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L ’ORCHIDOPHILE n° 203 - 2014 Vol. 45 (4) www.sfo-asso.com connaître, cultiver et protéger les orchidées L’Orchidophile 203 - Décembre 2014 - 45 (4)

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L’ORCHIDOPHILE

n° 203 - 2014Vol. 45 (4)

www.sfo-asso.com

connaître, cultiver et protéger les orchidées

L’Orchidophile

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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIEPrésidents d’honneur

† Georges MOREL (1970-1972) - Marcel LECOUFLE - (1972-1981 ) - † Dr Jean CAMARD (1981-1982) -† Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) - † Roger BARBIER (1995-1998) - Janine BOURNÉRIAS (1998-2002) -

Alain JOUY (2002-2008)

Président : Pierre LAURENCHETVice-Président : Jean-Michel HERVOUETSecrétaire Générale : Agnès MÉTIVIERTrésorier : Robert BORDESTrésorier adjoint : Jean-Louis LAURENCINRédacteur L’Orchidophile : David LAFARGE

Responsable des expositions : Michel LE ROYRelations extérieures : Charlotte DUPONTProtection : Pascal DESCOURVIÈRESRecherche de financements : Philippe FELDMANNCommission des voyages : Jean-Michel HERVOUETCulture : Alain BENOÎT

Composition du Bureau

SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Présidente : SolangeESNAUT, avenue des Combarelles, LA BLAQUIÈRE, 34 600LE PRADAL – [email protected] -www.sfoaquitaine.comSFO AUVERGNE (03-15-23-43-58-63) – Présidente :Chantal RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT –[email protected] - www.sfo-auvergne.orgSFO BOURGOGNE (21-58-71-89) – Président : VincentGILLET, 11 rue de Belle-vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON –[email protected] CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : CharlesDOUCHET, 681 route d'Arian, 41250 FONTAINES-EN-SOLOGNE [email protected] - http://sfocl.free.fr/SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-92-93-94) – Président : AlainBENOÎT, 33 rue des Maraîchers, 75020 PARIS –[email protected] - www.sfo-idf.comSFO LANGUEDOC (12-30-34-48) – Président : Francis DA-BONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30000 NÎMES –[email protected] - perso.orange.fr/michel.nicoleSFO LORRAINE ALSACE (54-55-57-67-68-88) – Présidente :Monique GUESNÉ, 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE –[email protected] - sfola.frSFO NORD (02-59-60-62-80) – Président : Frédéric DE-

BRUILLE, 18 boulevard Louise Michel, 59490 SOMAIN –[email protected] - www.orchid-nord.comSFO NORMANDIE (14-27-61-76) – Présidente : GeorgetteLECARPENTIER, 15 rue Beaudouin, 27700 LES ANDÉLYS –[email protected] PACA (05-05-06-13-83-84) – Président : Pierre-MichelBLAIS, Les Douvelles, route de Salernes, 83570 ENTRECAS-TEAUX – [email protected] -sfoprovence-alpes-cotedazur.jimdo.comSFO POITOU-CHARENTES VENDÉE (16-17-79-85-86) –Président : Jean-Claude GUÉRIN, 45 Grand’Rue, 79200 LAPEYRATTE – [email protected] -www.orchidee-poitou-charentes.orgSFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : RoselyneBUSCAIL, 12 allée des Argelats, 66180 VILLENEUVE-DE-LA-RAHO – [email protected] - sfopyreneeest.jimdo.comSFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73-74) – PrésidentMichel SÉRET, 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS– [email protected] - sfo.rhonealpes.free.frSFO STRASBOURG – AROS – Présidente : BrigitteREDONNET, 12bis Le Canal, 67120 WOLXHEIM –[email protected] - aros.asso.fr

Sociétés adhérentes et correspondantesASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)

Président : Albert FALCINELLI - 1 rue du Bastion Montmorency, 11370 LEUCATE - [email protected] - www.afjo.org

ASSOCIATION PIXIFLOREPrésidente : Caroline LAHMEK - 11 rue Pierre Curie, 94120 FONTENAY-SOUS-BOIS -

[email protected] - www.pixiflore.com

GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)Présidente : Denise ROUCOULE - 37 rue de l’Autan blanc, 31214 L’UNION - [email protected] - http://www.gmpao.org

ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)Présidente : Christiane MERLO - Maison des Associations, 33520 BRUGES - [email protected] - opea.free.fr

SOCIÉTÉ MÉDITERRANÉENNE D’ORCHIDOLOGIEPrésident: Roland MARTIN - 04250 LA-MOTTE-DU-CAIRE

SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCÉAN (SOLO)www.orchidees-loire-ocean.fr

Composition du Conseil d’Administration

Jean-Pierre AMARDEILH, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Robert BORDES, Michel DEMARES, Pascal DESCOURVIÈRES,Charlotte DUPONT, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET, Jean-Claude GOORIS, Monique GUESNÉ, Jean-Michel HER-VOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE, Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LE-

CARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE, Daniel PRAT, Michel SÉRET, Ofélia TÉQUI

Bibliothécaire : Michel GIRAUD

Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.

© SFO – Paris – Dépôt légal décembre 2014 – ISSN: 0750-0386

Cymbidium tigrinumAlberto GROSSI ––––––––––––––––––––––––––– 305

Made in JapanDocteur Henry OAKELEY–––––––––––––––––––– 311

Observation d’une plante (Disperis sp.) inconnueà La Réunion

Charles-Henri ROBERT ––––––––––––––––––––– 327Maladies et compagnie, les problèmes phytosanitairesdes orchidées

David LAFARGE ––––––––––––––––––––––––––– 331Les dessins des Annales de la Société Royaled’Agriculture et de Botanique de Gand

Rudolf JENNY –––––––––––––––––––––––––––– 341Compte-rendu du voyage botanique sur l’Îlede La Réunion avec la SFOAuvergne en 2011

Pascal JARIGE ––––––––––––––––––––––––––––– 359

ORCHIDÉES EXOTIQUES

SOMMAIREL'ORCHIDOPHILE n° 203 - 2014 - vol. 45 (4)

327

341 321

297

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Associations régionales, Groupements et Sections

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Cattleya violacea (H.B.K.) Rolfe (fiche de culture)Jean-Pierre LE PABIC ––––––––––––––––––––––––– 377

Découverte d’un nouvel hybride naturel d’Ophrys enCharente-Maritime : Ophrys ×maelleae (= Ophrysargensonensis Guérin & Merlet × Ophrys santonicaMathé & Melki)

Éric Van KALMTHOUT ––––––––––––––––––––––– 297Contribution à la connaissance des orchidées de France :Ophrys montis-aviarii O. Hirschy et L. Bennery sp. nova,l’Ophrys du Mont des Oiseaux, une nouvelleespèce dans le Var

Lorraine BENNERY et Olivier HIRSCHY –––––––––– 347

Deux Ophrys de SardaigneMarinette BLANCHARD (aquarelle),Elisabeth & Jean-Luc ROUX & Nicole BORDES (texte)– 321

Du nouveau chez deux ophrys…Pierre AUTHIER––––––––––––––––––––––––––––––– 367

Informations ––––––––––––––––––––––––––– 290, 304, 326In memoriam –––––––––––––––––––––––––––––––291, 294Mot du Rédacteur –––––––––––––––––––––––––––––––295Notes de lecture et Vient de paraître –––––296, 310, 316, 371

La 21e Conférence Mondiale des OrchidéesClare & Johan HERMANS ––––––––––––––––––––––– 367

CalendrierMichel LE ROY––––––––––––––––––––––––––––––– 379

EN SAVOIR PLUS

ORCHIDÉES D’EUROPE

COIN DES ARTISTES

ORCHIDÉES EXOTIQUE (SUITE)

EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS

VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS

■ La préparation de L’Orchidophile, la rédaction des articleset leur illustration (cartes, photographies, dessins…) sontentièrement assurées par des bénévoles.

■ Les articles publiés engagent exclusivement la responsabi-lité de leurs auteurs.

■ Les insertions publicitaires n’engagent pas la responsabi-lité de la rédaction.

■ La rédaction est libre d’accepter, d’amender ou de refuserles manuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenéeà remplacer ou supprimer les clichés ou illustrations de qua-lité insuffisante.

■ La reproduction partielle ou totale des articles publiés dansL’Orchidophile n’est autorisée que sous réserve de l’accordpréalable des auteurs et de la rédaction.

SOCIÉTÉ FRANÇAISED’ORCHIDOPHILIE

Association sans but lucratifrégie par la loi du 1er juillet 1901

Agréée par le Ministère de l’Écologieet du Développement durable

Adhérente à :– l’EOC (European Orchid Council) ;– la FFSN (Fédération Française des

Sociétés de Sciences Naturelles) ;– la SNHF (Société Nationale

d’Horticulture de France).

Siège social : 17, quai de la Seine,75019 PARIS,

Tél. 01 40 37 36 46 (répondeur)

[email protected]

Quatre numéros par an

Directeur de la publicationPierre LAURENCHET

RédacteurDavid LAFARGE

Rédacteur adjointJean-Pierre AMARDEILHComité de rédaction

Pierre AUTHIERNicole BORDES

Jean-Michel HERVOUETHélène RODRIGUEZRémi TOURNEBIZE

Photographie de premièrede couverture :

Ophrys montis-aviarii(Photo Lorraine BENNERY

et Olivier HIRSCHY).

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INFOS

Le projet de rénovation du site Internet de notre as-sociation est lancé ! Nous espérons livrer, au prin-temps prochain, un site performant, riche decontenus et de nouveaux services à nos adhérents.Vous découvrirez notamment un service de paie-ment en ligne qui facilitera vos renouvellementsd’adhésion et d’abonnement. Nous espérons que lesefforts pour améliorer nos services vous apporteronttoute la satisfaction possible.

Rémi TOURNEBIZE rejoint notre Comité de Rédaction.Vous le connaissez déjà à travers son portrait publiédans nos pages ou son bel article sur le rôle des or-chidées dans la pharmacopée et la culture d’une tribud’Inde. Gageons qu’il apportera sa jeunesse, sonénergie et ses idées. Alors, bienvenue Rémi !

Henri DELBARD, Président de la SNHF, a reçu les in-signes d’Officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneurle 10 septembre 2014. La décoration lui a été remisepar Monsieur Valéry GISCARD D’ESTAING, ancienPrésident de la République, en présence de MonsieurStéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, del’Agro-alimentaire et de la Forêt, Porte-Parole duGouvernement. La SFO était représentée notammentpar son Président, Pierre LAURENCHET.

Nous l’avons déjà annoncé, mais un rappel ne peutpas faire de mal ! La formation au jugement d’orchi-dées a recommencé à la rentrée, mais il est encoretemps de rejoindre les élèves juges dans les centresde formation de Bordeaux (33), Paris ou Leucate(11). Une multiplication des centres qui vous per-met d’en trouver un plus proche de chez vous. Laformation est ouverte à tous. Contactez la Rédaction,qui transmettra les demandes.

Un lecteur attentif nous a signalé que la photographiequi accompagne la fiche de culture du numéro 201(Laelia anceps) pourrait en réalité représenter uneintrogression de Laelia Nemesis (L. anceps × L. su-perbiens). Merci aux lecteurs qui attirent notre at-tention sur les petites erreurs ou imprécisions qui nouséchappent parfois.

Nous sommes actuellement en manque d’articles,particulièrement en ce qui concerne les orchidées in-digènes. Les propositions sont par conséquent lesbienvenues et seront étudiées par le Comité deRédaction ([email protected]). Les ar-ticles concernant la culture ou la connaissance desorchidées exotiques sont bien entendu toujours ap-préciés également !

Les juges français sont disponibles pour les expos or-ganisées partout en France. Contactez Jean-ClaudeGRIPON ([email protected]), Albert FALCINELLI

([email protected]) ou David LAFARGE ([email protected]) pour organiser un jugement dansvotre région.

Vous êtes entrepreneur ou vous souhaitez simple-ment soutenir les actions de la SFO, il vous est pos-sible de nous aider à travers des actions de mécénatet de dons. Toute l’équipe de la SFO sera à vos côtéspour construire de nouveaux projets.

Les actes du Colloque scientifique de la SFO à Blois(mars 2014) sont disponibles gratuitement sur lapage d'accueil du site Internet de la SFO, www.sfo-asso.com. Dépêchez-vous de télécharger ces do-cuments pour vivre ou revivre les conférences duColloque.

Un voyage, animé par Jean-Michel HERVOUET, seraorganisé à Madagascar du 8 au 26 mars 2015, à la dé-couverte des orchidées terrestres à floraison tardivedes hauts plateaux. Au cours de ces 18 jours, ran-données et découverte de très nombreuses espècesd'orchidées ou plus généralement de la faune et de laflore malgaches, connues pour leur richesse et leurtrès haut niveau d'endémisme. Pour tout rensei-gnement complémentaire, adressez-vous à BlandineAndriambolonivo, au Comptoir de Madagascar(voyagiste), qui se fera un plaisir de vous informer([email protected]).

VOYAGE À MADAGASCAR

ACTES DU COLLOQUE DE BLOIS

JUGEMENT D‘ORCHIDÉES

MÉCÉNAT

NÉMÉSIS

APPEL À CONTRIBUTIONS

FORMATION AU JUGEMENT D’ORCHIDÉES

ÉPINGLÉ

BIENVENUE !

SITE INTERNET

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Né en 1934 il se destinait bientôt auxsciences naturelles après une scolarité auLycée Montaigne de Paris, où nous

avons dû nous croiser sans nous connaître àl’époque. Muni d’une licence ès SciencesNaturelles et d’un DES, il s’orientait alors versl’agrégation. Entre-temps, une opportunité seprésentait à lui au Muséum national d’HistoireNaturelle et il entrait dans cette Maison qu’il nedevait plus quitter, même la retraite venue,puisqu’il a continué à y venir en tant qu’AttachéHonoraire jusqu’à ce que la maladie qui devaitl’emporter ne le lui permette plus. Initialementtravailleur libre en paléontologie et botanique,il allait gravir les échelons : Assistant en 1957,Maître-Assistant en 1964, sous-Directeur en1967 pour finir avec le titre envié de Professeur.

Son travail en systématique concerna surtoutles Thymeleaceae, les Cucurbitaceae et lesBegoniaceae de Madagascar, ce dernier sujet luipermettant de collaborer avec son épouseMonique KERAUDREN-AYMONIN, trop tôt dis-parue. Mais ce volet de son activité ne doit pasen cacher bien d’autres. Il se consacra à l’ensei-gnement dans des Instituts aussi prestigieux quel’École Normale Supérieure ou l’École des Eauxet Forêts sans oublier des responsabilités au seindu CNRS ou du Conseil National de Protectionde la Nature. Pourtant ses vraies passions étaientl’herborisation et l’Herbier du Muséum.

Ses herborisations l’ont conduit un peu par-tout dans le monde et dans les recoins les plusperdus de France ! Lors d’une excursion orga-nisée pour la FFAO et la SFO par notre regrettéami Pierre LEBAS dans le massif de l’Esterel,nous avions trouvé des plantes pour nous in-connues, aussi, les lui soumettant pour déter-

mination, j’ai eu la surprise non pas qu’il lesconnaisse mais qu’il me dise avec précision àquel endroit nous les avions rencontrées !

Sa connaissance botanique était encyclopé-dique et lui valait d’être submergé par les de-mandes de déterminations. J’illustrerai cetteimmense connaissance des plantes par uneanecdote : quand j’ai commencé à fréquenter leMuséum en bénévole, j’ai cherché auprès desexperts à faire déterminer une plante étrangetrouvée quand je vivais en Amérique du Suddans des endroits reculés des Andes à plus de

In memoriam

Gérard AYMONIN (1934-2014)†

Dans une courte note publiée dans le numéro 201, l'Orchidophile avait annoncé ladisparition de Gérard AYMONIN mais nous nous devions de rendre un hommage pluscomplet à l'une des personnalités les plus marquantes et les plus attachantes parmi lesbotanistes français.

Fig. 1.– Ophrys aymoninii.

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4 000 m. Les experts m’avouèrent leur igno-rance et, entre eux, dirent « on pourrait la sou-mettre à AYMONIN, mais il disparaîtrait alorspour six mois avant de l’avoir identifiée ». Celan’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd et,quand je commençai à mieux le connaître je luisoumis herbier et photographies. Mais il ne fal-lut pas six mois ! Immédiatement le jugementtomba « C’est une Loasaceae, du genreCaiophora mais je ne peux pas vous en dired’avantage car je ne pense pas que nous ayonscette espèce dans l’herbier, mais allez tout demême jeter un coup d’œil, nous avons d’autres es-pèces de ce genre » ! Cela en dit long à la fois surl’étendue de son érudition, de sa connaissancede l’herbier national (plus de huit millions despécimens tout de même) et sur sa formidablemémoire. On comprend dès lors qu’il ait tou-jours eu un dédain souverain pour l’informa-tique en général et les ordinateurs enparticulier, à quoi cela peut-il servir quand ona tout dans la tête !

Cette érudition prodigieuse explique quetant de personnes aient fait appel à lui, soit desimples amateurs, soit des éditeurs comptantsur ses lumières pour l’adaptation d’ouvragesétrangers. L’herbier était pour lui son domaineet l’on voyait souvent sa silhouette immanqua-blement drapée dans son éternelle blouseblanche en arpentant les allées l’œil pétillantsous ses sourcils broussailleux. Il portait une at-tention toute particulière aux herbiers histo-

riques dont il était devenu une sorte de conser-vateur avec l’aide de Cécile AUPIC qui l’a beau-coup assisté dans ce domaine. Non seulement ilveillait à la conservation et à la publication deces trésors sur lesquels repose une grande par-tie de l’histoire de la botanique française mais ily puisait une inspiration toujours renouveléepour ses études historiques qui correspon-daient à une autre facette de sa curiosité tou-jours en éveil.

D’autres, beaucoup mieux placés, ont déjàrendu un hommage à l’homme de science et aupilier du Laboratoire de Phanérogamie duMuséum, du moins du temps où celui-ci s’ap-pelait ainsi avant la grande réforme qui a redis-tribué les disciplines d’une manière pastoujours très intelligible, mais il me semble quel’Orchidophile se devait de mettre l’accent surl’homme, sa gentillesse, sa disponibilité, sonhumour caché derrière un aspect un peu bou-gon, moyen pour lui de sauver un peu de sontemps surtout face à l’avalanche de tâches ad-ministratives qui lui tombaient dessus en rai-son de sa connaissance complète de la maisonmais dont il se serait volontiers passé pour seconsacrer à ses chères études. Toutefois le gê-neur qui venait, comme moi, le pourchasserdans son bureau antique en mezzanine, d’avantle grand chambardement des locaux, était sûrde voir l’accueil un peu renfrogné se changeren un bon sourire dès que l’on sortait unéchantillon végétal. Dès lors plus rien ne comp-tait et avec une grande amabilité il se plongeaitdans ses livres et ses notes pour partager sonimmense connaissance avec vous. Tel étaitl’homme qui avait probablement, au moins àmes yeux, la plus attachante personnalité decette noble maison.

Alain JOUYPrésident d’honneur de la SFO

À lire pour en savoir plus :■ AUPIC C., 2011.– Gérard AYMONIN, un grand bota-

niste français, L’Orchidophile 42(2) : 152-153.■ SLEZEC A.-M., 2011.– Gérard AYMONIN, une pas-

sion, la botanique. Jardins de France, revue enligne de la SNHF (www.jardinsdefrance.org).

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Fig. 2.– Caiophora sp.

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Schoenorchis aff.fragrans, en culturePhoto Martin GÜNTHER

Heureuseannée 2015

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Fils unique, John est né en Angleterrele 28 avril 1916. Cependant, suite aukrach de 1929, sa famille émigre auCanada, où il commencera de bril-lantes études à Vancouver, qui le mè-

neront ensuite à l’obtention d’un doctorat ès sciencesaux États-Unis. Arrivé en France en 1952, il accom-plira sa carrière d’ingénieur à l’École polytechniqueet au Centre d’Études des Matières Plastiques, jusqu’àsa retraite en 1978.

De son mariage avec Magdelaine, à Villard-de-Lans en 1954, naîtront ses deux filles, Hélène et Ève,puis trois petits-enfants, mais aussi un engouementpour le Vercors, où ils acquirent naturellement unjoli chalet en 1975.

John a eu plusieurs passions dans sa vie (la géolo-gie, l’équitation, l’aéromodélisme…), mais la décou-verte fortuite d’une drôle de plante (qui devait se ré-véler être un épipogon, jusqu’alors inconnu enVercors), allait l’immerger dans l’orchidophilie. S’yconsacrant pleinement, il arpenta le Vercors (et mêmeau-delà) dans ses moindres recoins au volant de sonrobuste 4 x 4 Lada Niva rouge, tant que sa mobilité lelui permit. Il s’intéressa aussi rapidement à la carto-graphie des orchidées et, pionnier dans ce domaine,il créa seul des logiciels permettant l’exploitation desdonnées recueillies sur le terrain par de nombreux ob-servateurs. Devenu en 1983 le cartographe du grou-pement Isère de la SFO (fonction qu’il assumerajusqu’en 2007), alors que le Dr Jean-François SERVIER

en était le président, il publiera avec ce dernier etavec la bienveillance du Muséum d’Histoire Naturellede Grenoble (et de son Conservateur en chef, M.Armand FAYARD), l’Atlas des orchidées du départementde l’Isère (1994). Un ouvrage reconnu alors commeexemplaire, au succès étonnant (une seconde éditionactualisée sera même réalisée dès 1997) et qui fut lar-gement utilisé pour l’ouvrage Orchidées sauvages enIsère publié par le même Muséum en 1995. John abien entendu été l’auteur ou le co-auteur de nom-breuses autres publications relatives aux orchidéeset, avec mon épouse Martine, nous avons notammenteu le grand bonheur de partager ensemble la des-cription d’Ophrys ×royanensis (O. drumana × O. in-sectifera) dans L’Orchidophile (1993).

Je garde de John l’image d’un homme passionnéet toujours assoiffé de compléter méticuleusement ses

connaissances (il y a dix ans il s’était même lancé dansl’apprentissage du chinois et, jusqu’à son départ, il n’ajamais occulté la lecture de l’hebdomadaire NewScientist). Mais surtout, John restera dans ma mémoirecomme un ami fidèle, aussi accueillant que tolérant,bienveillant sans être paternaliste (et pourtant 40 ansnous séparaient !), d’un caractère enjoué, forcémentet même fortement imprégné d’un très bel humourbien british.

Merci John! A posteriori, je me rends compte com-bien toutes nos rencontres ont été riches et je t’en re-mercie, en regrettant aussi de n’avoir pas été plus pré-sent ces dernières années.

Olivier GERBAUD

Documents relatifs aux orchidées dont le Dr CharlesJohn HENNIKER est auteur ou co-auteur (liste sans doutenon exhaustive)■ HENNIKER, C. J., 1984.– Géologie et cartographie des

indigènes. L’Orchidophile 63: 697.■ HENNIKER C.J., 1985.– Un lusus d’Ophrys. L’Orchidophile

68: 894.■ HENNIKER C.J., 1987.– Petite serre automatique d’ap-

partement. L’Orchidophile 79: 1407-1409.■ HENNIKER C.J. & J.F. SERVIER, 1992.– Inventaire des or-

chidées de l’Isère, Rapport, 50 p.■ GERBAUD M., GERBAUD O. & C.J. HENNIKER, 1993.–

L’Ophrys du Royans, nouvel hybride naturel en IsèreL’Orchidophile 108: 169-171.

■ SERVIER J.F. & C.J. HENNIKER, 1994.– Atlas des orchidéesdu département de l’Isère. Muséum d’Histoire Naturellede Grenoble. 169 p. + annexes.

■ HENNIKER C.J., 1995.– L’informatique au service de lacartographie. L’Orchidophile 118: 189-191.

■ SERVIER J.F. & C.J. HENNIKER, 1996.– Une première ap-proche de la phénologie des orchidées : exemple isé-rois. Cahiers de la Société Française d’Orchidophilie.

■ SERVIER J.F. & C.J. HENNIKER, 1996.– Méthodologie de lacartographie des orchidées de l’Isère. Cahiers de laSociété Française d’Orchidophilie.

■ SERVIER, J.F. & C.J. HENNIKER, 1997.– Atlas des orchidéesdu département de l’Isère, 2e édition. Muséum d’HistoireNaturelle de Grenoble, 169 p. + annexes.

■ FAYARD A., GERBAUD O., HENNIKER C.J., MANDRAS A.,SERVIER J.F. & V. PONCET, 2002– 27 orchidées remar-quables en Isère. Muséum d’Histoire Naturelle deGrenoble, Brochure.

(Un grand merci aussi à Hélène, sa fille ainée, qui m’a aidé àrédiger cet hommage mérité et a mis à disposition une photo-graphie de son père)

Dr Charles John HENNIKER (1916-2014)†Le Docteur Charles John HENNIKER nous a quittés paisiblement le 23 avril2014, au bout d’une vie bien remplie qui aura duré presque un siècle.

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Les bilans tout d’abord. Cette année encore,la revue a été riche de nombreux articles,avec, notamment, une forte proportion denouveaux auteurs. Si le déséquilibre entreorchidées exotiques et orchidées indi-

gènes et, cette année, est légèrement en faveur desplantes venues d’ailleurs le nombre de pagesconsacrées aux indigènes n’a pas diminué. Cesont donc avant tout les pages réservées aux in-formations diverses et annonces officielles ou ad-ministratives qui ont été réduites pour faire plusde place aux orchidées elles-mêmes. Pour autant,nous n’abandonnons pas le principe de parité,mais nous devons faire face au manque d’arti-cles s’intéressant aux orchidées indigènes ces der-niers temps.Vous aurez par ailleurs constaté que les des-criptions de nouvelles espèces ou variétés re-viennent plus souvent qu’avant dans nos pages,preuve de l’attrait exercé par notre revue sur lesauteurs de toutes nationalités. J’insiste sur cepoint d’ailleurs, car il faut aussi remarquer quede plus en plus d’auteurs étrangers nous pro-posent des articles de qualité.Au rang des points négatifs, une légère baisse dunombre des abonnés, qui confirme l’érosion pro-gressive des années précédentes mais marquenéanmoins un ralentissement sensible. Celanous incite donc à continuer sur la même ligne,équilibrée entre exotiques et indigènes même sinous ne souhaitons pas nous enfermer dans lecarcan d’une stricte parité comptable.Après les bilans, passons aux résolutions ou,plutôt, aux projets. Nous avions annoncé la pu-blication d’un nouveau numéro hors-sérieconsacré au genre Cattleya et aux genres alliéspour l’année 2015. Des considérations finan-cières, mais également éditoriales nous condui-sent aujourd’hui à changer d’option, pourpréférer à ce numéro hors-série un numéro

spécial, inclus dans l’abonnement, dont la pagi-nation sera exceptionnellement augmentée pourvous faire (re)découvrir ces orchidées extraordi-naires, qui viennent de traverser une période detrès grands bouleversements taxinomiques. Queles amateurs d’indigènes se rassurent, les pagesconsacrées à leurs favorites ne seront pas ou-bliées et ne diminueront pas sur l’ensemble del’année, conformément à nos engagements.Pour ce qui est de l’orientation générale de la re-vue, comme je l’ai déjà dit dans d’autres éditos,je souhaite que des articles plus généraux surl’écologie et la préservation des milieux, ou surla botanique, trouvent leur place dans nospages. Pour cela, nous allons chercher des auteurscompétents qui sauront vous transmettre leuramour de la nature, qui ne fera que renforcer vo-tre passion pour les orchidées, j’en suis certain.Autre projet pour 2015, la tenue d’un forum in-ternational des rédacteurs de journaux orchi-dophiles, qui aura lieu à l’occasion du Congrèsde l’EOC à Londres en avril. La SFO et la RHSsont les deux promoteurs de cette initiative quisuscite un grand enthousiasme, y compris au-delà des limites de l’Europe (jusqu’au Canada oul’Australie). C’est encore une fois, la preuve del’influence de l’orchidophilie française, pourtantsi facilement dénigrée chez nous.Je vous souhaite donc une bonne lecture pourcette fin d’année, d’heureuses fêtes et j’espèreque notre comité de rédaction saura satisfairevotre appétit orchidophile pour l’année 2015.

David LAFARGE

En cette fin d’année, l’heure est à la fois aux bilans et aux bonnes résolutions et votreRédacteur n’échappe pas à la règle !

Le mot du Rédacteur

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VIENT DE PARAÎTRE

Alors qu’en 2013, la SFOsortait un numéro hors-série consacré aux sabotsde Vénus, SINGCHI et al.publiaient la même annéeun ouvrage consacré augenre Cypripedium enChine. « The genusCypripedium in China »a été rédigé par quatre au-teurs chinois, tous bota-

nistes orchidophiles aux spécialités diverses tellesque la conservation, la taxinomie ou les ressourcesgénétiques. Bien que très largement rédigé en chi-nois, ce livre fait une belle place aux traductions an-glaises dans les parties les plus sensibles. Il est abon-damment illustré de figures, de dessins au trait ainsique de très belles photographies des orchidées etdes milieux qui les abritent. Si le contenu en soit dece livre n’est pas totalement nouveau, il présentenéanmoins un intérêt tout particulier en ce sens qu’ilconstitue une synthèse complète du genreCypripedium réparti sur ce territoire vaste et di-versifié qu’est la Chine. La flore de vingt-trois desvingt-six grandes régions administratives chi-noises peut s’enorgueillir de contenir une ou plu-sieurs espèces du genre Cypripedium, distribuées deszones subtropicales jusqu’à plus de 4 100 mètresd’altitude dans l’Himalaya.Les vingt premières pages de cet ouvrage sont or-ganisées autour de l’histoire des recherches consa-crées au genre Cypripedium, à la biologie de cesplantes, à leur distribution et à leur conservation,aux aspects phylogénétiques et aux menaces qui pè-sent sur elles. La suite concerne un sujet plus sen-sible puisqu’il aborde les problèmes de la classifi-cation du genre, en excluant les genres phylogé-nétiquement proches tels que Selenipedium,Paphiopedilum et Phragmipedium, plutôt d’écolo-gie tropicale. Après un bref rappel des évolutions

successives de l’organisation du genre Cypripediumdans le monde, de 1819 à nos jours, les auteurs pré-sentent la liste des quinze sections (Irapeana,Subtropica, Wardania, Obtusipetala, Californica,Cypripedium, Retinevia, Palangshanensia, Enantio-pedilum, Arietina, Acaulia, Flabellinervia, Bifolia,Trigonopedium et Sinopedilum) et des 51 espècesqu’elles renferment. Cette organisation, qui reposesur la structure de la fleur puis la morphologie etle nombre de feuilles. À elle seule, la sectionCypripedium se décline en une vingtaine de taxonsdont Cyp. calceolus, Cyp. parviflorum, Cyp. tibeti-cum et Cyp. yunannense pour les plus connus. Lasection Acaulia ne contient que Cyp. acaule, très ré-pandu dans les forêts au nord-est du continentnord-américain.Une très longue partie de plus de 200 pages plongeensuite le lecteur au cœur du thème du livre, celuidu traitement de la taxinomie des 37 taxons iden-tifiés en Chine dont 70 % sont endémiques. La cléde détermination repose sur la morphologie foliaire,puis les différentes parties de la fleur. Chaque es-pèce est ainsi décrite en deux langues - diagnose,distribution, habitat et menace -, assortie de su-perbes dessins au crayon et de plusieurs photo-graphies. Pour certaines espèces, la synonymie etl’historique des appellations successives sont éga-lement rappelés.À noter que parmi les espèces de Cypripedium pré-sentes en Chine, l’une d’elles, Cyp. calceolus, a unedistribution très large (eurasiatique subcontinen-tale et subméridionale). L’ouvrage s’achève avec unaperçu des hybrides connus, des conditions de cul-ture en pot et en serres, d’un synopsis des espècesautres que chinoises, une bibliographie sobre maistrès riche et un index des noms chinois et latins. Unlivre à posséder dans sa bibliothèque, au prixcependant assez élevé.

Michel NICOLE

■ The genus Cypripedium in China :par C. SINGCHI, L. ZHONGJIAN, C. LIJUN & L. LIQIANG.

Éditeur : Science Press Beijing, 317 pages couleur, publié en avril 2013, prix environ 57 €. Ouvrageen chinois, partiellement bilingue en anglais.

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IntroductionLa commune de La Villedieu, en Charente-

Maritime, recèle bien des trésors orchidophiles.Le site du Bois Bréchou, caractérisé par des pe-louses mésophiles sur bermes de route et en li-sière de boisement, avec des clairières forestières,retient l’attention des passionnés de la région.Nous pouvons y observer 21 espèces d’orchidées,ainsi que trois hybrides (liste en annexe). C’estla présence d’Ophrys argensonensis Guérin &

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Découverte d’un nouvel hybride natureld’Ophrys en Charente-Maritime:

Ophrys x maelleae(= Ophrys argensonensis Guérin & Merlet

x Ophrys santonica Mathé & Melki)

Éric Van KALMTHOUT *(toutes les photographies, sauf mention contraire, sont de l’auteur)

VAN KALMTHOUT E., 2014.- Description of a new hybrid natural in the genus Ophrys from Charente-Maritime: Ophrys xmaelleae. L’Orchidophile 203: 297-304.

Eric Van KALMTHOUT, nouvel auteur dans nos colonnes, fait une entrée en beauté, avec ladescription d’un nouvel hybride naturel dans le genre Ophrys. Il a eu l’occasion d’observercette plante dans sa région plusieurs années de suite, confirmant progressivement son intui-tion, avec l’aide d’amis orchidophiles de sa région ou d’ailleurs.

Résumé.– Présentation et description d’un nou-vel hybride entre deux ophrys tardifs du Poitou-Charente, découverts et décrits de cette mêmerégion. Étude des caractéristiques de l’hybrida-tion pour l’écriture d’une diagnose et la nomina-tion de l’hybride.

Mots clés.– Orchidaceae; Ophrys argensonensis ;Ophrys santonica ; hybride ; flore de France.

Abstract.– Presentation and description of a newhybrid between two late flowering ophrys fromthe Poitou- Charente region (France), discoveredand described in this same area. Study of char-acteristics of hybridization, diagnosis and hybriddescription.

Key words.– Orchidaceae; Ophrys argensonen-sis; Ophrys santonica; hybrid; Flora of France.

Fig. 1.– Ophrys argensonensis. La Villedieu(Charente-Maritime). 24 juin 2012.

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Merlet (GUÉRIN & MERLET 1995), endémique dumassif d’Argenson et décrit dans cette commune,et d’Ophrys santonica Mathé & Melki (MATHÉ &MELKI 1994), petit ophrys découvert et identi-fié dans le département de la Charente, qui ap-porte une réelle et grande valeur à ce lieu.

Mes prospections, de l’ordre de deux à troispassages par année depuis 2007, m’ont permisd’observer ces deux ophrys tardifs : O. argenso-nensis (Fig. 1) et O. santonica (Fig. 2). Je pros-pecte aussi d’autres stations dans la mêmerégion, où fleurissent, rarement ensemble tou-tefois, ces deux ophrys, pour me familiariseravec leurs caractéristiques.

Le 25 juin 2009, en visite sur La Villedieu, j’ob-serve un pied d’ophrys portant quatre petitesfleurs, de forme scolopaxoïde et au périanthe trèscoloré, qui ne s’identifie pas à O. santonica, maispossède certains critères proches de cette espèce.À proximité de ce pied se trouvent en fleurs les

deux espèces d’ophrys cités précédemment,ainsi qu’Ophrys apifera Hudson. Après uneanalyse rapide des caractéristiques de cetteplante, je suggère avec réserve qu’il s’agit d’un hy-bride probable entre O. argensonensis et O.santonica (Fig. 3). Cet hybride est à ma connais-sance non décrit (BOURNÉRIAS et al. 2005, GUÉRIN

et al. 2007, SOUCHE 2008). Il est important de sou-ligner que la rencontre sur un même lieu de cesdeux ophrys est d’ailleurs très rare puisqu’iln’existe à ce jour que deux stations où les deuxtaxons poussent en sympatrie. Un hybride en-tre les deux espèces est donc une rareté chez leshybrides d’ophrys.

Je partage cette découverte avec des amis etéminents orchidologues, adhérents à la SFOPoitou-Charentes-Vendée. Ils prospectent alorsla station le lendemain et les jours suivants etaboutissent à la même conclusion sur l’hybri-dation ainsi que l’origine des deux parents.

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 2.– Ophrys santonica. Saint-Loup(Charente-Maritime). 15 juillet 2012.

Fig. 3.– Ophrys xmaelleae. La Villedieu(Charente-Maritime). 24 juin 2012.

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IntroductionL’hiver dernier, ma serre était pleine à cra-

quer de bulbes en hivernage, de gingembres oude plantes grimpantes cultivées en pots, coha-bitant avec les habituelles fougères et orchidées.Il s’agit d’une serre tempérée-fraîche dans la-quelle la température peut chuter à 8 °C pen-dant la nuit, ne dépassant pas 10 °C pendant lesjournées les plus ensoleillées. Dans ma région,au nord de l’Italie, les journées brumeuses nesont pas rares en hiver et il est fréquent de tra-verser plus de trente jours sans soleil.

Après un long hiver, j’examinais les plantesdans ma serre, constatant que les bulbes demon Cymbidium tigrinum étaient fortementridés, même si les feuilles étaient toujoursvertes. J’ai tout de suite pensé que je n’avais passuffisamment arrosé durant l’hiver. Pourtant,en regardant de plus près, j’ai découvert des

hampes florales qui pointaient à la base desbulbes. Un hiver frais et sec serait-il la clé pourobtenir des floraisons ?

À l’origine de l’espèceJ’ai lu l’article original ainsi que d’autres tra-

vaux du début du XIXe siècle et je n’ai pastrouvé beaucoup à ajouter aux livres récents àl’exception des détails suivants. Cymbidium ti-grinum a été collecté par le Révérend CharlesPARISH en Birmanie (Myanmar) dans les mon-tagnes du Tenasserim, où il pousse sur des ro-chers, à environ 2 000 m d’altitude. On saitaujourd’hui que son aire de répartition est dis-jointe, des individus ayant été répertoriés enChine (Yunnan occidental) et au nord-est del’Inde (Nagaland). En Birmanie, son nom com-mun est « padein-ngo », un nom appliqué àd’autres orchidées et même à d’autres végétaux.

Charles Samuel Pollock PARISH est né àCalcutta (Inde) en 1822. Il a étudié àl’Université d’Oxford avant d’épouser le minis-tère. En 1852, il a été envoyé en Birmanie entant que Prieur des forces britanniques.D’abord intéressé par les mousses, il apprécieégalement beaucoup les orchidées qu’il collectepour agrémenter sa maison et sa mission. En1883, il écrit, dans le second volume l’ouvragedu Rev. MASON, « Burma, its People andProductions » les mots suivants : « Fixed at onestation for upwards of 20 years, and having some150 species growing in my garden, fresh supplies

Cymbidium tigrinumAlberto GROSSI*

GROSSI A., 2014.- Cymbidium tigrinum. L’Orchidophile 203: 305-309.

Alberto GROSSI est un amateur italien qui cultive les orchidées depuis près de 25 ans. Ilest également membre du Comité de Rédaction du journal Caesiana. Pour notre revue, ila adapté un article que certains d’entre vous, lecteurs de l’Orchid Review, reconnaîtrontpeut être. Il nous fait ici partager sa passion pour une espèce assez peu cultivée et qui,pourtant, a de nombreuses récompenses à offrir à ceux qui voudraient bien l’accueillir :Cymbidium tigrinum.

Résumé.– Présentation historique et botaniquede l’espèce Cymbidium tigrinum. Les différentesvariétés sont également présentées, ainsi que leshybrides principaux et les conseils de culture.

Mots clés.– Orchidaceae ; Cymbidium ;Cymbidium tigrinum ; culture ; botanique.

Abstract.– Botanical and historical presentationof Cymbidium tigrinum. Various varieties, as wellas main hybrids are presented. Cultural advicesare also given.

Key words.– Orchidaceae; Cymbidium; Cymbidiumtigrinum; culture; botany.

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being continually brought in, it was my daily de-light to watch their growth, and hardly a day pas-sed on which I did not either draw or examinemicroscopically some one Orchid or another »(« Fixé au même lieu pendant une vingtained’années, avec environ 150 espèces poussant dansmon jardin, du matériel frais étant apporté enpermanence, il se passait difficilement une jour-née sans que je dessine ou n’examine au micro-scope l’une ou l’autre des orchidées »).

PARISH a envoyé des plantes vers l’Angleterre,où Joseph HOOKER et John LINDLEY ont puidentifier et décrire de nouvelles espèces.Cymbidium parishii, Dendrobium parishii etPaphiopedilum parishii ne sont que quelques-uns des taxons nommés en son honneur.Lorsqu’il a visité l’Angleterre en 1871, PARISH aprésenté ses carnets de croquis et d’aquarellesaux Jardins Botaniques Royaux de Kew, où ilssont aujourd’hui conservés. En 1878, il aban-donne sa mission pour rentrer définitivementen Angleterre. En 1897, il meurt chez lui, dansson sommeil, à 75 ans.

Deux variétés ?En 1863, PARISH a envoyé des échantillons et

une aquarelle d’un nouveau Cymbidium auxétablissements LOW & Co., Upper Clapton,Londres. L’année suivante, William J. HOOKER

décrit l’espèce dans le Botanical Magazine (vol.90 t. 5 457), la baptisant Cymb. tigrinum en rai-son de son labelle tigré et pointillé (Fig. 1). En1896, PARISH rapporte un phénomène de di-morphisme floral dans le Journal of the LinneanSociety (vol. 10 : 505-506). Il remarque que surde nombreuses hampes florales, les deux outrois fleurs inférieures présentent une colora-tion différente : « They are of a rich red colourthroughout, and are rather blotched than strip-ped » (« Elles sont entièrement et richement co-lorées de rouge et sont plus maculées quetigrées »). La forme est également différente :« The column was much thickened, both dorsallyand laterally, and less curved. There was no an-ther and… no pollinia » (« La colonne est trèsépaissie, dorsalement et latéralement, et moinsincurvée. On note également l’absence d’anthèreet… de pollinies »). De plus, il note que « on

many stems there were flowers… of an interme-diate character, with no anther, having the co-lumn only a little smaller ; and in these werefound perfect pollinia, but no triangular gland »(« sur de nombreuses hampes, il y avait desfleurs… intermédiaires, sans anthère, avec unecolonne à peine plus réduite ; dans ce cas, les pol-linies étaient parfaitement présentes, mais laglande triangulaire était absente »).

En 1901, Alfred COGNIAUX, traitant ce taxonpour Lindenia (planche DCCLX) (Fig. 2), écrit« It seems not improbable, after reading this in-formation, that the flower of C. tigrinum self-pollinate. That would of course explain themodification in form and colour, and a turges-cence of the column, as we can also observe, forexample, in Chysis aurea » (« Il ne semble pasimprobable, à la lecture de ces informations, que

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 1.– Cymbidium tigrinum. Illustration deWalter FITCH présentée par W.J. HOOKER dans

sa description de l’espèce.

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VIENT DE PARAÎTRE

Olaf GRÜSS est un spé-cialiste allemand mon-dialement reconnu, au-teur de plusieurs taxons,notamment au sein dugenre Phragmipedium.Après plusieurs annéesd’un travail minutieux, ilpublie une véritablesomme sur ce genre ainsique sur les genres alliés

Selenipedium et Mexipedium, représentants des or-chidées à sabots eux aussi présents en Amérique duSud. Tous les aspects de la botanique, de la biolo-gie, de l’écologie ou de la culture et même de l’hy-bridation de ces plantes sont abordés. Un court cha-pitre introductif revient sur l’historique du genreet sur son étude dans la littérature. Un second cha-pitre, très bref lui aussi, traite de la culture desplantes du genre Phragmipedium.Vient ensuite le plus copieux chapitre de l’ou-vrage, celui qui s’attache à la description de l’en-semble des espèces connues à ce jour dans legenre. De très nombreuses photos (plus de 2 000en tout) agrémentent le texte et permettent deprofiter de cet ouvrage, même si l’on n’est pas ger-manophone. Une des grandes originalités du trai-tement proposé consiste en la liste des hybridesprimaires qui impliquent les espèces étudiées toutau long du texte. On y apprend ainsi les noms deces plantes et celui de leur obtenteur, ainsi que ladate de l’enregistrement. Certaines espèces béné-ficient d’un traitement de choix. C’est par exem-ple le cas de Phragmipedium besseae, avec plus de200 photographies qui représentent l’espèce type,ses différentes variétés et les hybrides primairesqui en descendent !La plupart des espèces sont également illustrées parun dessin au trait précis et utile pour l’identifica-tion des plantes rencontrées. Les espèces décritesrécemment, telles que Phragmipedium manzurii (dé-

crite en 2008) sont également traitées et abon-damment illustrées. Après la description de toutesles espèces, l’auteur décrit les hybrides naturels quisont répertoriés. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleursété officiellement décrits par l’auteur lui-même(Phrag. ×colombianum, Phrag. ×merinoi, Phrag.×pfitzerianum, Phrag. ×roethianum).Après les hybrides naturels, on glisse tout naturel-lement vers un chapitre consacré à l’histoire del’hybridation du genre Phragmipedium, décrivantles différentes tendances qui se sont succédées, lesnouvelles espèces découvertes apportant leur lotde nouvelles modes (par exemple, Phrag. kovachiiet le grand nombre d’hybrides qui en sont issus etenregistrés ces dernières années). L’auteur traiteégalement le cas des hybrides supposés entrePhragmipedium et Paphiopedilum, placés dans unnothogenre dénommé ×Phragmipaphium. Ceshybrides sont toujours sujets à caution et certainsd’entre eux ne sont probablement rien de plus quedes hybrides aberrants dans l’un ou l’autre desgenres. Olaf GRUSS traite ensuite le cas deMexipedium, un genre monospécifique (la seuleespèce est Mexipedium xerophyticum) de petitetaille aux charmantes fleurs blanches. L’habitat, laculture et la biologie sont passés en revue.Pour terminer la description des taxons d’orchi-dées à sabots d’Amérique du Sud, l’auteur s’at-taque au genre Selenipedium, connu par lesamateurs mais très rarement rencontré, y comprisdans la littérature !Après un hommage à REICHENBACH et à ses liensavec le genre Phragmipedium, l’ouvrage se termineavec les habituels crédits photos et une bibliogra-phie conséquente, un index, et quelques pages depublicité qui viennent aider au financement de cetouvrage très spécialisé, qui fera le bonheur des ama-teurs monomaniaques ou des amoureux de rare-tés de la littérature orchidophile.

David LAFARGE

[email protected]

■ Lateinamerikanische Frauenschuhe -Phragmipedium, Mexipedium, Selenipedium & alle

Phragmipedium Primärhybriden par Olaf GRÜSS

Éditeur: Orchideen Zauber, 526 pages. Texte en allemand 99 €.En vente dans les librairies spécialisées ou auprès de l’éditeur.

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Les lecteurs les plus curieux de ces co-lonnes doivent avoir en tête un certain nom-bre de photographies, notamment de plantescultivées par le Dr Masahiro SAITOH (Fig. 1),Président de l’AJOS (All Japan Orchid Society)qui a remporté le grand prix de l’expositiondu Tokyo Dome avec un Eulophiella roemple-riana de près de trois mètres de haut (Fig. 2),sans oublier ce Cattleya trianae ‘Ocado’ avecses 250 fleurs (Reserve Grand Champion 2008)(Fig. 3) ou encore un Lycaste Shoalhaven et sesdix fleurs de 13 cm de diamètre (2009).

Made in JapanDocteur Henry OAKELEY*

(toutes les photographies, sauf mention contraire, sont de l’auteur)

OAKELEY H., 2014.- Secrets from Japan. L’Orchidophile 203: 311-315.

Dans ce numéro Henry OAKELEY nous fait partager des petits secrets de culture que les ama-teurs japonais gardent habituellement jalousement pour eux. Les photographies qui illustrentl’article sauront, à n’en pas douter, vous convaincre d’adopter certaines de ces astuces enprovenance du Pays du Soleil Levant.

Résumé.– Les cultivateurs japonais sont réputéspour la qualité des plantes qu’ils cultivent d’unefaçon très méticuleuse, tirant le meilleur des vé-gétaux. L’auteur présente quelques plantes ren-contrées au cours de ses voyages et confie les se-crets récoltés auprès de leurs cultivateurs.

Mots clés.– Orchidées ; culture ; Japon.

Abstract.– Japanese orchid growers are reknow-ned worlwild for the high wuality of their plants, get-ting the best from orchids. The author presentssome plants he encountered during is trips toJapan and gives secrets from their growers.

Key words.– Orchids; cultivation; Japan.

Fig. 1.– Le Dr Masahiro SAITOH avecl’une des plantes de sa collection.

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Je l’ai donc contacté avec l’intention de lerencontrer, dans l’espoir de découvrir ses se-crets. Sa serre n’est pas très grande et n’est passurchargée de plantes, mais chaque sujet respirela santé et beaucoup atteignent des dimensionsconsidérables. Limiter l’expansion de la collec-tion -et donc avoir du temps pour chacune desplantes- semble être le premier secret gardé ici.Le deuxième est le temps passé. Chaque jour, ilprend une heure dans la serre avant de se ren-dre au travail dans une clinique, puis revientpour deux heures au moment de la pause dé-jeuner avant d’accorder à nouveau quatreheures en fin d’après-midi avant de rentrer à lamaison aux alentours de 22 heures pour dîner.Voilà pour le secret n° 2. Le dernier, c’est qu’ilregarde VRAIMENT ses plantes.

Observons maintenant cinq exemples pra-tiques mis en œuvre par notre ami japonais.

Exemple 1Les cattleyas apprécient la lumière du soleil

et, comme l’ensoleillement est plutôt faible auJapon de l’automne au mois de mars (commechez nous, nous partageons à peu près la mêmelatitude), le Dr SAITOH suspend les pots, defaçon à incliner tous les longs pseudobulbes endirection du soleil (Fig. 4). De cette façon,toutes les feuilles reçoivent le maximum de lu-mière.

Exemple 2Vanda Miss Joaquim et d’autres plantes de

ce genre aux feuilles étroites et cylindriques

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 2.– Eulophiella roempleriana ‘NanakoTerabuko’ présenté par M. SAITOH au Japan

Grand Prix en 2008.

Fig. 3.– Le Dr Masahiro SAITOH devant l’unede ses plantes primées à Tokyo,

Cattleya trianae ‘Ocado’.

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VIENT DE PARAÎTRE

Après les cinq premiersvolumes consacrés res-pectivement auxApostasioideae et auxCypripedioideae (VolumeI publié en 1999), auxOrchidoideae (VolumesII et III publiés en 2001et 2003) et aux Epiden-droideae (Volumes IV etV publiés en 2005 et

2009) ce long travail se termine avec un sixièmeet dernier volume dédié de nouveau auxEpidendroideae. L’ensemble de cette gigantesqueétude a été mené à bien avec la collaboration denombreux spécialistes internationaux (200 envi-ron) qui ont contribué, chacun dans leur domained’expertise, à la réalisation de cette série.Tous ces travaux intègrent une multitude denouvelles données basées sur l’analyse del’ADN et fournissent une nouvelle classificationphylogénétique. Ce sixième et dernier volumetraite deux tribus de la sous-famille desEpidendroideae : celle des Dendrobieae et celledes Vandeae qui totalisent 140 genres (avec lesgenres alliés).Chaque genre bénéficie d’un traitement com-plet avec : description, cartographie, anatomie,palynologie, cytogénétique, phytochimie, phy-logénie, pollinisation et écologie. Même lesdonnées économiques sont prises en compteainsi que quelques notes sur la culture (traite-ment identique que pour les cinq premiers vo-lumes). Tous les genres sont illustrés par de trèsbons dessins au trait et par des photographiesen couleur placées au centre du livre. La fin duvolume est consacrée aux références bibliogra-

phiques (14 pages). Un glossaire est fourni parFINN N. RASMUSSEN qui couvre la totalité des sixvolumes.Enfin et non négligeable une liste des syno-nymes génériques nous est offerte, très utilepour ceux qui, comme moi, ne maîtrisent pas lanouvelle classification présentée par les auteurs.Vient ensuite une liste des spécialistes qui ontcontribué à cette longue aventure.Enfin un index clôt la saga. Initié sur une idéede Phillip J. CRIBB dans les années 1990, ce der-nier volume est la conclusion de quinze annéesd’un travail réalisé au Royal Botanic Gardens àKew.Attention cependant, les auteurs nous mettenten garde contre une interprétation qui voudraitque ce travail soit destiné à servir à un clas-sement final des orchidées. Cette interprétationserait une idée anti-scientifique. Aussi long-temps que les technologies se développerontpour améliorer nos connaissances et aussi long-temps qu’il existera des orchidées, leur classe-ment sera toujours un travail en cours etGenera Orchidacearum servira, bien évi-demment, d’outil de référence pour de futurstravaux. L’ensemble des six livres totalise exac-tement 2 774 pages, toutes aussi soignées dudébut jusqu‘à la fin. Reste le prix, un peu cherpour beaucoup d’entre nous, mais l’ensembledes ouvrages reste consultable gratuitement àla bibliothèque du siège de la SFO tous les mer-credis après-midi de 14 h 00 à 17 h 00 !

Michel [email protected]

■ Genera Orchidacearum Volume VI : Epidendroideaepar Alec M. PRIDGEON, Phillip J. CRIBB, Mark W. CHASE

& Finn N. RASMUSSEN.Éditeur : Oxford University Press, 576 pages. Texte en anglais - environ 190 € - En vente dans leslibrairies spécialisées - ISBN-9780199646517.

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La 21e Conférence Mondiale des Orchidéess’est tenue du 10 au 14 septembre 2014 auCentre de Convention Sandton deJohannesburg, en Afrique du Sud (Fig. 1). Plusde 500 délégués du monde entier ont participéau jugement, admirant l’exposition et prenantpart aux conférences de haut niveau. L’occasiond’acheter des plantes était belle également, desvendeurs des quatre coins du monde avaientpréparé des sujets exceptionnels pour satisfaireles amateurs.

L’exposition a fasciné près de 12 000 visi-teurs, notamment la spectaculaire présentationthaïlandaise (Fig. 2) qui créait une entrée théâ-trale constituée de fleurs coupées de dendro-biums et de vandas fixés sur d’énormes arbressurplombant des bassins avec toutes les fleurs etdes mousses retombantes. Ce stand a remportéle trophée de Grand Champion de l’Exposition.Une autre présentation de grande qualité a étéréalisée par une collaboration entre les trois so-ciétés qui organisaient la Conférence et a tentéd’interpréter le thème choisi : « Orchids : Gold inthe Green Age », en retraçant l’histoire de la dé-couverte de l’or dans la région de Johannesburggrâce à l’utilisation de trains miniatures et depanières à plantes (Fig. 4). Les prix de Meilleurstand pédagogique et de Reserve ChampionExhibit ont été remportés par Exotic PlantCompany. Il revenait sur l’historique des 21congrès ainsi que sur l’évolution des différentessociétés internationales impliquées dans le

La 21e Conférence Mondiale des Orchidéesà Johannesburg, Afrique du Sud

Clare & Johan HERMANS*(toutes les photographies, sauf mention contraire, sont des auteurs)

HERMANS C. & HERMANS J., 2014.- 21st World Orchid Conference and Show, Johannesburg,South Africa. L’Orchidophile 203: 317-319.

Clare et Johan HERMANS, membres éminents de la RHS et amis de la SFO nous font leplaisir de commenter et de résumer leur séjour en Afrique du Sud à l’occasion du WOC (dontJohan était le Président) qui s’est déroulé en septembre 2014. Un événement qui est toujoursl’occasion de découvertes, d’échanges et de conversations passionnées.

Fig. 1.– Le Centre de Convention Sandton, quiaccueillait la Conférence (Photo M. TIBBS).

Fig. 2.– Le stand de la délégation thaïlandaise.

Fig. 3.– La présentation de Sanya, Chine.

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World Orchid Conference ou encore la plus an-cienne société d’orchidophilie sud-africaine, laCape Orchid Society, fondée en 1957. De nom-breuses œuvres passionnantes commémoraientles conférences passées, parmi lesquelles despeintures originales, des trophées, certaines œu-vres ayant servi pour les affiches des manifesta-tions passées ou les médailles commémorativesantérieures.

En plus des plantes tropicales présentées surles stands, on trouvait également quelques re-présentantes des orchidées terrestres d’Afriquedu Sud, à l’honneur au cœur de la reconstitu-tion d’un milieu humide sur 200 m2. Cette ins-tallation avait été construite par la WildOrchids Southern Africa pour mettre en avantl’extraordinaire diversité des habitats humides,qui hébergent une espèce d’oiseau qui fait lafierté du pays, le Crâne Bleu, ainsi que de nom-breuses espèces d’orchidées. Les menaces quiplanent sur ces milieux étaient également pré-sentées pour sensibiliser et alerter le public.

Pour ceux qui se seraient fatigués de voir desorchidées, il y avait d’autres distractions possibles,telles que la Compétition Internationale dePhotographie, le Concours d’Art Botanique oumême des gâteaux décorés sur la thématique desorchidées (Fig. 5). Ce dernier était présenté par

la Guilde Sud-africaine des Décorateurs deGâteaux (sic) et allait du goût douteux jusqu’ausublime, avec notamment ce Calanthe vestita siréaliste qu’il fallait y regarder à deux fois pours’assurer qu’il s’agissait bien de sucre.

Les orchidées étaient les véritables stars de l’ex-position : un beau spécimen d’AngulocasteOlympus ‘Honey’ avec ses 34 fleurs d’un jauneéclatant a remporté le trophée de GrandChampion (Fig. 6). Cette plante était présentéepar François VORSTER sur le stand de la WolkbergOrchid Society, une petite association du norddu pays. Tout près de là, on trouvait un grandstand décoré par Anthony GROHOVAZ, couvert denombreuses formes d’Ansellia africana, parmi les-quelles une grande plante aux fleurs sombres,cultivée par Jolisa & Lourens GROBLER (Afri-Orchids), qui a remporté le trophée ReserveChampion (Fig. 7).

À l’abri de l’agitation de l’exposition (Fig. 8),se tenaient les conférences, étalées sur quatrejournées. Les sujets traités étaient très variés :les dernières tendances dans l’hybridation despaphiopedilums et des vandas, les orchidées in-digènes d’Afrique du Sud, la biologie de la pol-linisation, la protection des espèces, lecommerce ou les jardins botaniques. Ellesétaient suffisamment variées pour intéresser à

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 4.– L’installation desSociété hôtes.

Fig. 6.– Angulocaste Olympus‘Honey’, trophée de Grand

Champion, 21e WOC.

Fig. 5.– Présentation d’un gâteaudécoré de fleurs de Zygopetalum

en sucre, Sugarcraft.

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La 21e Conférence Mondiale des Orchidées

la fois le spécialiste et l’amateur généraliste.L’autre aspect important du WOC est de ren-contrer des amis du monde entier, rencontresfacilitées par la soirée africaine ou le dîner degala. Beaucoup de visiteurs avaient voyagé surde longues distances pour assister au WOC etprofiter de la flore du Cap (Fig. 9) ou des ani-maux et oiseaux du Parc National Kruger. Laprochaine opportunité d’exploration conju-

guée à un WOC aura lieu en Equateur en 2017,pour la 22e Conférence Mondiale qui se tiendraà Guayaquil. Autre annonce importante faite àJohannesburg, c’est à Taipei (Taiwan) qu’auralieu la 23e Conférence en 2020, organisée par laTaiwan Orchid Growers Association (TOGA).

*Clare & Johan [email protected]

Fig. 7.– Ansellia afri-cana présenté parA. GROHOVAZ, Best

Species, 21e WOC.

Fig. 9.– Bartholinaburmanniana, LeCap, Cederberg.

Fig. 8.– Le public sepressant dans lesallées de l’exposition.

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OPHRYS CHESTERMANII (J.J. WOOD)GÖLZ & H.R. REINHARD

L’Ophrys chestermanii (Figures 1 à 5) est undes représentants les plus remarquables dugenre, un de ceux qui suscitent l’émerveillementdes orchidophiles et justifient à eux seuls d’en-treprendre un voyage pour les découvrir. Cetaxon très singulier par la taille et la couleur som-bre de son labelle est un endémique Sarde.

SystématiqueIl a été décrit de la Province de Carbinia-

Iglesias par Jeffrey J. WOOD qui l’a dédié à David

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Deux ophrys de SardaigneMarinette BLANCHARD* (aquarelle),

Elisabeth ROUX**, Jean-Luc ROUX** & Nicole BORDES*** (texte)

BLANCHARD M. (water color), ROUX E., ROUX J.-L. & BORDES N. (texts), 2014.-Two ophrys of Sardinia. L’Orchidophile 203: 321-326.

Pour accompagner les aquarelles de ce trimestre, Élisabeth et Jean-Luc ROUX (quevous commencez à connaître à travers les pages de notre revue) nous proposent une descriptionde deux taxons sardes. Les points communs de ces deux plantes sont : leur endémisme sarde,leur description relativement récente (1982-1983) par le même descripteur initial (J.J. WOOD)et leur aire de répartition commune (espèces sympatriques). Découvrons maintenantOphrys chestermanii et Ophrys normanii à travers leur texte mais aussi, bien entendu, grâceaux aquarelles de l’artiste.

LE COIN DES ARTISTES

Résumé.– Deux taxons endémiques de Sardaignesont présentés. Des photographies et aquarellesbotaniques permettent d’observer les détails ex-plicités dans le texte.

Mots clés.– Ophrys chestermanii ; Ophrys nor-manii ; Flore de Sardaigne.

Abstract.– Two endemic taxa from Sardinia arepresented. Photos and botanical watercolors al-low detailed observation linked to the text.

Key words.– Ophrys chestermanii; Ophrys nor-manii; Flora of Sardinia.

Fig. 1.– Ophrys chestermanii (Photo E. & J.-L. ROUX).

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Deux ophrys de Sardaigne

(aquarelle M. BLANCHARD).

Fig. 8.–

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EnvironnementL’orchidée dont nous parlons ici se rencon-

tre en sous-bois de forêt semi-sèche, avec unebonne exposition à la lumière (Fig. 1).

La découverte de janvier 2014 a été faite dansla région du nord ouest de l’île à une altitudede 800 m. La superficie de la station est relati-vement importante, évaluée à environ 2 500 m2.Courant février 2014, elle a été également ob-servée dans le sud de l’île, à 500 m d’altitude en-viron. À ce jour, deux stations sont doncconnues. La période de floraison s’étale entrejanvier et février.

Observation d’une plante (Disperis sp.)inconnue à La Réunion

Charles-Henri ROBERT*(toutes les photographies sont de l’auteur)

ROBERT C.-H., 2014.- An unknown plant (Disperis sp.) from La Réunion.L’Orchidophile 203: 327-330.

Suite à une prospection dans le nord-ouest de l’île de La Réunion, ce qui pourraitêtre une nouvelle espèce de Disperis a été découverte en janvier 2014, à une altituded’environ 800 m. Ce taxon est à rapprocher de Disperis cordata, mais la fleur sedistingue d’emblée par sa couleur blanche, alors que D. cordata possède habituellementdes fleurs de couleur pourpre ou rose-violet.

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Résumé.– À La Réunion, cinq espèces ou va-riétés de Disperis sont répertoriées à ce jour :D. cordata, D. tripetaloides, D. oppositifolia,D. oppositifolia var mascarenensis et D. dis-cifera var. borbonica, cette dernière ayant faitl’objet d’une récente redécouverte dans l’île,en 2011 (DIELEN J., 2013). La plante qui fait l’ob-jet du présent article, selon la confirmation deson statut, serait donc la sixième espèce ouvariété de Disperis répertoriée pour La Réunion.Elle n’était pas connue avant sa découverte enjanvier 2014. Les récents ouvrages à disposi-tion sur les orchidées de La Réunion n’en fontd’ailleurs pas état (BERNET, 2010 ou encoreTAMON M. & SZELENGOWICZ M., 2013).

Mots clés.– Orchidées; Disperis cordata ; île deLa Réunion.

Abstract.– In La Réunion, five species or va-rieties of Disperis are known today: D. corda-ta, D. tripetaloides, D. oppositifolia, D. op-positifolia var. mascarenensis et D. discifera var.borbonica, the latest was rediscovered in 2011on the island (DIELEN J., 2013). Hence, if con-firmed, this new orchid would be the sixthDisperis species or variety in La Réunion, un-known until January 2014. The latest booksabout orchids in La Réunion does not reportupon it (BERNET, 2010; SZELENGOWITCH M. &TAMON M., 2013).

Key words.– Orchids; Disperis cordata; Île de LaRéunion.

Fig. 1.– Notre taxon dans son biotope, sousl’éclairage tamisé du sous-bois.

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En général, les plantes en bonne santé sonttout à fait capables de se défendre seules contreles attaques d’insectes, de champignons ou debactéries alors qu’un individu déjà affaibli parde mauvaises conditions générales est sujet àdes maladies ou à des insectes opportunistesqui ne sont habituellement pas un problème.D’autre part, toute une variété de symptômespouvant évoquer une maladie sont en réalité lessignes d’un désordre métabolique (manqued’arrosage, excès d’engrais, etc.).

Aujourd’hui, notre société a pris consciencedes risques que peuvent présenter les produitsphytosanitaires. En effet, la santé des habitantsde la maison (en particulier si on cultive à l’in-térieur), humains ou animaux, et l’environ-nement peuvent souffrir de l’utilisation de cesproduits chimiques. La réglementation devientde plus en plus contraignante, de façon à at-teindre les objectifs de réduction de l’utilisationdes pesticides que nous nous sommes fixés. Ilest notamment prévu d’interdire aux amateurstoute utilisation de pesticide à l’horizon 2020.Par conséquent, bien connaître les plantes pourétablir le diagnostic le plus fiable possible estessentiel avant d’envisager d’utiliser un produitphytosanitaire.

Maladies et compagnie,les problèmes phytosanitaires

des orchidéesDavid LAFARGE*

LAFARGE D., 2014.- Diseases & Co., phytosanitary issues and orchids.L’Orchidophile 203: 331-340.

Tout cultivateur se trouve un jour confronté à des plantes malades, colonisées ouabîmées par des ravageurs ou encore des racines brûlées suite à un surdosage d’engrais. Cetarticle tente de dresser une liste forcément partielle des problèmes qui pourront survenir,mais en mettant l’accent sur les plus importants, ceux que les amateurs d’orchidées ont leplus souvent à gérer. Il n’est pas question ici de compiler un catalogue de produitschimiques de lutte contre les maladies ou les ravageurs, mais plutôt de mieux comprendrecomment les maladies s’installent et se développent, de façon à limiter leur apparitiondans les collections.

Résumé.– Présentation des problèmes méta-boliques, des principaux ravageurs et maladiesrencontrés dans la culture des orchidées, en ap-partement et en serre. Les éléments majeurs etdéterminants du diagnostic sont indiqués.L’ensemble de ces critères de diagnostic doitpermettre de limiter fortement l’emploi despesticides et des traitements chimiques. Despistes de traitement curatif, mais surtout lesmoyens prophylactiques de protéger les plantescultivées sont également abordés. Les pro-blèmes qui touchent les phalaenopsis sontparticulièrement étudiés.

Mots clés.– Orchidées; maladies; ravageurs; pa-rasites; carences; culture.

Abstract.– The major phytosanitary issues thatcan occur when cultivating orchids are pre-sented, from mineral deficiency or excess to themost frequent pests and diseases taht can oc-cur in the greenhouse or in windowswill. The ma-jor diagnosis elements are indicated. This mustlead to a dramatic reduction in the use of pes-ticides and other chemical treatments. Some el-ements are also given for curative treatments,but prophylaxy will be the main topic.Phalaenopsis pests and diseases are especiallyemphasized.

Key words.– Orchids; pests; diseases; defi-ciency symptoms; culture.

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prendre garde à ne pas les jeter dans l’évier, oudans le jardin, mais à se renseigner auprès devotre mairie pour connaître le lieu d’élimina-tion de ces produits.

Maladies fongiques et bactériennesPour illustrer cet ensemble de maladies, je

me base sur l’observation principalement dephalaenopsis botaniques que je cultive. Cegenre est un peu moins sensible que d’autresaux bactéries et aux champignons, mais malgrétout, les symptômes sont très caractéristiqueset permettent de « se faire l’œil » pour identifierles maladies.

Plusieurs catégories d’agents infectieux peu-vent attaquer et parasiter les plantes :

- Les bactéries sont des organismes unicel-lulaires non chlorophylliens qui se reproduisentprincipalement par division. Ce sont les prin-cipaux agents infectieux des pourritures molles.Les bactéries se multiplient en général très ra-pidement et sont souvent fatales aux plantescontaminées.

- Les champignons sont des organismes fi-lamenteux qui se reproduisent et se propagentpar division (reproduction asexuée) et par spo-rulation (reproduction sexuée). Ils sont res-ponsables d’un certain nombre de pathologiesdes racines et du collet, mais peuvent aussi at-taquer les feuilles ou les fleurs des orchidées. Enpériode de sporulation, les champignons ontune très grande capacité d’infestation, y com-pris à relativement longue distance.

- Les mycoplasmes sont des organismes mi-croscopiques assez semblables à des bactéries.Ils sont rares chez les orchidées, mais peuventparfois entraîner des désordres métaboliques.Il est possible de les éliminer du milieu, maispas une fois qu’ils ont pénétré le tissu végétal.

Plutôt que de présenter les pathogènes enfonction de leur nom, il me semble plus pra-tique pour les cultivateurs de disposer d’uneliste en fonction des symptômes principaux ex-primés par les plantes. La reconnaissance etl’élaboration précise du diagnostic s’acquièrentavec l’expérience. Les symptômes peuvent va-rier légèrement en fonction des conditions deculture, de l’état ou de l’âge de la plante.

- Taches brun-pourpre sous les feuilles : lestaches mesurent moins d’un millimètre de dia-mètre mais peuvent se réunir pour former unezone plus grande. La face supérieure corres-pondante, elle, jaunit avant de devenir plussombre et de se nécroser sous l’effet d’un cham-pignon, Cercospora sp. (Figures 3 & 4).Normalement, de bonnes conditions de venti-lation préviennent l’infection. Un traitementfongicide du commerce à large spectre, avec des

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Maladies et compagnie, les problèmes phytosanitaire

Fig. 4.– Cette feuille présente les symptômes caracté-ristiques d’une infection par un champignon du

genre Cercospora sans point de pénétration favorisépar une blessure (Photo D. LAFARGE).

Fig. 3.– Infection d'une feuille par un champignondu genre Cercospora. Ici, l’agent infectieux a profitéd’une blessure mécanique de la feuille pour pénétrer

les tissus, ce qui occasionne des signes différents(Photo D. LAFARGE).

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De nombreux journaux botaniques ou d’hor-ticulture publiés au XVIIIe siècle en Europeétaient magnifiquement illustrés de planches degravures peintes à la main représentant une vastesélection de plantes. Les meilleurs exemplessont le Curtis’s BotanicalMagazine et le Edwards’sBotanical Register. Au-delà deces journaux principaux, d’au-tres, moins connus mais toutaussi intéressants, ont été pu-bliés en France, en Belgique, enAngleterre et en Allemagne.La plupart des dessins parusdans ces périodiques ont étéperdus au cours des années, ilsexistent parfois, « oubliés »

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Les dessins des Annalesde la Société Royale d’Agriculture

et de Botanique de GandRudolf JENNY*

JENNY R., 2014.- The drawings of the Annales de la Société Royale d’Agriculture et deBotanique de Gand. L’Orchidophile 203: 341-346.

Rudolf JENNY, qui rédige régulièrement des articles sur l’histoire de certaines espèces, sepenche dans ce numéro sur un périodique belge et en particulier sur les fantastiques planchesbotaniques qu’il contenait. Une plongée dans les archives qui nous rappelle qu’avant l’avè-nement de la photographie, des richesses phénoménales étaient déjà présentées aux lecteursavides de connaissances orchidophiles.

Résumé.– Exploration des riches archives de laSociété Royale d’Agriculture et de Botanique deGand (Belgique). Plusieurs orchidées sont iden-tifiées et illustrées.

Mots clés.– Orchidées ; Société Royaled’Agriculture et de Botanique de Gand; illustration;bibliographie.

Abstract.– A travel among the rich archives ofthe Royal Society of Agriculture and Botany ofGand (Belgium). Various orchids are identifiedand illustrated.

Key words.– Orchids; Royal Society of Agricultureand Botany of Gand; illustration; bibliography.

Fig. 1.– Page de couverturedes Annales, vol.1, 1845.

Fig. 2.– Page de garde des Annales,vol.1, 1845.

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dans des bibliothèques publiques ou des col-lections privées. De temps à autre, certainesplanches resurgissent au hasard de recherchesbibliographiques. C’est le cas, par exemple, desdessins originaux des Annales de la SociétéRoyale d’Agriculture et de Botanique de Gand.

Les AnnalesLes Annales de la Société Royale d’Agriculture

et de Botanique de Gand, Journal d’Horticultureet de sciences accessoires (Figures 1 & 2) ont étépubliées en cinq volumes entre 1845 et 1849. Lefondateur et Rédacteur en chef de ce périodiquepublié à Bruxelles et à Liège, en Belgique, étaitCharles François Antoine MORREN. Ce journal estune rareté dans les bibliothèques et son accès estde plus en plus difficile. De façon à rendre lestextes et les dessins se rapportant aux orchidéesaccessibles à un plus large public, Rik NEYRINCK

a commencé, depuis quelque temps, à numéri-ser les planches et les textes relatifs aux orchidées.

Ce fut une bonne surprise pour Rik de se rendrecompte que les originaux des 292 planches co-lorisées à la main des Annales existaient toujours,conservées dans la Biblioteek KoninklijkeMaatschapij voor Landbouw en Plantkunde te Gent(Bibliothèque de la Société Royale d’Agricultureet de Biologie Végétale de Gand).

Dans certains cas, les dessins peints à la mainet les gravures imprimées sont quasiment iden-tiques alors que, dans d’autres cas, le dessin ori-ginal ne représente qu’une partie des plantes etles inflorescences. La qualité des planches estassez inégale car elles ont été réalisées par di-vers artistes, certaines par Charles MORREN lui-même. Les principaux artistes sont A. LAGARDE

et G. SEVERYNS. Ce dernier était l’un des princi-paux lithographes belges et il a produit des gra-vures à partir des dessins de très nombreuxartistes pour des publications telles queLindenia, L’Orchidophile et Les Cypripédiées. Ontrouve huit planches se rapportant aux orchi-

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 3.– Dessin original de Dendrobium formosum.

Fig. 4.– Gravure utilisée pour la version impriméede Dendrobium formosum, extraite du

volume 4 des Annales.

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Contribution à la connaissance des orchidéesde France : Ophrys montis-aviarii O. Hirschy

et L. Bennery sp. nova, l’Ophrys du Mont desOiseaux, une nouvelle espèce dans le Var

Lorraine BENNERY* & Olivier HIRSCHY**

BENNERY L. & HIRSCHY O., 2014.- Contribution to the knowledge of the orchids of France: Ophrys montis-aviarii O. Hirschy & L. Bennery sp. nova. from the Département Var (France). L’Orchidophile 203: 347-358.

Lorraine BENNERY et Olivier HIRSCHY nous offrent ici la description d’un nouveau taxon pourl’orchidoflore de France. Ce taxon, déjà bien connu de nombreux orchidophiles sous le nominformel d’Ophrys du Mont des Oiseaux est décrit officiellement ici, illustré par les superbesphotographies de Lorraine.

Résumé.– Avec l’évolution des connaissancesdu complexe de l’Ophrys fuciflora (F.W. Schmidt)Mönch, les auteurs, qui étudient les différentstaxons dans le sud-est de la France depuis 2007et plus généralement les orchidées en régionPACA depuis quinze ans, proposent une des-cription formelle de l’Ophrys du Mont desOiseaux, en le comparant avec les taxons voi-sins et en montrant ses originalités.

Mots clés.– Flore du Var ; Orchidaceae ; com-plexe d’Ophrys fuciflora ; Ophrys montis-avia-rii ; Ophrys aegirtica ; Ophrys fuciflora ; Ophrysfuciflora subsp. souchei.

Abstract.– In relation with the studies effectedto achieve a better knowledge of the Ophrysfuciflora (F.W. Schmidt) Mönch complex, theauthors who have been studying several taxain the South-East of France since 2007, andmore particularly in the Provence-Alpes-Côted’Azur region (France) for fifteen years, pres-ent a formal description of Ophrys montis-aviarii, or “Mont-des-Oiseaux Bee Orchid”,comparing it with closely related taxa andbringing evidence showing its originalities.

Key words.– Flora of the département Var;Orchidaceae; Ophrys fuciflora complex;Ophrys montis-aviarii; Ophrys aegirtica;Ophrys fuciflora; Ophrys fuciflora subsp. sou-chei.

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Fig. 1.– Ophrys montis-aviarii, Hyères (Var).22 mai 2008.

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Ce voyage a eu lieu avec un groupe de seizepersonnes. Nous avons visité les parties est etsud-est (la Côte au Vent) de l’île. Nous étionsbasés dans la région de Saint-André, dans uncadre magnifique au milieu des champs decannes à sucre. En fin de saison des pluies, lesconditions météo ont été correctes malgré defortes averses tropicales de temps à autre, sur-tout en début d’après-midi et en fin de journée.

LES MASCAREIGNES ET LA RÉUNIONSituées dans l’hémisphère sud vers le 20°-21°

sud, au large de Madagascar, les îles Mascareignessont nées de l’activité volcanique, récente pourLa Réunion, plus ancienne pour l’Île Maurice.

Le climat est tropical, avec deux saisons bienmarquées : une période sèche de mai à octobreet une saison pluvieuse de novembre à avril,avec parfois de puissants cyclones. Les effets deversant y sont importants entre une côte auvent (Est) avec une pluviosité importante et à la

végétation luxuriante et une côte sous le vent(Ouest) beaucoup plus sèche. Le peuplementvégétal est principalement d’origine afro-mal-gache, avec un fort contingent d’endémiques.

LES ORCHIDÉES DE LA RÉUNIONAvec environ 130 espèces réparties en 34

genres, La Réunion possède une riche orchido-flore épiphyte et terrestre. Elles colonisent tous

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Compte-rendu du voyage botaniquesur l’Île de La Réunion

avec la SFO Auvergne en 2011Pascal JARIGE*

JARIGE P. 2014.- Account of a field-outing in La Réunion (Mascareignes Island) in 2011.L’Orchidophile 203: 359-366.

Pascal JARIGE est organisateur de voyages naturalistes en Europe mais également sousdes latitudes beaucoup plus exotiques. En avril 2011, il a guidé un groupe de membres de laSFO Auvergne à travers les merveilles végétales de La Réunion.

Résumé.– Compte-rendu d’un séjour botaniqued’une semaine du 2 au 11 avril 2011 à La Réunionavec des membres de la SFO Auvergne.

Mots clés.– Mascareignes ; La Réunion ; Floredes Mascareignes ; Orchidées ; Orchidaceae.

Abstract.– This article presents a one weekbotanic field trip in La Réunion, one of theMascareignes Island, which took place in April2011, with a group from SFO Auvergne.

Key words.– Mascareignes Islands; La Réunion;Flora of Mascareignes; Orchids; Orchidaceae.

Fig. 1.– Végétation du Piton de Bébour.

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les milieux depuis les bords de mer aux hautesaltitudes, avec une plus forte densité d’espècesdans les forêts de basse à moyenne altitudes. Lesdéfrichements opérés par l’homme ont certesréduit et fragmenté leurs habitats, mais il resteencore beaucoup d’espèces, en particulier surla moitié orientale de l’île.

Jour 1Nous partons tôt le matin pour la forêt de

Bébour (Fig. 1), située à proximité de la plainedes Palmistes. Nous sommes rejoints parPatrice BERNET, spécialiste et auteur d’un ou-vrage sur les orchidées indigènes de l’île.

La forêt de Bébour (1 200 à 1 500 m) estconstituée d’arbres de hauteur moyenne, ce quifacilite l’observation des plantes. Elle est encorepréservée car les pestes végétales y sont relati-vement peu nombreuses. Nous sommes dansl’étage mésotherme, caractérisé par une humi-dité atmosphérique importante, une forte plu-viométrie et une température moyenne de 11 à13 °C. Cette forêt est riche de nombreux épi-phytes : fougères, hymenophylles, lichens,Piperaceae et, bien sûr, Orchidaceae.

Le long du sentier nous observons déjà lespremières orchidées : Liparis scaposa, ici en épi-phyte, les terrestres Cynorkis coccineloides(Fig. 2), Benthamia nigrescens (Fig. 3) ou en-core Calanthe sylvatica (Fig. 4), grande plante

atteignant plus d’un mètre de hauteur auxfleurs imposantes et très colorées mais aussi desuperbes touffes de Jumellea triquetra (Fig. 5)et de Bulbophyllum sp. perchées dans les arbres.

Les autres végétaux y sont aussi abondants :Cordyline mauritiana, Astelia hemicrysa

360

L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

Fig. 2.– Cynorkis coccinelloides.

Fig. 4.– Calanthe sylvatica.

Fig. 3.– Benthamia nigrescens.

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EN SAVOIR PLUS

Source de la documentation : FRANCISCO A. & ASCENSÃO L., 2013.– Structure of the osmophore and label-lum micromorphology in the sexually deceptive orchids Ophrys bombyliflora and Ophrys tenthredinifera(Orchidaceae). International Journal of Plant Sciences. 174(4): 619-636.

Du nouveau chez deux Ophrys…Pierre AUTHIER*

C’est une bien belle étude, solidement char-pentée, que nous livrent ici deux collègues por-tugais de l’Université de Lisbonne. Elle renou-velle et précise nos connaissances sur deux es-pèces d’orchidées méditerranéennes bienconnues des lecteurs intéressés par ces der-nières : Ophrys bombyliflora Link (très rare enFrance) et Ophrys tenthredinifera Willd. (pluscommun dans notre pays que le précédent).

Les deux espèces étudiées…(Figures 1 & 2)

Elles appartiennent toutes deux à la sectionOphrys caractérisée par une pollinisation parpseudocopulation céphalique (= les mâles des in-sectes pollinisateurs pénètrent dans la fleur la têteen avant puis repartent donc avec les polliniesfixées sur cette dernière) et aussi par des traits mor-phologiques particuliers tels la présence de

pseudo-yeux au niveau de la cavité stigma-tique et celle d’un petit appendice à l’extrémitédu labelle. Ces traits sont à l’opposé de ceux quel’on peut observer dans l’autre section du genre,la section Pseudophrys Godfery, caractériséepar une pseudocopulation abdominale (= lesmâles des insectes pénètrent dans la fleur àreculons et ressortent donc avec les pollinies fixées

Fig. 1.– Ophrys tenthredinifera.26 mars 2011. Alange (Extrémadure, Espagne)

(Photo H. RODRIGUEZ).

Fig. 2.– Ophrys bombyliflora. 2 avril 2011.Filiates (Grèce) (Photo D. GASNIER).

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NOTES DE LECTURE

■ Bulletin de la Société Française d’Orchido-philie du Languedoc , n° 11, janvier 2014(Aveyron - Gard - Hérault - Lozère) (31 pages,disponible en pdf).

Michel NICOLE l’annoncedans son éditorial : ce bul-letin renferme un contenutrès diversifié. Et il met l’ac-cent sur le projet d’amé-nagement des Petit etGrand Travers, auquel laSFO-L et d’autres ONGlocales tiennent à être as-sociées pour garantir la

pérennité d’espèces rares.Après les informations associatives, le point estfait sur les sorties de l’année 2013 : le 16 mars,Les Ophrys au nord de Montpellier (34), le 4 mai,Randonnée à Massillargues-Attuech (30), le 11mai, L’Ophrys de la Passion et ses lusus sur le caussedu Guilhaumard, le 18 mai, L’Orchis occitan dubassin de Saint-Martin-de-Londres (34) et le 9juin, Rallye-inventaire de l’Ophrys de l’Aveyron(12). Enfin, du 13 au 15 juillet, une sortie enBriançonnais (05) a permis de découvrir nom-bre d’espèces montagnardes et alpines, et leurshybrides.Des prospections ont été conduites aussi, pourévaluer si la diminution des effectifs d’Ophrysaveyronensis, constatée généralement, était bienréelle. Elles ont montré que l’espèce était me-nacée, les effectifs et le taux de pollinisationétant en régression. Le statut UICN en dangerest donc bien justifié, d’après Ph. FELDMANN, ré-dacteur de l’article.La rubrique Observations remarquables dansnos départements est devenue incontournable.Elles sont encore une fois nombreuses. Dansl’Hérault, notons un hybride Ophrys aymoninii

× O. scolopax et un nouvel Ophrys speculum. Dansle Gard, deux nouvelles stations de Dactylorhizaoccitanica et Epipogium aphyllum dans le mas-sif de l’Aigoual. En Lozère, Orchis pallens est unenouvelle espèce pour le Languedoc, ainsiqu’Ophrys aveyronensis. On a trouvé aussi unequatrième station d’Hammarbya paludosa, etrevu Epipogium aphyllum après trois décenniesd’éclipse.Nous partons ensuite pour Un parcours d’or-chidées sauvages en milieu péri-urbain : les bergesdu Salaison, au nord de Montpellier, avec J.BOIN, puis Á la découverte des orchidées duCirque du Bout du monde, au nord-ouest deMontpellier, où l’on peut observer quelquequarante espèces d’orchidées. Nous sommes iciguidés par M. NICOLE, qui dans la foulée, noustransporte en Équateur, avec Platystele stenos-tachya, La plus petite orchidée du monde, et enExtrême-Orient, pour présenter un beau livrerécent de quatre auteurs chinois sur Le GenreCypripedium.Le Petit Travers et le Grand Travers : vers unfiasco écologique ? Cet article déplore un projetd’aménagement qui ferait disparaître des mi-lieux et des espèces protégés sur un site pour-tant classé, bien connu des orchidophiles poursa richesse.Toujours dans le domaine de la protection,Ph. FELDMANN rappelle et commente le Statutde conservation de Spiranthes aestivalis qui estl’une des espèces d’orchidées les plus menacéesde disparition en Europe.On termine sur une note plus légère de G.CALCATELLE, fan de Bobby LAPOINTE, en loin-taine liaison avec les orchidées : des glaces vanill‘et citron...

*Gil SCAPPATICCI

[email protected]

Les bulletins des SFO régionalesGil SCAPPATICCI*, Philippe DURBIN** et Olivier GERBAUD***

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■ L’Orchis Arverne, Bulletin de la SFOAuvergne n° 14 (Hiver 2012) (28 pages).

Ce numéro commence avec un compte-rendud’un voyage en Charente du 26 au 28 mai, parJ.-J. GUILLAUMIN, puis C. THOMAS rapporte com-ment des « Échanges naturalistes (entre lesRéserves naturelles et la SFO Auvergne) autour deCorallorhiza trifida et Epipogium aphyllum » ontété fructueuses. C’est ensuite par un article de J.DAUGE et J.-J. GUILLAUMIN, « Un Ophrys précocedans l’île d’Oléron », que l’on découvre la pré-sence inconnue jusqu’alors d’Ophrys occidenta-lis en Charente-Maritime. Suivent plusieurscontributions qui concernent la préservation :J. BERTHIER rapporte certaines « Activités autourdes Côtes de Clermont-Ferrand », notammentpour celle des pelouses sèches et H. CHRISTOPHE

va décrire par le détail la « Transplantation d’unepopulation de Cephalanthera rubra » en Haute-Loire, tentée - très officiellement et en partena-riat - pour sauver de la destruction programméeune station de cette espèce, protégée en Auvergne.On attend d’en connaître les résultats.Toujours concernant la pérennisation des orchi-dées, on trouvera un compte rendu de la « 43e

Session extraordinaire de la SBCO » dans leCantal, par J. DAUGE, et une présentation expli-quée d’une « Liste rouge de la flore vasculaire dela région Auvergne, cotation selon la méthodeUICN », par Ph. ANTONETTI, J. DAUGE et J.-J.GUILLAUMIN.Une nouvelle rubrique, « Les découvertes (2012)en Auvergne » compile les observations rares ounouvelles : dans l’Allier, Epipactis atrorubens et E.microphylla ont été retrouvés, et E. muelleri dé-couvert. Dans le Cantal, on ajoute une nouvellestation d’Epipogium dans la haute vallée duSiniq, et une importante (des milliers de rosettes)de Goodyera repens. Dans le Puy-de-Dôme, c’estdeux nouvelles stations d’Epipactis rhodanensisqui ont été trouvées, dont une de 300 pieds.« Chanzac : Anacamptis ou carrière - Pot de terrecontre pot de fer ? » : c’est l’historique, racontépar J.-J. GUILLAUMIN du combat contre la réou-verture d’une carrière, dans le Cantal, sur un sitequi abrite Anacamptis coriophora ; combat gagnépour le moment ? Enfin, « La vie de château pourles orchidées », un compte rendu par C.

RAYMOND d’une manifestation, mettant à l’hon-neur les plantes de culture et les sauvages, ter-mine ce riche numéro.

*Gil SCAPPATICCI

■ L’Orchis Arverne, Bulletin de la SFOAuvergne n° 15 - Hiver 2013 (28 pages).

Ce numéro est marqué par un vibrant hommageà Jean KOENIG (Ch. RIBOULET, J.-J. GUILLAUMIN etP. LAURENCHET). Sa disparition laisse un vide à laSFO Auvergne, où il a été président pendant vingt-neuf ans et à la SFO dont il était vice-président de-puis 1998.On n’en oublie pas les actualités, dont les activi-tés exotiques (C. RAYMOND), les sorties et voyages,la protection. Ainsi, on trouvera « Quatre jours enSavoie du 14 au 17 juillet », par J.-J. GUILLAUMIN,qui ne manque pas de mentionner la flore géné-rale dans son compte-rendu, « Séjour orchidophileet botanique de la SFO PCV en Auvergne », du 27au 30 juin, par J. DAUGE et J.-L. GATIEN, au MontsDore et Cézalier, aux Monts du Cantal, au PuyMary et Forêt du Falgoux.J. DAUGE relate également un « Voyage à Rhodesdu 28 mars au 6 avril », long article illustré à lafois par des plantes et des milieux, et comportantune importante et très utile bibliographie.Puis, J.-J. GUILLAUMIN présente la nouvelle « Listerouge et statut de protection des végétauxd’Auvergne », établis suivant la méthode et les cri-tères de l’UICN, et expose les quelques problèmesposés par ce nouveau classement, notamment pourles espèces dont les menaces sont jugées « modé-rées ». Préservation toujours, la SFO Auvergne aorganisé des prospections au printemps sur des sitesNatura 2000 du sud du Puy-de-Dôme. J.-L. GATIEN

et J.-J. GUILLAUMIN en exposent la préparation etla méthodologie très précises. Enfin, au chapitredes « Découvertes 2013 en région Auvergne »,J. DAUGE signale celle d’Epipactis palustris, qui de-vient rare à basse altitude (Saint-Paul-des-Landes,dans le Cantal). Ce bulletin, qui est lu largementau-delà de l’Auvergne, mériterait une version pdfpour élargir encore sa diffusion ; de plus, la men-tion des coordonnées des auteurs permettrait decontacter ces derniers, le cas échéant, après lecturede leurs intéressants articles.

*Gil SCAPPATICCI

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

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■ Bulletins de la Société Française d’Orchido-philie Rhône-Alpes, n° 27 (avril 2013) (44pages), n° 28 (novembre 2013) (58 pages).

Ce numéro 27 du printemps 2013, comporte lesinformations habituelles concernant la vie del’association, parmi lesquelles on notera lecompte-rendu de l’assemblée générale et un ar-ticle annonçant la parution, à la toute fin 2012,de l’ouvrage « À la rencontre des orchidées sau-vages de Rhône-Alpes » et qui rapporte les réac-tions des premiers lecteurs. Ph. DURBIN relate, àce propos, la réunion de lancement du livre quia eu lieu à Grenoble. La plupart des articles de cenuméro sont consacrés à l’effort de cartographiedes orchidées réalisé par l’association rhônalpine.Un bilan des cinq dernières années de cartogra-phie régionale est dressé par J. BRY et trois autresarticles font état de l’avancement de la cartogra-phie dans les départements de l’Ardèche, laDrôme et le Rhône signés par les cartographesrespectifs de ces départements à savoir A.GÉVAUDAN, G. SCAPPATICCI et Ph. DURBIN. De plus,B. NALLET expose les résultats de la prospectionde la Réserve Naturelle de la Grotte deHautecourt dans l’Ain, G. SCAPPATICCI énonce lesconséquences de l’hiver rigoureux dans la régionenfin, A. PINGET signe avec quelques co-auteursune présentation du marais de Charvas, impor-tante zone humide du nord-Isère d’une granderichesse en orchidées. À noter aussi dans ce nu-méro une enquête de satisfaction lancée parl’équipe de rédaction dans le but d’améliorer laqualité de ce fascicule semestriel.

Le numéro 28 (automnal) propose commechaque année, la rubrique très attendue des« Dernières découvertes et observations enRhône-Alpes », un article de neuf pages abon-damment illustré, structuré par départements etrédigé par les cartographes rhônalpins sous l’or-chestration de G. SCAPPATICCI. L’excellente année2013 a apporté nombre de découvertes dont qua-tre nouveaux taxons en Ardèche (Epipactisfageticola, E. helleborine var. minor, Ophrysdruentica, Ophrys picta) et la redécouverted’Ophrys sulcata. S’ajoutent à cela les nouvellesstations d’Anacamptis coriophora subsp. fragranset d’A. picta dans la Drôme, la refloraison de

l’unique pied d’Anacamptis papilionacea deRhône-Alpes dans la Loire, un nouvel hybridepour le Rhône (Orchis anthropophora x O. pur-purea) ainsi une nouvelle station d’Ophrys occi-dentalis à Vaulx-en-Velin, la plus septentrionaledu Rhône pour ce taxon.Cet article très fourni mentionne aussi la décou-verte d’une nouvelle station riche en orchidéesavec diverses formes d’Ophrys apifera à Amphion(Haute-Savoie). Ce numéro comporte égalementla compilation des comptes rendus de sorties surle terrain ayant eu lieu dans l’année dont, enpoint d’orgue, la sortie en Suisse organisée par P.VEYA avec, entre autres, une collection de nigri-telles de toutes couleurs. Les résultats des inven-taires sont aussi consignés dans ce bulletin, àAlbigny-sur-Saône par D. BONARDI et à Serves-sur-Rhône (26) par J. GAUTHIER. Dans son bilandes prospections dans l’île de la Table ronde(Rhône), P. PRESSON informe de la découverte dePlatanthera bifolia, (25e espèce recensée dans lesecteur) et de la réapparition d’Ophrys fucifloraaprès quinze ans d’éclipse.Ph. DURBIN analyse la cartographie du Rhône ensignalant les « trous » qu’il faudrait prospecterrapidement et G. SCAPPATICCI expose les progrèssignificatifs de la cartographie de la Drôme enpubliant des cartes de répartition des espècesayant le plus progressé. Pour finir, les résultatsencourageants de l’enquête de satisfactionconcernant le bulletin sont analysés par l’équipede rédaction.

**Philippe DURBIN

[email protected]

■ Bulletin de la Société Française d’OrchidophilieRhône-Alpes, n° 29 (avril 2014) (46 pages).

Ce numéro 29 du printemps 2014, comporte lecompte-rendu de l’assemblée générale de la SFORA, ainsi que les points essentiels des réunionsrécentes de la SFO auxquelles a participé M.SÉRET, président de la SFO RA. J. BRY signe deuxarticles en rapport avec Internet : le premier pré-sente Orchisauvage, le nouveau site de collecte etde partage des données, lancé par la SFO, en ex-pliquant en détail le fonctionnement du site ; lesecond article annonce la refonte du site Internet

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Les Bulletins des SFO régionales

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de la SFO RA et donne un aperçu de ce que cetravail important et conséquent apportera dansun avenir proche. En lien avec le futur site, G.SCAPPATICCI et J. BRY signalent quelques ajuste-ments de nomenclature des espèces d’orchidéesde Rhône-Alpes et officialisent l’introduction dequatre nouveaux taxons rhônalpins découvertsou décrits récemment, à savoir Epipactis hellebo-rine var. castanearum, Ophrys gracilis, Ophryspicta et Ophrys splendida. Les mêmes auteurs pu-blient une mise à jour de la liste et de la réparti-tion des hybrides d’orchidées recensés dans larégion Rhône-Alpes ; plus de 130 taxons hybridesy ont été répertoriés à ce jour. Dans deux petitstextes liés, O. BITAUD et Ph. DURBIN décrivent unepelouse sèche du parc de Miribel-Jonage dans leRhône et son débroussaillage par des étudiantsde l’IET Lyon. Ce numéro 29 est complété parquelques orchidées de l’île de la Réunion, obser-vées par J.-P. FRANCESCH lors d’un récent voyage,ainsi que les monographies détaillées des deuxsous-espèces d’Anacamptis coriophora compiléespar G. SCAPPATICCI. À noter enfin, le signalementd’une forme curieuse de Dactylorhiza sambucinarencontrée par M. C. LEREY.

**Philippe DURBIN

■ Gazette de la Société Française d’Orchido-philie, Groupement Pyrénées Est n° 1 - 2012(4 pages, disponible en pdf) et n° 2 - 2013(4 pages, disponible en pdf).

Il faut saluer la sortie des pre-miers bulletins de ce toutnouveau groupement, quiremplace l’ancien « Groupe-ment Roussillon ». Les qua-tre pages du numéro unsont consacrées à des compterendus de sorties : le 25 marsà Torreilles-Barcarès, le 12mai dans le Fenouillèdes et

le 10 juin à Nohèdes, ainsi qu’au programme desréunions de fin 2012 - début 2013. Un bon débuten attendant qu’il se fasse mieux connaître.Le numéro deux, qui annonce les activités àvenir, est aussi presque entièrement consacréaux comptes-rendus des sorties printemps-été

2013. À Torreilles, Barcarès, Rivesaltes, le 24 mars,avec notamment Ophrys exaltata marzuola et O.marmorata (= O. bilunulata), aux environs deCarcassonne5 mai, avec l’hybride Anacamptismorio subsp. picta × Serapias lingua et Ophrys fu-nerea (= O. sulcata), au col de La Palomère -Valmanya le 2 juin (floraisons bien en retard), en-fin, au nord et au sud du col de Jau le 21 juillet,avec plusieurs Epipactis (E. leptochila, E. rhoda-nensis) mais une recherche vaine d’Epipogiumaphyllum.

*Gil SCAPPATICCI

■ Bulletin 2013 de la Société Françaised’Orchidophilie Poitou-Charentes et Vendée(100 pages).

En marge de communica-tions concernant direc-tement ce groupement SFO-PCV, à savoir, pour 2013, unbilan d’activité, un autre surles observations des florai-sons d’orchidées, et lecompte-rendu des sortieslocales - toujours accom-pagné de son tableau réca-

pitulatif des taxons rencontrés - ce bulletin fait unebelle part à Madagascar : J.-C. GUÉRIN continue saprésentation des orchidées malgaches entamée de-puis plusieurs années, Colette BRIDON nous convieà des sorties naturalistes sur cette île et DanielDUPUY propose une étude sur les graines denombreuses orchidées qui y sont présentes. Sinon,les découvertes d’Ophrys vasconica en Charente(Pascal et Patrice LAVOUÉ) et d’O. tenthrediniferas.l. dans le Centre-Ouest de la France (P. FOUQUET,J.-M. MATHÉ et Yves WILCOX) ont peut-être incitéaussi une synthèse sur les Ophrys méditerranéensprésents en Poitou-Charentes et Vendée (J.-M.MATHÉ), secteur pour lequel le statut des orchidéesprotégées est par ailleurs analysé. Enfin, après lapoursuite de l’article collectif « Les orchidées, té-moins de la biodiversité » et les présentations de l’or-chidoflore de la Vallée des singes, dans la Vienne(L. GUÉRÉ), et des Coteaux de Montmorélien, sitenatura 2000 de la Charente (J.-M. MATHÉ), plu-sieurs excursions ou voyages plus lointains sontproposés : depuis une session botanique en

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L’Orchidophile 203, Décembre 2014 (4)

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Auvergne (M. BRERET et D. PATTIER) jusqu’à la re-cherche des orchidées de Chypre (M. ALLARD etJ.-C. JUDE), en passant par des prospections rela-tives à la flore de Bulgarie (L. BIRON) ou à l’or-chidoflore de Turquie (F. et J. POTIRON).Inutile de préciser que ce bulletin n’a rien perdudans sa qualité, en particulier iconographique.

***OLIVIER GERBAUD

[email protected]

■ Bulletin de la Société Française d’Orchidophilied’Aquitaine n° 12 - 2014 (26 pages, disponibleen pdf).

Ce bulletin annonce une réédition, en 2014, dulivre épuisé « Á la découverte des orchidées sau-vages d’Aquitaine ». Parmi les activités 2013 del’association, une « Journée orchidées » de terraina été organisée, afin de promouvoir la connais-sance et la préservation. Elle a été largement sui-vie (Compte-rendu de C. MARLIAC). D’autrescomptes-rendus relatent des expositions, d’or-chidées exotiques à Périgueux, et de peinturesd’Ofélia GELVEZON-TÉQUI à Limeuil (Dordogne)par B. GERBEAU, et aussi un chantier de débrous-saillage à Hautefage-la-Tour (Lot-et-Garonne)par S. ESNAULT. Un article de fond, abondammentillustré, traite de la « Variabilité d’Ophrys riojana- une espèce d’Espagne du Nord - et de ses hy-brides ». Il est signé O. CABANNE. On trouvera en-suite un long compte-rendu d’un voyage en Italiedu sud à la mi-avril, par S. ESNAULT.Puis, une dizaine de pages sont consacrées à ladeuxième partie de la Cartographie de laGironde (W. BRONDEL).Enfin, B. GERBEAU rapporte les découvertes de lasaison 2013, avec deux taxons qui seraient nou-veaux pour la Gironde, car ils montrent tous lescritères permettant d’identifier Ophrys vasconicapour l’un, Ophrys provincialis pour l’autre.

*Gil SCAPPATICCI

■ Bulletin de la SFO Normandie n° 9 (2013)(32 pages, disponible en pdf).

Ce bulletin change un peu de présentation avecles arrivées à la rédaction de Christian NOËL et

Christophe DAVÉE, c’est ce que nous apprend,entre autres, l’éditorial de la présidente,Georgette LECARPENTIER. Il reste très intéressant,avec de nombreux comptes rendus de sorties etde voyages, le tout illustré avec des photographiesde qualité. Au chapitre des sorties, on peut noter,le 15 avril, les « premières orchidées » (andely-siennes), une sortie « grand public » à Château-Gaillard le 13 mai (Georgette LECARPENTIER), uneautre « sur les côteaux calcaires de l’Orne », le 27mai (Christian NOËL), où l’on verra notammentplus de cent pieds d’Anacamptis coriophora, etcelle « aux alentours de l’estuaire de la Seine »(Claire PERRACHON). Plus original, une « pros-pection et canoë » pour découvrir les prairies dela vallée de la Risle (Olivier GUILLEMET). On trou-vera également une sortie ciblée sur « Spiranthesspiralis » dans l’Eure (Isabelle COLIN-TOCQUAINE)et un point sur « la Gestion de la RéserveBiologique Dirigée d’Orival (Stéphane CHODAN).Pour terminer, deux comptes rendus de voyagebien documentés, en Grèce continentale, du22 avril au 1er mai, par Christian NOËL et à LaRéunion, du 26 octobre au 30 novembre, parAnnie et Joël WOIRIN.

*Gil SCAPPATICCI

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Les Bulletins des SFO régionales

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OUVERTEpour les adhérentsde la SFO sur des

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