N°69 - AVRIL 2015 - GRATUIT - laficelle.comlaficelle.com/wp-content/uploads/2015/04/69.pdf · les...

16
N°69 - AVRIL 2015 - GRATUIT LA CONQUÊTE DE L’AIR LES BALLONS DES BROTTEAUX

Transcript of N°69 - AVRIL 2015 - GRATUIT - laficelle.comlaficelle.com/wp-content/uploads/2015/04/69.pdf · les...

N°69 - AVRIL 2015 - GRATUIT

LA CONQUÊTE DE L’AIR

LES BALLONSDES BROTTEAUX

La ficelle part à la conquête del'air avec la narration dupremier vol lyonnais de

l'aerostat des frères Montgolfier, en janvier 1784. Deux ballons,

« Le Flesselles » et « Le Gustave », s’élèvent dans leciel de Lyon, depuis les Brotteaux.En seconde partie, La ficelle plonge dans la Saône pour raconter les débuts du célèbrebateau-mouche.Bonne lecture !

Julie Bordet-Richard

La Ficelle Avril 2015 / Page 3

Directrice de la publication Julie Bordet-Richard (06 14 03 75 34)

Rédaction : Julie Bordet-Richard (09 53 16 34 19)Josette Bordet (04 78 28 16 58)

Publicité [email protected] Ficelle. 94 bd de la Croix-Rousse69001 Lyon Tél. 04 78 28 16 [email protected]

Impression : IPS (Reyrieux -01)Edité à 15 000 exemplaires

Distribution : Société Goliath, Lyon 1er

La ficelle SARLCapital : 8000 euros. Siège social :94 boulevard de la Croix-Rousse69001 Lyon. Objet social : éditionde publications de presse et desites InternetGérant : A. Bordet. RCS : 503 200 487 RCS LYONISSN 2111-8914

Toute reproduction ou représentationintégrale ou partielle par quelquesprocédés que ce soit, des pages et despublicités publiées dans la présentepublication, faite sans autorisation del'éditeur est illicite et constitue unecontrefaçon.

Retrouvez La ficelle en téléchargement sur

www.laficelle.com

Les lieux de dépôt du journal figurent sur www.laficelle.com

PAPIER 100%RECYCLÉ

ÉditoN°69 - Avril 2015 Sommaire

Les gone du moisLa conquête del’air : les ballonsdes Brotteaux

La ficelle démêleBateau-mouche :naissancelyonnaise

En imagesLyon d’autrefois

Les rendez-vous de La ficelleL’agenda d’avril

Les lieux où trouver La ficelle

Le journal ne vit que par ses annonceurs, en lesprivilégiant lors de vos achats, vous aiderez La ficelle.

Les gones du mois

« Elle est donc venue cette époque sublime de l’industriehumaine qui place notre siècle au-dessus des autressiècles ; c’est d’aujourd’hui que la route de l’air estouverte au génie de l’homme, et il pourra la parcourir àson gré ; porté sur les ailes du vent, il gagnera lesoiseaux de vitesse ; il se transportera avec célérité dansles contrées les plus éloignées et les peuples desextrémités de la terre seront enfin réunis ».

LES FRÈRESMONTGOLFIER

Une vison utopique, mais une belle histoire.

Nous sommes en 1783, un peuavant la Révolution Française. Lesfrères Montgolfier vont entamer la

conquête de l’air pour la première foisdans l’histoire de l’humanité. Etienne et Joseph, dans la papeterie fami-liale à Annonay, ont toujours eu des dé-sirs aériens. Dès leur adolescence ils rêventd’emprisonner les nuages pour voyageravec eux. L’air les fascine. Une chemise quisèche au-dessus du feu, qui se gonfle ets’envole, les persuade de la possibilité devoler. Il suffit d’utiliser un gaz plus légerque l’air. Ils s’accrochent à l’idée, cherchent,tâtonnent, construisent des sacs remplisde gaz, de fumée, de vapeur. Ils vont d’ex-périences en expériences. Ballons en pa-pier, ballons en toile, qui s’envolentd’abord dans la cuisine, puis dans le jar-din et dans le ciel d’Annonay. Les vols sesuccèdent, le choix des matériaux évolue.Les machines sont faites avec de la toile decoton ou de soie, quelquefois montée surune carcasse de bois ou de fil de fer. Unegrande quantité de fuseaux ou bandes,cousus en méridien, en double épaisseurqui emprisonne du papier froissé collé surtoute la surface pour garder la chaleur.Chacun est d’accord sur l’utilisation d’unfoyer attenant, pour fournir au fur et à me-sure la quantité d’air chaud nécessaire à

la durée du vol. L’air employé est produitpar l’embrasement de la paille sur laquelleon répand des substances huileuses tellesque la laine, en l’éparpillant pour qu’elles’enflamme très promptement et ne pro-duise pas trop de fumée. Il s’agit mainte-nant de concevoir la position du ré-chaud pour ne pas enflammer les toiles etd’envisager le stockage du combustible.Les expériences font grand bruit. Le roiLouis XVI s’y intéresse et assiste au pre-mier vol depuis le parc du château de Ver-sailles. Un canard, un mouton et un coqsont les premiers passagers. Malgréquelques déboires de déchirure dus à lapluie et au vent, le vol s’effectue avec suc-cès. Les animaux sont récupérés in-

LA CONQUÊTE DE L’AIR

LES BALLONSDES BROTTEAUX

Ils vont d’expériencesen expériences. Ballonsen papier, ballons entoile, qui s’envolentd’abord dans lacuisine, puis dans lejardin et dans le cield’Annonay.

La Ficelle Avril 2015 / Page 4

La Ficelle Avril 2015 / Page 5

Premier voyage habité. Versailles le 21 novembre 1783

La Ficelle Avril 2015 / Page 6

Les gones du mois

demnes après un vol de quelques minutes.La preuve est faite, la machine peut sou-lever une charge et l’altitude n’altère pas lesfacultés des êtres vivants. L’engouement estgénéral, l’Académie des Sciences est una-nime : l’ invention est superbe.

Les vols se multiplient. Toujours plusgrands, toujours plus hauts . Etienne pré-pare le premier vol avec passagers à Paris,pendant que Joseph entame une souscrip-tion pour une nouvelle expérience à Lyon. Le 21 novembre 1783, le physicien Pilâtre

de Rozier et le marquis d’Arlandes, s’em-barquent pour survoler Paris. Toute la courdu Dauphin est là, Louis XVI ayant refuséd’assister à la mort probable de deux de sessujets. Madame de Polignac, gouvernantedes enfants de France, juge capital de ren-

Le gonflage du “Flesselles”© Norbert Pousseur http://www.traces-h.net/revues/aerostat_04.htm

La Ficelle Avril 2015 / Page 7

dre témoin le futur roi d’un « événementqui fera époque ». Dans le parc du châteaude La Muette, la nombreuse assemblée as-siste aux préparatifs de gonflage de la su-perbe machine décorée de fleurs de lys, etretient son souffle quand les deuxhommes montent dans la galerie. Ontente de libérer la machine de ses cordes,mais le vent irrégulier fait vaciller l’énormeengin qu’on essaie de rétablir. Subite-ment la toile se déchire et s’abat sur laflamme, qui sans les secours rapides, au-rait détruit la machine. Seules quelquesparties sont endommagées, vite réparéespar « les dames » qui proposent de raccom-moder les déchirures. Après une heure etdemie de travail, la machine à nouveauremplie, est délestée rapidement et quittela terre sans obstacles. Les voyageurs agi-tent leur mouchoir et l’assemblée jusque-là muette, se met à crier de joie, deshommes lancent leur chapeau, des femmess’évanouissent et tous les gens des quartiersvoisins se précipitent dans les rues pourapercevoir la machine volante. Elle survole

Notre-Dame, où la population s’est amas-sée en haut des tours. Au bout de 25 mi-nutes, les deux navigateurs aériens estimentque l’expérience est réussie et abattent lefeu pour descendre. La machine se pose unpeu brutalement, les toiles s’abattent surles hommes, mais chacun arrive sain et saufsous les acclamations. La foule en délire separtage la redingote de Rozier qu’il avaitquittée auparavant.L’émotion est grande. Pour la première foisl’homme a quitté la Terre.

19 janvier 1784 à Lyon : Troisième voyage de l’aérostat“Flesselles”A l’arrivée de Montgolfier à Lyon, mon-sieur de Flesselles réunit des souscripteurspour une expérience avec une énorme ma-chine à laquelle on doit suspendre ungrand poids. Soulever un cheval tel est lebut de l’opération. Cependant les deux pre-miers voyages ayant enlevé toute craintequant au danger potentiel des expériences,tout le monde veut s’envoler et connaîtrele grand frisson. Pour cette nouvelle expé-rience, 30 à 40 personnes se sont déjà faitinscrire. On renonce donc au cheval et Pi-lâtre de Rozier incite Montgolfier à adap-ter la machine à ses nouvelles fonctions. Ilfaut renforcer la calotte supérieure. Le 7 janvier, les éléments de la machinesont conduits hors de la ville au lieunommé Brotteaux ; les 8 et 9 ils sont as-semblés. Le 10, à l’aide d’un feu de pailleon procède au remplissage, on fixe petità petit les cordes pour retenir la galerie,il y en a 80. Soudain, une flamme un peu

Louis XVI s’y intéresseet assiste au premiervol depuis le parc duchâteau de Versailles.Un canard, un moutonet un coq sont lespremiers passagers.

La Ficelle Avril 2015 / Page 8

vive fait s’élever la machine de 15 pieds dehauteur malgré les 60 personnes qui la re-tiennent. Des déchirures se produisent,l’opération est suspendue. . Pendant les pré-paratifs, la foule, plus de 100 000 personnes,et le bruit qu’elle engendre gênent l‘ententeentre les ouvriers et retardent l’avancée dutravail. Les 13 et 14, il faut réparer les dif-férents dommages. Le 15, la machine, le lestet les 6 personnes désignées sont prêts, maison estime qu’il est trop tard pour partir etle départ est différé au lendemain. Dans lanuit du 15 au 16, la pluie, le vent, le gel, en-dommagent la toile. Le 16, on pousse le feupour faire sécher mais la toile s’enflammeet doit de nouveau être réparée. Le lende-main et surlendemain il neige. Le désespoirs’installe. Pour protéger la machine de laneige, des citoyens envoient des toiles ciréespour la couvrir. Le 19, nouveau séchaged’une toile pleine de trous mais qui se gon-fle correctement. A ce moment Il paraît in-dispensable de limiter les voyageurs à 3 per-sonnes. Montgolfier demande à l’intendantFlesselles d’user de son autorité pour em-pêcher le trop grand nombre de partici-pants mais sans succès. L’intendant pensequ’il faut les satisfaire et plutôt changer lesbuts du voyage. L’état de la machine et ledanger envisagé ne calment pas les ardeursdes participants. Les 4 personnes installées :le comte de Laurencin, le marquis deDampierre, le prince Charles de Ligne, lecomte de La Porte d’ Anglefort, n’ayant au-cune intention de céder leur place à qui-conque, se mettent à crier de couper lescordes.Au moment où on rompt les amarres, Pi-lâtre de Rozier et Montgolfier se jettentdans la galerie. La machine commence à dé-coller quand monsieur Fontaine qui aparticipé à la construction s’y précipite ets’y agrippe. Vu son zèle, on lui pardonneet on le laisse monter. La machine baisse,renverse 2 pieux de l’enceinte, l’une descordes traînant à terre ; un spectateur la li-bère d’un coup de hache. Enfin la machines’élève lentement comme en triomphe. Lesspectateurs émus battent des mains. Le bal-lon monte à 8OOm, survole le confluent« les objets diminuent…ces cris aiguss’éteignent…un vaste silence…nous pla-nons dans l’immensité des airs»** Lesvoyageurs enthousiasmés poussent le feupour pouvoir voyager jusqu’à la nuit quandsoudain une grande déchirure fait une ou-verture verticale à l’endroit où la toileavait été endommagée les jours précé-dents. En quelques minutes la machines’échoue près de la maison de monsieurMorand, heureusement le choc est faible etles toiles sont repliées rapidement. Lespassagers indemnes sont reconduits vers laville sous les applaudissements.

Les gones du mois

La Ficelle Avril 2015 / Page 9

La machine a porté 156 quintaux à 3132pieds pendant 57 minutes, dont 17 pourla remplir après la combustion de 500 li-vres de bois d’aulne. Le but est surpassé.« A l’honneur de notre ville, il faut signa-ler la grande réussite de l’expérience et l’ab-sence d’accidents, malgré le concours etl’empressement du peuple jusqu’àl’ivresse ».*Le même jour on donne Iphigénie en Au-lide. Le public s’y porte en foule à la suitedes voyageurs. Quand ils arrivent à l’opéra,les spectateurs se déchaînent : applaudis-sements, cris. Le spectacle s’arrête et re-prend. L’acteur qui joue le rôle d’Agamem-non s’avance avec des couronnes que ma-dame Flesselles installe sur la tête des hé-ros. Pilâtre pose la couronne qu’il a reçue,sur la tête de Montgolfier et le princeCharles sur la tête de madame Montgol-fier. Quand l’actrice qui joue Clitemnes-tre entonne « que j’aime à voir ses hom-mages flatteurs » le public lui fait recom-mencer le morceau que l’actrice répète ense tournant vers les loges des voyageurs.« Après le spectacle les voyageurs soupentchez le commandant et pendant toute lanuit on ne cesse de leur donner des séré-nades ».

Un deuxième vol lyonnais :Le 4 juin 1784, l’aérostat“Gustave” embarque lapremière femme aéronaute.L’aérostat est en toile écrue sur laquelle estcollé du papier froissé. Monsieur Ma-thon de La Cour*** émet un certain regretdu manque de décorations et du choix dela forme qui aurait pu être plus esthétique,son immense succès n’ayant pas été pré-visible. 27 cordes cousues dans des gancesou libres, sont disposées pour contenir lamachine et s’opposer aux ondulationsdues au vent. Des sacs de cailloux sont at-

tachés aux cordes. Un poêle en tôle avec uncouvercle à charnières, est alimenté par dubois. Des rames (larges parasols à baleines)sont fixées sur la balustrade de la galeriepour faire monter ou descendre la ma-chine (efficacité contestable). Le départ doitse faire au moment de la visite du roi Gus-tave de Suéde de passage à Lyon. Il faut at-tendre. Soudain, le roi est annoncé pour lelendemain, tout n’est pas prêt et il pleut àverse. La toile est pliée et mise à l’abri. Le

lendemain ciel clair, l’aérostat est hissé. Unfeu modéré le gonfle. Seulement 2 per-sonnes peuvent monter à bord pour évi-ter les déboires du « Flesselles », MadameThible, cantatrice lyonnaise aimant l’aven-ture et monsieur de Fleurant, décorateurayant participé à la construction de l’aé-rostat. Les coopérateurs font le service du« Gustave », un mouchoir blanc noué àleur bras en signe d’amitié au roi et les au-torités arborent les armes de France et cellesde Suède à la boutonnière.Le roi se rend aux Brotteaux, visite la ma-chine qui porte son nom, prend place dansla tribune et donne le signal de départ auson du tambour. Une grande assemblée setient sur les gradins et une foule im-mense dans le grand champ. L’ordre de lâ-cher est donné. On abat les pieux et lesplanches. Le » Gustave » s’avance vers la ga-lerie du roi et s’arrête. Le tambour reprendet on largue les cordes.D’après la lettre de Monsieur de Fleurant :« Après avoir salué avec nos drapeaux, nousnous sommes occupés du feu. Quelquesminutes plus tard nous survolons laGuillotière poussés par le vent Nord Nord-Ouest et ramenés par le sud sud-est versle pont Saint-Clair, puis un vent d’est nousfait traverser les 2 rivières puis nous nousélevons à une grande hauteur. Nous aper-

Les 4 personnesinstallées : le comte deLaurencin, le marquisde Dampierre, le princeCharles de Ligne, lecomte de La Porte d’Anglefort, n’ayantaucune intention decéder leur place àquiconque, se mettentà crier de couper lescordes.

La Ficelle Avril 2015 / Page 10

cevons la ville comme un ensemble de pe-tits cailloux. Un grand froid et un bour-donnement d’oreilles. ..Le thermomètreindiquait 5°. Madame Thible et moi nousmîmes à chanter. Le combustible dimi-nuait. Après avoir plané au-dessus deSaint- Didier au Mont d’Or, on aug-menta le feu pour continuer vers le sud.Vers 7h 25 nous descendions doucementmais soudain l’aérostat éclata au pôle etnous avons reçu les toiles pour notre ar-rivée quelque peu brutale. A l’aide d’uncouteau je me dégageais des toiles et vit macompagne saine et sauve avec cependantune entorse à la cheville. Un homme

s’était en même temps précipité pournous sauver. La foule qui se groupait au-tour de nous empêchait l’écartement destoiles qui commencèrent à prendre feu. Laconfusion fut au comble et le pillage tel,qu’en un moment il ne resta pas vestiged’une machine dans laquelle je devais leplus beau jour de mes jours ». Les 2 voyageurs sont portés en triompheet présentés au roi qui leur témoigne sa sa-tisfaction d’avoir participé à cette expé-rience heureuse.

*Lettre de monsieur de Fleurieu de la Tourette, secrétairede l’académie des sciences et des belles lettres de Lyon àmonsieur Faujas 1784

** lettre de Laurencin- membre de l’académie dessciences et belles lettres.1784***Lettre de Maton de la Cour, directeur de l’Académiedes Sciences 1784SOURCES- Journal de Lyon 1784 books.google- Description des expériences de la machine aérostatiquede MM. de .. Par Faujas-de-St.-Fond., Volume 2 / 1784https://books.google.fr/books?id=qeAPAAAAQAAJ et Gallica BNFComprenant des textes de Mathon de La Cour, ceux ducomte de Laurencin, de monsieur de Fleurant, ainsi quedes frères Montgolfier eux-mêmes écrits en 1784.- Barthélemy Faujas de Saint-Fond (1741-1819 géologuevulcanologue. Professeur et administrateur au Muséumnational d'histoire naturelle, Il soutient les débuts del'aérostation en lançant des souscriptions pour laconstruction de ballons.

Les gones du mois

Départ du “Flesselles” le 10 janvier 1784 à Lyon

Un deuxième vol lyonnais. Le 4 juin1784, l’aérostat “Gustave” embarquela première femme aéronaute.

La Ficelle Avril 2015 / Page 11

Lyon d’AutrefoisLa croix-Rousse 1905

Travail à domicile, une mère et ses filles : bouillonneuse, ourdisseuse, fileuse, passementière

Pour les besoins de notre rubrique “Lyon autrefois”, La ficelle recherche tout document photographique relatif à La Croix-Rousse :objets, photographies, affiches… Merci de nous contacter : [email protected]

La Ficelle Avril 2015 / Page 12

La ficelle démêle

Lyon a connu le Vaporetto bien avant Venise !Alors qu’il n’apparaissait que vers la fin duXIXe siècle dans la Vénétie, le bateau busétait déjà quotidiennement utilisé par lesLyonnais. Son nom : le bateau-mouche.

Contrairement à ce que beaucoup deFrançais pensent, le bateau-mouchen’a rien de parisien. Il a été inventé

en 1862 à Lyon, dans le quartier de laMouche, près de Gerland.

Deux Lyonnais, Louis-Etienne Chaize etEmile Plasson, ont l’idée de faire construiredes bateaux-omnibus à vapeur pour cir-culer entre la Mulatière, Vaise et l’IleBarbe.Cinq bateaux sont construits et le trafic dé-bute en juin 1863 de 6 heures à 20 heures.Vingt-cinq pontons sont aménagés dechaque côté de la Saône. Les bateaux ac-costent toutes les dix minutes. Le succès estimmédiat. Le billet coûte 15 centimes, tan-dis que les omnibus à chevaux coûtent 25centimes.Les bateaux-mouches sont « capablesd’embarquer cent-cinquante personnes,sont chauffés l’hiver et offrent un excellentconfort ainsi qu’un bar servant aussi biende l’alcool que des petits-déjeuners. »* Dessalles d’attente sont installées sur les pon-tons, où un employé vend les billets etamarre les bateaux.Rapidement, la Compagnie des bateaux-omnibus compte plus de deux millions depassagers par an.

« Le 10 juillet 1864 survient une catas-trophe lourde en vies humaines : uneMouche fait naufrage en amont du Palaisde Justice, causant la mort de 32 passagers.Parmi les 18 rescapés, on compte surtoutdes dames, sauvées de la noyade par leursamples crinolines faisant office de bouée.Cet « incident » de parcours, vite oublié parles usagers, n’affectera pas la prospérité dela Compagnie ».**Lors de l’exposition universelle de 1867 àParis, Emile Plasson décide de créer uneentreprise similaire à Paris. Trente bateauxsont commandés aux ateliers de laMouche et sont acheminés à Paris par laSaône et des canaux intérieurs.Face au succès de ces bateaux à Paris et àLyon, l’Etat établit une taxe de cinq francspar mètre carré de ponton. A Lyon, Onpasse rapidement de 25 à sept, puis qua-

tre pontons. Mais les navettes ne désem-plissent pas. « En 1871, quatre millions devoyageurs sont ainsi véhiculés par laSaône. En 1882 est créée une ligne directePerrache-Ile Barbe, avec passage chaquedemi-heure. »*Des entreprises rivales sont même créées :les « guêpes » et « les abeilles ». La compagnie est rachetée par la CLT(Compagnie lyonnaise de tramways), elle-même rachetée en 1906 par l’OTL (Om-nibus et tramways de Lyon). Mais cette der-nière ne s’intéresse pas aux transports flu-viaux. La fréquentation des bateaux-mouches chute et le trafic s’arrête défini-tivement en 1913.

* Le Dictionnaire historique de Lyon** Les Transports à Lyon

Bateau-mouche

NAISSANCELYONNAISE

Rapidement, la Compagnie desbateaux-omnibuscompte plus de deuxmillions de passagerspar an.

La Ficelle Avril 2015 / Page 13

La Ficelle Avril 2015 / Page 14

AgendaAV R I L 2 0 1 5

Sur les pavés... la sérigraphieDimanche 26 avril de 10h à 19h rueBurdeauAnimations, ateliers... autour de lasérigraphieOrganisé par Raclettes partyhttps://papyartblog.wordpress.com/Tous Publics

Raymond Depardon Jusqu’au 26 avril, à Galerie InstitutLumièreEn parallèle au festival Cinéma,Littérature et Sport qui s’est déroulérécemment, la galerie de l’InstitutLumière propose une expositionconsacrée aux photographies deRaymond Depardon autour des jeuxolympiques.Des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964à ceux de Moscou en 1980, lesphotographies de Raymond Depardonretracent seize ans d’histoire du sport ettémoignent des soubresauts de l’histoiremondiale.Intialement prévue jusqu’en février,l’exposition est prolongée pour ladeuxième fois, cette fois-ci jusqu’au 26avril. J.O. Depardon et le sport. Du 09/01/15 au26/04/15 - Du mercredi au dimanche de12h à 19hGalerie Photo de l’Institut Lumière 3 rue de l’Arbre Sec 69001 Lyon

Exilé(e)s de BirmanieJusqu’au vendredi 30 avril, Galerie Item Hugo Ribes a documenté la vie précairedes exilés birmans en Thaïlande; Fuyantla guerre et la pauvreté, environ 2,5millions de migrants birmans y viventaujourd’hui. Véritable manne pourl’économie du royaume, ils constituentune main d’oeuvre corvéable à mercidont tirent profit les secteurs del’industrie, du tourisme, ou encore dumarché du sexe…60 années de dictature et de conflit ontdétruit la réputation de bonne élèved’Asie du sud-est qu’avait la Birmanieavant la seconde Guerre mondiale.Fuyant la guerre ou la pauvreté, denombreux Birmans migrent vers laThaïlande au début des années 80.Aujourd’hui, environ 2,5 millions de

migrants birmans vivent en Thaïlande,soit 5% de la population birmane. Larivière Mo Ei, frontière naturelle entreles deux pays offre de nombreux pointsde passages quotidiens pour lesmarchandises comme les personnes. Aquelques centaines de mètres àl’intérieur de la Thaïlande, sontinstallées les premières usines. La plupart de ces travailleursclandestins, sont ignorants de leursdroits et sont exploités, discriminés,maltraités en toute impunité. Mae sot, surnommée “little Burma”, estla principale ville frontière sur lanouvelle autoroute entre Bangkok etRangoon. Véritable plaque tournante dutrafic d’êtres humains, elle abriteplusieurs dizaines de milliers debirmans. Little Burma est aussi connuepour être un carrefour de la prostitutionet des trafics liés au marché du sexe. En2006, la Thaïlande comptait environ 40000 Prostituées originaires de Birmanie et,les ONG estiment que leur nombreatteindra la moitié des travailleuses dusexe en Thaïlande d’ici 2016. Aujourd’hui, les exilés birmans ne saventpas de quoi sera fait leur futur. Larécente et relative ouverture politique enBirmanie leur laisse entrevoir deschangements propices à leur retour aupays. Mais entre ceux qui n’ont plus rienen Birmanie, et les jeunes générationsqui n’ont connu que l’exil, l’espoir derenouveau est mince à Little BurmaA propos d’Hugo Ribes / itemNé en 1988. Après un parcours ensciences politiques, il suit le cursusphotojournalisme de l’école des métiersde l’information à Paris. En 2012, ilrejoint le collectif Item. Son premiersujet documentaire sur les Gadzarts deCluny est remarqué par l’ANI en 2013.Il travaille actuellement sur la diasporaBirmane et plus particulièrement lacondition des femmes birmanes. Ilcollabore régulièrement avec la presseFrançaise (le monde, Télérama, Néon...)Du 13/03/15 au 30/04/15Du lundi au vendredi de 10h à 17h lesamedi de 14h à 18h. Galerie Item3 impasse Fernand Rey 69001 Lyon

Le cri du silence du 3 avril au 23 mai, au Bleu du CielÀ l’occasion du centenaire de lacommémoration du génocide arménien(24 avril 1915-2015) la Galerie présentele travail photographique d’AntoineAgoudjianÀ l’occasion du centenaire de lacommémoration du génocide arménien(24 avril 1915-2015) le travailphotographique d’Antoine Agoudjian,qui depuis près de trente annéess’attache à faire vivre la mémoire desarméniens,sera présenté au Bleu du Cielen même temps que la publication d’unlivre aux Éditions Flammarion. Sonoeuvre, unique du fait de son étenduedans le temps est aussi représentatived’une époque dense en bouleversementsqui associe une introspection artistiqueà un témoignage vivant et pionnier surla cause arménienne.Vernissage jeudi 2 avril - à partir de18h30Du 03/04/15 au 23/05/15 - Ouvert dumercredi au samedi de 14h30 à 19h00Galerie Le Bleu du Ciel 12 rue des Fantasques 69001 Lyon

SébastienCommissaire,ouvrier canut etmartyr républicain.Mercredi 29 avril, cinéma Saint Denis.Conférence de Jean Butin organisée parl’association l’Esprit Canut.“Il est étonnant, voire scandaleux quenotre Croix-Rousse n’ait conservé nulletrace de ce bon gone ouvrier en soie quifut aussi un martyr républicain durégime de Napoléon III. Ami de FloraTristan, il fut aussi un ardentpropagandiste de la république sociale etvécut sereinement ses dernières annéesen député de notre quartier.A la suite de la causerie de Jean Butinsur ce Sébastien Commissaire, unepétition sera proposée pour que soitrappelé au souvenir des lyonnais cethomme valeureux injustement oublié.Mercredi 29 avril 2015 19h30Cinéma Saint Denis, 77 grande rue de lacroix rousse 69004 Lyon. Entrée 5 €

La Ficelle Avril 2015 / Page 15

“Lisa et le mystère destraboules”Dédicaces du livre de MarieSchoepfer Mercredi 22 avril de 14h à 17hSéance de dédicaceMercredi 22 avril, pendant la séance detissage pour enfants, Soierie Vivante a leplaisir d’accueillir l’écrivain MarieSchoepfer pour une séance de dédicacesde son livre «Lisa et le mystère destraboules», pour faire voyager les gonesde 8 à 88 ans dans l’univers de Lyon et dela soie...L’ouvrage est en coups de cœur FranceTélévisions culturebox, librairie de laBasilique de Fourvière, Musée des BeauxArts, Musée Gadagne, Fnac, GibertJoseph, Decitre, La Procure, Raconte-moila Terre, Pleine Lune ainsi que SoierieVivante. Marie Schoepfer lira un extraitde son livre aux enfants.Rendez-vous à l’atelier municipal depassementerie, 21 rue Richan, 69004Lyon, 1er étage.Nous vous attendons Nombreux !

Concert choral à Saint-Augustin Le 17 mai (17 h)Dans le cadre de la manifestationnationale “Mille Chœurs pour un regard”organisée par l’association Rétina au bénéfice de larecherche en ophtalmologie, l’associationCroix-Roussienne Réseau Santé organiseun concert choral le dimanche 17 mai à17 h, à l’église Saint Augustin, rueJacquard. Deux chorales (Santé enChœur, et le Chœur de Montessuy, deCaluire) interpréteront un répertoirevarié (chansons françaises, chants dumonde, gospels, classique,...). Entrée et participationlibres.

VOS [email protected]

La Ficelle Avril 2015 / Page 16

Les artistes de la Ficelle

Ombres de la Croix-RousseJosette Aschenbroich-Bordet

Passage Thiaffait