mise au point pour un retour à domicile en toute · Définir une population de « NN à moindre...
Transcript of mise au point pour un retour à domicile en toute · Définir une population de « NN à moindre...
Sortie précoce du nouveau-né
en maternité:
mise au point pour un
retour à domicile en toute
sécurité
Définir les sorties précoces amène à la
notion de durée optimale de séjour
en maternité
Hors, une fois que l’on a défini
un couple mère-enfant à bas risque
médical, psychique et social,
Il n’existe pas de durée optimale de séjour.
Durée moyenne de séjour en
maternité
Canada, USA: 2 jours
Pays Bas, Angleterre < 3 jours
Pays OCDE: 3,1 jours
France 4,1 jours
CH Avignon: 3,7 jours en 2013
Suisse: 4 à 6 jours
1ères recommandations ANAES en 2004
Définir une population de « NN à moindre
risque »
et ANTICIPER les pb à venir pour éviter
les ré-hospitalisations
Essentiellement AVIS d’EXPERTS
(peu d’études scientifiques)
Actualisation HAS 13/03/2014
Pourquoi?
1/ Résurgence ictère nucléaire (2010 – USA++)
Durée séjour : o
Nb cas INuc :
Actualisation HAS 13/03/2014
2/ Modifications du paysage obstétrical
français et apparition de la T2A
3/ Accompagnement insuffisant des sorties
précoces (enquêtes de satisfaction)
4/ Dépistage néonatal étendu (audition ++)
Sorties précoces de maternité
Définition actuelle (HAS 2014):
- AVB: < H 72 après naissance
- Césarienne: < H 96 après naissance
Pourquoi les sorties précoces?
1/ Volonté des parents
2/ Une modification du paysage
obstétrical
Baisse de près de 50% du Nb de maternité de
type I entre 1975 et 2007
Une modification du paysage
obstétrical ….
1975 1996 2007
Nombre de
maternités 1369 814 572
Nombre de lits
d’obstétrique 32 018 24 819 17 686
Nombre
d’accouchements 735 933 725 337 776 002
Nombre moyen
d’accouchements
/maternité
528 891 1357
Au total
Fermeture des petites maternités ...
- 36 % des maternités réalisaient moins de 300 accouchements par an en 1975 … plus que 4 % fin 2007
… Dans le secteur privé essentiellement :
- 52 % des maternités sont privées en 1975 contre 36 % fin 2007
En légère augmentation pour les niveaux 2 ou 3, en forte baisse pour le niveau 1 :
- baisse de 47 % du nombre de maternités de niveau 1 entre 1996 et 2007
DMS divisée par deux :
- de 8 jours en 1975 à 4,7 jours en 2010
Pourquoi les sorties précoces?
3/ Arguments économiques +++ depuis la
T2A
- Réduction des postes et du temps de
travail médical et paramédical
- Forfait accouchement VB 2200 euros €
= favoriser la rotation des lits
Actualisation HAS 13/03/2014
Anticipation de la sortie précoce pendant
la grossesse avec information et choix
d’un professionnel référent à la sortie
(SF libérale ou PMI, Médecin)
Conditions de sortie bien définies
Suivi de la mère et de l’enfant à la sortie:
- 2 ou 3 visites dont une dans les 24h et un
examen médical entre J6 et J10
Retour précoce à domicile
Sûr et bénéfique si:
- Choisi
- Organisé
Mal vécu et potentiellement néfaste si:
- Contraint
- Non préparé
Pourquoi des recommandations ?
Savoir dépister les pathologies et les
situations à risques
Permettre un retour précoce à domicile
des couples mère-enfant à bas risque
médical, psychique et social
Les conditions nécessaires: la
mère
1. Absence de signes d’infection
2. Contrôle du risque hémorragique
3. Contrôle de la douleur
4. Instauration du lien mère-enfant
5. Prise en compte de l’état psychique
– La dépression ou les antécédents de dépression grave
– La psychose puerpérale
6. Précarité sociale
7. Risque d’échec de l’allaitement maternel
Définition du bas risque pédiatrique
pour une sortie précoce (1)
≥ 38 SA singleton et eutrophe
Apgar ≥ à 7 à M5
Vitamine K1 donnée
Accord de la mère et/ou du couple
Absence d’éléments en faveur d’une
infection et/ ou prélèvements récupérés et
négatifs
Définition du bas risque pédiatrique
pour une sortie précoce (2) Examen clinique normal par un pédiatre le jour
de la sortie
Température normale
- axillaire entre 36° et 37°
- centrale entre 36,5° et 37,5°
Perte de poids <8% par rapport au PN
Alimentation établie:
- avec observation d’ au moins 2 tétées avec
transfert de colostrum reconnu par la mère
- mictions et émissions spontanées de selles,
transit établi
Définition du bas risque pédiatrique
pour une sortie précoce (3)
Absence d’ictère ayant nécessité de la
photothérapie
BTC à H24 et à la sortie rapportée au
nomogramme (+/- BS)
Autres conditions nécessaires
Dépistage néonataux faits ou organisés par la maternité et traçabilité assurée
Suivi post partum planifié avec RV dans les 24 heures après la sortie obligatoire
Education parentale:
– Support écrit recommandé (oubli)
– Maitrise soins de puériculture, de l’alimentation
– Signes d’alerte pour NN et sa mère
– Critères de surveillance du NN (rythme de vie, couchage, urines, prévention MSIN…)
L’organisation à domicile conseillée
/ HAS Equipe responsable du suivi à domicile prévenue avec accord et organisation du 1° RDV à domicile.
Document de liaison spécifique remis à la mère au plus tard au moment du retour à domicile.
Conditions domestiques du retour à domicile propices à une bonne intégration du nouveau-né dans la structure familiale:
- Conditions de logement adaptées
- Soutien par l’entourage suffisant.
- Présence du père recommandée dès la sortie de la maternité
(anticiper congés paternité)
Paramètres de surveillance de
l’enfant après sortie standard ICTERE
- coloration, BTC
- mesure de la BS et/ou de la BTC (rapporté dans le carnet de santé et rapporté aux courbes de référence)
DESHYDRATATION ET DENUTRITION
- Poids, surveillance de l’alimentation (sein et bib)
- Urines à chaque change, selles régulières et spontanées
VITAMINE D ET K
Surveillance INTERACTIONS MERE-BB (surveillance des mères)
S’assurer de la REALISATION DES DEPISTAGES néonatals et de leur traçabilité
CARDIOPATHIES
auscultation, perception nette des pouls fémoraux
INFECTION
- Température (hypo ou hyperthermie)
- FR, tr hémodynamique: allongement du TRC
- Comportement
- Tonus, éveil, contact
L’ictère et le risque lié à
l’hyperbilirubinémie
Dans la plupart des études sur les sorties
précoces de maternité, l’ictère est le motif de
ré-hospitalisation le plus fréquent dans les 1ers
jours de vie (jusqu’à 50% des motifs)
Identifier des facteurs de risque d’ictère sévère
nécessitant de la photothérapie entre J2 et J10
Prévention de l’hyperbilirubinémie
sévère
Rappel des facteurs de risques
- AG < 38SA
- Ictère < H24
- ATCD familiaux (ictère dans la fratrie, histoire
familiale évocatrice de maladie hémolytique )
- Existence d’hématome ou céphalhématome
- Extraction instrumentale
- Parents originaire d’Asie, Afrique, Antilles
Prévention de l’hyperbilirubinémie
sévère Réalisation d’un Nomogramme pour chaque enfant (classement en percentile
des bilirubinémies recueillies selon l’âge post-natal en heure dans une population de nouveau-nés à terme (plus 35 SA) sans pathologie infectieuse ni hémolytique). et importance du profil évolutif
Patho si > 95eme p.
Tout BTC > 75ème p. ou > 250 µmol nécessite une Bili sanguine
0
50
100
150
200
250
300
350
H0 H12 H24 H36 H48 H60 H72
(J3)
H84 H96
(J4)
H108 H120
(J5)
40ème percentile 75ème percentile 95ème percentile
age post-natal
en heures
bilirubine totale
(µmol/l)
Relation ictère et allaitement exclusif
- Uniquement si Pb de mise en place de
l’allaitement (risque de la déshydratation)
- Prudence++
- Accompagnement a la sortie +++
- Perte de poids >8% : prudence
Prévention de l’hyperbilirubinémie
sévère
Identifier avant la sortie un circuit de retour éventuel
opérationnel immédiatement
tel Puer Mater CHA: 04 32 75 94 23/24 ou 33 pour
- BTS-dosage Bili sanguine
- Pesée +/- évaluation clinique par un pédiatre
- Eventuelle hospitalisation pour Photothérapie
Le risque infectieux néonatal
Les IMF se déclarent dans 90 % des cas dans les 24
premières heures de vie et rarement après 48h
l’existence de facteurs de risque infectieux au moment
de l’accouchement doit faire différer la sortie du bébé
jusqu’aux résultats bactériologiques des prélèvements
effectués à la naissance
Tout symptôme anormal, et a fortiori toute fièvre, chez
un bébé de moins d’un mois imposent en urgence un
bilan infectieux en milieu hospitalier.
La déshydratation
surtout lorsque le bébé est au sein
et que la réalité du transfert de lait ne peut
être attestée.
La perte de poids et l’aspect du bébé en
témoignent. Les parents doivent avoir été
prévenus de cette éventualité et des
signes d’alerte
Les difficultés liées à
l’allaitement
La « montée laiteuse » se produit en général vers J2, avec son
éventuel cortège d’engorgements et de douleurs.
Lors d’une sortie précoce, la mère est seule face à ces difficultés qui doivent donc avoir été anticipées et expliquées avec la façon d’y remédier.
Le risque immédiat est celui de l’arrêt de l’allaitement (soutien d’une sage-femme, d’associations de promotion de l’allaitement maternel)
En ce qui concerne l’enfant, il n’est pas rare qu’il ne reprenne son poids de naissance que vers la fin de la deuxième semaine et que sa prise de poids soit lente au cours du premier mois.
La supplémentation en vitamine K, systématique en cas d’allaitement maternel exclusif, doit être rappelée car le risque d’oubli est probablement majoré en cas de sortie précoce (incertitude sur le mode d’alimentation du bébé).
Les problèmes psychologiques
de la mère et les troubles de la
relation mère-enfant
La sortie précoce après accouchement n’influence probablement pas la survenue de ces pathologies, mais elles risquent de ne pas être détectées. préoccupation prioritaire du médecin intervenant dans le suivi du bébé
le baby blues, quasi physiologique puisqu’il est présent après 70 à 80 % des accouchements, évolue favorablement dans l’immense majorité des cas et n’est pas un facteur prédictif de pathologie ultérieure ;
Les dépressions du post-partum sont plus rares (mais concernent quand même 15 à 20 % des jeunes accouchées) et sont authentiquement pathologiques, nécessitant d’être activement prises en charge, car le devenir psychoaffectif et cognitif des bébés peut en être affecté ;
Les véritables psychoses puerpérales (1 à 2 % des naissances) regroupent vraisemblablement – comme les bouffées délirantes – des entités distinctes aux pronostics divers. Elles ont une forte tendance à récidiver lors de grossesses ultérieures.
La précarité et les difficultés
sociales
Lors des situations de grande fragilité et précarité de la
mère, une prolongation du séjour en maternité, voire dans des structures mère-enfant spécifiques (dont on sait qu’elles sont trop peu nombreuses en France), peut être proposée, afin de leur permettre de « prendre leurs marques », de profiter d’aides à la réinsertion et d’établir des relations positives avec leur nouveau-né.
Cependant, un certain nombre de ces jeunes femmes, souvent très opposantes aux interventions sociales extérieures, sont désireuses de sortir au plus vite de la maternité. Le rôle du médecin traitant, le lien qu’il pourra avoir avec la maternité d’une part et les équipes médico-sociales de terrain d’autre part, sont alors primordiaux pour la sécurité du bébé.
Les cardiopathies congénitales
La décompensation d’un certain nombre de cardiopathies congénitales non détectées lors des échographies fœtales ou à la naissance, le plus souvent ductodépendantes – avec une place particulière pour les coarctations de l’aorte – survient en général vers la fin de la première semaine.
Ce problème n’est donc pas spécifique aux sorties précoces, mais souligne l’intérêt d’une visite médicale systématique autour du huitième jour de vie.
La réalisation des tests de
dépistage
Le test de dépistage néonatal Guthrie-TSH sera
réalisé en maternité avant la sortie si l’enfant a
au moins 48 h de vie
En deça, le test sera réalisé par la SF à domicile
avec le matériel fourni
il faut donc impérativement le vérifier lors de la
première visite post-natale : il serait grave que
les délais de diagnostic des maladies dépistées
soient allongés.
Professionnels impliqués dans le
suivi en PP Sage femme (libérale, PMI, hospitalières)
En cas de pathologie durant le PP, la SF référera le nouveau né vers un pédiatre ou un médecin généraliste ayant l’expérience des pathologies du nouveau né
Médecin libéraux (généraliste, pédiatre)
Autres professionnels pouvant être impliqués:
Puéricultrice de PMI, psychologues; assistantes sociales, TISF
Rôle des associations d’usagers
Ce n’est pas la place de l’HAD ++
Suivi SF recommandé
Sortie précoce = 2 à 3 visites sont
recommandées
1° visite dans les 24h qui suivent la sortie.
Obligatoire donc si impossible, reporter la
sortie
2° visite systématique, planifié par le
référent (semaine)
3° visite si besoin , planifié par le référent
Suivi médical recommandé
Examen par un pédiatre avant sortie de
maternité (>H48 dans sortie standard)
2ème Examen entre J6-J10 (sortie précoce+++).
- Par un pédiatre ou un médecin généraliste ayant
l’expérience des nouveau nés
- Peut faire l’objet du premier certificat de santé
(si non fait a la maternité)
3ème examen Selon appréciation du pédiatre 2°
examen possible au cours du 1° mois
Programme PRADO (PRogramme d’Accompagnement du retour à Domicile mis
en place par l’assurance-maladie)
Généralisation en France depuis 2013
Conseillère CPAM en maternité
Volontariat
SF à domicile à la sortie
Conditions:
- > à 18 ans
- Singleton, voie basse sans complications
- Enfant à terme, sans RCIU
- Absence de pb médical ou d’alimentation
La mise en place de ce programme se fait sans
tenir compte :
- des mesures existantes, sans concertation avec les
decins ou avec les
res
ricultrices libérales ou PMI
- du contexte variable de l’organisation locale et
gionale des soins
rinatals, des
seaux
rinatals mis en place par le
re de la
et les ARS et du maillage incomplet du territoire, (
et
des sages-femmes
rales)
- du
el besoin des femmes : celles qui en ont le plus besoin ne sont pas
es
- de la
d’une
valuation
dicale des
sultats du me, l’
valuation actuelle s’appuyant sur simple indice de
satisfaction des patientes,
l’
gard du dispositif de mise en relation.
Evaluation des sorties précoces au
CHA en 2013
- en cas de voie basse, mère ayant passé au maximum 2 nuits au CHA
n = 84/2344
- en cas de césarienne, mère ayant passé au maximum 4 nuits au CHA
n = 93/533
Soit au total:
177 sorties précoces/2929 naissances
(6%)
Combien de ré-hospitalisation dans
le 1er mois de vie ?
En cas de VB, 4 enfants
- J12, bronchiolite à VRS
- J7, ictère, (conseil PMI) BT 387 µmol µmol (BTC 157 à H36), 2 séances PTI, Hospitalisation 24 h
mère O- BB A+, RAI + chez la mère et coombs + chez le NN avec Ac anti-A
- J3, hyperthermie 38
2 isolée
aucun contexte, bilan négatif. Dg?
- J4, ictère (adressé par la SF) , BT 290 µmol (BTC 170 à H48), HZ, surveillance 24h
Combien de ré-hospitalisation dans
le 1er mois de vie ?
En cas de césarienne, 1 enfant
- J 14, amené par les parents pour malaises
(pauses respiratoires + cyanose ): RGO
probable
- Allaitement artificiel
- TTT anti RGO et surveillance 48 h
- RAS lors du séjour en maternité
Evaluation des sorties précoces au
CHA en 2013
Au total:
- 6 % de sorties précoces en 2013
- 5 ré-hospitalisations dans le 1er mois
- 1 ré-hospitalisation évitable
Au total
Sortie précoce anticipée pendant la grossesse et désignation d’un référent médical, SF ou PMI connu
Fiche de liaison à la sortie
Visite SF ou PMI dès la sortie, puis adaptée
Visite médicale entre J6 et J10
Si pb ictère, BTC ou + en Maternité d’origine et un n° de tel: 04 32 75 94 23/24 ou 34
Si pb médical, appel du néonatologue de garde et un n° de tel 04 32 75 33 33 poste 6600
Des Questions, des réponses ?
Difficultés d’ articulation du suivi SF/gynéco pour que les SF voient les femmes au moins une fois en anténatal: conflit d’intérêt avec les gynécologues?
Améliorer la fiche de liaison en sortie de maternité
Nécessité pour les SF de correspondants médicaux en post-natal faciles à joindre pour avis +/- réhospitalisation
Cs médicale (pédiatrique?) systématique entre J6 et J10: réaliste? Etendre la mesure à toutes les sorties de maternité avec la nécessité d’intégrer les médecins généralistes
Articulation suivi SF/médecins (généralistes, pédiatres) en post-natal: conflit d’intérêt ?