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AUTREFOIS, AILLEURSDIVERSITE DES LIEUX,LE SHTETL

Bourgade juive d’Europe orientale, milieu de vie unique, à la fois traditionnel et porteur de modernité.

Avrom Cheigam sortant de la synagogue de Yanova, près de Kovno (Kaunas, Lituanie), 1923 © Mjdp/CDJC

Ukraine, paysans juifs, années 1900 © Mjdp/CDJC

Shtetl en Pologne, années 1900-1920 © Mjdp/CDJC

Rue de Lowicz, près de Lodz (Pologne), 1920 © Mjdp/CDJC

Porteur d’eau en Pologne, années 1900 © Mjdp/CDJC

Ouvrier agricole, Pologne (sans date)© Mjdp/CDJC

Paysan posant avec un veau à Uschitza (Russie), années 1900 © Mjdp/CDJC

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AUTREFOIS, AILLEURSDIVERSITE DES LIEUXLA VILLE

Les Juifs sont aussi citadins, pour une moitié d’entre euxen Russie (Ukraine, Biélorussie),une majorité en Pologne,presque la totalité en Europe centrale ou occidentale (Allemagne, Autriche...)

Le marché de la rue Wschodnia à Lodz, Pologne © MdS

L’écrivain yiddish Kornhendler, enfant, Varsovie, Pologne, 1913 © Mjdp/MdS

Véhicules de livraison dans la cour des grands magasins Wertheimqui appartenaient jusqu’en 1934 à une famille juive, la famille Wertheimer, Berlin, années 1910 © MdS

Porteur d’eau à Vilno, années 1920

Enfants juifs dans une rue de Cracovie, années 1930

Rue Nalewki (quartier juif) à Varsovie, années 1930

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Moïse Panigel, marchand forain à Stara Zagora (Bulgarie), 1926 © Mjdp/MdS

Casquettier à son établi, Pologne,années 1900 © Mjdp/MdS

Mortka Goldberg, menuisier en Pologne, années 1900 © Mjdp/MdS

Aizyk Guerman, boulanger pâtissier à Pinsk (Biélorussie), 1932 © MdS / Coll. German

Bottier à l’ouvrage, années 1900, Pologne © Mjdp/MdS

Bûcherons en Pologne, années 1900 © Mjdp/MdS

Maréchal ferrant, Pologne, années 1900 © Mjdp/MdS

AUTREFOIS, AILLEURSDIVERSITE DES METIERS

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AUTREFOIS, AILLEURSDIVERSITE DES METIERS

Dans la rue, à domicile, en atelier, en boutique, à l’usine ou en laboratoire

Ouvrier à domicile, Pologne, années 1900 © Mjdp/MdS

Portefaix, Pologne, années 1900 © Mjdp/MdS

Entreprise de bois, Lituanie, 1900 © Mjdp/MdS

H. Balmagie tient boutique de photographe à Jitomir, Ukraine, 1904© MdS

Homme juif exerçant un des nombreux petits métiers de rue à Lodz, Pologne© MdS

Porteur de pain dans une rue de Tarnow, Pologne, années 1930

Magasin de photographe de J. Zdros, Varsovie, Pologne, 1930 © MdS / coll. Isabelle Zdroui

Atelier de tricots, Varsovie, Pologne, 1928 © coll. Simone Benaroch

Rose (Rozka) dans son atelier de prothésiste, Lodz, Pologne, 1935© coll. Birenbaum

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AUTREFOIS, AILLEURSCHEZ LE PHOTOGRAPHE

Les cousines Koutchouk, Russie, 1890©Mjdp/MdS

La Famille Schwartz, Pologne, années 1920-1930 ©Mjdp/MdS

Jeunes enfants musiciens, Pologne, 1926 ©Mjdp/MdS

Le grand-père Raczimerov, Praga (Varsovie), Pologne, 1930 ©Mjdp/MdS

Les cousins de la famille Ungar, Cracovie, Pologne, 1890 ©Mjdp/MdS

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AUTREFOIS, AILLEURSCHEZ LE PHOTOGRAPHE

Abraham Sandzer, Varsovie, 1906 © Mjdp/MdS Deux soldats de l’armée polonaise, cousins de S. Jacubowicz, Pologne, années 1920/30© Mjdp/MdS

Couple chez le photographe, Allemagne, années 1890 © Mjdp/MdS/coll. Steinfeld

Monsieur Lerman, Pologne, vers 1930 © Mjdp/MdS

Monsieur Kalina, Pologne, 1919 © Mjdp/MdS/coll. Najman

Bina Finkiel, Pologne, 1916 © Mjdp/MdS

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AUTREFOIS, AILLEURSDIVERSITE DES IDEES

Les communautés sont traversées par des courants d’idées allant du conservatisme religieux aux avant-gardes révolutionnaires

Le grand Rabbin de Turquie, Haïm Bejarano, en costume d’apparat, années 1900 © Mjdp/MdS

Ecole élémentaire religieuse (Heder), Bogoria, Pologne, 1930

Le rabbin Szamsza Birensztock de Jedrzéjow,Pologne, 1910 © Mjdp/MdS

Famille juive à Vienne, Autriche, 1911 © coll. Razdowitz

Jeunes juifs sépharades à Paradisi, île de Rhodes, 1931 © CDJC/JEAA/coll. Aviva Levy

Manifestation du Bundrue Nalewki, Varsovie, 1938

Maison de retraite à Tomaszow, Pologne, 1936 © Mjdp/MdS

Une classe de l’école privée de jeunes filles Schlesinger. Les 128 écoles juives de Varsovie accueillent près d’un tiersdes enfants scolarisés, 1926 © coll. Goldsztajn

La fanfare du Bund, Lublin, Pologne, 1923 © Mjdp/MdS

Militant du Parti Révisionniste de Jabotinsky en uniforme chez un photographe, Pologne, 1926 © Mjdp/MdS

La Haskala (Lumière) est un mouvement juif de pensée du XVIIIe et XIXe siècle, influencé par le mouvement des Lumières. Il débute en Allemagne. Des intellectuels juifs mettenttous leurs espoirs dans ces nouvelles idées, au moyen desquelles ils pourront voir – espèrent-ils – s’améliorer la situation des Juifs européens. Au cours du XIXe siècle,les idées de la Haskala touchent également les Juifs d’Europe orientale.

Askhenazes et SépharadesL’usage veut que l’on distingue les juifs originaires d’Europe centrale et d’Europe de l’est. Les juifs originaires de l’est, dont la langue était le yiddish, sont appelés Askhenazes ; et les juifs originaires du bassinméditerranéen, dont la langue était le judéo-espagnol ou le judéo-arabe (après la dispersion du judaïsme espagnol), sont appelés Sépharades.

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AUTREFOIS, AILLEURSPERSECUTIONS AANTISEMITES

L’antijudaïsme traverse l’histoire des communautés juives d’Europe de l’Est depuis le XVIIIe siècle. Brimades et discriminations sont fréquentes. A partir de 1881, une vague de pogroms, déchainements de violence extrême encouragée par les autorités tsaristes, rend leur quotidien insupportable. Ainsi, 1881 marque pour la première fois le lien entre pogrom et émigration.

Les victimes du pogrom de Kichinev d’avril 1903, Bessarabie (Moldavie)

Les victimes du 2ème Pogrom de Kichinev d’octobre 1905, Bessarabie (Moldavie)

Les victimes d’un pogrom devant leur maison saccagée à Kichinev, avril 1903, Bessarabie (Moldavie)

Léa et Peisakh Zilberman, victimes d’un pogrom en mai 1882 à Bar, Ukraine © Mjdp/MdS

David Salomon Grinberg, blessé lors d’un pogrom en 1905. Il decède à Pinsk, en Biélorussie, la même année. Russie, années 1900

En 1881, le mot pogrom du russe (massacre) fait son apparition dans la languefrançaise. Le pogrom est comme une brève explosion de violence d’une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d’elle-même.Raul Hilbergin La Destruction des juifs d’Europe

Victimes d’un pogrom en mars 1936, Przytyk (Pologne)

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONUNE EMIGRATION SANS IDEE DE RETOURIls ont toutes les raisons d’émigrer mais on ne peut isoler une cause déterminante de l’exode massif des juifs d’Europe de l’est et du pourtourméditerranéen. Comme une révolution silencieuse, ces flux migratoires bouleversent le paysage juif européen. La violence des pogroms et leur tragique litanie (1881, 1882, 1883, 1903, 1905, 1919, 1920…) sont la cause la plus évidente de l’exode juif. Nombreux sont aussi les réfugiéspolitiques engagés dans des mouvements révolutionnaires. Au Pays, la condition des Juifs est de plus en plus précaire : à la misère et aux difficultés économiques s’ajoutent les discriminations (numerus clausus à l’entrée de l’Université par exemple). Elles emprisonnentles volontés dans un carcan d’interdits et font régner un climat d’humiliationde moins en moins supportable. Bien que l’Amérique attire majoritairement, nombreux sont ceux qui s’installent en France et en particulier à Paris qui symbolise alors la capitale des Droits de l’Homme. Ils habiteront principalement dans les quartiers populaires.Peu avant la Première Guerre mondiale, les Juifs de Grèce et de Turquie, déstabilisés par les guerres balkaniques et la désintégration de l'Empire ottoman,commencent eux aussi à partir pour la France dont la langue et la culture leur sont transmises par les écoles de l’Alliance Israélite Universelle.

Blima Zaidman et ses deux fils, Varsovie, Pologne, 1931 © Mjdp/MdS/coll. Zaidman

Varsovie,Pologne, années 1930 © coll. Birenbaum

Passeport égyptien de Rose Myschcovska-Pinette arrivée en France avec 2 enfants, 1923 © Mjdp/MdS

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTERRE D’ACCUEIL, DE DROIT ET DE LIBERTE

A partir de la Révolution de 1789, la France devient une terred’accueil pour les populations juives de l’Est européen.L’immigration s’amplifie tout au long du XIXème siècle.Les pogroms de 1881 consécutifs à l’assassinat d’Alexandre II provoquent une arrivée massive de Juifsrusses, Victor Hugo prend fait et cause pour ces réfugiéset lance un appel à la solidarité nationale.

Appel de Victor Hugo en page 1 & 2 de la revue l’Univers israélite, 1er Juillet 1882, 37ème année, Paris © Harvard Library

Affiche appelant à une réunion de l’association « asile de jour juif », Paris, 19/02/1920 © Mjdp/MdS

Portrait de Victor Hugo par Léon Bonnat

Campement des israëlites russes réfugiés à Montmartre, Paris © MdS/Mjdp

1ère page du l’Action française du 1er juillet 1907 et extrait de l’article de Charles Maurras

Louis Dreyfus

L’affaire Dreyfus et l’antisémitismeLe capitaine Dreyfus est accusé à tort de trahisonen 1894. Pendant 12 ans, cette affaire se déroulerasur fond d’antisémitisme et provoquera un clivageprofond dans la société française. Le capitaine est réhabilité par la Cour de cassation en 1906.Cette réhabilitation illustre le triomphe du droit.

... le gouvernement réel, et ce gouvernement est celui des Juifs,des Protestants, des Francs-Maçons et des nouveaux naturalisésque nous appelons nos Métèques. Chacun de ces quatre groupesforme dans l'Etat français un petit Etat très puissant. Ces quatre Etats se sont confédérés. Leur Conseil fédéral, souvent représenté par les décisions tacites de leur espritpublic, est le vrai maître de la France...Dans les conditions où elles étaient, (nos populations) comprenaient mieux que le juif, fût-il d'apparence et d'allure indigène, demeurait l'Etranger, demeurait l'Ennemi. De plus, le Juif de l'Est, frère du « sale juif de Pologne et d'Algérie, par ses mœurs répugnantes, par ses petits métiers (colporteur,usurier, cabaretier, marchand de biens), par son vêtement (la forme même de la houppelande est classique) se trouve plusdirectement désigné à l'aversion et à la méfiance publique.

Extrait de l’article de Charles Maurras, Le midi esclave, 1er juillet 1907

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Alfred Dreyfus

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONHEUREUX COMME DIEU EN FRANCE Dicton yiddish

Cette période est celle de l’intégration croissante voire de l’assimilation des Juifs à la société française à laquelleils sont fiers d’appartenir.

Les familles Lesner et Demlovitch se promènent en charrette, Paris, 1908 © MdS/Mjdp

Vladimir Jankelevitch, futur philosophe, en compagnie de ses parents et de sa sœur, Paris, années 1920 © MdS/Mjdp

Marthe Weisberg devant la « pyramide » àBrunoy (Essonne), Août 1935 © MdS/Mjdp

Les familles Tzigler et Zissermann au bois de Vincennes, France, 1905 © MdS/Mjdp

« Il n’y eut dans la vie de ma mère qu’un seul événement, un jour elle sutqu’elle allait partir pour Paris.Je crois qu’elle rêva. Elle alla chercher quelque part un atlas, une carte,une image, elle vit la tour Eiffel ou l’Arc de triomphe. Elle pensa peut être à des tas de choses : sans doute pas aux toilettes,aux bals, mais peut être au climat doux, à la tranquillité, au bonheur. On dut lui dire qu’il n’y aurait plus de massacres et plus de ghettos et de l’argent pour tout le monde… »

Georges Perecextrait de W ou le souvenir d’enfanceéd. Gallimard

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONHEUREUX COMME DIEU EN FRANCE Dicton yiddish

Moments de joie simple, de détente en famille, entre amis et premières sorties à la mer.

Ecole maternelle rue de Ménilmontant, Paris, 1928 © MdS/Mjdp

Sortie du Patronage de l’école L. de Hirsch au Plessis Robinson, 1934 © MdS/Mjdp

Rosa et Anschel Kohn posent avec leur fille Simone Kohn-Lipinski sur une plage,France, 1913 © MdS/Mjdp

Suzanne Weinberger à Mers-les-Bains, dans la Somme, France, juillet 1917 © MdS/Mjdp

Patronage de l’Ecole L. de Hirsch, Paris 19ème, 1933-1934 © MdS/Mjdp

La famille Lozerstein et des amis en vacances à Berk-Plage, années 1920 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONLA COMMUNALEL’école publique laïque, gratuite et obligatoire est un lieuprivilégié d’intégration et la preuve réconfortante pour ces nouveaux immigrés, que la République accordesa chance à chacun.

Ecole rue Etienne Dolet, Paris 20ème, 1919 © Mjdp/MdSEcole de la rue des Pannoyeux, classe de M. Renucci, Paris, 1933 © Mjdp/MdS/coll. Victor Aboulkir

Ecole communale de la rue des HospitalièresSaint Gervais, Paris 4ème. En 1900 © Mjdp/MdS

En 1929 © Mjdp/MdSEn 1926 © Mjdp/MdS

Bronia Ajzenberg, arrivee en Franceen 1929 avec un baccalaureat polonais,parmi les 4 femmes en 2eme anneede Medecine, Toulouse, 1932(2ème rang, 3ème en partant de la droite)© coll. Goldsztajn

Des jeunes filles et garçons dans un atelier de l’Ecole professionnelle(O.R.T. Organisation Reconstruction Travail), Montreuil, Seine-Saint-Denis,1939 © Mjdp/MdS

Formation des élèves professeurs de l’ A.I.U. (Alliance Israélite Universelle), Paris, années 1920© Mjdp/MdS

Charles et Nathan Apeloigen uniforme à l’Ecole de Travail, rue des Rosiers,Paris, vers 1915© coll. Apeloig

L’école communale de la rue des HospitalièresSaint Gervais possède une dérogation spéciale :elle fonctionne le jeudi afin de libérer le samedi.De nombreux enfants juifs la fréquentent. Ils viennent de tout Paris. Aujourd’hui, sur le murde cette école, des plaques rappellent les nomsdes 260 écoliers juifs déportés. Une autre plaquerappelle le souvenir de M.Joseph Migneret, le directeur, qui fabriquait des fausses piècesd’identité et autres documents officiels, pour sauver ses élèves après la rafle du Vel d’Hiv. Joseph Migneret a été nommé Juste parmi les Nations.

Frida WattenbergHommage à Henry Bulawkoextrait – in Bulletin MJDP No.24

D’autres bancs d’école…Une petite minorité aura accès à des formations professionnellesdispensées par l’ O.R.T. (Organisation-Reconstruction-Travail), par l’A.I.U (Alliance Israelite Universelle) et par les grandes écolesou l’Université.

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTERRE D’ACTIVITES

A Paris, ils s’installent dans les quartiers populaires Belleville, Ménilmontant, Charonne, La Chapelle, le Marais (« Pletzl », petite place en yiddish). Certains conservent encore aujourd’hui leur vocation d’accueil, d’autres comme le Marais l’ont perdue.L’artisanat et le petit commerce sont facilement accessiblespour les nouveaux arrivants. D’aucuns ont transporté avec eux leur savoir-faire : cordonniers, tailleurs, chapeliers,épiciers, menuisiers-ébénistes. D’autres ont appris sur le tas. Tous côtoient ainsi la population du quartier.

La boutique de Monsieur Kohn Aux Vrais Soldes, située rue des Moines,Paris 17ème, 1907© MdS

Salon de Coiffure de Robert Joffo (2ème à gauche), rue Marcadet, Paris, années 1910 © MdS/Mjdp/coll. Joffo

La Grande Brasserie Cinéma à Villejuif, 1908 © MdS Boulangerie Zoubritzky, « On parle russe », Paris, années 1920 © coll. Sylvain

Monsieur Benveniste devant sa papeterie à Lyon, France, années 1920-1930 © MdS/coll.Annie Benveniste

Maurice Koutchouk posant devant son magasin de vêtements et imperméables, France, 1920-1930© MdS

Magasin Au Pont-Neuf, Paris © MdS

La famille Goldenberg pose devant sa première épicerie rue des Rosiers,Paris 4ème, années 1920-1930© MdS

Magasin de chaussures Tinovsky, Paris © MdS

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTERRE D’ACTIVITES

A Paris, ils s’installent dans les quartiers populaires Belleville, Ménilmontant, Charonne, La Chapelle, le Marais (« Pletzl », petite place en yiddish). Certains conservent encore aujourd’hui leur vocation d’accueil, d’autres comme le Marais l’ont perdue.L’artisanat et le petit commerce sont facilement accessiblespour les nouveaux arrivants. D’aucuns ont transporté avec eux leur savoir-faire : cordonniers, tailleurs, chapeliers,épiciers, menuisiers-ébénistes. D’autres ont appris sur le tas. Tous côtoient ainsi la population du quartier.

La boutique de Monsieur Kohn Aux Vrais Soldes, située rue des Moines,Paris 17ème, 1907© MdS

Salon de Coiffure de Robert Joffo (2ème à gauche), rue Marcadet, Paris, années 1910 © MdS/Mjdp/coll. Joffo

La Grande Brasserie Cinéma à Villejuif, 1908 © MdS Boulangerie Zoubritzky, « On parle russe », Paris, années 1920 © coll. Sylvain

Monsieur Benveniste devant sa papeterie à Lyon, France, années 1920-1930 © MdS/coll.Annie Benveniste

Maurice Koutchouk posant devant son magasin de vêtements et imperméables, France, 1920-1930© MdS

Magasin Au Pont-Neuf, Paris © MdS

La famille Goldenberg pose devant sa première épicerie rue des Rosiers,Paris 4ème, années 1920-1930© MdS

Magasin de chaussures Tinovsky, Paris © MdS

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONCREER

Si les grandes sociétés fondées par des Juifs le sont par des familles essentiellement alsaciennes présentesdepuis le XVIIIe siècle (Galeries Lafayette, Dreyfus-Dupont,Calmann-Levy, etc.) de nouveaux immigrants réussissentrapidement et créent leur propre entreprise industrielleou commerciale.

Albert et Joseph Rosales dans leur fabrique de pantoufles rue Sedaine, Paris 11ème, 1930 © MdS/Mjdp

Israël Litmanovitch donne des cours de broderie perlée, Paris, 1926 © MdS/Mjdp

Haïm Frenkel avec des collègues dans son laboratoire de biologie, France, 1920 © MdS/Mjdp

Emile Capilovici, mécanicien, essaie une voiture fabriquée à la main, Paris, 1914 © MdS/Mjdp

Atelier de confection pour hommes Skolnik situé rue Marcadet, Paris 8ème(debout à gauche, Raphaël Eskenazi), 1920 © MdS/Mjdp

Hella et Hugo Feiglstock et Isaac Klein dans leur atelier de fourrure rue Saint-Fargeau, Paris 20ème, 1928 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONENTREPRENDRE

Le personnel de l'usine de lits métalliques fondée par Mendel Choumatcher, située 54 rue Louis-David, Bagnolet (Seine-Saint-Denis), 1926-1927 © MdS/Mjdp

Pola Zalcman et Benek Katz, dans un atelier de tricots, Paris (sans date)

La brûlerie- épicerie Au planteur de Caiffa, rue de Belleville, Paris, années 1920 © MdS/Mjdp

La société Au Planteur de Caïffa est fondée en 1890 par M. et Mme Michel Cahen. Initialement torréfacteurs, ils transforment leur magasin en épicerie et créent de nombreusessuccursales (on en comptera plus de 400 avant la Seconde Guerre mondiale), Paris, 1921

André Citroën avec le dirigeant syndicaliste Wilson, Paris, 1918 © MdS/Mjdp

Chez le dentiste, l'homme assis est Jacob Reder, prothésiste, Paris, années 1930 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTRAVAIL A DOMICILE ET EN ATELIER

Isidore Zigelman et Charles Ekchauz, presseurs, aux Galeries Lafayetterue de Provence à Paris, 9ème, 1929 © MdS/Mjdp

Saül et Sara Weisberg avec Maier Rubinstein dans l’atelier de couture18 passage Ronce, Paris, 1932 © MdS/Mjdp

Benjamin Alboukrek, cordonnier, Paris, 1912 © MdS/Mjdp

Samuel et Simon Wajsbrot, ouvriers casquettiers dans l’atelier de la rue des Francs-Bourgeois, Paris 4ème, 15 avril 1926 © MdS/Mjdp

Monsieur Tajszeydler et ses deux fils, pantalonniers travaillant à domicile rue des Rigoles à Paris, 20ème, années 1930 © MdS/Mjdp

Atelier de confection pour dames Pesakowitch, Paris, années 1930 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONCAFES ET RESTAURANTS

Restaurant Lanzman, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4ème, 1930 © MdS/Mjdp

Trois clients attablés à la terrasse d’un café juif situé rue Basfroi, Paris 11ème, années 1920 © MdS/Mjdp

Les frères Herman et Simon Waks, cuisiniers,posent parmi les autres membres du personneld’un restaurant de Verdun dans la Meuse, France, 1920 © coll Lesgold

Conorte Béhar, M. Adjes et Mme Lucienne,la serveuse dans le restaurant L’Istamboul,17 rue Popincourt, Paris 11ème, années 1930 © MdS/Mjdp

Le café Maison Schuster à Belleville, rue de la Présentation, Paris 11ème, 1920© MdS/Mjdp

La terrasse d'un café-restaurant juif rue la Présentation à Belleville, Paris 11ème, 1920 © MdS/Mjdp

Devant le café Au Café Maison Gontier, à l'angle de la rue Julien Lacroix et du passage de Pékin à Belleville, Paris, 20ème, 1930 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONMARCHANDS AMBULANTS ET FORAINS

Berek et Rejla Srebnik et leur fille Anna devant leur étal de chaussures au marché de la Porte de la Villette, Paris 19ème, 1933-1934 © MdS/Mjdp

Un vendeur ambulant de parapluies,Paris, début XXe siècle © MdS/Mjdp

La charcuterie Ringer, livre à domicile la nourriture cachère (grand parents de la chanteuse Catherine Ringer), Paris, années 1930 © coll. Sylvain

Israël Tsyboula au marché de la Porte de Bagnolet, Paris 20ème, 1938 © MdS/Mjdp/coll. Tsyboula

Mme Benamou et deux autres femmes devant leur étal de fripes au Carreau du Temple, Paris, 3ème, années 1910-1920 © Mjdp/MdS

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONACTIVITES OUVRIERES ET INDUSTRIELLES

Trois ouvriers, dont Moshé Rappaport dans l’atelier la Cordonneriedu Bottier, 16 rue Pixérécourt, Paris 20ème, années 1930 © MdS/Mjdp

Menuisiers et sculpteurs avec leurs outils, France, années 1920 © MdS/Mjdp

Emile Capilovici dans un atelier de mécanique © MdS/Mjdp

Vittorio Isacco fabricant d’hélicoptère dont le sigle est une étoilede David, Paris, 7 Octobre 1926 © MdS/Mjdp

Daniel Finkelstajn, immigré en 1923, travaille comme tourneur.Mort en déportation. Paris, années 1930 © MdS/Mjdp

Maurice Goldberg, électricien chez Milde, sur un toit en compagnie d’un collègue, Paris, 1938 © MdS/Mjdp

Albert Tretiak, scaphandrier, travaille au renflouement après le sabordage de la flotte à Toulon, France, 1942 © MdS/Mjdp

Charles Zumer et un camarade de travail, ouvrierschez Renault, pendant leur pause, France, 1932© MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTERRE Dí ENGAGEMENTLa plupart des arrivants expriment le désir de devenircitoyens français et demandent à être naturalisés dès que leur situation le permet. Ces immigrés porteursd’une tradition militante mettent en place un tissu d’organisations sociales, culturelles et politiques. Ils rejoignent les structures syndicales existantes où sont parfois créées des sections juives.

Décret de naturalisation © MdS/Mjdp Affiche en yiddish appelant à une réunion à la Bourse du travail pour voter la poursuited’une grève, Paris, 20 mai 1921 © MdS/Mjdp

Juifs et citoyens actifs. Le décret du 27 septembre1791 accorde aux juifs la citoyenneté française.Affiche réalisée pour une exposition en 1989 au M.A.H.J., utilisant un personnage d’un jeu del’oie de la Révolution (1792) © MdS/Mjdp

Cérémonie d’une société de secours mutuel et d’entraide devant l’entrée du cimetière de Bagneux. Robert Joffo porte le drapeau 1911 © coll. Joffo

Manifestation des ouvriers casquettiers,Paris, vers 1900 © MdS/Mjdp

Défilé de la Corporation des cordonniers juifs de Salonique,France, années 1920-1930 © MdS/Mjdp

Réunion de la CGTU, Simon Wajsbrot syndiqué comme la plupart des ouvriers juifs, Paris, années 1930 © MdS/Mjdp

Réunion de la Société de secours mutuel des israélites de Paris,années 1930 © MdS/Mjdp

L’EntraideComme cela existait dans leur pays d’origine, les immigrants juifs se regroupent par localité pour constituer des sociétés de secours mutuel(landsmanschaften en yiddish) et développent toutes formes d’entraide, en particulier celle liée au « dernier devoir » (havra kadhisha) par l’achat de caveaux dans les sections juives des cimetièresparisiens. Une partie de ces sociétés se regroupenten 1926 dans la « Fédération des Sociétés juives de France » et d’autres en 1938 dans l’ « Union desSociétés juives de France » d’obédience communiste.

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TERRE D‘ENGAGEMENT

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONMILITERToutes les tendances idéologiques sont représentées, les Juifs intègrent les grands partis politiques nationauxdans des sections dédiées ou adhèrent individuellementcomme militants dans ces partis.En 1927, après le procès et l’acquittement de SamuelSchwartzbard se crée la ligue contre les pogroms qui devient la Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme(L.I.C.A.) puis la L.I.C.R.A.

Infirmiers juifs manifestant pour soutenir le front populaire espagnol, Paris, 1937 © MdS/Mjdp

Mayer Gerkowicz, conseiller municipaldu 2ème arrondissement de Paris, 1936 © MdS/Mjdp

Affiche pour un grand bal au profit des ouvriers sionistes socialistes,Paris, 24 Mars 1906 © MdS/Mjdp

Collecte de fonds pour la guerre d’Espagne, Paris, 1936 © Mds/CDJC/MJDPJuifs du Bund avec les 3 flèches, sigle de la S.F.I.O., 1930 © Mds/CDJC/MJDP

Henri Krasucki (Henoch Krasucki) 1924, Wołomin-Varsovie, Pologne – 2003 Paris. Pendant la guerre Membre de la section FTP-MOI, arrêté en mars 1943, il est déporté à Auschwitz par le convoi No.55. Syndicaliste CGT, membre du bureau politique du P.C.F., Secrétaire général de la C.G.T. de 1982 à 1992 © MdS/Mjdp

Fiche d’identité de Samuel Schwartzbard,1886–1938.Le 25 mais 1926, il assassine à Paris le dirigeant ukrainien Simon Petlioura,responsable de nombreux progroms.Samuel Schwartzbard est acquitté à l’issue de son procès en 1927© MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONEPAANOUISSEMENT PAAR LE SPORT

Les associations sportives participent au processus d’intégration. Chaque tendance politique a ses équipes.Les clubs bénéficient de l’apport de sportifs juifs de très haut niveau qui ont fui les persécutions et de champions originaires d’Afrique du Nord.

Herman Waks membre de l’équipe de France d’haltérophilie, Paris, 1924 © MdS/Mjdp

Alojzy « Alex » Ehrlich (1914-1992). Joueur de tennisde table d’origine polonaise, triple médaillé d’argentaux championnats du monde dans les années 1930.Déporté à Auschwitz, il s’installe en France à son retour des camps et devient un entraîneur de renommée internationale © Coll. Musée national du Sport

Equipe de football du YASC, Paris, 1934 .Le YASK (Yiddisher Arbeiter Sport Club),club sportif ouvrier juif crée en 1929, est affilié à la Fédération sportive et gymnique du Travail (F.S.G.T.)© MdS/Mjdp

Alfred Nakache et l’équipe de France de natation (2ème en partant de la droite). Il participe aux J.O. de Londres en 1948© coll. Musée national du sport

Alfred Nakache1915 à Constantine (Algérie) –1983 à Cerbère (Pyrénées Orientales)Nageur du club toulousain, Le TOEC, pendant la guerre. Il est détenteur avant et après la guerre de multiples recordsde France, d’Europe et du Monde. Déporté à Auschwitz en janvier 1944 avec sa femme et sa fille, il est le seul à être revenu.© coll. Musée national du sport

L’Equipe de natation du Y.A.S.C. Le 3ème en partant de la droite est Albert Goldman père de Pierre et Jean-Jacques Goldman © MdS/Mjdp

Victor « Young » Perez (1911-1945), né à Tunis, monte à Paris et devient champion du monde poids mouches en 1931. Arrêté le 18 juin 1943, pour défaut de port de l’étoile, il est interné à Drancy puis déporté vers Auschwitz le 7 octobre 1943. Le 18 janvier 1945, il est contraint avec des milliers d’autres détenus aux marches de la mort et abattu d’une rafale de mitraillette.

Association sportive Etoile juive, Paris, années 1930 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONVITALITE ARTISTIQUE On estime que cinq cents artistes constituent l’Ecole de Paris dont plus d’une centaine sont Juifs. Ils viennentd’Allemagne, de Poméranie, d’Autriche, de Galicie, de Pologne, de Hongrie, de Tchécoslovaquie, d’Ukraine, de Biélorussie, de Russie, de Crimée, de Lettonie, de Lituanie, de Sibérie et même de Grèce. Pendant la guerre,ils subissent la clandestinité ou l’exil dans le meilleur des cas, la déportation et la mort pour près de la moitiéd’entre eux.

« Cette Ecole de Paris a permis ce miracle original : les peintresd’origine juive ont compris que la figure humaine était nécessaireà l’expression de l’humaine beauté, du pathétique humain, fait nouveau dans l’histoire esthétique des peuples d’Israël. (...)Force est de constater que ces artistes ont déclenché un mouvement sans précédent dans le monde juif, défiant la tradition, franchissant l’interdit de la représentation. »

Florent FelsLe Roman de l’art vivant ed. Fayard, 1959

La RuchePassage de Dantzig, Paris 15ème

Imaginé par le sculpteur Alfred Boucher, ce pavilloncirculaire offre aux artistes des ateliers en alvéolesautour d’un escalier central d’où son nom la Ruche.Cet endroit devient un lieu d’accueil cosmopolite.

Otto Freundlich 10 juillet 1878 à Stolp (Poméranie, Allemagne) – 9 mars 1943 à Sobibor.Peintre et sculpteur. En 1937, sa sculptureDer neue Mensch acquise par le muséede Hambourg en 1912 est reproduite par les nazis sur la couverture du catalogue de l’exposition itinéranteDie Entartete Kunst (L'Art dégénéré).Réfugié en France, interné comme sujetallemand et transféré de camp en campjusqu’en mai 1942, il se réfugie à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées Orientales).Dénoncé, il est arrêté le 23 février 1943,il disparaît, probablement dès son arrivéele 9 mars, au camp d'extermination de Sobibor.

Marc Chagall en 1941Moishe Zakharovitch Chagalov7 juillet 1887 à Liozna, près de Vitebsk (Biélorussie) – 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence. A la fin du printemps 1941, il est arrêté, et doit son salut au journalisteaméricain Varian Fry qui lui permet de rejoindre les Etats-Unis

Chaïm Soutine9 Juin 1893 à Smilovitchi (Biélorrusie) – 9 Août 1943 à Paris © Coll. Musée d'art moderne de Céret

Amedeo Clemente Modigliani12 juillet 1884 à Livourne (Italie) –24 janvier 1920 à Paris

Moïse Kisling en 1935 à Paris 22 janvier 1891 à Cracovie (Pologne) – 29 avril 1953 à Sanary-sur-Mer. Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans la Légion étrangère. En 1915, il est sérieusement blessé lors de la bataille de la Somme. Réfugié aux Etats-Unis pendant la guerre 1939-1945.

Ossip Zadkine en 1929 à Paris14 juillet 1890 à Vitebsk (Biélorus-sie) – 25 novembre 1967 à Paris.S’installe à la Ruche en 1910jusqu’à la guerre de 1914. Réfugié aux Etats-Unis pendant la guerre 1939-1945.

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONEXPRESSION THEATRALE

Le théâtre et la musique appartiennent à une traditionculturelle et religieuse du judaïsme.Héritier des saynètes jouées pour la fête de Pourimou lors des mariages, le théâtre yiddish se développe à Paris dès 1890. Entre autres, le Pariser Yiddisher ArbeiterTheater (Théâtre Parisien Ouvrier Juif) fondé en 1934, sert de tribune politique.

Affiche d’une représentation de Blimele ou la femme jouée aux cartes, Paris 1896© coll. Frydman

Affiche d’une représentation de La triste Find’Aman le terrible, Paris. La pièce écrite en 1939, dénonce le nouveau visaged’Aman : Hitler. Pièce de Haïm Sloves © coll. Frydman

Affiche d’une représentation par une troupeanglaise de l’opérette Le Sultan, Paris 1903© coll. Frydman

Le petit tailleur ensorcelé © coll. Frydman

Théatre de la rue Piat, Paris 20ème, 1937 © MdS/Mjdp

Le petit tailleur ensorcelé © coll. Frydman

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONQUELQUES DESTINS

Les immigrés et fils d’immigrés juifs apportent leur pierre à la culture et à l’art français mais pour ceux qui vontconnaitre la guerre, la notoriété n’arrête pas les persécutions.Si elle aide quelques-uns à se sauver, elle n’empêche pas les destins tragiques.

Sarah Bernhardt par Nadar. 1844 – 1923Fille d’une juive néerlandaise,Sarah Bernhardt, surnomméela Voix d'or par Victor Hugo, est considérée par beaucoup,avec Rachel, comme une des plus grandes tragédiennesfrançaises du XIXe siècle. Elle est la première comédienneà faire des tournées triomphalessur les cinq continents, JeanCocteau crée pour la désignerl'expression monstre sacré.Paris, vers 1864 © DR

Véra Korène 1901 – 1996 Née Rébecca Véra Koretsky.Comédienne, elle devientsociétaire de la Comédie Française en 1936. Refugiée au Canada pendant la guerre elle est réintégrée en 1945 © DR

Jacques (Jacob) Offenbach 1819 – 1880Peint par F. Grünewald (1881).Compositeur d’opéras-bouffedont La Grande-Duchesse de Gérolstein, La Belle Hélène,La Vie parisienne ou Les Brigands© DR

Marcel Dalio 1899 – 1983Né Marcel Benoît Blauschild.Acteur © DR

Simon Laks 1901 – 1983Violoniste et compositeur.Interné à Pithiviers et déporté à Auschwitz par le convoi No.6 en juillet 1942, il y survit parce qu’il devient violonistepuis chef d’orchestre de l’orchestre d’Auschwitz. Il racontera son expériencedans un livre Mélodies d'Auschwitz © coll. André Laks

Paul Misraki 1908 – 1998 Né Paul Misrachi. Compositeurauteur, il fut sociétaire de la SACEM pendant plus de 60 ans. Auteur de Tout vatrès bien Madame la Marquise,Ça vaut Mieux que d’attraper la Scarlatine (1936), Qu’est cequ’on attend pour être heureux ?(1937), etc. Bien que convertiau catholicisme, il est contraintde partir pour l’Amérique du Sud pendant la guerre © DR

Jozsef Kosma 1905 – 1969Compositeur de musiques de films. Il réussira à travailleravec l’aide de Prévert sous de faux noms ou des prête-noms pendant la guerre pour Marcel Carné. Il créera notamment la musique des Visiteurs du Soir (1942), Les Enfants du Paradis (1943) avant de rejoindre la résistance © DR

Marcel Marceau 1923 – 2007(né Marcel Mangel) Son pèreest arrêté et déporté à Auschwitzpar le convoi No.69, le 6 Mars1944. Marcel rejoint en 1942son cousin Georges Loinger(militant de l’O.S.E. et membredu réseau clandestin Garel)dans la résistance. En 1947, il crée le personnage de Bip ©DR

Serge Gainsbourg 1928 – 1991(né Lucien Ginsburg). Auteur-compositeur interprète, scénariste. Son père, pianiste,émigre de Kharkov (Ukraine)avec sa mère mezzo-sopranoOlga Besman en 1919. La famillese réfugie en 1942 dans la régionde Limoges et Lucien est cachédans un collège de jésuitesjusqu’à la fin de la guerre © DR

Norbert Glanzberg 1910 – 2005Compositeur de musiques de film et de chansons. Chef de chœur à Aix-la-Chapelle en 1929, compositeur pour la U.F.A. en 1930. Pendant la guerre, il se cache dans le sud de la France avec l’aide de Georges Auric. Il est l’auteurde Padam-Padam, Moi, j’m’enfous, Grands Boulevards. Après 1970, il revient à la musique classique © DR

Haïm Sloves 1905 – 1988Dramaturge yiddishant, avocat et militant communiste. Il participe en janvier 1945 à Paris à la création du Farbandfun yidishe kultur-gezelshaftn(Union des associations culturelles yiddish) © coll. Medem

Charles Denner 1926 – 1995Acteur. Il arrive en France à l’âge de 4 ans. Il entre dans la résistance à 16 ans avec sonfrère dans le maquis du Vercors.Il est décoré de la croix de guerrepour fait d’arme. Après la guerreil s’inscrit au cours CharlesDullin. Il entre au T.N.P. en 1951.A partir de 1955, il interprèteégalement de nombreux rôlesau cinéma © DR

Joseph Kessel 1898 – 1979.Grand-reporter et romancier.Fils de Samuel Kessel. Lafamille s’installe en France en1908. Il est engagé volontaireen 1916, grand reporter pendantla guerre d’Espagne et la drôlede guerre. En Janvier 1943,après s’être engagé dans larésistance, il rejoint les Forcesaériennes françaises libres à Londres. Elu à l’Académiefrançaise en 1962 © DR

Vladimir Jankélévitch 1903 - 1985Enseignant et philosophe. Ses parents russes ont immigré en France pour fuir les pogroms. Normalien, agrégé de philosophie, il enseigne à l’Université de Toulouse, puis Lille. Sous l’occupation, il se cachede 1940 à 1944 à Toulouse et retrouve son poste à la faculté de Lille en 1947 © DR

Roger Ikor 1912 – 1986Professeur de lettres et écrivain.En juin 1940 il est fait prisonnierde guerre, interné en Poméranie.Lauréat du prix Goncourt en 1955 pour Les Eaux mêlées,qui forme, avec La Greffe duprintemps, un diptyque intituléLes Fils d'Avrom © DR

Romain Gary 1914 – 1980Romancier. Sa mère, divorcée,quittant la Pologne, s’installeen France en 1928. En juin1940, il rejoint les Forcesaériennes françaises libres. Et en février 1943, le groupe de bombardement Lorraine.Cas unique dans l'histoire du Prix Goncourt, il en fut double récipiendaire sous sonnom et celui d’Emile Ajar © DR

Anna Langfus 1920 – 1966Née Anna-Regina Szternfinkiel.En 1942, elle connaît les ghettosde Lublin puis de Varsovie. Elle s’enfuit en zone aryenne et devient agent de liaisondans la résistance polonaise.Arrêtée, elle est torturée par la Gestapo. Elle est libéréepar les Soviétiques. Réfugiéeen France, elle se marie en 1948avec Aron Langfus. Elle publieà partir de 1953, obtient le prixGoncourt en 1962 pour Les Bagages de Sable. Elle écritaussi une dizaine de pièces de théâtre © DR

George Perec 1936 – 1982Ecrivain. Icek Peretz, son père,engagé volontaire est mortellement blessé le 16 juin1940. En 1941, sa mère le cacheen Savoie. Il y est baptisé sous le nom de Perec. Sa mère,internée à Drancy en janvier1943, est déportée à Auschwitzpar le convoi No.47, le 11 février1943. Georges retourne à Parisen 1945, il est adopté par satante paternelle et son mari © DR

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Correction photo Roger Ikor (9x7) 2017

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONTRADITION ET RELIGION

La pratique religieuse traverse les familles de manièretrès diverse. Malgré l’influence des idées socialistes à la fin du XIXe siècle, une majorité de familles juives respecte les grandes fêtes (Roch Hachana, Kippour, Pessah) et les rituels essentiels (circoncision, communion,mariage, enterrement) même si la stricte observance de la religion devient minoritaire.

Bat Mitzvah (majorité religieuse d’une fille) de Frida Wattenberg, Paris 1938 © MdS/Mjdp

Contrat de fiançailles des futurs épouxBulawko © MdS/Mjdp

Le rabbin Kaplan après la guerre 1914-1918,Mulhouse, années 1920 © MdS/Mjdp

Bar Mitzvah, cérémonie juivefêtant la majorité religieuse d'un garçon à treize ans © MdS/Mjdp

Photographie de groupe du mariage Gerkowicz, Paris, années 1920 © MdS/Mjdp

Les élèves de l’école Lucien de Hirsch assistent au Seder de Pessah, Paris, avril 1940 © MdS/Mjdp

Célébration du Seder de la Pâque juive (Pessah) dans la famille Blaska, Châtillon (Hauts-de-Seine),France, années 1930 © MdS/Mjdp

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONLIBERTE D í EXPRESSION

La presse yiddish connait un essor constant à partir de 1892 principalement sous la forme d’édition syndicale.Ainsi dès 1911, parait Der Yidisher Arbeiter (L’Ouvrier juif),publié par les sections juives des syndicats des ouvrierscasquettiers, des fourreurs, des tailleurs et des ouvriersdu cuir. Le No.1 est tiré à 1 000 exemplaires. Dans les années 1930, chaque courant de pensée politiqueéditera son journal.

Le premier numéro du journal sioniste La Journée parisienne qui sera le journal le plus lu. No.1 du 24 Janvier 1926, Paris © MdS/Mjdp

Le premier numéro de La Naïe Presse (Presse Nouvelle) du 1er Janvier 1934, rédigé entièrement en yiddish, Paris 1934 © MdS/Mjdp

Le journal Pariser Yiddishe Woche (La semaineparisienne yiddish) organe national démocratiqueparu pendant la première guerre mondiale, Paris, 1916

Un groupe d’ouvriers, au travail, dans l'atelier d'une imprimerie, France, années 1930

Marek Lerner, surnommé le Drüker (l’imprimeur) aux débuts de l'imprimerie du journal Naïe Presse (Presse Nouvelle) de tendance communiste, 14 rue de Paradis, Paris 10ème, 1934© MdS/Mjdp

Georg BernhardBerlin 1875 – New-York 1944.Réfugié à Paris en 1933, il fondeen 1934 Der Pariser Tageblatt, (Le Quotidien Parisien) rédigéen allemand pour les 35 000 réfugiés germanophones et dont il est le rédacteur en chef. Il deviendra en 1936, Die Pariser Tageszeitung(Le Journal Parisien). Il parvient à fuir aux Etats Unis en 1941.

Kiosque parisien vendant des journaux yiddish, Paris, années 1930

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EN FRANCE, L’ INTEGRATIONLA GRANDE GUERREET Lí ENGAGEMENT JUIF

Lorsque la Grande Guerre éclate en 1914, les Juifs étrangers s’engagent sans réserve contre l’envahisseurallemand. Pendant quatre longues années, ils vont vivreau rythme des deuils et des espérances, témoignant d’un patriotisme ardent, affirmant leur adhésion aux valeurs de la République. Sur ces 40 000 combattantsjuifs, environ 6 000 seront tués et 3 800 recevront des citations militaires.

Jacob Michalovitch monte la garde,1915 © MdS/Mjdp

Détail du calicot qui, dans un françaisapproximatif traduit littéralement du yiddish, fait appel au sentimentpatriotique des juifs immigrés, Paris,août 1914

Jacob Michalovitch hospitalisé après avoir été gazé,1915 © MdS/Mjdp

Blessés à l’hôpital Lariboisière, Paris 1916 © MdS/Mjdp

La Capote trouée atteste de la violence des combats, 1917© MdS/Mjdp

Défilé place de la Bastille « Vive la France », Paris, août 1914 © MdS/Mjdp

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDEPORTRAAITS DE VIE AAVEC L’ETOILE

Par l’ordonnance allemande du 29 mai 1942 , « Il est interdit aux Juifs, dès l’âge de 6 ans révolus, de paraître en public sans porter l’étoile juive ». Au terme d’une négociation avec les Allemands, une mesure ségrégative sera également prise par Vichy à partir de décembre 1942, l’apposition du tampon « Juif »sur les documents d’identité. Il faut y ajouter l’interdictiond’emprunter le métro en dehors du dernier wagon et celle de circuler avant 6h et après 20h. L’accès aux squares est désormais interdit aux enfants juifs.

Louise Behar se marie à la mairie du 12ème.Déportée à Auschwitz par le convoi No.74, parti de Drancy le 20 mai 1944, morte en déportation avec son bébé, Paris, 1942© MdS/Mjdp

Sonia Hasson, sa sœur Fanny Lutzman, ses deux neveux et sa nièce (Raymond, Jeanine et Henri), Paris, 1942 © MdS/Mjdp

Paulette Zelazneg, 6 ans, Paris, 1943 © MdS/Mjdp

Jeunes du Pletzl portant l’étoile jaune, Paris,juin 1942 © MdS/Mjdp

Etat-major et l’équipe du Centre d’aide de la rue Amelot, siège de la Colonie Scolaire,Paris, 1942 © MdS/Mjdp

Nathan Najman prisonnier de guerre au Stalag 48. Le port de l’étoile jaune imposée à un prisonnier de guerre est pourtant contraire à la convention de Genève © MdS/Mjdp

Wigdor (Victor) Fajnzylberg,blessé pendant la campagnede France (1914-1918). Malgré l’intervention de la Fédération des Amputésde guerre de France, il est déporté à Auschwitz par le convoi No.68, parti de Drancy le 10 février 1944,mort en déportation, Paris,1943 © MdS/Mjdp

Les enfants du foyer de l’UGIF du 5 rue Grandvilleà Saint-Mandé. Ces vingt fillettes et leur directriceThérèse Cahen, arrêtées le 22 juillet 1944, sontdéportées par le convoi No.77, une seule survivra.Saint-Mandé, 17 décembre 1943 © MdS/Mjdp

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDELE TEMPS DES RAAFLES

Rafles des juifs étrangers du 20 au 25 août 1941,Paris © coll. Suddeutscher Verlag

La seule photo connue de la rafle du Vel d’Hiv,Paris, 17 juillet 1942

Rafles du 22 au 27 janvier 1943 à Marseille par les forces de police françaises et allemandes © coll. Bundesarchiv

Affiche relative au recensement des juifs en zone libre, juillet 1941, Marseille © DR

Sous le regard de la population, les juifs du 3ème arrondissement sont arrêtés et transportés par autobus vers le camp de Drancy © DR

Premières arrivées de juifs au camp de Drancy,20 août 1941 © coll. Klarsfeld

Rafle du 20 août 1941 dans le 11ème arrondissement, en utilisant les bus parisiens, Paris © coll. Klarsfeld

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDELES CAAMPS DE TRAANSIT

Sous la pression des allemands, le régime pétainistecrée spécialement les camps de transit (Pithiviers, Beaune la Rolande, Royallieu et Drancy)pour regrouper les Juifs arrêtés avant leur déportationvers les camps de la mort.

Les internés ignorant le sort qui les attendaient se fabriquent des certificats souvenirs. Celui-ci appartenait à Joseph Cisinski né à Varsovie le 16 novembre 1922, déporté à Auschwitz par le convoi No.4 du 25 juin 1942, Pithiviers, mai 1941© MdS/Mjdp

Camp de Beaune-la-Rolande, 1942 © MdS/Mjdp

Baraquements du camp de Pithiviers © MdS Photographie de propagande allemande… la vie continue…Drancy © coll. Klarsfeld

Dès 1939, des Juifs d’origine allemande, autrichienne et apatrides(comme Hannah Arendt) sont internés au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques),1941© coll. Holocaust Memorial Museum, Washington D.C.

Enfants à Drancy en décembre 1942. Ils seront déportés à partir de février 1943 © MdS/Mjdp

Camp de Beaune-la-Rolande, 1941-1942© MdS/Mjdp

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDELE SAAUVETAAGE DES ENFAANTS

Protéger et sauver les enfants devient la priorité. De vastes réseaux d’entraide et de solidarité œuvrentclandestinement à leur survie. Les principales organisationssont l’O.S.E. (Œuvre de Secours aux Enfants), l’U.J.R.E.(Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide), les E.I.F. (Eclaireurs Israélites de France), Le S.E.R.E.(Service d’Evacuation et de Regroupement d’Enfants),devenu en 1944, l’O.P.E.J. (Œuvre de Protection de l’Enfance juive).

Frida Wattenberg (dans la Résistance, Thérèse Verdier)monitrice de l’O.S.E. conduit des enfants en Suisse.L’Œuvre de Secours aux Enfants intègre l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), créée par Vichy, sur pression des nazis. Dès 1942, face au danger, l’O.S.E. mène un travail clandestin via le réseau Garel, 1943 © MdS/Mjdp

Mila Racine née en 1921 à Moscou.Elle entre dans la Résistance et créeavec Georges Loinger la filière qui permet de convoyer des enfants vers la Suisse à partir d’Annecy. Le 21 octobre 1943, le convoi qu’elle dirige avec Roland Epstein est intercepté par les Allemands à Saint-Julien-en-Genevois. Emprisonnée au siège de la Gestapo à Annemasse, transférée à la prisonde Montluc à Lyon, elle est déportéeà Ravensbrück puis à Mathausen où elle décède en 1945.

Maison d’enfants des Eclaireurs Israélites à Moissac (Tarn et Garonne).A partir de 1943, les Eclaireurs Israélites de France (EIF) conduisent dans la clandestinité des actions de résistance et de sauvetage d’enfants juifs, 1945 © MdS

Le 4 mars 1943, un groupe d’enfants de la Colonie scolaire accompagné par Mme Flamandquitte l’orphelinat du 30 rue Saint Hilaire à La Varenne, pour être dispersé dans la Nièvre© coll. Madame Guéry, née Hopensztand

Enfants cachés au Chambon-sur-Lignon.Magda Trocmé, la femme du pasteur y organisele sauvetage des enfants. Le village recevrala Médaille des Justes © coll. Trocmé

Marianne Cohn née en 1922 à Mannheim (Allemagne). Elle remplace Mila Racine après son arrestation en 1943 et convoie les enfants vers la Suisse. Elle est arrêtée à son tour le 31 mai1944 et assassinée par la Gestapo à coups de pelle dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944.

David Rappoport, créateur du centresocial la Colonie scolaire en 1926 et fondateur du journal Yiddish Pariser Haint en 1934. Pendant la guerre, il coordonne une activité de résistance et de sauvetage d’enfants. Arrêté le 6 octobre 1943, il est déportéà Auschwitz par le convoi No.60. Il y mourra d’épuisement le 2 juillet1944. La Colonie scolaire est aussiconnue sous le nom de Comité de la rue Amelot.

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDEL’EXTERMINAATIONLa Shoah par balles : les recherches les plus récentesmontrent qu’un million et demis de Juifs sont exterminéspar les Einsatzgruppen à l’Est.

l’Action Reinhardt : de mars 1942 à octobre 1943,plus de deux millions de Juifs du Gouvernement général(Pologne) sont exterminés dans les trois campsde Belzec, Sobibor et Treblinka.

Dans les camps de travail et d’exterminationdont le principal est Auschwitz-Birkenau, plus d’un million et demi de Juifs arrêtés et déportés de l’Europe occupée sont exterminés.

En ajoutant les morts par privations et maladiesdans les ghettos, les camps de travail, les transports vers les camps ou lors des marches de la mort, les historiens estiment entre cinq et six millions le nombre de victimes.

Décompte du nombre de Juifs à traiter en Europe.Extrait du Protocole de Wannsee, procès-verbalde la conférence du 30 janvier 1942, rédigé par AdolfEichmann qui dans sa conclusion écrit :En conclusion, les différents types de solutions possiblesont été discutés. Les historiens estiment, à défautde statistiques raciales disponibles, la population juiveen France (juifs français, apatrides, étrangers…) en 1941à 350 000 voire 400 000 personnes.

Carte lettre recto-verso expédiée le 14 juillet 1943 d’Auschwitz-Birkenau par Isaak Goldsztajn déporté à Auschwitz par le convoi No.55, parti de Drancy le 23 juin 1943.Les déportés de France, pays occupé, ont le droit d’envoyer une carte à leur arrivée.Rédigée obligatoirement en allemand pour être visée par la censure, elle ne peutcontenir que des nouvelles neutres et estlargement codée : arrêté comme résistantet déporté comme juif, l’auteur adresse sa carte à une entreprise dont l’adresse diffère de celle de son domicile pour préserver sa femme et sa fille. 1943 © coll. Goldsztajn

Birkenau, le 14 juillet 1943Chers Amis,Je vous salue chaleureusement du camp de travail de Birkenau où je me trouve maintenant. Je travaille et je suis en bonnesanté. J’espère que vous êtes aussi en bonnesanté comme la petite Poppy et sa mère.Beaucoup de baisers à tous. J’attends de vos nouvelles.Votre I. G. (signature) qui vous aime S’il vous plaît répondez vite

Arrivée des Juifs hongrois à Auschwitz Birkenau, mai 1944

L’arrivée à Auschwitz. Les photos des camps sont très rares. En 1980 Serge Klarsfeld convainc Lili Jacob Zelmanovicdéportée hongroise de confier à Yad Vashem un albumphotos abandonné par un nazi, récupéré par elle en avril 1945. Les photographies montrent l’arrivée à Auschwitz, le 26 mai 1944, d’un convoi de Juifs hongrois. Celui-là même où elle se trouvait.© coll. Yad Vashem

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LES BOULEVERSEMENTS DU MONDEJUSTE PAARMI LES NAATIONSEn regard d’une France collaborationniste où la délation est la règle, des anonymes cachent des Juifs persécutés.Considérant comme naturel de protéger son prochain, ils n’hésitent pas à enfreindre les lois en vigueur. Ce réseau protecteur explique que les trois quart des juifs de France ont survécu. La plus haute distinction civile de l’Etat d’Israël, la Médaille des Justes a été crééepour honorer les Justes dans le monde

Littéralement le sage des Nations du Monde

Jules-Géraud Saliège1870 (Mauriac) – 1956 (Toulouse)Homme d’Eglise, évêque, archevêque de Toulousepuis cardinal. Fidèle au Mal Pétain, il n’est paspour autant collaborationniste et aide les réfugiésjuifs de Toulouse dès 1941. Quand le gouvernementde Vichy décide des rafles il est déjà au faitdes situations dramatiques des internésdes camps en zone sud. Il lit et fait lire une lettrepastorale qui marque sa rupture avec le régimele dimanche 23 août 1942. Mgr Saliège y affirme l’appartenance des Juifs au genre humain et la nécessité de les sauver, en particulier les enfants. Il reçoit la distinctionde Juste parmi les Nations à titre posthume en 1969 © MdS

André Trocmé 1901 (Saint Quentin) – 1971 (Genève) et son épouse Magda Trocmé née Grilli 1901(Florence) – 1996 (Italie)Pasteur au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire,village de montagne protestant. Il coordonne de multiples filières s’appuyant sur la solidarité de tout le plateau. Cette action permet le sauvetage de plus d’un millier de juifs dont de nombreux enfants. André et Magda Trocméreçoivent la distinction de Juste parmi les Nationsà titre posthume en 1971, puis le village tout entieren 1990. Chambon-sur-Lignon, 1950 © MdS

Alice Ferrières1909 (Paris) – 1988 (Ganges)Protestante , professeur de mathématiques.En mai 1941, révoltée par l’application du statutdes juifs, elle écrit au rabbin de Clermont-Ferrandpour proposer son aide aux familles juives en faisant référence aux persécutions qu’ont subies les Protestants dans le passé. En 1943, aidée de sa collègue Marthe Cambou et de sa directrice, Marie Sagnier, elles trouventdes refuges pour les familles dans les fermesdes montagnes ou au sein même du pensionnatdu collège. Aucun enfant ne sera arrêté. Alice Ferrières est la première femme distinguée Juste parmi les Nations en 1964,avant Marie Sagnier en 1985puis Marthe Cambou en 2003 © MdS

Germaine Ribière1917 (Limoges) – 1999 (Limoges) Neurobiologiste, elle adhère à la J.E.C. (Jeunesseétudiante chrétienne) en 1936. En 1939, elle s’occuped’enfants espagnols réfugiés puis des réfugiés de l’exode de 1940. Elle participe à Lyon, début 1942,à la création d’Amitié Chrétienne, avec l’abbé Glasberg,d’origine juive, Jean-Marie Soutou et Ninon Hait,jeune juive alsacienne. Germaine Ribière participeactivement au réseau Combat. A Toulouse, elle travaille avec le père Roger Braun et est envoyée dans les camps d’internement, au Récébédou, au Camp de Nexon en mai 1942 et rapporte à Mgr Saliège les conditions terribles qui y règnent.Envoyée dans le Poitou, elle met ensuite en place un réseau de sauvetage de Juifs. Germaine Ribièrereçoit le titre de Juste parmi les Nations en 1967.

Jean Deffaugt 1896 (Verchaix) – 1970 (Annemasse)avec les enfants sauvés à la libération d’Annemasse. Août 1944 © MdS

Commerçant en tissus, Il fonde en 1940 un centre d’accueil qui recevra près de 12000 français venus de la zone occupée. Nommé maire d’Annecy en décembre 1943, Jean Deffaugt entre en relationavec des organisations chargées de faire passer en Suisse les nombreux fugitifs, Avec les E.I.F et Georges Loinger il met en place une filière de passage pour les enfants Juifs, le réseau Educationphysique . Frida Wattenberg et Marianne Cohn y sont monitrices. Marianne Cohn est arrêtée le 31 mai 1944, par les Allemands à la frontière avec 28 enfants de 4 à 15 ans. Jean Deffaugt intervientet fait libérer les enfants. Il ne parvient pas à faire évader Marianne Cohn. Jean Deffaugt reçoit le titrede Juste parmi les Nations en 1966.

Jeanne Acgouau épouse Rogalle née en 1927 Jean-Pierre Acgouau, son père et Jean-Baptiste Rogalle, son mari, Aulus-les-Bains, 1942Les Acgouau, famille d’agriculteurs et de bergers est révoltéepar l’arrestation de plusieurs centaines de réfugiés Juifs à Aulus-les-Bains (Ariège), en août 1942. Tous trois conduisentà travers la montagne ceux qui ont pu se cacher puis d’autresréfugiés jusqu’à la fin de la guerre. Leurs actes de bravouresont reconnus tardivement. Jeanne reçoit le titre de JusteParmi les Nations en 2005. Son père et son mari sont honorésà titre posthume. Dans ce village, des familles de passeursreçoivent le titre de Juste Parmi les Nations d’autres encore pour l’aide apportée aux familles juives cachées.

Angèle Marseille 1911 (Paris) – 1999 (Paris)Parmi les 3614 personnes nommées Justes (2012), Angèle Marseille et sa fille Suzanne sont un exemple d’aide individuelle à une famille juive, les Tzesselsky. En mars 1943 en raison des menaces d’arrestation, elles recueillentla famille, trouvent une ferme pour cacher les enfants et hébergent à Paris pendantdix-huit mois les parents à l’insu du voisinage. Elles reçoivent le titre de Juste parmi les Nations en 1969.

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