Mutame Essentiel N°52 - Juillet 2012

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Les médecins rémunérés "à la performance" : la qualité récompensée,Arrêter le tabac pour avoir un bébé,Les huiles essentielles : naturelles mais pas sans danger,Les autistes, grands oubliés de la solidarité,: La rentrée des enfants malades

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Belfort 2012 : une assemblée générale responsable

Le 15 juin 2012, les mutuelles de l'Union Mutame se sont réunies

en Assemblée générale. Ce fut l'occasion d'échanger et débattre

sur la place et l'action de Mutame dans l'univers de la mutualité

territoriale.

Ainsi, Mutame a confirmé son ambition et sa volonté de poursui-

vre sa logique de proximité, efficace et rationnelle.

Dans le contexte perturbé que nous connaissons actuellement,

les nombreux délégués présents se sont unanimement prononcés

pour :

• la préservation du financement originel

de la sécurité sociale avec la suppression

des exonérations de cotisations,

• la prise en compte des contrats responsables,

• la suppression des taxes d'assurances

sur les mutuelles authentiques,

• la revalorisation adaptée de la médecine générale,

• la baisse des prix des médicaments,

• la prise en compte des déficits géographiques

en soins et emplois,

• la reconnaissance déterminante de notre spécificité

mutualiste auprès des employeurs territoriaux.

D'une façon globale les délégués ont exprimé leur aspiration à la

mise en œuvre d'une solidarité nationale au profit de l'assuré

social dans l'esprit des fondateurs de la sécurité sociale, et c'est

cet esprit que les mutuelles de l'Union Mutame se sont engagées

à promouvoir et à diffuser.

Édito Sommaire

Magazine trimestriel édité par Mutame Mutualité des agents territoriaux et membres extérieurs.Directeur de la publication : Daniel LemenuelResponsable de la rédaction : Gilles LedoyenArticles : Mutame, Mutuelles, France MutualitéCrédit photos : Fotolia.com - FNMFCouverture : © Kzenon, Piotr Marcinski - Fotolia.comConception et réalisation : C.A.G., Paris.Impression : PRN - ZI Ouest

28, rue du PoirierBP 90180 - 14652 Carpiquet

Tirage : 42 000 exemplaires - Dépôt légal : à parutionN° de CPPAP : 0216 M 07699N° ISSN Édition nationale : 1763-6574 N° ISSN Édition locale : précisé sur les pages spéciales régionales jointes.

Union Mutame63, boulevard de Strasbourg - 75010 ParisUnion régie par le livre II du code de la mutualité SIREN N° 784 854 499

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Daniel LemenuelPrésident

04La rentréedes enfants malades

06Les médecins rémunérés« à la performance » :la qualité récompensée

08Les autistes,grands oubliés de la solidarité

Les huiles essentielles :naturelles mais pas sans danger

10Arrêter le tabacpour avoir un bébé

11Les plantes condimentaires

Santé

Prévention

Jardinage

Famille

Médecine

Jointes à l’édition nationale Mutame Essentiel, des pages spéciales régionales numérotées de 1 à 4.

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est une grande armoire enbois, fermée à clé, placéeà l’entrée de la salle desmaîtres, au premier étagede l’école Dussoubs, à

Paris. On y trouve trois boîtes qui contien-nent des tablettes de médicaments, unaérosol, deux ampoules d’insuline. Le bronchodilatateur, c’est pour Alexis,8 ans. Ses parents ont découvert qu’ilétait asthmatique il y a quatre ans. Depuis,chaque année, ils demandent la mise enplace d’un plan d’accueil individualisé(PAI), qui permet d’instaurer un cadresécurisé pour leur fils. « Nous sommesainsi rassurés quand il part à l’école, carnous savons que s’il lui arrive le moindreproblème de santé, il sera correctement pris

en charge », explique son père, Laurent.Instauré par une circulaire ministérielleen 2003, le PAI est un dispositif qui facilitele quotidien à l’école pour des enfantspouvant nécessiter des soins particuliers

à cause d’une pathologie chronique, dela maternelle au lycée. « Un enfant ou unadolescent passe la majeure partie de sontemps dans la journée à l’école. S’il souffred’une maladie contraignante et longue, le

PAI est là pour le protéger », témoigneCamille Sensi, institutrice dans une classede CE2 de l’école Dussoubs. Cet avis estpartagé par la directrice de l’établissement,Viviane Lidon : « En général, les parentssont demandeurs de ce genre de dispositif,car ils savent qu’un problème pourrait sur-venir pendant le temps scolaire. Un bon suivimédical permet, en réalité, un bon suivi àl’école. »

L’enseignant s’adapte

C’est ce que Laura Secci, professeure demathématiques au collège Paul Eluard deMontreuil (Seine-Saint-Denis), a plusieursfois constaté au cours de sa carrière : « Le fait qu’un enfant ait un PAI oblige lesenseignants à s’adapter. Cette année, l’unede mes élèves a la drépanocytose, une mala-die qui fait qu’elle est plus vite fatiguée queses camarades et a besoin de boire beaucoup.Je l’autorise donc à avoir une bouteille d’eauen cours, à titre exceptionnel. Ce genred’aménagement est nécessaire pour que lascolarité se déroule de la façon la plus paisiblepossible. »Dans le cas d’Alexis, une attention parti-

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La rentrée

des enfants malades

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Les pathologies chroniques des enfants sont souventcompatibles avec une scolarité normale. Mais ellespeuvent nécessiter un suivi particulier. Depuis 2003,un dispositif impliquant plusieurs acteurs du mondescolaire facilite la vie des enfants malades.

Les parents sontdemandeurs de ce genre

de dispositif

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j’informe bien sûr que l’élève a besoin d’untraitement particulier et j’indique le protocoleà suivre en cas d’urgence », souligne l’infirmière.Pas question pour autant de faire de cepersonnel des substituts du corps médi-cal. « Nous n’intervenons qu’en cas de crise,ce qui est très rare, confirme Laura Secci.Et si nous sommes dépassés par la situation,nous contactons le Samu et les pompierssur-le-champ. » Si Marie-Josée Martin-Garcia rappelle quela mise en place d’un PAI n’est pas obli-gatoire, elle juge important que la questionsoit abordée : « Il arrive que certains nesouhaitent pas divulguer d’informations surl’état de santé de leur enfant. Mais très souvent, les parents voient bien que c’estdans l’intérêt de ce dernier. » Et CamilleSensi de conclure : « Ce n’est pas s’immis-cer dans la vie privée de l’enfant que de pou-voir lui porter secours s’il en a besoin. »

Bartholomé Girard

Le médecin scolaireest le pivot du PAI

Le plan d’accueil individualisé (PAI)peut être mis en place à tout momentau cours de l’année scolaire à la demande de la famille ou, en accordet avec la participation de celle-ci, parle chef d’établissement en concerta-tion étroite avec le médecin scolaire. C’est au directeur de convoquer lesdifférents adultes impliqués dans leplan. Si toute l’équipe éducative estassociée à son élaboration, c’est lemédecin scolaire qui est le véritablepivot du PAI, car il est le seul habilitéà entrer en relation avec le médecintraitant, pour préciser les conditionsde la scolarisation de l’enfant ma-lade et les attentions particulièresdont il doit bénéficier. Tous lesadultes auxquels les parents délè-guent la possibilité d’administrer untraitement en cas de crise doiventsigner le document.

culière lui est portée pendant les séancesde sport. « Si son professeur voit qu’il n’estpas en forme le jour où il y a une activitéphysique intense, il va le laisser se reposer,indique son père. Le PAI sert en cas de crise,mais surtout comme signal des précautionsà prendre pour le personnel de l’établisse-ment. »Les enfants bénéficiant d’un PAI ont éga-lement la possibilité d’aller à l’infirmeriesans demander l’autorisation à l’ensei-gnant. Dans le dispositif, l’infirmière sco-laire joue d’ailleurs un rôle clé, commeen témoigne Marie-Josée Martin-Garcia,qui navigue entre deux collèges et une

école primaire dans le département de laSeine-Saint-Denis : « Je suis l’interface entrele monde éducatif, la direction, les parentset le médecin. Une fois le PAI signé, c’est àmoi de m’assurer de sa mise en pratique auquotidien. Et si l’élève part en séjour ou ensortie exceptionnelle, les professeurs et moinous coordonnons. »

Respect du secret médical

Au quotidien, cela signifie sensibiliser lepersonnel de l’établissement à ce qu’ildoit faire, sans violer le secret médical :« Je ne peux pas révéler la pathologie, mais

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n virage fondamental pourle système de santé fran-çais. » En juillet 2011, leprésident du syndicat demédecins généralistes MG

France saluait ainsi le protocole instituantune rémunération dite « à la perfor-mance » pour les praticiens libéraux. Cetaccord a été signé pour cinq ans par laCaisse nationale d’assurance maladie(Cnam) et les trois principaux syndicatsde médecins libéraux (CSMF, SML et MGFrance), après plusieurs mois de négo-ciations. Il crée une part de rémunérationvariable liée aux « bonnes pratiques indivi-duelles » des professionnels.Ces « bonnes pratiques » répondent àdes objectifs de santé publique et debonne organisation de la délivrance des

miné est récompensé par 25 points. Vacciner contre la grippe au moins 75 %de ses patients âgés de plus de 65 anspermet l’octroi de 20 points. Les praticiensprescrivant au moins 70 % de médica-ments anticholestérol génériques, moinscoûteux pour la Sécurité sociale, bénéfi-cient de 60 points supplémentaires.

Sur la base du volontariat

Un médecin qui remplit tous les objectifspeut espérer toucher 11,40 euros par anet par patient. Pour une patientèle de800 personnes, la prime peut atteindre9 100 euros annuels. Tout cela sur la basedu volontariat et, naturellement, sansremettre en cause le paiement « à l’acte »pratiqué actuellement !

soins : la modernisation du cabinet médi-cal, l’amélioration du suivi des maladieschroniques, la prévention et l’abaissementdes dépenses de médicaments.Concrètement, une batterie de trente indi-cateurs permet aux médecins de cumulerdes points rémunérés 7 euros chacun.

L’informatisation du dossier médical, parexemple, fait gagner 50 points. Maintenir80 % de ses patients diabétiques avecune glycémie inférieure à un seuil déter-

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Une convention, adoptée en juillet 2011, prévoit des « primes à la performance »pour les médecins. Elles tiennent compte notamment du suivi des patients etde la nature des prescriptions. Un changement qui devrait favoriser les« bonnes pratiques » et améliorer la qualité des soins.

Ces « bonnes pratiques »répondent à des objectifs

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Les médecins rémunérés « à la performance » :

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L’assurance maladie accepte ce surcoûten espérant que l’amélioration des pra-tiques médicales permettra de faire deséconomies. Cette « carotte financière »est aussi un moyen de relayer directementles politiques de santé : si, par exemple,les pouvoirs publics souhaitent mettrel’accent sur telle vaccination ou tel dépis-tage, il suffira de moduler le barème depoints pour que ces objectifs prioritairessoient répercutés sur le terrain.La convention, en vigueur depuis sa publi-cation au Journal officiel en septem-bre 2011, a été plébiscitée par les médecins

généralistes. Fin janvier 2012, plus de97 % d’entre eux avaient accepté lestermes de l’accord. Les spécialistes ontété à peine moins enthousiastes : prèsde 96 % ont adopté le nouveau mode derémunération. Parmi eux, les plus scep-tiques sont les psychiatres (15 % de refus)et les ORL (12 %).« La rémunération à la performance est uneavancée, estime Jean-Louis Bensoussan,médecin généraliste à Castelmaurou(Haute-Garonne) et membre de MGFrance. Pour les patients, c’est la promessed’un meilleur suivi de leur dossier. Il est ras-surant de savoir que son médecin est mieuxrémunéré s’il fait bien son travail, que laqualité est désormais prise en compte – etplus seulement la quantité ! »

Frein à la course au paiementà l’acte

Pour ce praticien, « ce mode de rémuné-ration est aussi un moyen d’intégrer ladimension collective de la santé dans nospratiques individuelles. Enfin, cela met unfrein à la course au paiement à l’acte ! »Il ne met qu’un bémol : « Je crains seule-ment les inexactitudes, les erreurs dans lecalcul des points, que nous aurons le plusgrand mal à vérifier. » Redoute-t-il unesélection des « bons patients » par desconfrères désireux d’être « performants » ?Le Dr Bensoussan sourit : « C’est totale-ment irréaliste ! »Emmanuel Daydou, responsable du pôleorganisation des soins au sein de la direc-tion santé de la Mutualité Française, salueégalement « une innovation qui essaye detirer l’ensemble du métier vers les bonnespratiques ». Et de poursuivre : « La qualité,c’est bien de la postuler, c’est mieux de lavérifier et c’est logique de la récompenser !De plus la diversification des modes de rému-nération des médecins fait partie de longuedate des propositions de la Mutualité Fran-çaise »Il regrette toutefois que cet accord « n’ou-vre pas la possibilité de construire des rému-nérations forfaitaires qui se substituent à

l’acte ». Il déplore également que lesmutuelles « ne soient pas associées à l’organisation de ce système ».

Cédric Portal

Les pharmaciens aussi…

L’assurance maladie et les trois syndi-cats représentatifs des pharmaciens(FSPF, USPO et UNPF) ont signé unenouvelle convention pharmaceutique,qui est entrée en vigueur le 6 mai dernier. L’Union nationale des orga-nismes d’assurance maladie complé-mentaire (Unocam), qui a participé activement aux négociations, a décidéde signer cette convention. Ce texte renforce le rôle du pharmacienet met en œuvre la diversification desmodes de rémunération de ce profes-sionnel de santé.Actuellement, les 22 000 officines reçoivent une rémunération baséeprincipalement sur une marge parboîte vendue. Désormais, la rémuné-ration dépendra du respect de certainsobjectifs, comme la part de génériquesdélivrés ou la télétransmission des ordonnances. Elle prendra égalementen compte la réalisation d'actions d'accompagnement de patients at-teints de maladies chroniques. Ainsi,les pharmaciens devront assurer des« entretiens », d’abord pour accom-pagner les patients prenant des anti-coagulants et les asthmatiques. Ils re-cevront pour cela une rémunérationau forfait par an et par patient.Enfin, la convention crée des hono-raires dits « de dispensation », desti-nés à rétribuer des prestations sécuri-sant la délivrance des médicaments(conseils sur la posologie, modalitésde conservation, durée du traitement,etc..). Les modalités doivent être pré-cisées dans un avenant avant fin 2012 :toutefois, la convention précise queces honoraires sont conditionnés àune baisse des marges.

Syndicats de médecinsCSMF : Confédération des syndicatsmédicaux françaisSML : Syndicat des médecins libérauxMG France : Syndicat des médecinsgénéralistes

Syndicats de pharmaciensFSPF : Fédération des syndicats phar-maceutiques de FranceUSPO : Union syndicale des pharma-ciens d’officineUNPF : Union nationale des pharma-cies de France

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Santé

autisme fait partie de cequ’on nomme aujourd’hui lestroubles envahissants dudéveloppement (TED). Ils semanifestent par des altéra-

tions des interactions sociales, de la commu-nication et du langage, ainsi que par des com-portements répétitifs et stéréotypés. Parexemple, l’enfant répète sans cesse les mêmesmouvements ou s’intéresse presque exclusi-vement à certains objets. Selon les donnéesépidémiologiques en France, environ 100 000jeunes de moins de 20 ans sont atteints deTED, dont 30 000 ont un autisme infantile. Les causes de l’autisme et autres TED ne sontpas connues. De multiples facteurs semblentimpliqués dans la survenue de ces troubles,qui touchent quatre fois plus les garçons queles filles. Certains estiment qu’il n’existe pas« un » autisme, mais plutôt « des » autismes,tant les manifestations cliniques peuvent êtredifférentes. Les symptômes associés sont en effet trèsvariables d’un enfant à l’autre : retard mentalplus ou moins grave, épilepsie, troubles dusommeil, troubles psychiatriques… Il n’estpas possible de guérir l’autisme, mais uneprise en charge très précoce peut améliorercertains symptômes.

L’importance du diagnosticprécoce

« Seulement un tiers des autistes et leurs famillesreçoivent une aide. La solidarité nationale enFrance est gravement déficiente », souligne lePr Philippe Evrard, neuropédiatre et ancienchef de service à l’hôpital pédiatrique Robert-

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approches éducatives et comportementalesont montré leur efficacité (méthode dite« ABA », programmes dits « de Denver » ou« TEACCH »). Débutées avant l’âge de 4 ans,elles amélioreraient le quotient intellectuel,les compétences de communication et le langage dans 50 % des cas. « Leurs effets àl’adolescence ou à l’âge adulte ne sont pasconnus », précise toutefois le rapport desagences sanitaires.

Joëlle Maraschin

La psychanalyse désavouéeLes dernières recommandations de laHAS et de l’Anesm ont provoqué unvéritable tollé dans la communautésoignante, majoritairement favorableaux thérapies d’inspiration analytique.À la grande satisfaction de certainesassociations de parents qui voientdans les discours des psychanalystesune culpabilisation de la mère, les experts des agences ont relevé « l’ab-sence de données » sur l’efficacité de ces approches. Elles ne sont pas interdites, contrairement à ce que demandait récemment un député del’UMP, mais jugées « non consen-suelles ». « Cette approche est bannie de la priseen charge de l’autisme, voilà la réponse de la HAS au manque d’ac-cueil. Le procès fait aux soignants estinjuste », s’est émue Jacqueline Berger,mère de deux jumelles autistes, lorsd’une manifestation organisée en marspar un collectif de défense de la psy-chiatrie. De nombreux psychiatres etsoignants estiment que la prise encharge de l’autisme doit être plurielle,intégrant aussi bien les approches psychanalytiques que comportemen-tales. Ce qui est sûr, c’est que l’autismemérite mieux qu’une querelle de chapelles !

Debré, à Paris. Ce spécialiste a présidé lesderniers travaux de la Haute Autorité de santé(HAS) et de l’Agence nationale de l’évaluationet de la qualité des établissements et servicessociaux et médico-sociaux (Anesm) sur lesinterventions thérapeutiques pour l’autisme.« Nous avons mis l’accent sur l’importance dudiagnostic précoce. Mais il faut attendre six àdix-huit mois pour avoir la chance d’être examinépar un spécialiste », continue-t-il. En dépit des plans nationaux censés améliorerla prise en charge de l’autisme, la situationne semble guère s’être améliorée sur le terrain.Nombreux sont les témoignages de parentsqui font état d’un véritable parcours du com-battant pour obtenir un rendez-vous chez unspécialiste, trouver une place d’accueil ouencore une aide pour scolariser leur enfant.Certaines associations de parents d’enfantsautistes, comme Sésame autisme, ont mêmecréé des établissements d’accueil.

Des listes d’attente « énormes »

D’autres associations proposent desméthodes thérapeutiques plus ou moinsreconnues et parfois fort onéreuses pour lesfamilles. L’offre est loin de répondre auxbesoins. « Les listes d’attente sont énormes,nous avons quotidiennement de nombreux appelsde familles désemparées qui ne trouvent aucunestructure pour leur enfant », déplore MarcelHérault, président de la Fédération Sésameautisme. La HAS et l’Anesm ont rendu début mars desrecommandations controversées de bonnespratiques sur l’autisme et les TED (voir enca-dré). Les experts estiment que seules les

La polémique autour des différentes approchesde l’autisme tend à faire oublier une triste

réalité  : le manque cruel de structuresdédiées à la prise en charge des enfants etadultes atteints. Signe d’espoir pour lesfamilles ? L’autisme a été déclaré « grandecause nationale » pour l’année 2012.

Les autistes, grands oubliés de la solidarité

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Qu’il s’agisse d’améliorer son bien-être ou de se soigner, il esttentant d’essayer les huiles essentielles. Mais attention, si cesproduits sont naturels, ils ne sont pas anodins ! En cas de doute,il est prudent d’interroger son pharmacien ou son médecin.

Les huiles essentielles :naturelles mais pas sans danger

uelques gouttes d’huileessentielle de lavande surson oreiller. Depuis desannées, Sabine, secrétairemédicale à Lille, ne pourrait

pas s’endormir sans ce rituel. « J’utilisedes huiles essentielles depuis près de vingtans, raconte-t-elle. La première fois, c’étaitpour me débarrasser d’une mycose des pieds.Le corticoïde prescrit par ma dermatologues’étant avéré inefficace, mon pharmacienm’a conseillé une huile essentielle. Enquelques jours, plus de mycose ! ».L’huile essentielle est le principe huileuxaromatique d’une plante obtenu par dis-tillation à la vapeur d’eau. Toujours pré-sentées sous forme liquide dans un flacon,ces huiles sont disponibles en pharmacie,dans les magasins de diététique et lesherboristeries. Leurs vertus sont trèsvariées. À condition de respecter certainesprécautions. « Certaines peuvent être uti-lisées pour un massage de détente en lesmélangeant avec une huile végétale, commeune huile d’amande douce, explique MichelPierre, herboriste à Paris. D’autres sont desantiseptiques des bronches et des voiesrespiratoires supérieures. On peut aussiles utiliser en massage au niveau duthorax, pures ou diluées dans un peud’huile neutre, ou en inhalation. »

Plusieurs dizainesd’intoxications par an

Peut-on manipuler les huilesessentielles seul sans danger ? « Il faut se montrer très prudent,souligne Michel Pierre. Les flaconsd’huiles essentielles ne sont pas

Qaccompagnés de notice d’utilisation car laloi l’interdit. Il ne faut donc les utiliser quesur le conseil d’un médecin aromathérapeuteou phytothérapeute. Dans mon herboris-terie, nous ne donnons jamais de conseilsles concernant. Les personnes venant enacheter ont été orientées vers ces produitspar leur médecin. »Le Dr Philippe Saviuc, toxicologue et épi-démiologiste au centre de toxico-vigilancede l’hôpital universitaire de Grenoble(Isère), recommande la vigilance dansl’utilisation et le stockage de ces produits.« Nous constatons plusieurs dizaines d’in-toxications accidentelles par an chez l’enfant,soit par ingestion soit par contact avec lapeau ou les yeux, témoigne-t-il. En raisonde la mode actuelle pour l’aromathérapie,le nombre de cas augmente. Ces produitsdoivent être conservés sous clé. »Chez l’adulte, l’intoxication peut appa-raître même lors d’une utilisation corrected’une huile essentielle. Comme pour unmédicament, il peut y avoir des effetsindésirables. Ils sont de trois types : irri-tation de la peau, des yeux ou de la

muqueuse digestive, allergies oumême convulsions chez certainespersonnes sensibles à des subs-tances végétales particulières.

En cas d’utilisation d’unehuile essentielle pour sou-lager un problème desanté comme une bron-chite, par exemple, il fautdemander conseil à sonpharmacien ou à sonmédecin pour éviter toutrisque d’interaction avecun médicament.

Faire un essaiavant toute utilisation

« Les huiles essentielles doivent être utilisées avec la conscience qu’elles nesont pas forcément anodines parce quenaturelles », insiste le Dr Saviuc, qui endéconseille l’usage aux femmes enceintesou allaitantes, aux personnes atteintesd’épilepsie et aux jeunes enfants.« Avant toute utilisation, il est indispensablede faire un essai dans le pli du coude pourvérifier s’il n’y a pas une réaction allergiquede l’organisme », recommande MichelPierre. Il faut aussi éviter toute utilisationou risque de projection sur les partiesles plus délicates du corps : visage, yeux…Beaucoup d’huiles, comme les huilesd’agrumes, sont à éviter au soleil car ellesrisquent de provoquer des taches brunessur la peau.Des précautions que Sabine respecte àla lettre : « Je suis strictement les formulesindiquées dans des publications trouvées enpharmacie ou dans des livres. S’il est indiqué2 gouttes, ce n’est pas 15 ! »

Nadine Allain

Prudence dans la maison

De la lavande dans une coupelle pourparfumer une pièce, du cédrat ou de lamenthe pour chasser les odeurs de tabac : les huiles essentielles s’utilisentfréquemment pour rafraîchir l’atmo-sphère des intérieurs. Là encore, le côténaturel ne doit pas faire oublier lesrisques d’allergie par contact ou inhala-tion, notamment en cas de chauffage duproduit. La prudence est particulièrementrecommandée dans les pièces fréquen-tées par des enfants, des femmes en-ceintes ou allaitantes ou des personnesallergiques. S’il est agréable de respirerun léger parfum en pénétrant dans unepièce, il ne faut pas oublier que la meil-leure façon d’enlever les mauvaisesodeurs, c’est d’ouvrir les fenêtres !

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a compagne de Christophe,38 ans, entame une gros-sesse après cinq annéesd’essais infructueux. « Nousavons commencé les traite-

ments de procréation médicale assistée il y atrois ans, raconte-t-il. Un ou deux mois avantles prélèvements pour la dernière fécondationin vitro, j’ai diminué de moitié ma consom-mation de tabac, qui était alors d’un paquetpar jour. Sophie est enfin tombée enceinte ! »Alors qu’on recommande habituellementaux femmes de cesser de fumer au débutde la grossesse, la Dre Silvia Alvarez, gyné-cologue obstétricienne agréée à l’assistancemédicale à la fécondation, conseille d’arrêteravant, dès qu’on a un projet d’enfant. Responsable des programmes Procreanat,elle a conduit, avec un groupe de scientifiquesspécialistes de la fertilité, une étude sur348 couples candidats à une procréationmédicalement assistée (PMA), qui montraitchez eux une consommation plus importantede tabac que dans le reste de la population.« Le tabac génère un délai de conceptionde plus d’un an, explique-t-elle. Chez lafemme, il provoque une diminution dufonctionnement ovarien, des cycles pluscourts avec des ovaires qui travaillentpeu. Chez l’homme, il peut altérer laqualité de fécondance des spermatozoïdesde façon très nette. La consommation detabac, par ailleurs, accroît le taux defausses couches. En amont, l’expositionpar la mère du fœtus garçon entraîne une

Prévention

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Une étude vient de montrerles répercussions de laconsommation de cigarettessur la fertilité. Supprimer le tabac, chez les hommescomme chez les femmes,augmente les chances de concevoir un enfant.

Arrêter le tabac pour avoir un bébé

Tout un mode de vie à prendre en compteQuand il n’existe pas une cause définitived’infertilité – qui concerne seulement 20à 30 % des couples –, il est utile de passeren revue d’autres paramètres que le ta-bagisme. « En consultation, il faut aussidépister des facteurs comme la consom-mation de cannabis, d’alcool et d’antidé-presseurs. Les médicaments contre lachute des cheveux peuvent aussi avoirdes conséquences sur la fertilité mascu-line », indique la Dre Silvia Alvarez. Lesrecommandations en matière d’alcoolsont une consommation maximale dedeux verres par jour pour un homme etun pour une femme.Un régime alimentaire très déséquilibréet un surpoids, ainsi que le stress, lié autravail et à l’infertilité, ont aussi un effet

délétère sur la fécondité. « Procreanat,l’enquête nationale que nous avons me-née, observe la Dre Alvarez, révèle queles couples stressés ont des rapportssexuels ciblés sur la période ovulatoire,et donc moins fréquents. Le dépistage detous ces facteurs par l’entretien et pardes fiches individuelles à remplir permet,avec beaucoup de succès, la prise encharge du couple avant tout traitementd’infertilité. »Pour ce médecin, « l’idéal serait de réali-ser cette prévention par une consultationpréconceptionnelle pour diminuer le re-cours aux traitements d’assistance mé-dicale à la procréation ». Ces approchessont déjà très développées dans les paysnordiques et en Australie.

mutation des testicules en dehors desbourses, la cryptorchidie, et une diminutionde 20 % du nombre de spermatozoïdes. »

Des effets dès quatre ansde consommation

Si la quantité de cigarettes consomméesquotidiennement est un facteur important,sans qu’un seuil acceptable n’ait pu êtredéfini, la durée d’exposition semble l’élé-ment le plus déterminant. C’est d’autantplus préoccupant que les adolescents fument plus jeunes, tandis que l’âge dupremier enfant se décale dans le temps.« On pense qu’à partir de quatre ans deconsommation de tabac, il commence à yavoir des effets délétères sur la fécondité,avec un risque deux fois plus élevé d’être in-fertile pour l’homme et la femme », rapportela Dre Alvarez.Mais un arrêt permet d’obtenir en trois ouquatre mois pour les femmes une amélio-ration du fonctionnement ovarien. Pour

les hommes, la spermatogenèse se renou-velant tous les trois mois, la fécondité peutaugmenter dans ce délai. Avec l’arrêt dutabac, l’étude Procreanat a enregistré 30 à35 % de grossesses spontanées.Alors doit-on impérativement cesser defumer lorsqu’on veut avoir un enfant, enparticulier si on a recours à la PMA ? « Ilne s’agit pas d’un impératif, même si c’esttrès nécessaire, tempère la Dre Alvarez. Onne peut pas dire aux couples “Arrêtez de fumer !” Mais on doit établir un lien, repérerles facteurs toxiques et en expliquer les consé-quences. La prise de conscience qui s’ensuitamène beaucoup plus de sérénité aux coupleset leur permet de se prendre en charge eux-mêmes. »La gynécologue les oriente éventuellementvers des méthodes qui facilitent un sevrage :tabacologie, homéopathie, acupuncture,hypnose… A terme, elle préconise une in-formation en amont sur les méfaits dutabac concernant la fertilité auprès dejeunes femmes de 20 ou 25 ans qui n’ontpas encore de projet d’enfant : « En favorisantles grossesses spontanées par la prévention etla préparation des couples, moins de femmesauront recours aux traitements, précise-t-elle.Cela diminuera les effets négatifs sur leursanté et parallèlement le coût en matière desanté publique. »

Corinne Renou-Nativel

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Jardinage

Le BasilicC’est une plante annuelle de la famille deslabiacées, à tige très rameuse, à feuilles ovales,grossièrement dentées, souvent bosseléesentre les nervures, pouvant atteindre 40 cmde haut. Son semis se fait en pépinière, sousabri, à 1 cm de distance, à 16°C en mars/avril.La levée se fait en 15 jours. Le repiquage surcouche, en pot de 15 cm ou en pépinière enavril/mai. Il faut arroser immédiatement aprèset placer à la lumière et chaleur ; ensuite pincerles rameaux au-dessus de la 4e paire des feuillesavec une mise en place en mai à 25 cm dedistance. Des arrosages abondants sont à pré-voir 2 fois par jour quand il fait très chaud, nepas laisser d'eau dans la soucoupe ; taillezrégulièrement les jeunes pousses et supprimezles fleurs. La récolte des feuilles se fait demai/juin jusqu'en automne, au fur et à mesure

des besoins ; onpeut aussi récolterla plante entièreque l'on conserveen bocal aprèsl'avoir fait sécher ;elle conserve sasaveur.

Utilisation : en cuisine comme condimentpour parfumer plats de pâtes, potages, saladesLes feuilles peuvent également être utiliséesen médecine : digestif en infusion ou enessence ; diurétique, stimulant, maux de tête,antitussif.

La MentheC’est probablement la plante médicinale laplus connue. En fait on doit de menthes aupluriel. La menthe verte est la plus utilisée encuisine. La menthe poivrée sert pour faire dessirops et liqueurs. Elles sont vivaces et de lamême famille que le Basilic.La menthe verte est herbacée, de 60 cm dehaut, produit des stolons – elle est donc très

envahissante - . Les feuilles sont lancéoléeset leurs bords sont en dents de scie; elles por-tent des glandes sécrétant une essence, lementhol, dans une bonne proportion.La multiplicationse fait par divisionde touffe au prin-temps ou enautomne. Il fautrabattre au ras dusol, chaqueannée, pendant lapériode de repos de végétation.Utilisation : pour glace, gigot et grilladesd'agneau, condiment. En Afrique du Nord lesfeuilles servent d’ingrédient principal pour lethé à la menthe.

Le Laurier SauceIl s’agit d’un arbuste pouvant atteindre 5 à 10m de haut. Son nom scientifique est Laurusnobilis. On l’appelle également Laurier nobleou Laurier d’Apollon car il fut dédié en Grèceà Apollon, dieu de la lumière ; symbole del'intelligence et de la réussite, il était utilisépour tresser des couronnes glorieuses. AuMoyen Age, les feuilles de laurier trempéesdans de l'eau parfumaient les rince-doigts desfestins des nobles.Il est assez rustique, mais craint les courantsd'air froid et l'humidité stagnante; à protégerdes fortes gelées. Il est de forme souvent pyra-midale, compacte.La multiplication se fait par bouturage detiges, par marcottage des rameaux inférieurs

ou par semis desgraines produitespar les piedsfemelles. La crois-sance est lenteLe feuillage est per-sistant, lancéolé,dégage un arôme

très prononcé lorsqu'on le brise, car il estriche en huile essentielle. Il supporte la tailleau printemps puis en automne; cueillir lesrameaux en été, et les suspendre dans unendroit sec et aéré.Utilisation : cuisine pour parfumer les recettesméridionales, en bouquet garni, pour les mari-nades, le pot-au-feu, terrines. Les feuilles éloi-gnent les parasites et acariens dans lesarmoires.

La MarjolaineIl s’agit d’une plante condimentaire méconnue,mais qui pourtant est d’un arôme très agréa-ble, camphrée. Elle également connue sousle nom d’Origan. Cette plante vivace, pratiquement toujourscultivée en annuelle, est peu exigeante et dela même famille que la menthe et le basilic, àfort système racinaire. Les tiges herbacéessont grises et duveteuses. Les fleurs, insigni-fiantes, apparaissent en juin, blanches, lilasou roses, en épi ovale, jusqu’en septembre.Elles attirent les abeilles.On repique les plantules semées dès marsen pépinière vers la mi-mai, une fois les risquesde gelées écartés, dans un endroit ensoleilléet abrité du jardin, en sol riche, meuble etchaud. La plante pousse très lentement.La plante est coupée juste avant ou pendantla floraison, puis séchée avant utilisation, puisséchée avant uti-lisation. Unerécolte le matinou le soir garantitune teneur plusélevée, en laissantsi possible de lais-ser les graines surpied pour préparer le semis de l’année sui-vante.Le commerce en propose 2 variétés : la fran-çaise ou marjolaine à feuilles, et l’allemande,ou marjolaine à bourgeons, plus adaptée auxclimats rigoureux.Utilisation : condiment pour les viandes,sauces, potages, pizzas, en petites pincettes.Il existe une autre plante très proche : la mar-jolaine sauvage plus connue sous le nomd’Origan. Elle préfère les sols secs. Elle a lesmêmes utilisations, notamment pour les platsméridionaux.

Daniel Courval Président de Mutame Rouen Nord-Ouest

C’est article fait suite à ceux des N° 48 et 50. Je vous inviteà les reconsulter. Si vous ne les avez plus, vous pouvez vousconnecter sur www.mutame.com pour les retrouver.

Les plantes condimentaires (suite)

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