Natation Magazine n°90 · 2017-08-23 · Brèves nat’mag Natation magazine 4 #90 Offre d'emplo i...

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édito édito Une nouvelle saison débute, nous la mènerons ensemble… 248 571… La barre des 250 000 licenciés est désor- mais à portée de main. La FFN prend chaque année davan- tage de place parmi les Fédérations numériquement importan- tes. Une nouvelle fois, nous pouvons légitimement évoquer le nombre de 500 000 licenciés. Un chiffre ambitieux certes, mais qui n'a rien d'utopique quand nous savons que nos clubs accueillent aujourd'hui plus de 500 000 adhérents ! Indiscutablement, l'ensemble de nos disciplines continue de séduire, d'attirer chaque année de nouveaux adeptes. Nos résultats sportifs y sont évidemment pour beaucoup. Ainsi, comment oublier les sourires de l'équipe de France qui nous ont enchantés cet été aux Euros de Budapest. Depuis les J.O. d'Athènes en 2004, via les championnats du monde de Montréal en 2005, ces expressions n'en finissent plus de générer un engouement croissant auprès des Français. La passion est là, vous la détenez et nous l'observons chaque jour dans toutes les piscines de notre territoire, dans la médiatisa- tion accrue d'un sport fier de ses nombreuses égéries telles que Laure Manaudou, Malia Metella, Esther Baron, Amaury Leveaux ou Hugues Duboscq. Des figures de proue d'ores et déjà tournées vers de nouvelles échéances déterminantes dans l'optique des Jeux Olympiques de Pékin 2008, notam- ment les championnats d'Europe d'Helsinki en petit bassin en 2006 véritable anti-chambre des Mondiaux de Melbourne en mars 2007. Pour autant, nous n'oublions pas l'état préoccupant du parc nautique français. La France manque toujours cruellement de piscines. La Fédération Française de Natation est plus que jamais impliquée dans ce problème. Elle continue, par exem- ple, de soutenir les dossiers devant la commission du Conseil national pour le développement du sport. Les municipalités, les communautés d'agglomérations et de communes ne doi- vent pas craindre d'investir dans de nouveaux établissements. C'est aujourd'hui qu'il faut préparer l'avenir de notre sport. Le président, Francis Luyce NATATION MAGAZINE n°90 z Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax : 01. 40.31.19.90 - www.ffnatation.fr z Numéro de commission paritaire 0909 G 8176 z Dépôt légal à parution z Directeur de la publication Francis Luyce z Rédacteur en chef Adrien Cadot z Rédacteurs Mathilde Lizé, Anne-Elisabeth Liebmann, Julien Bels z Comité de rédaction Louis Frédéric Doyez, Marie- Christine Ucciani, Claude Fauquet et les adjoints de la Direction Technique Nationale z Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat, Sébastien Hombel z Maquette et réalisation Adrien Cadot, Mathilde Lizé z Impression SAI Zone industrielle de Maysonnabe 64200 Biarritz - Tél : 05.59.43.80.30 z Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.40.35 z Vente au numéro 5 euros z Publicités et petites annon- ces au journal et tarifs sur demande [email protected] Sommair Sommair e e DOSSIER DOSSIER L’ostéopathie, un remède efficace ? Mal de dos, douleurs d'épaule... l’ostéopathie peut-elle répondre conve- nablement aux maux des nageurs ? INTERVIEW INTERVIEW Entretien avec Laure Manaudou Les Euros de Budapest, son record du monde du 400 m, sa nouvelle stature internationale... Laure se confie ! NAT’ SYNCHRO NAT’ SYNCHRO Coupe du monde à Yokohama Septièmes, les Bleues progressent mais voient leur rang se fragiliser au sein de la hiérarchie internationale. 28 28 12 12 34 34 J BRÈVES J FLASH - Le coup de cœur de la rédaction J EAU LIBRE - Mondiaux de Naples J INTERVIEW - Lurz : “Cette saison n’a pas d’égale” J NATCOURSE - Mondiaux juniors de Rio de Janeiro J PORTRAIT - Ophélie Etienne chez les grandes J PORTRAIT - Kostadinova, synchro franco-bulgare J RÉVÉLATION - Gilot, l’esprit collectif J RÉVÉLATION - Lebon, dans l’ombre d’Esposito J CINÉMA - Le monde avec des yeux d’enfant J VIE FÉDÉRALE - Décryptage des Erfan J ARRÊT SUR UN CLUB - Angers Nat’ Synchro J ENTRELLES DEUX - Barbara Meyet & Caroline Ragusa J RÉSULTATS 4 10 18 20 22 24 36 38 40 42 45 46 47 48 Ph. Nicolas Gouhier, agence Abaca/Camélon Le prochain numéro de Natation Magazine paraîtra au début du mois de janvier LAURE MANAUDOU

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éditoéditoUne nouvelle saison débute,nous la mènerons ensemble…

248 571… La barre des 250 000 licenciés est désor-mais à portée de main. La FFN prend chaque année davan-tage de place parmi les Fédérations numériquement importan-tes. Une nouvelle fois, nous pouvons légitimement évoquer lenombre de 500 000 licenciés. Un chiffre ambitieux certes,mais qui n'a rien d'utopique quand nous savons que nos clubsaccueillent aujourd'hui plus de 500 000 adhérents !

Indiscutablement, l'ensemble de nos disciplines continue deséduire, d'attirer chaque année de nouveaux adeptes. Nosrésultats sportifs y sont évidemment pour beaucoup. Ainsi,comment oublier les sourires de l'équipe de France qui nousont enchantés cet été aux Euros de Budapest. Depuis les J.O.d'Athènes en 2004, via les championnats du monde deMontréal en 2005, ces expressions n'en finissent plus degénérer un engouement croissant auprès des Français. Lapassion est là, vous la détenez et nous l'observons chaque jourdans toutes les piscines de notre territoire, dans la médiatisa-tion accrue d'un sport fier de ses nombreuses égéries tellesque Laure Manaudou, Malia Metella, Esther Baron, AmauryLeveaux ou Hugues Duboscq. Des figures de proue d'ores etdéjà tournées vers de nouvelles échéances déterminantesdans l'optique des Jeux Olympiques de Pékin 2008, notam-ment les championnats d'Europe d'Helsinki en petit bassin en2006 véritable anti-chambre des Mondiaux de Melbourne enmars 2007.

Pour autant, nous n'oublions pas l'état préoccupant du parcnautique français. La France manque toujours cruellement depiscines. La Fédération Française de Natation est plus quejamais impliquée dans ce problème. Elle continue, par exem-ple, de soutenir les dossiers devant la commission du Conseilnational pour le développement du sport. Les municipalités,les communautés d'agglomérations et de communes ne doi-vent pas craindre d'investir dans de nouveaux établissements.C'est aujourd'hui qu'il faut préparer l'avenir de notre sport.

Le président,Francis Luyce

NATATION MAGAZINE n°90 Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax :01. 40.31.19.90 - www.ffnatation.fr Numéro de commission paritaire 0909 G 8176 Dépôt légal à parution Directeur de la publication Francis Luyce

Rédacteur en chef Adrien Cadot Rédacteurs Mathilde Lizé, Anne-Elisabeth Liebmann, Julien Bels Comité de rédaction Louis Frédéric Doyez, Marie-Christine Ucciani, Claude Fauquet et les adjoints de la Direction Technique Nationale Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat, Sébastien Hombel

Maquette et réalisation Adrien Cadot, Mathilde Lizé Impression SAI Zone industrielle de Maysonnabe 64200 Biarritz - Tél : 05.59.43.80.30 Régiepublicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.40.35 Vente au numéro 5 euros Publicités et petites annon-ces au journal et tarifs sur demande [email protected]

SommairSommairee

DOSSIERDOSSIERL’ostéopathie, un remède efficace ?Mal de dos, douleurs d'épaule...l’ostéopathie peut-elle répondre conve-nablement aux maux des nageurs ?

INTERVIEWINTERVIEWEntretien avec Laure ManaudouLes Euros de Budapest, son record dumonde du 400 m, sa nouvelle statureinternationale... Laure se confie !

NAT’ SYNCHRONAT’ SYNCHROCoupe du monde à YokohamaSeptièmes, les Bleues progressent maisvoient leur rang se fragiliser au sein dela hiérarchie internationale.

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FLASH - Le coup de cœur de la rédactionEAU LIBRE - Mondiaux de NaplesINTERVIEW - Lurz : “Cette saison n’a pas d’égale”NAT’ COURSE - Mondiaux juniors de Rio de JaneiroPORTRAIT - Ophélie Etienne chez les grandesPORTRAIT - Kostadinova, synchro franco-bulgareRÉVÉLATION - Gilot, l’esprit collectifRÉVÉLATION - Lebon, dans l’ombre d’EspositoCINÉMA - Le monde avec des yeux d’enfantVIE FÉDÉRALE - Décryptage des ErfanARRÊT SUR UN CLUB - Angers Nat’ SynchroENTR’ELLES DEUX - Barbara Meyet & Caroline RagusaRÉSULTATS

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Ph. Nicolas Gouhier, agence Abaca/Camélon

Le prochainnuméro deNatation Magazine paraîtra au débutdu mois dejanvier

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Offre d'emploiLe club Les Vagues recherche un éducateurpour un CDI à temps complet. Les diplômésBEESAN peuvent adresser leurs CV, lettresde motivation et photos à Fabrice Bertrand,Hôtel Millennium, Paris Charles-de-Gaulle,2 allée du Verger, 95700 Roissy en France(tél. 01.34.29.33.36).

248 571 licenciésLa saison 2005-2006 vient de connaître sonterme, c'est désormais l'heure des comptes.Vendredi 15 septembre, le compteur s'estarrêté à 248 571 licences, issues de 1263clubs, contre 246 315 en 2004-2005,soit un gain de 2256 licences en une saison.L'objectif des 250 000 licences continue plusque jamais d'être d'actualité, il manque juste1429 licences. Rendez-vous le 15 septembre2007 pour fêter ce passage symbolique !

Figues bientôt mamanInstallée en Nouvelle-Calédonie, la cham-pionne du monde du 200 m nage libreSolène Figues a annoncé sa grossesse à ladélégation française à l'occasion des Eurosde Budapest. En retrait des bassins depuisles Mondiaux 2005 de Montréal, SolèneFigues ne pourra défendre son titre puisqueson accouchement devrait avoir lieu enmars, pendant les Mondiaux de Melbourne.

La bague au doigt !Yasmine Zeggah, kinésithérapeute entreautres du pôle France d'Antibes, et MatthieuMadelaine, nageur de l'équipe de France,se sont mariés le 2 septembre dernierau Vieil-Baugé en présence de nombreuxnageurs. La Fédération leur adresse ses plussincères et chaleureux vœux de bonheur.

Eau libre : coupe de FranceL'an dernier, ils s'étaient imposés tous lesdeux dans la catégorie junior. DereckDulong et Coralie Plouviez ont confirmécette année leur statut d'incontournable dela Coupe de France d'eau libre. Le Caennaiset la Toulousaine terminent en tête du clas-sement général à l’issue des trente-cinqépreuves de l'édition 2006. Sur le podiummasculin, Vincent Peroni (ASPTT Toulouse)se classe troisième derrière Joanes Hedel(Dunkerque). Chez les femmes, CindyGagnadoux (Montargis) termine deuxièmedevant Lucie Bouchard (CA Orsay).Les résultats page 48.

Un Français honoré outre-mmancheFrédéric Vergnoux, mari et entraîneurd'Alena Popchanka, a reçu le titre de coachde l'année en Grande-Bretagne. Cetterécompense, attribuée par l'AssociationBritannique des Entraîneurs de Natation,a été remis au coach tricolore du clubd'Édimbourg pour la médaille d'or obtenuepar Kirsty Balfour sur 200 m brasse auxEuros de Budapest, unique récompenseindividuelle pour la Grande-Bretagne.

Pluie de records en 2006,Pluie de records en 2006,unun bilan historique !bilan historique !

Seize en un mois ! Ce qui monte à vingt etun le nombre de marques mondiales

améliorées ou égalées au cours de l’année2006. Les nageuses Aussies Leisel Jones(photo) et Libby Lenton ont montré la voiedès le mois de janvier lors des champion-nats australiens, c'est aussi elles quiconcluent - pour l'instant - cette année déci-dément très riche en chronos internatio-naux. Il faut croire que les performancesdes deux Australiennes ont donné des idéesaux nageurs du monde entier, puisquequelle que soit la compétition et quel quesoit le continent, cette année, les recordssont tombés par grappes. C'est la premièrefois depuis les championnats du mondede Berlin en 1978, qu'une saison detransition olympique est aussi prolifi-que. Lors de ces Mondiaux, trente

records du monde avaient été effacésessentiellement par les Américaines et lesAllemandes de l'Est. Et depuis, jamais le

nombre de temps de réfé-rences améliorés n'avaitdépassé la dizaine parsaison, sauf en 2002

(douze) et en 1994 oùquatorze marques mondia-

les tombèrent avant que lesChinoises ne se fassent rat-

traper par de sombres affairesde dopage.

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Dans le sillage de la FFN...La Fédération Française de Tir édite depuispeu un Guide du Haut niveau 2007. Undocument pratique, inspiré notamment parles réalisations de la FFN, indispensablepour orienter les athlètes de haut niveaudans un parcours passionnant, mais souventsemé d'embûches.

Grand témoin de la FrancophonieL'ancien premier ministre français Jean-PierreRaffarin a été désigné grand témoin de laFrancophonie pour les Jeux Olympiques2008 à Pékin. Il sera chargé de veiller aurespect du statut de la langue française,comme langue officielle conformémentà la règle 24 de la Charte olympique.

Water-ppolo : les 89 finissent bienL'équipe de France 89 de water-polo a ter-miné sur une bonne note sa tournée estivaleavec le tournoi de Syros (Grèce). À la sur-prise générale, les “p'tits bleus” ont dominéles Grecs (6-4) et les Allemands (15-7), quiles avaient pourtant battus par deux fois cetété. Troisièmes de leur poule, les tricoloresdécrochent une belle cinquième placeau final. Classement : 1. Italie; 2. Grèce;3. Serbie-et-Monténégro; 4. Australie;5. France; 6. Allemagne.

Water-ppolo : Marseille, encore !Dans la piscine des champions de France,les six meilleures équipes de la saison der-nière se sont affrontées avant le début duchampionnat Élite, histoire d'évaluer lesforces en présence. Après avoir dominéle championnat de France et glané un titresupplémentaire, le vingt-huitième de sonhistoire, le CN Marseille a fort bien démarréla nouvelle saison en s'imposant en finalede la Coupe de France face à Montpellier.Dans la petite finale, Nice et son équipe100 % française s'est imposé contre Sète.Les résultats page 48.

Water-ppolo : N2 dames à sept en 2007Faute d'entraîneur, Échirolles Water-polone participera pas au championnat de N2dames cette année. Le club lyonnais, le LyonOlympique Universitaire, qui avait vivementémis le souhait de participer au champion-nat N2 de façon tardive, ne remplaceramalheureusement pas le club forfait.

Nat'Course : L'Aquitaine fois troisLa 9e édition de la Coupe de France estivale,qui se tenait cette année à Gramat dans leLot, a vu le comité d'Aquitaine l'emporterpour la troisième fois depuis la création dela compétition. Le Comité du Dauphiné-Savoie, tenant du titre, se classe second.Classement : 1. Aquitaine 859 points;2. Dauphiné-Savoie 834; 3. Poitou-Charentes 765; 4. Midi-Pyrénées 746;5. Bourgogne 741; 6. Languedoc-Roussillon670; 7. Pays de la Loire 583; 8. Normandie563; 9. Centre 112.

Le samedi 2 septembre,un équipage 100 % FFN

à pris part à la course depaddleboard la plus longuedu monde : la Quicksilvereyewear paddleboard race,63 km entre San Sébastien(Espagne) et Capbreton(Landes). Le paddleboardest une planche de sauve-tage de 4 mètres qui semanie à la force des brassans pagaie en étantallongé ou à genoux.À l'issue de 9h35 de course,l'équipage fédéral composéde trois brasseurs : TonyDe Pellegrini (MontpellierANUC), Marc Lafosse(Girondins Bordeaux)et Julien Nicolardot(Mulhouse ON), se relayanttoutes les 20 minutes surla planche, termine au dix-neuvième rang.

Trois brasseurs,Trois brasseurs,un paddleboardun paddleboardet une traverséeet une traverséede 63 km !de 63 km !

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L’équipe de France minime, engagéedans la coupe Comen qui se tenait à

Séville cet été, a réussi une belle compéti-tion grignotant une place par rapport à l'an-née dernière. Les Russes bien présentesont survolé une nouvelle fois la compétition,mais ne peuvent être classées, la coupe

Nat’syNat’synchro :nchro :une une ComenComen d'avenird'avenir

Comen étant réservée aux pays longeant laMéditerranée. En l'absence des Grecques,les jeunes tricolores se sont hissées troisfois sur le podium. Le ballet d'équipe, lecombiné et l'Aixoise Maïté Méjean en solosont reparties de l'Andalousie avec lebronze autour du cou. Le duo, composé deMaïté Méjean et Alicia Mélo, se classe qua-trième. À Noter la bonne performance de lasoliste française qui termine première desfigures imposées.

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Le Bulgare Petar Stoychev, double vain-queur de la coupe du monde d’eau libre,

est un personnage étonnant. Pendant quetous ou presque tentaient de recouvrerleurs forces après les championnatsd'Europe de Budapest, Stoychev s'est lancédans la traversée de la Manche. Son but ?Battre le record du monde. “Il est détenu parl’Allemand Wandratsch”, détaille le spécia-liste de la longue distance, nommant égale-ment les Français Gilles Rondy et StéphaneLecas comme nageurs l'ayant précédé. LeBulgare, 30 ans cette année, lancédans le grand bain fin août, n'a purelier l'Angleterre à la France “qu'en”7h24. C'est mieux que les 7h54 durecord de France de Gilles Rondymais moins bien que ChristofWandratsch et ses 7h03’52’’

de sa marque mondiale. “Comme toujoursdans la Manche, c'est une question dechance. Wandratsch avait eu de bonnesconditions pour son record. Ça n'a pas étémon cas, déplore le leader de la coupe dumonde de marathon. Je retente ma chancel'année prochaine.” Après des Euros endemi-teinte, Petar Stoychev s'est consoléavec une médaille de bronze sur le 25 kmdes Mondiaux de Naples. Mais il le répète :

“Les championnats ne sont pas impor-tants pour moi”.

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EauEau libre : Stoychev, machine à nagerlibre : Stoychev, machine à nager

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Alors que le douteplane sur un retour

en forme de Ian Thorpepour les Mondiaux deMelbourne, AlexandrePopov affirme quel'Australien pourrait“être encore meilleurqu'avant”. De passageà Londres pour défendrela candidature de la villerusse Sochi aux JeuxOlympiques d'hiver de2014, le Tsar de la nata-tion croit à un retour enforce du prodige aussie.“Il avait besoin d'unecoupure, de s'arrêter etde se détendre. Mais jesais qu'il peut reveniret il gagnera. À son âge,il a l'expérience pouraffronter n'importe qui,peu importe combiende temps il s'est arrêté.”

Nat'course :Coupe du monde 2007 en sommeilEn raison de la tenue des championnatsdu monde de Melbourne en mars prochain,la FINA a décidé d'annuler la dix-neuvièmeédition du circuit de la coupe du monde.En effet, nombre de nageurs internationaux,en pleine préparation, auraient déserté lesdifférentes étapes du circuit 2007. Depuisla saison 1988-1989, la coupe du monderythme les rendez-vous annuels hivernauxen bassin de 25 mètres sur les cinq conti-nents. L'an dernier, les sélections françaisesavaient participé à six des huit étapes.Vingt-huit médailles (6 en or, 12 en argentet 10 en bronze) avaient récompensé leursprestations.

La der de SievinenSpécialiste du petit bassin, le Finlandais JaniSievinen mettra un terme à sa carrièredevant son public à l’issue des championnatsd'Europe d'Helsinki. Douze fois championcontinental et quatre fois champion dumonde en petit bassin. Le Scandinavetentera de remporter une dernière médailleen quatre nages.

Un jour de plus aux Euros juniorsLa Len offre du rab aux juniors qui partici-peront aux championnats d'Europe à Anversen Belgique l'été prochain puisque la com-pétition ne se déroulera pas sur quatremais sur cinq jours. Les demi-finales pourles 200 m ont été ajoutées ainsi que le1500 m nage libre dame et le 800 m nagelibre homme.

Dans la mêléeSir Clive Woodward, qui entraînait l'équiped'Angleterre de rugby championne dumonde en 2003, a été nommé le 6 septem-bre directeur de l'élite au sein du Comitéolympique britannique (BOA). Woodwardsera chargé de “tous les aspects du travaildu BOA pouvant contribuer à la réussitede l'équipe anglaise lors des futurs J.O.d'été et d'hiver”, souligne le Comité anglais.

Euros 2006 de water-ppolo :la Russie et la Serbie en orChez les hommes, les Serbes s'adjugent untroisième titre européen consécutif aprèsceux glanés par la Yougoslavie en 2001et avec le Monténégro en 2003. “C'est unrésultat fantastique pour le water-poloserbe, d'autant que nous avons eu unepréparation difficile avec les joueurs duMonténégro qui nous ont quittés”, déclaraitaprès le match l'entraîneur serbe. Dans letournoi féminin, la Russie empoche l'or faceaux Italiennes. “Nous avons joué contre lameilleure équipe au monde : l'Italie, et nousl’avons battue”, a lancé le coach russe avecenthousiasme.Les résultats page 48.

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Le Tsar soutientLe Tsar soutientIan ThorpeIan Thorpe

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Sarah Bey n'aura passé que huit jours à Canet-en-Roussillon. La cham-pionne de France 2006 du 200 m papillon a, en effet, décidé le 15 sep-

tembre dernier de rejoindre le Cercle des Nageurs d'Antibes. Poussée par desraisons personnelles et sportives, la copine de Laure Manaudou et Esther Baron avait“envie de changer d'air. J'ai décidé de venir à Antibes pour bien m'entraîner et bénéficierdes conseils de Franck (Esposito, directeur sportif du club méditerranéen et quadruplechampion d’Europe du 200 m papillon).”

Sans ses stars, l’Australie s’impatienteLes championnats d'Australie (décembre2006) vont voir le retour de deux enfantsprodiges de la natation Aussie. Ian Thorpeet Grant Hackett nageront de nouveau encompétition après avoir manqué les Jeuxdu Commonwealth, en mars dernier, pourdes problèmes de santé. En leur absence,l'Australie n'a remporté aucune médailled'or individuelle (chez les hommes), unévénement pour le pays des kangourousqui n'avait pas connu pareille disette depuis70 ans. Le retour des deux stars a soulagéles supporters qui espèrent les voir rehausserle niveau de la sélection. “Il est évident quenos jeunes font des progrès et que le retourde Grant et Ian va les pousser dans ce sens,a précisé l'entraîneur Alan Thompson.Ce sont de vrais meneurs et c'est importantpour nos espoirs de pouvoir les prendreen exemple.”

Jedrzejczak revancharde !Depuis que l’Australienne Jessica Schipperlui a ravi le record du monde du 200 mpapillon, la Polonaise Otylia Jedrzejczakveut prendre sa revanche aux Mondiauxde Melbourne. “Je suis contente qu'ellese soit emparée du record... C'est unemotivation supplémentaire pour travailler.En plus, c’est elle qui est désormais souspression. Je peux me préparer pour lesMondiaux 2007 avec sérenité, libéréede l'excitation d'être numéro un. Quantà l'écart, 0,21 seconde, c'est un doigt et lesrecords sont faits pour être battus”, déclaraitla nageuse de 22 ans.

Phelps ambitieux à MelbourneMichael Phelps veut profiter des Mondiauxde Melbourne pour rééditer sa performancedes Jeux Olympiques d'Athènes où il avaitremporté huit médailles dont six en or.L'Américain sera donc engagé sur 100 et200 m papillon, 200 et 400 m quatrenages, le 200 m nage libre et les trois relais :4x200 m nage libre, 4x100 m nage libre et4x100 m 4 nages. Pour Michael Phelps, seulsIan Thorpe qui évoluera à domicile et leNéerlandais Peter Van Den Hoogenbandpeuvent l'empêcher de réussir son pari.

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Armé de vaccins mis à jour,d'un maillot long et d'un

simple bonnet, Jacques Tuset,adepte des raids en eau libre,a inscrit une nouvelle ligne àson copieux palmarès (traverséede la Manche, de Gibraltar...) entraversant la Seine d'Est en Ouestdébut septembre. Quelle idée medirez-vous ? Le nageur d'eau librea voulu attirer l'attention sur uneassociation caritative luttantcontre la choroïdérémie, unemaladie héréditaire rare quicause une perte progressive dela vue chez les hommes. Pendantdeux heures, dans une eauà 18°C, l'homme de 42 ansa relié le quai d'Ivry au quaid'Issy escorté par un zodiacde la police fluviale avecà son bord Clémence Castel,la gagnante de Koh Lanta 2005,et le nageur montpelliérainSimon Dufour. Tout au long des12 km, les joggeurs, touristes etParisiens l'ont encouragé. Aprèsavoir passé les vingt-cinq pontsdu parcours un comité de sou-tien l'attendait au pied de laTour Eiffel.

Pour la bonne Pour la bonne cause…cause…

SarahSarah s'envole pour Antibess'envole pour AntibesBeyBey

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Le cinéma, il en rêvaitdepuis longtemps alors

lorsque deux réalisatrices ontpensé à lui pour un rôle dansle film “À vos marques!Party !”, Alexandre Despatien'a pas hésité une seconde.“Le rôle que je vais jouer estsecondaire et ressemblebeaucoup à ma vie, ça nepouvait pas mieux tomberpour une première expérience dans leSeptième Art. Je vais jouer Olivier Duclos,un plongeur olympique de 22 ans”, confie leCanadien sur son site internet. Mais que sesadmirateurs sportifs se rassurent cetteexpérience n'a pas occulté sa passion pourle plongeon. “J'ai accepté cette offre dedécouvrir un peu le cinéma, mon autre rêve,car il s'agissait d'un tournage rapide devingt jours à la fin de notre calendrier decompétitions, a expliqué AlexandreDespatie au Journal de Montréal. Je suisd'ailleurs content de ma décision, cela

confirme qu'une carrière cinématographi-que me plairait après la compétition. Maispour le moment, le plongeon demeure mapriorité et les deux prochaines années sontextrêmement importantes pour moi. Je veuxaller aux Jeux Olympiques de Pékin.” Blesséau cou pendant une séance d'entraînementavant le tournage, le médaillé d'argent àAthènes reprend petit à petit le rythme. Sonretour à la compétition est prévu pourdécembre à l'occasion du championnatinternational CAMO de Montréal.

Plongeon :Plongeon :Alexandre DespatieAlexandre Despatieà Hollywoodà Hollywood

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Histoire de dollarsLa FINA a révélé la valeur des prix qu'elledistribuera lors des championnats du mondede Melbourne en mars prochain. Au total,les nageurs se partageront deux millions dedollars suivant les disciplines. En natation,en plongeon et dans les épreuves de solo etde duo de natation synchronisée, le vain-queur remportera 12 000 dollars, le second7 000 et le troisième 5 000. Pour le balletd'équipe et le combiné, les synchros touche-ront 30 000 dollars pour l'or, 25 000 pourl'argent et 20 000 pour la médaille debronze. En water-polo, les primes seront de60 000, 40 000 et 30 000 selon les placesobtenues sur le podium.

Pékin s'équipeLes Jeux Paralympiques de 2008 partagerontseize de ses infrastructures avec les JeuxOlympiques, c'est pourquoi la capitale chi-noise a prévu d'adapter les stades, gymnaseset métro aux personnes handicapées. Pourl'instant seuls sept stades ont commencé lestravaux mais la vice-présidente du Comitéd'organisation des J.O. de 2008 a indiqué“qu’avant l'ouverture des Jeux Olympiquesen 2008, les installations pour handicapéscorrespondraient aux exigences du Comitédes Jeux Paralympiques international et offri-raient de bonnes conditions pour le déroule-ment des Jeux Paralympiques”.

Tokyo en pôle positionLe Japon s'est décidé. Avec 33 voix contre22 pour Fukuoka, c'est bien Tokyo qui serala ville candidate du pays du Soleil Levant àl'organisation des Jeux Olympiques de 2016.La capitale japonaise a remporté son duelface au grand port méridional, Fukuoka, quia pâti du faible désir de sa populationà recevoir les Jeux. Les autres pays peuventdéposer leur candidature devant le CIOjusqu'en 2008. La décision finale ne serapas prise avant 2009 !

Rio candidate pour 2016Pour la troisième fois après les jeux de 2004et 2012, le Comité olympique brésiliena lancé officiellement la candidature de Riode Janeiro pour l'organisation de J.O. de2016. “Cette fois-ci, la grande différenceest l'amélioration des infrastructures. La villese prépare à recevoir les Jeux Panaméricainsde 2007... 70 % des installations sportivesont été réformées”, a déclaré le présidentdu COB, Carlos Nuzman.

Une info, une annonce,des questionsou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

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En juillet 2005, à l'occasion des champion-nats du monde de Montréal, vous étiez pas-sée très près d'une élimination sur votre dis-tance de prédilection, le 400 m nage libre.Quel souvenir gardez-vvous de cet épisode ?Montréal appartient au passé, je ne veuxplus y penser… En même temps, cette expé-rience douloureuse va me servir.Désormais, je ne lâche plus rien, même lors-que la situation semble mal engagée, jerefuse d'abandonner.

Cette expérience canadienne, inscrite dansune difficile année post-oolympique, vous adonc permis de retrouver l'allant des JeuxOlympiques d'Athènes ?Non pas vraiment... J'ai retrouvé l'envie lorsdes séances d'entraînement quotidiennesdans mon club. La saison dernière, SarahBey (aujourd’hui licenciée au CN Antibes)nous a rejoints, elle travaille énormément eten la voyant se donner à fond cela m'a moti-vée. Quelque part, cela m'a servie demoteur, j'ai eu envie de faire mieux…

En juillet, lors du voyage de presse à Aix-lles-Bains, lieu de stage de l'équipe de Franceavant les Euros de Budapest, vous parais-siez parfaitement détendue, presque étran-gère à l'attente que vous générez désor-

mais. La pression ne vous effraie pas ?Je ne suis pas d'un naturel stressé, et puispersonne ne peut prédire l'avenir ! Je nevais pas me mettre dans tous mes états unesemaine avant un événement. Je préfèrefonctionner au jour le jour, cela me permetde rester sereine. D'ailleurs, le stage à Aix-les-Bains a permis de réunir toute l'équipede France de natation, c'est un bon moyenpour apprendre à se connaître. Cela a consi-dérablement soudé le groupe.

À ce propos, quelle place occupez-vvous ausein de l'équipe de France ?Je ne suis pas le chef ou la grande sœur…En terme d'âge, je suis dans la moyenne, jene me vois pas donner des leçons et puis jesuis assez timide avec les gens que je neconnais pas.

Pour en revenir à la pression, vous étiez toutde même particulièrement attendue pources championnats d'Europe de Budapest…Je ne réalise pas trop (rires)… D'autant queje ne suis pas la seule nageuse de l'équipede France à faire des résultats. Il y a d'au-tres athlètes qui font parler d'eux. Je neporte pas toute la natation tricolore sur mesépaules. (suite page 14)

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Après un mois de vacances, Laure Manaudou a renoué avecl'entraînement début septembre. Une reprise que l'ancienneMelunaise a effectué dans le Sud de la France, plus précisé-ment à Canet-en-Roussillon, son nouveau club. Difficile cepen-dant d'oublier l'incroyable numéro de la championne olympiqueaux Euros de Budapest. Extraordinaire, somptueux, divin…Les superlatifs affluent ! Quadruple championne continentale(400, 800 m nage libre, 100 m dos et 200 m 4 nages), maiségalement médaillée de bronze sur 200 m nage libre, 4x200 mnage libre et 4x100 m 4 nages, l'élève de Philippe Lucass'affirme de compétition en compétition comme l'une des plusgrandes championnes du sport international. Dans quelquesmois, Laure disputera les championnats du monde deMelbourne, en attendant de vibrer de nouveau à ses côtés,retour sur le grand rendez-vous européen de la saison écoulée.

Laure Manaudou :“Je n'accepte jamais la défaite”

INTERVIEW INTERVIEW

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20 ansNée le 9 octobre 2006À Villeurbanne1,80 m/63 kgClub : Canet 66Entraîneur : Philippe Lucas

Palmarès : championne olympique2004 du 400 m nage libre, vice-cham-pionne olympique 2004 du 800 m nagelibre et médaillée de bronze des J.O.2004 sur 100 m dos. Championne dumonde 2005 du 400 m nage libre.Quadruple championne d'Europe 2006des 400, 800 m nage libre, 100 m doset 200 m 4 nages. Triple championned'Europe 2004 des 100 m dos, 400 mnage libre et 4x100 m 4 nages.Détentrice du record du monde du400 m nage libre (4’02’’13) en grandbassin et des marques mondiales des400, 800 et 1500 m nage libre enpetit bassin. Laure cumule égalementvingt-trois titres de championne deFrance depuis 2002.

Laure Manaudou

Reste qu'en multipliant les courses (200,400, 800 m nage libre, 100 m dos, 200,400 m 4 nages et les relais 4x200 m nagelibre et 4x100 m 4 nages), vous vous placezen principal pourvoyeur de médailles tricolo-res.L'enchaînement des épreuves me permetde progresser… Sur 400 m nage libre je neme mets pas véritablement en danger alorsque sur d'autres distances je rencontre denouvelles nageuses, je me confronte à desstratégies et des tactiques de course diffé-rentes. Par ailleurs, j'aime bien nager beau-coup ! Lorsque j'aborde une compétition, j'aitoujours envie de nager toutes les courses,comme aux championnats de France parexemple. Et puis mes chronos sont bons,donc je ne vois paspourquoi je devraisrestreindre monchamp d'action alorsque je peux m'épa-nouir sur de nouvel-les distances.

L'enchaînement des efforts ne vous posepas de problèmes physiques ?Non, je récupère bien. Mon coach PhilippeLucas veille à ce que je prenne le temps desouffler après les courses, surtout en cas deforte chaleur. De manière générale, l'envi-ronnement est primordial pour récupérer etencaisser la succession d'efforts, mais lemien est idéal et puis quand on gagne, l'en-chaînement des courses ne pose aucun pro-blème. Le seul souci, c'est que parfois lors-que je suis dans la chambre d'appel, je nesais plus quelle épreuve je dois disputer(sourire).

À l'aube de Budapest, avez-vvous pensé auxsix titres de Pieter Van den Hoogenband, lerecord des championnats d'Europe ?Ce n'était pas un objectif, mais j'étais aucourant de ce record… En général, je n'aimepas pronostiquer le nombre de médaillesque je peux remporter. En plus, c'est unexercice périlleux.

Quel était alors votre objectif en arrivant auxEuros de Budapest ?Je souhaitais d'abord conserver mon titresur 400 m nage libre acquis en 2004 auxEuros de Madrid. Une victoire qui me tient àcœur car il s'agit du premier titre internatio-nal de ma carrière. Ensuite, le rendez-vousde Budapest devait me permettre de pour-suivre mon apprentissage sur 400 m4 nages, car contrairement au 400 m nagelibre que je connais très bien et que j'arriveà gérer, je manque d'expérience sur lesautres épreuves.

À la veille des Euros de Budapest, on évo-

quait également votre épaule douloureuse.Apparemment, cela ne vous a pas empê-chée d'atteindre les sommets.La douleur est normale dans le sport dehaut niveau. Je m'entraîne beaucoup pourréaliser de grandes performances, ce n'estpas étonnant donc que mon corps atteigneparfois ses limites, mais je me suis habi-tuée.

Dans quel état d'esprit et de forme arriviez-vous donc à Budapest ?J'étais sereine, mais peut-être pas à 100 %de mes capacités. Avant de rejoindrel'équipe de France à Aix-les-Bains, j'étais enstage avec mon club à Canet-en-Roussillonpendant quatre semaines. Au début, tout

s'est bien passé,mais j'ai souffert dela chaleur dans ladernière semaineainsi que des gros-ses séances de tra-vail. Difficile dansces conditions de

prévoir mes performances en Hongrie. Enplus, je n'avais pas envie de me prendre latête…

Votre première course hongroise, le 400 m4 nages, a tourné au cauchemar. Dix-hhui-tième des séries à quatorze secondes devotre record de France, vous ne paraissiezpas au meilleur de votre forme ?Je ne me suis jamais inquiétée… Le premierjour des Euros de Budapest, dès l'entraîne-ment, je n'avais aucune sensation. Avantma série, j'en ai parlé avec Philippe (Lucas).Il m'a conseillée de partir vite pour essayerde creuser l'écart. Malheureusement, j'airapidement perdu du temps, notamment enbrasse. Après, j'ai lâché, j'ai arrêté de nagerpour m'économiser.

Après cette entame ratée, on vous aentendu parler des lourdes séances d'en-traînement du mois de juillet que vous n'au-riez pas digérées. Un argument que PhilippeLucas a réfuté en rappelant que vous avieztoujours beaucoup nagé à l'approche d'uneéchéance internationale…Je ne suis pas toujours simple à gérer(rires)… Je le sais, mais tous les nageurssont compliqués avec leurs entraîneurs. Laplupart du temps, j'essaie quand même derespecter les consignes de Philippe.

Après un 400 m 4 nages raté, vous signezun splendide 800 m nage libre, recordd'Europe en 8’19’’29 à la clé (ancien8’19’’53 par l'Est Allemande Anke Mohring).Où avez-vvous puisé cette force de réaction ?La veille de ma finale du 800 m, j'ai discutédix minutes avec Philippe Lucas. Nous

“Parfois quand je suisdans la chambre d'appel,

je ne sais plus quelleépreuve je dois disputer.”

avons décidé de ne rien changer à mon pro-gramme. On partait du principe que le400 m 4 nages et le 800 m nage libre sontdeux courses très différentes. C'était la pre-mière fois que je disputais un 400 m4 nages dans une compétition internatio-nale, alors que le 800 m m'est davantagefamilier. Cela m'a d'ailleurs permis dedémarrer vite, car je savais que je pourraistenir la distance. À l'arrivée, j'étais tout demême étonnée d'avoir parcouru le premier400 m en 4'05. C'est très rapide, j'aurais pucraquer comme en finale des JeuxOlympiques d'Athènes… Il faut savoir aussiqu'avant la finale du 800 m, j'ai suivi la vic-toire d'Esther (Baron) sur 200 m dos. Celam'a boostée pour nager, j'en ai d'ailleursparlé avec Sophie (Huber, cinquième du800 m nage libre) avant de prendre ledépart.

Le lendemain, vous enchaînez sur trois fina-les : 200 m 4 nages, 100 m dos et 4x200 mnage libre, conclues par deux nouvellesmédailles d'or et une de bronze en relais…Le 200 m 4 nages, c'est un peu une sur-prise. Je craignais l'Ukrainienne Klochkovaet l'Italienne Filippi, titrée sur 400 m4 nages, mais j'ai réussi à les tenir à dis-tance. Je ne pense pas qu'on puisse direque je succède à Klochkova sur cette dis-tance. C'est un mythe, elle vient de soufflerpendant une saison, elle va revenir. Sur 100m dos, la course a été dure, mais tout s'estbien déroulé. Enfin, le bronze du 4x200 m(silence)… On va dire que c'est quand mêmeune médaille.

On vous sent un peu déçue ?Je n'accepte jamais la défaite. Depuis tou-jours je n'aime pas perdre, mais parfois ilfaut savoir s'incliner. J'ai quand même étésurprise par les performances desAllemandes sur 4x100 et 4x200 m. Ces fil-les sont super fortes !

Le samedi 5 août, vous poursuivez votremarathon avec la finale du 200 m nage libre.Comment abordiez-vvous cette course ?Je dois l'admettre, je ne sais pas nager un200 m nage libre. (suite page 16)

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(Photo 1) Laure Manaudou dans ses œuvres :record du monde du 400 m nage libre en4’02’’13.

(Photo 2) La nouvelle égérie de Canet-en-Roussillon se surpend par son niveau de perfor-mance en Hongrie.

(Photo 3) Entre chaque course, Laure multiplieles phases de récupération afin de pouvoirenchaîner les efforts.

(Photo 4) Esther Baron, championne d’Europedu 200 m dos, et Laure Manaudou reçoivent lesconsignes de leur entraîneur Philippe Lucas.

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C'était ma première expérience de 200 mau niveau international, je n'avais donc pasmis au point de tactique particulière. Je vou-lais surtout montrer que je ne suis pas uni-quement présente sur 100 m dos et 400 mnage libre. Au final, je récupère le bronze, etcela me satisfait car je ne fais pas de sprintà l'entraînement. Beaucoup de nageursaimeraient être à ma place.

Enfin, vient le clou du spectacle, qui plus estle dernier jour des championnats, avecvotre record du monde sur 400 m nage libre(4’02’’13).Remporter le 400 m, c'était mon objectifprincipal. Désormais, je n'accepte plus ladéfaite sur cette distance. Je veux que mesrivales partent défaitistes. Le chrono ? C'estaléatoire, mais mon 800 m nage libre m'amise en confiance. Je savais que j'avais lesmoyens de nager vite le dernier jour.

Par ailleurs, on a le sentiment que vousvous êtes métamorphosée à Budapest.Souriante, enjouée, multipliant les signesen direction des spectateurs et des nageursfrançais, la nouvelle Laure Manaudou estarrivée ?Je me rends compte aujourd'hui qu'il estplus agréable de participer à une compéti-tion avec le sourire. J'ai également prisconscience que certains supporters ont faitle voyage en Hongrie pour me soutenir, doncj'ai envie d'être proche d'eux. J'essaie decommuniquer davantage avec le public, etpuis cela peut motiver les jeunes pour amé-liorer leurs performances personnelles.Quant aux signes, ce sont des paris faitsavec les autres nageurs de l'équipe deFrance. C'est sympa, et cela agrémente lacompétition.

Laure, vous êtes aujourd'hui l'une des spor-tives préférées des Français. Commentvivez-vvous cette médiatisation ?Cela me fait extrêmement plaisir, d'autantque les nageurs ne disposent que d'unegrosse compétition par an, ce qui repré-sente peu de temps à la télévision. Malgrétout, je garde les pieds sur terre, ou plutôtdans l'eau vu que je passe beaucoup demon temps à l'entraînement (rires)…

Propos recueillis à Budapestpar Adrien Cadot

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(Photo 1) Grand sourire pour Laure Manaudouet les filles du 4x100 m 4 nages.

(Photo 2) Laure Manaudou : “Les signes c’estsympa et ça agrémente la compétition.”

(Photo 3) Lundi 7 août : un parterre de journa-listes attend Laure à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.

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LLa torride Naples n'a rien à voir avecla calme Budapest. Bruyante, turbu-lente, elle n'aura pas inspiré GillesRondy et ses compagnons de la lon-

gue distance. Pour finir de leur être antipa-thique, la plus grande ville de l'Italie du Sudaura caché le Vésuve à leurs regards unegrande partie de la semaine. Pour les yeux,il leur est resté le fier Castel dell'Ovo, lieu dedétention du dernier empereur romaind'Occident Romulus Augustule et les colli-nes de cette déroutante cité de plus d'unmillion d'habitants.

Naples a aussi marqué la fin d'un long péri-ple pour les nageurs de l'équipe de France.Un périple débuté un an plus tôt alors que laplupart reprenaient l'entraînement.“Lorsque j'ai débuté la préparation de la sai-son, je ne pensais pas nager encore un anplus tard, raconte Loïc Branda. Bien sûr, aufond de moi, j'espérais me qualifier pour leschampionnats du monde mais l'objectifprincipal était les Euros de Budapest.” LeToulousain qui disputait son premier ren-dez-vous mondial a signé une des perfor-mances les plus encourageantes de la délé-

gation bleue. Septième à Budapest sur5 km, il s'est glissé à la onzième place dansles eaux napolitaines, tandis que JulienSauvage finissait au dix-huitième rang.Devant l'étudiant de 23 ans, que des cadorsde la natation longue distance dont ThomasLurz qui, il y a cinq ans pour ses premierschampionnats du monde, avait pris la… trei-zième place. À Naples, l'Allemand s'est inspiré de sesexploits hongrois pour enlever à nouveau le5 et le 10 km (cf. page 20). Avec sa compa-triote Angela Maurer, sacrée sur 25 km, ils

ACTU ACTU eau libre eau libre

Championnats du monde. Naples (29 août-3 septembre)

Sous les cendres des EurosÀ quelques lieues du Vésuve, l'équipe de France n'a pas réussi à faire fructifier l'historique collectedes championnats d'Europe de Budapest. Avec une septième place comme meilleur résultat,par Stéphane Gomez, elle rentre bredouille d'Italie.

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sont les seuls nageurs euro-péens à avoir su passer l'été.“Quand on observe les résultats,commente Yves Lopez face ausoleil sur le ponton de ravitaillement,on constate que ceux qui ont brillé àBudapest étaient hors de forme à Napleset réciproquement." L'espiègle RusseLarissa Ilchenko illustre à la perfection lespropos de l'entraîneur de l'équipe de Franced'eau libre. Double vainqueur, sur 5 et10 km, elle n'avait pu décrocher qu'unemédaille de bronze un mois plus tôt sur5 km. Chez les hommes, le 25 km estrevenu à un Australien ayant basé toute sasaison sur la quête du titre mondial. Dans laville d'Italie recensant le plus grand nombrede policiers par habitant, JoshSantacaterina s'est évadé du peloton deuxtours avant l'arrivée, épuisant ses adversai-res. Il devance le Russe Yuri Kudinov, sep-tième à Budapest, et le Bulgare PetarStoychev qui ne s'était, lui, pas aligné sur ladistance aux Euros 2006.Gilles Rondy, huitième, a tenté tant bien quemal de faire bonne figure. Le champion

d'Europe de la distance avait même animéle début de course, menant une courteéchappée solitaire. “Mais je ne sais pas cequi m'a pris, s'amuse le Breton. Ça m'a com-plètement épuisé et condamné pour lasuite.” Stéphane Gomez, médaillé de bronzeeuropéen, termine une place devant. “Nousn'étions pas préparés pour les champion-nats du monde, confie le nageur de Saint-Affrique. Depuis Budapest, je n'avais faitque m'entretenir. Je savais que ce seraitdur. Mais j'étais venu ici en me disant queça pouvait passer, ou casser.”Gilles Rondy devait regretter de n'avoir pasécouté sa première impulsion, lui qui, après

Budapest, avait hésité à participer auxMondiaux. “C'est la première fois que je

double championnats d'Europe etchampionnats du monde, détaille-t-il. Mais je me suis préparé à l'arra-che. Je n'ai pu nager que dans unbassin de 25 mètres en Picardie,où vit ma copine. C'était presqueune piscine de camping !” “Enété les nageurs d'eau libre ontde grosses difficultés pour s'en-traîner, déplore Yves Lopez. Lesclubs ne retiennent évidem-ment pas les bassins pendantles grandes vacances. Lesentraîneurs sont en congés.”

Ajoutez à cela des interclubs endécembre, une première session

de qualifications pour les cham-pionnats d'Europe début mai, une

autre fin mai, un rendez-vous conti-nental, donc, fin juillet, puis mondial

début septembre, quelques étapes decoupe du monde ou d'Europe, pour les

meilleurs, vous obtenez une saison lourdepour les estomacs. Floriane Richard, les

larmes aux yeux, les épaules endolories,abandonnant dans le 25 km voudra viteoublier cette année. “Nous avons vécu lesmeilleurs championnats d'Europe de notrehistoire, analyse Jean-Paul Narce, DTNadjoint chargé de l'eau libre. Les difficultésde cette fin de saison nous laissent desinterrogations. Nous allons étudier tout celacar nous risquons d'être confrontés aumême cas de figure l'année des Jeux dePékin.” Avant cela, les nageurs profiterontde leurs vacances, comme rarement ils l'au-ront probablement fait.

À Naples, Julien BelsLes résultats page 48.

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Les expérimentés Stéphane Gomez (ci-ccontre)et Gilles Rondy (ci-ddessous) se contententrespectivement des septième et huitièmeplaces du 25 km des Mondiaux de Naples.

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À Naples, vous remportez deux médailles d'or comme aux cham-pionnats d'Europe. Vous y attendiez-vvous ?J'étais venu en Italie pour gagner une médaille. Peu importait lemétal. Mais gagner le 5 et le 10 km comme à Budapest, je n'y avaispas pensé. En même temps, depuis le début de la saison je me sen-tais bien aux entraînements.

Vous aviez pourtant hésité à prendre part à ces championnats dumonde.J'ai failli déclarer forfait. Disputer des Mondiaux un mois seulementaprès un rendez-vous européen me semblait trop court. Mais j'airéfléchi et me suis rendu compte qu'il y avait plein d'avantages àtirer d'une telle compétition. Le 10 km est désormais une disciplineolympique et nous ne sommes qu'à deux ans des Jeux de Pékin.

Cette reconnaissance du Comité international olympique a-tt-eelleapporté des choses nouvelles ?Il y a eu du changement, c'est certain. C'était très important pournous surtout quand on pense aux nombres d'heures que l'on consa-cre à l'entraînement. On sent désormais qu’il y a plus de choses fai-tes pour le 10 km même si nous sommes encore loin de pouvoirvivre de notre sport.

Vous faites partie de ces nageurs qui nagent très peu d'étapes decoupe du monde ou d'Europe…

J'ai participé à une étape de coupe du monde à Dubaï pour emma-gasiner de l'expérience. J'ai également pris part à une étape euro-péenne. Mais je suis un nageur de championnats. J'ai commencé lasaison le 15 septembre l'année dernière. J'ai construit ma prépara-tion sur le long terme. La coupe du monde ou la coupe d'Europe nesont pas prioritaires pour moi.

Vous brillez également en natation course puisque vous dominezles tablettes allemandes sur 1500 m. Qu'est-cce qui vous a pousséà vous lancer dans l'eau libre ?Plus les distances sont longues, meilleur je suis. C'est donc toutnaturellement que je me suis tourné vers la natation longue dis-tance. En 2001, j'ai disputé mes premiers championnats du mondeà Fukuoka. Depuis je suis de tous les Mondiaux et tous les Euros. Lasaison dernière à Montréal, j'ai aussi remporté deux médailles (orsur 5 km et argent sur 10 km), mais cette saison 2006 n'a vraimentpas d'égale.

Et envisagez-vvous de monter sur 25 km ?Le 10 km est ma limite. S'il est possible de concilier l'entraînementpour le 5 et le 10 km - qui sont deux distances compatibles - ce n'esten revanche pas réalisable pour le 10 et le 25 km.

À Naples, propos recueillis par J. B.

INTERVIEW INTERVIEW eau libre eau libre

Thomas Lurz :“Cette saisonn'a pas d'égale”

Thomas Lurz, 27 ans, possède des ressources que lui-même ignorait. Champion d'Allemagneen juin sur 1500 m (en 15’00’’90), il a enlevé, à Naples, l'or mondial sur 5 et 10 km, un mois aprèsavoir régné sur l'Europe à Budapest.

Championnats du monde. Naples (29 août-3 septembre)

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Étudiant en pédagogie sociale, Thomas Lurz n'aparticipé qu'à une étape de coupe du monde cetteannée. Celle de Dubaï en avril, qu'il a remportée.

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EEn l'absence des garçons, aucunn'ayant réussi les critères de sélec-tion, les jeunes tricolores del'équipe de France qualifiées pour

les premiers Mondiaux juniors à Rio deJaneiro (Brésil) ont tenu la baraque. Sous lahoulette de l'ancien directeur des équipesde France, Lucien Lacoste, les douze fran-çaises ont conclu l'été avec brio en décro-chant la bagatelle de huit médailles, dontquatre d'or (200, 1500 m nage libre, 4x100et 4x200 m nage libre). Après les six brelo-ques soulevées aux Euros juniors de Palmade Majorque (Espagne) en juillet, puis lesquinze médailles décrochées aux champion-nats d'Europe de Budapest, début août, parle gang de Laure Manaudou, la natationfrançaise s'offre de nouveau une récolte depremier choix.Une moisson que l'on doit principalement àtrois nageuses : Camille Muffat, Ophélie-Cyriell Etienne et Aurélie Muller. La pre-mière, après des championnats de Francede Tours en demi-teinte et une participation

réduite aux Euros seniors de Budapest (1),avait cœur de s'exprimer pleinement en indi-viduel et de retrouver l'allant qui lui avaitpermis de décrocher deux médailles (l'or sur200 m 4 nages et l'argent sur 100 m nagelibre) aux Euros juniors de 2005 àBudapest. La Niçoise, véritable moteur dugroupe à seulement 16 ans, a libéré les che-

vaux pour s'en aller quérir trois breloques :l'argent du 200 m 4 nages, le bronze des 50et 100 m nage libre. Pas d'or en individuel,mais un titre avec ses copines du 4x100 mnage libre Justine Lignot, Roxane DevillersFaureau et Ophélie-Cyriell Etienne. Cettedernière se pose en véritable révélation dece premier rendez-vous junior international

(cf. page 24). “Révélation ? Oui c'est vrai, etce n'est pas pour me déplaire, admet-elle.Quand on passe beaucoup de temps à s'en-traîner, c'est pour aller de l'avant et gagnerdes médailles.” Sous l'œil du ChristRédempteur du pic Corcovado, l'Alsacienne,16 ans, a rempli sa musette de douceurs :or sur 200 m, 4x100 m et 4x200 m nagelibre et argent sur 200 m dos. “Je ne m'at-tendais pas à remporter autant de médail-les, signale la nageuse de l'Aquatic ClubMolsheim-Mutzig. C'est une surprise totale.C'était les premiers Mondiaux juniors del'histoire, nous ne savions pas du tout quelétait le niveau de la concurrence.” Cela n’apas empêché non plus Aurélie Muller des’octroyer le 1500 m nage libre dans untemps canon : 16’35’’32, meilleure perfor-mance française des 16 ans et troisièmechrono tricolore de la saison toutes catégo-ries confondues.Les performances de ces demoiselles, vousl'imaginez bien, ne sont pas passées inaper-çues. La présence de Camille Muffat et

ACTU ACTU nat’course nat’course

Mondiaux juniors.Rio de Janeiro (Brésil), 23-27 août

Oh les filles,Oh les filles...

“Nous ne savions pasquel était le niveaude la concurrence.”

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La natation féminine françaisese porte décidément très bien.Pour la première éditiondes championnats du mondejuniors, à Rio de Janeiro,Camille Muffat, Ophélie-CyriellEtienne et Aurélie Muller,toutes les trois titréesen individuel, ont fait étalagede riches potentialités.Reste maintenantà les concrétiser dansla catégorie supérieure.

Camille Muffat a décroché trois médailles individuelles aux premiers Mondiaux juniors de Rio de Janeiro sur 50, 100 m nage libre et 200 m 4 nages.

Ophélie-Cyriell Etienne dans le groupe natio-nal qui disputera les championnatsd'Europe d'Helsinki (petit bassin) en novem-bre prochain n’a donc rien de surprenant.D'autant qu'à y regarder de plus près, desrésultats dans les épreuves juniors interna-tionales trouvent souvent un écho à l'étagesupérieur. Ainsi, dix-sept des trente-deux nageurs français engagés auxEuros de Budapest ont par-ticipé au rendez-vouscontinental des juniors.Treize d'entre eux, etpas les moindres, y ontécrit les premièreslignes de leur palma-rès. À commencer parla championne olympi-que Laure Manaudou,médaillée d'argent sur50 et 100 m dos auxEuros de Dunkerque en2000 puis d'or sur100 m dos et d'argent

sur 50 m dos en 2002 à Linz (Autriche).Esther Baron, couronnée sur 200 m dos enHongrie, s'était particulièrement illustrée àGlasgow en 2003 en enlevant l'ordu 100 m dos et l'argent du

200 m dos. Il en va de même pourSébastien Rouault, double vice-championd'Europe des 400 et 1500 m nage libre àLisbonne en 2004, ou Amaury Leveaux, luiaussi double vice-champion continental sur100 m nage libre et 100 m papillon. Et n'ou-blions pas Hugues Duboscq, Simon Dufour,Fabien Gilot, Sophie de Ronchi, Nicolas

Rostoucher, Guy-Noël Schmitt, GrégoryMallet et Fabien Horth, qui ont su

concrétiser en senior les espoirsdécelés en junior. Dans quelquesannées peut-être, Camille Muffat,Ophélie-Cyriell Etienne et AurélieMuller seront de ceux-là.

Adrien Cadot

(1) En Hongrie, Camille Muffatn’a disputé que les séries du relais

4x100 m nage libre.Les résultats page 48.

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Dans la cour des grandes

Quel est le point commun entre Céline Couderc, AlexandraPutra, Cylia Vabre, Pierre Roger, Mathieu Madelaine etGermain Cayette ? Tous ces nageurs de l'équipe deFrance, en activité ou à la retraite, sont passés par le Pôle

France de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Certaines, commeCéline Couderc, finaliste aux Jeux Olympiques d'Athènes avec lerelais 4x100 m nage libre, et Cylia Vabre, championne de France2005 du 400 m 4 nages, continuent d'ailleurs de s'y entraîner.Depuis le début de l'année 2005, Ophélie-Cyriell Etienne, 16 ans, aquitté l'Alsace et les bassins d'entraînements del'Aquatic Club Molsheim-Mutzig pour rejoindre legroupe de Richard Martinez à la frontière espa-gnole. “C'est l'un des meilleurs centres sportifsnationaux (1), confie la nouvelle championne dumonde junior du 200 m nage libre. Les structures n'ont rien de com-parable à celle de Molsheim. Le lycée (elle rentre en 1ere ES) et lapiscine sont au même endroit. C'est un sport-études qui me permetde m'entraîner deux fois par jour. On peut s'y concentrer à fond surle travail dans l'eau.” Un environnement idéal, indissociable dusport de haut de niveau. “Le pôle de Font-Romeu a été créé en1966, pour les J.O. de Mexico, ajoute Richard Martinez. Nousaccueillons dix-huit athlètes cette année. Ils pourront bénéficierd'installations performantes et de conditions de travail adaptées etnécessaires pour la pratique du haut niveau.” Un atout auquelOphélie-Cyriell n'a pas été insensible. “C'est vrai, en même temps

c'est un sacrifice de quitter définitivement sa famille, mais je ne leregrette pas. Aujourd'hui, je savoure la récompense avec toutes cesmédailles.” Car si la native de Wissembourg s'est brillamment illus-trée à Rio de Janeiro pour la première édition des Mondiaux juniors(cf. page 22), elle n'a pas manqué non plus le rendez-vous continen-tal de Palma de Majorque, également dans la catégorie junior, enjuillet dernier. Médaillée d'argent sur 100 m nage libre, bronzée sur200 m nage libre et avec le relais 4x100 m 4 nages, l'Alsacienne aclos ses dernières épreuves internationales chez les jeunes de la

plus belle des manières. “Après ces excellentsrésultats, il va falloir se remotiver si je veux fran-chir le cap des juniors aux seniors, analyse-t-elle.Il ne faut pas s'endormir sur ses lauriers car il ya encore beaucoup de filles devant moi.” Vous

l'aurez compris, Ophélie-Cyriell, qui s'entraîne près de cinq heurespar jour, n'est pas du genre à se tourner les pouces. Mais le butqu'elle s'est fixé est à ce prix… “Les Jeux Olympiques de Pékin ? Ouij'y pense, d'autant que cette année, il n'y aura pas de grosse com-pétition, hormis les championnats de France. Ce sera une année detravail, pour préparer les Jeux. J'espère pouvoir y participer… Ceserait une expérience exceptionnelle. Mais je serai encore un peujeune pour une médaille. Ça ne deviendra un objectif qu'aprèsPékin.”

A. C.(1) Extrait du journal 20 minutes du 5 septembre 2006.

À tout juste 16 ans, l'Alsacienne Ophélie-Cyriell Etienne, licenciée à l’Aquatic Club Molsheim-Mutzig, vient de disputer sa dernière compétition internationale chez les juniors en décrochantle titre mondial du 200 m nage libre à Rio. Si cette victoire ravit l'élève de Richard Martinez à Font-Romeu depuis 2005, elle mesure le travail qui lui reste à fournir pour s'imposer chez les seniors.

PORTRAIT PORTRAIT

“Je veux franchir le capdes juniors aux seniors.”

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Le Brésil a souri à Ophélie-CCyriellEtienne. À Rio, l’Alsacienne quis’entraîne à Font-RRomeu aconquis l’or du 200 m nage librepour sa dernière compétitoninternationale chez les juniors.

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Frédérick Bousquet

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L’ostéopathieau secours des nageurs ?

Mal de dos, douleurs d'épaule, genoux récalcitrants, ce sont les “bobos” quotidiens dees nageurs,plongeurs, synchros et autres poloïstes. Les inquiets consultent, selon une eenquête réalisée ausein de divers clubs, un ostéopathe en première intention. C'est, il est vrai, le “traitement branché”par excellence ! D'autres, moins angoissés, optent pour une consultation chez leur médecingénéraliste, lequel délivrera, si besoin est, unee prise en charge pour un suivi auprès d'un kinési-thérapeute. Enfin, les moins inquieets choisissent de consommer un comprimé Efferalgan dontl'effet peut être comparé à celui de la célèbre confiserie Mars, dont le slogan publicitaire estparticulièrement évocateeur : “Mars et ça repart”. Natation Magazine dresse le panorama desdivers remèdes appliqués à ces maux de sportifs. Lequel choisir à moindre risque, avec desfrais limités... Dis-mmoi, j'ai mal à l'épaule, tu ne connais pas une bonne adresse d'ostéopathe ?

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CC’est désormais un classiqueque chacun d'entre nous a aumoins entendu une fois.Généralement, la réponse

laisse souvent perplexe… À l'image de LuckyLuke, on dégaine son portable ou son palmpilote de son sac, et l'on zappe le numéromiraculeux. C'est à ce moment là que votreinterlocuteur prend l'air étonné. La questionfuse : tu dis quoi ? Un osthéo machin ? C'estun nouveau viagra adapté pour lessportifs ? Comment tu ne connais pas ?Pour ne pas paraître has been, NatationMagazine a cherché une définition compré-hensible pour le com-mun des mortels. Àl'heure actuelle, lespoints de vue varientau gré des écoles d'os-téopathie. Wikipedia,l'encyclopédie du web,n'apporte aucuneréponse fiable, pasplus d'ailleurs que le site de PsychologieMagazine. Une seule vérité : la diversité desécoles d'ostéopathie sèment le doute. Vousne trouvez pas étrange un tel succès dontune définition simple dépend de l'orienta-tion de l'ostéopathe ? Aucun professionnelinterrogé ne livre la même analyse. Chacunprotège son pré-carré… Une aubaine poureux, car cela ne semble pas gêner lesclients peu enclins à s'interroger sur la for-mation réelle de ceux qui manipulent leurcorps, alors que ces mêmes clients deman-dent au corps médical une exigence plusque parfaite. Pour résumer : le zéro défautassocié à une remise en forme digne du topchrono de la Redoute.Alors me direz-vous, comment choisir unbon ostéopathe si des courants multiplesexistent ? Pas simple, l'absence de nomen-clature, de référentiel comme le pratique laSécurité Sociale, pour réglementer le corpsmédical sont un obstacle pour choisir unostéopathe. La lecture de leur plaque n'est-elle pas informative ? Complexe en réalité,

car les sigles qu'elles arborent restent uneénigme : DO-MROF cela vous inspire ? Lesplus sages d'entre vous se poseront unequestion : pourquoi l'ostéopathie est unediscipline en marge de la Sécurité Socialealors que l'acupuncture est admise commeune alternative reconnue par l'ensemble ducorps médical ? Mais à cela il convient d'ap-porter un bémol : en effet parmi les ostéo-pathes figurent des ostéopathes médecinset des ostéopathes non médecins.L'interrogation de l'internet par le moteur derecherche Google au mot ostéopathie,laisse perplexe. Le nombre de sites propo-

sés renvoie à des sitesde syndicats d'ostéo-pathie, à une Chambredes métiers desOstéopathes, voire àun syndicat nationaldes médecins ostéo-pathes, sans oubliercelui des kinésithéra-

peutes ostéopathes. Bref autant dire unejungle où le décryptage est plus que difficilepour un individu lambda. En réalité, l'ostéo-pathie ne représente pas une seule catégo-rie de praticiens. Des professionnels d'ori-gine diverse la pratique. Deux branches sedistinguent : les médecins et les non méde-cins. Aujourd’hui, après une mise à l’indexpendant plusieurs années, quelques forma-tions sont délivrées en France, n’obligeantplus nos compatriotes intéressés par la pra-tique de cette discipline à s’expatrier enAngleterre où la technique est largementimplantée.

Nous remercions pour la préparation du dos-sier, le Docteur Maigne, le Docteur Jean-PierreCervetti, Philippe Fonquernie, le DocteurFeltesse pour l'historique, Thierry Picarel pourson expérience d'enseignant. Les Éditions Vigot,Odile Jacob, le Club de Val Maubué et tousceux qui ont donné des conseils sur ce terrainpleins de vagues turbulentes que représentel'ostéopathie.

Qu'est-cce que l'ostéopathie ?

“L'ostéopathie est l'art de diagnostiquer et de traiter,par la main, les dysfonctions de la micromobilité des tissusdu corps, qui entraînent des troubles fonctionnels pouvantperturber l'état de santé.”Définition donnée dans le Référentiel de l'ostéopathie, publié en octobre 2001,par le Registre des ostéopathes de France.

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DOSSIER DOSSIER ostéopathieostéopathie

Le zéro défaut associéà une remise en formedigne du top chrono

de la Redoute

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Naissance et genèseSon père, médecin, est sans nul doute àl'origine de sa vocation précoce. Jeune,Andrew accompagne son père auprès deses patients. Il est rapidement fasciné par ledialogue qui s'instaure entre un malade etle médecin. Toutefois, c'est davantage sonhistoire personnelle qui lui ouvre de nou-veaux horizons. En effet, des maux de têtesviolents gênent sa vie quotidienne. Un jour,assis sur une balançoire, il est pris decéphalées violentes, il enlève alors la plan-che de la balançoire sur laquelle il est assis,allonge la corde et pose la nuque dans laboucle ainsi formée. La traction exercéeréduit les maux de tête de telle sorte qu'ils'endort. Lors de son réveil, il constate fortétonné que les maux de têtes ont intégrale-ment disparu… Bien sûr, cette anecdotepeut faire sourire, mais n'oublions pas qu'ungrand nombre de découvertes médicalesont été le fait d'un hasard. L'ostéopathie uti-lise les capacités d'autoguérison despatients, cela se concrétise par des actesvolontaires : l'exercice, le sport, la détente,les aménagements du rythme de vie.L'intervention du patient, sous la conduitedu praticien, est l'une des conditions deguérison. Prenez-vous en main et vos mauxdisparaîtront, tel pourrait être le sloganpublicitaire de l'ostéopathie.

L'histoire est parfois étrange...L'ostéopathie a rencontréquelques difficultés pour entrerà l'Académie de Médecine fran-çaise. Pourtant, elle n'est pasle fait d'un Professeur Tournesol,mais bien d'un médecin de forma-tion : le Docteur Andrew TaylorStill (1828-1917).

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Une histoireà rebondissement

Les maux des nageurs

Bien évidemment, il n'y a pas qu'une pathologie, mais tous les nageurs sont un jour ou l'autre confrontés à une tendinite.Chez les nageurs de crawl, elle se localisera plutôt au niveau de l'épaule, car le mouvement du crawl incite à aller cher-

cher l'eau le plus loin possible. Un geste à répétition qui irrite parfois l'articulation de l'épaule. Chez les brasseurs, ce sontles genoux qui sont mis à rude épreuve. Dans tous les cas, et avant même de consulter un ostéopathe ou un kinésithéra-peute, la douleur peut être contrôlée. À titre d'exemple, les poches 3M, du nom de la société qui les fabrique, que voustrouverez en pharmacie sont particulièrement efficaces. Elles se posent au congélateur et sont surtout réutilisables autantde fois que l'on souhaite. Autre solution : le massage avec un anti-inflammatoire local. Attention toutefois, les anti-inflam-matoires, même dans le cas d'une simple application locale, nécessite une ordonnance médicale, ils ne sont pas disponiblesen vente libre. Si vous n'avez pas d'ordonnance, ou si la douleur n'est pas aussi insurmontable, un Efferalgan classique suivid'une période de repos de quelques jours constitue la solution la moins onéreuse.

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Frédéric Bouriat, kinésithérapeuteet ostéopathe de l'équipe de France.

Le docteur Still n'a guère de chance. À l'is-sue de la guerre de Sécession, période pen-dant laquelle il travaille en qualité de chirur-gien et de fermier pour nourrir sa famille,ses trois enfants atteints de méningite meu-rent. Il constate alors que certains traite-ments sont nocifs pour le patient car ina-dapté à la pathologie. Après moult recher-ches, tâtonnements, essais, il met au pointen 1874 une méthode connue sous le nomde “traitement de Still”. Plus tard, il lui don-nera la qualification d'ostéopathie.

L'ostéopathie s'organiseaux États-UnisEn 1892, la première école d'ostéopathieest créée aux États-Unis. La promotion quil'inaugure compte vingt et un élèves. Faceau succès grandissant, sept cents ostéopa-thes seront formés dans son école en 1900.Néanmoins, l'ensemble du corps médicaln'adhère pas au concept. S’il n'y a pas deprocès, il faut toutefois attendre les années1967 à 1973 pour que ladiscipline soit enfin recon-nue par les instancesfédérales.Aujourd'hui, la disciplineest enseignée dans dix-neuf facultés. Quarantecinq mille ostéopathesseraient en activité. Admispar la médecine tradition-nelle, les collaborationssont désormais monnaiecourante. Il est d'ailleursfréquent qu'un patient soitsuivi à la fois par un méde-cin allopathe (chez nous ilse nomme médecin généraliste) et unostéopathe. Aux États-Unis, la formation desostéopathes emprunte un cursus identiquepour les matières médicales de base, com-plété par une formation aux principes holis-tiques et philosophiques du corps humain.S'il le souhaite tout ostéopathe diplômépeut suivre et obtenir d'autres spécialitésmédicales, telles que médecine interne,neurologie ou encore orthopédie.

Comment l'ostéopathiea traversé l'Atlantique ?John Martin Littlejohn (1865-1947), disciplede Still fonde l'École britannique d'ostéopa-thie en 1917.C'est une première euro-péenne ! En Angleterre, les ostéopathesconstituent une corporation admise, recon-nue par l'ensemble du corps médical. EnFrance, la reconnaissance de l'ostéopathiepar le corps médical est loin d'être une pra-tique acquise. La communauté médicale estquelque peu responsable de cet état de fait.Lors de la création des unités de valeur

d'ostéopathie à l'Université de Bobigny, puisde Créteil, les instances universitaires onteu recours à des ostéopathes français nonmédecins, formés pour certains enAngleterre à Maidstone. Une fois la forma-tion acquise par une poignée de médecins,les ostéopathes formateurs ont été remer-ciés… C'est ainsi que les écoles privées d'os-téopathie se sont développées dansl'Hexagone sans bénéficier de reconnais-sance de la part du Ministère de la Santé.

L'ostéopathie enseignéeà l'Université de BobignyLe 8 février 1984, une rencontre se dérouleà l'Université de Bobigny. Pour la premièrefois, il est question de l'enseignement del'ostéopathie à l'université. Le Doyen PierreCornillot considère que l'enseignement nepeut avoir lieu que dans le cadre des univer-sités. Il “se fait fort” dit-il d'obtenir “le droitde continuer à exercer” pour tous les ostéo-pathes installés et pour les élèves en cours

de formation, mais les éco-les devront disparaître.Malheureusement, à l'ex-ception de Régis Godefroy,d'accord pour saborderl'école I.W.G.S. afin de sau-ver la reconnaissance desostéopathes, aucune autreécole n'obtempère.Un mois plus tard, du 9 au11 mars 1984, se tient lepremier congrès deMédecines Naturelles pré-sidé par le Dr. Cornillot. Le6 juin 1984, dans la conti-nuité du mouvement lancé

depuis le début de l'année, est créé leSyndicat National des MédecinsOstéopathes (SNMO) qui, au terme de sesstatuts, vise la promotion de la médecinemanuelle ostéopathique.L'ostéopathie entre finalement à l'universitésous l'impulsion de Pierre Cornillot, qui faitappel à des ostéopathes non médecins, for-més à l'École de Maidstone, pour venirenseigner l'ostéopathie réservée aux méde-cins prétendant au DUMENAT (DiplômeUniversitaire de Médecines naturelles), puisà l'École Française d'Ostéopathie basée àl'hôpital de Chenevier de Créteil.Actuellement, il existe à l'université deMédecine le Diplôme Interuniversitaire deMédecine Manuelle Ostéopathique. Le cur-sus s'effectue en deux ans après des étu-des médicales. Les médecins titulaires dece diplôme sont autorisés à le mentionnersur leurs plaques et leurs ordonnances.Quatorze universités sont habilitées à dis-penser les cours menant au DIU. suite page 32.

L'ostéopathie en questions…

Déroulement d’une consultationNatation Magazine s'est rendu, quelquesheures durant, à la Cliniqued'Ostéopathie de l'École Ostéopathiede Cergy Pontoise pour décrypter les uset coutumes des ostéopathes. Sous latutelle d'un ostéopathe enseignant,les élèves de sixième année examinentdes patients sur rendez-vous. Pour com-prendre votre problème, l'ostéopathecommence par vous poser des questions.Celui-ci s'intéresse particulièrementà certains de vos antécédents : chute,blessures corporelles, cicatrices…Le questionnaire rempli, l'ostéopathevous examine de la tête au pied, de dos,de face et de côté ainsi que certainesparties du corps les unes par rapportaux autres. Il analyse votre position,comment vous prenez appui au sol,votre démarche. Puis il vous examineassis, ensuite il vous propose de vousallonger pour observer les différenteszones de tensions existantes, les mus-cles, la colonne vertébrale, la peau.C'est un examen minutieux qui permetde poser un diagnostic.

Statut de l'ostéopathieEn France, le cadre institutionnel esten train de se mettre en place, maisle combat est loin d'être achevé. Lesassociations professionnelles tententde s'unir pour obtenir une reconnais-sance de la part des pouvoirs publics.Pour protéger tout abus, le Registredes Ostéopathes de France a crée unlabel MROE (Membre du Registre desOstéopathes de France). Ce label figuresur le certificat exposé dans la salled'attente des praticiens, ceci garantitau patient qu'il a bien à faire à unostéopathe convenablement formé,que son art est exercé dans le respectde son code déontologique.

Coût et durée d'un traitementLa durée d'un traitement varie d'unpatient à l'autre et d'un praticien àl'autre. Une séance peut durer de 20à 60 minutes, pour un coût de 50à plus de 130 euros.

Faut-il avoir peur de l'ostéopathie ?Il convient de se renseigner et d'agiravec la plus grande prudence sur lechoix des praticiens. Lors des champion-nats de France des Maîtres, notreenvoyé spécial (Anne-ElisabethLiebmann) a interrogé la majorité desclubs pour savoir s'ils avaient recoursou non à un ostéopathe. Un seul nom,celui de Philippe Fonquernie, licenciéau Club de Boulogne Billancourt estadmis et reconnu comme tel par sespairs.

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Page 16: Natation Magazine n°90 · 2017-08-23 · Brèves nat’mag Natation magazine 4 #90 Offre d'emplo i Le club Les Vagues recherche un éducateur pour un CDI à temps complet. Les diplômés

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La formationdes non médecinsCe n'est qu'à partir des années 1970 queréapparaissent les écoles privées d'ostéo-pathies destinées aux non médecins. Laconscience d'une organisation et d'une for-mation commune est nécessaire pour enta-mer un processus de réglementation de laprofession. En 1987 se met en place laCollégiale Académique de France (CAF). LaCAF, groupement des établissements d'en-seignement ostéopathique accrédités, estune structure à but non lucratif créée à l'ori-gine sous la forme d'une association de loi1901. Elle représente l'enseignement del'ostéopathie au plan national. La collégiale,en concertation avec les organismes inter-nes à la profession d'ostéopathe DOMROF, apour but de : 1. Contribuer et participer aux réflexions ettravaux internationaux en matière de forma-tion des ostéopathes.2. Contrôler et faire appliquer en France lesprogrammes et les normes d'enseignementen ostéopathie répondant aux critèresquantitatifs et qualitatifs définis par la sec-tion “enseignement” du référentiel desostéopathes.3. Proposer et déclencher toutes les réu-nions nécessaire à l'évolution nationale desostéopathes.4. Contribuer à la formation continue desostéopathes et enseignants en ostéopathie.5. Coordonner et encourager la rechercheen ostéopathie dans le cadre de l'enseigne-ment.

La Collégiale Académique de France estdonc garante de la compétence académi-que des étudiants issus des collèges mem-bres. Elle supervise les pré-requis et lesconditions d'entrée dans les établissementsd'enseignement, le programme nationald'enseignement et les conditions de valida-tion des connaissances théoriques et prati-ques des étudiants. Cet organisme établitles critères qualitatifs et quantitatifs de l'en-seignement ostéopathique national et veilleà la rigueur de leurs applications. Elle coor-donne l'enseignement et les programmes,organise les examens sur le plan national etdélivre le diplôme en ostéopathie : DO.L'enseignement dispensé est conforme auxcritères européens et internationaux de l'en-seignement ostéopathique des pays où l'os-téopathie est officiellement reconnue(Royaume-Uni, Belgique, Irlande et PaysBas).

Anne-EElisabeth Liebmann(avec A. C.)

Avis de spécialistes...Le Docteur Jean-François Pagenel est médecin généraliste, il a suivi une

formation et obtenu un diplôme de kinésithérapie, puis d'ostéopathie.“J'ai dirigé pendant cinq ans une école d'ostéopathie. L'équipe s'est dissoutecar nous étions avides d'expériences… Médecin, kinésithérapeute et ostéopathe,j'exerce l'ostéopathie en cabinet lorsque la pathologie me semble appropriée.Pour les sportifs, une réflexion s'impose avant d'effectuer le moindre geste :une demande de bilan doit être effectuée, une radio de la colonne pour avoirun historique articulaire. La première consultation dure approximativementune heure. Je conseille de consulter un ostéopathe deux fois dans l'année,comme le dentiste, car c'est l'occasion de déceler des lésions articulairesoù intra-tissulaires qui ne se révèlent pas, c'est une excellente prévention.”

En Belgique, l'ostéopathie est reconnue, mais elle a ses détracteurs.Natation Magazine a contacté Marc Francaux, entraîneur de l'équipe universi-taire de natation, dont a fait partie la première médaillée olympique de lanatation belge : Ingrid Lempereur (*). Engagé au Comité Olympique, il a déve-loppé un laboratoire de préparation des athlètes. Il est le préparateur physi-que de Justine Henin (tennis) avec Eddy Kuypers, qui occupe le poste deconseiller technique au sein deL'Institut d'Éducation Physiqueet de réadaptation que MarcFrancaux dirige.“L'ostéopathie se base sur les vis-cères sans preuve d'aucune théoriescientifique. C'est une science pro-che de la phrénologie. Ceci neprésente aucun intérêt pour lesnageurs. L'ostéopathie au mêmetitre que la chiropractie ce sontdes spécialités qualifiées de dan-gereuses car l'utilisation de lapanoplie de ces techniques variéesest appliquée sans en mesurerles risques pour le patient.Les chirurgiens neurologuesconstatent régulièrement desdégâts graves causés par desmanipulations cervicales.”

(*) L'Arlonnaise Ingrid Lempereur accèdeen 1984 à la finale du 200 m brasse auxJeux Olympiques de Los Angeles.Troisième à l'issue de la course, elle devientla première médaillée olympique de lanatation féminine belge. En 1987, Ingriddécroche l'argent du 200 m brasse auxchampionnats d'Europe de Strasbourg(grand bassin).

Le Docteur Jean-Pierre Cervetti, médecin des équipes de France, a suividurant trois ans une formation d’ostéopathe dans une école parisienneaujourd’hui fermée.“Il convient d’être prudent, assène-t-il d’emblée. Le suivi des nageurs, et plusgénéralement des athlètes de haut niveau, doit d’abord et impérativement êtreeffectué par des spécialistes du sport. Le kiné, l’ostéo ou le médecin doiventen outre tenir compte de l’activité spécifique sportive, c’est incontournable !L'ostéopathe n’est qu’un correspondant médical parmi d’autres. Il est porteurd’une technique tout aussi importante que la connaissance du milieu dans lequelil exerce. Je n’exclus pas le recours à un ostéo pour un nageur, mais je militedavantage pour que les clubs se dotent de structure médicale, engage un kinépour appréhender les pathologies ou aider à la prévention de celle-ci.”

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LL’ESO (École Supérieure d'Ostéopathie), située àEmerainville, a engagé une démarche marketing auprèsdes clubs sportifs de la région. Ainsi le Club de Natationde Val Maubué a été contacté via un mailing pour signer

un accord de partenariat. “Ce partenariat permet aux adhérents etbénévoles d'avoir accès à des soins osthéopathiques dispenséspar notre clinique à des tarifs privilégiés : l'inscription annuelle estofferte, l'adhérent ne règle que le montant de ses consultations(10 euros la consultation). La première consultation (bilan ostéo-pathique) est gratuite”, explique la circulaire envoyée à l'ensembledes clubs de la région.Le Club de Natation de Val Maubué (*) a signécet accord. Une jeune nageuse, Valérie M. (leprénom et le nom ont été changés) a étéconsulter à la Clinique Ostéopathique.Accompagnée de sa maman, Valérie s'est rendue à la consultation.Âgée de 13 ans, première de sa classe de 4e, Valérie s'entraînecinq jours par semaine, nage 4 à 5 kilomètres par entraînement. Lamotivation de la consultation reposait uniquement sur le constatde son entraîneur qui a détecté un bassin mal positionné, un pro-blème de cambrure, une épaule probablement plus haute que l'au-tre qui est une gêne pour une glisse parfaite. Bref, pour résumer :son corps n'est pas à plat dans l'eau. Le but fixé par cette consul-tation est l'amélioration des performances.Lors de la première consultation un certain nombre de questionsont été posées : recherche de traumatismes anciens, entorses,chute… Une radio de squelette a été réalisée par l'intermédiaire dumédecin généraliste qui a accepté de jouer le jeu. La cliniqueostéopathique ne peut pas prescrire d'acte radiologique. La radio aété interprétée par le radiologue. La première visite a duré45 minutes. La semaine suivante, munie du bilan radiologique,l'ostéopathe rentre dans le vif du sujet. Sous l'œil averti du super-

viseur, l'étudiant de cinquième ou sixième année effectue les mani-pulations. Un autre étudiant plus jeune, probablement de qua-trième année, assiste à la consultation. Le superviseur valide ounon les manipulations annoncées.“Le travail sur le bassin est surprenant, confie la maman deValérie. Elle n'a pas ressentie de douleur physique, mais entenduele bruit du craquement, ce qui paraît-il a été impressionnant. Lecraquement vise à repositionner le bassin.” Valérie a dormi suite àla séance, elle a ressenti une sensation de froid. Deux journéessans sport ont été conseillées pour ne pas annuler le bienfait du

travail. Deux jours après, Valérie affirme “sesentir bien”, mais elle ressent toutefois unelégère appréhension à l'idée de se faire mani-puler. Il y aura quatre à cinq séances suivantes,à quinze jours d'intervalle, puis une autre

séance pour stabiliser le travail un ou deux mois avant de réaliserun bilan d'entretien trimestriel.Le retour à l'entraînement a permis de constater que le manqued'appui en crawl a été corrigé, les deux bras sont équilibrés, l'har-monie du mouvement existe. Le bilan est donc positif : améliora-tion des performances, meilleur appui en crawl, le bassin est alignésur le reste du corps, amélioration de la gestuelle... Cependant,l’ostéopathie n’a rien d’un passage obligé pour glaner des laurierset se hisser sur des podiums, en aucun cas elle ne peut se substi-tuer à l’entraînement régulier et harassant.

A.-EE. L.

(*) Le Cercle des nageurs du Val Maubuée est un club créé en 1979.Aujourd'hui, il recense 820 licenciés, et ses activités sont présidées parJean-Jacques Beurrier, également président du Comité départementalde Seine-et-Marne, Vice-président du Comité d'Île-de-France et membredu Comité directeur de la Fédération Française de Natation.

Garder la ligne...Valérie M., nageuse de 13 ans licenciée au Cercle des nageurs du Val Maubuée, a consultéun ostéopathe de l'ESO (École Supérieure d'Ostéopathie) pour corriger un problème de bassinet améliorer sa glisse. Témoignage.

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“Le travail sur le bassinest surprenant.”

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N

ACTU ACTU SynchroSynchro

“Nous sommes dans une posi-tion fragile”, analyse OdilePetit à l’issue de la coupe duMonde qui se tenait à

Yokohama au Japon mi septembre. En effet,au fil des compétitions, les tricolores voientse rapprocher dangereusement des équipescomme la Suisse et le Brésil. “C'est un chal-lenge, il faut se mettre au travail pour resterau niveau et ne pas descendre”, signale laresponsable nationale. En finissant neuvième du ballet d'équipe,derrière l'Italie et l'Ukraine, la France estdonc à sa place. “Les filles ont bien nagé,heureusement qu'on s'accroche…”, lance-t-elle avec un air qui prédit que tout faux-pasest interdit sous peine de dégringoler pourde bon dans la hiérarchie mondiale. Pourles nageuses, le constat est identique.“C'est très facile de reculer au classementet beaucoup plus dur de gagner des pla-ces”, confirme Lila Meesseman-Bakir.“Maintenant, lorsque l’on entend les

Suisses dans les vestiaires dirent qu'ellesveulent nous passer devant, à nous de nepas se laisser marcher sur les pieds ! Aprèsles deux titres de Virginie (Dedieu), on a unstatut à défendre.”Si les Françaises sont revanchardes c'estqu'elles ont malgré tout l'impression de pro-gresser. “Le travail physique et individuelmis en place depuis un an commence à por-ter ses fruits. Ce qu'il manque à cette équipede France, c'est du métier et encore du tra-vail”, explique Odile Petit. Du travail, lesnageuses ont bien essayé d'en redoublerpendant ce mois qui séparait les “Euros” dela coupe du monde mais à la blessure qui apoussé Salomé Lafay à déclarer forfait pourBudapest est venue s'ajouter celle deTzvetomira Kostodinova à deux jours dudépart pour le Japon.

Le pied cassé de la Franco-bulgare, surtouthandicapant pour le combiné, n'a pasentravé la motivation des Bleues.Cinquième à Budapest, les filles ontconfirmé que le “combo” tricolore tenait laroute en terminant à la septième place decette coupe du monde. “On fait une belleentrée en matière avec le combiné. La pre-mière épreuve est toujours difficile, pourune fois, on était bien lancées”, résume LilaMeesseman-Bakir. Apolline Dreyfus “fait son trou” en solo ensignant une bonne onzième place, “elle afait bonne impression, on la remarque.

Maintenant, il faut qu’elle continue de tra-vailler sa technique”, souligne son entraî-neur. Le duo, appris en trois semaines parNelsy Serrano, n'a pu faire mieux qu'une dix-septième place “honorable” vu la prépara-tion. Sur la route des Mondiaux 2007 deMelbourne, les Françaises ont déjà une idéesur les éléments à améliorer pour rebondir.“Nous allons sans doute présenter un balletun peu plus simple qui nous garantira unemeilleure réussite technique. De toutesmanières, il faut qu'on améliore notrevitesse d'exécution”, confesse l'entraîneurdes Bleues. À deux ans des JeuxOlympiques, l'équipe de France sait qu'au-cun relâchement n'est permis pour espérerrecoller au peloton de tête.

Mathilde LizéLes résultats page 48.

Contrairement aux championnats du monde, en coupe, chaque disciplines dela FINA dispose de sa propre compétition qui se tient dans des lieux diffé-

rents. Le programme et le règlement ne sont pas fixes et peuvent évoluer d'uneédition à l'autre. Le pays qui gagne la coupe du monde est celui dont la sommetotale des résultats (solo, duo, ballet d'équipe et combiné) est la plus élevée.Aucun titre n'est distribué en coupe du monde par opposition aux Mondiaux,ce qui réduit l’aura de la compétition, surtout pour la reconnaissance médiati-que et politique. Et Odile Petit de conclure : “Sur le papier, cette compétitionn'a pas la même importance qu'un championnat du monde, mais au final ce sontles même filles et les mêmes équipes qui s'observent”.

En position inconfortableLa coupe du monde a conforté un fait observé depuis plusieurscompétitions : le niveau international grandissant met la Francedans une position délicate. Avant de pouvoir viser plus haut, lesBleues, septièmes au Japon, doivent confirmer leur progrèssans se faire surprendre par les équipes qui les talonnent.

“Une belle entréeen matière”

Coupe du Monde, Yokohama (Japon), 14-17 septembre 2006

La coupe du monde : qu’est-cce que c’est ?

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Mondiaux Juniors : la sensation chinoise

Al'instar de leurs ainées, les juniors avaient rendez-vous avec l'élite internatio-nale pour les championnats du monde de Guangzhou en Chine début octo-

bre. Dans le clan tricolore, avec le forfait de Salomé Lafay, seule la nageuse deFirminy et soliste de l'équipe de France Chloé Willhelm (photo) avait déjà prispart à des joutes mondiales. Guangzhou faisait donc figure de découverte pourles jeunes françaises. Dixième en ballet d'équipe et huitième en combiné, lesbleuettes, si elles sont loin du niveau des meilleures, enregistrent des résultatsencourageants et assurent l'essentiel : se faire plaisir... Le duo tricolore, com-posé de Chloé Willhelm et Élise Lanoé, termine à la dixième place à plus desept points des Russes. Dans cette catégorie, l'Espagne, qui a souvent perduson rang sur le podium au détriment de la Chine s’adjuge tout de même ladeuxième place devant les nageuses locales. Chloé Willhelm, qui n'a ni participéau ballet d'équipe ni au combiné, se classe à la dixième place dans une compéti-tion solo marquée par la victoire de la Chinoise Huang Xuechen. Cette pre-mière place, obtenue en devançant Alexandra Elchinova, interrompt la supré-

matie russe. Une petite sensationdans le monde de la synchro !La deuxième place des nageuses del'Empire du milieu en ballet d'équipeet en combiné, derrière des Russesimpériales comme toujours,confirme que la Chine progresseau fil des compétition. Et quandon sait que la plupart des juniorseffectuaient leur dernière sortie encatégorie jeune, on imagine quela concurrence va faire rage dèsl'année prochaine en senior...

Le reste du mondeSans surprise, la Russie règne toujourssur la natation synchronisée mondiale.Vainqueurs de la coupe du monde avec395,75 points, les Russes ont dominé lacompétition de bout en bout et ce malgréune équipe jeune et en partie reconstituée.Fidèle à la hiérarchie déjà en place auxMondiaux 2005 de Montréal, le Japondevance les Espagnoles sur le podium.De manière générale, “le niveau de concur-rence est très fort”, note Odile Petit.On retiendra que les Etats-Unis (4e) ontjoué la carte de l'originalité avec un effetmasque aprécié des juges et du public etdistance son voisin canadien aux points.À deux ans des J.O. de Pékin, la Chinea montré qu’il fallait compter avec elle.Tout comme l'Italie qui reste une valeurmontante de la synchro internationale.

La surprise DedieuLa délégation tricolore avait une invitée demarque au Japon en la personne de VirginieDedieu. L’Aixoise a accompagné ses ancien-nes coéquipières dans un pays qu'elle affec-tionne particulièrement. “Ça a fait du bienqu'elle soit là ! En plus, c'était une surprisepuisque nous ne l'avons appris qu'au départde l'Insep”, jubilait Lila Meesseman-Bakir.La double championne du monde en a pro-fité pour conseiller les jeunes tricolores.“C'est important pour nous de l'entendreparler de synchro, elle nous amène sonexpérience du haut niveau. Virginie n'inter-vient pas au niveau technique mais davan-tage au niveau mental, elle nous a répétéqu'il fallait se montrer et y croire !”

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�Petite, ses parents lui racontaientleurs exploits sportifs. Les voyages,les rencontres, les joies, les décep-tions et surtout les médailles� �ien

de mieux pour donner envie à une enfantdont la famille baigne dans le haut niveau.Sa mère a été championne du monded’acrosport, son père champion d’Europede lutte, quant à elle, elle essaie de tracersa route avec ambition. Tzvetomira Kostadinova est arrivée l'annéedernière au p�le France de natation syn-chronisée de l’Insep. Si ses parents ontreprésenté la Bulgarie, l'étudiante en lan-gues et civilisations étrangères portera lescouleurs de la France. “�a aurait été unhonneur de représenter mon pays d’origine,mais je suis en France depuis tellementlongtemps que c’est normal de remercierceux qui m’ont accueillie”, assure la jeunefille. Son histoire débute à �arna, la capitale tou-

ristique de la Bulgarie près de la Mer Morte,mais va très vite s’orienter vers la France.En ����, son père, lutteur et kinésithéra-peute de l’équipe tricolore, s’installe dansl’�exagone. Un an plus tard, elle le rejointavec sa mère et sa s�ur en Bourgogne.

Tzvetomira a alors cinq ans et ne parle pasun mot de français. “L’adaptation s'est faiteassez vite car en C� j’ai intégré une écolespéciale pour les ressortissants étrangers.�'étais plut�t forte en cours m�me si je necomprenais pas toujours ce que j'écrivais !”Avec une mère mondialement titrée enacrosport, la Bulgare ne peut faire autre-ment que de s’initier aux agrès. Assez

douée, elle est rapidement repérée par lasection gymnastique du Creps de Dijon. Unecroissance qui pourrait être perturbée, desrisques de blessures graves, il n’en faut pasplus pour que l’ancienne championne dumonde bulgare refuse l’offre du p�le espoir. À �� ans, Tzvetomira doit alors se tournervers un autre sport, ce sera la natation syn-chronisée. “�’ai tout de suite accroché”,affirme celle qui a obtenu son bac scientifi-que avec mention bien. Malgré son âgeavancé, ses acquis obtenus par la gymnasti-que convainquent les dirigeants de Chen�veNatation de l’enr�ler dans le club. “Lorsquej’ai débuté, j’avais mes trois écarts, jesavais déjà ce qu’était le gainage et la coor-dination”. La cadette de la famille a alorstrouvé sa voie�Les années passent et Tzvetomira com-mence à penser à l’équipe de France.“�’avais passé les sélections plus jeunemais je n’avais pas été prise. Depuis, c’était

� ée en Bulgarie, mais élevée en France, � � vetomira � ostadinova s�est intéressée tardivement � la natation s� nchronisée. Fille de sportifs mondialement titrés, la Franco�bulgare a passé sa première année � l��nsep. Avec ambition, elle ne voit que du bleu dans son avenir.

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��n��r�ni�ée�”

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devenu un r�ve plus qu’un objectif”, avoue-t-elle. Et puis, après les championnats deFrance juniors d’Angers en 2005, lesFédérations bulgare et française la contac-tent. “�our la �ulgarie, j’y ai réfléchi maisfaire les entra�nements avec lesautres filles de l’équipeauraient été difficile”, confiela jeune fille de �� ans, “etcomme le niveau est meil-leur en France…”.Avec les yeux d’une ado-lescente, elle découvre lesinfrastructures de l’Inseppour les selections. “C’étaitla première fois que je m’y ren-dais... C’était impressionnant”.Mais après quinze jours d’attente,Tzvetomira commence à se faire une raisonet oublie son rêve d’équipe de France. “�’aieu la réponse en rentrant d’un entra�ne-ment, j’étais tellement surprise que j’ai eudu mal à réagir, en rougit encore laChenevelière. Mes parents étaient très fiersde moi.”Un stage à �vian avec les juniors et la jeunefille déménage à l’Insep au mois de septem-bre 2005. Pour la première fois, elle quitteChen�ve et sa famille. “L’intégration c’estsuper bien passée, je me suis bien adap-tée”, explique-t-elle. Le stage en Martinique,en février 200�, avec les seniors n’a faitqu’accroître son enthousiasme. “�a m’adonné envie d’aller plus loin, plus haut, dedonner le maximum pour réussir”.À l’Insep, la bulgare a rattrapé son retard etgagné en force physique. Les tests réguliè-

rement effectués confirment son potentiel �“Les entra�neurs m’ont affirmé que je pro-gressais bien. �e suis sur une pente ascen-dante donc je m’accroche”. Poussée parune volonté de fer, Tzvetomira ne perd pas

de vue ses ambitions. “L’objectifest d’accrocher une place de

titulaire en équipe de Francecar pour l’instant je ne suisque rempla�ante”, indi-que-t-elle.La chance va tourner auxEuros 200� de Budapest.

Le forfait de dernièreminute de Salomé Lafay lui

offre une place de titulairedans le combiné français. Pour la

première fois, elle participe à unegrande compétition internationale sous labanière tricolore. “C'était génial, vraimentgrisant ! La piscine, le public, l'équipe-ment…” Sa ferveur contraste avec des résul-tats en dessous des espoirs du clan fran-çais. “Les filles étaient un peu dé�ues duclassement mais moi j'étais super contente.Après les �uros, j'en ai profité pour me ren-dre en �ulgarie, les gens me disaient quec'était super de conna�tre la cinquièmeplace pour une première compétition. �l fautdire que mon père m'avait fait une bonnepublicité !”, souffle-t-elle dans un sourire. Dès qu'elle le peut, comme cet été o� elle aprofité de la proximité de la �ongrie, elleretourne voir sa famille en Bulgarie. “�en’oublie pas d’o� je viens, m�me si désor-mais, avec les entra�nements et les stages,les voyages sont de plus en plus difficiles à

organiser”. Comme en souvenir de ses raci-nes, la jeune fille continue de parler sa lan-gue maternelle avec Kalina �aykova, unecoach bulgare recrutée il y a cinq ans par leclub de Chen�ve. Après avoir go�té aux plai-sirs des compétitions internationales, lajeune Franco-Bulgare n'attend qu'unechose � repartir... Un pied cassé à l'entraîne-ment, début septembre, l'empêche de s'en-voler pour la coupe du monde de Yokohama�Japon� avec l'équipe de France, sa pro-chaine échéance sera alors les champion-nats du monde de Melbourne en mars 2007o� la marche sera encore plus haute.

M. L.

Née le 27 mai �9�7 À Varna (Bulgarie)Club : Chen�ve NatationEntraîneurs fédéraux : Odile Petit,Julie Fabre et Agnès BerthetEntraîneur de club : �alina Raykova

Palmarès : 5e en combiné aux Euros2005 de Budapest, �5e en duo auxchampionnats de France N� (200�),championne de France N2 junior paréquipe (2005), Vice championne deFrance N2 sénior en duo (2004 et2005), ��e en équipe et �2e en soloaux championnats de France N�(2005).

�zvetomira �ostadinova

“�e�entra�ne�r�

m��nt a��irmé ��e�e �r��re��ai� bien�

�e ��i� ��r �ne �entea��en�ante ��n��e m�a��r���e”

Remplaçante dans le ballet libre français, Tzvetomira Kostadinova(à gauche) espère briguer une pace de titulaire en équipe de France.

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LLa natation a beau être une disciplineindividuelle, dans laquelle chacunévolue dans sa bulle, à son rythme,certains nageurs font exception à la

règle. C'est le cas notamment du néo-Marseillais Fabien �ilot, qui préfère jouer lacarte du collectif. �ien d'étonnant à vrai direpuisque le Sudiste d’adoption est issu, faitsuffisamment rare pour le signaler, du�ater-polo. “Fabien évoluait dans le Nord,au SC Libellule Denain, lance en piqure derappel �ric Boissière, son ancien entraîneur

aux �ikings de �ouen. C'est un avantage,cela lui a permis d'arriver neuf dans la nata-tion.” Frais sur le plan physique et psycholo-gique, mais surtout conscient de la forced'un groupe. Pour preuve, le copieux palma-rès �cf. encadré� qu'il a d'ores et déjà réussià se construire avecses potes du4x�00 m nage libre.Médaillé de bronzeaux championnats dumonde de Barceloneen 2003, au c�té de Frédérick Bousquet,�omain Barnier et Julien Sicot, puis de nou-veau bronzé sur la même distance auxEuros 2004 de Madrid, cette fois avec�ermain Cayette, Amaury Leveaux et JulienSicot, le natif de Denain s'est adjugé lebronze à Budapest en 200�. Si Alain

Bernard, premier relayeur avant �régoryMallet, Fabien �ilot et Amaury Leveaux sou-haitaient retenir le c�té “mythique” de cetterécompense, le Méditerranéen, en sprinterexigeant qu'il est, ambitionnait déjà de pro-chains podiums internationaux � “Ce relais

�x�00 m nage libreest prometteur.Lorsque nous seronstous à notre meilleurniveau, on pourrasérieusement envisa-

ger de réaliser un truc énorme dans unegrosse compétition.” Une manière détour-née de masquer une petite déception, carles tricolores, à seulement six dixièmes dela �ussie, pouvaient légitimement gravirune marche supplémentaire.Pour son ancien mentor �ric Boissière, l'im-

RÉ�ÉLA��� �RÉ�ÉLA��� �

� u haut de ses � � ans, Fabien� ilot fait dé�� figure d�anciende l�équipe de France. Le dou�ble champion d�� urope �unioren � � � � a, pour l�instant, signéune brillante entame de car�rière � l�étage supérieur.� otamment avec le relais� � � � � m nage libre, aveclequel il comptabilise trois bre�loques de bron� e. � rochaineétape : l�épanouissement per�sonnel sur � � � mètres.

Fabien Gilot,l�esprit collectif

“�l �e�t t��t � �ait inté�rer�ne �inale m�n�iale�”

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Le realis 4x��� m nage libremédaillé de bronze aux cham-pionnats d’Europe de �udapest :Alain �ernard, Grégory Mallet,Fabien Gilot et Amaury Leveaux.

22 ansNé le 27 avril �9�4À Denain (59)�,94 m��0 kgClub : CN MarseilleEntraîneur : Emmanuel Poissier

Palmarès : médaillé de bron�e avecle 4x�00 m nage libre aux Mondiaux2003 de Barcelone, médaillé debron�e avec le 4x�00 m nage libreaux Euros 2004 et 200� de Madridet Budapest, finaliste des JeuxOlympiques d'Athènes avec le relais4x�00 m nage libre, double championd'Europe junior 2002 du �00 m nagelibre et avec le relais 4x�00 m nagelibre.

portant réside toutefois ailleurs. “Le relais abien nagé, mais je retiendrai surtout lechrono de Fabien � ��’’�� en départ lancéce qui équivaut à un �9’’�0, analyse-t-il.M�me s'il ne faut pas s'enflammer, car toutcela reste très théorique, cela montre sabelle progression. Fabien a fait beaucoupde �00 mètres en �00�-�00�, �a l'aide àencha�ner sur �00 mètres. De toute fa�on, ilmanque encore d'expérience sur�00 mètres. �our l'instant, il se concentresur le �00 mètres car avec ce qu'il fait en cemoment, il peut tout à fait intégrer unefinale mondiale.” Si le sens collectif deFabien �ilot ne fait aucun doute, l'enfant duNord-Pas-de-Calais, aujourd’hui coaché parEmmanuel Poissier au CNM, n'enterre passes ambitions personnelles. “Depuis sondouble sacre aux �uros juniors �00� sur�00 m nage libre et avec le relais �x�00 mnage libre, Fabien affiche une courbe deprogression régulière, constate �ricBoissière. �ronzé aux Mondiaux de�arcelone en �00� et aux �uros �00� deMadrid, qualifié pour les �.O. d'Athènes,Fabien a parfaitement su négocier la transi-tion entre la catégorie junior et senior. Sapremière moitié de carrière chez les seniorsest très intéressante.” �este maintenant àconsolider quelques fragilités, notammentcette propension à stresser à l'approche desgrands événements. “�usqu'à l'année der-nière, Fabien avait du mal à gérer la tensioninhérente aux grandes compétition, recon-naît le technicien des �ikings. Depuis qu'iltravaille avec �illes �inet, également prépa-rateur mental de �ugues Duboscq, il a prisconscience qu'il ne devait pas �tre dansl'après-compétition mais bien dans l'ac-tion.” Faites lui confiance pour retenir laleçon �

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Barcelone 2003. Avec sespotes du 4x100 m nagelibre (Bousquet, Barnieret Sicot), Fabien s’octroiele bronze mondial.

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�N’ayons pas peur des comparai-sons. Comme Franck Esposito,il est licencié au Cercle desNageurs d'Antibes. À l'instar du

quadruple champion d'Europe, il nage lepapillon, et notamment ce 200 m qui fit lagloire de son aîné. Comme le vice-championdu monde ����, il respire sur le c�té. Maissi l'initiateur de cette spécificité cherchaitavant tout à “ne pas regarder le mur” qu'iljugeait trop éloigné, Christophe Lebon,entré en équipe de France en 2002 à l'occa-sion des championnats d'Europe en petitbassin de �iesa, se l'ait appropriée demanière naturelle. “�eaucoup de gens medemandent si je nage le papillon parce queFranc� est dans mon club, admet ce titu-

24 ansNé le � novembre �9�2À Pontoise�,90 m��0 kgClub : CN AntibesEntraîneur : � uy � iacomoni

Palmarès : septième du 200 m papil-lon aux Euros 200� de Budapest,demi-finaliste du �00 m papillon auxEuros 2004 de Madrid, champion deFrance 200� du 200 m papillon ettroisième du �00 m papillon, cham-pion de France 2005 en petit bassindu 200 m papillon.

CHR�S�� �HE LE�� �

RÉ�ÉLA��� �RÉ�ÉLA��� �

� éritable révélation deschampionnats d�� uropede Budapest, l�Antibois� hristophe Lebon marchedans les traces de Franc�� sposito, médaillé ol� mpiqueet vice�champion du monde.Fort du soutien de son a�né,le nouveau porte�étendarddu � � Antibes pense désor�mais au� J.� . de � é� in.

�ans l�o�bre��Esposito

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laire du Brevet d'Etat d’éducateur sportif2e degré. Franc� m'a toujours impressionné,c'est mon idole. �l m'aide énormément, medonne des conseils et corrige certaines demes erreurs. C'est un honneur de travailleravec lui, de profiter de son expérience.”Personne ne sera donc surpris de voir lemédaillé de bronze des Jeux Olympiques deBarcelone en ���2 encourager et tempérerle stress de son cadet à la veille de sa finaledu 200 m papillon des Euros de Budapest.“�e sentais qu'il était tendu, indique FranckEsposito. �'ai été le saluer pour le calmer etle rassurer. Appréhender une finale est unexercice particulièrement complexe, je suisbien placé pour le savoir.” Apparemment,l'intervention du nouveau directeur sportifdu CN Antibes a porté ses fruits. Septièmede sa première finale continentale, le natifde Pontoise a semble-t-il franchi un capdéterminant. “Cela fait dix ans que je m'en-tra�ne, rappelle Christophe Lebon. Après

plusieurs saisons mitigées, tout le travaileffectué commence à se concrétiser d'uncoup. C'est très plaisant et super motivant.�e montre aussi que depuis l'arr�t de Franc�et �omain �arnier le club d'Antibes n'estpas mort.”

Si l'Azuréen mesure le chemin parcouru, ilconstate aussi le travail qu'il lui faut encoreabattre pour rivaliser avec l'élite mondialedu papillon. “Cette finale européenne va meservir, souligne le champion de France du200 m papillon en petit bassin. �e suis partivite, mais c'est ma fa�on de nager. �nrevanche, je ne parviens pas encore à tenirla totalité d'un �00 mètres. Ce n'est pas

physique, la vitesse et l'aisance je les ai,cela se passe dans la t�te. �n moment ilfaut se transcender, savoir se faire mal etrepousser ses limites.” À l'écouter, le pro-blème serait donc mental. “�as vraiment,nuance-t-il immédiatement. �n fait, c'estassez simple � il faut juste y croire. ��udapest, j'y ai cru plus ou moins…Maintenant que je suis qualifié pour lesMondiaux de Melbourne, je dois y croire àfond. Ce sera une étape supplémentairedans ma progression. �'espère gagner une àdeux secondes d'ici les �eux de �é�in. Celadevrait me permettre d'accrocher une finaleolympique ou tout au moins de m'en appro-cher.” Désormais, vous l'aurez compris,Christophe Lebon rêve à haute voix, de JeuxOlympiques, de victoires et de nouvellescontrées. Celles qu'avant lui un certainFranck Esposito a visitées �

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Franck Esposito et sa célèbre respiration sur le côté. Le meilleurmoyen de ne pas se focaliser sur un mur qu’il estimait trop éloigné.

À l’instar du “maître” Esposito,Christophe Lebon a choisi derespirer sur le côté.

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C�� ÉMAC�� ÉMA

�Kim �ossi Stuart aurait pu se satis-faire de son statut de bel italien auregard ténébreux. Presque inconnuen France, celui qui a été découvert

dans les trois premiers volets de la sagatélévisée La caverne de la rose d'or est unevéritable star de l'autre coté des Alpes. Et sise sont les téléfilms qui l'ont fait connaîtredu grand public, c'est sur les planches et surgrand écran qu'il gagne ses lettres denoblesses au point d'être sacré meilleuracteur de sa génération en Italie.Pour la première fois, le play-boy italienpasse derrière la caméra et livre un film par-fois dur mais souvent émouvant sur laconstruction de l'enfance à travers le désor-dre des parents. “�ne fois l'�ge adulteatteint, la vie devient, pour beaucoup d'en-tre nous, une expérience plus mentale etmoins sensorielle. On ne vit plus les chosesavec la plénitude magique de l'enfance,avec cette espèce de tridimensionnalitéémotive. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé àparler de ce moment o� se posent les basesde la vie”, confie celui qui doit son prénomau livre éponyme de �udyard Kipling, l'au-teur du Livre de la jungle. �écompensé cette année par le Prix CICAEArt et Essai de la quinzaine des réalisateursde Cannes, Libero dérange autant qu'ilattendri. Une famille déchirée par lesdéparts répétés d'une mère instable et fri-

vole. Un père, joué par Kim �ossi Stuart lui-même, aussi caractériel et difficile que douxet compréhensif. Une grande s�ur imma-ture et un peu pimbêche, et surtout Tomaso.Un petit garçon rêvant de football alors queson père le voit déjà champion de natation,et qui aime se refugier sur le toit de son

immeuble. “�our �ommi, la préadolescenceest une période très difficile, parsemée dedifficultés émotives et familiales. �l tente deles dépasser en se construisant des outilsappropriés, aussi bien de défense que d'at-taque pour ne pas se laisser écraser par lesévénements”, indique le metteur en scène.

Libero (Anche libero va bene), comédie dramatique italienne (1h48) de Kim Rossi Stuart avecAlessandro Morace, Marta Nobili, Barbora Bobulova et Kim Rossi Stuart. Sortie en salle le8 novembre 2006.

� our la première fois, l�acteur ita�lien � im � ossi � tuart a endosséle costume de metteur en scène.� ans Libero, que la critique pré�sente comme l�une des meilleu�res premières � uvres du cinématransalpin depuis des années,il raconte l�histoire d�un petit gar�� on qui essaie de trouver saplace dans une famille en recons�truction. � ageur pour faire plaisir� son père plut� t que par pas�sion, � ommi quitte l�enfance tropvite pour plonger dans le mondecruel des adultes.

�e �on�e a�ec �es �e�� ��enfant

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Au cinéma2005 – �oman�o Criminale, Michele Placido2004 – �es clefs de la maison, � ianniAmelio2002 – �inocchio, Roberto Benigni1998 – I giardini del'Eden, AlessandroD'Alatri1998 – �a ballata dei lavavetri, Peter DelMonte1995 – �ar-delà les nuages, MichelangeloAntonioni et � im � enders1994 – Sen�a pelle, Alessandro D'Alatri 1994 – �olicier, � iulio Base1994 – �'otage, Umberto Marino1989 – �o �io indegno, Franco Brusati1986 – �e �om de �a �ose, J.J. Annaud1974 – �a � rande bourgeoisie, MauroBolognini

Au théâtre2002 – � acbeth de � . Shakespeare, miseen scène � iancarlo Cobelli2000 - � amlet de � . Shakespeare, mise enscène Antonio Calenda1998 - �e visiteur de E.E. Schmitt, mise enscène Antonio Calenda1996 - �e roi �ear de � . Shakespeare,mise en scène Luca Ronconi1986 – �hiloctète de Sophocle, mise enscène � alter Pagliaro

Pour dénicher son héros, Kim �ossi Stuart arencontré des centaines d'enfants à traverstoute l'Italie. “Chacune de ces rencontres aété singulière, souvent extraordinaire. Ainsis'est renforcé et développé mon besoin dedonner la parole à l'un d'entre eux, de luiconfier le personnage pour qu'il nous mon-tre la vie de son point de vue”, dévoile l'ac-teur de �omanzo Criminale. Et quand Alessandro Marace se présentedevant lui, Kim �ossi Stuart tombe sous lecharme de ce petit bonhomme de province.“C'est la rencontre rare dont j'avais déses-pérément besoin. Si au premier abord, ilparaissait très banal, profondément timideet introverti, Alessandro recélait une auratrès particulière.” Car le jeune garçon semoquait d'apparaître à l’écran, il était làpour s'amuser. “�e crois qu'il a accepté departiciper au film uniquement parce que lejeu que nous avions fait pendant le boutd'essai, qui consistait à pr�ter ses propresémotions à �ommaso afin de faire émergerles siennes, lui avait plu”, sourit Kim.Annoncé comme la meilleure première�uvre cinématographique depuis desannées en Italie, Libero conforte le réalisa-teur dans son désir de poursuivre sa car-rière derrière la caméra. D'ailleurs, àCannes, o� il a présenté son film pour lapremière fois, il a promis d'essayer “decontinuer à raconter des histoires avec desimages”. Pour notre plus grand bonheur...

Mathilde Lizé

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��E FÉDÉRALE��E FÉDÉRALE

EE�FAN. Le sigle peut paraître un peubarbare pour ceux qui ne devinentpas ce que ces cinq lettres veulentdire. �coles �égionales de Formation

aux Activités de la Natation. Elles s'adres-sent à tous les membres d'un club qui sou-haitent acquérir ou accroître leurs connais-sances sur les disciplines de la FédérationFrançaise de Natation �pédagogie, techni-ques ou encore réglementation�. Avec sesmultiples formations, validées ou non parun dipl�me, les Erfan vous donnent les cléspour bien structurer votre club.

La première a vu le jour en ���� en �le-de-France. Immédiatement, le président de laFédération française entend former un mail-lage efficace sur l'ensemble du territoire.Objectif presque rempli aujourd'hui puisquevingt-deux Erfan sont dispatchées dans tou-tes les régions de France, excepté l'Outre-mer et la Corse. “L'objectif était de mettreen place des formations pour répondre auxbesoins des clubs dans chaque régions”,indique �a�lle �amon du service formationde la Fédération qui agit en coopérationavec Patrick �astou, DTN adjoint chargé dela formation.Si ces structures ne fonctionnent pas toutesau même rythme certaines offrent un grandchoix de formation. Secourisme, BEES 2,

équipe dirigeante ou officiel, tout le mondepeut profiter de la qualité des intervenantset des formateurs. “L'�rfan est le moteur dudéveloppement, revendique �apha�lDobek, responsable administratif et péda-gogique de l'école de Picardie. Nous allons àla rencontre des clubs pour répondre préci-sément aux problèmes rencontrés dansnotre région”. Une volonté de la FFN, ins-crite dans le plan de développement fédé-

ral, qui doit permettre aux clubs de favoriserla pratique de toutes les disciplines de lanatation mais aussi de les aider à s'organi-ser efficacement pour mieux grandir. Les Erfan ne se limitent pas aux formationsvalidées d'un dipl�me �d'�tat ou fédéral�. Enplus du personnel d'encadrement, elles for-ment aussi des officiels et des dirigeantsqui veulent en savoir plus sur leurs fonc-tions. “Aujourd'hui l'amateurisme n'existeplus, tous les clubs ont au moins un salarié,souligne le responsable picard. Les diri-geants, qui sont des bénévoles souventparents de nageurs, sont confrontés à unrèglement de plus en plus complexe toutcomme le code du travail.”Pour assurer un suivi, tous les ans, les res-ponsables pédagogiques et administratifsdes Erfan se retrouvent pour un séminaireorganisé par la Fédération. Mise au point dudéveloppement, explication des difficultésrencontrées et solutions... tout est évoquépour que les Erfan s'harmonisent et fonc-tionnent au mieux.

Mathilde Lizé

“Le �ote�r du ���eloppe�ent”

� epuis plusieurs années, la Fédération Fran� aise de � atation a impulsé dans les régions,la création de structures qui proposent au� clubs des solutions de formations essentielles� leur développement.

Alsace 03 �9 59 30 9�Aquitaine 05 5� 9� 77 34Auvergne 04 70 5� �� 42Bourgogne 03 �0 52 4� 33Bretagne 02 9� 42 �9 �2Centre 02 47 40 25 4�Ch.-Ardennes 03 2� 70 5� 59Côte d’Azur 04 94 29 73 �5Dauphiné-Savoie 04 7� 5� 7� ��Franche Comté 03 �� 4� 29 29Île de France 0� 40 3� �9 20

Languedoc 04 �7 22 �� ��Limousin 05 55 37 �0 24Lorraine 03 �3 �� �7 32Lyonnais 04 7� 5� 7� ��Midi-Pyrénées 05 �� �2 �� 92Nord Pas-de-Calais 03 20 �5 9� �� Normandie 0� �2 �4 23 2�Pays de la Loire 02 5� �3 4� �0Picardie 03 22 33 �5 40Poitou-Charentes 05 49 4� �0 �7Provence 04 9� 49 9� 24

Les vingt-ddeux Erfan de l’hexagone

Avec les Erfan, les membres d’un club peuvent suivre des formations pour devenir officielsdans chaque disciplines de la Fédération.

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“�é��n�re a�� be��in� �e��l�b� �an� ��a��e ré�i�n��”

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ARR�� SUR U� CLU�ARR�� SUR U� CLU�

Création : �9�2Président : Antoine BiteauAdresse : �� rue des Buttes de Pigeon49000 AngersTéléphone : 02.4�.34.�0.��

�uand on parle d’Angers aux nageu-ses synchro, les réactions sontunanimes � on évoque un monu-ment de la synchro française.

Même si la cote de popularité desAngevines n'atteint pas le niveau d'Aix-en-Provence, et ce d� à un moins grand nom-bre de nageuses en équipe de France et à laprésence de �irginie Dedieu dans le Sud, leclub du Maine-et-Loire demeure néanmoinsune référence, un modèle de rigueur et deréussite.Créé dans les années soixante par YvetteCharles, ses filles, Marie-Christine et Catherine, sontaujourd’hui responsables duhaut-niveau. Le club attend��74 pour se hisser sur la première marched’un podium national. “Nous avons mis unepetite dizaine d'année pour atteindre lehaut niveau, mais depuis nous ne l'avonsplus quitté”, rappelle Antoine Biteau, l'actuelprésident de la structure angevine. Car dèsses premiers résultats, le club se sent uneâme de leader. Pour preuve, l'équipe ange-vine ne lâchera la première place dupodium au �acing club de France qu'en����, soit quatorze médailles d'or nationa-les d'affilé, du jamais vu dans l'�exagone �Pendant cinq ans, les “NageursAndegaves”, leur appellation jusqu'en2002, sont intouchables. Solo �de ��75 à��7��, duo �de ��75 à ��7�� et ballet, tousles titres passent par le club angevin. Si parla suite les débats s’équilibrent, il demeurele club le plus titré de France.Fort de son palmarès, le Angers Nat’Synchroveut néanmoins rester un club familial.“�out le monde s’investi � les parents, les

nageuses... Les bons résultats sont notrerécompense”, rappelle le président. En 2004, après plusieurs années de tra-vaux, la piscine Jean Bouin ouvre à nouveaul'intégralité de ses bassins. Des salles dedanse et de musculation et un bassin spé-cialement conçu pour la natation synchroni-sée (plus large avec une profondeurconstante de � mètres), tout a été mis en�uvre pour que le club se sente à l'aise. Par deux fois, le centre nautique a accueilliles championnats de France de natationsynchronisée, en 2005 avec les N� junior eten 200� avec les N� senior. Et cette année,devant son public, le Angers Nat'Synchro arécupéré les titres qu'Aix trustait depuisdeux ans. Avec le p�le espoir, le club assure la stabilitéau plus haut niveau et affirme l’une de sesambitions majeures � “permettre au plusgrand nombre de nageuses d’intégrer leséquipes nationales”. “�our la deuxièmeannée consécutive, nous sommes le meil-leur club élite de France. Nous sommesreconnus, les filles viennent de partout pours'entra�ner ici, m�me du sud…”, ironise le

dirigeant en référence aurival, le club de la doublechampionne du monde�irginie Dedieu.

Avec ses deux personnalités phares, Marie-Christine et Catherine Charles, bient�t à laretraite, le Angers Nat’Synchro avait besoind'une relève performante. Dans un esprit decontinuité, les dirigeants ont fait confianceà deux anciennes nageuses du club,Bérengère Andrès en charge des groupescompétitions depuis quelques années etMélanie �oselet qui prend la responsabilitédu p�le espoir. Un moyen de faire perdurerce qui est devenu une tradition à Angers �glaner des titres.

Mathilde Lizé

��e�i�ence du pal�ar�s

� uarante�quatre ansd�e� istence, un savoir�faire...Le Angers � at�� � nchroreprésente plus qu�un nomdans le pa� sage fran� ais.�l est simplement le cluble plus titré de l�� e� agone.Le palmarès n�� change rien,il veut rester familial.

Angers Nat’ Synchro

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...... Cite un endroit que tu trouves magique.Cite un endroit que tu trouves magique.Venise... Nous sommes parties en stage là-bas avecl’équipe de Saint-Maur. C’était vraiment sympa, et l’entraî-neur était géniale. J’ai passé mon temps à prendre desphotos : les gondolles, les pizzas au nutella… Inoubliable !

Quel est ton plus gros défaut ? Quel est ton plus gros défaut ? J’ai toujours adoré les potins. Je suis curieuse,mais j’essaie de corriger ça. (Caroline n’a pasl’air convaincu, elle insiste : “Il n’y en a pasd’autres ?”). Bon d’accord, je suis hyper jalouse !

D’après toi, quel est le sport où les athlètesD’après toi, quel est le sport où les athlètesont le plus beau corps ?ont le plus beau corps ?Sans hésiter, la natation course. À force d’en voirsur les bords des bassins, je les connais : ils ont unbeau torse, sont bien taillés avec de jolies fesses.Pas de comparaison possible, c’est forcément les nageurs !

Quelle est ton actrice préférée ?Quelle est ton actrice préférée ?Julia Roberts. Je suis totalement fan. J’adore tous sesfilms. Je regarde tout le temps Coup de foudre à NothingHill et Pretty Woman.

is-moi Barbaris-moi Barbara...a...DD

...... Quelle est la chanson qui te rend gaie ?Quelle est la chanson qui te rend gaie ?Sarà perché ti amo... J’ai plein de bons souvenirs sur cettechanson. À Aix, quand j’allais en boite de nuit avec mescopines, je pouvais attendre toute la soirée pour l’entendre.Elle me rappelle l’Italie et je suis très fière de mes racines.

As-tu un objet dont tu ne peux pas teAs-tu un objet dont tu ne peux pas tepasserpasser ??Mes boules Quies. Je sais, ça craint mais je ne peuxpas dormir si je ne les ai pas. Quand je dors chezquelqu’un, j’ai souvent honte au moment de lessortir.

Raconte une fois où tu t’es vrRaconte une fois où tu t’es vraiment sentieaiment sentieridicule en public ?ridicule en public ?Il y en a tellement que je ne sais pas laquelle choi-sir ! Le ridicule ne tue pas. Les lendemains de soi-rée, peut-être…

Quel autre sport que la natation apprécies-tu ?Quel autre sport que la natation apprécies-tu ?J’adore l’athlétisme, c’est super complet avec ces différen-tes disciplines. J’aime le fait d’aller au bout de l’effort,comme lorsque l’on sort d’une séance d’athlé et qu’on aenvie de vomir tellement on s’est dépassée.

t toi Caroline...t toi Caroline...EE?Barbara Meyet et Caroline Ragusa ont endossé,à tour de rôle, les costumes de l’interviewer et de l’interviewée. Se prêtant au jeu, elles ont choisi une liste de questionns...

Entr’ 2Elles

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Natation courseChampionnats du monde junior (50 m)Rio de Janeiro (Brésil), du 22 au 27 août

Hommes50 NL: 1. Grandjean (Bel) 22.74; 2. Fesikov (Rus)22.92; 3. Gilchrist (AFS) 23.19; 100 NL:1. Grandjean (Bel) 50.32; 2. Fesikov (Rus) 50.84;3. Santucci (Ita) 51.24; 200 NL: 1. Sciocchetti (Ita)1:51.97; 2. Grandjean (Bel) 1:52.20; 3. Flowers (EU)1:52.23; 400 NL: 1. Matczak (Pol) 3:54.99;2. Sciocchetti (Ita) 3:56.49; 3. Rodriguez (Esp)3:56.68; 800 NL: 1. Hreniak (Pol) 8:04.84;2. Rodriguez (Esp) 8:06.92; 3. Sitti (Ita) 8:09.67;1500 NL: 1. Hreniak (Pol) 15:28.42; 2. Rodriguez(Esp) 15:32.83; 3. Rowe (EU) 15:33.97; 50 dos:1. Guedes (Bré) 26.26; 2. Lestingi (Ita) 26.52;3. Tune (AFS) 26.57; 100 dos: 1. Lestingi (Ita) 55.74;2. Guedes (Bré) 56.43; 3. Thompson (EU) 57.42; 200dos: 1. Chitwood (EU) 2:00.68; 2. Lestingi (Ita)2:00.84; 3. Flowers (EU) 2:01.66; 50 br: 1. Pesce(Ita) 28.43; 2. Siladji (Ser) 29.05; 3. Crespo(Panama) 29.13; 100 br: 1. Giorgetti (Ita) 1:02.31;2. Pesce (Ita) 1:02.65; 3. Ermolaev (Rus) 1:03.46;200 br: 1. Giorgetti (Ita) 2:15.44; 2. Pizzini (Ita)2:15.56; 3. Titenis (Lit) 2:16.57; 50 pap: 1. Lazuka(Blr) 24.56; 2. Silva (Bré) 24.91; 3. Chibisov (Rus)24.94; 100 pap: 1. Lendjer (Ser) 54.31; 2. Bego(Mal) 54.40; 3. Chibisov (Rus) 54.63; 200 pap:1. Jukic (Aut) 2:01.64; 2. Bego (Mal) 2:02.13;3. Camargo (Equ) 2:04.41; 200 4N: 1. Flowers (EU)2:03.62; 2. Mohammed (GB) 2:04.69; 3. Dubrov(Ukr) 2:04.70; 400 4N: 1. Flowers (EU) 4:21.33;2. Matczak (Pol) 4:23.42; 3. Jukic (Aut) 4:24.39;4x100 NL: 1. Italie 3:26.84; 2. Russie 3:27.36;3. Afrique du Sud 3:29.24; 4x200 NL: 1. Italie7:32.23; 2. Brésil 7:37.36; 3. Afrique du Sud 7:40.97;4x100 4N: 1. Italie 3:44.22; 2. Russie 3:44.28;3. Brésil 3:50.23.

Femmes50 NL: 1. Schreiber (All) 25.55; 2. Cozma (Rou)25.61; 3. Muffat 25.71 (MPF 17 ans); 8. Lignot (Fra)26.42; 100 NL: 1. Schreiber (All) 55.59; 2. Cozma(Rou) 55.96; 3. Muffat 56.47; en demi finales:Etienne 57.18; 200 NL: 1. Etienne 2:00.44 (MPF16 ans); 2.Tang (Chi) 2:01.26; 3. Ginarich (EU)2:02.04; en séries: Hedin 2:05.01; 400 NL:

1. Belmonte (Esp) 4:14.29; 2.Rodriguez (EU)4:14.45; 3.Ginarich (EU) 4:14.49; 6. Hedin 4:20.79;en séries: Diguet 4:19.50; 800 NL: 1.Cozma (Rou)8:38.91; 2. Trott (AFS) 8:40.69; 3. Ivanenko (Rus)8:40.81; 4. Muller 8:41.16 (MPF 16 ans); 8. Diguet8:53.40; 1500 NL: 1. Muller 16:35.32 (MPF 16 ans);2. Ivanenko (Rus) 16:40.99; 3. Trott (AFS) 16:41.36;5. Diguet 16:51.79; 50 dos: 1. Zhou (Chi) 29.49;2. Thomas (NZ) 29.58; 3. Zenner (All) 29.61;7. Weber 30.04; 100 dos: 1. Wiegersma (NZ)1:02.41; 2. Zueva (Rus) 1:02.83; 3. Zhou (Chi)1:03.10; 4. Weber 1:03.65; 200 dos: 1. Zueva (Rus)2:15.27; 2. Etienne 2:16.49; 3. Chen (Chi) 2:17.01;50 br: 1. Wang (Chi) 32.21; 2. Simonova (Rus) 32.63;3. Zhao (Chi) 32.65; 7. Le Friec 33.05; en séries:Laglbauer 34.09; 100 br: 1. Wang (Chi) 1:09.21;2. Simonova (Rus) 1:09.35; 3. Leverenz (EU)1:09.94; 8. Jaubert 1:12.56; en séries: Lablgauer1:14.29; 200 br: 1. Simonova (Rus) 2:26.58;2. Wang (Chi) 2:28.41; 3. Leverenz (EU) 2:28.57; enséries: Jaubert 2:34.33; 50 pap: 1. Korol (Ukr) 27.38;2. Bianchi (Ita) 27.45; 3. Hiller (All) 27.48; en demi-finales: Soule 27.98; Devillers 28.42; 100 pap:1. Bianchi (Ita) 59.57; 2. Shaw (AFS) 1:00.25;3. Lowe (GB) 1:00.31; 7. Soule 1:01.86; 200 pap:1. Kalisz (EU) 2:12.34, 2. Lowe (GB) 2:13.52;3. Dittrich (Aut) 2:13.92; 200 4N: 1. Leverenz (EU)2:14.45; 2. Muffat (Fra) 2:15.29; 3. Wang (Chi)2:18.13; 400 4N: 1. Belmonte (Esp) 4:47.38;2. Ivanenko (Rus) 4:50.27; 3. Meyer (AFS) 4:51.86;4x100 NL: 1. France (Etienne, Lignot, Devillers,Muffat) 3:46.73; 2. Allemagne 3:46.79, 3. Ukraine3:49.42; 4x200 NL: 1. France (Devillers, Hedin,Lignot, Etienne) 8:12.38; 2. Russie 8:16.62;3. Allemagne 8:17.74; 4x100 4N: 1. Russie 4:10.88;2. Afrique du Sud 4:11.39; 3. Grande-Bretagne4:13.15; France DSQ ( 4:15.43 en séries).

Eau libreChampionnats du mondeNaples (Italie), du 29 août au 3 septembre

Hommes5 km: 1. Lurz (All) 1h04:32.3; 2. Peterson (EU)1h04:32.7; 3. Ercoli (Ita) 1h04:35.9; 11. Branda1h04:43.8; 18. Sauvage 1h05:18.4; 10 km: 1. Lurz (All)2h10:39.4; 2. Cleri (Ita) 2h10:40.5; 3. Drattsev (Rus)

2h10:40.7; 10. Gomez 2h10:48.5; 16. Rondy2h11:01.3; 25 km: 1. Santacaterina (Aus) 5h47:34.1;2. Kudinov (Rus) 5h48:56.9; 3. Stoychev (Bul)5h49:00.2; 7. Gomez 5h55:49.0; 8. Rondy 5h58:41.

Femmes5 km: 1. Ilchenko (Rus) 1h08:19.7; 2. Okimoto (Bré)1h08:27.6; 3. Kamrau-Corestein (All) 1h08:46.3;10 km: 1. Ilchenko (Rus) 2h19:49.9; 2. Okimoto (Bré)2h19:59.3; 3. Popova (Rus) 2h19:59.8; 25 km:1. Mauer (All) 6h22:46.9; 2. Pankina (Rus) 6h22:47.8;3. Popova (Rus) 6h22:51.3.

Coupe de FranceClassement général

Hommes1. Dulong (EN Caen) 5130 points; 2. Hedel (DunkerqueNatation) 4770; 3. Peroni (ASPTT Toulouse) 4710;4. Venturi (ASPTT Toulouse) 4690; 5. Ranc (MontpellierPaillade) 4460.

Femmes1. Plouviez (ASPTT Toulouse) 6160 pts; 2. Gagnadoux(USM Montargis) 5440; 3. Bouchard (CA Orsay) 4610;4. Laizeau (USM Montargis) 4380; 4. Villard (Nice LaSemeuse) 4380.

Nat’synchroCoupe du MondeYokohama (Japon), 14 au 17 septembreSolo: 1. Ishchenko (Rus) 98.750 points; 2. Mengual(Esp) 97.550; 3. Suzuki (Jpn) 96.850; 11. Dreyfuss88.350; Duo: 1. Ermakova/Davydova (Rus) 98.900;2. Tirados/Mengual (Esp); 3. Suzuki/Harada (Jpn)97.200; 15. Willhelm/Meeseman-Bakir/Serrano86.450; Équipe: 1. Russie 99.100; 2. Japon 97.750;3. Espagne 97.600; 9. France (Berger, Ciociola,Dreyfuss, Lemaire, Mayaux, Meesseman-Bakir, Serrano)89.050; Combiné: 1. Russie 99.000; 2. Japon 98.000;3. Espagne 97.000; 7. France (Belaïd, Ciociola, Dreyfuss,Willhelm, Lemaire, Mayaux, Meesseman-Bakir, Serrano)89.800. Classement général : 1. Russie 395,750 pts;2. Espagne 390.200; 3. Japon 389.800; 7. France353.650.

Water-poloChampionnats d'EuropeBelgrade (Serbie), du 1er au 10 septembre

HommesDemi-ffinales : Roumanie - Serbie 6-13; Espagne -Hongrie 10-16; Match pour la 3e place : Roumanie -Espagne 4-10; Finale : Serbie - Hongrie 9-8;Classement final : 1. Serbie; 2. Hongrie; 3. Espagne;4. Roumanie; 5. Italie; 6. Grèce; 7. Croatie;8. Allemagne ; 9. Russie; 10. Pays-Bas;11. Slovaquie; 12. Slovénie.

FemmesDemi-ffinales : Russie - Hongrie 12-11; Espagne -Italie 10-15; Match pour la 3e place : Hongrie -Espagne 12-11; Finale : Russie - Italie 12-10;Classement final : 1. Russie; 2. Italie; 3. Hongrie;4. Espagne; 5. Pays-Bas; 6. Grèce; 7. Allemagne;8. Serbie.

Coupe de France ÉliteMarseille, du 15 au 17 septembreQuarts de finale : Montpellier - Reims 18-7; DauphinsFC Sète - CN Aix-les-Bains 11-9.Demi-ffinales : CN Marseille - Dauphins FC Sète 16-4;ON Nice - Montpellier 8-10.Finales des perdants : Reims - CN Aix-les-Bains 6-9;ON Nice - Dauphins FC Sète 9-7.Finale : CN Marseille - Montpellier 8-2.

RÉSULTATSRÉSULTATS

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Page 25: Natation Magazine n°90 · 2017-08-23 · Brèves nat’mag Natation magazine 4 #90 Offre d'emplo i Le club Les Vagues recherche un éducateur pour un CDI à temps complet. Les diplômés