MISE AU POINT BI-RADS petit guide des nouveautés nouvelle version du BI-RADS publiée par...

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Imagerie de la Femme (2015) 25, 1—7 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com MISE AU POINT BI-RADS 2013 en mammographie : petit guide des nouveautés Survival guide to mammographic BI-RADS updates Corinne Balleyguier a,,b , Isabelle Thomassin-Naggara c,d a Service de radiologie, Gustave-Roussy, 114, rue Édouard-Vaillant, 94805 Villejuif, France b UMR 8081, IR4M, Université Paris-Sud, 91400 Orsay, France c Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, IUC, 75005 Paris, France d Service de radiologie, hôpital Tenon, AP—HP, 75020 Paris, France Rec ¸u le 1 er janvier 2015 ; accepté le 5 janvier 2015 Disponible sur Internet le 3 evrier 2015 MOTS CLÉS BI-RADS ; Mammographie ; Asymétrie de densité ; Masse ; Foyer de microcalcifications ; Densité Résumé La nouvelle version du BI-RADS publiée par l’American College of Radiology est disponible depuis fin 2013. Elle inclut des recommandations pour l’interprétation des images mammographiques, échographiques et IRM. Par comparaison avec les versions précédentes, il y a notamment une volonté d’uniformisation des termes radiologiques mammographiques, écho- graphiques et IRM. Certains termes ont été supprimés, d’autres ont été rajoutés, de fac ¸on à être plus précis dans la description des images. En particulier, la classification des types de densité a été modifiée en mammographie et en échographie, en supprimant notamment les pourcen- tages de densité associés aux différents scores. L’analyse des microcalcifications a également été modifiée avec la suppression de la catégorie « calcifications à probabilité intermédiaire de malignité », en n’introduisant seulement que deux catégories de calcifications dans la nouvelle version (calcifications typiquement bénignes, calcifications suspectes). Un abord un peu plus pragmatique du compte-rendu de mammographie est également préconisé en distinguant le score radiologique et la prise en charge diagnostique qui peut être différente. Cet article est le premier de trois articles résumant la fac ¸on de décrire une anomalie radiologique selon les nouvelles recommandations du BI-RADS 2013, et concerne la mammographie. © 2015 Publié par Elsevier Masson SAS. KEYWORDS BI-RADS; Mammogram; Summary New BI-RADS ® Atlas edited by American College of Radiology (ACR) is available online with an electronic version since end of 2013. This atlas includes a lexicon for mammogra- phic, ultrasound and MR breast images with recommendation for interpretation. In comparison with previous versions, the idea is to standardize mammographic, ultrasound and MR items. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Balleyguier). http://dx.doi.org/10.1016/j.femme.2015.01.001 1776-9817/© 2015 Publié par Elsevier Masson SAS.

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Imagerie de la Femme (2015) 25, 1—7

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

MISE AU POINT

BI-RADS 2013 en mammographie :petit guide des nouveautés

Survival guide to mammographic BI-RADS updates

Corinne Balleyguiera,∗,b,Isabelle Thomassin-Naggarac,d

a Service de radiologie, Gustave-Roussy, 114, rue Édouard-Vaillant, 94805 Villejuif, Franceb UMR 8081, IR4M, Université Paris-Sud, 91400 Orsay, Francec Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, IUC, 75005 Paris, Franced Service de radiologie, hôpital Tenon, AP—HP, 75020 Paris, France

Recu le 1er janvier 2015 ; accepté le 5 janvier 2015Disponible sur Internet le 3 fevrier 2015

MOTS CLÉSBI-RADS ;Mammographie ;Asymétrie dedensité ;Masse ;Foyer demicrocalcifications ;Densité

Résumé La nouvelle version du BI-RADS publiée par l’American College of Radiology estdisponible depuis fin 2013. Elle inclut des recommandations pour l’interprétation des imagesmammographiques, échographiques et IRM. Par comparaison avec les versions précédentes, il ya notamment une volonté d’uniformisation des termes radiologiques mammographiques, écho-graphiques et IRM. Certains termes ont été supprimés, d’autres ont été rajoutés, de facon à êtreplus précis dans la description des images. En particulier, la classification des types de densitéa été modifiée en mammographie et en échographie, en supprimant notamment les pourcen-tages de densité associés aux différents scores. L’analyse des microcalcifications a égalementété modifiée avec la suppression de la catégorie « calcifications à probabilité intermédiaire demalignité », en n’introduisant seulement que deux catégories de calcifications dans la nouvelleversion (calcifications typiquement bénignes, calcifications suspectes). Un abord un peu pluspragmatique du compte-rendu de mammographie est également préconisé en distinguant lescore radiologique et la prise en charge diagnostique qui peut être différente. Cet article estle premier de trois articles résumant la facon de décrire une anomalie radiologique selon lesnouvelles recommandations du BI-RADS 2013, et concerne la mammographie.© 2015 Publié par Elsevier Masson SAS.

KEYWORDSBI-RADS;Mammogram;

Summary New BI-RADS® Atlas edited by American College of Radiology (ACR) is availableonline with an electronic version since end of 2013. This atlas includes a lexicon for mammogra-phic, ultrasound and MR breast images with recommendation for interpretation. In comparisonwith previous versions, the idea is to standardize mammographic, ultrasound and MR items.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (C. Balleyguier).

http://dx.doi.org/10.1016/j.femme.2015.01.0011776-9817/© 2015 Publié par Elsevier Masson SAS.

2 C. Balleyguier, I. Thomassin-Naggara

ressed as some others have been added, for more precise descrip-ity categories have been changed on mammogram and ultrasound,density have been suppressed. Microcalcification descriptors havepression of intermediate malignancy category; so, only two catego-ypically benign and suspicious. In the report, an important changetween assessment and management. Indeed, category assessmentfferent, if it is concordant with clinical management. This review ismmarizing changes in the 2013 BI-RADS® Atlas, and details changesn.r Masson SAS.

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Asymmetry;Mass;Microcalcifications;Density

Some terms have been supption of images. Breast densand percentages of breast

been also modified with supries stayed in the lexicon, tconcerns the distinction beand management may be dithe first of three articles suin the mammography versio© 2015 Published by Elsevie

ntroduction

’American College of Radiology (ACR) publie depuis 1995 unystème organisé permettant de décrire précisément desnomalies mammographiques avec un lexique détaillé et deroduire un compte-rendu mammographique précis incluantes catégories d’évaluation [1]. Les catégories d’évaluationvec la conduite à tenir détaillée en fonction du scoreont requises par la Food and Drug Administration amé-icaine (FDA) à la fin du compte-rendu. La version 4 duI-RADS incluait également un système d’interprétationour l’échographie du sein et l’IRM, cette dernière versionraduite en francais a été publiée par la Société francaisee radiologie en 2004. Une toute dernière version améri-aine du BI-RADS a été publiée sous forme électroniquear l’ACR en 2013, intitulée BI-RADS® Atlas [2], et n’a pour’instant pas de traduction officielle en francais. Néanmoins,ette dernière version apporte quelques changements danses termes mammographiques, échographiques et IRM quiaraissent intéressants à connaître et à utiliser dans la pra-ique courante. Cet article fait le point sur les principauxhangements de la version 2013 du BI-RADS en mammogra-hie [3]. Par la suite, dans un numéro ultérieur, deux misesu point du même type seront consacrées au nouveau BI-ADS en échographie et en IRM.

D’une facon générale, il y a une volonté d’uniformisationes termes du lexique des trois modalités, mammographie,chographie et IRM.

ersion 2013 du BI-RADS enammographie

lassification de la densité mammaire

a densité du sein en mammographie doit être classée enuatre types distincts (a, b, c, d) selon l’analyse visuellee la répartition tissu fibro-glandulaire et tissu graisseux,emplacant ainsi les termes de la précédente version 1,, 3, 4. Ainsi, il y a moins de risque de confusion avec lecore de probabilité de malignité 1, 2, 3 ou 4. De la mêmeacon, le pourcentage de densité qui était associé aveca version précédente a été supprimé de la version 2013,e pourcentage de densité n’apparaissant pas très utile enratique pour évaluer le risque de malignité associé à la den-ité par comparaison avec le type de catégorie. Il n’y avaitotamment pas d’amélioration de la reproductibilité inter-bservateurs. En cas de densité différente selon les seins,e score retenu doit être celui du sein dont la densité est lalus élevée.

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igure 1. Mammographie du sein droit en incidence oblique. Cesifférents clichés illustrent la classification de la densité du seinelon la nouvelle version du BI-RADS : sein graisseux, peu dense (a :ensité a) ; (b : Densité b) ; sein dense et hétérogène (c : Densité c)t sein dense et homogène (d : Densité d).

Un sein de densité a correspond à un sein quasi tota-ement graisseux (Fig. 1a), ou la mammographie est trèsensible pour la détection d’un cancer. Un sein de densité

(Fig. 1b) correspond à un sein avec du tissu fibro-landulaire épars, un sein de densité c (Fig. 1c) correspond

un sein dense et hétérogène, et un sein de densité dFig. 1d) à un sein dense et homogène. La sensibilité dea mammographie diminue ainsi dans les catégories c et.

BI-RADS 2013 en mammographie : petit guide des nouveautés 3

Calcifications

Figure 2. Fibroadénome. Cliché centré et agrandi de mammogra-phie de face gauche. Masse de forme ovale, de contours réguliers, de densité élevée, correspondant à une masse solide homogène enrapport avec un fibroadénome en échographie, d’aspect bénin enmammographie.

Interprétation d’une masse

Une masse est une image mammographique visible sur lesdeux incidences de mammographie, occupant un volumedans l’espace. On la mesure dans ses deux plus grands dia-mètres. Une masse doit être décrite selon sa forme (ovale,ronde, irrégulière), ces contours (circonscrits [contoursvisibles sur plus de 75 %], microlobulés [courtes ondula-tions], masqués [plus de 25 % des contours masqués par letissu fibro-glandulaire], indistincts, spiculés) et sa densité(graisseuse, faible, isodense et élevée) (Fig. 2 et 3). Lescaractéristiques des masses avec leur score de malignitéselon la nouvelle version sont rappelées sur la Fig. 4. Leterme lobulé a disparu de la nouvelle version du lexiquemammographie, car possiblement trompeur, des masseslobulées pouvant être bénignes ou bien malignes. Il pou-vait être également confondu avec le terme microlobulédécrivant les contours.

Figure 4. Caractéristiques des masses et scores de malignité selon la

Figure 3. Carcinome canalaire infiltrant (CCI). Cliché centré etzoomé de mammographie de profil droit. Masse de forme irré-gulière, de contours spiculés, de densité élevée, comportant desmicrocalcifications centrales, d’allure typiquement maligne.

Les calcifications sont analysées selon leur morphologieet leur distribution. La version 4 du BI-RADS distinguaitmorphologiquement trois types de microcalcifications : lescalcifications typiquement bénignes, celles à probabilitéintermédiaire de malignité et les calcifications à forte pro-babilité de malignité. Cette stratification en trois catégoriespouvait prêter à confusion pour les calcifications à proba-bilité intermédiaire de malignité et faire proposer à tortune surveillance au lieu d’un prélèvement. Dans la nou-velle version du lexique BI-RADS, deux catégories seulementsont retenues, les calcifications typiquement bénignes etles calcifications suspectes, dans un souci de simplification.Le degré de suspicion de malignité est affiné en fonctionde la distribution et de la taille du foyer. Une sous-divisiondu score final BI-RADS ou ACR 4 en trois catégories (ACR4A,ACR4B ou ACR4C) associée à un pourcentage de risque demalignité permet de mieux évaluer le risque de cancer etde préciser la stratégie de biopsie ou de surveillance. Cettesous-division de l’ACR4 n’est pas nouvelle mais est plus clai-rement affichée dans la nouvelle version du BI-RADS. Ellesera détaillée dans le paragraphe « classification ». Parmiles calcifications typiquement bénignes, comme les calci-fications kystiques, cutanées, vasculaires etc., le lexique

nouvelle version BI-RADS.

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igure 5. Kystes calcifiés. Mammographie en incidence obliqueroite. Ces calcifications typiquement bénignes correspondent à des

ystes calcifiés et sont décrites comme des calcifications annulairesans la dernière version.

st peu modifié. On peut noter que le terme « en coquille’œuf » (eggshell) et radio-claire, pour les calcifications kys-iques, a disparu. Il faut utiliser le terme annulaire dans laouvelle version (Fig. 4). Les calcifications régulières sontotées rondes si leur taille est comprise entre à 0,5 et 1 mmFig. 5) et punctiformes si leur taille est inférieure à 0,5 mm.

Quatre termes du lexique peuvent décrire les calcifi-ations suspectes de malignité : amorphes, grossières etétérogènes (Fig. 6), fines polymorphes et fines linéaires ouranchées (Fig. 7 et 8). Le terme canalaire a disparu de laouvelle version du lexique BI-RADS mammographie et IRM,u profit du terme linéaire :les microcalcifications amorphes sont si petites qu’il n’estpas possible de leur attribuer une forme spécifique. Encas de foyer isolé, elles doivent être obligatoirement clas-sées dans la catégorie ACR4B (10—50 % de malignité), avecune valeur prédictive positive (VPP) de malignité de 20 %.Il faut tout de même savoir que des microcalcificationsamorphes diffuses peuvent être bénignes ;

igure 6. Calcifications adénosiques. Agrandissement de pro-l droit. Ces calcifications sont rondes, de taille comprise entre,5 mm et 1 mm, monomorphes et dans une distribution groupéet font évoquer des calcifications bénignes. En cas de découverteécente, il est possible de les recontrôler à 6 mois, et elles peuventtre classées ACR3.

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C. Balleyguier, I. Thomassin-Naggara

igure 7. Carcinome canalaire in situ (CCIS). Agrandissement derofil droit. Ces calcifications sont nombreuses, de taille différentepolymorphes), denses et hétérogènes, et ont tendance à s’agréger.et aspect est suspect, nécessite une macrobiopsie stéréotaxique

t doit être classé ACR4B.

les microcalcifications grossières et hétérogènes ontune taille comprise entre 0,5 et 1 mm, ont tendance às’agréger en amas, sont par définition plus petites quedes calcifications dystrophiques (> 1 mm). Elles peuventêtre soit malignes, soit bénignes et se rencontrent en casde fibroadénome calcifié ou de stéatonécrose calcifiée.En cas de foyer isolé, elles doivent être classées ACR4B etont une probabilité moyenne de cancer de 15 % ;les calcifications fines polymorphes sont plus visibles queles calcifications amorphes et peuvent avoir une formedéfinie, mais n’ont pas de trajet linéaire. Elles ont destailles et formes irrégulières et variables, mais inférieuresà 0,5 mm habituellement. Elles doivent également êtreclassées en ACR4B (VPP de 29 %) ;les calcifications fines linéaires ou branchées ont habi-tuellement une forme linéaire irrégulière, une tailleinférieure à 0,5 mm ; ce sont celles qui ont la VPP de mali-gnité la plus élevée (70 %) et doivent être classées ACR4Cau minimum, quelle que soit leur distribution.

Les microcalcifications doivent également être analyséeselon leur distribution dans le sein ; 4 descriptions de dis-ribution sont précisées dans le nouveau lexique : diffus,

igure 8. Carcinome canalaire in situ (CCIS) étendu. Profilauche. Multiples foyers de microcalcifications nombreuses, finest linéaires, de distribution galactophorique, correspondant à unCIS typique étendu. Ces anomalies doivent être classées ACR5.

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VPP

Groupées, régionales

(VPP 25-30%)

Linéaires, Segmentaires

(VPP 60%)

CR2 ACR3 ACR4A

CR2 ACR4B ACR4C

R2/3 ACR4B ACR4C

R4A ACR4C ACR5

x microcalcifications selon leur morphologie et leur distribution.

être proposée, même si l’asymétrie de densité est de petitetaille.

Autres

Le nouveau lexique distingue des paragraphes particulierspour les ganglions intra-mammaires, les lésions cutanées,mais les termes sont inchangés par rapport aux versionsprécédentes.

En revanche, une nouvelle entité est décrite, la dilatationcanalaire isolée. Il s’agit d’une anomalie rare, correspon-dant à un canal galactophorique dilaté sans autre anomalie.Cette anomalie peut parfois être associée à un cancer intra-canalaire non calcifié ou à un papillome, et doit être classéeACR4A et biopsiée (VPP de cancer = 10 %).

Une adénopathie axillaire isolée unilatérale, avec mam-mographie normale, en dehors d’un contexte infectieux ouinflammatoire connu, doit être classée ACR4 à la recherched’une atteinte métastatique axillaire d’un cancer du sein.Une cytoponction ou microbiopsie de l’adénopathie axil-laire peut être proposée. De plus, l’échographie du seinhomolatéral à l’adénopathie devra être très attentivepour rechercher une lésion primitive. Les adénopathies

BI-RADS 2013 en mammographie : petit guide des nouveauté

DISTRIBUTION

MORPHOLOGIE

Dif

(

Rondes ou punctiformes A

Grossières hétérogènes A

Amorphes ou pléiomorphes AC

Linéaires AC

Figure 9. Valeurs prédictives positives de malignité associées au

régional, groupé, linéaire et segmentaire. Dans la nouvelleversion, on distingue un groupement régional pour un foyerde plus de 2 cm de plus grand diamètre sans orientationgalactophorique, et un foyer groupé pour un groupementd’au moins 5 microcalcifications dans 1 cm, et de moins de2 cm. Il faut signaler que le terme anglais « foyer » (clus-ter) a été remplacé dans la nouvelle version par le terme« groupement ».

Les distributions linéaires et segmentaires correspondentà un trajet galactophorique à orientation mamelonnairelimité ou étendu.

Les VPP de malignité associées aux microcalcificationsselon leur morphologie et leur distribution sont rappeléessur la Fig. 9.

Distorsion

Il n’y a pas de modification dans le lexique pour les distor-sions. Elles correspondent à une rupture de l’architecturenormale du sein sans masse et doivent être classées dans lacatégorie ACR4C ou 5.

Asymétries de densité

Des modifications substantielles en revanche sont détailléesdans le lexique pour les asymétries de densité. Quatre types

d’asymétrie de densité sont décrits :• l’asymétrie correspond à une zone de tissu fibro-

glandulaire uniquement visible sur une seule incidence(habituellement des zones de superposition fibro-glandu-laire) ;

• les trois autres termes (asymétrie globale, asymétriefocale, asymétrie évolutive) correspondent à des zones detissu dense mélangé à de la graisse, à bords concaves habi-tuellement et peuvent être visibles sur une ou plusieursincidences.

L’asymétrie globale (Fig. 10) concerne un large volumedu sein, de plus d’un quadrant, et peut être une variante dela normale.

L’asymétrie focale de densité concerne en revanche unpetit volume de sein, de moins d’un quadrant et se visualisepar comparaison avec le sein controlatéral (Fig. 11).

La plupart du temps, ces anomalies de densité à bordsconcaves et mélangées à de la graisse sont bénignes.

L’asymétrie évolutive est un nouveau terme du lexiqueBI-RADS et doit être considérée comme plus suspecte : ils’agit d’une asymétrie de densité nouvellement apparue parcomparaison aux clichés antérieurs, ou modifiée, plus sus-pecte. Le risque de cancer associé est d’environ 15 %, cetteanomalie doit donc être classée ACR4B. La biopsie doit donc

Figure 10. Asymétrie globale de densité liée à une chirurgie plas-tique du sein droit. Clichés obliques droit et gauche. Le sein gaucheest plus volumineux, avec une densité globalement plus élevée quele droit, sans lésion suspecte.

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igure 11. Asymétrie focale de densité interne droite, corres-ondant à un îlot fibro-glandulaire isolé. Cette asymétrie étaitisible sur deux incidences, à bords concaves et mélangée à dea graisse, disparaissant partiellement sur le cliché centré localisé.’échographie était normale et l’IRM mammaire montrait seulementu tissu fibreux.

xillaires bilatérales sont fréquentes et peuvent être clas-ées ACR2. Si une pathologie infectieuse, hématologiqueu immunitaire est connue, on doit le mentionner dans leompte-rendu. Enfin, si des adénopathies axillaires bilaté-ales sont découvertes et font suspecter un lymphome oune autre pathologie hématologique, elles doivent être clas-ées ACR4 avec une indication de microbiopsie.

ocalisation d’une lésion

ans le nouveau BI-RADS, tout un chapitre est consacré àa description de la localisation d’une anomalie mammogra-

hique dans le compte-rendu. Afin d’être reproductible parapport à l’échographie notamment, il faut décrire une ano-alie mammographique selon le côté du sein, le quadrant

oraire, mais aussi le rayon et la distance en centimètres parapport au mamelon. L’utilisation du rayon horaire permetotamment d’éviter les erreurs de côté du sein, étant donnéue les rayons sont différents sur le sein droit et le seinauche (une lésion du QIE droit est située à 8H à droite et àH à gauche). La profondeur est décrite selon les trois tiersu sein : antérieur, moyen et postérieur. Cette descriptionétaillée d’une lésion est surtout utile pour les anomaliesui doivent être biopsiées.

Une lésion centrale est située juste en arrière duamelon, une lésion rétro-aréolaire est située dans la par-

ie centrale du tiers antérieur du sein et une lésion durolongement axillaire dans la partie haute du quadrantupéro-externe, mais visible dans le sein. Pour ces troisones particulières, il n’est pas nécessaire d’utiliser le rayonoraire ni le quadrant.

ompte-rendu

omme dans les versions précédentes, il faut préciserans le compte-rendu la densité du sein, l’indicatione l’examen, une description précise des anomalies

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C. Balleyguier, I. Thomassin-Naggara

igure 12. Foyer de microcalcifications amorphes, correspondant des lésions de métaplasie cylindrique sans atypie. Agrandissemente profil. Les microcalcifications sont tellement fines qu’on ne peutas leur attribuer une forme spécifique. Elles doivent être classéesCR4B.

adiologiques, la comparaison aux examens antérieurs et uncore final d’évaluation. La grande différence de cette nou-elle version est la distinction du score radiologique et dea stratégie diagnostique, ce qui est cité dans le BI-RADSomme assessment (score radiologique) et managementprise en charge). Le score radiologique et la stratégie quin résultent doivent être concordants (exemple : ACR2 quiignifie anomalie typiquement bénigne, et la stratégie quioit être : poursuite de la surveillance mammographiqueans deux ans, si plus de 50 ans). En revanche, il est néces-aire de rajouter clairement une phrase dans la conclusionui précise une autre attitude si elle est discordante ducore. Un exemple concret est celui d’une mammographieormale (ACR1) chez une femme qui présente une massealpable suspecte, et pour laquelle une biopsie est recom-andée, malgré le score ACR1. Dans ce cas, la biopsie doit

tre faite, et c’est possible, même avec un score ACR1, maisn ne classe pas l’image ACR4. Une phrase expliquant laécessité de la biopsie doit par contre être rajoutée dans leompte-rendu.

core de probabilité de malignité

i une mammographie et une échographie sont réaliséest interprétées dans le même temps, il est préférable’attribuer un score global regroupant les deux examens deacon logique (par exemple, une masse partiellement mas-uée sur la mammographie correspondant à un kyste typiquen échographie peut être classée ACR2). Toutefois il est aussiossible d’établir un score mammographique et un scorechographique, ceci doit être défini selon les structures.

La catégorie ACR0 n’est réservée qu’aux examens incom-lets, surtout en situation de dépistage organisé, et peuttre utilisée par le second lecteur s’il lui manque deslichés additionnels comme des agrandissements, clichésentrés localisés ou échographie. Comme dans les versionsrécédentes, si une anomalie est jugée suspecte par leecond lecteur, il est toutefois recommandé de la clas-er ACR0 et non pas ACR4 ou ACR5 en raison des clichésomplémentaires ou examens qui seront nécessaires. Dans laersion 2013, le classement ACR0 peut être choisi provisoire-ent en l’absence des clichés antérieurs pour comparaison

ltérieure. Dans ce cas, il est nécessaire que le radiologueit une organisation qui lui permette à 100 % de récupé-er les antériorités dans les 30 jours pour pouvoir classer laammographie ensuite définitivement.

BI-RADS 2013 en mammographie : petit guide des nouveautés

Figure 13. Carcinome canalaire in situ (CCIS). Cliché de pro-fil droit, agrandi. Foyer de microcalcifications fines et linéaires,nouvellement apparu. On peut le classer ACR4C au minimum. Lamacrobiopsie stéréotaxique est nécessaire.

Enfin, il est bien précisé dans la version 2013 du BI-RADS qu’on ne doit pas classer une mammographie ACR0 en

attendant la réalisation d’une IRM mammaire. On doit enrevanche utiliser la catégorie appropriée (ACR4 si anomaliesuspecte en mammographie par exemple).

Pour les catégories ACR1 ou 2, rien ne change.La catégorie ACR3 signifie toujours une anomalie proba-

blement bénigne nécessitant une surveillance rapprochée,la probabilité de malignité étant comprise entre 0 et 2 %.Trois types d’anomalies mammographiques peuvent êtreinclus dans la catégorie ACR3 : une masse solide de contoursréguliers et non calcifiée, une asymétrie focale de densitéet un groupement isolé de microcalcifications punctiformes.Dans ces trois cas, on peut proposer une surveillancemammographique à 6 mois, suivie par des contrôles mam-mographiques réguliers. Dans la nouvelle version du BI-RADS2013, il est clairement précisé que le classement ACR3 nedoit être inscrit qu’après un bilan diagnostique complet avecclichés additionnels ou échographie et non une mammogra-phie de dépistage simple, de facon à éviter une surveillancerapprochée inutile et anxiogène pour des lésions typique-ment bénignes comme des kystes ou pour diagnostiquerimmédiatement une petite lésion suspecte rapidement évo-lutive. L’objectif entre autres est de réduire au maximum lenombre de lésions classées ACR3.

Le rythme de surveillance d’un ACR3 en mammogra-phie est le suivant : contrôle à 6 mois du sein porteur de

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l’anomalie, contrôle à 1 an des deux seins puis contrôleà 2 ans ; un dernier contrôle à 3 ans peut être réalisé,si l’anomalie est stable à 2 ou 3 ans, un reclassement enACR2 est requis.

Le classement ACR4 signifie toujours une anomalie dou-teuse nécessitant une biopsie. La VPP de l’ACR4 étant large(2—95 % de cancer), il est recommandé d’utiliser la sous-division en ACR4A, ACR4B et ACR4C. Cette sous-division del’ACR4 est optionnelle, mais peut aider d’une part à évaluersa pratique et d’autre part à mieux corréler les résultatsradio-histologiques.

Une lésion ACR4A a une VPP de cancer comprise entre2 et 10 % et regroupe les lésions suivantes : masse partielle-ment circonscrite correspondant en échographie à un nodulesolide évoquant un fibroadénome, un kyste isolé compliquéou un abcès probable.

La VPP d’une lésion classée ACR4B est de 10 à 50 % decancer. Il peut s’agir d’un groupement de microcalcificationsfines polymorphes ou amorphes (Fig. 12), une masse solidede contours indistincts. La stratégie résulte de la concor-dance radio-histologique.

Une lésion ACR4C a une VPP de cancer de 50 à 95 %. Lesanomalies suivantes peuvent être classées en ACR4C : massesolide de contours indistincts nouvellement apparue, nou-veau foyer de microcalcifications fines linéaires (Fig. 13). Ilfaut bien préciser dans le compte-rendu, en ajoutant unephrase indiquant que la biopsie est nécessaire.

Une lésion ACR5 est évocatrice de cancer (VPP > 95 %) ;dans la nouvelle version, une lésion ACR5 doit être biopsiéepour obtenir un diagnostic alors que dans les versions précé-dentes, il était seulement précisé qu’une action appropriéeétait nécessaire.

La catégorie ACR6 signifie cancer prouvé. Dans la nou-velle version, il est précisé que l’exérèse chirurgicale doitêtre réalisée, si elle est cliniquement indiquée.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

Références

[1] American College of Radiology (ACR). Illustrated Breast Imagingreporting and data system (BIRADS TM). 2nd ed Reston, VA; 1998.

[2] D’Orsi CJSE, Mendelson EB, Morris EA, et al. ACR BI-RADS® Atlas.Breast imaging reporting and data system. Reston, VA; 2013.

[3] Sickles EDOCBLea. ACR BI-RADS® Mammography 2013. In: ACRBI-RADS® Atlas. Breast imaging reporting and data system. Res-ton, VA: American College of Radiology; 2013.