Organisations sociales et communications animales

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Organisations sociales et Organisations sociales et communications animales communications animales PMP EC 204 PMP EC 204 Chapitre 3 Chapitre 3 Gérard LEBOUCHER II. II. ‘‘ ‘‘L’ invention invention’’ ’’ du langage au cours de l du langage au cours de l ’é ’évolution. volution. A. Le langage est une sp A. Le langage est une spécificit cificité humaine. humaine. 1. 1. Comment parle Comment parle-t- on ? Les m on ? Les mécanismes. canismes. 2. Le langage est 2. Le langage est- il une il une ‘‘ ‘‘ invention r invention récente cente ’’ ’’ ? B. Comment le langage est B. Comment le langage est- il apparu ? il apparu ? 1. Du geste 1. Du geste à la parole. la parole. 2. Pourquoi parlons 2. Pourquoi parlons- nous ? nous ? 1. Du geste 1. Du geste à la parole. la parole. Michael Corballis, professeur de Psychologie Michael Corballis, professeur de Psychologie à l’ Universit Université d’ Auckland se base sur les travaux qui soutiennent que la parole Auckland se base sur les travaux qui soutiennent que la parole est apparue est apparue tardivement tardivement au cours de l au cours de l ’é ’évolution (cf. cours volution (cf. cours pr précédents). dents). Corballis suppose que le langage aurait Corballis suppose que le langage aurait émerg mergé progressivement progressivement chez l chez l’ homme sous forme de signes manuels ne devenant verbal homme sous forme de signes manuels ne devenant verbal que r que récemment. L cemment. L’ être humain aurait donc commenc être humain aurait donc commencé à s’ exprimer par gestes. exprimer par gestes. L’ utilisation du utilisation du langage gestuel langage gestuel aurait co aurait coï ncid ncidé avec l avec l’ apparition de apparition de la bip la bipédie qui lib die qui libère les mains, les rendant utilisables pour la re les mains, les rendant utilisables pour la communication. communication. 1. Du geste 1. Du geste à la parole. la parole. L’un des arguments principaux pour d un des arguments principaux pour défendre l fendre l’origine origine gestuelle du langage r gestuelle du langage réside dans le fait que les side dans le fait que les personnes sourdes et muettes qui utilisent le langage personnes sourdes et muettes qui utilisent le langage des signes, utilisent les mêmes des signes, utilisent les mêmes aires c aires cérébrales brales que les que les personnes qui parlent. Il s personnes qui parlent. Il s’agit pour l agit pour l’essentiel d essentiel d’aires aires de l de l’hémisph misphère c re cérébral gauche, les aires de Broca ou bral gauche, les aires de Broca ou de Wernicke. de Wernicke. Hémisphère gauche 1. Du geste 1. Du geste à la parole. la parole. L’aire de Broca est impliqu aire de Broca est impliquée dans e dans la production la production du langage du langage L’aire de Wernicke est impliqu aire de Wernicke est impliquée e dans la compr dans la compréhension du hension du langage langage 1. Du geste 1. Du geste à la parole. la parole. Des Des sions sions accidentelles dans ces aires produisent le même type accidentelles dans ces aires produisent le même type de r de résultat chez les personnes sourdes et muettes que chez les sultat chez les personnes sourdes et muettes que chez les autres. Des l autres. Des lésions dans la r sions dans la région la plus ant gion la plus antérieure ( rieure (Broca Broca) ) causent soit des troubles de la parole, soit des troubles de causent soit des troubles de la parole, soit des troubles de production des signes chez les personnes sourdes et muettes ; production des signes chez les personnes sourdes et muettes ; alors que des l alors que des lésions plus post sions plus postérieures entra rieures entraî nent soit des nent soit des troubles dans la compr troubles dans la compréhension de la parole, soit des troubles hension de la parole, soit des troubles dans la compr dans la compréhension des signes. hension des signes. Au cours d Au cours d’ une exp une expérience r rience récente (Neville et collaborateurs, cente (Neville et collaborateurs, 1998), des chercheurs ont 1998), des chercheurs ont étudi tudié l’ activit activité cérébrale (par imagerie brale (par imagerie dicale : r dicale : résonance magn sonance magnétique) de personnes entendantes qui tique) de personnes entendantes qui lisaient des phrases en anglais. On a fait la même chose avec de lisaient des phrases en anglais. On a fait la même chose avec des s personnes sourdes qui voyaient les même phrases dans le personnes sourdes qui voyaient les même phrases dans le langage des signes. langage des signes.

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Organisations sociales et Organisations sociales et communications animalescommunications animales

PMP EC 204PMP EC 204Chapitre 3Chapitre 3

Gérard LEBOUCHER

II. II. ‘‘‘‘LL’’inventioninvention’’’’ du langage au cours de ldu langage au cours de l’é’évolution.volution.

�� A. Le langage est une spA. Le langage est une spéécificitcificitéé humaine.humaine.

�� 1. 1. Comment parleComment parle--tt--on ? Les mon ? Les méécanismes.canismes.

�� 2. Le langage est2. Le langage est--il une il une ‘‘‘‘ invention rinvention réécente cente ’’’’ ??

�� B. Comment le langage estB. Comment le langage est--il apparu ?il apparu ?

�� 1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� 2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� Michael Corballis, professeur de Psychologie Michael Corballis, professeur de Psychologie àà ll’’UniversitUniversitéédd’’Auckland se base sur les travaux qui soutiennent que la parole Auckland se base sur les travaux qui soutiennent que la parole est apparue est apparue tardivementtardivement au cours de lau cours de l’é’évolution (cf. cours volution (cf. cours prprééccéédents).dents).

�� Corballis suppose que le langage aurait Corballis suppose que le langage aurait éémergmergéé progressivement progressivement chez lchez l’’homme sous forme de signes manuels ne devenant verbal homme sous forme de signes manuels ne devenant verbal que rque réécemment. Lcemment. L’’être humain aurait donc commencêtre humain aurait donc commencéé ààss’’exprimer par gestes.exprimer par gestes.

�� LL’’utilisation du utilisation du langage gestuellangage gestuel aurait coaurait coïïncidncidéé avec lavec l’’apparition de apparition de la bipla bipéédie qui libdie qui libèère les mains, les rendant utilisables pour la re les mains, les rendant utilisables pour la communication.communication.

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� LL’’un des arguments principaux pour dun des arguments principaux pour dééfendre lfendre l’’origine origine gestuelle du langage rgestuelle du langage rééside dans le fait que les side dans le fait que les personnes sourdes et muettes qui utilisent le langage personnes sourdes et muettes qui utilisent le langage des signes, utilisent les mêmes des signes, utilisent les mêmes aires caires céérréébralesbrales que les que les personnes qui parlent. Il spersonnes qui parlent. Il s’’agit pour lagit pour l’’essentiel dessentiel d’’aires aires de lde l’’hhéémisphmisphèère cre céérréébral gauche, les aires de Broca ou bral gauche, les aires de Broca ou de Wernicke. de Wernicke.

Hémisphère gauche

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

LL’’aire de Broca est impliquaire de Broca est impliquéée dans e dans la productionla productiondu langagedu langage

LL’’aire de Wernicke est impliquaire de Wernicke est impliquéée e dans la comprdans la comprééhension du hension du langagelangage

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� Des Des lléésionssions accidentelles dans ces aires produisent le même type accidentelles dans ces aires produisent le même type de rde réésultat chez les personnes sourdes et muettes que chez les sultat chez les personnes sourdes et muettes que chez les autres. Des lautres. Des léésions dans la rsions dans la réégion la plus antgion la plus antéérieure (rieure (BrocaBroca) ) causent soit des troubles de la parole, soit des troubles de causent soit des troubles de la parole, soit des troubles de production des signes chez les personnes sourdes et muettes ; production des signes chez les personnes sourdes et muettes ; alors que des lalors que des léésions plus postsions plus postéérieures entrarieures entraîînent soit des nent soit des troubles dans la comprtroubles dans la comprééhension de la parole, soit des troubles hension de la parole, soit des troubles dans la comprdans la comprééhension des signes.hension des signes.

�� Au cours dAu cours d’’une expune expéérience rrience réécente (Neville et collaborateurs, cente (Neville et collaborateurs, 1998), des chercheurs ont 1998), des chercheurs ont éétuditudiéé ll’’activitactivitéé ccéérréébrale (par imagerie brale (par imagerie mméédicale : rdicale : réésonance magnsonance magnéétique) de personnes entendantes qui tique) de personnes entendantes qui lisaient des phrases en anglais. On a fait la même chose avec delisaient des phrases en anglais. On a fait la même chose avec des s personnes sourdes qui voyaient les même phrases dans le personnes sourdes qui voyaient les même phrases dans le langage des signes. langage des signes.

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1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole. 1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� «« Lors du traitement de la langue maternelle, qui Lors du traitement de la langue maternelle, qui ss’’agisse de lagisse de l’’anglais ou de langlais ou de l’’ASLASL, les personnes de tous , les personnes de tous les groupes, entendants ou sourds, montrent de fales groupes, entendants ou sourds, montrent de faççon on trtrèès marqus marquéée une activation des re une activation des réégions de gions de ll’’hhéémisphmisphèère gauche classiquement associre gauche classiquement associéées au es au langage. Les personnes sourdes lisant un texte en langage. Les personnes sourdes lisant un texte en anglais ne pranglais ne préésentent pas dsentent pas d’’activation de ces ractivation de ces réégionsgions »»…… Neville et Neville et alal. (1998). (1998)

�� On peut faire le même constat avec le langage sifflOn peut faire le même constat avec le langage siffléé(Silbo Gomero)... ((Silbo Gomero)... (CarreirasCarreiras et et alal 2005)2005)

«« Juan a trait les chJuan a trait les chèèvresvres »»

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� On peut faire le même constat avec le langage sifflOn peut faire le même constat avec le langage siffléé (Silbo (Silbo Gomero)... (Gomero)... (CarreirasCarreiras et et alal 2005).2005).

�� Les rLes réégions utilisgions utiliséées pour le traitement du langage ne es pour le traitement du langage ne sont pas rsont pas rééservservéées au langage articules au langage articuléé..

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� Chez les singes, lChez les singes, l’’aire corticale F5 (praire corticale F5 (préé motrice) motrice) contient des neurones qui contient des neurones qui éémettent des potentiels mettent des potentiels dd’’action que laction que l’’animal attrape ou manipule un objet ou animal attrape ou manipule un objet ou bien qubien qu’’il se contente dil se contente d’’observer un expobserver un expéérimentateur rimentateur effectuant cette action.effectuant cette action.

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� Chez les singes, lChez les singes, l’’aire corticale F5 (praire corticale F5 (préé motrice) motrice) contient des neurones qui contient des neurones qui éémettent des potentiels mettent des potentiels dd’’action que laction que l’’animal attrape ou manipule un objet ou animal attrape ou manipule un objet ou bien qubien qu’’il se contente dil se contente d’’observer un expobserver un expéérimentateur rimentateur effectuant cette action.effectuant cette action.

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1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� Chez les singes, lChez les singes, l’’aire corticale F5 (praire corticale F5 (préé motrice) motrice) contient des neurones qui contient des neurones qui éémettent des potentiels mettent des potentiels dd’’action que laction que l’’animal attrape ou manipule un objet ou animal attrape ou manipule un objet ou bien qubien qu’’il se contente dil se contente d’’observer un expobserver un expéérimentateur rimentateur effectuant cette action.effectuant cette action.

�� Ces neurones, appelCes neurones, appeléés s neurones miroirsneurones miroirs, , éétablissent un tablissent un lien entre les lien entre les éévvèènements observnements observéés les actions s les actions ggéénnéérréées de manies de manièère interne, de ce fait ils re interne, de ce fait ils éétablissent tablissent un lien entre lun lien entre l’’observateur et lobservateur et l’’acteur (acteur (…… empathie).empathie).

�� Des observations rDes observations rééalisaliséées es àà ll’’aide des techniques aide des techniques dd’’imagerie mimagerie méédicale (tomographie) suggdicale (tomographie) suggèèrent qurent qu’’un un systsystèème miroir pour la reconnaissance des gestes me miroir pour la reconnaissance des gestes existe aussi dans lexiste aussi dans l’’espespèèce humaine et inclut lce humaine et inclut l’’aire de aire de BrocaBroca..

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

�� RizzolatiRizzolati et et ArbibArbib (1998) sugg(1998) suggèèrent que ce systrent que ce systèème me miroir reliant observation et action miroir reliant observation et action éétablit une tablit une passerelle entre passerelle entre «« fairefaire »» et et «« communiquercommuniquer »», le lien , le lien entre lentre l’’acteur et lacteur et l’’observateur devenant un lien entre observateur devenant un lien entre ll’é’émetteur et le rmetteur et le réécepteur de chaque message.cepteur de chaque message.

�� Dans notre espDans notre espèèce, contrairement ce, contrairement àà ce qui se passe ce qui se passe chez les singes, ces neurones miroirs seraient chez les singes, ces neurones miroirs seraient éégalement impliqugalement impliquéés dans ls dans l’’imitation vocale.imitation vocale.

�� LL’’hypothhypothèèse de lse de l’’existence dexistence d’’un lien entre gestualitun lien entre gestualitéé et et langage se trouve langage se trouve éévidemment confortvidemment confortéée par de telles e par de telles ddéécouvertes.couvertes.

1. Du geste 1. Du geste àà la parole.la parole.

Macaque

Homme

Rizzolati & Arbib (1998)

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� Depuis plusieurs dDepuis plusieurs déécennies, lcennies, l’’observation des grands singes, observation des grands singes, dans leur milieu naturel, a rdans leur milieu naturel, a réévvéélléé que nous partageons, que nous partageons, ààdes degrdes degréés divers, un grand nombre de comportements que s divers, un grand nombre de comportements que ll’’on a longtemps cru caracton a longtemps cru caractééristiques de la seule espristiques de la seule espèèce ce humaine. Ainsi, on sait que les grands singes fabriquent et humaine. Ainsi, on sait que les grands singes fabriquent et manipulent des outils, vivent dans des groupes sociaux manipulent des outils, vivent dans des groupes sociaux complexes et entretiennent des alliances politiques. En complexes et entretiennent des alliances politiques. En revanche, nous sommes les seuls revanche, nous sommes les seuls àà parler.parler.

�� Quelles ont pu être les raisons qui ont poussQuelles ont pu être les raisons qui ont pousséé nos ancêtres nos ancêtres àà articuler des sons ? En darticuler des sons ? En d’’autres termes, autres termes, quels ont pu être quels ont pu être les avantages sles avantages séélectifs de llectifs de l’é’émergence du langagemergence du langage ??

�� Parmi les rParmi les rééponses proposponses proposéées se trouve celle de es se trouve celle de Robin Robin DunbarDunbar, professeur de psychologie , professeur de psychologie éévolutionniste volutionniste ààll’’UniversitUniversitéé de Liverpool qui dde Liverpool qui dééfend lfend l’’hypothhypothèèse du se du ddééveloppement du langage comme moyen de maintenir le veloppement du langage comme moyen de maintenir le lien sociallien social..

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� Dunbar a dDunbar a dééveloppveloppéé son hypothson hypothèèse se àà partir de lpartir de l’é’étude tude comparcomparéée de le de l’’encencééphale des grands singes : chimpanzphale des grands singes : chimpanzéés, s, gorilles, orangsgorilles, orangs--outans, humainsoutans, humains……

�� Un constat : Un constat : ll’’encencééphale de ces primates est beaucoup plus phale de ces primates est beaucoup plus gros que celui de tous les autres groupes dgros que celui de tous les autres groupes d’’espespèèces ces ààmasse corporelle identiquemasse corporelle identique. .

�� Ceci a un Ceci a un cocoûûtt : il faut assurer la survie de cet organe. : il faut assurer la survie de cet organe. LL’’encencééphale ne reprphale ne repréésente que 2% environ de notre masse sente que 2% environ de notre masse corporelle mais mobilise 15 corporelle mais mobilise 15 àà 20 % de nos r20 % de nos rééserves serves éénergnergéétiques. (Utilise uniquement des tiques. (Utilise uniquement des «« carburants carburants noblesnobles »» comme le glucose et pas les acides gras). comme le glucose et pas les acides gras).

�� Avoir un gros encAvoir un gros encééphale reprphale repréésente un sente un luxeluxe et det d’’une une certaine facertaine faççon, on pourrait dire que cela constitue un on, on pourrait dire que cela constitue un handicaphandicap. On n. On n’’avait pas besoin davait pas besoin d’’un si gros cerveau pour un si gros cerveau pour survivre et prospsurvivre et prospéérer, puisque beaucoup drer, puisque beaucoup d’’autres espautres espèèces y ces y parviennent avec un cerveau plus modeste.parviennent avec un cerveau plus modeste.

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� PossPossééder un encder un encééphale trphale trèès ds dééveloppveloppéé reprrepréésente sans sente sans doute un avantage sdoute un avantage séélectif, sinon tous les grands singes lectif, sinon tous les grands singes aurait aurait ééttéé ééradiquradiquéés au cours de ls au cours de l’é’évolution. Mais la volution. Mais la question est de savoir lequel. question est de savoir lequel.

�� Un premier Un premier éélléément de rment de rééponse ponse àà cette question est que les cette question est que les primates vivent dans des primates vivent dans des socisociééttééss beaucoup plus beaucoup plus complexescomplexesque toutes les autres espque toutes les autres espèèces dces d’’animaux. La coordination animaux. La coordination des relations entre les individus vivant au sein de groupes des relations entre les individus vivant au sein de groupes sociaux complexes aurait constitusociaux complexes aurait constituéé un facteur dun facteur déécisif dans cisif dans le dle dééveloppement de lveloppement de l’’encencééphale. phale.

�� Il est avantageux de vivre dans un groupe nombreux : Il est avantageux de vivre dans un groupe nombreux : protection contre les prprotection contre les préédateurs, exploitation du milieudateurs, exploitation du milieu……Les animaux qui vivaient dans des groupes nombreux ont Les animaux qui vivaient dans des groupes nombreux ont donc donc ééttéé avantagavantagéés au cours de ls au cours de l’é’évolution. Mais pour volution. Mais pour entretenir des relations complexes entre les individus il faut entretenir des relations complexes entre les individus il faut avoir un encavoir un encééphale dphale dééveloppveloppéé : c: c’’est lest l’’hypothhypothèèse du se du «« cerveau socialcerveau social »» ou de ou de «« ll’’intelligence machiavintelligence machiavééliquelique »»..

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2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� Dunbar met en relation pour chaque espDunbar met en relation pour chaque espèèce, la taille du ce, la taille du nnééocortexocortex, partie de l, partie de l’’encencééphale ophale oùù se dse dééroule toute roule toute ll’’activitactivitéé consciente, et la taille des consciente, et la taille des groupes sociauxgroupes sociaux qui est, qui est, éévidemment, un reflet de la complexitvidemment, un reflet de la complexitéé sociale.sociale.

�� CC’’est le nest le nééocortex qui a le plus grossi pendant locortex qui a le plus grossi pendant l’é’évolution volution des primates : le ndes primates : le nééocortex reprocortex repréésente 50 sente 50 àà 80% de 80% de ll’’encencééphale des primates contre 40% environ chez les phale des primates contre 40% environ chez les autres mammifautres mammifèères.res.

�� La taille des groupes sociaux des diffLa taille des groupes sociaux des difféérentes esprentes espèèces de ces de primates et la taille de leur nprimates et la taille de leur nééocortex sont corrocortex sont corréélléées. Si les. Si l’’on on place les humains sur cette courbe, on trouve un chiffre place les humains sur cette courbe, on trouve un chiffre dd’’environ environ 150150 en ce qui concerne la taille du groupe social en ce qui concerne la taille du groupe social (soit trois fois plus que les chimpanz(soit trois fois plus que les chimpanzéés) : 150, cs) : 150, c’’est est àà peu peu prprèès le nombre de personnes que ls le nombre de personnes que l’’on trouve dans les on trouve dans les groupes de chasseursgroupes de chasseurs--cueilleurs qui vivent cueilleurs qui vivent àà notre notre éépoque ; poque ; ce serait aussi le nombre de personnes que nous ce serait aussi le nombre de personnes que nous connaissons bien (nom, statut, parentconnaissons bien (nom, statut, parenté…é….). .).

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

Dunbar (2003)

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� Le dLe dééveloppement du cortex aurait rveloppement du cortex aurait réépondu pondu àà la nla néécessitcessitéédd’’avoir une avoir une «« base de donnbase de donnéée e »» des membres du groupes des membres du groupes constamment constamment àà jour.jour.

�� Vivre en groupe cVivre en groupe c’’est best béénnééficier de se protection, mais cela ficier de se protection, mais cela implique aussi de travailler pour le groupe et parfois implique aussi de travailler pour le groupe et parfois prendre des risques pour sa dprendre des risques pour sa dééfense. Il faut donc qufense. Il faut donc qu’’il y ait il y ait des relations affectives entre les membres du groupe ; il est des relations affectives entre les membres du groupe ; il est donc ndonc néécessaire qucessaire qu’’existe un sens de la existe un sens de la communautcommunautéé, un , un lien social.lien social.

�� Chez les primates, le Chez les primates, le lien sociallien social est entretenu par le est entretenu par le toilettagetoilettage social, lsocial, l’é’épouillage mutuel. On trouve ce toilettage pouillage mutuel. On trouve ce toilettage social chez beaucoup dsocial chez beaucoup d’’autres espautres espèèces, mais chez les ces, mais chez les primates, lprimates, l’é’épouillage est pratiqupouillage est pratiquéé de fade faççon plus importante on plus importante que ne le nque ne le néécessite lcessite l’’hygihygièène. Les individus qui se toilettent ne. Les individus qui se toilettent mutuellement de famutuellement de faççon fron frééquente sont aussi ceux qui quente sont aussi ceux qui ss’’entraident mutuellement de faentraident mutuellement de faççon fron frééquente.quente.

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� En supposant que nous autres humains, assurions la En supposant que nous autres humains, assurions la cohcohéésion de nos groupes sociaux (de lsion de nos groupes sociaux (de l’’ordre de 150 ordre de 150 personnes) par lpersonnes) par l’é’épouillage mutuel, on peut calculer pouillage mutuel, on peut calculer par extrapolation, que nous devrions y passer plus de par extrapolation, que nous devrions y passer plus de 40%40% de notre tempsde notre temps !!! Si l!!! Si l’’on retranche le temps on retranche le temps nnéécessaire au repos, on peut imaginer qucessaire au repos, on peut imaginer qu’’il nous il nous resterait peu de temps pour faire autre choseresterait peu de temps pour faire autre chose ; ; notamment pour nous procurer de la nourriture.notamment pour nous procurer de la nourriture.

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

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2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

Relation privilRelation priviléégigiéée avec e avec 11 congcongéénnèèrere

Relation privilRelation priviléégigiéée avec e avec 2 2 ouou mêmemême 33 congcongéénnèèresres……

éépouillagepouillage bavardagebavardage

CC’’est 2 est 2 àà 3 fois plus rentable !!!3 fois plus rentable !!!

2. Pourquoi parlons2. Pourquoi parlons--nous ?nous ?

�� LL’’hypothhypothèèse de Dunbar est que, dans lse de Dunbar est que, dans l’’espespèèce humaine, le ce humaine, le langage articullangage articuléé aurait remplacaurait remplacéé ll’é’épouillage comme moyen de pouillage comme moyen de maintien du lien social. Le langage constituerait une sorte maintien du lien social. Le langage constituerait une sorte «« dd’é’épouillage pouillage àà distancedistance »» qui nous permet qui nous permet ééventuellement de ventuellement de faire autre chose en même temps. Le langage nous permet de faire autre chose en même temps. Le langage nous permet de consacrer consacrer àà peu prpeu prèès autant de temps que les autres singes aux s autant de temps que les autres singes aux interactions sociales (interactions sociales (àà peu prpeu prèès 20% de notre temps, quelle que s 20% de notre temps, quelle que soit la culture), mais en rendant ce temps soit la culture), mais en rendant ce temps plus efficaceplus efficace..

�� 65% du temps des conversations est consacr65% du temps des conversations est consacréé àà des des sujets sujets sociauxsociaux, sans but utilitaire imm, sans but utilitaire imméédiat. Ce que ldiat. Ce que l’’auteur appelle le auteur appelle le «« bavardage socialbavardage social »». .

�� Contrairement Contrairement àà certaines idcertaines idéées rees reççues, cette proportion de ues, cette proportion de bavardage social ne diffbavardage social ne diffèère pas entre les sexes. re pas entre les sexes.

�� On peut donc se demander si le langage ne sert pas On peut donc se demander si le langage ne sert pas essentiellement essentiellement àà «« mettre de lmettre de l’’huile dans les rouageshuile dans les rouages »»..