N° 2 MARS 2006 - Com'Sup l'ecole supérieure de ... · bienfaits que l’intelligence humaine a pu...

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périodique de l’école supérieure de communication et de publicité Maroc 2056 1956-2006. Au commencement fut une grande espérance. Et puis le trou noir. Tournons la page. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce qui m’interpelle et me préoccupe, c’est la deuxième moitié du siècle de l’indépendance du Maroc. Cette autre moitié qui est celle de mes enfants de 10 et 13 ans. Eux ne se laisseront pas ber- ner par des mirages, ils veulent vivre, rire, construire, voyager, se cultiver, donner et partager. Ils veulent vivre dans un Maroc de dignité, de culture retrouvée, d’ouver- ture, de prospérité et de tolérance. 2006-2056. Entrons dans l’Histoire. Approprions-nous les progrès et les bienfaits que l’intelligence humaine a pu imager, concevoir et réaliser, sans nous soucier de qui a fait quoi, quand et comment, sans complexe Nord-Sud, ni à priori sur le choc et les clivages des civilisations. La culture universelle, planétaire, dans laquelle l’ensemble de l’humanité est inscrite aujourd’hui, est le bien de tous ; c’est le fruit du labeur, de la sueur, de l’intelligence et de l’imagination de milliers de générations de Noirs, de Blancs et de Jaunes, sur des millénaires et des millénaires. Mon souhait pour le demi-siècle à venir ? Voir disparaître la pauvreté, reconquérir une dignité perdue, redevenir fier de participer à cette magnifique oeuvre commune de progrès dans un plus grand souci de protection et de sauvegarde d’une nature de plus en plus malmenée. Souhait pour moi peut-être, mais une ambition enragée pour Com’Sup et les Comsupiens des 50 prochaines années. Bonne année 2006, bonne seconde moitié de siècle... Bon vent ! Azzedine Lazrak N° 2 MARS 2006

Transcript of N° 2 MARS 2006 - Com'Sup l'ecole supérieure de ... · bienfaits que l’intelligence humaine a pu...

périodique de l’école supérieure de communication et de publicité

Maroc 2056

1956-2006. Au commencement fut une grande espérance. Et puis le trou noir. Tournons la page.Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce qui m’interpelle et me préoccupe, c’est la deuxième moitié du siècle de l’indépendance du Maroc. Cette autre moitié qui est celle de mes enfants de 10 et 13 ans. Eux ne se laisseront pas ber-ner par des mirages, ils veulent vivre, rire, construire, voyager, se cultiver, donner et partager. Ils veulent vivre dans un Maroc de dignité, de culture retrouvée, d’ouver-ture, de prospérité et de tolérance.2006-2056. Entrons dans l’Histoire. Approprions-nous les progrès et les bienfaits que l’intelligence humaine a pu imager, concevoir et réaliser, sans nous soucier de qui a fait quoi, quand et comment, sans complexe Nord-Sud, ni à priori sur le choc et les clivages des civilisations. La culture universelle, planétaire, dans laquelle l’ensemble de l’humanité est inscrite aujourd’hui, est le bien de tous ; c’est le fruit du labeur, de la sueur, de l’intelligence et de l’imagination de milliers de générations de Noirs, de Blancs et de Jaunes, sur des millénaires et des millénaires.Mon souhait pour le demi-siècle à venir ? Voir disparaître la pauvreté, reconquérir une dignité perdue, redevenir fier de participer à cette magnifique oeuvre commune de progrès dans un plus grand souci de protection et de sauvegarde d’une nature de plus en plus malmenée. Souhait pour moi peut-être, mais une ambition enragée pour Com’Sup et les Comsupiens des 50 prochaines années.Bonne année 2006, bonne seconde moitié de siècle... Bon vent !

Azzedine Lazrak

N° 2MARS 2006

La Communication, les Medias c’est ComSup

• Marketing/Communication• Publicité• Communication Interne/GRH• Communication Evénementielle• Relations Publiques/Relations presse

• Journalisme• Médias audiovisuels • TV/Radio• Médias écrits • Presse/Edition• NTIC • Internet/Multimédia

• Marketing Touristique et Culturel• Conception et Développement de Produits Touristiques et Culturels • Production/Animation/Communication Touristique et Culturelle

Communication Media / Multimedia

Culture Tourisme Communication

Communication des Organisations

Contacts : Dalila CHAOUKY : 022 49 12 58 / 061 33 36 95 - Najwa CHAALAN : 022 49 11 63 / 022 47 30 6718, rue Bachir Al Ibrahimi, Quartier Bel Air - Casablanca - Maroc

Studio Multimedia ComSup (Informatique-infographie-Studio TV-Studio radio) 13, rue Chouaïb Doukkali Gauthier(Studio Multimedia Tél. 022 22 24 05)

Fax. 02 48 07 79 — e-mail. [email protected][email protected]

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GRAND ANGLE 5L’APEBILe GAM, 19 ans d’action au service de l’annonceur

FOCUS 6La sociologie de la réceptionEtre «Concepteur-rédacteur»La pédagogie de projet «Quand dire c’est faire»«Casablanca, cultures et urbanités» Projet de magazine culturel trimestrielReportages culturels sur CasablancaLes Ateliers-Projets

DOSSIER DE LA COM 102006 : l’an 1 de la libéralisation du PAMRMI, Sawa, FIC-FM : la fin des exceptionsDe la RTM A la SNRTParlez-vous HACA ?

3 QUESTIONS À… 13Hamid Kadiri

DIVERS-CITÉ 14Quand le marketing et la communicationfont appel à l’art...Couscous philo

ÉVÉNEMENT 16Et de 6 ! Une nouvelle fournéede lauréats pour Com’Sup !Les conférences de Com’Sup

TALENTS 20Le roman pour une découverte de l’êtreLa vie sourit aux personnes qui dérangent.«God Save The Com» Pouvoir de la communicationPoème

POST IT 2272 h.Pub... «Retour vers le futur».Partenariat Com’Sup/UVSQ

CHRONIQUE DE LA COM 23La parole est un acte

FORMATION CONTINUEen cours du soir

PAO/InfographieAudiovisuel - Radio/TV

Multimédiadi NTIC

… C’est Com’Sup !Périodique de l’École Supérieure de

Communication et de Publicité

Directeur de publicationAzzedine Lazrak

Secrétaire de rédactionFlorence Renault

Ont collaboré à ce numéroElisabeth Abdenour/Sophia Akhmisse/Abdelbaki Belfakih/Jamal Benhammou/Najwa Châalan/Wadii Charrad/Ayoub

Choukri/Houda Coradidi/Alia El Awad/Saïda Hihi/Hamid Kadiri/

Salma Kadiri/Naïl Lazrak/Mustapha Nissabouri/Asmâa Ouazzani/Mohamed Senoussaoui/Nehza Souaïdi/Neïla Tazi/Jean Zaganiaris/Selma Zerhouni/Yves

Poirmeur/Mohamed Setti.

Direction artistiqueChafik Aaziz

IllustrationElias Fahir/Ayoub Choukri/

Mohamed Bousri.

PhotographiesChafik Aziz/Mohamed Chabita/

Hassan Darsi.Flashage et Impression

Edit

3000 expl. ont été tirés de ce numéro

COM’SUP :18, rue Bachir Al Ibrahimi,Quartier Bel Air, Casablanca, Maroc

Tél. 00 212 (0)22 47 30 67 00 212 (0)22 49 11 63

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Mascotte créee parElias Fahir2ème année

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Jamal Benhammou, Directeur de APEBI

Depuis sa création en 1989, l’Apebi, (Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunication et de l’Offshoring) consciente de ses engagements vis-à-vis de la profession, a constamment redéfini ses actions afin de promouvoir les intérêts professionnels collectifs de ses membres et de participer activement au développement des Technologies de l’Information au Maroc.Après quelques années de travaux de mise en place, de consolidation de ses assises, l’Apebi s’est imposée à travers ses actions comme l’interlocuteur privilégié du secteur auprès des pouvoirs publics et des partenaires tiers. Et ce, en sa qualité de Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring.

Vision et Objectifs de l’Apebi

La vision et les objectifs de l’Apebi sont formalisés sur la base d’une approche systémique des enjeux du secteur TIC ; à savoir un alignement stratégique quant aux catalyseurs de développement du secteur :

• Faire évoluer la vision stratégique de l‘Apebi• Développer et structurer des services à valeur ajoutée au profit de

ses membres• Réunir les conditions de l’émergence d’une industrie forte dans les

TIC• Maintenir et développer un dialogue permanent avec les pouvoirs

publics, les acteurs internationaux et les donneurs d’ordre• Développer les ressources humaines du secteur, au niveau qualitatif

et quantitatif• Développer les infrastructures d’accueil et les services associés• Appuyer la politique du e-gouvernement• Renforcer les liens de l’Apebi avec les autres secteurs économiques• Appuyer et accompagner les nouvelles générations d’entreprises• Développer l’image TI du Maroc et les relations internationales• Soutenir l’innovation et la Recherche & Développement• Assurer une meilleure visibilité du marché des TI au Maroc et à

l’international• Accompagner ses membres dans leur mise à niveau et leur

compétitivité• Accompagner ses actions par une politique forte de communication

Organisation et fonctionnement de l’ApebiDans le cadre de la réalisation de ses objectifs, l’organisation de l’Apebi s’est structurée autour des organes de direction suivants, regroupant plus de 50 collaborateurs bénévoles et permanents :

• Un Conseil d’Administration regroupant 20 membres élus, représentatifs du secteur

• Un bureau composé de 9 membres actifs• 11 Commissions de travail et de réflexion représentant une équipe

de 50 collaborateurs• Une structure permanente gérée et supervisée par un Directeur

Affiliations de l’Apebi, en sa qualité de Fédération (Externe de la CGEM) des Technologies de l’Information, des Télécommunication et de l’Offshoring :• Membre du WITSA - World Information Technology and

Services Alliances• Membre Fondateur de IJMA3 – Union of Arab ICT

Association• Président du CETIC - Centre Marocain des Technologies de

l’Information et de la Communication pour les Entreprises• Président du Comité National de Suivi Sectoriel et membre

du Comité de Pilotage du Programme Meda II• Membre du Comité National de Coordination APC (Approche

par Compétences)• Membre au sein des Conseils de perfectionnement des

Ecoles d’Ingénieurs et Universités, pour les filières de formation TIC

• Membre du Conseil d’Administration de l’OFPPT – Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail

• Membre du Conseil d’Administration du Technopark de Casablanca

Profil type des entreprises

adhérentes à l’Apebi

• Opérateurs Télécoms

• Filiales des constructeurs et éditeurs

internationaux

• SSII – Intégrateurs

• Editeurs – Développeurs

• Importateurs – Grossistes – Distributeurs

– Revendeurs

• Réseau – Télécom

• Audit – Conseil – Formation orientés TIC

• En plus des membres associés, tels que les

institutions financières orientées TIC ; les

organismes de formation, …

2 Chiffres clés de l’ApebiPlus de 120 adhérents90% du chiffre d’affaires de la profession

L’APEBIComsupiennes, comsupiens,les futurs communiquants

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Créé en 1984, à l’initiative d’un groupe d’annonceurs, le Groupement des Annonceurs du Maroc, (ex.ADAM), s’impose aujourd’hui comme un organisme connu et reconnu en tant qu’unique représentant des annonceurs du Maroc, c’est à dire toute entreprise ou organisme ayant recours à la communication sous toutes ses formes afin de faire connaître à son public ses biens, ses services ou ses activités. C’est aussi un partenaire incontournable pour tout ce qui a trait à la publicité dans notre pays.Avec le développement de la concurrence et les nouveaux défis de la mondialisation que le Maroc est amené à relever, le métier d’annonceurs, placé aujourd’hui comme fonction stratégique dans l’entreprise moderne et la publicité, devient un vecteur majeur de croissance économique.C’est la raison pour laquelle, le Groupement des Annonceurs du Maroc a pour ambition, grâce à l’adhésion et l’implication de ses membres, d’élaborer et de mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de promouvoir une pratique libre et professionnelle de la publicité et de jeter les bases d’une croissance durable de ce secteur vital de l’économie.

Plan d’action des 5 commissionsCOMMISSION SUPPORTS MEDIA, AFFICHAGE ET URBANISMEÉtablir une relation de partenariat avec tous les supports média.Préparer des conventions avec les supports pour la diffusion de leurs chiffres réels (Création de OJD Maroc et audiométrie).Pousser nos interlocuteurs vers plus de professionnalisme.Établir avec les afficheurs des règles claires. Etudier l ’impact de la publicité dans la ville (architecture…).

COMMISSION COMMUNICATIONDéfinir la communication interne et externe du GAM. Organiser des rencontres mensuelles des membres pour échanger leurs expériences dans un cadre informel. Enrichir le centre de documentation du GAM.

COMMISSION FORMATIONDéfinir un planning de conférences pour l ’ensemble des membres. Créer des formations particulières à la demande des membres. Créer une rubrique «emploi et stage» au niveau du site Internet.

COMMISSION JURIDIQUESuivre l’actualité juridique de la communication à la lumière des attentes des annonceurs (auditionner les spécialistes des domaines considérés, élaborer et mettre à disposition

des annonceurs un répertoire des textes de lois).Etre une force de proposition lors de la discussion de nouveaux textes législatifs ou réglementaires (analyse des projets de textes, élaboration d’argumentaires, suggestion d’amendements, etc.).

Mettre en place des modèles de contrats destinés à faciliter les relations des annonceurs avec leurs partenaires.

COMMISSION RELATION AGENCE/ANNONCEUREtablir un partenariat avec l’association des agences de communication (UACC) afin d’élaborer un contrat type agence/annonceur pour plus de transparence.Maintenir des contacts permanents avec les divers métiers de la production publicitaire afin de permettre aux annonceurs d’entretenir avec ces interlocuteurs des relations conformes aux bonnes pratiques. Etudier les problèmes liés aux statuts des différentes rémunérations attachées aux réalisations publicitaires et proposer des solutions pratiques aux annonceurs.

Les missions du GAM

REPRESENTER ET DEFENDRE

REUNIR ET REFLECHIR

INFORMER ET CONSEILLER

Assesseurs M. Kamal Bouayad, BMCE CapitalMme Rajaa Bensaoud, RAMM. Abderrahman Khalid, CNRAM. Azzedine Lazrak, COM’SUP

Bureau du GAM•Président : Younès SBIHI, COCA COLA•1ère Vice-Pte : Fatem Zohra Ammor, AKWA•2ème Vice-Pt : Hamid Addou, MÉDITEL•Sec. gl : Salim Cheikh, BEL•Trésorier gl : H Berranoun, MARGAFRIQUE•Trésorier adj : A. Collier, UNILEVER

Les Masters de Com’SUPNiveau d’accés : Bac + 4Durée des études : 12 mois. Ouverture des masters début Décembre

-F1 Master Communication des OrganisationsDouble Diplomation en partenariat avec l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines-F2 Master Média/Multimédia-F3 Master Culture/Tourisme/Communication Diplôme Com’Sup et validation de modules ects europèens

EAC ParisEconomie, Art, CommunicationPartenaire de Com’Sup pour la filièreCulture, Tourisme, Communication.

Le GAM, 19 ans d’action au service de l’annonceur

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Jean Zaganiaris, enseigne les Sciences humaines à Com’Sup. Dans le cadre de son cours sur la « Sociologie de la réception » il apprend aux étudiants de quatrième année à regarder du “côté” des publics avec lesquels nous communiquons…

Jean Zaganiaris/ enseignant-coordinateur

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oci

olog

ie d

e la réceptionLa sociologie de la réception a pour objet l’étude des

interactions entre les produits culturels et leurs récepteurs. Il ne suffit pas de communiquer, de construire un contenu… Il faut également

s’intéresser aux publics avec lesquels nous communiquons. Tout d’abord, la sociologie de la réception vise à déconstruire l’image du “public”, définie

comme une entité passive et réifiée. Elle préfère parler plutôt des “publics”, c’est-à-dire «d’individus aux identités plurielles », capables de s’approprier les messages dans des modalités

parfois non prévues par les expéditeurs. Cela veut dire que si j’étudie la réception des produits de consommation culturelle tels que les films, je ne dois pas chercher la « bonne » interprétation

du dernier David Lynch ou bien de « Amadeus » de Milos Forman, mais je dois plutôt m’intéresser aux usages sociaux et intellectuels des spectateurs. Il ne s’agit pas de savoir s’ils l’ont «bien» ou «mal»

interprétés, mais plutôt de comprendre comment est-

ce qu’ils se sont appropriés cet objet de consommation

qu’est le film. En fait, il s’agit de s’intéresser à la pluralité des usages et des interprétations d’un même message de communication. La sociologie de la réception s’intéresse à l’hétérogénéité des pratiques effectuées par les récepteurs. Un livre de Driss Chraïbi, une musique de Cradle of filth ou de Elissa, une publicité sur le fromage ou le couscous, un tableau, une sculpture ne possèdent pas une signification unique, imposée par l’intention de son fondateur ou bien (encore pire) par les usages dominants ou académiques effectués par certains utilisateurs. Sans tomber dans le relativisme autorisant tous les contresens (mais là encore il y aurait beaucoup à dire), la sociologie de la réception s’intéresse à l’hétérogénéité des usages et des interprétations d’une œuvre, d’une chanson, d’un discours, y compris aux utilisations effectuées en dehors des prescriptions admises socialement. Quels que soient les métiers que l’on exerce dans la communication, il est important de comprendre, par exemple, que les téléspectateurs sont des acteurs sociaux utilisant une «machine à communiquer » face à laquelle ils ne sont ni tout à fait soumis, ni tout à fait autonome. La sociologie de la réception examine non pas si la télévision engendre des violences au sein de la société ou bien si elle manipule les masses, mais elle étudie comment est-ce que les spectateurs regardent la télévision. Comment est-ce que les différents lecteurs lisent et interprètent les ouvrages, la presse ou bien les messages publicitaires ? Dans la société

de consommation qui est la nôtre, quels usages plus ou moins libres fait-on des livres, des films, des images ou des sons ? Dans cet univers ultra libéral, quelle marge de liberté reste-t-il dans

l’appropriation des produits de consommation ?Pour un communicateur, poser les jalons d’une sociologie de la réception consiste à se

placer «du côté» du public, ou plutôt des «publics». Il ne s’agit plus de parler ni du public, en tant que «masse» homogène, passive et réifiée, ni au nom du public, en

postulant a priori quelles seraient ses attentes et ses réactions face aux messages qu’il perçoit. La force de la sociologie de la réception est de

donner la parole aux publics et d’amener le communicateur à écouter ce que les récepteurs ont à dire au sujet

de son message de communication.

Concepteur rédacteur ? Il manque un trait d’union aux termes de cette profession. Sortie du cadre des « pros » de la communication et plus particulièrement de celui de la publicité, on s’interroge souvent sur sa signification.Rédacteur, certes on comprend... mais

concepteur ? Quel est ce mot abstrait relié à la fonction d’écrire ? Vous écrivez pour qui ? Pour quel journal ? Que de fois ai-je entendu cette interrogation mêlée de

suspicion. La fonction d’un concepteur est essentiellement de concevoir, de créer des concepts (aïe tautologie ! C’est l’évidence même) mais concevoir quoi ? Concevoir la différence... La différence impactante pour un annonceur, une institution, un produit, un service...La différence qui les démarque et les positionne par rapport à la concurrence dans un environnement économique où s’exprime toute la force de leur engagement social, humain, civique... La différence qui construit l’image, leur notoriété, leur personnalité, leurs valeurs... Et cette différence se traduit en « mots images ».A notre époque où l’image est reine, où tout est mondialement visuel, le mot se doit aussi d’être une image et l’image un mot... la boucle est bouclée, notre concept est formé !C’est dans ce sens qu’un concepteur-rédacteur (imposons le trait d’union) est l ‘hémisphère cérébral droit ou gauche (selon les tendances) de son inséparable directeur artistique (c’est le « team créatif »). Si le premier maîtrise les mots, il sait les visualiser, si le second est maître de l’image, il désire la faire parler.Nous arrivons à la définition de la fonction : être concepteur-rédacteur c’est déterminer stratégiquement (à partir d’un «brief» puis d’une stratégie de communication) le territoire de communication de l’annonceur, territoire fécond sur lequel pourra éclore finalement le concept, sous forme de « mots-images ».Nos jeunes talents de Com’Sup en sont conscients, l’analyse et la réflexion sont fondamentales pour exercer cette profession, la créativité se juge à l’imagination... mais jamais la création n’a été une science exacte... et heureusement !

Etre «Concepteur-rédacteur»

Elisabeth Abdenourconceptrice-rédactrice/Altaïr

Enseignante Com’Sup

Elisabeth Abdenour est conceptrice-rédactrice dans une grande agence de communication de Casablanca. Elle partage depuis deux ans son expérience et son savoir-faire avec les étudiants de Com’Sup.

Concevoirla différence...

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Dans la galaxie Com’Sup la pédagogie de,et par le projet est passée du banc d’essai au «top ten»

des disciplines institutionnelles.La Pédagogie de projet n’est ni une arlésienne,

ni une potion magique pour doper ou duper. La démarche projet se veut et s’affirme en tant que méthode et culture porteuse de valeurs, de principes et d’outils conceptuels.

La pédagogie de projet «Quand dire c’est faire»

La Pédagogie de projet : une anti «peau de chagrin»Le monde économique et social est en mutation. Il nous renvoie à une impermanence qui sape notre identité par le grignotage de nos repères habituels. Or le plus souvent nous aspirons à la permanence, à des garde-fous, générateurs d’identités stables.A quoi servirait alors une formation, si elle ne nous préparait pas à l’adaptation, au changement, si elle ne nous rendait pas acteurs de notre choix de vie, de nos projets scolaires et professionnels ?Que vaudrait donc l’érudition en vase clos sans perspective d’ouverture et de réinvestissement dans le quotidien en temps réel ?In fine, quoique cela puisse signifier, une école de communication ayant l’ambition d’être une « école de la vie », ne peut réduire sa mission à la reproduction, voire au clonage de la pensée et de la production uniques.Le projet : terreau du désirAu sens étymologique du terme, le préfixe «pro» (en avant) est conscience de l’avenir. Selon la psychologie constructive, le projet est une source implicite qui oriente les gestes mentaux d’attention, de mémorisation, de compréhension, de réflexion et d’imagination. Cette structure interne donne les moyens mentaux pour atteindre l’objectif (but externe). Le projet est, à ce titre, un moyen mental d’intériorisation, une anticipation, un imaginaire d’avenir.Ainsi, si le projet a, à voir avec l’anticipation, il a, à voir avec la motivation. Par sa nature même le projet mobilise les sources du désir, oriente la volonté vers l’objectif.La pédagogie : art de la médiationPar pédagogie, il faut entendre la méthodologie

des pratiques de l’éducation en milieu scolaire, centrée sur la dynamique relationnelle et sur la nécessité de fonctionner en réseaux. En matière de pédagogie, les formateurs se doivent de créer les conditions de l’émergence et de la dynamique interactive des projets.La Pédagogie de projet : le triangle vertueuxEn effet, loin d’être une Tour de Babel en proie à la dissonance ou un espace pour autistes, la Pédagogie de projet, bien au contraire, s’évertue à faire dialoguer trois paramètres, l’auteur (source du désir), les facilitateurs (corps professoral) qui l’assistent à se mettre en projet, et le projet lui-même.Ainsi, pour des communicateurs en devenir, procéder par projet forge la personnalité, aiguise le sens du relationnel et de ses aléas, compose avec les diktats du temps, conscientise les démarches intellectuelles, capitalise les savoirs et les savoir-faire acquis des différentes disciplines pour les réinvestir à point nommé et à bon escient dans son projet.En adoptant cette démarche, l’étudiant restitue le puzzle, donnant ainsi du sens et de la cohérence à l’itinéraire choisi. Au-delà de la performance et du résultat, les gains essentiels de cette méthode, sont, le processus et la compétence.En définitive, avec la Pédagogie de projet, on passe de la vie à l’école à l’école de la vie. Basculer d’un monde à un autre ne se fait pas sans heurts. La maïeutique à l’oeuvre, comme tout accouchement, ne se fait pas sans douleur. Mais qu’importe, la perspective de la délivrance, voire de la paternité de son «oeuvre», n’est-elle pas jouissive ? Demandez aux auteurs ! Que dis-je, aux géniteurs, voire aux créateurs en herbe !

De la pragmatiqueau pragmatisme dans la formation

Saïda Hihi, linguiste et enseignante à Com’Sup

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Projet de magazine culturel trimestriel, sous le thème «Casablanca, cultures et urbanités», par un groupe d’étudiants de la troisième année, encadrés par Asmâa Ouazzani (Rédactrice en chef de Exit) et Chafik Aaziz (Graphiste).

Ce projet a pour objectif principal de permettre aux étudiants d’avoir une vision globale de la conception et la réalisation d’un support presse. Les premières séances de travail ont impliqué tous les étudiants, afin d’asseoir la dimension de travail en équipe et la bonne connaissance de tous les aspects du domaine de la presse écrite, importante pour la réussite d’un support. Elles ont permis de déterminer, après concertation, quel genre de support allaient réaliser les étudiants, en partant du thème de «Casablanca, cultures et urbanités», et en s’appuyant sur le rapport à la presse de ces jeunes lecteurs.

Dans un premier temps, un débat ouvert quant à la notion de culture et d’urbanité a permis de cerner les rapports d’une tranche d’âge définie (20-25 ans) de Casablancais à leur ville. Il s’est avéré que les étudiants en général sont peu consommateurs de « culture » et que leur rapport à l’ « urbanité » tend plus vers la critique sociale ou de mœurs. Puis la réflexion autour du support s’est affinée, les grandes lignes de la revue ont été définies et une présentation générale de l’organigramme d’un titre de presse a permis aux étudiants de commencer à réfléchir au poste qu’ils aimeraient occuper.Aujourd’hui, cible, périodicité, pagination, prix, langue et format ont été d’ores et déjà déterminés ; le rubricage et le contenu du support (les articles et dossiers) ont été arrêtés et sont en phase de rédaction. Trois équipes de travail ont été constituées pour la rédaction, la conception graphique et le marketing/commercial.

Asmâa Ouazzani

La pédagogie de projetLa pédagogie de projet comme mode opératoire et donnée structurelle de l’école, tel a été le mot d’ordre de la rentrée 2005 à Com’Sup. Organisée autour de la thématique «Casablanca : cultures et urbanité», la pédagogie de projet est un élément transversal et structurant de l’approche pédagogique générale pour l’ensemble des enseignements.

La pédagogie de projets s’opère à travers la réalisation de projets proposés à l’étudiant ou suggérés par celui-ci. Chaque projet vise un objectif de formation fondamental qui doit naître des besoins de l’étudiant et rejoindre ses préoccupations. Une condition essentielle de l’application de la pédagogie de projet consiste à ce que l’étudiant puisse réutiliser les savoirs acquis au cours du projet dans des situations d’apprentissage et professionnelles.Chaque projet consiste en une situation d’apprentissage porteuse de sens dans le contexte de son développement et au cours de laquelle l’étudiant est amené à développer diverses compétences (transversalité-correspondances avec les différents enseignements).Une thématique fédératrice autour de laquelle s’articulent les activités de la pédagogie de projet, a été définie pour l’année scolaire 2005/2006 à Com’Sup, « Casablanca : cultures et urbanités ». Cette proposition répond à un double objectif:L’objectif principal est de créer une passerelle entre les différentes matières enseignées à l’école, qui propose aux étudiants, de la 1ère à la 4ème année d’appréhender la transversalité des pratiques et outils communicationnels. Chaque enseignant peut ainsi, selon les particularités de son enseignement, explorer cette thématique selon ses besoins. Les activités liées à la pédagogie de projet sont articulées autour de cette thématique, en proposant diverses ouvertures et liaisons. Le second objectif est de permettre aux étudiants de mieux appréhender la ville de Casablanca, bassin opératoire principal de la communication, à travers des approches et des entrées différentes et complémentaires. Il s’agit d’ouvrir leur regard sur les différents aspects de la mégalopole, son histoire, sa multi culturalité, ses contrastes urbanistiques et architecturaux, sa diversité sociale, ses langages, ses productions culturelles et artistiques, ses habitants leurs comportements spécifiques...

Abdelbaki Belfakih et Florence Darsi

Production de reportages culturels sur la ville de Casablanca par les étudiants de la quatrième année, encadrés par Mustapha Mellouk.Mosqué HASSAN II :Architecture et arts traditionnels, entre

tradition et modernitéMounia Aouad,

Wydad Faiz, Yasmine Benanni et Anas

Belloul

L’école des Beaux arts de Casablanca

Houda Coradidi, Badr Idrissi, Naoufal

Boussid

Sidi BousmaraYasmine Benkirane, Yasmine Moncef et

Hind Seffar

La mode à casablanca : Casablanca ville des

tendances Zineb Saaa, Meriem

Mellouk, Meriem Ghazali, Hasna Jaidi

et Nada Rais

Le cinéma à Casablanca : cinéma

d’hier et d’aujourd’huiZeineb Kamir et

Nabil Mjahad

Le Rick’s café, de la légende à la réalitéSophia Akhmisse,

Nezha Souaidi, Adil Fattoumy

Casablanca classé ville patrimoniale par

l’UNESCOMahassine Bensaid,

Sami Benabdelhamid, Omar Elbahri

et Houda Karim Elalaoui

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Les Ateliers-ProjetsConsidérant que la communication passe aussi par des intermédiaires, les Ateliers-Projets constituent

des outils de médiation à travers lesquels s’opèrent une communication plurielle. Ils proposent une correspondance étroite avec les connaissances et les pratiques enseignées et en constituent un prolongement logique et cohérent, offrant une ouverture sur des dimensions pratiques et créatives.

La ville de Casablanca a été définie comme source de réflexion pour préparer les étudiants à l’initiative,la prospection et l’investigation, à partir d’une dimension artistique qui confère à la communication une spécificité.

Chaque module des Ateliers-Projets est conçu sous la forme d’un «mini»-projets. À la fin de l’année scolaire,les productions réalisées dans le cadre des ateliers feront l’objet

d’expositions et de présentations.

PHOTOAnimé par la photographe Pascale Arnoux, cet atelier fait découvrir aux étudiants les différentes approches du regard photographique (cadrage, composition, lumière...) pour les appliquer à différents sujets (portraits, scènes vivantes, paysages, reportage, architecture...).

Story boardCet atelier encadré par Chafik Aaziz, graphiste, propose aux étudiants de s’initier aux différentes notions et techniques du dessin :La perspective, la lumière, le corps humain, les expressions du visage…Ainsi que l’étude du langage cinématographique - cadrage, valeurs des plans, angles de prise de vue …L’objectif étant de permettre aux étudiants d’avoir les outils nécessaires à la représentation visuelle de leurs idées.

RADIOEncadré par Hadia Slaoui, linguiste et universitaire, cet atelier propose aux étudiants de s’initier à la communication de masse à travers le médium de la radio : de la définition du concept d’une émission à son rubricage, en passant par la recherche d’information et l’écriture radiophonique, jusqu’au travail sur la voix et la diction.

EXPRESSION PLASTIQUECet atelier, animé par l’artiste Hassan Darsi, ouvre une réflexion sur les différents médiums et moyens utilisés dans l’expression plastique contemporaine et leurs multiples combinaisons : l’image, l’objet, l’espace, la matière, le son.... Rendre lisible un concept, y apporter une visibilité par rapport à son inscription dans la ville et trouver le médium qui va porter au mieux le message, tels en sont les objectifs majeurs. Des travaux d’artistes aux pratiques multiples, jalonnant l’art contemporain, sont régulièrement présentés pour enrichir le vocabulaire plastique et ouvrir des possibilités nouvelles d’expression.

ANIMATION CINE-CLUB Sous l’encadrement de Jean Zaganiaris, enseignant en Sciences humaines, cet atelier propose aux étudiants de concevoir une programmation cinématographique, de l’organiser dans le temps, de la présenter lors des projections, de la communiquer et de l’animer en invitant des intervenants...

THEATRE Animé par Rachid Fekkak, comédien et universitaire, cet atelier est destiné à sensibiliser et initier les étudiants aux techniques de l’art du comédien (concentration, attitudes corporelles, travail de la voix, de la respiration et du regard, sémiologie théâtrale et dramaturgique...) en même temps que d’approcher les composantes de la production du spectacle.

Direction Pédagogique

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La question n’est plus tellement de savoir si l’on aura de nouvelles stations radios et chaînes de télévision cette année au Maroc. La réponse à cette interrogation est affirmative. Et elle a été réitérée par toutes les parties concernées et en premier lieu par l’instance en charge de délivrer les tickets d’entrée dans ce club convoité que sera le nouveau paysage audiovisuel marocain. En effet, la haute autorité de la communication Audiovisuelle, désormais désignée par la HACA, qui est désormais opérationnelle après une période de structuration de ses divers organismes, a fait savoir à plusieurs reprises, notamment par la voix de son président, M. Ahmed Ghazali et de son Directeur général, M. Ahmed Akhchichine, que les premières licences seront délivrées aux nouveaux opérateurs du secteur durant la première moitié de l’année en cours. Les mêmes sources indiquent que la HACA est en train d’examiner

actuellement 49 demandes de radios et 5 demandes de télévision. Ces

demandes portent sur des services radio et télévision à diffusion locale, régionale et nationale. Mais, ce qui est également sûr, c’est que ces demandes ne seront pas toutes satisfaites. A cela, il existe plusieurs raisons. D’abord la rareté de la ressource hertzienne. Le réseau des ondes radioélectriques hertziennes fait partie du domaine privé de l’Etat. Pour chaque catégorie d’opérateurs (télécommunications, réseaux de communication privés, police, armée…), il existe des modalités pour accéder à ce réseau et l’exploiter. Pour les opérateurs audiovisuels, c’est la HACA qui organise le partage de cette ressource en coordination avec l’autre instance de régulation des télécommunications l’Agence Nationale de Régulation des Communications (ANRT) dont on entend parler surtout à l’occasion de l’octroi des licences pour les nouveaux opérateurs de la téléphonie fixe et mobile : Méditel, Maroc Connect, etc…L’accès au réseau de diffusion hertzien est à la fois prisé et rare. Il reviendra par conséquent à la HACA de faire des choix, d’opérer des sélections et de mettre en place des règles du jeu claires pour les compétiteurs. C’est ainsi que les choses se passent partout dans le monde où le choix de la libéralisation a été fait.

Dossier préparé par Com’SupQuelques indicAteurs sur la pub

CaractEristiques

- Marché émergent, insuffisamment structuré, qui manque de transparence et

de visibilité avec un déficit de données précises et de chiffes exacts ;

- Confusion de la relation entre annonceurs et agences de pub ;

- Absence de la mesure d’audience, donc retour sur investissement difficile

à établir ;- Le secteur souffre de déficit en matière de compétences humaines, véritable

obstacle au développement du secteur ;

- Absence d’une loi régissant le marché publicitaire au Maroc ;

- Produits dont la publicité requiert une autorisation préalable des Autorités

: les médicaments ; - Produits interdits à la publicité : Tabacs, alcool et armes.

20032004

Télévision 8816000000 1122379875

Radio136800000 174592425

Presse349600000 523777275

affichage212800000 673427925

total1580802003 2494179504

Les projections (2006-2010) :

(En millions de dirhams)

2006 2007 2008 2009 2010 Moyenne annuelle

CA PUB NET 240 295 440 540 660 436CA PARRAINAGE 19 24 35 43 53 35TOTAL CHIFFRE D’AFFAIRES

258 318 476 584 717 471

Le marchE publicitaire actuelCA publicitaire par type de grand média :- Avec un chiffre d’affaires brut (CA) de 174 millions Dhs réalisé en 2004, et qui s’accroît en moyenne de 20% par an (période 2001-2004), la part du CA publicitaire radio se stabiliseà 8% du CA publicitaire globalhors média ;- Le rapport Radio/TV est de 1 à 6,c’est-à-dire le chiffre d’affaires publicitaire radio représente le 1/6 de celui

de la TV.

49 demandes de radioset 5 demandes de télévision

L’accès au réseau de diffusion hertzien est à la fois prisé et rare

2006 : l’an 1 de la

libération du PAM

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Selon les indiscrétions ici et là et les bribes d’information disponibles, la rareté de la ressource n’est pas le seul facteur qui va nécessairement limiter le nombre de licences qui seront délivrées dans l’immédiat. En effet, dès le mois de mai de l’année dernière, le Président de la Haute Autorité, lors d’une conférence de presse à Rabat, avait indiqué que la demande soumise à son instance était peu variée en termes de genre : plus de 40 % des demandes, à l’époque, portaient sur des chaînes et des radios musicales. Elle était également trop concentrée géographiquement sur un petit nombre de grandes villes : l’axe Casablanca-Rabat, d’abord et essentiellement (70% des demandes) et accessoirement Marrakech, Tanger et Agadir. Le dernier facteur qui va, semble-t-il, limiter le nombre de licences c’est la jeunesse même de la libéralisation. Les diverses inconnues sur les engagements qui seront ceux des nouveaux opérateurs, le marché de la publicité trop exigu pour permettre la coexistence de nombreux projets à caractère commercial et compétitif, mais aussi le manque de ressources

humaines compétentes pour un secteur de pointe et la faiblesse du niveau de production des contenus audiovisuels…Tout cela fait que les gros calibres économiques privés ne sont pas encore réellement impliqués dans cette ouverture et tout le monde semble adopter la fameuse devise du «wait and see», en attendant plus amples indications sur le devenir du secteur.

En tout cas, selon toute probabilité, la HACA ne tardera pas à lancer des appels à concurrence pour départager les postulants déjà en lice.

La tendance privilégiée par les observateurs sur la base d’indicateurs locaux mais aussi des logiques en cours dans le monde en la matière, est

que la plupart des licences porteront sur des couvertures régionales. La HACA, en effet, mais aussi le gouvernement qui demeure qualifié en matière de définition de la stratégie audiovisuelle nationale, seraient fortement intéressés par la régionalisation de

l’audiovisuel en prélude et en accompagnement de la régionalisation et de la déconcentration dans son sens global. Les raisons avancés pour expliquer cette préférence se réfèrent à la volonté de diversification des contenus, à l’adaptation des services aux réalités locales et régionales et aux spécificités socio-culturelles des zones de couverture et à la facilitation de

l’accès des citoyens aux nouveaux services audiovisuels. Mais ce qui est à retenir en priorité, c’est qu’il s’agit là d’une véritable restructuration d’un secteur

émergent à fort potentiel de développement. Les organismes de formation sur les métiers de l’audiovisuel et les structures de productions des contenus des services audiovisuels gagneraient à développer de véritables stratégies anticipatrices et audacieuses pour répondre aux besoins qui s’exprimeront très rapidement, dès les prochains mois. C’est aussi une aubaine pour les jeunes

filles et les jeunes garçons à la recherche de formations et d’orientations valorisantes. Il y aura là une multitude de nouveaux métiers porteurs d’avenir et de promesse d’épanouissement.

L’un des premiers chantiers auxquels s’est attaquée la

HACA conformément aux prérogatives qui lui ont été assignées

par le législateur fut celui de la régularisation de la situation des

radios Medi 1, Fic-Fm et Sawa, qui étaient toutes les trois en activité

avant la promulgation de la loi 77.03 relative à la communication audiovisuelle

(3 février 2005). Pour le cas de Fic-Fm, la radio musicale de Casablanca qui

fonctionnait comme une radio privée et qui était co-dirigée dans les faits par la Foire

de Casablanca et la régie publicitaire New Publicity (Kamal Lahlou), elle a été traité dans

le cadre du cahier des charges de la SNRT et a effectué une sorte de retour au bercail, du

moins du point de vue juridique. La SNRT veut en faire la première filiale thématique régionale

de sa galaxie radiophonique. Le côté commercial de la station est lui aussi validé par la nouvelle

réglementation. Reste à savoir comment se fera la transition entre le passé d’exception et le

futur concurrentiel sur Casablanca très convoitée par les nouveaux entrants.

Pour le cas de Medi I, c’est aussi la fin de l’exception. Cette station qui a été créée, il y un quart

de siècle par une volonté politique franco-marocaine et qui a réalisée une bonne accumulation en

termes professionnels, en termes d’image mais aussi en termes pécuniaires puisqu’elle a longtemps

joui d’une situation de quasi monopole sur la publicité radiophonique du marché marocain. Face

à la concurrence imminente, la station de Tanger jouit d’un capital du à l’ancienneté de son

ancrage et à son rayonnement international. En tout cas, ses responsables qui ont été les

premiers à signer un cahier des charges avec la Haca, se montrent sereins et optimistes

sur leur avenir.

Reste enfin le cas de la station américaine Radio Sawa dont le statut d’organe

dépendant des autorités publiques américaines n’a pas encore trouvé la

voie vers la mise en conformité avec le cadre juridique marocain. Mais

les juristes de la HACA estiment que cette situation de «hors-

la-loi» du PAM n’est que très provisoire. Les autorités

américaines concernées ont, paraît-il, donné

des assurances dans ce sens.

RMI, Sawa, FIC-FM : la fin des exceptions

Multitude de nouveaux métiers porteurs d’avenir

L’axe Casablanca-Rabat(70% des demandes)

Une ouverture prometteuse pour la nouvelle filière

Communication média et multimédia !

Une convention de coopération a été signée en janvier dernier entre Com’Sup et SOREAD 2M. Ce partenariat propose différentes actions de collaboration à travers la production de reportages et d’émissions, la mise en place d’outils de communication interne, l’organisation d’évenements de communication... et bien sur, sur le plan pédagogique, des formations et des stages professionnels.

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L’instance a été créée par le Dahir n°1-02-212 du 31 août 2002. Elle dépend directement du Palais Royal, la mettant ainsi à l’abri des pressions de nature à entraver l’impartialité qu’exige sa mission de régu-lation. Sa mission est de veiller au respect des prin-cipes du pluralisme, de la diversité et de la liberté d’expression dans le secteur de la communication audiovisuelle, dans le respect des valeurs civilisa-tionnelles fondamentales et des lois du Royaume. La H.A.C.A se compose du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle, instance délibérante, et de la Direction Générale de la Communication Audiovisuelle, structure administrative et technique.Le Conseil Supérieur de la Communication comprend neuf membres, dont le Président et quatre membres sont nommés par le Roi, deux membres nommés par le Premier ministre pour une durée de cinq ans renou-velable une fois, et deux membres nommés, l’un par le Président de la Chambre des Représentants et l’autre par le Président de la Chambre des Conseillers, pour la durée et dans les conditions de renouvellement du mandat pré-vus pour les membres désignés par le Premier ministre. Le CSCA est investi d’une mission d’expertise et de conseil au service du Roi, du gouvernement, du parle-ment et des autorités juridiques ou administratives du Royaume, d’une mission de régulation et de réglementa-tion, ainsi que d’une mission de contrôle et de sanction.La Direction Générale de la Communication Audiovisuelle est l’organe de préparation et d’exe-cution des décisions du CSCA.Elle comprend : - Le Département Administratif et Financier - Le Département Suivi des Programmes - Le Département Juridique- Le Département Infrastructures et Veille Technologique - Le Département Etudes et Développement - L’Unité Audit et Contrôle de Gestion - L’Unité «Informatique»- L’Unité «Information et Documentation» Parmi les premières décisions de l’instance de régula-tion, du moins les plus remarquées et qui ont fait du bruit, on peut citer l’arrêt interdisant une publicité de Meditel portant atteinte à son concurrent IAM, le communiqué sur le traitement des affaires en cours d’instruction judiciaire, des décisions relatives au respect du pluralisme, aux règles de publicité, etc… La Haca a également annoncé qu’elle rendra publiques des décisions concernant les normes de la mesure d’audience et les règles de respect du pluralisme.

De la RTM A la SNRT

L’année 2004 a été mar-quée par la réalisation de projets stratégiques pour l’avenir de la Radiodiffusion Télévision Marocaine (RTM) et ce, dans la perspective de sa transformation en une Société Nationale dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, conformé-ment aux orientations gouvernemen-tales en matière de libéralisation de la communication audiovisuelle.Ces modifications ont porté, entre autres, sur le développement des res-sources humaines, la modernisation des équipements de base, le soutien à la production nationale et l’amélioration de la qualité des programmes aussi bien télévisés que radiophoniques, afin de favoriser la compétitivité de la chaîne face à la concurrence grandissante des chaînes satellitaires et celle attendue de la création prochaine de chaînes de télévision et de stations radio sur le ter-ritoire national. La réforme ainsi engagée vise la mise à niveau de l’établissement et sa moderni-sation ,afin de lui permettre, en fonction-nant comme une entreprise moderne, au diapason des évolutions technologi-ques, d’accompagner l’édification d’une société moderne et démocratique dans notre pays. Aujourd’hui la SNRT est structurée autour de services de radiodiffusion et

télévision à caractère national, régional et

international. Concernant les services de

télévision, la SNRT propose cinq chaînes: - La chaîne de télévision nationale marocaine (TVM)

- La chaîne thématique éduca-tive «Arrabiâ» - La chaîne thématique religieuse «Assadissa» - La chaîne de télévision internationale «Al Maghribiya» - La station de télévision régionale de Laâyoune. - Et d’une télévision thématique spor-tive «Arriyadiya» prévue en 2006. En matière d’activité radiophonique la SNRT propose, cinq services de radiodif-fusion, dont: - La radio nationale ; - La radio amazigh ; - Rabat chaîne inter ; - La radio Mohammed VI du Saint Coran ; - La radio régionale thématique de Casa (Radio FM Casablanca). Et des décrochages régionaux, de la Radio Nationale à travers les stations: d’Agadir; de Casablanca, de Dakhla, de Laâyoune, de Marrakech, de Fès, d’Oujda, de Tanger, de Tétouan et de Meknès.

Parlez-vous HACA ?

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1Com’Sup : La publicité a été jusqu’à présent un moyen privilégié pour la promotion des différents produits et ser-vices. Ces dernières années, des voix s’élèvent pour an-noncer la mort prochaine de la publicité. Qu’en pensez-vous, comment vous positionnez-vous face à cette mutation et comment envisagez-vous l’avenir ?

HK : La publicité ne s’est ja-mais aussi bien portée, il n’y a qu’à voir les chiffres. Je parle de notre pays bien sûr, mais aussi du reste du monde.Au Maroc, elle progresse bon an mal an de 10% environ. C’est un signe évident de vi-talité.Ceci dit, la publicité au sens classique du terme a tendance à s’enrichir de nouveaux mé-tiers, de nouvelles technolo-gies et c’est tant mieux. Elle

s’adapte, voire elle anticipe sur les mutations du monde.Aujourd’hui, le BTL (below the line) et notamment les nouvelles technologies (In-ternet) prennent une part non négligeable dans le dével-oppement du secteur.

2Com’Sup : La créativité joue un rôle essentiel dans la pro-duction publicitaire. Quel rôle revient à la créativité marocaine dans le contexte publicitaire actuel ? Com-ment vous positionnez-vous en tant que grande agence publicitaire par rapport à une créativité « locale » marocaine qui semble désespérément faire défaut ?

HK : la créativité c’est bien évidemment l’essence même de notre métier, et le moteur

de la production publicitaire.Au Maroc, je peux vous dire sans complexe que les agenc-es fournissent un véritable effort au niveau créatif. Pour s’en rendre compte, il suffit de « benchmarker » avec la région MENA (Middle East North Africa). Le Maroc se positionne en tête avec le Liban et Dubaï, bien que les moyens finan-ciers dont nous disposons, soi-ent sans com-mune mesure avec ceux de ces deux pays.En revanche, le reproche que l’on pourrait formuler, c’est l’inconstance de cette créativ-ité et sa dichotomie (très pop-ulaire ou très sophistiquée). Et puis il y a aussi le manque de soin dans l’exécution, on peut tuer une bonne idée si elle est mal exécutée.

3Com’Sup : Le Maroc comme chacun sait est un pays arabo-phone. Or, la langue arabe et surtout l’arabe dialectal sont pratiquement absents dans les messages publicitaires proposés par vos agences, sinon sous forme de traduc-tion. A quand cette grande intégration culturelle inclu-ant la langue dans la sphère publicitaire ?

HK : A quand cette intégra-tion ? Pour très bientôt j’espère, parce que notre pays recèle un gisement cul-turel formidable. Il s’agit tout simplement pour nous, pa-trons d’agences, de former de vrais créatifs arabophones, des professionnels capables de conceptualiser dans notre langue et puiser dans notre culture, en mettant aussi en scène de grandes idées créa-

tives (qui sont par définition universelles) à la sauce ma-rocaine.Il nous reste beaucoup à faire !

Hamid Kadiri,PDG de Klem Euro RSCG

Hamid Kadiri et Azzedine Lazrakune amitié qui remonte à la belle époque du lycée mixte de Fès

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Quand le marketinget la communicationfont appel à l’art...

C’est à travers une conférence riche en images et en discussions que ces enseignants ont su alimenter leurs cours par un exemple vivant : celui de «L’Hermitage en projet», projet artistique portant au départ sur la création et la réalisation d’une maquette du Parc de l’Hermitage, qui s’est ensuite développée en projet pour la réhabilitation du Parc.Les intervenants présents, M. Hassan DARSI (Artiste), Mme Florence RENAULT (coordinatrice artistique) et Mme Nadia JEBROU (Architecte au conseil de la ville de Casablanca), ont rendu compte de l’histoire du «Projet de la maquette» et de l’évolution de cette initiative artistique. A l’origine, en 2002, un parc dans un état d’abandon total qui interpelle les acteurs de la source du lion, le parc de l’Hermitage, l’un des deux plus grands espaces verts de la ville avec ses 18 hectares. Une déclaration, un appel à contribution et une pétition marquent le point de départ d’une œuvre, la maquette, qui mettra 18 mois à se réaliser complètement. Une cinquantaine de personnes mettront «la main à la maquette» dont une dizaine de permanents, dans l’atelier ouvert pour l’ocasion dans le jardin de la prestigieuse Villa des arts à Casablanca. Le projet devient réalité. Ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans le parc ont l’occasion d’apprécier les dégâts laissés par l’homme, le temps et un laisser aller collectif... Puis, un vernissage qui rassemble plus de 500 personnes et des rencontres avec des collectifs d’artistes internationaux (Espagne, France, Hollande…). Le nouveau Wali de Casablanca est présent lors de cette inauguration, dans le hall de la Villa des arts. Il s’engage publiquement à faire nettoyer le parc. Le chantier est lancé, deux jours plus tard 2000 camions d’ordures sont évacués ! La source du lion est invitée par la ville à réfléchir au devenir du parc, et «l’Hermitage en Projet» démarre… Jusqu’en 2005 les actions artistiques et de sensibilisation se succèdent, Ateliers artistiques gratuits pour les enfants, Passerelles artistiques,

workshop de réflexion sur la réhabilitation du parc... et l’histoire de l’Hermitage se transmet à travers les médias (presse écrite, audiovisuelle, site web...), mais aussi par des rencontres multiples avec les acteurs de la vie culturelle internationale et la société civile casablancaise.Cette rencontre à Com’Sup a suscité un grand intérêt chez les étudiants durant la conférence. Pourquoi le Parc de l’Hermitage ? Quels étaient les difficultés rencontrées ? Quels étaient les réactions des citoyens et des pouvoirs publics? Autant de questions auxquelles les différents intervenants ont tenté de répondre au mieux, à travers les exemples concrets des actions et projets menés entre 2002 et 2005, mais également grâce à une visite organisée le jour même dans le parc. Les étudiants ont pu ainsi, pour certains, découvrir un lieu encore inconnu à Casablanca, pour d’autres le re-découvrir après le travail accompli durant ces dernières années. A l’issue de la rencontre avec les acteurs du projet et le parc, certains étudiants ont décidé d’effectuer

un travail d’exposé sur «Le projet de la maquette» et la présentation de celui-ci, les autres en gardent le souvenir d’un projet inédit. Certains seraient heureux de

pouvoir contribuer aujourd’hui par leurs talents de communicateurs à cette «aventure», née d’une volonté artistique.Dans tous les cas, cette intervention a permis d’illustrer concrètement le contenu des cours des deux enseignants accompagnant ce jour là les élèves. Démontrant l’apport du marketing et de la réflexion marketing dans la remise à niveau et la valorisation de nos espaces publics, pour l’un, l’importance du contexte et des usages dans les pratiques de communication, pour l’autre.A nous aujourd’hui en tant que communicateurs, de faire en sorte de valoriser notre patrimoine en prenant en compte des usages et des contextes, pour que la réhabilitation de nos espaces publics soit le combat d’artistes volontaires, mais aussi l’engagement de citoyens volontaires.

Comment le marketing et la communication peuvent tirer des leçons d’un projet artistique ? C’est ce que les deux professeurs de 1ère année M. Najib Lebbar et M. Jean Zaganiaris, respectivement professeurs de «stratégie marketing» et d’ «introduction à la communication», ont fait découvrir à leurs élèves en invitant les acteurs de LA SOURCE DU LION, Hassan Darsi et Florence Renault, à présenter leur projet autour du parc de l’hermitage.

Les comsupiens en visite au parc

Sophia Akhmisse/4ème année

L’engagement de citoyens volontaires

Nadia Jebrou ,Florence Renault, Najib Lebbar et Jean Zaganiaris

Hassan Darsi, concepteur du projet

© La source du Lion

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ON N’EST PASPHILOSOPHE PARCE QU’ON

TROUVE, MAIS PARCE QU’ON CHERCHE. PHILOSOPHER, C’EST

DOUTER

EXCEPTEL’HOMME, AUCUN ETRE NE S’ETONNE DE SA PROPRE

EXISTENCE (...) L’HOMME EST UN

ANIMAL METAPHYSIQUE

NOTRE VIE ESTUN LIVRE QUI S’ECRIT TOUT SEUL. NOUS SOMMES DES PERSONNAGES DE ROMAN QUI NE COMPRENNENT PAS

TOUJOURS BIEN CE QUE VEUT L’AUTEUR

SAVOIR SI L’ONAIMERAIT MIEUX MOURIR DE FAIM OU DE SOIF EST UNE QUESTION

QUI APPAREMMENT PLAIT TOUJOURS

DURE EPOQUE QUE CELLE OU IL EST PLUS SIMPLE DE DESAGREGER UN

ATOME QU’UN PREJUGE

LA SENSATIOND’ETRE HEUREUX OU

MALHEUREUX DEPEND RAREMENT DE NOTRE ETAT DANS L’ABSOLU,

MAIS DE NOTRE PERCEPTION DE LA SITUATION, DE NOTRE CAPACITE A NOUS SATISFAIRE

DE CE QUE NOUS AVONS

COMMENTLE VENT SAIT-IL DANS QUELLE DIRECTION IL DOIT SOUFFLER ?

PLACEZ VOTREMAIN SUR UN POELE UNE

MINUTE ET CA VOUS SEMBLEDURER UNE HEURE. ASSEYEZ VOUS

AUPRES D’UNE JOLIE FILLE UNE HEURE ET CA VOUS SEMBLE DURER

UNE MINUTE.C’EST CA LA RELATIVITE

Couscous philo

UNE ROUTE PEUT

PRENDRE MILLE

DIRECTIONS, LA VERITE

N’EN CONNAIT QU’UNE

(les bulles sont remplies par des citations de grands auteurs et philosophes selectionnés par Naïl Lazrak 5ème 7 Lycée Lyautey)

A “SOLIDARITE FEMININE” LE COUSCOUS OUVRE L’APPETIT

PHILOSOPHIQUE DES COMSUPIENS

PhotosChafik Aaziz

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Les conférences de Com’SupOuvrir les étudiants sur le monde extérieur et de nouvelles perpectives,

tel est l’objectif premier des différentes rencontres qui ont jalonnées cette première période à Com’sup. La culture en a été un vecteur

essentiel avec des interventions d’acteurs culturels et d’artistes qui ont donné lieu à des débats tant passionnés que passionnants.

Du projet culturel à sa réceptionEn novembre dernier nous avons eu l’im-mense plaisir d’accueillir Hassan El Fad dans les murs de Com’Sup pour une ren-contre débat autour de son expérience personnelle du projet culturel. Un jour pas moins important pour lui, puisqu’il fêtait ce même jour son anniversaire ! Bien sur, les premières questions abor-dées ont traitées de l’humour et de sa réception par le public, international et surtout marocain. Notre invité nous a révélé, non sans déclencher de nom-breux fous rires, quelques secrets ; nous expliquant combien il est difficile de faire rire un public et comment il doit adapter sans cesse ses sketches aux diversités d’appartenance géographique, culturelle et linguistique du public. C’est qu’on ne rit pas des même choses à Casablanca et à Marrakech. C’est que les mots, les expressions, les références sont mul-tiples, d’une région à l’autre... À Oujda, par exemple, on rit intérieurement, ce qui n’est pas sans décontenancer l’hu-moriste, qui sur scène attend désespé-rément un retour sonore de sa blague ! Ainsi, le contexte de la représentation joue un rôle important dans l’écriture des scénarios des sketches, ce qui rend les textes différents et polyvalents. Nous avons abordé ensuite l’écriture d’émissions télévisuelles humoristiques (un sujet qui me tient particulièrement à coeur puisqu’il est l’objet de mon pro-jet de fin d’étude !). Hassan El Fad nous a expliqué comment il procède pour la réalisation de ses émissions – diffusées

notamment pendant le mois de Ramadan

– L’émission se compose de rubriques et sa création suit un canevas très précis. Tous les détails sont écrits, expressions, gestuelles..., car ces détails permettent d’affiner le sénario, de mettre en lumière de nouvelles idées et de renseigner sur tout ce qui concerne la décoration du plateau. L’écriture des scénarios se fait avec l’aide des comédiens, car il est pour lui essentiel de les impliquer dans la création des textes qu’ils vont dire pour une meilleur imprégnation. Le regard extérieur sur le travail est primordial, il aide à trouver les failles et les imper-fections, à changer, adapter, remanier... Une méthode valable pour tout projet car elle est aussi la clef d’un bon travail !En nous partageant, l’espace d’une paire d’heures, son expérience personnelle de comédien, d’humoriste, de créateur et d’acteur culturel, Hassan El Fad nous a sensiblisé sur deux aspects essentiels du projet culturel : le contexte, comme donnée structurelle et l’échange, comme mode opératoire de création.

L’INDH, une initiative louable et por-teuse d’espoirAfin de nous apporter un éclairage sur des sujets essentiels de l’actualité maro-caine et de nous aider à définir des thématiques de recherche pour nos tra-vaux monographiques, madame Hihi et monsieur Belfakih, nos encadrants pour la pédagogie de projet, ont invité Mme Najat M’Jid à donner une conférence sur un sujet qui lui tient à cœur, l’INDH.Mme M’jid a débuté sa présenta-tion par une définition de ce qu’est l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain) lancée par Sa Majesté le Roi en mai 2005 et destinée à combler le retard que le Maroc affi-che dans la réalisation des objectifs du millénaire tracés par les Nations Unis et auxquels le Maroc adhère. Elle nous a ensuite présenté des chiffres clés, représentatifs de la situation actuelle du Maroc, tel que le taux d’analphabé-tisation au Maroc, le taux de mortalité infantile et bien d’autres indices, carac-téristiques d’une situation préoccu-pante. Elle a insisté sur les problèmes persistants, bien que la généralisation de l’éducation primaire et l’égalité entre les sexes aient connu de grands progrès, et souligné que le Maroc prend toujours du retard dans les domaines de la réduc-tion de la pauvreté extrême, le combat contre le sida, la réduction de la morta-lité des enfants, la promotion de la santé maternelle et la durabilité des ressour-ces environnementales.Cette présentation a soulevé une série de questions de la part des étudiants, portant autour de la mise en place de ce projet. Mme M’jid a tenté d’y répondre en exposant les moyens d’action envi-sageables à travers des exemples et le concept même de cette initiative natio-nale pour le développement humain :« Il semblerait que la première chose à faire est de définir exactement ce qu’on veut réaliser : que veut-on dire par

pauvreté ? Le manque d’eau potable, la difficulté d’accès à la santé, l’habitat insalubre, l’analphabétisme et le gain de moins d’un dollar par jour. Si on est d’ac-cord qu’une personne pauvre est celle qui souffre de tous ces manques, on se demande ensuite si on est en mesure de changer la situation pour les cinq à six millions de marocains qui répondent à ces critères en trois années. »L’INDH est une initiative louable et sus-ceptible d’aider le Maroc à améliorer son classement, peu honorable, parmi les 177 pays concernés par le rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). Mais c’est avant tout une vision et non pas une stratégie en elle-même. Il s’agit maintenant d’élabo-rer des méthodes d’action réalistes et réalisables, gérées d’une façon rigou-reuse, responsable et efficace.Enfin, en guise de conclusion, Mme M’jid a ajouté qu’il est question dès lors de savoir « qui va faire quoi et quand ? » de rendre des comptes et d’oeuvrer de façon intelligente et perfectible pour atteindre les objectifs de cette initiative.Ces quelques deux heures passées aux cotés de Najat M’jid nous ont semblées bien trop courtes, tant elle a su trans-mettre à son auditoire son dynamisme et son engagement passionné, avec cette belle détermination qui peut faire abou-tir les projets les plus audacieux.Nous lui souhaitons tous beaucoup de courage !

Alia El Awad/3ème année

Rencontre avec Hassan El FadComédien et acteur culturel

Rencontre avec Najat M’JidINDH

24 novembre 200528 novembre 2005

Nezha Souaïdi4ème année

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Mémoires de Casablanca : cultures perceptibles et cultures invisibles.

«J’aime la rencontre avec les étudiants. Ils ont tous ce même regard, quelque soit leurs milieux et leurs horizons. Intransigeants et ouverts, ils vous pénètrent pour examiner, que dis-je, scruter ceux qui s’adressent à eux directement. Au fond de leurs rétines, on voit s’inscrire leur perception de nos forces et de nos faiblesses d’adultes. Ils se débarrassent vite et sans concessions de ce qui ne les touche pas directement. Et si vous venez à vous égarer, le regard se fait fuyant et l’intérêt se porte ailleurs. Pas de temps à perdre avec

le simulacre. Mais lorsqu’ils sentent la sincérité et la passion, là c’est toute l’enfance qui est célébrée et le regard devient la porte d’entrée vers l’âme.»

Selma Zerhouni/Architecte

Le frisson de la lumière«Parler avec des étudiants nous rappelle toujours à l’esprit que la curiosité, l’étonnement devant les choses, restent à la base de toute connaissance. Bien que le thème de la rencontre avec les étudiants de Com’Sup tournait ce jour-là autour de Casablanca, nous avons pu ensemble, dans les allers retours des questions-réponses, aller plus loin et aborder les champs de l’histoire, de la

culture, donner à ce problème d’«identité urbaine», au-delà des représentations

confuses et insaisissables qui nous viennent d’ailleurs, sa dimension humaniste, sensible, à même de nous réconcilier avec l’espace où nous vivons. Je n’ai pas oublié cette jeune fille venue me dire à la fin de la rencontre que notre exposé (précédé d’un petit documentaire visuel) l’avait touchée au point que – montrant son bras – à un moment donné elle avait eu la chair de poule. Je pense que la connaissance passe d’abord par ce «frisson» qui est synonyme de lumière. Le reste viendra de lui-même dès l’instant où il y a cette veille de l’intelligence et de la sensibilité.»

Mustapha Nissabouri/poète

Concept et organisation du Festival de Casablanca«Ma visite à Com Sup a été d’un enseignement formidable. Celui de la mémoire, celle qui évoque le bout de chemin parcouru depuis la vie d’étu-diant, les étapes traversées, et toute

l’attention dont on a pu bénéficier pour apprendre et avancer dans la vie pro-fessionnelle.J’ai été impressionnée par l’environ-nement de l’école, le lieu en lui-même, les moyens techniques mis à la dispo-sition des étudiants et surtout l’enga-gement des professeurs et de Azzedine Lazrak le directeur. Finalement tout cela n’est qu’une histoire de passion, passion pour des métiers nouveaux qui interpellent tant de jeunes dont le but est de participer à l’évolution de notre pays et le hisser sur les voies de la modernité et de l’égalité des chances.Les festivals, puisse que pour ma part c’est de cela qu’il s’est agi lors de notre rencontre, sont un phénomène nouveau dans notre paysage national, mais quelle lame de fond ! Au-delà du divertissement, les jeunes en veulent… de l’art dans toutes ses formes d’ex-

pressions, du graphisme, en passant par la production et la communication, il n’est pas un détail qui leur échappe. Ils bouillonnent d’idées, de dynamisme et d’énergie et sont surtout porteurs de projets concrets, que ce soit pour leur école, leur quartier, leur ville ou

pour notre pays. Ca c’est du positif, et tous les marocains en ont besoin, pour continuer à y croire et à se battre.Ce qui m’a incontestablement le plus interpellé, c’est la conscience politique et l’ancrage des étudiants dans les réa-lités marocaines. Ça rassure, car si de passion et de rêve il s’agit, il y a aussi des vérités à affronter, des défis à rele-ver, et des difficultés à surmonter.Ma conviction a toujours été d’être à l’écoute des jeunes générations, de partager honnêtement et modestement une conversation, une expérience, un savoir-faire. Partager, partager, partager… Alors chers confrères de Com’Sup, ne vous arrêtez jamais de recevoir des invités car nous aussi on y gagne : on en ressort le cœur gai et optimiste. Merci ! »

Neïla Tazi/A3 communication

Qu’en est-il de la production audiovisuelle ?Autour d’une table ronde animée par monsieur Saif Mestari, directeur général de QUORUM PRODUCTION et Universitaire.Notre hôte a tenté de nous éclairer sur ce champ très vaste qu’est l’audiovisuel, en structurant son intervention autour de trois axes essentiels.Tout d’abord, un état des lieux général du secteur audiovisuel marocain. En effet, au lendemain de la nouvelle législation, le PAM (paysage audiovisuel marocain) montre peu à peu un nouveau visage : la RTM devient la SNRT, de nouveaux arrivants vont bientôt alimenter nos téléviseurs et nos radios, comme, pour ne citer qu’elle, la nouvelle chaîne thématique de Tanger pour les « news ». Cette nouvelle loi, qui d’ailleurs a des similitudes avec celle de la France, vient réguler les différents produits audiovisuels, mais aussi l’installation des entreprises audiovisuelles, structurées dès lors par des cahiers des charges qui régissent les programmes diffusés. Pour Saïf Mestari, cette nouvelle loi et la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle) sont deux innovations majeures pour le champ audiovisuel marocain.La seconde partie de la discussion a porté sur les maisons de production. Ces entreprises sont reparties dans le secteur de l’audiovisuel en genre ou en spécialité. Pour la spécialisation, on trouve la production de sitcoms, un

produit reflet qui colle sur la réalité et l’évolution des mentalités dans la société. Les productions généralistes vont elles de la production cinématographique à la production publicitaire, en passant par la production de clips musicaux. Enfin, les maisons de productions, dites organisées, se développent dans des créneaux bien définis comme la production d’émissions audiovisuelles.C’est justement sur ce domaine particulier que Saïf Mestari a choisi d’orienter la dernière partie de son intervention et notamment comment la production télévisuelle peut vraiment être effective. Avant tout, il faut bien connaître la politique de programmation des chaînes, car de bons concepts n’existent que dans un environnement adapté. Il est aussi indispensable de connaître les annonceurs et leurs stratégies afin d’atteindre les objectifs définis du sponsoring. Mais le plus important est de bien cerner les attentes et besoins des cibles, et cela par des études de mesure d’audience et des focus groupe pour tester les concepts. Pour conclure, Monsieur Mestari a tenté de sensibiliser les futurs communicateurs que nous sommes sur l’importance du concept dans le domaine de l’audiovisuel, qui doit à la fois répondre à des objectifs précis et concrets, simplement présentés afin de survivre à la volatilité de l’audience, et tendre vers une production audiovisuelle marocaine de qualité.

Houda Coradidi/4ème année

Rencontre avec Saif MestariPDG de Quorum

Rencontre avec Naila Tazi (A3 communication)

et Nawal Slaoui (Directrice des arts urbains

pour le festival de Casablanca)

Rencontre avec Selma Zerhouni (Architecte, directrice

de publication revue « Architecture du Maroc, art et environne-

ment ») et Mustapha Nissabouri (Poète et acteur culturel)

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Action artistique et espace publicSi pour certains, le terme de «communication» est indéfinissable, ce n’en est pas moins vrai pour celui d’ «espace public». Centre de débat, de partage ou encore simple invention de notre société pour désigner un lieu destiné à tous ? On peut dire plus simplement que l’espace public est celui de «l’autre», comme l’a proposé Martine Derain, artiste plasticienne en résidence à Casablanca, venue partager avec nous ses expériences artistiques. Cette artiste de Marseille opère depuis 15 ans dans les espaces publics où elle intervient le plus naturellement possible, avec justesse, simplicité et finesse, sans jamais chercher à forcer le regard et l’attention. Martine Derain a choisi de nous présenter deux travaux qui résonnent plus particulièrement pour des étudiants en communication. Le premier travail propose une «Revue murale» pour laquelle une trentaine d’artistes, d’écrivains et de photographes ont emprunté l’affiche comme médium d’expression,

s’adressant ainsi directement au public, sans l’intermédiaire du circuit classique de distribution de l’art. Présentée dans différentes villes européennes et pour le Maroc à Casablanca et Tétouan, cette intervention dans l’espace public a vu le jour après un important travail de repérage et a proposé une forme artistique non conventionnelle en relation direct avec le public sans aucun équipement culturel.Le choix du noir et blanc et d’un format inédit permettait à la Revue murale de se distinguer de l’affiche publicitaire, les supports d’affichage étaient sélectionnés afin de provoquer des interactions. Cinq années pour publier entre 1994 et 1999 dix numéros. Un travail qui ne s’est pas fait sans difficultés sachant combien il peut être compliqué d’afficher dans l’espace de la rue et qu’on ne peut pas penser un travail artistique dans l’espace public hors son contexte environnant.Le second exemple abordé par l’artiste est un travail réalisé en Palestine entre 1998 et 2000, dans un contexte particulièrement réticent. Ce projet

émane d’une c o m m a n d e du consulat général de France à Jérusalem et devait être à l’origine une oeuvre fixe dans l’espace urbain. Très vite, les deux artistes, Martine Derain et Dalila Madhjoub, voient l’inadéquation de la commande dans le contexte de la ville : les Palestiniens sont privés de liberté de déplacement, les contrôles sont omniprésents et l’oeuvre fixe ne peut alors être accessible à tous. S’adapter au contexte devient une nécessité, situer l’art du côté de la vie sans mettre en danger autrui devient une préoccupation majeure. Malgré un budget limité, la commande évolue vers une oeuvre mobile : puisque les Palestiniens ne peuvent se déplacer librement, c’est le travail artistique qui va se déplacer. Avec la complicité d’une compagnie de bus, la Jérusalem-Al Bireh-Ramallah Buses Co., les artistes vont transformer de simples tickets de bus en canal de transmission, « véhiculant 1000

réponses inventives à l’oppression israélienne, 1000 petites résistances - mais il n’y a pas de petites résistances en Palestine ! Les tickets de bus sont ici devenus eux, un petit objet résistant, passant au travers des barrages ». Un symbole de liberté aux yeux de tous les Palestiniens opéré par la création artistique. Après un an et demi de recherches et un mois de diffusion, plus de 30 000 véritables tickets de bus ont été véhiculés, des tickets qui communiquent, dépassant toutes frontières et tout contrôle Israélien. Cette présentation nous a permit de découvrir des pratiques artistiques peu communes dans le contexte marocain, un art qui sait donner du sens et s’inscrit dans un objectif d’ouverture sur le monde en harmonie avec le contexte de présentation pour éviter tout rejet. Un art qui « propose », comme le dit avec une grande sincérité Martine Derain.

Salma Kadiri/1ère année

Rencontre avec Martine Derain(Artiste plasticienne, graphiste et photographe. Marseille)

Le 9 février 2006

Intervention de Madame W. Guessous

Le module de “communication interne”, à destination des étudiants de la 4ème année, prévoit dans son programme une étude de cas à la fin du cursus afin de compléter et enrichir la formation des étudiants. Le cas de la fusion entre deux des grandes entreprises de l’économie Nationale, à savoir la BCM et la WAFABANK, a été choisi. Madame Wafaa Guessous, secrétaire générale et responsable de la communication interne à de ATTIJARIWAFA Bank, a accepté avec plaisir d’animer une journée consacrée à la communication interne, afin d’exposer à nos étudiants le cas de la fusion de ces deux entreprises.Madame Guessous a exposé aux 43 étudiants réunis, le pourquoi et le comment de cette opération, qui a nécessité d’énormes moyens financiers et matériels pour un résultat probant et satisfaisant les deux parties. Elle a utilisé pour la circonstance les moyens audiovisuels appropriés afin de garantir une bonne compréhension auprès d’une assistance particulièrement intéressée et attentive.D’aprés Madame Guessous cette fusion, qui a été

gardée secrète pendant toute la durée des négociations entre les deux parties, a démarrée en novembre 2003. Elle en a expliqué la genèse et les enjeux en mettant en présence deux différentes cultures.Il fallait tout d’abord :

-Gérer l’effet d’annone,-Rassurer les équipes,-Faire adhérer au projet, avec une implication directe au plus haut niveau,-Accompagner le changement avec une approche évolutive et une communication axée sur la proximité.

Les clés de la réussite ont été assurées grâce à : -La rapidité d’exécution,-Les délais et engagement tenus de part et d’autres,-Une communication interne placée avant l’externe,-Une forte implication de tous,-Une reconnaissance et la valorisation des potentialités en présence.

Il faut admettre qu’une telle opération ne s’est pas déroulée sans mal, puisqu’on a enregistré prés de 600 départs, mais qu’en échange plus de 800 recrutements

ont été opérés. Les étudiants, interpellés par cette présentation y ont participé activement en posant des questions pertinentes à Mme Guessous qui s’y est prêtée avec modestie et compétence. Nous tenons, à cette occasion, à renouveler dans ces colonnes, nos sincères remerciements à Madame Wafaa Guessous pour son brillant exposé, qui a beaucoup apporté aux étudiants et restera dans leur mémoire.

Mohamed Senoussaoui/ enseignant en communication interne

Programme de rencontres (3ème et 4ème année) Mohamed Amine Moumine (directeur du Complexe Culturel Moulay Rachid)La production et la diffusion de la culture à Casablanca à travers l’exemple du Complexe culturel Moulay Rachid

Programme de rencontres (1ère et 2ème année)Rencontre – conférence – débat Avec Hajeong ParkChargée de communication et d’événementiel, Loréal CoréeAutour de son expérience au sein de la société Loréal Corée et de son travail actuel de chargée de la communication touristique sur internet comme coopérante au Ministère de la Culture marocain.

14 décembre 2006

secrétaire générale et responsable

de la communication interne. ATTIJARIWAFA Bank

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Najwa Châalan/Organisatrice de l’événement

Comme à l’accoutumée, Com’Sup a organisé sa cérémonie de remise des sésames à l’emploi [entendez Diplômes de Fin d’Études] pour sa 6ème promotion.41 lauréats se sont vus décerner leurs “papiers magi-ques” par des publicitaires, des annonceurs, des hom-mes et des femmes de médias qui ont bien voulu honorer de leur présence la cérémonie et aussi pour faire leurs

emplettes en ressources humaines de qualité.

Ah, ces Comsupiens, toujours les mêmes ! Philosopher, philosopher... Toujours philosopher au lieu de faire la fête !!!!

(les bulles sont remplies par des citations de grands auteurs et philosophes selectionnés par Naïl Lazrak 5ème 7 Lycée Lyautey)

Amina ABDERRAZIK

Bouchra SAMSAM

AfrAa JAMAL-EDDINE

Aziz Mehdi CHAOUI

Amadou NDAW

Fatine BENKIRANE

Ghizlane BENNANI

MentionTrès honorable

Et de 6 ! Une nouvelle fournéede lauréats pour Com’Sup !

Pour avoir du talent, il faut Etre convaincu

qu’on en possEde.

J’aurais dU Etre heureux : je ne l’Etais

pas

Le futur commence

immEdiatement aprEs la FIn de cette phrase

Une idEe devient force lorsqu’elle

s’empare des masses

Tout ce qu’on ne connaIt pas

paraIt magniFIque

C’est une trEs belle histoire

que nous vivons, puisque nous la

vivonS

Ils ne savaient pas que c’Etait

impossible, alors ils l’ont

fait.

C’est une merveille d’ignorerl’avenir

Je sais pourquoi tant de gens aiment couper du bois. C’est une activitE oU l’on voit tout de suite

le rEsultat

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Dieu est marqueteur et ses fidèles sont un marché potentiel,

dans un monde où la religion s’appelle rentabilité et le messa-

ger n’est autre que la publicité...

Désormais, vous ne jurerez que par A4, 16/9ème et 4 par 3, ne vous

confesserez que lors de focus group dans ce confessionnal moderne

qu’est le brainstorming...

Nous vous imposons nos commandements, et pour vous éclairer

chers fidèles, référez-vous toujours à la source divine ; la bible n’est

plus, car trop « has been », désormais elle s’appellera Mercator…

Il n’y aura plus de jour du seigneur, car un seul jour ne suffit plus,

tous les jours sont bons pour pratiquer notre culte, notre religion

s’appelle rentabilité et notre foi se compte en chiffre d’affaires.

Nous comblerons vos frustrations par d’autres, et nous régnerons

sur les médias afin que notre volonté soit accomplie.

Nous mènerons notre croisade au nom du conditionnement, car

nous n’aimons plus le mot soumission.

Nous jouissons à l’idée de conjuguer nos désirs au conditionnel, et

les vôtres au subjonctif. Voyez donc en cela notre générosité d’es-

prit ; car nous pensons à vous, mais en terme marketing !

Ne nous en voulez pas si nous sommes si sadiques, car c’est de

votre masochisme que nous puisons nos idées de campagnes ; ce

sont vos attentes et besoins qui nous inspirent pour vous infliger

nos sautes d’humeur. On appellera votre masochisme mode et notre sadisme un génie...

En ce qui vous concerne vous, brebis égarées, nous proclamerons

que le réalisme est fatalisme, et c’est alors que nous vous drogue-

rons aux illusions : Télé réalités irréelles, informations déformées,

publicités pubères... Nous vous apprenons à aimer tout ce qui est éphémère, passager,

jetable : la mode, les rasoirs… la vie !

A cette vie, nous avons réussi à coller une date de péremption. Elle

ne sera désormais qu’un vulgaire produit de consommation comme

tant d’autres, et on lui attribuera comme slogan :

«La vie : consommez-la avant qu’elle ne vous consume.»

Quelle ironie ! Qui aurait cru que l’Homo sapiens évoluerait

en « Homo consomatus » ?.. Ayoub Choukri/ 1ère année

God Save The Com’Pouvoir de la

communication

La vie sourit aux personnes qui dérangent.Et pourtant, on croit qu’il s’agit d’un simple concours de circonstances.Mais jamais. La vie est plus qu’un droit, c’est un doux mélange de voies. Ceux qui savent nous l’imposer sont maîtres et rois d’un univers sans lois. Et par un seul tour de mains, dirigent nos propres destins. On se demande sou-vent pourquoi ce n’est pas moi. Qu’ont-ils de plus ? C’est leur culot et leur pertinence qui font la différence. De l’aisance dans leur regard et une délicatesse dans leurs idées et le tour est joué. Pas besoin de gentillesse dans leur monde, seule «la finesse» reste maîtresse.

Salma Kadiri 1ère année

La vie sourit auxpersonnes qui dérangent.

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Chouft J’ai fermé les yeux et j’ai rêvéJe me suis envolée, sentie, vue. J’ai vu une mer couleur de ciel

Et caressé un sable couleur de miel. D’un bleu léger profond et mystérieuxSon ouverture nous emmène à l’au-delà.

La vie jaillit de chaque murailleL’histoire jaillit de chaque regard.J’ai vu un tapis rouge où chaque

trait raconte un espoir, un sentiment.J’ai vu un enfant où coule la joie dans les veines.

Un regard a suffit pour traverser les cieuxJ’ai vu un ange insouciant.

Si il avait suffit de rêver une nuitMon sommeil aurait la vie d’une ville.

Celle que j’ai vue. Celle où la mer est ciel

Et le sable est miel.

Houda Coradidi./ 4ème année

LE ROMAN POUR UNEDECOUVERTE DE L’ETRE

Wadii Charrad/3ème année

Pourquoi lire un roman ? Certains diront que c’est un moyen d’évasion. D’autres affirmeront qu’il définit les différentes pratiques sociales du monde dans lequel nous vivons. Bien au-delà de toutes ces opinions, le roman

s’est instauré -en tant qu’art- dans les sociétés, afin de mener à bien l’exploration de notre « moi » intérieur. Autrement dit, selon Milan kundera, la connaissance de notre être est la seule morale du roman1.

Depuis le célèbre Don Quichotte de Cervantes (1605), le roman des temps modernes (post-moyen age) est venu avec une conception différente que celle de ses prédécesseurs (les Milles et une nuits, l’Iliade, l’Odyssée). En effet, à travers des récits intrigants, son seul et énième objectif consistait a s’interroger sur des questions sur l’existence, sur la liberté d’agir ou encore sur la nature de l’homme. De manière plus claire et succincte, le roman est une « méditation interrogative » qui nous pousse à réfléchir sur ce qu’est la vie au sens strict. C’est en ce sens que l’univers quotidien d’un Swann rencontrant une Odette de Crécy devient pour les lecteurs une leçon sur ce qu’est l’amour : «ce que nous croyons notre amour, notre jalousie, n’est pas une même passion continue, indivisible.

Ils se composent d’une infinité d’amours successifs, de jalousies différentes et qui sont éphémères, mais par leur multitude, ininterrompue, donnant l’impression de la continuité, de l’illusion de l’unité»2. Par le biais de Kafka, l’être humain a compris que les vérités incertaines et changeantes d’un roman réfutent les vérités dogmatiques des autorités3.

Reconnu pour être une œuvre littéraire en prose généralement longue, le roman s’approprie les concepts de la philosophie et les études sociologiques pour les transformer, par la suite, en actions se déroulant dans un espace concret. Pour écrire Don Quichotte, le romancier Cervantes s’est inspiré de l’humaniste hollandais Erasme De Rotterdam4. Ce dernier cherchait à réconcilier entre la foi et la raison, refusant les dogmes de la foi ainsi que ceux de la religion. Pour ce faire, Cervantes a conçu un Don Quichotte qui baigne dans l’incertitude prouvant ainsi qu’il n y a pas une seule et unique voie vers la vérité. Là encore, nous constatons que le roman incite le lecteur à s’interroger sur ce qu’est la religion, les autorités et la raison. En d’autres termes, il nous invite à chercher au tréfonds de notre être pour connaître le chemin qui nous mènera vers la vérité.

1 M. Kundera, L’art du roman, Ed. Gallimard, 1986. 2 Marcel Proust, du coté de chez Swann, Ed. Gallimard, 1954.3 Franz Kafka, Le château 4 L’article de Carlos Fuentes : A la louange du roman, paru dans le Monde Diplomatique, décembre 2005

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Concept72H. Pub explore les publicités qui ont marquées le Maroc et en même temps, celles qui ont fait le monde en terme de communication.Cet événement proposera une rétrospective des meilleures publicités qui ont eues une influence sur notre consommation, nos sociétés et notre économie.La communication et la publicité sont des éléments indissociables du monde de demain; nous proposons donc de créer un évènement ayant pour but de retracer son l’histoire : le monde bouge, c’est la raison pour laquelle le thème fédérateur sera dédié au passé, au présent et au futur de la publicité. Il sera question de voyage... Un voyage dans le temps, à travers des conférences, des jeux, des expositions, des concours, des works-hop, des pièces de théâtre… Tout un programme…

Les étudiants de 3ème année préparent activement la quatrième édition de La semaine de la publicité: 72 heures.Pub.qui aura lieu le 20, 21, 22 avril.

L’événement annuel de Com’Sup

72 h.Pub...«Retour vers le futur».

Mohamed SETTI/Encadrant de l’événement 72H.PUB

Depuis 2001 Com’Sup et l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ont développé un partenariat pour la formation d’une promotion d’étudiants à Casablanca du DESS de Communication des organisations, publiques, privées et politiques transformé en 2005 en MASTER II Politique de Communication. Il s’agit d’une expérience exemplaire de coopération universitaire internationale entre deux établissements d’enseignement supérieur qui a cette particularité d’être durable, là où la plupart des tentatives sont sans lendemain. Entrée dans sa 5ème année, elle a déjà permis de délivrer à une cinquantaine d’étudiants un diplôme de communication de niveau Bac + 5. Avec un effectif de 23 étudiants pour l’année 2005-2006, le diplôme délocalisé est arrivé à maturité.Pour l’équipe d’enseignants - J-B Legavre, Pascal Dauvin, Delphine Dulong, J- D Urbain, P. Lehingue - et d’administratifs- Jean Luc Penot et Mme Gourdon- qui s’est lancé dans ce projet avec Azzedine Lazrak, Chaouky Dalila, Meriem Iddmouden, Najwa Chaâlane, l’aventure paraissait au départ un peu folle, tant il fallait résoudre de problemes d’organisation, de coordination et de fonctionnement inédits pour des structures n’ayant aucune culture de fonctionnement en réseau et encore moins à distance. Le pari était d’autant plus audacieux qu’il fallait aussi parvenir à constituer une équipe de formation Franco-Marocaine cohérente et capable de conserver au diplôme sa spécificité tout en ajustant certains enseignements professionnels à la réalité de la communication marocaine. Avec le recul de 5 années, l’entreprise m’apparaît comme une réussite

exceptionnelle à plus d’un titre. Les deux équipes administratives ont appris à travailler ensemble et à assurer une gestion harmonieuse du Master ; les deux équipes enseignantes n’en font aujourd’hui plus qu’une et les contenus des enseignements ont été de plus en plus fortement articulés. Pour les enseignants versaillais, ces échanges réguliers avec leurs collègues de Com’Sup,

mais aussi avec les étudiants marocains – souvent des professionnels de hauts niveaux occupant des postes de responsabilité dans le secteur de la communication - ont été l’occasion irremplaçable de découvrir les traits originaux du champ de la communication marocaine et de réévaluer certains points de vue grâce à la confrontation avec des pratiques différentes. Ils nous ont aussi permis d’améliorer la maquette de la formation et d’innover dans nos pratiques pédagogiques. Au-delà de toutes ses vertus, l’aventure que constitue cette délocalisation a permis d’établir de solides amitiés entre tous ceux qui y participent ; elle fait de nos « tranches de vie marocaines », toujours trop courtes, des moments forts d’amitié, de culture et d’enseignement qu’on rencontre rarement dans un monde universitaire si banalement prévisible.En approfondissant encore cette délocalisation hors du commun, Com’Sup et l’Université de Versailles pourraient marquer en profondeur la professionnalisation de la communication au Maroc. Il s’agit là d’un défi à la hauteur de cette aventure qui ne demande qu’à être continuée.

Partenariat Com’Sup/UVSQ

Ouverture de la 5ème édition du Master

Yves Poirmeur Professeur des Universités Versailles Saint Quentin En Yvelines

Les 23 étudiants de la 5 ème promotion du Master avec Pascal Dauvin

EvénementLa semaine de la publicité au Maroc(72h.pub)Thème Le retour vers le futurObjectifs-Sensibiliser les publics externes à l’univers de la publicité et de la communi-cation-Créer un espace d’échanges et de ren-contres pour les différents acteurs de la communication.-Contribuer au développement de la com-munication publicitaire au Maroc-Valoriser et promouvoir les différents

aspects de la profession-Instaurer un dialogue entre profession-nels et étudiants-Développer les liens entre le monde pro-fessionnel et les étudiants-Développer l’esprit créatif des étudiantsCiblesAnnonceurs actuels et potentiels ; agences Con-seil en Communication ; professionnels du marketing et de la communication ; médias ; artistes ; étudiants et lauréats ; enseignants ; secteur éducatif...DatesJeudi 20, Vendredi 21, et Samedi 22 Avril 2006Lieux en attente de confirmation...

Fiche techniqueJeudi 20 Avril

Inauguration officielle

Projection filmsChorégraphie (ZAP-

PING) Ouverture de l’exposition : REG’ART

Concours créa : thème :

Casablanca, culture et

urbanitéJeu : 1ère partie : étudi-

antsSoirée VIP et invités :

Com’InDéfilé de marques

Vendredi 21 AvrilWorkshop métier : toute

la matinée (métiers de la

communication et de la

publicité)Talk show : L’évolution

de la publicité au Maroc,

« Le pour et le contre de

la publicité comparative

au Maroc ».Jeu : 2ème partie : pro-

fesseursSoirée: Com’Back : dif-

fusion de publicités :

PUB’LIKPièce de théâtre : FILS

DE PUB

Samedi 22 AvrilWork shop créatif toute

la journéeJeu : FinaleSoirée de clôture :

Com’Out

Programme

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La parole est un acteAbdelbaki Belfakih/anthropologue

A l’heure où la situation économique de notre société se fragilise, où le débat social s’amplifie, où le nombre de marginalisés et d’exclus se multiplie, l’image du monde dans les esprits se déploie comme un chaosAu delà de la rumeur, de la cacophonie des sons, des voix qui s’élèvent à travers les rues, les places, les lieux publics de la ville, existe-t-il une parole, des paroles, sources d’identité, de mise en jeu, une parole devenant une expression artistique propre et originale pour « dire » une réalité urbaine ?La ville, l’urbain, caractérisés par la circulation et le mouvement, la vitesse et l’éphémère est le lieu de tous les

possibles, le terrain d’une multitude de paroles porteuses d’indices suffisamment repérables pour révéler les processus de fabrication d’une identité, de création de nouvelles valeurs, une volonté de dire, de se dire.La parole est partout. Elle est à la fois par sa physiologie, un bruit, une voix, une force, un timbre et une diction. La ville est donc une source sonore

par excellence, un espace ouvert et fermé, à travers lequel se croisent, s’enchevêtrent, s’emboîtent, se superposent des voix, des langues, des accents, des timbres différents,

qui deviennent des brouhaha ou litanie, cri ou discours selon le lieu d’où ils partent, où ils s’ancrent.

Casablanca, dite cosmopolite, est chargée de valeurs multiples, contradictoires ou non, qui transparaissent dans ses mouvements

divers de paroles. Comment faire alors pour que sa voix soit entendue, pour que son horizon soit reconnu comme une forme

originale d’échange ? De quelle façon peut-on, individuellement ou collectivement, au delà des lieux circonscrits à la parole, déplacer son horizon vers l’autre, et être perçu ?Tranches de vie, messages, transmission d’une culture, mémoire, pour conquérir un espace nouveau, s’exercer au rassemblement, un individu, des individus expriment par des styles très différents leur identité, leur mal-être, leurs peurs et leurs espoirs, disent un quotidien. Les uns parleront, les autres conteront, se raconteront, pendant que le passant se tait. Mais, tous, par le chant contestataire, gnawa ou rap, par le fait de porter la « marque » d’une personne ou d’un esprit consacrés, par le corps qui se pavane dans le cinéma, lors d’une représentation, dans la rue ou sur la terrasse d’un café, par le conte ou l’écriture, par tout cela, ils s’approprient un espace, un lieu, un local pour instruire leur trajectoire, pour faire entendre leur

voix et pour qu’on fasse attention à leur imaginaire une fois dévoilé.

On se côtoie. Et les différentes strates de la réalité se mêlent

pour créer des sketches, de la parole chantée, des textes de rap, des

discussions sur un thème, qui évoluent dans le temps, selon les évènements propres au quartier, pour devenir un

langage qui recrée la langue, un langage artistique.Face à l’accélération des évènements et à leur appréhension rapide, par la télévision,

d e s techniques de l’activité humaine en général, un mouvement est né comme l’exercice d’une fuite en avant. La parole suit ce rythme, s’accélère, se répand comme fractionnée, discontinue comme en écho au temps perçu. Les sketches, la nouvelle, le sit-com ou l’individuation des biens technologiques (le portable, par exemple), font partie de ce temps façonné par le « progrès ». Ils racontent des histoires courtes, des faits divers, jouant un rôle de « zapping » comme marquage de la discontinuité de la ville.La « parole urbaine » suggère une tentative de représentation du monde, de soi-même, une puissance d’évocation, un extrait d’imaginaire lié à la ville, une symbolique engendrant des liens sociaux. La parole est un acte, une manière de donner à entendre son expérience et ses doléances, son désir, ses réflexions, d’engendrer un dialogue. Quand on a les clés pour la décrypter, la ville parle… Ecoutons-la.

la ville parle… Ecoutons-la.

« dire » une réalité urbaine

Cristal de la MENA 2006 Le Meilleur de la Création Marocaine par Catégorie (Short-List)

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Cristal de la MENA 2006 Le Meilleur de la Création Marocaine par Catégorie (Short-List)