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MINISTERE DE LA JUSTICE SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES ET INTERNATIONALES PARIS ETUDE SUR LES PRISONS EN EUROPE : LES DROITS DES DETENUS ET LA VIABILITE DU SYSTEME PENITENTIAIRE PREMIERE PARTIE : LES DROITS DES DETENUS LE CAS DE L’ANGLETERRE ET DU PAYS DE GALLES ETUDE A JOUR LE 15 juin 2007

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MINISTERE DE LA JUSTICE

SERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES ET INTERNATIONALES

PARIS

ETUDE SUR LES PRISONS EN EUROPE :

LES DROITS DES DETENUS

ET LA VIABILITE DU SYSTEME PENITENTIAIRE

PREMIERE PARTIE :

LES DROITS DES DETENUS

LE CAS DE L’ANGLETERRE ET DU PAYS DE GALLES

ETUDE A JOUR LE 15 juin 2007

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I. LES COMMUNICATIONS PAR COURRIER ET TELEPHONE.......................... 7

A. LE COURRIER...................................................................................................................... 7 B. LES COMMUNICATIONS TELEPHONIQUES............................................................................. 7

1) Le droit de téléphoner ................................................................................................ 7 2) Les modalités et les limites du droit de téléphoner ............................................... 7

C. L’ ACCES A INTERNET.......................................................................................................... 8

II. LES VISITES ET LES PERMISSIONS DE SORTIE ................................................ 9

A. LES VISITES........................................................................................................................ 9 1) Le droit aux visites ......................................................................................................9 2) L’autorisation des visites.......................................................................................... 10 3) Les modalités de visites........................................................................................... 10

B. LES PERMISSIONS DE SORTIE............................................................................................. 12 1) Le droit aux permissions de sortie ......................................................................... 12 2) L’autorité compétente............................................................................................... 12 3) La durée des permissions de sortie ....................................................................... 13 4) Quelques indicateurs statistiques........................................................................... 14

III. L’ACCES AUX SOINS MEDICAUX .................................................................... 15

A. LA MEDECINE GENERALE.................................................................................................. 15 1) Les soins courants.................................................................................................... 15 2) Les urgences ............................................................................................................. 15 3) L’offre de soin en milieu pénitentiaire par rapport à l’offre de soins à l’extérieur.......................................................................................................................................... 15

B. LA PSYCHIATRIE ............................................................................................................... 16 1) Les soins psychiatriques.......................................................................................... 16 2) La prise en charge des addictions ......................................................................... 16

C. QUELQUES INDICATEURS STATISTIQUES........................................................................... 17

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BIBLIOGRAPHIE

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LEGISLATION CITEE

Prison Act 1952

Prison Rules 1999 (extraits en annexe)

Prison Service Instructions (PSI)

Prison Service Orders (PSO)

National Health Service Act 1977

L’ensemble de ces textes est disponible sur le site de l’administration pénitentiaire : www.hmprisonservice.gov.uk

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I. INTRODUCTION

La classification des établissements pénitentiaires

En Angleterre et au Pays de Galles, dans le secteur public, il y a 127 prisons qui sont gérées par le « Prison Service » et 11 qui sont privatisées (« contracted out »). Il y a différentes catégories d’établissements pénitentiaires selon le degré de sécurité. On décide de la catégorie appropriée pour chaque détenu selon la gravité de l’infraction commise et le risque qu’il ferait courir à la société en cas d’évasion.

Les catégories pour les détenus hommes sont :

- les détenus de catégorie A. Il s’agit de détenus pouvant faire naître un risque grave pour le public ou pour la sécurité nationale, en cas d’évasion ;

- les détenus de catégorie B. Bien que ces détenus soient considérés comme créant un risque moindre, il faut cependant que leur évasion soit rendue très difficile. Normalement, les détenus qui sont en détention provisoire (qui sont «on remand») sont traités comme «Category B prisoners» ;

- les détenus de catégorie C. Ces détenus n’ont pas les compétences ou le désir de s’échapper. Donc, ils sont détenus dans des conditions moins sécurisées ;

- les détenus de catégorie D. Ces détenus sont considérés comme ne posant aucun risque au public, ou n’ayant aucun désir de s’échapper. Souvent, il s’agit de détenus se trouvant vers la fin de l’exécution de leur peine et pour qui une éventuelle évasion est dépourvue d’intérêt.

Les prisons qui accueillent des détenus de catégorie A, B et C sont des prisons fermées (« closed prisons ») pendant que celles qui accueillent les détenus de catégorie D sont des prisons ouvertes (« open prisons »).

Il y a aussi quatre catégories de sécurité pour les femmes. La catégorie A est la même que pour les hommes. Les autres catégories sont «closed» (fermées), «semi-open» (semi-ouvertes, catégorie apparue en 2001) et «open» (ouvertes) pour les détenues auxquelles on fait confiance et qui n’essayeront a priori pas de s’échapper. Normalement, les détenues placées en détention provisoire («on remand») sont détenues dans les prisons «closed».

En pratique, il reste difficile de répartir les détenus dans les prisons appropriées et, pour maximiser l’espace disponible, beaucoup de détenus de catégorie B sont détenus dans les prisons de catégorie C ou inversement.

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Le tableau ci-dessous montre le nombre de détenus hommes, dans chaque catégorie, selon une réponse à une question posée au Parlement2:

Détenus : Catégorie A Catégorie B Catégorie C Catégorie D

Septembre 2005 700 8.200 34.450 5.400

Decembre 2005 700 8.300 34.000 5.000

Mars 2006 650 8.550 35.000 5.000

Juin 2006 700 8.650 35.700 4.800

2 Source : Hansard, Written Answers, 8 February 2007. Les totaux ne correspondent pas au total de la population pénitentiare parce que beaucoup de détenus récemment condamnés sont en train d’etre évalués pour qu’ils puissent être catégorisés et parce que les catégories de sécurité ne s’appliquent pas à ceux qui sont en détention provisoire, ni aux femmes, ni aux jeunes détenus.

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I. LES COMMUNICATIONS PAR COURRIER ET TELEPHONE

A. Le courrier Les règles 34 et 35 des « Prison Rules 1999 » concernent les limites que le « Secretary

of State » peut imposer au droit de correspondre.

Le courrier peut être ouvert pour plusieurs raisons:

(a) dans l’intérêt de la sécurité nationale ;

(b) pour la prévention, la détection, la recherche ou la poursuite d’une infraction ;

(c) dans l’intérêt de la sécurité publique ;

(d) pour assurer le maintien de prison d’un détenu, le bon ordre et la discipline en prison ;

(e) pour la protection de la santé ou de la morale, ou

(f) pour la protection des droits et des libertés de toute personne.

B. Les communications téléphoniques 1) Le droit de téléphoner

Les détenus ont le droit de téléphoner (cf. PSO 4400(4)). Ils n’ont pas en revanche le droit de recevoir des appels. Des restrictions sont possibles, notamment à l’égard des détenus se trouvant en détention provisoire ; mais le gouverneur doit alors s'assurer que ces restrictions se limitent au strict nécessaire pour assurer la sécurité, le bon ordre et la bonne administration de l'établissement.

2) Les modalités et les limites du droit de télépho ner

La durée et la fréquence des appels dépendent du type de prison. Le temps disponible pour l'usage des téléphones ne doit pas normalement être inférieur à 2 heures chaque jour.

Depuis deux ans, les « pin phones » ont remplacé les cartes téléphoniques utilisées auparavant par le prisonnier dans toutes les prisons gérées par le secteur public en Angleterre et au Pays de Galles. Les prisons gérées par le secteur privé peuvent également avoir accès à ce système se elles le souhaitent.

Chaque prisonnier a un compte téléphonique individuel « electronic prisoner telephone account » qu’il crédite d’une certaine somme et auquel il accède en utilisant des codes d’identification personnelle (code PIN), à composer avant le numéro qu'ils souhaitent appeler. L’utilisation du système requiert le consentement préalable du détenu.

Le système est configuré de manière à permettre à l’administration pénitentiaire :

- de surveiller et enregistrer les communications ;

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- d’imposer le temps à respecter entre les appels successifs, le nombre maximum d’appels effectués dans une journée, la durée maximum d'un appel, le temps maximum du programme de maintenance sur une journée.

Des limitations peuvent ainsi être appliquées à certains prisonniers ou à tous les prisonniers. Les téléphones peuvent être programmés pour se trouver en marche ou en arrêt selon le jour de la semaine. Différents programmes peuvent être appliqués selon les jours, ou les téléphones peuvent être laissés en marche sans interruption.

Le système offre deux types de services téléphoniques dits « autorisation d’appel » («Call Enabling») et « interdiction d’appel » («Call Barring») qui supposent respectivement qu’un prisonnier ne peut appeler que les numéros qu'il a été préalablement autorisé d’appeler et que le prisonnier peut appeler n'importe quel numéro exceptés ceux spécifiquement interdits par l’administration.

Seuls les appels aux conseillers juridiques et à certaines instances telles que l’« Independent Monitoring Board », ou le « Prisons Ombudsman's Office » échappent à tout enregistrement ou surveillance.

Les appels des prisonniers de catégorie A qui présentent un risque élevé ou exceptionnel sont régis par des dispositions spéciales (PSO 1000, « National Security Framework », function 4).

Les frais téléphoniques sont à la charge des détenus ; ce n’est qu’exceptionnellement que l’administration peut les prendre en charge.

C. L’accès à Internet Le « Home Office » projette de faire bénéficier certaines catégories de prisonniers de

l'accès aux e-mails et à une partie limitée de l'Internet. Un projet pilote pourrait être mis en application d'abord à la prison de Wandsworth au sud de Londres. Les détenus pourront suivre des enseignements ou des formations sur Internet, mais il ne leur sera pas permis d'utiliser des moteurs de recherche. Selon un porte-parole du « Home Office », le projet ne sera pas mis en application tant que les mesures nécessaires pour prévenir les éventuels abus ne seront en place.

Pour l’heure, l’accès à Internet reste interdit aux prisonniers, car l’administration pénitentiaire craint que cela puisse aider des détenus à projeter des évasions ou donner à ceux d’entre eux condamnés pour des infractions à caractère sexuel l’occasion d’accéder à des matériaux interdits.

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II. LES VISITES ET LES PERMISSIONS DE SORTIE

A. Les visites 1) Le droit aux visites

Le cadre légal créé par le Prison Act 1952 régit les droits des personnes emprisonnées. Il est complété par les Prison Rules (dont l’élaboration avait été décidée par le Prison Act 1952) et les Prison Service Orders et Instructions (qui sont plus détaillés).

Toutes les personnes emprisonnées ont le droit de recevoir des visites. Il faut distinguer entre les visites de la famille et des amis, les visites des avocats, les visites des journalistes et les visites des conseillers spirituels ou religieux.

a. Les visites de la famille et des amis Un détenu qui attend sa condamnation peut recevoir autant de visites qu’il souhaite,

pourvu qu’il ne dépasse pas des limites décidées par le « Secretary of State ». Un détenu qui purge sa peine peut en principe recevoir deux visites chaque mois, mais le « Secretary of State » peut amender cette règle. Dans certains cas, on peut autoriser un détenu à recevoir plus de visites. (Règle n° 35).

Le principe est que les visites ont lieu sous la surveillance d’un gardien, ou bien font l’objet d’une surveillance auditive et/ou visuelle.

b. Les visites des avocats Les avocats ont la possibilité de s’entretenir avec les détenus ; une simple surveillance

visuelle peut être mise en place à leur égard. L'avocat peut s’entretenir avec le détenu des questions au sujet du procès dans lequel le détenu est impliqué, ou, dans des limites décidées par le « Secretary of State », d’autres questions autorisées par la loi (Règle n° 38). Dans l’affaire «R v Secretary of State for the Home Department, ex parte Leech (1994) QB 198», la cour d’Appel (Stein L.J.) a retenu que l’article 47 du Prison Act 1952 n’autorise aucune entrave à la communication entre un avocat et son client au sujet de la procédure judiciaire en cours.

L’affaire «R (Cannan) v Full Sutton Prison Governor [2003] EWCA Civ 1480» a mis en cause la politique du « Prison Service » qui exigeait que les détenus aient obtenu une permission écrite au moins une journée à l’avance pour pouvoir recevoir des documents légaux pendant les visites légales. A défaut, les surveillants décidaient librement si le détenu pouvait échanger des documents avec son avocat. Selon la cour d’appel, en l’absence d’une bonne raison pratique, les entraves à l’échange de documents doivent être jugées comme non proportionnées et contraires à l’article 6.

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c. Les visites des journalistes L’affaire «R v Secretary of State for the Home Department, ex parte Simms and

O’Brien ; Same, ex p Main [1999] 3 WLR 328; 3 All ER 400» a fixé la règle dans cette matière. La « House of Lords » a soutenu l’appel formé par des détenus qui demandaient la possibilité de parler aux journalistes, en estimant que la politique générale du « Home Secretary », qui interdisait la communication entre les détenus et les journalistes, était illégale. La Cour a reconnu le droit des détenus d’avoir un entretien oral avec la presse au sujet du bien fondé de leurs condamnations et d’utiliser les médias pour corriger des éventuelles erreurs judiciaires.

d. Les visites des conseillers religieux Le Prison Act 1952 exige que chaque prison ait un « Chaplain » (cf. Règle n° 15,

annexée). En pratique, des aumôniers de diverses confessions fonctionnent dans le Prison Service, y compris des bouddhistes, des représentants de l'église d'Angleterre, des hindous, des juifs, des musulmans, des catholiques et des sikhs.

2) L’autorisation des visites

Pour visiter un prisonnier il faut :

- une autorisation de visite (« Visiting Order »). Le prisonnier doit l’obtenir et l’envoyer à son visiteur. En principe, les visiteurs mineurs doivent être accompagnés d’un adulte. Dans certains cas exceptionnels, les gouverneurs de prison peuvent permettre à quelqu’un qui a entre 16 et 18 ans de rendre visite seul, mais seulement après qu’une enquête de risque ait été menée.

- avoir réservé la visite au moins 48 heures à l’avance. Cela peut être très difficile. « Action for Prisoners’ Families » a rapporté qu’en 2006, 11% des 12.011 appels reçus par eux concernaient des problèmes de réservation de visites. Les visiteurs qui appellent les lignes de réservation rencontrent constamment des tonalités occupées et des sonneries sans réponse et sont facturés pour des heures d’attente. Un témoignage fait état d’un montant moyen de frais téléphoniques de £5 pour la réservation d’une visite.

3) Les modalités de visites a. Les visites ordinaires

Ceux qui sont en détention provisoire peuvent recevoir 3 visites chaque semaine. Ceux qui sont en train de purger leur condamnation peuvent recevoir 2 visites par mois (de 60 minutes chacune). Un prisonnier dont la famille est loin du lieu de détention peut accumuler ses temps de visite et en bénéficier en une seule fois : ces visites prolongées s’appellent alors «accumulated visits». Il peut arriver que ces visites soient abrégées pour des raisons de manque de personnel.

Les visites se déroulent selon les règles de chaque prison : les horaires des visites sont différents d’une prison à une autre. Le site de l’administration pénitentiaire

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(www.hmprisonservice.gov.uk) permet à l'utilisateur d’accéder aux heures et modalités de visite de tous les établissements pénitentiaires.

Les visiteurs doivent se soumettre à un examen préalable. Dans une prison de haute sécurité, les examens peuvent comporter le passage des bagages aux rayons X, la fouille corporelle, le détecteur de métaux et même une fouille corporelle intégrale (fouille des chaussures, l’examen de la bouche, des oreilles et des cheveux, l'examen des couches et des biberons des bébés). Si le personnel a une bonne raison de suspecter un visiteur de vouloir introduire de la drogue ou une arme à feu, il a le droit de le fouiller même s’il n’est pas consentant. Des fouilles de groupe peuvent être décidées : elles seront effectuées par des officiers de prison ou par la police. Des chiens dressés pour détecter les drogues peuvent être employés dans le secteur des visites : les visiteurs devront alors passer près des chiens. Les visiteurs ne pourront pas amener certains articles comme les téléphones mobiles dans la salle de visite. Il y a habituellement des casiers pour y déposer les sacs, les téléphones et autres affaires personnelles pendant la durée de la visite.

Au maximum trois personnes peuvent rendre visite à un détenu en même temps.

Dans quelques cas, les visiteurs bénéficient d’une prise en charge du coût de leur voyage (Assisted Prison Visit Scheme, cf. PSO 4405). En principe, cet arrangement bénéficie aux parents proches ou au partenaire du détenu.

La plupart des prisons ont un centre des visites, souvent géré par une institution de charité (par exemple, « Prison Advice and Care Trust (pact) » ou « Partners of Prisoners » - POPS-). Ces centres offrent soutien et conseil, ainsi que boissons et nourriture. Les visiteurs doivent s’inscrire, subir un examen et prouver leur identité avant qu’ils puissent entrer au centre. Le comportement sexuel ou offensif est interdit et les détenus ne peuvent que s’asseoir sur les sièges désignés (leur emplacement, décidé à l’avance permet leur identification à tout moment).

Quelques détenus ne bénéficient, pour une certaine période, ou pour un certain nombre de visites, que des visites « fermées » («closed visits»), s’il existe un soupçon que le détenu ou son visiteur essaye de transmettre des objets ou substances illégales. Le détenu et son visiteur sont alors séparés par une vitre qui rend le contact physique impossible.

b. Les visites des enfants Dans quelques prisons, il est possible que les enfants rendent visite à un détenu, mais

il est très rare dans les prisons anglaises que les visites se produisent sans surveillance. Il est plus probable que soit accordée au prisonnier une liberté conditionnelle (par exemple, pour les mères seules).

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B. Les permissions de sortie 1) Le droit aux permissions de sortie

Ce domaine est régi principalement par deux textes : Prison Rule n° 9 et Prison Service Order 6300 dit « release on temporary license ».

Il existe plusieurs types de permissions de sortie :

- pour la journée «Resettlement Day Release (RDR)» ;

- pour la nuit «Resettlement Overnight Release (ROR)» ;

- pour raison spéciale et pour être auprès de ses enfants «Special Purpose and Childcare Resettlement Leave».

La décision accordant une permission de sortie vise l’occupation ou l’événement pour lequel le détenu est autorisé à quitter l’établissement. Si cette occupation ou cet événement venait à se reproduire, le détenu pourra renouveler la sortie sans qu’une nouvelle décision ne soit nécessaire.

Il y a des règles spéciales qui régissent les permissions accordées aux jeunes, aux détenus condamnés à la prison à vie et à quelques autres catégories spéciales de détenus. Le droit aux permissions de sortie n’existe pas pour les détenus de catégorie A, les détenus ayant été inscrits sur la « liste d'évasions », ceux qui font l’objet de démarches d'extradition, ceux qui sont en détention provisoire, les condamnés qui sont poursuivis pour d'autres faits, les détenus à la disposition du tribunal pénal international pour l'ancienne Yougoslavie. Les détenus de catégorie B ne bénéficient que de permissions de sorties pour raison spéciale.

Chaque établissement édite un règlement qui décrit la procédure à suivre pour l’obtention d’une permission de sortie. Bien que des plaintes adressées à l’Ombudsman des prisons et de la probation et aux tribunaux concernent ce sujet, peu d’entre elles aboutissent car il est reconnu au Home Secretary un pouvoir discrétionnaire dans la définition de sa politique d’autorisation des permissions de sortie3.

2) L’autorité compétente

La décision d’accorder une permission de sortie relève de la compétence du Secretary of State ; dans la pratique elle est prise, en son nom, par la direction de la prison (le gouverneur, dans les prisons publiques et le « contrôleur » dans les prisons privées).

Dans les faits, une permission de sortie ne sera accordée que lorsque le prisonnier aura satisfait à une rigoureuse évaluation des risques. Il n'y a aucun droit automatique aux permissions de sortie. Des règles très détaillées peuvent être trouvées dans PSO 6300.

3 A titre d’exemple, R v Secretary of State for the Home Department, ex p Hargreaves [1997] 1 All ER 397.

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3) La durée des permissions de sortie a) Les permissions de sortie pour la journée (Resettlement day release)

Une permission de sortie de sortie pour la journée peut être accordée pour permettre au détenu d’accomplir les activités suivantes :

• le travail au bénéfice de la société - travail volontaire ;

• la formation nécessaire pour acquérir des compétences pour la vie et le travail ;

• le maintien des liens de famille (visiter sa famille) ;

• la recherche d’un logement ;

• les entretiens avec le Probation Service ;

• les recherches d’emploi ;

• le travail rémunéré (disponible seulement dans quelques prisons) ;

• les cours de conduite (disponibles seulement dans quelques prisons) ;

• les démarches pour l’ouverture d’un compte bancaire.

Le gouverneur peut également permettre à des prisonniers placés dans des établissements ouverts ou demi-ouverts d'assister au culte religieux en dehors de la prison si ceci peut reconstituer des liens entre le prisonnier et la communauté plus large.

b) Les permissions de sortie pour la nuit (Resettlement overnight release) Le but de ce type de permission est de permettre aux prisonniers de passer du temps à

leur domicile (release address), ou à une adresse provisoire approuvée, pour rétablir des liens avec la famille et la communauté locale. Les prisonniers peuvent également employer ces absences provisoires pour passer des entretiens pour le travail, la formation ou le logement. La durée de ces permissions n'excéde habituellement pas quatre nuits.

c) Les permissions pour raison spéciale ou pour être auprès de ses enfants (Childcare resettlement leave)

Peuvent bénéficier d’une permission de ce type, les prisonniers qui ont la responsabilité d’enfants de moins de 164 et qui sont :

- détenus dans des établissements ouverts ou demi-ouverts ; ou

- classés dans une catégorie permettant de bénéficier d’une telle permission ; ou

- détenus dans une unité « mères et bébés » et qui ont d'autres enfants en dehors de la prison ; et

- qui ne relèvent pas d’un groupe exclu du bénéfice de ce type de permission.

4 Les mineurs de plus de 16 ans peuvent rendre eux-mêmes visite au prisonnier, même non accompagnés.

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Ce système permet d’encourager le maintien du lien parent - enfant et aide à préparer le prisonnier pour l’exercice de ses fonctions parentales à partir de sa libération. La durée des permissions de ce type n’excède pas trois nuits.

4) Quelques indicateurs statistiques

Selon le « Home Office », il y a eu, en 2005, 405.260 permissions de sortie, soit une augmentation de 4% par rapport à 2004, et 146% par rapport à 1995. La plupart de ces permissions de sortie étaient justifiées par l’existence d’un travail en dehors de la prison (cf. Home Office, 2006)

Parmi ces sorties, ont été enregistrés 339 échecs en 2005, soit une diminution de 16% par rapport à 2004 (cf. Home Office, 2005). De plus, ce chiffre ne représente que 0,08% de l’ensemble des permissions de sortie accordées.

Le tableau ci-dessous montre le nombre des échecs des permissions de sortie entre 1996 et 2005 (cf. Home Office, 2006).

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III. L’ACCES AUX SOINS MEDICAUX

A. La médecine générale 1) Les soins courants

Quelques prisons ont une unité de soins au sein de leur établissement, avec une permanence assurée 24 heures sur 24. Quelques autres prisons ne fournissent qu’un service de base, sans lits et sans permanence de nuit. Des rendez-vous sont alors pris avec les médecins à l’extérieur de l’établissement.

Le principe du respect du secret médical est applicable en prison. Dans l’affaire «W v Egdell» [[1990] 2 W.L.R. 471] la Cour d’ Appel a estimé que le respect du secret médical devait être considéré d’intérêt public.

2) Les urgences

Lorsque un détenu a besoin de soins en urgence, il est accompagné à l’hôpital local, sous escorte.

3) L’offre de soin en milieu pénitentiaire par rapp ort à l’offre de soins à l’extérieur

En 1990, dans l’affaire «Knight v Home Office» [1990] 3 All E.R. 237, QBD, la Cour a rejeté l’argument selon lequel on devrait pouvoir bénéficier en prison de la même qualité de soins que ceux qui sont administrés dans un hôpital psychiatrique public. Selon la cour, la fonction principale d’une prison est la détention et, bien que la prison soit obligée de fournir des soins médicaux, on ne peut pas s’attendre à ce que ceux-ci soient du même niveau que ceux qui sont administrés dans la société libre.

Depuis avril 2003, les soins médicaux administrés aux détenus sont du ressort du Ministre de la Santé alors qu’auparavant, cette responsabilité relevait du Ministre de la Justice (art. 3, National Health Service Act 1977). A partir d’avril 2004, le Ministre de la Santé a commencé à déléguer la responsabilité d’assurer les soins médicaux aux détenus aux services médicaux («NHS Primary Care Trusts») ; en Avril 2006, la délégation était achevée. Le but de ces délégations est de garantir une homogénéité de l’offre de soins médicaux, afin que chaque détenu dispose puisse bénéficier des mêmes soins qu’un citoyen quelconque.

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B. La psychiatrie 1) Les soins psychiatriques

Tous les détenus doivent être examinés par le personnel médical dès que possible, et dans les 24 heures après leur entrée en prison. L’examen est réalisé par un infirmier (pas par un psychiatre) et vise à identifier les besoins de traitement des détenus.

Chaque prisonnier doit recevoir les soins de santé dont il a besoin, quelle que soit l’infraction commise. Il n’y a pas d’obligation de soins psychiatriques spécifiques pour les détenus ayant commis certains types d’infractions.

En 2005, 102 prisons (sur les 138 prisons existant en Angleterre et Pays de Galles) bénéficiaient de la présence de personnel médical spécialisé en soins psychiatriques5.

2) La prise en charge des addictions a. Le constat de la présence d’addictions

Selon une enquête réalisée en 20026, 13% des hommes et 8% des femmes de l’ensemble de la population ont admis avoir déjà consommé des drogues illégales. Chez les personnes détenues, ces pourcentages sont beaucoup plus importants, à savoir 66% des hommes et 55% des femmes. Une autre enquête avait conclu qu’une moyenne de 73% des détenus avait consommé une drogue illégale avant la condamnation. Sur les 135 000 personnes condamnées chaque année, 74 250 consomment des drogues (PRT, 2007).

Tous les détenus doivent obligatoirement passer des examens de dépistage de drogues («Mandatory Drug Testing»). Ces tests peuvent également être pratiqués à leur demande. Le taux de consommation de drogues noté en 2004-2005, lors de ces dépistages, a été de 11,6%, pour un objectif fixé à 10%7. Cependant, une enquête pour le «Home Office» a établi qu’en général le «Mandatory Drug Testing» sous-estime le taux de consommation de drogues rapporté par les détenus.

Selon une enquête réalisée en 20028, 38% des hommes et 15% des femmes de la population totale boivent trop de «hazardous drinking». Chez les personnes détenues, 63% des hommes et 39% des femmes ont admis trop boire. Le «Prison Reform Trust» rapporte que la moitié des détenus sont fortement dépendants de l’alcool. Souvent, l’abus d’alcool va de pair avec l’abus de drogues. Plus d’un quart des détenus hommes, et environ un cinquième des détenues femmes alcooliques sont dépendants d’au moins un type de drogue illégale9

5 Hansard, House of Commons 2 February 2005, PRT Bromley Prison Briefings) ; http://www.prisonreformtrust.org.uk/temp/factfilenov2006finalsp4.pdf 6 A la demande du «Social Exclusion Unit» du Gouvernement. 7 Prison Service (2005), Annual Report and Accounts 2004/2005, London: Stationery Office. 8 A la demande du «Social Exclusion Unit» du Gouvernement. 9 (PRT, 2007) ; (Voyez aussi http://www.homeoffice.gov.uk/rds/pdfs2/hors267.pdf)

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b. La prise en charge des addictions Un service spécial se consacre, au sein des établissements pénitentiaires, au traitement

et à l’assistance des détenus dépendants, dans le cadre d’un projet nommé « CARAT » (Counselling, Assessment, Referral, Advice and Throughcare). Ces services, disponibles dans toutes les prisons et dans la société libre, offrent des traitements, un soutien ainsi que d’autres services tels que des traitements de substitution. Ces services échangent l’information dont ils disposent au sujet des détenus (avec leur consentement), rendant possible la continuité du suivi lors des transfèrements ou après la sortie de prison.

Un programme de traitement de courte durée est également disponible dans 40 prisons. Il s’adresse aux personnes condamnées pour une période de moins de 6 mois et aux détenus dont la peine à purger avant leur transfert dans un établissement ouvert est inférieure à 6 mois.

Des programmes plus intenses sont proposés dans 75 prisons, et il y a également une gamme de traitements qui comportent des programmes d’abstinence tels que « Therapeutic Communities » et « 12 Step programmes » et des programmes cognitifs tels que « FOCUS, Action on Drugs and STOP » et « P-ASRO » (qui sont des programmes d’intesité différente). Ces programmes sont comparables à ceux qui sont accessibles au grand public.

C. Quelques indicateurs statistiques En 2002, il y avait 39.000 admissions dans les unités de soins des prisons.

Le « Department of Health » estime qu’environ 30 %, soit 11.800 admissions, ont été effectuées pour des problèmes de santé mentale (cf. Prison Reform Trust, 2005)

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Annexe : Extraits de « Prison Rules 1999 »

Purpose of prison training and treatment

3. The purpose of the training and treatment of convicted prisoners shall be to encourage and assist them to lead a good and useful life.

Outside contacts

4.(1) Special attention shall be paid to the maintenance of such relationships between a prisoner and his family as are desirable in the best interests of both.

(2) A prisoner shall be encouraged and assisted to establish and maintain such relations with persons and agencies outside prison as may, in the opinion of the governor, best promote the interests of his family and his own social rehabilitation.

After care

5. From the beginning of a prisoner's sentence, consideration shall be given, in consultation with the appropriate after-careorganisation, to the prisoner's future and the assistance to be given him on and after his release.

Maintenance of order and discipline

6. - (1) Order and discipline shall be maintained with firmness, but with no more restriction than is required for safe custody and well ordered community life.

(2) In the control of prisoners, officers shall seek to influence them through their own example and leadership, and to enlist their willing co-operation.

(3) At all times the treatment of prisoners shall be such as to encourage their self-respect and a sense of personal responsibility, but a prisoner shall not be employed in any disciplinary capacity.

Classification of prisoners

7. - (1) Prisoners shall be classified, in accordance with any directions of the Secretary of State, having regard to their age, temperament and record and with a view to maintaining good order and facilitating training and, in the case of convicted prisoners, of furthering the purpose of their training and treatment as provided by rule 3.

(2)Unconvictedprisoners:

(a) shall be kept out of contact with convicted prisoners as far as the governor

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considers it can reasonably be done, unless and to the extent that they have consented to share residential accommodation or participate in any activity with convicted prisoners; and

(b) shall under no circumstances be required to share a cell with a convicted prisoner.

(3) Prisoners committed or attached for contempt of court, or for failing to do or abstain from doing anything required to be done or left undone:

(a) shall be treated as a separate class for the purposes of this rule;

(b) notwithstanding anything in this rule, may be permitted to associate with any other class of prisoners if they are willing to do so; and

(c) shall have the same privileges as anunconvictedprisoner under rules 20(5), 23(1) and 35(1).

(4) Nothing in this rule shall require a prisoner to be deprived unduly of the society of other persons.

Privileges

8.(1) There shall be established at every prison systems of privileges approved by the Secretary of State and appropriate to the classes of prisoners there, which shall include arrangements under which money earned by prisoners in prison may be spent by them within the prison.

(2) Systems of privileges approved under paragraph (1) may include arrangements under which prisoners may be allowed time outside their cells and in association with one another, in excess of the minimum time which, subject to the other provisions of these Rules apart from this rule, is otherwise allowed to prisoners at the prison for this purpose.

(3) Systems of privileges approved under paragraph (1) may include arrangements under which privileges may be granted to prisoners only in so far as they have met, and for so long as they continue to meet, specified standards in theirbehaviourand their performance in work or other activities.

(4) Systems of privileges which include arrangements of the kind referred to in paragraph

(3) shall include procedures to be followed in determining whether or not any of the privileges concerned shall be granted, or shall continue to be granted, to a prisoner; such procedures shall include a requirement that the prisoner be given reasons for any decision adverse to him together with a statement of the means by which he may appeal against it.

(5) Nothing in this rule shall be taken to confer on a prisoner any entitlement to any privilege or to affect any provision in these Rules other than this rule as a result of which any privilege may be forfeited or otherwise lost or a prisoner deprived of association with other prisoners.

Temporary release

9.(1) The Secretary of State may, in accordance with the other provisions of this rule,

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release temporarily a prisoner to whom this rule applies.

(2) A prisoner may be released under this rule for any period or periods and subject to any conditions.

(3) A prisoner may only be released under this rule:

(a) on compassionate grounds or for the purpose of receiving medical treatment;

(b) to engage in employment or voluntary work;

(c) to receive instruction or training which cannot reasonably be provided in the prison;

(d) to enable him to participate in any proceedings before any court, tribunal or inquiry;

(e) to enable him to consult with his legal adviser in circumstances where it is not reasonably practicable for the consultation to take place in the prison;

(f) to assist any police officer in any enquiries;

(g) to facilitate the prisoner's transfer between prisons;

(h) to assist him in maintaining family ties or in his transition from prison life to freedom; or

(i) to enable him to make a visit in the locality of the prison, as a privilege under rule 8.

(4) A prisoner shall not be released under this rule unless the Secretary of State is satisfied that there would not be an unacceptable risk of his committing offences whilst released or otherwise failing to comply with any condition upon which he is released.

(5) The Secretary of State shall not release under this rule a prisoner serving a sentence of imprisonment if, having regard to:

(a) the period or proportion of his sentence which the prisoner has served or, in a case where paragraph (10) does not apply to require all the sentences he is serving to be treated as a single term, the period or proportion of any such sentence he has served; and

(b) the frequency with which the prisoner has been granted temporary release under this rule, the Secretary of State is of the opinion that the release of the prisoner would be likely to undermine public confidence in the administration of justice.

(6) If a prisoner has been temporarily released under this rule during the relevant period and has been sentenced to imprisonment for a criminal offence committed whilst at large following that release, he shall not be released under this rule unless his release, having regard to the circumstances of this conviction, would not, in the opinion of the Secretary of State, be likely to undermine public confidence in the administration of justice.

(7) For the purposes of paragraph (6), "the relevant period":

(a) in the case of a prisoner serving a determinate sentence of imprisonment, is the period he has served in respect of that sentence, unless, notwithstanding paragraph (10), the sentences he is serving do not fall to be treated as a single term, in which case it is the period

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since he was last released in relation to one of those sentences under Part II of the Criminal Justice Act 1991 ("the 1991 Act")[4];

(b) in the case of a prisoner serving an indeterminate sentence of imprisonment, is, if the prisoner has previously been released onlicenceunder Part II of the Crime (Sentences) Act 1997[5] or Part II of the 1991 Act, the period since the date of his last recall to prison in respect of that sentence or, where the prisoner has not been so released, the period he has served in respect of that sentence; or (c) in the case of a prisoner detained in prison for any other reason, is the period for which the prisoner has been detained for that reason; save that where a prisoner falls within two or more of sub-paragraphs (a) to (c), the "relevant period", in the case of that prisoner, shall be determined by whichever of the applicable sub-paragraphs produces the longer period.

(8) A prisoner released under this rule may be recalled to prison at any time whether the conditions of his release have been broken or not.

(9) This rule applies to prisoners other than persons committed in custody for trial or to be sentenced or otherwise dealt with before or by any Crown Court or remanded in custody by any court.

(10) For the purposes of any reference in this rule to a prisoner's sentence, consecutive terms and terms which are wholly or partly concurrent shall be treated as a single term if they would fall to be treated as a single term for the purposes of any reference to the term of imprisonment to which a person has been sentenced in Part II of the 1991 Act.

(11) In this rule:

(a) any reference to a sentence of imprisonment shall be construed as including any sentence to detention or custody; and

(b) any reference to release onlicenceor otherwise under Part II of the 1991 Act includes any release onlicenceunder any legislation providing for early release onlicence.

……..

Work

31.(1) A convicted prisoner shall be required to do useful work for not more than 10 hours a day, and arrangements shall be made to allow prisoners to work, where possible, outside the cells and in association with one another.

(2) The medical officer or a medical practitioner such as is mentioned in rule 20(3) may excuse a prisoner from work on medical grounds, and no prisoner shall be set to do work which is not of a class for which he has been passed by the medical officer or by a medical practitioner such as is mentioned in rule 20(3) as being fit.

(3) No prisoner shall be set to do work of a kind notauthorisedby the Secretary of State.

(4) No prisoner shall work in the service of another prisoner or an officer, or for the

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private benefit of any person, without the authority of the Secretary of State.

(5) Anunconvictedprisoner shall be permitted, if he wishes, to work as if he were a convicted prisoner.

(6) Prisoners may be paid for their work at rates approved by the Secretary of State, either generally or in relation to particular cases.

Education

32.(1) Every prisoner able to profit from the education facilities provided at a prison shall be encouraged to do so.

(2) Educational classes shall be arranged at every prison and, subject to any directions of the Secretary of State, reasonable facilities shall be afforded to prisoners who wish to do so to improve their education by training by distance learning, private study and recreational classes, in their spare time.

(3) Special attention shall be paid to the education and training of prisoners with special educational needs, and if necessary they shall be taught within the hours normally allotted to work.

(4) In the case of a prisoner of compulsory school age as defined in section 8 of the Education Act 1996[8], arrangements shall be made for his participation in education or training courses for at least 15 hours a week within the normal working week.

Library

33. A library shall be provided in every prison and, subject to any directions of the Secretary of State, every prisoner shall be allowed to have library books and to exchange them.

Communications generally

34.(1) Without prejudice to sections 6 and 19 of the Prison Act 1952 and except as provided by these Rules, a prisoner shall not be permitted to communicate with any person outside the prison, or such person with him, except with the leave of the Secretary of State or as a privilege under rule 8.

(2) Notwithstanding paragraph (1) above, and except as otherwise provided in these Rules, the Secretary of State may impose any restriction or condition, either generally or in a particular case, upon the communications to be permitted between a prisoner and other persons if he considers that the restriction or condition to be imposed -

(a) does not interfere with the convention rights of any person; or

(b)

(i) is necessary on grounds specified in paragraph (3) below;

(ii) reliance on the grounds is compatible with the convention right to be interfered

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with; and

(iii) the restriction or condition is proportionate to what is sought to be

achieved.

(3) The grounds referred to in paragraph (2) above are -

(a) the interests of national security;

(b) the prevention, detection, investigation or prosecution of crime;

(c) the interests of public safety;

(d) securing or maintaining prison security or good order and discipline in prison;

(e) the protection of health or morals;

(f) the protection of the reputation of others;

(g) maintaining the authority and impartiality of the judiciary; or

(h) the protection of the rights and freedoms of any person.

(4) Subject to paragraph (2) above, the Secretary of State may require that any visit, or class of visits, shall be held in facilities which include special features restricting or preventing physical contact between a prisoner and a visitor.

(5) Every visit to a prisoner shall take place within the sight of an officer or employee of the prisonauthorisedfor the purposes of this rule by the governor (in this rule referred to as an "authorisedemployee"), unless the Secretary of State otherwise directs, and for the purposes of this paragraph a visit to a prisoner shall be taken to take place within the sight of an officer orauthorisedemployee if it can be seen by an officer orauthorisedemployee by means of an overt closed circuit television system.

(6) Subject to rule 38, every visit to a prisoner shall take place within the hearing of an officer orauthorisedemployee, unless the Secretary of State otherwise directs.

(7) The Secretary of State may give directions, either generally or in relation to any visit or class of visits, concerning the day and times when prisoners may be visited.

(8) In this rule -

(a) references to communications include references to communications during visits;

(b) references to restrictions and conditions upon communications include references to restrictions and conditions in relation to the length, duration and frequency of communications; and

(c) references to convention rights are to the convention rights within the meaning of the Human Rights Act 1998[3].".

Personal letters and visits

35.(1) Subject to paragraph (8), anunconvictedprisoner may send and receive as many letters and may receive as many visits as he wishes within such limits and subject to such conditions as the Secretary of State may direct, either generally or in a particular case.

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(2) Subject to paragraph (8), a convicted prisoner shall be entitled -

(a) to send and to receive a letter on his reception into a prison and thereafter once a week; and

(b) to receive a visit twice in every period of four weeks, but only once in every such period if the Secretary of State so directs.

(3) The governor may allow a prisoner an additional letter or visit as a privilege under rule 8 or where necessary for his welfare or that of his family.

(4) The governor may allow a prisoner entitled to a visit to send and to receive a letter instead.

(5) The governor may defer the right of a prisoner to a visit until the expiration of any period of cellular confinement.

(6) The board of visitors may allow a prisoner an additional letter or visit in special circumstances, and may direct that a visit may extend beyond the normal duration.

(7) The Secretary of State may allow additional letters and visits in relation to any prisoner or class of prisoners.

(8) A prisoner shall not be entitled under this rule to receive a visit from:

(a) any person, whether or not a relative or friend, during any period of time that person is the subject of a prohibition imposed under rule 73; or

(b) any other person, other than a relative or friend, except with the leave of the Secretary of State.

(9) Any letter or visit under the succeeding provisions of these Rules shall not be counted as a letter or visit for the purposes of this rule.

Interception of communications

35A. - (1) The Secretary of State may give directions to any governor concerning the interception in a prison of any communication by any prisoner or class of prisoners if the Secretary of State considers that the directions are -

(a) necessary on grounds specified in paragraph (4) below; and

(b) proportionate to what is sought to be achieved.

(2) Subject to any directions given by the Secretary of State, the governor may make arrangements for any communication by a prisoner or class of prisoners to be intercepted in a prison by an officer or an employee of the prisonauthorisedby the governor for the purposes of this rule (referred to in this rule as an "authorisedemployee") if he considers that the arrangements are -

(a) necessary on grounds specified in paragraph (4) below; and

(b) proportionate to what is sought to be achieved.

(3) Any communication by a prisoner may, during the course of its transmission in a prison, be terminated by an officer or anauthorisedemployee if he considers that to terminate

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the communication is -

(a) necessary on grounds specified in paragraph (4) below; and

(b) proportionate to what is sought to be achieved by the termination.

(4) The grounds referred to in paragraphs (1)(a), (2)(a) and (3)(a) above are -

(a) the interests of national security;

(b) the prevention, detection, investigation or prosecution of crime;

(c) the interests of public safety;

(d) securing or maintaining prison security or good order and discipline in prison;

(e) the protection of health or morals; or

(f) the protection of the rights and freedoms of any person.

(5) Any reference to the grounds specified in paragraph (4) above in relation to the interception of a communication by means of a telecommunications system in a prison, or the disclosure or retention of intercepted material from such a communication, shall be taken to be a reference to those grounds with the omission of sub-paragraph (f).

(6) For the purposes of this rule "interception" -

(a) in relation to a communication by means of a telecommunications system, means any action taken in relation to the system or its operation so as to make some or all of the contents of the communications available, while being transmitted, to a person other than the sender or intended recipient of the communication; and the contents of a communication are to be taken to be made available to a person while being transmitted where the contents of the communication, while being transmitted, are diverted or recorded so as to be available to a person subsequently; and

(b) in relation to any written or drawn communication, includes opening, reading, examining and copying the communication.

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TABLE DES MATIÈRES

I. INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 5

LA CLASSIFICATION DES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES............................................................................... 5

I. LES COMMUNICATIONS PAR COURRIER ET TELEPHONE ..................................................... 7

A. LE COURRIER.................................................................................................................................................. 7 B. LES COMMUNICATIONS TELEPHONIQUES........................................................................................................ 7

1) Le droit de téléphoner............................................................................................................................ 7 2) Les modalités et les limites du droit de téléphoner ........................................................................... 7

C. L’ ACCES A INTERNET...................................................................................................................................... 8

II. LES VISITES ET LES PERMISSIONS DE SORTIE............................................................................ 9

A. LES VISITES.................................................................................................................................................... 9 1) Le droit aux visites ................................................................................................................................. 9

a. Les visites de la famille et des amis..................................................................................................................... 9 b. Les visites des avocats.......................................................................................................................................... 9 c. Les visites des journalistes................................................................................................................................. 10 d. Les visites des conseillers religieux.................................................................................................................... 10

2) L’autorisation des visites ..................................................................................................................... 10 3) Les modalités de visites ...................................................................................................................... 10

a. Les visites ordinaires.......................................................................................................................................... 10 b. Les visites des enfants......................................................................................................................................... 11

B. LES PERMISSIONS DE SORTIE......................................................................................................................... 12 1) Le droit aux permissions de sortie ..................................................................................................... 12 2) L’autorité compétente .......................................................................................................................... 12 3) La durée des permissions de sortie .................................................................................................. 13

a) Les permissions de sortie pour la journée (Resettlement day release)........................................................... 13 b) Les permissions de sortie pour la nuit (Resettlement overnight release)....................................................... 13 c) Les permissions pour raison spéciale ou pour être auprès de ses enfants (Childcare resettlement leave).. 13

4) Quelques indicateurs statistiques ......................................................................................................14

III. L’ACCES AUX SOINS MEDICAUX ............................................................................................... 15

A. LA MEDECINE GENERALE.............................................................................................................................. 15 1) Les soins courants ............................................................................................................................... 15 2) Les urgences ........................................................................................................................................ 15 3) L’offre de soin en milieu pénitentiaire par rapport à l’offre de soins à l’extérieur ....................... 15

B. LA PSYCHIATRIE........................................................................................................................................... 16 1) Les soins psychiatriques ..................................................................................................................... 16 2) La prise en charge des addictions ..................................................................................................... 16

a. Le constat de la présence d’addictions.............................................................................................................. 16 b. La prise en charge des addictions..................................................................................................................... 17

C. QUELQUES INDICATEURS STATISTIQUES....................................................................................................... 17

ANNEXE : EXTRAITS DE « PRISON RULES 1999 » .................................................................................. 18