roman vert roman vert

Ania Kazi, une toute nouvelleauteure, nous raconte dans

son premier roman l’histoirede monsieur Alphonse, un

homme plutôt bourru, solitaireet grand amateur de lecture.

Grâce à ses compagnons, un perroquet et une souris qui

veillent sur son bien-être,mon sieur Alphonse découvrira

que le bonheur de lire se partage…

Ania Kazi

Mon

sieur

Alph

onse

et le

secre

t d’A

gathe

Ania

Kazi

MonsieurAlphonse

et le secretd’Agathe

Ania Kazi

Un nouveau voisin qui ne possède ni table, ni télévision, ni lit, voilà qui fait jaser. Un voisin qui vit entouré

de papier et qui a pour seuls amis un perroquet et une souris, c’est encore

plus étrange. Monsieur Alphonse a toujours eu une seule passion :

la lecture. Il découvre aujourd’hui une nouvelle passion : Agathe. Agathe

qu’il aime à la folie, mais qu’il ne connaît pas… Qui est cette femme mystérieuse ? Monsieur Alphonse

arrivera-t-il à la rencontrer ?

Illustrations : Gabrielle Grimard

Les rabats de ce livre peuvent servir de marque-pages.

Visite notre site Internet pour en savoir plus sur nos auteurs, nos illustrateurs et nos collections :

www.dominiqueetcompagnie.com

13D O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E D O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E

Extrait de la publication

roman vert

Sous la direction de

Yvon Brochu

Ania Kazi

MonsieurAlphonse

et le secretd’Agathe

Illustrations

Gabrielle Grimard

Extrait de la publication

Sous la direction de

Yvon Brochu

Ania Kazi

MonsieurAlphonse

et le secretd’Agathe

Illustrations

Gabrielle Grimard

Extrait de la publication

Catalogage avant publication de laBibliothèque nationale du Canada

Kazi, AniaMonsieur Alphonse et le secret d’Agathe(Roman vert)Pour enfants de 8 ans et plus

ISBN 2-89512-365-9I. Grimard, Gabrielle, 1975-. II. Titre.PS8571.A97M66 2004 jC843'.6 C2003-941208-3PS9571.A97M66 2004

© Les éditions Héritage inc. 2004Tous droits réservésDépôts légaux : 1er trimestre 2004Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaBibliothèque nationale de France

ISBN 2-89512-365-9Imprimé au Canada

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Direction de la collection :Yvon Brochu, R-D création enr.Éditrice : Agnès HuguetDirection artistique et graphisme :Primeau & BareyRévision-correction :Martine Latulippe

Dominique et compagnie300, rue ArranSaint-Lambert (Québec) J4R 1K5Téléphone : (514) 875-0327Télécopieur : (450) 672-5448Courriel :dominiqueetcie@editionsheritage.comSite Internet : www.dominiqueetcompagnie.com

Nous remercions le Conseil des Artsdu Canada de l’aide accordée à notreprogramme de publication. Nous recon-naissons l’aide financière du gouverne-ment du Canada par l’entremise duProgramme d’aide au développementde l’industrie de l’édition (PADIÉ) pournos activités d’édition.

Nous reconnaissons l’aide financière dugouvernement du Québec par l’entre -mise du Programme de crédit d’im pôtpour l’édition de livres– SODEC –et duProgramme d’aide aux entreprises dulivre et de l’édition spécialisée.

Pour Elsa et Poussière de lune, et pour Yolande qui

leur sourit d’en haut.

Extrait de la publication

Catalogage avant publication de laBibliothèque nationale du Canada

Kazi, AniaMonsieur Alphonse et le secret d’Agathe(Roman vert)Pour enfants de 8 ans et plus

ISBN 2-89512-365-9I. Grimard, Gabrielle, 1975-. II. Titre.PS8571.A97M66 2004 jC843'.6 C2003-941208-3PS9571.A97M66 2004

© Les éditions Héritage inc. 2004Tous droits réservésDépôts légaux : 1er trimestre 2004Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaBibliothèque nationale de France

ISBN 2-89512-365-9Imprimé au Canada

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Direction de la collection :Yvon Brochu, R-D création enr.Éditrice : Agnès HuguetDirection artistique et graphisme :Primeau & BareyRévision-correction :Martine Latulippe

Dominique et compagnie300, rue ArranSaint-Lambert (Québec) J4R 1K5Téléphone : (514) 875-0327Télécopieur : (450) 672-5448Courriel :dominiqueetcie@editionsheritage.comSite Internet : www.dominiqueetcompagnie.com

Nous remercions le Conseil des Artsdu Canada de l’aide accordée à notreprogramme de publication. Nous recon-naissons l’aide financière du gouverne-ment du Canada par l’entremise duProgramme d’aide au développementde l’industrie de l’édition (PADIÉ) pournos activités d’édition.

Nous reconnaissons l’aide financière dugouvernement du Québec par l’entre -mise du Programme de crédit d’im pôtpour l’édition de livres– SODEC –et duProgramme d’aide aux entreprises dulivre et de l’édition spécialisée.

Pour Elsa et Poussière de lune, et pour Yolande qui

leur sourit d’en haut.

Extrait de la publication

7

Chapitre 1

Un nouveau voisin bien étrange

Par une belle matinée ensoleillée,un camion s’arrête en toussotantde vant le 46, rue des Moineaux.Der rière leurs rideaux discrètementtirés, les voisins sont au poste. Undéménagement, c’est toujours amu-sant. On peut voir si le nouveau loca taire aime les abat-jour en four -rure bleue et les divans à pois roses.S’il possède des objets de valeurcomme un piano, ou s’il n’a que devieilles choses.

Mais ils sont déçus, les voisins. Dé -çus et surpris. Car rien d’intéressant

Extrait de la publication

7

Chapitre 1

Un nouveau voisin bien étrange

Par une belle matinée ensoleillée,un camion s’arrête en toussotantde vant le 46, rue des Moineaux.Der rière leurs rideaux discrètementtirés, les voisins sont au poste. Undéménagement, c’est toujours amu-sant. On peut voir si le nouveau loca taire aime les abat-jour en four -rure bleue et les divans à pois roses.S’il possède des objets de valeurcomme un piano, ou s’il n’a que devieilles choses.

Mais ils sont déçus, les voisins. Dé -çus et surpris. Car rien d’intéressant

Extrait de la publication

9

l’homme et ses boîtes jus que dansleur nouveau logement. Puis, plusrien.

Rien non plus durant les jours, lessemaines et les mois qui suivent.

Jack ne comprend pas. Certes, leslo gements de la rue possèdent bienune cuisinière électrique et un ré fri -gérateur, mais c’est tout. Commentpeut vivre ce drôle de numéro, cemon sieur Léonce, ou Alphonse ?Pauvre Jack. La curiosité lui donnede l’eczéma et l’empêche de dormirla nuit. Sa femme a beau lui dired’arrêter d’y penser, peine perdue. Ilfaut absolument qu’il éclaircisse cemystère.

– On compte sur toi, Radio, luidisent ses amis en lui donnant destapes dans le dos.

« Tout d’abord, se dit Jack, ça prend

8

ne sort du ventre blanc du camion. Enfait, le nouveau venu ne semble pasavoir de meubles. Ni table, ni chaises, ni lit. Ni divan, ni commode, ni tapis.«C’est impossible ! bou gonne Jack. Im -possible ! Il m’énerve.» Jack, ou «RadioJack », est le plus grand placoteux etcolporteur de rumeurs du quartier.

Le camion a déversé son contenu decarton sur le trottoir. Le conducteur re-gagne sa place, claque sa portière etsort la tête.

– Au revoir, monsieur Alphonse !Voilà. Comme tout spectacle, les

cu rieux n’ont ensuite droit qu’à unlong cortège de petites boîtes plusou moins bien ficelées, dirigé parune silhouette d’homme. Les yeuxqui s’écarquillent le mieux peuventaussi entrevoir un rongeur agité etun grand oiseau bleu qui suivent

Extrait de la publication

9

l’homme et ses boîtes jus que dansleur nouveau logement. Puis, plusrien.

Rien non plus durant les jours, lessemaines et les mois qui suivent.

Jack ne comprend pas. Certes, leslo gements de la rue possèdent bienune cuisinière électrique et un ré fri -gérateur, mais c’est tout. Commentpeut vivre ce drôle de numéro, cemon sieur Léonce, ou Alphonse ?Pauvre Jack. La curiosité lui donnede l’eczéma et l’empêche de dormirla nuit. Sa femme a beau lui dired’arrêter d’y penser, peine perdue. Ilfaut absolument qu’il éclaircisse cemystère.

– On compte sur toi, Radio, luidisent ses amis en lui donnant destapes dans le dos.

« Tout d’abord, se dit Jack, ça prend

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ne sort du ventre blanc du camion. Enfait, le nouveau venu ne semble pasavoir de meubles. Ni table, ni chaises, ni lit. Ni divan, ni commode, ni tapis.«C’est impossible ! bou gonne Jack. Im -possible ! Il m’énerve.» Jack, ou «RadioJack », est le plus grand placoteux etcolporteur de rumeurs du quartier.

Le camion a déversé son contenu decarton sur le trottoir. Le conducteur re-gagne sa place, claque sa portière etsort la tête.

– Au revoir, monsieur Alphonse !Voilà. Comme tout spectacle, les

cu rieux n’ont ensuite droit qu’à unlong cortège de petites boîtes plusou moins bien ficelées, dirigé parune silhouette d’homme. Les yeuxqui s’écarquillent le mieux peuventaussi entrevoir un rongeur agité etun grand oiseau bleu qui suivent

Extrait de la publication

11

– Bonjour ! Il y a quelqu’un ?Le bruit cesse, puis reprend. Jack se

balance d’une jambe à l’autre. Qu’est-ce qu’on attend pour lui répondre ?Soudain, la porte s’ouvre. Personne.Qu’est-ce qui se passe ? Sans réfléchiret sans y être invité, Jack décide des’engouffrer dans l’appartement. Mau -vaise idée. Un tas de plumes enragé sejette sur sa tête et lui martèle le crâne.Le cœur de Jack fait trois petits sautsdans sa poitrine. Mon Dieu, un oiseaude proie ! Il se débat de son mieux enessayant de ne pas faire tomber legâteau.

– À l’attaque ! Pirate à bâbord, pi-rate à bâbord, pirate à bâbord !

Jack respire. Un perroquet ! Cen’est qu’un perroquet…

Une voix d’homme se fait enten-dre du fond de l’appartement.

10

un gâteau. » Quelque chose à offrir,qui lui permettrait de s’inviter chezle nouveau venu. Un gâteau avec lemot «Bien venue » élégamment des -siné en glaçage chocolaté. Parfait.Après tout, monsieur Alphonse n’apas eu de comité d’accueil lors deson arrivée dans le quartier. Radio sefait la barbe, cire ses sou liers, et le voi -là fin prêt. Cons cient de sa res pon -sabilité d’ambassadeur, ou plu tôtd’espion du quar tier, Radio se dirigeà grandes en jam bées vers le loge-ment de monsieur Alphonse.

« Toc toc toc ! »Pas de réponse. Pourtant, on en-

tend bouger dans l’appartement.« Toc toc toc ! »Toujours rien, sauf un bruit de pa-

pier froissé. Bizarre. Est-ce qu’il se raitencore en train de défaire des boîtes ?

Extrait de la publication

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– Bonjour ! Il y a quelqu’un ?Le bruit cesse, puis reprend. Jack se

balance d’une jambe à l’autre. Qu’est-ce qu’on attend pour lui répondre ?Soudain, la porte s’ouvre. Personne.Qu’est-ce qui se passe ? Sans réfléchiret sans y être invité, Jack décide des’engouffrer dans l’appartement. Mau -vaise idée. Un tas de plumes enragé sejette sur sa tête et lui martèle le crâne.Le cœur de Jack fait trois petits sautsdans sa poitrine. Mon Dieu, un oiseaude proie ! Il se débat de son mieux enessayant de ne pas faire tomber legâteau.

– À l’attaque ! Pirate à bâbord, pi-rate à bâbord, pirate à bâbord !

Jack respire. Un perroquet ! Cen’est qu’un perroquet…

Une voix d’homme se fait enten-dre du fond de l’appartement.

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un gâteau. » Quelque chose à offrir,qui lui permettrait de s’inviter chezle nouveau venu. Un gâteau avec lemot «Bien venue » élégamment des -siné en glaçage chocolaté. Parfait.Après tout, monsieur Alphonse n’apas eu de comité d’accueil lors deson arrivée dans le quartier. Radio sefait la barbe, cire ses sou liers, et le voi -là fin prêt. Cons cient de sa res pon -sabilité d’ambassadeur, ou plu tôtd’espion du quar tier, Radio se dirigeà grandes en jam bées vers le loge-ment de monsieur Alphonse.

« Toc toc toc ! »Pas de réponse. Pourtant, on en-

tend bouger dans l’appartement.« Toc toc toc ! »Toujours rien, sauf un bruit de pa-

pier froissé. Bizarre. Est-ce qu’il se raitencore en train de défaire des boîtes ?

13

Chapitre 2

Une expédition nocturne

La mission secrète de Radio aéchoué. Monsieur Alphonse a faitsigne à ses animaux de rentrer. Puisil a pris le gâteau et marmonné quel -ques remerciements distraits avantde refermer sèchement la porte.Quel accueil ! Jack n’a pu mettre lemoindre petit orteil dans la demeuredu nouveau venu.

Il est temps de passer aux chosessérieuses. Finis les gâteaux et les vi -sites du dimanche. Une expéditionnocturne effectuée à la lueur d’unelampe de poche réglera l’affaire.

12

– Qu’est-ce qu’il y a, Ulysse ?– Un pirate ! Un pirate !Entre-temps, Ulysse, puisque cela

semble bien être le nom de l’affreuxvolatile, a décidé d’adopter RadioJack comme perchoir. Jack veut s’en-fuir, mais il n’arrive pas à bouger lajambe droite. Il baisse les yeux et voitune petite souris qui tire furieuse-ment sur le bas de son pantalon. Jackcommence à avoir chaud. Quellesautres bestioles féroces se cachentdans cette maison maudite ?

– Qui êtes-vous ?La voix s’est rapprochée. Radio a

enfin devant lui monsieur Alphonse,le nouveau voisin.

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Chapitre 2

Une expédition nocturne

La mission secrète de Radio aéchoué. Monsieur Alphonse a faitsigne à ses animaux de rentrer. Puisil a pris le gâteau et marmonné quel -ques remerciements distraits avantde refermer sèchement la porte.Quel accueil ! Jack n’a pu mettre lemoindre petit orteil dans la demeuredu nouveau venu.

Il est temps de passer aux chosessérieuses. Finis les gâteaux et les vi -sites du dimanche. Une expéditionnocturne effectuée à la lueur d’unelampe de poche réglera l’affaire.

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– Qu’est-ce qu’il y a, Ulysse ?– Un pirate ! Un pirate !Entre-temps, Ulysse, puisque cela

semble bien être le nom de l’affreuxvolatile, a décidé d’adopter RadioJack comme perchoir. Jack veut s’en-fuir, mais il n’arrive pas à bouger lajambe droite. Il baisse les yeux et voitune petite souris qui tire furieuse-ment sur le bas de son pantalon. Jackcommence à avoir chaud. Quellesautres bestioles féroces se cachentdans cette maison maudite ?

– Qui êtes-vous ?La voix s’est rapprochée. Radio a

enfin devant lui monsieur Alphonse,le nouveau voisin.

Extrait de la publication

Heureusement pour lui, la poi -gnée tourne facilement. MonsieurAlphonse dort chez lui en toutecon fiance. Jack pousse doucement lavieille porte brune. Un grincement.Il s’arrête. Pousse encore un peu. Unautre grincement. La porte est àpeine entrebâillée, et Jack est tropgros pour se glisser dans l’ouverture.

C’est ainsi qu’une nuit, muni de sessemelles les plus silencieuses, Jacksort dans la ruelle et gravit tout dou -cement les marches métalliques del’escalier de secours qui mène à lacuisine de monsieur Alphonse. Il n’apas encore pensé à ce qu’il fera si laporte est verrouillée. D’ailleurs, il es-saie de penser le moins possible.

Extrait de la publication

Heureusement pour lui, la poi -gnée tourne facilement. MonsieurAlphonse dort chez lui en toutecon fiance. Jack pousse doucement lavieille porte brune. Un grincement.Il s’arrête. Pousse encore un peu. Unautre grincement. La porte est àpeine entrebâillée, et Jack est tropgros pour se glisser dans l’ouverture.

C’est ainsi qu’une nuit, muni de sessemelles les plus silencieuses, Jacksort dans la ruelle et gravit tout dou -cement les marches métalliques del’escalier de secours qui mène à lacuisine de monsieur Alphonse. Il n’apas encore pensé à ce qu’il fera si laporte est verrouillée. D’ailleurs, il es-saie de penser le moins possible.

17

Inspiration, expiration. Inspiration,expiration. S’il parvient à complétersa visite clandestine sans tomber surune souris somnambule, il pourraretourner chez lui en paix. Il est mi-nuit, il a faim et sommeil. Déci dé -ment, il ne comprend pas les hérosqui passent des nuits entières à élu-cider des mystères. Tout ce qu’il veuten ce moment, c’est un morceau detarte au citron et son gros oreiller deplumes.

• • •

Radio revient de sa visite, ou plu -tôt de son intrusion chez monsieurAlphonse, les yeux ronds commedes melons. Encore tout éberlué, ilse glisse dans son lit, les épaules se -couées par le rire. Ce n’est pas ce

16

« Bon. Cessons de tourner autourdu pot », se dit Jack, qui utilise le«nous » pour se donner du courage.Il faut y aller d’un coup sec, commeune tarte qu’on démoule. Il ouvre laporte toute grande. La porte gémit,et Jack entend une série de « Quoi ?Quoi ? Quoi ? » qui lui glace le sang.

Le perroquet ! Comment a-t-il puoublier cet ignoble perroquet qui seprend pour un oiseau de proie ?Voilà ce qui arrive quand on met soncer veau en veilleuse. Radio frottepeureusement le sommet de soncrâne. Il attend quelques secondesen retenant son souffle. Mais Ulyssea dû imaginer entendre les craque-ments d’un voilier qui plie au vent ;il est retombé dans ses rêves demers chaudes et de batailles navales.Radio peut se remettre à respirer.

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Inspiration, expiration. Inspiration,expiration. S’il parvient à complétersa visite clandestine sans tomber surune souris somnambule, il pourraretourner chez lui en paix. Il est mi-nuit, il a faim et sommeil. Déci dé -ment, il ne comprend pas les hérosqui passent des nuits entières à élu-cider des mystères. Tout ce qu’il veuten ce moment, c’est un morceau detarte au citron et son gros oreiller deplumes.

• • •

Radio revient de sa visite, ou plu -tôt de son intrusion chez monsieurAlphonse, les yeux ronds commedes melons. Encore tout éberlué, ilse glisse dans son lit, les épaules se -couées par le rire. Ce n’est pas ce

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« Bon. Cessons de tourner autourdu pot », se dit Jack, qui utilise le«nous » pour se donner du courage.Il faut y aller d’un coup sec, commeune tarte qu’on démoule. Il ouvre laporte toute grande. La porte gémit,et Jack entend une série de « Quoi ?Quoi ? Quoi ? » qui lui glace le sang.

Le perroquet ! Comment a-t-il puoublier cet ignoble perroquet qui seprend pour un oiseau de proie ?Voilà ce qui arrive quand on met soncer veau en veilleuse. Radio frottepeureusement le sommet de soncrâne. Il attend quelques secondesen retenant son souffle. Mais Ulyssea dû imaginer entendre les craque-ments d’un voilier qui plie au vent ;il est retombé dans ses rêves demers chaudes et de batailles navales.Radio peut se remettre à respirer.

Extrait de la publication

19

– De lézards ?– D’objets d’art ?Radio a devant lui mille points

d’in ter rogation.En quelques instants, la maison de

monsieur Alphonse se remplit de tré-sors fabuleux rapportés des contréesles plus lointaines. D’osse ments des -séchés ayant appartenu à d’illustresennemis. De boîtes de nourriture enpoudre entreposées en cas d’attaquenucléaire.

Radio écoute et ne contredit per-sonne.

– Allez, Radio, parle.Du coin de l’œil, Radio remarque

un mouvement dans le groupe :quel ques badauds exaspérés mena-cent de retourner chez eux. Et siRadio a un talent, c’est bien celui degarder son auditoire.

18

soir qu’il pourra dormir, pas après cequ’il a vu…

Le lendemain matin, tout le voisi-nage est attroupé devant sa maison.

– Je vous le dis, de toute ma vie, jen’ai jamais rien vu de tel !

– Quoi ?– Allez, Radio. Raconte !– Vous ne me croirez jamais !Radio fait tournoyer sa casquette

autour de son index. Il adore cesmo ments où toutes les oreilles sonttendues vers lui.

– Mais quoi, vas-tu parler ?Radio est gourmand. Il s’étire,

savoure son plaisir.– Eh bien, cette maison, elle est

remplie de… – De… ?Radio rit silencieusement.– De quoi, Radio ? De cafards ?

19

– De lézards ?– D’objets d’art ?Radio a devant lui mille points

d’in ter rogation.En quelques instants, la maison de

monsieur Alphonse se remplit de tré-sors fabuleux rapportés des contréesles plus lointaines. D’osse ments des -séchés ayant appartenu à d’illustresennemis. De boîtes de nourriture enpoudre entreposées en cas d’attaquenucléaire.

Radio écoute et ne contredit per-sonne.

– Allez, Radio, parle.Du coin de l’œil, Radio remarque

un mouvement dans le groupe :quel ques badauds exaspérés mena-cent de retourner chez eux. Et siRadio a un talent, c’est bien celui degarder son auditoire.

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soir qu’il pourra dormir, pas après cequ’il a vu…

Le lendemain matin, tout le voisi-nage est attroupé devant sa maison.

– Je vous le dis, de toute ma vie, jen’ai jamais rien vu de tel !

– Quoi ?– Allez, Radio. Raconte !– Vous ne me croirez jamais !Radio fait tournoyer sa casquette

autour de son index. Il adore cesmo ments où toutes les oreilles sonttendues vers lui.

– Mais quoi, vas-tu parler ?Radio est gourmand. Il s’étire,

savoure son plaisir.– Eh bien, cette maison, elle est

remplie de… – De… ?Radio rit silencieusement.– De quoi, Radio ? De cafards ?

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Il ouvre enfin la bouche :– Cette maison, eh bien, elle ne con -

tient qu’une seule chose.On entend au loin le son d’une ton -

deuse qui démarre une der nière foisavant l’hiver.

– Elle est pleine… de journaux ! Demontagnes de journaux !

Un mélange de « Oh ! » ébahis etde « Ah… » déçus s’élève dans l’airmatinal.

Radio Jack dit vrai. Car des jour-naux, il y en a partout chez monsieurAlphonse. Des piles et des piles. Ilslui servent de chaises, de table, de lit.Sa baignoire en est pleine et, commeil est un peu étourdi, il y en a mêmedans son réfrigérateur, entre le painet le lait !

– Je vous le dis, rigole Radio. Ce n’estpas un homme, c’est un écu reuil : il

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roman vert roman vert

Ania Kazi, une toute nouvelleauteure, nous raconte dans

son premier roman l’histoirede monsieur Alphonse, un

homme plutôt bourru, solitaireet grand amateur de lecture.

Grâce à ses compagnons, un perroquet et une souris qui

veillent sur son bien-être,mon sieur Alphonse découvrira

que le bonheur de lire se partage…

Ania Kazi

Mon

sieur

Alph

onse

et le

secre

t d’A

gathe

Ania

Kazi

MonsieurAlphonse

et le secretd’Agathe

Ania Kazi

Un nouveau voisin qui ne possède ni table, ni télévision, ni lit, voilà qui fait jaser. Un voisin qui vit entouré

de papier et qui a pour seuls amis un perroquet et une souris, c’est encore

plus étrange. Monsieur Alphonse a toujours eu une seule passion :

la lecture. Il découvre aujourd’hui une nouvelle passion : Agathe. Agathe

qu’il aime à la folie, mais qu’il ne connaît pas… Qui est cette femme mystérieuse ? Monsieur Alphonse

arrivera-t-il à la rencontrer ?

Illustrations : Gabrielle Grimard

Les rabats de ce livre peuvent servir de marque-pages.

Visite notre site Internet pour en savoir plus sur nos auteurs, nos illustrateurs et nos collections :

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13D O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E D O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E

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