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« La meilleure stratégie est celle quipermet d’atteindre ses objectifssans avoir à se battre »Sun Tzu

L’Armée de Terre (ADT), enpleine mutation, occupe naturellementune place centrale au sein de notredispositif de défense, de par sesressources humaines qualifiées, sessystèmes d’armes performants et sescentres d’entrainement tactiquecomparables aux standards internatio-naux. Elle demeure ainsi la piècefédératrice des autres composantesdes Armées dans la mission dedéfense du sanctuaire national et deprotection des personnes et des biens.A cet égard, l’acquisition récente d’unnouveau système d’armes Lance Ro-quettes Multiples (LRM) 122 mm BM21 GRAD renforcera considérablementla puissance de feu du Bataillon d’Artil-lerie.

La preuve par la missionde la CEDEAO en Gambie

Edito

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Ce prestige et cette réputationne sont point usurpés comme l’adémontré la contribution de l’ADT danstoutes les phases de l’opération« Restore Democracy », dans lecadre la Mission de la CEDEAO enGambie (MICEGA- ECOMIG). Elle aété au cœur de l’action en assurant lecommandement de la Force etprojetant cinq (05) GroupementsTactique Interarmes (GTIA) sur leterritoire gambien dans des délais trèscourts. A la vérité, dans l’histoire desArmées du Sénégal, autant de moyenshumains et matériels n’ont été engagéssur un théâtre extérieur dans unenvironnement inter armées et multina-tional. Cette projection des groupe-ments de forces a été exclusivementeffectuée par les moyens mobilisés parl’Etat du Sénégal .grâce à la sollicitudedes autorités civiles et militaires.

Le succès de l’opération« Restore Democracy » aussi biendans sa phase de planification quedans sa conduite confirme cette muta-tion, partagée d’ailleurs par les compo-santes Air et Mer. La rapidité desopérations et les effets d’une tactiqued’encerclement et d’étouffement pardes groupements de force qui, surdifférents fronts, ont mené des actionsdécisives de conquête de points clés,combinés à l’effet de dernière minutedu passage à basse altitude au dessusde la capitale Banjul et Kanilai deschasseurs de la composante aériennede la Force, ont produit un ensembled’effets dissuasifs qui a accéléré ledépart du centre de gravité stratégique,l'ex président Yaya Jammeh,entraînant ainsi la chute du centre degravité opératif des Forces opposées,en l’occurrence, la Garde nationalerépublicaine.

L’atteinte de cet état finalrecherché est la résultante d’une com-binaison de plusieurs facteurs clés

dont une légitimité incontestable, unsoutien unanime de la communautéinternationale, une nation-cadrecapable et déterminée, des objectifspolitiques et stratégiques cohérents etréalisables et une génération de forcesaxée sur la complémentarité descapacités opérationnelles des payscontributeurs de troupes (PCT) quesont le Ghana, le Nigéria et le Sénégal.Aujourd’hui, après le désengagementdes composantes aérienne etmaritime, des unités de l’ADT restenttoujours déployées sur le théâtre pourla phase de stabilisation, en œuvrantau contact de situations complexes etréversibles.

Le thème choisi pour ceonzième numéro du Guélewaar« l’ADT à l’ère de la simulation »,rentre dans le cadre du renforcementdes capacités de cette structure tout enlimitant la forte attrition sur nos res-sources. La politique de modernisationdes aides pédagogiques avec l’acqui-sition de simulateurs tactique, de tir etde conduite automobile a permisd’adapter l’entraînement aux exigencesdu moment. C’est ainsi que l’installa-tion des systèmes JANUS et ARENAcomplètent le processus de prépara-tion opérationnelle des unités.

En effet, défini comme étant unsystème d’entrainement au tir et aucombat, la simulation offre sensible-ment les mêmes sensations et condi-tions que le tir réel avec l'avantage den'utiliser aucune munition et de seperfectionner en ISTC et au combat.Les écoles de formation, les centresd’instruction et d’entrainement sont lescibles prioritaires de l’expérimentationde la simulation dont le bilan à mi-parcours reste satisfaisant. Toutefois, ilconvient de préciser que la simulationne peut et ne doit en aucun casremplacer l’instruction et l’entrainementréel sur le terrain. Désormais, il s’agira

de mettre en place des indicateurspermettant de mesurer la rentabilitéfinancière et qualitative de lasimulation.

S’agissant de la fête del’indépendance, édition 2017, célébréesous le thème « rôle des Forces dedéfense et de sécurité dans laprotection de l’environnement »,l’ADT s’est déjà lancée dans unprogramme annuel de reboisement etd’aménagement d’espaces verts.En outre, ses unités engagées dans lecadre de la MICEGA ont déjà saisi unmillier de troncs d’arbres enprovenance du Sénégal et illégale-ment introduit sur le territoire gambien.Toutes ces actions visent la lutte contrele trafic de bois et permettent de porterainsi un coup d’arrêt au phénomène dela déforestation.

En définitive, tout en poursui-vant l’effort de modernisation de seséquipements, en vue d’accroîtrel’efficacité et l’aptitude opérationnelledes bataillons, l’ADT s’inscritrésolument dans une dynamique visantà mettre à la disposition du Chef d’Etat-Major général des Armées, des unitésbien entraînées, possédant des capa-cités adaptées aux nouvelles menaces.

A ce titre, le thème du 11ème numéro duGuélewaar, axé sur « la simulation »répond parfaitement aux orientationsdu commandement.

Bonne lecture et bonne fête !

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GUELEWAAR

Une publication de l’Etat-major de l’Armée de Terre

DIRECTEUR DE PUBLICATION

Colonel Mama NDIAYE - EMATREDACTEUR EN CHEF

Colonel Abdoul Latif KAMARA - EMATCOORDONNATEUR

Chef d’escadrons Ousmane B.O MBENGUE - EMAT

ONT CONTRIBUE A LA REDACTION

Colonel Adama GUEYE - Gendarmerie Lieutenant-colonel David DIAWARA - Bat 12Lieutenant-colonel Pierre URVOY - EMATLieutenant-colonel Birane NIANG - Bat MatLieutenant-colonel Mademba Aliou FALL - Bat BlindésLieutenant-colonel Abdoulaye TRAORÉ - BAT ARTILieutenant-colonel Cheikhna DIENG - Bat SportsMédecin/lt-colonel Mouhamadou Mansour FALL - SantéLieutenant-colonel Babacar DIAGNE - TransmissionsCapitaine de Frégate Djibril DIAWARA - MarineChef de bataillon André HENRY - EAIChef de bataillon Saliou NGOM - DIRPACommandant Moussa BAYO - Bat TrainChef de Bataillon Simon SARR - Bat CodosIntendant-cdt Mamadou Diaraf GNINGUE - INTCapitaine Khassan BATHILY - Bat ArtiCapitaine Cheikh Mbacké NIANG - CET 3Capitaine Moussa KAMBAYE - Bat ParasCapitaine Cheikh SOW - Bat ParasCapitaine François P.HOUNVENOU - Bat CodosCapitaine Momar Khary NDIAYE - Armée de l’AirLieutenant Michaël B. T. FAYE - Bat BlindésLieutenant Ibrahima KANE - Bat 2Adjudant Chef El Mouhamadou NIARE - Bat 31° classe Idrissa NDOUR - EMAT

PHOTOGRAPHIECaporal Ndéye Awa DIENE - BIRP/EMATMAQUETTE ET INFOGRAPHIESergent-chef Alioune CISSE - DIRPA

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Editorial

- Opération « Restore Democracy » en Gambie ………….....................................................................…...........10 - 15- Lutte contre le trafic illicite de bois en Gambie........................................................................................………16 - 17- Destruction de mines antipersonnel en Gambie.la Gambie s’engage à se conformer aux règles du droit international………………….........................…...……18 - 19

ARMEE DE L’AIRContribution de l’Armée de l’Air à la MICEGA………...............................................................................…....….20 - 22MARINE NATIONALEContribution de l’Armée de Mer à la MICEGA……........................................……………………………….……..22 - 23GENDARMERIE NATIONALEContribution de la Gendarmerie à la MICEGA…..................................................…………………………..……..24 - 25.........................................................................................................................................................................................- Actions de la DIRMAT dans le cadre du groupement logistiquedéployé au sein la mission de la CEDEAO en gambie………………………...............................………………..26 - 27

- Un soutien santé graduel et opérationnel au bénéfice du combattant de la MICEGA .......................................28 - 31- Contribution de la Direction de l’intendance des Armées à la MICEGA.............................................................32 - 33- Contribution des Transmissions à la MICEGA...................................................................................................34 - 35

Sommaire ...............................................................................................................................................................4 - 5Synthèse activités CEMAT en images....................................................................................................................6 - 9

Mission de la CEDEAO en Gambie

La MICEGA en images

Vie des unités

Dossier

Portrait

Sports

- Séjour en campagne d’une Batterie TRF1…….............................................................................……………..44 - 45- Le Bataillon d’Artillerie se dote d’une Batterie LRM….............................................................................……..46 - 47- Stage d’entrainement de la 32ème Cie du Bat 3 avec les Forces spéciales autrichiennes….....................................48- Enseignements à tirer du séjour du DIO autrichien au CET3…………..............................................................……49- Entrainement du 2ème Bataillon d’infanterie avec DIO espagnol…............................................................……..50 - 51- La 5ème Promotion d’Elèves Instructeurs et Moniteurs (5ème PEIM) est née..........................................................…52- Enseignements tirés des entraînements avec les DIO espagnols……..............................................………….53 - 54- La S.A.S sénégal voit le jour………….......................................................................................…………………...…55- Les sapeurs pompiers au Bat Codos pour le CIA……........................................................……..........................….56- Le Renseignement : stratégie contre les nouvelles menaces…...............................................……................57 - 59

- Simulateur pour équipage EBRC 105 mm………............................................................................................62 - 63- La simulation opérationnelle: outils d’excellence de la formation à l’EAI….......................................................64 - 65- Le 12 ème Bataillon d’Instruction à l’ère de la simulation….................................................................................66 - 67- Les systèmes de simulation au Centre d’Entraînement tactique n°7 (C.E.T 7).................................................68 - 69- Les simulateurs de conduite automobile du Bataillon du Train…......................................................................70 - 71- La simulation opérationnelle dans l’Armée de Terre Française..........................................................................72- 75.........................................................................................................................................................................................- Montée en puissance du poste de Commandement de l'Etat- Major de l'Armée de Terre……..……....…………….76

- Salle de musculation et de gymnastique de l’Etat-majorde l’Armée de Terre….........................................................78- Fenêtre sur l’organisationdu sport militaire en Afrique……..................................................................................…...79- Le sport comme facteur de raffermissement des liens entre la MICEGA et les Gambia Armed Forces…........80 - 81

Le caporal Samba Faye du Bataillon des Sports : un athlète exceptionnel……...........................................................77

..................................................................................................................2 - 3

................................................................................................................36 - 43

DIRECTEUR DE PUBLICATION

Colonel Mama NDIAYE - EMATREDACTEUR EN CHEF

Colonel Abdoul Latif KAMARA - EMATCOORDONNATEUR

Chef d’escadrons Ousmane B.O MBENGUE - EMAT

ONT CONTRIBUE A LA REDACTION

Colonel Adama GUEYE - Gendarmerie Lieutenant-colonel David DIAWARA - Bat 12Lieutenant-colonel Pierre URVOY - EMATLieutenant-colonel Birane NIANG - Bat MatLieutenant-colonel Mademba Aliou FALL - Bat BlindésLieutenant-colonel Abdoulaye TRAORÉ - BAT ARTILieutenant-colonel Cheikhna DIENG - Bat SportsMédecin/lt-colonel Mouhamadou Mansour FALL - SantéLieutenant-colonel Babacar DIAGNE - TransmissionsCapitaine de Frégate Djibril DIAWARA - MarineChef de bataillon André HENRY - EAIChef de bataillon Saliou NGOM - DIRPACommandant Moussa BAYO - Bat TrainChef de Bataillon Simon SARR - Bat CodosIntendant-cdt Mamadou Diaraf GNINGUE - INTCapitaine Khassan BATHILY - Bat ArtiCapitaine Cheikh Mbacké NIANG - CET 3Capitaine Moussa KAMBAYE - Bat ParasCapitaine Cheikh SOW - Bat ParasCapitaine François P.HOUNVENOU - Bat CodosCapitaine Momar Khary NDIAYE - Armée de l’AirLieutenant Michaël B. T. FAYE - Bat BlindésLieutenant Ibrahima KANE - Bat 2Adjudant Chef El Mouhamadou NIARE - Bat 31° classe Idrissa NDOUR - EMAT

PHOTOGRAPHIECaporal Ndéye Awa DIENE - BIRP/EMATMAQUETTE ET INFOGRAPHIESergent-chef Alioune CISSE - DIRPA

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Départ pour la GambieParticipation au sommet des Forces Spéciales, Garmish, Allemagne

Arrivée à Yundum Airport et accueil par AMNA

Rencontre avec leaders politiques de la coalition

Accueil par SE Ambassadeur du Sénégal

Réunion avec chefs de service des FDS Gambie

ynthèse des activités du CEMAT en imagesS

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Réunion Etat-major Gambia Armed Forces

Inspection Bat Blindés à BrikamaInspection Bat Codos au State House

Inspection Batparas à Sanyang

Rencontre périodique avec CEMA Gambie

Inspection Contingent ghanéen à Barra

ynthèse des activités du CEMAT en images

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ynthèse des activités du CEMAT en imagesS

Inspection détachement de franchissement du Génie à Barra

Inspection Independence StadiumBakau préparatifs 52ème Independence Day

Audience SE Ambassadeur Gambie aux Etats-Unis

Audience avec le général façon comman-dant les éléments français au Sénégal

Visite d’une délégation des nations unies à la MICEGA

Audience accordée par SE Adama Barrow,Président Gambie

MICEGA

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ynthèse des activités du CEMAT en images

Destruction stock de mines AP, artifices et engins explosifs à Palody

( 25 km SE Farafegné)

Point de presse aux médias locaux etinternationaux

Visite CEMGA en Gambie..Match volley-ball MICEGA / GAF

ECOMIG

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MICEGA

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Colonel Abdou Latif KAmArA,Chef de la Cellule J5 de la mICEGA

1.PHASE DE PLANIFICATION

11. Au plan national

En effet, il s’agissait, sur ordre de l’Etat-major generaldes Armees, de mettre sur pied un Groupe de planifi-cation operationnelle (GPO) pour se concentrer sur les

travaux devant aboutir a la production d’un concept d’opera-tions susceptible de fournir, au besoin et en temps voulu,tous les elements necessaires a un plan d’operationsd’urgence.

Ces travaux, faut-il le rappeler, ont en un temps court,cristallise de gros efforts intellectuels et exige la disponibilited’une ressource humaine a la hauteur des enjeux dumoment dans un contexte strategique en ebullition. C’est la,encore une fois, le lieu de souligner la qualite des travaux ace niveau. La suite des operations peut en temoigner.

Toutes les etapes de la Methode de planification operation-nelle (MPO) ont ete rigoureusement suivies et soumises al’approbation et a la decision du CEMGA, entoure de tousles GCS. Ainsi, le concept d’operations etait produit, lesactions preparatoires deja engagees des le debut de la crise

Depuis le volte face du president gambien sortant, a l’issue des elections du 1er decembre 2016, la veillestrategique a passe le relais aux travaux d’anticipation devant permettre d’entamer a la fois la reflexion etde preparer tout engagement dans un theatre d’operations. La phase de planification a ete tres importantedans cet engagement dont les succes initiaux enregistres dans la phase de conduite en disent long sur laqualite des travaux produits a ce niveau.

OPERATION « RESTORE DEMOCRACY » EN GAMBIE

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et le delai de la CEDEAO se rapprochait de jour en jour.Il s’agissait maintenant de mettre en œuvre cette conceptionvalidee ; un defi majeur autour duquel, toutes les energiesallaient se concentrer et des moyens considerables dedies. Parallelement, les renseignements se precisaient et lamontee en puissance logistique se poursuivait, en liaisonavec les services et unites concernes. Les differents etats-majors d’Armee designaient progressivement le personnelpour la conduite de ce qui allait etre l’operation « rESTOrEDEmOCrACY ». Surtout, la communication adequate etaitlancee pour gagner la bataille de la perception. Il ne fallaitsurtout pas que cette operation reveille des rancœurs ou soitpercue comme l’invasion de la Gambie par le grand voisinSenegalais. En un mot, c’etait le branle-bas de combat.

12. Au plan sous-regional

La reunion extraordinaire du comite restreint des Chefs

d’Etat-major de la CEDEAO (Ghana, Liberia, Nigeria,Senegal) tenue a Abuja les 16 et 17 janvier 2017 a procedea la validation du concept operationnel propose par leSenegal et presente par le colonel Cheikh Wade, sous-chef operations de l’EMGA. S’en est suivi, le processus degeneration de forces qui devaient constituer la Force expedi-tionnaire en Gambie avec trois composantes, terre, air etmer. Ainsi, le Nigeria a mis a contribution un Bataillond’infanterie, une escadrille de chasse avec deux(02) vecteurs aeriens Alpha jets, un patrouilleur de hautemer, « UNITY ».

Le Ghana a propose un sous groupement tactiqueinterarmes de deux-cent (210) hommes et le Senegal avaitengage dans cette operation six (06) Bataillons, trois (03)patrouilleurs de haute mer (PHM), deux (02) engins dedebarquement d’infanterie et de chars (EDIC), deux (02)helicopteres de combat MI-17 et deux (02) avions de trans-port tactique.A ce stade, le scenario d’un engagement militaire etaitincontournable, le Commandant de la Force etait designe etconnu. Le general de division Francois NDIAYE venait deprendre le relais, entoure d’officiers de l’Etat-major de laForce et de l’Equipe de planification de la Force en attentede la CEDEAO, bras arme de la CEDEAO.

Ainsi, les dernieres retouches et affinements des plansetablis etaient en cours au PC de la Force, initialement auCCO de la Marine nationale a Dakar. Parallelement, leNigeria avait fini de projeter les precurseurs des unitesd’infanterie, des Forces speciales et la composante aeriennede chasse, rejointes plus tard par la composante mer tandisque le Ghana avait depeche des officiers sur place pourprendre part aux travaux en cours. Il ne restait ainsi qu’aexecuter des plans savamment concus dans la phaseconduite qui devait suivre avec toute la psychose desfameuses frictions si cheres a Clausewitz.

2. PHASE DE CONDUITE

Elle devait initialement concretiser la conquete de la rivenord de la Gambie par des groupements de forces sur deuxfuseaux, KAOLACK-SOKONE-BARRA (sud-ouest) et KAO-LACK-KEUR AYIB-FARRAFEGNE (sud-est) avant de lancerl’action majeure a partir de SELETI vers Banjul dont laconquete devait mettre un terme aux actions decisivesrepertoriees.

Ainsi, sur ce fuseau nord-sud, des le 22 janvier 2017, legroupement tactique interarmes Bravo (GTIA B) constituede l'ossature du Bataillon de Blindes (BATBLINDES), de la12ème Compagnie de Fusiliers voltigeurs (12èmeCFV) et d'unesection du Genie, commande par le lieutenant-colonel

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MICEGA

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Mademba FALL, Chef de corps (CDC) dudit Bataillon, avaitfini, apres avoir parcouru 230 km, de se positionner auxabords de son objectif sur la frontiere a KARANG, auxenvirons de 19 heures. Le groupement tactique interarmesDelta (GTIA D) constitue d'unites du 3eme Bataillon d'Infan-terie (BATROIS) renforce d'une section du Genie et d'un pe-loton AML, commande par le lieutenant-colonel ThiendellaFALL, avait rejoint DARSILAMI, au nord de KARANG. Del’autre cote, le groupement tactique interarmes Alpha (GTIAA) forme d'unites du Bataillon de Parachutistes du colonelSouleymane KANDE et d’une section du Genie etait arrive aKEUR AYIB le 19 janvier 2017 apres 275 KM de route.

Le groupement tactique interarmes C constitue de l'ossaturedu Bataillon de Commandos, d'une Compagnie de Recon-naissance et d'Appui (CRA) du 25ème Bataillon de Reconnais-sance et d'Appui (25ème BRA) et d'une section Genie,commande par le Chef de Bataillon Yahya DIOP etait a sabase de depart a SELETI, pret a se lancer a la conquete suc-cessive des objectifs. Il s’agissait, apres avoir initialementpris le controle du verrou de BRIKAMA, de prendre l’Aeroportde YUNDUM, le pont de DENTON qui commande l’acces aBanjul, l’objectif ultime dont la conquete devait sonner le glasdes forces opposees.

A l’Est, le Groupement tactique de la Zone militaire N°4 auxordres du Chef de Bataillon Boubacar PAYE, CDC du 4ème

Bataillon d'Infanterie (BATQUATRE) etait deja a MANDADOUANE pour securiser les flancs, en mesure, sur ordre,d'effectuer une incursion en territoire gambien jusqu'aFATOTO.

En Zone militaire N°6, le dispositif de controle de zone etanttoujours en place, le GTIA F aux ordres du lieutenant-colonelClement NASSALAN devait, a partir de SéNOBA, securiserle verrou de SOMA en Gambie. Enfin, pour le GTIA Echo(GTIA E), aux ordres du lieutenant-co-lonel Assane Seck de la ZMN°5,l’objectif etait de se retablir sur lafrontiere avec la Gambie dans le secteurde NORD SINDIAN pour completer ledispositif autour de KANILAI.

En terme d'appuis feux, le Bataillond'Artillerie commande par le lieutenant-colonel Abdoulaye TRAORE avaitdeploye deux (02) Batteries de 155 MMTRF1 au Nord de KARANG et a LEFEUa partir duquel la pression sur KANILAIetait exercee a partir du 19 janvier 2017dans l’apres-midi.

Au plan maritime, depuis le 16 janvier 2017, les acces auxcotes gambiennes etaient deja sous controle de la Marinenationale avec les patrouilleurs de haute mer PHM FERLOet KEDOUGOU. Le controle maritime etait deja en cours etles navires suspects interdits d’acces au port de BANJUL,pour se premunir contre tout renforcement de forces fidelesau president sortant.

Au plan aerien, le matin du 19 janvier 2017, l’escadrille dechasse nigeriane, fort de ses deux (02) vecteurs aeriensalpha jet avaient effectue une mission de reconnaissance enGambie et survole a basse altitude, le palais presidentiel etla capitale BANJUL. Dans la foulee, l’helicoptere MI17 de lacomposante aerienne senegalaise a survole la rive Nord dela Gambie avec effort sur BARA et FARAFEGNE.

Les preparatifs d’un assaut bien planifie etaient accelereslorsque survint une pause operationnelle suite a une decisionpolitique qui devait donner une derniere chance a la paixpour un denouement pacifique de cette crise. Cette pauseentraîna la suspension de toute activite operationnelle sur leterrain ou les unites avaient recu l'ordre de geler touteavancee. Cette ultime mediation menee par les PresidentsMouhamed Ould Abdel AZIZ de la Mauritanie et AlphaCONDE de la Guinee, a ete concluante. Neanmoins, lesoperations etaient relancees pour la conquete des differentsobjectifs en raison de l'indetermination sur la posture d'even-tuelles forces restees loyales a l'ex-president et dessupposes mercenaires a sa solde.

Le 22 Janvier 2017, le GPT C du sud a fait une perceefulgurante vers BANJUL qu’il controla avant la fin de lajournee, apres avoir securise l’aeroport de YUNDUM, le pontde DENTON, le port et le palais presidentiel. Le GPT A pritFARAFEGNE, investit le camp militaire de la localite quiabrite le 2eme Bataillon de l’Armee gambienne et controla lebac tandis que le GPT B avait parallelement pris BARA, lememe jour. Ces deux actions ont ete conduitessimultanement afin de saisir les sites de franchissement.

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GUELEWAAR - N°11 13

Le GPT F en avait fait de meme pour le verrou de SOMA ettenait les berges sud de point de passage de FARAFEGNEpret a faire jonction avec les Paras dont les premierselements avaient franchi la coupure le meme jour. Cettejonction fut effectuee a SOMA en debut d'apres-midi.Le premier temps de l’operation venait de connaître sonepilogue sur une note tres positive, la conquete de tous lesobjectifs fixes sans aucune perte, mieux sans aucun coup defeu.

Le 23 janvier 2017, le GTIA A, apres avoir fini le franchisse-ment de la coupure a FARAFEGNE, se lanca par la« Southern road » vers l’interieur de la GAMBIE pour sepositionner sur le carrefour de KANFENDA, au nord deKANILAI qu’il investit en debut d'apres-midi, appuye parl’helicoptere MI-17. Apres fouille et inventaire de l’armementmajeur et des munitions sur place, en liaison avec le generalMoussa SAVAGE, le chef militaire trouve sur place, le GTIAA se repositionna sur KANFENDA au soir du meme jour, enmesure de relancer l’action vers le Sud ou l’Est.

Le meme jour, apres le franchissement de ses dernierselements en debut de matinee, le GTIA B, qui etait dans lesillage des Paras depassa ce bataillon et continua son mou-vement pour rejoindre BANJUL et prendre contact avec leGTIA C, le temps d’une reconnaissance rapide des princi-paux points cles et strategiques de la ville deja conquise parson voisin de THIES. C’est le lieu de preciser que la prise deBANJUL aurait pu se faire le 22 Janvier 2017 des la prise deBARRA si les conditions securitaires necessaires etaientrealisees. Mais pour des raisons de coordination etd’efficience operationnelle, le choix s’est porte sur le point defranchissement de FARAFEGNE pour faire franchir les unitesavec les bacs gambiens et les moyens specialises du Geniemilitaire, une portiere arrivee le 22 janvier 2017 a FARA-FEGNE.

Le 23 janvier 2017, a 17H00, le PC de la Force s'est projetea Banjul a bord du CASA 235, ou il a ete accueilli parl’Ambassadeur du Senegal, l’Attache militaire, naval et air(AMNA) et quelques autorites gambiennes. Deja sur place,

les commandos de l’air de la COFUAIR, des Forcesspeciales nigerianes deployes la veille et des elements duGIGN, arrives a Banjul le matin du 23 janvier 2017 pour lasecurite rapprochee du President BARRO et la securisationde son domicile prive, controlaient l’aeroport. Il convient depreciser que le PC avance de la Force, dirige par lelieutenant-colonel Badara NDIAYE, Officier conduite de laCellule J3, a ete auparavant projete a KAOLACK le 19janvier afin de superviser au plus pres les operations sur larive Nord.

Depuis le 23 janvier 2017, le PC s’est deploye a BAKAU oule COMFORCE, le general de division Francois NDIAYE etson Etat-major multinational deroulent le plan d’operationspour la suite de la mission. Auparavant, la conduite avaitcommence depuis le PC de DAKAR ou les premieres actionsmajeures etaient coordonnees sous la diligence du colonelCheikh Wade et du Chef J3, le colonel Magatte Ndiaye, avecles officiers de l’Etat- major de la Force. A Banjul, les opera-tions continuent, avec une plus grande lisibilite du fait de lacooperation des Forces de Defense et de Securite et detoutes les autorites de la Republique gambienne.

Il est premature d’identifier des enseignements et de tirer deslecons d’une campagne qui bat son plein et dont la duree dumandat et sa teneur restent a preciser. Mais force est dereconnaitre que le succes initial de la mission et la rapiditedes operations n'ont pas ete realises par enchantement oubaguette magique. Il s’agit plutot des effets d’une tactiqued’encerclement et d’etouffement par des groupements deforces qui, sur differents fronts, ont mene des actionsdecisives de conquete de points cles pour ensuite convergervers le meme objectif final. La mise en branle des groupe-ments de forces, combinee a l’effet de derniere minute dupassage des chasseurs de la composante aerienne de laForce a basse altitude au dessus de la capitale BANJUL, amontre d’une part la determination de la force a en decoudreet d’autre part, produit un ensemble d’effets dissuasifs qui aaccelere le depart du centre de gravite strategique,l'ex-president Yaya JAMMEH, entraînant ainsi la chute du

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centre de gravité operatif des Forces opposees (la Garde na-tionale republicaine).

Pour ce qui est de la logistique, les moyens engages ontpermis un soutien adequat, a la hauteur des enjeux, surtoutdans le domaine de la mobilite avec plus de deux centcinquante (250) materiels auto-engins blindes, du carburantet de l’alimentation, facteurs qui conditionnent la reussitedes engagements de grande envergure. Apres les pleinsdans les depots avances des garnisons de depart, deuxciternes de capacite de (10000) litres et de (5000) litres ontete deployees respectivement dans le sillage des GTIA B etC. L’echelon arriere disposait d’une reserve de (40000) litres.A cela s’ajoute le soutien aux batiments de la Marine natio-nale (PHM FERLO, KEDOUGOU et FOULADOU) et del’Armee de l’Air (01 MI-17, 01 Fokker F-27 et un 01 CASA235) engages dans cette operation. Le Groupement logis-tique commande par le commandant Moussa BAYO est ensoutien de cette grande operation.

La projection des groupements de forces a ete exclusive-ment effectuee par les moyens nationaux mobilises par leSenegal sans apport exterieur. Pour ce qui est des effectifs,la Force etait initialement a plus de trois mille (3.000) prove-nant de trois pays, le Senegal, le Nigéria et le Ghana. Cet ef-fectif est tombe a deux mille sept cent quatre vingt dix (2.790)dans un premier temps, puis à cinq cent (500) suite audesengagement de certaines unites.

Toujours a BANJUL, le retour du President gambien a eteaussi une date importante au regard de l’enjeu et des defissecuritaires. Il est vrai que la situation etait globalement souscontrole a BANJUL mais entre rumeurs et renseignementsnon recoupes, une plus grande vigilance n’etait pas de trop.La Force avait, apres les succes initiaux, un defi majeur arelever pour un retour securise du President de la Repu-blique gambienne. C’etait dans ce contexte que le Comman-dant de la Force, le general de division Francois NDIAYE, apreside une reunion de haut niveau au PC de la Force avec,

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des officiers de la CEDEAO, les Chefs des Forces deDefense et de Securite, la NIA, l'Agence de lutte contre lesstupefiants, les Services d’immigration et la Douane pour unschema securitaire efficient pouvant permettre de completerl’action du detachement de la Gendarmerie du colonelAdama GUEYE, a pied d’œuvre depuis des jours.

Il restait maintenant a executer minutieusement le schemasecuritaire qui a vu le GIGN securiser totalement l’environ-nement et le domicile privé du president, le GTIA A, tenir lespoints cles du circuit, le GTIA C, renforcer son emprise surles points strategiques de BANJUL deja sous controle, laCOFUAIR et les Forces speciales nigerianes, securiserl’aeroport et la tour de controle, permettant ainsi, le 26 janvier2017, le retour du chef de l’Etat gambien en totale securite,a bord du CASA 235 avec une escorte aerienne par les AlphaJet et le survol de la zone aeroportuaire, du dispositif deployeau sol sur le circuit de jalonnement par l’helicoptere MI17.

Aujourd’hui, la vie reprend son cours normal en Gambie.Ceci n’est que le debut d’un processus dont l’entame est unexemple de reussite due a une bonne planification et uneexecution minutieuse, une bonne coordination des effortsdes differents acteurs mus par un seul objectif. En somme,l’execution du mandat de la CEDEAO qui etait de fairerespecter le choix du peuple gambien et de creer lesconditions d’un exercice reel du pouvoir par les nouvellesautorites gambiennes venait de connaitre un debut promet-teur. A cette date, les activites se resument en actions dereconnaissance, d’actions ciblees et de planification pour lefutur de la force sur fond de vigilance.

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Lieutenant-colonelMademba Aliou FALLChef de corps du Bataillon de BlindésCommandant le Groupement Bravo del’ECOMIG

LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DE BOIS EN GAMBIE

L’objectif principal de l’interventionmilitaire en Gambie était de

restaurer la démocratie, mais denombreux objectifs secondaires,

parmi lesquels la lutte contre letrafic illicite de bois, ont vu le

Groupement Bravo, constitué dubataillon de blindés, de la 12ème

CFV, de deux (02) escouades duGénie et de la prévôté, changer deposture au cours de son séjour en

Gambie.

Une fois les phases offensives etde sécurisation achevées, lecommandement de l’ECOMIG

a réorienté une partie de sesressources pour mettre un terme aupillage des forêts sénégalaises.Le Bataillon de blindés étant alorsl’unité situé la plus à l’Est du dispositif,la mission a été confiée au Groupe-ment Bravo. L’unité n’était pourtant pasidéalement armée pour remplir ce typede mission, car principalement équipédes EBRC 105 qui constituaient laQuick Reaction Force (QRF) de l’ECO-

MIG. Toutefois, l’importance de cetrafic, visible à travers les nombreuxcamions chargés de bois en circulation,imposait d’agir au plus vite, d’autantque la sympathie des populations vis àvis des militaires sénégalais pouvaitêtre éphémère. C’est ainsi que lescavaliers du groupement Bravo se sontattelés à la tâche.

Pour avoir une idée de l’ampleur dudésastre écologique, il suffit de connai-tre le nombre de camions chargésde bois saisi en une seule nuit : dix-sept (17) poids lourds. Lorsque l’on saitque ce trafic dure depuis plusieursannées, il est aisé de comprendrepourquoi le Nord Sindian n’a quasiment

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Bataillon de Blindés

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plus de forêt dense, au point de devenirun espace où même la cavalerieblindée peut manœuvrer. Car c’est biende la Verte Casamance que provient lebois. En effet, la situation sécuritairedégradée y a favorisé toutes sortes detrafic, rendus licites en Gambie,puisque les camions saisis disposaienttous de documents dûment signés parl’ancien ministère de l’intérieurgambien.

Les nouvelles autorités gambiennesont d’ailleurs bien compris que lepillage des forêts sénégalaises pourraitprésenter des menaces. La perspec-tive de voir des groupes arméstransfrontaliers, globalement favora-bles aux anciennes autorités du pays,

s’enrichir, semble avoir apporté despoints de convergences avec l’ECO-MIG. Un décret présidentiel a donc vitefait de rendre illégal le trafic de bois,facilitant par-là l’action du groupementbravo sur le terrain.

En définitive, la lutte contre le trafic debois reste un objectif stratégique pourle Sénégal et la Gambie, dans lemesure où il permet à une minorité,parfois armée, de s’enrichir au détri-ment de la sécurité des populations eten favorisant la désertification du Nordde la Casamance. Or, nul besoin d’êtreécologiste pour savoir que la défores-tation a des conséquences négativessur la pluviométrie.

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LA MICEGA, UNE FORCE DE DROIT INTERNATIONAL ?

Les nouvelles autoritésgambiennes ont décidé de seconformer aux instruments inter-

nationaux auxquels leur pays a sous-crit. C’est dans ce sens qu’elles ontinitié sur recommandation de laMICEGA, une série d’opérations dedestruction de mines antipersonnel etd’autres engins explosifs trouvés dansles arsenaux de l’Armée gambienneaussi bien à Kanilai, résidence privéede l’ex-président Yahya JAMMEHqu’au Palais de la République (State

DESTRUCTION DE MINES ANTIPERSONNEL EN GAMBIE.LA GAMBIE S’ENGAGE A SE CONFORMER AUX REGLESDU DROIT INTERNATIONAL

House) par les Forces de la MICEGA.Les deux premières séances dedestruction se sont déroulées, respec-tivement, les 24 février et 08 mars2017, au champ de tir d’armes lourdesdes Forces de Défense et de Sécuritégambiennes, situé dans un village ap-pelé Pallody, à environ trente (30)kilomètres au Sud-Est de Farafégné,en présence de représentationsdiplomatiques accréditées à Banjul, demembres de la Croix Rouge Internatio-nale, d’Organisations Non Gouverne-

mentales (ONG) nationales et interna-tionales.

L’exercice conduit par les Forcesarmées gambiennes, sous la supervi-sion des Forces de la MICEGA, s’estdéroulé au champ de tirs d’armeslourdes des Forces de Défense et deSécurité gambiennes, un polygone dedestruction situé dans un village dunom de Pallody, à trente (30) kilomè-tres au Sud-Est de FARAFéGNé.

Cette action entre en droite ligne dumandat de la MICEGA qui doit assurerla sécurité des populations, celle desautorités politiques et surtout s’assurerqu’aucune entrave sécuritaire ne

Chef de bataillon Saliou NGOm,officier relations publiques de la mICEGA

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remette en cause la transition en cours. Elle démontreégalement la volonté et la détermination affichées desnouvelles autorités de la Gambie à affirmer leur adhé-sion aux règles du droit international tout en se confor-mant aux dispositions principales de la Convention surl’interdiction de l’emploi, du stockage, de la productionet du transfert des mines antipersonnel et sur leur des-truction.

Le général François NDIAYE, Commandant les Forcesde la MICEGA, disait, je cite : « L’article 4 de laConvention précise qu’il faut détruire les mines antiper-sonnel lorsqu’elles sont localisées. Pour rappel, laGambie est partie à cette Convention dès le 04 décem-bre 1997 et l’a ratifiée depuis le 23 novembre 2002, cequi lui impose naturellement des obligations.»

En tant qu’Etat partie, la Gambie n’avait jusqu’ici pasrespecté son engagement de détruire tous les stocksde mines antipersonnel dont elle est propriétaire ou quisont sous sa juridiction ou son contrôle, ou à veiller àleur destruction, ce qui, conformément à l’article 4 duTraité, devait être fait depuis 2003, c’est-à-dire quatre(04) ans après l’entrée en vigueur de la Convention.Le régime de l’ex-président Yahya JAMMEH n’avaitvraisemblablement pas la volonté de respecter cesexigences de la Convention.

Entre autres munitions détruites, sur un stock déclaréde deux cent soixante-dix-huit (278) mines antiperson-nel, cinq cent huit (508) fusées calibre 4, vingt-quatre(24) grenades à main lacrymogène CS, vingt-cinq (25)obus de mortier 60 mm, cinquante-sept (57) coupscomplets de RPG 7 AC, dix-sept (17) grenades à fusilde 40 mm M176, trois (03) grenades à main DF àfragmentation.

En définitive, la décision de la Gambie de se conformeraux instruments du droit international est un pas positifvers la construction d’une armée républicaine. Les des-tructions vont se poursuivre jusqu’à épuisement dustock, a affirmé le général de brigade DRAMMEH,Adjoint au Chef d’Etat-Major général des Fores deDéfense et de Sécurité gambiennes qui a assisté à ladeuxième séance de destruction : « Nous réaffirmonsnotre engagement à faire en sorte que toutes cesmines anti-personnel soient détruites. Nous voulonstout détruire pour manifester notre engagement à ral-lier la cause internationale.»

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Capitaine momar Khary NDIAYE Chef du Centre Opérationnel de l’Armée de l’air

Ainsi, la Mission de la CEDEAOen Gambie (MICEGA), compo-sée essentiellement de

militaires venant de pays ouest-africains notamment le Nigéria, leGhana, et le Sénégal qui en assuraitle commandement, a été mise sur pied.

Les Forces armées sénégalaises ontjoué un rôle déterminant dans lesopérations menées ayant abouti audépart du Président JAMMEH. Finale-ment une issue heureuse face à lasituation de crise dans ce pays a ététrouvée.

Dans ce cadre, toutes les composantesdes Forces de Défense et de Sécuritésénégalaises s’y sont distinguées,chacune dans ses domaines decompétences spécifiques, pour garantirun succès total de la mission.

L’Armée de l’air sénégalaise pour sapart a mis en œuvre ses moyens

humains et matériels pour assurer desmissions d’appui au combat au profitdes troupes terrestres engagées etaussi garantir la protection et ladéfense des infrastructures aéropor-tuaires utilisées dans le cadre desopérations de la MICEGA.

Ainsi, dès la phase de planification, desmoyens ISR (Intelligence Surveillanceand Reconnaissance) ont pris part àdes missions de surveillance et dereconnaissance pour la collecte desinformations nécessaires en vue del’engagement des Forces en territoiregambien. Elles ont permis de mieuxapprécier la situation dans la zoned’opérations et prendre les dispositionsnécessaires afin de mettre en placedes modes d’actions destinés à faireface efficacement à la menaceéventuelle.

Au moment de l’engagement destroupes, des hélicoptères de manœu-

CONTRIBUTION DE L’ARMÉE DEL’AIR A LA MICEGA

Armée de l’Air

Suite à la crise gambienneintervenue en janvier 2017marquée par des tensions

internes après la contesta-tion des résultats provi-

soires par le présidentsortant Yaya JAMMEH, le

Sénégal, sous l’égide de laCEDEAO, a dirigé une opé-ration pour rétablir l’ordreconstitutionnel et assurerl’installation du président

démocratiquement élu parle peuple gambien.

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vre ont été déployés près de la Gambiepour garantir la couverture aériennedes convois militaires pour leur sécuri-sation au niveau de leurs différentsaxes de progression. De plus, cesmoyens ont aussi intervenu dans lecadre de missions de démonstration deforce au moment où des risques deconfrontation subsistaient encore entreles Forces de la MICEGA et les troupesfidèles au Président JAMMEH.

Aussi, avec l’utilisation de l’aéroport deKaolack pour le transit des aéronefsintervenant en Gambie, une unitéopérationnelle des fusiliers de l’air y aété déployée pour sa sécurisationcompte tenu des menaces auxquellesles moyens humains et matérielsfaisaient face du fait de leur proximitéavec la Gambie.

Successivement, après la prise del’aéroport de Yundum, l’unité opération-

nelle de l’Armée de l’air a été redé-ployée pour garantir la protection et ladéfense de cette installation qui apermis de recevoir les aéronefs de laMICEGA pour le déploiement despersonnels et de la logistique.

C’est ainsi que les fusiliers de l’air ontséjourné en Gambie pendant 33 joursavant de passer le témoin aux Forcesspéciales nigérianes pour la poursuitede l’excellent travail déjà entamé.

Ensuite, plusieurs liaisons aériennesont été effectuées entre Dakar etBanjul pour assurer l’installation ducommandement de la MICEGA àBanjul et soutenir la Force sur le planlogistique. Ces missions ont été pour laplupart assurées par les avions detransport de l’Armée de l’air sénéga-laise.

Enfin, après que la MICEGA est

parvenue à stabiliser le pays et garantirles conditions nécessaires pourl’installation du président élu, MrAdama BARROW a été transporté àbord d’un avion militaire Sénégalais detype Casa 235 à Banjul le 26 janvier2017 pour prendre les rênes de sonpays.

Grâce au professionnalisme del’ensemble de son personnel, l’Arméede l’air a joué un rôle très importantdans le rétablissement de la démocra-tie en Gambie en déployant non seule-ment ses fusiliers de l’air mais aussi, enmettant en œuvre des vecteurs aériensaussi bien pour la couverture aérienneet la démonstration de force que pourle soutien logistique.

Hélicoptère de type Mi17 de l’Armée de l’air sénégalaise

Les fusiliers commandos de l’air en mission de sécurisation de l’aéroport de Yundum (Gambie)

Avion de type Casa 235 de l’Armée de l’air sénégalaise

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Marine nationale

La crise gambienne a constituéun formidable test des capaci-

tés opérationnelles de la Marine.En effet, le théâtre des opéra-

tions était une zone littorale tra-versée par un fleuve et ayant

une capitale configurée commeune île.

Dans ce contexte d’opérationlittorale, l’action militaire devaitrépondre à une crise électorale

caractérisée par des changementsrapides et surtout, un objectif politiquede la CEDEAO exigeant des capacitésde planification, de montée enpuissance et de projectioninhabituelles.

La Marine a assumé ses responsabili-tés dans la gestion de cette crisepar un contrôle graduel de la partie ma-ritime de la Zone d’action en débutdécembre 2016, et une préparation àdes engagements de haute intensité enmer et le long du littoral terrestre.

L’action de la Marine dans le cadre dela résolution de la crise gambienne adébuté dés le 09 décembre 2016, jourde la contestation des résultats desélections. Des unités navales étaientprojetées dans des délais très réduitsle long des frontières maritimes nord etsud que le Sénégal partage avec sonvoisin. Cette action de présence étaitimportante pour rassurer les pirogueset les chalutiers qui opèrent dans leszones de pêche proche des eaux gam-biennes. Elle était également essen-tielle pour prévenir tout développementd’activités criminelles à la faveur d’uneréduction des opérations régulières depolice de l’autre coté de la frontière.Elle a permis, enfin, un pré positionne-ment permanent, du début de la criseà l’entrée des troupes terrestres sur le

Capitaine de Frégate Djibril DIAWARA (Commandant du PHM « FOULADOU »)

CONTRIBUTION DE L’ARMÉE DE MER A LA MICEGA

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sol gambien, de capacités d’interven-tion par voie maritime et fluviale au plusprés du port et des centres de décisionpolitiques du pays.

Durant cette phase, la Marine a dû, encoordination avec les autres compo-santes de la force de la CEDEAO,planifier et se préparer à des interven-tions de haute intensité en mer et surle littoral terrestre. Le dialogue entre lesniveaux tactiques opératifs et straté-giques a montré son efficacité dans cecadre. Les observations des unités na-vales déployées au plus prés de laZone d’action ont permis d’affiner laplanification, tandis que les résultats dela réflexion stratégique étaient intégréstrès tôt dans la conception de la prépa-ration des forces navales à

l’engagement.

La phase de surveillance frontalières’achèvera le 19 janvier 2017 avec levote par le Conseil de Sécurité d’unerésolution soutenant l’intervention de laCEDEAO sur le sol gambien. Lesunités navales étaient intégrées à laMICEGA et dotées d’un mandat plusrobuste, incluant le contrôle des eauxterritoriales et intérieures gambiennes.Ce basculement d’une phase de veilleà une posture offensive allait setraduire par un contrôle de l’embou-chure et des approches maritimesainsi qu’une sélection du trafic com-mercial pouvant accéder au port deBanjul. Il s’agissait de protéger le flancmaritime des troupes terrestresévoluant à partir des frontières nord et

sud, et d’interdire tout renfort de com-battants et d’armes par voie maritime.Les navires de commerce d’activitéssuspectes ont été ainsi contrôlés etbloqués en mer jusqu’à l’atteinte desobjectifs politiques de la CEDEAO àtravers le départ du Président déchu.

La crise gambienne de janvier 2017aura ainsi permis la mise en évidenced’une autre facette des capacités del’outil naval au sein de nos Forcesarmées. Perçu surtout comme uneforce de projection, la Marine s’estégalement révélée comme une compo-sante d’éclairage et de première entréedans les théâtres.

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Gendarmerie nationale - GIGNMICEGA

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Colonel Adama GUEYEChef de détachement Gendarmerie MICEGA

La Gendarmerie nationale séné-galaise a été un acteur de pre-mier plan de l’opération «

RESTORE DEMOCRACY » qui avaitpour but de faire respecter le choix dé-mocratique exprimé par le peuple gam-bien en imposant les conditionsd’exercice effectif du pouvoir par le Pré-sident Adama BARROW. Conformé-ment au mandat de la CEDEAO, lesforces terrestres de la Mission dela CEDEAO en Gambie (MICEGA)

personnalités étatiques conformé-ment. Son noyau dur était constitué duGIGN, unité d’élite, dont le personnelcapitalise beaucoup d’expérience pouravoir effectué ce type de mission enRCI et en RCA. De plus, la Gendarme-rie remplissait sa mission originelle deprévôté aux armées en mettant à ladisposition de chaque commandant degroupement tactique interarmes(GTIA) sénégalais, une équipechargée d’assurer la police judiciaireauprès de ces troupes en opérations àl’extérieur du territoire national.

Le détachement de la Gendarmerie a

avaient atteint la frontière gambiennedès le 19 janvier 2017, à quelquesheures de la fin de l’ultimatum. Lesdeux pelotons de Gendarmerie, pré-positionnés à Kaolack, ont égalementprogressé dans le sillage des forcesmilitaires pour entrer à Banjul et tenirle domicile privé du Président Barrow,le 22 janvier 2017.

Au sein de la mission de la CEDEAOen Gambie (MICEGA), le détachementde la gendarmerie était investi de lamission d’assurer la sécurité duPrésident de la République deGambie, de sa famille et de certaines

CONTRIBUTION DE LA GENDARMERIEA LA MICEGA

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porté l’effort de la mission, le jeudi 26 Janvier 2017,date de retour du Président gambien, en garantis-sant la sécurité et le service d’ordre à l’aéroport etsurtout en assurant l’escorte de l’autorité qui avaittenu à effectuer le tour des quartiers populaires ens’offrant un bain de foule avec ses militants. Larigueur et le professionnalisme des militaires del’arme a permis au nouveau Chef de l’Etat gambiende rejoindre en toute sécurité sa résidence privéesituée au quartier de « Brufut Garden » à Banjul.

La cérémonie d'investiture du Président AdamaBARROW au stadium de Bakau, le samedi 18 février2017, jour de la commémoration du 52ème anniver-saire de l’indépendance de la Gambie a été unévènement majeur, sous la responsabilité sécuritairede la MICEGA. Le commandant de la Force, legénéral François NDIAYE, confia la coordination auchef du détachement de Gendarmerie. Toutes lescomposantes de la force et la police gambienneétaient impliquées. Très vite et devant la fortepression des populations venues fêter « leur choix», les paras du Capitaine Mbaye, les forcesspéciales du Capitaine Diène, les éléments de la12ème CFV, la section de circulation du bataillon dutrain ont immédiatement renforcé le dispositif avecune discipline, une réactivité et un engagement quiforcent le respect et l’admiration. Avec les comman-dos et les blindés qui assuraient la couverture dudispositif déployé, ils ont été les acteurs majeurs dece service de sécurité. Le détachement de la Gen-darmerie, a été principalement chargé de la sécuritérapprochée des chefs des treize (13) délégationsdont six (06) Chefs d’Etat. Ce service a été bienconduit à la satisfaction de tous les participants.

Il convient de noter que deux militaires du détache-ment (les gendarmes Serigne Saliou NIANG etBabacar NDIAYE) se sont illustrés en mettant horsd’état de nuire un ancien garde du corps du Prési-dent déchu qui détenait un pistolet et essayaitd’accéder la mosquée King Fahd de Banjul où setrouvait le Président BARROW. Cet acte de courageleur a valu les félicitations écrites du Commandantde la Force, le général de division François NDIAYE.

Après Fodé KABA I et II, et sur les pas des grandsanciens, le détachement a encore fait honneur à laGendarmerie en prenant part à cette action histo-rique qui honore l’Afrique.

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Lieutenant-colonel Birane NIANG,chef de la Cellule J4de la mICEGA

ACTIONS DE LA DIRMAT DANS LE CADRE DU GROUPE-MENT LOGISTIQUE DEPLOYE AU SEIN LA MISSION DELA CEDEAO EN GAMBIE

Pilier fondamental de la logistique, laDirection du Matériel des Armées s’estencore une fois illustrée au sein duGroupement logistique (GL) engagédans le soutien des Groupements demanœuvre dans le cadre de l’opération« Restore Democracy » conduite sousle mandat de la Mission de la CEDEAOen Gambie (MICEGA) dans la périodedu 19 janvier au 10 mars 2017.

C’est une opération inédite dansl’histoire des Armées tant par l’ampleurdes moyens engagés en équipementset personnels et la dispersion géogra-phique des points de départ des unitésengagées ; (Cinq (05) Groupementsprovenant de la Zone militaire N°1, dela Zone militaire N°7, de la Zonemilitaire N°3 et de la Zone militaire N°5ainsi que de la Zone militaire N°6 et un(01) Sous-groupement de la Zonemilitaire N°4) et enfin les distances parrapport aux objectifs.

Dans ce contexte, le service du Maté-riel devait faire face à de multiples défispour garantir une disponibilitétechnique opérationnelle avant l’enga-gement et la maintenir pendant lesphases d’engagement et de consolida-tion.Si l’opération a pu être conduite avecsuccès et efficacité en dépit des enjeuxliés à la complexité des domaines rele-vant de la DIRMAT (Mobilité terrestre,hydrocarbures, armement, munitionsetc.), c’est grâce à l’organisation logis-tique en infrastructures des Armées etl’engagement de la chaine mainte-

nance du GL, à travers la sectionmobile de réparation (SMR).

Pour un bref retour d’expérience,l’analyse des résultats atteints se feraà travers les actions de la DIRMATdans les phases de planification, deconduite et de stabilisation mettant enexergue les contributions majeures dela SMR dans les initiatives de laMICEGA et le désengagement desunités.

1- Préparation à l’engagement :planification du soutien, remise encondition des matériels et renforce-

ment du potentiel des unités

La Direction du Matériel des Armées apourvu le chef de la cellule J4 de l’Etat-Major de l’ECOMIG qui a pris partactivement aux activités de planifica-

tion conduites au niveau du Centre dePlanification et de Conduite desOpérations (CPCO) de l’Etat-Majorgénéral des Armées en liaison avec leSous-chef logistique pour bien identifierles potentiels disponibles et lesbesoins à combler pour une duréed’engagement initiale de quarante-cinq(45) jours.

Pour les actions pré-déploiement, lessections de réparation du matériel(SRM) zonales du Bataillon du Matérielet les Etablissements de réparation etd’approvisionnement ont travailléactivement avec les bataillons engagéspour remettre en état les matérielsindisponibles.

Pour ce qui concerne toujours lamobilité terrestre et l’artillerie, l’initiativede l’EMGA de prélever sur la mainte-nance de la DIRMAT et sur lesdotations organiques de certains corpspour les donner en renforcement àd’autres corps a contribué à assurerl’autonomie des groupements demanœuvre et par voie de conséquenceleur liberté d’action.

Un acte important à souligner a étél’effort historique du commandementdans le soutien pétrolier avec le ravitail-lement des pleins de tous les véhiculesengagés, à partir des dépôts avancésdes zones militaires garantissantl’autonomie jusqu'à l’entrée dans leterritoire gambien avant de procéderaux recomplétements.

2- La Phase conduite

La SMR s’est déployée avec le Grou-pement logistique en éléments précur-seurs en Zone militaire n°3 à Kaolackdès le 19 janvier 2017 avec le PCavancé de l’Etat-Major de l’ECOMIG.Aussitôt que les unités ont abordé lafrontière gambienne, l’inquiétude deve-nait pressante sur le mode d’action quipermettrait de garantir la continuité et

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la permanence du soutien surtout pourle soutien pétrolier. La réponse adé-quate a été de mettre en œuvre un dé-tachement avancé de soutien (DAS),pour adapter temporairement dans lestrains de combat n°2 (TC2), une citernede 10.000 litres au Groupement Bravosur l’axe Kaolack- Sokone-Barra et uneciterne de 5000 litres au GroupementAlpha sur l’axe Kaolack- Nioro-Farafegni ; Les TC2 de ces deux

groupements devaient égalementrecompléter les unités provenant deszones militaires 4, 5 et 6 dans lespoints de jonction à SOMA et BRI-KAMA ; une citerne de 5000 litres res-tait en réserve au niveau du GL.

Avec un tel dispositif, il n’y avait plusaucun souci à se faire pour le soutienpétrolier jusqu'à la conquête des objec-tifs en territoire gambien, en attendantle déploiement du GL.

3- La phase consolidation avec lebilan des actions menées par la

SMR

Le Commandant de la Force et sonEtat-Major ont foulé le théâtre desopérations le 23 janvier dansl’après-midi suivis du PC avancé et duGL tard dans la nuit.En exécution du mandat de la CE-DEAO sur les points relatifs au contrôlede l’arsenal des armes classiques auState House (le palais présidentiel) et

à la résidence secondaire de KANILAÏ,l’Etat-Major de l’ECOMIG a entreprisles reconnaissances et le recensementdes armes et munitions et leur transfertdans des lieux sécurisés.

3.1- Transfert des armes et desmunitions de KANILAÏ vers les camps

de FADIARA et de YUNDUM.

Il a fallu allier le génie et le profession-nalisme des artificiers et des techni-ciens de la SMR pour identifier,recenser, classer par lots les munitionset veiller au respect des procédures detransfert des produits dangereux et durespect des normes de stockage.

D’un autre coté les équipementsnotamment les camions lourds dedépannage et le porte-char se sontrévélés d’une importance capitale poursoulever les canons de 57mm et lesbitubes de 37mm pour les chargerdans le porte- char et les immobiliserpar des sangles pour un transport entoute sécurité.

3.2- Destruction des munitions auchamp de tir de farefegni

Il est revenu aussi aux artificiers de laDIRMAT de conduire sans incident lesséances de destruction de munitionssous forme de fourneaux avec undispositif pyrotechnique d’un arsenalvariable de munitions allant desgrenades , des roquettes RPG7, desmortiers 60mm aux cartouches designalisation calibre 4.

3.3- Transfert du bois illicite deBirkama à Diouloulou

Une autre activité majeure a été sansaucun doute la saisie du bois illicitestocké à BRIKAMA avant d’êtrerapatrié au Sénégal précisément àDIOULOULOU. Cette opération effec-tuée par la SMR a mobilisé unport-char, deux (02) camions Mer-cedes1017 et deux (02) camions lourdsde dépannage pour le chargement destroncs dans les véhicules. Au total sixcent soixante-dix-neuf (679) troncs ontété transférés en quatorze (14) rota-

tions (BRIKAMA-DIOULOULOU-BRIKAMA).

4- La phase de désengagement

Les effectifs engagés ont atteint un picde trois mille quatre cent quatre (3404)et deux cent quatre-vingt-quinze (295)véhicules à la date du 20 janvier. Unefois que les objectifs ont été conquis etla stabilité retrouvée, un retrait progres-sif des unités et des équipements a étéamorcé à partir du 24 janvier jusqu’auretrait du GL le 22 février, suivis duGroupement Bravo et enfin le reste del’Etat-Major de l’ECOMIG le 10 mars2017. Les opérations ont été conduitessans difficultés majeures.

En définitive, il apparait nettement à lalumière des activités conduites quel’aptitude des matériels à fairecampagne était au rendez-vous pen-dant toute la durée de l’opération.Ensuite, l’effort sollicité de la SMR dansl’expertise des artificiers, la finesse etla précision des spécialistes de lamobilité terrestre dans la manœuvre deforce ont contribué sans aucun doute àla mise en œuvre des recommanda-tions du mandat de la CEDEAO. Enfin,le déploiement des vecteurs pétrolierset la gestion rigoureuse du carburantont permis de soutenir l’opérationjusqu’au retrait des troupes, duCommandant de la force et de sonEtat-Major sans le ravitaillement de labase arrière, en dépit du soutienapporté aux forces armées gam-biennes qui travaillaient à nos côtés.L’autre mérite c’est d’avoir aussi laisséun minimum de trois mille cinq cent(3500) litres de gasoil aux forcessénégalaises restées en Gambie.

Le succès ne doit en aucun cas occul-ter les difficultés dans le soutien logis-tique et s’il y’a déjà unerecommandation qui est et demeureévidente c’est l’impérieuse nécessitéde poursuivre et consolider le pland’équipement et de rationaliser lesoutien à travers la révision desconcepts, des doctrines et de l’organi-sation.

ECOMIG

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MICEGA

INTRODUCTION

L’Armée Sénégalaise à travers sesdifférentes composantes a contribué defaçon déterminante au rétablissementde l’ordre constitutionnel en Gambie.Cette opération multinationale sousrégionale intégrée, dénommée« Restore Democracy » s’est ef-fectuée sous la bannière de laCEDEAO, à travers la Mission de laCEDEAO en Gambie (MICEGA/ECOMIG).

Le Service de Santé des Armées(SSA), fidèle à sa mission de soutiendes unités combattantes n’a pasdérogé à la règle. C’est ainsi qu’unechaÎne santé bien élaborée, aux planstactique et opérationnel, a été mise enœuvre de façon graduelle par le PCIAT,de Dakar à Bakau (Banjul), dans lerespect strict des enjeux sécuritaires ethumanitaires de la mission.

La base de cette pyramide sanitaireopérationnelle était assurée par lesoutien organique des unités santésdes différents corps engagés avec à

Un soutien santé graduel et opérationnel au bénéfice du combattant de la MICEGA

leur tête le médecin-chef de bataillon (3GTIA), et au centre des opérations, lesAntennes Chirurgicales Avancées(ACA). Enfin, le sommet de la pyramideétait matérialisé par le Groupe Hospi-talier Militaire (GHM) représenté parl’Hôpital Principal de Dakar (HIA) etl’Hôpital Militaire de Ouakam (HMO).

La particularité de l’opération« Restore Democracy » au plan sani-taire, fut l’adaptation rapide desmoyens initialement mis en œuvre enfonction de l’évolution du mandat) dela mission qui en définitive se rappro-chait d’une mission de maintien de lapaix. Ce qui s’est traduit par la mise enplace d’un hôpital niveau 1 (Level 1) auPCIAT de Bakau.

I. MISSIONS

Les missions principales étaient :• La couverture médicale des unitésengagées ;• La prise en charge des blessés etmalades ;• La mise en œuvre du sauvetage aucombat par les combattants formés ;

• Les actions de prévention sanitaire(désinfection, désinsectisation,moustiquaires etc.) ;• Le soutien aux activités civilo-militaires (actions humanitaires).

II. PRINCIPES GENERAUX DUSOUTIEN MEDICAL

Le soutien médical des détachementsengagés dans l’opération était lamission principale du SSA. Lesévacuations sanitaires étaientcoordonnées par la chaîne santé de laforce. Les principes suivants étaientretenus :• Les unités étaient déployées avec unsoutien médical organique. Ainsi, trois(3) postes médicaux de niveau 1étaient constitués par les trois GTIA.• Les structures médicales militaires(CMIA) étaient mises à contribution afind’étoffer le soutien sanitaire. Il s’agis-sait essentiellement de l’ACA duCentre Médical Inter-Armée Ziguinchor(ACA1) et des CMIA de Kaolack etBignona (ACA 2 et 3). Ces structuresconstituaient le niveau 2• Les niveaux 3 et 4 étaient assurés

Médecin lieutenant Colonel Mouhamadou Mansour FallMédecin Anesthésiste-Réanimateur/Brûlologue.Spécialiste des Hôpitaux des ArméesService de RéanimationChirurgicale/HPD.

1. moyens humains et médicaux de la mission opérationnelle

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ECOMIGrespectivement par l’HMO et l’HPD.• Les évacuations sanitaires médicali-sées (EVASAN) par voie aérienneétaient disponibles à partir deZiguinchor, Banjul et Kaolack, etcoordonnées par le CMO du PCIAT.

• EFFECTIFS A SOUTENIRLa Mission de la MICEGA/ECOMIG enGambie avait engagé environ 5250hommes (3500 /Sénégal, 509/Nigéria,210/Ghana). Les unités concernéesétaient : le Bataillon de Blindés, le Ba-taillon de Parachutistes, le Bataillon deCommandos, le 22ème BRA, 01 groupe-ment du Bat Arti, un élément de la Ma-rine et un élément de l’Armée de l’Air.Les autres nations avaient engagé desunités combattantes terrestres, na-vales et aériennes. La positiongéographique du théâtre des opéra-tions, impliquait de facto les zonesmilitaires n° 4, 5, 6, qui furent mis àcontribution pour renforcer le dispositifopérationnel.

III. MOYENS ET MISE EN ŒUVREDU SOUTIEN SANTE

Dans chaque Groupement Tactique In-terarmées (GTIA) un dispositifmédical était mis en place avec dupersonnel médical, du matériel et uneambulance médicalisée par GTIA.

Au total 45 militaires du Service deSanté des Armées étaient mis enalerte, et en disponibilité opérationnellepour l’engagement multinational enterritoire gambien. Une bonne partie dela logistique médicale de soutien étaitmise à disposition, malgré les difficultésnotables d’acquisition de certainsmatériaux médico-chirurgicaux. Cettesituation nous a obligé à recourir auplateau technique du King VictoriaHospital de Banjul, lors de la prise encharge des premières urgences.Les ambulances tactiques (03),médicalisées, étaient opérationnellesau niveau de chaque PC d’unité, afind’améliorer et de sécuriser les évacua-tions sanitaires de proximité par voieroutière.

2.Prévention des maladiesL’ensemble des sites occupés par lesforces combattantes ont été traités(désinsectisation et désinfection) dèsles premières heures de l’installationdes troupes. Des moustiquaires ont étémises à disposition pour la préventiondu paludisme et de la dengue. Despréservatifs étaient disponibles afin deprévenir les maladies sexuellement

transmissibles. Cependantl’abstinence est fortementconseillée. Des doses de sérumsantivenimeux ont été égalementmises à disposition pour laprévention des envenimationssecondaires à des morsures deserpent.

3. Prise en charge médicaleLes cas de maladie et deblessures étaient pris en chargedans les équipes médicales desunités engagées. Du 23 janvierau 28 février 2017, l’activité desoins médicale peut être

résumée sur le tableau suivant :L’évolution de la situation opération-nelle marquée par la nécessité deréduire les troupes engagées (Downsi-zing), a eu pour conséquence la créa-tion d’un centre de santé Level 1 auPCIAT de Bakau, dirigé par le Médecin-capitaine Birame Simon Ndiaye,Médecin-chef du Bat Para. Cette situa-tion a eu pour conséquence la réduc-tion des transferts au King VictoriaHospital, et la mise en observation decertains patients précaires, sur desdélais ne dépassant pas 8 jours. Les Activités Civilo-militaires (ACM) ontété effectuées avec l’appui de l’équipemédicale des unités engagées à typesde consultation médicale gratuite auprofit de la population des zones encla-vées. Ces activités humanitaires ontété facilitées par le soutien logistiquede l’Etat-Major général des Armées.

4. Dispositif d’évacuation sanitaire

Les évacuations sanitaires nonurgentes étaient prévues par voieroutière avec les véhicules sanitairestactiques engagés par la mission. A ceteffet toutes les unités engagées étaientpourvues d’une ambulance tactique.

Les évacuations sanitaires aériennesdurant la mission étaient prévues avecles aéronefs de l’Armée de l’Air versDakar (HPD) qui étaient en alerte à labase aérienne Andalla Cissé. Lesmodalités de déclenchement des mis-sions EVASAN suivaient un protocolebien déterminé.

Le transfert des patients était planifiédepuis l’aéroport militaire par uneambulance fournie par l’Hôpital Militairede Ouakam (HMO) ou l’HPD en fonc-tion du niveau de gravité des patients.Au résultat, seuls 2 patients militaires

1. moyens humains et médicaux de la mission opérationnelle

- Médecins généralistes 3 Dans les GTIA- Chirurgiens 4- Anesthésistes réanimateurs 4- Psychiatres 2- Technicien supérieur

d’anesthésie et réanimation 2- Technicien de bloc 2- Technicien en maintenance 2- Infirmier préparateur pharmacie 2- Secrétaire médical 2 - Infirmiers 18- Brancardiers 4- Ambulances 3 Total (personnel) 45

Moyens nombre obs

Activités Nombre ObservationsConsultations GTIA 48 Infectieuse/GastroentérologieConsultation Level 1 18 Infectieuse/Endocrinologie/traumatologieSoins chirurgicaux 03 TraumatologieHospitalisation 07 Level 1EVASAN Level 4(HPD) 02 Traumatologie/PsychiatrieTOTAL 78

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MICEGA

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ont nécessité une EVASAN vers Dakar,dont un pour des troubles du compor-tement.

5.Mise en œuvre de la Mission de laCEDEAO en Gambie

La Mission de la CEDEAO en Gambiea été le fruit d’un travail de coordinationpour lequel le groupe de planificationopérationnelle (GPO) a joué un rôledéterminant. La Direction de la Santédes Armées était associée comme

membre entier dans le groupementlogistique et a participé à toutes lesétapes du processus de la planification.

Cette participation active à la planifica-tion a permis de prévoir un dispositifcohérent de soutien santé de l’opéra-tion militaire. Le soutien médical duplus près du combattant a guidé notreaction pour prodiguer précocement etde façon séquentielle des soinspermettant de sauver des vieshumaines et prévenir les séquelles des

blessures physique, psychique oumorale. Durant la phase de déploiement à partirdu 19 janvier 2017 et face à un ennemiqui a montré sa volonté de ne pas sebattre contre les forces de la CEDEAO,le soutien santé a été rapidementréajusté en fonction de la situation.Comme le disait le commandant de laforce de la MICEGA : ‘’nous avonscontraint l’ennemi sans combattre’’ ils’agissait de montrer que nous avionsles capacités pour exécuter la mission.

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Néanmoins, grâce à l’appui du servicede santé des Armées gambiennes, lamise en place du dispositif santé danstoutes les positions militaires enterritoire gambien a été facilitée, demême que la prise en charge rapide detous les cas de maladie et d’accident.Le plateau technique du King VictoriaHospital de Banjul a été mis à notredisposition pour les besoins paracli-niques de l’ensemble de nos urgences.

En définitif, le soutien santé a étéréorganisé en territoire gambien, parl’installation d’un hôpital de niveau 1(Level), d’une capacité d’hospitalisationde 10 lits, au PCIAT de la Force àBakau. Un dispositif périphérique deveille sanitaire était maintenu au seindes unités engagées, de même qu’àZiguinchor, et au niveau du GHM (HPDet HMO). Ce Level 1 jouera un rôledéterminant pour le soutien du bataillonbilatéral, fruit des accords de défenseentre le Sénégal et la Gambie.

IV.DIFFICULTES :

La difficulté majeure rencontrée lors dudéploiement opérationnel des unités desoutien santé, est relative à l’indisponi-bilité des moyens médicaux à engager.A cet effet, il semble urgent et trèsopportun, d’élaborer des kits médico-chirurgicaux modulaires et projetables,en fonction de l’urgence et de la tailledes besoins. Les ACA devraient êtresprédéfinies et disponibles au Bataillonde Santé des Armées, tant au plan ma-tériel que des ressources humaines.Cela permettra au Service de Santédes Armées (SSA) de mieux jouer sonrôle de formation, et d’être plus opéra-tionnel en période de conflit armés.

CONCLUSION

Le SSA des Armées du Sénégal aencore une fois répondu présent dansle cadre de la MICEGA. La stratégie desoutien médicale aux forces combat-tantes multinationales a été mise enœuvre et modulée au cours del’évolution de la mission. Le succès de

notre action au cours de l’opération« Restore Democracy », au-delà de laqualité et de l’expérience de nos res-sources humaines et matérielles, étaitessentiellement dû à notre capacitéd’adaptation aux contraintes du

terrain. Les différents retours d’expé-rience sanitaire en OPEX, et le rehaus-sement du plateau technique médicalprojetable, permettront de garder unecapacité opérationnelle élevée aubénéfice de nos troupes engagées auSénégal et à l’étranger.

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Créée en 1963 au lendemain del'accession de notre pays à lasouveraineté internationale, la

Direction de l'Intendance des Armées(DIRINT) est passée sous commande-ment sénégalais en 1974. La DIRINTfait partie des huit (08) directions deservice rattachées à l’Etat-majorgénéral des Armées, pour emploi.

La DIRINT, dont la mission consisteglobalement à d'une part, satisfaire lesbesoins du militaire en terme de traite-ment et de droits individuels et d'autrepart, à garantir un soutien adapté auxunités, dispose d'une organisationadéquate et de moyens conséquents. Dès lors, il devient légitime de s'inter-roger sur le rôle joué par ce servicepourvoyeur lors de l'engagement duSénégal en Gambie dans le cadre del'opération "Restore Democracy" sousle mandat de la Communauté Econo-mique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO) au début de l'année 2017plus précisément le 19 janvier.

En fait, la Direction de l’Intendance desArmées joue un rôle prépondérantdans l’accomplissement de la missionconfiée au détachement sénégalais enGambie dans la mesure où elle luifournit des prestations importantes

CONTRIBUTION DE LA DIRECTION DE L’INTENDANCE DES ARMEES A LAMICEGA

dans divers domaines.

En effet, l'apport de la D aubon déroulement de la mission de laCEDEAO en Gambie (MICEGA) appa-rait dans deux (02) grands volets quesont l'administration générale et lesoutien de l'homme.

I. L’administration générale

Bien que ne constituant pas un volet dela logistique, l'administration généralede la MICEGA joue un rôle de premierplan surtout sur le moral du personnel.

D’abord, le suivi administratif dupersonnel engagé est correctementassuré aussi bien par les servicesadministratifs des corps d’apparte-nance que par la DIRINT.

Ensuite, un paiement régulier desdroits individuels est fait par la DIRINTà travers les services administratifs du

contingent.

Enfin, un paiement de tous les droitsacquis des personnels désengagés etconsidérés membres du contingent aété effectué.

En somme, l’administration généraleconstitue un pilier fondamental surlequel repose une bonne partie desactions au profit du combattant aumême titre que le soutien de l’homme.

II. Le soutien de l'homme.

D'une manière générale, le soutien del'homme qui est un aspect important dela logistique s'articule autour del'alimentation, de la fourniture du maté-riel majeur de soutien et de la protec-tion individuelle.

De fait, l'alimentation comprend lesvivres administratifs ou les denréesnon périssables dont la livraison estfaite mensuellement par la DIRINT au

MICEGA

Intendant-commandant mamadou Diaraf GNING,Adjoint au chef du service des Intendances régionales àCompétence générale

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niveau du Poste de Commandementde la Force. Sont comprises aussi dansl'alimentation, les rations de combatindividuelles réchauffables (RCIR).Pour cela, d'importantes quantités derations ont été mises en place aux pre-mières heures de l'opération. Après lamise en place des vivres administratifs,les fonds devant servir à l'achat desdenrées d'ordinaire ou denrées péris-sables sont également mis en placesous forme de relevé d'achat direct(RAD). Ces fonds servent à acheterles légumes et les condiments sur lemarché local.

En outre, le matériel majeur de soutienqui est indispensable pour déclenchertoute opération a aussi été déployé eta contribué de manière remarquable aubon déroulement de la mission avecl’engagement d’une Section d’Exploita-tion de l’Intendance (S.E.I) au sein duGroupement Logistique. En effet, desdouches et toilettes de campagne, uneboulangerie mobile de campagne, unecuisine roulante, des tentes collectiveset individuelles et du matériel deconservation tel que des camions frigo-rifiques ont été engagés.

De surcroît, un matériel de protectionindividuelle composé de gilets pare-balles, de casques lourds et de chasu-bles a été doté à chaque combattantprésent sur le théâtre.

En définitive, la DIRINT participe aubon accomplissement de la missionconfiée au contingent sénégalaisdéployé en Gambie dans le cadre de laMICEGA notamment en matière desoutien administratif du personnelengagé et dans le volet logistique.Cette réussite est consécutive à desconcepts d'intervention clairementdéfinis par le Commandement notam-ment dans l'ordre du jour n°1 du géné-ral de corps d'Armée, Chef d'Etat-majorgénéral des Armées. Ces conceptstournent autour de l'anticipation àtravers une planification rigoureuse desactivités permettant au service d'êtreproactif mais aussi à travers l'adapta-tion par la modularité des équipe-ments.

ECOMIG

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MICEGA

Dans le cadre de l’opération “RESTAURER LA DEMO-CRATIE », la Radio mobile a été engagée pour satisfaire

les besoins en liaisons de la Mission de la CEDEAO enGambie (MICEGA). Son déploiement a été rapide et

rendu possible par la préparation opérationnelle et tech-nique permanente de l’unité et par la mise à disposition

de nouveaux moyens tactiques ainsi que d’équipementstechniques de dernière génération.

L’engagement a comporté trois (03)phases : tout d’abord la mise encondition opérationnelle et techniquedu 16 au 19 janvier 2017, ensuitel’approche avec l’implantation de PC àKAOLACK puis à KEUR AYIP et enfinle déploiement sur le territoire gambienle 23 janvier 2017.

La phase de mise en condition opéra-tionnelle et technique des moyens a

CONTRIBUTION DES TRANSMISSIONS A LA MICEGA

Lieutenant colonel Babacar DIAGNE, Chef de la Cellule J6 de laMICEGA

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ECOMIG

débuté le 16 janvier 2017. Il s’estagi durant cette phase de parfaire lesprocédures opérationnelles et de sefamiliariser avec les nouveaux équipe-ments radios dont la section a étédotée. Au total, dix (10) véhicules-stations disposant de capacitésradioélectriques, téléphoniques, infor-matiques et de guerre électronique ontété mis en œuvre.

Quant à la phase d’approche, elle adébuté le matin du 19 janvier. Alors queles troupes sont amassées le long desfrontières Nord et Sud de la Gambie, laRadio mobile, avec la moitié de seseffectifs, se déploie au PC avancé deKAOLACK pour relayer les ordres duPC toujours basé à l’état-major de laMarine vers les GTIA. Ces liaisons ontainsi été maintenues jusqu’au 21janvier avec les GTIA opérant depuis leterritoire gambien.

Ainsi, au fur et à mesure que lestroupes franchissaient la frontière etque les élongations grandissaient, il aété mis en place un centre de retrans-mission à KEUR AYIP pour assurer lapermanence des liaisons. Ce centredevint à partir du 22 janvier PC tactiquepour coordonner les opérations defranchissement, puis PC actif de laForce lors de la bascule du PC deDAKAR vers BAKAU, le 23 janvier2017.

À l’exception des moyens du centre deretransmission devenu PC actif àFARAFENNI, les moyens de la Radiomobile ont franchi la coupure Nord parBARRA pour se déployer, au soir du 23janvier, au FHQ de BAKU. Rapide-ment, ces moyens ont permis l’établis-sement de relations radioélectriques etde transmissions de données avec lescontingents dans toutes leurs compo-santes. Les services aux usagers ontaussi été améliorés avec la mise àdisposition d’un réseau téléphoniquefilaire, d’un accès internet haut débit,d’une messagerie sécurisée, et d’ungroupe fermé d’utilisateurs (GFU) àl’image du RPE, en collaboration avecles opérateurs téléphoniques locaux(Africell, Gamcel et Qcell).

A l’heure du bilan, force est de recon-naitre que le défi logistique de la mis-sion a bien été relevé par la Radiomobile qui a répondant aux attentes ducommandement par l’établissement di-ligent de liaisons pérennes et fiables.Cette mission a aussi été une occasionunique de tester les équipementsnouvellement acquis et d’entrainer lespersonnels.

« Les Transmissions : l’arme qui unitles armes »

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En exécution du planning d’ins-truction et d’entrainement pourl’année 2016, la batterie 155mm

TRF1/ALPHA et une (01) section de tirde la batterie 105mm HM2 du Bataillond’Artillerie ainsi qu’une (01) Section deMortiers Lourds (SML) de 120mm ontséjourné au Centre d’Entraînement na-tional de Mont-Roland (CEN-MR) puis

au Centre d’Entrainement

Séjour en campagne d’une batterie TRF1

tactique n° 2 (CET2), à Dodji, respecti-vement dans la période du 17 novem-bre au 03 décembre et du 03 au 08décembre 2016.

L’engagement de ces unités visait trois(03) objectifs essentiels :- Evaluer les opérations techniquesd’entretien périodique effectuées sur lematériel (BS 10 et le V 400) ;- Remettre en condition le personnel

des batteries restées pendant unelongue période sans campagne de tirs;-Procéder à l’application pratique desstagiaires CAT Artillerie et Mortier 120.Dans l’application du programme, laréduction des temps de réponse(temps entre le reçu et l’exécution de lamission) a été le déterminant fonda-mental qui a guidé l’instruction etl’entrainement des unités.

GUELEWAAR - N°11 44

Bataillon d’Artillerie

Lieutenant-colonel Abdoulaye TrAOré, Chef de corps duBataillon d’Artillerie

Vie des unités

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Grâce au séjour au CEN MR, l’instruc-tion individuelle et collective au seindes cellules a pu être affinée d’une partet d’autre part, la maitrise des méca-nismes et procédures inhérentes à lacoordination entre les cellules effective.En outre, le séjour a permis d’exécuterdes écoles de pièce et de batterie enprélude aux écoles à feu prévues àDodji. Pendant le séjour au CET2, lematériel a été testé aux fins de jaugerla fiabilité des opérations d’entretieneffectuées sur les TRF1 et de mettre àl’épreuve les portées des obusiers de155mm. Pour le personnel, il a étépossible d’évaluer les aptitudesacquises durant le séjour mais aussiles manquements en vue de prendreles mesures de correction dans ladeuxième moitié du planning prévuedans le 1er semestre de 2017.

Il convient de relever que la synthèsefinale s’est faite en présence du chefEmploi de l’EMAT, le colonel MagatteNDIAYE, le 7 décembre 2016.

L’entrainement au CET 7 et lacampagne de tir à Dodji ont permis deréduire les besoins en munitions pourla mise en place des tirs. Ainsi les tirsd’efficacité ont pu être exécutés pourles batteries et la SML dans des délaisraisonnables et avec une consomma-tion réduite en munitions.

En plus des écoles à feu, le détache-ment a mis à profit cet exercice poureffectuer des tirs aussi bien avecl'armement individuel (M16) qu’avecl’armement collectif (Mit 50, Mit 60 etRPG7) dont les résultats ont étéconcluants.

Globalement, les activités exécutéesconformément au plan d’entrainementont permis d’évaluer et de relever leniveau opérationnel des batteries etdes sections de mortiers lourds avecune meilleure maitrise technique desmécanismes et des Procédures Opéra-tionnelles Permanentes (POP) decommunication radiotéléphonique.Les insuffisances relevées serontprises en compte pour le prochainexercice en vue d’optimiser le rende-ment opérationnel du bataillon avantleur engagement.

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Vie des unités

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GUELEWAAR - N°11 46

Ce système d’armes de nationa-lité soviétique, apparu dans lesannées 1960, constitue une

redoutable arme sol-sol dont la portéevarie entre 5 et 45 km, en fonction dutype de munition.

En effet, après l’acquisition desobusiers 155 TRF1 en 2011, l’augmen-tation de la puissance de feu duBataillon d’Artillerie était devenue unenécessité absolue. C’est dans cetteoptique que le Commandement a portéson choix sur le LRM eu égard auxnombreux avantages qu’il offre entermes de feu et de mobilité.La batterie LRM est composée desmoyens suivants :• Six (06) lanceurs,• Trois (03) véhicules de commande-ment (véhicules CDU, transmissions etatelier mobile de réparation) ;• Trois (03) véhicules de chargement(obus et allègement) ;• Deux (02) véhicules ONCILLA

Dans le cadre de la montée en puissance desformations de l’Armée De Terre (ADT), le

Bataillon d’Artillerie, à l’instar des autres Unitésde Réserve Générale (URG), sera doté d’un

nouveau système d’armes Lance Roquettes Mul-tiples (LRM) 122 mm BM 21 GRAD (véhicule de

combat, modèle 21 grêle).

Capitaine Khassan BATHILY,Commandant la Batterie Lrm.

Le Bataillon d’Artillerie sedote d’une Batterie LRM

Bataillon d’ArtillerieVie des unités

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GUELEWAAR - N°11 47

(observation et reconnaissnce).

Soit un total de quinze (15) moyensroulants dont la consommation en car-burant (gasoil) varie de trente-cinq (35)et quarante cinq (45) litres au cent.

D’abord, les Equipes d’Observation(EO) sont dotés de véhicule ONCILLA.Ce moyen roulant dispose de matérielsd’acquisition de dernière génération,permettant de détecter, caractériser,identifier et localiser un objectif sur unedistance de vingt (20) km. Il fournit éga-lement, en temps réel, la positionexacte de l’équipe grâce à son systèmede géolocalistion très précis. En ce quiconcerne les moyens d’observation,des jumelles VECTOR incorporés sontcapables de donner les coordonnéespolaires (gisement, distance et site) del’objectif.

Ensuite, l’Equipe de Reconnaissanceet de Topographie (ERT) est également

équipée de véhicule ONCILLA trèsperformant, pouvant reconnaitre dansdes délais très courts la position de bat-terie. Ce moyen roulant tout terraindispose d’une grande capacité d’équi-pement de la position de tir, en explo-rant toute la zone dans le but de choisirles emplacements des autres équipesde la batterie. En outre, il facilite l’occu-pation de la position grâce à l’environ-nement numérique intégré.

Enfin, les moyens de l’Equipe dePréparation de Tir (EPT) s’articulentautour de six (06) lanceurs de quarante(40) tubes chacun. Ces dernierspeuvent traiter des objectifs sur uneportée de 5 à 45 km selon le type demunition.

Quant aux chefs de pièces, ils utilisentdes moyens électroniques (tablettes)avec le logiciel MAPPA, facilitant aussila réception des éléments de tir entoute discrétion.

La grande nouveauté qu’offre cesystème d’armes, c’est l’intégrationd’une station météorologique mobilequi permet de prendre en compte lesdonnées aérologiques ; cela impacterapositivement sur la précision et l’effica-cité du tir.

En définitive, cette batterie apporterade la plus-value opérationnelle entermes d’importance de la zone àtraiter. En plus de participer à laconquête des feux et de traiter lesobjectifs situés dans la profondeur dudispositif ennemi, elle sera détermi-nante quant à la saturation de la zoneà battre. Sa souplesse d’emploi, sapuissance de feu et sa mobilité toutterrain lui confèrent d’énormes possibi-lités sur le champ de bataille. Combi-née aux canons 155 TRF1, ils feront del’Artillerie le fleuron de l’ADT et surtoutresteront le dernier argument des rois« ultima ratio regum » comme lestipulaient Richelieu et Louis XIV.

Vie des unités

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Dans le cadre de la mise encondition opérationnelle desunités de l’Armée de Terre, la

32ème compagnie du 3ème Bataillon adéroulé un programme d’entraînementde trois (03) semaines avec des parte-naires autrichiens, l’« Austrian specialopérations forces jagdkommando.Cette activité avait pour but de renfor-cer les capacités de l’unité dans ledomaine du combat sous-bois etd’affermir les savoir-faire des hommesconcernant l’ISTC. Ce fut aussil’occasion de former des tireurs deprécision pour armer les différentescellules de la compagnie. Conduite res-pectivement au CET3 et au CET7, cetentraînement s’est déroulé dans lapériode du 28 novembre au 16décembre 2016 et comportait deuxphases.

D’abord, le séjour de deux (02)semaines à TOUBACOUTA étaitprincipalement axé sur le combat enjungle, complété par des fondamen-taux relatifs au combat en zoneurbaine. Au cours de ces modules,l’accent a été mis sur l’élaboration desordres du niveau de chef de section,les techniques de contrôle et de fouilleau niveau des check-points, lestechniques de secourisme au combat,

STAGE D’ENTRAINEMENT DE LA32°CIE DU BAT3 AVEC LES FORCESSPECIALES AUTRICHIENNES

Adjt Chef El mouhamadou NIArE CDS à la 32ème compagnie

les techniques de sécurisation (de jouret de nuit) d’une base et la formationdes tireurs d’élite.

La deuxième phase qui s’est ensuitedéroulée au CET7, particulièrement auCEN Mont-Rolland portait essentielle-ment sur l’instruction au tir de combat(ISTC). Ainsi, pendant une semaine,les « LEGIONNAIRES » ont procédé àdes exercices de tirs réels aux M16,M60 et MIT50. Ensuite, une instructionsur le réglage et l’emploi des armes de

précision, notamment le SAKO et DRA-GONOV, ont marqué les temps forts dece séjour à Thiès.

En somme, ces trois (03) semainesd’entrainement ont augmenté le capitald’expériences de l’Unité. En outre,cette activité a permis de tisser desliens étroits entre les différents partici-pants et renforcé la coopération entreles armées sénégalaises etautrichiennes.

Vie des unités

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3 ème Bataillon d’Infanterie

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Le stage avait pour but d’améliorer lesaptitudes opérationnelles au combatsous-bois et de renforcer la cohésionau sein de l’unité. Il a porté essentielle-ment sur le module de combat en forêtdans ses différentes composantes etégalement sur l’entrainement physiquegénéralisé.

Pour un bon déroulement de cetteactivité d’entrainement, une réunion decoordination a été tenue avec les onze(11) instructeurs autrichiens parmi les-quels se trouvait un officier supérieur.Cette rencontre a permis d’identifier lanécessité de délocaliser le module detir avec armes collectives au CET7.Elle a surtout contribué à résoudre lesdifficultés linguistiques et de véhiculerle contenu des cours.En ce qui concerne le stage, il aconsisté en une formation sur lestechniques et procédures opération-

STAGE D’ENTRAINEMENT DE LA32°CIE DU BAT3 AVEC LES FORCESSPECIALES AUTRICHIENNES

Enseignements à tirer du séjourdu DIO autrichien au CET3

CapitaineCheikh mbacké NIANGCommandant le CET 3

nelles, les patrouilles motorisées et àpied, le transport de blessés, la gestiondes prisonniers de guerre, lestechniques d’intervention opération-nelles rapprochées, la défense d’unpoint sensible, l’embuscade et laréaction à l’embuscade.

Avant la campagne de tirs au CET7,les deux sections ont suivi des coursde renforcement sur l’emploi desarmes collectives et individuelles ausein de la section de combat.

Enfin, l’entrainement physique etmilitaire, en plus de renforcer lesaptitudes physiques des légionnaires,a été un outil très important de renfor-cer la cohésion des stagiaires.

En définitive, le stage a été trèsbénéfique pour la 32ème Compagnie. Eneffet, tous les acteurs ont tiré profit decet entrainement riche dans lamesure où ils ont appris les uns desautres. Les instructeurs autrichiens,très satisfaits d’avoir partagé leur expé-rience avec des militaires sénégalaistrès engagés, ont été unanimes sur leprofessionnalisme avéré desstagiaires. Le DIO autrichien se dit prêtà renouveler une telle expérience avecles unités de l’Armée de terre.

Dans le cadre de la mise en condi-tion opérationnelle des unités terri-

toriales de l’Armée de Terre, deux(02) sections de la 32ème compagniedu 3ème Bataillon d’Infanterie ont sé-

journé au Centre d’EntrainementTactique n°3 (CET3) avec un Déta-

chement d’Instructeur Opérationnel(DIO) des Forces armées autri-

chiennes, dans la période du 28novembre 2016 au 11 décembre

2016.

Centre d’entrainement Tactique n°3 Vie des unités

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49ARMÉE - NATION - N°49 - Avril 2016

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L’engagement en milieu désertiquerequiert un entraînement spécifique. Eneffet, le désert est un milieu particulière-ment contraignant parce que d’accès etde mobilité difficiles. Ainsi, l’accent de cestage a été mis sur les sept (07) modulessuivants : la patrouille (à pied et envéhicule), la topographie, le contre-IED,

Deux sections du 2ème Bataillon d’Infanterie ont bénéficié d’une for-mation en milieu semi-désertique et frontalier du 15 septembre au

08 octobre 2016. La formation s’est déroulée, au Centre d’Entraîne-ment Tactique N°2 de Dodji et a été dispensée par un

Détachement d’Instruction Opérationnel espagnol.L’objectif était d’une part de consolider les acquis de la troupe par

un entraînement intensif et d’autre part de réactualiser lestechniques et procédures en constante évolution.

Lieutenant Ibrahima KANE, chef de section à la 3ème CFV du 2ème Bataillon d’Infanterie

COMBAT EN MILIEU SEMI-DESERTIQUE ET FRONTALIER

ENTRAINEMENT DU 2ème BATAILLOND’INFANTERIE AVEC DIO ESPAGNOL

l’Instruction Sur le Tir de Combat (ISTC),le point de contrôle (check-point), laprotection des installations et lesecourisme au combat.

MODULE 1 : LA PATROUILLE A PIED ET

EN VEHICULE

Les longues distances à parcourir alliéesaux rigueurs climatiques obligent trèssouvent les patrouilles à stationner pour

se ravitailler, se reposer ou pour desbesoins tactiques. Ce module a enseignéles procédures d’installation d’une basede patrouille motorisée ou à pied dans ledésert ou "Base Désert". Les techniquesd’établissement d’un point de contact,d’un point de regroupement et d’un pointde rendez-vous ont également étéabordées dans ce module.

Les patrouilles de longue portée (LongRange Patrol) exécutées ont permis de

Vie des unités

GUELEWAAR - N°11 50

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mettre en pratique les différentes forma-tions en véhicule, la réaction aux embus-cades latérales ou frontales ainsi que lestechniques de récupération d’unvéhicule.

MODULE 2 : LA TOPOGRAPHIE

Dans ce module, les cadres ont eu à sefamiliariser avec la navigation sur ordina-teur. Des programmes comme OZIEXPLORER ou GLOBAL MAPPER ontpermis de concevoir des itinérairesd’infiltration, des circuits de marche ou decourse d’orientation. Durant les phasesde planification des missions, cesprogrammes ont montré toute leur utilitéen offrant la possibilité d’obtenir les plusrécentes mises à jour des images satelli-taires de la zone d’action. Les applica-tions TWONAV et ORUXMAP installéessur les téléphones "Androϊd" ont permisà chaque utilisateur de disposer d’unGPS avec la carte du Sénégal offrantainsi l’opportunité de naviguer plusfacilement et indépendamment.

MODULE 3 : LE CONTRE-IED

Pour préparer les stagiaires à faire faceà la menace IED (Improvised ExplosiveDevice ou Engin Explosif Improvisé), cemodule a été axé d’abord sur la connais-sance des IED (terminologie, catégories,éléments constitutifs, caractéristiques,etc.). Dans un second temps, desmesures spécifiques de sauvegarderelatives à la menace IED ont étéabordées. Il s’agit notamment du« 5/25 » et de la « reconnaissanceen V ».

Le 5/25 est une procédure de sauve-garde applicable dès la moindre halte(courte ou longue) en véhicule ou à pied.La procédure vise à permettre de décelerdes indices de présence d’IED auxalentours immédiats des véhicules ou dela troupe en stationnement. Quant à lareconnaissance en V, elle permet dereconnaitre les points particuliers sur unitinéraire. Prenant la forme d’un trianglebase en avant, la pointe du V s’occupetout particulièrement de l’itinéraire et deses abords immédiats. Les deux ailes duV vérifient les bas-côtés au plus large.

Enfin, la partie théorique s’est achevéepar la réaction face à un IED avec latechnique des « 5C » : Confirm, Call,Clear, Cordon and Control (Confirmer,Communiquer, Couvrir, Cordon desécurité et Contrôler).

En pratique, deux circuits (l’un pédestreet l’autre en véhicule) parsemés d’IEDont été proposés aux différentespatrouilles afin d’exercer les stagiaires àla détection, à l’application des conduitesà tenir face à la menace IED et au res-pect impératif des techniques et procé-dures.

MODULE 4 :L’INSTRUCTION SUR LE TIR DE

COMBAT (ISTC)

L’objectif de ce module était de traduireen reflexes les règles de sécurité, lespostures et la maîtrise de l’armementquelles que soient les conditions d’utilisa-tion. Ainsi, un rappel sur les positions detir et sur les mesures de sécurité lors dela manipulation et du tir a permis de véri-fier et consolider les acquis. Lesstagiaires ont expérimenté les séancesde tir en étant sous tension ou en état destress assez élevé. Les divers ateliers detir en mouvement sont venus enrichir cemodule.

MODULE 5 :LE POINT DE CONTROLE

(CHECK-POINT)

Il s’agissait ici d’arriver à mettre en place,dans les plus brefs délais, un check-pointimprovisé à un ou deux sens avec desmoyens de fortune. Les méthodes de fil-trage et d’enregistrement des passagers,la palpation, la fouille de personnels et de

véhicules, la graduation de la force et ladéfense d’un point de contrôle en casd’attaque ont été les principaux aspectsétudiés.

MODULE 6 : LA PROTECTION DES

INSTALLATIONS

Les récentes attaques terroristes d’instal-lations militaires dans la sous-régionpoussent à s’interroger sur la fiabilité dela défense des cantonnements àl’épreuve des attentats kamikazes. Cemodule était de ce fait opportun dans lamesure où il a suggéré un large éventaild’options pour assurer efficacement laprotection des installations. Des cours de combat au corps à corpsont aussi été dispensés afin de donnerdes techniques d’auto-défense aux sen-tinelles et militaires isolés.

MODULE 7 :SECOURISME

Une prise en charge précoce et adéquatedes blessés en opération peut sauver lavie des soldats. Ainsi dans ce module, ils’agissait d’apprendre à réagir prompte-ment et de façon efficiente pour secourirun combattant blessé par balle aux mem-bres ou au thorax. Avec l’évolution constante de la méde-cine de guerre, les dernières mises à jourdes techniques de relève et d’extractionde blessés ont été abordées. De même,les stagiaires ont pratiqué la pose du gar-rot tourniquet et la technique de prise encharge d’une victime inconsciente.

Vie des unités

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2 ème Bataillon d’Infanterie

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Le 15 janvier 2017, la 5ème PEIM a finisa formation démarrée trois moisplutôt. Après cinq ans, la précédente adéjà vécu. En effet, cette période a suffipour porter le niveau d’attrition au seuiljustifiant amplement le besoin de leverune nouvelle cuvée de moniteurs etd’instructeurs des troupes aéroportées(TAP). Après une sélection médicalerigoureuse et des tests d’aptitudephysique sévères, une quarantaine destagiaires a été ciblée pour subir laformation.Entamée le 05 octobre 2016, la forma-tion s’est déroulée en deux phases: La première à vocation opérationnelle,d’une durée d’un mois, a consisté à« capaciter » les stagiaires à tenir desfonctions d’aide au sein des unitésdans la préparation aux opérations

Capitainemoussa KAmBAYE, Chef du Centre d’Instruction TAP

La 5ème Promotion d’ElèvesInstructeurs et Moniteurs(5èmePEIM) est née.

aéroportées. Ainsi sont-ils consacréschef de groupe TAP ou chef de sectionTAP selon qu’ils soient sous-officierssubalternes ou sous-officierssupérieurs et officiers, respectivement.Durant cette phase, ils sont mis àl’épreuve en exécutant six sauts enouverture automatique dont un de nuità la zone de mise à terre de Kaniack etun saut de mer à la baie de Hann.Cette dernière activité met en évidencela vocation interarmées des opérationsaéroportées. En effet, en sus desmoyens habituels de l’Armée de Terreet de l’Air, elle est conditionnée par l’im-plication de la Marine nationale qui as-sure le balisage de la zone de saut etla sécurité sur le plan d’eau. La seconde, quant à elle, consacre à laspécialisation TAP des participants.

Elle leur a procuré particulièrement desaptitudes pédagogiques et de chu-teurs. Pour les besoins de l’instruction,les cadres officiers et sous-officiers ontété formés pour mener des séancesd’instruction au sol. Le séjour desécoles (ENOA et EAI) en décembre aété mis à profit pour tester leur aisancepédagogique. Quant à la chute, elles’est faite de façon progressive. Elle anécessité plusieurs séances d’éduca-tifs à la maquette, puis à la piscine deBel Air avant de monter dans l’avion.Pour cette dernière étape, le Fokker etle « Go » du chef largueur continuerontlongtemps à hanter le sommeil des sta-giaires. La première sortie en chutelibre, sans être arrimé à l’avion, est uneépreuve très délicate à franchir pourobtenir la qualification de moniteur pourles sous-officiers ou d’instructeur pourles officiers.L’originalité de la 5ème PEIM aura étéd’avoir intégré des militaires du rang(des caporaux et des soldats). Pour lapremière fois, cette catégorie se verradélivrer le diplôme de chuteur. Origi-naires des forces spéciales, ceschuteurs pourront armer efficacementdes détachements opérationnels decirconstance (ODA).La 5ème PEIM a vécu. Elle a été couron-née de succès. Elle aura permis àl’Armée de terre de disposer d’une qua-rantaine de moniteurs, d’instructeurs etde chuteurs et de revitaliser le vivierdont le potentiel était largement en-tamé du fait des accidents de saut etdu vieillissement du personnel.

Vie des unités

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Bataillon de Parachutistes

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Sur une période discontinue allant du 16 novembre 2015 au 02 décembre 2016, le 2ème Bataillond’Infanterie a eu à participer à 5 stages avec différents Détachements d’Instruction Opérationnels(D.I.O) espagnols. Ces stages étaient centrés sur deux thèmes majeurs : la participation des unitésconventionnelles aux opérations antiterroristes et au combat en milieu semi-désertique et frontalier.Le contenu des modules était particulièrement approprié pour le 2ème Bataillon d’Infanterie, formationterritoriale disposant d’unités aux frontières Nord du pays.

Vie des unités

GUELEWAAR - N°11 53

2 ème Bataillon d’Infanterie

ENSEIGNEMENTS TIRES DES ENTRAINEMENTS AVEC LES D.I.O. ESPAGNOLS

FORMATION A LA PARTICIPATIONAUX OPERATIONS ANTITERRORISTES

Concernant la participation desunités conventionnelles à lalutte contre le terrorisme, il

s’agissait pour les stagiaires d’appren-dre à manœuvrer de manière conjointeavec les unités spécialisées (ForcesSpéciales, GIGN, Unités Spéciales depolice) dans une opération antiterro-riste en zone urbaine. En effet, l’apportdes unités conventionnelles dans cedomaine consiste à appuyer ou soute-nir les unités spécialisées par desactions destinées à faciliter leur enga-gement.

Cette action au profit de ces unitésspécialisées se traduit généralementpar le bouclage (cordon intérieur etcordon extérieur) de la zone d’action.L’établissement du bouclage a pour butde prévenir tout renforcement et retraitde l’ennemi dans la zone d’action(cordon extérieur) et d’isoler l’objectifpour permettre aux unités spécialiséesd’y accéder avec plus de sécurité(cordon intérieur).

Les stagiaires du BAT2 ont aussi apprisà faire du "breaching" ou "bréchage",qui consiste à créer des brèches pourpermettre à l’équipe d’assaut d’entrerdans l’objectif. Cet exercice nécessitedes connaissances sur les matériauxde construction et aussi sur les

explosifs à utiliser.

Ils ont aussi eu à pratiquer l’Exploita-tion Tactique d’un Site (Tactical SiteExploitation ou TSE). Après la maîtrisede la menace, il s’agit de participer à lacollecte du renseignement sur placetout en maintenant le dispositif desécurité. La collecte méthodique desdonnées, qui est une affaire de spécia-listes, permet de disposer de preuvesou de planifier de futures opérations.

D’une manière générale les principesdu combat d’infanterie classiquerestent applicables quel que soit le mi-lieu. Cependant, le dialogue interarmesest à privilégier car permettant de

Lieutenant Ibrahima KANE, chef de section à la 3ème CFV du 2ème Bataillon d’Infanterie

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Vie des unités

GUELEWAAR - N°11 54

mieux asseoir les mesures de coordi-nation.

Aussi, afin d’atteindre la cohérencetactique et la fluidité qu’exige uneopération de type antiterroriste, desexercices conjoints entre les forcesconventionnelles et les unités spécia-lisées pourraient être organisés.

COMBAT EN MILIEU DESERTIQUE ET FRONTALIER

L’engagement en zone désertiquerequiert un entraînement spécifiquepour la troupe mais aussi certainesaptitudes pour le matériel. Il nécessitede l’endurance, de la rusticité et uneadaptation à un milieu le plus souventinhospitalier.

Le bataillon a pu s’appuyer sur l’expé-rience de certains personnels précé-demment déployés en Opérationsextérieures sur des terrains déser-tiques.

Le DIO espagnol a apporté auxstagiaires divers savoir-faire égalementfruit d’une longue expérience (Irak,Afghanistan).

C’est ainsi que les conducteurs ontappris à configurer le dispositif d’éclai-rage des véhicules de nuit pour limiterla visibilité (et par conséquent la vulné-rabilité) du détachement dans ledésert.

En somme, les différentes formationsavec les DIO espagnols ont apportéune plus-value considérable au BAT2.Ces stages ont permis aux participantsde s’enrichir de nouveaux savoir-fairetactiques et techniques. Ces compé-tences seront élargies à l’ensembledes unités à travers l’insertion de cesmodules spécifiques dans leprogramme annuel d’instruction etd’entrainement du bataillon.

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Vie des unités

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LA S.A.S SENEGAL VOIT LE JOURUne opération aéroportée combinant un saut de nuit sur la

zone de saut de Darou Alpha, une infiltration à pied, unemission de surveillance suivie de la destruction d’objectif,

loin d’être un synopsis d’un film des Navy Seals résumel’exercice de synthèse de la Section d’Actions Spéciales

(S.A.S) formée par un détachement du commandement desopérations spéciales de la France (C.O.S.).

Une opération aéroportée combinant unsaut de nuit sur la zone de saut de DarouAlpha, une infiltration à pied, une missionde surveillance suivie de la destructiond’un objectif, loin d’être le synopsis d’unfilm des NAVY SEALS résume l’exercicede synthèse de la Section d’Actions Spé-ciales (SAS) formée par un détachementdu commandement des opérations spé-ciales françaises (COS).

Ce scénario est le résultat d’une séried’acquisitions de connaissances avec lesdétachements d’instruction opération-nelle (DIO) des Eléments Français auSénégal (EFS) dans les domaines ducombat en zone urbaine, en techniquescommandos, en sauvetage au combat,au tir de combat et dans la mise enœuvre des explosifs. Ces fondamentauxont permis de dégrossir la section avantl’arrivée de l’équipe d’experts du COSchargée, quant à elle, de la spécialisa-tion.

Composée de commandos parachutistesdu 3° Régiment parachutistes d’Infanteriede marine (RPIMa), elle a débarqué auSénégal en octobre 2016, pour huit (08)intenses semaines à Thiès durant les-quelles la formation sur la cartographie,les transmissions de données via satel-lite, les thèmes tactiques axés sur lecombat insurrectionnel, la recherche de

renseignement et des séances en aéro-cordage ont rythmé le quotidien de cettesection.

L’exercice de synthèse consistait, aprèsune infiltration par air et à pieds, d’abordà une action de surveillance (jour et nuit)pour élaborer un dossier d’objectif avantde l’envoyer au centre d’opérations via

satellite à une équipe des Forces spé-ciales chargée de la destruction. Mais, laprédiction du général prussien VonMoltke reste d’actualité : « le plan est lapremière victime de la guerre ». C’estainsi que le scénario a évolué sur un casnon prévisible : l’échappée du chef djiha-diste. Ensuite la deuxième phase quiconsistait en un bouclage et assaut surl’objectif s’est soldé par un carnage demasse ou « mass casualties », sa déno-mination anglaise, provoqué par un kami-kaze « suicide bomber » qui a actionnésa ceinture explosive au contact del’équipe de destruction. C’est ainsi queles savoir-faire des secouristes (MEDICen anglais) ont également été mises àl’épreuve. Au bilan, l’équipe MEDIC aréussi à maintenir en vie dix-sept (17)blessés avant de procéder à leur évacua-tion sanitaire par hélicoptère.

Un aérocordage a permis de terminer cescénario par l’insertion d’un groupe d’as-saut chargé d’intercepter des djihadistesqui cherchaient à s’échapper de la zone.Cette nouvelle capacité permet deconforter les liens du Bataillon de Para-chutistes avec l’Armée de l’Air.

Il convient de rappeler que l’objectif decette synthèse visait à évaluer les apti-tudes de la SAS à soutenir les unités dé-diées à la lutte anti-terroriste et àexécuter des actions connexes.

Une cérémonie de clôture présidée par leChef d’Etat-major de la Marine nationaleet l’ambassadeur de la France au Séné-gal a été organisée au camp Thiaroye. L’accueil des autorités a été haut en cou-leur par les fumigènes tirés pendantl’exercice de démonstration destiné à leurdonner un aperçu du panel des savoir-faire acquis durant ces six longs mois deformation.

En définitive, un pot a été offert au cerclemess mixte durant lequel des conseilsont été donnés à la section et des remer-ciements adressés aux instructeurs. Lesautorités sénégalaises et françaises ontmagnifié cette forme de coopérationpragmatique.

« JAMBAR LEGUI-LEGUI »« LA KANACK FONCE »

Capitaine Cheikh SOWde la 3ème Compagnie parachutiste

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GUELEWAAR - N°11 56

Le 1er décembre 2016, cent cinquante(150) sapeurs pompiers dont 04 per-sonnels féminins foulaient le sol du Ba-taillon de Commandos pour y subirpendant 45 jours le stage du certificatinterarmées sous la supervision del’Etat-major de l’Armée de Terre.

D’une part l’objectif du commande-ment de la BNSP en organisant cestage était de combler le gap en sous-officiers non titulaires de ce diplôme.D’autre part, il s’agissait pour le BatCodos selon les directives reçus del’EMAT ; de renforcer et d’approfondirles connaissances militaires desstagiaires qui du fait de la spécificité deleur métier sont très souvent loin del’application de certains savoir-faireparticuliers.

Le Bat Codos n’étant pas à sapremière expérience dans la formationet l’encadrement des autres forces dedéfense (une promotion d’auxiliaires depolice avait été formé en 2011 par lebataillon), les formateurs n’ont euaucun mal à bien mener leur mission.Ainsi, ce stage peut se résumer en trois

Les sapeurs pompiers au Batcodos pour le CIA

grands axes essentiels qui ont été :l’instruction au combat et au tir, l’acqui-sition de connaissances militairesgénérales et enfin la pratique régulièredu sport.

De prime abord, il faut souligner quel’instruction au combat et au tir a étésans nul doute la partie la plus exal-tante du stage dans la mesure où lamajorité des stagiaires est resté long-temps sans contact avec ces matièresfondamentales pour tout militaire. Maisleur soif d’apprendre et de donner lemeilleur d’eux-mêmes ont fait qu’ils ontvite comblé leurs lacunes en ce quiconcerne ces savoir-faire. Ainsi grâceau drill en IST-Armement, ils ont dansleur majorité, dès la première séancede tir, eu d’assez bons résultats qui, parla suite, ont été améliorés. Pour ce quiconcerne le combat, les débuts furentlaborieux dans la restitution des cadresd’ordre du chef de groupe. Mais grâceà la pédagogie et au dévouement dupersonnel d’encadrement du BatCodos rompu à la tâche ; les sapeurssont arrivés par la suite à atteindre leniveau de qualification attendu.

Ensuite, venait l’enseignement desconnaissances militaires généralestouchant toutes les matières allant dela topographie, à la correspondancemilitaire en passant par le règlement duservice des armées pour ne citer quecelles là. En effet, ces trois matièresont suscité beaucoup d’intérêt de lapart des stagiaires. Et il est évidentqu’au sortir de ce stage, ils applique-ront ces savoir-faire au sein de leur

unité et exerceront leur commande-ment avec plus d’aisance tout en fai-sant preuve de plus d’humilité enversleurs supérieurs comme cela leur a étéinculqué durant le stage par les cadresde contact du Bataillon de Comman-dos.

Enfin, le sport activité majeure de la viedu militaire et du commando a occupéune place de choix pendant le stage dufait de sa pratique régulière avec descontrats d’objectifs. Plusieurs séancesde course à pied et de natation ontponctué le stage. Mais c’est sans nuldoute le parcours du combattant qui aété le plus éprouvant mais aussi le plusexaltant pour ces sapeurs-pompiersqui, dans leur majorité, étaient restéslongtemps sans taquiner la table irlan-daise. Et il est évident que l’ensemblede ces activités physiques dérouléespendant le stage aura amélioré signifi-cativement le niveau sportif des sta-giaires.

Au final, les objectifs fixés par l’EMATqui a mis tous les moyens nécessairesà notre disposition ont été atteints. Carce stage a été très enrichissant pourles sapeurs-pompiers qui ont faitpreuve de discipline et d’abnégationpour tirer profit au maximum desconnaissances délivrées durant cettepériode de 45 jours. Et l’on peut affir-mer avec certitude qu’ils seront mar-qués à vie par ce CIA, d’une part parles savoir-faire acquis et d’autre partpar le leadership des cadres de contactdu Bataillon de commandos.

CapitaineFrançois P.HOUNVENOU DIrSTAGE

Certificat interarmes

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GUELEWAAR - N°11 57

LE RENSEIGNEMENT :STRATEGIE CONTRE LES NOUVELLES MENACES

Lieutenantmichaël B. T. FAYEChef du Peloton d’Eclairage et d’Investigation (PEI)du Bataillon de Blindés

Bataillon de Blindés

L’importance de l’outil renseigne-ment dans le processus deprise de décision du comman-

dement n’est plus à démontrer.Depuis la fin de la guerre froide, dufait de l’avènement du terrorismeinternational sous toutes ses formeset de l’intelligence économique, lesservices de renseignement et de

sécurité des puissances de cemonde ont dû s’adapter à la nouvellesituation internationale et s’organiseren conséquence. Ils ont néanmoinsconservé leurs rôles respectifs,hérités de la période fondatrice qu’aété la Seconde Guerre mondiale.Depuis, les actions entreprises onttoujours obéi à la mission nationale

fixée par l’autorité politique.

Cet article fournit une approche expli-cative du terme renseignement avantde mettre en lumière l’impact fonda-mental du renseignement militairerapporté aux opérations.

« Tout renseignement n’est pas

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GUELEWAAR - N°11 58

secret ». Un renseignement est unesynthèse d’informations estimée poursa valeur et sa pertinence et délivréeà un gouvernement ou une institutionpour guider des prises de décisionset des actions. Dans un sens pluslarge, le renseignement est l’ensem-ble des activités consacrées autraitement des informations (orienta-tion, recherche, analyse, diffusion).Pour les non-spécialistes, ces activi-tés sont souvent désignées sous leterme usuel d’« espionnage », en lesdéfinissant de manières déprécia-tives, imaginaires ou réductrices sousle seul angle de la collecte clandes-tine d’informations secrètes ouprivées. Pour les spécialistes,l’espionnage définit néanmoins lesactions de renseignement sur l’adver-saire confiées à des structuresspécialisées.

C’est ainsi que contrairement à uneidée reçue, la Central IntelligenceAgency (CIA) n’a pas été créée en1947 pour contrer l’URSS et sesservices secrets, mais pour éviter unnouveau Pearl Harbor ; symbole d’unéchec de l’appareil renseignementdes Etats-Unis d’Amérique. Toutefoisla guerre froide a rapidement façonnécette agence qui se voit notammentchargée d’opérations clandestines àl’étranger.

Depuis son accession à la souverai-neté internationale, notre pays n’acessé d’entretenir des relationsétroites avec les grandes puissancesdans le but de bénéficier de leurexpérience et d’exporter desméthodes d’acquisition de renseigne-ments, gage d’une bonne préparationde l’espace des opérations. Réguliè-rement, nos officiers au même titreque ceux des pays de la sous régionsont désignés pour participer auxateliers qui se tiennent au Centre deFormation Inter Armes au Rensei-gnement (CFIAR) de Strasbourg enFrance.

Les enseignements qui y sontdispensés permettent aux officiersélèves une possibilité de partaged’expérience et de discussion sur lesméthodes employés dans leurs paysrespectifs et les cours sont complétéspar des exercices thématiques. En cequi concerne le « Junior IntelligenceCourse » (JIC), l’enseignement portesouvent sur l’organisation de la Direc-tion du renseignement Militaire enFrance (DRM), les connaissancessur le fonctionnement de l’outil engénéral : l’établissement du plan derenseignement et de recherche(PRR), l’organisation du pland’emploi des moyens d’acquisitions(PEMA), des études sur les rensei-

gnements d’intérêt terre et d’intérêtair (RIT, RIA), l’analyse d’unemouvance et d’un acteur et présenteenfin des exercices pratiques sur lapréparation renseignement del’espace des opérations ( PREO).

Face aux nouvelles menaces, lacapacité d’anticipation, indispensablepour être efficace, est garantie par lacollecte d’informations par tous lesmoyens (espionnage, contre-espionnage, interceptions de com-munication, cryptanalyse, coopéra-tion avec d’autres institutions,évaluation des sources publiques etcréation de bases de données).Cependant s’il arrive que certainsmoyens se heurtent aux libertésindividuelles et institutions de droitshumains, la recherche de l’intérêtnational à travers des outils légauxmis en place pourrait être privilégiée.

C’est ainsi qu’une chaîne renseigne-ment a été créée au niveau de l’Etat-major général des Armées dans lebut de coordonner les actions et lesopérations entreprises. Tout chef mi-litaire a le souci constant de prendreen compte les principes de la guerreque sont la concentration des efforts,l’économie des moyens et la libertéd’action dans la conception de toutemanœuvre pour la réussite de la mis-sion. Ces principes sont garantis,entre autres, par la collecte d’infor-

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GUELEWAAR - N°11 59

mations sur le terrain, l’ennemi, la po-pulation etc.

Avant les opérations, le renseigne-ment militaire concentre son effort surle recueil, l’analyse et la diffusiond’informations sur l’activité adverse,ses moyens, ses méthodes, le terrainet tout domaine pouvant présenter unintérêt militaire. Ces activités derenseignement sont conduites à tousles niveaux, tactiques, opératifs etstratégiques, en temps de paixcomme dans un conflit et sontconfiées à des unités chargéesd’assurer la marche des colonnes, deles prévenir de tout danger immédiat,d’assurer la liaison entre leséléments, de déterminer les positionsexactes et le volume de l’ennemiainsi que les itinéraires jugés les plusfavorables. Notre pays est en phasede création d’un Escadron d’Eclai-rage et d’investigation (EEI) quipourra mener ces missions derenseignement au profit d’uneBrigade Interarmes (BIA). C’est dansce contexte que le Peloton d’Eclai-rage et d’Investigation (PEI) a vu lejour au Bataillon de Blindés.

Le PEI est généralement employé ausein de l’EEI. Pendant les opérations,le PEI peut se voir confier, nonseulement des missions à dominanterenseignement de cavalerie blindée,mais également des missions d’aide

à l’engagement, à dominanteoffensive, défensive, sécurisation/assistance et des procédés particu-liers tels que la relève et le recueil. Laconnaissance générale de la zoned’action, l’entretien de contacts avecla population sont des apports ma-jeurs obtenus lors des missionsd’action de présence (nomadisation)dans des localités plus ou moinsexplorées.

Aussi arrive t-il que le PEI soit confiéà un Groupement ou Sous Groupe-ment Tactique Interarmes(GTIA/SGTIA) du fait de sa sou-plesse et de sa légèreté. Avec desformations adéquates et des stagesà terme, le PEI pourra effectuer desmissions de reconnaissance spécia-lisée dont le but est de satisfaire desbesoins en renseignement précispour des interventions les plus chirur-gicales possibles. Des techniques dephotographie et d’imagerie peuventêtre mises en œuvre pour compléterl’observation visuelle. Les principesd’action du PEI se retrouvent dansl’effet de surprise que lui procure sadiscrétion ; la recherche et la trans-mission du renseignement aux-quelles tout le personnel du pelotons’emploie ; la capacité de réactionfondée sur une étude et une bonne

préparation de la mission ; et le souciobsessionnel de la sûreté immédiate.Au travers des renseignements qu’ilreçoit du PEI, l’EEI agit pour préveniret anticiper en décelant au plus tôtl’intention adverse. Par son action, ilprépare l’engagement et le désenga-gement de la force amie et il identifieles intérêts de la population contri-buant ainsi à légitimer l’action amietout en décrédibilisant celle del’adversaire.

En définitive, il apparait clair que lerenseignement est d’une importancecapitale pour la réussite de la missionmilitaire. Il se place ainsi au centre del’échiquier non seulement tactique,opératif ou stratégique mais aussipolitico-militaire. De ce fait, toutes lesdécisions militaires sont prises à lasuite d’analyses et de synthèses desdonnées provenant du renseigne-ment d’origine humaine (ROHUM),du renseignement d’origine électro-magnétique (ROEM), du renseigne-ment d’origine imagerie (ROIM) et durenseignement d’origine sourceouverte (ROSO). Toutefois, lesméthodes utilisées dans la collected’informations devront évoluer afin depouvoir faire face aux nouvellesmenaces et au nouveau terrorismeinternational.

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DOSSIER

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GUELEWAAR - N°11 62

Un an après avoir perçu denouveaux Engins blindésRoues Canon (EBRC) de

105mm, le bataillon de blindés a parti-cipé à l’opération « restaurer la démo-cratie », en République de Gambie. La

SIMULATEUR POUR EQUIPAGE EBRC 105 MM

Lieutenant-colonel mademba A. FALLChef de corps du Bataillon de Blindés

prise en compte relativement rapide deces moyens, malgré un bon technolo-gique considérable, par rapport auxAML, a pu se faire notamment grâce àl’utilisation de simulateurs.

Il convient d’emblée de noter qu’unsimulateur ne peux remplacer uneséance sur le terrain, car ne pouvantreproduire l’appréhension du jeunetireur conscient d’avoir une capacité dedestruction considérable entre lesmains. En fait, cet outil de substitutiondonne aux équipages les compétencestechniques nécessaires, sans le coûtd’exploitation, ni l’usure du potentieldes EBRC.

La prise en compte des nouveauxengins a certes débuté par une présen-

Bataillon de Blindés

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GUELEWAAR - N°11 63

tation physique, mais leur maîtrise n’apu se faire que par une utilisation inten-sive des simulateurs. Ces derniers, aunombre de trois (03) pour le Bataillonde Blindés, sont une réplique parfaitedes postes et commandes du chefd’engin et du tireur. Ils ont non seule-ment permis aux opérateurs de maitri-ser les différentes fonctions, mais aussid’expérimenter puis de valider de nou-veaux cadres d’ordres. C’est ainsi quetrois (03) mois après la perception desEBRC, les cavaliers du Bataillon ont pueffectuer une campagne de tir à Dodji,du niveau de l’équipage à celui dupeloton.

Au-delà de la formation initiale et tech-nique, les simulateurs sont égalementutilisés pour valider les capacités opé-rationnelles des cavaliers. En effet, dif-férents scenarios permettentd’immerger les équipages en situationde combat. Le processus de l’acquisi-tion au traitement des cibles permetaux chefs d’engins de choisir des ob-jectifs, en fonction de leur nature et deleur dangerosité, ainsi que les muni-tions appropriées. Le Bataillon a doncpu mettre en place des évaluationspériodiques, dans le but de s’assurerdu maintien des capacités techniqueset opérationnelles du personnel.

En définitive, sans les simulateurs lamise à niveau de la ressourcehumaine, au niveau technique desEBRC de 105, aurait sans aucun douteété plus longue, dans la mesure oùl’apprentissage aurait dû se faire à borddes engins, avec les couts logistiques

induits. Il est dès lors permis d’affirmerque sans remplacer l’entrainement surle terrain, les simulateurs sont un atoutconsidérable pour la qualification et lemaintien des capacités techniques etopérationnelles des cavaliers.

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GUELEWAAR - N°11 64

Le cœur de la formation d’un cheftactique est la mise en situationde commandement : analyser

l’ordre reçu, décider d’une manœuvre,donner ses ordres et conduire l’actioncontre l’adversaire pour remplir lamission.

C’est dans cet esprit pragmatique ettourné vers l’opérationnel, que l’EAImet en œuvre la simulation tactique aubénéfice des capitaines du Cours desFuturs Commandants d’Unités(CFCU).

Revue des moyens :- un serveur permettant la mise enréseau des joueurs et le contrôletechnique du logiciel de simulation ;- un poste de superviseur permettant lacréation des exercices puis d’animer letravail des joueurs par l’introductiondes effets divers (tirs d’artillerie, obsta-cles génie, mouvement de foules,etc.…) lors des exercices ;-un poste direction d’exercice permet-tant le contrôle tactique de l’exercice etdes joueurs, mais aussi d’extraire lesdonnées nécessaires à l’exploitationpédagogique de l’exercice ;- une plateforme d’une vingtaine depostes informatiques de grande capa-cité destinés aux stagiaires jouant lessubordonnés du chef tactique ;-un réseau radio.

Le tout trouvant sa place dans unbâtiment dédié à l’instruction tactiqueavec une aile simulation recevant lessubordonnés joueurs et une ailecommandement destinée à recevoir

l’équipe à l’entrainement chargée decommander les subordonnés animéspar la simulation. Les deux entitéscommuniquent par un réseau radio.

Le logiciel de simulation est le logicielROMULUS dans sa dernière version,mis en place par la coopérationfrançaise au profit de l’EAI. C’est lelogiciel d’entraînement installé dans lesrégiments français d’Infanterie et deCavalerie ainsi que dans les Ecolesd’application.

Appartenant à la famille des logicielsde simulation constructive, il permetd’animer la fonction Command andControl (C2) des exercices de niveaux4 (GTIA, bataillon) et 5 (SGTIA, Com-pagnie ou Escadron) voire 6 (sectionou peloton).

Il a donc pour fonction de mettre ensituation de commandement tactique :- H1 : un capitaine commandant, dontles chefs de section, de peloton, sont

Former des stagiaires pour lespréparer à assumer leurs fu-

tures responsabilités est lerôle d’une Ecole militaire.

Former des chefs de sectiond’Infanterie et des capitaines

commandant d’unité inter-armes à dominante Infanterie,voire Cavalerie blindée est lamission de l’École d’Applica-tion de l’Infanterie. École na-tionale à vocation régionale

(ENVR) elle forme depuis 1985les officiers d’Infanterie d’une

vingtaine de pays africains surla base d’un partenariat

France-Sénégal.

La simulation opérationnelle:outils d’excellence de la formation àl’EAI

CBA HENrY André, chef du bureau instruction

Ecole d’Application de l’Infanterie

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GUELEWAAR - N°11 65

les joueurs confrontés à la situationtactique simulée (terrain, ami, ennemi,effets des appuis) sur les postesinformatiques de simulation.

- H2 : un centre opérations (CO) deGTIA dont les CDU sont les joueurs surles postes de travail simulation.

Les joueurs confrontés au simulateuraniment par le réseau radio le cheftactique en charge du commandementde la mission, le contraignant à (ré)évaluer la situation, à prendre desdécisions et en retour à donner desordres aux subordonnés pour remplirsa mission malgré l’action de l’ennemi.

D’un emploi souple et relativementintuitif, les joueurs maîtrisent lesrudiments du commandement despions tactiques qui leurs sont affectésen quelques heures : se déplacer,

s’arrêter tomber en garde et utiliser sesarmes. Pour le CFCU, ce sont donc lesstagiaires qui jouent à tour de rôle, lessubordonnés du capitaine comman-dant.

Pour les capitaines du CFCU, laréalisation de l’exercice tactique animépar le simulateur trouve sa place aprèsla phase de conception des ordres etavant l’exercice réalisé en combatcadres sur le terrain. A l’EAI la simulation est mise en œuvresystématiquement pour chaquedossier d’exercice tactique jalonnant lestage CFCU.

Elle permet d’entrainer le capitaine surla mission étudiée dans l’exécution desa manœuvre comme dans sesréactions aux incidents face à unennemi qui manœuvre lui aussi pouratteindre ses objectifs. Enfin

l’exploitation rigoureuse des outilspédagogiques permet lors de l’analyseaprès action (3A) de mettre enévidence les bonnes et mauvaisespratiques afin d’en tirer les enseigne-ments, avant de rejouer la mission surle terrain, après l’avoir « drillé » ensimulation.

La simulation tactique mise en œuvreà l’EAI permet aux futurs capitainescommandant des unité d’infanteriemais aussi de blindés, de développerleur aptitude au commandement del’unité élémentaire engagée en opéra-tion dans un cadre interarmes par ledrill des schémas tactiques dans un en-vironnement réaliste, développant ainsile sens tactique du capitaine, son ai-sance dans le commandement et sacapacité d’initiative au service del’intention de son chef de corps.

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GUELEWAAR - N°11 66

Creuset de la formation des sol-dats du contingent, le 12ème

Bataillon vient de se doter d’unesalle ultra moderne de simulation detype USATS-KV .00.01 destinée àl’instruction aux tirs des armes à feu depetits calibres.

En fait, la mise en place de cet outildidactique vient à point nommé carconstituant une plus-value dans ledispositif pédagogique du 12ème

Bataillon d’instruction.

Le 12 ème Bataillon d’Instructionà l’ère de la simulation

Installé en octobre 2014, le simulateurcomprend deux (02) salles de tir et une(01) salle de briefings. Les salles de tirssont identiques et ont une capacité de10 tireurs chacune, tandis que la sallede briefings est surtout destinée à lapréparation et aux rappels des fonda-mentaux de l’instruction sur le tir(I.S.T). Conduit par un ordinateurmultimédia à haute capacité avec unlogiciel et commandé à partir d’uneconsole d'instructeur, il dispose desarmes modifiées d’entrainement sui-vantes : Fusil M16 et Mitrailleuse M60.De plus, des aides pédagogiques

Loin de remplacer les réalitésdu champ de tirs, le simulateur

constitue de nos jours un excel-lent outil dans la formation des

soldats. Conscient de la placequ’occupe actuellement ce sup-

port pédagogique, le comman-dement a pris l’option

d’acquérir ce matériel visant àaméliorer substantiellement les

savoir-faire techniques desjeunes recrues.

Lieutenant-colonel David DIAWArAChef de corps du Bat 12

12 ème Bataillon d’Instruction

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GUELEWAAR - N°11 67

relatives à l’instruction sur le tir sont disséminées dansla salle pour permettre aux soldats de mieux appréhen-der les réalités du tir.

Le simulateur offre en premier lieu un intérêt qualitatif. Ilpermet d’assimiler facilement les fondamentaux du tiravant un tir réel. En outre, les militaires à l’entrainementont la possibilité d’expérimenter les situations dange-reuses à réaliser en réel jusqu’à la maitrise globale desconditions d’emploi. Parallèlement à ces avantages, lesimulateur permet, par ailleurs, de pallier les nécessitéséconomiques conjoncturelles en temps de paix, vu quel’utilisation de celui-ci est moins dispendieuse par rap-port à celle d’un système d’arme réel. De surcroît, il s’af-firme comme un moyen d’allier simultanémentl’économie du potentiel pour les systèmes d’armes etune réponse pragmatique aux exigences liées au déve-loppement durable. La simulation s’installe et se pro-cure une place de choix dans la panoplie des procédésd’instruction. Elle est dotée d’un haut niveau de réalismeet de sécurité qui procure un très bon rendement.

C’est ainsi que de brillants résultats ont été obtenus parles recrues du contingent 2016/3 et les élèves gradés

de la 59ème promotion. Il a pris également une importancemême au-delà du bataillon jusqu’à devenir un outil privilégiéd’entrainement des unités de la place. Ainsi, dans le cadredu brevet de préparation militaire supérieure (BPMS), lesenfants de troupe du Prytanée Militaire tout comme lesunités du 22ème BRA avant leur déploiement en OPIN onteu à bénéficier des opportunités de la salle de simulationavec des résultats très encourageants.

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GUELEWAAR - N°11 68

LES SYSTEMES DE SIMULATION AU CENTRE D’ENTRAINEMENT TACTIQUE N°7 (C.E.T 7)

Chef de BataillonSimon SArrCEAC Bataillon de Commandos.

Centre d’entrainement Tactique n°7

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GUELEWAAR - N°11 69

Comportant des programmes riches etvariés, les simulateurs EST 2000,Combat ARENA et JANUS, tout enréduisant les couts d’entrainement,permettent d’améliorer les capacitésopérationnelles des unités.

1) SIMULATEUR EST 2000

Installé le 25 octobre 2011, l’EST2000a pour but d’entrainer et d’évaluer lesunités au tir à travers ses trois catégo-ries d’exercices : - le « MARKSMANSHIP » : sur lesfondamentaux du tir au poser etréflexe.- Le « COLLECTIVE » : sur les tirstactiques de niveau groupe, les cadresd’ordre du chef de groupe et consignesdiverses aux missions Offensives etDéfensives.- Le « SHOOT/DON’T SHOOT » : quirenforce le bon sens et le contrôle desoi.

Le système comprend :

- Un (01) ordinateur, - Trois (03) boitiers de connexiond’armes, - Un (01) vidéo-projecteur, - Deux (02) haut-parleurs, - Un (01) compresseur à air.De janvier 2012 à décembre 2016 dixmille soixante treize (10 073) militairesont été entrainés sur ce simulateur. Lesrésultats, ayant atteint 80% de réussite,sont très satisfaisants.

2) SIMULATEUR ARENA

Avec cent vingt-six (126) scénariosrépartis dans quatre (04) programmes(Preliminary Marksmanship Instruc-tion, Skill Drills, Virtual Battlespace(VBS), Judgmental Training Software(JTS) le simulateur ARENA amélioreles capacités individuelles et collectivesau tir en revisitant les fondamentaux autir, renforçant le réflexe et impliquantles chefs de groupe et d’équipe dans lacoordination des feux.

Il est installé le 12 décembre 2016dans une salle de 720 m² (20x36)

comprenant un poste de commande-ment où se trouve l’unité centrale, unesalle de briefing et un espace demanœuvre dans laquelle sont déployéstrois (03) vidéos-projecteurs, trois (03)caméras et six (06) hauts parleurs etécran de projection.

L’armement est constitué de Fusils M4,version raccourcie du M16 dont lescaractéristiques sont identiques àcelles du M16 A2. Disposant d’unsystème de laser, l’arme fonctionneavec l’emprunt de gaz C02.

3) SIMULATEUR JANUS

Installé au Sénégal en 2010 à l’Ecoled’Application de l’Infanterie (EAI) par lacoopération militaire américaine, puisau CET7 le 13 janvier 2017, le systèmede simulation JANUS, destiné àl’entrainement d’un état-major deBrigade ou Bataillon, permet d’acquérirdes capacités nécessaires pour plani-fier, organiser et conduire un exerciceassisté par ordinateur.

Il est composé de trois entités :- une salle de contrôle avec 01 ordina-teur comme station directrice ;- une salle de planification ou sedéroule la préparation, l’organisation etle développement de l’exercice ;- une salle informatique avec 10ordinateurs et des techniciens chargésde l’élaboration et de la mise en œuvrede la simulation.

En définitive, les systèmes de simula-tion EST 2000, ARENA et JANUSprésentent un double avantage :accroitre les capacités des formationset réduire les implications logistiques.

Reste qu’il s’agit d’une phase dans lamise en condition opérationnelle qui nesaurait se substituer aux exercicespratiques sur le terrain.

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DOSSIER

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Chaque année au Sénégal nousperdons 500 personnes surnos routes. Le coût écono-

mique des accidents de la route estplus de 1% du PIB (Produit IntérieurBrut) soient plus de 77 milliards deFrancs CFA par an. Ce fléaun’épargne pas les Forces arméessénégalaises qui payent aussi unlourd tribut. La recrudescence desaccidents de circulation, au cours deces dernières années a sérieusemententamé le potentiel opérationnel entermes de pertes en vies humaines etde détérioration précoce de matériels.L’analyse de la situation a révélé quela déficience humaine constitue lacause majeure. En effet, 43% des ac-cidents de la route concernent leconflit entre la voiture et le piéton, 5%procèdent de l’état du véhicule. Plusde 2% sont dus à l’état de la route et92% de ces accidents sont dus aufacteur humain (aux comportementssur les routes, la somnolence au vo-lant, l’utilisation de substances psy-chotropes «la drogue», le défaut demaîtrise, l’indiscipline et le manque decivisme).

Dès lors, le commandement a jugénécessaire d’investir de gros moyensdans la formation des conducteurs àtravers l’acquisition de simulateurs deconduite pour renforcer les capacitéstechniques des personnels et pallierles difficultés logistiques quiimpactaient négativement sur la for-mation.

- Après avoir brièvement rappelé lecontexte qui a justifié cet investisse-ment, cette réflexion se pencheraensuite sur les résultats avant de termi-ner par des suggestions.

- Au cours de ces dernières années, lesArmées ont enregistré beaucoup depertes à causes des accidents de lacirculation. La route faisait plus demorts et de blessés que les opérationsproprement dites. Cette situation asuscité beaucoup de réflexions qui ontunanimement incriminé les dysfonc-tionnements notés dans le cadre de laformation des conducteurs. Pourrappel, le cycle de formation desconducteurs comprend normalementtrois phases :

- l’Instruction Elémentaire de Conduite(IEC);- l’Instruction Complémentaire deConduite (ICC);- le perfectionnement.

-Si l’IEC est entièrement dévolue auBataillon du Train, les deux autresphases sont théoriquement à la chargedes corps de troupe. Malheureuse-ment, compte tenu des difficultéstechniques et logistiques notamment ladisponibilité de spécialistes et du car-burant, le respect du cycle était prati-quement impossible. Ainsi fallait-iltrouver une solution qui permettrait depallier ces difficultés et d’assurer uneformation de qualité plus soucieuse dela sécurité des personnels et de lapréservation des matériels. C’est dansce contexte qu’est intervenue la

décision de mettre à la disposition duBataillon du Train deux simulateurs deconduite (poids lourd et poids léger).

-Les simulateurs de conduite (SIMU-NOMAD II et STARS INITIAL PL)présentent un ensemble completd’outils pédagogiques multimédias in-teractifs destinés à la découverte et àl’apprentissage de la conduite VL-PL.

Grace à ses simulateurs (VL-PL), vousoptimisez la qualité de vos apprentis-sages et vous libérez du temps deconduite sur les pistes. Ce sont desproduits idéals pour l’instruction initialede la conduite.

-Le package comprend aussi unlogiciel destiné aux conducteursapprentis ou débutants afin de démar-rer leurs apprentissages aux toutespremières phases de la conduite.

-Avec plus de 5000 combinaisons descénarios pour le VL et 5221 combinai-sons de scénarios pour le PL, ROADSTAR devient un logiciel unique offrantaux formateurs une pédagogie sansaucune limite.

Il permet de mesurer les connais-sances et l’habileté du stagiaire, grâceà l’immersion dans la conduite renduepossible par les 3 écrans. La percep-tion et le champ visuel du conducteursont efficacement vérifiés.

Les élèves vont être confrontés durant45 minutes à une série d’exercicescohérents avec les compétences àacquérir lors de la formation.

Les résultats obtenus avec l’acquisitionde ces simulateurs sont plus que satis-faisants. En effet, il faut noter d’abordla baisse drastique des accidents de lacirculation au niveau du bataillon dutrain. Les statistiques ont montré que lenombre d’accidents est passé de 13accidents par semestre à un accidentpar semestre ou 8500 mouvementssans accidents. Ce résultat, en grande

Les simulateurs de conduite automobile du Bataillon du Train

Commandant moussa Bayo, Chef de Corps du Bataillon du Train

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partie, est lié aux renforcements descapacités techniques et la sensibilisa-tion à la sécurité routière. Ces activitésde renforcement de capacités desconducteurs pourraient ne pas êtreexécutées à cause du coût en carbu-rant évalué à 2600 litres par session de10 jours pour 15 personnels.

Ensuite, ces matériels ont permisd’octroyer une formation de qualité enun temps raisonnable qui ne paralysepas la conduite des autres activitésdans lesquelles seraient impliqués lesstagiaires. L’exécution du programmeactuel de la formation devrait se faireen 3 mois, mais l’utilisation dessimulateurs permet de l’exécuter en 06semaines.

Enfin, il faut noter aussi l’augmentationde la capacité d’accueil du centre quiest passé de 150 stagiaires parsession à 250 par session. Cecipermet de résoudre des problèmesrécurrents de rareté de places de stagenotamment pour le CIA et les person-

nels du rang proche de la retraite.

Au regard des résultats obtenus, desperspectives sont à envisager notam-ment :- l’acquisition d’autres simulateurs auprofit du Centre pour éviter lasur-utilisation des deux premiers;- l’équipement d’autres structures parce type de matériel notamment lesEcoles et le CET7;

- formation et renforcement des capa-cités des moniteurs en informatiquepour une meilleure exploitation de cesmatériels;- organisation des stages de Conduitepar simulation au profit des unités enfonction des besoins.

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Au 19ème siècle, la comparaisonde l’armée française considé-rant que la guerre ne s’apprend

qu’en la faisant et de l’arméeprussienne qui inventait le kriegsspielest éloquente sur l’intérêt de la simula-tion dans la préparation opérationnelle.

Qu’est-ce que la simulation opérationnelle ?

On parle de simulation par oppositionau réel. Ici le terme doit être compriscomme la simulation d’entraînementappliquée aux besoins militaires.Assimilée aux systèmes d’informationopérationnels et de communication

(SIOC), la simulation opérationnellerepose sur des technologies, descompétences et des outils dont ledéveloppement est dicté par un besoincapacitaire clairement identifié, s’inscri-vant dans une finalité opérationnelle.La simulation permettant de représen-ter la réalité, elle est donc intimement

La simulation opérationnelle dansl’armée de terre française

Lieutenant colonel Pierre UrVOY

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associée à la notion de modèle qui estune reconstruction artificielle d'unsystème, d'une entité, d'un phénomèneou d'un processus. Par essence, lemodèle contient des limites, desimperfections, des domaines qui nesont pas exactement conformes à laréalité.La France a choisi de se conformer àla classification de la simulation en troiscategories définie par l’OTAN :

• La simulation virtuelle:C’est une simulation impliquant despersonnes réelles qui mettent enoeuvre des systèmes simulés, quiexige un fort niveau de réalisme dansla conception et l’imagerie du simula-teur. Le “joueur” est immergé derrièredes écrans représentant le monde entrois dimensions. Il s’agit essentielle-ment de la simulation des systèmesd’armes, à dominante technique, quipermet l’acquisition des savoir-fairenécessaires à leur mise en œuvre. Elleest indispensable à la formation ducombattant (équipages, tireurspilotes…).

Dans l’armée de Terre, il existe par

exemple le Simulateur d’Instruction etd’Entraînement au Pilotage (SIEP)pour l’apprentissage du pilotage duVBCI et de l'AMX10), le Simulateurd’infrastructure (SITERYX) pour formerles tireurs ERYX ou encore le Systèmed’Instruction Technique du Tir auxArmes Légères (SITTAL) pour lestireurs aux armes légères et anti-chars.Ce type de simulation existe dansl’Armée de Terre sénégalaise avec lessimulateurs de conduite automobile duBat Train et le système Est 2000 duCET 7 par exemple.

• La simulation constructive:Il s’agit d’une simulation impliquant despersonnes simulées qui opèrent dessystèmes simulés. Au préalable, despersonnes réelles ont défini et introduitdans la simulation les données initiales(les moyens, l’environnement, l’adver-saire). Il s’agit d’un système en réseause substituant aux échelons subordon-nés ou supérieurs du joueur. Relevantdu domaine du chef et des états-ma-jors, elle vise à faciliter l’apprentissagede l’emploi des systèmes d’armes et àl’entraînement au commandement desforces. Il ne s’agit plus seulement de

simuler les systèmes d’armes, maisplutôt d’analyser les informations“remontant” de la machine.

Cette simulation concerne tous lessimulateurs du pôle C2 (command andcontrol) comme JANUS, ROMULUS(qui existe également à l’EAI de Thiès),INSTINCT (Instruction de l’Infanterie auCombat et à la Tactique) employéspour l'entraînement des niveaux 4 à 7(SGTIA à groupe ou équipage). Ils sonten cours de remplacement dans lecadre de l'opération de rationalisationdes outils de simulation de l'armée deTerre (OPOSIA) pour le centre d'entraî-nement au combat (CENTAC), lesécoles et les régiments.

• La simulation vivante:C’est la simulation impliquant despersonnes réelles qui opèrent dessystèmes réels instrumentés(systèmes réels aux effets simulés).Elle apporte une contribution incontes-table en matière de préparation opéra-tionnelle des unités de mêlée quipeuvent s’entraîner de façon réaliste,dans un environnement adapté, face àun ennemi "physique" et avec des

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moyens de simulation reproduisant leseffets de certaines armes. Lesexercices, qui touchent l’ensemble desfonctions du sous-groupementtactique, combinent tirs et manœuvresà double action et permettent de dévoi-ler les qualités des chefs de tousgrades.

Il s’agit des simulateurs tir de combatpour armes légères (STC AL) ou pourvéhicules (STC B2M), avec systèmelaser connecté ou non à un systèmecentral (CENTAURE déployé auCENTAC à Mailly et SIMULZUB auCENZUB à Sissonne). Un STC numé-rique - sans laser- est en cours d’étudeet d’expérimentation afin de reproduireles effets des armes à effet de zone(artillerie) et des missiles guidés (quin’ont pas une trajectoire prévisible), oules tirs sol-air. Ce type de simulationn’existe pas encore au sein des FAS.

Pourquoi avoir recours à lasimulation opérationnelle ?

La simulation demeure aux yeux decertains comme une menace pourl’indispensable activité “terrain” etcependant elle se développe forte-ment.Le recours à la simulation se heurte àdes difficultés conceptuelles et structu-relles:- pour l’entraînement, la simulation nepeut pas éviter l’emploi réel desmatériels car on ne peut pas tout simu-ler ni reproduire toutes les contraintesergonomiques, psychologiques,physiologiques ou environnementales(stress, fatigue);- il est difficile d’avoir un simulateurdont la définition est strictement repré-sentative du système d’armes et de sesévolutions tant d’un point de vuetechnique que des délais;- en raison des cycles liés aux techno-logies employées, le soutien peuts’avérer problématique notamment

pour le traitement des obsolescences(cas du système JANUS); - le simulateur, comme le soutien engénéral, constitue souvent la variabled’ajustement budgétaire en cas de res-trictions financières;- la nécessaire interopérabilité des ou-tils de simulation avec les Systèmesd’information opérationnels et de com-mandement (SIOC) des armées consti-tue un véritable défi (en particulier pourla simulation constructive). Par ailleursil existe des contraintes réglementairesnécessitant la démonstration sur maté-riels réels des aptitudes de mise enœuvre (nombre de vol pour les pilotes)ou de certification des équipements uti-lisés;- les performances limitées des mo-dèles de comportement et d’environne-ment utilisés nuisent à lareprésentativité et donc à l’acceptationde la simulation.

Cependant la simulation offre un intérêtcertain.Les interventions des forces armées secaractérisent par l’emploi de systèmesd’armes de plus en plus sophistiquésdans des contextes très diversifiés tantdu point de vue du rapport de forces,de la nature des belligérents que decelui du théâtre d’action. L’emploi de laforce doit répondre aux objectifs mili-taires tout en maîtrisant le risque d’er-

reur rendu particulièrement sensiblepar la médiatisation des conflits. Dansce contexte, la formation et l’entraîne-ment des militaires représentent desenjeux primordiaux.

La simulation présente en premier lieuun intérêt qualitatif. Elle permet dejouer des scénarios complexes, diffici-lement réalisables en réalité de parl’ampleur des moyens à mettre enœuvre et de par la multiplicité desacteurs impliqués. L’indépendance deson utilisation vis-à-vis de contraintesextérieures (disponibilité des matériels,météo, environnement…) et la possibi-lité de ne "jouer" que les phases impor-tantes ou à travailler en éliminanttoutes les opérations préparatoires (ap-proche, transit, attente…) permettentde gagner du temps sur les cycles deformation et de parfaire l’applicationdes doctrines en vigueur.

Enfin elle permet d’explorer des situa-tions dangereuses (cas de panne) qu’ilserait trop risqué de tester en réel. La simulation est également d’un grandintérêt pédagogique, car elle offre despossibilités de maîtrise globale desconditions d’emploi, autorisant unerépétitivité parfaite des scénarios utili-sés, quelle que soit leur complexité.Elle permet d’enregistrer et de rejouerles réponses du “joueur” pour en tirer

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des enseignements et améliorer sesperformances.La simulation permet en outre derépondre aux contraintes fortes d’éco-nomies du temps de paix, le coût del’utilisation d’un simulateur restantgénéralement inférieur à celui d’unsystème d’arme réel. Elle permet aussid’économiser du potentiel pour lessystèmes d’armes et contribue à la sa-tisfaction des nouvelles exigences liéesau développement durable.

Outils adaptatifs, aptes à représenter ladiversité des scénarios et disposantd’un bon niveau de réalisme, lestechniques de simulation sont appe-lées à prendre une part croissantedans la panoplie des procédésd’instruction, d’entraînement et d’éva-luation des individus comme des unitéset des états-majors.

L’évolution récente de la simulationopérationnelle.

La révolution informatique des années70 - 80 a permis un essort considérablede la simulation depuis cette époque.

Initialement, l’absence de visioncommune partagée a conduit à desactions isolées, sans cohérencegénérale. L’illustration typique du déve-loppement en ordre dispersé de lasimulation est le système INSTINCTconçu à l’initiative d’un Caporal-chef del’Ecole d’Application de l’Infanterie férud’informatique.Pour y remédier, en 2009, le ministèrede la Défense s’est doté de structuresde gouvernance pour valoriser l'emploide la simulation, l’organiser et lastructurer au travers du “Schémadirecteur de la simulation opération-nelle 2009-2020”.

Au niveau international, l’Otan est trèsprésente par sa volonté d’organisation,de mise en cohérence et d’interopéra-

bilité des outils de simulation. L’Otan amis en place le Nato Modeling &Simulation Group (NMSG), organisa-tion à vocation politique chargéed’organiser et de fédérer les travaux desimulation. Ce groupe a donné nais-sance à des programmes de simulationtels que Snow Leopard, un projet quifournit aux partenaires de l’Otan toutesles options pour choisir le niveau d’en-traînement souhaité (stratégique, opé-ratif ou tactique), le type de scénario, laconfiguration du théâtre. La France yparticiple et inscrit son action dans cecadre permettant une meilleure inter-opérabilité avec ses alliés.

Pour l’Armée de Terre, la lancement duprogramme SCORPION (Synergie duContact Renforcée par la Polyvalencede l’infovalorisation) de renouvellementd’une partie considérable de son maté-riel, prévoit non plus une juxtapositionde moyens différents, comme c’est au-jourd’hui le cas pour la constitution desGTIA, mais plutôt l’intégration de plu-sieurs systèmes dans un même sys-tème homogène.Le partage de l’information entre lesmatériels évoqués ci-dessus est aucœur du programme SCORPION.Ainsi, le SICS (Système d’Informationet de Communication Scorpion) va per-mettre de remplacer les cinq systèmesterminaux existants actuellement.Cette uniformisation des interfaces duchef tactique au soldat, très intuitive et

réactive par rapport aux systèmesprécédents, autorise l’armée de Terre àparler de « combat collaboratif » (lanotion de combat collaboratif désigneune nouvelle forme de combat à l’heurede la massification des technologiesd’information et de communication).Le partage de l’information en tempsréel entre les différents vecteurs aucontact de l’ennemi doit décupler lescapacités d’action, raccourcir la boucledécisionnelle des chefs et augmenterleur initiative.

Aboutissement de la numérisation del’espace de bataille, entamée depuisles années 2000, la préparationopérationnelle sera également dopée,puisque les programmes informatiquesnécessaires à la simulation (à chevalsur les domaines de la simulationinstrumentée et constructive) serontdirectement embarqués dans lesvéhicules.

Les progrès techniques continus desmatériels et des logiciels offrent à lasimulation opérationnelle des perspec-tives de développement qui semblentne pas avoir de limites autres que lesmoyens à y consacrer et la volonté des’en servir.

La définition du besoin militaire et laréponse apportée par les techniciensassociés aux opérationnels sont lesclés d’une simulation opérationnelleefficace

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Dans le cadre de la mise en oeuvre du Format 2025,l'EMAT étrennera un nouvel immeuble RDC+2 dans les prochainsmois. Cette nouvelle infrastructure comprendra:- une (01) salle de conférence polyvalente;- une (01) salle de documentation;- une (01) salle d'honneur;- trente (30) locaux modulables à usage de bureaux

Montée en puissance du poste de Commandement de l'Etat- Major de l'Armée de Terre

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Le caporal Samba Faye du Bataillon des Sports : unathlète exceptionnel

Bataillon des Sports PORTRAIT

Le caporal Samba FAYE, Matricule03.07.02.585, de la section d’Athlé-tisme de l’Association Sportive desForces Armées (ASFA) né le 25 octo-bre 1985 a Dandame (Fatick) est ducontingent 2007/3 et est lié au servicejusqu’au 05 novembre 2028 ; mariésans enfant. Il est un athlète sérieuxet constant, qui s’est illustré par debrillants résultats dans les courses dedemi-fond et fond au plan national etinternational depuis sa révélation en2009.

Sur le plan national, le Cal FAYE estchampion du Sénégal aux 5.000 m et10.000 m depuis plus de cinq ans, il

est aussi vainqueur de la quasi-totalité des courses du semi-mara-thon de Dakar depuis 2011 jusqu'à ladernière édition du semi marathon dela petite cote (Mbour) organisé le 27novembre 2016.

Sa carrière international a débuté àNiamey au Niger lors du championnatd’Afrique sur 10km en 2011 où il s’estclassé 3ème et la même année s’est ré-vélé sur les 21km 500, à la 18ème édi-tion du semi-marathon internationaldu district d’Abidjan avec plus de3000 athlètes ivoiriens, de la sous-région, du Maroc, du Kenya et de Dji-bouti, le soldat de 1ère classe SambaFaye représentant le Sénégal s’estclassé 6ème avec un temps de 1h11mnce qui constituait une performance re-marquable pour une première partici-pation au semi marathon.

En janvier 2015, il est classé 2ème ausemi marathon international de Praiaau Cap Vert et pour sa 1ère participa-tion à un Marathon, en l’occurrence lepremier Marathon EIFFAGE Sénégalorganisé le 14 février 2016, il est ar-rivé 10ème au classement général etclassé 1er sénégalais en battant ducoup le record du Sénégal sur les 42km 200 avec un chrono de 02 heures25 mn. Cette première performancesur la distance lui avait valu une invi-tation en France pour la course des24km 700 du VUADUC le 19 mai2016 où il était classé 6ème de cettecompétition.

Pour sa régularité dans la perfor-mance en plus du record du Sénégalqu’il détient pour le Marathon, le Pré-sident de SSD. ATLETICO et fonda-teur du « Maratoneti Brimar 8 Team »en Italie, séduit par le champion « au-todidacte » des 42km a proposé à laFédération Sénégalaise d’athlétismel’offre de la prise en charge du cal.Faye pour un stage de six mois enItalie qui sera ponctué de séancesd’entrainement, de participations àdes courses sur route (semi Marathonet Marathon) mais aussi des sessionsde formation qui devront lui permettrede s’approcher des minimas deschampionnats du monde.

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SPORTS

GUELEWAAR - N°11 78

Dans le cadre du renforcement du moral du personnel,l’Etat-major de l’Armée de Terre s’est doté d’une sallede sport multifonctionnelle de nouvelle génération,comportant entre autres, des vélos, squats, presseoblique, steps, tapis roulant, barre fixe, tirage pouliesetc. Les équipements visent également le renforcementmusculaire, cuisse, fessier, abdo et taille lombaire. Enoutre, la gymnastique douce avec bâton et cerceaustretching font partie du parc cardio.

A ce titre, une équipe qualifiée, disponible du lundi ausamedi, est chargée de la préparation physique du

personnel de l’Etat major de la l’Armée de Terre et dupersonnel civil désirant bénéficier des services dansdes conditions définies par le commandement.

Ces installations modernes sont d’un apport appré-ciable d’autant plus que dans l’ADT, la pratique du sportreste une exigence opérationnelle, gage d’une bonnecondition physique et de renforcement de la cohésion.

A vos baskets et rejoignez nous !

SALLE DE MUSCULATION ET DE GYMNASTIQUE DE L’ETAT-MAJOR

DE L’ARMEE DE TERRE

Etat-major Armée de Terre

1° classe Idrissa NDOUr de la salle de Gym de l'EmAT

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SPORTS

GUELEWAAR - N°11 79

Fenêtre sur l’organisation du sport militaire en Afrique

I. INTRODUCTION ET HISTO-RIQUE

L’organisation du sport militaire enAfrique (OSMA) est une association

continentale africaine composéedes Forces armées des pays afri-cains membres. Elle a été créée le12 mars 1994 à Conakry en Répu-blique de Guinée et ratifiée le 24septembre 1994 à Istanbul en Tur-quie lors de la 40ème Assemblée Gé-nérale du Conseil international duSport militaire (CISM).

Elle est la branche africaine duConseil International du Sport Mili-taire (CISM); et fait siens les prin-cipes fondamentaux du CISM et desa devise: « Amitié par le sport ».

L’OSMA a pour objectif fondamen-tal de contribuer au développementde l’effort global en faveur de lapaix en Afrique et dans le monde envéhiculant les idéaux d’Amitié, deSolidarité, d’Hospitalité, d’Ententemutuelle et d’Intégration entre lesForces armées des pays africainsmembres. Le siège de l’OSMA està Yaoundé au Cameroun.

Lieutenant - colonelCheikhna DIENGCommandant leBataillon des Sports

Bataillon des Sports

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SPORTS

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II. ORGANES STRUCTURELSDE L’OSMA

L’OSMA fonctionne à travers sesorganes statutaires qui sont: L’As-semblée Générale, le Comité Direc-teur, Le Secrétariat Général et sescinq Offices de Liaison créés enfonction du découpage géogra-phique du continent :

- Office de Liaison pour l'AfriqueAustrale (OLAA) (Siege Angola) : Afrique du Sud, Angola, Botswana,Lesotho, Madagascar, Malawi, Mo-zambique, Namibie, Swaziland,Zambie, Zimbabwe.

- Office de Liaison pour l'AfriqueCentrale (OLAC) (Siège Brazza-ville) :Cameroun, Centrafrique, CongoBrazzaville, RD Congo, Gabon,Guinée Equatoriale, Tchad.- Office de Liaison pour l'Afrique del'Est (OLAE) (Siége Burundi) :Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya,Ouganda, Somalie, Soudan, Tanza-nie.- Office de Liaison pour l'Afrique duNord (OLAN) (Siège : Alger) :Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Mau-ritanie, Tunisie.- Office de Liaison pour l'Afrique del'Ouest (OLAO) (Siege Ouagadou-gou) : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana,Guinée, Guinée Bissau, Libéria,Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, SierraLeone, Togo.

III. ACTIVITES DE L’OSMA

L’OSMA organise de nombreusesmanifestations continentales, dont

les plus importantes sont les JeuxAfricains Militaires, la Couped’Afrique Militaire de Football(CAMFOOT), La Coupe d’AfriqueMilitaire de Boxe (CAMBOXE), laCoupe d’Afrique Militaire d’Athlé-tisme (CAMATLHETISME), laCoupe d’Afrique Militaire de Judo(CAMJUDO) entre autres. Tous ceschampionnats sont parrainés parcertains Chef d’Etat africains.

Jeux Africains Militaires

La première édition des Jeux Afri-cains Militaires, qualificatifs auxChampionnats Mondiaux Militaires,a eu lieu en 2002 à Nairobi auKenya, avec la participation des dé-légations venues d’une trentaine depays membres. La deuxième édi-tion était prévue au Nigéria mais, enraison des troubles liés au terro-risme, les Jeux ont été annulés.Coupe d’Afrique Militaire de Foot-ball (CAMFOOT)

La Coupe d’Afrique Militaire deFootball est une compétition dotéedu Trophée Blaise COMPAORE eta une plus longue tradition entermes d’éditions :

1994 : 1ère Edition de CAMFOOT àOuagadougou (Burkina Faso)

1997 : 2ème Edition de CAMFOOT àKigali (Rwanda)1998 : 3ème Edition de CAMFOOT àLabé (Rep.de Guinée)

2001 : 4ème Edition de CAMFOOT àYamoussoukro (Côte d’Ivoire)

2004 : 5ème Edition de CAMFOOT àBamako (Mali)

2006 : 6ème Edition de CAMFOOT àYaoundé (Cameroun)

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SPORTS

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2008 : 7ème Edition de CAMFOOT àKampala (Ouganda)

2012: 8ème Edition de CAMFOOT àAbidjan (Côte d’ivoire)

Coupe d’Afrique Militairede Boxe

La première édition du Champion-nat Militaire Africain de Boxe a eulieu en République de Guinée et la2ème édition en Tunisie

IV. ORGANISATION ET RES-SOURCES DE L’OSMA

Le Siège de l’OSMA est à Yaoundéau Cameroun, il est composé depersonnels des Forces armées dé-

tachés par leur gouvernement et depersonnel civil. Il est placé sousl’autorité du Secrétaire Général res-ponsable de l'administration et dufonctionnement quotidien du Secré-tariat Général.

Les ressources financières del'OSMA sont constituées par les co-tisations des pays membres.Les Charges relatives au fonction-nement des Offices de Liaison sonten priorité supportées par lesForces Armées des pays du siègede ces Offices.

V. CONCLUSION

L’OSMA développe ses activités,conformément aux principes uni-versels, légaux et éthiques, enfonction de la contribution

volontaire et de la bonne volonté deses nations membres.

Elle encourage et réaffirme que lesactivités sportives au sein desForces Armées sont un pilier essen-tiel de la préparation et du déve-loppement du sport militaireAfricain.

Enfin, reconnue et admise au seinde l’Union Africaine lors de la confé-rence des Ministres des Sports en2011 ; elle contribue pleinement àla concrétisation de la paix par lesport et à l’initiative internationalepour la protection de l’environne-ment et le soutien au développe-ment durable dans le cadre de sescompétitions et activités.

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C ette rencontre initiée par legénéral de division FrançoisNDIAYE, Commandant la

MICEGA, en coordination avec legénéral de corps d’armée OusmaneBADJIE , s’est jouée sur le terrain sisdans l’enceinte du Quartier Général

Le sport comme facteur deraffermissement des liens entre laMICEGA et les Gambia ArmedForcesUn match de volley-ball a opposé l’équipe des Forces de Défense et deSécurité gambienne à celle de la Force de la Mission de la CEDEAO en Gam-bie (MICEGA), composés de militaires ghanaens, nigérians et sénégalais.

de la MICEGA à Bakau, le samedi 25février 2017.

Trois sets à un c’est le score final decette rencontre qui n’était pas des plusfaciles pour l’équipe de la Mission de laCEDEAO en Gambie (MICEGA).

La finale a duré un peu plus de deuxtours d’horloge.

En effet, les hommes de l’adjudant-chef Abdoul Aziz DIENG ont, dès l’en-tame du match, pris le jeu à leurcompte, étouffant l’équipe des Forces

CaporalNdeye Awa DIENE,BIRP/EMAT

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SPORTS

GUELEWAAR - N°11 83

de sécurité gambiennes en multipliantles assauts devant le filet et ne lui lais-sant aucune marge de manœuvre.Cette posture adoptée par l’équipemultinationale de la Force de la CE-DEAO a fini par payer en atteste lescore du premier set remporté avec 13points d’écart.

Après un réglage tactique fait à partirdes enseignements tirés du premierset les protégés de l’adjudant CISSEont réussi à arracher le deuxième setmalgré les difficultés causées parl’équipe de la MICEGA qui s’est un peudécouverte lors de cette deuxièmemanche. Les deux dernières manchesont tourné à la faveur de l’équipe de laMICEGA.

A l’issue du match, l’adjudant-chefDIENG coach de l’équipe de laMICEGA est revenu sur les aspectstactiques et techniques de la physiono-mie du match. Il a en outre appréciéles phases de jeu déroulées par sesprotégés qui ont fait la différence autroisième set avant de dérouler auquatrième et dernier set.

Le coach de la MICEGA a reconnu latechnicité de l’équipe adverse. A encroire l’adjudant CISSE, entraineur de

l’équipe gambienne, le plus importantétait de se frotter à cette équipe qu’il ajugé supérieure et plus expérimentée.

Le sport a encore une fois de plus per-mis de raffermir les liens de coopéra-tion et de fraternité d’armes déjà établisentre la Force de la MICEGA et lesForces de Défense et de Sécuritégambiennes.

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ETAT-MAJOR ARMÉE DE TERRE

Militaire de la MICEGAen poste devant un char T54 à Kanilai

Instruire - Entraîner - VaincreEtat-major de l’Armée de Terre, Mermoz Dakar

sur la route de Ouakam en face ENEATél: ( +221) 33 860 26 88 - Email: [email protected]