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Le Magazine N°90Mars 2004———————

www.aide-et-action.org

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– «(…) À Dessalines (…) malgré l’abandon des policiers

du commissariat, la commune reste calme, les habitants

prouvent encore une fois qu’ils sont des gens civilisés.»

(extrait d’un message d’un partenaire de Dessalines).

– «Nous sommes sans protection, pas de policiers dans

la ville. C’est vraiment la désolation (…). Tout est quasiment

bloqué, on a peur pour nos enfants et nos épouses (…).

Les gens sont impatients et se demandent perplexes

quand la situation du pays s’améliorera. En tout cas,

on attend que la situation revienne à la normale pour

qu’enfin la coopération redémarre.» (extrait d’un mail

d’un partenaire de Dessalines).

– «Nous restons (…) tout en espérant que la situation

évoluera positivement.» (extrait d’un mail du responsable

de programme Aide et Action).

– «J’ai l’impression que, vue la gravité de la situation

de la vie nationale, une issue favorable sera enfin trouvée

(…). Malgré tout et avec tact les travaux de mise en place

se poursuivent aisément dans les Nippes.» (extrait

d’un mail du coordonnateur Aide et Action des Nippes).

– «J'espère qu'une issue sera rapidement trouvée

à cette crise et que le pays retrouvera la stabilité

indispensable à son développement.» (extrait

d’un mail d’un partenaire à Marigot).

Témoignages de partenaires et de salariés d’Aide et Action en Haïti

SommaireActions locales 4-5

Vie associative

Près de chez vous

Actu 8

Haïti : pour un avenir dans la paix

Week-end des États Généraux 2004 I-VIII

Perspectives 9-13

Rôle et influence des ONG auprès des politiques

Parole de… 14-15

La première école en terre Baiga

Témoignage d’une filleule devenue adulte

Lettre ouverte

Photo de couverture : Aide et Action. Un encart sera joint au magazine.Ce numéro contient un supplément week-end des États Généraux 2004.

Jeu-concours“Haut les masques”

Félicitations à MarinaBenzahra de Sisteron qui a gagné notre jeu-concours « Haut les masques » dans le cahier de texte solidaire. Marina, grâce à « l'arc en cieldes enfants de la Terre», tu vas pouvoir te rendre, en compagnie de 3 autres personnes, à DisneylandResort Paris. Bravo pour ta créativité et ta solidaritéenvers tous les enfants privés d'éducation.

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Ils souffrent, ils subissent et endurentdepuis des générations des crises politiques, économiques et humanitaires.Ils sont aujourd’hui l’un des peuples les plus pauvres du monde.Personne ne semble se soucier de lui.Et pourtant, plus que d’autres, il mérite notre regard.

Aujourd’hui, étrangement, Haïti mobiliseune attention de la communautéinternationale qui tranche avec l’habituel désintérêt général pour ce pays et sa population.L’urgence commande l’action.Aide et Action doit être à leurs côtés.Notre rôle est, vaille que vaille, entreviolence et terreur, de contribuer au redressement éducatif d’Haïti, de Port-au-Prince aux zones les plus reculées, difficilement accessibles.

L’accès aux droits fondamentaux: nourriture, eau, santé, éducation, sécurité… doit leur être garanti, en dépitdes crises successives. Les raisons de cescrises sont souvent les mêmes: le fosséqui se creuse entre ceux, peu nombreux,élites au pouvoir ou proches du pouvoirqui s’enrichissent chaque jour un peuplus contre la grande majorité de la population (65%) qui vit sous le seuilabsolu de pauvreté (moins d’un dollarpar jour pour vivre).

Faut-il, dès lors, se poser la question de la spirale de la violence, des inégalitéset des injustices dans un pays où l’éducation est loin d’être la priorité de l’État avec:• 11% seulement d’écoles publiques

dans le pays;• 65% de taux de scolarisation et • 60% de taux d’analphabétisme.• 49% de la population a moins de 18 ans

(3 897 000 en 1998).• Sur 2 millions d’enfants en âge scolaire

(6 à 12 ans), seul 1 million a accès à l’enseignement primaire… Pour ceuxqui sont scolarisés, on enregistre un taux de déperdition de 71,2%à la fin du troisième cycle fondamentalqui les amène à grossir d’année en année le groupe des exclus.

La planification des actions de soutien à l’éducation en Haïti d’Aide et Action est fortement affectée par la crise sociopolitique: insécurité, inaccessibilitédes zones, indisponibilité des acteurs du développement, ralentissementinévitable des activités de développement sur le terrain.Aide et Action tient à maintenir solidairement sa présence en Haïti…

Notre objectif est aujourd’hui de mettreen œuvre un programme minimal jusqu’àrétablissement de meilleures conditions

Éditorial

Frédéric NaquetPrésidentd’Aide et Action

de travail dans le pays. Il s’agit égalementde ne pas casser la dynamique créée au sein des communautés autour des questions de l’éducation. Dès le retour à la normale, notre associationreprendra pleinement ses actions dansle pays. Tirant leçon de la crise actuelle,il apparaît d’ores et déjà fondamentald’intégrer l’éducation à la paix et à la citoyenneté comme l’un des axesimportants de nos programmes d’éducation. Les plans d’action définisavant la crise seront révisés au regard de ces impératifs et d’autres besoins de post-crise seront sans doute nécessaires.

Dans cette situation humainement très difficile à traverser, Aide et Actiondemeure solidaire du peuple haïtien et réaffirme sa foi en l’éducationcomme un vecteur fondamental de paix et de développement.

Frédéric Naquet

Aide et Action, magazine trimestriel (mars à mai 2004) publié par l’association Aide et Action - 53, boulevard de Charonne - 75545 ParisCedex 11 - Tél.: 0155257000 - Internet: www.aide-et-action.org - E-mail: [email protected] - Représentant de l’association Aide etAction: Frédéric Naquet, Président - Directrice de la publication: Claire Calosci, Directrice générale - Rédactrice en chef: Nancy Saint-Laurent - Ont participé à la rédaction : C. Barras, M.Barrett, J.Bedos, C. Calosci, M.Commerçon, L. Meuret, F. Naquet, D. Ouedraogo,M. Pericard, M. Sow, M. Sylvestre, D.Tamsir N, L.Willerval. Commission paritaire : 0708G 83 404 - Abonnement de soutien : à partir de12,19 € - Prix au numéro: 0,99 € - Par abonnement: 0,76 € - Tirage: 58000 ex. - ISSN: 1761-1024 - Dépôt légal : 2e trimestre 2004 -Conception-réalisation: Tél. : 01 41 11 66 66 - Imprimeur: Imaye, boulevard Henri Becquerel, 53000 Laval.

Aide et Action, première association française de parrainage pour le développement de l’éducation, est une association apolitiqueet non confessionnelle. Aide et Action est une association reconnue d’utilité publique. Elle est, ainsi, habilitée à recevoir des legs et des donations exempts detous droits de mutation.Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter au 0155257000.Les coûts de réalisation, d’impression et de diffusion du magazine, sans cesse optimisés, sont intégralement pris en charge dansl’abonnement des parrains et donateurs d’Aide et Action.En application de la loi du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression aux informations vousconcernant en vous adressant à notre association.

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Actions locales

De retour du Togo, Martine Wiart, béné-vole, a voulu partager son expérience

dans sa région et témoigner de ses ren-contres avec les salariés africains d’Aide etAction. Elle a aussi souhaité donner sesimpressions du peuple togolais, sur « lagénérosité (...), la prise en charge de leurdestin, la recherche de solutions à leursproblèmes sous l’égide des animateursAide et Action». Impressionnée, Martine a donc contactédes journalistes de Ouest France et de jour-naux régionaux très lus : Le Haut-Anjou etLe Courrier de la Mayenne pour rendre comptede ce qu’elle avait vu et compris du «ter-rain». Elle a été reçue à bras ouverts : «Lapresse est toujours friande de rencontrerdes personnes qui reviennent du terrain

Que vous a apporté cette formation? Cette formation a concrétisé tout ce que jesavais à travers les documents et les lettres.Je suis maintenant capable de répondre àdavantage de questions. Je me sens plusimpliquée et aussi plus indépendante. Je me suis également rendue compte quefaire fonctionner l’association avec sérieuxest compliqué et que cela demande uneorganisation très pointue.

Quel a été son impact sur le réseau bénévole? Quand on rencontre les équipes bénévolespour leur présenter une petite conférence,elles sont ravies! Tous les bénévoles disentqu’ils apprennent plein de choses. Ils voientà quoi servent l’argent et les actions menées.C’est plus clair et ça redonne la pêche! Par ailleurs, lors de la formation ou lors desrestitutions, j’ai été en contact avec des

bénévoles d’autres départements. Au quo-tidien, nous sommes isolés et lors des ren-contres entre bénévoles au niveau nationalnous avons peu de temps pour échanger. Làon a pu discuter de façon plus approfondiesur les actions menées par chacun. �

pour témoigner concrètement du travaileffectué sur place et de la situation actuelledans les pays du Sud.»

Une motivation renforcéeGérard Neveu, autre bénévole de l’équipe,a aussi contacté Radio Bleue Mayenne, quidiffuse tous les lundis une émission de12 h 30 à 13h permettant aux associationsde se présenter et d’exposer le travaileffectué dans le département. L’occasionune nouvelle fois pour Martine de partagerson expérience sur la situation de l’éduca-tion dans cette région, « l’une des pluspauvres du Togo, et (où) les problèmes descolarité sont très importants».Rentrée du Togo avec une motivation debénévole renforcée grâce à la prise de

Témoigner ici de ce que l’on a appris là-bas…

Partie avec sept autres bénévoles en formation sur le programmedes Savanes, au nord du Togo en juin 2003, Martine Wiart,

bénévole de Mayenne, a pendant six jours étudié les actions menéesavec les communautés dans le cadre de l’éducation non formelle.

Vie associative

conscience des difficultés de la popula-tion locale et des efforts fournis pour s’ensortir, Martine espère ainsi faire découvrirAide et Action aux Mayennais… et trouverplus de parrains, marraines et pourquoipas des acteurs locaux qui se joindraientà l’équipe bénévole pour de futuresactions en Mayenne. �

Françoise Nez, déléguée de l’équipe bénévole du Loiret, a participé à la formation terrain qui a eu lieu en Guinée en décembre 2002.

L’une des écoles visitées a proposé aux stagiaires

de planter un arbre pourmarquer leur passage.

L’une des écoles visitées a proposé aux stagiaires

de planter un arbre pourmarquer leur passage.

Interview accordée par Françoise Nez à la télévision guinéenne.

Interview accordée par Françoise Nez à la télévision guinéenne.

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Aix-en-Provence (13) - Journée portes ouvertes sur «Les droits de l’enfant » en partenariat avec d’autres associations le 3 avril. Contact Mme Gaillat-Reynaud 04 42 26 92 17

Courcouronnes (91) - Festival des musiques vivantes le 15 mai. Contact Mme Duong 01 60 75 44 58

Bretagne -Vous êtes un artiste breton? Participez à l’opération Artistes Solidaires. L’exposition et la ventede vos œuvres serviront à sensibiliser sur le droit à l’Éducation pour tous et à soutenir une microréalisation.Contact M. Hardy 02 99 51 14 71

Randonnées solidaires pour les parrains et leurs amis : Fresne-Camilly (14) - Le 25 avril. Contact Mme Leblond 02 31 08 01 97Collias (30) - Le 18 avril, avec une animation sur la faune et la flore. Contact M. Bony 04 66 26 62 06Basse-Goulaine (44) - Le 18 avril au complexe sportifla Croix des Tailles avec exposition sur des programmesd’Aide et Action. Contact Mme Thibaud 02 40 03 58 12

Bègle (33) - Actions Jeunesse: 400 collégiens marchent pour le droit à l’Éducation pour tous le 3 avril de 9 h à 15 h dans le parc Mussonville. Contact Mme Marez 05 56 67 02 75

Agenda de l’action bénévole

Si l’organisation d’une marche parrai-née demande beaucoup de temps et

d’énergie aux bénévoles, les résultats

sont à la hauteur de l’investissement,tant du point de vue de la collecte que

de celui de la sensibilisa-tion. La Réunion nous en a

encore donné l’exempleen novembre dernier.Sur plusieurs mois, les béné-

voles ont rencontré les élè-ves de sixième et cinquièmedu collège de Bois de NèflesSainte-Clotilde pour les sen-

sibiliser à la situation de l’édu-

cation à Madagascar et les inviter à semobiliser avec Aide et Action pour réha-biliter l’école primaire d’Ambohitri-manjaka. Pour cela, chaque jeune devaittrouver dans son entourage des spon-sors s’engageant à faire un don pourchaque kilomètre parcouru. Obtenircette promesse est une occasion de sen-sibiliser les personnes sur la cause del’Éducation pour tous et de faireconnaître l’association.

Le jour J, 420 collégiens ont répon-du présents et leur marche a permisde réunir 12600 euros. Ce succèsn’est pas passé inaperçu puisque5 articles de journaux et maga-zines sont parus à cette occasion.Bravo à tous !

Près de chez vous

La bonne humeur, la grande forme et la curiosité des collégiens ont fait le succès de cette marche parrainée.

Nouvelles équipes : en moins d’un an, que de chemin parcouru!

Pour entrer en relation avec André Schaeffer,délégué départemental du Haut-Rhin, merci d’utiliser

l’adresse suivante : [email protected] de le contacter par téléphone au 03 89 07 00 08.

Les équipes bénévolesd’Angers et de Toulouse

fêtent tout juste leur pre-mier anniversaire et déjàleur dynamisme apporte unréel soutien et une nouvellenotoriété à l’associationdans leur région.Les bénévoles ont pris letemps de se connaître et dedécouvrir les motivationsde chacun. Rapidement, les

idées ont fusé et petit àpetit elles se sont concréti-sées. Les équipes ont choisiles actions les plus réali-sables et se sont répartiesles tâches en respectantles disponibilités des unset des autres.Et ça a marché ! Les actionsmenées à bien sont nom-breuses et variées : sensi-bilisation dans des écolesprimaires et une grandeécole de commerce, forumdes associations sur la placedu Capitole, rencontre desparrains, émissions sur uneradio et une télévision loca-les, permanence mensuelledans un cinéma d’art etd’essai, mobilisation d’unetroupe de théâtre pourune soirée au profit del’association… Toutes ontdonné des résultats positifsdont celui de recruter denouveaux bénévoles prêts àleur tour à donner du tempspour le droit à l’Éducationpour tous !

Succès pour la journée parrains des Toulousains avec 130 parrains attentifs et 30 enfants bien occupés !

Les bénévoles de la Réunion mobilisent des collégiens !

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Mobilisez vos proches et soyezambassadeur de l’éducation

L’accès à une éducation de qualité et pour tous n’est pas une utopieScolariser les filles, réintégrer les enfants travailleurs dans unsystème éducatif, organiser des formations professionnellespour jeunes adultes, former des professeurs aux méthodes depédagogie active, alphabétiser des adultes… cette Éducationpour tous est possible… Nous y croyons tous !

Et c’est parce que nous croyons tous ensemble que l’éducationest un droit fondamental et inaliénable, qu’elle est le premierlevier d’un développement durable et qu’elle permet de renfor-cer la paix et la démocratie, que nous nous engageons pourdéfendre cette cause de l’Éducation pour tous.

Vous avez choisi Aide et Action pour sa mission, pour sonaction sur le terrain, pour ses valeurs, pour sa rigueur. Vousvous êtes engagés aux côtés d’Aide et Action pour que votreaction soit toujours plus efficace. Là-bas, grâce à votre géné-rosité, nous développons une vraie démarche impliquanttous les acteurs au niveau local et national pour faciliter l’accèsà une éducation de qualité et permettre aux communautés dese développer. Ici aussi, vous pouvez agir en sensibilisantvotre entourage à votre engagement, en devenant le porte-parole du droit à l’éducation, du droit à un avenir meilleurpour tous les enfants.

Votre parrainage est un acte de solidarité fortEn parrainant la scolarité d’un enfant ou un projet éducatif avecAide et Action, vous aidez concrètement des enfants à grandir

et à s’épanouir. En agissant ici, vous permettez à d’autresenfants d’apprendre à lire, à écrire, à compter, à mieux connaîtreleur environnement…

Avec votre soutien, nous intervenons auprès des exclus del’éducation en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Inde et en Haïti.Comme vous le savez, il y a encore beaucoup à faire que ce soitdans les 17 pays d’intervention dans lesquels nous travaillonsaujourd’hui, ou ailleurs où les besoins sont tout aussi criants. Lavolonté d’étendre une éducation de qualité pour tous nousimpose de développer de nouvelles zones d’interventioncomme le Vietnam en 2004. Aide et Action ne peut réaliser samission sans votre soutien et votre engagement.

Communiquez votre engagement à vos prochesUne nouvelle fois, l’association et les communautés avec les-quelles nous agissons ont besoin de vous, de votre capacité àmobiliser vos proches.Ensemble, construisons donc notre avenir en gagnant d’autresparrains à la cause de l’éducation. Communiquez votre engagementà vos proches pour qu’eux aussi puissent soutenir l’éducation.

L’éducation n’est pas l’affaire de quelques-uns mais l’affaire de tous !Ensemble, faisons grandir l’association

et reculer le nombre des exclus de l’éducation.

Comment mobiliser vos proches :

Inscrivez les noms de trois de vos amis que vous souhaitezmobiliser sur les coupons ci-contre. N’oubliez pas d’écrirevotre nom en bas de chaque coupon. Détachez le ou les coupons et renvoyez-les chez Aide et Action à l’adresse suivante : Ambassadeur de l’éducation, Aide et Action, 53, bd de Charonne, 75545 Paris Cedex 11.Nous leur enverrons par la suite votre coupon, accompagnéd’une documentation sur l’association et un bulletin de soutien.Vous pouvez aussi remettre le magazine à l’un de vos proches pour qu’il partage d’autres informations sur le développement de l’éducation.

Vous le savez, 104 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, enfants desrues, enfants travailleurs, enfants handicapés,enfants exploités ou tout simplement défavorisés. Sans éducation leurs chances sont faibles de sortir un jour de la pauvreté et de pouvoir contribuer au développement de leur pays et de leur communauté.

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Coupons à détacher et à renvoyer à : Ambassadeur de l’éducation, Aide et Action, 53, bd de Charonne, 75545 Paris Cedex 11. Vous pouvez également faxer la page au 01 55 25 70 29.

Tu entends depuis quelques années que l’éducationest un droit pour chacun. Pourtant, aujourd’hui, 104 millions d’enfants sont encoreprivés d’éducation… Comme tu le vois, il y a beaucoupà faire. Tu sais que je défends la cause de l’éducationaux côtés d’Aide et Action avec qui je parraine. Le parrainage est ma manière d’être solidaire enversles populations exclues de l’éducation. Il est un lienqui me permet de militer pour le droit à une éducationde qualité et pour tous. Nous devons être plus

nombreux à engager ce combat. En parrainant, tu participeras au développement des peuples par l’accès à l’éducation. La défense de ce droit estd’une importance majeure pour l’avenir de l’humanité.Ça te concerne, ça nous concerne tous !Je te fais parvenir ce mot avec une documentationcomplète sur l’association, en espérant que, commemoi, tu te mobiliseras pour le droit à l’éducation.

Bien à toi, ton ami(e)

Cher(e) ...................................................................................................(inscrivez le nom de votre ami)

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Merci d’inscrire le nom et l’adresse complète de votre ami ici…

Nom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I Prénom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Adresse : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Code postal : I_i_i_i_i_I Ville : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Tu entends depuis quelques années que l’éducationest un droit pour chacun. Pourtant, aujourd’hui, 104 millions d’enfants sont encoreprivés d’éducation… Comme tu le vois, il y a beaucoupà faire. Tu sais que je défends la cause de l’éducationaux côtés d’Aide et Action avec qui je parraine. Le parrainage est ma manière d’être solidaire enversles populations exclues de l’éducation. Il est un lienqui me permet de militer pour le droit à une éducationde qualité et pour tous. Nous devons être plus

nombreux à engager ce combat. En parrainant, tu participeras au développement des peuples par l’accès à l’éducation. La défense de ce droit estd’une importance majeure pour l’avenir de l’humanité.Ça te concerne, ça nous concerne tous !Je te fais parvenir ce mot avec une documentationcomplète sur l’association, en espérant que, commemoi, tu te mobiliseras pour le droit à l’éducation.

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Nom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I Prénom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Adresse : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Code postal : I_i_i_i_i_I Ville : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Tu entends depuis quelques années que l’éducationest un droit pour chacun. Pourtant, aujourd’hui, 104 millions d’enfants sont encoreprivés d’éducation… Comme tu le vois, il y a beaucoupà faire. Tu sais que je défends la cause de l’éducationaux côtés d’Aide et Action avec qui je parraine. Le parrainage est ma manière d’être solidaire enversles populations exclues de l’éducation. Il est un lienqui me permet de militer pour le droit à une éducationde qualité et pour tous. Nous devons être plus

nombreux à engager ce combat. En parrainant, tu participeras au développement des peuples par l’accès à l’éducation. La défense de ce droit estd’une importance majeure pour l’avenir de l’humanité.Ça te concerne, ça nous concerne tous !Je te fais parvenir ce mot avec une documentationcomplète sur l’association, en espérant que, commemoi, tu te mobiliseras pour le droit à l’éducation.

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Nom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I Prénom: I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Adresse : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Code postal : I_i_i_i_i_I Ville : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Photo : K. Gougerot

Photo : Aide et Action

Photo : N. Plante

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Actu

Haïti : pour un avenir dans la paix

La crise sociopolitique en Haïti s’est enflammée ces derniers mois. L’insécurité s’est installée dans les villes et les conditions humanitaires se sont dégradées de manière alarmante.

Aide et Action déclare sa solidarité avec le peuple haïtien et réaffirme que l’éducation est un facteurclé de recul de la pauvreté et de maintien de la paix.

Haïti est, depuis quelques semaines, lascène de violences incessantes. Depuisles élections municipales et législatives demai 2000, le pays traverse une intermina-ble crise sociale et politique qui a abouti àla démission du gouvernement d’Aristidesuite à des affrontements armés. Lesconséquences de cette crise sociopoli-tique, si elles sont encore difficiles à esti-mer, sont alarmantes pour les populations.Le groupe le plus vulnérable est celui desfemmes et des enfants confrontés à desmanques de soins, d’hygiène, d’eau, denourriture et d’éducation.Cette actualité dramatique ouvre de nou-veau la « boîte noire » des causes réellesde l’instabilité chronique d’Haïti… Ellevient nous rappeler que la lutte contre lapauvreté ne devrait pas pouvoir secontenter de mesures compensatoireset réparatrices. Les conditions d’accèsdes « laissés pour compte » aux droitssociaux les plus élémentaires, leurs pos-sibilités de participer aux activités éco-nomiques sources de richesses, leurdroit à l’éducation, levier du développe-ment… sont plus que jamais les moyensincontournables de lutte contre la pau-vreté et la violence.En attendant le rétablissement d’unesituation plus stable, Aide et Action, tou-

jours solidairement présente en Haïti,met en œuvre un programme minimal desoutien à l’éducation.

Aide et Action solidaire avec le peuple haïtienÀ Dessalines, où nous travaillons en par-tenariat avec Pays de Savoie Solidaires etsur le département des Nippes où nousintervenons directement, un travail avec

les communautés se poursuit. Sensibilisa-tion, diagnostic, identification de projetséducatifs, continuent de mobiliser autourdes questions liées à l’éducation et per-mettent de ne pas casser la dynamiquecréée au sein des communautés. Dans les Cahos et Marigot, où nous agis-sons en partenariat, l’insécurité a conduitnotre partenaire Inter Aide à ralentir lesactivités et à rapatrier ses intervenants.Aide et Action réaffirme son intentiond’intensifier ses actions dans cette régionavec la volonté de développer les compé-tences haïtiennes pour que des ONG loca-les puissent accompagner l’avenir de leurpays et faire de l’éducation un vrai vecteurde changement. Tirant leçon de cette situa-tion de conflit, nous envisageons d’ores etdéjà d’intégrer l’éducation à la paix et à lacitoyenneté comme l’un des axes impor-tants de nos programmes. À l’heure où nous écrivons ces lignes, lasituation en Haïti a peut être déjà évolué.Nous vous tiendrons informés des reprisesde nos actions dans les prochains numéroset sur notre site www.aide-et-action.org

Dans la perspective de reconstruction d’Haïti, Aide et Action :• réaffirme que l’éducation est un facteur clé du recul de la pauvreté et un puissantlevier du développement.• recommande que l’éducation soit considérée comme l’un des enjeux prioritairespour le développement de l’équilibre de la société haïtienne. Le gouvernement,avec l’appui de la communauté internationale, doit engager des efforts considérablespour définir, avec tous les acteurs concernés, des stratégies éducatives cohérenteset mobiliser des ressources financières significatives pour leur mise en œuvre.• s’engage sur le principe que l’éducation doit être un droit pour tous. • recommande de renforcer le dispositif de lutte contre la pauvreté afin de répondreaux autres besoins fondamentaux économiques et sociaux.• réaffirme la nécessité d’accompagner le développement de compétences haïtien-nes à tous les niveaux, qui garantira une prise en main de l’avenir de ce pays et deleur engagement dans la lutte pour une vraie démocratie.

Certaines denrées de première nécessité viennent à manquer.Certaines denrées de première nécessité viennent à manquer.

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«Dorénavant, tout accord, toute conven-tion mondiale nécessitera un mini-mum de consensus de la société

civile mondiale pour réellement existeret s’appliquer. » Cet extrait paru dans lemagazine Le Courrier de la planète (1), nousdonne le ton et pose clairement le nouveau

rôle et les nouvelles responsabilités desONG. Depuis une dizaine d’années, lesOrganisations non gouvernementales sontdevenues « partenaires » des États dansles négociations et réflexions sur la plu-part des domaines politiques. Aupara-vant, les institutions publiques étaient

réticentes à engager le dialogue, les orga-nisations n’étaient perçues que commedes exécutants de leurs politiques ou aumieux comme des « expérimentateurs »de projets à petite échelle. Aujourd’hui,les gouvernements les consultent, ellessont influentes. Ceux-ci ont réalisé qu’au

Rôle et influence des ONGauprès des politiques

Les Organisations non gouvernementales (ONG) peuvent être dotées de plusieurs mandats.On les connaît sur « le terrain» et comme « leader d’opinion » pour les causes qu’elles défendent.

Depuis quelques années, elles ont gagné la reconnaissance des institutions publiques auprès desquelles elles ont accédé à un nouveau rôle : partenaires politiques des États

et des organisations internationales. Une opportunité inégalée de faire entendre la voix de la société civile et de faire changer les choses d’en haut !

Perspectives

Forum social de Mumbai - Inde - janvier 2004Les forums internationaux sont des événements majeurs qui permettent d'amorcer de nouvelles réflexions pour les ONG.Ph

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sein de ces organisations, il existait unevéritable expertise potentiellement por-teuse d’innovation politique. « L’essor dela société civile organisée est la meilleurechose qu’on ait connue ces dernièresannées », témoigne Rubens Ricupero,secrétaire général de la Conférence desNations unies pour le commerce et ledéveloppement (CNUCED), exprimantainsi cette reconnaissance des sphèrespolitiques pour le travail des ONG.Pour mettre en pratique cette volontéd’influencer les États et obtenir l’applica-tion des propositions qu’elles formulent,les ONG traditionnellement tournéesvers le « terrain » développent souventdes actions de plaidoyer. Ainsi, HandicapInternational a initié en 1992 une campa-gne contre les mines antipersonnelles.Aujourd’hui, cette campagne regroupeplus de 1400 organisations originaires de91 pays. Prix Nobel de la paix en 1997, lacampagne a contribué à d’extraordinai-res avancées en moins de six ans.L’alliance entre les ONG et les diploma-tes a fait merveille : en décembre 1997,123 pays ont signé le traité d’Ottawa por-tant sur l’interdiction de l’emploi, dustockage, de la production et du transfertdes mines antipersonnelles et sur leurdestruction. Un succès qui illustre unecollaboration efficace entre institutionspubliques et membres de la société civile.

L’éducation comme prioritéDans le domaine de l’éducation, cettemême évolution est à l’œuvre. L’éduca-tion est sortie du champ technique pourentrer dans un champ politique qui inté-resse et concerne chaque citoyen. Cons-cientes que l’éducation n’est pas un pri-vilège puisqu’elle est à la base de laconstruction et du développement detoute société, les ONG revendiquentl’éducation comme un droit humain fon-damental. Elles s’organisent pour mobi-liser la société civile pour faire respecter

le droit à l’Éducation pour tous. ONG etsyndicats d’enseignants se sont retrou-vés par exemple, pour faire naître laCampagne mondiale pour l’éducation(CME) (cf. encadré). La CME organise,depuis sa création, des actions mobili-satrices à grande échelle pour rappeleraux gouvernements leurs engagements.En 2003, elle a lancé la plus grande leçonsimultanée du monde qui avait pourthème l’éducation des filles. Au mêmemoment, 1,8 millions d’élèves s’étaientmobilisés dans plus de 150 pays. Cetteinitiative a reçu une attention au plushaut niveau. Kofi Annan, secrétaire géné-ral des Nations unies, a lui-même parti-cipé à la leçon tenue au siège des Nationsunies à New York. Soutenant fermementcette campagne, il a parlé « d’une leçon

inoubliable pour le monde ». D’autrespersonnalités du monde politique étaientprésentes, comme en Sierra Leone où leprésident Ahmed Tejan Kabbah a dispenséla leçon dans le stade national du pays. Il aannoncé qu’à partir de 2004, toutes lesfilles issues des régions Nord et Est dupays, les plus désavantagées en termed’éducation, auraient droit à une éduca-tion de base gratuite. Cette campagnepour l’éducation tient donc ses promes-ses puisque des décideurs politiquessont mobilisés et participent aux événe-ments… La société civile se fait entendre!

Aide et Action partenaire Les ONG prennent de l’importance. Ellessont devenues des partenaires consultésau sein des processus de décision. Aide et Action s’inscrit totalement dans cettemouvance d’ONG qui travaillent en parte-nariat avec les gouvernements et les orga-nisations internationales. L’association etses partenaires sont amenés à s’inscriredans une démarche d’influence favorisantet soutenant les changements à long termeen matière de politique éducative. Au

Lors du Forum mondial de l’éducation à Dakar en 2000,les gouvernements se sont engagés à parvenir à une Éducation pour tous d’ici 2015.

L’opération «La plus grandeleçon du monde», lancée parla Campagne mondiale pourl’éducation, aura rassemblé 1,8 millions d’élèves à travers le monde.

« (…) ONG: nous ne pouvons pasgagner la bataille… sans votre expertise,votre énergie et vos compétences à l’action.» Kofi Annan

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Cambodge, par exemple, le SIPAR (parte-naire) intervient pour favoriser la lecture eta mis en place 54 bibliothèques dans desécoles non formelles. En lien avec les auto-rités éducatives nationales et locales, leSIPAR intervenait en opérateur direct. C’esten 2001 qu’Aide et Action a rejoint ce pro-gramme en finançant une évaluation qui adémontré l’impact très positif des biblio-thèques sur la qualité de l’éducation.Forts de ces constatations et de la réussitede ce programme, les deux partenaires sesont positionnés non plus en opérateursdirects mais en appuis-conseils auprès desautorités éducatives locales. Cette phased’institutionnalisation a démarré dans laprovince de Kratié (à la frontière du Vietnamet du Cambodge) et c’est en novembre 2003que M. Nath Bunroeun, directeur de la for-mation et secrétaire national de l’Éducationpour tous pour le Cambodge, a encouragéle développement des bibliothèques surl’ensemble du territoire national.

La Campagne mondiale pour l’éduca-tion (CME) est une large alliance d’ONGet de syndicats d’enseignants détermi-nés à ce que les objectifs d’Éducationpour tous soient atteints. Le réseaureprésente des organisations activesdans de nombreux pays ainsi que desdizaines de réseaux régionaux et natio-naux d’ONG.

>> Des objectifs communsEn 1990 à Jomtien en Thaïlande, 155 Étatsse sont engagés à rendre l’éducationaccessible à tous. Or, cet engagementn’a pas été respecté. Lors du forum del’éducation à Dakar en l’an 2000, cesÉtats se sont de nouveau engagés àatteindre cet objectif d’ici l’an 2015.Encore de nos jours, 125 millions d’en-fants voient leur droit à l’éducationbafoué quotidiennement et 870 millionsde personnes sont analphabètes.

>> Face à ces constatsLa Campagne mondiale pour l’édu-cation vise à forcer les gouvernements àrespecter leurs engagements en mobi-lisant l’opinion publique. Cette campa-gne est menée avec la conviction trèsnette que l’accès de tous à l’éducationest un objectif réalisable.

>> Le plus grand lobby mondialDu 19 au 25 avril 2004, la CME organiseune action internationale de lobbymenée par les enfants pour les enfants.Par le biais de lettres, de témoignagesdes exclus de l’éducation, de photos etde rencontres directes, des centaines demilliers de jeunes pourront dire à leursélus ce qui doit être mis en œuvre pourque chaque enfant reçoive une éduca-tion de qualité. Ils seront rejoints pardes enseignants, des groupes commu-nautaires, des ONG, des personnalitéset des politiciens qui soutiennent ledroit à l’éducation.Les ONG et les syndicats d’enseignantscontinuent de se mobiliser autour de cegrand lobby mondial pour que lemonde entier puisse entendre, à l’unis-son, la voix de la société civile qui se batpour l’éducation universelle. Aide et Action s’associe à la Campagnemondiale pour l’éducation. Avec nosenfants, défendons la cause de l’éduca-tion. Laissons-les rappeler à nos diri-geants leurs engagements en envoyantla carte postale que vous trouverezdans le « flyer» inséré dans ce maga-zine. Nous espérons que nous feronstous ensemble de ce lobby le plusgrand de l’histoire.

Pour plus de renseignements : www.campaignforeducation.orgwww.aide-et-action.org ou contactez Aide et Action - Joël Bedos au 01 55 25 70 45.

Campagne mondiale pour l’éducation

Les ONG ont contribué de façon remarquable au développement de l’éducation dans de nombreux pays et elles se sont maintenant associées à une campagne mondiale pour

l’éducation. Aujourd’hui, je m’adresse à l’ensemble des ONG : nous ne pouvons pasgagner la bataille… sans votre expertise, votre énergie et vos compétences à l’action.

Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, avril 2000.

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ONG et influence: le SIPAR a permis le développement de bibliothèquessur l’ensemble du Cambodge.

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Ne plus intervenir en tant qu’opérateurdirect permet de ne pas être en substitu-tion avec l’État mais de bien laisser lesresponsables gérer eux-mêmes les choixdes projets, l’implantation, la construction,etc. Martin Pericard, responsable Asie duSud-Est d’Aide et Action, insiste sur cetteposition de non-substitution : «Le SIPAR,comme Aide et Action, considère qu’ilrevient à l’État de mener les politiques auniveau national et que le rôle des ONGest d’être dans une posture de critiquepositive et de proposition concrète etinnovante. C’est cette volonté affirmée parle SIPAR depuis plus de dix ans de nepas jouer la carte de la substitution quipermet l’institutionnalisation du projet“bibliothèque” sur l’ensemble du terri-toire cambodgien.»

Un rôle de conseilD’autres programmes et notamment celuide la Guinée sont aujourd’hui positionnéscomme un appui-conseil fort auprès desgouvernements. L’État guinéen reconnaîtofficiellement Aide et Action comme uneforce de proposition spécialisée dans ledomaine de l’éducation. Plusieurs innova-tions auront valu cette reconnaissance etnotamment celle concernant les «gouver-nements scolaires». Depuis 1996, l’expé-rience s’est développée dans toutes leszones d’intervention en Guinée. Le gouverne-ment scolaire est une forme d’organisationqui favorise la participation des élèvesdans la gestion de l’école au travers d’unjeu de rôle aux couleurs démocratiques.Des élections sont organisées parmi lesélèves afin d’élire le Premier ministre etles ministres respectifs de la Santé et del’Hygiène, de l’Équipement et des Four-nitures, des Arts, Sports et Culture, etc. Lesélèves prennent très au sérieux leur mandat

et, élus pour l’année scolaire, ils sontresponsables de ce qui se passe au sein del’établissement. À Ley Leggel (préfecturede Télimélé), le gouvernement scolairepossède à son actif plusieurs réalisations.Par exemple, grâce au ministre de la Santé,chargé de contrôler les latrines et la cour,

les règles d’hygiène sont respectées ausein de l’école. Les résultats sont concretset les gouvernements scolaires ont eu untel impact positif sur le fonctionnementdes établissements que le gouvernementguinéen a décidé sa généralisation auniveau national.Cependant, si Aide et Action s’engagedans un dialogue direct avec l’État, ellesait que son rôle est avant tout de favo-riser les liens directs entre les commu-nautés et leurs représentants. MoctarDiallo, le responsable influence du pro-gramme en Guinée souligne que « notrerôle est aussi de donner aux communau-tés les capacités de négocier l’éducationet l’avenir de leurs enfants auprès desgouvernements. Aide et Action doit êtreun appui pour leur permettre de mieuxargumenter les propositions qu’ils fontauprès des autorités. »

Une consultation qui se généraliseDepuis quelques années, les ONG sontperçues par les gouvernements et lesorganisations internationales comme devéritables expertes dans leurs domainesd’intervention. Reconnues, elles sont désor-mais consultées lors de négociationsnationales comme internationales. Néanmoins, cette généralisation du dialo-gue entre décideurs politiques et ONGest à relativiser. Depuis quelques années,des doutes commencent à émerger sur la

Essai de définition: la société civile

Qu’est ce que la société civile? Qui la compose? Le concept de société civile s’enracine très loin dansl’Histoire puisqu’Aristote a été le premier à en parler. Il a connu des définitions diverses au cours du tempset le flou qui entoure ce concept lui permet d’être revendiqué par de nombreuses entités. Dissidents despays soumis à une dictature d’État parti, formations politiques, alter mondialistes qui appellent à larescousse un État rénové et renforcé dans leur lutte contre le libéralisme… tous se revendiquent de lasociété civile. La société civile est donc un concept «auberge espagnole» qui renvoie non pas à un contenuconsensuel mais à l’usage idéologique et politique que veulent en faire ceux qui l’utilisent. Ce qui est cer-tain c’est qu’il se définit davantage par ce à quoi il s’oppose (l’État, le marché) et qu’à ce titre il est insé-parable de la réflexion sur le rôle de l’État et pour certains sur celui du marché.

La spécificité des ONG au sein de la société civile

Selon Philippe Ryfman, «Les ONG sont relativement conscientes qu’une addition de microprojets nefait pas le développement et ne change pas l’ordre du monde. Fondamentalement, une ONG c’est uneorganisation de citoyens, par conséquent elle estime avoir une position à prendre sur un certain nombrede grands problèmes mondiaux de manière à faire bouger, à faire évoluer les choses, plus globalementà changer l’ordre du monde. C’est une responsabilité citoyenne sur des enjeux globaux, que les ONGmettent en avant. Elles ont ainsi une responsabilité d’interpellation permanente auprès des gouverne-ments et des instances, sur l’ensemble des rapports Nord/Sud (1).»

(1) Philippe Ryfman, «La transformation des ONG dans la société civile internationale», in Les Cahiersde la solidarité, CRID, octobre 2002, p. 13-17.

Gouvernement scolaire : le Premierministre rédige le compte-rendu du Conseil des ministres, placés

autour de lui.

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sincérité de cette ouverture. Malgré lespromesses répétées, les nombreusesconsultations et les forums internatio-naux, les propositions des ONG sontrégulièrement remisées « au placard ».Naturellement tournées vers le terrain,les ONG peuvent manquer d’expérienceet de savoir-faire dans le dialogue avecles politiques. Cette activité nécessiteune expertise solide et qui fait défaut ànombre d’ONG.On assiste aussi à une tendance générali-sée à la «récupération». Les États peuventse servir du « label ONG » pour légitimer

des décisions qui ont finalement étéprises sans véritablement écouter la voixde la société civile. Certains États etinstitutions n’hésitent pas à recourir àdes associations « dociles », souvent trèsdépendantes des financements publics,pour faire valider leurs décisions. Lascène politique internationale peut réuniralors des organisations aux intérêts etéthiques très divers qui se réclamenttoutes de la « société civile » : attentionà la confusion !Malgré les limites du dialogue entre États,organisations internationales et ONG, les

résultats montrent qu’il est importantpour ces dernières d’agir au niveau insti-tutionnel. Les ONG ont conscience de leurrôle politique mais restent prudentes etgardent leurs distances avec les sphèrespoliticiennes. La plupart d’entre elles nese lancent pas dans le champ politique demanière imprudente sans oublier leur« légitimité» terrain. �

(1) Bulletin d’information de l’ONG SOLAGRAL(Solidarités agricoles et alimentaires), Le Courrier dela planète est une revue bi-mensuelle traitant «dedéveloppement, d’environnement et des défis d’unmonde solidaire ».

Aide et Action met l’éducation au centre des débatsPour la première fois, une délégation de plusieurs partenaires etreprésentants des équipes françaises, africaines et indiennes d’Aideet Action ont participé au dernier Forum social mondial à Mumbaiet ont organisé l’atelier : «Pertinence du modèle éducatif occiden-tal dans les pays en développement». Le thème de la pertinencedes systèmes éducatifs actuels et leurs capacités à répondre auxbesoins des communautés a été au cœur des débats, autour desquestions touchant à : l’impact de la mondialisation dans le champde l’éducation ; l’évaluation critique de l’Éducation pour tous ; lespratiques innovantes mises en œuvre dans divers contextes. Pour Aide et Action, le FSM de Mumbai est l’occasion de faireentendre sur une scène sociale mondiale devenue incontour-nable la voix de ceux qui œuvrent sur le terrain avec l’ambi-tion qu’émerge une « alter éducation » pour les enfants despays en développement.

Forums internationaux : les rendez-vous de l’influenceCes dernières années ont vu la multiplication de forums inter-nationaux, zones de concentration de la société civile. Forumsocial européen, mondial, Sommet pour un autre monde (SPAM

- sommet alternatif au G8), etc.sont autant de lieux d’échanges,de réflexion et de remise en causepour les ONG. En règle générale,mouvements mondiaux et phéno-mène d’alter mondialisation sontdes événements majeurs qui per-mettent d’amorcer de nouvellesréflexions et des actions innovantespour les ONG. Ces regroupementscassent l’isolement des membresde la société civile et permettentde véhiculer les plaidoyers d’in-fluence et d’opinion envers lesPouvoirs publics.

Forum social mondial - Mumbai, Inde 16-21 janvier 2004

• ACTIONS LOCALES >>> Vie associative >>> Près de chez vous >>> • ACTU • WEEK-END DES ÉTATS GÉNÉRAUX 2004 • Perspectives >>> Rôle et influence des ONG auprès des politiques >>>• PAROLE DE… >>> La première école en terre Baiga >>> Témoignage d’une filleule devenue adulte >>>

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J’ai choisi de vous raconter ma visite auvillage de Teliya, dans la communautéBaiga, où vit mon filleul Rajwant, jeune gar-çon de 13 ans. Teliya est un hameau plusqu’un village, situé dans un coin très reculéau sud-est de l’Uttar Pradesh. Agrindus(l’ONG partenaire d’Aide et Action) y aconstruit une petite école primaire, fréquen-tée maintenant par près de 100 enfants(certains ne viennent pas tous les jours).Deux professeurs seulement y enseignentavec l’aide d’une aimable dame illet-trée, chargée d’assister les enseignants,de moucher, consoler les enfants et aussid’encourager les parents à envoyer leursenfants à l’école et plus particulièrementleur fille. Ce travail de sensibilisation estessentiel car c’est la toute première géné-ration de cette tribu qui va à l’école et lesparents, tous illettrés, ne comprennentpas encore très bien l’intérêt de savoir lireet écrire. Pourtant, la seule culture qu’ilsarrivent à vendre, les lentilles «œil depigeon», leur est achetée à un prix trèsdéfavorable et ils ne seraient pas tantexploités s’ils avaient plus d’expériencepar rapport au monde extérieur.

Des traditions conservéesLes premiers contacts, pour eux commepour moi, furent intimidants. Je m’étaishabillée en « indienne» pour essayer de

paraître un peu moins «exotique» à leursyeux. Une petite foule était là pour m’ac-cueillir. Les femmes en sari m’éblouissaientde mille couleurs et malgré la pauvreté,chacune d’elles semblait très coquette.Grâce aux personnes d’Agrindus qui tra-duisaient, nous avons pu longuement dia-loguer. J’ai appris beaucoup de choses surleur quotidien ainsi que sur l’école et sonfonctionnement. Le village n’a pas l’élec-tricité et pourtant, on voit non loin de làdes pylônes qui approvisionnent d’autresvillages alentour, plus riches… Les Baigaont très peu de contacts avec l’extérieur etvivent près de la nature. C’est aussi un peu-ple d’artistes puisque certains composent

leurs propres chansons. Nous avons eudroit à la sérénade d’un jeune homme de14 ans qui chantait alternativement avecsa voix de garçon, qu’il a bizarrementconservée pour la partie féminine etavec sa voix d’homme pour le reste. Ildivertissait tout le monde et ne se faisaitpas du tout prier !

Parrainer, c’est aider toute la communautéMon filleul, Rajwant, est le deuxièmeenfant lettré de tout le village. Sa grandesœur de 16 ans est illettrée. Il a six autresfrères et sœurs dont deux tout-petits alorsqu’un huitième est visiblement en route…

Parole de…

La première école en terre Baiga

Catherine Douxchamps est marraine, en Inde, de Rajwant. En décembredernier, elle s’est rendue dans son village et a fait la rencontre

de sa communauté… Retour sur des échanges riches en différences.

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Très proche de la nature, la communautéBaiga vit un peu recluse par rapport

aux villages alentour.

La première génération d’écoliers se retrouve sur les bancs de l’établissement

scolaire construit par Agrindus.

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La maman a l’air fatiguée et souffre sûre-ment de ces naissances trop rappro-chées. Je suis contente que mon parrai-nage ait pu soutenir son éducation maisje sais que l’argent que je verse sert aussipour ses camarades et sa communauté.C’est un principe important et par exem-ple, dans ce village, outre les bienfaitsapportés pour le fonctionnement de l’école, la contribution de plusieurs par-rains aura permis la construction d’unepompe à eau.Agrindus scolarise près de 9000 enfants.Ils emploient aussi deux médecins qui

visitent chaque village au moins deux foispar an. Les enfants qui partent en étudessecondaires continuent d’être suivis parAgrindus. C’est le cas de Rajwant et deuxde ses camarades, qui se rendent tous lesjours à vélo dans l’école gouvernementalede l’État voisin qui se trouve à 15 km! La visite de ce projet fut une révélationpour moi : cette école est complètementdifférente de celles que j’ai pu visiterdans le sud de l’Inde et à Delhi. Plus tou-chant aussi… Peut-être parce qu’ici, danscette région reculée, c’est vraiment ledébut de l’alphabétisation. �

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Mon cursus scolaireQuand en 1998, mon oncle a voulu me don-ner en mariage, ma mère s’y est opposée.J’avais alors 12 ans et c’est à ce moment dema vie que j’ai manifesté le besoin dem’inscrire à l’école. J’ai commencé mesétudes à l’école communautaire de basede Saré Coupé et au bout d’une annéescolaire, je savais lire et écrire en poular(dialecte sénégalais). Après un cycle dequatre ans, je suis maintenant alphabé-tisée aussi bien en poular qu’en français.Auparavant, je n’avais pas eu la chance defréquenter l’école gouvernementaleparce qu’elle était trop loin de notre vil-lage. Ma mère ne voulait pas que je parte.Je suis sa seule fille.

Ma formation de matroneEn 2001, l’idée de la case de santé estdevenue une réalité dans mon village. Le

personnel d’encadrement de cette casedevait être composé d’un homme et dedeux femmes. Quant le district sanitairede Kolda a voulu démarrer la formationdes matrones (personnes qui aident àl’accouchement), il a exigé une femmealphabétisée. Et il n’y avait que moi quiremplissais ce critère dans tout le vil-lage. C’est ainsi que j’ai suivi une forma-tion d’un an à la maternité du centre desanté de Kolda.

Ma place dans le villageMes activités de matrone ne sont pasencore effectives dans le village car leséquipements ne sont toujours pas aucomplet. Pour le moment, mon travail selimite à l’information et à la sensibilisa-tion des femmes sur les consultationsprénatales. J’assiste parfois des femmesqui accouchent au village. Mais je sens

que je vais rencontrer énormément deproblèmes quand il s’agira de s’occuperde femmes ayant l’âge de ma mère. Lorsde ma formation à Kolda, qui est uneville, je n’avais pas ce problème parceque là nous étions en équipe contraire-ment au village où je serai toute seule. Pour mes amies et mes parents, je suisune véritable rescapée. Contrairement àmes camarades, le fait d’avoir pu suivrecette formation en santé m’a permisd’améliorer et maintenir mon niveau.J’espère par la suite pouvoir évoluerdans ma profession.

Mon mariageActuellement, je pense plus à mon travailqu’au mariage. L’homme qui prétend selier à moi doit vraiment tenir compte demon activité professionnelle. Je veuxvivre de mon travail.

Témoignage d’unefilleule devenue adulte Adama Baldé est une jeune Sénégalaise de 24 ans. Elle est entrée à l’école à l’âge de 12 ans et elle nous raconte aujourd’hui sa vie, qui aurait été bien différente si elle n’avait pas appris à lire, à écrire et à compter.

L’association suit régulièrement les enfants, entre autres lorsqu’ils poursuivent des études secondaires.

L’association suit régulièrement les enfants, entre autres lorsqu’ils poursuivent des études secondaires.

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Oui, je m’engage pour l’avenir d’un enfant et sa communauté.Je souhaite parrainer : un enfant

un projet éducatif

Je joins un chèque de 20 € à l’ordre de Aide et Action, correspondant à mon premier mois de parrainage. Merci de m’adresser mon dossier complet de parrainage avec la photo de mon (ma) filleul(e).

Je ne peux pas parrainer pour l’instant, je fais un don de : 25 € 50 € 75 € Autre €

Je souhaite d’abord recevoir une documentation complète sur Aide et Action.

Mme Mlle M. Prénom : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I Nom : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Adresse : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Code Postal : I_i_i_i_i_I Ville : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

Tél. : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I E-mail : I_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_i_I

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Enfants des rues ou au travail, handicapés, exploités outout simplement défavorisés… Aujourd'hui encore dans lemonde, beaucoup trop d'enfants sont privés d'éducation.Quel est leur avenir ?

En parrainant la scolarité d'un enfant ou un projet éducatif avecAide et Action, vous pouvez aider concrètement des enfants àgrandir et à s'épanouir. Grâce à vous, ils apprendront à lire, à écrire,à compter, à mieux connaître leur environnement…

Vous soutiendrez la scolarisation des filles, la formation des maîtres,la construction et l'équipement d'écoles… Vous permettrez aussi àtoute une communauté de se développer : alphabétisation desadultes, structuration des associations de parents d'élèves et desgroupements féminins, développement d'activités génératrices derevenus. Bientôt, avec votre soutien, ce seront eux qui pourrontprendre en main l'éducation de leurs enfants.

À travers des correspondances régulières, des photos ou des dessins,vous allez découvrir ces femmes et ces hommes qui luttent chaquejour en Afrique, en Inde, en Asie du Sud-Est ou dans les Caraïbespour l'avenir de leurs enfants. Vous ouvrirez ainsi, pour vous et vos proches, une fenêtre sur unmonde riche de ses valeurs, de ses cultures et de sa diversité.

En rejoignant les 58 000 marraines, parrains et donateurs quiagissent aujourd'hui avec Aide et Action, vous savez que votreengagement est efficace.Aide et Action est la première association française de parrainagepour le développement de l'éducation. Apolitique et non confessionnelle,reconnue d’utilité publique, elle est la seule association à avoir reçudeux fois le prix Cristal de la transparence financière décernépar la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes.

L'éducation pour tous les enfants du monde est un devoirsolidaire… nous pouvons choisir de passer à côté ou de passerà l'action.

ELLE NE SAIT PAS ENCORECOMPTER, MAIS ELLE COMPTE DÉJÀ SUR NOUS.

ENGAGEONS-NOUSPOUR LEUR AVENIR.

Bon et chèque à renvoyer à : 53, bd de Charonne - 75545 Paris Cedex 11 - www.aide-et-action.org - 0811 001 003*

L’ÉDUCATION EST NOTRE COMBAT.

�*Coût d’un appel local

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