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Fonction Publique : Bâtiment Administratif Croisement des avenues Boulevard du Palais de la Nation Office des Routes www.fonctionpublique.gouv.cd - [email protected] FP/CMRAP/13 République Démocratique du Congo MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE Cabinet du Ministre NOTE DE CADRAGE VISION, POLITIQUE ET STRATEGIE DE LA REFORME DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: LES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE Novembre 2013

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Fonction Publique : Bâtiment Administratif

Croisement des avenues Boulevard du Palais de la Nation – Office des Routes www.fonctionpublique.gouv.cd - [email protected]

FP/CMRAP/13

République Démocratique du Congo MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Cabinet du Ministre

NOTE DE CADRAGE

VISION, POLITIQUE ET STRATEGIE DE LA REFORME DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

DU CONGO: LES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE

Novembre 2013

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Table des matières

Préambule ....................................................................................................................................................................... 3

I. Contexte et justification .......................................................................................................................................... 4

II. L’Administration publique congolaise : source de l’inefficacité de l’Etat ...................................................... 6

2.1. L’Etat et l’Administration publique : sens et degré de corrélation ................................................................ 6

2.2. Inefficacité de l’Etat congolais et rôle de l’Administration publique ............................................................ 7

II. Vers des alternatives crédibles pour une réforme réussie de l’Administration publique ................................ 8

2.1. Analyse des principales limites des réformes engagées par le passé ............................................................. 8

2.2. Nécessité d’un recadrage stratégique ............................................................................................................ 8

2.3. Vision, politique, objectif et stratégie de la Réforme de l’Administration publique ....................................... 9

2.4. Objectif de la réforme de l’Administration publique congolaise ................................................................. 10

2.4.1. Objectif général de la réforme de l’Administration publique .................................................................. 10

2.4.2. Objectifs spécifiques ................................................................................................................................ 11

2.4.3. Stratégie révisée de mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique ..................................... 11

2.5. Les options stratégiques sur lesquelles repose la stratégie révisée ............................................................. 12

2.5.1. La nécessité d’opter pour le choix stratégique d’une mise en œuvre par séquençage ou phasage ......... 13

2.5.2. Les différentes étapes de la stratégie de mise en œuvre ........................................................................... 13

III. Une réforme de l’Administration publique qui tire sa substance du nouveau cadre constitutionnel ........... 15

IV. Risque de mitigation et stratégies d’atténuation ............................................................................................. 15

4.1. La nécessité de la revue du cadre institutionnel de pilotage et de coordination .......................................... 15

4.2. La nécessité de mettre en place une stratégie de communication institutionnelle efficace et adaptée......... 16

4.3. La nécessité d’une réforme qui s’inscrit dans la durée ................................................................................ 17

V. Objectif et finalité de la note de cadrage ......................................................................................................... 17

VI. Approche programmatique de la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique ..................... 18

VII. Présentation de la Feuille de route pour la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique ..... 20

7.1. Mise en place d’un mécanisme souple et efficace de pilotage et de coordination (1ère

priorité) ................. 20

7.2. Maitrise des effectifs et de la masse salariale de l’Administration publique (2ème

priorité) ........................ 22

7.3. Rajeunissement de l’Administration publique (3ème

priorité) ....................................................................... 24

7.4. Assurance-qualité, formation et renforcement des capacités (4ème

priorité) ................................................ 25

7.5. Rationalisation du cadre juridique de la Fonction publique et des cadres organiques (5ème

priorité) ........ 27

7.6. Création d’une caisse nationale de retraite efficace et durable des fonctionnaires (6ème

priorité).............. 28

7.7. Amélioration de la transparence et gouvernance dans l’Administration publique (7ème

priorité) ............... 30

7.8. Amélioration des conditions de travail, gestion et fonctionnement (8ème

priorité) ....................................... 31

7.9. Finalisation des dossiers à portée politique et sociale qu’impose la réforme (9ème

priorité)...................... 32

Conclusion .................................................................................................................................................................... 33

3

Préambule

1. Le contexte politique et économique de cette mandature représente une réelle opportunité pour

la mise en œuvre de la réforme de l’administration publique. Si les différents diagnostics

établis à cette fin (ceux réalisés à l’élaboration des DSCRP-1 et de 2ème

génération ainsi que

celui contenu dans le PAG 2012-2016) ont révélé la faiblesse performance de l’Administration

publique due au faible rendement de productivité des agents et fonctionnaires de l’Etat, les

avancées notables en matière de paix et de sécurité, de gestion du cadre macroéconomique

ainsi que le lancement d’une série d’initiatives visant l’assainissement de la gestion de

l’Administration publique (les opérations de recensement biométrique général des

fonctionnaires dans les provinces, de mise à la retraite des agents ayant atteint les conditions

légales, d’assainissement de certains corps par des mesures disciplinaires exemplaires, la

bancarisation de la paie des fonctionnaires etc.) confirment l’engagement politique en faveur

d’une véritable réforme de l’Administration publique.

2. Au regard des nombreuses contraintes aussi bien sectorielles, structurelles que conjoncturelles,

la stratégie révisée de la réforme de l’Administration publique prend en considération aussi

bien les besoins de structuration du processus sur le long terme (rationalisation des missions et

des structures, maitrise des effectifs et da la masse salariale) que ceux liés à l’amélioration

graduelle et progressive de la performance des services publics (qualité des services,

renforcement des capacités).

3. Les arbitrages ainsi nécessaires à l’équilibre du processus ont rendu indispensable la

redynamisation du mécanisme de pilotage et de coordination par la création et l’activation de

l’instance de pilotage politique censé permettre aux parties prenantes de partager le même

niveau d’information et de s’accorder plus aisément sur les options fondamentales à côté d’un

mécanisme de pilotage technique au sein du Ministère de la Fonction publique en vue de la

coordination de la mise en œuvre effective des mesures de la réforme dont les options sont

levées au niveau du pilotage politique sous le leadership du 1er

Ministre.

4. Ainsi le Comité de pilotage s’est accordé au cours de ses sessions de janvier et avril 2013 sur

la nécessité, pour chaque ministère, de s’approprier la stratégie de la réforme de

l’administration publique et de décentraliser la conduite des processus de mise en œuvre de la

réforme, notamment dans la rationalisation des missions et structures ainsi que dans la gestion

des ressources humaines. Toutefois, la conduite de la réforme par les ministères devra

s’effectuer sous la surveillance et la normalisation du ministère de la Fonction publique,

particulièrement en matière des recrutements.

Encadre N°1 : Comme l’indique la stratégie révisée de la Réforme de l’Administration Publique

(octobre 2012), quel que soit le secteur, l’Administration publique a pour mission de d’appuyer la

conception, la conduite de la mise en œuvre, le suivi-évaluation et le contrôle des politiques

publiques. Le mot d’ordre du Comité de Pilotage de la Modernisation de l’Administration

Publique (CPMAP) est de «rétablir la normalité en commençant par appliquer le Droit». Pour faire

face aux nombreux défis de la réforme administrative, le Premier Ministre a exhorté les membres

du CPMAP à prendre les mesures courageuses qui s’imposent, afin de répondre à la vision du

Chef de l’Etat, exprimée au cours de son discours sur l’état de la Nation du 15 décembre 2012, en

incitant le Gouvernement à faire preuve de créativité et de volontarisme dans la mise en œuvre

de son programme d’action.

5. La présente note de cadrage a pour ambition de présenter de manière synthétique la vision qui

sous-tend la politique de réforme de l’Administration publique en République Démocratique

du Congo. Elle en décline les objectifs et fixe la stratégie adoptée par le Gouvernement pour

parvenir à une mise en œuvre efficace et effective en fonction des résultats liés aux défis et

aux enjeux de normalisation et de modernisation.

6. L’objectif ultime de cette note étant de disposer d’un cadre référentiel pouvant faciliter une

meilleure communication institutionnelle entre les différents acteurs sur la vision ainsi que les

4

modalités de mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique de la République

Démocratique du Congo.

7. Elle conçue comme un instrument d’incitation à l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes

ou acteurs concernés de près ou de loin (Gouvernement, fonctionnaires de l’Etat, société civile

et partenaires au développement) à la vision, politique et stratégie de la réforme de

l’Administration publique. Elle offre des alternatives crédibles pour parvenir à la

normalisation et à la modernisation de l’Administration publique et donc un véritable

instrument de plaidoyer auprès des différents partenaires techniques et financiers

conformément aux principes directeurs qui sous-tendent la déclaration de Paris et le Forum

international sur l’efficacité de l’aide.

I. Contexte et justification

8. Dans le cadre de la réforme de l’Etat, la République Démocratique du Congo dispose d’une

nouvelle Constitution qui a été adoptée par référendum populaire en février 2006. Parmi les

grandes innovations introduites par cet instrument juridique de premier rang, le principe de

gestion décentralisée de l’Etat en vue de promouvoir le développement à partir de la base a été

levé.

9. A la suite de cette constitution, des institutions démocratiques ont été mises en place tant au

niveau central que dans les 11 provinces de la République Démocratique du Congo.

10. Au niveau central, un Gouvernement a été mis en place sur base d’un programme d’actions

assorti d’un contrat de gouvernance (CDG), qui marquent l’engagement de l’Etat à mettre en

œuvre une série des réformes en vue de promouvoir une gestion publique efficace et axée sur

les résultats.

11. Ce contrat de gouvernance met un accent particulier sur la nécessité de refonder l’Etat,

restaurer son autorité et reconstruire sa confiance par le renforcement de son efficacité en

fonction de missions et fonctions qu’il est appelé à exercer dans le cadre de la gestion

publique.

12. En vue de relever les défis en matière de développement socioéconomique, un Programme

Economique du Gouvernement (PEG-I) et un Document des Stratégies de la Croissances et de

Réduction de la Pauvreté (DSCRP-1), qui font suite à l’engagement du pays aux objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD) et à son adhésion à l’Initiative des Pays pauvres et

très Endettés (IPPTE) ont été élaboré et mis en œuvre.

13. Le PEG-I a permis la réalisation des performances macroéconomiques en améliorant certains

indicateurs clés la matrice de la gouvernance économique. Il s’agit notamment de la reprise de

la croissance, cassure de l’hyperinflation, stabilisation du taux de change et reprise de la

confiance dans la monnaie congolaise…

14. Pour accélérer le rythme de croissance et profiter davantage de cet embelli du contexte

économique favorable à la recherche d’une croissance économique beaucoup plus inclusive et

plus équitable, le Gouvernement de la République a engagé une série des reformes

structurelles et sectorielles depuis 2003.

15. Parmi les réformes engagées, l’on peut noter celles relatives à la gestion des finances

publiques, de l’administration publique, à la fiscalité, au climat des affaires, aux entreprises

publiques et aux ressources naturelles et minières.

16. Ces réformes ont été également renforcées par la réforme de l’Etat par la décentralisation (18

février 2006).

17. Au regard du contexte socioéconomique encore très fragile, le Gouvernement MATATA a

élaboré un programme d’actions (PAG) en 2012, qui vise la réforme de l’Etat à partir

d’actions d’envergure en termes d’optimisation de certaines reformes structurelles et

sectorielles sous-jacentes dans l’objectif d’atteindre une croissance économique à deux

chiffres (2015), le rang des pays à revenu intermédiaire (2020) et l’émergence de la république

Démocratique du Congo en 2030 conformément à la vision de modernité prônée par le Chef de

l’Etat, Joseph KABILA KABANGE.

5

18. Dans cette perspective, l’engagement du Gouvernement porte sur la poursuite et l’accélération

de la mise en œuvre effective de la Décentralisation et des réformes dont la portée est à

caractère transversal comme l’Administration publique et les Finances publiques (y compris la

réforme de la fiscalité, la réforme budgétaire et la réforme des marchés publics) ainsi que

certaines reformes sectorielles comme celles liées à la gestion des entreprises publiques, des

ressources naturelles, des ressources minérales et de l’environnement des affaires (climat des

affaires) en plus de la défense (réforme de l’armée) et la sécurité (réforme de la police).

19. Sur base de cet engagement renouvelé, des avancées notables ont été enregistrées, notamment

en ce qui concerne : (i) la définition, la formulation d’un cadre stratégique pour la mise en

œuvre de la décentralisation (CSMOD) ; (ii) l’élaboration et la mise en œuvre d’un

Programme Economique du Gouvernement (PEG-II), qui poursuit certains objectifs

quantitatifs et qualitatifs en matière économique en vue de l’amélioration de la matrice de la

gouvernance économique et financière à partir d’une politique budgétaire et monétaire

rigoureuse et prudentielle ; (iii) l’élaboration et la mise en œuvre d’un Document des

Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP de 2ème

génération) dans le

cadre du PEG-II, à la suite de l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvres

et Très Endettés (I-PPTE). 20. Ces performances ont permis d’introduire des grandes innovations en matière de gestion des

Finances publiques au niveau de la qualité de la dépense publique avec la promulgation des

nouvelles lois relatives aux finances publiques, aux marchés publics, à la caisse nationale de

péréquation (CNP), à la fiscalité par l’introduction de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en

remplacement de l’Impôt sur le Chiffre d’Affaires (ICA).

21. Par ailleurs, des initiatives d’envergure ont été observées au cours de la même période. Il s’agit

notamment de l’adhésion de la République Démocratique du Congo à l’Organisation pour

l’Harmonisation du Droit des Affaires (OHADA) dans le cadre de l’amélioration du climat et

de l’environnement des affaires ainsi qu’à l’Initiative pour la Transparence des Industries

Extractives (ITIE).

22. Cependant, malgré ces avancées notables, la République Démocratique du Congo continue

d’enregistrer des faibles performances par rapport aux indicateurs clés en rapport avec les

Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). L’Indice de Développement Humain

(IDH) continue de baisser ; l’indice de Gouvernance Mo-Ibrahim continue de décroitre, le

Country Policy and Institutional Assessments (CPIA) reste parmi les plus faibles ; l’indicateur

dit Public Expenditure and Financial Accountability (PEFA) révèle encore un certain nombre

des faiblesses en matière de gestion budgétaire ; l’Espérance de vie à la naissance est parmi les

plus faible en Afrique et l’efficacité de l’Etat est souvent remise en cause1.

23. Ce qui a continué à altérer la confiance des citoyens vis-à-vis de l’Etat en termes de capacité

réelle de formuler des politiques publiques idoines sous forme de réponse appropriée aux

1 CPIA (Country Policy and Institutional Assessments) est une évaluation qui se focalise principalement sur : (i) la

Gestion économique, qui comprend la Gestion macroéconomique, la Politique fiscale et la Politique d’endettement ;

(ii) les Politiques Structurelles, relativement au commerce et à l’intégration économique régionale, au secteur

financier, au climat des affaires ;(iii) aux Politiques d’inclusion et d’Equité Sociale, avec comme point d’ancrage,

l’équité du genre, la gestion équitable des ressources publiques, les capacité des ressources humaines, l’Emploi et la

Protection sociale et la Politique et les mécanismes de régulation de l’Environnement et (iv) la Gestion du Secteur

public et des Institutions, qui fait référence au respect des Droits de propriété et des règles de gouvernance, à la

qualité budgétaire et de la gestion des finances publiques, niveau de l’efficience dans la mobilisation des recettes,

Qualité de l’Administration publique et le niveau de Transparence, de la redevabilité et de la corruption dans le

secteur public. Le PEFA est une méthode d’évaluation des finances publiques (Public Expenditure and Financial

Accountability). Il s’agit d’un Cadre de mesure de la performance de la gestion des finances publiques, mis en place

depuis 2001 par la communauté internationale et expérimenté dans 200 pays au monde, est un cadre de suivi intégré

qui permet de mesurer la performance de la gestion des finances publiques et son évolution dans le temps. Il a été mis

au point par les partenaires du Programme «Dépenses publiques et responsabilité financière» (PEFA), en

collaboration avec le Groupe sur la gestion des finances publiques du CAD/OCDE, afin de disposer d’un outil

permettant de fournir des données fiables sur la performance des systèmes, des procédures et des institutions de

gestion des finances publiques au fil du temps. Il regroupe 31 indicateurs qui se rapportent notamment sur la

crédibilité du budget, la couverture et la transparence budgétaire, le cycle budgétaire et les pratiques des bailleurs

des fonds.

6

préoccupations sociétales légitimes quant à la manière dont l’Etat assure ses missions2 et

fonctions3 et à répondre au besoin des citoyens dans l’offre et la qualité des services publics.

II. L’Administration publique congolaise : source de l’inefficacité de

l’Etat

2.1.L’Etat et l’Administration publique : sens et degré de corrélation

24. A la suite de plusieurs analyses des principales causes qui expliquent la faiblesse de l’Etat

ainsi que son inefficacité vis-à-vis des attentes des citoyens, en dépit des quelques avancées

notables observées au cours de la dernière décennie, il sied de relever que l’organisation et le

fonctionnement de l’Administration publique congolaise apparaissent comme les variables

explicatives les plus crédibles de l’inefficacité de l’Etat.

25. En effet, l’Administration publique d’un pays est l’organe pivot et structurant autour duquel se

recentre et se consolide le rôle central de l’Etat dans une société. Elle permet ainsi la

formulation, l’élaboration, la gestion et la mise en œuvre des politiques publiques, le suivi et

ainsi que le contrôle-qualité et propose des ajustements nécessaires par rapport contexte et à

son évolution.

26. Dans cette perspective, l’Administration publique congolaise est la structure sensée permettre

à l’Etat de réaliser ses engagements vis-à-vis des citoyens et de produire des résultats tangibles

au regard des objectifs des politiques publiques préalablement définies en fonction d’un

certain nombre d’indicateurs clés de performance.

27. C’est donc à l’Administration publique congolaise que revient le rôle moteur de promotion de

la croissance en vue de booster le développement durable grâce à l’appui technique qu’elle est

censée apporter au Gouvernement en matière de formulation, de mise en œuvre des politiques

publiques qui soient compatibles avec les objectifs qui sous-tendent la vision de modernité et

de l’émergence de la République Démocratique du Congo défini dans le Programme d’actions

du Gouvernement (PAG).

28. C’est cette évidence qui justifie l’engagement renouvelé du Gouvernement en faveur de

l’amélioration de la matrice de la gouvernance administrative à côté de celle économique et

financière en vue d’atteindre effectivement et efficacement la réforme de l’Etat pour renforcer

son efficacité.

2 Les missions de l’Etat se recentrent sur : (i) la quête du bien-être économique et social à apporter aux citoyens ;

(ii) la réduction des inégalités inhérentes à l'économie de marché ; (iii) la mise en œuvre de politiques

économiques et sociales pour se substituer aux marchés défaillants. Ce qui peut se résumer en missions de

régulation, d’orientation et de redistribution. 3 (i) La fonction d’affectation : l’Etat doit affecter de manière optimale les ressources en vue d’en tirer les meilleures

parties pour le bien-être de la collectivité ; (ii) La fonction de répartition : l’Etat doit assurer une distribution

équitable du bien-être. C’est-à-dire une distribution équitable du revenu et une répartition équitable de la richesse ou

de la fortune entre les individus (réduire les inégalités entre les classes), les milieux (tenir compte du différentiel de

potentiel ou du déséquilibre géographique entre les territoires au sein d’un Etat) et les générations (satisfaire les

besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures). C’est pourquoi on parle aussi de

la fonction redistributrice de l’Etat, qui entre dans ce qu’on appelle le transfert inter-générationnel ou mieux de

l’équité intra et intergénérationnelle emprunter à la notion du développement durable et (iii) la fonction de

stabilisation : l’Etat doit garantir et promouvoir les équilibres macroéconomiques fondamentaux en stabilisant les

fluctuations de la croissance économique et en régulant l’activité économique.

7

2.2. Inefficacité de l’Etat congolais et rôle de l’Administration publique

29. L’évaluation faite à l’occasion du diagnostic général sur l’organisation et le fonctionnement de

l’Administration publique congolaise lors de l’élaboration des documents stratégiques pour

soutenir la croissance et réduire la pauvreté en république Démocratique du Congo à soir le

DSCRP-I (2006) et le DSCRP-II (en 2011), a permis de déceler d’importants

dysfonctionnements de l’Administration publique enracinés depuis de nombreuses années4.

30. Les défis auxquels l’Administration publique de la République démocratique du Congo fait

face sont de divers ordres. En général, il s’agit d’une Administration publique caractérisée

par :

Un cadre juridique obsolète et inadapté à l’évolution du contexte pays ;

Un cadre organique non uniforme et inadéquat par rapport au besoin réel en

ressources humaines, avec comme conséquence la multiplicité des structures

organiques par Ministère et souvent peu efficace ;

Un impact budgétaire important en termes de charge couverte par l’Etat pour une

administration publique inefficace ;

Une politique de recrutement inadaptée renforcée par une gestion irrationnelle des

ressources humaines, des emplois et des effectifs ;

la non application rigoureuse et systématique du statut des agents des carrières des

services publics de l’Etat ;

le non-respect des normes et des règlements d’administration, notamment ceux relatifs

à la cotation et à l’avancement de grade, au régime disciplinaire, aux avantages

sociaux en cours de carrières et autres ;

le vieillissement du personnel de l’Etat ;

l’absence d’un régime de protection sociale, d’une politique de rémunération et des

avantages sociaux ;

la non maitrise de la masse salariale de la fonction publique ;

le désintéressement des fonctionnaires par rapport aux politiques, programmes,

projets publics ainsi que des réformes engagées par le Gouvernement ;

Un manque d’outils de travail adaptés et un usage des techniques, technologies et

méthodes de gestion obsolètes ;

L’inefficacité et défaillance des systèmes, procédures, processus et des outils utilisés

dans l’Administration publique ;

l’inexistence d’un système de suivi-évaluation de la carrière et de la performance des

agents de l’Etat ;

l’absence d’une politique équitable de motivation sur le plan de la rémunération et des

avantages de fin de carrière.

4 Brève historique sur l’Administration publique congolaise : A l’indépendance en 1960, l’on hérite d’une

Administration publique de bonne renommée et de très bonne réputation, car exécutant ses missions avec efficacité

et rendant des services publics de qualité, qui répondent au besoin des citoyens. Ente 1960 et 1965, l’Administration

Publique amorce qualitativement une phase descendante et ce, suite aux guerres civiles enregistrées au cours de

cette période. La montée du militantisme dans l’Administration publique et sa politisation à outrance en 1965 va

accélérer sa tendance baissière et va considérablement entamer la qualité de la gouvernance administrative. En

1972 une première tentative de la réforme générale de l'appareil de l’Etat en décentralisant notamment la gestion

de l’Administration Publique. Cette tentative aboutira à des résultats forts mitigés suite à la non-concertation et

non-implication des fonctionnaires de l’Etat en leur position de premiers acteurs et bénéficiaires de la Réforme de

l’Administration publique. Cette situation conduira à la décision de ré-centraliser la gestion des ressources

humaines de l’Administration publique en 1981, notamment par la création des nouveaux statuts des fonctionnaires

de l’État. Le manque des mécanismes de suivi-évaluation ainsi que des mesures d'application ont été à la base de

l’inefficacité de cette réforme. C’est ainsi, qu’en 2003, interviendra une troisième tentative de la réforme de

l’Administration publique. Cette dernière, n’a à son tour produite que très peu des résultats tangibles du fait de son

caractère relativement limité aux aspects sectoriels et thématiques et sans implication et concertation avec

les fonctionnaires de l’Etat sensés etre les premiers bénéficiaires de cette réforme.

8

31. En conclusion, il y a lieu de relever que l’Administration publique congolaise fait face des

défis de normalité, de modernité et de mise en œuvre de la réforme elle-même. Ce triple défi

pose le véritable problème de capacité pour l’Administration publique à soutenir l’Etat et à

renforcer son efficacité du fait des dysfonctionnements qui la caractérise. Dans ce contexte,

l’Administration publique congolaise devient le facteur le plus explicatif de l’inefficacité de

l’Etat dans l’accomplissement de ses missions et fonctions et partant, de la perte de sa

crédibilité face à des engagements plusieurs fois renouvelés mais non tenus à défaut des

politiques publiques non crédibles tant du point de vue des choix stratégiques que de la

formulation, mise en œuvre et du suivi-évaluation du progrès vers les résultats.

II. Vers des alternatives crédibles pour une réforme réussie de

l’Administration publique

2.1. Analyse des principales limites des réformes engagées par le passé

32. Pour inverser la tendance et relever le triple défi auquel l’Administration publique fait encore

face et qui lui empêche d’assurer effectivement et efficacement ses missions, des tentatives des

reformes ont été déjà initié par le passé (1972, 1981 et 2003). Ces différentes tentatives n’ont

produit en réalité que très peu des résultats comparativement aux attentes.

33. Plusieurs raisons seraient à la base, notamment :

La non concertation et implication des fonctionnaires comme premiers bénéficiaires des

retombées de la réforme ;

La non implication de l’ensemble d’acteurs clés concernés y compris les syndicats et la

société civile ;

Le manque de consensus entre le gouvernement et les partenaires techniques et

financiers dans l’option stratégique d’intervention pour la reforme ;

La substitution des unités de gestion des projets ou programmes publics à financements

extérieurs aux administrations considérées comme les structures pérennes de gestion et

d’implantation de la reforme ;

Le manque d’un mécanisme souple et efficace de pilotage et de coordination des actions

de la reforme ;

La non implication de l’ensemble d’acteurs concernés par ces reformes y compris le

fonctionnaire lui-même ;

Le non alignement du financement des partenaires techniques et financiers aux

programmes nationaux ;

Le choix d’une intervention thématique, sectorielle et partielle en lieu et place d’une

réponse globale et inclusive ;

Le ciblage souvent au mauvais endroit et en dehors de l’administration.

2.2. Nécessité d’un recadrage stratégique

34. La vision de l’émergence de la République Démocratique du Congo telle que prônée par le

Chef de l’Etat et entérinée par le Gouvernement dans son PAG soulève la nécessité de

refonder l’Etat, de restaurer son autorité, de renforcer son efficacité et de reconstruire sa

confiance vis-à-vis des citoyens quant à ses capacités réelles d’interventions via des politiques

publiques crédibles.

35. Le PAG, qui puise son énergie du DSCRP-II5, considère la réforme de l’Administration

publique comme le premier déclencheur du mécanisme visant le renforcement de l’efficacité

5 Le DSCRP-II sur lequel le PAG tire ses sources vise à : améliorer la gouvernance dans la gestion des ressources

naturelles et des entreprises publiques afin de mobiliser les ressources ; renforcer la gestion des finances publiques ;

promouvoir une administration publique moderne, mieux équipée pour la fourniture de services ; améliorer le climat

9

de l’Etat pour permettre la formulation des politiques économiques et des politiques publiques

efficaces et soutenir les réformes structurelles et sectorielles sous-jacentes en vue de permettre

l’accélération du rythme de la croissance pour la rendre plus inclusive afin de booster

durablement le développement, de réduire sensiblement la pauvreté et d’ouvrir la voie pour

l’émergence effective de la République Démocratique du Congo.

36. De ce fait, la réforme de l’administration publique est un objectif cardinal du PAG au vu de

son caractère transversal aux autres succès des réformes visées par le Gouvernement.

37. Dans cette perspective, le succès de la réforme de l’Administration publique repose lui-même

sur un engagement politique ferme et une réelle capacité de mise en œuvre pour atteindre à

termes, une administration publique efficace et pleinement opérationnelle.

2.3.Vision, politique, objectif et stratégie de la Réforme de l’Administration

publique

38. La nouvelle vision du Gouvernement dans le domaine de la gouvernance administrative et

institutionnelle repose sur la double obligation à laquelle la république Démocratique du

Congo est soumise. Celle de mobilisation rationnelle des moyens pour produire des résultats

tangibles en vue d’atteindre l’émergence d’ici 2030. Pour y arriver il est donc important de

replacer l’Administration publique au cœur de l’action publique en vue de soutenir et renforcer

l’efficacité de l’Etat, restaurer son autorité et reconstruire sa confiance vis-à-vis des citoyens.

39. Cette nouvelle vision conçoit l’Administration publique comme un instrument à la disposition

de l’Etat pour orienter stratégiquement les choix, les décisions et les politiques publiques et

pour en faciliter non seulement la formulation, mais aussi et surtout la mise en œuvre, la

gestion, le suivi-évaluation et le contrôle-qualité de l’action publique sur le plan opérationnel.

40. A cette fin, la recherche des voies et moyens pour améliorer les indicateurs qui composent la

matrice de gouvernance institutionnelle et administrative, est le fondement de la politique du

Gouvernement en la matière et placée sous la responsabilité du Ministère en charge de la

Fonction publique.

41. Cela étant, la politique du Ministère de la Fonction publique tire son fondement sur les

attributions dudit Ministère qui reconnait à ce dernier la responsabilité politique et technique

de la gestion des ressources humaines de l’Administration publique. Elle vise à relever le triple

défi auquel fait face l’Administration publique (défi de normalisation et de modernisation et de

capacité de mise en œuvre effective de la reforme sous-jacente) pour promouvoir et renforcer

l’efficacité et la performance dans la prestation des services publics en faveur des citoyens et

soutenir techniquement le programme de réforme de l’Etat, en mobilisant les moyens et les

ressources nécessaires (ressources humaines, financières, matérielles et techniques) et

contribuer substantiellement au renforcement de l’efficacité de l’Etat ainsi que de ses capacités

dans la mise en œuvre des politiques publiques idoines et de qualité capables de soutenir la

reconstruction du pays, son redressement économique et le progrès social des populations.

42. C’est ici l’occasion de souligner que le premier objectif retenu par le Gouvernement dans le

PAG (2012-2016) tel qu’approuvé par l’Assemblée nationale à l’occasion de l’investiture du

Gouvernement MATAT est : la poursuite et la finalisation des réformes institutionnelles en

vue de renforcer l’efficacité de l’Etat, à travers son bras séculier que constitue

l’Administration publique.

43. Cette efficacité recherchée doit permettre à l’Etat via le Gouvernement de porter l’ambition

légitime du Président de la République, pour cette mandature et qui vise à : hisser la

République Démocratique du Congo au rang des pays à revenu intermédiaire d’ici 2016,

préparer et créer les conditions favorables pour atteindre l’émergence du pays à

l’horizon de 2030.

des affaires pour une croissance stimulée par le secteur privé ; favoriser le développement humain ; combler les

lacunes en infrastructures ; augmenter la sécurité générale, particulièrement dans l’Est du pays.

10

44. La réforme de l’Administration publique est donc nécessairement le point de départ et

d’encrage pour la mise en œuvre effective du PAG pour reformer l’Etat. Ce qui conditionne à

juste titre, toute chose restant égale par ailleurs, le développement du pays aux conditions

d’efficacité et de performance de son Administration.

45. En effet, l’option majeure pour la République Démocratique du Congo, s’elle veut rejoindre

rapidement le rang des économies à revenu intermédiaire, est d’engager une réforme profonde

et audacieuse de son Administration publique en visant, d’une part, la normalisation de son

organisation et de son fonctionnement à travers des actions de rationalisation du système

existant et d’introduire ensuite des nouvelles pratiques ainsi que des innovations nécessaires

notamment par l’introduction des méthodes, outils, techniques, et technologies modernes de

gestion publique axée sur les résultats permettant de transformer, enfin, cette Administration

en une véritable administration de développement qui offre des services publics de qualité

répondant efficacement aux besoins des citoyens et de modernité tout en renforçant de manière

significative les structures et missions régaliennes de l’Etat.

2.4. Objectif de la réforme de l’Administration publique congolaise

46. L’objectif recherché repose davantage sur les raisons majeures qui justifient l’engagement

renouvelé du Gouvernement via le PAG en faveur de la réforme l’Administration publique en

République Démocratique du Congo.

47. Quatre bonnes raisons qui justifieraient à ce jour le choix stratégique en faveur de la réforme

de l’Administration publique par le Gouvernement, à savoir : (i) la recherche des meilleures

alternatives et des moyens nécessaires pour normaliser l’organisation et le fonctionnement

de l’Administration publique et assurer une bonne mise en œuvre de la réforme de

l’administration publique en capitalisant les leçons, les accueils et les expériences du passé ;

(ii) la recherche des différentes formes de régulation et la forme de participation la plus

appropriée et la plus efficace pour impliquer tous les acteurs concernés par la réforme de

l’Administration publique ; (iii) la recherche d’une meilleure garantie pour assouplir et

rendre plus efficace le mécanisme pilotage et de coordination en vue de renforcer les

chances d’une transposition uniforme des mesures de la réforme de l’Administration

publique dans tous les services publics ; (iv) la recherche des meilleures options stratégiques

pour atteindre une réforme de l’Administration publique qui soit une et indivisible, globale

et séquentielle et qui vise le moyen et long terme en lieu et place d'une réforme thématique

et sectorielle se limitant sur un horizon relativement court.

2.4.1. Objectif général de la réforme de l’Administration publique

48. L’objectif général que poursuit la réforme de l’Administration publique est de normaliser

(d’abord) et moderniser (ensuite) la gestion de l’Administration publique en vue de lui

permettre de rendre d’une manière efficace, efficiente et rationnelle des services publics

de qualité et compatibles aux besoins des citoyens et à l’objectif de l’émergence du pays

en ayant recours aux outils, techniques, technologies et méthodes de gestion publique

axée sur les résultats. 49. Il s’agit donc de rationaliser l’organisation et le fonctionnement actuel de l’Administration

publique et d’introduire progressivement et d’une manière séquentielle et graduelle des

nouvelles pratiques et des innovations nécessaires et susceptibles d’améliorer sensiblement la

qualité, l’efficacité et la performance de l’Administration publique dans le soutien à l’action

publique en général et, partant, celles de l’Etat grâce à une fonction publique complètement

requinquée, dynamique, innovante et performante dans l’accomplissement à la hauteur de ses

responsabilité dans l’accomplissement de ses missions et taches lui reconnues par la loi.

11

2.4.2. Objectifs spécifiques

50. Pour atteindre l’objectif général de la réforme, il sera nécessaire de satisfaire certains objectifs

spécifiques mesurables à partir de certains indicateurs clés. Il s’agit des objectifs suivants :

Mettre en place un mécanisme de pilotage dynamique, souple et efficace ;

Revisiter le cadre juridique de la Fonction publique ;

Rationaliser les cadres organiques de l’Administration publique dont les missions et

les structures ;

Maitriser les effectifs et la masse salariale des fonctionnaires de l’Etat en vue de

disposer d’un fichier unique ;

Mettre en place un mécanisme de contrôle et d’assurance-qualité, former et

renforcer les capacités de la fonction publique ;

Moderniser la gestion de l’administration publique et des ressources humaines

correspondantes par l’introduction des innovations techniques et technologiques (e-

gouvernance ou e-administration) ;

Introduire des normes et procédures permettant le respect des règles d’éthique

professionnelle sur base des principes de transparence et de bonne gouvernance ;

mettre en place une politique de sécurité sociale appropriée et un système de retraite

moderne et innovant pour offrir une retraite honorable et ouvrir des opportunités au

rajeunissement de la fonction publique à partir d’un mécanisme concurrentiel et

incitatif ;

reformer la politique salariale

2.4.3. Stratégie révisée de mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique

51. La politique de la réforme de l’Administration a pour finalité de permettre à l’Administration

publique de rendre les services publics sensibles aux besoins des citoyens et aux enjeux de

développement du pays tels qu’il ressort du PAG, il est opportun de fixer une stratégie de

mise en œuvre qui soit plus adaptée et opérationnelle pour cette fin.

52. Il s’agit de définir une stratégie permettant une meilleure mobilisation des moyens nécessaires

pour satisfaire l’obligation des résultats, en évitant les erreurs du passé et en capitalisant les

leçons tirées des expériences passées et récentes. Il sied donc à cette fin de trouver les

meilleures voies et moyens pour parvenir à :

la simplification des procédures pour réduire la lourdeur administrative ;

l’amélioration des conditions pour motiver davantage les fonctionnaires ;

la diligence et l’accélération des systèmes et des mécanismes pour une exécution rapide

et sans faille des décisions publiques ;

l’assurance d’un accès équitable des usagers (citoyens) aux services publics de qualité ;

la maîtrise de la dépense publique liée notamment à la paie des fonctionnaires ;

la mise à la retraite en vue du rajeunissement de la fonction publique ;

la formation et au renforcement des capacités de l’Administration publique ;

l’efficience et à la rationalisation de la qualité et l’offre des services publics ;

des meilleures garanties pour l’amélioration de la sécurité sociale des fonctionnaires ;

la promotion de l’intégrité au sein de l’Administration publique ;

la définition et la mise en place d’une politique de sécurité sociale efficace, équitable et

durable ;

un système efficace, équitable et durable de prévention, répression et gestion des

conflits administratifs notamment en rapport avec les pratiques corruptives ;

rapprocher l’Administration publique des administrés ou des usagers en accélérant

notamment le processus de décentralisation administrative et sectorielle.

12

53. Cette obligation des résultats étant le principe directeur de la stratégie révisée de la réforme de

l’Administration publique, insiste sur la nécessité de formuler une stratégie opérationnelle plus

adaptées au contexte pays mais tienne également compte de l’évolution du pays dans un

monde en pleine mutation et qui l’oblige de s’adapter à la modernité.

54. Au vu de ce qui précède, le Gouvernement de la République par le canal du Ministère de la

Fonction publique a développé une stratégie opérationnelle qui oriente l’action publique autour

des axes stratégiques qui allie progressivité et flexibilité au vu du caractère particulièrement

dynamique de toute politique de réforme surtout lorsqu’elle s’adresse à l’Administration

publique.

2.5. Les options stratégiques sur lesquelles repose la stratégie révisée

55. La stratégie révisée de la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique repose sur

les grandes options ci-après :

Le renforcement du mécanisme de pilotage et de coordination de la réforme de

l’Administration publique par la création d'une structure de pilotage politique (CPMAP)

qui rassemble périodiquement autour du premier ministres, les ministres des secteurs dits

centraux au vu du caractère transversal de la portée de leur missions (Fonction publique,

finances, Budget, Plan et Décentralisation).

La mise en place d’une structure de pilotage et de coordination technique de la mise en

œuvre de la réforme de l’administration publique (CMRAP) sous la supervision technique

du Ministre en charge de la Fonction publique. Cette stratégie nécessite une

restructuration des unités en charge de la réforme de l’administration publique créée en

2003 au profit d’une structure plus souple et efficace pour coordonner la mise en œuvre de

la de la réforme de l’Administration publique, avec un indicateur de performance bien

précis, qui mesure la qualité et le niveau d'appui accordé aux services chargés de la RAP

et les résultats obtenus à chaque étape du processus.

La mise en place d'un mécanisme efficace pour assurer une transposition qualitative,

uniforme et effective des mesures de la réforme de l’Administration publique au sein des

différents services de l’Administration publique. Cette option nécessite la création, au sein

de chaque administration, des cellules dites de changement et de suivi de la modernité

avec comme tâche d'assurer le suivi-évaluation de la transposition des mesures édictées

dans le cadre de la réforme engagée, avec un indicateur de performance bien précis, qui

mesure le nombre et la qualité des actions transposées et de changements observés.

La mise en place d’un mécanisme efficace de coordination des interventions apportées par

les partenaires techniques et financiers à la mise en œuvre de la réforme de

l’administration publique. Cette stratégie repose sur le principe sacrosaint visant

l’alignement des interventions des partenaires aux politiques, programmes ou projets

publics nationaux dans le cadre de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’Aide. Il

s'agit de mettre en place un mécanisme souple et efficace de coordination des interventions

pour rechercher une meilleure adéquation entre les fonds réellement décaissés en faveur

de la réforme de l’Administration publique et les changements induits sur terrain. À partir

d'une matrice de type qui fait quoi où ? (QFQO), il est possible de définir un indicateur

précis qui permette de mesurer l'adéquation entre les fonds réellement décaissés et les

changements induits.

Définir les modalités en vue d’une implication réelle des fonctionnaires dans la mise en

œuvre de la réforme de l’Administration publique en tant que acteur et 1er

bénéficiaires

des activités et des retombées de la réforme engagée. Il s’agit ici de privilégier une

approche participative et une démarche inclusive dans l’appropriation des mesures de

changement.

13

2.5.1. La nécessité d’opter pour le choix stratégique d’une mise en œuvre par séquençage

ou phasage

56. Comme toute réforme institutionnelle, la réforme de l’Administration publique congolaise

revêt un caractère à la fois dynamique et flexible pour mieux s’adapter aux évolutions des

contextes national, régional, sous régional et mondial et s’ajuster aux nouvelles contraintes,

aux défis et enjeux qui peuvent s’imposer au processus à un moment donné tout en restant en

adéquation avec d’autres reformes qui concourent au renforcement de l’efficacité de l’Etat.

57. Comme dans la plus part des pays qui l’on déjà expérimentée, elle devra ainsi s’inscrire sur le

long terme avec des ajustements nécessaires à l’occasion de la mise en œuvre. Ce qui nécessite

au préalable, une meilleure définition de la stratégie de séquençage.

58. C’est dans cette perspective, que l’option stratégique levée envisage des actions d’envergure

dans le court, moyen et long terme sur base d’une approche globale, inclusive et progressive

en fonction des liens corrélationnels entre actions ou activités prévues et des éléments

déclencheurs qui ont un effet sur d’autres activités définies dans la même perspective. Ce

mécanisme doit être défini au départ pour mieux mesurer les résultats en termes d’effets et

d’impacts sur les citoyens ou les usagers des services publics à la suite de l’action de la

réforme.

59. Il s’agit entre autre de définir la stratégie la mieux approprier pour maitriser les effectifs et la

masse salariale, rationaliser les missions et les structures de l’Administration publique et

améliorer la qualité de la gouvernance administrative en renforçant l’intégrité par l’adoption

des outils, techniques, méthodes de gestion basées sur la transparence, la bonne gouvernance

et la gestion publique axée sur les résultats dans une approche séquentielle visant, au niveau du

mécanisme de pilotage, l’amélioration des modes d’organisation, de gestion et de

fonctionnement et du niveau de performance d’un nombre précis de ministères6 pilotes en vue

d’une extension progressive à l’ensemble de l’Administration publique.

2.5.2. Les différentes étapes de la stratégie de mise en œuvre

60. La stratégie de mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique repose sur certaines

phases dont les étapes clés du déroulement des activités se présentent selon un enchainement

séquentiel bien identifié.

61. La 1ère

étape porte sur la redynamisation du mécanisme de coordination et de pilotage de la

réforme de l’Administration publique. L’option privilégiée ici est de créer à côté d’un

mécanisme de pilotage politique, un instrument de pilotage technique au sein du Ministère en

charge de la Fonction publique.

62. La 2ème

étape concerne la révision des cadres juridiques de la Fonction publique. Il s’agit de

créer des cadres juridiques plus adaptés au nouveau contexte pays et qui tienne compte non

seulement des innovations introduites par la Constitution de 2006 notamment la

décentralisation administrative et sectorielle qui devra déboucher sur un transfert effectif des

compétences, des ressources et des charges du pouvoir central aux provinces, mais qui tienne

aussi compte de la nécessité d’introduire des nouvelles pratiques ou des pratiques modernes

de gestion publique axée sur les résultats.

63. La 3ème

étape se rapporte à la revue des cadres organiques de l’Administration publique en

procédant notamment par la rationalisation des missions, structures, des emplois, des effectifs,

des grades. Cela va nécessiter la revue des plans directeurs des ministères par l’introduction

d’une culture de gestion par missions dans une logique de rapport : besoin(s)-mission(s)-

objectif(s)- résultat(s)-activité(s) et non plus une logique inverse ;

64. La 4ème

étape se rapporte à la maitrise des effectifs des agents œuvrant dans la Fonction

publique en vue d’établir un fichier unique de la Fonction publique. Le recours à la technique

6 Le ministère de la fonction publique a sollicité et obtenu la désignation de points focaux des ministères pilotes

devant œuvrer au projet de Rajeunissement de l’Administration publique (financé par la Banque mondiale).

14

et technologie biométrique apparait opportune au vu de son efficacité avérée en matière de

gestion de ressources humaines du secteur public ;

65. La 5ème

étape concerne la mise en adéquation de la base des données issues des opérations de

recensement biométrique avec celle relative aux données de la paie en vue d’une maitrise

parfaite de la masse salariale correspondante. La mise en place d’un système de gestion

intégrée des ressources humaines et de la paie est une nécessité pour rationaliser la gestion de

la dépense publique liée à la paie des fonctionnaires de l’Administration publique. Cette phase

pourra intégrée des initiatives complémentaires comme la bancarisation de la paie des

fonctionnaires et le paiement électronique dans l’objectif d’améliorer et de renforcer la

transparence dans la gestion des rémunérations des fonctionnaires de l’Etat.

66. La 6ème

étape porte sur la mise à la retraite des fonctionnaires ayant atteints l’âge requis.

Cette étape, qui doit faire suite aux données du recensement biométrique se basera sur le

principe d’une mise à la retraite honorable. Dans cette étape, concerne principalement la

gestion du stock ou des arriérés en termes de cumul des retraites. La gestion du flux fera

l’objet d’un processus qui s’inscrit dans la durée par souci de pérennité.

67. La 7ème

étape consiste à procéder l’établissement d’un mécanisme de gestion prévisionnelle

des ressources humaines incluant un processus et des procédures de gestion rationnelle et

durable des recrutements pour le rajeunissement de la Fonction publique, la gestion des

carrières, des emplois, des grades et des effectifs ainsi que la mise à la retraite. La relance de

l’Ecole nationale de l’Administration publique s’avère nécessaire à ce sujet. Cependant, en

attendant sa mise en œuvre effective de cette école, le recourt à des recrutements sur base

concurrentielle et transparente des jeunes professionnels compétents permettra de combler,

dans un premier temps, le gap en besoin de ressources humaines dégagé à la suite de la revue

des cadres organiques des emplois et des effectifs et de mise à la retraite du personnel

vieillissant ainsi que les volontaires.

68. La 8ème

étape porte sur l’amélioration de la qualité des services publics par la mise en place

d'un système efficace et fonctionnel d'Assurance-Qualité. Ce qui implique notamment la mise

en place des mécanismes de formation et de renforcement des capacités ainsi que ceux

d’évaluation de la performance et instauration des contrats-programmes. Ceci pour être plus

efficace et équitable, nécessite l’organisation d’une série de formation plus adaptée

notamment pour les hauts fonctionnaires via une Ecole Nationale d’Administration relancée

après une étude de faisabilité probante.

69. La 9ème

étape s’attellera, en complément de la précédente, à l’amélioration des conditions

physiques et matérielles de travail par la réhabilitation ou la construction des bâtiments et

l’acquisition des équipements et matériels modernes des bureaux ainsi que les outils d’aide la

gestion comme les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le

cadre de e-gouvernance ou administration électronique mais aussi la vulgarisation des

instruments juridiques qui sous-tendent l’éthique et déontologie professionnelle appliquées au

secteur public dans le cadre du renforcement de l’intégrité, la bonne gouvernance et la lutte

contre la corruption.

70. La 10ème

étape concerne la mise en place d’une politique de sécurité sociale efficace et plus

adaptée. Il est question ici de consolider la politique de mise à la retraite par la création

notamment d’un cadre légal et réglementaire d’une caisse de retraite dont le principe et le

mode de fonctionnement devront être préalablement étudiés en vue de garantir la

transparence, l’indépendance, l’approche contributive et la durabilité. Cette étape intégrera

également la mise en place d’une politique salariale adéquate pour assurer la fidélisation des

fonctionnaires et l’attractivité des jeunes professionnels et la création d’un système

d’assurance maladie pour les fonctionnaires.

71. La 11ème

étape consistera à des suivis-évaluations de la mise en œuvre de la réforme pour

proposer des ajustements nécessaires pendant la mise en œuvre en vue de consolider les

acquis de la réforme et d’en assurer la pérennité. Il s’agira ici de définir et mettre en place

dès l’entrée en vigueur de la reforme un système de suivi-évaluation plus appropriés avec des

indicateurs du processus et des résultats. Cette étape permettra également de cerner les

15

risques d’échecs éventuels et proposer des modalités crédibles de contournement et de prise

en compte.

III. Une réforme de l’Administration publique qui tire sa substance du

nouveau cadre constitutionnel

72. Le cadre réglementaire principal de la réforme est fixé par : la Constitution de février 2006

telle que revue à ce jour, les Ordonnances présidentielles de juin 2012 fixant l’organisation et

le fonctionnement du Gouvernement et les attributions des ministères, la loi portant statut

général du personnel de carrière des services publics de l’Etat (en cours de révision) ainsi que

le projet de loi organique portant organisation et fonctionnement des services publics centraux,

provinciaux et locaux.

73. Au regard de ce cadre légal, il y a lieu de relever que les attributions du Ministre de la

Fonction Publique (MFP) et sur lesquelles la nouvelle stratégie de la réforme de

l’Administration publique repose concernent7 :

L’élaboration et le contrôle de la réglementation statutaire la Fonction publique ;

Le pilotage de la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique ;

La gestion administrative de la carrière des agents de l’Etat ;

Le suivi des relations syndicales et autres représentations de la Fonction publique ;

L’engagement des dépenses de rémunérations du personnel de carrière des services

publics de l’Etat ;

Le recensement périodique du personnel de carrière des services publics de l’Etat et ceux

émargeant au budget annexe.

IV. Risque de mitigation et stratégies d’atténuation

4.1. La nécessité de la revue du cadre institutionnel de pilotage et de

coordination

74. Dans le cadre de la redynamisation du mécanisme de pilotage de la réforme de

l’Administration publique à la suite des évaluations des causes des échecs enregistrés par les

tentatives des reformes précédentes, il a été institué le Comité de Pilotage et de Coordination

de la Modernisation de l’Administration publique (CPMAP)8 réunissant autour du 1

er Ministre,

les ministères ayant en charge la Fonction publique, le Budget, les Finances, le Plan, la

Décentralisation ainsi qu’un représentant de la Présidence de la République.

75. Les résolutions du CPMAP sont relayées auprès de la Commission interministérielle

pertinente et présentées au Conseil des ministres pour examen et adoption à toutes fins utiles.

L’objectif ici étant de renforcer la communication institutionnelle en vue de renforcer la

cohésion de l’équipe gouvernementale et l’adhésion de l’ensemble des membres du

gouvernement autour des actions visant la modernisation de l’Administration publique au vu

de son caractère transversal.

76. La coordination technique de la réforme de l’Administration publique étant l’attribution du

Ministre de la Fonction publique, une Cellule de Mise en œuvre de la Réforme de

l’Administration publique (CMRAP)9. Il s’agit d’une structure créée au sein du Ministère de

la Fonction publique pour appuyer technique la mise en œuvre quotidienne de la réforme de

l’Administration publique et placée sous la supervision du Ministre de la Fonction publique.

77. Pour renforcer l’appropriation des mesures de la reforme au niveau sectoriel, des cellules dites

de changement sont créées au sein de chaque ministère dans le but de renforcer le cadre

7 cf.: ordonnance 12/008 du 11 juin 2012 point 27 fixant les attributions du MFP

8 Par Décret n°12/028 du 03 août 2012 portant création, organisation et fonctionnement du Comité de Pilotage et de

Coordination de la Modernisation de l’Administration publique en République Démocratique du Congo. 9 Par Arrêté n° CAB.MIN/FP/J-CK/GELB/FMD/GMK/082/2012 du 12 décembre 2012 portant création de la Cellule

de Mise en Œuvre de la Réforme de l’Administration Publique

16

programmatique de la mise en œuvre de la réforme en fonction des spécificités sectorielles.

Dans cette optique, des fonctionnaires œuvrant au sein de chaque ministère ont été

responsabilisé en tant que points focaux pour assurer le point d’encrage technique entre la

coordination de la mise en œuvre de la réforme et l’implémentation des actions au niveau de

chaque ministère.

78. Pour tenir compte du caractère sensible de la réforme de l’Administration publique, l’option

d’une implémentation graduelle a été retenue. Ainsi, l’action de la réforme s’étendra en trois

grandes phases. Elle va concerner d’abord quelques ministères dits centraux au vu de leurs

missions relativement transversales (Fonction publique, Finances, Budget, Plan, Intérieur et

Décentralisation).

79. A la suite des indicateurs de résultats sur les succès réalisés au niveau de ces ministères

centraux ou pilotes, les expériences tirées de cette première phase serviront à une extension, en

deuxième phase, aux ministères concernés par la décentralisation administrative et sectorielle

comme la Santé, l’Agriculture, le Développement Rural, l’Enseignement Maternel, Primaire,

Secondaire et Professionnel ainsi que les affaires coutumières. La dernière phase concernera

l’extension des expériences de la première et la deuxième phase à tous les autres ministères.

80. Aussi, le succès d’une transposition réelle et uniforme de la réforme de l’Administration

publique dépendra de la création au sein de chaque administration une Direction en charge des

Ressources Humaines (DRH), en plus des Direction des Etudes et Planification (DEP) et

Direction Administrative et Financière (DAF).

81. Enfin, conformément aux dispositions du projet de loi portant organisation et fonctionnement

des services publics du pouvoir central, des provinces et des Entités Territoriales

Décentralisées (ETD), le fonctionnement des services devra faire l’objet d’un suivi et contrôle

par des organismes spécialisés. A ce sujet, un mécanisme d’inspection de l’Administration

publique sera redynamisé et mis en place au sein de l’Administration publique assorti des

mécanismes similaires au sein de chaque administration.

4.2. La nécessité de mettre en place une stratégie de communication

institutionnelle efficace et adaptée

82. D’après les priorités politiques fixées par le CPMAP, sa feuille de route (actualisée en juin

2013) le Ministère de la Fonction Publique envisage de communiquer davantage sur la vision,

la politique, les objectifs, les stratégies de la réforme de l’Administration publique.

83. Il s’agit de monter une stratégie efficace de communication sur les options levées, les

méthodes innovantes et la démarche de mise en œuvre pour renforcer l’appropriation des

objectifs et des résultats de la réforme de l’Administration publique en vue d’impliquer un

grands nombres d’acteurs concernés en commençant par le fonctionnaire lui-même pour

arriver véritablement à une coordination efficace et une harmonisation nécessaire et une mise

en adéquation d’objectifs des reformes sectorielles dont l’efficacité reste tributaire à la réussite

de la réforme de l’Administration publique.

84. Cette stratégie de communication permettra au Gouvernement de communiquer avec toutes les

parties prenantes sur les retombées attendues de cette réforme nécessaire, délicate et

audacieuse. Elle s’adresse également à tous bénéficiaires des changements attendus à tous les

niveaux y compris au niveau provincial.

85. Il s’agit notamment des effets liés aux innovations et aux bonnes pratiques de gestion publique

introduites progressivement dans l’Administration publique dans le cadre de la réforme en

cours, à l’instar des opérations de recensement biométrique, de la bancarisation de la paie des

fonctionnaires, de la rationalisation des primes, salaires et avantages, des recrutements des

jeunes professionnels sur une base compétitive, de l’évaluation de la qualité des prestations

des fonctionnaires ou encore du processus de création de la caisse de retraite.

17

4.3. La nécessité d’une réforme qui s’inscrit dans la durée

86. Parmi les causes d’échecs des réformes engagées par le passé et surtout celle de 2003 le choix

d’une stratégie de mise en œuvre sectorielle et thématique en lieu et place d’une approche plus

globale et inclusive est cité comme le plus déterminant.

87. La limite de cette approche tient au fait qu’elle s’inscrit dans une logique de court terme en

privilégiant des actions ou activités qui ne tiennent pas forcement compte du caractère non

seulement transversal de l’Administration publique mais aussi de sa prépondérance par rapport

aux autres reformes contribuant également à la réforme de l’Etat à l’instar de la réforme des

finances publiques, des marchés publics, fiscale et budgétaire et la décentralisation et des

ajustements nécessaires qui peuvent intervenir à mi-parcours pour tenir compte du contexte

particulièrement fluctuant et d’un monde en pleine mutation qui exige une certaine capacité

d’adaptation d’objectifs et des résultats visés.

88. La vision de modernité est une exigence partagée par la presque totalité des pays et s’impose

du fait de l’évolution technologique et de l’obligation de plus en plus grande en matière de

gestion publique axée sur les résultats et de gouvernance. Elle nécessite donc de changer

d’approche pour tendre davantage vers la prise en compte des aspects corrélationnels et

intersectoriels, qui soulèvent la nécessité de tenir compte de l’inter-ministérialité et de mise en

adéquation d’objectifs de réforme dans une approche beaucoup plus globale et inclusive qui

s’étend sur un horizon basé relativement sur le moyen et le long terme.

V. Objectif et finalité de la note de cadrage

89. La présente note de cadrage est l’émanation du Ministère de la Fonction Publique. Elle

s’adresse à l’ensemble d’acteurs institutionnels et non, du secteur public, du secteur privé, de

la société civile et des partenaires techniques et financiers concernés de près ou de loin par la

réforme de l’Administration publique de la République Démocratique du Congo.

90. Elle promeut l’échange et le partage d’informations liées à la réforme de l’Etat en générale et

celle de l’Administration publique qui lui reste tributaire. Elle invite l’ensemble d’acteurs des

services gestionnaires de services publics à la concertation préalable et à des harmonisations

nécessaires en vue de renforcer les chances de succès de la mise en œuvre de sa réforme

administrative sous le leadership du Ministère de la Fonction Publique qui en est le garant

légal.

91. Elle encourage l’élaboration des documents cadres ministériels au niveau sectoriel en

privilégiant leur mise en cohérence avec les axes stratégiques de la réforme générale de

l’Administration publique et leur alignement à l’objectif visant à termes l’efficacité de l’Etat et

l’émergence de la République Démocratique du Congo.

92. En fonction des objectifs prioritaires et des résultats attendus de la mise en œuvre de la

réforme de l’Administration publique, elle présente une synthèse de la démarche à suivre

conjointement pour assurer une meilleure cohérence de l’ensemble des actions à mener dans le

cade de la réforme de l’Administration publique congolaise.

Tableau n°1 : objectifs stratégiques de la réforme de l’Administration publique

18

I. Redynamiser et harmoniser le pilotage de la réforme de l’Administration publique

II. Maîtriser les effectifs et la masse salariale de l’Administration publique

III. Rajeunir l’Administration publique

IV. Renforcer les capacités de l’Administration publique

V. Rationaliser les cadres juridiques/organiques de l’Administration publique

VI. Créer la caisse de la retraite de l’Administration publique

VII. Améliorer la transparence et la gouvernance dans l’Administration publique

VIII. Améliorer les conditions matérielles et le fonctionnement de l’Administration publique

IX. clôturer les dossiers à portée politique et sociale qu’impose la réforme de l’Administration publique

VI. Approche programmatique de la mise en œuvre de la réforme de

l’Administration publique

93. La réussite d’une reforme repose dans sa stratégie de mise en œuvre. Cette stratégie, si elle est

basée sur un processus programmatique et bien ficelé en ciblant les déclencheurs véritables et

les différents points d’entrée et d’ancrage, elle renforcera les chances de succès10

.

94. L’approche programmatique dont il est question devra s’inscrire dans la continuité et la durée

de manière graduelle en définissant clairement les actions et les priorités à engager à court,

moyen et long terme selon un enchainement qui s’inscrit dans un cadre logique qui respecte un

ordre rigoureux et progressif et s’inscrit dans le temps avec des déclinaisons annuelles.

95. Le programme sur lequel se développe un plan d’actions du Ministère de la Fonction publique

sous le format d’une feuille de mission définie par le Gouvernement dans le cadre de la mise

en œuvre effective de la réforme de l’Administration publique couvre des axes prioritaires et

stratégiques à dérouler sur l’horizon 2012-2016.

Tableau n°2 : Horizon temporel de la mise en œuvre de la réforme

10

«Toute réforme de l’Etat est conditionnée à de solides bases humaines, au respect du Droit et des procédures».

«Toute réforme nécessite une planification et des moyens adaptés». «Toute réforme engendre un transfert des savoirs

et doit garantir une amélioration/maintien des conditions de vie pour la majorité».

19

Objectifs Résultats attendus

2013

1. Revoir le cadre juridique de la Fonction publique Le nouveau cadre juridique de la fonction

publique existe

2. Rationaliser les missions et les structures Les administrations de la fonction publique ont un

nouveau cadre organique

3. Poursuivre et finaliser les opérations de

recensement biométrique pour disposer un fichier

unique de la Fonction publique

Les opérations de recensement biométrique de la

Fonction publique sont clôturées et les données

disponibles ;

La base des données issues des opérations de

recensement biométrique est disponible et

constituée ;

4. Rationaliser les primes et salaires et maitriser la

masse salariale de la Fonction Publique

Le régime de la rémunération de la fonction

publique est transparent ;

2014

5. Maitriser les effectifs de la Fonction publique et en

disposer un fichier unique

Les effectifs de la fonction publique sont connus

et validés et un fichier unique constitué

6. Mettre en place un système de Gestion intégrée des

Ressources Humaines et de la paie des

fonctionnaires de l’Etat

Un système de gestion intégrée des ressources

humaines et de la paie est acquis, installé et

opérationnel au sein du ministère de la Fonction

Publique

7. Créer et installer les directions de ressources

humaines (DRH) à côté des DEP et DAF au sein

des différentes administrations qui restent en lien

avec la Direction des Ressources Humaines de la

Fonction Publique

Les DRH des administrations prioritaires sont

opérationnelles au niveau des ministères dits

centraux ou pilotes

8. Mettre à la retraite les fonctionnaires des

ministères centraux ayant atteint l’âge requis et les

volontaires au départ à la retraite

La mise à la retraite dans les administrations

centrales prioritaires est effective conformément à

la loi

9. Relancer l’Ecole Nationale de l’Administration

publique

L’ENA lance sa première promotion au cours du

premier trimestre 2014

2015-2016

10. Mettre en place un système efficace et durable de

planification et de gestion prévisionnelle des

ressources humaines au sein de la Fonction

Publique

La gestion prévisionnelle des emplois et des

effectifs de la fonction publique centrale est

opérationnelle

11. Rajeunir la Fonction publique sur base d’un

principe de gestion transparente, efficace et durable

Le rajeunissement de la fonction publique est

effectif et conséquent (départs et entrées

planifiées)

12. Transférer les compétences, les ressources et les

charges aux provinces dans le cadre de la

décentralisation administrative et sectorielle

Le transfert des compétences, des charges et des

ressources de la Fonction Publique aux provinces

est effectif

13. Créer une caisse de retraite à la suite d’une base

légale préalable et fondée sur le principe

contributif

La caisse de retraite est créée et opérationnelle

avec un fond de démarrage et dont le principe de

financement est contributif selon une logique

«fonctionnaire-Etat»

14. Dématérialiser le Service Public Le service public peut être dématérialisé

15. Renforcer la gestion prévisionnelle des emplois et

des effectifs de la Fonction publique

La gestion prévisionnelle des emplois et des

effectifs de la fonction publique centrale est

opérationnelle

20

VII. Présentation de la Feuille de route pour la mise en œuvre de la

réforme de l’Administration publique

96. Dans la perspective d’une mise en œuvre programmée de la réforme de l’Administration

publique en République Démocratique du Congo, il est prévu d’engager des actions

audacieuses en fonction des objectifs clés et des résultats précis.

97. Cette obligation des résultats et, partant, des moyens impose la construction d’un cadre logique

clair respectant un certain ordre de priorité en respectant le principe séquençage des activités

par tranches annuelles.

98. Dans cette optique, il est donc impérieux de construire la Feuille de route pour la mise en

œuvre effective de la réforme de l’Administration publique (FRMOERAP) de la manière

suivante :

7.1. Mise en place d’un mécanisme souple et efficace de pilotage et de

coordination (1ère

priorité)

99. Objectif : (Re)-Dynamiser et harmoniser le pilotage et la coordination de la réforme de

l’Administration publique11

.

100. Résultats attendus : (a) un cadre légal et règlementaire créant et restructurant le mécanisme

de pilotage, politique et technique, de la réforme de l’Administration publique pour le rendre

plus souple et efficace est créé et est opérationnel et (b) les documents-cadres de la

programmation de la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique sont produits,

validés et mis en exécution.

101. Problématique : Toute réforme institutionnelle soit-elle n’avance que si la vision et les

orientations politiques sont claires et précises soutenues par un engagement politique ferme.

Mais aussi si l’Administration publique elle-même est capable d’assurer la continuité et la

durabilité des affaires publiques.

102. Dans ce contexte, l’approche de gestion interministérielle de certaines questions à caractère

transversale des administrations dites centrales (du fait du lien de corrélation directe qui existe

entre leurs activités et l’objectif de la réforme de l’Etat) reste primordiale. C’est ici le cas

d’évoquer notamment des ministères des Finances, Budget, du Plan et Décentralisation qui,

dans le cadre de la réforme de l’Etat, sont engagée également dans des reformes substantielles

et sectorielles, à l’instar de la Fonction publique qui conduit la réforme de l’Administration

publique considérée à juste titre comme la clé de voute principale de la réforme de l’Etat.

103. Des avancées significatives et perspectives :

Par le Décret n°12/028 du 03 août 2012 du Premier Ministre, un Comité de Pilotage et de

coordination de la Modernisation de l’Administration Publique (CPMAP) a été mis en place.

En tant qu’organe d’orientation politique de la réforme de l’Administration publique, il

regroupe autour du Premier Ministre - qui en est le Président Ŕ le représentant de la

Présidence en plus de 5 ministères centraux dont la Fonction publique (vice-présidence), les

Finances, le Budget, le Plan et l’Intérieur en charge de la Décentralisation.

Encadre n°2 : Le CPMAP se réuni ordinairement tout le trimestre et extraordinairement

selon la nécessité et l’urgence. Depuis sa mise en place effective, 3 réunions ordinaires ont

été tenues à ce jour. Au cours de ces réunions, des options fondamentales qui sous-tendent la

réforme de l’Administration publique sont levées pour accélérer la modernisation de

l’Administration publique conformément à la stratégie révisée de la mise en œuvre de la

réforme de l’Administration publique.

1111

Voir l’annexe sur les structures de pilotage de la Réforme de l’administration publique

21

Encadré n°3 : Parmi les priorités fixées par le CPMAP au cours de ses réunions, l’on peut

citer la nécessité et l’urgence : (i) de clôturer des dossiers litigieux de la Fonction Publique

(cf. : recours ordonnances de mise à la retraite, arrêtés de mise sous statut pris depuis

octobre 2010) ; (ii) de rationaliser le cadre juridique de la Fonction Publique et les cadres

organiques de la Fonction Publique ; (iii) finaliser le recensement biométrique des agents

de la Fonction Publique ; (iv) rationaliser la rémunération dans la Fonction Publique ; (v)

créer la caisse de retraite de la Fonction Publique ; (vi) renforcer les capacités de la haute

Administration de la Fonction Publique par la relance de l’ENA (cf. : ENA) et (vii) rajeunir

la Fonction Publique (départs et entrées).

Encadré n°4 : Quatorze (14) administrations sont prioritairement visées par la réforme de

l’Administration publique, à savoir :

Six (6) secteurs dits régaliens, qui doivent renforcent l’Autorité de l’Etat dont la

Présidence de la République, la Primature, la Défense, l’Intérieur, la Justice et les Affaires

Etrangères ;

cinq (5) secteurs exerçant des fonctions support et revêtant un caractère, transversal à

toutes les autres administrations. Il s’agit notamment de la Fonction publique, des

Finances, du Budget, du Plan ;

Quatre (4) secteurs concernés par la décentralisation sectorielle dont l’Enseignement

Maternel, Primaire, Secondaire et Professionnel, la Santé, l’Agriculture, le

Développement rural et les Affaires coutumières.

Par arrêté N°CAB.MIN/FP/J-CK/GELB/FMD/GMK/082/2012 du 12 décembre 2012 du

Ministre de la Fonction Publique, il a été créé une Cellule de Mise en Œuvre de la Réforme

de l’Administration publique, CMRAP en sigle. Cet arrêté fait suite à la nécessité de

restructuration des structures chargées de la réforme de l’Administration publique et est

considéré comme le guichet unique chargé du pilotage technique de la réforme de

l’Administration publique. C’est donc une technique d’appui au Ministère de la Fonction

publique dans la mise en œuvre quotidienne de la réforme de l’Administration publique.

Cette structure travaille sous la supervision du Ministre en charge de la Fonction publique

et est rattachée à l’Administration publique au travers du Secrétariat Général de la

Fonction publique. Elle a en outre comme mission de s’assurer de la mise en œuvre

effective des décisions et mesures arrêtées au niveau du CMPAP et vient en appui

technique aux différentes administrations en vue d’assurer une transposition uniforme des

mesures de la reforme au sein des différentes administrations. Il interagit à travers les

cellules dites de changement au sein de chaque ministère via les secrétaires généraux et les

points focaux désignés à cet effet.

Encadré n°5 : La Réforme est mise en œuvre et contrôlée par chaque Secrétariat Général

qui reste gestionnaire de ses ressources humaines en terme d’affectation et de cotation.

Le Ministère de la Fonction Publique reste garant de la bonne application du Statut de la

Fonction Publique pour l’ensemble des services publics de la RDC. Pour une mise en

œuvre effective, il est impérieux que chaque administration se dote d’un instrument de

programmation de la mise en œuvre de la réforme en tenant compte des spécificités

propres. La transposition réelle et uniforme de la réforme requiert en outre la création au

sein de chaque administration d’une véritable Direction des Ressources Humaines

(DRH), en plus de celles d’Etudes et Planification (DEP) et administrative et financière

(DAF). Les Secrétariats Généraux et les DRH sont les acteurs clés de la réforme.

22

7.2. Maitrise des effectifs et de la masse salariale de l’Administration publique

(2ème

priorité)

104. Objectif : Maitriser les effectifs des ressources humaines la Fonction publique en

constituant un fichier unique de la fonction publique en vue de maitriser également la

dépense publique liée à la paie des fonctionnaires (la masse salariale de la Fonction

publique).

105. Résultats attendus : (a) le nombre des agents et fonctionnaires de l’Etat (en termes

d’effectifs des ressources humaines de la Fonction publique) de toute la République est connu

et la base des données manuelles et électroniques des effectifs y afférentes constituées ; (b) le

volume de la masse salariale drainée par la Fonction publique est maitrisée et la dépense

publique liée à la paie des fonctionnaires est assainie grâce à des mesures de rationalisation et

d’harmonisation de la rémunération des agents et fonctionnaires de l’Etat notamment en ce qui

concerne les salaires de base et les primes ; (c) un fichier unique de gestion intégrée des

ressources humaines de la Fonction publique et de la paie est constitué notamment grâce aux

nouvelles technologies de l’information et de la communication et (d) la gestion de

l’engagement du budget de rémunération ou de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat

est replacée dans la pratique sous la responsabilité légale et directe du Ministre ayant en charge

la Fonction Publique en tant que donneur d’ordre.

106. Problématique : Le salaire constitue pour un fonctionnaire la source principale de revenu de

ce dernier pour couvrir ses dépenses et satisfaire ses besoins. Le niveau du salaire actuel d’un

fonctionnaire est estimé le plus bas et par conséquent insuffisant pour couvrir ses besoins. Le

Gouvernement envisage d’améliorer les conditions sociales du fonctionnaire par la réforme de

la politique salariale notamment.

107. Cependant, plus de 40% des dépenses publiques concernent la paie des fonctionnaires mais

dont les effectifs réels ne sont jusque-là maitrisés. En plus, plusieurs raisons ont justifiés des

recrutements par le passé des nouvelles unités à plusieurs vagues et à des niveaux différents

sans l’autorisation formelle du Ministère de la Fonction publique sensée en être le gestionnaire

attitré des ressources humaines de l’Administration publique et sans que cela ne soient

nécessairement renseigné dans la base des données de la fonction publique mais parfois

intégrée déjà dans la base des données de la paie.

108. Aussi, depuis plusieurs années, la gestion des ressources humaines en tant que telle n’a plus

fonctionné correctement en termes d’actualisation de la base des données selon la variation des

ressources humaines y compris la gestion des entrées (recrutement) et des sorties (retraites).

D’où la présence encore dans la Fonction publique d’un nombre important du personnel ayant

dépassé largement l’âge requis pour la retraite.

109. Ainsi, la maitrise des effectifs est aujourd’hui considérée comme un déclencheur (point

d’entrée) nécessaire non seulement pour mieux maitriser la masse salariale, mais aussi et

surtout pour disposer suffisamment des données pour organiser la mise à la retraite, la

maitrise de la situation réelle des nouvelles unités, l’identification des cas réels d’irrégularité

en vue de procéder au nettoyage qui s’impose et/ou à des actions d’assainissement de la base

des données de la Fonction publique avant d’envisager le rajeunissement de la Fonction

publique.

110. Dans ce contexte, l’approche stratégique consiste à finaliser le recensement biométrique des

fonctionnaires de l’Etat en vue de disposer des effectifs réels et de constituer un fichier unique

à partir une base des données électroniques et manuels complétement nettoyées et assainies.

Ces données, en plus de la situation administrative de chaque fonctionnaire permettront de

dégager des cas d’irrégularité ainsi que le nombre des fonctionnaires ayant déjà remplis l’âge

requis pour la retraite.

111. Quelques avancées significatives et perspectives : A la suite des décisions des réunions du

CPMAP, le Ministre de la Fonction Publique a pris des mesures pour : (i) organiser la

finalisation des opérations de recensement biométrique des agents et fonctionnaires de l’Etat

démarrées depuis 2005 et arrêtée en chemin à défaut du financement ; (ii) rationnaliser les

primes et les salaires de la fonction publique ; (ii) d’uniformiser le fichier des ressources

23

humaines avec celui de la paie pour disposer un fichier unique ; (iii) de créer des conditions

favorables pour l’assurance par le Ministre en charge de la Fonction publique de la

responsabilité légale d’engager la rémunération de l’ensemble des ressources humaines de

l’Administration publique ; (iv) développer un outil permettant une gestion intégrée des

ressources humaines de l’Administration publique et de la paie en mettant en adéquation

parfaite les bases des données des ressources humaines et de la paie en constituant une base

des données uniques qui intègre et met en liaison les deux informations.

Encadré n°6 : Le recensement des agents de l’Etat concerne tous les services publics de la

République Démocratique du Congo. Il permet au Gouvernement d’avoir une photographie

précise de la Fonction Publique à un moment donné. Sous la supervision obligatoire du Ministre

en charge de la Fonction publique, et en partenariat avec les institutions provinciales et

administratives concernées. En recourant, en optant pour la technologie biométrique, le

recensement est une opération qui se déroule en quatre phases :

1. La communication des listes par emboîtement des personnels de chaque administration :

Phase préparatoire d’au moins 4 mois qui permet au MFP de comparer et de mettre à jour

son fichier avec celui de l’Administration visée par le recensement.

2. La collecte, sur le terrain, des données biométriques des seuls agents effectivement en poste :

Phase qui nécessite une préparation logistique importante et qui ne dépasse pas un

mois/province en général.

3. La vérification des données biométriques en fonction des cadres organiques des

administrations et du dossier administratif de l’agent. C’est la phase la plus importante du

processus puisqu’il s’agit d’exclure du fichier brut collecté les personnes qui ne remplissent

pas les conditions statutaires de la fonction publique, notamment ceux qui n’occupent aucun

poste. Le Ministère de la Fonction Publique doit regrouper dans un seul fichier l’ensemble

des données de toutes les administrations, y compris l’Enseignement Primaire, Secondaire et

Professionnel.

4. La validation des données : le MFP est le seul habilité à diffuser des données validées,

lesquelles pourront être intégrées au fichier central de la Fonction Publique. Phase de

communication qui authentifie et fige le personnel actif d’une administration avec pour

finalité un poste organique budgété pour un agent. Sous réserve d’occuper effectivement un

poste dans l’administration et pour lequel la hiérarchie le certifie, tout agent qualifié de

«nouvelle unité» (donc sans numéro de matricule) est recensé.

Encadré n°7 : Chaque autorité administrative est priée de communiquer au MFP (y compris en

version informatique) les pièces suivantes :

Les listes déclaratives par emboîtement de son personnel (cf. : noms, prénoms, date de

naissance, état civil, grade, numéro de matricule ou mention NU + réf. arrêté MFP, poste

d’affectation + réf. arrêté ministériel),

Les textes du service mentionnant les conditions d’octroi de toute rémunération - hors

traitement initial,

Le cadre organique légal du service sanctionné par décret du Premier Ministre et le

projet de cadre organique envisagé.

24

Encadré n°8 : En sus de la responsabilité reconnue au Ministère de la Fonction publique

(engagement de la paie) et au vu des responsabilités et interventions partagées avec les

ministères en charge du budget (liquidation) et des Finances (ordonnancement et paiement) dans

la dépense publique liée à la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, il a été confirmé la

nécessité de respecter les principes et les phases suivants :

En 1er

temps, sur base d’un fichier unique de la Fonction publique mis à jour après le

recensement biométrique et une actualisation ou mise à jour régulière avec le concours de

chaque administration concernée, le Ministre de la Fonction publique est le seul habilité à

pouvoir engager l’Etat en ce qui concerne la rémunération des agents et fonctionnaires de

l’Etat ;

En 2ème

temps, le Ministre de la Fonction publique communique le fichier de la Fonction

publique au Budget pour liquidation sur base de l’enveloppe votée dans le budget annuel, et

ce sans pouvoir modifier les informations statutaires des agents ;

En 3ème

temps : le Budget transmet les informations aux Finances qui ordonnent le paiement

au trésor public.

112.Le CPMAP a souligné la nécessité de rendre transparent le système, le processus et les

procédures de rémunération des agents et fonctionnaires de l’Etat. Dans ce contexte, le salaire

doit redevenir la majorité minimale des 2/3 de la rémunération de l’agent. Le salaire

représente l’assiette de calcul pour l’impôt et la pension de retraite. Les primes doivent être

octroyées que sur base légale et ne constituer qu’un complément du traitement. A ce sujet, les

ministres de la Fonction publique, du Budget et des Finances sont ont été chargés d’en

assurer, ensemble, une mise en application sans faille dans toutes les administrations.

7.3. Rajeunissement de l’Administration publique (3ème

priorité)

113.Objectif : Revitaliser l’Administration publique en organisant son rajeunissement après

la mise à la retraite et la revue des cadres organiques de l’Administration publique.

114.Résultats attendus : (a) les Secrétaires Généraux de l’Administration Publique éligibles à la

retraite sont mis à la retraite ; (b) les cadres du Ministère de l’Environnement sont mis à la

retraite et (c) le programme des jeunes professionnels est opérationnel et ces jeunes sont

affectés dans les différentes administrations des départements ministériels.

115.Problématique : La pyramide des âges dans la Fonction Publique nécessite un

rajeunissement des agents à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Les premières

statistiques montrent que près de la moitié des agents de la Fonction publique sont éligibles à

la retraite ; laquelle est fixée par la Loi à 55 ans d’âge et/ou 30 ans de service. La majorité des

postes stratégiques et d’encadrement des administrations sont encore occupés par ces

«futurs » retraités. Le Gouvernement est donc contraint de mettre à la retraite massivement,

tout en garantissant des conditions honorables aux pensionnés, et en prévoyant de remplacer

les départs par du personnel «jeune universitaire» et suffisamment qualifié.

116.Quelques avancées significatives et perspectives : Le CPMAP (04 avril 2013) a décidé une

nouvelle mise en place des secrétaires généraux. En effet, ils ont tous dépassés l’âge requis de

mise à la retraite. En charge également des pensionnés ou retraités, le Ministre de Fonction

Publique prépare des projets d’ordonnances à soumettre à l’examen du Conseil des Ministres

avant transmission pour signature par le chef de l’Etat.

117.Sur base d’une évaluation interne objective, chaque administration centrale proposera au

Ministre de la Fonction publique 2 à 3 personnes qui remplissent les conditions statutaires

pour occuper le poste de Secrétaire général. Le Ministère de l’Environnement étant plus

avancé en la matière, il a été levé l’option de procéder déjà à une planification de la mise à la

retraite du personnel de son administration. Le Ministre en charge de la Fonction publique a

soumet le projet d’ordonnance y relatif au Conseil des Ministres qui l’a adoptée après

examen.

25

118.Dès 2013, le Gouvernement a budgétisé le rajeunissement de l’Armée et de la Police

Nationale Congolaise. C’est également le cas avec l’appui technique et financier de la Banque

Mondiale au niveau des administrations visées par le projet de réforme et de rajeunissement

en termes de budgétisation (Budget 2014 et budgets 2015 et 2016 à venir) de la mise à la

retraite et des recrutements dans le cadre de rajeunissement: Fonction Publique, Finances,

Budget, Plan, Portefeuille, Agriculture et Développement rural.

Encadré n°9 : Rajeunir l’Administration publique nécessite que les jeunes recrues puissent être

préalablement formés avant leur prise de fonction, ce au moins pour les postes de cadres (cf. :

priorité IV de la note). Pour les meilleurs, un passage à l’Ecole Nationale de l’Administration

(ENA) est une garantie de bonne intégration dans la fonction publique. Le futur Statut de la

fonction publique qui est à l’examen du Parlement prévoit que l’Etat peut recruter des

contractuels sur des postes à haute qualification technique qui ne peuvent être pourvus par les

agents de carrière.

Encadré n°10 : Sur le plan stratégique, il sera capitaliser les expériences récentes de

recrutement des jeunes professionnels au profit de l’administration des finances mais aussi le

projet de modernisation des ressources humaines de la PNC peut servir d’exemple.

Encadré n°11 : Le rajeunissement de toute administration nécessite un audit préalable de

l’organisation et du fonctionnement des services (cf. : priorité V de la note) en plus de disposer

d’une véritable DRH pour gérer efficacement les flux d’entrée et de sortie dans l’Administration.

Chaque administration qui est engagée dans un processus de rajeunissement doit travailler

étroitement avec les services du Ministre de la Fonction Publique pour garantir le respect des

règles statutaires ; mais aussi l’efficacité du service public rendu, compte tenu de ses attributions

légales. Sur le principe, il est rappelé à toutes les autorités administratives que le Gouvernement a

demandé au Ministre de la Fonction Publique de ne pas procéder à de recrutements dans la

Fonction publique, et ce jusqu’à nouvel ordre.

7.4. Assurance-qualité, formation et renforcement des capacités (4ème

priorité)

119.Objectif : Renforcer les capacités des agents et fonctionnaire de l’Etat en agissant sur

l’homme par des formations et renforcement des capacités pour communiquer des outils

et des meilleures pratiques de gestion publique appliquée à l’Administration publique.

120.Résultats attendus : (a) l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) est relancée et

opérationnelle dans le premier trimestre 2014 avec une équipe opérationnelle et des locaux

réhabilités ; (b) une Feuille de route de la relance de l’ENA est élaborée et adoptée avec

l’appui technique de l’ENA-France ; (c) un programme de recrutement (protocole) et de

l’organisation des concours est conçu et disponible et (d) les formateurs sont identifiés et

formés et le programme de formation de la première promotion est adopté.

121.Problématique : Quel que soit l’Etat, la conception, la mise en œuvre, l’exécution et le

contrôle et le suivi-évaluation des politiques publiques relèvent de la compétence des hauts

cadres de l’Administration publique. Or, face aux multiples réformes institutionnelles du

Pays, il est constaté que la haute fonction publique a un besoin impératif de renforcer ses

capacités de gestion des administrations.

122.Uniformiser les politiques publiques et harmoniser les reformes développées au niveau

sectoriel en travaillant dans une approche interministérielle avec des standards communs de

procédure et de gestion telle est l’objectif principal de l’ENA. La solution choisie par le

Gouvernement est de rétablir une Ecole professionnelle d’administration, en l’occurrence

l’ENA.

123.Quelques avancées significatives et perspectives : Par décret du Premier Ministre signé en

date du 16 avril 2013, il est créé un Etablissement public dénommé Ecole Nationale

d’Administration de la République Démocratique du Congo. A la suite d’un processus de

26

recrutement sur une base compétitive des dirigeants de cette institution (DG, DGA et

Directeur de la formation) une ordonnance présidentielle portant nomination du DG et DGA

est attendue dans les prochains jours.

124.Une Feuille de route pour la relance effective de l’ENA a été finalisée grâce au concours

technique et financier de la coopération française et l’ENA-France. Le programme de

lancement d’une première promotion est fixé pour le premier trimestre 2014.

125.Dans ce programme, Il est prévu une année de formation initiale au profit de 60 élèves. Il

s’agit d’une formation axée essentiellement sur des stages au sein des services de

l’Administration publique (5 mois) combinés à des cours pratiques de mise en situation

professionnelle et des études de cas.

Encadre n°12 : Sur base d’un concours (écrit + oral), la campagne de recrutement est ouverte à

deux types de candidats : les jeunes fonctionnaires œuvrant déjà au sein de l’Administration

publique et âgés de moins de 35 ans ainsi que les jeunes universitaires (diplômés d’une licence

au moins) professionnels qui sont âgés de moins de 25 ans. Dès l’entrée, les élèves admis ont tous

le statut de fonctionnaire stagiaire. Pour tenir compte des effets attendus de la décentralisation

administrative et sectorielle ainsi que de la nécessité d’assurer l’équilibre du genre au sein de

l’Administration publique, la stratégie de recrutement tiendra également compte des provinces et

de la promotion du genre.

126.En l’absence d’un Bâtiment public propre et disponible et compte tenu du temps que pourra

prendre l’acquisition d’un terrain propre destiné à la construction de l’ENA, une partie de

l’aile du Bâtiment Administratif de la Fonction publique accueillera des locaux pour faire

fonction provisoirement l’ENA. Le Gouvernement, en appui financier également de ses

partenaires notamment la BAfD via le PMR-RH et Banque mondiale via le PRC-GAP,

s’attellent à la réhabilitation des locaux et à leurs équipements nécessaires pour rendre effectif

le projet de démarrage de l’ENA au cours du premier trimestre 2014.

Encadré n° 13 : La première promotion sera ventilée sur les postes stratégiques (Direction

d’Etudes et Planification (DEP), Direction des Ressources Humaines (DRH), Direction

Administrative et Financière (DAF)) fonctions clefs du secteur) et d’encadrement dans les

administrations régaliennes, occupant des fonctions support, en plus de réserver 22 postes pour

les provinces. Les formateurs sont tous des professionnels nationaux et internationaux qui ont un

contrat de vacation avec l’ENA.

Encadré N°14: Le Ministère de la Fonction Publique a besoin que les administrations visées par

le bénéfice de la première promotion assurent la vacance des postes aux énarques. Ces

administrations doivent transmettre au Ministre de la Fonction Publique les 5 postes clefs de leur

secteur qui sont susceptibles d’être occupés par les élèves dès 2015, en priorisant les fonctions

supports. Les administrations doivent, aussi, identifier leur personnel d’encadrement susceptible

de suivre les stagiaires de l’ENA – durant l’année de formation et une fois en poste. Le Ministère

de la Fonction Publique souligne l’importance d’une budgétisation 2014 qui tienne compte du

besoin de relancer et faire fonctionner réellement l’ENA au premier en 2014. A ce sujet, il

convient de s’assurer que le budget de l’Etat supportera le fonctionnement de l’ENA (estimé à

500 000 USD/an) et que les partenaires au développement appuieront le financement des

premières promotions estimé à près d’1,5 millions d’USD/an.

27

7.5. Rationalisation du cadre juridique de la Fonction publique et des cadres

organiques (5ème

priorité)

127.Objectifs : Créer un nouveau cadre juridique, légal, et réglementaire assorti des textes

d’application qui permet de : (1) Rationaliser le cadre juridique de la fonction publique pour

l’adapter au contexte actuel au regard non seulement de la constitution qui introduit la

décentralisation et qui met un accent particulier sur la nécessité d’introduire des innovations

pour améliorer la qualité et l’efficacité de la Fonction publique congolaise et (2) Rationaliser

les cadres organiques de l’Administration publique en rationalisant notamment les missions,

les emplois et les effectifs pour les rendre compatibles aux besoins réels de l’Administration

publique en mettant en adéquation les missions des administrations et les emplois

correspondant tant en effectif qu’en profil et compétences.

128.Résultats attendus : (a) La nouvelle loi fixant l’organisation et le fonctionnement des

services publics du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées est

votée, mise en vigueur et exécutée en tenant compte des innovations introduites ; (b) La

nouvelle loi portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat est votée, mise

en vigueur et exécutée en tenant compte des innovations introduites ; (c) La nouvelle loi

portant régime social des agents et fonctionnaires de l’Etat est votée, mise en vigueur et

exécutée en tenant compte des innovations introduites ; (d) Le projet de statut type de la

fonction publique provinciale et locale est produit avec la participation des provinces et des

autorités des ETD et mis à leur disposition pour vote d’Edits ; (e) Les cadres organiques des

administrations tel que révisés et actualisés sont adoptés et servent de référence pour les

nouveaux emplois dans l’Administration publique ; (f) La loi créant l’Agence nationale de

lutte contre la corruption dans la Fonction publique votée, mise en vigueur et exécutée en

tenant compte des innovations introduites ; (g) La loi anticorruption est votée, mise en vigueur

et exécutée en tenant compte des innovations introduites et (h) Le décret portant création,

organisation et fonctionnement de la caisse de retraite est publié, mis en vigueur et exécuté en

tenant compte des innovations introduites.

129.Problématique : le socle de fonctionnement de toute Administration est normatif et demande

un organigramme précis en fonction des attributions de chaque service. Cet ensemble est

devenu inadapté aux réalités et priorités des politiques publiques envisagées par les autorités

congolaises. La Constitution de 2006 prévoit la mise en place d’un Etat unitaire décentralisé.

Le cadre normatif régit l’organisation et le fonctionnement de l’ensemble de la Fonction

publique doit être actualisé et adapté à la nouvelle architecture politique et aux nouveaux

enjeux et défis auxquels fait encore face de l’Administration publique congolaise. Même

constat pour les structures organiques des administrations qui doivent toutes être révisées.

130.Quelques avancées significatives et perspectives : En juin 2013, le Conseil des ministres a

adopté les 2 premiers projets de lois susmentionnés. Après leur défense au Sénat par Son

Excellence Monsieur le Ministre de la Fonction publique à la cours du mois d’octobre 2013,

leur adoption devant le Parlement est attendu pour la session de septembre-décembre 2013.

Une période transitoire de 3 ans est prévue pour la mise en application pleine et entière des

nouvelles normes.

131.Les principales innovations introduites dans ce nouveau cadre législatif, en dehors des

attributions régaliennes comme la sécurité, la justice ou bien les affaires étrangères,

concernent notamment la nouvelle répartition des compétences de l’Administration publique

entre la Fonction publique de l’Etat de celle des provinces et des Entités Territoriales

Décentralisées (ETD) dans le cadre de la décentralisation administrative et sectorielle ainsi

que de la répartition des compétences entre l’Etat, les provinces et les ETD et le transfert des

compétences, charges et ressources liés aux secteurs décentralisés ; la possibilité de recruter

des contractuels pour des missions spécifique à haute technicité et la revue de l’âge de retraite

qui passe de 55 ans à 62 ans pour rester dans la fourchette des moyennes actuellement

applicables dans les autres Etats.

28

132.Aussi, dans ce nouveau cadre légal l’Etat garde le leadership sur la fixation du cadre général

d’intervention pour chaque politique publique, renforçant son rôle d’Administration de

contrôle y compris pour les secteurs à décentraliser. Il continue de fixer les grands principes

qui régissent le statut d’un agent public en République Démocratique du Congo et les normes

et les règles qui régissent le régime de rémunération et de sécurité sociale des fonctionnaires.

En référence à ce cadre national, chaque province, par le biais d’un Edit provincial, est en

mesure d’adapter son régime statutaire en fonction de ces priorités provinciales et locales, des

ressources dont elle dispose et de ces obligations de droit en matière de service publics.

Encadré n°13 : Conformément aux dispositions du projet de loi portant organisation et

fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD, le

fonctionnement des services devra faire l’objet d’un suivi et contrôle par des organismes

spécialisés.

Encadre n°14 : Chaque service administratif doit redéfinir ses missions et son organisation pour

respecter le principe qui est : un agent qualifié pour une fonction identifiée dans un

organigramme avec une affectation sur un poste vacant et budgétisé.

Encadré n°15 : Concernant le projet de réorganisation d’un service administratif, il est rappelé

que la procédure légale exige que toute modification d’un service soit validée par le Ministère de

la Fonction Publique et transmis au Premier Ministre pour sanction finale par décret.

Encadré n°16 : Toutes les administrations transmettent au Ministre en charge de la Fonction

publique leur projet de nouvelle organisation avant fin 2013. Toutes les administrations sont

rationalisées conformément aux remarques et conclusions d’un audit organisationnel et

fonctionnel préalable des différents services de l’Administration publique. Tout cadre organique

standard d’une administration doit comprendre obligatoirement les DAF, DEP et DRH. Les

nouveaux cadres organiques tiennent compte : des missions réelles des administrations telles que

définies par la Loi ; des méthodes et outils de procédures disponibles et souhaitées, quid de

l’utilisation des NTIC ; des besoins en matériel et locaux et des ressources financières actuelles et

futures ; d’une évaluation préalable des capacités des personnels ; de la disponibilité d’un livre

des emplois par catégorie de grade ; du processus de Décentralisation notamment en ce qui

concerne le transfert de compétences aux provinces.

7.6. Création d’une caisse nationale de retraite efficace et durable des

fonctionnaires (6ème

priorité)

133.Objectif : Améliorer les conditions de mise à la retraite des fonctionnaires en créant une

caisse de retraite efficace et durable fondé sur un mécanisme efficient et transparent

dans son organisation et son fonctionnement.

134.Résultat attendu : (a) la caisse de retraite qui s’appuie sur base légale est créée et

opérationnelle ; (b) les fonctionnaires de l’Etat et l’Etat cotise régulièrement sur la base du

principe contributif fixé par la loi et (c) les retraites dont régulièrement payés aux

fonctionnaires échéances correspondantes.

135.Problématique : Près de 200.000 fonctionnaires12

sont en âge de retraite fixé à 55 ans d’âge

et/ou à 30 ans de service. A ce jour, l’Etat est le seul contributeur pour les retraites. Les agents

sont très réticents à partir car la pension octroyée est inférieure à 100 USD/mois et partant

estimé non honorable. Dans la réalité, l’Etat peut, légalement, mettre à la retraite un agent,

mais celui-ci continue de venir au travail et percevoir sa rémunération d’actif. Jusqu’à ce jour,

le budget national ne prévoit pas de supporter l’intégralité de cette charge récurrente répartie

12

Hors services de sécurité, EPSP et organismes émargeant au budget annexe de l’Etat

29

entre : (i) les indemnités de départ et (ii) les pensions mensuelles qui sont calculées sur base

du dernier traitement de base qui reste inférieur à 100 USD/mois.

136.Le Ministre en charge de la Fonction Publique - qui reste le donneur d’ordre pour le paiement

des retraites - ne dispose pas du nombre précis d’effectifs susceptibles de partir en retraite

puisqu’il ne maîtrise pas les cadres organiques ainsi que l’ensemble des informations

statutaires de ces personnels.

137.Comme cela se fait déjà avec l’INSS, le Gouvernement envisage que tous les agents publics -

civils et militaires - cotisent pour leur retraite. Pour renforcer l’efficacité et la transparence, la

gestion des fonds pour la retraite de la Fonction publique serait déléguée à une structure

autonome type caisse de retraite.

138.Une étude préalable de faisabilité indiquera les modalités techniques ainsi que les options

nécessaires pour asseoir un système d’organisation et de fonctionnement de cet établissement

qui tienne compte des paramètres du nouveau régime de retraite à intégrer.

139.Quelques avancées significatives et perspectives : Pour 2013, le budget de l’Etat priorise les

retraites pour les départs des agents de l’armée, de la police, l’EPSP et l’Environnement. Une

fois l’indemnité de départ payée, il sera capitalisé les résultats de cette expérience par le

comptable public en vue de la pérennisation de la paie des pensions.

140.Pour les 3 prochaines années, le Ministère en charge de la Fonction Publique propose de

programmer les départs du personnel des administrations exerçant des fonctions support

(notamment les différentes administrations visées par le projet de réforme et de

rajeunissement à savoir : la Fonction publique, les Finances y compris la DGRAD, la DGI et

la DGDA et le Budget, le Portefeuille) ainsi que ceux des services visés par la décentralisation

sectorielle à savoir l’Agriculture, le Développement Rural, la Santé et les Affaires

coutumières).

141.En prévision de la création d’une caisse de retraite, le Ministres de la Fonction publique a

commandé une étude de faisabilité en recours à une expertise technique. Une étude préalable

vient d’être rendue publique grâce à la coopération française le rapport du Consultant Gallet a

levé les options fondamentales qui seront approfondie à la suite d’une étude de le processus

de recrutement d’un cabinet spécialisé est en cours avec l’appui technique et financier de la

banque Mondiale via le projet de Réforme et de Rajeunissement. Cette étude indiquera

notamment les conditions d’organisation et de fonctionnement de cette caisse de retraite.

Encadré n°17 : Les conditions acceptables de départ à la retraite sont réunies si :

Dans l’immédiat, le MFP recommande que toutes les administrations planifient les départs

massifs attendus dans les prochaines années sur base des effectifs maîtrisés [recensés et

identifiés sur un poste organique budgété]. Le MFP insiste pour que chaque autorité

administrative soit en mesure de remplacer chaque agent « retraité » positionné sur un

poste stratégique du service. La résultante est que le Budget soit en mesure de mieux

planifier la dépense y relative en attendant la caisse de retraite ;

Il est rappelé, que chaque administration doit transmettre au MFP, au moins une fois par

trimestre, les listes actualisées de ces personnels (d’ici 2014, la transmission de ces

informations de personnel devra se faire par voie électronique). Mention obligatoire doit

être faite des agents éligibles à la retraite au 31 décembre de l’année en cours.

Dans le même temps, un nouveau régime de retraite doit être crée, quid de la

revalorisation des traitements de base si cotisation de l’agent il doit y avoir. Ceci est

directement lié à la rationalisation des primes et salaires actuellement en cours

d’exécution par les services du MFP, des Finances et du Budget.

Le fond de retraite est géré en dehors du budget national et transféré à une caisse

autonome à créer. L’Etat et les agents publics cotisent.

30

7.7. Amélioration de la transparence et gouvernance dans l’Administration

publique (7ème

priorité)

142.Objectif : Améliorer la transparence en introduisant les pratiques, les méthodes, les

normes et les règles ainsi que les instruments, les outils, les techniques et technologies

innovantes qui sous-tendent la bonne gouvernance dans l’Administration publique.

143.Résultats attendus : (a) la loi anti-corruption est adoptée et promulguée ; (b) la loi créant

l’agence nationale de lutte contre la corruption dans la fonction publique est adoptée et

promulguée ; (c) les élections syndicales sont organisées et les comités élus sont mis en

place ; (d) les outils de gestion publique axée sur les résultats appliquée à l’Administration

publique sont diffusés, maitrisés et appliqués et (f) l’Administration électronique dans le cadre

de e-gouvernance est intégrée et opérationnelle.

144.Problématique : La place occupée dans la gestion des affaires publiques par l’administration

parallèle est devenue prééminente dans de nombreux secteurs de la vie publique. Les

conditions de rémunération de la Fonction publique étant minimes, les agents ont développés

un système de subsistance qui privilégie les intérêts individuels au détriment de l’intérêt

général.

145.Le Gouvernement est conscient que, la réussite des réformes structurelles de l’Etat nécessite

davantage non seulement de transparence dans la gestion publique en plus de la mise en place

de cadres de concertation entre les acteurs mais aussi et surtout l’introduction des pratiques de

gestion transparente et orientée vers les résultats.

146.Le constituant impose à l’Etat l’obligation de légiférer en matière de règles de bonne

gouvernance et de droit d’exercice syndical dans la fonction publique.

147.Quelques avancées significatives et perspectives : L’existence du code de conduite de

l’agent public de l’Etat est un atout majeur à l’imposition des règles éthiques et

déontologiques au sein de l’Administration publique. Aussi, l’existence d’une institution

dédiée comme l’OCEP est une opportunité pour renforcer l’intégrité des agents et

fonctionnaires de l’Etat à travers la promotion et la mise en place des mécanismes préventifs.

Encadré n°18 : En parallèle de la rationalisation du système de rémunération du fonctionnaire,

le Ministère de la Fonction publique diffuse, via l’OCEP sa structure technique attitrée pour la

prévention, les règles du code de bonne conduite de l’agent public. Hormis pour les secteurs

armée et police, et en complément des actions possibles devant les instances judiciaires qui

s’occupent de la répression, le pouvoir du Ministre de la Fonction Publique en matière de lutte

contre la corruption est renforcé puisque le conseil des ministres vient d’adopter les projets de

loi créant l’agence nationale de lutte contre la Corruption et le régime juridique y relatifs.

Encadré n°19 : En cas de non-respect des règles statutaires et de litige dans la Fonction

publique, le Ministre de la Fonction Publique est la dernière Autorité habilitée à sanctionner

administrativement –ou non– l’agent public. Si contentieux il y a, le dossier est transmis à la

justice administrative au sein des chambres administratifs ou comme sous d’autre cieux des

tribunaux administratifs, aujourd’hui représentée par en République Démocratique du Congo

par la Cour suprême de justice. S’agissant du contrôle administratif du fonctionnement courant

des administrations, conformément aux dispositions du projet de loi portant organisation et

fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD (titre V

chapitre II section 2 paragraphe 2), le fonctionnement des services devra faire l’objet d’un suivi

et contrôle par des organismes spécialisés.

148.Le Ministre de la Fonction publique procède également à la rationalisation du secteur

d’exercice du droit syndical dans la Fonction publique. A cette fin, un projet de loi est en

cours de rédaction et l’organisation au second semestre 2013 d’élections syndicales pour toute

la Fonction publique civile a été un succès. Ces élections ont permis de disposer des syndicats

démocratiquement élus sanctionné par un arrêté du Ministre de la Fonction publique signé en

31

date du 24 octobre 2013 à la suite d’une formation organisée à l’attention des syndicalistes

élus.

Encadré n°20 : Chaque responsable administratif est directement responsable des comportements

et actes posés par ces agents. Le Ministre de la Fonction publique n’intervient qu’en dernier

ressort, hors action judiciaire. Chaque autorité administrative a le devoir de garantir la légalité

de ses actes et le bon usage des deniers publics. La violation des règles statutaires et règlements

d’administration y afférents est passible de sanctions administratives, voire judiciaires. Chaque

agent public actif recruté sur base du respect des règles statutaires a le droit de se syndiquer. Les

syndicats de la Fonction publique qui remplissent les conditions juridiques, seront agrées par le

MFP et auront le droit de manifester leur opinion, tout en respectant le cadre légal, la liberté de

chacun sans manifester outrage aux personnes et aux biens.

7.8. Amélioration des conditions de travail, gestion et fonctionnement (8ème

priorité)

149.Objectif : Valoriser les ressources matérielles en améliorant l’environnement physique

de travail ainsi que les conditions matérielles et fonctionnelles de l’Administration

publique.

150.Résultats attendus : le bâtiment administratif de la Fonction publique est complément

réhabilité, rénové et équipé en mobilier des bureaux adéquats et en outils et équipements

informatiques.

151.Problématique : toute réforme institutionnelle nécessite des conditions de travail décentes.

Depuis plus d’une décennie la bonne gestion et l’entretien du patrimoine de l’Etat sont quasi

inexistants. Ajouté à cela, la situation post-conflit, les locaux abritant la majorité des services

publics en République Démocratique du Congo sont devenues vétustes, délabrés.

152.Les outils et matériels utilisés par les agents sont bien souvent inadaptés aux missions

actuelles de l’Administration publique notamment en ce qui concerne l’utilisation des

Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Symbole de l’Etat, le

bâtiment administratif de la Fonction publique qui regroupe, encore, plusieurs services

publics, est dans un état de délabrement très avancé et ne reflète plus l’image d’un Etat fort,

dynamique et moderne.

153.Quelques avancées significatives et perspectives : Pour ce patrimoine emblématique de

l’histoire du pays qu’est le bâtiment administratif de la Fonction publique de Kinshasa - lequel

regroupe une partie des services des administrations de la Fonction publique, notamment

celles de la paie du Ministère du Budget, de l’Ordonnancement, du Trésor, du Commerce

extérieur, de et de l’EPSP ainsi que l’ENA et la CMRAP - le Gouvernement vient d’accorder

près d’un milliard de francs pour sa réfection (cf. : le besoin global est estimé à près de 10

milliards de francs). Des travaux de réhabilitation viennent d’être lancés par le Ministre en

charge de la Fonction Publique sur financement du Gouvernement et des partenaires

techniques et financiers pour certains locaux spécifiques.

32

Encadré n°21: Pour tous travaux au sein des locaux du bâtiment de la Fonction publique de

Kinshasa, le Ministère de la Fonction publique insiste sur : le respecter les prescrits

architecturaux et matériaux utilisés à l’origine de sa construction ; la nécessité de privilégier des

solutions globales en lieu et place des solutions individuelles et sectorielle (ex. : climatiseurs,

groupes électrogènes, circuits informatique, extincteurs) ; la nécessité d’informer préalablement

le Ministre de la Fonction publique de toutes interventions. Le MFP demande aussi aux services

utilisateurs : de réserver des crédits de fonctionnement à l’entretien des locaux occupés par ses

services ; d’interdire le colportage et la vente et toute entreprise personnelle non autorisée au sein

et abords du bâtiment et toutes autres activités considérées comme inadaptées à une enceinte

administrative de l’Etat ; de garder un accès libre par couloir en plus d’organiser un plan

d’évacuation des personnels en cas de sinistre. Tout agent qui porte atteinte à la propriété de

l’Etat sans y avoir été autorisé sera sanctionné. Le budget national devrait pouvoir prendre en

charge la réfection totale de ce bâtiment d’Etat. Les administrations devraient privilégier

l’entretien des biens de l’Etat et le budgéter.

7.9. Finalisation des dossiers à portée politique et sociale qu’impose la réforme

(9ème

priorité)

144. Objectif : finaliser et clôturer les dossiers à portée politique et sociale qu’impose la

réforme de l’Administration publique.

145.Résultats attendus : (a) les Nouvelles Unités de chaque Secrétariat Général ont un statut

compatible à la loi portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat ; (b) le

rapport d’analyse des recours contre les ordonnances de 2009 et 2010 est finalisé et (c) la

révision des arrêtés d’admission de mise sous statut pris depuis octobre 2010 est réalisée.

146.Problématique : Depuis plus de 10 ans, il est porté atteinte au bon fonctionnement de l’Etat

compte tenu d’un passif matérialisé par des dossiers de l’Administration qui ont un contenu

politique et social d’importance. L’actuel Gouvernement a décidé d’apurer et donner

réponse à ces dossiers épineux que sont :

Les NU : ils représentent près d’un agent public sur trois. Certains occupent

effectivement un poste organique, d’autres non. Sans numéro de matricule, la NU ne

peut bénéficier du régime statutaire de la fonction publique (cette proportion peut

atteindre 1 personne sur 2 dans les provinces de l’Est.). Or, près d’un agent sur 3 est

également en âge de partir à la retraite. Conséquence, une NU en âge de partir à la

retraite n’a droit à rien sur base du Statut ;

Les ordonnances de mise à la retraite, révocation, promotion de 2009/2010 : elles

visent près de « n » haut-fonctionnaires, répartis dans les secteurs de la fonction

publique. Malgré le respect des prescrits du Statut, ces derniers ont porté un recours

contre l’application de ces ordonnances.

Les arrêtés d’admission sous statut pris depuis octobre 2010 : ces actes concernent

près de 70.000 personnes, répartis dans tous les secteurs et l’ensemble du Territoire de la

République. Or, l’actuel Gouvernement a constaté que nombre d’entre eux n’ont pas été

recrutés dans la Fonction publique selon les règles statutaires, soit : un recrutement sur

un poste vacant/budgétisé et selon des compétences réelles pour tenir l’emploi

d’affectation.

147.Quelques avancées significatives et perspectives : Les NU : les données du recensement

biométrique doivent être comparées avec les listes déclaratives des Secrétaires Généraux SG

des administrations. Le Ministère de la Fonction publique a instruit les différents secrétaires

généraux à cette fin. A ce jour, une base des données des NU vient d’être constituée.

148.Les ordonnances de mise à la retraite, révocation, promotion de 2009-2010 : en juillet

2013, le MFP a transmis ses conclusions au PM pour suite à donner. L’ensemble des recours

contre les ordonnances «retraite» sont irrecevables. Même constat pour les recours contre les

ordonnances portant révocations. Pour les ordonnances de promotion, il y a lieu de corriger

la position statutaire de «n» agents.

33

149.Les arrêtés d’admission sous statut de la Fonction publique pris depuis octobre 2010 :

le Ministère de la Fonction publique a recruté avec l’appui financier de la Banque Mondiale

via le Projet de Réforme et de Rajeunissement un consultant indépendant pour analyser la

légalité des actes posés et tirer les conséquences nécessaires qui éclaireront la décision

publique sur ce dossier. Le rapport provisoire a été déposé en fin novembre 2013.

Encadré n°22 : Globalement, l’ensemble des services de l’Administration sont concernés par ces

3 dossiers critiques. Sur base du respect strict des textes, la solution préconisée est la suivante :

(i) Admettre sous statut les agents visés par les arrêtés pris depuis octobre 2010, ainsi que les NU

qui occupent effectivement un poste organique budgété. Une évaluation préalable de leur

compétence est requise pour les agents qui occupent un poste de commandement ou de

collaboration. Corriger la promotion des « n » agents si poste vacant et budgété.

Conclusion

150.La République Démocratique du Congo, comme la plupart des pays africains fait encore

face à des nombreux défis pour amorcer véritablement son développement durable et réduire

la pauvreté qui la caractérise.

151.Au vu de ses engagements pris en rapport avec les OMD cadre dans lequel s’inscrivent son

adhésion à l’IPPTE et l’élaboration du DSCRP de première et deuxième génération, il y a

lieu d’observer certaines limites malgré des avancées significatives enregistrées depuis 2003

sur le plan de redressement du cadre macroéconomique et dont les résultats ne cessent

d’étonner plus d’un nonobstant le caractère encore fragile de son économie.

152.Dans l’objectif d’inverser la tendance actuelle et pour consolider les acquis de la croissance

observée, en accélérer davantage le rythme et la rendre davantage beaucoup plus inclusive

en créant les conditions nécessaires et suffisantes pour booster le développement en

perspective de l’émergence de la République Démocratique du Congo d’ici 2030, le

Gouvernement, sous l’impulsion personnelle du Chef de l’Etat s’est résolument engagé à

réformer l’Etat.

153.Dans la vision du Gouvernement, le processus de réforme de l’Etat vise à termes le

renforcement son efficacité, la restauration de son autorité sur toute l’étendue du territoire et

la reconstruction de sa confiance et de sa crédibilité quant à ses réelles capacités de réponse

aux préoccupations sociétales notamment dans le cadre de l’accomplissement de ses

missions en assurant correctement ses fonctions régaliennes traditionnelles et/ou modernes.

154.La matérialisation effective de cette noble vision et en vertu de la double obligation des

moyens et des résultats à laquelle est exposé la R.D. Congo à l’instar d’autres pays du

monde, exige d’engager des réformes profondes et audacieuses tant au niveau structurel que

sectoriel.

155.C’est ici l’occasion de souligner la nécessité d’améliorer la qualité de la gouvernance

institutionnelle et administrative par la décentralisation en vue de stimuler le développement

à partir de la base en rapprochant les institutions ainsi que les administrations des

administrés en plus des reformes sectorielles importantes pour améliorer la gestion des

ressources humaines (réforme de la gestion de l’Administration publique), financières

(réforme de la gestion des Finances publiques y compris celle des marchés publics, de la

fiscalité et budgétaire), tout en renforçant le partenariat public-privé dans le cadre de

l’adhésion à l’OHADA, à l’ITTIE ainsi qu’à l’engagement pour améliorer l’environnement

et le climat des affaires en république Démocratique du Congo.

156.A ce jour, au vu des avancées notables enregistrées à la suite d’une série d’actions

d’envergure initiées par le Gouvernement dans le cadre du PAG mais dont les résultats

restent à la fois encore très fragile et peu rassurant par rapport à l’ampleur des défis auxquels

le pays fait encore face, il y a lieu d’engager des réformes nécessaires pour lever les

pesanteurs ainsi que les tares qui minent encore l’Administration publique, en sa qualité

d’organe pérenne sur lequel devrait reposer la stratégie de renforcement de l’efficacité de

34

l’Etat, de ses instruments de politiques économiques et des politiques publiques mises en

œuvre.

157. C’est donc au vu de cette réalité que le Gouvernement à travers le PAG met un accent

particulier sur la nécessité de reformer l’Administration publique comme le recommande le

DSCRP et le Contrat de Gouvernance de la République Démocratique du Congo établi en

2007.

158.Le PAG recentre son action sur la nécessité de mettre en œuvre une politique idoine pour

réformer l’Administration publique et la rendre plus efficace et capable de booster

l’efficacité de l’Etat et soutenir véritablement les reformes sectorielles déjà lancée.

159.La présente note a eu pour objet de présenter la vision, la politique et la stratégie du

Gouvernement en matière de réforme de l’Administration publique. Elle a mis en exergue

les objectifs poursuivis ainsi que la stratégie d’une mise en œuvre qui garantisse l’atteinte

effective des résultats escomptés.

160.Cette note se veut un cadre stratégique et référentiel par excellence qui s’adresse à tous les

intervenants dans ce secteur vital pour atteindre à termes l’émergence du pays. Elle servira

ainsi à une communication institutionnelle plus efficace, tant au niveau interne qu’externe,

en vue d’assurer un plaidoyer fort et confirmer l’engagement du Gouvernement, de ses

partenaires techniques et financiers du développement, de la société civile et de l’ensemble

des citoyens.