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  • 7/28/2019 Nicolas Sarkosy

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    SARKOZY NICOLAS (1955- )

    Article crit par Bruno DIVE, Universalis

    Prsident de la Rpublique franaise de 2007 2012. Quand il succde au prsident de la Rpublique

    Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ne cache pas une certaine admiration pour l'ancien chef du Rassemblement

    pour la Rpublique (R.P.R.), auquel il se compare volontiers. Tous les deux parvenus au sommet de l'tat, les

    deux hommes ont en effet beaucoup de points communs : un dynamisme toute preuve, une ambitionsans bornes, un certain pragmatisme dans les ides, que leurs adversaires qualifient volontiers

    d'opportunisme.

    Leur rencontre date de 1975, lorsque le jeune militant gaulliste il vient de prendre sa carte de l'U.D.R.

    (l'anctre du R.P.R.) croise le Premier ministre de Valry Giscard d'Estaing. Tout commence dj par un

    acte de rbellion. Au cours d'une runion publique prside par Chirac, Sarkozy a droit cinq minutes de

    parole. Il tiendra le micro pendant plus d'un quart d'heure... Nanmoins, le nouveau chef du mouvement

    gaulliste a flair un talent prometteur.

    Alors g de vingt ans (il est n en 1955), fils d'un migr hongrois et benjamin d'une famille de trois

    garons, le jeune homme press tiendra effectivement toutes ses promesses. En marge de ses tudes de

    droit et Sciences Po (il est aujourd'hui l'un des rares hommes d'tat ne pas tre pass par l'E.N.A.), ilentame une fulgurante carrire politique. Dlgu national des jeunes du R.P.R. (1978-1979), prsident du

    comit national des jeunes en soutien Jacques Chirac pendant la campagne prsidentielle de 1981, il est

    entr au conseil municipal de Neuilly-sur-Seine en 1977, et il s'empare six ans plus tard du fauteuil de maire,

    aux dpens de Charles Pasqua. lu dput des Hauts-de-Seine en 1988, il devient secrtaire gnral adjoint

    du R.P.R. deux ans plus tard. Il fait alors partie de la garde rapproche du maire de Paris.

    En 1993, il est nomm ministre dlgu au Budget et porte-parole du gouvernement d'douard Balladur, et

    fait trs vite le choix de ce dernier pour l'lection prsidentielle qui doit avoir lieu deux ans plus tard. Il sera

    jusqu'au bout son plus zl supporter. Il fait mme le pari que Chirac renoncera finalement se prsenter,

    rve tout haut d'une lection de son favori ds le premier tour...

    L'lection de Jacques Chirac le ramne brusquement sur terre. Aux yeux d'une bonne partie des militants du

    R.P.R. et des plus fidles soutiens du nouveau prsident, il est le tratre , le pestifr. Pendant deux ans, il

    doit se replier sur son fief de Neuilly, sans espoir de revenir au gouvernement.

    La dissolution malencontreuse de 1997 reprsente paradoxalement sa chance. Alain Jupp, battu aux

    lections lgislatives qui devaient apporter un soutien plus large son action de Premier ministre, doit cder

    la prsidence du R.P.R. son grand rival Philippe Sguin. Sarko va former un duo inattendu avec ce

    dernier la tte d'un parti qui, dj, s'loigne de Jacques Chirac. Et lorsque, lass de la gurilla lysenne,

    Sguin claque brusquement la porte en avril 1999, Nicolas Sarkozy assure tout naturellement l'intrim. Il

    prend aussi le relais la tte de la liste R.P.R.-D.L. pour les lections europennes de juin 1999. Une erreur

    qui aurait pu lui tre fatale : il n'obtient que 12,8 p. 100 des voix, se retrouve devanc par la listesouverainiste de Charles Pasqua et Philippe de Villiers et talonn par la liste U.D.F. de Franois Bayrou.

    Sur les conseils de Jacques Chirac, le maire de Neuilly doit alors renoncer se prsenter la prsidence

    du R.P.R. : J'ai d'autres projets pour toi , lui glisse mystrieusement le prsident. Avant de lui confier que,

    s'il est rlu chef de l'tat, il ne nommera jamais Matignon un chef de parti... Sarkozy profite de cette

    nouvelle traverse du dsert pour crire un livre, Libre (2001), mlange de rflexions politiques et

    d'autobiographie. Petit petit, il se rinsre aussi dans le cercle rapproch de Jacques Chirac pendant la

    campagne prsidentielle de 2002 ; il participe de prs la rdaction de son projet, rve tout haut de

    Matignon... Nouvelle dception. Le flon de 1995 n'en finit pas d'expier. Dans les cercles chiraquiens, il

    se murmure que ce sont les femmes, Bernadette et Claude, trs influentes l'une et l'autre, qui lui en veulent

    le plus. Alors que le R.P.R. se transforme, sous la conduite d'Alain Jupp, en Union pour la majorit

    prsidentielle (U.M.P.), qui a vocation tre le parti unique de la nouvelle majorit, Jacques Chirac prfre

    choisir comme Premier ministre un homme issu de la mouvance giscardienne et qui a, par ailleurs, toute sa

    confiance : Jean-Pierre Raffarin.

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    Nicolas Sarkozy n'est pas trop mal loti pour autant. Nomm numro deux du gouvernement, il obtient le

    ministre de l'Intrieur avec des comptences largies. Trs vite, il est sur tous les fronts : recul de

    l'inscurit (seulement dans les statistiques, raillent ses adversaires), organisation du culte musulman,

    fermeture du camp de rfugis de Sangatte, suppression de la double peine en matire d'immigration,

    lutte contre la prostitution, etc.

    Malgr la droute de la majorit aux lections rgionales de mars 2004, ses espoirs d'tre nomm

    Matignon s'envolent encore une fois. sa grande surprise, Jacques Chirac lui propose Bercy, avec, pour

    l'amadouer, le titre de ministre d'tat. Sarkozy accepte, mais il a dj d'autres projets en tte. Le retrait

    d'Alain Jupp, pour des raisons judiciaires, lui laisse la voie libre pour la prsidence de l'U.M.P. Leschiraquiens n'ont aucun rival srieux lui opposer. Depuis qu'il a affich, la fin de 2003, son ambition

    prsidentielle, il multiplie les piques contre Chirac.

    Leur rivalit atteint un sommet le 14 juillet 2004, lorsque le prsident lche un cinglant Je dcide et il

    excute et annonce qu'il demandera Nicolas Sarkozy de choisir, le cas chant, entre la prsidence de

    l'U.M.P. et un portefeuille ministriel. Une rencontre entre les deux hommes, le 1er septembre suivant,

    officialise cependant la candidature de Sarkozy, qui est lu la prsidence de l'U.M.P. le 28 novembre et

    dmissionne le lendemain de ses fonctions ministrielles. C'est pourquoi son retour au ministre de

    l'Intrieur, en juin 2005, la faveur du remaniement qui suit la victoire du non lors du rfrendum sur la

    Constitution europenne, constitue une surprise.

    En novembre 2006, Nicolas Sarkozy prsente officiellement sa candidature l'lection prsidentielle de mai

    2007. cinquante-deux ans, l'homme press devient le nouveau prsident de la Rpublique, avec 53,06 p.

    100 des suffrages exprims contre 46,94 p. 100 pour la candidate socialiste, Sgolne Royal. Sa premire

    candidature aura t la bonne.

    Congrs de l'U.M.P., 14 mai 2007

    Le prsident de la Rpublique tout rcemment lu s'adresse ses troupes, le 14 mai 2007, lors

    du congrs de l'U.M.P. runi pour dsigner son remplaant la tte du parti.(D. Faget/ AFP/

    Getty)

    Le prsident de la Rpublique imprime immdiatement un style et un rythme la vie politique qui, selon les

    sensibilits, impressionnent, agacent ou choquent mais ne laissent personne indiffrent. Le style

    prsidentiel, se voulant rsolument plus dcontract, moins guind, voire un peu familier, a t discrtement

    corrig aprs avoir franchi les limites du supportable aux yeux de l'opinion lors de certains voyages privs.

    Quant son action, elle a entran ministres, conseillers, lus et observateurs dans un train effrn de

    rformes qui ont focalis tout le dbat public autour des initiatives du prsident, renforant les tendances

    prsidentialistes de la Ve Rpublique comme jamais auparavant.

    Au dbut de 2012, alors que tous les partis ont dj dsign leur candidat pour llection prsidentielle

    davril-mai, Nicolas Sarkozy ne sest toujours pas dclar, alors que sa candidature ne fait plus aucun doute

    pour personne. Cest chose faite le 15 fvrier 2012 ; il se lance alors dans une campagne offensive, alliant

    dfense de son bilan et promesses de changement. Le prsident sortant aborde cependant llection avec un

    retard dans les sondages face son challenger socialiste Franois Hollande. Il est battu par celui-ci lissue

    du second tour, le 6 mai, obtenant 48,38 p. 100 des voix.

    Bruno DIVE,

    Universalis