"Nos jeunes à risque" - Colloque en Haiti - URAMEL - 26.05.2015

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Colloque sur la Santé Mentale des Jeunes Haïtiens URAMEL Unité de Recherche et d’Action Médico Légale Fondation de France Port-au-Prince, Haïti Mai 2015 NOS JEUNES À RISQUE : Comment les identifier? Quelles sont les ressources? Que faire pour les aider? Vincenzo Di Nicola, MPhil, MD, PhD, FRCPC, FAPA 1

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Colloque sur la Santé Mentale des Jeunes Haïtiens

URAMEL

Unité de Recherche et d’Action Médico Légale

Fondation de France

Port-au-Prince, Haïti

Mai 2015

NOS JEUNES À RISQUE :

Comment les identifier?

Quelles sont les ressources?

Que faire pour les aider?

Vincenzo Di Nicola, MPhil, MD, PhD, FRCPC, FAPA

Chef du Service de pédopsychiatrie, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Professeur titulaire de psychiatrie, Université de Montréal

1

Page 2: "Nos jeunes à risque" - Colloque en Haiti - URAMEL - 26.05.2015

NOS JEUNES À RISQUE :

Comment les identifier?

Quelles sont les ressources?

Que faire pour les aider?

Vincenzo Di Nicola, MPhil, MD, PhD, FRCPC, FAPA

Chef du Service de pédopsychiatrie, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Professeur titulaire de psychiatrie, Université de Montréal

Résumé

Le colloque aura comme but trois tâches cliniques pour travailler avec les jeunes en

santé mentale :

1) Comment identifier les jeunes à risque ou déjà en difficulté;

2) Comment créer un réseau de partenaires avec les familles, les communautés,

les écoles et les services sociaux et de la santé;

3) Quelles interventions à privilégier lorsque les ressources sont limitées?

La présentation abordera les facteurs de risque pour les jeunes à risque d’un

problème en santé mentale. Les études populationnelles en épidémiologie chez les

jeunes de 6 à 14 ans démontrent une prévalence de problèmes de santé mentale

importante. À travers le monde, la prévalence se situe aux environs de 20%. L’étude

québécoise a démontré une prévalence générale de 15% dans la province du

Québec, mais dans un quartier défavorisé où je travaille à Montréal, c’est 60%, c’est-

à-dire quatre fois plus élevé! Une étude menée aux État-Unis sur les événements

négatifs vécus pendant l’enfance – « The Adverse Childhood Events (ACE) Study » –

sera citée pour démontrer l’impact des événements négatifs vécus durant l’enfance

sur l’état de santé pour le restant de la vie.

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La deuxième partie abordera les facteurs protecteurs de la santé mentale et

comment concerter les contextes sociaux des jeunes – les familles, les écoles et tous

les services sociaux et de la santé. La meilleure manière et les meilleurs lieux pour

identifier les jeunes à risque c’est par intermédiaire des gens qui les côtoient dans la

vie quotidienne.

Finalement, le choix d’interventions indiquées doit être fait à la lumière des

risques chez les jeunes, la capacité du réseau et des ressources disponibles. Les

réponses à ces questions doivent être élaborées avec et par les partenaires du

réseau – la famille, la communauté et les services sociaux et de la santé – et leurs

représentants seront invités au colloque.

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NOS JEUNES À RISQUE

1 Comment identifier les jeunes à risque ou déjà en difficulté

La présentation s’adresse aux facteurs de risque pour les jeunes à risque d’un

problème en santé mentale. Les études populationnelles en épidémiologie chez les

jeunes de 6 à 14 ans démontrent une prévalence de problèmes de santé mentale

importante. À travers le monde, la prévalence se situe aux environs de 20%. L’étude

québécoise a démontré une prévalence générale de 15% dans la province du

Québec, mais dans un quartier défavorisé où je travaille à Montréal, c’est 60%, c’est-

à-dire quatre fois plus élevé! Une étude menée aux État-Unis sur les événements

négatifs vécus durant l’enfance – « The Adverse Childhood Events (ACE) Study » – sera

citée pour démontrer l’impact des événements négatifs vécus durant l’enfance sur

l’état de santé pour le restant de la vie.

Dans la tradition nord-américaine de la pédopsychiatrie, nous définissons des

troubles émotionnels et du comportement (TEC) chez les jeunes. Au-delà de ces

deux grands groupes, on peut ajouter les problèmes développementaux. On a donc

trois groupes de problèmes en pédopsychiatrie :

L’Enfant troublé L’Enfant troublant Problèmes développementaux

« internalisant » « externalisant » « développemental »

Troubles émotionnels Troubles de comportement « délai »

Troubles disruptifs « différence »

Trouble anxieux TDAH DI

Trouble de l’humeur TOP TED (TSA)

Trouble des conduites

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Points saillants :

Facteurs de risque :

o Épidémiologie des problèmes des jeunes dans la population

o Étude « ACE » (ÉUA)

Classification de problèmes en pédopsychiatrie

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2 Comment créer un réseau de partenaires avec les familles, les

communautés, les écoles et les services sociaux et de la santé

La deuxième partie s’adresse aux facteurs protecteurs de la santé mentale et

comment concerter les contextes sociaux des jeunes – les familles, les écoles et tous

les services sociaux et de la santé. La meilleure manière et les meilleurs lieux pour

identifier les jeunes à risque c’est par l’intermédiaire des gens qui les côtoient dans

la vie quotidienne.

Le défi c’est de créer un réseau de partenaires avec les organismes sociaux qui

s’occupent des jeunes et de concerter leurs efforts de façon efficace et harmonieuse.

Partenaires potentiels pour un tel réseau :

Les familles

Services sociaux

Services de la santé

o Santé publique (infirmiers, médecins, etc.)

o Pédiatrie

o Médecine familiale ou générale

o Santé mentale

Systèmes scolaires

Sports/loisirs

Dans chaque domaine, identifier des alliances naturelles entre professionnels et

travailleurs. Par exemple, en santé publique, les infirmiers, les médecins et d’autres

professionnels. En santé mentale, les psychiatres généralistes, les psychologues et

les travailleurs sociaux.

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Points saillants :

Facteurs protecteurs

Contextes sociaux – « contextes naturels » – des jeunes

Création d’un réseau de services pour les jeunes

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3 Quelles interventions à privilégier lorsque les ressources sont limitées?

Finalement, le choix d’interventions indiquées doit être fait à la lumière des

risques et du réseau et des ressources disponibles. Les réponses à ces questions

doivent être élaborées par les partenaires du réseau – la famille, la communauté et

les services sociaux et de la santé – et leurs représentants seront invités au colloque.

Principes et points saillants :

Faire une évaluation des besoins (« needs assessment »)

Faire une évaluation de la capacité de la société pour répondre aux besoins

(« capacity inventory »)

Un inventaire des besoins doit être établi avec une échelle des priorités

Interventions choisies basées sur les besoins des jeunes et la capacité du

système

Favoriser des solutions simples (pas chères, pas complexes, pas

technologiques)

Favoriser des solutions locales plutôt que les importer d’ailleurs

Favoriser le plus possible des solutions sanctionnées par les croyances,

traditions, habitudes et capacités du peuple

Favoriser la continuité de soins (du dépistage aux interventions et au suivi)

Favoriser l’intégration des interventions dans la communauté et les

contextes naturels des jeunes

Augmenter les capacités au rythme du système et assurer que chaque nouvel

élément est intégré avant d’en ajouter d’autres (« capacity building »)

Quand les approches et les modèles proviennent de l’extérieure, autant que

possible, jumeler chaque nouvelle idée avec une tradition du pays et

demander la formation des gens du pays pour assurer la continuité de soins

et l’autonomie du système de soins locaux

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