Blatter en Haiti

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2 17 avril 2013No 840

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

17 360FANS

AGENDA DE Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affi-ches à l’adresse email suivante : [email protected]

Mercredi 17 avrilHappy Hour à La Réserve

Profitez une fois de plus de l’Happy Hour du restaurant La Réserve. Un menu spécial burger est proposé pour l’occa-sion. DJ Rocksteady assurera l’animation musicale à partir de 6 h pm. Du bon temps garanti !

Projection de « Assistance mortelle » à Garden Studio

Garden Studio introduit « Fifty50 Wednesday », un nouveau rendez-vous hebdomadaire. Au cours de ces soirées les dames bénéficieront d’un rabais de 50% sur les verres de vin et aussi sur la nourriture. Au programme de ce mer-credi 17, une projection de « Assistance mortelle », le dernier film documentaire de Raoul Peck, un film que tout Haïtien devrait voir. Le public est attendu dès 8 h pm.

Admission : gratuite

Thanks God It’s Wednesday

Arrêtez-vous à Hang ce mercredi en-tre 5 h et 7 h pm et profitez du After Hour de ce bar. Des cocktails gratuits seront offerts aux dames tandis que Rudy Nau et son groupe assureront l’animation musicale.

Jeudi 18 avril« I love Thursday », à Acajou

Acajou, le bar-restaurant de l’hô-tel Montana, maintient cette semaine encore sa traditionnelle soirée « I love Thursday ». De 6 h 30 à 10 h pm ce jeudi,

profitez du buffet préparé pour l’occasion tout en appréciant la musique de Hans Peters et de ses amis.

Admission : US$25 par personne

Buffet autour du monde à Le Plaza

Partez à la conquête des cuisines du Mexique avec les chefs du restaurant Kanèl de l’hôtel Le Plaza (au Champ de Mars) ce jeudi, de midi à 3 h pm. Au menu, taco bar et salade, camote (patate douce), chili con carne, poulet enchilada, fajitas de porc et bien d’autres plats mexicains, pour le bonheur de vos palais !

L’hôtel Le Plaza a lancé le jeudi 11 avril dernier un nouveau buffet dénommé « Buffet autour du monde ». Ce nouveau rendez-vous, qui se tiendra au restaurant Kanèl tous les jeudis de midi à 3 h pm, se propose de faire découvrir au public la cuisine d’autres pays.

Pour le lancement de cette activité, les chefs du restaurant Kanèl de l’hôtel Le Plaza ont voulu nous emmener faire un petit tour de l’Asie. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, je me garderai bien de porter un jugement sur les mets présentés. Faut quand même avouer que j’avais déjà mangé meilleur porc aigre-doux et de riz aux légumes. Mais plaignons-nous de préférence du peu d’options qui ont au final été proposées. Consommé de b�uf thaïlandais, riz frit aux légumes, mini crêpes au coco, porc aigre-doux, le menu composé d’à peine une douzaine de plats, entrées, plat principal et dessert compris, a laissé plus d’un sur sa faim. Il en fallait beaucoup plus pour mettre en valeur le continent le plus peuplé de la terre et composé d’une cinquantai-ne de pays aux cultures, et cuisines par conséquent, différentes.

Pour sa deuxième édition, le « Buffet autour du monde » se propose d’emmener les fins gourmets au Mexique. Ces derniers pourront découvrir ou réap-précier le poulet enchilada, le fajitas de porc, le chili con carne et le riz mexicain, entre autres. Autant de plats qui devraient mettre en valeur la cuisine mexi-caine déjà très appréciée.

Daphney Valsaint

J’ai testé pour vous : « Buffet autour du monde à le Plaza »

Un bien petit tour de l’Asie !

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317 avril 2013No 840

Un heureux événement est en route ! L’actrice américaine Halle Berry et son fiancé, l’acteur français Olivier Martinez, attendent leur premier enfant, a-t-on appris ven-dredi soir auprès de la porte-parole de l’actrice. Halle Berry, 46 ans, a déjà une fille de 5 ans d’une précédente relation avec le mannequin canadien Gabriel Aubry.

“Je confirme qu’Halle Berry et Olivier Martinez attendent un enfant. Nous ne confir-merons ni ne commenterons aucun détail supplémentaire”, écrit dans un courriel à l’AFP la porte-parole de l’actrice, Meredith O’Sullivan. Selon le site internet TMZ.com, toujours très bien informé, l’actrice est enceinte de trois mois et l’enfant serait un garçon.

Halle Berry et Olivier Martinez, 47 ans, se sont rencontrés en 2010 sur le tournage du film “Dark Tide”. Ils sont fiancés depuis janvier 2012. L’actrice fut la première femme noire à remporter l’Oscar de la meilleure actrice en 2002 pour “A l’ombre de la haine”.

Mariée deux fois, elle a ensuite été la compagne du mannequin Gabriel Aubry pendant 5 ans. Ils ont une fille, Nahla, dont la garde a fait l’objet d’une rude bataille judiciaire depuis leur séparation en 2010.

Halle Berry est actuellement à l’affiche du thriller “The Call” aux Etats-Unis. Le der-nier film en date d’Olivier Martinez est “Dark Tide”, sorti en mars 2012 aux Etats-Unis (pas de sortie française).

Psy envoie un message de paix à la Corée du NordLe Sud-Coréen, qui avait fait monter

le suspense en ne dévoilant que la bande sonore de sa nouvelle chanson vendredi, a réussi son coup. En effet, la vidéo continue à connaître des records d’audience. Un Psy qui s’adresse toujours à ses fans du monde entier en enregistrant un couplet de sa nouvelle chanson en anglais. Lors de son concert à Séoul, le chanteur associé à sa chorégraphie sur un cheval invisible a également parodié de nouveau la star Beyoncé sur le hit « Single Ladies ». Mais

Psy sait aussi utiliser sa célébrité en faveur de sujets plus sérieux, tels que les conflits qui opposent en ce moment son pays d’origine à la Corée du Nord. Il a indiqué lors de son concert qu’il espérait faire assez de bruit avec sa nouvelle chanson pour que les Nord-Coréens puissent en profiter aussi.

Rihanna : malade, elle annule une nouvelle date de son Diamonds World Tour !

Trois concerts annulés en un mois, elle fait fort, Rihanna ! Après Boston et Baltimore, c’est à Houston que la chan-teuse a fait faux bond hier soir. Attendue sur la scène du Toyota Center en ce lundi 15 avril, la sirène de la Barbade a été contrainte d’annuler le show pour cause de maladie, un contretemps révélé quel-ques heures avant le concert par Live Nation. Priés de garder leurs billets, les fans de Riri devraient la revoir à une date reprogrammée.

Déjà touchée par une laryngite et une grippe au début de sa tournée, qu’el-le a lancée en pleine forme le 8 mars dernier au First Niagara Center de Buffalo, Rihanna avait été contrainte de reporter deux concerts prévus à Boston, ville de l’Etat du Massachusetts frappée avant-hier par de terribles attentats, et à Baltimore.

A chacune de ses tournées, Riri annule des concerts pour cause de maladie. En 2011, lors de son Loud Tour, la girlfriend de Chris Brown avait notamment dû se faire hospitaliser en Suède pour soigner une très mauvaise grippe...

Kevin Hart arrêté pour conduite en état d’ivresse

Kevin Hart, figure mythique de la saga « Scary Movie » et vu par ailleurs dans « Mon beau-père et nous », a été arrêté le dimanche 14 avril pour condui-te en état d’ivresse ; et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’acteur apprend vite de ses erreurs.

C’est sur une autoroute du sud de la Californie et à bord de sa luxueuse Mer-cedes que l’acteur de 32 ans a échoué au test d’alcoolémie. Selon l’officier Ed Jacobs, en charge de son arrestation, sous l’effet de l’alcool, Kevin Hart aurait même manqué de percuter un camion citerne. Plus de peur que de mal donc pour le comédien et sa passagère.

Alors que l’acteur, actuellement en tournage pour le fim Grudge Match, a été emmené au poste de police et a payé une caution de 5 000 dollars, soit environ 3 800 euros, en échange de sa libération, sa mystérieuse accompagnatrice a été contrainte de rentrer chez elle en taxi.

Pas très fier de son geste, celui dont le fonds de commerce est l’humour et les films familiaux s’est empressé de s’excuser sur son compte Twitter. “C’est un rappel pour moi, je me dois d’être plus intelligent... tout arrive pour une raison”, a-t-il écrit sur le réseau social après avoir précisé : “Boire et conduire... ce n’est pas un jeu ou quelque chose avec lequel on peut rire. Des personnes ont perdu la vie à cause d’une situation comme celle-là.”

Un joli discours qui pourrait lui ouvrir les portes d’une nouvelle carrière : porte-parole pour la sécurité routière.

Halle Berry enceinte Psy : Son nouveau clip « Gentleman»

Seulement 48 heures après avoir été publiée sur YouTube, la vidéo du nou-veau single de Psy a dépassé les 50 millions de vues. Le chanteur sud-coréen, roi des chorégraphies, connaît un nouveau succès planétaire.

Psy, devenu célèbre grâce à sa chanson « Gangnam style », semble revenir avec succès sur le devant de la scène. C’est ce week-end, lors d’un concert géant organisé au Worl Cup Stadium de Séoul, que le chanteur a présenté son nouveau clip. Une vidéo de quatre minutes où l’on voit Psy se mettre en scène dans plusieurs gags : au restaurant, sur un terrain de foot ou encore dans une salle de sport. La chanson a, comme le single « Gangnam style », son lot de danseuses sexy et de déhanchés ! Cependant, pas de nouvelle chorégraphie dans ce clip qui ressemble parfois à une pâle copie du premier hit du chan-teur.

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Est-ce que vous croyez qu’il y a une race qui soit autant encline que la nôtre à trouver des expressions dans la faune et la flore pour dési-gner des signes particuliers chez les gens ? Comme je vous l’ai dit déjà pour certaines expressions, il n’y a que dans notre langue maternelle que je retrouve des termes, des propos et des qualificatifs que les compatriotes utilisent pour iden-tifier, taquiner ou ranser avec les gens.

C’est une scène courante que d’entendre coiffer de sobriquets de tous genres des citoyens qui n’ont pas la chance de répondre aux critères des canons de beauté imposés par les humains. Moi-même, par charité chrétienne (et conscience aussi), je n’oserai jamais traiter quelqu’un de laid, mais je dirai de lui qu’il est esthétiquement différent… J’ai beau chercher dans le dictionnaire ou dans d’autres lan-gues, il est des qualificatifs intradui-sibles que seul un compatriote peut comprendre ; et comme tout ce que je ne comprends pas, ces propos me laissent, comme toujours, pan-tan et pensive…

Encore une scène qui se passe

partout. Celui-ci affuble, celui-là encaisse… Moi-même, de temps en temps, je trouve ma part, et comme vous le savez, j’ai pris le parti de rire de la plupart des situations, ques-tion de rester « zen » afin de pou-voir enregistrer et vous rapporter.

Au Parc historique, très récem-ment, quelqu’un qui m’a vue en grande conversation avec certaines personnes m’a demandé, vu leur gestuelle, s’ils étaient tous des « bras cassés ». J’ai répondu, surprise, qu’aucun d’eux n’avait les bras dans le plâtre, que je sache, et en plus c’étaient des gens productifs, exer-çant tous une activité. Alors je dois préciser pour vous que dans le lan-gage populaire français, un « bras cassé » est un homme paresseux, peu productif, qui ne veut pas tra-vailler. Mais la personne a insisté en disant que la question était posée dans le langage populaire créole, et qu’un bras cassé ici était quelqu’un de productif effectivement, mais joyeux au lieu de paresseux. Je ne comprenais toujours pas : les gens ont bien le droit d’être joyeux, la joie ne casse pas les bras ! Ah, Sister, arrête de jouer à la niaise, va donc retrouver tes amateurs de gaieté !

DE VOUS A MOI

Ces signesparticuliers

Je n’ai pas insisté : puisque je suis toujours d’humeur égale, j’estime que même si quelqu’un avait le bras ou le pied fracturé, ce n’est pas une raison pour perdre sa joie de vivre. Enfin… puisque mon ami a dit que je ne comprends rien, il faut croire que je ne comprends rien à l’orthopédie.

Certains de ces signes parti-culiers sont plus logiques que d’autres et tout le monde peut être du même avis sur l’apparence. Par exemple, prenons ce fameux ko-koye derrière les pieds ; il n’y a pas d’interprétation nécessaire, tout le monde s’accorde (sauf que ce n’est pas derrière les pieds mais derrière les jambes). Mais quand on dit de quelqu’un qu’il a les yeux twèt, j’ai beau avoir essayé de décortiquer et d’analyser les mots « strabisme » et « loucher » pour voir comment ils sont parvenus à ce monosyllabe, j’y vois noir ! Pendant qu’on y est, saviez-vous que « pichpich » signifie pulvérisateur ? Il est utilisé égale-ment pour désigner une fille ou une femme aux mœurs légères, une garce. Alors expliquez-moi ce que veut dire « yeux pichpich » ?

Restons dans la tête. La plupart d’entre vous savent ce qu’est une crotte (crotte de cheval, crotte de nez, etc.)… Quand on dit de quelque chose que c’est de la crotte, cela signifie que c’est une chose nulle, sans valeur. Etre dans la crotte, c’est vivre misérablement. Bon, après cela, allez-vous pen-ser vraiment que c’est parce que quelqu’un n’a pas de cheveux qu’on dit qu’elle a la tête crotte ? Enfin… « Kokolo » existe bel et bien, mais n’allez surtout pas dire à un Gua-deloupéen qu’il a la tête kokolo, ce serait comme proposer à un Capois

de le « coquer ». Allons dans la bouche… Qui a ja-

mais entendu prophétiser un cabri pour savoir que cet animal est pro-phète de malheur ? Alors quand on dit que quelqu’un a la bouche cabri, est-ce par expérience animale ?

Qui s’appelle Doukla ? Etait-ce la première personne à avoir eu les dents qui se chevauchent dans la bouche ? Allez donc expliquer à un dentiste européen que le patient qui l’attend a des dents doukla.

Si on vous décrit quelqu’un et qu’on vous dit qu’il a le nez vonvon, sachant que cet insecte fait un bruit de B-27 en volant (d’où le nom qui reproduit le bruit fait en vol) et se nourrit en butinant les fleurs, vous ne vous ferez pas de soucis pour re-connaître la personne décrite : vous le reconnaîtrez par son vrombisse-ment ou par le pollen qui lui colle aux narines ! Encore un autre signe logique (pourquoi ai-je eu le réflexe de toucher mon nez ?).

Il y a des guest house et des hôtels sérieux en Europe portant le nom de Counan. C’est aussi un nom de famille peu répandu en France. Quel rapport avec l’arc formé par les jambes qui fait dire d’une per-sonne qu’elle a les pieds counan ?

Je n’entrerai pas aujourd’hui dans les détails relatifs aux bons cheveux (parce que la personne n’a pas la tête graine), belle couleur (parce qu’elle n’est pas particulière-ment noire), et autres attributs pour désigner les gens dans un esprit taquin, méchant ou malicieux ; mais de vous à moi, plus que les signes, nos compatriotes sont vraiment particuliers !

Sister M*

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Corneille en HaïtiLe 13-04-2013

Corneille porte Haïti dans son coeur Brégard s’en est bien sorti !

Power Surge pose avec Luck Mervil J Perry bien entouré

Black La, original comme toujours, avec Fabrice et T-Bass Pousse-toi, je veux toucher Corneille aussi !

Fernando, qui n’avait pas sa place dans le spectacle, et MikabenHugline Jérôme de Dream Promo, heureuse entre Luck Mervil et Corneille

Gaëlle contente de revoir Corneille

Béatrice et Florence, soeurs jumelles ?

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Mercredi 17 avril 20136

Fiche technique

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH!

Changer les têtes ou changer le système ?

Pouvons-nous nous payer le luxe d’écarter du sport, sous prétexte de l’épurer, des valeurs consommées sur le plan tech-nique et sur le simple plan des ressources humaines?

Le problème pourrait se poser d’une toute autre manière: faut il changer les têtes, le système, ou les deux à la fois?

Dans les deux situations, le terme changement est bien pré-sent..Le sport étant un ensemble de structures, il serait gratuit de vouloir lui apporter des chan-gements sans s’attaquer à ses structures.

Le problème est complexe, d’autant plus qu’il est lié à une grande tradition: pas de place dans le sport pour une génération spontanée.

Aussi pouvons-nous opter pour un simple changement de système de manière à garantir une évolution à long terme qui ne dépend pas des hommes en place, mais d’une organisation solide et flexible.

C’est un voeu. Dans le cadre d’un débat sportif ouvert, les idées pour un renouveau peu-vent être lancées sans querelle de personnes.

19 ans, 1m 70 environ, 52kg de muscles et deux grands yeux qui lorsqu’elle est sur le tatami donnent tel-

lement de frousse à l’adversaire que seule Linouse Desravines, pour avoir vu d’autres, parvient encore à lui tenir tête. Son nom : Sabiana Anestor, son rêve : devenir championne du monde de Judo. Portrait.

Un regard impressionnant, une rage froide sur le tatami, une ardeur au combat qui laisse croire qu’elle est en mission, Sabiana Anestor trop occupée à collectionner les ippons semble évoluer sur une autre planète. Pourtant son sourire dévastateur est humain, si humain qu’il attirerait plus d’un. Mais, fermant, pour le moment, son coeur à tous ceux, éventuelles épaves venues de tous les horizons, y compris ceux qui trouveraient les moyens de la séduire, elle ne l’ouvre qu’au judo.

Née le 31 mai 1994 à Trou-du-Nord la 3e des 4 enfants de Villefort Anestor et d’Adilène Jean-Louis ne rêvait pourtant que de Tae kwon do au moment de choisir une discipline sportive. Le judo n’a été qu’un pal-liatif pour celle qui entendait suivre le conseil de son aîné. « Je viens de Trou-du-Nord et on relançait l’Anas-port dans ma ville pendant que j’étais à l’école. J’ai opté alors pour le Tae Kkwon do parce que cela me plai-sait. Mais mon grand frère Alouisnor s’est opposé à ce que je fasse du Tae kwon do. Je ne sais pas pourquoi. Et, comme il sentait l’envie chez moi de pratiquer un sport, il m’a conseillé le judo et j’ai suivi son conseil », ex-plique-t-elle pour situer son arrivée dans le judo.

Toujours est-il qu’elle s’y est mise avec ardeur et, rapidement, a fait des étincelles. « J’ai fait ma première compétition en décembre 2007. On l’appelle l’ANAM. C’est la première étape du championnat national de judo. Elle permet de qualifier les meilleurs athlètes pour la compétition de ligue. Je me suis qualifiée pour la phase de ligue dans le Nord en caté-gorie infantile. C’était en catégorie 44 kg* ».

Depuis Sabiana Anestor a sillonné le pays d’abord en catégorie infantile

puis en catégorie juvénile, toujours avec le même bonheur et le même appétit de glaner les médailles. On dirait que chaque médaille rempor-tée lui ouvre la porte à de nouveaux défis qu’elle entend toujours relever. D’autant qu’elle est promue en 48 kg.

Cette soif de défi la pousse-t-elle à provoquer les autres ? « Je ne me bats jamais dans les rues. Un sportif qui pratique les arts martiaux ne se bat

jamais dans les rues même si on l’aga-çait et j’en suis un », sourit-elle.

Epatée par ses performances, la Fédération haïtienne de judo l’envoie en Espagne faire un stage de judo en 2010 : « J’ai passé une première semaine à Barcelone, une autre à Madrid, la 3e à Porte Vena et la der-nière à Alicante avant de revenir au pays. Il y avait Wildjie Vertus, Suprina Gregory, Dieulourdes Joseph dans le groupe et je dois dire que j’ai beau-

Judo : XXIXe champIonnat natIonal

Les rêves de Sabiana Anestorcoup appris », se souvient-elle.

De retour au pays, elle s’en va à Panama disputer l’Open de judo infantile et en revient avec la médaille d’or. Un exploit qu’elle minimise : « Je ne rêve que de disputer des compétitions internationales sous les couleurs de mon pays et les remporter puis disputer les Jeux Olympiques », conclut-elle.

*ndlr : Elle parvint à se qualifier pour le championnat national en catégorie 44 kg infantile et est allée remporter le championnat national à Miragoâne au début de l’année 2008. Elle en profite pour aller rafler une mé-daille d’or au championnat caribéen de judo et une médaille d’argent au fedojudo terminant l’année comme meilleur athlète infantile féminin.

Sabiana peut-elle aller loin ? Ce que les autres en pensent Thony Charles : coach de

Sabiana « Elle est un athlète très

Prénom : SabianaDate de naissance : 31 mai

1994Lieu de naissance : Trou-du-

NordNiveau d’études : 8e année

fondamentaleEtat civil : célibataire3e/4 elle a un frère et 2 soeursVillefort Anestor, Père Adilène Jean-Louis, mèreSport pratiqué : judoGrade : ceinture marron

Palmarès : 2008/champion national à Miragoâne en 44 kg/Fedojudo et championnat caribéen médaille d’argent et médaille d’or en 2008/distinction meilleure athlète infantile 2008

2009 VC en catégorie 48 kg2010/champion en 48 kg/vain-

queur en Open juvénile à Panama2011/champion en 52 kg/3e

place FEDOJUDO/meilleur athlète juvénile

2012 champion en 52 kg juvé-

nile2013 VC en 52 kg adulte der-

rière Linouse DesravinesChampion juvénile 52 kgSes préférencesPlat : pouletBoisson : gatorade et jus na-

turelCouleur : (elle réfléchit) noirAthlète : Joël Brutus et Josué

Desprez

Sabiana anestor (photo : mercidieu moranvil)

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combatif. Elle ne vise que le succès et reste toujours motivée. Conséquences, peu importe la

catégorie de poids qu’elle intègre, elle reste toujours performante », déclare son entraîneur, Thony Charles.

« Elle souhaite représenter son pays aux Jeux Olympiques et je crois qu’elle en a la possibilité. D’ailleurs, elle combat en senior et elle vient de faire un bon combat face à la cham-pionne nationale et représentante d’Haïti aux derniers Jeux Olympiques alors qu’elle combat en senior pour la première fois. Par ailleurs, elle n’a perdu qu’au niveau des fautes cumu-lées, ce qui fait que l’espoir est là », conclut son entraîneur.

Jude Désir qui a travaillé sur son dossier pour l’Espagne : C’est un athlète que j’apprécie beaucoup. Cette détermination qu’on lit dans son regard fait peur aux autres athlètes. Sa manière de continuer à être per-formante même quand elle change de catégorie, cette résistance qu’elle vient d’opposer à Linouse Desravi-nes, qui est quand même un athlète expérimenté, en finale de la catégorie senior après avoir conservé son titre en catégorie juvénile sont autant d’éléments qui prouvent qu’elle peut aller loin.

Enock Néré/ [email protected] [email protected]/twitter :@nenock

Les rêvesde Sabiana Anestor

Judo

Après avoir foulé le sol haïtien dans l’après midi du lundi 15 avril 2013, le chef suprême de l’instance mondiale du football

qui a été d’abord reçu, au salon diplo-matique de l’aéroport international Toussaint Louverture, ensuite parti-cipé à un dîner spécial au Royal Oasis hôtel dans la soirée. Joseph S. Blatter a été le mardi 16 avril, au stade Sylvio Cator pour visiter l’unique enceinte sportive du pays capable de recevoir un match international, puis au palais national pour y voir le président de la République, et enfin, il s’est rendu au centre FIFA Goal pour inaugurer les infrastructures sportives financées par l’institution qu’il dirige depuis 1998 et boucler son périple de deux jours en Haïti avant de s’envoler pour le pays de Fidel Castro (Cuba).

La grande famille du football était toute présente au siège de la Fhf. A commencer par les présidents des équipes évoluant en première et en deuxième division, les membres du comité exécutif de la Fhf et plus d’une cinquantaine de jeunes footballeurs et footballeuses y étaient également. Et pour rehausser l’éclat de cet évé-nement, un band rara et le groupe « Ayiti Thyaka dans » s’étaient surpas-sés, et ce pour la plus grande joie de Blatter, tout souriant.

Accompagné de son Secrétaire général, Jérôme Valcke et du prési-dent de la Confédération d’Amérique du Nord, Centrale et des Caraïbes de football (Concacaf), Jeffrey Webb, Joesph Blatter s’est montré très élo-gieux à l’égard, non seulement d’Yves « Dadou » Jean-Bart qui lui a rendu l’appareil, mais également à l’égard du ministre des Sports, Magalie Ra-cine.

Faisant un résumé de sa rencontre avec le président de la République, l’homme fort du football mondial s’est réjouit suite aux promesses faites par

Joseph Michel Martelly dans la quête de venir au secours du football. « Ce matin, j’ai eu la chance d’assister à une importante séance de travail dans laquelle ont participé: le président de la République, Joseph Michel Martelly et celui de la Fédération haïtienne de football (Fhf), Yves Jean-Bart. Ils en ont profité pour poser en priorité le problème du football haïtien. Au terme de cette rencontre, le premier citoyen de la République a pris la ferme decision de venir en aide au sport roi du pays. Ainsi, il a dédidé de crérer une commission tri-partite. Cette dernière comporte, la Ministre des Sports, le Président de la Fhf et un Représentant de la FIFA. Sans vous cacher, j’ai pris au mot les declarations faites par monsieur Martelly. Que je sache, le football haïtien renaîtra de sa cendre », a commenté le patron de l’instance suprême du football mondial.

Selon les dires de Blatter, cette commission aura pour objectif pre-mier, la mission de mener à bon port le navire du foot national, de lui per-mettre de redorer son blason, et de combler son deficit d’image à l’échelle internationale. «Haïti comprend trop de footballeurs de talents, alors qu’en revanche, il est absent, et ce, depuis 1974 dans une phase finale de coupe du monde. De ce fait, Haïti qui fait face trop souvent à des contraintes économiques, ce qui lui empêche d’être present dans la fête du football mondial, aura sous peu les moyens de sa politique, et ce, grace à la creation de cette commission », a clairement expliqué le president de la FIFA.

D’autre part, le ministre des sports s’est dit prête à mettre les bouchées doubles pour voler au secours du foot. « J’ai hâte de mettre les mains pour faire avancer ce projet. Ainsi, les ministères tels, celui de la Santé

Blatter : « Haïti renaîtra de sa cendre »

accompagné de nombreuses personnalités dont le président de la FhF, dr Yves Jean-Bart et la ministre des Sports, mme magalie Racine, le président de la FIFa vient de couper le ruban à l’occasion de l’inauguration du centre FIFa Goal . photo :Yonel louis)

publique, de la culture et autres…sont également inclus dans la commission mentionnée par monsieur Blatter », a fait savoir Magalie Racine.

Que de belles promesses pour Haïti. « Haïti aura à organiser un tour final des éliminatoires de la coupe du monde quant il atteindra le tournoi hexagonal », a déclaré Jeffrey Weebb pour répondre à la question pourquoi le pays n’a toujours pas été retenu pour organiser les tournois donnant accès à une phase finale de coupe du monde.

Alors que le Secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke a promis d’étudier la requête du Secrétaire général de l’Association haïtienne de presse sportive (Ashaps) afin qu’elle bénéficie un séminaire de formation sous peu comme ce fut le cas en sep-tembre 2011 avec Edy Hamel.

Signalons que la délégation de la FIFA, avec Joseph S. Blatter en tête visitera Cuba dès ce mercredi avant de se rendre au Panama, et la commission tripartite formée par les représentants de la FIFA, FHF et le MJSAC tiendra sa première réunion dans les mois qui viennent soit en octobre.

Légupeterson Alexandre /[email protected]

un ballon d’or offert au président de la FIFa par un artiste haïtien (photo :Yonel louis)

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