ferait -49 % entre 2017 et 2050), il faudrait voir une diminution de 2,6 % par an (soit une réduction de 58 % - voir graphique 2).

Le rôle de la technologie est ici crucial. Dans le transport routier, le développement de flottes de camions au gaz naturel est une avancée mais insuffisante (-20 % d’émissions) alors que le bio-méthane fait mieux (-90 %). A plus long terme, des flottes de camions autonomes et électriques pourraient prendre la route. Ensemble, il est possible que leur part de la flotte globale passe de 0,3 % à 15 % d’ici 2030. La flotte maritime pourrait voir le même type de développement mais sans doute plus lentement au vu du temps plus long d’amortissement et de remplacement des navires. Par ailleurs, la flotte de voitures électriques pourrait rapidement augmenter à partir de 2024, date à laquelle elles seront compétitives avec les voitures à essence dans la plupart des pays européens. Dans le cas où la quasi-totalité de la flotte mondiale d’automobiles serait électrique en 2050, l’énergie nécessaire au kilomètre parcouru serait moindre de 36 % (graphique 2). Pour le chauffage dans le résidentiel et le secteur tertiaire, de larges gains d’efficacité pourraient déjà être atteints avec les technologies actuelles d’isolation et de chauffage. Accélérer l’innovation permettrait là de doubler l’efficacité énergétique.

2,8 % de croissance par an d’ici 2050, ça représente quoi ?

Dans les transports, cela représenterait environ : • 700 millions d’automobiles en plus par

rapport au 1,1 milliard déjà en circulation en 2017 (+58 % ou 1,4 % par an) ;

• 30 millions de camions supplémentaires par rapport aux 59 millions déjà en circulation en 2017 (+53 % ou 1,3 % par an) ;

• trois fois plus de passager-kilomètres aériens (+218 % ou 3,6 % par an) ;

• 26.000 navires supplémentaires (+30 % ou 0,8 % par an)4.

Dans le résidentiel, la croissance rapide de la classe moyenne dans les pays émergents, en particulier en Asie, devrait faire plus que doubler (+146 %) la demande d’énergie venant des habitations, responsables aujourd’hui déjà de 10 % des émissions de GES globales.

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32 Outl ine I Pr intemps 2019

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… mais insuffisant si elle ne permet pas de changer aussi le mix énergétiqueCependant, la technologie ne peut pas tout. En effet, si les hypothèses de croissance sont vérifiées, cela ne suffirait « qu’à » compenser l’impact de cette croissance. En 2015 nous serions toujours à environ 33 gigatonnes de CO2 rejetés chaque année dans l’atmosphère (contre un objectif de 11 dans les accords de Paris), et ce en dépit des gains d’efficacité. Autrement dit, même une forte accélération de l’efficacité énergétique via les technologies ne permettra pas, à elle seule, d’atteindre l’objectif de réduction fixé par l’accord de Paris.

Parallèlement à ces gains technologiques, un changement dans notre mix énergétique est donc nécessaire, et ce pour deux raisons. Premièrement, la production d’énergie est l’activité humaine la plus polluante et comptait pour 39 % des émissions de CO2 mondiales en 2017 (13 gigatonnes - voir graphique 3). Deuxièmement, l’augmentation de l’efficacité énergétique implique un passage quasi systématique à l’électrique dans l’industrie et les transports qui va mettre nos capacités de production d’énergie à rude épreuve. En effet, une voiture électrique est peut-être propre, mais si l’électricité nécessaire à son fonctionnement est produite par une centrale à charbon, elle ferait sans doute mieux de rouler au diesel.

Le défi du « tout électrique »Une modification du mix énergétique de l’humanité est nécessaire pour : • atteindre une réduction de 22 gigatonnes par an en 2050 des

émissions annuelles de CO2, tout en répondant à la forte hausse de la demande d’électricité (celle qu’implique la réduction de 34 gigatonnes induite par les gains d’efficacité énergétiques décrits plus haut) ; et ainsi

• limiter les émissions à 11 gigatonnes de CO2 en 2050 pour atteindre les objectifs de la COP21.

À l’heure actuelle, la production mondiale d’énergie répond à des besoins chiffrés à environ 20.000 Twh par an (soit 20.000 milliards de kilowattheure). Si nous tenons compte de la croissance économique et du shift électrique requis pour augmenter l’efficacité énergétique des différents secteurs (industrie, chauffage, transport), les besoins devraient atteindre 52.000 Twh en 2050.

38 % de la production actuelle d’énergie mondiale est encore assurée par des centrales au charbon : des proportions qui vont de 75 % en Inde ou 66 % en Chine à 35 % en Allemagne, 31 % aux États-Unis et 1 % en France ou 0 % en Belgique. En fait, au total, deux tiers proviennent d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole, etc.). L’hypothèse de voir 52.000 Twh produits avec le même mix fait donc froid dans le dos. En réalité, pour parvenir aux 22 gigatonnes d’émissions en moins requises, il faudrait inverser ce mix énergétique et atteindre deux tiers de la production par des énergies renouvelables. Autrement dit, pour le secteur producteur d’énergie, le défi est de passer de 13 gigatonnes (39 % de 33 GT émis globalement en 2017, voir graphique 3) à 3,3 GT en 2050 (30 % de 11 GT). Le défi est de taille : la production doit faire plus que doubler (de 20.000 à 52.000 Twh) tout en étant 10 fois moins polluante.

Cela impliquerait notamment de faire passer la production d’énergie solaire de 1,3 % du mix mondial actuel à 33 % (soit de 328 Twh à 17000 Twh5) et celle de l’éolien de 5 % du mix actuel à 33 % (soit de 1 Twh à 17 Twh) en 2050. Là aussi, les nouvelles technologies pourraient aider l’humanité, notamment dans le solaire, avec de nouveaux types de batteries par exemple, ou d’une accélération de la croissance des rendements des panneaux solaires. Toujours limités à 44% pour les plus performants aujourd’hui, la plupart des panneaux installés ont des rendements inférieurs de moitié.

3 https://think.ing.com/reports/technology-the-climate-saviour/4 On tient compte ici du fait que les imprimantes 3D devraient limiter la croissance de la flotte, ainsi que

la croissance naturelle de la taille des navires.

2017 2050

2 Deux scénarios pour les gains d’e�cacité en énergie par secteur

Source : ING, AIE

(1) Baisse de la quantité d’énergie nécessaire par unité produite ou kilomètre parcouru si les gains d’e�cacité énergétique continuent au rythme des 15 dernières années (innovation technologique « normale »)(2) Baisse de la quantité d’énergie nécessaire par unité produite ou kilomètre parcouru si les gains d’e�cacité énergétique s’accéléraient de 35 % par rapport au rythme des 15 dernières années (innovation technologique « rapide »)

40 %

50 %

60 %

70 %

80 %

90 %

100 %

53 %

61 %

72 %67 %

42 %

51 %

64 %

58 %

Industrie (1) Immobilier (1) Automobile (1) Camions (1)Industrie (2) Immobilier (2) Automobile (2) Camions (2)

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33 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

La modification du mix énergétique de la Chine est également important. Par exemple, la Chine prévoit de multiplier sa capacité éolienne (équivalente aujourd’hui à celle de l’UE, soit 150 GW) par 4 entre 2016 et 2040 et sa production solaire par 10 sur la même période. Elle atteindrait ainsi en 2040 l’équivalent de 10 fois la capacité de production actuelle d’électricité de la France rien qu’en énergie renouvelable. En parallèle, la Chine ne se refuse pas au nucléaire qui devrait continuer de progresser alors que la capacité de production par charbon devrait stagner et voir sa part baisser de 60 % à 30 % dans le mix énergétique chinois.

On le voit, les engagements pris à Paris par les principaux États ont un niveau d’ambition inégalé dans l’histoire de l’humanité, et la technologie seule ne nous sauvera pas. Cependant, sans elle, il nous sera impossible de modifier le mix énergétique

L’accord de Paris en BelgiqueLe succès de Kyoto en Belgique était plus dû à la désindustrialisation caractéristique de notre stade de développement qu’à nos efforts collectifs, sans pour autant que ceux-ci n’aient pas eu d’effet. Cependant, au niveau global, le fait de produire ailleurs les biens industriels que nous utilisons n’a rien fait pour améliorer les émissions de GES de l’humanité. De plus, d’ici à 2050, on pourra moins compter sur la désindustrialisation du pays que sur les gains d’efficacité de l’industrie qui subsiste.

Pour la Belgique, l’accord de Paris implique de faire passer les émissions de CO2 de 114 Mt en 2017 à entre 34 et 47 Mt en 2050 (-60 %/-70 % par rapport à 2017, -67 %/-76 % par rapport à 1990 pour un scénario de +2 °C/+1,5 °C). Comme le reste du monde, la Belgique devra dès lors s’appuyer à la fois sur une politique de gains

d’efficacité énergétique et un changement de son mix énergétique. On notera qu’une coalition de huit pays volontaristes s’est formée, avec notamment nos voisins, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France pour appeler à un rehaussement des ambitions climatiques européennes et à une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici déjà 2030 sans que la Belgique les rejoigne.

Jusqu’ici, contrairement à la plupart des pays européens, la Belgique n’a d’ailleurs pas d’autre plan pour concrétiser l’accord de 2015 que ceux imposés par la Commission européenne. L’ampleur du défi et des attentes de la population (démontrées dernièrement dans la rue) plaident certes pour un plan ambitieux. Mais c’est surtout le fait que sans la collaboration de tous les acteurs (consommateurs, producteurs et politiques) il sera impossible d’être à la hauteur du défi qui implique l’urgence d’une coordination. Certains acteurs l’ont bien compris en signant en février 2019 l’initiative « Sign for my Future »6. ING en fait partie. Et vous ?

La plupart des entreprises n’ont pas attendu et beaucoup développent des solutions qui permettront aux défis technologiques futurs d’être relevés (voir notre interview de Solvay à la page 34, également signataire de « Sign for my Future »). L’industrie ne pourra cependant agir seule : en tant que consommateur, il faut se rappeler que 30 % des émissions belges viennent du chauffage de nos habitations et de nos automobiles. Cet état de fait est appelé à évoluer, tout comme nos habitudes d’investissement. C’est ainsi qu’ING propose des fonds d’investissements « soutenables » composés uniquement d’entreprises telles que Solvay, qui ont une véritable politique en matière de lutte contre le changement climatique. •

Pour plus d’informations, consultez notre site à l’adresse https://www.ing.be/fr/retail/investing/investments/sustainable-investment

5 A noter qu’à l’heure actuelle l’AIE n’attend la part du solaire en 2050 dans le mix énergétique mondial qu’à 16 % en 2050.

6 https://signformyfuture.be

0,143 GT 0,114 GT 33 GT 11 GT

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

2 3.9

19 16.210 16

10.4 10.8

33.8 29

2522

14.3 22.5

2632

20.5 17.6

3930

3 Émissions de CO2 par secteur - Belgique et monde

Autres Bâtiments Agriculture Industrie Transports Énergie

BE_1990 BE_2017 MONDE_2017 MONDE_2050

Source: ING, AIE, federaal platform Klimaat.be

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34 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

En septembre 2018, Solvay annonçait son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’un million de tonnes d’ici 2025 par rapport à 2017. Est-ce la solution pour freiner le changement climatique ? Comment en mesurer les effets ? Maria Alcon Hidalgo (Treasurer and Insurance Director) et Michel Washer (Deputy Chief Sustainability Officer) chez Solvay, répondent à nos questions.

Solvay à la pointe des solutions durables

Pour une entreprise qui fait partie des ‘gros émetteurs’ de l’industrie chimique, cet objectif de réduction est très ambitieux. Mais Solvay va encore plus loin : l’entreprise a en effet la volonté de réduire ses émissions quelle que soit la croissance de ses ventes. Cette déconnexion totale entre croissance commerciale et empreinte environnementale est une première. Pourquoi cette réduction ‘en absolu’ ? « Parce que c’est ce dont la planète a besoin. Quoi qu’il arrive, nous devrons nous plier à ses exigences », avance Michel Washer.

SPM : une méthode d’analyse novatrice Comment mesurer les effets des solutions durables élaborées par Solvay ? L’entreprise a développé une méthodologie originale, le Sustainable Portfolio Management (SPM). Une matrice d’analyse qui mérite que l’on s’y attarde. Elle concerne deux dimensions : d’un côté, l’empreinte environnementale du procédé de production, de l’autre l’acceptabilité par le marché.

Le premier axe analyse tous les impacts environnementaux cradle to gate, comme les émissions de CO2 et de produits toxiques, la consommation d’eau et d’énergie, l’utilisation des sols, etc. « Ensuite, nous monétisons ces différents impacts », détaille Michel Washer, « nous attribuons à chacun un prix reflétant le coût pour la planète. » L’empreinte environnementale complète ainsi obtenue s’exprime en euros par tonne de produit, à comparer au prix du produit. « Cette valeur représente pour nous une échelle de risque relative », précise Maria Alcon. « Si l’empreinte de notre produit représente moins de 10 % de son prix, il y a très peu de chances que le client le substitue en raison d’un impact environnemental trop important. En revanche, si elle est de 100 % ou plus, ce risque est probable. »

L’acceptabilité par le marché est évaluée à l’aide d’un questionnaire classant les produits sur l’axe horizontal de la matrice d’analyse SPM. À l’extrême gauche, les produits perçus comme problèmes, à l’extrême droite ceux qui présentent des avantages. Certaines questions sont très techniques, d’autres entièrement liées à la perception de l’utilisateur final. « C’est ce

Maria Alcon Hidalgo et Michel Washer

Dossier

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Investir

qui distingue la méthode SPM d’autres méthodologies », affirme Michel Washer. « Même si la science a démontré la qualité d’un produit, si le marché n’en veut pas, nous ne le vendrons pas. Pour que ce produit soit classé tout en haut à droite de notre matrice à deux axes, nous devons démontrer qu’il représente une réelle solution. Que ce produit, dans cette application, permet par exemple de réduire les émissions de CO2 de 10 %. »

Le lien avec la croissanceAutre raison pour laquelle Solvay peut à juste titre être fier de sa méthode SPM : elle permet d’établir le lien avec la croissance. « Les produits classés parmi les solutions connaissent trois fois la croissance moyenne du groupe. Ceux qui font partie des challenges ont une croissance négative », souligne Maria Alcon. Très loin du green washing, il s’agit donc d’une véritable méthode d’analyse de risques et d’opportunités.

Mener la lutte sur quatre frontsCertaines estimations indiquent que les nouvelles technologies pourraient contribuer à 50 % aux efforts consentis pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris, et ce grâce à des gains en efficacité. Pour Solvay, il est clair que l’efficacité énergétique est la solution durable qui a le plus d’impact sur la réduction des gaz à effet de serre. Au sein de l’entreprise, Solwatt rassemble tous les projets visant à améliorer cette efficacité, tant sur le plan de la production que de la consommation énergétiques.

Outre ce premier combat, Michel Washer identifie trois autres chantiers :• La production d’énergies propres. Solvay effectue de nombreuses

recherches sur les batteries ;• La transition des énergies plus émettrices vers celles qui le sont

moins. Un passage qui devra nécessairement se faire étape par étape ;

• Changer les mentalités : « C’est ce que nous avons tenté de faire avec Solar Impulse », indique Maria Alcon. « Le message n’est pas ‘Un jour, tous les avions voleront à l’énergie solaire’, mais ‘si nous pouvons faire voler un avion sans carburant, imaginez ce que nous pouvons faire au sol’… »

Le rêve est permisChez Solvay, on se montre optimiste quant aux solutions technologiques qui pourraient être mises en œuvre au cours des 15 prochaines années et qui auraient un impact réel sur les émissions de gaz à effet de serre. Maria Alcon : « L’innovation progresse. Un smartphone est aujourd’hui 1.000 fois plus puissant que l’ordinateur du MIT de 1985. La performance des batteries a doublé ces cinq dernières années. » Dès lors, pourquoi ne pas rêver d’une batterie qui prendrait très peu de place et se chargerait à toute vitesse ? « Je m’autorise à penser que dans cinq ans, une voiture électrique pourra parcourir 1.000 kilomètres », conclut Michel Washer. •

Dossier

Market AlignmentChallenged

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Before SOLVAY After SOLVAY(further processing)

Cradle-to-Gate - Upstream Value ChainEnvironmental impacts monetized using shadow costs (€)

Water (€) Emissions (€)

Supplier ConsumerWholesaleCustomerEnergy (€)

Extraction (€)

Gate-to-Cradle - Downtream Value ChainSignals captured from: regulators, NGOs, IOs, clients,

consumers on sustainability trends

Use Phase End-of-life/RecyclingSOLVAY

Source et copyright : SolvaySource et copyright : Solvay

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36 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

Grâce aux ING+ deals, vous pouvez récupérer une partie du prix de votre achat. En effet, vous avez le choix entre plusieurs réductions intéressantes auprès de différentes grandes marques. Les ING+ deals suivent le principe du cashback : vous payez le montant total et la réduction vous est ensuite remboursée.

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37 Outl ine I Pr intemps 2019

Investir

1 Les ING+ deals Belgique ont pour objectif de faire bénéficier ses clients d’avantages sous forme de réductions valables pour des achats auprès de ses partenaires commerciaux. Dans le cadre des ING+ deals, ING Belgique organise une ou plusieurs Actions d’une durée limitée au cours de chaque année. Pour chaque Action, ING Belgique communique, via ses services Home’Bank /ING Smart Banking, la liste des partenaires commerciaux y participant ainsi que le ou les avantages offerts auprès de ceux-ci. Ces avantages sont garantis dans les limites (conditions et/ou modalités) fixées dans l’offre du partenaire commercial. Pour participer à une Action, le Client d’ING Belgique doit s’inscrire à celle-ci via la page « ING+ deals » des services Home’Bank /ING Smart Banking d’ING Belgique. Avant l’inscription à une Action, le Client doit référencer un compte sur lequel toutes les réductions dues dans le cadre des Actions seront remboursées. Le Client doit obligatoirement être titulaire ou co-titulaire de ce compte et celui-ci doit être un compte ING Lion Account ou un Compte Vert ING auprès d’ING Belgique. Ce compte de référence restera le même pour toute nouvelle Action organisée par ING Belgique. ING Belgique effectue ce remboursement le premier jour ouvrable bancaire du mois suivant la date de l’achat du Client tel que visé par l’Action, ou si un droit de renonciation /rétractation à exercer auprès du partenaire commercial est applicable pour l’achat effectué tel que visé par l’Action, suivant la date de fin de la période de renonciation/ rétractation définie par les conditions et modalités des offres des partenaires commerciaux, pour autant que vous n’ayez pas exercé ce droit de renonciation/rétractation éventuellement applicable. En cas d’exercice de ce droit, le Client perd d’office son droit au remboursement de la réduction dans le cadre de l’Action concernée. Le délai précité ne dépassera en toute hypothèse jamais 45 jours calendrier à dater de l’achat du Client tel que visé par l’Action. Un Client peut s’inscrire à une Action pendant toute la durée de validité de celle-ci. Si le Client s’inscrit à une Action en cours, il bénéficie malgré tout des avantages liés à l’Action concernée pour toute la durée de cette dernière, conformément aux conditions et/ou modalités fixées dans l’offre des partenaires commerciaux et pour tous ses achats, même si des achats ont été effectués avant son inscription. Toutefois, pour pouvoir bénéficier de la réduction offerte sur des achats en ligne dans le cadre d’une Action ( pour autant que cette possibilité soit offerte dans le cadre de l’Action concernée), le Client doit obligatoirement se connecter au préalable à la page « ING+ deals » des services Home’Bank /ING Smart Banking d’ING Belgique et cliquer sur l’offre du partenaire commercial concerné pour être par la suite redirigé sur le site web du partenaire commercial concerné. L’ensemble des conditions et modalités sont disponibles sur www.ing.be, dans toutes les agences ING ou par téléphone au +32 2 464 60 02. Informations importantes : Cette communication est une communication publicitaire et ne comporte aucun conseil d’investissement, au sens de l’article 2 9° en 10° de la Loi du 25 octobre 2016 à l’accès à l’activité de prestation de services d’investissement et au statut et au contrôle des sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement. Le client se doit d’apprécier lui-même cette information à la lumière de sa situ-ation personnelle, compte tenu de sa propre situation financière et de ses objectifs d’investissement. Le client reste exclusivement et entièrement responsable de l’usage qu’il fait librement de ces informations et des conséquences de ses décisions. Offre de services bancaires, financiers et/ou d’assurances sous réserve d’acceptation d’ING Belgique (ou, le cas échéant, de la compagnie d’assurance concernée) et d’accord mutuel. Conditions et modalités (règlements ou conditions générales, tarifs, documents d’informations clés pour l’investisseur ou pour l’épargnant et autres informations complémentaires) disponibles dans toutes les agences ING ou sur www.ing.be.

Les ING+ deals en trois étapes1 :

Étape 1Activez vos ING+ deals

Rendez-vous dans l’application ING Smart Banking, puis sélectionnez ING+ deals dans le menu. Ensuite, il suffit d’activer un ou plusieurs ING+ deals.

Étape 2 Payez le montant total

Payez le montant total avec votre carte bancaire ou carte de crédit ING, ou votre compte ING.

Étape 3 Recevez votre remboursement très facilement

ING calcule et reverse automatiquement le montant de la réduction sur le compte ING de votre choix. Vous ne devez pas fournir d’informations supplémentaires ou remplir de formulaires.

Découvrez les ING+ deals Découvrez les ING+ deals dans votre application ING Smart Banking ou scannez le QR code pour profiter de réductions exclusives. De nouvelles offres sont régulièrement ajoutées, jetez-y un œil de temps en temps !

Avez-vous des questions ? Contactez votre Private Banker ou appelez-nous au

+32 2 464 60 02, disponible du lundi au vendredi de 8h à 22h. Le samedi de 9h à 17h.

Vous trouverez plus d’informations sur https://promo.ing.be/promopage/NL/discoveringplusdeals

• Vous pouvez cumuler vos ING+ deals avec d’autres promotions en magasin. Les ING+ deals sont différenciés des autres actions ou promotions que le magasin offre à ses clients. Vous pouvez donc parfaitement cumuler ces avantages sauf indications contraires dans les conditions de l’offre.

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• Achats en ligne et/ou en magasin. Certaines offres sont uniquement disponibles en ligne ou en magasin, mais de nombreux deals sont disponibles des deux manières.

• Quand recevrez-vous le remboursement de vos ING+ deals ? Vous devez toujours tenir compte du délai de retour de votre achat, défini par la société participante aux ING+ deals. Une fois le délai de retour passé, vous recevez normalement le remboursement sur votre compte ING. Généralement, le remboursement se fait le premier jour ouvrable du mois suivant vos achats, avec un maximum de 45 jours.

• Un compte commun est-il également utilisable pour les ING+ deals ? Oui, c’est possible. Dans ce cas, il est important que chaque titulaire du compte active d’abord l’ING+ deal. Si vous le choisissez et que l’autre titulaire ne le fait pas, seuls les paiements effectués via votre propre carte bancaire seront pris en considération pour le calcul du montant des réductions.

Bon à savoir

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Wealth Engineering

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39 Outl ine I Pr intemps 2019

Wealth Engineering

Supposons que vous donniez une somme d’argent, des titres, des actions de votre entreprise ou un bien immobilier à vos enfants. Bien sûr, vous ne voulez pas que votre gendre ou votre belle-fille touche la moitié de la donation si le mariage de votre enfant est en difficulté ou si votre fils ou votre fille venait à décéder. Comment l'éviter? Que faut-il indiquer dans l’acte de donation ? Et quels sont les points d’attention lorsque vous faites don d’un terrain à bâtir ?

Le régime matrimonial en bref Vous n’avez pas fait rédiger de contrat de mariage par un notaire lors de votre mariage ? Dans ce cas, vous êtes marié en vertu du régime légal, comme la plupart des couples. Dans le régime légal, nous distinguons trois types de patrimoine : les fonds propres de l’homme, les fonds propres de la femme et le patrimoine commun. Font partie de vos fonds propres tout ce que vous possédiez déjà avant le mariage, plus tout ce que vous acquérez pendant votre mariage par le biais d’une donation ou d’un héritage. Tous les autres biens et tous les revenus (revenus professionnels et revenus de vos fonds propres) tombent dans le patrimoine commun1.

Si vous faites rédiger un contrat de mariage, vous pouvez opter pour la séparation des biens complète ou la communauté des biens complète, et toutes les variantes possibles entre les deux :

• Dans le régime de séparation des biens complète, il y a seulement deux patrimoines : les fonds propres de l’homme et les fonds propres de la femme. Ce qu’ils achètent ensemble forme ce qu’on appelle le patrimoine indivis. Au sein de ce patrimoine, chaque conjoint est propriétaire de la part qu’il a financée sur ses fonds propres. Souvent, c’est la moitié chacun, mais d’autres répartitions sont bien sûr possibles..

• Si vous optez pour la communauté des biens complète, il n’y a qu’un seul patrimoine, à savoir le patrimoine commun. C’est très rare dans la pratique. Cependant, un contrat de mariage vous permet également d’opter pour toutes les formes intermédiaires possibles. Vous pouvez choisir quels biens et revenus font partie de vos fonds propres ou du patrimoine commun.

Le contrat de mariage est dissous, par exemple en cas de divorce ? Chaque conjoint a alors droit à ses fonds propres et à la moitié du patrimoine commun, et donc aussi à la moitié des éventuelles donations qui y ont été versées.

Peter Vanryckeghem Wealth Communication Manager

Comment éviter que vos donations ne tombent entre les mains de vos beaux-enfants ?

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40 Outl ine I Pr intemps 2019

Wealth Engineering

Quel est le statut patrimonial d’une donation ?Par exemple : votre fille est mariée sous le régime légal. Dans ce cas, les biens que vous lui avez donnés font partie de ses fonds propres, comme si elle avait été mariée sous le régime de la séparation des biens. Elle est mariée selon un régime de communauté des biens complète ? La donation tombera alors dans le patrimoine commun et deviendra automatiquement pour moitié la propriété de son conjoint.

Mais ce n’est pas tout. Même si la donation tombe dans ses fonds propres et qu’il n’y a donc apparemment pas de problème (après tout, en cas de divorce, les biens donnés restent sa propriété à elle), vous n’avez pas la garantie que son conjoint ne partira pas avec la moitié. En effet, il peut toujours décider de transférer des biens de leurs fonds propres vers le patrimoine commun : un « apport » de fonds propres. Votre fille le fait, par exemple, avec l’argent ou les titres que vous lui avez donnés ? Votre gendre peut toujours partir avec la moitié.

De plus, en cas de divorce, votre fille doit également être en mesure de prouver que l’argent ou les titres donnés appartiennent à ses fonds propres. Les biens pour lesquels il ne peut être prouvé qu’ils lui sont propres sont en effet présumés être des biens communs. Si votre fille utilise une partie de l’argent que vous lui avez donné pour faire certaines dépenses, il y a de fortes chances qu’un certain nombre d’années plus tard, il ne sera plus possible de prouver quels biens vous avez donnés précisément ou ce qu’il en reste. Dans ce cas, on dit que les biens donnés sont « mélangés » avec les biens communs.

Ce problème se pose particulièrement dans le cas des donations d’argent et de titres. Celles-ci finissent souvent sur un compte sur lequel d’autres fonds ou titres (propres ou communs) sont également déposés. Par conséquent, avec le temps, personne ne sera plus en mesure de dire avec précision quels fonds sont des fonds propres ou des fonds communs. Si vous êtes marié sous le régime de la séparation des biens, il n’y a bien sûr aucun doute quant au fait que certains biens sont communs. Mais le « mélange » y est aussi possible. C’est pourquoi il est préférable de garder séparés les biens donnés, par exemple en plaçant les fonds donnés sur un compte séparé au nom de votre fille, et de ne pas utiliser ce compte pour toutes sortes de dépenses sur une base courante.

Comment s’assurer que les biens donnés restent des fonds « propres » ?Pour commencer, un certain nombre de clauses peuvent être intégrées dans l’acte notarié de donation ainsi que dans les pièces justificatives ou les lettres recommandées d’un don manuel ou bancaire. Ces clauses garantissent que la donation reste hors de portée de vos beaux-enfants.

1. Vous voulez être sûr que l’argent, les titres ou les biens immobiliers que vous donnez à votre fille, par exemple,

feront toujours partie de ses fonds propres ? Vous pouvez alors inclure une clause d’exclusion dans l’acte de donation ou la preuve de votre don bancaire. Cette clause stipule que votre fille ne peut jamais transférer les biens donnés dans le patrimoine commun. Cela vaut également pour l’avenir : vous pouvez également insérer cette clause dans l’acte de donation si votre fille n’est pas encore mariée ou n’est même pas encore en couple. Elle ne peut pas non plus inclure les biens donnés dans une clause de participation ou d’indivisibilité découlant d’un contrat de mariage ou de cohabitation. Votre gendre ne pourra donc jamais partir avec la moitié.

Vous pouvez appliquer la clause d’exclusion non seulement aux biens donnés eux-mêmes, mais aussi aux biens qui pourraient remplacer les biens donnés par la suite (ce qu’on appelle la « subrogation »). Vous donnez de l’argent à votre fille pour l’achat d’une maison ou pour sa propre entreprise, par exemple ? La subrogation empêche alors le transfert de la maison ou de l’entreprise dans le patrimoine commun.

Enfin, une clause d’exclusion peut également être étendue aux revenus découlant de la donation (par exemple, la location d’un appartement dont vous avez fait don, les dividendes des actions données, etc.). Si vous êtes marié sous le régime légal, les revenus de vos propres biens tombent dans le patrimoine commun. En ajoutant cette clause, vous pouvez vous assurer que les revenus de la donation continueront de tomber dans les fonds propres de votre fille.

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Wealth Engineering

2. Un deuxième mécanisme de protection de vos donations est la clause de droit de retour. Cette clause garantit que,

dans certains cas, votre gendre ne pourra pas obtenir les biens que vous avez donnés à votre fille (ou l’usufruit de ces biens), y compris par héritage.

Si votre fille décède avant vous, votre gendre héritera en principe de l’usufruit de ses fonds propres, et donc aussi des biens que vous lui avez donnés. Vous avez par exemple fait don des actions de votre entreprise familiale à votre fille ? Vous ne pourrez alors plus vendre ces actions après son décès sans l’accord de votre gendre. Car il a l’usufruit des actions et, par conséquent, il peut également avoir le contrôle de votre société.

Votre fille a des enfants au moment de son décès ? Les enfants héritent alors de la nue-propriété des fonds propres de votre fille. Votre gendre en hérite l’usufruit. Tant que vos petits-enfants sont mineurs, votre gendre a également le contrôle effectif des biens donnés, ce qu’on appelle la « jouissance ». Il n’est donc pas exclu qu’au moins une partie de votre patrimoine soit perdue.

Si vous incluez une clause de droit de retour dans l’acte de donation, les biens donnés vous seront automatiquement restitués au décès de votre fille, comme si vous ne les aviez jamais donnés. Vous ne payez pas de droits de succession sur ce retour de donation Vous pouvez également rendre la clause de droit de retour « facultative » afin que vous puissiez choisir de récupérer ou non les biens au décès de votre fille.

3. La clause de droit de retour peut facilement être combinée avec la clause d’exclusion, et éventuellement aussi avec

une clause d’inaliénabilité. Dans cette clause, vous stipulez que les biens donnés ne peuvent pas être aliénés. Votre fille ne pourra donc pas vendre ou donner les biens donnés sans votre permission. Pour être valable, la clause d’inaliénabilité doit répondre à un « intérêt légitime » et être limitée dans le temps. Dans la pratique, il est souvent stipulé que le bien ne peut être aliéné tant que le donateur est vivant.

Problème particulier avec la donation d’un terrain à bâtirSupposons que vous donniez un terrain à bâtir à votre fille. Avec son mari, elle construit une maison qu’ils financent avec l’argent issu de leur patrimoine commun. En tant que propriétaire du terrain, votre fille devient également propriétaire du bâtiment qui est construit sur le terrain à bâtir en vertu du droit dit d’accession. Il serait logique que cela pose un problème à votre gendre. En cas de divorce, il n’aura en effet pas droit à la moitié de la maison, car elle ira entièrement à votre fille. Toutefois, en principe, il aura droit à un montant nominal égal à la moitié du coût initial de l’habitation. Il n’aura cependant droit à aucune valeur ajoutée.

Dans la pratique, ce problème est généralement résolu en ajoutant le terrain à bâtir au patrimoine commun au moyen d’un contrat de mariage. Vous voulez bien sûr éviter cela car, dans ce cas, votre gendre aurait droit à la moitié du terrain. Il est donc essentiel que le contrat de mariage indique clairement ce qui se passe en cas de divorce. Par exemple, il peut être déterminé que votre fille retrouvera la pleine propriété du terrain, et donc aussi de l’habitation. Elle paiera alors une compensation pour le bâtiment sur ses fonds propres qu’elle versera dans le patrimoine commun. Il est préférable de définir clairement à l’avance comment une telle compensation sera évaluée : un montant fixe, la moitié du montant total des factures de construction, etc. Un mécanisme d’indexation peut également être prévu pour intégrer l’augmentation de la valeur du bâtiment. Ainsi, votre gendre aura également droit à une partie de la valeur ajoutée, qui sera sans aucun doute présente si, par exemple, lui et votre fille divorcent dans vingt ans. •

1 Il y a un certain nombre d’exceptions, mais nous n’en parlerons pas dans cet article. Par exemple, les biens professionnels appartiennent à votre patrimoine propre, même s’ils ont été payés avec de l’argent provenant du patrimoine commun.

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42 Outl ine I Pr intemps 2019

Reportage

Le secteur agroalimentaire est l’un des principaux piliers de notre économie. Est-il pour autant capable de répondre aux défis de la transition écologique et aux enjeux de la digitalisation ? Pour y répondre, nous avons rencontré Koen Tahon, Relationship Manager au Food & Agri Business Desk d’ING Belgium, et le consultant Eric Kenis, les deux chevilles ouvrières d’un ouvrage inspirant à paraître très bientôt.

Demain au menu

Eric KenisAuteur, Consultant & Entrepreneurship Project Developer

Koen TahonING Relationship Manager & Innovation Banker

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43 Outl ine I Pr intemps 2019

Reportage

L’industrie agroalimentaire belge pèse plus de 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et fournit un cinquième des emplois de l’industrie nationale si l’on y inclut les emplois indirects. En 2017, elle s’est imposée comme le principal secteur industriel sur le plan des investissements. En amont, le secteur agricole exporte six fois plus que sa part dans le PIB. En y ajoutant l’industrie alimentaire, cette proportion atteint un facteur douze. Ces quelques chiffres donnent la mesure de l’importance de la filière agroalimentaire dans notre économie. Un livre qui paraîtra dans le courant du mois de mai décortique les tendances innovantes dans ce secteur en pleine mutation.

Pourquoi ING Belgium publie-t-elle un livre consacré au futur de notre alimentation et à qui s’adresse cet ouvrage ?

Koen Tahon : ING souhaite, par le biais de ce livre, montrer l’importance de l’innovation dans le domaine de l’alimentation et quelles formes cette innovation peut prendre. C’est, en quelque sorte, un call to action où la banque peut intervenir au niveau du financement, mais aussi en mettant en relation les entrepreneurs de notre réseau ainsi que d’autres acteurs tels que les centres de recherche, les clusters sectoriels et les universités. Nous avons des liens avec tout cet écosystème par le biais de l’ING Food & Agri Business Desk (environ 25 personnes) qui analyse de façon pointue les besoins des entrepreneurs du secteur et les traduit dans des solutions financières appropriées. De manière secondaire, la banque est un fournisseur de connaissances : nous rassemblons les informations utiles (modèles commerciaux, tendances, innovations…) et réalisons des analyses SWOT afin de mieux comprendre la stratégie de nos clients.

Ce livre cible les entreprises belges actives au sein de l’écosystème agroalimentaire ainsi que leurs principaux fournisseurs. Il contient

les témoignages d’entreprises très innovantes en termes de produits, de services ou de modèles d’affaires, et replace ces innovations dans un contexte plus vaste. Cet environnement est décrit selon deux axes : smart pour tout ce qui concerne la digitalisation et conscious par référence à une alimentation saine et écoresponsable (impact sur le climat). Cet ouvrage est un moyen parmi d’autres - débats, séminaires, reportages vidéo sur les réseaux sociaux, etc. - de dialoguer avec nos clients et toutes les parties prenantes intéressées au sujet des grandes évolutions dans le secteur agroalimentaire et dans la distribution de produits alimentaires. Notre principal objectif est, en effet, d’ouvrir le débat afin de favoriser les collaborations entre tous les acteurs concernés.

Eric Kenis : ING souhaite, par le biais de ce livre, montrer l’importance Au travers des rencontres que j’ai faites pour la rédaction de cet ouvrage, je constate que le secteur alimentaire développe de plus en plus de projets reposant sur l’innovation ouverte (NDLR, des modes d’innovation fondés sur le partage et la collaboration) : hier encore considérés comme utopiques, ils démontrent que l’on peut bel et bien trouver un équilibre entre écologie et économie. L’innovation ouverte est une dynamique très présente au sein des start-ups que j’accompagne de manière régulière depuis des années. L’enjeu, quel que soit le secteur, est d’étendre cette manière de travailler aux grandes entreprises et aux sociétés familiales de moyenne importance.

La grande question qui sert de fil rouge à votre livre est de savoir si le secteur agroalimentaire belge est paré pour le futur. Quel est votre verdict ?

K. T. : La réponse varie d’une entreprise à l’autre ! Il y a de très beaux exemples d’early adopters (NDLR, utilisateurs précoces de nouvelles technologies) alors que d’autres entreprises ont encore un long chemin à parcourir pour répondre aux grands enjeux actuels.

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Le secteur agroalimentaire belge s’est longtemps concentré sur l’augmentation de la production et des ventes (notamment via l’exportation) dans une chaîne verticale : culture des matières premières, transformation, distribution. Ce schéma a très bien fonctionné par le passé, mais on a évolué, depuis, d’un marché centré sur l’offre vers un marché axé sur la demande, avec l’émergence de nouveaux modèles d’entreprise tels que le C2C (du consommateur au consommateur) ou le C2B (du consommateur à l’entreprise). Désormais, celui qui n’écoute pas le consommateur ne peut être qualifié de durable. Nous devons, en effet, résoudre des problématiques mondiales qui engagent notre avenir. En 2050, selon l’ONU, la population mondiale devrait atteindre 9,8 milliards de personnes. Par rapport à aujourd’hui, nous devrons doubler la production alimentaire de la planète. D’autres défis sont concomitants : la qualité des sols, la diminution des ressources en eau, le gaspillage alimentaire dans les pays riches, les prix des matières premières, la pauvreté des agriculteurs dans les pays en développement, la santé des consommateurs…

En outre, le secteur est entré de plain-pied dans la révolution 4.0 – celle du Big Data, des objets connectés, de l’intelligence artificielle, etc. – et celle-ci impose de nouvelles compétences. Trouver les bons profils à embaucher est sans doute le défi majeur auquel le secteur agroalimentaire est actuellement confronté. Hier, l’automatisation et la robotisation s’intégraient dans les modèles d’affaires. Aujourd’hui, c’est l’entreprise tout entière qui doit entrer dans l’ère technologique. Ceci vaut également pour les exploitations agricoles, qui sont encore souvent construites sur un modèle familial. Les défis à relever sont donc immenses.

Vous avez choisi deux mots forts pour cerner les évolutions du secteur : « smart » et « conscious ». Pourquoi ce double choix ?

K. T. : Ce livre n’a pas de vocation académique. Il donne la parole aux entrepreneurs et chacun d’entre eux raconte au lecteur une histoire intéressante, son histoire. Pour faciliter la lecture, nous avons regroupé cette trentaine de récits en six chapitres :

l’agriculture, l’industrie et la consommation intelligentes, d’un côté ; l’agriculture, l’industrie et la consommation conscientes, de l’autre. Pour chacune de ces parties, nous interviewons également des leaders d’opinion. Par exemple, nous avons eu la chance de rencontrer Louise Fresco, présidente du conseil d’administration de la Wageningen University & Research (WUR), une sommité en matière d’innovation dans le secteur alimentaire.

Le consommateur devient de plus en plus un consomm’acteur. Nos entreprises sont-elles capables de répondre à ces nouveaux besoins ?

K. T. : Oui, elles le peuvent, ce qui ne veut pas dire qu’elles font actuellement des efforts suffisants pour suivre les préférences du consommateur. La consommation est en train d’évoluer de manière radicale. Les enfants du baby-boom et les membres de la Génération X ont vécu dans la prospérité : ils ont donné naissance à la consommation de masse, qui est allée de pair avec le développement de mastodontes industriels et commerciaux (hypermarchés). Ces générations ont vu leur espérance de vie augmenter et elles épargnent moins pour les générations suivantes. La Génération Y (ou Millennials, nés dans les années 1980-2000) et la Génération Z (2000-2010) ont pris un grand virage : ils mettent davantage l’accent sur le bien-être que sur la possession matérielle et, par voie de conséquence, consomment moins mais mieux. Les jeunes consommateurs sont de plus en plus engagés dans une alimentation « consciente ». Circuits courts, produits biologiques ou végétariens, aliments sans lactose ou sans gluten, produits éthiques : cette consomm’action peut prendre différentes formes. Herman Konings, qui est un trendwatcher assez réputé en Flandre, identifie trois tendances importantes dans le comportement actuel des consommateurs : le nous (c’est le principe même de l’économie collaborative), le moi (l’individu est à la recherche de réponses individuelles) et l’intelligence artificielle. Ce « moi » fait que la demande de personnalisation au niveau de la nourriture est en augmentation. Celui qui ne réussit pas à comprendre ce nouveau consommateur, peu enclin à faire des concessions, a choisi la mauvaise proposition de valeur !

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Reportage

Quelles sont les conséquences de ces évolutions majeures ?

K. T. : L’impact est énorme au niveau de la distribution, notamment. Prenons, par exemple, les enseignes de la grande distribution : leurs modèles d’affaires sont-ils vraiment aptes à affronter les évolutions futures ? Entre l’arrivée des grandes plateformes de distribution comme Amazon et Alibaba et le développement du circuit court, il est grand temps pour elles d’y réfléchir. Parmi les acteurs innovants que nous avons rencontrés, il y a la start-up gantoise Mealhero. Celle-ci livre à ses clients des repas surgelés préparés avec des ingrédients de qualité et qui peuvent être réchauffés grâce à un cuiseur vapeur intelligent (identifiant le type de plat grâce à une étiquette intelligente, l’appareil ajuste en conséquence le temps de cuisson). Le consommateur sélectionne ses plats parmi environ 700 propositions, gère la planification de ses repas et passe ses commandes via une app. C’est une solution « food as a service » bien dans l’air du temps, mais c’est aussi une façon de court-circuiter les réseaux de distribution classiques.

La chaîne de valeur classique, qui va de la fourche à la fourchette, est indéniablement sous pression. Les producteurs s’adressent directement aux consommateurs sans passer par le commerce de détail, par exemple, et d’autres nouveaux modèles commerciaux émergent parallèlement, stimulés à la fois par la révolution technologique et par le développement de l’économie circulaire. Certains de ces nouveaux modèles sont clairement disruptifs, comme le C2C ( je cuisine et je vends mes surplus aux habitants de mon quartier, par exemple) ou le C2B (en tant que consommateur, je commente et je note les prestations des entreprises sur les réseaux sociaux).

Sur base de vos rencontres, avez-vous le sentiment que les grandes entreprises ont bien pris la mesure de ces changements radicaux ?

E. K. : Personnellement, je suis impressionné par les énormes efforts consentis en matière d’innovation dans les grandes entreprises et les nombreuses sociétés encore familiales du secteur. C’est une vision plutôt optimiste qui se dégage de nos interviews.

K. T. : C’est exact, les dirigeants du secteur ont bien ces enjeux à l’esprit. Le groupe chocolatier Callebaut, par exemple, ne peut ignorer la manière dont les fèves de cacao qu’il achète sont produites, que ce soit au niveau environnemental ou social. Ardo, le leader européen des légumes surgelés, a pris de nombreuses initiatives au niveau écologique. Colruyt est également un pionnier avec son enseigne CRU, son projet à finalité sociale enVie, ou encore sa collaboration avec Biovar.be et Delavi pour proposer une viande de porc bio, etc.

Quelles sont les idées les plus innovantes qui sont présentées dans votre livre ?

K. T. : Nous analysons, par exemple, le concept de ferme verticale qui consiste à cultiver sur plusieurs étages dans un environnement conditionné. C’est un concept particulièrement intéressant pour les grandes métropoles éloignées des zones de culture. Cela permet de réduire considérablement les coûts logistiques, mais aussi de diminuer la consommation d’eau et d’énergie, d’éliminer les pesticides et de réduire les superficies de culture. Nous abordons aussi la question des nouvelles sources de protéines, telles que les insectes ou les algues. Les recherches dans tous ces domaines progressent rapidement et le savoir-faire belge devient assez impressionnant.

Quel est le message que vous souhaitez faire passer à vos clients ?

K.T. : ING veut inspirer ses clients et les aider à transformer les défis technologiques et climatiques en opportunités. Nous pouvons les y aider en répondant aux besoins financiers des start-ups qui sont en quête de solutions de crédit intelligentes (smart lending), mais nous voulons aussi stimuler les partenariats entre les entreprises classiques et les start-ups. L’innovation n’est pas seulement le moteur des start-ups, c’est l’une des stratégies-clés de l’avenir pour tous les entrepreneurs impliqués dans l’écosystème de l’alimentation. •

Fils d’agriculteur, bioingénieur de formation, Koen Tahon a développé une connaissance approfondie du secteur agroalimentaire en ayant un pied dans le monde des agriculteurs, des PME et des grandes entreprises (comme chargé de relations) et un autre dans la communauté des start-ups (en tant qu’innovation banker).

Immergé dans la culture des start-ups, Eric Kenis accompagne de très nombreux entrepreneurs innovants. Il est l’auteur de Belgium’s cutting-edge entrepreneurs, publié en anglais en décembre 2018 (www.belgiumscuttingedge.com), et de Hoek af, une série de trois livres (en néerlandais) où il donne la parole à des dirigeants d’entreprises (www.hoek-af.be). Il développe de nombreux projets autour de l’entrepreneuriat, notamment avec ING Belgique.

Le livre "Demain au menu" est publié le 6 mai 2019. Envoyez un mail à [email protected] pour commander un exemplaire.

Qui est qui ?

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Lifestyle

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Lifestyle

Du triporteur au vélo de course, du VTT au vélo électrique : il y en a pour tous les goûts. Ce moyen de transport populaire en Belgique présente par ailleurs de nombreux atouts à tout âge1. Outline les récapitule pour vous et vous donne un aperçu de l’utilisation du vélo en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie. Bonne balade !

Nous savons tous que l’activité physique et le vélo sont bons pour la santé et la longévité. Toutefois, les effets d’une pratique régulière du vélo vont au-delà de la dépense de calories, de la production de masse musculaire et de la réduction des risques de maladies cardiovasculaires ou de cancer. En effet, faire du vélo permet de développer la capacité respiratoire et cérébrale, d’améliorer le sommeil et de réduire les risques de contracter la maladie d’Alzheimer. Le vélo améliore aussi la santé mentale. Outre le fait que cette activité améliore le rythme de sommeil et réduise le stress, elle aide également à se sentir plus jeune. Pédaler vous rend plus « zen » et détendu, si bien que vous profitez mieux de vos week-ends. De plus, vous traversez plus facilement votre semaine de travail. Une bonne manière d’explorer votre environnement !

En ce qui concerne les bienfaits pour votre santé mentale, le vélo comme la marche peuvent contribuer au bonheur et à la joie de vivre. Des études ont prouvé que les personnes qui se rendaient au travail à pied ou à vélo étaient plus heureuses que les usagers de la route ou des transports publics. Aussi, quand ils se perdent, les cyclistes sont moins sujets au stress que les automobilistes. Le fait d’évoluer à l’extérieur permet également de se sentir plus connecté au monde qui nous entoure. Outre des avantages individuels, le vélo présente d’innombrables atouts économiques et écologiques bénéfiques à l’ensemble de la société.

1 Texte basé sur un article du magazine économique américain Forbes : https://www.forbes.com/sites/carltonreid/2018/12/31/drive-sharper-live-longer-look-sexier-and-43-other-reasons-to-ride-a-bicycle-in-2019/#2d3b4c5b663e

Le vélo : rapide, sain et bon pour l’environnement et l’économie

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Lifestyle

Faire du vélo en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie FlandresDans son rapport « FietsDNA », Fietsberaad Vlaanderen a établi que, en 2018, neuf Flamands sur dix avaient accès à un vélo et qu’un Flamand sur trois roulait tous les jours à vélo, notamment pour se rendre au travail ou à l’école4. La part du vélo dans tous les déplacements avait progressé à environ 15,45 % en 2016. Cela n’est pas surprenant, dans la mesure où on compte presque autant de vélos que d’habitants en Flandre (6.462.491 vélos pour 6.546.785 habitants). Les Flamands estiment toutefois que leur région n’est pas encore suffisamment tournée vers les cyclistes. Ainsi, 70 % disent souhaiter l’aménagement de meilleures pistes cyclables.

BruxellesL’Observatoire du vélo en Région de Bruxelles-Capitale 2018 révèle que la croissance annuelle moyenne du nombre de cyclistes à Bruxelles au cours de la période 2010-2018 s’élevait à 13 %5. La rue de la Loi, Mérode et la Porte de Flandre semblent populaires auprès des cyclistes. Parmi les cyclistes comptabilisés, 55 % portaient un casque et 19 % roulaient à vélo électrique. Environ 5 % des cyclistes utilisaient Villo!, le programme public de location de vélos de la Région de Bruxelles-Capitale.

WallonieL’utilisation du vélo diffère considérablement selon la région. Les résultats provisoires de l’« enquête Monitor » montrent que, pour les déplacements, on utilise plus souvent la voiture en Wallonie par rapport à la Flandre et à Bruxelles (73 % en Wallonie, contre 59 % en Flandre et 46 % à Bruxelles)6. Ces pourcentages s’élèvent à respectivement 2 % en Wallonie, 18 % en Flandre et 4 % à Bruxelles pour le vélo.

Le vélo booste l’économie !Les cyclistes laissent une empreinte écologique minime derrière eux. Par ailleurs, la production d’un vélo nécessite proportionnellement moins d’acier, de caoutchouc et de plastique que la production d’une voiture. Il faut savoir que les pneus de voiture sont en grande partie à la source de l’émission de particules néfastes pour l’environnement. Et avez-vous déjà songé au fait que des millions d’animaux étaient tués chaque jour dans la circulation ?

Le vélo permet non seulement de se garer facilement et gratuitement, mais il génère aussi des économies et permet d’éviter les files, les barrages routiers et les sens uniques. Au sens large, le vélo bénéficie à l’ensemble de l’économie urbaine. On a même donné un nom à ce concept : bikeonomics (« économie du vélo »). Les entreprises doivent prévoir moins d’espace de parking étant donné que les vélos prennent bien moins de place que les voitures. Les villes et les banlieues, conçues pour les voitures, deviennent plus vivables et plus accessibles. Les cyclistes et piétons passent plus de temps dans les magasins locaux que les automobilistes. Les bords de trottoirs et autres infrastructures urbaines sont moins endommagés. En bref, les villes deviennent ainsi plus attrayantes pour y vivre, y travailler ou y séjourner

quelque temps, ne serait-ce que parce que le vélo est moins bruyant que la voiture, une

excellente chose pour la santé mentale.

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Lifestyle

Faire du vélo en Belgique Malgré des différences régionales (voir encadré), le vélo est populaire en Belgique. Selon une étude de l’Institut Belge pour la Sécurité Routière VIAS de 2018, le vélo constituait en 2015 l’un des trois moyens de transport les plus importants pour 32 % des Belges, contre une moyenne européenne de 22 %2. Ce pourcentage s’élevait à 4 % en 2017 pour le vélo électrique, soit plus que la moyenne européenne de 2 %. Le SPF Mobilité et Transports et l’Institut VIAS ont récemment communiqué les premiers résultats de l’ enquête « Monitor » sur la mobilité des Belges3:

• En 2019, la part des déplacements à vélo s’élevait à 12 % (contre 61 % pour la voiture), pour 5 % de la distance parcourue (contre 74 % pour la voiture).

• En 2001 ces chiffres s’élevaient respectivement à 8 % (contre 67 % pour la voiture) et à 4 % (contre 75 % pour la voiture).

• En 2019, la part vélo-marche dans les déplacements domicile-travail/école était plus élevée que la part de la voiture (40 % contre 35 %).

Bien que les atouts (pour la société) de l’utilisation du vélo compensent les frais engagés, la sécurité et l’infrastructure routière en Belgique peuvent encore être améliorées. En effet, les cyclistes se sentent plutôt vulnérables dans la circulation, tout comme les conducteurs de motos et de cyclomoteurs. Ils sont notamment exposés à un risque de blessure grave ou de décès plus élevé que les conducteurs automobiles. Si les cyclistes doivent certes veiller à assurer leur visibilité, à porter un casque et à garantir la qualité de leur vélo, les autorités, aussi, ont un rôle important à jouer. Elles pourraient par exemple encourager la gestion de la vitesse pour la circulation motorisée, sécuriser l’infrastructure routière ou garantir une infrastructure (vélo) bien entretenue et en bon état. •

Le vélo électrique présente aussi de nombreux atouts. Il vous permet notamment de gagner du temps sur les trajets encombrés et en ville. Vous choisissez vous-même le niveau d'assistance, pour diminuer ou augmenter votre activité physique, car vous aurez moins tendance à faire le choix de la voiture. Vous envisagez d’investir dans un vélo électrique sur mesure dans votre budget ? Vous recherchez la meilleure affaire ? Grâce au crédit vélo ING, vous pouvez acheter un vélo (électrique) sans compromette l’équilibre de votre budget. Vous payez à votre rythme à un taux d’intérêt fixe attrayant.

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Il vous est aussi possible de combiner un crédit intéressant avec une indemnité vélo de votre employeur pour vos trajets professionnels et domicile-travail. Pour plus d’informations, cliquez sur https://www.ing.be/fr/

retail/my-life/free-time/ebike-investment et https://www.ing.be/fr/retail/my-life/free-time/ebike-types

Le crédit vélo ING également disponible pour le vélo électrique de vos rêves

2 Premier et troisième paragraphes de cette section : Nieuwkamp, R. & Schoeters, A. (2018). Dossier thématique Sécurité routière n° 2 Cyclistes. Bruxelles, Belgique : Institut Vias –Centre de Connaissance Sécurité Routière (https://www.vias.be/publications/Themadossier%20verkeersveiligheid%20n%C2%B02%20-%20Fietsers%20(2018)/Dossier_th%C3%A9matique_n%C2%B02_-_Cyclistes_(2%C3%A8me_edition).pdf).

3 https://mobilit.belgium.be/fr/mobilite/mobilite_en_chiffres/enquetes_sur_la_mobi-lite_des_belges/monitor

4 https://fietsberaad.be/wp-content/uploads/FietsDNA_2018_A5_lwr.pdf 5 https://www.provelo.org/fr/page/observatoire-velo-bruxelles-20186 « Enquête Monitor », page 6.

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Évènement

Sign for my Future : vers une Belgique neutre en CO2

DEMAIN, JE VEUXVOIR LES OURAGANSÀ LA TÉLÉ, PASPAR LA FENÊTRE.Marie, 9 ans

VOUS AUSSI, SIGNEZ POUR NOTRE CLIMATSUR SIGNFORMYFUTURE.BE

En 2016, deux pères préoccupés par l’avenir de leurs enfants se penchaient sur le berceau de l’initiative

citoyenne Sign for my Future, une

campagne nationale sur le climat dont l’objet est d’encourager les responsables politiques à s’atteler à une politique climatique ambitieuse. Trois ans plus tard, l’initiative de Guy Weyns et Koen Verwee s’est transformée en une large coalition de citoyens, de jeunes, d’organisations de la société civile, du monde universitaire, des médias et des entreprises. Le coup d’envoi officiel de Sign for my Future a été donné le 5 février dernier. ING a, elle aussi, signé cet appel à une loi climatique, à un plan d'investissement et à un conseil climatique.

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Évènement

En apportant leur signature à signformyfuture.be, tous les belges peuvent s’exprimer en faveur d’une politique climatique ambitieuse qui profitera aux générations futures ainsi qu’à nous-mêmes. Forte d’un maximum de signatures, l’asbl Mandat Climatique - l’organisation derrière Sign for my Future - entend convaincre les prochains gouvernements fédéraux et régionaux de mettre en œuvre adéquatement et efficacement l’accord de Paris sur le climat. Ce traité a été signé par 174 dirigeants mondiaux le 22 avril 2016. Une mise en œuvre qui signifie : une Belgique climatiquement neutre à l’horizon 2050 et, dans un délai de cinq ans, une réduction massive des gaz à effet de serre. Fin mars, le compteur enregistrait déjà plus de 200.000 signatures. Si jeunes et moins jeunes appuient sans réserve Sign for my Future, les jeunes adultes entre vingt et trente-neuf ans ont particulièrement à cœur de faire entendre leur voix.

Vers une politique climatique ambitieuse L’un des objectifs de Sign for my Future est l’utilisation des sources d’énergie alternatives existantes pour, par exemple, l’industrie, la production électrique ou les secteurs des transports et de l’agriculture. Quelle(s) forme(s) devraient prendre les initiatives politiques en faveur de l’amélioration de la santé, de la qualité de l’air et de l’activité économique durable ? Sign for my Future vise des solutions à la fois réalisables et abordables pour les entreprises et les citoyens. Les responsables et décideurs politiques devraient être en mesure de déployer les mesures nécessaires aussi largement que possible afin d’aboutir à :• une loi climatique qui, en instaurant des objectifs intermédiaires,

crée un cadre clair pour une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Cette loi devrait entrer en vigueur d’ici fin décembre 2020. La réduction des émissions doit être réglementée par le système européen d’échange de quotas d’émission (SEQE-UE) ;

• un plan d’investissement qui stimule et aide les citoyens et les entreprises à franchir le pas d’une Belgique neutre en CO2. Par « neutralité en CO2 », il faut entendre que la quantité de gaz à effet de serre émise est aussi importante que la quantité de gaz à effet de serre captée. Le plan devrait entrer en vigueur au plus tard à la fin de 2022 ; et

• un conseil climatique qui procède à des évaluations indépendantes des politiques.

Un signal fortLe signal est clair : « Dans les semaines qui précèdent les élections du 26 mai, Sign for my Future entend remettre à tous les présidents des partis politiques belges un mandat qui ne pourra être ignoré ». Comme beaucoup d’autres CEO de grandes entreprises, Erik Van Den Eynden d’ING a signé le mandat de Sign for my Future. Ce faisant, ING indique son intention de prendre ses responsabilités et de contribuer à une Belgique neutre en CO2. C'est aussi un gage de soutien pour une loi sur le climat, un conseil climatique et un plan d'investissement dans le but d'arriver à une réussite de la transition vers la neutralité climatique. - urgence s’il en est. Ce n’est qu’ainsi que l’objectif le plus important de l’accord de Paris sur le climat pourra être atteint : maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 degrés Celsius d’ici la fin du 21e siècle. •

Grâce à l’approche Terra, ING entend utiliser son portefeuille de prêts globaux de 600 milliards d’euros à la promotion des objectifs de l’accord de Paris sur le climat. À cette fin, ING contribue au financement d’une mutation technologique et écologique dans les secteurs économiques les plus polluants. Pour chaque secteur, ING compare la technologie actuelle des entreprises avec les scénarios détaillés de l’Agence internationale de l’énergie, entre autres.

Pour plus d’informations, voir le site https://www.ing.com/Sustainability/Sustainable-business/Terra-approach.htm

L’approche Terra : une approche verte d’ING

Erik Van Den Eynden, CEO ING Belgique

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