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Le Grenelle de l'environnement a donné une nouvelle impulsion aux politiques publiques. Ellesdoivent ainsi s'appuyer sur la stratégie nationale de développement durable (SNDD), adoptéepour la période 2010-2013, qui concrétise la manière dont peuvent être pris en charge les défisdu développement durable.

Le développement durable ne se résume pas à un modèle de développement plus respectueuxde l’environnement. Il doit aussi prendre en compte une économie qui soit plus efficace et plussobre en énergie et une société plus équitable. Ainsi, doit-on pouvoir évaluer et agir sur les troisdimensions du développement durable : la préservation de l’environnement, le progrès écono-mique et la justice sociale.

Outil d'aide à la décision, les indicateurs du développement durable prennent en compte cespréoccupations. IIs illustrent les enjeux clefs du développement durable à l'échelle d'un terri-toire, et leur cohérence vis à vis de la SNDD permettra de suivre les effets des politiques misesen œuvre.

Cette publication Insee – Deal dresse un premier état des lieux de ces indicateurs à l'échelle dela Réunion. Le suivi de ces indicateurs viendra alimenter les travaux de l'ensemble des partiesprenantes du Grenelle de l’environnement, pour refléter la réalité des avancées de la Réunion enmatière de développement durable.La réflexion sur leur pertinence et leur complétude pourra se poursuivre et de nouveaux indica-teurs pourront au fil des ans enrichir cette première base.

Nous souhaitons que cette publication constitue un outil pertinent pour les acteurs publicslocaux, en particulier les collectivités. En fournissant des indications chiffrées sur lesquelles s'ap-puyer, cet ouvrage devrait les aider à construire des réponses appropriées aux problématiquesréunionnaises de développement durable.

SYNTHÈSEIndicateurs territoriaux de développement durable

SOCIÉTÉ DE LA CONNAISSANCE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIALCadres des fonctions stratégiques dans l’emploi totalProduit intérieur brut par habitantCouverture du marché par la production localeDiplômés du supérieur parmi les 25-34 ansTaux d’emploi

CONSOMMATION ET PRODUCTION DURABLESPrélèvements en eau par usageProduction de granulatsCollecte et valorisation des déchets ménagers

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET MAÎTRISE DE L'ÉNERGIEConsommation d'énergie finale, primaire et part des énergies renouvelablesÉmissions de gaz à effet de serre

TRANSPORT DURABLEÉvolution des parts modales des déplacements domicile-travailAccidents graves de la route

CONSERVATION ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLESÉtat chimique des eaux souterrainesProtection des habitats et des espècesTaux de recouvrement des corauxEspaces artificialisés

SANTÉ PUBLIQUE ET PRÉVENTION DES RISQUESTaux de mortalité prématuréeRisque d’inondation

COHÉSION SOCIALE ET TERRITORIALETaux de dépendance économiqueTaux de pauvreté monétaireDisparités de niveaux de vieTaux de sortie du système scolaire sans diplôme

BONNE GOUVERNANCEAgenda 21 local

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Valérie ROUXDirectrice Régionale de l’InseeLa Réunion - Mayotte

Daniel FAUVREDirecteur de l'Environnement,de l'Aménagement et du Logement

SOMMAIRE

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INDICATEURS TERRITORIAUX DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

UN PREMIER ÉTAT DES LIEUX

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supérieure à celle de France métropolitaine(114 hab./km2). En 2040, 1 061 000 habitantssont attendus. Ce territoire restreint doit êtrepartagé entre urbain et rural, espaces artificiali-sés, agricoles et naturels.

L’aménagement de l'île doit pouvoir évoluer enconciliant le maintien de la qualité de vie descitoyens et de l'attractivité du territoire. Leschéma d'aménagement régional (SAR) envigueur depuis le 22 novembre 2011 fixe lesgrands objectifs en la matière. Il traite parexemple de l’artificialisation du territoire, quiatteint un taux de 11,4 % avec 28 600 hectaresconstruits, ou encore des transports.

En effet, le transport routier, et notamment lesdéplacements en voiture, s’amplifient. Lesdéplacements domicile-travail s’effectuent à 77 % en voiture individuelle. Outre lesembouteillages quotidiens, la consommationde carburants pour les transports routiers augmente. En conséquence, la facture énergétique de La Réunion et des ménagess'alourdit. Les déplacements contribuent aussipour 29 % aux émissions de gaz à effet deserre par habitant et sont en hausse ces cinqdernières années.

Une nécessaire sensibilisation et responsabilisation des consommateurs

La société réunionnaise n'a accédé que tardi-vement à l’abondance de biens et de services.Néanmoins, les habitudes de consommationdoivent évoluer, pour une meilleure gestiondes ressources naturelles et des déchetscompte tenu de l'insularité.

La ressource en eau est, malgré l'abondancedes pluies, limitée et inégalement répartie surle territoire. Les prélèvements en eau par habi-tant, tout usage confondu, sont le double deceux de métropole. Ils peuvent être réduits enagissant sur les réseaux et les consommationsdomestiques, elles aussi bien supérieures auniveau métropolitain.

Au-delà des impératifs règlementaires euro-péens et nationaux, les capacités de l’île pour

traiter et stocker les ordures ménagères sontlimitées. Si la quantité de déchets ménagerscollectés par habitant évolue peu, la réductiondes déchets à la source demeure néanmoinsun enjeu crucial.

La consommation d’énergie, dont le niveaureste en deçà de celui de métropole, augmenteplus rapidement que la population, de 2,5 %par an sur la dernière décennie. Le développe-ment des énergies renouvelables ne suffit pasactuellement à compenser cette croissance dela consommation. Sobriété et maîtrise énergé-tique sont incontournables pour réduire ladépendance énergétique de l'île.

Une vision globale de la prise en charge des défisdu développement durable à La RéunionLes indicateurs nationaux du développement durableont été construits dans la démarche du Grenelle del’environnement, associant les cinqs collèges d’acteurs(État, collectivités territoriales, entreprises, partenairessociaux et organisations non gouvernementales envi-ronnementales) pour suivre la stratégie nationale dudéveloppement durable (SNDD). Ils ont ensuite faitl’objet d’une proposition de déclinaison territoriale.Deux catégories d’indicateurs se différencient : cer-tains portent directement sur la stratégie et d’autresrenseignent sur le contexte économique et social.

À La Réunion, le comité régional pour l’informationéconomique et social de La Réunion (Criesr), présidépar le conseil économique et social régional (CESR), apris l’initiative de retravailler ces indicateurs territo-riaux du développement durable pour les adapter aumieux à la réalité réunionnaise.

La Réunion disposant désormais de l’ensemble desdonnées nécessaires, ils vous sont présentés dans cetouvrage, en suivant la trame de la SNDD qui vise àrelever neuf défis pour aller vers une croissance verteet solidaire. Huit défis sont déclinés dans les huit cha-pitres de la publication.

L’inscription de La Réunion au patrimoine mon-dial de l’humanité de l’Unesco, en 2010, témoi-gne d’une reconnaissance internationale deson patrimoine naturel. Sa population en pleinecroissance et les investissements financiersconsentis, notamment par l’Europe, tirent ledéveloppement et la croissance économiquede l'île. En 2040, plus d'un million d'habitantssont attendus, sur un espace contraint (environ1 000 km2 sur les 2 500 km2 de surface de l’îlesont disponibles pour les activités humaines),soumis à de nombreux aléas naturels, aux res-sources limitées et parfois uniques au monde.

Les habitants devront néanmoins trouver surce territoire insulaire des réponses en matièrede travail, logement, déplacements, éducation,alimentation, énergie, traitement de l'eau, etc.Par ailleurs, les particularismes du milieu natu-rel de l’île en font une terre d’innovation pourles filiaires de la croissance verte, notammentsur la recherche de l’autonomie énergétique.Le développement durable prend donc un senstout particulier pour l'île : sa mise en œuvre estvitale pour combiner bien-être de la populationet préservation de son patrimoine et ressour-ces naturels.

La photographie de l'état du développementdurable à La Réunion est contrastée. La crois-sance économique soutenue reste fragile etl'insularité et le contexte tropical nécessitentde trouver des solutions alternatives spécifi-ques. Néanmoins, ce constat, qui peut paraîtremitigé, doit être mis en perspective avec l’évo-lution de ce département d’outre-mer sur lesdernières générations, qui permet aujourd’huiune comparaison pertinente avec les départe-ments métropolitains.

Un patrimoine naturel exceptionnel à valoriser et préserver

Comme le souligne l’Unesco, « Les Pitons,Cirques et Remparts de l’île de La Réunionapportent la contribution la plus significative et la plus importante à la conservation de la biodiversité terrestre de l’archipel desMascareignes ». Cependant, 22 % des espè-ces indigènes de faune et 30 % des espèces

indigènes de flore seraient menacées de dispa-rition. L’état du massif corallien illustre à la foisl’existence d’un patrimoine encore riche et ladégradation qu’il subit.

Pouvoirs publics, scientifiques et experts amé-liorent leur connaissance de cette nature et sedotent d’outils de protection appropriés. Ainsi,le parc national de La Réunion, créé en 2007,s’étend sur 42 % du territoire et couvre 70 % des zones naturelles d'intérêt floristiqueet faunistique. La réserve naturelle marine,également créée en 2007, borde 40 km de côteet couvre 20 km2 de barrière corallienne.

Les contraintes et limites de l’espace,défis à relever pour l’aménagement durable

du territoire

Au 1er janvier 2010, 830 000 habitants peuplentle département et occupent l’espace avec unedensité de 332 hab./km2, proche de celles de laBelgique (351) et du Japon (335) et nettement

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Caractéristiques des grandes aires urbaines,les emplois stratégiques sont porteurs dedéveloppement économique, de créationd’emplois et d’attractivité pour un territoire.

En 2007, les emplois stratégiques représen-tent 8 650 postes, soit 3,8 % des emplois à LaRéunion, ce qui est très peu en comparaisond’une moyenne nationale de 9,2 %. C’estaussi légèrement moins que la moyenne desDOM (4 %). Pourtant ce retard de développe-ment n’est pas une spécificité domienne. Eneffet, aux côtés des départements d’outre-mer, des départements ruraux comme l’Aisneou l’Ariège occupent le bas du classement.

Ces emplois sont situés dans les principalesagglomérations réunionnaises, au nord et àl’ouest. Saint-Denis regroupe près de la moitiédes emplois stratégiques et atteint un taux de6,5 % d’emplois stratégiques. Cette concen-tration est proche de celle d’une ville commeAngoulême ou Troyes et équivalente à lamoyenne française de province (hors Île-de-France).

Pour La Réunion, le faible taux d’emplois stra-tégiques est la conséquence du manqued’emploi marchand. Le déficit d’emplois stra-tégiques est particulièrement flagrant dans laconception-recherche ainsi que dans le com-

merce inter-entreprises. En revanche, ledomaine de la culture et des loisirs est plutôtbien doté en postes stratégiques. Une clef dudéveloppement repose sur le dynamisme du secteur marchand dans son ensemble et en particulier du commerce inter-entreprise,qui possède un fort rôle d’entraînement surl’emploi.

Part des cadres des fonctions stratégiques dans l’emploi total

Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2007.

UN TAUX D’EMPLOIS STRATÉGIQUES PROCHEDES DÉPARTEMENTS RURAUX

Avec 8 650 postes et 3,8 % de l’emploi en 2007, les emplois stratégiques sont trèspeu développés à La Réunion. Ils font défaut dans la conception-recherche et lecommerce inter-entreprise tandis que le domaine artistique en est bien pourvu.

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Les emplois stratégiquesCinq fonctions, transversales aux secteurs d’activité,sont particulièrement présentes dans les métropoleset grandes agglomérations. Les emplois stratégiquescorrespondent aux cadres et chefs d’entreprises deplus de 10 salariés de ces cinq fonctions. Ils traduisentavant tout le potentiel de développement d’un terri-toire. Ces emplois relèvent aussi bien du commerceinter-entreprises (ingénieurs, cadres technico-com-merciaux), de la recherche et développement, de lagestion (cadres de banques…), de prestations intel-lectuelles (avocats, architectes…) ou de la culture(journalistes, artistes…). Ces emplois, de part leur fortcontenu intellectuel, technique ou décisionnel, ont unrôle d’entraînement sur d’autres fonctions productiveset la capacité de développer des activités économi-ques à haute valeur ajoutée. Dans l’emploi non mar-chand, seuls les postes de recherche et d’enseigne-ment supérieur sont considérés comme des emploisstratégiques.

CADRES DES FONCTIONS STRATÉGIQUES DANS L’EMPLOI TOTALINDICATEURS TERRITORIAUX DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Un développement économiqueen marche et à consolider

Partie d’une économie coloniale de plantation,au lendemain de la seconde guerre mondiale,La Réunion s’est dotée d’une économiemoderne, fortement tournée vers le tertiaire.La croissance économique est dynamique surlongue période et dépasse les moyennes natio-nales. Ainsi, entre 2000 et 2010, la croissances’élève à 3,5 % par an en moyenne (en élimi-nant les effets dus à l’inflation), contre 1,3 %en France. Pour autant, l’économie locale restefragile et en retard par rapport à la métropole :le PIB par habitant n'atteint que 60 % du PIBfrançais. Malgré une forte croissance de l’em-ploi, la part des personnes qui travaillent (44 %)n’augmente quasiment pas depuis dix ans.

La crise économique, qui a également touchéle département, amène à réfléchir au modèlede développement. Celui-ci devrait trouver un«second souffle », en tenant compte des han-dicaps structurels de l’île et d’une transitiondémographique non encore achevée. À cettefin, les différentes composantes d'une croissance verte et équitable paraissent por-teuses : croissance endogène, réduction desimportations, sécurité alimentaire, promotiondes éco-technologies etc...

Des conditions de vie qui s’améliorent

En quelques décennies, les conditions de vieont évolué très positivement. L'espérance devie est, par exemple, passée de 50 ans en 1953à 77 ans actuellement. Santé, éducation, loge-ment se rapprochent des normes européen-nes. Toutefois, ce rattrapage doit se poursuivre.

Pour l’instant, la santé des Réunionnais resteplus fragile qu’en métropole : mortalité infantileplus élevée, risques accrus de décès avant 65 ans et personnes âgées plus dépendantes.

En matière d’éducation, le système scolaire estidentique à celui de métropole et le niveau dequalification augmente. De nombreuxjeunes quittent néanmoins l’école à partir de 16 ans sans diplôme compromettant leur inté-gration tant professionnelle que sociale.

La pauvreté monétaire touche 49 % de la popu-lation contre 13 % en France métropolitaine.Elle est source d’exclusion au regard des droitsfondamentaux que sont la santé, le logement,la formation et l’emploi.

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Thomas PATENOTTE - Insee

Nelly ACTIF - Insee, Estelle GODART - Deal

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DéfinitionsProduit intérieur brut (PIB) : le produit intérieur brut (PIB) est unindicateur économique utilisé pour mesurer la production dans unpays donné. Il est défini comme la valeur totale de la productioninterne de biens et services dans un pays donné au cours d'uneannée donnée, produite par les agents résidant à l’intérieur duterritoire national. C’est aussi la mesure du revenu provenant dela production dans un pays donné. On parle parfois de productionéconomique annuelle ou simplement de production.

PIB en valeur ou en volume : le PIB en valeur se calcule cha-que année en utilisant les prix courants observés sur le marché.Pour analyser son évolution d’une année à l’autre, on déterminesi celle-ci provient d'une hausse des prix ou d'une hausse de laproduction et dans quelles proportions ces deux variations secombinent. On supprime donc l’effet dû à l’inflation en calculantun PIB à prix constants ou PIB en volume, c’est-à-dire aux prix del’année précédente.

Le produit intérieur brut (PIB) mesure lesrichesses produites dans une région et sonpotentiel de développement. Même s’il nepermet pas de mesurer le progrès social, ni ladurabilité de la prospérité, c’est un indicateurmajeur de production économique. Entre2000 et 2010, le montant du PIB de LaRéunion s’est accru en moyenne de 5,6 % paran, signe d’une croissance soutenue.Pour mieux évaluer le dynamisme de la pro-duction de richesse, il faut éliminer deux fac-teurs de croissance : l’inflation et la pressiondémographique. Calculée en volume, c’est-à-dire en éliminant les effets dus à l’inflation, lacroissance s’élève à 3,5 % par an enmoyenne. C’est une croissance très rapide auregard du niveau national (1,3 %). Rapporté àla taille de la population et exprimé en volume,le PIB par habitant a augmenté de 1,9 % paran en moyenne sur la dernière décennie,contre 0,5 % pour la France entière.

Malgré cette performance, le PIB par habitantreste faible avec 17 700 € par an. Il ne repré-sente en effet que 60 % du niveau national.En comparaison, la Picardie, région métropoli-taine dont le PIB par habitant est le plus faible,atteint 77 % de la moyenne nationale en 2009.

Ce retard vis à vis du standard national eteuropéen permet au département, à l’instardes autres DOM, d’être éligible aux fondsstructurels européens au nom de la politiquede cohésion. L’Union européenne vise ainsi laréduction des disparités régionales et le déve-loppement équilibré des régions européennes.

Néanmoins, cet écart entre le PIB par habitantà La Réunion et en moyenne nationale tend àse combler : le rapport, de 60 % en 2010, étaitde 51 % en 2000.

La croissance a été très forte jusqu’en 2007tirée par la consommation des ménages etl’investissement, en particulier dans le BTP. Lafin du chantier de la route des Tamarins et leretard ou l’annulation des projets devant pren-dre le relais (tram-train, pôle océan, Zénith...)ont fait chuter l’investissement public.L’impact sur le PIB a été estimé à deux pointsde croissance en moins en 2009. Les effets dela crise, cumulés au recul des avantages de ladéfiscalisation, se sont ajoutés à partir de la fin2008. Ils touchent également l’investissementdes ménages et en particulier le secteur dulogement. En 2009 et 2010, seule la consom-mation des ménages se maintient et limite laportée de la récession. La consommation estsoutenue par les transferts sociaux qui restentmoteurs lors des crises économiques.

L’avenir de la croissance semble incertain dansun contexte économique difficile, d’autantplus que l’économie locale souffre de plu-sieurs handicaps (étroitesse du marché, éloi-gnement des autres pays d’échanges,absence de matières premières, faible indus-trialisation). Les secteurs stratégiques identi-fiés comme porteurs pour l’avenir sont le tou-risme, la pêche et l’aquaculture, l’agro-nutri-tion, les technologies de l’information et de lacommunication, les filières économiques del’environnement et de l’énergie, les services à la personne.

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PRODUIT INTÉRIEUR BRUT PAR HABITANT

UNE FORTE CROISSANCE QUI CONTRIBUE À RÉSORBER LE RETARD ÉCONOMIQUE

Entre 2000 et 2010, le PIB par habitant, exprimé en volume, s’est accru de 1,9 % par an soit beaucoup plus vite qu’en France (0,5 %). Cette croissance rapide permet peu à peu de réduire l’écart avec le niveau moyen national. Le PIB par habitant réunionnais ne représente en 2010 que 60 % du PIB français.

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Nelly ACTIF, Frédéric KOSMOWSKI - Insee

La Réunion France

Sources : Insee, Comptes économiques nationaux et régionaux (Cerom). Sources : Insee, Comptes économiques nationaux et régionaux (Cerom).

Évolution du PIB par habitant en volume PIB par habitant en valeur

La Réunion

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DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI LES 25-34 ANS

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LA RÉUNION RATTRAPE PROGRESSIVEMENT SON RETARDLa part des diplômés du supérieur de 25 à 34 ans a doublé entre 1999 et 2007 pouratteindre 23 % de la classe d’âges. Néanmoins, le niveau réunionnais reste toujourstrès bas comparativement à la moyenne métropolitaine (40 %).

COUVERTURE DU MARCHÉ PAR LA PRODUCTION LOCALE

CONSOLIDER LA PRODUCTION LOCALE,GAGE DE DURABILITÉ

En 2007, la production locale couvre 40 % du marché local de biens (agricoles ou industriels). Celle-ci a été encouragée au nom d’une croissance endogène, qui présente des avantages en termes de développement durable.Néanmoins, les principaux secteurs porteurs de l’import-substitution perdent des parts de marché depuis dix ans.

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Le niveau de qualification des jeunes condi-tionne directement la capacité d’une société àinnover et à s’adapter à un nouvel environne-ment économique. L’Union européenne fixepour 2020 un objectif de 40 % de diplômés dusupérieur. En France, la loi organique relativeaux lois de finances (Lolf) est encore plusambitieuse et prévoit de conduire à undiplôme d’enseignement supérieur 50 %d’une génération en 2012. Quel que soit l’ob-jectif, il reste encore de nombreux progrès àfaire à La Réunion.

La part des diplômés du supérieur parmi lesjeunes de 25 à 34 ans ayant fini leurs études adoublé à La Réunion entre 1999 et 2007. En 2007, 24 000 jeunes diplômés vivent à La Réunion, soit 23 % d’un total de 105 500jeunes. Les femmes sont davantage diplô-mées que les hommes, respectivement 25 %et 20 % chez les 25-34 ans.

Malgré ces évolutions récentes, à La Réunionet plus largement dans l’ensemble des DOM,les jeunes diplômés sont peu nombreux enregard de la moyenne nationale (40 %), maisaussi de l’ensemble des départements demétropole. La Réunion reste en dessous de

départements ruraux tels que la Sarthe (28 %)ou l’Indre (29 %).

Ce retard est en partie une conséquence d’unaccès moins fréquent au baccalauréat. Lesbacheliers représentent en effet 55 % d’unegénération en 2007, soit 10 points de moinsqu’en France métropolitaine. C’est aussi laconséquence de l’implantation tardive desuniversités dans les DOM. L’université de LaRéunion, comme celle des Antilles-Guyane,n’ont été progressivement mises en placequ’à partir de 1982. En outre, l’éloignementdes autres centres d’enseignement supérieura pu constituer un frein à la poursuite des étu-des pour les Réunionnais souhaitant accéderà une offre plus large.

L’université de La Réunion accueilleaujourd’hui environ 12 000 étudiants. En 2007,un jeune diplômé sur quatre n’habitait pas à LaRéunion cinq ans auparavant. L’accroissementdu nombre de diplômés du supérieur dépen-dra de la capacité d’accueil des centres d’en-seignement supérieur et de l’université.

Depuis les années soixante-dix, l’import-subs-titution a été un des moteurs du développe-ment local. La stratégie qui consiste à favori-ser la production locale de biens destinés aumarché intérieur et à réduire d’autant lesimportations est dite d'import-substitution.Elle a porté ses fruits avec l’émergence d’uneagriculture et d’une production industriellediversifiées. La production locale a augmentéde moitié entre 1997 et 2007. Dans le mêmetemps, la demande a augmenté plus rapide-ment (+ 70 %). La part de la production localetend donc à se réduire au rythme de - 1,2 %en moyenne par an. En 2007, 40 % des biensvendus (agricoles ou industriels) sont produitslocalement.

Ainsi, les biens issus de l’agriculture et desindustries agroalimentaires, principaux sec-teurs porteurs de l’import-substitution, per-dent des parts de marché. Or, tout un vivierd’exploitations agricoles et d’entreprisesagroalimentaires vivent de ce créneau, s’ap-puyant sur la production locale (agriculture etélevage) ou exerçant une activité liée à cessecteurs (emballage, matières plastiques). Deplus, contenir les importations sur les produits

alimentaires permet d’assurer une certaineforme de sécurité alimentaire. La productionlocale couvre les deux tiers des besoins enproduits de l’agriculture et de l’industrie agroa-limentaire.

La production locale est encouragée au nomd’une croissance endogène. Elle présente desavantages non négligeables en termes dedéveloppement durable : elle participe à limi-ter l’émission de gaz à effet de serre, due autransport de marchandises importées, ellepeut établir un lien producteur-consommateuret favoriser l'emploi et l'économie locale. Etceci d’autant plus que le principal fournisseurest la France métropolitaine, à 9 000 km dudépartement.

Thomas PATENOTTE - Insee

DéfinitionTaux de couverture du marché par la production locale :il correspond au rapport entre d’une part la production locale debien calculée hors taxes et d’autre part la somme de cette der-nière et du montant CAF (coût, assurance, fret) des importationsde biens.

Nelly ACTIF - Insee

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Source : Insee, comptes économiques.

Taux de couverture du marché par la production locale

Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2007.

Part des diplômés du supérieur chez les 25-34 ans

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Le taux d’emploi mesure la capacité d’uneéconomie à mobiliser l’ensemble de sa popu-lation en âge de travailler et à faire participertoutes ses ressources humaines à la créationde richesse. L’emploi est par ailleurs un puis-sant vecteur d’intégration sociale et de luttecontre la pauvreté. Le Conseil européen fixaitcomme objectif, dans le cadre de la stratégiedite « de Lisbonne », un taux d’emploi de 70 % pour 2010. Cet objectif n’a été atteint ni par La Réunion, ni par la France métropolitaine.

À La Réunion, le taux d’emploi des 15-64 anss’élève à 44 % en 2010. C’est près de 20points de moins qu’en France métropolitaineet 26 points de moins que l’objectif européende 70 % pour 2010. Le taux d’emploi réunion-nais, avec celui de Guyane (43 %) est le plusfaible de tous les départements français, der-rière la Guadeloupe (48 %) et la Martinique(51 %) et loin derrière les autres départe-ments de France métropolitaine.

Ce taux d’emploi, particulièrement bas, n’aque très peu augmenté depuis ces dernièresannées (41 % en 2001). Pourtant, l’emploi aété très dynamique au cours de la dernièredécennie et a crû selon une moyenneannuelle de l’ordre de 3,2 % par an entre 2001et 2009, ce qui correspond en moyenne à 4 500 emplois par an. Cette croissance n’atoutefois pas été suffisante pour compenserla forte hausse du nombre de personnes enâge de travailler. Chaque année, le nombre depersonnes de 15 à 64 ans augmente de prèsde 8 000. Ainsi le taux de chômage a baisséjusqu’en 2009, tandis que le taux d’emploi lui,n’a que peu évolué.

La faiblesse du taux d’emploi à La Réuniontouche plus particulièrement les femmes etles seniors. Seulement 38 % des femmes de15 à 64 ans occupent un emploi en 2010contre 60 % en France métropolitaine. Mêmeaux âges où elles sont le plus en emploi, entre30 et 50 ans, les femmes réunionnaises nesont guère plus d’une sur deux à travailler,contre trois sur quatre en métropole. Le tauxde chômage élevé explique en partie que lesfemmes se portent peu sur le marché du tra-vail à La Réunion.

Le taux d’emploi des 55-64 ans est égalementtrès faible : 37 % des seniors travaillent en2010. Bien qu’en augmentation depuis plu-sieurs années (31,9 % en 2007), le taux d’em-ploi des seniors réunionnais reste loin de l’ob-jectif européen qui était fixé à 50 % pour2010.

Le vieillissement des classes d’âges issues dubaby-boom est porteur d’emploi dans le sec-teur des services à la personne pour lesannées à venir. Par ailleurs, la loi d’orientationpour le développement économique desoutre-mer (Lodeom) met en œuvre, à traversla création de zones franches globales (ZFG)des exonérations susceptibles de redynami-ser l’emploi dans les secteurs de la rechercheet du développement, des technologies del’information et de la communication (TIC), dutourisme, de l’agronutrition, de l’environne-ment et des énergies renouvelables.

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DéfinitionTaux d'emploi : le taux d’emploi d'une classe d'individus est cal-culé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant unemploi au nombre total d'individus dans la classe. On considèreici les individus en âge de travailler, à savoir les 15-64 ans.

Thomas PATENOTTE - Insee

TAUX D’EMPLOI

LE DYNAMISME DE L’EMPLOI PEINE À SUIVRE LA DÉMOGRAPHIEMalgré de fortes créations d’emplois, le taux d’emploi reste faible. En 2010, 44 % des Réunionnais travaillent. C’est 20 points de moins qu’en Francemétropolitaine et 26 points de moins que l’objectif européen de 70 % pour 2010. Les femmes et les seniors ont des taux d’emploi particulièrement faibles.

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Source : Insee, enquêtes emploi (rupture de série entre 2006 et 2007 pour La Réunion).

Taux d'emploi

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Source : Insee, enquête emploi DOM 2010 (situation au 2e trimestre).

Taux d'emploi par tranche d'âges quinquennaux

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France métrohommes

France métrofemmes

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

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55-59ans

60-64ans

65 ansou plus

Hommes Femmes

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DéfinitionsRépartition des usages de l’eau : part des prélèvements affec-tés à l'usage domestique, à l'irrigation et à l'industrie. Sont exclusles prélèvements nécessaires au refroidissement des centralesproductrices d'énergie car s'il y a bien une modification de l'équi-libre des milieux aquatiques, la majeure partie de l'eau est resti-tuée aux cours d'eau.

Prélèvement en eau pour usage domestique par habitant : pré-lèvement exprimé en litre par jour et par habitant. Il correspondaux consommations finales d'eau potable et aux pertes liées auréseau de distribution de l'eau.

Les prélèvements en eau à destination desactivités humaines s’élèvent à La Réunion à222 millions de m3 en 2010. Ce volume estidentique à la moyenne des trois années pré-cédentes. Ces prélèvements répondent àtrois usages principaux : les besoins domesti-ques en eau potable, relativement stables etles plus importants en volume, ceux de l’agri-culture, plus variables, et ceux de l’industrie.

Les besoins domestiques représentent 65 %des prélèvements. Les ponctions en eau pota-ble sont particulièrement élevées à LaRéunion, avec 501 litres par habitant et parjour en 2007 contre 274 litres en Francemétropolitaine. Cet écart s'explique par deuxraisons : d’une part, les pertes en eau dans lesréseaux sont élevées (45 %) ; d’autre part laconsommation finale d'eau potable est impor-tante (251 litres par personne et par jourcontre 151 litres au niveau national).L’arrosage extérieur est notamment une prati-que répandue. Néanmoins la surconsomma-tion n’est pas générale, puisque 60 % de laconsommation proviendrait de seulement 30 % de la population.

Le prix de l'eau, relativement bas, n'incite pasà l'économie. Ainsi l'eau est facturée auconsommateur réunionnais en moyenne 1,73euros par m3 en 2008, bien en deçà de lamoyenne nationale de 3,39 euros. La ten-

dance est néanmoins à l’augmentation du prixde l’eau avec notamment l'adoption endécembre 2009 de six nouvelles redevancespar le comité de bassin de La Réunion. Par ail-leurs, toutes les communes ont mis en placeun système de tarification par tranche, lesgros consommateurs étant ainsi soumis à untarif plus élevé que les consommateurs éco-nomes en eau.

Les besoins agricoles et industriels correspon-dent respectivement à 28 % et 5 % des usa-ges. Les prélèvements en eau induits varienten fonction du contexte économique et desconditions climatiques. Ainsi en 2010, les res-sources consacrées à l’irrigation ont aug-menté de 10 % alors qu’elles avaient été for-tement réduites de 2007 à 2009 (- 23 % endeux ans).

Les ressources en eau, malgré l'abondancedes pluies, sont limitées. Les déséquilibresgéographiques (est / ouest) et saisonnierssont importants et les besoins sont nombreuxet en augmentation. L’objectif de la politiquede gestion de l’eau est de garantir l’alimenta-tion des usagers tout en préservant la qualitédes rivières et des nappes phréatiques.L’amélioration des comportements vers unplus grand respect de la ressource en eau estimpérative et peut notamment être encoura-gée par une politique tarifaire adaptée.

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PRÉLÈVEMENTS EN EAU PAR USAGE

VERS UNE RÉDUCTION DE L’USAGE DOMESTIQUE DE L’EAU POTABLE

Les deux tiers des prélèvements en eau sont destinés aux usages domestiques.Chaque jour 501 litres d’eau potable sont prélevés par habitant en moyenne, soit près de deux fois plus qu'en France métropolitaine.

14 15

Les acteurs de la mise en œuvre de la politique de l’eauLa politique de l'eau est mise en œuvre par :• le comité de bassin et les commissions locales del’eau : elles décident et orientent la politique de l’eauà La Réunion. Le comité de bassin a validé le schémadirecteur d’aménagement et gestion de l’eau (SDAGE)de La Réunion. Il fixe les orientations fondamentalespour une gestion équilibrée de l’eau dans le bassinRéunion jusqu’en 2015.• l’État : le Préfet de La Réunion coordonne les actionsdes services de l’État qui sont chargés de la police del’eau et de l’application des grands principes définispar l’Europe et la France,• l’office de l’eau : il aide et encourage les actions d’intérêt général dans le domaine de l’eau,• les communes : elles sont responsables des services d’eau potable et d’assainissement collectif et non collectif.

Audrey LESIMPLE - Deal

501

274

Source : SOeS, d'après l'Office de l'eau.

Prélèvement d'eau pour usage domestique en 2007

Source : SOeS, d'après l'Office de l'eau.

Répartition des prélèvements d'eau

litre / habitant / jour

autres prélèvements

pour l’agriculture

pour l’industrie

pour l’usage domestique

million de m3 par an

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Entre 2006 et 2010, la production de granulatsest marquée par un maximum de 7,5 millionsde tonnes atteint en 2008, soit plus de 9 ton-nes par habitant sur l’année. Cette productionrecord s'explique par le chantier de la routedes Tamarins. Deux ans après, la productionest retombée à 4 millions de tonnes (4,8 t. /hab.). Ramenée à la population, la productionde granulats reste comparable à celle de lamétropole.

À La Réunion, les ressources alluvionnairesreprésentent la totalité des granulats actuelle-ment exploités. Ce matériau est utilisé dans laconstruction de logements et, plus encore,dans les travaux publics (routes, ouvragesd’art). Les ressources disponibles à un instantdonné sont difficilement quantifiables.Néanmoins, des secteurs à hauts potentielssont identifiés par le Schéma départementaldes carrières (SDC) et les ressources éva-luées à 31 millions de tonnes (Mt) dans lenord-est, 31 Mt dans l'ouest et 18 Mt dans lesud.

Cette ressource non renouvelable a cepen-dant tendance à se raréfier. Or, elle est indis-pensable à l'urbanisation et aux infrastructu-res induites par la croissance démographiqueet économique locale. La réduction des res-sources s’accompagnera d’une augmentationprogressive de leur coût.

Les conditions d'exploitation et d'utilisationdes granulats sont aussi à considérer. Ellescausent des atteintes à l'environnement et aucadre de vie : dégradation de milieux naturels,poussières, trafic lié aux transports de maté-riaux, etc.

COLLECTE ET VALORISATION DES DÉCHETS MÉNAGERS

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VERS UNE RÉDUCTION ET UNE MEILLEURE VALORISATION DES DÉCHETSLa quantité de déchets ménagers et assimilés collectés par habitant n’a que peuaugmenté entre 2006 et 2008. Mais les efforts doivent être plus importants pour atteindre les objectifs de diminution de la production d’ordures ménagères de 7 % et du doublement du recyclage des déchets produits à l’horizon 2015.

DéfinitionProduction de granulats par habitant :il s'agit des volumes d'extraction dematériaux des carrières (alluvions), aux-quels s'ajoutent les volumes induits parl'entretien préventif de la Rivière desRemparts. Pour des raisons techniques etfinancières les carrières de roches massi-ves ne sont pas exploitées.

Audrey LESIMPLE - Deal

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PRODUCTION DE GRANULATS

UNE PRODUCTION MARQUÉE PAR LES BESOINS DES PROJETS D'INFRASTRUCTURES

La production de granulats par habitant est marquée par une forte variabilité.Les grands projets d'infrastructures sont à l’origine des fortes fluctuations. Ainsi, un pic de production a été atteint en 2008, avec le chantier de la route des Tamarins. Anticiper et évaluer les besoins est indispensable pour gérer cette ressource.

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Sources : Deal / SPREI (Réunion) ; Unicem (France métropolitaine).

Évolution de la production de granulats

Le Schéma départemental des carrières de La Réunion (SDC)Approuvé fin 2010 pour 5 ans, le SDC identifie lessites prioritaires d'exploitation au regard des gise-ments et des facteurs environnementaux. Ceci afind’inciter les acteurs à une utilisation économe etrationnelle de la ressource. Il encourage aussi la réuti-lisation de matériaux recyclés pour anticiper la raréfac-tion des alluvions. Par ailleurs, il vise à réduire lesimpacts de l’exploitation des carrières sur l’environne-ment par un ensemble de « bonnes pratiques » à res-pecter : remise en état des carrières, prévention desespèces exotiques envahissantes, etc...

En 2008, près de 610 kg de déchets ménagerset assimilés par habitant ont été collectés.Entre 2006 et 2008, la quantité de déchets parhabitant a augmenté faiblement (+ 2 %).Néanmoins, dans la perspective de la satura-tion prévue pour 2014 des deux sites réunion-nais d’enfouissement, la réduction desdéchets à la source est un enjeu crucial. Laprévention et le réemploi doivent ainsi êtreprioritairement encouragés, pour atteindre lesobjectifs du Grenelle prévoyant une diminu-tion de 7 % par habitant d’ici à 2015. LesRéunionnais devraient alors réduire de 24 kgleur production de déchets annuelle.

Le développement du tri, depuis son introduc-tion en 2002, a permis de réduire la quantitéde déchets ultimes enfouis. Parallèlement, lerecyclage des déchets a augmenté de 17 % à22 % entre 2006 et 2008. Ces progrès sontcependant insuffisants, au regard de l’objectiffixé par le Grenelle de l'environnement d'unrecyclage de 45 % des déchets ménagers etassimilés d'ici 2015.

Des pistes d'amélioration existent puisque lesdéchets fermentescibles (pouvant faire l'objet

d'un recyclage organique) dans les orduresménagères ont été évalués en 2006 à près de25 % des ordures. Néanmoins, une sensibili-sation accrue des Réunionnais est nécessairepour améliorer le tri, la démarche n’étant pasmaîtrisée et acceptée par tous. Ainsi entre2006 et 2008, les refus de tri ont augmentéde 13 % à 28 %.

Le plan départemental d’élimination desdéchets ménagers et assimilés (PDEDMA)adopté en juin 2011 définit à horizon 2020 lesorientations et les infrastructures nécessairesau traitement des déchets pour répondre àces enjeux.

DéfinitionProduction de déchets ména-gers et assimilés : les déchetsménagers recouvrent les ordu-res ménagères collectées régu-lièrement de façon sélective eten mélange, auxquelles sontajoutés les déchets occasionnels(encombrants, déchets verts,déchetterie...). Les déchets assi-milés sont ceux produits par lescollectivités et les entreprises,collectés dans les mêmesconditions que les déchetsménagers.

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Production de déchets ménagers et assimilésTaux de valorisation

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Source : Indiggo.

Production et valorisation de déchets ménagers et assimilés

Plusieurs modes de traitement des déchetsLes lois Grenelle rappellent que plusieurs modes detraitement des déchets doivent être mis en œuvreavant que ceux-ci ne soient considérés commedéchets ultimes, non valorisables : la prévention, leréemploi, la valorisation organique et la valorisationénergétique.

Audrey LESIMPLE - Deal

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La consommation d’énergie finale a aug-menté de 2,5 % en moyenne par an entre2000 et 2010. Ce qui pourrait se justifier parles besoins d’une population en augmentationet d’une économie en croissance. Mais elleaugmente finalement plus vite que la popula-tion : par habitant, cette consommation a aug-menté de 1,0 % par an, alors qu’elle diminueen France métropolitaine. Rapportée au PIB,elle baisse cependant de 1,1 % par an, maisplus faiblement qu’en métropole. Le transportest le principal consommateur, avec près de64 % de l'énergie finale consommée, dontplus des deux tiers sont attribués au transportroutier. La production d'électricité représente22 % de la consommation d'énergie finale en2010.

La consommation d'énergie primaire à LaRéunion a fortement augmenté en dix ans, de3,1 % par an. A contrario une stabilisation dela consommation d'énergie primaire, avec unepart croissante des énergies renouvelables,est constatée en France métropolitainedepuis 2005.La situation énergétique réunionnaise sedémarque par une prédominance des éner-gies fossiles. Les produits pétroliers, le char-bon et le gaz butane représentent 87,5 % dela consommation d’énergie primaire. La partdes énergies renouvelables s’élève ainsi à12,5 %, en diminution de trois points depuis2000. La production de bagasse et d’énergiehydraulique, principales sources, dépend de lapluviométrie et des conditions climatiques.

Si le photovoltaïque, l'éolien et le biogaz sesont développés depuis 2008, ils occupent infine une part relativement faible.

Le recours croissant aux énergies fossilesaggrave la dépendance énergétique de l'île.Les pouvoirs publics ont donc engagé depuis2003 des stratégies visant la maîtrise del'énergie et l'autonomie énergétique de l'île, àtravers notamment le développement desénergies renouvelables.

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DéfinitionTonne équivalent pétrole (Tep) : les consommations d’énergiesont exprimées en tonne équivalent pétrole (Tep) qui représentela quantité de chaleur équivalente à celle obtenue par combus-tion d'une tonne de pétrole.

Consommation d'énergie finale : quantité d'énergie finale oudisponible, c'est à dire livrée au consommateur pour sa consom-mation finale (essence à la pompe, électricité au foyer ...).

Consommation d'énergie primaire (charbon, éolien, fioul...) :quantité de produits énergétiques non transformés, exploitésdirectement ou importés (pétrole brut, schistes bitumeux, gaznaturel, combustibles minéraux solides, énergie tirée de la fissiond'uranium). Elle correspond à la consommation d'énergie ditefinale (électricité, carburants, chaleur...) à laquelle est ajouté lecircuit de production de l'énergie (y compris les pertes induitespar la production et la distribution d'énergie).

Énergies renouvelables : ces énergies ont une source qui serenouvelle à l'échelle de temps humaine.

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CONSOMMATION D'ÉNERGIE FINALE, PRIMAIREET PART DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

UN RECOURS AUX ÉNERGIES RENOUVELABLESENCORE INSUFFISANTDans un contexte de croissance démographique et économique, la consommationd'énergie finale a augmenté de 2,5 % par an entre 2000 et 2010. Malgré un dévelop-pement important, la part relative des énergies renouvelables dans la consomma-tion d'énergie primaire diminue de trois points sur la même période.

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Sources : CGDD, bilan énergétique pour la France ; OER, bilan énergétique de La Réunion.

Consommation d'énergies primaires et renouvelables

Rapportée au PIB Rapportée à la population

Sources : CGDD, bilan énergétique pour la France ; OER, bilan énergétique de La Réunion.

Consommation d'énergie finale rapportée au PIB et à la population

Tep / millions d'€ 2000

consommation en Ktep

Autres énergies fossiles

Part des ER dans la consommationd’énergie primaire métropole

Part des ER dans la consommationd’énergie primaire Réunion

Charbon Energies renouvelables (ER)

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part des ER en %

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Tep / habitant

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ÉVOLUTION DES PARTS MODALES DES DÉPLACEMENTS DOMICILE-TRAVAIL

21

UN USAGE PRÉPONDÉRANT DE LA VOITURE INDIVIDUELLE La voiture reste le moyen de transport privilégié des Réunionnais pour les déplacements domicile-travail : 77 % utilisent leur voiture en 2008, soit cinq points de plus qu’en 1999. L'usage des transports en commun progressemoins vite, avec des impacts pour l'environnement et le confort des usagers.

Le recours aux combustibles fossiles pour laproduction d'électricité et pour les moyens detransport sont les deux sources principalesd'émissions de gaz à effet de serre (GES) etde polluants dommageables à la santéhumaine à La Réunion. Les émissions de GESsont en augmentation de 13 % à La Réunionsur la période 2004-2008. Elles atteignent 4,3millions de tonnes équivalent carbone(MtCO2eq) en 2008. La hausse de 49 % de laproduction électrique basée sur le charbonentre 2000 et 2009 et l'augmentation de laquantité de carburant consommée par letransport routier (+ 34 %) expliquent pour l’essentiel cette augmentation constante desémissions de GES.

En 2008, les émissions sont évaluées à 5,4tonnes par habitant et sont bien inférieures àla moyenne française (8,1 t. / hab.). En revan-che, ramenées au niveau de PIB, les émis-sions réunionnaises sont supérieures à lamoyenne française (0,300 contre 0,265 kg /euro de PIB). Ainsi, la richesse réunionnaiseest proportionnellement plus carbonée.

La comparaison des tendances françaises etréunionnaises n’est pas en faveur de l’île. En effet, alors que le ratio d'émissions de GESpar euro de PIB diminue nettement au niveaunational, c’est plus mitigé à La Réunion. Quantaux émissions par habitant, elles diminuent enFrance et augmentent à la Réunion.

La France s’est engagée à diviser par quatreles émissions de GES par habitant de 1990 à 2050 à travers le Plan climat et sa déclinai-son dans les lois Grenelle. La Réunion doit y participer en identifiant les leviers les pluspertinents.

Audrey LESIMPLE - Deal

ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE

UNE TENDANCE À LA HAUSSELes émissions de gaz à effet de serre sont en augmentation de 13 % à La Réunion sur la période 2004-2008, à l’inverse de la France métropolitaine. Elles ont pour origine principale la transformation d'énergie en électricité (44 %) et le transport routier (29 %).

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Quelle mesure des gaz à effet de serre ?Les gaz à effet de serre (GES) ont des impacts envi-ronnementaux (changement climatique, pluies acides)et sur la santé humaine (affections respiratoires). Lesémissions de GES comptabilisent six gaz recensés parla convention cadre des Nations unies sur le change-ment climatique. Elles sont exprimées en tonne équi-valent carbone (tCO2eq), unité qui agrège quantitéémise et pouvoir de réchauffement, en prenantcomme base de référence le dioxyde de carbone.L'évaluation des émissions à La Réunion ne prend pasen compte l'absorption ou le rejet de CO2 induits parles ressources naturelles. Seules les émissions produites sur le territoire sont comptabilisées, exceptépour le transport aérien et maritime où seuls les trajets domestiques sont pris en compte. Les émis-sions sont divisées à part égale entre la zone dedépart et l'arrivée.

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3%

3

44%

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Source : Observatoire énergie Réunion (OER), Inventaire régionaldes émissions de GES en 2008 (format CCNUCC).

Émissions de gaz à effet de serrepar secteur d'activité en 2008

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Les Réunionnais utilisent beaucoup la voitureindividuelle. En 2008, le trafic automobile jour-nalier s’élève à 47 700 véhicules par jour enmoyenne sur le réseau national, soit + 1,7 %en un an. Le nombre de voitures immatricu-lées progresse également : 328 800 véhiculessont en circulation au 1er janvier 2009, soit + 0,3 % en un an.

Cette situation est préoccupante sur une îleoù les déplacements de personnes sontcontraints par le relief. Celui-ci concentre eneffet les déplacements sur le littoral et limitele nombre d'infrastructures routières. Par ail-leurs, la prépondérance du véhicule individuelcontribue à la dépendance énergétique du ter-ritoire. Elle a un impact direct sur la qualité del'air et favorise l'étalement urbain.

L’usage de la voiture individuelle reste prépon-dérant pour les déplacements domicile-travail.Alors que cet usage diminue en France métro-politaine, il augmente de cinq points en neufans à La Réunion. La part modale de la voitureest de 77 % en 2008 contre 70 % en métro-pole. La part modale des transports en com-mun est en légère baisse à La Réunion, alors

qu'elle augmente de presque trois points enneuf ans en France métropolitaine.

La fréquentation globale des transports encommun augmente cependant de l'ordre de10 % sur la période 2006-2008. Plus de 35millions de voyageurs ont ainsi été transportésen 2008 sur l'ensemble des réseaux de busréunionnais.

Une orientation vers le transport durabledevrait permettre de développer de nouvellesinfrastructures et équipements adaptés auxtransports collectifs et aux déplacementsdoux (marche à pied, vélo, autopartage…).

Audrey LESIMPLE - Deal

DéfinitionParts modales pour les déplacements domicile / travail :elles concernent les déplacements domicile-travail de la popula-tion des individus de plus de 15 ans ; pour chaque mode de trans-port, part de l'utilisation à titre principal de la voiture, des trans-ports en commun, des deux roues ou de la marche à pied.

La Réunion

Francemétropolitaine

La Réunion

France

2008

1999

métropolitaine

VSources : Insee, recensements de la population 1999 et 2008.

Répartition des modes de transport pour les déplacements domicile-travail

3%

3%

9%

3%

Industrie de l’énergieIndustrie de l’énergi

Francemétropolitaine

La Réunion

Francemétropolitaine

La Réunion

Résidentiel tertiaire insti-tutionnel et commercial

Industrie manufacturière Agriculture Sylviculture

2008

0%

Voiture Autres transports Transport en commun

20% 40% 60% 80% 100%

1999

Transports (routier, aérien,maritime)

Traitement des déchets

38%

44%

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ÉTAT CHIMIQUE DES EAUX SOUTERRAINES

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La qualité des eaux souterraines à La Réunion,mesurée au plan physico-chimique, des pol-luants et de la salinité, est dégradée principa-lement par une présence de nitrates et locale-ment et par une salinisation des aquifères lit-toraux. Les pesticides bénéficient d'une sur-veillance particulière car ils sont imputablesaux activités humaines.

En 2010, la présence de pesticides dans leseaux souterraines est régulière dans sept sys-tèmes aquifères. Comme pour les rivières, lesherbicides sont très majoritairement retrou-vés et particulièrement l’atrazine déséthyl(pour la moitié des détections). La présencerécurrente de métabolites et de substancesd’usage non autorisé soulève les questions deleur évolution et de leur gestion. Cependant,cette contamination atteint très rarement lesseuils critiques et demeure moins importanteque dans les bassins métropolitains.

Sur l'ensemble du territoire réunionnais, 18stations présentent une contamination varia-

ble en termes de concentration, de nombrede substances détectées et de fréquence dedétection. Ainsi, 106 détections mettent enévidence la présence de 10 molécules diffé-rentes. À l’exception d’un insecticide (diazi-non), les substances retrouvées sont des her-bicides ou des métabolites d’herbicides (troisautorisés, deux métabolites et quatre à usagenon autorisé en France). L’atrazine déséthyl(56 %) et l’atrazine (23 %) sont les moléculesles plus présentes.

La qualité des eaux souterraines témoigne dela bonne qualité générale des masses d'eauxà La Réunion, en dehors d'épisodes pluvieuxexceptionnels ou de pollutions ponctuelles. Laprésence de polluants comme les pesticidesnécessite néanmoins une surveillance accrueet la mise en place de stratégie visant àréduire l'utilisation de produits phytosanitai-res.

UNE BONNE QUALITÉ SOUS SURVEILLANCE La ressource en eau est de bonne qualité à La Réunion, que ce soient les coursd'eau ou les eaux souterraines. Toutefois des signaux de dégradation, localementimputables au manque d'assainissement et à la présence de nutriments et de produits phytosanitaire, sont perceptibles.

Audrey LESIMPLE - Deal

La directive-cadre sur l’eauLa directive-cadre sur l’eau fixe comme objectif auxétats européens le bon état des eaux pour 2015. Unemasse d’eau est considérée " en bon état " si ellerépond conjointement aux deux critères de " bon étatchimique " et de " bon état écologique ". Pour lescours d'eau, il s'agit de limiter la concentration de 41substances chimiques et d'assurer une qualité écologi-que des cours d'eau suffisante à la vie aquatique. Ce bon état des masses d'eaux ne concerne que lesmasses d'eaux douces superficielles. Néammoinsconsidérant le régime pluviométrique et le régime desbassins versants spécifiques, le suivi de la qualité deseaux souterraines se révèle pertinent pour suivrel'évolution des pollutions des masses d'eaux et spéci-fiquement la teneur en pesticides des eaux souterrai-nes. La norme de qualité environnementale est fixéecomme pour les eaux de consommation à 0,1 Ìg/lpour chaque pesticide et à 0,5 Ìg/l pour la totalité dessubstances mesurées.

Source : Office de l'eau Réunion, synthèse 2010.

Nombre de détections de pesticides suivant des prélévements réguliers

ACCIDENTS GRAVES DE LA ROUTE

LES ACCIDENTS GRAVES EN BAISSEL'importance du trafic routier impacte le confort et la sécurité des usagés de la route. Les actions de prévention menées depuis 2009 portent leurs fruits, avec une dimunition du nombre d'accidentés graves sur la route de 35 % entre 2008 et 2010.

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Le bilan de la sécurité routière de l’année 2010confirme la baisse de l'ensemble des indica-teurs déjà constatée en 2009. Sur l’année2010, on déplore 807 accidents corporels, 42personnes tuées à 30 jours, 991 blessés (dont256 blessés hospitalisés) et 1 688 personnesimpliquées.

Entre 2009 et 2010, le nombre de personnestuées a diminué de 12,5 % à La Réunion et lenombre de blessés hospitalisés a chuté de17,9 %. Les progrès ont été moins consé-quents en France métropolitaine, avec - 6,6 %du nombre de tués et - 7,1 % du nombre deblessés hospitalisés. Au final à La Réunion,298 personnes ont été blessées gravementou sont mortes sur la route en 2010, contre360 en 2009 et 455 en 2008.Rapporté à la population, le nombre de tuésest en 2010 plus faible à La Réunion qu’enFrance métropolitaine (5 tués / 100 000 hab.contre 6 en métropole).

La réduction du nombre d'accidentés graveset de tués ces dernières années ne doit pasmasquer un constat mitigé pour certainescatégories. Ainsi, plus d'un tué sur deux estun usager en deux-roues motorisés (55 %). La moitié présentait un taux d'alcoolémiesupérieur au maximum autorisé.

Par ailleurs, les jeunes de 15 à 24 ans sonttoujours très concernés par les accidents cor-porels, puisqu’ils représentent plus d'un tiersdes tués en 2010.

Ainsi, la réduction du nombre d’accidentésgraves et de tués ces dernières années nedoit pas masquer un constat mitigé pour unecertaine classe d’âge. L’alcoolémie au volantreste un fléau.

Audrey LESIMPLE - Deal

Des axes prioritaires pour réduire les accidentsL’étude réalisée dans le cadre du comité interministé-riel de sécurité routière (CISR ) a permis de vérifierque les quatre enjeux définis au niveau national(alcool, vitesse, jeunes et deux-roues motorisés) res-tent pertinents au niveau départemental. L’analyse del’accidentologie locale à permis par ailleurs de déga-ger deux enjeux supplémentaires par rapport auxenjeux nationaux : les usagers vulnérables (piétons etcyclistes) et l’accueil des victimes.

DéfinitionNombre d'accidentés graves : nombre de tués ou de blessés hos-pitalisés dont l'état nécessite plus de 24 heures d'hospitalisation.

Source : Préfecture de La Réunion, bilan départemental de l'insécurité routière.

Accidentés graves de la route

500

400

300

200

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nombre

2006 2007 2008 2009 2010

St-Denis

St-Paul

St-Pierre

36 km

31 à 60 16 à 30 7 à 15 1 à 6 0Au moins une détection avec teneur > 0,1 µg/l

St-Benoît

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PROTECTION DES HABITATS ET DES ESPÈCES

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La Réunion appartient au “ point chaud “ debiodiversité des Mascareignes. La protectionde la biodiversité est donc un enjeu particuliè-rement important sur notre île : 30 % deshabitats d'origine sont encore présents, denombreuses espèces y sont endémiques etleur disparition locale serait synonyme d'ex-tinction mondiale. Ce patrimoine exceptionnela ainsi été reconnu par l’Unesco, avec le clas-sement en 2010 des Cirques, Pitons etRemparts au patrimoine mondial. Il expliqueaussi que 154 000 hectares, soit près de 60 %du territoire réunionnais, soient classés enzones naturelles d'intérêt écologique faunisti-que et floristique (Znieff).

Cette biodiversité unique est toutefois mena-cée par les activités humaines. L’exploitationagricole de nouveaux espaces restreint laplace occupée par les milieux naturels etinduit une artificialisation croissante. De même, l'urbanisation impacte l'environne-ment via les pollutions sonores, chimiques ouvisuelles.

L'union internationale pour la conservation dela nature (IUCN) dresse un constat mitigé surl'état de conservation de la biodiversité réu-nionnaise en 2010. Ainsi, 22 % des espècesindigènes de faune seraient menacées de dis-parition, ainsi que 30 % des espèces indigè-nes de flore. Ce diagnostic est probablementen deçà de la réalité, car la menace d'extinc-tion n'a parfois pu être évaluée par manque dedonnées sur certaines espèces. De nombreu-ses autres espèces sont aussi identifiéescomme pouvant être menacées si des actionsspécifiques ne sont pas menées.

Des dispositions réglementaires ont donc étéprises pour préserver ces espaces et espècesà forte valeur patrimoniale. Des réserves ontainsi été créées et des arrêtés de protectionde biotope ont été pris. Des terrains ont éga-

lement été acquis par le conservatoire du litto-ral ou le Conseil général pour protéger ougérer ces espaces patrimoniaux. En 2005, 26 % des surfaces en Znieff faisaient l'objetd'une protection. La création du parc nationalen 2007 a permis de porter ce pourcentage àprès de 70 %. De même, des arrêtés de pro-tection des espèces interdisent l'atteinte à lavie et à la reproduction ainsi que le commerced'espèces spécifiquement identifiées : 16 %des végétaux et 47 % des animaux menacésd'extinction sont ainsi protégés aujourd'hui.

Des actions sont entreprises pour luttercontre les effets néfastes des espèces exoti-ques au milieu naturel. En effet, 7 % desespèces végétales introduites et 32 % desespèces animales sont identifiées commeenvahissantes. Mi-2010, une stratégie de luttecontre les espèces invasives a été élaborée àLa Réunion. Sa mise en oeuvre a mobiliséprès d'un million d’euros.

UNE BIODIVERSITÉ RECONNUE ET PROTÉGÉE, QUI RESTE MENACÉE

La richesse et la valeur de la biodiversité terrestre réunionnaise est reconnue.Néanmoins cette biodiversité unique est menacée par les activités humaines : 22 % des espèces indigènes de faune et 30 % des espèces indigènes de floreseraient menacées de disparition. Des dispositions réglementaires protégent les espaces à forte valeur patrimoniale et les espèces menacées.

DéfinitionsZones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique(Znieff) : l’inventaire des Znieff identifie, localise et décrit lessites d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et les habi-tats. Il constitue l’outil principal de la connaissance scientifiquedu patrimoine naturel. Cet inventaire n'existe actuellement à LaRéunion que pour le patrimoine terrestre. Les Znieff sont classéesen niveau II ou I selon la valeur patrimoniale des habitats et desespèces qu'elles abritent. Elles peuvent être protégées règlemen-tairement par le cœur du parc national, les arrêtés de protectionde biotope, les acquisitions foncières du conservatoire du littoral,les espaces naturels sensibles du département.

Espèce indigène : espèce arrivée sur l'île par des moyens natu-rels, avant l'homme. 892 espèces végétales et 45 espèces ani-males indigènes sont recensées sur La Réunion.

Espèce endémique : espèce spécifique d'un territoire, issue dela différenciation d'une espèce indigène. 237 espèces végétalesendémiques sont recensées.

Espèces menacées de disparition : parmi les espèces indigènesou cryptogènes (espèces dont l'indigénisme est incertain), ils'agit des espèces considérées comme étant vulnérables, en dan-ger ou en danger critique d'extinction selon l'IUCN. Seules lafaune et la flore vasculaire (fougères, orchidées, arbres, plantesà fleurs) sont considérées.

Espèce exotique : espèce introduite par l'homme, volontaire-ment ou non. 2 000 espèces végétales et 50 espèces animalessont qualifiées d'exotiques sur la Réunion.

Audrey LESIMPLE - Deal

Espèces éteintes

Espèces disparues

Espèces menacées

Espèces quasi-menacées

Espèces avecpréoccupationmineure

Espèces avecdonnéesinsuffisantes

12% 10%

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Source : IUCN, rapport 2010.

Menaces sur la faune (% d’espèces)

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Source : IUCN, rapport 2010.

Menaces sur la flore (% d’espèces)

12% 14%

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1% 5%

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TAUX DE RECOUVREMENT DES CORAUX

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Parce que la vitalité des coraux est intrinsè-quement liée à la qualité de leur environne-ment, l'état de santé des coraux est un bonindicateur des perturbations affectant le milieumarin. Pour vivre et se développer, le corail abesoin que soient réunies des conditions detempérature, de luminosité, de concentrationen nutriments, de sédimentation et de biodi-versité. Autant de caractéristiques du milieuqui sont directement ou indirectement modi-fiées par l'homme.

L'étude des populations coralliennes situéessur les platiers, à proximité des côtes, révèled'importantes variations, représentatives desatteintes au milieu. Ainsi par exemple, sur lastation de la Ravine Blanche, le recouvrementcorallien est passé de 58 % à 24 % entre2000 et 2009. Cette diminution n'est cepen-dant pas régulière : les irrégularités illustrent àla fois les bonnes capacités de récupérationdu corail et sa forte sensibilité.

L'observation des populations coralliennesdes pentes externes se situe à quelques cen-taines de mètres du trait de côte (entre 100 met 500 m environ). Une tendance globale à ladégradation de leur état, avec diminution de lacouverture corallienne, est aussi constatée.Entre 2000 et 2009, dans les zones de protec-tion de la Réserve Naturelle Marine, la réduc-tion de la couverture corallienne sur la penteexterne est de 50 % sur une station de Saint-Gilles, de 35 % à Saint-Leu et atteint 67 % àl'Étang-Salé. La station de la Ravine Blanchefait exception, car du fait de sa localisationdans un secteur à forte houle, les pollutions ysont moins concentrées.

Diminution du recouvrement corallien, modifi-cation de la composition spécifique des espè-ces initialement présentes et perte de biodi-versité sont associées. Ainsi, une baisse de laproportion des acropores est généralement

observée, au profit de formes plus massiveset submassives ("patates") ou de coraux"mous" plus opportunistes. La modification dupeuplement corallien s'accompagne égale-ment de proliférations d'algues liées à l'enri-chissement du milieu en sels nutitifs (nitrates,phosphates...). Celles-ci entraînent à leur tourdes modifications de l'écosystème récifal :développement des espèces herbivores (pois-sons tels que les perroquets ou les chirur-giens, oursins...), omnivores (poissons telsque les labres) ou détritivores (concombres demer, vers par exemple).

La prévention des impacts des activitéshumaines sur les coraux relève de plusieursniveaux. Au plan international, la lutte contre lechangement climatique peut limiter le blan-chissement des coraux. Au niveau local, lespolitiques d'aménagement du littoral et desbassins versants doivent limiter les rejets pol-luants dans le milieu marin, notamment enmaîtrisant l'assainissement des eaux usées etpluviales. Enfin, le respect des règles spécifi-ques de certaines pratiques par chaque usa-ger est indispensable : non cassure descoraux, pêches non sélectives, bonne gestiondes stocks de poisson.

DES RESSOURCES NATURELLES MARINESQUI S’APPAUVRISSENT

Le recouvrement corallien diminue à La Réunion depuis 10 ans. Cette baisse, de plus de moitié pour certaines stations, traduit une perte d'espèces emblématiques de la biodiversité réunionnaise et indique une dégradation de l'environnement naturel.

Audrey LESIMPLE - Deal

DéfinitionsRecouvrement corallien : il donne une indication de la vitalitédes récifs coralliens, notamment de type acropores (colonies decoraux durs, généralement branchues, formant des buissons oudes plateaux) et des autres zones marines peu profondes.

Platier rocheux ou plate-forme d'abrasion marine : c’est unesurface plane et légèrement inclinée vers la mer, taillée par lesvagues dans une roche présentant un minimum de résistance etse terminant sur un escarpement de falaise littorale.

Acropore : genre d'anthozoaires zooxanthellés coloniaux oucoraux hermatypiques. La forme varie selon le milieu du buisson-nant et branchu au tabulaire en plaque horizontale.

Saint-GillesTrois chameauxpente externe

Saint-GillesTrois chameauxplatier

Saint-PierreRavine Blanchepente externe

Saint-PierreRavine Blancheplatier

Saint-LeuLa varanguepente externe

Saint-LeuLa varangueplatier

Totaldont acroporesTotal

Totaldont acroporesTotal

Totaldont acroporesTotal

Totaldont acroporesTotal

Totaldont acroporesTotal

Totaldont acroporesTotal

405151

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578830

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Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Recouvrement coralien

Algues et enalgués

Source : réserve naturelle marine de La Réunion.

Évolution du recouvrement benthique sur plusieurs stations de mesures représentatives

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ESPACES ARTIFICIALISÉS

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La Réunion est une île au territoire restreint de250 000 ha. Sa population actuelle, de 830 000habitants, devrait augmenter de près d'untiers d'ici 2040, dépassant le million d'habi-tants. L'espace aménageable est restreint parle relief accidenté, la présence du volcan, dezones soumises à des aléas naturels majeursou présentant une biodiversité exceptionnelle.La densité de la population s’élève à 332hab./km2 pour 114 hab./km2 en France métro-politaine en 2010. La densité est donc forte,en particulier sur le littoral et les mi-pentes quiconcentrent 82 % de la population. Lesconflits d'usage sur ce foncier rare et convoitésont importants. La Réunion doit, plus quetoute autre région, s’engager dans une ges-tion et un aménagement durables de son ter-ritoire. Ceci implique de contenir l'artificialisa-tion des sols et l'extension de la tacheurbaine.

En 2006, les surfaces agricoles représentaient27,5 % du territoire, les espaces artificialisés11,4 % (5,1 % en France métropolitaine), lereste étant occupé par les milieux naturels(forêts, cours d'eau…). Entre 2000 et 2006,les espaces artificialisés ont progressé de 3,9 % à La Réunion, un peu plus vite qu’enFrance métropolitaine. La progression de l’ar-tificialisation s’est faite sur les terres cultivéeset sur des milieux naturels. L’agriculture rega-gne en revanche des surfaces, aux dépens dela végétation sclérophylle, de la forêt et despâturages naturels. Au final la surface agricoletotale, et en particulier celle dédiée à la canneà sucre, est restée identique entre 2000 et2006. Des mises en « chantiers » de surfaces

importantes ont été constatées, liées à laconstruction de la route des Tamarins pourune grande part.

Le taux d'artificialisation peut être mis enregard de l'évolution de la tache urbaine de La Réunion, indice de consommation du solbâti. La surface de la tache urbaine a ainsi aug-menté entre 1997 et 2008 de 2,2 % enmoyenne par an, soit plus que l’augmentationde la population sur la même période (près de 1,6 %). Elle occupe 10 % du territoire en2008. Cette croissance de la tache urbaines'explique par la faible densification des villesréunionnaises et les phénomènes de mitageet d'étalement urbain.

La progression des surfaces artificialisées nuitau maintien du «bon état» des ressourcesnaturelles. Elle entraîne notamment l'imper-méabilisation des sols. Le recul des espacesnaturels et ruraux s’accompagne égalementd’une fragmentation et d’un cloisonnementdes milieux naturels, défavorables à différen-tes espèces. Le nouveau schéma d’aménage-ment régional (SAR), en vigueur au 22 novem-bre 2011, fixe des objectifs de densificationurbaine d'une part et de maintien des espacesnaturels et agricoles d'autre part.

UNE EXPANSION CONTINUE Le taux d’artificialisation de La Réunion avoisine 11,4 %, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine. Ce taux est à rapprocher de la densité de population,qui dépasse 332 hab./km2 à La Réunion pour 114 hab./km2 en métropole. Entre 2000 et 2006, les espaces artificialisés ont progressé de 3,9 % aux dépenspour l’essentiel des milieux naturels.

Audrey LESIMPLE - Deal DéfinitionsEspaces artificalisés : ils recouvrent les zonesurbanisées (tissu urbain continu ou discontinu), leszones industrielles et commerciales, les réseaux detransport, les mines, carrières, décharges et chan-tiers, ainsi que les espaces verts artificialisés(espaces verts urbains, équipements sportifs et deloisirs), par opposition aux espaces agricoles, auxforêts ou milieux naturels, zones humides ou sur-faces en eau.

Tache urbaine : elle correspond aux ensembles deplus de cinq bâtiments, ayant chacun une empriseau sol supérieur à 30 m2 entourés d'une zone tam-pon de 20 mètres.

La méthodologie CORINE Land Cover (CLC)CLC est une base de données géographique issue de l'interpréta-tion visuelle d'images satellitaires, avec des données complémen-taires d'appui. Jusqu’alors disponible seulement en France métro-politaine, cette base de données a été étendue aux départementsd’outre-mer début 2011. Elle permet ainsi de décrire l’état de l’oc-cupation des sols en 2000 et 2006, ainsi que les changementsintervenus dans l’intervalle. CLC affecte toute portion du territoireà un type d’occupation biophysique des sols, comme par exempledu tissu urbain, des prairies, des marais. Dans les DOM, les poly-gones d’occupation homogène des sols sont délimités à partir d’unseuil de surface de 10 ha (contre 25 ha en France métropolitaine)pour mieux appréhender les phénomènes d’artificialisation. Les comparaisons entre ces territoires doivent donc être très pru-dentes. En revanche, le seuil de surface pour la délimitation deschangements est le même en Europe et en outre-mer (5 ha). Il est donc possible de comparer par exemple la progression del’artificialisation rapportée à la surface totale en France métropoli-taine (+ 0,15 %) et outre-mer (+ 0,42 % à La Réunion, + 0,24 %en Guadeloupe, + 0,09 % en Martinique, et + 0,08 % dans la par-tie étudiée de la Guyane).Pour en savoir plus :

http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr, rubrique « Données en ligne » > «Environnement ».

Zones humides etsurfaces en eau

1%

Espaces ouverts sansou avec peu de

végétation10%

Végétationsarbustives ou

herbacées29%

Forêts de conifèresou mélangées

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Forêts de feuillus19%

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Canne à sucre16%

Autres espacesartificialisés

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Source : UE – SOeS, CORINE Land Cover, 2006.

Occupation du sol en 2006

Zones humides etsurfaces en eau

1%

Espaces ouverts sansou avec peu de

végétation10%

Végétations arbustives ou

herbacées29%

Forêts de conifèresou mélangées

3%

Forêts de feuillus19%

Tissu urbain10%

Autres espacesartificialisés

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Canne à sucre16%

Autres surfacesagricoles

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TAUX DE MORTALITÉ PRÉMATURÉE

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En augmentation constante, l’espérance de vieà La Réunion reste néanmoins inférieure àcelle de France métropolitaine, de deux anspour les femmes et trois ans pour les hommes.En plus d’une surmortalité liée à l’asthme et audiabète, La Réunion se distingue par une fortemortalité prématurée. En 2007, 1 500 décèssurviennent avant 65 ans, soit 38 % des décès(21 % en France métropolitaine). Parmi eux, 90ont lieu avant un an. Cette forte proportion dedécès prématurés s’explique d’une part par lajeunesse de la population : la part des moins de65 ans dans la population (92 %) est plusimportante qu’en France métropolitaine (83%). D’autre part, les taux de mortalité par âgesont plus élevés qu’en France métropolitaine,en particulier pour les hommes.

Pour mieux comparer les territoires, le taux demortalité est recalculé en tenant compte de lastructure par âge de la population. À taux brutégal, le taux standardisé est supérieur à LaRéunion : 365 (pour 100 000) pour les hommeset 156 pour les femmes (283 et 127 en Francemétropolitaine). Quel que soit le sexe, la mor-talité prématurée est proportionnellement plusimportante à La Réunion qu’en France métro-politaine. Les morts violentes (suicides, accidents, chu-tes...) en sont la principale cause, surtout pourles hommes. Les maladies liées aux conduitesaddictives provoquent également des décèsprématurés. Pour les femmes, ce sont le dia-bète et la mortalité liée à la période périnatalequi sont plus fréquents.

Entre 2000 et 2007, la mortalité prématurée adiminué plus rapidement à La Réunion qu’enFrance métropolitaine. La baisse est plusaccentuée chez les hommes (- 28 %) que chezles femmes (- 22 %). La surmortalité masculineest plus importante à la base et des change-ments de comportement sont observés chezles femmes, qui ont désormais plus de condui-tes à risque.

Pour l’Agence de santé océan Indien (ARS-OI),28 % de la mortalité prématurée est due à desdécès « évitables » par des politiques préventi-ves concernant les conduites addictives(alcool, tabac), les accidents de la circulation etles chutes accidentelles. Les décès évitablesreprésentent 33 % de la mortalité masculineprématurée et 18 % de celle des femmes. Leplan stratégique de santé 2011 de l’ARS-OI défi-nit les priorités et actions de santé des cinqprochaines années. Parmi ses priorités figurentla réduction de la mortalité prématurée évitableet la poursuite des actions de prévention desconduites à risques.

LA DIMINUTION DE LA MORTALITÉ PRÉMATURÉEPEUT ENCORE ÊTRE CONFORTÉELa mortalité prématurée est bien supérieure à La Réunion que sur le territoiremétropolitain, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Néanmoins, elle adiminué de 28 % pour les hommes et de 22 % pour les femmes entre 2000 et 2007.Des améliorations peuvent encore être attendues grâce à la prévention contre lesdécès « évitables ».

Anne LEVET - Insee Réunion Hommes Réunion Femmes

France Hommes France Femmes

Source : Insee, état civil 2007.

Taux bruts de mortalité par tranche d'âges

La mortalité infantile est deux foisplus élevée à La RéunionLa mortalité infantile est deux fois plus importante àLa Réunion qu’en France métropolitaine (7,6 ‰ contre3,8 ‰ en 2009). Malgré de gros progrès accomplisces dernières décennies (de 50 ‰ à moins de 10 ‰depuis 1970), la mortalité infantile est encore élevée.Elle l’est également dans les autres DOM, où elle variede 8,7 ‰ en Guadeloupe à 10,4 ‰ en Guyane. Elles’explique par des situations de précarité fréquenteschez les mères et l’éloignement des structures desanté pour des communes isolées.

Année 2007La Réunion

France métropolitaine365283

Hommes

pour 100 000 personnes

Année 2000La Réunion

France métropolitaine

506333

156127

Femmes

199143

Source : Insee, recensement de la population 1999.

1. Taux de mortalité par sexe standardisé sur la population de laFrance entière, deux sexes, RP 2006.

Taux comparatif1 de mortalité prématurée

DéfinitionsTaux de mortalité prématurée brut : nombre de décès de moinsde 65 ans sur la population totale moyenne des moins de 65 ans.

Taux de mortalité prématurée standardisé : taux de mortalitépour 100 000 personnes que l’on observerait dans une zone si elle avait la même structure par âge que la population de référence.

Décès évitables : ceux qui peuvent être évités par des pratiquesde prévention primaire sur les conduites addictives (tabagisme,alcoolisme), les accidents de la circulation, les chutes accidentel-les et le sida.

0,016

0,014

0,012

0,010

0,008

0,006

0,004

0,002

0,000

âges

Réunion hommes Réunion femmes

France hommes France femmes

0 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64

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TAUX DE DÉPENDANCE ÉCONOMIQUE

33

L’ANTICIPATION DES BESOINS LIÉS AU VIEILLISSEMENT EST INDISPENSABLELa solidarité intergénérationnelle est forte à La Réunion. Elle ne sera néanmoinsrapidement plus suffisante pour faire face au vieillissement de la population. En 2030, les personnes âgées représenteront 26 % des personnes en âge de travailler contre 12 % en 2007.

Les enjeux relatifs à la gestion des risquesnaturels sont particulièrement prégnants à LaRéunion. Toutes les communes sont ainsiconcernées par cinq des huit aléas majeursrépertoriés par l'État : inondation, mouvementde terrain, cyclone, séisme et feux de forêts.Risques auxquels il est nécessaire d'ajouter lahoule ou l'exposition aux éruptions volcani-ques pour certaines communes.

Le risque inondation est un des risques priori-taires à traiter étant donné l'aléa fort qui lecaractérise à La Réunion : la pluviométrie peutêtre en effet localement particulièrementforte.

Pour éviter l'exposition des populations à cerisque, les plans de prévention du risque inon-dation (PPRI) peuvent imposer, dans deszones particulièrement exposées, des limita-tions voire des interdictions au développe-ment urbain ou commercial. Ces plans sontélaborés par l'État, sur la base d'études etaprès consultation des populations et des

conseils municipaux concernés. En décembre2011, seules trois communes et la région deMafate n'ont pas de PPRI en cours, alors que12 PPRI sont approuvés. La lecture de cesplans permet d'évaluer à 16 % en 2010 la partde la population couverte par un PPRI encours ou approuvé et exposée à un risqued'inondation. Plus de la moitié de la populationsoumise au risque d’inondation réside dansles communes de Saint-André (concernant 95 % de sa population) et de Saint-Paul(concernant 16 % de sa population).

Dès l’adoption de leur PPRI, les communes,en collaboration avec l'État et la Région, ont lapossibilité de réaliser un plan d'action et deprévention des inondations (PAPI) pour assu-rer au mieux la sécurité des populations. Cesprogrammes sont actuellement au nombre dequatre (Rivière Saint-Denis, Rivière desMarsouins, Rivière des Remparts et Rivièredes Pluies)

Audrey LESIMPLE - Deal

RISQUES D’INONDATION

UN DÉVELOPPEMENT DES ACTIONSDE PRÉVENTION DEPUIS 2009 Plus de 125 000 Réunionnais sont concernés par des risques naturels très importants, représentant 16 % de la population de l’île. La prévention des risques liés aux inondations fait partie des priorités. À ce titre, vingt communessont couvertes par un plan de prévention du risque inondation en 2011.

32

Pas de PPRengagé

PPR engagé

20 Km

49 390

16 460

Ste-SuzanneSte-Marie

St-André

Bras-Panon

St-Benoît

St-PhilippePetite-Île St-Joseph

St-Pierre

St-LouisL' Étang-SaléLes Avirons

St-Paul

La PossessionLe Port

St-Denis

St-Leu

Les Trois-Bassins

La Plaine-des-Palmistes

Ste-Rose

Salazie

Le Tampon

Entre-Deux

Cilaos

Source : Sogreah/Deal, schéma de prévention des risques naturels à La Réunion. © IGN-Insee 2011.

Nombre d'habitants soumis à l'aléa inondation (sans distinction du degré d'aléa) en 2010

Le risque naturelLe risque naturel se caractérise parl'existence d'un aléa naturel et d'unenjeu humain, environnemental ou éco-nomique. Il existe huit aléas naturelsmajeurs identifiés par le ministère del’Écologie, du Développement Durable,des Transports et du Logement : inonda-tion ; houle, marée, tsunami ; mouve-ment de terrain ; cyclone ; éruption vol-canique ; séisme ; feux de forêts ; ava-lanche. La Réunion est exposée à septd'entre eux (hors avalanche).

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Les personnes âgées sont régulièrementaidées dans leur quotidien par leurs proches.La solidarité intergénérationnelle est fortemais ces liens seront plus difficiles à mainte-nir à l’avenir. En effet, le nombre de personnesâgées augmentera beaucoup plus rapidementque celui des 15 à 64 ans. La mesure desefforts à fournir par les personnes en âge detravailler pour la prise en charge des person-nes âgées est effectuée à partir du taux dedépendance économique. Par ailleurs, lesaides financières des collectivités dépendrontaussi en partie du nombre d’actifs et de leursrevenus.

En 2030, les personnes âgées pourraientreprésenter 26 % des personnes en âge detravailler contre 12 % en 2007. La pression surles plus jeunes aura alors plus que doublé.L’effet cumulé de l’accroissement de la partdes personnes de plus de 65 ans (+ 8 points)et de la baisse de la part de la population enâge de travailler (- 4 points) en sera à l’origine.Entre 1999 et 2007, le taux de dépendanceéconomique s’est déjà accru de plus de 2points. Mais c’est à partir de 2020 que le nom-bre de personnes âgées augmentera très for-tement, à l’arrivée aux âges avancés desgénérations particulièrement nombreusesnées vers 1960.

Entre 2007 et 2030, le taux de dépendancenational devrait passer de 26 % à 39 %. La Réunion, plus jeune, n’atteindrait qu’en2030 le taux actuel de France métropolitaine.

Les autres DOM auront des situations trèscontrastées en 2030, de 12 % en Guyane à 50 % en Martinique. Les situations sontaussi très variables en France métropolitaineoù certains départements comme le Cantalatteignent plus de 65 %.

La Réunion d’aujourd’hui n’est pas encore pré-parée à accompagner le vieillissement de sapopulation. Les difficultés liées à l’accueil despersonnes âgées sont accentuées par ladépendance physique qui apparaît dans ledépartement plus tôt qu’ailleurs. De plus, lesniveaux de vie des personnes âgées réunion-naises sont bien inférieurs à ceux de Francemétropolitaine. Le Conseil économique, socialet environnemental de La Réunion (Ceser)préconise des actions de prévention de ladépendance. L’accompagnement s’appuieraitsur les solidarités intergénérationnelles etfamiliales et sur les structures déjà existantes.Le Ceser propose également d’orienter lesaides vers de l’assistance au maintien à domi-cile et des structures d’accueil de jour.

Anne LEVET - Insee

DéfinitionTaux de dépendance économique : rapport entre la populationdes 65 ans et plus et celle des personnes âgées de 15 à 64 ans(en âge de travailler). Le taux de dépendance économique de2030 est établi à partir des projections de population selon le scé-nario central réunionnais. Elles sont basées sur la prolongation destendances passées.

Sources : Insee, recensements 1999, 2007 et projections 2010.

Taux de dépendance économique

France métropolitaine

1995

%

2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035

60

50

40

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20

10

0

Martinique

Guadeloupe

La Réunion

Guyane

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TAUX DE PAUVRETÉ MONÉTAIRE DISPARITÉS DE NIVEAUX DE VIE

34 35

La lutte contre la pauvreté constitue l’axemajeur du volet social du développementdurable. L’un des objectifs chiffrés de la straté-gie nationale du développement durable estde réduire d’un tiers la pauvreté au niveaunational en cinq ans.

La pauvreté monétaire touche la moitié (49 %)de la population réunionnaise en 2008, contre13 % en France métropolitaine. Sont considé-rés comme pauvres les ménages dont leniveau de vie est inférieur à 911 € pour unepersonne seule et à 1 910 € pour un coupleavec deux enfants. Les départements les plus touchés en France métropolitaine nedépassent pas 22 % de taux de pauvreté(Seine-Saint-Denis).

Une telle différence s’explique en premier lieupar la situation dégradée du marché du travail :le taux de chômage est très prégnant à LaRéunion et le taux d’emploi ne dépasse pas45 %. De nombreux ménages n’ont ainsi pasaccès à des revenus d’activité. Toutefois,occuper un emploi ne met pas toujours à l'abride la pauvreté, puisque près de 30 % des per-sonnes ayant un emploi vivent sous le seuil depauvreté. La taille des ménages, de 3,0 per-sonnes contre 2,3 en France métropolitaine,amplifie aussi la pauvreté. Il en résulte que lesfamilles nombreuses et les familles monopa-rentales sont plus souvent concernées. Sixenfants sur dix (58 %) vivent au-dessous duseuil de pauvreté.

Associés à d’autres dispositifs non contribu-tifs (CMU…), les minima sociaux sont conçuspour lutter contre la pauvreté. À La Réunion,faute de réduire significativement le taux depauvreté, ils en réduisent l’intensité, c’est-à-dire l’écart entre le niveau de vie médian despersonnes pauvres et le seuil de pauvreté.Des minima sociaux sont versés à 143 700adultes en 2010. Ils couvrent ainsi avec leursayants-droits, conjoints et enfants, au moins270 600 personnes, soit le tiers de la popula-tion (32 %). En France métropolitaine, la popu-lation nécessitant des minima sociaux (alloca-taires et ayants droits) représente à peine 8 %de la population totale.

UNE FORTE PAUVRETÉ ALIMENTÉE PAR LE CHÔMAGEUn Réunionnais sur deux est en situation de pauvreté selon le seuil national. En cause, pour l’essentiel, les nombreux Réunionnais qui sont en dehors du marchédu travail. Les familles nombreuses et monoparentales sont les plus touchées. Un tiers des Réunionnais ont recours aux minima sociaux.

La cohésion sociale repose en partie sur lepartage des fruits de la croissance et du déve-loppement. À La Réunion, les inégalitésmonétaires sont particulièrement aiguës. En 2008, les 20 % les plus riches monopoli-sent la moitié des ressources (47 %). À l’op-posé, les 20 % les plus pauvres ne disposentque de 7 % du total des ressources.

Si l’on considère l’ensemble de la populationréunionnaise que l’on ordonne par niveau devie croissant, les 10 % les plus aisés perçoi-vent plus de 2 520 euros mensuels. C’est unpeu moins qu’en France métropolitaine (2 760euros). Les 10 % les plus modestes disposentde moins de 480 euros, contre 830 euros enFrance métropolitaine. Le rapport entre cesdeux revenus, désigné sous le nom de « rap-port inter-déciles », est de 5,2. Autrement dit,le revenu minimum des 10 % les plus richesest 5,2 fois plus important que le revenu maxi-mum des 10 % les plus pauvres. Ce rapportest de 3,3 en France métropolitaine.

Les personnes les plus riches à La Réunionont globalement des niveaux de vie sembla-bles aux personnes les plus riches vivant enFrance métropolitaine. En revanche lesRéunionnais les plus pauvres ont des niveauxde vie bien inférieurs. Ils sont davantage tou-

chés par le chômage et globalement moins enemploi. Les bas salaires, et en particulier ceuxdes ouvriers qualifiés et non qualifiés sontplus faibles qu’en France métropolitaine.Enfin, le nombre d’enfants par foyer est plusimportant à La Réunion, ce qui constitue unecharge financière plus forte pour les familleset diminue ainsi le niveau de vie.

DES INÉGALITÉS MONÉTAIRES PARTICULIÈREMENT PRONONCÉESLes inégalités monétaires sont bien plus prononcées à La Réunion qu’en Francemétropolitaine. Le rapport inter-déciles des niveaux de vie, indicateur d’inégalitésmonétaires, est de 5,2 à La Réunion contre 3,3 en France métropolitaine. Les hauts revenus sont équivalents entre la France métropolitaine et La Réunion.Les bas revenus sont en revanche beaucoup plus faibles à La Réunion.

Thomas PATENOTTE - Insee

Thomas PATENOTTE - Insee

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DéfinitionsNiveau de vie : il est égal au revenu disponible du ménagedivisé par le nombre d'unités de consommation (uc, cf définitionp. 35). Le niveau de vie est donc le même pour tous les indivi-dus d'un même ménage. Le revenu disponible d'un ménagecomprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, lestransferts en provenance d'autres ménages et les prestationssociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités dechômage), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sontgénéralement pris en compte : l'impôt sur le revenu, la taxed'habitation et les contributions sociales généralisées (CSG) etcontribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).

Taux de pauvreté monétaire : il mesure la proportion de person-nes ayant un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté correspond à 60 % du niveau de vie médian.

Taux d’emploi : voir définition p. 12.

Sources : Insee, RDL pour la France métropolitaine et ERFS 2008 pour La Réunion.

Taux de pauvreté en 2008

DéfinitionsNiveau de vie : voir définition p. 34.

Décile de niveaux de vie : Si on ordonne la distribution desniveaux de vie, les déciles sont les valeurs qui partagent cettedistribution en dix parties égales : le 1er décile (D1) est le niveaude vie au-dessous duquel se situent 10 % des niveaux de vie ;le 9e décile (D9) est le niveau de vie au-dessous duquel sesituent 90 % des niveaux de vie.

Unité de consommation (UC) : pour comparer les niveaux de viede ménages de taille ou de composition différente, on utilise unemesure du revenu corrigé par UC à l'aide d'une échelle d'équiva-lence. L'échelle actuellement la plus utilisée (dite de l'OCDE)retient la pondération suivante : 1 UC pour le premier adulte duménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

NOTE DE LECTURE : 10 % des Réunionnais ont un niveau de vie inférieur à 480 € par mois ; tandis que 10 % des résidents de France métropolitaine ont un niveau de vie inférieur à 830 € par mois.

La Réunion

France

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Sources : Caf, DGFIP, Insee, ERFS 2008, hors imputation de revenus du patrimoine.

Répartition des niveaux de vie en 2008

La Réunion

euros

La Réunion

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Déciles de niveau de vieD1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9

3 000

2 500

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Seine-Saint-Denis

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TAUX DE SORTIE DU SYSTÈME SCOLAIRE SANS DIPLÔME

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À La Réunion en 2010, près d’un jeune de 16à 24 ans non scolarisé sur deux (49 %) ne pos-sède aucun diplôme du secondaire. Sortis pré-cocement du système scolaire, beaucoup nedétiennent ni BEP, ni CAP, ni a fortiori dediplôme d’un niveau supérieur. Ils sont 28 000à ne pas avoir acquis pendant leur formationinitiale les outils nécessaires pour une bonneinsertion sociale. Parmi ces jeunes sortis précocement du système scolaire, les jeunes femmes ont un peu mieux réussi leur scolarité que les jeu-nes hommes : 47 % d’entre elles n’ont eneffet obtenu aucun diplôme contre 50 % des hommes.

Avec deux fois plus de sorties précoces que lamoyenne nationale, La Réunion est aux côtésdes autres DOM en queue du classement desrégions françaises, selon le recensement de lapopulation de 2007. Les tests effectués lors de la journée d’appelà la défense nationale confirment d’ailleurs ladistance qui sépare La Réunion des régionsmétropolitaines : l’illettrisme toucherait eneffet 15 % des Réunionnais de 17 à 19 ans en2009, soit trois fois plus que dans les autresrégions métropolitaines.

Ces 28 000 jeunes sortis précocement du sys-tème scolaire éprouvent beaucoup plus de dif-ficultés à s’insérer sur le marché du travail.Seuls deux sur dix se retrouvent effective-ment en emploi. En revanche ceux qui sontsortis du système scolaire avec au moins undiplôme du secondaire ont deux fois plus dechance de décrocher un emploi. Si obtenir au

moins un diplôme du secondaire ne certifiepas aujourd’hui d’avoir un emploi, ne pas enobtenir handicape sérieusement l'insertionprofessionnelle.

En 2010, 69 % des jeunes non scolarisés sontsans emploi. Parmi eux 23 000, soit au final unjeune sur cinq, n’ont aucun diplôme. Plusencore que les diplômés, ils sont de fait direc-tement menacés par la pauvreté, l’isolementet l’exclusion sociale. Qu’ils aient obtenu undiplôme ou non, les jeunes sont beaucoupplus touchés par le chômage que leurs aînés(55 % des 16-24 ans sont au chômage contre29 % pour l’ensemble de la population).

BEAUCOUP DE JEUNES SANS DIPLÔME EN MARGE DU MARCHÉ DU TRAVAIL

Un jeune sur deux sort précocement du système scolaire. Sans aucun diplôme, ilsn’ont que peu de perspectives de trouver un emploi. Un jeune sur cinq est sansdiplôme, sans emploi et directement menacé de pauvreté et d’exclusion.

Thomas PATENOTTE - Insee

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DéfinitionsTaux de sortie précoce : c’est le rapport entre d’une part le nom-bre de jeunes âgés de 16 à 24 ans qui ne poursuivent plus d’étu-des et n’ont obtenu ni CAP, ni BEP, ni diplômes de rangs plus éle-vés ; et d’autre part la population non scolarisée de la mêmeclasse d’âge.

Taux de jeunes non insérés : c’est le rapport entre d’une part lenombre de jeunes âgés de 16 à 24 ans qui ne poursuivent plusd’études et n’occupent aucun emploi ; et d’autre part la popula-tion non scolarisée de la même classe d’âge.

Un objectif à 10 % fixé par l’Union européenneL’Union européenne fixait comme objectif pour 2010de réduire la part des jeunes de 18 à 24 ans sortis dusystème scolaire sans diplôme à moins de 10 %. La France métropolitaine s’approche de cet objectifavec (11,8 %). En revanche La Réunion en est trèsloin, avec 29,7 % de sorties précoces sans diplômepour 2010.

Ayant un diplôme du secondaire1

Sans diplôme du secondaire1

1. Ni CAP, ni BEP, ni diplôme plus élevé.

Total

En emploi Sans emploi Total

12 9005 200

16 90023 100

29 80028 300

18 100 40 100 58 100

Sources : Insee, enquête emploi DOM 2010 (situation au 2e trimestre).

Situation des jeunes de 16 à 24 ans non scolarisés

Sources : Insee, enquête emploi DOM 2010 (situation au 2e trimestre).

Taux de chômage et d'emploi par tranche d'âges

%

Taux d’emploi

Taux de chômage

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39âges

40-44 45-49 50-54 55-59 60-64

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AGENDA 21 LOCAL

L'Agenda 21 local permet aux collectivités deconduire, avec la population et les acteurslocaux, un diagnostic partagé sur les enjeuxdu développement durable. Il aboutit à unestratégie et à un plan d'action pluri-annuel.C'est une démarche volontaire qui s'intègredans l'ensemble des politiques locales. Ellepermet notamment de répondre plus facile-ment aux obligations du Grenelle de l'environ-nement : amélioration de la performance éner-gétique, acoustique et d'accessibilité du patri-moine bâti, élaboration d'un schéma d’assai-nissement collectif, réalisation d’un bilan car-bone et d’un plan climat énergie territorial etc.

En 2010, 118 territoires de proximité sontreconnus nationalement sur 700 projets iden-tifiés en France. Ainsi près de 15 % de la

population française est couverte par unAgenda 21 reconnu. Quatre communes réu-nionnaises, représentant 21 % de la popula-tion, se sont engagées dans la démarche en2010.

La stratégie nationale de développementdurable 2010-2013 se fixe pour objectif de par-venir à 1 000 Agendas 21 d’ici 2013, dont 250reconnus au titre du dispositif national dereconnaissance. À La Réunion, les 31 collecti-vités locales sont susceptibles d'adhérer àterme à ce dispositif.

UNE DYNAMIQUE NAISSANTE À LA RÉUNIONQuatre communes se sont engagées dans la démarche Agenda 21 local depuis2010. À horizon 2013, 21 % de la population pourrait ainsi être couverte par unAgenda 21 reconnu au plan national.

Audrey LESIMPLE - Deal

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Agenda 21 local : un projet, cinq objectifsL’Agenda 21 local est un projet territorial de développement durable qui vise cinq objectifs :- lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère,- préservation de la biodiversité, protectiondes milieux et des ressources,- épanouissement de tous les êtres humains,- cohésion sociale et solidarité,- dynamiques de production et de consommationresponsables.

Il doit respecter cinq éléments de démarche :- stratégie d’amélioration continue,- participation des acteurs,- organisation du pilotage,- transversalité des approches,- évaluation partagée.Il est reconnu nationalement par l'obtention du label"Agenda 21 local France" délivré par le comité national A21.

38 39

Cette publication a pu être réalisée grâce l'aimable collaboration des organismes suivants :AGENCE POUR L'OBSERVATION DE LA REUNION, L'AMENAGEMENT ET L'HABITAT : Clency Henriette.

AGENCE RÉGIONALE DE l'ÉNERGIE RÉUNION (Observatoire de l'Énergie Réunionnais) : Gaëlle Gilboire, Priscilla Deveaux, Sandra Grondin.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA RÉUNION : Dominique Léna.

COMMISSARIAT GENERAL AU DEVELOPPEMENT DURABLE : Dorothée Pageaud.

DEAL service Prévention des Risques et Environnement Industriels : Jean Luc Coue, Guillaume Pomaret.

DEAL service Aménagement durable, énergie, climat : Samuel Laslandes, Catherine Charritat.

DEAL service Prévention des RIsques Naturels et Routiers : Robert Unterner, Thierry Bonaveira, Emmanuel Hardouin, Jérôme Peyrus, Ghislain Riquebourg.

DEAL service Connaissance, Évaluation et Développement Durable : Estelle Godart, Sébastien Mariotti, Audrey Lesimple.

DEAL service Eau et Biodiversité : Sonia Benneveaud, Patricia Benon, Frédérique Zelmire, Catherine Julliot, Cécile Reilhes, Mathieu Saliman, Pascal Talec.

INSEE : Nelly Actif, Michel Brasset, Hervé Le Grand, Anne Levet, Thomas Patenotte, Frédéric Kosmowski.

OFFICE DE L'EAU : Gilbert Sam Yin Yang.

RÉSERVE NATURELLE MARINE DE LA RÉUNION : Emmanuel Teissier, Bruce Cauvin.

UNIVERSITÉ DE LA RÉUNION (Écomar) : Lionel Bigot.

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