Module de Gestion Bancaire Pour Master en Finance

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Module de Gestion Bancaire Pour Masters en Finance Formation BMF Bachelor en Management Financier

Professeur : DIOP Cheikh Tel 834 72 58 / 665 51 72

BMF Programme du cours de Gestion BancaireI Chapitre Introductif A Dfinition de la banque B- Relation Banque et client C Rle des Banques dans le systme conomique II- Comprendre et ngocier les conditions bancaires A Les Donnes de base des conditions A1) Les taux dintrt A2) Les dates de valeur A3) Les commissions B- les modalits de calcul des agios B1) B2) B3) B4) Nombre de jours de calcul des intrts date de paiement des agios date de disposition de crdit le calendrier bancaire

III- Comment amliorer les relations avec la banque ? A- Les prvisions B- Le montage des dossiers de financement C- Lamlioration de la gestion de trsorerie IV- Faisons connaissance avec les crdits bancaires Section 1 : Les crdits de trsorerie Section2 : Les crdits par signature V- Conclusions : un exemple danalyse financire

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Chapitre I : A Dfinition

Gnralits

En consultant le dictionnaire Larousse, on saperoit que la banque sorigine de mot italien banca qui signifie table de changeurs . Cest ce qui explique que la banque est une entreprise qui avance des fonds, en reoit, escompte des effets, prend des participations. Le monde a beaucoup volu depuis cette dfinition ou cette origine ; surtout aujourdhui avec le dveloppement des nouvelles technologies de linformation et de la communication qui ont entran une nouvelle vision du service. Mais en ralit, le mot banque comme nous allons le voir ne sapparente pas seulement au mtier de largent. Nous donnons en exemple la banque de donnes qui reprsente une collection ordonne dinformations apparentes traites par ordinateur, mmorises et qui peuvent tre interroges distance et en ligne. Cependant, ces aspects techniques sont galement pris en compte par le secteur bancaire. On peut noter que par dfinition, la mission principale de la banque, cest de recevoir des dpts et doctroyer des crdits. Toutefois, il existe plusieurs types de banques dont les banques de dpt ou banque commerciale, les banques daffaires et la banque des banques qui est la Banque Centrale. La banque centrale, cest linstitut dmission. Elle est charge de veiller sur la rgularit du fonctionnement du systme bancaire et a galement comme mission la dfense de la valeur de la monnaie au sein dune conomie nationale ou alors au sein dune Union Economique & Montaire comme par exemple l UEMOA, la CEMAC de la zone Franc. Quant aux banques daffaires, elles ont comme activit principale, laction de crdits et la prise de gestion et de participation dans des entreprises existantes ou en formation. Elles interviennent le plus souvent sous la forme de prts participatifs, donc par le haut du bilan contrairement aux banques commerciales qui financent lexploitation par des crdits court terme comme le dcouvert, la facilit de caisse, lescompte etc. Mais contrairement aux banques commerciales, les banques daffaires ne sont pas habilites recevoir des dpts en provenance du public. Pour revenir au rle des banques, nous rappelons quil doit tre de premier plan dans toute conomie. En effet, il est admis aujourdhui comme une vrit scientifique que les pays les plus conomiquement dvelopps sont ceux qui ont le niveau dintermdiation bancaire le plus lev. Le rle des banques tant primordial, on peut donc sintresser de plus prs aux relations banques clients qui constituent le socle du dveloppement. B/ Relations Banques Clients En Afrique avant les indpendances, les grandes banques qui ont exist, taient dans leurs immense majorit les succursales des banques europennes et particulirement franaises telles que la BNP (Banque Nationale de Paris) socit mre de la BICIS, la BIAO-Sngal, du rseau BIAO install presque partout en Afrique et lorigine de la CBAO actuelle, mais galement le Crdit Lyonnais (Paris) qui dtient jusqu prsent 95% du capital du Crdit Lyonnais Sngalais (CLS). Ces banques sintressaient beaucoup plus aux succursales des grandes firmes installes dans nos pays et trs peu aux clients locaux. Et cest seulement au lendemain des indpendances 3

que des changements ont commenc intervenir petitement au niveau des banques locales. Et en dehors de la cration des banques sngalaises qui ont commenc rivaliser avec ces puissantes banques, lconomie a contribu son fonctionnement peu prs de la mme manire pendant les quelques dcennies qui ont suivi les indpendances. Mais aujourdhui, aprs la fin de la crise bancaire de la dcennie 80, prcisment en (1988/1989) les choses commencent fondamentalement changer. Le tissu bancaire a connu une certaine recomposition avec la disparition de quelques banques telles que la SONABANQUE, ASSURBANK, la Banque Sngalo-Koweitienne, la BCCI, la BNDS ou la Banque Nationale de Dveloppement du Sngal etc. Actuellement, les autorits montaires sinspirant du ratio de Solvabilit Europen et du ratio Cook, ont mis en place un certain nombre de ratios prudentiels qui imposent aux banques des rgles de conduite strictes et le contrle sest renforc qualitativement et quantitativement avec la commission bancaire base Abidjan. Et donc en ce moment, on peut dire que les banques voluant dans la zone UEMOA sont liquides, solvables et rentables et on pourrait mme dire surliquides depuis la dvaluation de 50% du franc CFA intervenue le 12 janvier 1994 Dakar au Sngal. Aujourdhui, le march des entreprises suscite dsormais un plus grand intrt de la part des banques et on sintresse davantage aux autres agents conomiques tels que les institutionnels, les particuliers, de mme que les associations, les ONG, et mme un peu plus au secteur informel travers les relations tisses avec le systme financier dcentralis qui se compose des mutuelles dpargne et de crdit ou institution de Micro finance de par limportance des ressources gnres. Les banques doivent donc financer lconomie pour favoriser son dveloppement. Et cest le financement qui constitue le fondement de lactivit bancaire moderne. La reconstruction de lEurope, notamment aprs la seconde guerre mondiale, a pu tre mene rapidement grce lintervention du secteur bancaire dans le financement des besoins dinvestissement des pays concerns. Aujourdhui, la loi bancaire du 24 janvier 1984 en France, qui a renforc la dsintermdiation, a eu le mrite de changer lesprit dintervention des banques. Nous avons une nouvelle vision du service avec des nouveaux intermdiaires financiers qui comme les banques, ont les mmes capacits de financement des besoins des agents conomiques. Les banques, elles aussi, interviennent directement comme acteurs dans le fonctionnement des marchs de capitaux. Pour toutes ces raisons, la relation banqueclients ou en ce qui nous concerne ( banques entreprises) revt aujourdhui une importance toute particulire. En effet, ces relations doivent tre mutuellement bnfiques. Le client qui dpasse ses fonds auprs des banques dsire obtenir des crdits en cas de besoins et des rmunrations pour avoir des produits financiers. De la mme faon, les banques qui prtent des fonds qui ne leur appartiennent pas entirement, ont besoin de voir ces crdits rembourss, augments des intrts parce que les crdits octroys auront t bancables. Par consquent, la banque doit tre un dispensateur avis de crdits et ne devra mettre en place que les concours dont elle a une suffisante certitude que les remboursements se feraient sans incident , capital et intrts gnrs par ce que les projets financs auraient t rentables. Donc dans la relation, il faut quil y ait un avantage mutuel pour le dveloppement de lconomie dans son ensemble.

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Nous pouvons voir ultrieurement des dveloppements concrets par des exemples. Ceci nous permet auparavant de parler du rle des banques dans le systme conomique, aprs les esquisses abordes dans la relation banque-clients. C- Rle des banques dans le systme conomique Nous venons de voir que les banques doivent jouer un rle de premier plan si lon veut dvelopper lconomie dun pays. Cela pour plusieurs raisons. En effet, les banques jouent un rle primordial dans la cration montaire avec les crdits accords et cette cration de monnaie par le systme bancaire dans son ensemble, reprsente plus de 80% des contreparties de la masse montaire. Il appartient galement aux banques de faire le financement des investissements. Cela, nous le savons, ncessite une bonne connaissance de lentreprise avec un dossier bancaire solide dune analyse financire o la banque en connat mieux sur la rentabilit du projet financer ou purement et simplement sur la profitabilit de la relation . Des avis techniques motivs sont dgags quant la dcision finale sur un dossier. La banque sappuie sur un certain nombre de principes danalyse du crdit tels que les lments de la rentabilit, sur ltude des moyens ( base des donnes, dtermination des charges gnres par chaque traitement, catalogue des conditions applicables la clientle), ltude des emplois et des ressources de lentreprise mais galement sur la profitabilit. Noublions cependant pas que les banques nont pas un pouvoir de cration de monnaie indtermine par le biais des crdits. Cela signifie quelles ont un certain nombre de contraintes. Mais il faut dire que dans nos zones, les banques ont encore beaucoup de travail faire puisque les taux de bancarisation encore faibles (entre 9 et 20% ) doivent pousser les banques locales en zone UEMOA encore mieux se dployer pour faciliter autant que possible les conditions douverture de compte et doctroi de crdits aux agents conomiques. Toutefois, une limite importante laction du systme bancaire dans le circuit conomique, cest la structuration de leur portefeuille de ressources. Il est constat que les dpts vue constituent les ressources les plus importantes des banques. Par consquent, la critique qui est faite au systme bancaire compos majoritairement de banques commerciales qui ont des impratifs de rentabilit, cest quelles ne font pas suffisamment de crdits dinvestissement, est une critique relativiser. En effet, elles ne disposent pas de ressources stables leur permettant de satisfaire ces investissements. Sinon, du point de vue de la structuration, elles subissent la transformation c.--d. qu elles sont obliges dutiliser des ressources courtes pour financer des emplois moyen ou long termes. Et on le sait, les nouvelles dispositions prudentielles et le contrle permanent des autorits montaires lactivit bancaire constituent des limites objectives laction des banques dans le financement risque de lconomie. Conclusion : La banque dans son activit mrite dtre mieux connue et vulgarise par une bonne politique commerciale ou une bonne image par le marketing bancaire. Malgr la libert laisse aux banques de ne plus rmunrer obligatoirement les dpts vue, elles ne peuvent pas encore avoir suffisamment de ressources stables pour participer efficacement au dveloppement de lconomie.

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Chapitre II- Comprendre & ngocier les conditions bancairesA Les donnes de base des conditionsDans les relations avec les banques, tout peut se ngocier : les taux , les dates de valeur, les commissions, les services En effet un banquier qui tient la satisfaction des clients peut leur accorder des conditions prfrentielles. Mais il faut noter quen France depuis la loi dorientation bancaire de janvier 1984, les tablissements financiers ont lobligation de publier leurs conditions gnrales, applicables aux entreprises et aux particuliers. Ces conditions doivent tre affiches dans tous les guichets et peuvent mme tre distribues sur simple demande. Chez nous, certaines banques le font. Seulement il appartient toute structure travaillant avec la banque, de chercher savoir quelles sont les conditions qui lui sont applicables et avoir une parfaite matrise du protocole des conditions de banque. a) Les taux dintrt Les banques qui nont pas dargent en empruntent auprs de la Banque Centrale en payant au TE ou taux descompte. Donc, le taux descompte, cest le taux auquel la Banque Centrale prte de largent aux banques. Sur la base de ce taux, dpendant de la manire dont leur portefeuille est structur, la banque cre son propre TBB ou taux de base bancaire. A ce taux de base bancaire qui est calcul et mis en place partir du TE, les banques ajoutent leur marge comprise entre 0 et 5 et ensuite la TOB, cest dire la Taxe sur les Oprations Bancaires qui est calcul au taux de 17%. Autrement dit, lorsquon bnficie dun crdit auprs dune banque, les conditions gnrales de paiement, que a soit du court, moyen ou long terme ont comme taux de base la formule suivante : TBB+marge+TOB. Maintenant, il appartient aux banques, selon les dures, le client ou les conditions de ngocier pour obtenir des rductions sur ces conditions qui, encore une fois sont ngociables. b) Les dates de valeur La rgle gnrale, cest que les banques appliquent la veille pour les oprations de dbit et le lendemain pour les oprations de crdit. Toutefois, il y a un certain nombre de petites rgles connatre suivant quil sagit des comptes courants personnes physiques ou morales, des comptes de dpts, des comptes dpargne, les dates de valeur ne sont pas les mmes pour les versements, les retraits, le remises des chques, le virement, etc. Il en est de mme des remises de chque sur place, hors place, places bancables ou non bancables, en dautres termes un ensemble de rgles de bonne conduite des relations banquesentreprises pour un avantage mutuel.

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Voici cet effet, un mini-tableau de bord assez explicite de ces conditions Libells Comptes courant Opration Versement J+1 J+1 Du 01 au 15 du mois valeur 16 du 16 au 30,31 valeur 01 mois suivant Comptes de dpts Comptes dpargne

Retrait

J-1

J-1

Du 01 au 15 du mois, valeur 30,31 mois pass du 06 au 30,31 valeur 15 du mois en cours Idem

Remise chque sur Place (Dakar s n gal)

J+3

J+3

Remise hors place de Dakar (autres villes bancables KK, Remise chque hors place autres villes non bancables Remise chque hors Sngal places bancables Ex : Paris Remise hors Sngal place non bancable

J+15 J+21

J+15 J+21

J+30

J+30

J+45

J+45

N.B : Une place bancable est une ville abritant une banque centrale ou une agence de banque centrale C) Les commissions : Les commissions que les banques facturent aux entreprises peuvent tre classes en deux catgories : C1 : Les commissions sajoutent aux frais du crdit : elles viennent augmenter le taux effectif global du crdit. On peut donner comme exemple la commission dendos sur lescompte deffet, la commission sur le plus fort dcouvert ou encore les diverses commissions dengagement lorsquun crdit est octroy. 7

C2 : les commissions de services : elles sont censes rmunrer une prestation de service rendue par la banque. Ex : la commission dencaissement deffet, la commission de change, ou de transfert de fonds vers ltranger (2,5) / minimum sur le nominal du montant transfrer, Notons que ces commissions peuvent tre fixes par opration, ou en pourcentage proportionnelles au montant de lopration (parfois dailleurs avec un minimum fixe). C3 une facturation de tous les services : pendant longtemps lactivit bancaire na t que de dpt ou de crdit. Les services rendus (remise de chques, tenue des comptes .) taient accessoires et par consquent gratuits. Aujourdhui les services se sont multiplis, diversifis : rapprochement automatique des critures mises par la banque et par lentreprise, assistance linternational, ingnierie financire, le traitement informatique et chaque jour voit surgir de nouveaux services bancaires qui demandent rmunration.

B- les modalits de calcul des agiosLes banques appliquent des modes de calcul qui vont avoir une incidence sur le cot rel des crdits de lentreprise. 1- Nombre de jours de calcul des intrts Les intrts se calculent sur la dure dutilisation du crdit. Cette dure est un nombre de jours calendaires entre la date de dbut et lchance du crdit. Ces 2 dates de dbut et de fin du crdit, ces deux (2) bornes sont incluses dans le dcompte des jours. Ex : du 01 au 31/ 01 =31 jours donc 1er et 31 compris dans le dcompte du nombre de jours. Mais cette dure dutilisation de crdit, il est dusage pour les crdits par billet comme lescompte deffet que les banques ajoutent 1 ou plus des jours de banque. Ex : pour un billet du 01 au 31/ 01, la banque calculera les intrts sur 33 jours an ajoutant 1ou 2 jours de banque aux 31 jours du crdit. Donc du fait de ce jour de banque, un taux apparent de 10% a un poids rel de : - Sur un crdit dun mois : 10% *31/ 30 =10,33% - Sur un crdit de 3 mois : 10%* 91/ 90 =10,11% Par ailleurs, si lchance est un jour fri, elle sera reporte au premier jour ouvrable et les intrts seront calculs jusqu lchance reporte. Dans certains cas, les banques prennent un nombre de jours minimum. Ex. : cas descompte o la plupart des tablissements de crdit comptent un minimum de 10 jours. Ex : Une traite chance du 31 janvier remise lescompte le 25 ; le dcompte du calcul des agios se fera non pas sur 7 ou 8jours mais sur 10 jours minimum. 2) date de paiement des agios Les frais financiers peuvent tre : - post compts, c d dbits du compte de lentreprise la fin du crdit

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Ex : cas du dcouvert, dont les agios sont pays en fin de chaque trimestre civil sur la base des soldes dbiteurs du trimestre coul. -ou prcompts : c d dbits, du compte au dbut du crdit accord : cest le cas de lescompte des effets par exemple. La diffrence nest pas gratuite. Ex : une entreprise sollicite un crdit de FCFA 1 000 000 qui lui cote 50 000 F CFA dagios. Si les intrts sont dbits lavance (prcompts), elle ne disposera rellement que de 950 000 (c d 1 000 000-50 000) Consquence : lentreprise a intrt prfrer des intrts prcompts. 2- date de disposition du crdit Un crdit commence habituellement le lendemain de jour de rception du document par la banque. Mais cette date de mise disposition peut facilement se ngocier pour permettre lentreprise de mieux ajuster sa trsorerie.

Formules de calculIntrts = capital brut x nombre de jours x taux nominal 360 x 100 Taux Nominal = Intrt x360 x100 Capital Brut x nombre de jours Ou = Intrt x 360x100 Nombre dbiteur Taux rel = Total Agios x 365 x100 Capital Net x Nbre de jours Net de disposition de capital

4 ) Le calendrier bancaire Le taux dintrt tant gnralement un taux annuel ; les banques ont lhabitude de diviser par 360 pour dterminer un taux journalier. Ce chiffre est pratique car facilement divisible par 12 et 30. Cependant, lorsque ces mmes banques calculent la dure dun crdit, elles multiplient par le nombre de jours de calcul : ex 31 pour janvier, 28 pour fvrier et cela sur la base dune anne de 365jours. Donc cette modalit de calcul aboutit donc majorer des intrts par le rapport de 365 / 360 soit 1,39%. Consquence : Un taux apparent de 10% a un poids rel de 10,139%. C - Comment faire un diagnostic des conditions bancaires ? On cherche savoir ce que cotent lentreprise les conditions consenties par ses banques. En effet, lamlioration des conditions par la ngociation est possible si lon sait les conditions de crdit et de placement sont libres par les autorits montaires. Cela veut dire quon peut faire un certain nombre de recommandations pour conclure un tableau diagnostic

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a) Collecter tous les relevs 1e phase : collecter tous les relevs, bordereaux, avis dopration et chelles de chaque banque ;. Montant des versements espces, chques, hors place ; sur place etc. Pour les crdits, lobtention de ces montants est un peu plus difficile car il faut connatre leur montant en fonction de leur dure c- d leur nombre . Concernant le dcouvert, ce nombre dbiteur se trouve sur lchelle trimestrielle dagios pour le manque gagner d aux soldes crditeurs non rmunrs, le nombre crditeur se trouve sur lchelle trimestrielle. b) calculer le cot bancaire Toutes les informations collectes sont reportes sur un tableau. Ainsi pour chaque ligne dopration, on calcule le cot bancaire partir des dates de valeur, du niveau des commissions et des taux dintrts. En effet, noublions pas quun jour de retard dans un encaissement entrane un jour de dcouvert supplmentaire, si lentreprise est habituellement en trsorerie ngative. c) Interprter le tableau diagnostic Comment interprter ce tableau en terme de frais financiers ( ou de manque gagner en produits financiers ) lincidence des dates de valeur, par rapport une situation idale qui serait que lopration compterait le jour mme de son enregistrement. Ce tableau permet aussi de calculer lincidence des commissions et des intrts. Exercice darbitrage entre un placement et un dcouvert Pour lentreprise ALPHA, les prvisions de trsorerie davril 2000 font apparatre les soldes ci-aprs dans ce tableau qui va suivre sachant que les conditions bancaires sont dtermines ainsi quil suit : - Taux de dcouvert = 12% + commission PGD 0,05 (1/2000) - Taux de placement = 8% Est il intressant deffectuer un placement, en compte bloqu pour 1(mois) mois et dans laffirmative, quel serait montant optimal ?

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CHAPITRE III : Comment amliorer les relations avec la banque ?

Introduction : Dans ses relations avec la clientle, la banque cherche toujours avoir desinformations les plus claires possibles sur ses clients. En effet, comme nous lavons vu , la banque prte des sommes ne lui appartenant pas et quelle est tenue de rembourser chaque fois que de besoin et sans dlai. Par consquent, le banquier doit tre un dispensateur avis de crdits. Il faut galement que ces mmes clients lui donnent la possibilit de rflchir sur leur avenir en mettant sa disposition un outil indispensable aux performances de gestion dans le monde daujourdhui : les prvisions. Il faut malheureusement le constater de nos jours , pour le dplorer, labsence de prvisions constitue une tare pour la plupart de nos entreprises en Afrique en gnral et au Sngal en particulier. Lobjectif de ce chapitre, cest de montrer quil est indispensable pour une entreprise qui veut amliorer ses relations avec un partenaire privilgi (la banque) , de toujours prsenter ses prvisions de ralisation pour lexercice ou pour les exercices venir. Cest pourquoi , nous verrons dans un premier temps les prvisions, en second lieu le montage des dossiers de financement pour terminer avec lamlioration de la gestion de trsorerie On a coutume de dire que grer, cest prvoir . Mais la ralit, cest que le prvision nest pas un art aussi facile quon ne le croit. Les banques aujourdhui pour une meilleure gestion de relation banque client, attachent un prix trop important la prvision des entreprises. En effet, avec le pilotage vue quest lapanage de beaucoup dentreprises, cest labsence de prvisions qui est toujours la base. Cest la raison pour laquelle, on peut se poser la question de savoir pourquoi prvoir ? Pour ce faire, on sera oblig de dfinir ce quest la prvision, en voyant dans un premier temps les divers horizons de la prvision mais galement les outils de la prvision. 1 Pourquoi prvoir ? La prvision permet de rflchir et de se prparer temps. Elle donne la possibilit denvisager plusieurs hypothses, den simuler leur volution selon diffrents scnarios et de choisir la meilleure solution. La prvision permet dadapter les ressources aux besoins. Exemple : sur le long terme, imaginons la construction dune usine. Si elle est conue pour une capacit de 1000, et quelle nest pas utilise que pour 100, ses charges seront trop lourdes. Et pendant plusieurs annes, cette usine devra en supporter le poids. A linverse, si lusine na quune capacit de 100 et que la demande est de 1000, cette suractivit crera une surchauffe, galement coteuse. Essayons maintenant de dfinir la prvision 2 Dfinition de la prvision La prvision ne peut pas se baser sue le nant. Comme ladage le dit si bien on se souvient du pass pour corriger le futur . Cest pourquoi la prvision consiste : rflchir aujourdhui

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compte tenu des informations dont nous disposons actuellement ce que pourra tre lavenir le plus probable et aux moyens dinflchir cet avenir probable, sil ne nous convient pas

Une prvision nest pas donc une simple prdiction dont on constaterait ensuite la ralit ou lerreur. Cest donc un programme daction un planning de travail quil faut prparer et tout mettre en uvre pour le raliser. Autrement dit, cela devient un objectif atteindre. Et celuici na pas tre vrai ou faux. Il peut seulement tre raliste ou pas. N.B Le principal intrt des plans prvisionnels tient dans la rflexion pralable (lvaluation des diverses hypothses et le choix de la meilleure) et dans la volont de conduire son avenir, sans avoir le subir. Il tient aussi dans la rapidit de raction de lentreprise, en appliquant une solution alternative quelle aurait aussi prvue, pour le cas o la prvision ne se raliserait pas. 3) Les divers horizons de la prvision : Il existe plusieurs niveaux de prvisions financires : Les prvisions dinvestissement long terme Le budget de trsorerie annuel Les prvisions de trsorerie trs court terme, dites au jour le jour

3-1 Le plan de financement long terme Cest un plan qui prvoit, anne par anne, les 3 5 prochaines annes venir. Lobjectif cest danalyser de quelle faon le programme dinvestissement pourra tre financ. Il faut entendre la notion dinvestissement dans son sens large, comme toute dpense susceptible de produire ses fruits pendant plusieurs annes. Ex : Plan dinvestissement / Financement

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Anne1 Emplois durables - Investissement corporels -investissement incorporel -Investissements financiers -Renforcement du BFR -Remboursement demprunt - Autres emplois Total des emplois par an (1) Ressources stables - Autofinancement annuel - Cession dinvestissement hCorporels hIncorporels hFinanciers -Augmentation de capital - Apport en comptes courant - Rduction du BFR - Autres ressources Total (2) Variation annuelle du FR (3) = (2)- (1) Variation annuelle du FR

Anne2

Anne3

Anne4

3-2 Le budget annuel de trsorerie Alors que le plan long terme ne considrait que les grandes oprations stratgiques dans ses masses importantes, le budget annuel de trsorerie va entrer dans les dtails oprationnels de lactivit courante et prendre en compte les dcalages dans le temps du cycle dexploitation.

C est elle qui fixe le niveau de financement

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Le Budget Annuel de Trsorerie Janvier Encaissement - Sur ventes au comptant - Sur ventes par traite - Sur vente .. - Encaissement divers Total (1) Dcaissements - achats par traite -salaires et charges - Entretient divers - TVA - Impt et taxes - Frais financier Total - Remboursement demprunt - Dividendes - Impt sur bnfices - Divers Total (2) Soldes de la priode (3) =(2)- (1) Soldes de dpart (4) Soldes de trsorerie (5) = (4) + (3) Fvrier Mars Avril Mai Juin

Solde avant tout choix de financement Le budget annuel de trsorerie est ventil par an, mois par mois, en fonction des variations saisonnires dactivit. A dfaut de pouvoir effectuer ce dcoupage mensuel, certaines entreprises se limitent une ventilation trimestrielle, voire quadrimestrielle. Lobjectif de cette ventilation est darriver ce que les trsoriers appellent la trsorerie zro

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-Si le budget montre un solde ngatif pendant un certain temps, trouver une solution de financement la plus avantageuse, pour amener ce solde un niveau voisin de zro. - Si au contraire ce solde est positif pendant plusieurs mois, le faire rmunrer en ce plaant de faon ce que le solde des comptes de trsorerie soit parfaitement nul. Le budget de trsorerie est souvent un sous produit du budget gnral de lentreprise. Toutefois il sen carte en tenant compte des dcalages de rglement. Ex : si lexprience montre quen moyenne Les ventes sont payes 20% au comptant 30% 30 jours 50% 60 jours Ce budget de vente de 100 nous sera ventil ainsi : 20 en janvier 30 en fvrier et 50 en mars

3.3 Prvision de trsorerie au jour le jour Le budget annuel de trsorerie tait un sous produit du budget gnral dans lequel tous les services pouvaient intervenir : commercial, approvisionnement, etc. Le planning de trsorerie court terme est au contraire, luvre de seul responsable de la trsorerie. Prvision de trsorerie au jour le jour A LA DATE DU Recettes -rglement client/espce -Rglement clients /Chque -Recettes diverses Total Recettes Dpenses - Fournisseur, domiciliation -Fournisseurs chques -Salires - Autres dpenses - TVA -Recettes autres dpenses Total Dpenses Soldes avant Dcision Dcisions -Crdits prendre Excdent placer REPARTION / Banque - Banque X - Banque Y - Banque Z Lui seul connat en effet les conditions bancaires, de date de valeur sait apprcier le delai de la moyenne de dbit dun chque etc.

Echances du mois10 15 20 / 25 30 /31

Mois M+1

Mois M+2

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De plus, alors que le budget annuel tait fond sur de simples situations, ce plan au jour le jour sappuie sur des contrats en cours de ralisation, sur des factures dj livres dont le montant et la date de rglement sont connus , sur des dpenses dj engages etc. Donc la part de lincertitude sur leur montant et leurs chances sera moindre. Dans les petites entreprises grant leur trsorerie la main, les prvisions sont tablies vers la fin du mois pour le mois venir et pour chacune des principales chances puis revues et ajustes chaque semaine ou chaque chance, en fonction des ralisations. Tenu la main ou sur ordinateur, lobjectif de ce plan est de : -Travailler les soldes prvisionnels pour les jours venir en analysant les options dencaissement ou de dcaissement, en lissant la courbe pour viter les pointes trop brutales de dcouvert -Rquilibrer les soldes entre les diverses banques par des virements de banque banque. -enfin, choisir la solution de crdit ou de placement la mieux indique. 4) les outils de la prvision En fait prvoir, cest grer lincertitude. Mais face langoisse de linconnu, il existe des mthodes. Celles-ci ne choisissent pas la solution votre place. Cependant en resserrant lventail des possibilits, elles aident en toute libert et solitude, prendre une dcision . 4-1 ) Prvisions long et moyen terme Noublions que les prvisions long en moyen terme sont essentiellement orientes Marketing. Donc il sagira de cerner lvolution des besoins des clients utilisateurs et cest de l que les prvisions financires dcoulent. Il existe des organismes publics ou privs qui peuvent aider lentreprise dans ses prvisions. La plupart dentre eux publient une documentation intressante. Ex en France, le CES (Conseil Economique et Social) qui a publi en 1989 un rapport sur lvolution et les perspectives des besoins des franais, et leur mode satisfaction . Cest une tude qui a dress les grandes tendances lhorizon de lan 2000 Sngal : Ex : la DPS et la CCI du Sngal publient galement dexcellents documents ce propos et qui peuvent aider les entreprises dans leurs tudes prvisionnelles. B- Le Montage des dossiers de Financement Face au Banquier, le client se doit de mettre tous les atouts de son ct pour mieux ngocier. En effet, pour obtenir de meilleures lignes de crdit et de meilleures conditions, il ne faut pas marchander avec le banquier au coup par coup. La relation avec votre banquier nest pas une relation ponctuelle, cest le rsultat dune stratgie mettre en place pendant plusieurs annes. Pour cela, il y a un certain nombre de qualits faire valoir : - Donner au partenaire banquier une bonne image de lentreprise par la qualit de nos clients et de nos fournisseurs, notre dynamique commerciale, la qualit de notre gestion, linformation financire viable que nous devons toujours mettre sa disposition par la transparence de nos faits et gestes. - Montrer galement quon sintresse lavenir de la banque et quon nest pas indiffrent de ses performances sur place etc. Ce qui nous permettra de tenir jour nos tableaux de bord, de suivre la rentabilit bancaire et pourquoi pas de maintenir un quilibre entre les banques.

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Mener, autant que possible, une large utilisation des services bancaires. En effet, aujourdhui les banques ne sont plus seulement des organismes de distribution de crdits. On sait que depuis quelques annes, la gamme des services bancaires est largie et la banque est maintenant ouverte tous les types de produits financiers. Le niveau mme le plus lev du service bancaire savoir lingnierie financire permet aux banques de dmarquer leur territoire au niveau des oprations dacquisition de fusion ou de cession dactifs, des oprations daccompagnement de la croissance des entreprises, daugmentation de capital ou des oprations doptimisation des placements. Pour toutes ces raisons, le montage des dossiers de financement ncessite quelque fois la mise en place dun Business Plan mais aussi de plan de financement. Pour ce faire il est utile de parler un peu de la fonction dinvestissement dans lentreprise en abordant trs sommairement le rle et les finalits de linvestissement, lopportunit de linvestissement et les risques de linvestissement en terminant par la prsentation du Business Plan. B1- La fonction dinvestissement dans lentreprise Investir, cest utiliser des ressources financires actuelles pour acqurir des actifs non consommables dont lutilisation doit gnrer des ressources financires futures chelonnes dans le temps. La condition minimale que linvestissement doit vrifier est que la somme des recettes escomptes doit tre suprieure la dpense initiale. Mais il faut noter que la ralisation de cette condition est incertaine puisquelle revient comparer : - Des dpenses actuelles que nous allons faire et qui sont certaines - Des recettes futures alatoires puisque lentreprise ne les matrise pas On le voit, la dcision dinvestissement implique donc une comparaison ex ante entre nUn flux de dpenses en To, correspondant au cot direct et indirect du programme. n La somme dune srie de flux de recette en T+1,T+n, n Un flux terminal de recettes obtenues en T+n de la revente de linvestissement et de le rcupration du BFR (Besoins de Fonds de Roulement). Par ailleurs, le respect de la condition somme des recettes futures suprieure aux dpenses actuelles dautre part est assujetti la pertinence dune comparaison entre des dpenses exprimes en monnaie actuelle et des recettes exprimes en monnaie future. Dans ces conditions, nous voyons quil y a ncessit de faire une procdure dactualisation des flux de dpenses et des recettes. Et cest seulement cette procdure qui pourra permettre aux responsables de la dcision dtre en mesure : - darbitrer au mieux entre des projets concurrents dont les profils de recettes et des dpenses seraient diffremment chelonns dans le temps. -de disposer dune mthode rigoureuse dapprobation ou de rejet dun projet dinvestissement en fonction de lactualisation des flux au cot moyen pondr des capitaux. B2- Rle et finalit de linvestissement La dfinition de linvestissement qui est le plus gnralement retenue, est formule en termes strictement financiers, alors que la problmatique de la dcision dinvestissement telle quelle est conduite au sein de lentreprise, est dabord dordre oprationnel et stratgique. 17

La rentabilit actuelle qui est dgage en To est conditionne par la combinaison de 2 facteurs : La politique dinvestissements antrieurs, ralise entre T-n et T-1, Ltat de son environnement concurrentiel en To

Investissement entre T-n et T -1 Rentabilit en To Environnemnt concurentiel

Linvestissement en To est quant lui envisag par la combinaison de 2 critres convergents : La rentabilit dgage par lentreprise en To Lvolution anticipe de lenvironnement concurrentiel auquel elle sera confronte pour la priode future allant de T+1 T+n.

Rentabilit en To

Investissement en To Environnement conccurentiel anticip en T+n La relation dynamique entre investissement et rentabilit peut alors tre synthtise selon le diagramme suivant qui retrace limbrication dans le temps entre : - Les dcisions dinvestissement prises antrieurement - La rponse effective du march - Les marges de manuvre qui en dpendent aujourdhui pour tre en mesure de saisir les opportunits espres.

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Environneme nt en To

Environnement anticip T+n

Rentabilit en To

Investissemnt en To

Investissement T-n

Pass

Prsent

Futur

Mais tant donn que lentreprise a vcu le pass, est entrain de vivre le prsent, il lui faut galement sintresser son futur. Pour cela, il est opportun de voir les diffrentes tapes de la construction du Business Plan ou plan daffaires sur lequel lentreprise doit sappuyer pour raliser ses ambitions. 19

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LAmlioration de la gestion de trsorerie Amliorer la trsorerie, cest avoir une ide claire des risques encourus par lentreprise. Cest pourquoi dans les entreprises, une nouvelle fonction est ne : celle de Risk Manager. Le rle de ce nouveau mtier consiste dtecter les divers risques susceptibles de frapper laffaire : incendie, pollution, grve, destruction de fichiers dordinateur et autres fantasmes horribles. Mais lorsque ces dangers sont localiss, on les analyse, on les value, en vue de prendre des mesures de prvention pour les viter ou dfaut en rduire les consquences. Toutefois en trsorerie, la gestion des risques relve du trsorier et non du risk manager. Cest pourquoi, nous avons jug utile de parler des diffrents risques que les entreprises encourent mais aussi les moyens techniques de sen prmunir. C1- ltude des risques Le manque de liquidit : cest un risque quon appelle risque dilliquidit et qui survient lorsque les dettes sont plus courtes que les crances de lentreprise. Donc une affaire peut tre rentable mais quand il sagit toujours de payer les fournisseurs avant les rentres clients, coup sr lentreprise va toujours manquer momentanment de liquidits. Par consquent, chaque chance, il faut pouvoir disposer des fonds ncessaires pour honorer ses engagements. Tous les placements et tous les crdits sont soumis au risque de lactualisation des taux : cest le risque de taux. Sils sont contracts taux fixe exemple 9%, lorsque le march monte 10% ou 11% les crdits profitent de leur fixit, mais les placements subissent un manque gagner. Mais lorsque le march baisse 8% ou 7%, les crdits vont coter plus cher et les placements vont rapporter davantage. Il existe galement le risque de change qui est le risque de variation du cours de la devise par rapport notre monnaie locale ou par rapport une autre devise. Ce risque est mieux connu que le risque de taux dans la mesure o les changes commerciaux se banalisent. Il faut toutefois noter que des techniques de couverture existent que lon peut appliquer. Le risque de contrepartie : c est le risque de faillite et dinsolvabilit dun dbiteur, mais au niveau des banques, il y a une faon de mieux surveiller les crdits accords la clientle. Cest vrai que cest un risque qui est rare avec des fournisseurs, mais cest un mme risque qui peut aussi exister avec ses banquiers. Cest pourquoi cest un conseil faire pour les entreprises de bien choisir leurs fournisseurs, leurs partenaires et de bien rpartir leurs risques. Les risques techniques : ce sont des risques qui peuvent natre de pannes dordinateurs et surtout par des dfauts de conception des programmes. Donc lorsquune entreprise utilise, de faon intensive, les nouveaux instruments financiers, elle ne peut les grer quavec des logiciels puissants et de plus en plus complexes qui vont laider faire des simulations et mesurer leurs sensibilits une variation de taux. En effet, une erreur de programme peut tre grave en conduisant donner une image fausse de la situation de son volution. Dailleurs, comme anecdote, certains spcialistes ont rendu les ordinateurs responsables du Krach boursier de 1987 car face une hypothse non prvue au programme, ils ont conseill de vendre, alors quil ne laurait pas fallu. Cest pourquoi, il faut galement envisager les techniques de couverture.

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C2 - ltude des techniques de couverture du risque Comme toutes les protections, ce sont des techniques qui ne garantissent pas une scurit totale. En effet, certaines techniques peuvent avoir un cot plus lev que le risque lui-mme. Cest pourquoi, pour comparer le cot des diverses techniques, il est opportun dinclure leur cot de financement. C2-1 : la vente terme de devise : il sagit dun contrat pass avec votre banque : - vous engageant lui remettre ( lui livrer) un certain montant en devises, une certaine chance. - la banque sengageant vous payer ces devises lchance un certain montant en franc, selon un cours fix davance. La vente de devises terme est la faon la plus courante de couvrir vos exportations en devises contre le risque de change. Toutefois , si pour une raison quelconque votre client vous rgle avant ou aprs lchance fixe avec votre banque, vous pouvez effectuer une livraison anticipe ou une prorogation dchance, la banque ajustant son cours la nouvelle chance. C2-2 Lachat terme de devises : Il sagit de la mme faon dun contrat pass votre banque : - vous engageant recevoir ( lever ) un certain montant de devises une certaine chance. - votre banque sengageant vous livrer ces devises lchance contre paiement dun certain montant en francs selon un cours fix davance. Lavance de devises terme est une technique classique de couverture des importations en devises. C2-3 : Lavance en devises : cest une technique qui cumule lavantage dune couverture de risque dune exportation et du financement de son crdit. Il sagit donc dun emprunt effectu auprs de votre banque, dun certain montant en devises, un certain taux dintrt et remboursable une certaine chance. Lors de cet emprunt, la banque ne vous livre pas ces devises mais leur contre valeur en francs, ce qui quivaut un paiement comptant de votre exportation. A lchance, vous remboursez votre avance avec les devises reues en rglement de votre exportation. Les intrts sont payables en fin dchance en devises ; cest dire que vous subissez un risque de change sur les intrts. C2-4 Loption de Change : Les contrats dachat ou de vente de devises que nous venons de voir, immunisent contre une volution dfavorable du cours mais aussi contre une volution favorable. Autrement dit, si ces techniques prcites vous protgent dun risque de perte , elles vous empchent galement de profiter dune opportunit de gain de change. Cest pourquoi, il y a intrt tout particulier pour le contrat doption. Une option confre son acqureur la facult, le droit mais non lobligation dacheter ou de vendre un certain actif (devises, actions, taux dintrts, etc.).

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Ainsi une option dachat de dollars donne la possibilit de les acheter, un certain prix dit prix dexercice et une certaine chance. Mais que ce soit une option dachat (appele call ) ou une option de vente ( put ), la banque vous fera payer une prime (un premium). Celle-ci, pouvant aller de 1% 5% selon lchance et le prix dexercice choisis sera dfinitivement pay, que vous exerciez ou que vous abandonniez loption. C-2-5 : Autres mthodes de protection : Les techniques de couverture du risque de change ci-dessus sont les plus souvent utilises. Mais il en existe bien dautres, lexportation comme limportation que nous citerons sans les dvelopper vritablement. Le march dapplication : cest une technique qui consiste composer une crance par une dette dans la mme devise. Mais cest une technique qui peut se rvler perverse si les chances de la crance et de la dette ne concident pas. Exemple : une exportation de 100 000 dollars est encaissable en mai et une importation dun montant sensiblement gal payable en juin. Si entre les 2 chances, le cours du $ baisse de 0,40 par rapport leuro, la compensation des 2 sommes occultera un cart de change de 40 000 (euro) dont vous navez pas profit. - Intervention dun intermdiaire : dans les relations avec votre partenaire tranger ( client ou fournisseur ) il peut savrer parfois utile dinsrer une tierce socit. Ainsi, vous demandez votre fournisseur de vous livrer directement votre importation et adresser la facture en devise une socit intermdiaire, situe en France ou ltranger ailleurs que chez vous. Cette dernire ( qui se sera au pralable couvert contre le risque de change) paiera votre facture en devise, et vous adressera la facture libelle dans votre monnaie locale. Ces socits de refacturation sont une pratique courante dans les groupes de socits installes dans beaucoup de pays. Elles ont la mission de coordonner la trsorerie de lensemble des socits du groupe, en profitant des meilleurs taux de lEuromarch des devises. - Garantie de change de la COFACE : la Compagnie Franaise du Commerce Extrieur peut garantir les oprations des entreprises franaises contre le risque de change. Son alter ego, si lon peut parler ainsi au Sngal, cest lASACE ou Agence Sngalaise dAssurances pour le Commerce Extrieur. Et cette garantie peut intervenir ds la remise dune proposition votre prospect, ou se combiner avec une protection contre un risque dimpay. - La couverture long terme : il peut arriver que vous cherchiez dans certains cas couvrir votre risque de change sur plusieurs annes. Exemple : Vous avez command un quipement lourd payable en dollars et dont la livraison et le paiement nauront lieu que dans trois ou quatre ans. La question quon peut se poser, cest quel sera le cours du dollar ? En effet, il nexiste pas de march terme pour des priodes aussi longues. Donc, une des solutions, cest alors dacheter des obligations trangres, libelles en dollars, et ngociables en bourse. Et donc dans 3 ou 4 ans, vous payerez votre fournisseur avec les devises provenant de la revente des obligations. Les intrts reus de ces obligations compenseront peu prs le cot de leur financement. N.B : Il faut convenir que cette solution nest pas parfaite, car elle troque un risque de change contre un risque de bourse, si lon sait quen bourse, la cotation peut voluer. - La solution de lEuro : dans le choix dune monnaie de facturation, si votre partenaire naccepte pas de facturer dans votre monnaie locale (ce qui serait le protection idale contre le risque de change), pourquoi ne pas facturer en Euro, dautant quentre leuro et le FCFA (XOF) il y a une parit fixe (avec 1 euro = 655,957 XOF) ?

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CONCLUSION Ces techniques connues et appliques convenablement, peuvent amliorer considrablement la gestion de trsorerie au sein dune entreprise. Les mconnatre conduit une entreprise travaillant avec lextrieur et se consacrant limportation ou lexportation, de vritables risques qui peuvent conduire malheureusement sa perte. Cest pourquoi il peut tre opportun de chercher mieux matriser ces techniques de couverture qui sont indispensables dans le monde daujourdhui.

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Rappels sur le compte courant

a) Dfinition : Un compte courant est un compte fonctionnant aussi bien en position dbitrice quen position crditrice. Quant le compte est crditeur, il gnre des intrts quon appelle agios crditeurs au profit de son titulaire. Cependant quant il est dbiteur, il est gnrateur dintrts ou agios dbiteurs au bnfice de la banque. Cest la raison pour laquelle on parle de comptes courants et dintrts. Quand cest le mme taux qui est servi aux diffrentes positions (dbitrices ou crditrices), le compte courant est dit taux non rciproques. Ainsi, la fin de chaque trimestre, les intrts calculs sont ajouts ( crdit ) ou retirs ( dbit ) du compte courant. b) La mthode hambourgeoise : On parle de mthode hambourgeoise parce que cette mthode a initialement t utilise dans cette ville allemande de HAMBOURG. b1) Principe : Avec cette mthode, il faut : - que toutes les oprations soient classes en date de valeur - faire le calcule du solde du compte aprs chaque opration - dterminer la dure de ce solde (dure sparant lopration de la suivante ) - faire le dcompte immdiat de lintrt et lappliquer ( quil soit crditeur ou dbiteur ) b2) Illustration : Lentreprise OMEGA, titulaire dun compte courant au niveau de la banque BETA, a enregistr les oprations suivantes entre le 01/10 de lanne N et le 31/12/N. Le solde crditeur de son compte courant au 30/09/N est de 576000 F.CFA. Et voici les diffrentes oprations et leurs dates de valeurs : - Le 15/10/N : Versement de 252 000 CFA valeur : 16/10 - Le 19/10/N : Paiement chque n 0066 de 468000 CFA valeur : 18/10 - Le 30/10/N : Remise chque de 522000 CFA valeur : 10/11 - Le 15/11/N : Retrait despces de 180000 CFA valeur : 14/11 - Le 26/11/N : Paiement chque n 0067 de 792000 CFA valeur : 25/11 - Le 04/12/N : Paiement dun effet arriv chance : 882000 CFA valeur : 03/12 - Le 18/12/N : Remise de chque de 234000 FCA valeur : 28/12 - Le 31/12/N : date de comptabilisation des intrts du trimestre Taux crditeur 2% Taux dbiteur 18% TAF : Prsenter larrt du compte de la socit au 31/12/N

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Prsentation de larrte du compte courant de la socit OMEGA au 31/12/NDate des oprations Libell SommesDbiteur Crditeur

SoldesDbiteur s crditeur s

Date de valeur 30/09 16/10 18/10 10/11 14/11 25/11 03/12 28/12 31/12

Jou rs

Intrts Dbiteur _ _ _ _ _ 360 12150 1107 _crditeur s 515 92 460 196 429 _ _ _ _ _

30/09 15/10 19/10 30/10 15/11 26/11 04/12 18/12 31/12

Report nouveau Versement Paiement chque n 0067 Remise chque Retrait espces Paiement chque Paiement effet domicili Remise chque Intrt du 4e trimestre

_ _ 458000 _ 180000 792000 882000 _ 11928

576000 252000 _ 522000 _ _ _ 234000

_ _ _ _ _ 90000 972000 738000 749928

576000 828000 360000 882000 702000

16 2 23 4 11 8 25 3 _

N.B : Si on fait le total des intrts crditeurs ( 1689 CFA ) et le montant des intrts dbiteurs ( 13617 CFA), la diffrence 11928 CFA, va constituer le total des intrts dbiteurs du compte courant de la socit OMEGA en fin du trimestre. Application : Nous savons que le calcul conomique est ncessaire pour aider choisir un financement ou un placement. Nous vous proposons une illustration pour un choix de placement dune entreprise ayant une trsorerie disponible quelle souhaite placer alors quelle est en relation avec plusieurs banques. Par la pratique, nous dmontrons ainsi que le calcul conomique est un outil daide la dcision. Illustration : A votre sortie de lcole de formation en gestion, vous tes nomms la tte du dpartement administratif et financier de la socit OMEGA. Trois mois aprs votre prise de service, vous tablissez un tableau prvisionnel de trsorerie et cette tude vous montre que vous avez la possibilit de placer pendant la deuxime trimestre de lanne (avril, mai et juin) la somme de F.CFA 30000000 (trente millions) sans ressentir des difficults de trsorerie. Votre entreprise tant en relation avec 4 banques A, B, C et D vient de recevoir 4 propositions de rmunration dudit placement ainsi quil suit : La banque A propose pour ledit placement un taux de 7.25% si et seulement si OMEGA accepte une dure de placement de 4 mois La banque B quant elle propose 8% pour 6 mois effectifs de placement La banque C accepte de vous rmunrer votre dpt 7.75% si et seulement si, aprs 3 mois de placement, le dpt est renouvel au moins (1) fois pour la mme dure. La banque D suit vos propositions de placement en 3 mois et accepte de vous consentir un taux de 6.5%. N.B : Tous les placements proposs sont intrt simple 26

TAF : a) Faites un choix et justifier-le par les calculs conomiques que vous faites. b) Comparer les propositions de toutes les banques si en maintenant les mmes taux, la dure de placement propose par le client OMEGA est accepte. c) Dduire des formules de calculs aussi bien pour les intrts reus que pour les intrts pays. Propositions de solutions Hypothse de dpart = pas de capitalisation 1) Effectuons les calculs conomiques qui nous permettront de comparer les propositions des diffrentes banques pour notre placement avant doprer un choix judicieux . Banque A : posons tout dabord la formule de calcul des intrts simples IA = Intrt brut In = Intrt Net TOB = Taxe sur les oprations bancaires n = dure exprime en mois t = taux Cxtxn La formule de calcul des intrts simples nous donne IA = 1200 30000000x7.25x4 Dou IA = = 725000 Tob = 17%IA = 123250 1200 = > In = IA Tob = 725000 123250 = 601750 Mais noublions pas quaprs 3 mois de placement, la socit prouvant des problmes de trsorerie, elle devra recourir un crdit court terme appel avance sur CAT qui sera pay au taux du placement + 1 point, soit 8.25% sur le mois de juillet qui compte pour la banque 31 jours. Donc les intrts payer sur ce crdit pendant 31 jours seront dcompter ainsi qu il suit : 30000000x8.25x31 = 213125 36000 Tob = 36231 = > In = IA + Tob = 213125 + 36231 = 249356 Donc les intrts globalement reus de la banque A si notre placement sy faisait, se calculeront de la manire suivante : Intrts reus sur placement Intrts pays sur crdit ; soit 601750 249356 = 352394 Banque B , 30000000x8x6 On aura IB = = 1200000, Tob = 204000 1200 = > In = IB Tob = 1200000 204000 = 996000 Cependant accepter de placer 6 mois de dure revient solliciter un crdit dgal montant pour les trois derniers mois dautant que la possibilit de placer notre excdent de trsorerie sarrte justement trois mois seulement. Do la ncessit de recourir ces conditions dun concours pour les trois derniers mois au taux de 8% + 1% = 9% 30000000x9x3 27 IA =

Do IB payer =

= 675000, Tob = 17%IB = 114750 1200 = > In = IB + taxe = 675000 + 114750 = 798750 Par consquent, accepter de placer notre trsorerie chez B quivaudrait gagner en ralit la somme suivante : 996000 789750 = 206250 2) Calculons dans chacune des banques les intrts quaurait reus OMEGA si ses trois mois de placement sans renouvellement taient accepts. 30000000x7.25x3 Banque A, on aurait IA = = 543750 1200 = > In = 543750 92437 = 451313 30000000x8x3 Banque B IB = 1200 30000000x7.75x3 Banque C IC = 1200 Banque D, pas de changement dans les calculs In = 404625 = 581250 Tob = 98812 In = 482438 = 600000 Tob = 102000 In = 498000 Tob = 92437

Prsentons ce travail sous forme de tableau afin quil soit plus clair Banques A B C D Capital plac 30000000 30000000 30000000 30000000 Intrt brut 543750 600000 581250 487500 Taxe 92437 102000 98812 82875 Intrt Net 451313 498000 485438 404625

Ce tableau comparatif nous permet de dduire que si les conditions de la socit OMEGA sont acceptes, cest dire le placement unique pour une dure de trois mois sans tacite reconduction, le choix qui simpose de lui-mme, cest la banque B qui offre la rmunration la plus attrayante pour le client OMEGA mais galement pour lEtat pour le montant de la taxe percevoir. 3) Formules de calcul Pour les intrts percevoir sur un placement t n IB = C x x si la dure n est exprime en jours 100 360 t Tob = 17%IB = C x 100 x 360 n or In = IB Tob = IB 17% IB = IB ( 1 17% )

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IB = ( 100/100 - 17/100 ) = 83% IB = > In = 83% IB Mme chose, n exprim en jours, pour les intrts pays, on aura Ctn IB = 36000 or Tob = 17% 36000 Ctn appelons 36000 Ctn =

= > In = IB + TOB = IB + 17% IB = + 17% = ( 1 + 17% ) = ( 100/100 + 17/100) => In = 117% = 117 IB In = 117% IB Banque C IC recevoir aprs les trois premiers mois de placement 30000000x7.75x3 IC = 98812 1200 Do In = 581250 98812 = 482438 Accepter les conditions de C revient accepter indirectement un placement en 6 mois doubl dune sollicitation de crdit pour les 3 mois. Ds lors, calculons les intrts percevoir lissue du 2e placement de 3 mois quon appelle reconduction , les mmes calculs nous donneront de nouveau 482438. Ensuite, nous effectuons les calculs pour le montant des avances reues, les intrts payer durant les trois mois au taux de 7.75% + 1% 30000000x8.75x3 IC payer = = 656250 TOB = 656250*17% = 111250 1200 In = 656250+111250 =767812 Ainsi globalement, le placement soprant dans la banque C, la socit OMEGA aurait peru en dfinitive (482438)x2 - 767812 = 197064 Banque D 30000000x6.50x3 On aura ID = = 487500 TOB = 82875 1200 => In = ID TOB = 404625 Maintenant aprs les calculs, faisons un tableau rcapitulatif pour mieux justifier notre choix. Banques A B C D Taux pratiqus 7.25 8 7.75 6.50 IN recevoir 352394 206250 197064 404625 = 581250 TOB = 17% ( 581250 ) =

Et ce tableau nous montre que la banque apparemment la moins attractive du point de vue du taux, est celle qui en dfinitive, offre la rmunration la plus intressante ; savoir la banque D sur qui se portera notre choix. 29

Cest en fait un choix judicieux et tranquille dautant quen matire de placement sous forme de DAT (dpt terme ), les intrts tant postcompts, lchance OMEGA reoit intgralement au crdit de son compte courant capital et intrts.

Bibliographie : Economie Montaire & Bancaire Pierre PRISSERT Pratique des techniques bancaires Luc BERNET ROLLANDE Monnaie et Banque en Afrique Francophonie Jean MATHIS Analyse bancaire de lentreprise Eric MANCHON Le financement de lentreprise ; montage & risques Jean L . SALVIGNOL & Grard ROMEDENNE Pratique de la relation Banque- Entreprise par le charg daffaires Guy BUAILLON Collection CFPB

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